La Médecine de Catastrophe. Définition et classification des catastrophes.
Médecine de Catastrophe - CHRU...
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Jeudi de l'Urgence
Médecinede
Catastrophe
Madrid 2004
Dr Jean-Claude Bartier
SAMU 67Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Attentat de Madrid - Contexte
� date: 11 mars 2004
� heure: 7h39 et 7h42
� moyen: 13 sacs contenant chacun 10 kg de TNT explosent dans 4 trains de banlieue
� alerte: immédiate
� blessé critique: blessé intubé sur le terrain et/ou présentant un pb respiratoire, circulatoire ou neurologique aigu, nécessitant une intervention immédiate ou une admission en réanimation.
Cartographie
Bilan
� La plupart des victimes sont arrivées dans les hôpitaux entre 8h et 11h
� Bilan officiel à 21h:
� 1430 blessés traités
� dont 966 dans 15 hôpitaux
� 53% dans les 2 plus importants de Madrid
Bilan (2)� le GMUGH a reçu le 11 mars
� 312 blessés � dont 272 entre 8h et 10h30
� age moyen: 32 ans (14 – 63)
� 59% d'hommes
� 62 indemnes
� 250 blessés� 89 (28,5%) ont étés admis plus de 24h
� 29 UA (12% du total, 33% des admis)
� Au 31 mars, il reste� 30 hospitalisés dont 5 en Rea
� dernier patient sort le 2 août 2004
Bilan d éfinitif
� 2062 victimes
� 191 morts� 177 décès immédiats
� 14 décès hospitalier
� 18 nationalités
� 82 blessés critiques
� mortalité critique (critical mortality): 17%
� coût pour les assurances: 26 540 544 €
� coût pour les terroristes: 600 €
Mobilisation
� 70 000 personnels de santé
� 291 ambulances
� 200 pompiers
� 13 CUMP
� 500 volontaires
� des milliers de donneurs de sang
� en 3h la centrale 112 a reçu plus de 20 000 demandes d'aide
Madrid
Atocha Téllez
El Pozo
Eugenia
HH
Atocha
4 bombes1 bombe n'explose pas29 morts115 blessés
Atocha - Télez
Télez
4 bombes59 morts165 blessés
Proximité de l'HGGM
El Pozo
El Pozo
4 bombes2 n'explosent pas67 morts56 blessés10 sauveteurs
Santa Eugenia
1 bombe20 morts52 blessés
Transport des victimes
� 33% des blessés ont été transportés par ambulance
� surtriage: 50%
� soustriage: 0%
� 77% ont été transportés
� par des véhicules non médicaux
� sans avoir été triés
� vers l'hôpital le plus proche (G.Maranon: 312)
Difficultés� pas de zone de soins clairement
établie
� ”oubli” des triages tag
� confusion des localisation
� dispatching anarchique des moyens
� engagement massif sur la première cible
� commandement confus
� absence de déminage
� 3 engins n'explosent pas (1 engin stocké avec les baggages)
Répartition hospitalière
Expérience de l'H ôpital Universitaire G.Maranon
� 1800 lits
� bassin de population: 650 000 h
� le plus proche de la gare d'Atocha
� 1ère victime arrive
� à 7h59
� à pied
� pour un blast auriculaire
Actions imm édiates� arrêt immédiat de tout le programme réglé
� libération de 22 salles d'opérations
� 161 patients hospitalisés (9% des lits) sont renvoyés en 2 h
� 28 lits de réa partiellement libérés par transfert vers les SI
� 12 lits de réveil sont libérés
� 123 consultants des urgences sont renvoyés ou hospitalisés (30). Il en reste 10 à 9H30.
� locaux d'enseignements libérés pour famille et presse
Triage au SAU
� triage assuré par un médecin sénior en continu jusqu'à 10h30
� 4 lits de déchocage 'armés' par 1 chir+1 anesthésiste
� tous les patients sont vus par un ORL
� 27 blessés admis au déchocage
� 7 hémodyn. instables => Bloc
� 20 adressés en réa via la radio
� les autres sont traités aux urgences
Arriv ées des bless és aux urgences
Lésions observ ées
� La plupart des 243 blessés sont des éclopés
� ne nécéssitant que pansements et petites sutures
� lésions les plus fréquentes� ruptures tympaniques
� lésions thoraciques
� polycriblage
� fractures
� 5 patients décèdent après leur admission
� 2 en q mn (plaies carnio-cérébrales ouvertes)
� 1 à 10h30 d'une déchirure aortique avec blast pulmonaire
� 1 décès per-op
Mortalité critique passe à 11% si on retire les 2 moribonds
Mortalité critique passe à 11% si on retire les 2 moribonds
Examens complémentaires
� 37 échographies en 3 heures
� 40 scanners spiralés en 24h
� 270 radiographies
� 3 procédures de radiologie interventionnelle
� embolisation artères intercostales
� saignement hépatique
� saignement hépato-splénique
Besoins en d ériv és sanguins
� 145 culots globulaires en 24h
� dont 90 les 4 premières heures
� 60 plasma frais
� 75 unités plaquettaires
Ressources humaines
� Il n'a jamais manqué de personnel
� Après une phase de chaos, tout s'est organisédans le calme et la sérénité
Bloc op ératoire
� Entre 8h et 17h
� 34 interventions ont été réalisées� sur 32 patients
� dans 19 salles d'opération
� 50% des interventions concernaient le squelette et les tissus mous
� orthopédie: 15 (40%)
� abdomen: 7 (19%)
� neurochir: 6 (16%)
� maxillo: 5 (13%)
� plastique: 3 (8%)
� ophtalmo: 1 (2.7%)
11 interventions complémentaires dans la semaine
Besoins en r éanimation
� 27 admissions en réanimation
� 3 décès: ISS 75, ISS 57 et 59
� durée de séjour: 10 +/- 4 jours
� durée totale hospitalisation: 18 +/- 6 jours
� ISS moyen: 34
� Apache 2 moyen: 23
� 67% de blast auriculaire
REA (Suite)
� 24 ont des lésions pulmonaires
� 17% sont bilatérales
� 17 ont des lésions de blast pulmonaire
� 7 ont des lésions pariétales associées
� 80% ont été ventilés et 37% plus de 7 jours
REA (Suite)
� Lésions cérébrales
� classification scannographique� lésions sévères: 60%
� lésions modérées: 13%
� lesions moyennes: 27%
� lésions les plus fréquentes:� fractures de la base
� contusions cérébrales
� oedème
� hémorragies sous arachnoïdiennes
REA (Suite)
� Autres lésions
� 10 patients ont des lésions digestives associées (5 ont été opérés)
� 9 patients ont des lésions des extrémités� ouvertes dans 60% des cas
� dégats importants des tissus mous (arrachement)
� 4 patients ont des lésions occulaires graves� énucléation
� blast occulaire
� perforation
Ce qui n' a pas bien fonctionn é
� Chaos initial en raison du surtriage et de la distribution inégale de victimes dans les hôpitaux
� Difficultés à communiquer avec les scènes des explosions
� Les lacunes initiales en matière de sécurité (plus de personnel bénévole à l'extérieur), l'identification des victimes et de tenue de dossiers
� Les problèmes initiaux avec les informations données aux familles
� Le personnel hospitalier ne connaissent pas les modes de blessures par explosion
� Rétrospectivement, des soins intensifs ont été administrés àcertaines urgences dépassées
� 7. Nombre excessif de dons de sang
Ce qui a bien fonctionn é
Le déploiment rapide des moyens (sauf pour un site) et d'évacuation
� Le triage intrahospitalier
� 3. La taille et les ressources des hôpitaux les plus proches ont sans doute contribué a l'efficacité de la prise en charge (pas de transferts secondaires à partir GMUGH)
� 4. Des mesures appropriées ont été prises afin de maximiser la capacité de l'hôpital
� 5. La mise en place d'une base de données en ligne et partagée des patients admis à GMUGH
� 6. La mobilisation spontanée et altruistede l'ensemble des personnels des hôpitaux