Meynié Georges - L'Algérie juive

7/27/2019 Meyni Georges - L'Algrie juive

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GEORGES MYN^-

L'ALGRIE JUIVE

PARISNOUVELLE LIBRAIRIE PARISIENNE

ALBERT SAVINE, DITEUR

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A EDOUARD DRUMONT

A JACQUES DE B1EZ

Messieurs et chers confrres,

J'arrive en retardataire y niais j'arrive

les armes la main.

Lorsque vous avez sonn le tocsin, je

suis accouru votre appel.

Yous avez pris vos positionsy je mar-

cherai en ciaireur.

tous les Franais formeront le contin-

gent de ntre arme: vous serez de droitles ghrauoo, niais vous m'accorderez


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vi A''KnpnD nnuMONT I;T A JACQUKSMEK

l'insigne honneur d'tre votre porte-dra-

peau!

Vous avez dmasqu l'ennemi; je votis

aiderai le traquer.

En attendant le jour de la victoire,

recevez les hommages confraternels devotre jeune compagnon d'armes.

GEORGES MEYNI


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PRFACE

Encore un nouveau livre contre lesJuifs, dira-t-on dans quelques jours, en

lisant ce titre : YAlgrie juive! r On ne

se trompera pas, car un Franais ind-

pendant rie saurait parler des smites,

sans parler contre eux !

En prsence de la ma relie ascension-

nelle et dangereuse des Juifs, certains

crivains ont publi quelques ouvrages

dprit le but tait de mettre lepublic

en

garde contre l'envahissement d nos en-


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vin rnKFACi

n'mis. La plupart de leurs crits n'taient

souvent que des traits d'histoire an-

cienne, qui, n'intressant pas le lecteur,

ne pouvaient atteindre le but propos.

Le public veut avant tout des faits

assezrapprochs pour pouvoir

en con-

trler l'authenticit. Il n'attache d'impor-

tance un ouvrage qu'autant qu'il com-

prend sans peine ce qu'il lit, et il est

heureux: de pouvoir dire en terminant :

Comme c'est bien la vrit tout ce quecet homme a crit!

Ce livre, la porte de tous, tait

attendu ; personne n'avait t avis, et

on tait convaincu^qu'il allait tre livr

la publicit. On ignorait quel en se-rait l'auteur ; on ne pouvait prvoir com-

ment il prendrait un peu des ides de

chacun; mais on savait que [le livre

paratrait, parce qu'il devait paratre.

La publication de la France juive ne


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IMtJPACl IX

fut donc une surprise pour aucun Fran-

ais.

Le nom de M. Edouard Drumont,

presque inconnu la veille de la plupart

de ses lecteurs, venait d'acqurir une

notorit bien mrite.La France juive a ncessit un travail

de plusieurs annes, et l'auteur a fait

preuve d'une activit et d'une constance

extraordinaires pour runir tous les do-

cuments qui lui ont permis de montrer au

public le Juif tel qu'il est rellement. Ds

les premires lignes, on se trouve naturel-

lement entran vers l'auteur ; on com-

prend que ce n'est pas l'oeuvre d'un vul-

gaire crivain qui a essay de faire de

cette importante question juive une ques-tion d'intrt, mais bien le travail d'un

Franais qui vient dmasquer, l'ennemi

de la France.

"M. Ed. Drumont n'expose pas une


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ritlil'AC!?.

thorie, il raconte des faits patents. 11

donne les noms des rois de la finance et

fait connatre les procds employs par

chacun de ses personnages pour arriver

a la Puissance qui'a toujours t l'objec-

tif du Juif.

L'auteur nous montre comment les

descendants d'Isral, aprs s'tre implan-ts chez nous, se sont mis, grce notre

confiance et notre navet, la tte de

nos destines ! Il nousprouve, enfin,d'une faon indniable, que le Gouverne-

ment franais est entre leurs mains, et

qu'ils en sont arrivs un tel point

qu'aucun de nos reprsentants n'ose pro-

tester contre leur puissance oppressiveet dgradante pour nous.

Fait dans de semblables conditions, le

succs de la France juive tait assur.

M. Drumont avait couch sur le papier

les ides et presque les impressions de


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WIEFACE XI

chacun,et chacun dsirait lire ce

qu'ilpensait. ;

Le coup port par la France juive a

t terrible pour les Juifs et nous ne crai-

gnons pas de dire que c'est l le com-

mencement de la fin,A ct de M. Drumont, un jeune cri-

vain de talent est firement entr dans

l'arne. M. Jacques de Biez a fait un

remarquable ouvrage, la Question juive,

o (pour rpter la phrase de M. Dru-

mont) de grandioses images font valoir

des maximes vigoureusement frappes.Tout rcemment encore, un crivain

polonais, M. Kalixt de Wolski, a publi

la Russie juive. C'est un travail vrai-

ment intressant, o la thorie du Juif

est longuement expose. L'aUteur dtaille

nettement le ressort qui fait mouvoir la

machinejuive^

Aujourd'hui le mouvement est donn,


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XII PREFACE

et ceuxqui auront

conserv leur ind-

pendance travailleront au renversement

des Juifs, parce qu'ils comprendront que

c'est l une question primordiale,

Le Franais qui, grce M. Ed. Dru-

mont, est initi aux manoeuvres des Juifsde France, doit tre dsireux de connatre

la conduite de leurs coreligionnaires de

cette seconde France qu'on appelle Alg-

rie : c'est le but que nous nous proposons

en publiant VAlgrie juive.

Pour mieux tudier le Juif d'Algrie,nous avons voulu savoir ce qu'il tait

avant la conqute et nous avons, cet

gard, pris tous les renseignements n-

cessaires chez les vieux chefs arabes.

Nous avons t parfois tellement surprisde certains dtails que nous n'avons pascru devoir les livrer la publicit saris

les contrler.Dans YAlgrie juive, nous prenons le


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PRISPACK XIII

Juif indigne, presque l'tat sauvage,venant ramper devant l'Arabe qu'il ne

peut exploiter/Nous le suivons pas pas

jusqu' nos jours, en essayant de mon-

trer comment il laisse percer peu peu

tous ses dfauts ds qu'ils ne sont plus

refouls chez lui par la force brutale.

Aprs la lecture de cet ouvrage, on

relira avec plaisir la France juive, parce

qu'en confrontant nos deux types, on

comprendra que le pivgrs pour les des-

cendants d'Isral consiste dans le dve-

loppement de tous les vices inns chez

eux.

La conqute de l'Algrie remonte dj plus d'un demi-sicle, et cependant cette

riche colonie, malgr sa proximit de la

Mtropole, est encore inconnue de la

majeure partie des Franais.

Plusieurs crivains de talent ont beau-

coup parl de l'Algrie; malheureuse-


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XIV PREFACE

mentv leurs rcitsj sinon errons^ dumoins fortincompHs n'ont laisse dans

l'esprit de leurs lecteurs qu'une ide bien

vague des -moeurs des habitants, de la

situation de nos colons et enfin de ce que

peut rapporter la France l'exploitationde ce sol fertile. Au lieu de paHer de ce

qui est^ ils se sont surtout tendus sur ce

qui devrait tre.

Il rie sufft pas, pour connatre l'Al-

;. grie* de la parcourir en touriste; de s-

journer dans les grands centres et de

visiter certains paysages pittoresques et

accidenlsf tels que les gorgs de Pa-

lestro, de la Chiffa et du Chbet, les cas-

cades de Sidi M'sid, etc., il faut encore

pntrer dans l'intrieur, visiter ls douars

et vivre un peu de la vie de nos indignes

pour tudier leurs moeurs. limporte ga-

lement de voir cespetits villages

crs

par nos coloris, tarit sur le littoral d la


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TREFACH. ^ XV

Mditerrane que dansTintrieur et prin-cipalement dans le sud de notre colonie,

o l'on ne trouve encore aucune voie de

communication ; pour se rendre compte

de la situation faite ceux-ci par le mode

actiiel de colonisation, ;C'est une tude longue et laborieuse,

dont on reconnatra l'importance, en con-

sidrant combien sont nombreux les re-

mdes apporter tant dans l'organisation

que dans l'exploitation. On sera tonn

alors de voir ce que l'Algrie a cot et

cote encore annuellement la France,

en songeant ce qu'elle devrait nous

rapporter.De son naturel, le Franais est assez

sdentaire; il ne s'expatrie que difficile-

ment et lprsquUl a l'espoir de trouver aik

leurs l'ajsance par le travail et l'co-

nomie. Toutefois, outre ces vieux soldats,qui, aprs avoir tait les campagnes d'Al-


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XVI PREFACE

grie,ont demand et obtenu

quelquesterres cultiver, un grand nombre de

cultivateurs, attirs soit par la proximit

de notre nouvelle colonie, soit par la pro-

messe d'une concession, sont alls se fixer

ri Algrie, avec la conviction que le gou-vernement les mettrait en mesure de d-

fricher fructueuseinent ces terres neuves,

lueurs illusions ont t de courte dure.

Ils ont compris un peu tard que, par

suite de la dfectuosit de notre systmede colonisation, le fruit de leur travail

passait forcment en des mains tran-

gres, disons tout de suite aux maiiis ds

Juifs* La plupart de ces colons, aprs

avoir puis leurs conomies, et arros

ces terres de leurs sueurs, sont revenus

en France, dnus de toutes ressources.

Dans le cours de cet ouvrage, nous

consacrerons un chapitre spcial la co-

lonisation. Aprs en avoir fait l'histo*


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PKEFACE XVJl

rique, nous indiquerons quel est, notreavis, ct du mal, le seul remde.

En Algrie, comme on France, nous

nous laissons exploiter par les Juifs, avec

cette diffrence toutefois que l-bas nous

nous trouvons en prsence d'individus l'tat primitif, qui, bien t[\Yusuriers, l-

ches et hypocrites par instinct, n'ont pasencore la ruse de leurs coreligionnaires de

France. 11 nous sera par suite beaucoup

plus facile de les montrer tels qu'ils sont,

de faire connatre leurs manoeuvres, et

enfin de parler de leurs rapports avec les

Juifs de la Mtropole.

Dans cepremier ouvrage,

nous nous

placerons un point de vue gnral et

abandonnerons compltement la questionde personnes, nous rservant de publier

prochainement un nouveau livre sur l'Al-

grie, o nous indiquerons le rle joupar chaque Juif pour exploiter notre co~


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XVII'I . PREFACE

lonie africaine au dtriment de nos colonset des Arabes.

Nous allons donc parler la fois du

Franais, de l'Arabe et du Juif, et nous

nous tendrons principalement sur le rle

jou par ce dernier.11 est indispensable, pour bien com-

prendre le rle du Juif en Algrie, de

connatre un peu les moeurs des Arabes,

et nous allons les raconter succinctement

dans le courant du premier chapitre.

Quant aux moeurs des Juifs, nous nous

bornerons dire qu'elles changent sui-

vant les pays o ils se trouvent. Ce qui

les sait partout, c'est le parasitisme, V-

gosme, la lchet et l'hypocrisie.


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L'AL&f

CHAPITRE I

L'ARABE ET LE JUIF AVANT LA. CONQUTE.

|: Avant la conqute de l'Algrie, ce pays.

| jetait habit par les Arabes et les Juifs. LesA

^premiers, anciens Maures, avaient t autre-

iioisun

des peuplesles

plusciviliss du

monde ;"fce n'est qu'aprs avoir t chasss d'Espagne/ qu'ils s'taient rfugis dans le nord de l'Afri-r que. Leurs moeurs changrent alors brusque-

/ ment; ils devinrent sdentaires et paresseux

(, et vcurent dans la plus complte ignorance.

S Lors de leur invasion, leur nouveau terri--? toire n'tait habit que par les Juifs qui

i


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L'ALGIRIEJUIVE

n'avaient pas encore su se faufiler dans les

divers tats civiliss de l'Europe. La lchetnaturelle du Juif le plaa bien vite sous la

domination des nouveaux arrivants qui le con-

sidrrent moins qu'un esclave, puisqu'il tait

pour eux une chose de nulle valeur.

Bien que partisans de la libert, les Arabesse pliaient volontiers sous le joug de leurs

chefs arabes. Ils taient sous le pouvoir du dey

d'Alger.Au point de vue administratif, le territoire

tait divis en bach-aghaiats, hghaiats, cadats

et cheickats, la tte desquels taient les bach-

aghas, aghas, cads et cheicks(l). La justice

(1) Lesbach-,aghaiats et les aghaials ont t supprimspeu de temps aprs la conqute de l'Algrie. On a con-serv les cadats jusqu' ce queTautorit civile ait rem-

plac l'autorit militaire : quelques-uns ont toutefois t

maintenus dans les rares territoires militaires qui exis-tent encore en Algrie.

Quant aux cheickats, ils ont au contraire t aug-ments lors de la suppression des cadats. Les clieickssont bs auxiliaires de nos fonctionnaires. Lorsqu'undlit ou un crime est commis sur leur territoire, ils dot*vent immdiatement adresser un rapport crit au ma*

gislrat franais. Us dpendent des admmistrateurs quisonl, n quelque sorte, leurs chefs hirarchiques.


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L'ALGElEJUIVE

tait rendue par les cadis, qui avaient comtrioauxiliaires les bach-adels et les adels (1).

Chaque Arabe avait droit de vie et de mort

sttrle JuitVsans avoir aucun compte a rendre

ses chefts hirarchiques. Le Juif n'appartenait

pas exclusivement a une personne dtermine,

il tait la cliose do tous et devait par suite se

plier aux ordres do chacun. Lorsqu'un Juif

(\) Ces magistrats indignes ont t maintenus. Ussont sous la dpendance directe du juge de paix; dansles cantons et du^ parquet dans les arrondissements.

Leur pouvoir varie suivant qu'ils se trouvent dans uncanton o le juge de paix est ou non charg de jugerles affaires civiles entre musulmans.

S le magistrat franais ne juge que les affairs civilesentre Europens, entre Juifs, ou entre Europens bu

'Juifs et musulmans, le cadi est seul charg dos affairsmusulmanes. Toutefois, te juge de pais tient chaque se-maine une audience appele chicay, bi\ doivent assister

tous les cads du canton ; les plaideurs qui ont ou seplaindre du cadi soumettent leurs rc!amations au ma-gistrat franais, qui, aprs avoir entendu les observa-tions du juge arabe, dicte ce dernier ce qu'il devrafaire. :';:;'' -

Lorsque le juge do paix est charg des affaires civilesentre musulmans, le cadi n'est en quelque sorte queson assesseuri

Toutes les affaires criminelles dpende* de la juridic-tion franaise.


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L'ALGMBJUIVE

rencontrait un Arabe, il se prosternait hum-blement devant son redoutable mat^Les femmes juives taient la merci ds

Arabes^ qui, a leur gr, allaient les trouver

dans leurs gourbis ou leur ordonnaient de se

rendre chez eux, sans redouter la moindre ob-

jection de la part des parents. C'tait mmeun honneur pour une femme ou une fille juived'avoir t viole par un Arabe.

Nos lecteurs qui no connaissent le Juif que

superficiellement seront tonns de ces dtails

prcis et se demanderont pourquoi le Juif nese rvoltait pas et n'essayait pas de reprendresa suprmatie ? Nous nous bornerons rpon-dre que le Juif ne luttera jamais ouvertement,

qu'il prfrera toujours ramper et se plier aux

dernires humiliations plutt que de se rvol-

ter; nous ajouterons qu'il est aiyourd'hui ce

qu'il a toujours t, qu'il ne changera jamaisde caractre, et qu'il ne feint la hardiesse

que lorsqu'il se sent soutenu.

Ne pouvant exercer son commerce usraire

enprsence

d'un matresauvage et despote,nous dirons quelles bassesses se livrait le


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Ii ALGERIE.JUIVE

Juif pour se procurer de l'argent. Pour cela il

est utile de connatre les moeurs des Arabeset nous allons en faire un expos som-

maire.

Moeurs des Arabes. De Thabitation.

Les Arabes habitaient sous des tentes ou

dans des gourbis. Pour construire une tente,on traait une simili-circonfrence, on entas-

sait autour et ple-mle les pierres ou cail-

loux qui se trouvaient porte, et l'aide de

piquets, dont l'un central avait 5 mtres de hau-

teur, on rccouvraitd'unotoilo. Comme meubles,on lie trouvait que des tapis, des cuelles en

bois, quelques polons ou casseroles pour faire

cuire le pain et prparer le couscous, et enfin

une cafetire et des peaux de chvres pourmettre l'eau.

Le gourbis tait construit en pierres ni tail-les ni alignes, d'une hauteur de 1UI50 .

2 mtres.

Les Arabes qui habitaient les tentes, trans-

portaient leur campement d'un lieu dans un

autre, suivant les saisons.De la famille. La famille se composait


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6 L'ALGERIEJUIVE

du pre, de ses femmes et de ses enfants (1).Le pre, en sa qualit de chef absolu, avait

droit de vie et de mort sur les membres de sa

famille, qui tous avaient pour lui le plus profond

respect.Le chef prenait ses repas seul, et rien ne

devait tre servi ses femmes o ses enfants,qui ne ft dj pass devant lui. Les femmes

ne sortaient que rarement et toujours accom-

pagnes du mari. C'est elles qu'incombaitle travail; elles fabriquaient les tapis, ainsi

queles toiles

pour burnous;outre les soins

du mnag, elles taient charges des travaux

des champs. Les plus lourdes charges reve-

naient a la plus ancienne, la dernire arrive

tant toujours la prfre du mari.

De la nourriture. L'Arabe tait et est

encore aujourd'hui trs sobre. No se livrant aucun travail, une faible nourriture suffisait

(1) D'aprs le Coran, la femme est la proprit del'Arabe, comme son .champ ; il peut en disposer etpar suite a sur elle droit de vie et de mort. Elle

est encore sa proprit -aujourd'hui, mais il ne peut plusattenter sesjours.


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LALGERIEJUIVE

maintenirl'quilibre

dans ses fonctions ani-

males. Son mets favori est le couscous. Il se

nourrit galement de mouton, de chvre,

d'oeufs, de lait, de pain et de gteaux fabri-

qus par ses femmes, et enfin do fruits. Autre-

fois les Arabes ne prenaient aucune liqueur

alcoolique et le sirop tait leur liqueur favorite.Le pain arabe est plat : il ressemble un peu

a notre galette limousine; il est fait sans sel

et sans levain. ''"

Le couscous se prpare soit au beurre, soit

avec du mouton;

au moment de servir, on

l'assaisonne d'une sauce trs piquante qui lui

donne Une saveur agrable.Pour les ftes de famille, il est d'usage de

faire cuire un mouton dans son entier. Pour

cela, aprs l'avoir dpouill, on l'enduit d'une

forte couche de beurre, on l'embroche dans milong morceau de bois et on l'tal devant''

un grand feu allum en plein air ; deux Arabes

placs chaque extrmit de la broche im*

provise sont chargs des fonctions de tourne-*

broche, Dit mariage. * Le mariage n'est pas,

-


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8 L'ALGRIEJUIVE

comme chez les peuples civiliss, l'union lgalede deux personnes de sexe diffrent, mais

bien une vente conclue entre le pre do la

marie et le futur mari ou son pre. Il arrive

frquemment que les deux poux ne se sont

encore jamais vus le jour mme du mariage.

Voici comment on procde : Le futur ousoiv pre Va trouver le pre de la marie, et

lui dit : Vcnx-tu me vendre ta fille pourtre ma femme ou celle de mon fils , le pre

rpond affirmativement et on dtermine le

prix qui est gnralement le mme pour tout

un douar (150 ou 300 francs). Lorsqu'on est

d'accord, on fixe le jour du mariage.Le futur envoie sa fiance les cadeaux

suivants : l'tofi ncessaire pour une robe,deux moutons, dont un pour tre mang le

jour des noces, de la farine pour faire du cous-cous, des gteaux et des fruits. De part et

d'autre, on invite les parents et on convie des

musiciens qui doivent excuter le fameux

tam-tam.

Le jour fix, le futur et son pre se rendent

avec leurs invits chez le pre de la fiance,


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L'ALGRIEJUIVE 9

et l, en prsence du cadi et de quatre tmoins

(autrefois la prsence du cadi tait indispen-sable, aujourd'hui on se contente de quatre

tmoins), il dit ; Je te compte la somme con-

venue pour acheter ta fille qui de ce jour sera

ma femme . Le pre rpond : Voici ma

fille,fais-en ta femme.

Aussittcette for-

malit accomplie, poux et invits se couchent

sur le tapis autour des mets qui ont t servis

en l'honneur du mariage,Ds que le repas est termin, les musiciens

commencent leur tam-tam, accompagns par

le chant plus ou moins mlodieux de tous lesassistants ; ce n'est bientt qu'un brouhaha

indescriptible, car dj une partie des con-

vives a commenc la danse.

Pendant ce temps, les poux se sont retirs,

et l'on attend impatiemment leur retour, carsi la jeune fille n'avait pas encore t marie,

l'poux doit rapporter les preuves de la virgi-nit de sa femme, et le chiffon doit tre placen tendard au-dessus de la tente du pre. Si

la jeune fille n'est pas vierge, deux camps se

forment immdiatement, et une vive discus-


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10 l/AliGRIRJUIVE

sien s'lve qui dgnre toujours en rixe

sanglante. Si, au contraire, la jeune fillen'a pas t souille, et il en est gnralement

ainsi, la fte continue et se prolonge pendantdeux jours, aprs lesquels l'poux ramne sa

femme chez lui ou chez so pre..11 n'y a pas d'ge limit pour le mariage, les

Arabes n'ayant du reste aucun tat civil, En

gnral on attend rage do pubert.Le Coran autorisant la polygamie, un Arabe

peut avoir quatre femmes lgitimes; le nom-

bre des concubines n'est pas limit.

Lorsqu'un mari ne vtit plus d'une de sesfemmes, il la ramne chez son pre, s'il existe

encore, et lui dit : Je te rends ta fille, rends-

moi l'argent que je t'ai donn, Le pre est

oblig de s'excuter. On rend l'argent !

De la religion. L'Arabe est trs fana-

tique, Sa religion est le mahonitisme dont les

principaux dogmes, consigns dans le Coran,sont l'unit de Dieu, l'immortalit de l'me,un paradis avec toutes les jouissances =sen-

suelles, la. prdestination et le atalisnie.

Leurs temples; qui sont encore trs rpandus,


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L'ALGRIEJUIVE II

portent le nom de mosques (1). Le marabout

religieux musulman, est trs vnr parlesmahomtans qui le considrent comme un en-

voy de Mahomet pour les diriger,L'Arabe ne redoute pas la mort, et rien ne

saurait le dtourner de ses devoirs religieux.

Dans l'intrieurde

l'Algrie,on

rencontr! chaque pas des Arabes faisant leurs prires,soit sur le bord des chemins, soit au milieu

des montagnes; ce moment, ils se laisse-

raient frapper, tuer mme, plutt que de ces1

ser leur invocation,

Les Ariabs sont convaincus qu'aprs leurmort Mahomet viendra les prendre par les

cheveux pour les emporter dans son paradis ;

(1) Dans les grandes villes, les mosques sont de v-ritables monuments bien curieux visiter; celle d'Algersurtout est trs belle, Mais ct de ces mosques qu'ont

pu voir la plupart de nos lecteurs qui connaissentl'Algrie, on en rencontre plusieurs dans l'intrieur denotre colonie qui, construites par des Arabes qui n'a-vaient pus les moindres notions de maonnerie, ne peu-vent rien avoir d'architectural. Ce sont gnralementde petites tours blanches, qui, places sur des points as-sez

levs,semblent

apporterune faible variation dans,

la monotonie des douars arabes.


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12 L'ALGRIEJUIVE

c'est pour ce motif du reste qu'ils laissent

pousser une longue mche de cheveux au mi-lieu de leur tte pour faciliter la tche du Pro-

phte,Leur carme, qui porte le nom de .Rama-

dan, tombe le neuvime mois do l'anne tur-

que (lesmois des

Turcs tant lunaires, le ra-madan revient chaque anne dix jours plus tt

que l'anne prcdente), Pendant toute sa

dure, les musulmans gardent l'abstinence la

plus complte, depuis le lever jusqu'au cou-

cher du soleil. Le jene tait autrefois d'obli-

gation si stricte pour eux, qu'il en cotait lavie celui qui osait le rompre.

Les Arabes doivent tre pieds nus pour p-ntrer dans la, mosque. Les femmes n'y sont

jamais admises ; elles sont mme exclues de

tousles

exercices religieux.Des moeurs et des habitudes. L'Arabe

est trs paresseux de sa nature. Son plus

grand plaisir est de s'tendre nonchalamment

au soleil pendant les. plus fortes chaleurs.

Malgr tout ce qu'ont fait les Franais pour

lui faire comprendre qu'il trouverait par le


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L'ALGERIEJUIVE 13

travail l'aisance et le bien-tre, il prfre se

contenter do pou et no pas travailler. L'Arabeest d'une constitution fort robuste ; il supportefacilement le grand froid et les chaleurs tor-

rides. On le voit frquemment pendant l'hiver

traverser pieds nus les montagnes couvertes

de neiges, n'ayant comme vtement qu'unelgre gandoura (chemise arabe), et quelqueslambeaux de burnous.

Notre indigne algrien est leste et adroit;il est excellent tireur et".trs vaillant soldat

lorsqu'il est incorpor. Il peut faire de trs

longues marches, en ne prenant qu'une faible

nourriture.

La femme arabe. La femme est bien peude chose pour l'Arabe; elle n'a de valeur

qu'autant qu'elle est jolie et travailleuse.

Pour le pre, les filles sont des choses derapport qui lui donneront plus ou moins sui-

vant les habitudes du douar ; pour le mari, la

femme est un tre qui doit lui donner les

jouissances sensuelles et le faire vivre parson travail. Dans fous les assassinats (et ils

sont nombreux) commis par l'indigne, il faut


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14 L'ALGRIEJUIVE

avant tout chercher la femme. L'Arabe n'h-

sitera jamais tuer celui qui aura obtenu les

faveurs d'une do ses femmes, Il no faut ce-

pendant pas conclure de l que l'Arabe est

jaloux et qu'il aime sa femme, ce serait une

grave erreur. Il la considre comme sa pro-

prit, parce qu'il l'a paye, et il veut parsuite en retirer tous les avantages, parmi les-

quels est la possession charnelle.

D'apr.s lui, si quelqu'un touche une de

ses femmes, il lui enlve quelque chose quiest son bien

propre,en un mot il retire une

jouissance laquelle il n'avait aucun droit.

Quand une femme meurt, son mari ne la re-

grett pas, il se considre seulement comme

ayant perdu une partie de son capital (1).Le Kabyle. Bien que n'ayant pas l'in-

(1) La femme arabe est gnralement jolie, mais elleest affuble de chiffons sales qui font un contraste frap-

pant avec sa beaut. Elle est tatoue la figure etaux mains et se jaunit les ongles avec du henn. Cetteespce de teinture exhale une odeur fort dsagrable

pour les Europens.Lorsqu'un Arabe meurt, ses femmes, ses filles et ses

autres parentes s'gratignent la figure et se noircissentles plaies avec du charbon.


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L'ALGRIEJUIVE 15

tontion de parler des diffrentes sortes d'A-

rabes dans ce rsum fort succinct, nous ju-geons cependant ncessaire de dire quelquesmots du Kabyle.

Cet habitant des ctes de l'Algrie est pluscivilis que l'Arabe proprement dit. Il est tra-

vailleur et ingnieux; c'est par lui en effetque sont fabriqus ces tapis, ces plateaux, ces

colliers et ces mille curiosits qui nous vien-

nent tous les jours de notre colonie,Le Kabyle n'a gnralement qu'une ou deux

femmes, et bien que les considrant comme

infrieures lui, il les place cependant au-

dessus des femmes arabes.

Le Kabyle a quelque chose de l'Europen,et principalement du Franais. Nos soldats,

appels sjourner longtemps sur les ctes

d'Afrique, en taient rduits ne pas ddai-gner les femmes arabes, malgr leur piteuxaccoutrement et leur salet repoussante.

Ce lger aperu des moeurs arabes nous

permettra d'expliquer plus facilement la ma-

nire de faire du Juifpour

exercer sa honteuse

industrie. Connaissant les dfauts et les fai-


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16 L'ALGlRIEJUIVE

blesses de l'Arabe, le Juif cherchait hypocri-

tement servir les passions de son matre.C'est en rampant qu'il venait avertir un mari

qu'une do ses femmes avait t viole ; pour

prix de sa lchet, il recevait une faible r-

munrai ion, accompagne souvent de quel-

ques coupsde

matraque.D'autres

fois,il ai-

dait un amant arriver jusqu' la femme

dsire. Toujours errant et rampant, il con-

naissait les riches et savait o tait plac l'ar-

gent ; n'ayant pas le courage de voler, malgrson intention, il avertissait ceux de ses ma-

tres qui taient disposs agir et il recevaitencore une rcompense. Malheureusement son

triste mtier tait bientt, connu, et pour

chapper un chtiment mrit, il tait obligd'errer de douar en douar et de cadats en

cadats.Pour nous rsumer, le Juif qui s'tait rfu-

gi dans les territoires inhabits s'tait placvolontairement sous la domination des Arabes,lors de leur invasion dans le nord de l'Afrique.

Malgr les humiliations qu'on lui infligeait, il

n'a jamais cherch se rvolter, prfrant


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L'ALGERIEJUIVE 17

ramper devant celui qui le frappait.'Ne sa-

chant o se diriger, il ne pouvait quitter ce

pays devenu inhospitalier, convaincu que,comme race maudite, il serait chass de par-tout. Seul, il est du reste incapable de luttor

contre le plus faible ennemi.

Il cherchait dj rentrer en Europe, maisil savait qu'aucun peuple n'tait dispos lui

servir d'gide.


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CHAPIREII

PENDANT ET APRES LA CONQUETE

Le Juif apprit avec joie la dcision de laFrance aprs l'insulte faite notre reprsen-tant par le dey d'Alger. Craignant la moin-

dre manifestation d'tre extermin, il devint"",' \\y : .'.. --encore plus humble et plus rampant auprs d

son matre. Ilcomprenait que

si la France

s'emparait de l'Algrie, une re de libert re-

lative allait commencer pour lui, car en Eu-

rope, aucun peuple dj ne faisait plus fi de

la vie d'un homme.

Malgr les avantages qu'ils savaient en re-

tirer, les Juifs restrent pendant toute l'exp-dition dans la plus complte neutralit, trop


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L'ALGRIEJUIVE 19

lches pour prendre parti pourles uns ou les

autres; bien plus, malgr leur dsir do nous

voir russir, ils nous insultaient auprs de

leurs matres, se rservant de changer d'atti-

tude, ds qu'ils pourraient se couvrir de no-

tre bouclier.

La campagne fut longue et prilleuse, etnous ne parvnmes la conqute que grce la supriorit de nos armes et la disci-

pline de nos troupes,Nous ne pouvions chasser de l'Algrie les

Arabes vaincus, dont la plupart rie deman-daient qu' vivre dans la paresse et l'insou-

ciance ; nous ne pouvions nous fier non plus aux

promesses de ce peuple sauvage et Courageux

(les nombreuses insurrections qui se sont suc-

cd jusqu'en 1871 nous montrent en effet

qu'ils ne se pliaient que difficilement sous

notre joUg); il fallut alors dployer notre

puissance poUr les maintenir sous notre domi-

nation ].'.Oh plaa un gouverneur militaire

Alger, et on cra dans toute l'tendue dit ter-

ritoire diffrents centres militaires, ayant cha-cun un bureau arabe, charg de svir contre


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20 L'ALGRIEJUIVE

lesindignes,

On conservapendant

fortlong-temps les anciennes divisions administratives

et judiciaires des Arabes, dont les chefs taient

sous les ordres directs do nos officiers franais.

Aujourd'hui, nous n'avons .plus comme ad-

ministrateurs que les cheicks, qui sont les

auxiliaires des fonctionnaires franais. Lescadis sont toujours chargs de rendre la jus-tice entre musulmans ; les dlits et les crimes

sont rprims par nos tribunaux franais.Pendant fort longtemps, les Arabes et les

Juifs furent indistinctement considrs parnous comme les indignes de notre nouvelle

colonie.

De nombreux villages furent bien vite crs

par nos anciens soldats devenus concession-

naires des terres laisses incultes. On traa

quelques chemins rejoignant entre eux les plus

grands centres dans le but de faciliter le com-

merce et l'agriculture, mais on ne cra aucune

voie de communication pour pntrer dans le

sud de l'Algrie.

Les Juifs n'taient pas satisfaits de ce nou-vel tat de choses. Ils se trouvaient toujours


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L'ALGERIEJUIVE 21

dans les mmes conditions vis--vis des Ara- 2bes et no pouvaient se plaindre aux reprsen-tants franais qui les traitaient en indignes.Cette soumission leur tait pnible auprs des

vaincus, mais leur manque d'nergie les obli-

geait la subir,

Dans les premires annes, on les vit peu peu se rapprocher des villages franais, et

se fixer mme dans les grands centres, Quel-

ques-uns quittrent dfinitivement l'Algrie

pour se fixer en Europe, Ils se rpandirentpeu a peu dans les diffrents tats, en ca-

chant leur origine, pour ne pas tre chasss et

vilipends.En Algrie, quelques-uns essaient de s'ta-

blir comme marchands, mais ils y parvien-nent difficilement, par suite du despotismedes Arabes qui les poursuivent partout.Ils tentent d'obtenir la protection de nos na-

tionaux en se glissant prs d'eux, en leur

faisant des loges menteurs. Ils abordent nos

fonctionnaires et leur donnent comprendrequ'ils sont prts leur servir d'espions. Ils


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%l L'ALGRIEJUIVE

joignent quelquefoisla hardiesse

pouratta-

quer secrtement les Arabes, mais ils n'accep-tent jamais la confrontation,. Avec l'Arabe,flatteur et ennemi du Franais, avec nos na-

tionaux, ami et dtestant l'Arabe, tel a t lerle du Juif en Algrie.

Il a cependant plus de libert que sous ladomination des Arabes, car, s'il a toujours

supporter leurs insultes et leurs coups, il ne

craint plus d'tre tu. Pour plus de sret, il

n'habite plus les douars et se tient proxi-

mit denos

centres militaires. : ^Il commence bientt acheter les produitsdes Arabes vil prix et il les revend nos

fonctionnaires. Il est souvent frapp de partet d'autre, mais-qUe lui importent les horions

du montent o il peut tromper ceux qu'il flatte?

Nous voudrions ici dpeindre 'fidlement

l'indignation de nos vieux Franais algriens

lorsqu'ils nous racontent aVec quelle;voix miel-

leuse et hypocrite ces Jils, qui supportaieiitsansi se plaindre les plus> dures humiliations,

venaient leur offrir une marchandise qu-iisis'taient procure pour quelques deniers. Mal-


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L'ALGRIEJUIVE 23

gr l'horreur qu'ils nous inspiraient, ils se

servaient do nous comme protecteurs pourexercer leur honteux commerce, et cela parce

qu'au lieu d'imiter la barbarie des Arabes,

nous avions la bonhomie de les supporter.

Malgr sa rpugnance naturelle, le Fran-

ais encourage d'une manire indirecte lecommerce illicite du Juif, De prime abord, on

se bornait acheter chez lui les approvision-nements , dont il se trouvait peu prs seul

dtenteur ; mais il commena bientt tendre

ses filets, en donnant comprendre qu'ilavait quelques conomies placer, Pour ac-

qurir un peu d'influence, il chercha se met-

tre sous l'gide de nos officiers, auxquels il

livra sans vergogne sa femme et ses filles (1).

(1) Nos vieux officiers qui, ds les premiers temps dela conqute, ont t attachs aux bureaux arabes, doi-vent encore se rappeler la physionomie de ces vieux Juifslorsqu'ils venaient humblement leur offrir leurs fdles,en ayant toujours soin de demander un service.

Depuis les temps les plus reculs, nous avons constatque les Juifs ont toujours prostitu leurs femmes et leurs

filles pour se procurer le premier argent qui devait trela base de leur fortune et de leur future puissance.


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24 L'ALGRIE'JUIVE

Il a compris que c'tait l un de nos cts fai-bles, et c'est par l qu'il a cherch nous at-

tirer lui,

Son seul but a toujours t d'extirper le plus

d'argent possible et d'user de la force d'au-

truipour acqurir

une certaine puissance;

pour i'atteindre, il est prt employer tous les

moyens.Peu peu, nous voyons ce vil esclave, sous

le voile do l'hypocrisie, devenir plus fier au-

prs des Arabes. Il ne les attaque pas encore

ouvertement, mais il cherche se hausser leur dtriment, en les dpeignant nos fonc-

tionnaires comme des ennemis dangereux* Il

ne sort plus o!c nos bureaux arabes o il portecontinuellement des plaintes plus ou moins

fondes contreses premiers matres ; il excitela .svrit de nos magistrats militaires contre

ces malheureux indignes, qui, bien que sau*

vages, semblaient tout disposs se plier sous

le joug du plus fort. Ses plaintes sont rare-

ment contrles, et souvent nous sommes cou*

irai nts d'infliger des chtiments svres et

injustes. Est-il cependant possible de douter


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L'ALGRIEJUIVE 25

dela vracit

de cethomme, qui, par

un sem-

blant d'affection, vous livre l'honneur de sa

femme ou de sa fille ?

Notre but n'est pas de laisser croire nos

lecteurs que l'Arabe tait l'abri de toute r-

primande ; loin de nous une ide aussi fausse.

Il est vident que cet indigne courageux ho

pouvait que lentement se plier sous notre

joug. Si la patience tait ncessaire pour arri-

ver cette soumission, nous n'en tions pasmoins obligs de svir, cruellement mme,

contre ceux qui ne connaissaient que la force,A ceux-l nous devions faire comprendre que

l'Algrie tait devenue ntre, par droit do con-

qute, et que si nous les tolrions chez nous"et ho les exterminions pas, c'tait la seule

condition qu'ils se rangeraient sous notre

domination*

Malheureusement, ct de ces chtiments

ncessaires, combien d'autres, non moins s-

vres, ne servaient qu' assouvir la vengeancedu Juif ? Ce triste sire ne ripostait jamais aux

coups souvent mrits que lui portait l'Arabe,lorsque Venait en rampant lui acheter vil


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26 L'ALGRIEJUIVE

prix une marchandise qu'il savait revendrefort cher, mais il portait Contre son lgitime

agresseur une plainte mal fonde, qui lui

valait une svre application de la loi. La

frquente rptition de ces scnes ne pouvait

passer inaperue auprs de nos indignes, qui

taient tonns de la confiance que nous

placions on ces Juifs, naturellement lches

et hypocrites. Ce fut du reste une dos causes

des frquentes insurrections qui suivirent la

conqute de l'Algrie.

Avec un peu do clairvoyance, nous aurionsd prvoir le but du Juif, qui tait do nous

contraindre chasser l'Arabe de notre nou-

veau territoire; il aurait pu alors, abusant de

notre bienveillance, se servir do notre force

pournous

placersous sa domination. Malheu-

reusement, nous tions aveugls par son hypo-crisie et ses adulations ; il semblait si dispos soutenir volontairement nos i ntrts qtto les

plus sceptiques n'osaient mettre le moindre

doute sur ses intentions,

Son imprvoyance aurait cependant d jetrahir 11 abusait dj do la confiance qu'il


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L'ALGRIEJUIVE 27

croyait nous avoir inspire pour nous exploiteret assouvir plus rapidement sa cupidit.

'' Il ne lui suffisait plus d'exercer un commerce

illicite; il songeait dj la ralisation de son

rve la puissance par l'argent ; il voulait

accaparerla fortune d'autrui

pardes

moyensdtourns.

Nos malheureux colons ne tardrent pas avoir besoin de la bourse du Juif. La plu-

part en efiet n'avaient pas les ressources n-

cessaires pour dfricher les terres qui leur

avaient t donnes; ils ne pouvaient faire faceaux premires dpenses sans un emprunt et

aucune banque n'aurait consenti leur faire

le moindre prt (1), Dans do telles conditions,ils taient continuellement la recherche d'un

bailleur de fonds et les capitalistes tant rares cette poque dans notre colonie, ils devaient

forcment aller vers le Juif* 11 se faisait prier

pour dlier les cordons de sa bourse, et il ne

versait les fonds qu'aprs avoir pris ses pr-

(1) De nos jours mme, nos colons ne trouvent encoreque fort difficilement eiiiprunteiyel ils ne peuvent lofaire que dans des conditions trs onreuses,


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28 L'ALGRIEJUIVE

cautions en exigeant une inscription hypoth-caire pour une somme bien suprieure celle

qu'il avanait (400 ou 500 pour 100 francs).Nos colons n'taient pas les seuls s'adresser

lui; olficiers et autres fonctionnaires avaient

aussi souvent recours cet usurier. Auprs

d'eux, il feignait la misre, et disait, en leurdonnant argent ou marchandise, que c'tait l

tout ce qu'il possdait, le fruit do ses cono-

mies. Il se contentait alors d'un intrt moin-

dre, mais l'emprunteur retirait de la marchan-

dise donne enguise d'argent

une somme

bien infrieure colle de son estimation dans

le prt.En quelques annes, les Juifs taient par-

venus s'emparer d'une partie des traitements

de nos olliciers nafs et dbonnaires; ils rcol-

taient d'autre part le fruit des labeurs de noscolons. La fortune de l'Algrie se trouvait

dsormais trop minime pour satisfaire l'am*

bit-ion cupide de cette nombreuse engeance,aussi quelques-uns viennent-ils s'tablir en

Europe o plusieurs de leurs coreligionnairesont dj extirp une certaine fortune, qui,


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L'ALGRIEJUIVE 29

grce leurs duperies et la confiance des

divers peuples .europens, devait aller chaque

jour en augmentant d'une manire illgale 1

Nous regrettons de ne pouvoir ici entrer

dans certains dtails et prciser les laits en

dsignant les individus; mais, ainsi que nous

l'avons dit daus notre introduction, nous noussommes placs un point do vue gnral, et

nous no pouvons ftiiro la moindre anticipationsur le nouvel ouvrage qui paratra dans le

courant de l'anne.

Ds leprincipe,

nous avons t tellement

dupes des Juifs, que nos fonctionnaires, qui

avaient pay si cher les services rendus, sem-

blaient cependant tre leurs obligs ; dans de

telles conditions, ils no pouvaient refuser

leurs anciens prteurs de les accrditer dans

la Mtropole, Grce aux recommandationsqu'ils avaient arraches^ ils se posaient en

hros on arrivant en j^rance, et pouvaient

par suite exercer sur une plus vaste chelle

leur industrie illgale. Ils voyaient donc dj

soraiiserlapremiorepartiedcleur programme,puisqu'ils avaient acquis en Algrie, grce

'. 8*''-"'


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30 L'ALGRIEJUIVE

^argent vol,une influence telle

qu'on devaitse plier leur volonti

Les Juifs n'ont cependant pas l'intention

d'abandonner ce premier champ de leurs ex-

ploits. Malgr leur crainte de la force brutale

de l'Arabe, leur cupidit leur fait un devoir :

de veiller ardemment pour accaparer toutesles petites fortunes qui vont venir s'engloutiren Algrie, Aprs les colons soldats, des cul-

tivateurs franais, attirs par des promesses

fallacieuses, viendront certainement porter

sur ce nouveau sol le fruit de leurs cono-mies, avec l'espoir delo voir augmenter grce un labeur assidu, Il est donc indispensable,

pour atteindre le but commun, que cette race

maudite se rpande dans tous les pays sans

jamais abandonner une position acquise^ Si

les Juifs sont parvenus, grce leur hypo-crisie, s'emparer de la majeure partie des

richesses de ce pays, o ils n'taient que de

vils esclaves, ils doivent encore rester pour

guetter do nouvelles proies,

Grce hi puissance pcuniaire qu'ils pos-sdent, ils vont lutter secrtement pour obte-


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L'ALGRIEJUIVE 31

nr le droit de cit. Leur but provisoire seradonc la naturalisation, et pour y arriver, ils

contraindront se plier devant eux ceux quiauront recours leur bourse.

Les Juifs ne rec


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CHAPITRE III

ENUOLKMENT VOLONTAiM'!

Malgrla soumission relative de nos indi-

gnes algriens, nous tions contraints chaqueanne d'augmenter l'eftetif de nos troupesdans notre nouvelle colonie..Nous devions en

eflet assurer lltranqUillit nos colons, qui,dans les premiers temps, taient obligs de sur-

veiller en soldats les terres qu'ils dfrichaientsi pniblement. Les Arabes ne se pliaient

qu'autant qu'ils taient srs que nous avions

en Algrie les forces suffisantes pour rpri-mer svrement la moindre insurrection, Mal-

gr leur infriorit militaire, ils ont esprpendant longtemps reconqurir leur indpen-


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L'ALGRIEJUIVE 33

danco, Ilscraignaient

en effetque

nous ne

leur imposions nos moeurs, et ils voyaientd'autre part avec rage la protection que nous

accordions leurs anciens esclaves. Ils ne

pouvaient admettre qu'un peuple, fort et puis-sant, puisqu'il les avait vaincus, se tnt la

merci du Juif lche et hypocrite. Ils-pr-;voyaient la triste situation qui leur serait

faite, si, abusant de notre force, il arrivait parelle dominer en Algrie. Ils espraienttoutefois que notre aveuglement n'aurait

qu'une dure fort limite,Par suite de notre mode de recrutement

militaire, et par l'obligation o nous nous

trouvions d'envoyer continuellement des trou-

pes en Algrie, notre effectif s'amoindris-

sait dans la mtropole, et notre situation deve-

nait fort critique en prsence do voisins jalouxet provocateurs. Pour obvier ce danger pres-

sant, on songea l'enrlement volontaire de

nos indignes. Nous esprions que les Juifs,

malgr leur lchet naturelle, n'hsiteraient

pas servir la France, en compensation de laprotection qu'elle leur avait accorde, On


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34 L'ALGRIEJUIVE

s'adressa indistinctement aux Arabes et auxJuifs, et, pour les encourager, on ;offrit,outre une prime au moment de l'engagement,la naturalisation ceux qui feraient leur de-

voir. C'tait l une insigne faveur dont les uns

et les autres connaissaient l'importance. Pour

le Juif surtout, c'tait momentanment le

comble de ses voeux. Franais, il n'aurait

plus rien craindre pour exercer ses exploitssur une vaste chelle.

Ds le premier appel, les Arabes se prsen-

trent on assez grand nombre pour qu'onpt former aussitt plusieurs rgiments sp-ciaux {tirailleurs et spahis). 11 n'en fut pasde mme de la race juive, dont aucun des

membres no daigna rpondre notre invita-

tion. Son but n'taitpas

en effet de servir la

France, mais d'tre servie par elle, Les Juifs

savaient qu'ils obtiendraient la naturalisation

par l'argent, et si, d'une part, ils taient troplches pour endosser le costume militaire, ils

avaient en outre besoin de toute leur libert

pour machinerie plan qu'ils avaient conu.Nous no sommes pas assez nafs pour croire


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L ALGRIEJUIVE 35

que les Arabes, engags volontaires, avaientagi par patriotisme ou par amour pour laFranco. Si la primo n'tait qu'un faible appt,il n'en tait pas ainsi del naturalisation. Ces

sauvages indignes comprenaient galement

que s'ils sortaient de la domination do la

Franco, ce serait pour retomber sous colle

d'une autre puissance europenne, et leurs

chefs leur avaient appris distinguer com-

bien tait douce notre autorit, compare

celle dos autres nations, telles que l'Angleterre

ou l'Allemagne. Si les Arabes ne nous ai-maient pas, nous ne leur tions cependant plus

antipathiques; nous aurions mme obtenu

leur soumission complte, si nous n'avions

protg le Juif leur dtriment, Quoi qu'il en

soit, nousdevons reconnatre

que,dans toutes

les campagnes o nous avons eu besoin d'eux,

nos tirailleurs et nos spahis-ont'vaillamment'lait leur devoir pour la France; nous devons

ajouter que lors des insurrections de leurs

coreligionnaires, motives souvent par la cou*

duite des Juifs, nous n'avons t trahis paraucun de ces braves soldats, Lorsqu'une exp*


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L'ALGERIE'JUIVE;;. 37

quelavriticationdiiest facile, nous bornant

ajouter que c'est l une vengeance juive, a

laquelle nous" restons presque trangers, parsuite d notre aveuglement.

Le refus des Juits de s'enrler au service de ,la Franco aurait d tre pour nous un aver-

tissement salutaire; malheureusement ce fbitcapital tait pass presque inaperu pour les

habitants do la mtropole, Nos fonctionnaires

algriens eux-mmes taient tellement enjls

par leur hypocrisie qu*ils n'y avaient attach

qu'uneminime

importance, Les Juifs, dureste, qui craignaient de perdre du terrain,allaient au devant des explications. Ils par-laient sans cosse do leur attachement pourla France, ajoutant qu'ils taient prts la

servir* mais qu'ils no pouvaient entrer dans

tes mmes rgiments que nos Arabes qui, pr-tendaient-ils, avaient l'intention de nous

trahir. Ils disaient aussi que leur dsir tait

de mieux se faire connatre de nous, pour quenous ieur accordiohsla qualit do Franais;

ils seraient alors do fidles citoyens dont laFrance serait flre,

/':' :':.-;-.:.--;'":.-;.i 3 ',''..'


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38 L'ALGERIEJUIVE

Nos officiers n'osaient mettre le moindre

doute sur des protestations qui paraissaientsi sincres, Ces Juifs indignes taient en

outre si adroitement usuriers qu'on no pou-vait prvoir leurs intentions. N'taient-ils pasfonds du reste prlever un certain bnfice

sur leurs prts, en prsence des risques qu'ilsavaient courir? Ne se conformaient-ils pas l'ordonnance du 7 dcembre 1835 disant quedans les possessions franaises au nord de

l'Afrique, la convention sur le prt intrt

fait la loi des parties? Ce n'tait pas eux quiallaient chercher les emprunteurs, mais eux

qui venaient les trouver, pousss par la nces-

sit; en leur avanant de l'argent, ils ne sa-

vaient pas s'ils seraient pays, et dans ces condi-

tions les bons devaient payer pour lesmauvais.

Nos nafs fonctionnaires ignoraient malheu-reusement que les Juifs ne prtaient qu'aprsavoir pris toutes leurs garanties ; s'ils n'allaient

pas trouver nos colons, c'est qu'ils savaient queceux-ci taient obligs de venir eux; s'ils se

faisaientprier,

c'tait pour volerplus

facile-

mcntles dernires ressources de nos nationaux.


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L'ALGRIEJUIVE 39

Nos lecteurs ne seront pas trop surpris do

cette confiance, s'ils se sont jamais trouvs en

prsence de ces Juifs indignes, Ceux-ci

n'avaient pas encore l'audace do ces brocan-

teurs qui exploitent largement la misre dans

les grands centres europens, Us taient

si patelins, qu'on tait presque contraintd'ajouter foi ce qu'ils disaient, Comment

supposer du reste que ce pauvre hre couvert

de haillons, enfouissait tant de trsors, et

trompait si bnvolement ceux pour qui il

feignaitun si

profond respect?A

chaque prt,il semblait donner tout ce qu'il possdait, et

nous ne pouvions trouver juste de dpouillerainsi ce prteur complaisant qui paraissait

ruin, si on ne le remboursait pas.

Quant aux Arabes, on les traitait en sau-

vages. S'ils consentaient servir dans nos

rangs, ils n'y taient pousss que par leur

naturel belliqueux (1). Telle tait du moins

l'opinion de nos officiers, base en gnral

; (i) L'Arabe est fier d'endosser le costume militaire, etcette lgitime fiert est une des principales causes despremiers enrlements de nos indignes.


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40 L'ALGRIEJUIVE

sur les explications dos Juifs. Si les Arabes se

faisaient tuer pour la France, c'ost parce

qu'ils y taient contraints par suite de leur

engagement volontaire ; les Juifs, au contraire,ne demandaient qu' servir la France et

tre rgis par la loi commune. Quelques-

uns ajoutaient mme que s'ils n'avaient paseu des raisons srieuses pour rsister leur

dsir de s'engager, ils auraient refus la

prime qui leur tait offerte pour prendre du

service.

On se demandera comment nos officiers

pouvaient ajouter foi des rcits si menson-

gers et des promesses si fallacieuses ? C'est

qu' cette poque les Juifs taient inconnus de

la plupart des\ Franais, On ne pouvait sup-

poser, en les voyant ramper, qu'ils essaieraient

un jour de gouverner le monde. Si aujourd'huinous avons appris les connatre nos d-

pens, c'est qu'aprs avoir acquis l puissance

par l'argent, ils se sont rSrls tels qu'ils vou-

laient tre. Pour en arriver li ils devaient

cacher adroitement leur jeu, car si isreprsentants avaient eu le moindre doute sur


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L'ALGRIEJUIVE 41

leurs intentions,ils

auraientt

chasss d'Al-grie et n'auraient jamais trouv en Europece crdit qui leur permettait d'exploiter la mi-

sre et de tuer le commerce par une usure

exorbitante,

Nous croyons avoir suffisamment tabli la

diffrence qui existait entre les deux espces

d'indignes de notre nouvelle colonie pouraborder la grave question de la colonisation/en dterminant le rle jou par le Juif. Nous

avons montr combien l'Arabe, sauvage" et

paresseux, mais fort et courageux, avait luttpour conserver son indpendance ; aprs avoir

perdu tout espoir de la reconqurir, il n'hsite

pas s'enrler dans nos rgiments et servir

courageusement la France, Le Juif, au con-

traire, redoutant la brutalit de l'Arabe, son

premier matre, s'est rapproch du vainqueur,a surpris sa bonne foi et l'a tromp impun-ment.


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L'ALGRIEJUIVE 43

sactionsimmobilires,

et enfin de lapro-prit indigne,

La partie de l'Afrique conquise par la

France avait t occupe militairement, mais

ne l'avait t qu'on partie. Il en tait rsult

l'obligation do combattre incessamment lesindignes et, faute de culture et d'industrie,

l'Algrie tait reste pour la France une

charge sans compensations.Le trait de la Tafna, conclu avec Abd-el-

Kader en 1837i avait bien donn quelque rpit ;mais l'illustre mir n'avait profit de la paix

que pour soulever les populations indignes,Le gouvernement franais s'tait trouv parsuite dans cette alternative":, conqurir l'Al-

grie tout entire ou l'abandonner, Nous

tions trop avancs pour reculer et il nou?

fallut entrer de nouveau en campagne pourarriver l'occupation de notre colonie afri-

caine, ; '.;-v;

Vers l fin de 1840, le gnral Bugeaud,

nomm au gouvernement de l'Algrie, entrerprit cette oeuvre double de conqurir l'Afrique


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4i L'ALGRIEJUIVE

etdo

la coloniser, c'est--dired'en livrer la

culture et l'industrie aux Europens. Nous ne

raconterons pas les longs travaux do la con-

qute, mls d'insuccs partiels et do succs

brillants, nous nous bornerons parler de la

colonisation.

Le moment n'tait pas favorable. Les colons,ruins et dcourags par les dsastres de 1839,n'taient gure tents de renouveler l'exp-rience. En outre, une difficult pour l'oeuvre

del colonisation provenait de l'incertitude, do

la proprit, La mauvaise foi des indigneset l'impritio ou la cupidit des colons euro-

pens avaient trop souvent affect les' contrats

d vente, les changes, etc. Il en tait rsult

une grande confusion. Par suite, personnen'osait acheter, ni risquer des amliorations

sur un sol dont il pouvait tre dpouill aprsles avoir faites,

Une ordonnance du 1er octobre 1844 sembla

remdier cet tat de choses. lte rgula-risa, sous certaines conditions, toutes ls

ventes antrieures, tablit le principe durachat des rentes constitues, rgla les formes


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L'ALGRIEJUIVE 45

de l'expropriation pour cause d'utilit

publiqueet, pour arriver plus vite au peuplement et h

la mise en valeur du territoire, frappa d'un

impt spcial les terres laisses incultes

qu'elle soumit l'expropriation,

I, Du domaine de l'tat

Lors de la conqute de l'Algrie, l'adminis-

tration franaise ne dut lever d'autre prten-tion sur le territoire

conquis quecelle de se

mettre eh possession du domaine de l'Etat

Algrien, tel qu'il se trouvait constitu entrles mains du gouvernement Turc, Malheureu-

sement, la chute d'Alger, les Turcs dispa-rurent sans laisser ni registres, ni plans, ni

archives, ni aucun document authentique pou-vant aider reconnatre le domaine de l'tat.-

On dut, au fur et mesure que les biens ayant

appartenu au gouVcrhmeht Turc/ meubles et

immeubles, droits et redevances, taient

reconnus et dnoncs, les dclarer runis audomaine de J-tat. Ls proprits appartenant

.3.'. /:


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46 L'ALGRIEJUIVE

la Mecque et Mdine devaient dsormais

tre rgies, loues ou afiermes par l'adminis-

tration des domaines, Divers arrts de 1840,

1843 et 1848 ont eu plus tard pour but soit de

confirmer, soit de complter et d'tendre l'an-

nexion au domaine des biens appartenant aux

mosques, marabouts, zaouias et, en gnral, tous les tablissements religieux musul-

mans. Dans cet historique de la formation du

domaine de l'tat en Algrie, nous devons

aussi faire figurer le squestre, mesure rigou-reuse

quia

d'abord frapples Turcs

migrset

hostiles la France, puis des populations en-

tires et qui a t rglement par divers

arrts (1834 et 1840),Enfin un arrt du 26 juillet 1834 attribua

a l'Etat les biens vacants et salis matre : cette

dvolution, confirme par l'art. 137"'do J'ordon-nance du 21 aot 1839 sur le rgime financier

de l'Algrie, lequel y ajouta les proprits en

dshrence,ouvritpour leDomaine une source

importante d'acquisitions, surtout quand ls

art. 109 et 83 de l'ordonnance du l?r octobre1844, 46 et 5 de l'ordorinanc du 21 juin 1846


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L'ALGRIEJUIVE 47

eurent assimil aux biens vacants tous les

marais et toutes les terres qui n'auraient past rclames dans un certain dlai, lors de la

vrification gnrale des proprits.

Lorsqu'mtervint la loi du 16 juin 1851, quel'on a considre comme la charte de la pro-

prit foncire en Algrie, on crut avec raisondevoir placer en tte de cette loi des disposi-tions sur le domaine de l'Etat et principale-ment sur sa constitution. C'est cette loi qui a

tabli avec clart les principes la lumire

desquels il est facile de reconnatre ce qui lait,ou non, partie du domaine de l'Etat en Algrie,et l'on comprend quelle tait l'importanced'une solution nette et prcise cet gard,

puisque ce qui n'est pas compris dans le

domaine de l'tat doit constituer naturelle-

ment la part rserve la proprit prive in-

digne ou europenne.Aux termes de l'article 4 de la loi du 16 juin

1851, le domaine de l'Etat, en Algrie, com-

prend : 1 Les terrains, les fortifications et les

remparts des places qui ne soiit plus places deguerre, et en gnral tous les biens qui ont


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48 L'ALGRIEJUIVE

cess de foire partie du domaine public sans

entrer dans la proprit prive ; 2 dos biens

vacants et sans matre ; 3 les choses perduesou abandonnes, telles que les paves do mer

ou de fleuves et les paves de terre; 4 les

biens en dshrence.

Conformment l'ordonnance de 1844, onconsidrait comme vacant le terrain dont le

propritaire n'avait pas fait signifier ses titres

l'administration dans les dlais de trois

mois. Le lgislateur avait, en outre, admis le

principede

l'expropriation pourcause d'incul-

ture.

Ds le 1erseptembre 1830, l'administrationdu domaine de l'Etat fut confie un direc-

teur des domaines et revenus publics, quin'avait que quelques agents sous ses ordres.

Au point de vue del gestion et de l'admi-nistration dit domaine de Ftat, il faut distin-

guer les immeubles qui sont affects des ser-

vices publics de ectix qui n'ont pas cette affec-

tation : les premiers sont administrs par ls

chefs des servicesauxquels

ils sontaftctS;tandis que les autres le sont par Tadminis-


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50 L'ALGRIEJUIVE

commerce (le prfet). La

lgislationdoma-

niale de l'Algrie ne prohibe pas cependantd'une manire absolue les locations ou amo-

diations de gr gv en ce qui concerne les

biens du domaine, Il est dit en eitbt dans

l'ordonnance de 1845 : Nanmoins, si des

circonstances exceptionnelles l'exigent, lesbaux peuvent tre laits do gr gr avec

l'autorisation pralable et spciale du ministre

de la guerre, Sur l'avis du conseil suprieurde l'administration (1). La dure des baux

n'excderapas

neuf ans. Plus tard ce droit

de statuer directement est accord aux prfetsavec l'assistance dos conseils de Prfecture,mais ils ne peuvent le faire qu'aprs estima-

tion contradictoire de la valeur locative des

immeubles. Si la dure de la location degr

gr doit excder trois annes, et si l'immeu-ble domanial est d'une valeur locative annuelle

de plus de 1,000 francs, c'est au gouverneur

gnral qu'il appartient de statuer sur cette

(I) Cette partie do i'ohl. de 1843relative aux baux dogr yr a donn lieu a de nombreux abus*


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L'ALGRIEJUIVE 51:

location avec l'h^rvontion du Conseil de

gouvernement.Les bois et les forts (1) appartenant au

domaine de l'Etat, aux communes, aux tablis-

sements publics, ou seulement indivis entre

eux et les particuliers, sont lgalement et de

plein droit soumis au rgime forestier* Lesdifficults d'exploitation ont empch l'tat

de tirer de la richesse forestire qu'il possdeen Algrie tout le parti que cette richesse

comporte, En outre la crainte de voir se re-

nouveler lesincendies, qui,

surplusieurspoints, ont opr de si dplorables dvasta-

tions, dtourne les capitaux de toutes exploi-tations forestires un peu importantes. Aux

(1) Nous ne voulons pas laisser supposer nos lec*

leurs qu'il exista en Algrie des forts comme nous eiiavons en France, Dans la plupart de ces fortsncs ir*bres Mritent ii peine la dnomination d'arbustes; ilsont peine 3o ou 40 centimtres de grosseur et dpas*seiU rarement une hauteur de 3 mtres.

Il serait cependant trs facile de crer de trs bellesforts eh Algrie, mais pour cela il faudrait parera lascheressei Ces

travauxincoiberaient

parsuite au

gouvernement qui reste malheureusement tranger iouteo qui intresse l'Algrie.


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L'ALGIUEJUIVE i)3

L'ide de concession a d seprsenter

la

premire comme le modo d'aprs lequel il yavaitlieu de remettre les ferres domaniales,dans l'intrt del colonisation, aux mains de

ceux: quivdevaiont les cultiver. Le sol le plusfertile n'a de valeur en efibt que celle qUe lui

donne lo travail de l'homme, et au dbut denotre occupation, le travail avait bien des

chances contraires. C'est les armes la main;

que nos braves colons ont d dfendre les

terrs qu'ils avaient dfriches. Dans de telles

conditions, on ne pouvait songer vendre aucolon le champ qu'il devait garder en soldat.

On ne pouvait du reste, dans les premiresannes qui suivirent lu conqute, disposerd'tendues assez considrables pour tablir un

systme bien dfini d'alinationj C'tait du

reste au jour le jour, la suite d l'arme, et

comme dans des camps, que se craient bien

des centres do population, qui depuis sontdevenus trs importants. On tait donc con-

traint par la force;des choses de donner des

terres ceux qui, les premiers, se prsen-taient pour les cultiver


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54 :--'L'ALGRIEJUIVE

Malheureusement les concessions furent

bientt soumises de telles formalits qu'ellesdevinrent un obstacle au dveloppement et au

progrs do la colonisation, Par arrt du gou-verneur gnral, en date du 18 avril IBM, un

particulier pouvait bien, sans bourse dlier,

devenir concessionnaire d'une certaine ten-due de terres domaniales, mais il n'avait pasles avantages de la proprit. Lors de sa mise

en possession, il ne lui tait dlivr qu'untitre provisoire ne lui confrant qu'une pro-

pritsous condition

suspensive, c'est--diresubordonne l'accomplissement d'une foule

de conditions et de charges, et en vertu de

ce titre il ne pouvait ni aliner ni hypoth-

quer, sans autorisation administrative, les

biens concds^

Aux termes de l'ordonnance du 0 dcembre

1845, les immeubles domaniaux pouvaienttre alins : 1 Au* enchres publiques, eh

vertu d'autorisation du ministre de la guerre;2 par Vente de gr gr, et sur estimation

pralable, autorise par une ordonnanceroyale; 3 par voie d'change ralis suivant


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L'ALGERIEJUIVE 55

certaines formes ; 4 titre de conces-

sion, soit individuelle a des colons ou des':

indignes, soit collective des communes.

Plus tard, une nouvelle ordonnance (1847)venait complter les dispositions relatives au

modo des concessions. Elle confrait au

gouverneur gnral le pouvoir d'autoriser lesconcessions do 25 hectares et au-dessous sur

le territoire des nouveaux centres de popula-tion rgulirement approuvs ; elle rglait la

forme des demandes en concession ; elle di-

sait que la vente mise la charge des con-cessionnaires au,profit de l'tat no courrait

qu' l'expiration du dlai marqu pour l'ex-

cution des travaux exige comme condition

suspensive de la part des concessionnaires ;-- elle imposait aux concessionnaires l'obliga-tion d'un cautionnement pralable d 10 francs

par hectare; elle dterminait la forme et les

eflets du titre provisoire; elle traait les

formalit relatives la vrification des ti'a-

vaux; -^ enfin elle autorisait le gouverneur

gnral et le ministre de la guerre accorder,en eus d'excuse lgitime, aux concessionnaires


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5G L'ALGRIEJUIVE

des prorogations de dlai pour l'achvementde ces mmes travaux. Les concessionnaires

indignes furent dispenss de l'obligation du

cautionnement.

Un dfont capital du systme dos conces-

sions; tel que l'organisaient les ordonnances

de 1845 et 1847, consistait en ce que le con-cessionnaire n'acqurant la proprit quesous une condition suspensive et ne pouvantsous peine do dchance hypothquer les biens

ainsi concds provisoirement, ni les trans-

mettre des tiers qu'avec l'agrment de l'au-torit administrative, il en rsultait que ce

concessionnaire n'avait absolument aucun

moyen do crdit, et se trouvait hors d'tat, au

grand dtriment de la colonisation, do se pro-curer, si ce n'est des taux d'intrt rui-

neux, les avances qui pouvaient lui tre n-

cessaires pour tablir ou pour dvelopper son

exploitation * C'est alors qu'on commena

^adresser au Juif, qui allait profiter de la dif-

ficult cre aux colons pour les exploiter et

accaparer ainsi d'une manire indirecte le fruitde leurs labeurs.


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L'ALGRIEJUIVE 57

Nous ne parlerons du rle jou parle Juif dansla colonisation qu'aprs avoir termin l'histori-

que de cette importante question, en expliquantcomment toutes les amliorations qu'on a cru

faire jusqu' nos jours, ont toujours t ficti-

ves et n'ont produit qu'un effet ngatif.Un dcret du 20 avril 1851 substitua, en ce

qui concerne les concessions, une propritsous condition rsolutoire au systme de l'ac-

quisition d'une proprit sous condition sus-

pensive. Les actes de concession en Algrie

donneront dsormais la proprit immdiatedes immeubles concds, la charge do l'ac-

complissement des conditions prescrites, et les

concessionnaires pourront, sans autorisation

administrative pralable, hypothquer et

transmettre titre onreux ou titre gratuit,tout ou partie des terres eux concdes.

Malheureusement le colon restait pour l'ob-

tention de son titre dfinitif, mme en cas

d'excution de ses charges, la discrtion de

l'autorit. En outre le crdit des concession-

naires tait loin do se trouver dgag des en-traves qui l'ont toujours empch de devenir,


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58'L'ALGRIEJUIVE

pourla colonisation, un

principede force et de

progrs; en cas de mutation de proprit, on

eflt, la condition rsolutoire pesait sur les

dtenteurs successifs et sur les cranciers hy-

pothcaires. On ne pouvait considrer comme

un moyen srieux de crdit une hypothque

susceptible ventuellement d'tre emporte dumme coup 'par, l'vnement .-qui fera s'Va-

nouir le droit de proprit entre les mains du

constituant.

Si, les dispositions principales du dcret

de 1851 n'atteignaient pas le but en vue du-quel elles avaient t dictes, on doit recon-

natre qu'elles avaient introduit en Algrie,au dtriment de la colonisation, un nouveau

germe de malais'et de ruine. Par suite des

facilits accordes par l'article 7 de ce dcret

pour la vente des terres domaniales concdes,on no sollicitait plus une concession pour la

culture (la culture tant peu prs impossible,foute de moyens de crdit) mais pour la

vente; do l les plus striles spculations et

le plus funeste agiotage*Le dcret de i851 a enfin fait les innova'-


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L'ALGRIEJUIVE 59

lions suivantes : 1 il a dcharg d'une maniregnrale tons les concessionnaires de l'obliga-tion de fournir un cautionnement de 10 francs

par hectare ; 2 il a. accord aux prfets le

droit d'autoriser, sur l'avis des conseils de pr-

lecture, les concessions d'une tendue de

moins de 50 hectares; 3 .il a assign aux

concessionnaires un dlai obligatoire, sous

peine de dchance* de trois mois partirde ladate de la concession pour requrir leur

mise en possession desbiens concds; 4 il

a entour de garanties plus relles l'acte dola vrification des travaux imposs aux conces-

sionnaires et il a soumis la publicit, dans

l'intrt des tiers, la dcision administrative

qui dclare l'immeuble affranchi de la condi-

tion rsolutoire, ouqui prononce

la dchance;*~ 5 il a ordonn qu'aprs la dchance pro-

nonce, si le concessionnaire avait fait sur

l'immeuble des amliorations utiles et consta-

tes par le procs-verbal d vrification, il fut

procd publiquement, par voie administrative,

l'adjudication dudit immeuble, pour lasomme provenant de ces amliorations tre


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60 L'ALGRIEJUIVE

attribue soit l'expropri, soit ses cran-

ciers (1). Par ce dcret, c'est l'autorit judi-ciaire qui est devenue comptente pour statuer

au moins sur les contestations souleves entre

le concessionnaire et les tiers, relativement aux

immeubles concds, et la comptence admi-

nistrative ne subsiste qu'en ce quiconcorne lesrapports du concessionnaire avec l'tat.

L'exprience a dmontr que le systme de

colonisation, qui prend pour point de dpartles alinations do terres au profit des colons

parvoie do concession, soit sous condition

suspensive, soit sous condition rsolutoire,tait le plus dfectueux que l'on put imaginer,et le moins propre attirer en Algrie des

travailleurs europens et des capitaux. Les

0) C'tait sur eodernier point que les Juifs basaien tleurs garanties. Lu plus-value provenant des amliora-tions faites par le colon tait souvent suprieure a lavaleur attribue a l'immeuble au moment de la conces-sion, lien rsullail forcment que les Juifs retiraienttoujours le montant intgral de leurs crances, alorsqu'ils avaient prt des sommes debeaucoup infrieures

Ce fut le premier moyen employ par les Juifs pour en-lever nos colons le fruit do leur labeur,


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L'ALGRIEJUIVE 61

concessions taient d'abord soumises

doslenteurs qu'entranaient les formalits admi-

nistratives : combien de gens pleins de bonne

volont, do confiance, apportant avec eux des

ressources relles, ne se sont-ils pas .'fatigus,

dgots, ruins dans les circuits qui les me-

naient, pendant des annes entires, du pou-voir civil au pouvoir militaire, des bureaux du

ministre Paris aux bureaux du gouverne-ment Alger! D'autre part, la concession

faite, dans quelle situation se trouvait le colon?

L'administration se croyait le droit d'imposerau concessionnaire d'innombrables prescrip-tions, puis de s'assurer de leur excution parune surveillance Inquisitoriale. Sduits parl'ide de recevoir un morceau do terre sans

rien dbourser, des colons se prsentaient quin'avaient ni l'nergie, ni l'exprience, ni les

ressources pcuniaires indispensables tout

tablissement, Un trs petit nombre put

remplir les conditions prescrites et acqurirun titre do proprit dfinitif. Les autres, ne

s'tant point acquitts dans le dlai fix, setrouvaient toujours sous le coup d'une vie*'

i


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64 L'ALGRIEJUIVE

que tropsouvent tolr ou mme autoris des

tablissements de colons 60 ou 100 lieues de

la mer, au milieu des montagnes ou au bord

du dsert. 11 en est rsult que ces colons,

loigns du littoral, sans voies de communi-

cations faciles, se sont trouvs dans des con-

ditions prcaires, n'ont pu vivre qu' l'aidedes ressources fournies par l'occupation mili-

taire, et en taient rduits la misre lorsquecelles-ci venaient leur manquer.

D'aprs une circulaire du gouverneur g-

nral de Mac-Mahon, en date du 29 no-vembre 1864,.les primtres de colonisation

doivent tre forms autour des chefs-lieux des

trois provinces. Ce n'est en eilct qu'autant queles populations europennes seront ainsi

groupes au lieu d'tre dissmines, que l'on

verra se dvelopper l'change des produits et

s'tablir cette foule de petites industries (plinaissent dans les socits civilises.

Les primtres de colonisation une fois ar-

rts et la libre disposition des terres re-

connue, le premier et principal mode d'ali-nation, que consacre l dcret de 1860, est


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L'ALGRIEJUIVE 65

celui des ventes prix

fixe. Ce

rgimedes

ventes prix fixe se recommande par l'exemplede l'Amrique o il est adopt depuis longr

temps, et o l'migration d'Europe vient,

chaque anne, apporter un contingent si con-

sidrable de travailleurs. C'est du reste celui

qui se prsente dans les conditions les plussimples.

De nouvelles dispositions sur les ventes

prix fixe et bureau ouvert de terres doma-

niales en Algrie ont t dictes par le d-

cret du31

dcembre1864, L'article

1 de ce

dcret dtermine la rgle suivre rigoureuse-ment l'avenir pour l'alination des terres

domaniales allolies en vue do la cration ou de

l'agrandissement des primtres de colonisa-

tion. Le prix de chaque lot Vendre est fix

par le gouverneur gnral, le conseil de gou-vernement entendu,

Les ventes prix fixe sont faites parlereceveur des domaines de la circonscriptiono sont situs les biens ; elle sont, deux mois

au moins ayant l'ouverture de l'opration, an*nonees par voie d'afiiehos, et elles seconti-


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L'ALGRIEJUIVE 67

aucune sorte de ratification administrative(1).Lorsqu'il 's'agit' de terres qui, par leur

proximit d'une ville ou d'un village, ou d'im-

portantes voies do communication, par des fa-

cilits d'irrigation, et enfin par les conditions

conomiques spciales o elles se .trouvent,

ont dj une valeur -.vnale* relle et trs ap-

prciable, et doivent, par cela mme, tre

recherches d'un grand nombre d'acheteurs,comme cette valeur vnale ne provient que du

milieu social et conomique o les terres se

trouvent places et qu'il serait injuste quel'tat ne ft pas appel profiter d'une plus-value qu'il a lui-mme cre, le dcret du

25 juillet 1860 a d autoriser pour ce cas la

Vente aux enchres publiques. Un autre cas

o il y a lieu de recourir au mme mode

de vente est celui prvu par les articles 2 et

17 du dcret du 2 avril 1854 sur les partages

(I) Leprivilge de l'tat comme vendeur oxistanljus-qn'au paiement dttnilHy l'acqureur ne trouve que dit-tlciiemenl emprunter, par cela seul qti la propritde l'immeuble est subordonne

pourlui au

paiementd prix en cinq annuit.*, et que le prteur ignore sices paiements seront etTectus rgulirement,


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68 L'ALGRIEJUIVE

de biens indivis entre le domaine de l'tat et

les particuliers.Le dcret de 1860, couformmeut l'avis

mis par le conseil suprieur et par les di- verses autorits de l'Algrie, n'avait pas pros-

crit d'une manire absolue la facult de con-

cession. Pourquoi rpudier le droit de conc-der quelques lots ncessaires pour construire

les premires maisons d'un village o vien-

dront se grouper des artisans et des cultiva-

teurs, lorsqu'il s'agit de fonder des centres de

populationdont la cration est souvent com-

mande par un intrt politique et n'est pas

toujours sans difficult, et lorsqu'il s'agit de

l'tablissement d'anciens soldats qui ont ar-

ros de leur sangla terre qu'ils veulent dfri-

cher?

Toutefois la facult de concder fut renfer-me dans les limites les plus troites. Ainsi

les Concessions ne pouvaient dsormais tre

faites qu'exceptionnellement par le ministre

et sur les lots rservs dans les primtres de

colonisation ; elles ne pouvaient en outre excder 30 hectares, et n'imposaient au eoh*


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70 L'ALORIEJUIVE

les concessions faites jusqu' ce jour l'affran-

chissement de toute clause rsolutoire autre

que celle du paiement ou du rachat de la

vente. Il laisse toutefois subsister l'obligationfaite aux concessionnaires pendant un dlai de

dix ans, de livrer sans indemnit l'tat tous

les terrains qui lui seraient ncessaires pourl'tablissement des routes, chemins, aqueducset cours d'eau, avec servitudes ordinaires de

francs-bords. Ils doivent enfin acquitter l'im-

pt foncier et tous les autres impts qui vien-

draient grever la proprit en Algrie

11L De la)proprit prive individuelle*

En Algrie, la proprit prive et ihdiyb-duolle a pris naissance et s'est tablie la suite

des alinations do terres domaniales et des

nombreuses transactions immobilires qui ont

t bientt conclues entre ls Europens U>

courus aprs la conqute et les indignes. -'irfout par le prt la petite se-

maine; En Algrie comme en Prance, le bro-

canteur n'est qu'un usurier. Il prte sur gag,et chaque prt* il fmt en sorte d'couler Une

partie des marchandises dont il n'a pas le

'dbit; '.';'

Cette catgorie de Juifs n'exploite; en gn-

ral, que la classe ouvrire. Bien que le brocan-teur n'achte jamais qu' vil prix, on trouve

quelquefois chez lui des objets rares et d'une

certaine valeur. Dans ce cas alors, il reoit l

visite d riches collectionneurs ou de touristes

trangers qui sont obligs de payer fort cher

ce qu'ils ne peuvent se procurer ailleursr

Ce triste industriel n'achte que les objetsdont il a la vente peu prs assure et nous

avons dit comment il se dbarrassait de ceux

devenus invendables. L'ouvrier malade ou

sans travail est souvent oblig, pour vivre,de vendre tout ce qui peut lui procurer quel*


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196 L'ALGRIEJUIVE

que argent.Il s'adresse forcment au brocan-

teur, et celui-ci sait que son vendeur est sa

merci. Il lui fait alors des offres drisoires,

ajoutant qu'il a dj trop do marchandises et

que ce ne sera pour lui qu'un encombrement

infructueux. Le malheureux ouvrier, pouss

par le besoin, est oblig d'accepter le minimeprix offert par le Juif, et plus tard, s'il veut

racheter le susdit objet qui, outre sa valeur

relle, a pour lui une certaine valeur intrins-

que, il est oblig de le payer d'autant plus

cher qu'il y tient davantage.L'employ qui momentanment a besoin

d'une modique somme, va galement porterchez le brocanteur les quelques curiosits

qu'il possde. Pour rentrer en leur possession la fin du mois, il doit convertir en or les

pices d'argent qu'il a reues. L'Arabe estsouvent oblig, dans les mmes conditions,d'avoir affaire au Juif.

Il ne faut pas confondre le brocanteur de

France avec celui d'Algrie. Tandis que le

premier est fier et arrogant avec ses clientsqu'il traite gnralement avec mpris, le se-


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L'A,GEMEJUIVE 197

cond au contraire est humble ethypocrite ;

il n'a

pas encore oubli son ancienne condition, et il

sait ce que pourrait lui coter son arrogancedans ce pays o la population franaise est en

minorit. Il est cependant aussi voleur que le

premier, car le vol est inn chez le Juif. Nous

n'entendons parler que du vol dtourn, autre-ment dit usure, puisque, comme nous l'avons

dit prcdemment, le Juif est incapable de voler

ouvertement.

Nous arrivons au. prteur sur gage qui

exerce ses exploits sur une plus vaste chelle.Il est vtu plus proprement que le prcdent et

parle un peu mieux le franais. Il a un maga-sin et quelques hangars pour loger les mar-

chandises ; il a enfin quelques-uns de ses co-

religionnairescomme

employs.Sur sa

porte,on lit : Prts sur

Meynié Georges - L'Algérie juive

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