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Un habitant du Congo qui ose encore l’ouvrir… Série III, n° 18, le dimanche 1er mars 2015 SOMMAIRE « 3 Glorieuses » : ceci n’est pas le « Printemps congolais » Un médiamensonge peut en cacher un autre Dialogue « façon Tshisekedi » Tout le monde en piste pour les Elections Manoeuvres et positionnements politiques et électoraux en RDC

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Un habitant du Congo qui ose encore l’ouvrir…Série III, n° 18, le dimanche 1er

mars 2015SOMMAIRE

« 3 Glorieuses » : ceci n’est pas le « Printemps congolais »

Un médiamensonge peut en cacher un autreDialogue « façon

Tshisekedi »Tout le monde en piste pour

les ElectionsManoeuvres et

positionnements politiques et électoraux en RDC

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Un manifestant est arrêté à la suite de heurts avec la police à Kinshasa.© PAPY MULONGO - BELGAIMAGE

« 3 Glorieuses » : ceci n’est pas le « Printemps congolais »

Par Guy De Boeck

La République démocratique du Congo a connu plusieurs jours de troubles, la semaine du 19 janvier, et aussitôt on s’est mis à parler d’un « Printemps de Kinshasa », faisant suite à celui d’Ouagadougou. C’est devenu un poncif : à chaque fois qu’un Président africain se fait siffler à propos de son envie de rester au pouvoir, on agite le précédent Compaoré. Le « syndrome de Ouagadougou » a donc eu raison du camp présidentiel, qui cherche à maintenir Joseph Kabila au pouvoir.

Contre toute attente, le samedi 24, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, avait annoncé le retrait d’un alinéa controversé dans le projet de loi électorale en discussion. Dimanche 25, le texte amendé a donc été voté « pour répondre à la demande des protestataires ». Le retrait de ce texte a été salué comme une « victoire » par certains opposants au projet de loi, qui voyaient dans le texte une manœuvre pour permettre au président Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à son poste au-delà de la fin de son mandat.

Le camp « joséphiste » a donc joué l’apaisement en faisant adopter une nouvelle loi électorale expurgée de la disposition qui avait provoqué des scènes de répression d’une grande violence meurtrière. Les « rhinocéros » du PPRD, le parti présidentiel, n’ont, pour une fois, pas eu gain de cause. Il faut dire que les manifestations ont rapidement dégénéré, provoquant des émeutes d’une rare violence, inédites à Kinshasa depuis les élections contestées de 2011. Le bilan oscille entre 13 morts annoncés par le gouvernement et 42, un chiffre avancé par la FIDH. Les étudiants se sont fortement mobilisés, bloquant le campus universitaire, faisant craindre le pire au régime en place, à l’image de la chute de Blaise Compaoré au Burkina-Faso.

Ceci dit, y a-t-il eu dans la référence au Burkina Faso autre chose qu’une formule littéraire au goût du jour ?

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IncohérencesBien entendu, comme cela arrive pratiquement à chaque fois que se produisent des faits

de ce genre, les partis, mouvements et organisations relevant de l’Opposition stigmatisent la brutalité aveugle et disproportionnée de la répression gouvernementale, cependant que le Pouvoir cloue au pilori la « légèreté irresponsable » de ses adversaires, leurs « appels à la haine » et leur « incapacité à contrôler leurs troupes ». Car, bien entendu, l’on s’est empressé de faire l’amalgame entre l’ensemble des manifestants et les « casseurs » qui s’y glissent toujours. Cela mène d’ailleurs le pouvoir, et en particulier son Grand Communicateur Lambert Mende Omalanga, à tenir des discours dont la cohérence n’est pas trait le plus remarquable.

En effet, on nous dit que l’abandon d’une phrase controversée dans un projet de loi électorale montre que « la voix du Souverain Primaire a été entendue ». Si les mots ont encore un sens, cette pompeuse formule donne, quant au fond, raison aux manifestants. On ne va tout de même pas, en démocratie, reprocher à des gens d’avoir fait entendre « la voix du Souverain Primaire » ! L’on s’attendrait donc à voir les poursuites judiciaires ne concerner que les casseurs et les pillards1. Pas du tout ! L’on peut relever, parmi les attendus mis en avant par le Parquet, la « tentative pour renverser les institutions de la République ». C’est donc une tentative de coup d’Etat que de «  faire entendre la voix du Souverain Primaire» ! Comprenez si vous pouvez.

Un mouvement populaire plus viscéral qu’organisé Les manifestants dénonçaient un projet de loi électorale qui, estimaient-ils, aurait ouvert

la possibilité pour Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat fin 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.Cela a suscité un certain scepticisme chez des observateurs qui se sont demandé s’il était raisonnable de supposer que des réactions populaires aussi intenses aient pu être provoquées par un alinéa d’un projet de loi électorale controversé, c’est-à-dire par un texte juridique assez abscons, qu’il fallait aller chercher dans le fatras de langage technique d’un document parlementaire. Dans le projet de loi initial, il était prévu que la liste électorale serait "actualisée en tenant compte de l'évolution des données démographiques et de l'identification de la population". Une incise que l’on pouvait lire comme conditionnant la tenue des prochains scrutins, présidentiel et législatifs en l'occurrence, à l'organisation préalable du recensement général dans le pays. Admettons sans ambages que ce n’est pas là, à première vue, un slogan percutant dont le caractère mobilisateur saute aux yeux ! A quoi il y a au moins trois réponses :

1° La preuve du pudding, c’est qu’on le mange. Quand le pétard a fait « boum », il est vain de se poser des questions sur l’étincelle ! Il ne sautait pas non plus aux yeux qu’une forteresse/prison quasi désaffectée comme la Bastille puisse avoir quelque importance, ni que la Muette de Portici était de nature à déclencher une révolution.

2° La population n’est pas dépourvue d’interprètes susceptibles de lui expliquer dans sa langue ce que veut dire un texte rédigé en français , même si c’est du français pour avocats. Certes, cela rend possibles des déformations ou des manipulations. Mais elles ne sont pas forcément pires que celles des médias.

3° Si l’étincelle a son importance, l’ampleur de l’explosion dépend essentiellement de l’atmosphère dans laquelle elle tombe.

C’est là qu’une grande différence avec le Burkina Faso apparaît. Les deux pays avaient en commun la lassitude à l’égard d’un pouvoir qui cherchait à se perpétuer indéfiniment. Mais il n’y avait pas, au Congo, d’organisation analogue au « Coup de balai » burkinabè, avec pour but unique d’organiser la résistance à une révision constitutionnelle perpétuant le régime 1 A propos des pillages, on a lourdement souligné qu’ils avaient un caractère « xénophobe », voire « raciste » parce que dirigé contre des commerçants chinois. Il est exact que les Congolais n’apprécient pas la concurrence des Asiatiques dans le domaine du petit commerce de rues, tel la vente de petits beignets et autres plats cuisinés. Comme Kinshasa est une ville où les gens ont faim, la ruée sur des comestibles laissés sans défense parce qu’un étalage a été renversé, par exemple lors d’une bousculade entre manifestants et policiers, n’a nul besoin d’une explication « ethnique ».

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Compaoré. Certes, il y a des plateformes comme « Sauvons le Congo », de Martin Fayulu. Mais elles regroupent des partis ou des organisations de la société civile qui, en dehors de la défense de la Constitution, ont leurs objectifs propres à long terme, fatalement divergents.

Le mouvement populaire kinois a dépendu beaucoup moins de l’efficacité d’une action mobilisatrice concertée que d’une mobilisation populaire spontanée, qui a quelque chose d’un ras-le-bol viscéral. Il faut se rendre compte que les Congolais , dont les conditions de vie sont très dures et très difficiles sont, depuis 2011, baignés en permanence dans un bain de propagande qui a visé d’abord à leur faire admettre, contre toute évidence, que JKK avait été valablement réélu cette année-là, puis, que les problèmes issus de ces élections contestée devaient être résolus par la cohésion nationale, ensuite, qu’il fallait prolonger Kabila au pouvoir, soit en modifiant la Constitution, soit d’une autre manière. Enfin, tout cela baigne dans un sirop de propagande à la louange du grand Joseph, grâce auquel le Congo va beaucoup mieux, alors qu’ils peuvent voir quotidiennement que cela ne va mieux que pour les politicards et les mercantis (ce sont souvent les mêmes), cependant que le sort du petit peuple est de jour en jour plus pénible. Et puisqu’on leur dit qu’ils doivent tout cela à Kabila… il leur vient une forte envie de ne plus voir Kabila ! Cela se traduit par une polarisation de l’attention, lors des polémiques électorales, sur le « butoir » de décembre 2016, date du 5° anniversaire de sa dernière prestation de serment, où l’on veut assister à son départ définitif.

Les manifestants étaient souvent des jeunes et des étudiants, qui ne répondaient pas à des mots d’ordre précis, et le mouvement contre la loi électorale s’est rapidement transformé en manifestation anti-Kabila : « Kabila dégage », « Kabila doit partir », « deux mandats ça suffit » pouvait-on lire sur les pancartes des contestataires. Un mouvement dangereux pour le président congolais, dont on nous dit « qu’il n’est pas vraiment contrôlé par l’opposition, qui se cherche toujours un leader ». Une formulation bien pessimiste qui suppose que le destin d’un mouvement populaire serait d’être toujours récupéré par la politicaille partisane !

Et tout cela fait penser à ce qu’écrivait, à propos du « Printemps Burkinabè », Gilles Olakounlé Yabi : « Voir les choses en blanc ou en noir, un peu à la George W Bush, n'est, il est vrai, pas très sophistiqué et rarement correct. N'empêche que dans les pays africains aujourd'hui, deux groupes se font bel et bien face : celui des femmes et des hommes qui ne pensent qu'à eux et aux leurs (la famille, élargie parfois au clan ou au groupe ethnique) et sont prêts littéralement à tout pour conserver leur confort ou l'améliorer, et celui des personnes qui ne veulent pas de sociétés bâties sur l'égoïsme et l'absence de la moindre valeur partagée. Dans beaucoup d'endroits sur le continent, le rapport de forces est pour le moment clairement favorable aux premiers, et de loin. Jusque-là, ce sont les premiers qui enterrent les seconds, au propre et au figuré. Mais ils ne les enterreront pas tous. »

La Majorité craque

Le camp « joséphiste » a certes, dans l’immédiat, joué l’apaisement et éteint le feu in extremis en faisant adopter une nouvelle loi électorale expurgée de la disposition litigieuse. Les quatre jours d’émeutes à Kinshasa, Goma et Bukavu, ont pourtant fortement fragilisé la majorité présidentielle. Si le gouvernement de cohésion nationale, nommé fin 2014, devait ressouder la majorité autour du président, le passage en force de la nouvelle loi électorale, l’a fait exploser.

Au-delà des questions de textes à votre ou à repousser, il est probable qu’à long terme, ce que l’on retiendra de cet épisode, c’est cet effritement de la MP. Des proches de JKK, comme Pierre Lumbi, se sont clairement opposés à toute modification des règles du jeu, rejoints par Olivier Kamitatu, Moïse Katumbi ou Gabriel Kyungu. Tout est donc à recommencer pour Joseph Kabila. Il a déjà raté le rendez-vous des Concertations nationales, censées apporter un minimum de consensus entre majorité et opposition. Joseph Kabila vient d’anéantir en quelques semaines, l’effet (en trompe l’oeil) du nouveau gouvernement de cohésion nationale. La marge de manœuvre de JKK se restreint.

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Avec la « parabole des penaltys », c’est peut-être Katumbi qui a tiré le plus loin. Jeune Afrique  écrit « … Moïse Katumbi, le gouverneur du Katanga, empruntant le jargon footballistique, s'était prononcé en effet contre un "troisième faux penalty" en RDC. Décodage : non à la modification de la Constitution pouvant permettre à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat ». Commentaire curieusement minimaliste car en parlant de « trois faux penalties », Katumbi a bel et bien remis en cause les résultats des deux élections précédentes tout autant que les projets de tripotages de celles de 2016. Les élections de 2011 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. C’ est, à ma connaissance, la première fois qu’une personne d’un certain poids, dans la Majorité, va bien au-delà du refus du « 3° mandat » mais remet en cause les élections de Kabila dans le passé, 2006 compris !

Et ce ne sont là que les aspects relevant de la « politique politicienne », celle des partis. Les prochaines semaines seront cruciales, car pour rompre le cycle de la contestation,  Joseph Kabila pourrait choisir de s’exprimer sur son avenir politique. Il ne l’a pas fait en plusieurs mois de crise… sera-t-il tenté de le faire en début de semaine pour clore cette séquence ? Beaucoup le souhaitent dans son entourage, mais JKK n’a pas encore pris sa décision.

Un médiamensonge peut en cacher un autre2

A la guerre, tout ce qui peut nuire à l'ennemi est le bienvenu pour certains combattants et se consomme sans aucun esprit de discernement, sans aucune place pour le doute, compte tenu de l'état mental des acteurs. C’est un état des lieux très actuel et très répandu dans les divers médias. Ces faits ne sont qu'un cas particulier d'un fait très répandu et dont la propagation se fait à très grande vitesse et à une grande échelle. Il y a un véritable problème aujourd'hui avec les médias et ce n'est pas seulement avec internet et les réseaux sociaux. Si l’objectif de ces fausses images est d’illustrer des abus, qui sont pourtant eux bien réels, certains journalistes et activistes au Congo ont critiqué leur diffusion jugée nuisible pour la crédibilité du mouvement de protestation.

À gauche et à droite, photos diffusées sur les réseaux sociaux et présentées comme prises à Kinshasa, mais elle n'ont rien à voir avec la révolte congolaise. Au milieu, des Congolais de Cologne manifestent avec ces photos.

Lors des jours de troubles, la semaine du 19 janvier, provoqués par un projet de loi électorale controversé. Internet étant inaccessible, très peu d’images ont filtré sur les réseaux sociaux. Certains internautes n’ont alors pas hésité à utiliser des images venues d’autres pays et

2 Ce texte est largement inspiré du dossier « Désintox : ceci n’est pas la révolte congolaise » des « Observateurs de France 24 ». Ceux-ci n’ont cependant aucune responsabilité dans nos propres es commentaires anarcho-terroristes criminels ni dans les fautes d’orthographes qui les émaillent

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sorties de leur contexte pour illustrer les événements. Lambert Mende, de son côté, s’est empressé de se servir des images détournées dont il va être question ici, pour jeter la suspicion sur tout ce qui provient d’Internet.

Durant les manifestations qui ont eu lieu du lundi 19 au vendredi 23 janvier, toutes les connexions internet et téléphoniques avaient été coupées sur ordre du gouvernement. Les images, amateur comme professionnelles, étaient rares, alors que forces de l’ordre et manifestants s’affrontaient parfois violemment dans les rues des principales villes du pays. Le premier bilan officiel de douze morts a été contesté par Human Rights Watch, qui parle d’au minimum 26 personnes tuées sur toute l’étendue du territoire congolais, évoquant dans certains cas des tirs à balles réelles de policiers sur les manifestants.

Difficile de savoir qui est précisément à l’origine de cette désinformation ou si les images ont été postées de bonne foi. Beaucoup de twittos ont toutefois été localisés au Nord-Kivu ou à la frontière Rwanda-RD Congo - où les connexions internet fonctionnaient sur le réseau rwandais -, voire en dehors du territoire congolais.

Des images des violences policières… prises aux Seychelles ou au Congo-BrazavilleDès lundi, alors que des étudiants de l’université de Kinshasa s’affrontent avec la police

congolaise, des photos des "premiers blessés" étaient diffusées sur Twitter, notamment celle d’un jeune garçon avec une plaie ouverte très impressionnante au niveau du crâne.

La photo n’a cependant rien à voir avec Kinshasa, et a été publiée pour la première fois en 2012 sur un site d’information des Seychelles, et présenté comme la photo d'un soldat blessé.

La même journée, une "vidéo inédite "est publiée sur le compte YouTube "World News Video" présentée comme les exactions commanditées par le général Kanyama, chef de la police de Kinshasa. Sur ces images choquantes, des personnes s’enfuient, pendant que d’autres sont grièvement blessées. Les images datent en réalité du 4 mars 2012, et avait été filmées lors de l’explosion de la caserne de Mpila au Congo-Brazzaville, qui avait fait au moins 250 morts.

Le Burkina comme exemple Les images également les plus retwittées étaient celles de manifestants défiant les forces

de l’ordre dans les rues. Certaines ont également été utilisées par des sites en ligne d’information africains. Problème : la plupart de ces images publiées quelques heures après les heurts de Kinshasa avaient en réalité été prises au Burkina Faso, lors de la révolte du 30 octobre dernier. (Voir page suivante)

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À gauche, une photo présentée comme étant prise dans les rues de Kinshasa le 19 janvier lors des manifestations. À droite, la même photo publiée dans un diaporama sur la révolte du 30 octobre au Burkina

Faso sur RFI.fr.

Un député frappé dans les rues de Kinshasa ? Non les images d’une série télé !

Autre exemple de photo qui a été partagée plus de 200 fois sur Facebook, cette image présentée comme celle d’un "député de Kabila" frappé par un manifestant. La photo est en réalité extraite du compte Flickr d’un réalisateur de séries qui postait en 2009 cette photo, en précisant qu’il s’agissait d’une fausse scène de bagarre "dans le cadre d’un tournage" à  Kinshasa.

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Cette désinformation par l’image a-t-elle eu un impact ?

La plupart des observateurs en RD Congo n’ont eu connaissance de ces images que le week-end du 24 janvier, au rétablissement complet de la connexion internet. L’impact à Kinshasa, Goma ou ailleurs a donc été limité au moment des manifestations même. Cependant, ces images ont été très largement relayées sur plusieurs groupes Facebook publics fréquentés par la diaspora congolaise. Certaines de ces photos ont même été reprises sur des pancartes lors d’une manifestation de Congolais de Cologne, en Allemagne, le week-end suivant.

Sur ces pancartes lors d'une manifestation à Cologne par la diaspora congolaise, l'une des photos, celle des Seychelles, est utilisée pour illustrer les violences durant la révolte à Kinshasa.

Facebook et YouTube toujours hors service le -27/02/2015Selon la société française de télécoms Orange, Facebook et YouTube restent

officiellement hors service en République démocratique du Congo (RDC). Pour contourner la coupure, des internautes, surtout accros à Facebook, ont trouvé des astuces pour masquer le numéro d'identification de leur ordinateur et ainsi se connecter librement.

"Les autorités maintiennent le blocage""Comme ce sont des applications que l'on appelle dynamiques, il y a de temps en temps

une opportunité de connexion, mais, hélas, les autorités maintiennent le blocage", a précisé Jean-Michel Garrouteigt, directeur général d'Orange en RDC. "J'ai rencontré le président de l'ARPTC (l'organe de régulation) qui m'a dit que lui-même mais également le vice Premier-ministre en

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charge des PTNTIC (Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l'information et de la communication) essayaient eux aussi d'obtenir la réouverture", a-t-il ajouté.

Le pouvoir espérait ainsi éviter une "guerre civile" Du 19 au 22 janvier, face à la contestation populaire, Kinshasa avait ordonné aux opérateurs de couper les SMS et aussi Internet pour bloquer les réseaux sociaux. Le pouvoir espérait ainsi éviter une "guerre civile", jugeant que l'usage par certains de ces réseaux mettait de "l'huile sur le feu". L'Internet fixe est revenu après deux jours de coupure. Le 7 février, les SMS, moyen le moins cher pour communiquer, ont été rétablis et, le lendemain, l'Internet mobile avait repris. Le 20 février, Twitter était accessible via certains opérateurs, mais Facebook et YouTube restaient mercredi toujours hors service.

Une aussi longue coupure, en particulier des SMS, très utilisés au Congo, aura d’amples conséquences dommageables pour l’économie congolaise et a encore, pendant quelques jours, rendu plus difficile la vie de gens qui n’avaient vraiment pas besoin de ça. L’efficacité et même l’utilité de la coupure d’Internet à cause de ces images n’est donc pas évidente. Par contre, ces quelques images falsifiées ont offert au Porte-parole gouvernemental un excellent prétexte pour traiter de fumisterie toute image défavorable au régime et insinuer que « tout cela était manipulé de l’extérieur ».

Dialogue « façon Tshisekedi »

Le journal La Prospérité du 27 janvier a dévoilé l’agenda du dialogue que réclame Etienne Tshisekedi depuis Bruxelles. Un dialogue politique inclusif de 10 jours. Une nouvelle CENI constituée essentiellement des acteurs de la Société civile désignés par consensus. La Monusco pour certifier les résultats des élections. La présidentielle couplée aux législatives au plus tard, le 19 septembre 2016….ce sont là, les propositions d’Etienne Tshisekedi pour éviter la crise politique en RDC.

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Quant à la compilation des résultats, le parti propose une solution consensuelle en vue d’éviter les contestations et la fraude.

Enfin, le plan de sortie de crise de l’Udps propose également le renforcement du mandat de la Monusco et la création d’un observatoire des élections chargé de la certification des résultats, précise de son côté Le Phare.

« Intitulé « Feuille de route de l’UDPS pour la sortie de crise », le document porte la signature du président national du parti, Etienne Tshisekedi wa Mulumba.Il contient trois parties essentielles, à savoir : contexte général, causes de la persistance de la crise en RDC, et règlement rapide et satisfaisant de la crise par l’organisation du dialogue politique.

Au point 1, l’Udps rappelle le parcours politique du pays, avec quelques éléments historiques ayant marqué l’histoire pour arriver à la crise actuelle. Du début des conflits armés en 1996 à nos jours, en passant par le Dialogue intercongolais, qui avait débouché sur la mise en place du régime de 1+4, les élections de 2006 et 2011… rien n’est resté dans l’oubli.

Au deuxième point, l’Udps fait un constat amer : le conflit électoral de 2006 s’est réglé par la voie des armes, tout comme les manifestations du 26 novembre 2011 marquant la clôture de la campagne électorale de la présidentielle ont été réprimées dans la violence ayant entraîné mort d’hommes. Les événements du 19 au 23 janvier 2015 ont bouclé cette page noire des violences politiques ayant causé la mort d’hommes, conclut le document.

Voici le plan proprement dit de sortie de crise de l’Udps :

A. Configuration politiqueLes élections de 2011 ont eu le mérite de reconfigurer politiquement la classe politique

congolaise et de recadrer la ligne de démarcation claire entre ceux qui soutiennent le système en place et leurs alliés, d’un côté, et ceux qui réclament la vérité des urnes, de l’autre.Deux tendances se dessinent clairement entre les tenants du statut quo et ceux qui militent pour le changement.Ainsi, le contentieux électoral de 2011 se trouve être la cause essentielle de la crise politique actuelle en République Démocratique du Congo.Il va sans dire qu’un dialogue pourra mettre autour d’une table :– Monsieur Etienne Tshisekedi et ses alliés pour le camp du changement ;– Monsieur Kabila et les siens pour le camp du statut quo ;– La modération sera assurée par l’Envoyé spécial du SG des Nations unies en RDC et chef de la Monusco, conformément à la Résolution 2147 du Conseil de sécurité de l’Onu qui dispose :« Autorise la Monusco à appuyer, en coordination avec l’équipe de pays des Nations unies et d’autres acteurs, y compris par l’intermédiaire des bons offices du Représentant spécial du Secrétaire général, les efforts des autorités de la République Démocratique du Congo pour mettre en œuvre les réformes prévues par l’Accord-cadre et pour stabiliser l’Est du pays et, à cet effet, à : promouvoir la consolidation de la paix et un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratie et encourager l’organisation d’élections crédibles et transparentes, conformément au cycle électoral et à la Constitution (…)».

B. Lieu de la tenue du dialogue : Kinshasa, capitale de la RDC

C. Taille et composition :40 participants répartis équitablement entre les deux tendances politiques en présence et leurs alliés respectifs, soit 20 membres par délégation.

D. Ordre du jour :Premier volet : Règlement du contentieux électoral de novembre 2011 et son corollaire qui est la crise de légitimité. Pour cela, il faudra alors :

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– Identifier les responsables de la fraude électorale des élections organisées en 2011;– Que les responsables à l’origine de la fraude soient écartés de la gestion du pays à tous les niveaux et du déroulement du processus électoral en cours.

Deuxième volet : définir un processus électoral consensuel1. Calendrier électoral :– Définir un nouveau cycle électoral de manière consensuelle, sachant qu’on a eu deux cycles électoraux incomplets et entachés d’irrégularités ;– Organiser premièrement la présidentielle qui pourra être couplée aux législatives dans le délai constitutionnel, conformément à l’article 73 de la Constitution, au plus tard le 19 septembre 2016.– Les autres scrutins devront être organisés après les élections présidentielle et législatives.

2. Restructuration de la CENISe référant aux expériences passées, notamment les élections de 2006 et 2011, où les membres de la Ceni ont été instrumentalisés, l’Udps exige la mise en place d’une Commission électorale dont les membres seraient choisis de manière paritaire, à savoir : 12 membres à raison de 6 par camp politique.En plus, la Ceni devrait avoir une présidence collégiale (2 présidents représentant chaque camp).

3. Contentieux électoral :Prenant acte de la promulgation de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle, le parti d’Etienne Tshisekedi fustige cependant une désignation aux couleurs politiques ou sur la base d’appartenance ou affiliation politique de ses membres. Car, fait-il savoir, cela aura des conséquences inéluctables quant à leur indépendance et autonomie.

4. Fichier électoral :L’Udps réclame sa fiabilisation. Elle exige un audit externe du fichier afin de garantir la transparence et la crédibilité du processus électoral. Pour cela, un consensus devra être trouvé quant aux modalités de cet audit (choix du prestataire, date…).En outre, le fichier électoral devra être inclusif et nettoyé en tenant compte de nouveaux majeurs, des Congolais de l’étranger, des non-inscrits, et des doublons.

5. Traçabilité des résultats:La présence des témoins dans les bureaux de vote doit être obligatoire. La mention de leurs observations devra figurer sur les PV, avec copie à chacun d’eux.Quant à la compilation des résultats, le parti propose une solution consensuelle en vue d’éviter les contestations et la fraude.Enfin, le plan de sortie de crise de l’Udps propose également le renforcement du mandat de la Monusco et la création d’un observatoire des élections chargé de la certification des résultats.Quant à la durée du dialogue, l’Udps propose dix jours au maximum dont trois réservés aux travaux de facilitation de la Monusco ».

Le contenu du dialogue longtemps réclamé par l’UDPS est ainsi enfin dévoilé. Regardons-y donc de plus près. Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir  une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. S’il est donc manifeste que les élections ont été nulles pour cause de « bidouillage » colossal et que toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait, il n’est pas du tout établi qu’on ait « volé sa victoire » à ETwM. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire

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« officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Et, si la « feuille de route » propose bien de réprimer les principaux acteurs des fraudes de 2011, ce qu’elle appelle « vérité des urnes », c’est la victoire de Tshisekedi et non la nullité du scrutin, pourtant évidente en vertu du principe « Des élections doivent être impeccables, ou elles sont nulles , il n’y a pas de milieu ».

Et il n’y aura certainement jamais de consensus autour d’une description du paysage politique congolais qui en fait une réalité bipolaire et presque manichéenne ne comportant que deux camps, les « joséphistes » et les « tshisekedistes ».

L’UDPS souhaite en outre que la présidentielle continue à être couplée aux législatives, ce qui est une très mauvaise chose. Quant au fait qu’il faudrait que ces élections se tiennent au plus tard le 19 septembre 2016 contrairement au calendrier de la Ceni qui fixe ces scrutins au 27 novembre de la même année, ce n’est pas grand-chose d’autre qu’une surenchère démagogique.

La mise en place d’une nouvelle Ceni, telle qu’elle est proposée ici, n’est pas grand-chose d’autre que de la poudre aux yeux. Elle serait en effet toujours nommée par les politiques.. Or, l’expérience a montré qu’elle doit être pleinement dépolitisée, c’est-à-dire composée non pas « essentiellement» mais exclusivement de militants de la société civile. Ces derniers devront certes être désignés par consensus. Mais il est utopique de supposer qu’on puisse accomplir cela pendant la tenue d’un dialogue politique de 10 jours censé s’occuper aussi de tout le reste. De plus, ce consensus devra être celui de la société civile elle-même et, non, comme proposé, celui des politiques. Car, par ce biais, on réintroduirait par la fenêtre la politisation sortie par la porte. Il en va de même de la « présidence bicéphale », elle aussi liée aux « deux camps » auxquels on réduit la politique. Il faut au contraire un président unique mais respecté de tous pour son intégrité et sa valeur morale.

Etienne Tshisekedi, candidat malheureux à la présidentielle de 2011, tient cependant compte de ses erreurs de l’époque, quand il a tenté de rééditer au Congo l’exploit de Ouatara sans disposer des même moyens. Il préconise donc, dans l’agenda du dialogue récemment dévoilé, la certification des résultats par la Monusco.

Mais le pire, c’est que la « feuille de route » propose bien le « nettoyage » des listes électorales, mais persiste dans le « système Malumalu ». Ce fait à lui seul suffirait à « plomber » gravement la crédibilité des élections Celles de 2006, tout comme celles de 2011, avaient été organisées en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus3. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir pour les fraudeurs ! Il ne suffit pas d’écarter Malumalu, il faut recenser la population afin de fermer la plus grande porte à la fraude !

3 Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2013 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, un délai anormalement court pour ce genre d’affaires

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Tous en piste pour les Elections !

« L’après - Joseph Kabila : les candidats se bousculent », constatait récemment un journal de Kinshasa. « Depuis que la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a rendu public le calendrier électoral global (12 février 2015), la fièvre électorale ne fait que monter à travers le pays. En dépit des contraintes financières susceptibles d’entraîner le glissement du processus électoral, le souverain primaire congolais est prêt à tout accepter, sauf le report de la présidentielle annoncée pour le 27 novembre 2016 ». (Encore faudrait-il préciser que ce qui compte, à cette échéance, c’est que le Président « sortant » sorte vraiment, bien plus que l’élection du président « rentrant ». NdlR)

Les candidats à la présidentielle étaient 11 en 2011 et 32 cinq ans plus tôt. Combien seront-ils en 2016 ?

Cette question reste posée. Les noms de possibles candidats à la présidentielle sont cités dans la presse, dans certains milieux politiques ou, de façon plus foisonnante, sur « L’Internet congolais ».

La question se pose différemment selon qu’on se situe dans la Majorité ou dans l’Opposition.

Pendant ce que l’on a qualifié de débat « constitutionnel » et qui était surtout une empoignade autour d’un « 3° mandat pour JKK », il s’est avéré que la cohésion de la Majorité n’était pas aussi granitique qu’on le supposait. L’attitude de Kabila lui-même, c’est-à-dire son silence obstiné sur ses intentions, y est pour beaucoup. Pour prendre fermement attitude, il faudrait que ses partisans d’aujourd’hui sachent ce qu’on va leur demander demain.

On ne peut encore écarter absolument qu’il puisse se lancer dans une tentative de « nouveau mandat » ou de « prolongation ». Depuis 2011, on sait qu’il ne recule devant aucune fraude, aucun bidouillage. En RDC, depuis lors, toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable d’absurdes élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir pour les fraudeurs !

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On ne sait pas non plus s’il se retirera, mais en désignant un « dauphin » soit dans sa famille, soit dans son « sérail politique ». Ou laissera-t-il au contraire le champ libre à toutes les ambitions, ce qui pourrait donner une belle foire d’empoigne ?

Bref, dans la Majorité, il y a sûrement bien des crânes qui s’échauffent, mais les « présidentiables » putatifs sont dans la position des prétendants de la fille très belle, très désirable mais très farouche : ils craignent de se déclarer trop tôt.

A en croire les listes en circulation sous les manteaux, la famille politique de JKK pourrait imploser dans les mois à venir et laisser s’afficher comme candidats des personnalités telles qu’Aubin Minaku (PPRD), Augustin Matata (PPRD), Moïse Katumbi (PPRD ou Indépendant), Pierre Lumbi (MSR), Adolphe Muzito (Palu)… voire Olive Lembe Kabila (PPRD). Les ambitions politiques des uns et des autres pourraient se préciser peu après l’annonce officielle de la « retraite politique » de l’Autorité morale de la MP, que l’on pense devoir intervenir au milieu de l’année 2016, avant que la CENI n’ouvre la période de dépôt des candidatures, le 6 mai. La position finale de Joseph Kabila est très attendue par ses troupes pour leur positionnement politique futur.

Cette situation indécise semble inquiéter une partie nde la presse kinoise. Citons, par exemple ce titre du Potentiel « Présidentielle 2016 : PPRD-PALU-UDPS-MSR-UNC-MLC, AFDC… : alliances contre nature ». Sur le chemin qui conduit à la présidentielle de 2016, mentionne-t-il, les clivages traditionnels vont disparaître pour laisser la place à la recomposition des alliances. Les mariages d’intérêts entre nouveaux alliés seront transversaux, allant d’une extrémité à une autre. Il estime que des opposants porteront des couleurs des faucons de la Majorité et vice-versa. Pas surprenant que PPRD, PALU, UDPS, MSR, UNC, MLC ou encore AFDC se côtoient sur des mêmes affiches pendant la campagne électorale. Ce sera un bing-bang digne d’alliances contre nature, conclut ce journal.

« Face à l’imbroglio qui pointe à l’horizon : Le vrai dialogue avant les élections ». suggère Forum des As. La concertation entre les acteurs concernés permettrait, de l’avis de nombre d’observateurs, de baliser la voie. « Le dialogue des sourds semble aujourd’hui l’emporter, comme il fallait s’y attendre, sur le consensus souhaité pour la tenue des élections apaisées en RDC. Chacun prêchant pour sa propre chapelle, la cacophonie politique s’invite déjà au débat, à quelques mois du début des joutes électorales. A cette allure, la contestation ne manquera pas au rendez-vous à l’issue de l’organisation des élections à tous les niveaux, programmées tant en 2015 qu’en 2016. C’est ce qui pousse les observateurs à prôner une concertation entre tous les acteurs concernés par les enjeux qui pointent à l’horizon, à savoir la Majorité présidentielle, l’Opposition politique et la Société civile. » Car, en lieu et place du dialogue des sourds, mieux vaut, conseille-t-on, tenir un vrai dialogue pour réduire le fossé, propose ce journal.

Beaucoup de médias et de commentateurs congolais considèrent qu’en vue de la présidentielle, trois « paquets » de présidentiables se sont déjà constitués : Majorité Présidentielle, Opposition et Indépendants. Ces derniers sont en général des personnalités connues pour d’autres raisons que la politique, ayant un renom comme spécialistes, savants ou hommes d’affaires. C’est au regard du cursus professionnel ou politique d’un chacun et de ses « œuvres » que l’électorat pourrait se déterminer».

A cette catégorie appartient Freddy Matungulu, ministre des Finances, du Budget et de l’Economie dans le premier gouvernement de Joseph Kabila, d’avril 2001 à février 2003, et haut fonctionnaire auprès du FMI (Fonds Monétaire International). Il vient de démissionner de cette institution après 20 ans de bons et loyaux services. Dans sa note explicative datée du lundi 23 février 2015, il parle d’une retraite anticipée qu’il a délibérément décidé de prendre afin de s’affranchir de l’obligation de réserve que lui imposait sa fonction et de retrouver pleinement sa liberté d’expression. En tant que haut fonctionnaire international, a-t-il indiqué, il ne pouvait

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s’exprimer à fond sur des questions politiques et autres d’intérêt national, sans heurter certaines susceptibilités dans les rouages des institutions de Bretton Woods.

Freddy Matungulu a assidûment participé, depuis un certain temps, aux débats relatifs à la modification de la Constitution et de la Loi électorale, au respect du nombre des mandats présidentiels, aux atteintes aux droits de l’homme, à la montée de la pauvreté au sein des masses congolaises, à la dénonciation des antivaleurs dont la corruption et la mauvaise gouvernance, etc. D’aucuns le soupçonnaient sérieusement d’avoir des visées sur le fauteuil présidentiel. Avec son départ volontaire du FMI, l’on pense qu’il va revenir bientôt au pays battre campagne pour la présidentielle, soit comme indépendant, soit comme leader d’un parti qui reste à créer. Technocrate fort apprécié des institutions de Bretton Woods et, semble-t-il, de Washington, il serait parrainé par le pays de l’Oncle Sam.

Dans la corbeille des « indépendants », on retrouve également Noël Tshiany, un économiste de renom qui officie comme Directeur à la Banque Mondiale. A l’image de Matungulu, il serait lui aussi soutenu par un lobby américain. Dans les milieux de la Banque Centrale du Congo, on l’a toujours cité parmi les architectes de la réforme monétaire de 1998. L’auteur de « La force du changement », un ouvrage de récente parution, se croit en droit de diriger le pays comme Chef de l’Etat.

Un autre « indépendant » présente cette curieuse caractéristique de ne jamais avoir fait état lui-même d’ambitions présidentielles ! Bien coté du côté de Bruxelles, il n’est autre que le Docteur Denis Mukwege, Directeur de l’Hôpital de Panzi. Ses exploits dans la prise en charge des femmes victimes des violences sexuelles à l’Est du pays ont franchi les limites des frontières nationales. Candidat « Prix Nobel de la Paix », l’homme en blouse blanche s’illustre par des critiques acerbes contre le pouvoir en place, ce qui l’a propulsé dans l’arène des prétendants à la course à la présidentielle ».

En bonne logique, il faudrait prévoir un quatrième groupe, pour ceux dont l’appartenance, en termes de Majorité ou d’Opposition n’a pas toujours été limpide ou qui songent à changer leur fusil d’épaule. Je fais allusion, bien sûr, à Kengo et à son OR, qui ont toujours louvoyé entre les deux camps, et au PALU de Gizenga, membre de la Majorité, mais simplement allié de la MP, sans y être entré et qui compte se lancer dans la course électorale « à tous les niveaux »

Discret comme d’ordinaire mais fin politicien, Kengo wa Dondo ne dévoilera jamais son jeu tant qu’il n’aura pas la certitude qu’il est capable de fédérer l’Opposition pour la présidentielle. Toutefois, sa participation aux Concertations Nationales de septembre-octobre 2014 et au Gouvernement dit de « cohésion nationale » a laissé l’impression d’une politique de petits pas vers un objectif précis : la conquête du pouvoir au sommet de l’Etat. La mise en place d’une plateforme politique dénommée « Opposition Républicaine » (OR) a tout l’air d’une plateforme électorale.

Il semble bien qu’il faille désormais compter le PALU dans l’Opposition et que ce soit la fin du mariage PALU-MP Allié de Joseph Kabila depuis 2006, le Parti Lumumbiste Unifié du patriarche Antoine Gizenga compte se lancer dans la course présidentielle cette fois-ci. Dans un communiqué de Gizenga, le PALU a indiqué qu’il présentera des candidats à tous les échelons, même au sommet de l’Etat. D’après certaines indiscrétions, le candidat du PALU serait même connu. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. L’homme aurait profité des ateliers organisés par son parti à la fin de l’année 2014 pour se forger une stature nationale et affirmer ses ambitions présidentielles.

Considéré comme le dauphin d’Antoine Gizenga. Adolphe Muzito risque de voir ses ambitions freinées par une affaire de corruption dans laquelle il serait cité par épouse interposée. Selon des médias belges, une délégation conduite par Serge Kubla a rencontré en RDC le

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Premier ministre Adolphe Muzito. Celui-ci aurait exigé «des haricots pour les enfants», selon la presse congolaise. Une jolie formule pour désigner une commission indispensable à la signature d’un accord de cession des parts. Duferco est soupçonné d’avoir «favorisé l’évolution d’investissements importants dans le secteur du jeu et des loteries» par la corruption d’agents publics congolais, selon le communiqué de presse diffusé par le parquet mardi. L’entreprise aurait été invitée à refinancer la Sonal (Société nationale de loterie) afin de faire avancer ses intérêts au sein du secteur sidérurgique congolais. « C’est dans ce cadre que serait intervenue la remise de 20.000 euros en liquide à l’épouse de l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito à Bruxelles entre la fin 2011 et le début 2012 », poursuit la même source. Cette somme n’aurait constitué que l’acompte d’un montant d’environ 500.000 euros destiné à graisser la patte de l’ancien chef de l’exécutif congolais. Pour sa part, Chantal Muzito se dit «surprise» d’apprendre qu’elle aurait reçu 20.000 euros des mains du bourgmestre de Waterloo. Ses conseillers affirment qu’elle «ne connaît pas Monsieur Kubla et ne l’a jamais rencontré pour discuter de quelque sujet que ce soit. Elle n’a donc jamais reçu une quelconque somme d’argent auprès du concerné. Madame Chantal Muzito se réserve le droit de poursuivre en justice toute personne qui tenterait de nuire à son honneur et à sa réputation en tant qu’être humain, épouse et mère de famille».Ce qui est un peu ennuyeux pour l’ami Adolphe, c’est que pendant la même année 2011, il a été l’objet de sévères interpellations parlementaires concernant son enrichissement suspecté d’être illicite et que, là aussi, son épouse était mise en cause. Il est vrai que la pratique de Madame s’occupant des activités lucratives en marge de la carrière politique de Monsieur est tellement répandue, et pas seulement au Congo, que ce fait est en soi peu significatif. Ce qui l’est beaucoup plus, c’est que le débat parlementaire a été empêché. Le PALU fait venir du Bandundu, par autocars spéciaux, des « militants muclés » qui ont interrompu les travaux de la Chambre et saccagé ses locaux. Bizarre !

Du côté de l’Opposition, l’on cite pêle-mêle Etienne Tshisekedi (UDPS), Léon Kengo wa Dondo (OR), Jean-Pierre Bemba (MLC), Vital Kamerhe (UNC), Jean-Lucien Busa, Antipas Mbusa Nyamwisi, etc.

Bien que Jean-Pierre Bemba en soit à sa huitième année de détention à La Haye sous l’inculpation de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité », ses partisans continuent de se bercer de l’illusion de le voir libre avant la présidentielle de 2016 et revenir en force au pays pour bousculer tous les calculs des prétendants à la magistrature suprême. Victime, comme Tshisekedi, des tripatouillages des scrutins en 2006, « Igwe » n’en continue pas moins d’être le chouchou des millions de compatriotes.

Il est sûr que Vital Kamerhe va postuler pour la présidentielle de 2016. Son déguerpissement manu militari de la résidence qu’il occupait à Gombe comme président de l’Assemblée Nationale, l’obstruction à sa caravane de la paix à l’Est du pays en 2014, ses ennuis judiciaires dans le dossier « Wivine » et sa séquestration pendant presque 24 heures au siège de son parti, sur l’avenue de l’Enseignement (Kasa-Vubu) du 18 au 19 janvier 2015 paraissent, aux yeux des cadres et militants de l’UNC, de l’Opposition et de l’homme de la rue, comme des manœuvres politiciennes visant à le disqualifier. Il compte capitaliser au maximum sa rupture bruyante avec Kabila en 2009 ainsi que son activisme contre toute révision de la Constitution et de la Loi électorale et partant contre le troisième mandat du mentor de sa jeunesse, etc.

Kamerhe est arrivé troisième4 en 2011 avec près de 7%, le président de l’Union pour la Nation Congolaise estime que son heure est arrivée pour se hisser au sommet de l’Etat congolais. Ses militants comptent sur la probable absence de Joseph Kabila dans la course — barré par la Constitution qui fixe à deux le nombre de mandat présidentiel mais aussi à l’état de santé du leader de l’UDPS — pour voir leur champion porter les galons.

Sauf une surprise venant d’un outsider, Vital Kamerhe était perçu comme un candidat principal de l’Opposition à la présidentielle de 2016. L’ancien bras droit de Joseph Kabila –

4 Toujours d’après les mêmes « résultats » officiels peu crédibles.

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comptait sur l’absence de son ancien patron et probablement sur le désistement d’Etienne Tshisekedi pour raisons de santé. Mais Vital Kamerhe est fort embêté par un procès et n’a pas encore les mains totalement libres. Ses démêlés judiciaires continuent de faire planer le doute sur sa candidature. L’homme a vu le procès qui l’opposait à la députée PPRD, Wivine Moleka, virer à 180 degré. L’ancien speaker de l’Assemblée nationale fait désormais face au Procureur général de la République. D’après des analystes, la Cour suprême de justice – qui siège en dernier ressort – peut prononcer un jugement à l’encontre du président de l’UNC et qui, par ricochet, va nuire à sa possibilité de se porter candidat à la présidentielle de 2016. Cela, parce que son casier judiciaire serait souillé par une condamnation au pénal. Vital Kamerhe le sent certainement venir et ne cesse de multiplier des appels à l’équité de la justice.

Enfin, ilk faut bien parler de l’Opposant perpétuel, le « lider maximo » de l’UDPS. Même s’il ne s’est pas encore prononcé, Etienne Tshisekedi est pressenti candidat à la présidentielle compte tenu du hold up électoral dont il prétend avoir été la grande victime en novembre 2011, de son insistance sur le retour de l’Etat de droit en RDC et de la forte assise socio-politique que l’on suppose à son pari au pays comme à l’étranger.

Etienne Tshisekedi, « officiellement » arrivé deuxième, derrière Joseph Kabila avec près de 33% en 2011, devrait être candidat en novembre malgré son état de santé. Il y a quelques jours, il a fait une apparition publique à Bruxelles où il suit des soins médicaux. Pour maints observateurs, c’était une façon pour le leader de l’UDPS de montrer à la face du monde qu’il n’a pas fini d’encombrer la scène politique congolaise ou, dirait-on à l’UDPS, que ses sympathisants et l’ensemble du peuple congolais peuvent encore compter sur lui. Bien plus, dans une conférence de presse tenue, il y a uine dizaine de jours à Kinshasa, Valentin Mubake, son Conseiller politique affirmait qu’Etienne Tshisekedi sera bel et bien candidat à la prochaine élection présidentielle. «Sur une chaise roulante ou sur un lit d’hôpital, il battra n’importe quel candidat qui sera en face de lui », a tranché Valentin Mubake dans un bel élan vers… de plus hautes fonctions. Au Congo, la flatterie est d’autant plus appréciée qu’elle est lourde et il est bien connu que les udépsiens rivalisent pour se placer en vue de l’après-Tshisekedi.

Fait nettement plus grave, sa « feuille de route » en vue d’un « dialogue » est un document décevant, qui cache mal l’ambition de se tailler un boulevard vers la victoire. Reposant sur une vision biaisée du paysage politique congolais, elle ne dépolitise pas la CENI, prétend y instaurer un bicéphalisme politique qui mènerait à la paralyser et, surtout, ne remet pas en cause le principe des élections sans recensement, laissant ainsi ouverte la principale porte par laquelle les fraudeurs pourront se ruer.

Manoeuvres et positionnements politiques et électoraux en RDCRetour sur la détention sans titre ni droit de Me Firmin Yangambi Libote et Monsieur Eric

Kikunda Bolembo en marge de la loi d'amnistie du 11 février 2014.

Septembre 2009, Me Firmin Yangambi Libote, avocat au barreau de Kisangani inscrit sur la liste des avocats à la cour pénale Internationale est enlevé à Kisangani sa ville natale. A l'époque le porte parole du gouvernement Lambert Mende annonçait qu'il avait été arrêté en flagrant délit de détention d'une importante cargaison d'armes et munitions de guerre à l'aéroport de Kisangani. Monsieur Lambert Mende précisait que ces armes appartenant au concerné auraient été transportées par des aéronefs de la monusco dont Me Firmin Yangambi était avocat conseil du contractant Enhas qui effectuait le Handling des vols de la mission des nations unies en RDC.

Il précisait alors que les services de sécurité détenaient des preuves que Me Firmin Yangambi préparait une insurrection tantôt à Kisangani tantôt à Kinshasa. Ces déclarations sont contenues notamment dans les liens ci-après. http://congoindependant.com/article.php?articleid=5284

http://www.digitalcongo.net/article/61399

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http://www.congoforum.be/fr/nieuwsdetail.asp?subitem=1&newsid=161477&Actualiteit=selected

Monsieur Autsai Asenga alors gouverneur de la province Orientale et des notables locaux du Ppprd, parti dont Joseph Kabila est l'autorité morale, notamment Émilie Bongeli, à l'époque membre du gouvernement central, Raymond Mokeni, président de la FEC orientale et autres se sont livrés par la voix de la presse à une véritable diabolisation de Me Firmin Yangambi en tous sens jusqu'à l'orchestration d'une marche dite de colère à Kisangani contre l'accusé à l'issue de laquelle ces ténors du parti au pouvoir appelèrent publiquement à l'exécution sommaire de Me Firmin Yangambi sans procès.

Depuis son arrestation, plusieurs missions d'observation judiciaire internationales ont dénoncé le caractère politique du procès Yangambi. Des Ong congolaises de défense des droits ont relevé les violations des droits de cet avocat aussi acteur de la société civile sans succès. Certains rapports apparaissent sur les liens qui suivent.

https://www.fidh.org/La-Federation-internationale-des-ligues-des-droits-de-l-homme/afrique/republique-democratique-du-congo/Condamnation-de-M-Firmin-Yangambi

https://8x5wyw.bl3302.livefilestore.com/y2m78ioe_AnQOaMHGtVhYKk77Ogx_LXBu23aFCf02D4tgbfXL8F1tris4GeMhC3wcyp-pgmgfH0zDaSs5EOYaoQXE4j3Ihjj7WMl-cNJqkR-7nVTKUkufOWAvKMGdA_ueE9SpqOiiotbjFs0E8mVxw5IQ/264_Note_de_mission_d_observation_judiciaire_-_Affaire_Yangambi5b15d.pdf?download&psid=1

https://8x5wyw.bl3302.livefilestore.com/y2moJ3tA278oK6DixIl4GkZMgsBJy5p9gCZUFRdjtuN10dRXcPgpXz04Sc4VvD5-aVgSLsLZz6UMEjDdkjFdD3kE6uPASbSuqr4IaTsuEcU_IrQP31wSC5dZe_RunkopAVn_PjjYjpj1lYuzkd32c9hzQ/100_Compresse_Groupe_LOTUS_arrestation_Yangambi_octobre_20095b15d.pdf?download&psid=1

S'il y a des procès qui ont mobilisé la communauté internationale des barreaux et des juristes, l'affaire Yangambi figure en bonne position. Pourtant, l'acharnement de la justice congolaise contre ce citoyen n'a nullement eu d'impact sur son sort qui était déjà visiblement scellé en dépit des flagrantes irrégularités de forme et de procédure ainsi que de l'absence criante des preuves de l'accusation au-delà du doute raisonnable qui en Droit profite à l'accusé.

Les résolutions de la conférence internationale des barreaux de tradition juridique commune ou la lettre ouverte des bâtonniers français et belges figurent parmi ces plaidoyers.

Des organes de presse crédibles ont mené des enquêtes sur l'affaire Yangambi sans parvenir véritablement à découvrir des indices sérieux de culpabilité contre l'accusé.

Un numéro spécial de congoforum a effectué cet exercice en janvier 2013. https://8x5wyw.bl3302.livefilestore.com/y2mGHY6VuUL0B8UKFts9wpr6sYpAIaJCOMMjNUNcTrnLAwE-T8-xnBEpNszHNjhD8Z8EsG0KGD7960T6eXY2VFAI_PCTYAlSarlE9lu4qI5bXx7M8vkFU8uXCwFeU1V4nue2bpQCpH3ZtHeOg8xKVoG-A/63_dp2520spec2520Yangambi2520012520012520135b15d.pdf?download&psid=1

Bénéficiaires de la loi d'amnistie depuis plus d'un an, Me Firmin Yangambi et Monsieur Eric Kikunda croupissent toujours en prison considérant désormais sa détention sans titre ni droit. Dans ces entre faits, des voix nationales et internationales se lèvent de nouveau pour réclamer leur libération. Une plainte est même déposée dans cette affaire pour tortures contre Eric Kikunda en Belgique. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/04/18/plainte-en-belgique-contre-des-militaires-et-des-policiers-de-rdc_3161954_3212.html

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Nous avons de nouveau voulu aborder le sort tragique de ses compagnons d'infortune cités de plus en plus par les médias, les conversations de rue et dans les salons, des résolutions d’organismes internationaux depuis l'adoption de la loi électorale et la publication du calendrier électoral.

En fait, qui est véritablement cet avocat dont l'intelligence met d'accord mêmes ses détracteurs. Pourquoi son ancien co-accusé Eric Kikunda, libre en droit par le commandement de la loi d'amnistie est-il tenu en otage au point de servir d'un bouclier humain pendant que l'opinion exige aussi sa libération de manière insistante? Détenus politiques, y aurait-il des mobiles qui décideraient les autorités en charge de l'exécution de la loi d'amnistie de continuer à les priver de leur droit légitime à la libération?

Quelques éléments recueillis autour de ce questionnement nous ont permis de tenter de dresser une brève biographie de cet homme intègre d'un courage inhabituel.

Me Firmin Yangambi, avocat et citoyen politiquement engagé, s'intéresse à la condition humaine en Afrique noire contemporaine depuis ses études de licence en Droit à l'université de Kinshasa qu'il achève en 1992 après la fermeture des universités par le régime du maréchal Mobutu suite à la crise vive de la conférence nationale souveraine de 1990.

Il retourne après ses études à Kisangani où il s'inscrit à l'ordre des avocats. Depuis, il militera activement dans plusieurs structures de la société civile congolaise, d'abord contre la dictature de Mobutu et ensuite de manière systématique pour le retour d'une paix juste et l'avènement d'un État de droit dans son pays la RDC pour cause de l'agression officiellement rwando-ougandaise.

Héros pacifique de l'occupation rwandaise et ougandaise de l'Est du Congo par le RCD et le MLC entreposés dans les années 1999 à 2002, il échappe à plusieurs tentatives d'assassinat projetés le RCD au service du Régime de Kagamé.

Entre temps, le gouvernement de Joseph Kabila bénéfice de sa contribution citoyenne sans rémunération véritable pour les services rendus. Il défend fermement l'unité du Congo et dénonce les crimes de guerre contre les populations civiles en plaidant pour la création d'un tribunal pénal international pour la RDC. Il présidera la délégation de la société civile au dialogue inter congolais dans la commission défense et sécurité avant de démissionner de son mandat à Sun City à cause des menaces persistantes que son attachement à un Congo un et indivisible faisait peser contre la sureté de sa personne.

Après un brève assistance intellectuelle à Joseph Kabila, il prend ses distances avec le système pour cause d'incompatibilités entre sa vision du pouvoir de l'État et la mécanique de gouvernance du système de plus en plus autoritaire et préjudiciable aux droits élémentaires des populations.

Deja, il craignait que le nouveau régime pose plus de problèmes au Congo qu'il n'apporterait de stabilité sécuritaire et de justice sociale.

Malheureusement, cette projection s'est révélée de manière plus claire ces dernières années.

Homme de terrain et brillant intellectuel, il a produit de nombreux rapports et effectué plusieurs publications dont la plus importante demeure, Crise en RDC: Crime contre l'humanité? parue aux éditions Epée et chemins en France à la veille de l'élection présidentielle 2012 et interdite de diffusions au Congo par la police politique du régime.

Son procès émaillé d'épisodes parfois rocambolesque comme les nombreux incidents à la cour suprême de justice débouchera à sa condamnation à mort puis à 20 par des tribunaux militaires pour tentative de renversement du régime en septembre 2009. En fait, il avait tenté puis avi renoncé à sa candidature à la présidentielle de 2006 pour défaut de transparence des opérations électorales et iniquité de la loi électorale taillée pour une victoire annoncée de Joseph Kabila.

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Me Firmin Yangambi est toujours détenu sans titre ni droit à la prison centrale de Makala en dépit du bénéfice de la loi d'amnistie du 11 février 2014.

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Aujourd'hui, certains congolais et observateurs de la politique congolaise de diverses origines, conditions et convictions qui ont appris à connaître les valeurs de justice sociale, de vérité et de solidarité entre congolais pour lesquelles il milite depuis près de deux décennies souhaitent ardemment qu'il se présente à l'élection présidentielle de novembre 2016 pour offrir une véritable alternative au mal congolais et aux vices de ses dirigeants.

Des acteurs de la communauté internationale qui ont pu le découvrir décrivent un homme d'une intelligence remarquable, ferme et véridique de caractère, bien imprégné et sensible aux différents problématiques du système mondial. Il croit que le Congo a un potentiel qui peut être mis en contribution pour la résolution des questions internationales communes à l'humanité entière.

Il est annoncé la parution prochaine d'une réflexion, en forme de cheminement libre de l'esprit, sur la gouvernance politique, économique, sécuritaire et sociale d'une Afrique noire qui ne parvient pas à répondre aux problèmes essentiels de sa population par une maison d'édition qui collabore avec Me Firmin Yangambi. Dans cet essai, l'auteur explique que l'éthique des dirigeants de ce temps est une menace à la promotion des sociétés africaines.

Avec l'intelligence que l'opinion congolaise toutes tendances et origines lui reconnaissent et sa maîtrise des problèmes des congolais, de l'Afrique noire et du monde, Me Firmin Yangambi qui a aussi des échanges savantes et harmonieux avec la communauté internationale est de l'avis des nombreux observateurs un des prétendants le plus indiqué eu égard à la conjoncture globale du Congo post Joseph Kabila.

A 46 ans, ce fils d'instituteur né dans la localité de Yangambi dans la Tshopo en province Orientale a gravi en self-made man toutes les couches de la société par sa détermination et sa combativité face aux obstacles de la vie.

Le Congo gagnerait en se dotant dans la faillite actuelle de son État d'un président de la république de cette carrure intellectuelle et d'une superbe éthique.

Son credo est justement qu'il n'y a pas de pays aussi facile à amener au progrès social que la RDC lorsque le chef de l'État est un homme qui connaît son peuple, forgé dans les entrailles de ce peuple et conscient de sa responsabilité vis-à-vis de son peuple qui court misérablement derrière le bien-être depuis une indépendance ratée et piégée.

Un Congo État de droit et de joie est à notre portée insiste-il, pourvu qu'il y ait de la science et de la conscience pour une volonté politique vraie et pragmatique.

La clarté de la pensée de cet homme, la pertinence de son argumentaire, la richesse de son esprit, la claire vision du modèle de société qu'il veut pour le Congo mais aussi sa capacité de persuasion et sa noblesse humaine dans la sobriété et la simplicité sont des atouts indéniables.

Maitre Firmin Yangambi: Et si cette perle de Kisangani, qui n'a jamais été impliqué dans le commerce de guerre, l'enrichissement illicite ni des crimes de sang passait président de la république? Le bagage de connaissances des questions d'État accumulé par Me Firmin Yangambi Libote est une valeur sûre pour le peuple du Congo qui ne demande pas mieux qu'un président de la république au profil digne d'un chef d'État qui gouverne le pouvoir comme instrument de solution des nombreux problèmes de la population.

En tous cas, Me Firmin Yangambi est une alternative valable pour la présidence de la RDC. Il est difficile de trouver un profil objectif meilleur que le bagage de ce gladiateur.

Quant à Eric Kikunda, homme de conviction et de constance, il ne manque pas de faire objet de menaces et persécutions pour son refus de trahir son ideal de dignité pour l'humain et son combat pour une societe de justice. Il a été plusieurs approché dans ce sens par des agents auxquels il a réservé à chaque occasion une réponse négative. http://www.congoforum.be/fr/nieuwsdetail.asp?subitem=2&newsid=194670&Actualiteit=selected

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Dès lors, la lenteur administrative observée dans la libération de Me Firmin Yangambi et Eric Kikunda alors que leur troisième co-accusé dans le même dossier et condamné pour exactement les mêmes faits par la même juridiction de jugement a retrouvé la liberté depuis plusieurs mois en application de la loi d'amnistie du 11 février 2014 paraît suspecte. Les adversaires politiques tenteraient-ils de les garder hors jeu pendant le processus électoral le plus longtemps possible?

Une enquête menée par un organe de presse congolais proche du pouvoir sur Me Firmin Yangambi contient des données qui peuvent corroborer la crainte que cet avocat inspire à certaines personnes intéressées par le pouvoir de l'État.

Des exemples sont disponibles sous les liens repris ci-dessous.

http://www.digitalcongo.net/article/61497

http://www.digitalcongo.net/article/62474

En tous cas, Firmin Yangambi est un acteur majeur dans la vie politique de la RDC d'aujourd'hui et il ne fait pas cavalier seul. Une équipe compétente et déterminée est au travail. Laissons le temps au temps.