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Evaluation du Secteur du Microcrdit au Maroc

Ann Duval Projet de Rapport Le 28 septembre 2001

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Rsum ........................................................................................................................ 1 1.1 La Mthodologie de Travail................................................................................ 1 1.2 Les Conclusions Principales................................................................................ 1 1.2.1 LAppui au Secteur du Microcrdit ............................................................ 1 1.2.2 Le Secteur du Microcrdit Aujourdhui ...................................................... 1 1.2.3 Les Besoins du Secteur ............................................................................... 2 1.3 La Stratgie Recommande................................................................................. 3 2 LEtat du Secteur du Microcrdit au Maroc................................................................ 4 2.1 LHistorique et le Dveloppement du Secteur .................................................... 4 2.2 LAppui au Secteur ............................................................................................. 5 2.2.1 Le Financement ........................................................................................... 5 2.2.2 LAssistance Technique .............................................................................. 7 2.2.3 Le Cadre Lgal ............................................................................................ 8 2.3 Les Caractristiques du Secteur .......................................................................... 9 2.3.1 Le March et la Porte du Secteur .............................................................. 9 2.3.2 Les Associations de Microcrdit ............................................................... 12 2.3.3 La Rglementation, Supervision et Coordination ..................................... 15 3 Les Besoins du Secteur du Microcrdit..................................................................... 16 3.1 Le Renforcement Institutionnel......................................................................... 16 3.2 Le Financement ................................................................................................. 17 3.3 La Rglementation, Supervision et Coordination ............................................. 17 4 Les Recommendations .............................................................................................. 18 4.1 LAppui aux Associations................................................................................. 18 4.1.1 LAssistance Technique ............................................................................ 18 4.1.2 Le Financement ......................................................................................... 18 4.2 LAppui au Niveau du Secteur.......................................................................... 20 4.2.1 La Rglementation .................................................................................... 20 4.2.2 La Supervision........................................................................................... 21 4.2.3 La Coordination......................................................................................... 22

1 Rsum1.1 La Mthodologie de TravailLa consultante charge dentreprendre lvaluation a sjourn au Maroc pour deux semaines, et, accompagne par M. Fouzi Mourji (fournisseur dassistance technique local dans le cadre du programme Microstart), a visit toutes les associations de microcrdit actives dans le pays, ainsi que les bailleurs de fonds, et les reprsentants du Ministre des Finances et la Banque Centrale. La liste des personnes rencontres lors de la mission se trouve en Annexe 1. En plus, le PNUD a mis sa disposition toute la documentation ncessaire sur lhistorique et le dveloppement du secteur depuis 1997. Il faut souligner que lvaluation a t entreprise rapidement, et quil ne sagissait pas dune valuation des associations de microcrdit elles-mme. Les observations concernant ces associations viennent des brves discussions avec chaque association et de lanalyse de la consultante, qui est base sur sa connaissance du dveloppement des institutions de microfinance travers le monde. Les associations de microcrdit taient toutes trs ouvertes dans les discussions et ont mis la disposition de la consultante les informations cls concernant leurs oprations. Cependant, il y a certaines informations qui taient difficile analyser et comparer entre associations cause des priodes de donnes diffrentes et certaines lacunes dinformation. Donc, les chiffres qui sont avanc dans ce rapport doivent tre pris comme tant des estimations proches de la ralit, mais pas exactes.

1.2 Les Conclusions Principales1.2.1 LAppui au Secteur du MicrocrditLe secteur a bnfici dun appui considrable des bailleurs de fonds internationaux et du gouvernement, au niveau du financement, de lassistance technique fournie, et du cadre lgal. Les associations de microcrdit bnficient toutes de la loi qui rglent le secteur, mais certaines associations ont reu beaucoup plus dassistance financire et technique que dautres.

1.2.2 Le Secteur du Microcrdit AujourdhuiLe secteur a connu une croissance considrable pendant les quatre dernires annes. Il y a aujourdhui 10 associations de microcrdit actives, avec peu prs 125,000 prts en cours en septembre 2001. Lencours financier global au niveau du secteur se situe environs 195 millions DH (US$17 millions). Il reste du travail faire dans le domaine de microcrdit par rapport la porte du secteur. On trouve aujourdhui une saturation dun certain segment du march et une

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couverture assez faible du reste du march potentiel. Les a.m.c. desservent beaucoup de zones gographiques actuellement. Il est vident, cependant, que la grande majorit des clients actifs sont des microentrepreneurs avec les activits de petite et moyenne taille qui se trouve dans les milieux urbains. En plue, on voit augmenter le phnomne des mmes clients en train de sendetter auprs des plusieurs associations la fois. Cette saturation de ce march est due en partie au fait que toutes les associations ont tendance simplanter dans les mmes zones gographiques. Cependant, il est surtout le manque de diversification de produits de prt et des mthodologies doctroi de prt y lies qui lexplique. Toutes les associations utilisent le crdit solidaire de faon presque identique, avec trs peu de variation dans les termes de prts, et donc sont en train de desservir le mme march. Cette mthodologie, qui est bien approprie pour une certaine clientle, ne peut pas bien servir dautres. Donc, par manque de mthodologies appropries, le bas du march, qui est concentr probablement en milieu rural, est trs peu servi, ainsi que le haut du march, qui est compos des plus grandes microentreprises et celles en voie de dveloppement en milieu urbain. Leffet du financement du secteur et lassistance technique fournie, ainsi que les efforts des associations elles-mmes, sont apparents au sein des associations. Il y a eu du progrs considrable du ct capacit institutionnelle, et comme au niveau du march, il reste du travail faire dans le renforcement de ces associations. Il existe de grandes disparits entre associations, du point de vue taille et capacit institutionnelle aujourdhui. Quelle que soit la taille, toutes les institutions sont toujours trs jeunes, et ont connu une croissance significative pendant lanne dernire. Elles connaissent toutes, alors, certaines lacunes institutionnelles similaires, mme si la nature spcifique des lacunes varient avec leur stade de dveloppement actuel. Certaines de ces faiblesses sont tout fait normal si on prend en compte lge des associations et dautres ont t accentues par la croissance rapide cause par linjection du financement du Fonds Hassan II au cours de lanne dernire. La rglementation et les structures ncessaires pour lencadrement du secteur sont ou en place ou prvues par la loi. Cependant, la rglementation nest pas encore complte et les structures en place ne sont pas encore tout fait fonctionnelles. Le rsultat est un manque de consistance au niveau de la comptabilit et des normes danalyse financire y affrant, de transparence, dchange dinformation et de contrle et supervision du secteur.

1.2.3 Les Besoins du SecteurLes associations ont besoin dassistance technique continu dans les domaines suivants : une meilleure connaissance et ciblage de leurs clients et les mthodologies doctroi de prt ; le dveloppement des business plans plus professionnels, y compris les projections financires adquates ; lamlioration des structures internes dorganisation, de contrle et de gestion ; le dveloppement ou la slection de systmes dinformation de

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gestion ; et, la gestion financire approprie. Il est important de souligner, cependant, que toutes les associations ne sont pas au mme niveau ou stade de dveloppement. Donc, le besoin existe pour une assistance individualise. Il y aura un besoin continu du financement au niveau du secteur en gnrale. Cependant, un financement qui encourage lexpansion des oprations actuelles (de quelle que soit lassociation) nest pas souhaitable, tant que les faiblesses institutionnelles mentionnes ci-dessous ne sont pas combles. Quand le financement additionnel vient, le secteur aura besoin dun financement qui est plus commercial en nature. Il y a un besoin urgent des modles de comptabilit et des dfinitions communes concernant les ratios cls tre analyss. Une fois les modles de comptabilit en place, les associations ont besoin dtre audites annuellement par les firmes de comptabilit agres, avec une comptence dans le domaine de microcrdit si possible. Le secteur a besoin aussi dune supervision lgre de la part dune entit gouvernementale, pour assurer le respect de la rglementation. Les associations, de leur ct, ont besoin damliorer la communication et lchange dinformation entre elles.

1.3 La Stratgie RecommandeLes recommandations sont bases, entre autres choses, sur un principe important les diffrents types dappui quil faut fournir et/ou fonctions remplir maintenant doivent tre pris en charge par les entits distinctes. Pour viter les conflits dintrts et en tenant compte des comptences ncessaires, il est ncessaire de dissocier les fonctions assistance technique, financement, rglementation et supervision, et coordination. Les recommandations sont aussi bases sur une approche plus oriente vers le march. Il est recommand de mettre en place un fonds dassistance technique pour le secteur et de confier sa gestion une firme prive, spcialise et consacre ce faire. Cette firme ne sera pas demande fournir lassistance directement aux associations, ni de mettre en place les programmes de formation destins toutes les associations. Son rle sera didentifier lassistance la plus approprie et de la coordonner sur demande des associations. Le cot de lassistance sera financ par le fonds dassistance technique dont cette firme aura la gestion. Il est recommand que cette approche lassistance technique soit finance par une partie des prochains Fonds Hassan II. Etant donn quil est probable que le Fonds Hassan II va mettre un nouveau financement la disposition du secteur, il est recommand de crer une nouvelle institution de second rang pour grer le financement du secteur en gnrale. Cette institution apex (prive et but non-lucratif) pourra canaliser les fonds non seulement du Fonds Hassan II mais aussi des fonds venant dautres bailleurs qui ne veulent ou ne peuvent pas traiter directement avec les a.m.c. Linstitution pourra aussi faciliter le financement bancaire des a.m.c. Cette entit remplacerait le Ministre des Finances en ce qui concerne son rle actuel de recherche et distribution du financement du secteur. Une institution pareille assurera une approche plus standardise au financement, et pourra tre loutil pour introduire un financement plus commercial.

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Le secteur bnficiera beaucoup dune meilleure coordination entre bailleurs de fonds, internationaux et gouvernementaux, ainsi que de la mise en place des principes dappui au secteur qui rgleraient les actions de tous les bailleurs. Le PNUD est le mieux plac pour prendre le rle de catalyseur dans ce sens. Le Ministre des Finances a dj t charg de fixer les modles des tats comptables des a.m.c. et il est recommand que le Ministre procde se faire aussi vite que possible. Il est aussi recommand que le Ministre commence penser concevoir dautres rgles prudentielles, telle que celles concernant la solvabilit des a.m.c. Il est recommand dinstituer une unit consacre la supervision des a.m.c., au lieu de confier ce travail un comit de suivi. Cette unit, qui pourra continuer tre base au sein du Ministre ou pourra tre dplace la Banque Centrale, aura comme responsabilit cl le contrle du respect des dispositions de la loi sur le microcrdit et les textes pris pour son application. Pour pouvoir rpondre cette responsabilit, lunit doit pouvoir mettre en place un systme de rapportage adquat des associations (bas sur le nouveau modle comptable) et entreprendre les visites de supervision sur le terrain. Il est suggr que la nouvelle Fdration Nationale des Associations de Microcrdit se concentre seulement sur lchange dinformation entre associations et ltablissement des rgles de dontologie. Pour aider les associations rendre la Fdration vraiment fonctionnelle, il est recommand que le PNUD identifie et finance une assistance technique approprie. Il est recommand aussi de rduire le nombre et le type de membres du Conseil Consultatif prvu pour le rendre plus apte bien rpondre aux besoins du secteur.

2 LEtat du Secteur du Microcrdit au Maroc2.1 LHistorique et le Dveloppement du Secteur1Le secteur du microcrdit au Maroc est relativement jeune. Les premiers programmes de petits prts destins financer les activits conomiques des personnes bas revenus ont dmarr dans les annes 1993-1994. Ce ntait quen 1996, cependant, que lexprience internationale en matire de microcrdit a commenc tre connue dans le pays. En mars 1997, quand des consultants ont men la mission didentification du projet pilote pour le programme Microstart au Maroc, il y avait toujours trs peu de partenaires potentiels identifis. Les acteurs dans le secteur comprenaient les banques dun cot et les organisations non-gouvernementales (les associations) de lautre. Dans le domaine bancaire, ltude a identifi la Banque de Crdit Populaire (BCP) et la Caisse Nationale de Crdit Agricole (CNCA) comme tant les seules banques ayant une exprience significative dans le domaine de petits prts. Cependant, il a t not que la BCP, qui1

Cette partie du rapport sest base sur les documents produits par dautres consultants pour le PNUD dans le cadre du programme Microstart au Maroc.

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avait tabli une fondation pour la cration dentreprises, ciblait les petites entreprises plutt que les microentreprises. Il a t estim que la CNCA devait instituer certaines rformes institutionnelles et adapter sa mthodologie si elle voulait pouvoir octroyer le microcrdit de faon efficace. Donc, les programmes de microcrdit lpoque ont t oprs pour la plupart par les associations. Il ny avait quune seule association vraiment spcialise dans le microcrdit. Il sagit de Al Amana, qui a t constitue en fvrier 1997. Parmi les autres associations qui octroyaient des petits prts, seules Zakoura et AMSED avaient bnfici des contacts directs avec la communaut internationale de microcrdit et donc suivaient certaines normes y relatives. Les autres associations avaient des programmes trs petite chelle et opraient avec une certaine confusion entre les rles sociales et conomique quelles devraient jouer dans le domaine de microcrdit. Il est dans ce contexte que le gouvernement du Maroc et le PNUD ont dcid de mettre en place le programme Microstart. Lobjectif du programme tait damliorer laccs des microentrepreneurs bas revenus aux services financiers, pour les aider largir leurs entreprises, augmenter leurs revenus et accrotre lemploi. Lapproche du programme tait principalement de renforcer les capacits des associations locales doctroyer des services microfinanciers sur une base durable. Ce programme, qui a dbut en fvrier 1998 et prendra fin en dcembre 2001 (aprs une extension dune anne), a fourni une assistance financire et technique six associations2 . Cet apport a t certainement important pour le dveloppement du secteur. Lappui du gouvernement et dautres bailleurs de fonds a contribu considrablement aussi son renforcement.

2.2 LAppui au Secteur2.2.1 Le FinancementAu cours de la mission dvaluation en septembre 2001, on a rencontr la plupart des bailleurs de fonds qui financent les associations de microcrdit (a.m.c.) au Maroc. Une liste complte de ces bailleurs, avec une description de ce quils ont financ ou ont lintention de financer dans un proche avenir, se trouve en Annexe 2 du rapport. Les bailleurs de fonds bi-latraux sont: lUSAID; la Coopration Espagnole (qui finance le secteur du microcrdit travers une ONG espagnole, la CODESPA); et le gouvernement Italien (qui aussi finance le secteur travers les ONGs italiennes, telles que APS et COSPE). Les bailleurs multi-latraux comprennent le PNUD et la Commission Europenne. Deux organismes gouvernementaux financent aussi le secteur le Fonds Hassan II et lAgence du Nord. Parmi ces bailleurs, lUSAID est le plus important en termes de fonds accords (plus de US$ 16 millions), suivi par le Fonds Hassan II, qui a mis 100 millions DH (US$ 8.7 millions3) a la disposition du secteur en 2000 et 2001. Il faut noter, cependant, que 97%2

Une des associations qui jouait le rle dinstitution de second rang (AMSED) a t suspendue un moment donn. 3 Au taux dchange en cours en septembre 2001, soit 11.5 DH pour 1 US$

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des fonds de lUSAID ont t consacr une seule institution, Al Amana, sur une priode de cinq ans, tandis que les fonds Hassan II ont servi financer le fonds de prt des neuf a.m.c. oprationnelles en 2000. Ces deux bailleurs sont suivis par le programme Microstart du PNUD, dont le budget oprationnel tait de US$ 1.7 millions, y compris US$ 150,000 pour chacune des associations participantes. Une analyse du financement des bailleurs de fonds rvle que la plupart tendent financer les mmes associations. Ainsi, Al Amana, Zakoura et FONDEP ont reu chacune un financement de quatre des sept bailleurs qui financent le secteur du microcrdit au Maroc. La raison pour cet tat daffaires, telle que donne par les bailleurs, est tout fait comprhensible ils estiment que ces associations sont les plus performantes et/ou ciblent la clientle voulue, avec la capacit institutionnelle ncessaire pour absorber les montants en question. Les plus petites a.m.c. ont bnfici plutt dun financement de deux bailleurs le Fonds Hassan II et un bailleur international. La Fondation Banque Populaire Micro-Crdit (FBPMC), qui est parmi les plus grandes a.m.c., a t bien dote par la banque fondatrice elle-mme et donc a bnficie aussi des dons de seulement bailleurs. Lanalyse du financement du secteur montre aussi que le financement du Fonds Hassan II a eu un impact considrable sur le secteur, dmontrant limportance que le gouvernement accorde lappui ce secteur. Ces fonds, qui ont t distribus toutes les a.m.c. sous forme de dons, ont pratiquement doubl les fonds de prts disponibles au niveau du secteur lpoque. Ces fonds taient particulirement important pour les plus petites associations, qui taient en manque de trsorerie. Cependant, de nombreuses discussions au cours de la mission ont aussi montr que leffet de ces fonds aurait pu tre amlior avec une prolongation de la priode accorde pour leur dcaissement. Les a.m.c. ont compris quil fallait distribuer rapidement des prts, ce qui comporte beaucoup de risques. Le risque de base est celui de la dtrioration de la qualit des portefeuilles des a.m.c. (comme soulev dans le rapport semi-annuel au Comit de Supervision en fvrier 2001), cause par une trop rapide et mauvaise slection de clients et le manque dinfrastructure institutionnelle ncessaire pour appuyer la croissance rapide des oprations. (Voir section 2.3.1 ci-dessus.) Les discussions au cours de la mission ont aussi rvl que les bailleurs (internationaux et gouvernementaux) ont tendance pousser les a.m.c. travailler davantage dans les milieux ruraux. Quoiquil est comprhensible que les bailleurs veulent favoriser la population rurale, ceci a leffet de pousser les associations intervenir dans les lieux o elles nont pas la capacit de travailler de faon efficace. (Voir section 2.3.2 ci-dessus.) Les bailleurs reconnaissent quil y a trs peu de coordination et dchange dinformation sur le secteur de faon rgulire et formelle. Beaucoup ont mentionn que la table ronde du 14 novembre 2000, organise autours dune visite des consultants du Groupe Consultatif dAssistance aux Plus Pauvres (CGAP) a t trs utile. Au cours de cette rencontre, les bailleurs internationaux qui ont particip se sont mis daccord sur les points importants concernant lappui au secteur (la majorit de ces points rejoigne les recommandations de la prsente valuation). Malheureusement, les agences

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gouvernementales qui financent le secteur ntaient pas prsentes, et il ny a pas eu de suivi la rencontre. Un dernier point soulever concernant le financement du secteur est le rle jou jusqu prsent par le Ministre des Finances. Etant donn que la gestion des Fonds Hassan II est dlgue en faite au Ministre, il se voit dans une position de conflit dintrt en ce qui concerne le financement du secteur du microcrdit. La mme entit se trouve responsable pour les dcisions de distribution de fonds aux a.m.c. et est simultanment charge de les superviser, soit dtre juge et partie. Et, parce que le Ministre avait dj pris en charge ce rle de distribution de fonds, il continue maintenant mobiliser les fonds pour le secteur auprs de certains bailleurs rgionaux et de veiller leur distribution. Il faut aussi signaler que le Ministre ne semble pas avoir lexpertise ncessaire pour bien jouer ce rle. Les critres de distribution appliqus sont bass sur les simples paramtres de taille et de porte des oprations, plutt que sur une analyse de la capacit institutionnelle absorber et bien grer les fonds.

2.2.2 LAssistance TechniqueOutre le financement des fonds de prt et les subventions oprationnelles, le secteur en gnral a bnfici de beaucoup dassistance technique au cours des quatre dernires annes, grce aux bailleurs de fonds internationaux. LAnnexe 2 fournit les dtails concernant cette assistance. Presque toutes les a.m.c. ont reu une assistance technique, de deux types principaux. Certaines associations reoivent une assistance individualise et continue sur une longe priode, et dautres sont les rcipients dune assistance plus gnralise, travers les programmes destins servir plusieurs a.m.c. la fois. Trois associations se trouvent dans la premire catgorie. Al Amana a bnfici dune assistance directe, continue et spcialise dune organisation internationale depuis son dbut, finance par lUSAID. La relve va tre prise en charge maintenant par un financement de CODESPA. Zakoura va bientt bnficier dune assistance similaire, mais avec les conseillers locaux, avec un financement de lEU. Finalement, la plus jeune a.m.c., ATIL, bnficie de ce mme genre dassistance individualise de son partenaire Italien, APS . La deuxime catgorie comprend les associations qui ont bnfici de lassistance technique offerte par le programme Microstart, et celles qui auront la possibilit de bnficier bientt dune assistance ponctuelle offerte par lUSAID. Lassistance technique fournie par Save the Children et D.I.S. dans le cadre du programme Microstart a comport deux volets principaux les ateliers de formation dans les domaines cls du microcrdit, et les consultations et valuations individualises. Quelques ateliers ont t ouverts toutes les associations intresses, mais la plupart a t rserv aux a.m.c. finances par le programme. Bientt, lUSAID a lintention doffrir un programme dassistance certaines a.m.c. (le choix des associations ntait pas encore fait lors de la mission), qui vise entreprendre un audit organisationnel rapide, suivi dune assistance ponctuelle dans les domaines de besoin identifis. Ce programme, de courte dure, sera pris en charge par des consultants locaux.

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2.2.3 Le Cadre LgalLe secteur du microcrdit au Maroc bnficie aussi dun environnement propice son dveloppement continue, grce surtout la Loi 18-97 Relative au Micro-crdit. Cette loi, promulgue en fvrier 1999, a cre un nouveau type dassociation consacre uniquement au microcrdit. La loi donc autorise les associations agres par le Ministre des Finances octroyer les microcrdits, avec les intrts, mais pas accepter les dpts. Avant cette loi, les associations ne pouvaient pas lgalement faire du crdit avec intrts, et toutes les associations qui opraient les programmes de crdit avaient un an tre autorises comme association de microcrdit (a.m.c.) partir du fvrier 1999. Cette loi comporte multiples avantages pour les a.m.c., outre la simple autorisation oprer les programmes de crdit : Les a.m.c. ne peuvent faire que le microcrdit et les oprations directement y lies, ce qui a ncessit la cration de nouvelles associations spcialises (la grande majorit des programmes de microcrdit tant un seul programme parmi dautres programmes de dveloppement oprs par les associations lpoque). Puisque les institutions spcialises dans le microcrdit ou la microfinance sont gnralement les plus performantes travers le monde, cet aspect de la loi devrait assurer un bon cadre institutionnel pour le secteur au Maroc. La loi autorise le Ministre des Finances fixer les taux dintrts spcifiques au secteur du microcrdit. Ceci est trs important et montre que le gouvernement est conscient du fait que le microcrdit est un domaine spcialis et distinct des oprations bancaires classiques, ncessitant des taux plus levs. En plus, il est prvu que ces taux seront fixs en consultation avec le nouveau conseil consultatif du microcrdit, ce qui devrait assurer que les considrations oprationnelles et pratiques seront prises en compte au moment de dcision sur ce point. (Etant donn que le conseil consultatif nest pas encore oprationnel, le Ministre na pas encore fix des taux dintrts pour le secteur). Il est prvu aussi que le Ministre des Finances fixe par voie rglementaire les modles de comptabilit pour les a.m.c. Quand une comptabilit unique sera mise en place, le secteur va bnficier de la standardisation des rapports financiers et il sera possible de mettre en place les mthodes communes pour lanalyse financire des associations. La loi exige les audits externes annuels. Etant donn quil nexiste pas encore une supervision complte des a.m.c. (voir section 2.3.3 ci-dessus), la plupart des associations ne se font pas audits de faon rgulire. Une fois en place, les audits systmatiques des a.m.c. assureront plus de transparence au niveau du secteur, et aideront les associations capter dautres sources de financement. La loi prvoit que les a.m.c., au moment de demande dautorisation dexercice, doivent soumettre les projections financires qui fait ressortir leur viabilit au

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terme de cinq ans. Cet article devrait tre positif pour le secteur en gnral, parce quil pousse les associations penser a leur propre prennit et pourrait exclure du secteur les associations qui nont pas cette vision de longe terme. Cependant, il semble que cet article nest pas bien compris par les acteurs du secteur. La majorit des gens interviews au cours de la mission pensent que la loi exige lautosuffisance financire des associations au but de cinq ans. Dailleurs, il y a des associations qui semblent prendre cet article comme excuse pour ne pas entreprendre certains types de prts (surtout les prts en milieu rural), disant quil ne leur ait pas possible de mener des oprations plus coteuses si elles sont demandes en mme temps datteindre lautosuffisance si vite. Dans lavis de la consultante, la loi devrait rester telle quel vis--vis ce point. Si une meilleure analyse est faite des nouvelles demandes dautorisation, cet article peut aider assurer lintrant au secteur de seulement les associations srieuses. Et, le langage actuel est trs souple, sans dfinition du terme viabilit et sans sanctions pour celles qui ne latteignent pas. La loi prvoit aussi la mise en place des structures et procdures importantes pour lencadrement du secteur en gnral, qui, une fois oprationnelles, devraient amliorer la coordination et supervision du secteur. (Voir sections 3.1.3 et 4.2.2 ci-dessus.)

2.3 Les Caractristiques du Secteur2.3.1 Le March et la Porte du SecteurLe secteur a connu une croissance considrable pendant les quatre dernires annes. De quelques milliers de clients servis par une poigne dassociations en 1997, il y a aujourdhui 10 associations de microcrdit actives, avec peu prs 125,000 prts en cours en septembre 2001. Lencours financier global au niveau du secteur se situe environs 195 millions DH (US$17 millions). Cet encours est minime si on le compare avec lencours des crdits des banques et socits de financement, qui tait de 218 milliards DH en dcembre 2000, soit plus de dix fois lencours des a.m.c. Cependant, le nombre de personnes desservies par les a.m.c. est plus important. Au dcembre 2000, les tablissements de crdit ne comptaient que 20,000 clients entrepreneurs individuels , et ces entrepreneurs ne sont certainement pas les microentrepreneurs bas revenus servis par les a.m.c. Il faut noter quand mme quil reste du travail faire dans le domaine de microcrdit par rapport la porte du secteur. Les estimations de la demande pour le microcrdit varient entre 500,000 (la Banque Mondiale, 1998) et 1.2 millions (Mourji, 2000), ce qui indique que toutes les associations ensemble ne servent que 10% 25% du march. La couverture faible du march est plus prononce si on analyse les caractristiques des

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clients et oprations des a.m.c. En effet, on trouve aujourdhui une saturation dun certain segment du march et une couverture assez faible du reste du march potentiel. Il nexiste pas de donnes sur les caractristiques cls des entreprises clientes des a.m.c. Cependant, une analyse de lemplacement physique des associations et des prts quelles offrent, montre quelles sont toutes en train de desservir le mme march. Ce march est celui du microentrepreneur urbain, oprant une microentreprise de petite et moyenne taille. Les a.m.c. desservent beaucoup de zones gographiques actuellement. Il ntait pas possible dobtenir les informations ncessaires de toutes les a.m.c. pour pouvoir faire un ventail complte des zones couvertes. (A titre dexemple, les quatre plus grandes associations ont chacune entre 23 et 80 agences et/ou antennes.) Donc, il nest pas possible davancer les chiffres viables concernant le taux de couverture des zones urbaines et peri-urbaines et des zones rurales. Il est vident, cependant, que la grande majorit des clients actifs se trouve dans les milieux urbains. Il ny a que deux associations qui semblent cibler de faon systmatique les zones rurales (FONDEP et AMOS)4. Si on tient compte de lemplacement des locaux des autres associations, il est vident quun assez faible pourcentage de leurs clients se trouve vraiment en milieu rural. Les conversations avec les associations elle-mme ont confirm cette observation. Donc, le pourcentage des clients ruraux ne dpasse probablement pas 15% du total des clients actifs au niveau du secteur. Et, il est vident aussi que beaucoup de centres urbains sont sr-desservies maintenant. Une preuve est que le phnomne de prts croiss dans pas mal de villes devient maintenant un souci pour la plupart des associations dans le secteur. Il sagit de plus en plus de clients que sendettent auprs de plusieurs institutions la fois, ce qui montre, entre autres choses, que les associations commencent octroyer les prts aux mmes individus dans les villes. Dun ct, ce phnomne de saturation est expliqu par le fait que toutes les associations ont tendance simplanter dans les mmes villes. A titre dexemple, quatre associations oprent dans les villes moyennes comme Mekns, Fs et Ttouan (Al Amana, Zakoura et FPBMC se trouvent dans ces villes, avec une des plus petites associations dans chacune). Mme dans plus petites villes plus loignes, telles que Khnifra ou Oujda, on trouve trois associations sur place (Al Amana, Zakoura et une autre petite association). Il est comprhensible que les a.m.c. ciblent les villes plutt que le milieu rural, et quelles ciblent donc les mmes villes (dont il y a un nombre bien dtermin). Il est plus facile, de faon gnrale, doctroyer les prts en milieu urbain et il y a une demande forte dans ces milieux. Lapproche lexpansion gographique des grandes associations est aussi rationnelle elles ont commenc avec les marchs les plus importants (plus grandes villes avec plus de clients potentiels) et ont procd par tape ouvrir les antennes ou agences dans les plus petites villes. Elles matrisent donc certains aspects dvaluation du potentiel du march.Il semble que INMAA veut aussi cibler le milieu rural, mais elle na commenc ses operations de microcrdit quen janvier 2001et donc a trs peu de clients actuellement.4

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Cependant, le problme de saturation des marchs urbains ne vient pas tout simplement du fait que toutes les mmes associations desservent les mmes zones gographiques. La cause de la saturation est surtout le manque de diversification de produits de prts et des mthodologies doctroi de prt y lies. Toutes les associations utilisent une mthodologie doctroi de prt presque identique, avec trs peu de variation dans les termes de prts. La mthodologie choisie par toutes est le modle crdit solidaire , utilise offrir les petits prts remboursables court-terme, avec paiements frquents. En plus, il y a trs peu de diffrence entre les montants offerts par les diffrentes associations. Certaines octroient les prts partir de 500 DH et dautres partir de 1,000, et la plupart ont un maximum de 5,000, mais le prt moyen en cours diffre trs peu actuellement entre associations. A titre dexemple, le prt moyen en cour pour Al Amana est de 1,600 et celui de Zakoura est de 1,500 DH, et en gnrale la gamme est trs petite (de 1,200 1,700 pour six des dix associations). Ce qui veut dire quelles sont toutes en train de touch pratiquement le mme march, au point du vu type de clients. Il dpasse le champs daction de la prsente valuation danalyser en profondeur la nature du bas et du haut du march du microcrdit au Maroc. Il est cependant probable que le bas du march, qui consiste normalement de personnes qui mnent les activits gnratrices de revenus5, et qui sont parmi les plus pauvres des personnes conomiquement actives, se trouve au milieu rural au Maroc. (Le dveloppement des associations et de leurs portefeuilles jusqu prsent fait croire que mme les plus petites microentreprises dans les milieux urbains sont dj assez bien desservies.) En ce qui concerne le haut du march, il sagit des microentreprises de plus grande taille ou qui ont la possibilit daccrotre leurs activits, qui vont se trouver surtout en milieu urbain. Le crdit solidaire, qui cherche remplacer les garanties relles avec la caution solidaire, peut tre efficace pour atteindre les microentrepreneurs urbains de petite et moyenne taille, ayant besoin de financement de leur fonds de roulement. Cest dire, le march touch actuellement au Maroc. Lutilisation dune seule mthodologie sur le march explique pourquoi le bas et le haut du march ne sont pas encore bien couverts. Le crdit solidaire est trs peu appropri et efficace dans un milieu rural tel quon le trouve au Maroc (petits douars assez loigns lun de lautre). Dautres mthodologies doctroi de prt ont t dveloppes pour rpondre aux besoins de ce march, notamment la mthodologie Banque Villageoise et les associations informelles dpargne et de crdit. Tant que les associations qui veulent intervenir dans le milieu rural ne changent pas leur mthodologie, on ne verra pas beaucoup de progrs dans la couverture du march de microcrdit rural au Maroc. Le manque de connaissance des mthodologies appropries au milieu rural explique aussi le fait que les associations nosent pas saventurer dans ce milieu. Elles ont bien la volont, mais avec leur approche actuelle, elles savent quelles ne peuvent pas le faire de faon efficace et ceci met risque leur viabilit financire.5

Ces AGR, qui sont gnralement pratiqu temps partiel ou saisonnier, et dont on trouve plusieurs au sein du mme foyer, sont distinctes des microentreprises qui sont opres plein temps comme source principale de revenu pour le foyer.

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Le manque de diversification des mthodologies et des produits de prts explique aussi le manque apparent de couverture du haut du march, cest dire les plus grandes microentreprises et celles en voie de dveloppement.6 Le crdit solidaire tel que pratiqu au Maroc a tendance tre trs rigide et onreuse pour les clients et ne peut pas bien rpondre aux besoins de ce genre de clients. Il serait possible de desservir une plus grande gamme de clients avec des modifications de la mthodologie et des produits actuellement offerts (et mme de mieux rpondre aux besoins des clients actuels). Cependant, il est probable quil est temps dintroduire les prts individuels. Plusieurs associations ont dj commenc des petits projets pilotes de prts individuels, mais il nest pas claire quelles savent comment faire ce genre de prts selon les dernires pratiques dans le monde international de microcrdit. Le march desservi actuellement au Maroc reprsente le march du microcrdit le plus porteur partout dans le monde, et il est bien de le couvrir. Il est aussi bien de desservir les deux autres buts de la gamme de microentreprises (les plus petites et les plus grandes). Sans les modifications de la mthodologie actuelle et/ou lintroduction de nouvelles mthodologies, les associations ne vont pas pouvoir largir de faon considrable leurs oprations, et la taille et la porte du secteur vont stagner. Ceci ne veut pas dire que toutes les associations devraient changer de mthodologie. Au contraire, les clients seront mieux desservis si chaque association commencera mieux cibler son clientle et en fonction de ce choix, de mettre en place une mthodologie et les produits de prt appropris ces clients. Malheureusement, les a.m.c. semblent penser que le problme de saturation de march peut tre rsolu avec la mise en place dune base de donnes sur les clients (pour viter les prts croiss) et la partage des zones gographiques entre elles, travers la nouvelle Fdration Nationale des Associations de Microcrdit.

2.3.2 Les Associations de MicrocrditGrce la loi sur le microcrdit, il existe aujourdhui dix associations de microcrdit spcialises actives au Maroc.7 Ces associations sont : Al Amana ; La Fondation Zakoura Micro-crdit; la FBPMC ; FONDEP ; AMSSF ; AIMC ; AMOS ; Al Karama ; INMAA ; et ATIL/APS. Ces deux dernires associations nont commenc leurs activits quen 2001, tandis que les autres opraient les programmes de microcrdit pendant quelques annes avant dtablir une vraie association de microcrdit telle quexige par la

Il est possible que certaines associations sont dj en train de toucher ce march en partie, sans se render compte. Les associations estiment que le phnomne de prts croiss signifie que les clients sont en train de se sr-endetter. Ceci est possible, mais il est aussi probable quun nombre important de ces clients ont actuellement besoin de, et sont capable de, utiliser ces montants. Et puisque les rgles et procdures sont si rigides, ils sont pousss emprunter auprs de plusieurs associations la fois pour faire face leurs besoins de financement. 7 Douze associations ont t dj agres par le Ministre, mais les deux plus rcentes AMAP et la Fondation de Micro-Crdit de la Caisse Nationale de Crdit -- ne sont pas encore oprationnelles.

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loi.8 Tous les acteurs sont maintenant des ONGs, parce que mme les deux banques qui ont dcid de poursuivre le microcrdit ont dcid de ce faire travers une fondation spare de la banque. Leffet du financement du secteur et lassistance technique fournie, ainsi que les efforts des associations elles-mmes, sont apparents aussi. Il y a eu du progrs considrable du ct capacit institutionnelle, par rapport ltat du secteur tel que dcrit dans les rapports prcdents. Comme au niveau du march, il reste du travail faire dans le renforcement de ces associations. Il existe de grandes disparits entre associations, du point de vue taille et capacit institutionnelle aujourdhui. Le portefeuille et le nombre de clients actifs des deux plus grandes associations ensemble (Al Amana et Zakoura) reprsentent prs de 70% de lencours global du secteur (cest dire un encours financier de 137.7 millions DH et 86,500 clients actifs). Si on ajoute FBPMC et FONDEP, les quatre plus grandes comblent prs de 90% du march actuel. Le nombre de clients actifs des six autres associations varient entre 139 et 4,000, pour un moyen de 2,600, avec un encours financier total de lordre de 13.2 millions DH. Quelle que soit la taille, toutes les institutions sont toujours trs jeunes, et ont connu une croissance significative pendant lanne dernire. Elles connaissent toutes, alors, certaines lacunes institutionnelles similaires, mme si la nature spcifique des lacunes varient avec leur stade de dveloppement actuel. Les associations elles-mmes reconnaissent leurs propres faiblesses pour la plupart. Certaines de ces faiblesses sont tout fait normal si on prend en compte lge des associations et dautres ont t accentues par la croissance rapide cause par linjection du financement du Fonds Hassan II au cours de lanne dernire : Dans la section prcdente du rapport, le manque gnralis dune approche oriente vers le march, par rapport au ciblage des clients et des mthodologies, a dj t soulev. En dautres termes, les associations ne montrent pas pour la plupart une vision et stratgie bien dveloppes et qui leur aient propre. En plus, elles nont pas les business plans adquats y lies. Les structures organisationnelles ne sont pas, en gnrale, adquates pour la taille et la porte des oprations. Au sein des petites associations, les conseils dadministration et les quipes de gestion mritent beaucoup plus de dveloppement. Dautres problmes de structure sont vidents chez toutes les associations, et ont t exacerbs (si non causs) par les Fonds Hassan II. Ce financement a doubl les fonds de prts disponibles au niveau du secteur sur une trs courte priode. Leffet est que les associations ont largi leurs oprations trs rapidement sans avoir les structures de gestion et de contrle adquates en place. Ceci se voit dabords travers le nombre dagents de crdit par rapport au nombre dautres employes. Normalement, ce pourcentage devrait se situer entre 40% et 60%, pour assurer lappui ncessaire aux oprations de base. Au Maroc, on trouve que ce pourcentage est au-del de 70% pour six des dix associations, et

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Il faut noter que INMAA est la.m.c. cre par AMSED, que intervenait dans le secteur au paravant comme institution de deuxime rang.

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atteigne 93% pour une. Ce manque de gestion et contrle est aussi vident, surtout chez les grandes, travers les structures organisationnelles internes. Les oprations restent trs centralises dans ces associations, sans structures de contrle adquates dans la plupart des cas (telles que les succursales bien dveloppes et dotes des vrais gestionnaires). Certaines sont en train dadresser cette lacune, mais le progrs est lent et elles risquent de voir les problmes graves de qualit du portefeuille. Ce manque de contrle structurel est exacerb par un manque dinformation de gestion adquat. La plupart des associations ont connu des difficults dans le dveloppement des systmes dinformation de gestion et beaucoup oprent jusqu prsent sans systme fonctionnel. Sans linformation, il nest pas possible de grer lencours ni mme de quantifier la qualit actuelle des oprations de crdit. Le manque de systmes dinformation de gestion contribue aussi aux lacunes dans la gestion financire de faon plus gnrale. La matrise de la gestion financire nest pas vident chez la plupart des associations. Dabords, il manque un cadre comptable appropri aux oprations de microcrdit, et les associations sont obliges dadapter le plan comptable des entreprises leurs besoins. Ensuite, il y a le manque dinformation systmatique sur le portefeuille. Finalement, il semble quil y a trs peu de formation qui a t offerte jusqu prsent concernant la gestion financire. Le rsultat est quon trouve des associations qui ne sont pas capables de produire les tats financiers adquats, de faire lanalyse de leur propre situation financire, ou de faire le planning financier ncessaire.

Il nest pas possible de commenter sur la sant financire des associations, avec les donnes quelles ont fournies au cours de lvaluation. Une chose est trs apparente au niveau du secteur, cependant. Les associations sont toutes dpendantes des dons pour financer leurs portefeuilles. Prs de 80% des fonds de prt disponibles dans le secteur a t financ par les dons des bailleurs internationaux et gouvernementaux. Trois associations ont russi mobiliser un financement du secteur bancaire local (pour un montant qui reprsente peu prs 10% du financement total du secteur), mais il sagit pour la plupart des lignes de crdit sans intrts, donc avec le caractre de don. La mentalit dassistant est prononce dans le secteur. Les petites ne se sentent pas traites quitablement par les bailleurs, surtout par le Fonds Hassan II. Elles ont tendance penser quelles ont le droit de recevoir le mme montant que les grandes , sans reconnatre que ces fonds ont doubl ou mme tripl leurs portefeuilles (mme plus que les grandes) et quelles nont pas la capacit dabsorber plus dargent pour les raisons cites ci-dessous. Cependant, mme les grandes ne veulent pas considrer srieusement la possibilit de se procurer un financement plus commercial, tout en reconnaissant quelles sont tout fait capables de ce faire.

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2.3.3 La Rglementation, Supervision et CoordinationLa rglementation et les structures ncessaires pour lencadrement du secteur sont ou bien en place ou prvues par la loi. Cependant, la rglementation nest pas encore complte et les structures en place ne sont pas encore tout fait fonctionnelles. Le rsultat est un manque de consistance au niveau de la comptabilit et des normes danalyse financire y affrant, de transparence, dchange dinformation et de contrle et supervision du secteur : Les sujets qui doivent tre traits par voie rglementaire sont bien dfinis dans la loi, et le Ministre des Finances est responsable de la promulgation des dcrets dapplication ncessaires. Le Ministre est bien plac pour ce faire. Il manque jusqu prsent les dcrets concernant le cadre comptable et les intrts que les a.m.c. sont autorises appliquer. Il faut rpter quil est important de tenir compte de la ralit et de la spcificit du microcrdit en fixant le taux maximum pour le secteur. Il incombe aux associations oprer aussi efficacement que possible, ce qui leur permettra doffrir les taux dintrts raisonnables aux clients. Il demeure vrai, cependant, que le microcrdit ncessite un taux dintrt plus levs que celui des banques, pour que les a.m.c. puissent atteindre leur autosuffisance. Au sein du Ministre, cest le Service des Banques lintrieur de la Direction du Trsor et des Finances Extrieures qui assume la supervision actuelle des a.m.c. Etant donn que cest un rle que ce service ne joue pas normalement (la supervision des banques est faite par la Banque Centrale), et que le personnel avoue un manque de formation adquate ce faire, il se comprend que le service exerce trs peu de supervision proprement dite. Il faut noter que normalement, la supervision des institutions de microcrdit est assez lgre et ne comprend pas une analyse financire complte et rgulire. Le rle de la supervision est surtout de veiller au respect de la rglementation (montant des prts, taux dintrt appliqu, respect des rgles concernant laudit). Actuellement, les associations sont exiges de soumettre les rapports trimestriels au Ministre concernant leurs activits. Ces rapports se concentrent sur un ventail des prts octroys et des informations simples sur les ressources et emplois de fonds pour la priode en considration. Il semble que ces rapports servent plutt de contrle de lutilisation des Fonds Hassan II que pour entreprendre une analyse des institutions vis-vis le respect de la loi. En ce qui concerne la supervision que le Ministre devrait exercer, il ne semble pas en mesure de bien analyser les demandes dautorisation dexercice, dentreprendre le contrle sur place des associations, et dexiger le respect de la rglementation concernant les audits externes. Il est prvu dans la loi quun nouveau Comit de Suivi soit mis en place qui sera responsable de veiller au respect des dispositions de la loi et les dcrets dapplication. Le dcret dapplication concernant ce comit a t publi en mai 2000, mais ne fonctionne pas encore. Selon le dcret fixant sa composition et ses modalits de fonctionnement, ce comit sera charg dentreprendre le mme travail que fait le Ministre des Finances maintenant. Dun ct, il est douteux quun comit compos des reprsentants des trois

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ministres soit capable de bien fonctionner. De lautre ct, le dcret prvoit exactement la mme modalit de fonctionnement exerce par le Service des Banques maintenant, donc avec tous les problmes dj signals. Problmes que devraient tre accentus par le fait que deux des ministres nont pas premier vu une expertise dans le monde de la finance (le Ministre de lIntrieur et le Ministre de lEmploi et des Affaires Sociales.). La coordination du secteur devrait tre prise en charge par la Fdration Nationale des Associations de Microcrdit. Cette Fdration a connu des difficults depuis son dbut, mais sa premire assembl gnrale aura lieu le 4 octobre 2001. Le problme de base de la Fdration semble tre des attentes trop ambitieuses concernant son rle. Ce problme a t exacerb par lide que les associations elles-mmes (voir la Fdration) devaient tre impliquait dans les dcisions concernant la distribution des Fonds Hassan II. Avec cette ide et ce rle en tte, les associations ont eu du mal se mettre daccord sur les principes de base de la Fdration. Il y ait survenu une division claire entre les grandes et les petites en ce qui concerne la gouvernance de la Fdration, surtout autours de la question dgalit de reprsentation. Dun ct, les grandes ont propos des cotisations selon la capacit financire de lassociation, mais avec plus de votes , et de lautre ct, les petites voulaient des cotisations et des voix gales. Il est probable que sans la question de qui devrait recevoir quel pourcentage des fonds sur la table lpoque, la question de votes nserait pas survenue. Donc, la Fdration nest pas fonctionnelle jusqu prsent, et risque de confronter les problmes continus si son rle et les attentes ne sont pas rduits. Dun ct trs positif, toutes les associations pensent que la Fdration devrait jouer le rle fondamental dencourager lchange dinformations au niveau du secteur, ainsi que de formuler les rgles dontologiques. Il existe une dernire structure dencadrement prvue par la loi un Conseil Consultatif du Microcrdit que doit jouer un rle important. Le dcret fixant sa composition et ses modalits de fonctionnement a t promulgu en mme temps que le dcret sur le Comit de Suivi. Le conseil nest pas encore oprationnel, en attendant la mise en uvre de la Fdration. Ce conseil sera consult sur toutes les questions lies loctroi et au dveloppement du secteur, telles que les demandes dautorisation dexercice et les montants et taux dintrts maximums. Il est compos de 15 membres, dont seulement 3 du secteur de microcrdit (nomms par la Fdration). Vu le nombre de membres et le fait que la majorit vienne des organismes soit gouvernementaux soit politiques, ce conseil risque de pas bien jouer son rle au bnfice du secteur.

3 Les Besoins du Secteur du MicrocrditLes besoins dappui et dencadrement dans le secteur du microcrdit au Maroc aujourdhui dcoulent des observations ci-dessous. Pour les rsumer :

3.1 Le Renforcement InstitutionnelLes associations ont besoin dassistance technique continu dans les domaines suivants : une meilleure connaissance et ciblage de leurs clients et les mthodologies doctroi de prt ; le dveloppement des business plans plus professionnels, y compris les 16

projections financires adquates ; lamlioration des structures internes dorganisation, de contrle et de gestion ; le dveloppement ou la slection de systmes dinformation de gestion ; et, la gestion financire approprie. Il est important de souligner, cependant, que toutes les associations ne sont pas au mme niveau ou stade de dveloppement. Donc, le besoin existe pour une assistance individualise. Les associations devraient tre aussi dj au stade de pouvoir dterminer leurs propres besoins en assistance technique. Il faut signaler aussi que les besoins en renforcement institutionnel, de faon gnrale, sont les plus importants besoins au sein du secteur aujourdhui.

3.2 Le FinancementIl y aura un besoin continu du financement au niveau du secteur en gnrale. Les petites associations ont actuellement le plus besoin de financement continu pour pouvoir atteindre leur seuil de rentabilit. Cependant, un financement qui encourage lexpansion des oprations actuelles (de quelle que soit lassociation) nest pas souhaitable, tant que les faiblesses institutionnelles mentionnes ci-dessous ne sont pas combles. Le besoin de financement nest urgent pour aucune association. Le financement additionnel viendra, cependant, et le secteur aura besoin dun financement qui est plus commercial en nature. Un tel financement aura leffet de les prparer accder au financement bancaire proprement dit et pour certaines, dventuellement se transformer en institutions dpositaires. Les associations bnficieront aussi des critres de financement plus rigoureux, bass sur la performance institutionnelle plutt que sur la taille et la porte de leurs oprations. Ceci va les encourager prendre au srieux leur renforcement institutionnel. Il faut comprendre que mme avec un financement plus commercial et rigoureux, les institutions auront besoin, de temps autre, des subventions oprationnelles, occasionnes par la croissance, et aussi pour amliorer les structures dj existantes.

3.3 La Rglementation, Supervision et CoordinationIl y a un besoin urgent des modles de comptabilit, et pour une meilleure intgration du secteur au Maroc la communaut internationale de microcrdit, le secteur bnficiera des modles qui suivent les modles accepts et pratiqus par cette communaut. Etant donn limportance que certaines associations prennent vis--vis du march doffre de services aux microentrepreneurs, le secteur bnficiera dautres normes rglementaires, surtout des rgles concernant la solvabilit (multiplicateur de fonds propres). Une fois les modles de comptabilit en place, les associations ont besoin dtre audites annuellement par les firmes de comptabilit agres, avec une comptence dans les domaines de microcrdit si possible. Le secteur a besoin aussi dune supervision lgre de la part dune entit gouvernementale, pour assurer le respect de la rglementation. Le secteur a besoin aussi des dfinitions communes concernant les ratios cls tre analyss. Ces dfinitions, qui peuvent tre tablies selon les modles des tats financiers mis en place, assureront non seulement une meilleure performance individuelle des associations, mais aussi un change valable dinformation et une comparaison entre

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associations. Pour ce faire, les associations ont besoin de trouver un moyen damliorer la communication entre elles et de mieux sentendre de faon gnrale. Le secteur a besoin dun changer plus libre dinformations et pourra bnficier de la mise en place dun systme de gestion de risque commun (base de donnes sur les clients pour viter en partie les prts croiss).

4 Les RecommandationsLes recommandations suivantes sont bases, entre autres choses, sur un principe important les diffrents types dappui quil faut fournir et/ou fonctions remplir maintenant doivent tre pris en charge par les entits distinctes. Pour viter les conflits dintrts et en tenant compte des comptences ncessaires, il est ncessaire de dissocier la fonction dassistance technique de la fonction financement, la fonction supervision de la fonction financement, et la fonction coordination des autres fonctions.

4.1 LAppui aux Associations4.1.1 LAssistance TechniqueIl est recommand de consacrer au moins 10% des prochains Fonds Hassan II ltablissement dun fonds dassistance technique pour le secteur et de confier sa gestion une entit spcialise et consacre ce faire. Cette entit ne sera pas demande fournir lassistance directement aux associations, ni de mettre en place les programmes de formation destins toutes les associations. Son rle sera plutt didentifier lassistance la plus approprie pour chaque association, de la coordonner, et de la financer, sur demande des associations. Puisque toutes les comptences ncessaires pour ce faire nexistent pas dans le pays, il est suggr dengager une firme internationale qui peut assurer la gestion de ce fonds. Il sera bien qu'une telle firme puisse travailler en concertation avec les firmes ou consultants locaux. Il faut souligner que cette firme doit pouvoir travailler efficacement plusieurs niveaux. Dabords, elle doit pouvoir travailler avec chaque association pour les aider bien cerner leurs besoins de faon prcise, quand besoin en est. Quoi que les associations devraient tre un stade maintenant de pouvoir dfinir leurs propres besoins, beaucoup d'entre elles auront besoin dassistance dans ce domaine parce quelles nont jamais eu le faire. Ensuite, elle doit connatre les diffrentes sources et moyennes dassistance technique disponibles dans le monde et pouvoir mettre ensemble les demandes dassistance avec la source et moyenne la plus approprie. Finalement, elle doit avoir la capacit de grer les logistiques lies la participation de diffrentes associations des types dassistance trs varis, ainsi que le financement. Il serait bien de coordonner cet effort avec le programme daudit qui va tre mis en place bientt par lUSAID. Ce travail pourra servir de base pour lassistance continue. Il est aussi important de souligner que lassistance fournie travers larrangement suggr doit

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tre librement accessible toutes les associations, quelle que soit la taille. Cest dire, lassistance sur demande. Rle du Gouvernement : Allouer au moins 10% du prochain financement du Fonds Hassan II ltablissement dun Fonds dAssistance Technique. Rle du PNUD : Prparer et lancer un appel doffre concernant lassistance technique, choisir une firme, et grer le contrat.

4.1.2 Le FinancementEtant donn quil est probable que le Fonds Hassan II va mettre un nouveau financement la disposition du secteur, il est recommand de crer une nouvelle institution de second rang pour grer le financement du secteur en gnrale. Cette institution apex pourra canaliser les fonds non seulement du Fonds Hassan II mais aussi des fonds venant dautres bailleurs qui ne veulent ou ne peuvent pas traiter directement avec les a.m.c. Linstitution pourra aussi faciliter le financement bancaire des a.m.c. Cette entit remplacerait le Ministre des Finances en ce qui concerne son rle actuel de recherche et distribution du financement du secteur. Une fois encore, on souligne le conflit dintrts actuel au sein du Ministre qui joue le rle de financeur et de contrleur du secteur. Une institution pareille assurera une approche plus standardise au financement, et pourra tre loutil pour introduire un financement plus commercial. Cette entit na pas besoin dune structure lourde ces fonctions devraient pouvoir tre remplies avec un staff minimum, de deux ou trois personnes. Lentit doit tre surtout capable dentreprendre une analyse institutionnelle des associations demandant un financement, fin dassurer la transparence et les dcisions responsables. Elle doit aussi, videment, pouvoir bien grer les fonds qui lui sont confis la gestion par le gouvernement ou dautres bailleurs. Le financement offert par cette entit doit tre bas sur ce genre danalyse de capacit et performance institutionnelle et laccs continu au financement par les associations doit tre conditionn de faon similaire. Il faut souligner que cette entit ne sera pas demande de distribuer les fonds de faon quitable , mais de rpondre aux demandes prcises et bien fondes des associations elles-mmes, tout en tenant compte des vux des bailleurs de fonds. Cependant, il sera prudent que le montant des fonds allous une seule association soit limit pour des raisons de gestion de risque, comme fait toutes les institutions financires. Lentit doit tre indpendante et capable de ngocier les termes de financement appropris et bnfiques au secteur. Il est fortement suggr, par exemple, que cette entit offre le financement des fonds de prt sous forme de prts subventionns (ou peut-

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tre en offrant les garanties pour faciliter le financement bancaire), accompagns de subventions oprationnelles comme ncessaire. Pour assurer son indpendance, il est recommand que lentit soit prive et but non-lucratif. Le secteur bnficiera aussi dune meilleure coordination entre bailleurs de fonds, internationaux et gouvernementaux, ainsi que de la mise en place des principes dappui au secteur qui rgleraient les actions de tous les bailleurs. Le PNUD est le mieux plac pour prendre le rle de catalyseur dans ce sens. Il sagit de prendre la responsabilit dorganiser les runions rgulires entre bailleurs et dassurer quils sentendent sur les principes concernant leurs rle et actions en tant que bailleur.

Rle du Gouvernement : Assurer la cration de cette nouvelle institution financire de deuxime rang et la dote de ses premires ressources, en lui confiant la gestion des prochaines tranches du financement du Fonds Hassan II destines au secteur. Participer activement aux tables rondes des bailleurs de fonds et ltablissement des principes dappui. Rle du PNUD : Financer lassistance technique, si besoin en est, pour la mise en place de cette nouvelle entit et pour la formation de son personnel. Assumer le rle de coordinateur des bailleurs de fonds.

4.2 LAppui au Niveau du Secteur4.2.1 La RglementationLe Ministre des Finances a dj t charg, par dcret du 20 mars 2000, de fixer les modles des tats comptables des a.m.c., aprs avis du conseil national de la comptabilit et du conseil consultatif. Il est recommand que le Ministre procde se faire aussi vite que possible. Il est recommand que les personnes ou entits concernes prennent connaissance du matriel quexiste sur ce sujet au niveau international, notamment les publications de CGAP. Il est aussi recommand que le Ministre commence penser concevoir dautres rgles prudentielles, telles que celles lies la solvabilit (multiplicateur des fonds propres).

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Rle du Gouvernement : Assurer que la conception de modles de comptabilit sera bien et rapidement faite et que le dcret dapplication soit promulgu aussi vite que possible. Commencer travailler sur dautres rgles prudentielles. Rle du PNUD : Financer, si besoin en est, une assistance technique extrieure lquipe charge dentreprendre ce travail.

4.2.2 La SupervisionIl est recommand dinstituer une unit consacre la supervision des a.m.c., au lieu de confier ce travail un comit de suivi. Cette unit aura comme responsabilit cl le contrle du respect des dispositions de la loi sur le microcrdit et les textes pris pour son application. Cette unit devrait veiller ce que toutes les associations soient audites selon la loi, et devrait pouvoir bien analyser les demandes dautorisation dexercice. Pour rpondre ces responsabilits, lunit doit dvelopper une matrise du microcrdit, rester en communication rgulire avec les associations de microcrdit, et pouvoir entreprendre les visites de supervision sur le terrain. Cette unit pourrait se trouver ou au sein du Ministre des Finances, qui a cette responsabilit maintenant,ou pourrait tre base la Banque Centrale. Le Service des Banques au Ministre a dj une certaine connaissance du secteur et une exprience dans sa supervision. Mais, il na pas lhabitude deffectuer la supervision des autres institutions financires. De lautre ct, la Banque sintresse trs peu la supervision du secteur, ce qui est normale tant donn quil sagit de petites institutions non-dpositaire. Pour cette raison, quand il existe une entit de supervision pour ce secteur dans dautres pays, il est le plus souvent base au Ministre. Cependant, il est probable que certaines associations vont pouvoir et vouloir se transformer un jour en institution de microfinance dpositaire. Pour cette raison, et parce que la Banque Centrale supervise les autres institutions financires, il est aussi possible de baser cette entit au sein de la Banque Centrale. Les deux solutions peuvent marcher -- limportant est dassurer que cette fonction est comble de faon plus rgulire quaujourdhui.

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Rle du Gouvernement : Dcider o lunit de supervision doit tre situe et veiller sa mise en place et/ou son renforcement. Rle du PNUD : Financer lassistance technique ncessaire.

4.2.3 La CoordinationIl est recommand que toutes les parties intresses, particulirement les associations et le Ministre des Finances, acceptent de minimiser leurs attentes de la Fdration. Il est suggr que son objet et ses fonctions soient rduits au minimum, cest dire, lchange dinformation entre associations et ltablissement des rgles de dontologie (y compris une dfinition commune des termes et ratios financiers lis la performance des associations). Il est particulirement important que le Ministre des Finances, ou dautres bailleurs de fonds lavenir, ne demande pas la Fdration de participer dans les discussions concernant les critres de distribution de financement parmi les associations. Il nest aussi pas appropri de demander la Fdration de veiller lapplication de la rglementation par ses membres. Lauto-supervision du secteur de microcrdit ne sest pas montre efficace dans dautres pays, et il reste un rle tre jouer par le gouvernement. Pour aider les associations rendre la Fdration vraiment fonctionnelle, il est recommand que le PNUD identifie et finance une assistance technique dans ce sens (par exemple, une brve visite dun consultant du rseau SEEP suivie dun contact rgulier). Une telle assistance devrait se concentrer sur une rvision des statuts actuels de la Fdration, pour examiner les moyens de la rendre plus efficace en ce qui concerne son objet, sa gouvernance et son mode de fonctionnement. Il est aussi recommand de rduire le nombre et le type de membres du Conseil Consultatif pour le rendre plus apte bien rpondre aux besoins du secteur. Si ce conseil est demand donner son opinion concernant les sujets cls la russite du secteur (tels que les modles de comptabilit, le taux dintrt maximum, les montants maximums de microcrdit et les demandes dautorisation dexercice, entre autres), il sera mieux que les membres soient limits aux personnes ayant les connaissances et expertises directement y lis. Il sera mieux aussi que le nombre de membres en gnrale, et le nombre de reprsentants par organe, soit rduit, pour atteindre une meilleure balance entre les instances gouvernementales et prives et pour rendre le conseil plus capable de dlibrer efficacement. 22

Rle du Gouvernement : Reconstituer le Conseil Consultatif. Rle du PNUD : Identifier et financer une assistance technique pour la Fdration.

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Evaluation du Secteur de Microcrdit Septembre 2001 Annexe 1 Personnes Rencontres Septembre 3 au 14, 2001 UNDP Morocco Mohamed Bouassami Representant Resident Assistant (Programme) Miriam Cue Chargee de Programmes D.I.S. Fouzi Mourji Professeur dEconometrie a lUniversite Hassan II Association Al Amana pour la promotion des microentreprises Rabat Fouad Abdelmoumni Directeur Paul Rippey Technical Advisor, VITA Fondation Banque Populaire pour le Micro Credit (F.B.P.M.C.) Casablanca Abdelhamid Rouini Responsable du Programme Micro Credit Fondation Zakoura Micro-Credit Aziz Heddad Directeur des Operations de Credit Casablanca Mounia Ismaili Chef de Representation, Tetouan

Fama Boughabi Responsable Regionale (Tangers) U.S.A.I.D. Jamal Dadi Program Development Specialist (responsiblefor microcredit programs) Fondation pour le Developpement Local et le Partenariat (FONDEP) Rabat Mouatassim Belghazi President Jaouad Alami Masmoudi Delegue General Rashid Imad Controle Interne Association MicroCredit Oued Srou (AMOS) Khenifra Mohamed Oumaycha Directeur Azis Mhandi Coordinateur Mohamed Ahlibou President du Conseil Association Ismailia Micro Credit (AIMC) Meknes Abdelhafit Lamrani Responsable Local du Micro Credit Association Marocainne Solidarite San Frontieres (AMSSF) Fes Nedia Mannaoui Directrice

Abdelghani Sbai Responsable du Credit ATIL Micro Credito Associazione per la partecipazione allo sviluppo (APS) Tetouan Ghailan Mehde Tresorier du Conseil dAdministration Latifa Lamarti Expert de genre Alia Benaziba Coordinatrice ATIL-MC Paulo Ferrari Coordinateur APS Fundacio CODESPA Tetouan Juan Melenchon Delegue au Maghreb (based in Tangers) Association AL KARAMA-MC (Oujda) Rabat Rachid Essahar Directeur Superviseur Abdelhrim Afi Tresorier du Conseil dAdministration El Houan Bonhyeb Membre du Conseil dAdministration Al Aissami Nouanan Membre du Conseil dAdministration Banque Al-Maghreb (Central Bank) Benabdou Allah Ahmed Directeur Responsable de la Direction du Credit et des marches de Capitaux

Institution maroccaine dappui a la micro-entreprise (INMAA) (Ourzazate) Rabat Mustapha Ouchrahou Directeur Mme. Bachar Badioa Directice par Interim AMSED Abole Latif Bouazza Tresorier du Conseil dAdministration Caisse Nationale de Credit Agricole (CNCA) Rabat M. Ainhlout Chef de Departement Adjoint des Credits Promotionnels et a la Femme Rurale Ministere de lEconomie et des Finances Abdelilah Marcil Adjoint au Directeur du Tresor et des Finances Exterieures Mme. Ikhlas Amghar Chef du Service des Banques Direction du Tresor et des Finances Exterieures Mlle. El Attar (Responsable pour les dossiers des associations de microcredit) Direction du Tresor et des Finances Exterieures Delegation de la Commission Europeenne MEDA Team Maroc Abdelaziz Lyamouri Expert secteur prive

Agence pour la Promotion et le Developpement Economique et Social des Prefectures et Provinces du Nord du Royaume (Agence du Nord) Haddou Hrouch Chef du Departement des Affaires Generales et de la Cooperation Internationale Mlle. Amal Bahij Chargee dEtudes Division de la Cooperation Internationale Ambassade dEspagne a Rabat Bureau Technique de Cooperation Juan Pena Fernandez Coordonnateur General de la Cooperation Espagnole au Maroc Paloma Sancho Martin Expert Coordonnatrice Agence Francaise de Developpement PROPARCO Gerald Collange Directeur-Adjoint

Evaluation du Secteur du Microcrdit Septembre 2001 Annexe 2

LAppui au Secteur du Microcrdit au Maroc1Bailleur de Fonds USAID Financement des Fonds de Prt et Subventions Oprationnelles US$ 15.5 millions pour Al Amana (1997 2002), pour son dmarrage et dveloppement US$ 0.5 millions pour Zakoura (2000), pour le microcrdit dans la rgion du sud US$ 0.2 millions pour INMAA (2000, pour le microcrdit dans la rgion du sud Assistance Technique Financement de lassistance directe et spcialise fournie par VITA est inclus dans lenveloppe global En train de prparer un programme de courte dure (2 3 mois) qui vise un audit organisationnel de certaines a.m.c., suivi dune assistance ponctuelle, par des consultants locaux Autres Va entreprendre un programme de financement de lhabitat (au niveau micro), travers les a.m.c., financ par les banques avec une garantie de lUSAID Va continuer dappuyer Al Amana, mais dans le dveloppement des services non-financiers (services de dveloppement dentreprise et les microcrdits pour lnergie solaire) Nant

Fonds Hassan II

100 millions DH octroys sous forme de dons aux 9 a.m.c. oprationnelles en 2000, pour financer les fonds de prts seulement (premires tranches dcaisses en 2000, deuximes tranches dcaisses en septembre 2001)

Nant

Ces informations ont t communiques la consultante lors des reunions avec les bailleurs de fonds. Sil y a des erreurs, cest le rsultat dune mauvaise interprtation de la part de la consultante.

1

1

Bailleur de Fonds PNUD

La Commission Europenne

La Coopration Espagnole CODESPA (en canalisant les fonds du gouvernement espagnole)

Financement des Fonds de Prt et Subventions Oprationnelles US$ 0.15 millions (fonds de prt et sub. op.) chaque pour Zakoura, AMSSF, Al Karama, AIMC et FONDEP, dans le cadre du programme Microstart Coordonne le financement dautres bailleurs rgionaux (AGFUND et FADES) pour certaines a.m.c. US$ 0.5 millions pour Zakoura (fonds de prt), accords mais non encore dcaisss, en attendant la mise en place de lassistance technique prvue Ne finance pas directement le secteur, mais intervient travers les ONGs espagnoles. Voir CODESPA ci-dessus. A financ AMSED en 1996 (pas de dtails) Ensuite a financ AOS (pas de dtails) et FONDEP (4 millions DH) A financ un plus grand programme avec FBPMC (1998-2002), 10 millions DH

Assistance Technique Financement de lassistance technique fournie par Save the Children et D.I.S. (ateliers et consultatations) aux a.m.c. finances dans le cadre du programme Microstart US$ 0.2 millions pour lassistance technique pour Zakoura

Autres A tre dtermin

Nant

Selon nouvelle stratgie, vient de commencer un programme important de dveloppement institutionnel avec Al Amana, qui va comprendre le rating , suivi dun appui institutionnel sur 4 ans

Opre dautres programmes qui comprennent parfois les petits volets microcrdit A organis, avec la FPBMC, un atelier international sur le microcrdit en 2000 En train de devlopper un programme de 15 20 millions DH sur 4 ans pour crer les services de dveloppement dentreprises au Maroc, avec Al Amana

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Bailleur de Fonds Agence du Nord

Gouvernement Italienne2

Agence Francaise de Dveloppement

Financement des Fonds de Prt et Subventions Oprationnelles Gre un fonds rotatif pour financer les fonds de prts des a.m.c. sous forme de prt sans intrts remboursables sur 7 ans. A dj octroy des prts la FONDEP et Al Amana (1.5 millions DH chacune) et compte octroyer de prts additionnels ces deux a.m.c. dans une proche avenir, et de financer ATIL, avec les fonds recevoir du gouvernement franais 2 millions DH pour le fonds de prt dATIL sur 3 ans, plus une subvention oprationnelle, travers lONG partenaire Italienne APS Un certain appui lAMOS travers lONG COSPE, dans le cadre dun programme de dveloppement intgr Nant

Assistance Technique Nant Nant

Autres

Financement du cot dassistance technique fourni lATIL par APS, le partenaire Italien

Nant

Nant

Les informations concernant les interventions du gouvernement Italienne ont t recues des a.m.c. en question, un reprsentant responsible ntant pas present au Maroc.

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