MARS 2013 sommaire Bulletin d’informations · 200 œuvres ont été produites ou sont en cours à...

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sommaire Le plaisir de lire n°28 MARS 2013 1 ÉDITORIAL de Jean-Claude Ragot 2 VIE DE LA FÉDÉRATION Les XII e Rencontres de Bourges : en savoir plus sur les Nouveaux Commanditaires Un atelier d’écriture (du PSC) dans les maisons d’écrivain… une évidence, non ? Nouvelle exposition chez Flaubert : dans l’ère numérique ! Nouveaux adhérents Nouveaux sites Internet 7 MANIFESTATIONS NATIONALES EN 2013 8 ASSOCIATIONS D’AMIS D’AUTEUR Le réseau de Picardie en 2013 La 16 e édition des Rencontres de Duras en juin 2013 10 CHANTIERS & PROJETS Le Musée Champollion à Figeac (46) Le Moulin de Roupeyrac (François Fabié) à Durenque (12) La Maison Jean Boudou à Crespin (12) Le Château du Cayla (Eugénie et Maurice de Guérin) à Andillac (81) 17 COMMEMORATIONS Centenaire de la publication du Grand Meaulnes d’Alain-Fournier (1913-2013) 19 PUBLICATIONS Collection De l’Intérieur chez Belin : deux nouvelles parutions Cahiers Francis Jammes N° 1 Balade en région Centre sur les pas des écrivains et La Corse des écrivains Edition numérique de trois livres de Maurice Carême Correspondance André-Gide-Jean Giono Bulletin d’informations C e qui nous réunit depuis la création de notre Fédération, que nous soyons responsables de Maison d’écrivain, de bibliothèque, d’association d’amis d’auteur, de fonds patrimo- niaux ou simple particulier, c’est notre goût pour la littérature, notre envie d’en parler ensemble, et surtout de le faire partager au plus grand nombre. Après avoir abordé lors de nos précédentes ren- contres la place de l’écrit dans nos Maisons, la gestion des collections, l’étude de nos publics, ou nos relations avec l’enseignement supérieur et la recherche, l’idée s’est imposée de consacrer nos prochaines journées d’études au Plaisir de Lire. Le temps nous manque souvent durant ces journées, entre exposés, témoignages et échanges, et c’est pourquoi nous nous limitons cette année, pour la table ronde, à trois approches et trois invités (qui seront quatre, bien entendu, comme les trois mousquetaires !) : – Comment pouvons-nous participer au retour vers la lecture de ces collégiens qui flirtent avec l’illet- trisme ? Un partenariat entre collège et Maison d’écrivain peut-il donner de bons résultats ? Madeleine Rondin et Valérie Schreder nous présenteront l’expérience menée par le réseau régional de Picardie, entre quatre collèges et quatre Maisons d’écrivain. – Les Maisons d’écrivain prennent de nombreuses initiatives autour de l’écriture et de la lecture. Hugues Bachelot nous parlera de l’une d’entre elles, la manifestation qu’il a fondée à Guéret, autour de la Maison de Marcel Jouhandeau, Les Rencontres de Chaminadour. Elles célèbrent chaque année un écrivain différent, en présence de l’intéressé et de ses éditeurs, traducteurs, amis, spécialistes universitaires, le tout s’achevant par un défilé dans les rues de Guéret, derrière un orchestre et un « bœuf gras ». Et plusieurs centaines de personnes s’y pressent chaque année. – Les écrivains sont de plus en plus nombreux à accepter de lire leurs textes en public. Jean- Pierre Milovanoff, Prix Mauriac 2011 pour Terreur grande, aux éditions Grasset, nous parlera de sa découverte de la lecture (à voix haute, au lycée, par un prof un peu théâtral – écrivain par ailleurs) et nous lira quelques textes. Et pour échanger sur le Plaisir de Lire, nous nous retrouverons (paradoxe ou évidence ?) au Musée Champollion-Les Écritures du Monde à Figeac, où nous accueillera notre ami Benjamin Findinier, qui vient d’être nommé à sa direction. Après la Normandie en 2011 et l’Ile-de-France en 2012, nos journées d’études nous conduisent en Midi- Pyrénées en 2013. L’occasion de découvrir quatre de nos adhérents, présentés dans ce Bulletin, le Musée Champollion et la très belle ville de Figeac, ville d’art et d’histoire, le musée François Fabié au Moulin de Roupeyrac et l’Ostal Joan Bodon (Maison Jean Boudou), tous deux en Aveyron, et le beau Château du Cayla et ses écrivains Eugénie et Maurice de Guérin dans le Tarn. Cette Région est moins facile d’accès que d’autres ? Elle en vaut pourtant la peine, et j’espère que nous nous y retrouverons nombreux. Nous démon- trerons ainsi tout l’intérêt de notre Fédération et l’engagement de ses adhérents, à un moment où la rigueur budgétaire pousse les pouvoirs publics à réévaluer leur soutien aux acteurs du monde culturel. Jean-Claude Ragot Président de la Fédération Château du Cayla Ostal Joan Bodon Maison natale de François Fabié Musée Champollion

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Le plaisir de lire

n°28MARS2013

1 ÉDITORIAL de Jean-Claude Ragot 2 VIE DE LA FÉDÉRATION � Les XIIe Rencontres de Bourges : en savoir plus

sur les Nouveaux Commanditaires � Un atelier d’écriture (du PSC) dans les maisons d’écrivain… une évidence, non ? � Nouvelle exposition chez Flaubert : dans l’ère numérique ! � Nouveaux adhérents � Nouveaux sites Internet

7 MANIFESTATIONS NATIONALES EN 2013

8 ASSOCIATIONS D’AMIS D’AUTEUR � Le réseau de Picardie en 2013 � La 16e édition des Rencontres de Duras en juin 2013

10 CHANTIERS & PROJETS � Le Musée Champollion à Figeac (46) � Le Moulin de Roupeyrac (François Fabié) à Durenque (12) � La Maison Jean Boudou à Crespin (12) � Le Château du Cayla (Eugénie et Maurice de Guérin) à Andillac (81)

17 COMMEMORATIONS � Centenaire de la publication du Grand Meaulnes d’Alain-Fournier (1913-2013)

19 PUBLICATIONS � Collection De l’Intérieur chez Belin : deux nouvelles parutions � Cahiers Francis Jammes N° 1 � Balade en région Centre sur les pas des écrivains et La Corse des écrivains � Edition numérique de trois livres de Maurice Carême � Correspondance André-Gide-Jean Giono

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Cequi nous réunit depuis la création de notreFédération, que nous soyons responsablesde Maison d’écrivain, de bibliothèque,

d’association d’amis d’auteur, de fonds patrimo-niaux ou simple particulier, c’est notre goût pour lalittérature, notre envie d’en parler ensemble, etsurtout de le faire partager au plus grand nombre.

Après avoir abordé lors de nos précédentes ren-contres la place de l’écrit dans nos Maisons, lagestion des collections, l’étude de nos publics, ounos relations avec l’enseignement supérieur et la recherche, l’idée s’est imposée de consacrer nosprochaines journées d’études au Plaisir de Lire.

Le temps nous manque souvent durant cesjournées, entre exposés, témoignages et échanges,et c’est pourquoi nous nous limitons cette année,pour la table ronde, à trois approches et troisinvités (qui seront quatre, bien entendu, comme lestrois mousquetaires !) :

– Comment pouvons-nous participer au retour versla lecture de ces collégiens qui flirtent avec l’illet-trisme ? Un partenariat entre collège et Maisond’écrivain peut-il donner de bons résultats ?Madeleine Rondin et Valérie Schreder nousprésenteront l’expérience menée par le réseaurégional de Picardie, entre quatre collèges etquatre Maisons d’écrivain.

– Les Maisons d’écrivain prennent de nombreusesinitiatives autour de l’écriture et de la lecture.Hugues Bachelot nous parlera de l’une d’entreelles, la manifestation qu’il a fondée à Guéret,autour de la Maison de Marcel Jouhandeau, Les Rencontres de Chaminadour. Ellescélèbrent chaque année un écrivain différent, enprésence de l’intéressé et de ses éditeurs,traducteurs, amis, spécialistes universitaires, le

tout s’achevant par un défilé dans les rues deGuéret, derrière un orchestre et un « bœuf gras ».Et plusieurs centaines de personnes s’y pressentchaque année.

– Les écrivains sont de plus en plus nombreux àaccepter de lire leurs textes en public. Jean-Pierre Milovanoff, Prix Mauriac 2011 pour Terreurgrande, aux éditions Grasset, nous parlera de sadécouverte de la lecture (à voix haute, au lycée,par un prof un peu théâtral – écrivain parailleurs) et nous lira quelques textes.

Et pour échanger sur le Plaisir de Lire, nous nousretrouverons (paradoxe ou évidence ?) au MuséeChampollion-Les Écritures du Monde à Figeac, oùnous accueillera notre ami Benjamin Findinier, quivient d’être nommé à sa direction. Après laNormandie en 2011 et l’Ile-de-France en 2012, nosjournées d’études nous conduisent en Midi-Pyrénées en 2013. L’occasion de découvrir quatrede nos adhérents, présentés dans ce Bulletin, leMusée Champollion et la très belle ville de Figeac,ville d’art et d’histoire, le musée François Fabié auMoulin de Roupeyrac et l’Ostal Joan Bodon (MaisonJean Boudou), tous deux en Aveyron, et le beauChâteau du Cayla et ses écrivains Eugénie etMaurice de Guérin dans le Tarn.

Cette Région est moins facile d’accès que d’autres ?Elle en vaut pourtant la peine, et j’espère que nousnous y retrouverons nombreux. Nous démon-trerons ainsi tout l’intérêt de notre Fédération etl’engagement de ses adhérents, à un moment où larigueur budgétaire pousse les pouvoirs publics àréévaluer leur soutien aux acteurs du mondeculturel.

Jean-Claude RagotPrésident de la FédérationChâteau du Cayla

Ostal Joan Bodon

Maison natale de François Fabié

Musée Champollion

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Après les XIIe Rencontres de Bourges : En savoir plussur les Nouveaux Commanditaires

Suite à l’intervention aux Rencontres deBourges 2012, d’Eric Foucault, médiateurdes Nouveaux commanditaires en région

Centre, il nous a semblé utile d’apporter auxadhérents de la Fédération des précisions sur ceréseau, qui peut leur ouvrir des perspectives pourl’introduction d’œuvres d’art contemporainesdans les lieux dont ils ont la responsabilité.

Qu’est-ce que les Nouveauxcommanditaires ?L’action Nouveaux commanditaires, proposée parla Fondation de France, permet à des citoyensconfrontés à des enjeux de société ou de déve-loppement d’un territoire, d’associer des artistescontemporains à leurs préoccupations, en leurpassant commande d’une œuvre. Son originalitérepose sur une conjonction nouvelle entre troisacteurs privilégiés : l’artiste, le citoyen comman-ditaire et le médiateur culturel agréé par laFondation de France, accompagnés des parte-naires publics et privés réunis autour du projet.

Organisme créé pour encourager le mécénatprivé au service du progrès social, la Fondationde France a également souhaité inscrire sonintervention dans la production artistique. LesNouveaux commanditaires, nés de la rencontreentre le désir d’un artiste et le projet d’uneinstitution, répondent à deux enjeux principaux :rapprocher la société de ses artistes, et donnerune valeur d’usage à l’art en l’ancrant dans desenjeux qui concernent directement les citoyens.

Un protocole définit les rôles et les responsa-bilités d’acteurs qui mènent ensemble uneaction dont la finalité est la création d’œuvresd’art et de leurs contextes. Ce protocole propose,

d’une part, à toute personne de la société civilequi le souhaite, seule ou associée à d’autres, lesmoyens d’assumer le rôle de commanditaired’une œuvre à un artiste et de légitimer uninvestissement dans la création qui serademandé à la collectivité, et d’autre part auxartistes d’œuvrer dans des contextes réels etd’agir avec des personnes qui donnent unevaleur d’usage aux formes et concepts créés. Desmédiateurs établissent des liens entre les œuvreset le public. Ils interviennent également commemédiateur entre la personne de l’artiste et celledu commanditaire, et au-delà, entre tous lesacteurs qui se trouveront concernés.

Huit médiateurs mettent aujourd’hui ce proto-cole en œuvre en France. Experts sur la scène de l’art contemporain, à la fois médiateurs etproducteurs, ils accompagnent des citoyensconfrontés à un problème comme  la désertifi-cation rurale, la recherche identitaire d’unecommunauté ou d’un territoire, une perte ou unedemande de sens, la violence urbaine ouinstitutionnelle, un besoin d’aménagement ou derevitalisation des liens sociaux, pour passercommande d’une œuvre à un artiste qui vaprendre en compte les intérêts et besoins expri-més. L’œuvre d’art devient non plus l’expressionemblématique d’une seule individualité maiscelle de personnes autonomes décidées à fairesociété en donnant un sens commun à lacréation contemporaine. En France, plus de 200 œuvres ont été produites ou sont en cours àce jour dans dix-neuf régions, pour moitié enzone rurale, et dans des contextes extrêmementvariés  : communes urbaines, sub-urbaines oururales, espaces ou institutions publiques (lycées,hôpitaux, prisons), associations, etc.

Pour plus d’informations, consulter le site :www.nouveauxcommanditaires.com

** *

Une réalisation en Haute-Provence. Interviewde Nadine Gomez-Passamar (conservateur duMusée Gassendi de Digne-les-Bains et médiateurdes Nouveaux Commanditaires), par JacquesMény :

N. Gomez-Passamar : Bernard Bartolini, mairede Prads-Haute-Bléone, et son conseil municipalsouhaitaient que le hameau de Vière, ancienchef-lieu de leur commune, peu à peu déserté au cours du XXe siècle et inhabité depuis 1936,ne tombe pas dans l’oubli et ne soit pasentièrement repris par la nature. Une des

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Photo © Sophie Pawlak. Affiche © Kubik Design

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richesses patrimoniales du lieu, en dehors de soncadre naturel grandiose au cœur du dépar-tement des Alpes-de-Haute-Provence, est uneéglise, dont l’édification est attribuée auxTempliers. Désireux d’inventer un avenir à ce lieusingulier, le maire et les habitants de Prads ont eurecours à l’action Nouveaux commanditaires. En tant que médiateur, je me suis rendue sur le site pour entendre la volonté des habitants et établir le protocole d’une réalisation d’artcontemporain à Vière. Le médiateur estnécessairement un professionnel dans cedomaine et il lui revient de choisir l’artiste àproposer au commanditaire, ici les habitantsd’un village (dans d’autres cas, ce peut être lesemployés d’une entreprise, les membres d’uneassociation et pourquoi pas d’une associationgestionnaire d’une maison d’écrivain...). Il s’agitavant tout de trouver le bon artiste pour le lieu !Je suis allée chercher Richard Nonas, unsculpteur américain né en 1936 et qui vit à NewYork. Anthropologue de formation, Nonas atravaillé pendant plus de dix ans auprès dedifférentes tribus au Canada et au Mexique etcherche par sa création plastique à habiter etfaire revivre un lieu. Il me paraissait parfaitementconvenir pour ce projet et il a accepté lacommande passée par la commune et leshabitants de Prads, après être venu les rencontrer,

se présenter à eux, écouterleurs souvenirs, leurs récits.

Il entre également dans lamission du médiateur derechercher le financementd’une telle réalisation. Dansle cas de Vière, il a étéassuré pour moitié par leFonds Européen de Déve-loppement Régional (Feder)dans le cadre du programme Alcotra Ensemblepar-delà les frontières, porté par la Réservenaturelle géologique de Haute-Provence, dans le cadre du projet Viapac (Route de l’artcontemporain reliant Digne-les-Bains à Caraglio enItalie). Le reste du financement est venu de l’Etat,de la Fondation de France, de la région Paca et dela commune de Prads. L’installation Edge-Stones :Vière et les moyennes montagnes de RichardNonas consiste en la création de trois alignementsde pierre délimitant les limites du village. Elle a étéinaugurée en juillet 2011, offrant désormais auhameau de Vière une visibilité internationale.L’église romane, partiellement effondrée a égale-ment été stabilisée par l’artiste et couverte demanière à offrir un refuge aux randonneurs.

Jacques Mény, Vice-président de la Fédération

T elle qu’elle est formulée ici, la réponse àla question posée semble aller de soi. Si cette fois-ci l’on se demande, comment le

lieu de vie d’un auteur participe-t-il de sonœuvre, s’agit-il de la même chose ? Le caractèreéminemment tangible d’un espace en troisdimensions, instaurant une proximité vécue avecla figure littéraire généralement disparue faitvibrer le visiteur – l’invité ? – au plus prèsde ce que l’être inspiré a désiré, vécu,touché. Du moins est-ce le cas idéal. Eneffet, les lieux de vie des grands hommes– et de quelques femmes… – ont souventcontinué de vivre, d’évoluer, voire ont été reconstitués dans l’esprit de,privilégiant telle ou telle séquence,s’autorisant parfois à combler les lacunesd’un patrimoine matériel absent par desuggestives restitutions. Mais venons-en aufait, on écrirait parce qu’on est dans unlieu littéraire… certes, mais de quelleécriture parle-t-on ?

Il ne s’agit pas de plagiat. Cela peutparaître d’évidence, mais pourquoi est-il

opportun de le préciser ? Cela permet de mettreen évidence la profonde différence de naturequ’il y a entre une œuvre de l’esprit, immatériellepar essence, transposable à toutes les latitudes età tous les temps, et un patrimoine en troisdimensions qui, sans être dénué de capacitésd’évocation agit au principal de manièretangible, située, ici et maintenant ! Ce rattache-

Un atelier d’écriture (du PSC) dans les maisons d’écrivain… une évidence, non ?

Richard Nonas au cœur deson installation à Vière.

Atelier chez Rousseau© S. Vannieuwenhuyze

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ment des maisons d’écrivain au patrimoine entrois dimensions est essentiel à avoir à l’esprit sil’on ne veut pas faire d’un lieu de vie le simpleprétexte à une illustration, voire le supportpédagogique d’un discours critique.

L’écriture dont il sera question ici concerne unexercice propice à la conception d’un projet quiressort d’une double sphère, à la fois scientifiqueet culturelle. Quelle vision donner d’un lieu, d’unpersonnage, mais aussi d’une histoire des gens ?Il faut tout à la fois s’appuyer sur des objets ditspatrimoniaux – fonds, collections, bâtiments... – mais également tenir compte d’un territoire –universel comme l’esprit ou précis comme unlieu –, enfin vouloir travailler avec des publics co-acteurs d’un partage de sens, de curiosité, deplaisir. Pas moins, guère plus, mais c’est déjàbeaucoup pour l’équipe, quelquefois la poignéed’inconditionnels, qui va en être chargé !

Donnons quelques exemples. La mise en valeurd’un lieu lié à une personnalité, qu’elle soitlittéraire ou non connaît généralement, avant etaprès son illustre occupant, d’autres vies qui ont,à tout le moins, influencé l’attachementdu personnage principal, voire ontconstruit une véritable fortune du sujet…Parfois la légende dépasse la réalité,,nourrissant des formes d’appropriationpar les publics, par les habitants du cru..Face à cette vision que suscitent lesgrandes figures, il y a certes la nécessitédu rétablissement de la véracité desfaits – qu’ils soient établis ou qu’il failleafficher un doute méthodique – mais cen’est pas tout. La question de laréception, des représentations socialesde figures devenues tutélaires, mêlantjoyeusement souvenirs littéraires etprojection dans les pas de celui ou celle

qu’on admire, révèle chez le visiteur desimaginaires qui sont intéressants à pren-dre en compte, et donc avec lesquels ilfaut compter.

La maison d’écrivain est certes le lieud’un être d’exception, c’est aussi unmarqueur privilégié d’un territoire, auxfacettes multiples, qui ne sont pas toutespoétiques. Et pourtant, quel succès si lelieu de vie du poète est un tremplin versla découverte d’un ailleurs qui se révèlesi proche de chez soi !

Voici quelques-unes des innombrablesquestions auxquelles on doit réfléchirpour proposer aux propriétaires respon-sables d’un lieu patrimonial un nouveau

concept pour l’établissement qui sera à l’amontde toute entreprise : simple politique d’actionculturelle, axes d’enrichissement des fonds, plusencore travaux d’aménagement.

C’est la direction des musées de France dans lesannées 1980 – aujourd’hui service des musées ausein de la direction générale des patrimoines duministère de la culture et de la communication – qui a élaboré et mis en application uneméthodologie de projet adaptée à la spécificitédes musées. Qu’est-ce qu’un musée ? Unecollection, un lieu et des publics. Comment seconçoit un projet ? Premier temps, dresser un étatdes lieux en reprenant chacune des branches dela triade : comment la collection s’est-elle formée,de quels ensembles est-elle constituée, commentdécrire chacune des pièces ou ensemble ? Au fildu temps, où a-t-elle été présentée au public,stockée en réserve, pour raconter quelle(s)histoire(s) ? Comment la société s’est-elle inscritepeu à peu comme garant renouvelé au fil dutemps d’une légitimité initiée par quelques-uns (érudits, politiques éclairés, collection-

Atelier chez Mallarmé© S. Vannieuwenhuyze

Atelier chez Calvin© S. Vannieuwenhuyze

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neurs...), aujourd’hui qui vient, qui est notoi-rement absent ? On l’aura compris, la mêmeréalité est appréhendée sous trois angles, àchaque fois comme un sujet neuf, en allant aubout de chaque fil que l’on tire. C’est seulementà la fin qu’une synthèse de cet état des lieux ré-articule les atouts et les dysfonctionnementséventuels, délimitant ce qu’il faut soit garder, soit souhaiter voir disparaître ou évoluer.

Toute cette première phase, difficile à assumerpour les équipes en place car elles n’y voientsouvent que la somme de ce qu’elles ont vécucomme des échecs, est pourtant essentielle. Lamise par écrit, l’ingestion pourrait-on dire, de ces données est le gage du deuxième temps,celui d’imaginer autre chose. Vouloir trouverimmédiatement de nouvelles solutions, sansavoir remis à plat toutes les fonctionnalités dansleurs articulations respectives, c’est s’encombrerl’esprit de stériles hypothèses et obérer la facultéd’inventer vraiment du neuf.

La phase projet reprend les trois voies ouvertesau moment de l’état des lieux : quels nouveauxpublics, comment s’adresser à eux ? Quellesnouvelles histoires raconter, ce qui ne signifie en rien oublier celles que l’on a validées commejustes ou justifiées ? Selon quel ordre proposerun ou plusieurs parcours, en écho à quels autresmodes de découverte, de partage ? Enfin, quelsfonds ou collections pour demain, ce qui estpeut-être le plus facile à déterminer !

Ce remue-méninge intense – il ne doit pas durertrop longtemps – et privilégié pour une équipe,lui bénéficie en premier lieu, véritable viatiquedes gestes du quotidien qui s’inscrivent dans unestratégie redistribuée au niveau de chaquefonction, au plus près des responsabilités dechacun. Il est d’ailleurs de bonne gestiond’assurer une actualisation régulière de cedocument d’orientation, qui aura été validépar les tutelles, afin d’éviter d’avoir contribuéà fabriquer un objet encombrant supplé-mentaire !

Ayant eu l’occasion de constater l’intérêt (1)de constituer des ateliers de partage depratiques pour les collègues désireux de semettre à la formalisation de leur projetscientifique et culturel, l’opportunité d’ani-mer des ateliers d’écriture au sein de laFédération des maisons d’écrivain et des

patrimoines littéraires était tentante! L’adhésionétait là aussi volontaire, l’apprentissage n’étaitpas encadré par l’exercice du contrôle scienti-fique et technique de l’État et cependant l’envied’un résultat était bien là !

Chaque atelier est organisé à l’invitation d’unlieu désireux de mettre en questionnement sonpropre état d’avancement, quel qu’il soit (pourmémoire, une trentaine d’adhérents ont participéaux ateliers Fédération – Service des Musées deFrance sur la rédaction du PSC en 2011-12). Unevisite-décorticage du site, expérimentant en troisdimensions le questionnement de l’état deslieux, libère la parole des participants. Lors desséances qui suivent, les participants sont symbo-liquement assis en rond dans une parité deposture qui instaure une solidarité permettantd’exprimer les doutes, de partager les échecs, deconforter l’expérience d’une même démarchepatrimoniale dans la disparité des situationsvécues. L’esprit navigue rarement en droite ligne,les chemins empruntés par d’autres ouvrent desvoies fécondes.

La très grande diversité d’approche des acteursde la Fédération des maisons d’écrivain et despatrimoines littéraires – c’est sa richesse et sonoriginalité – a constitué un atout décisif danscette mise au travail, nous permettant, Fédérationet Ministère, de contribuer à croiser nos objectifsde partage des savoir-faire et de profession-nalisation des pratiques. Peut-on dire que cesmoments ont été joyeux et créatifs ? Sans doutel’esprit de nos chers disparus y a-t-il concouru !

Sylvie Grange,Conservateur en chef du patrimoine

Chef du bureau des réseaux professionnelsDirection générale des patrimoines, service des musées

Ministère de la culture et de la communication

Atelier chez Proust© S. Vannieuwenhuyze

(1) En tant que conseiller pour les musées à laDirection régionale des affaires culturelles deRhône-Alpes (2004-2006)

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Le QR code : une approche innovante des collections

L’exposition Gustave Flaubert, levoyage en Egypte, présentée parle musée Flaubert et d’Histoirede la médecine de Rouen,réunit une cinquantaine dephotographies de l’Egypte,datant de la deuxième moitié

du XIXe siècle, et un ensemble d’objets, ayantappartenu à Flaubert, souvenirs de son voyageen Orient.

En octobre 1849, Gustave Flaubert part avec sonami Maxime Du Camp pour un long périple enOrient. Ils vont passer huit mois en Egypte aucours desquels ils remonteront le cours du Niljusqu’en Nubie sur une Cange.

Cette exposition est une invitation à suivre lestraces des deux voyageurs, Gustave prend desnotes sur son carnet de voyage, Maxime photo-graphie. En cela Maxime Du Camp fait figure depionnier et il publiera à son retour le premieralbum photographique sur l’Egypte en 1852.

Ce sont deux visions de l’Egypte que nousrestituent les deux voyageurs. Les images de DuCamp sont une vision en noir et blanc alors queles carnets de Flaubert témoignent d’une visionriche en couleurs et quasi impressionniste.

Les cartels accompagnant les photographies sontdes extraits du carnet de voyage de Flaubert. Les

QR code qui leur sont associés permettent auxvisiteurs disposant d’un smartphone, de béné-ficier, en téléchargeant l’application Mobiletag,d’un guide audio leur permettant d’écouter lestextes de Flaubert, dits par un comédien, maisaussi d’un guide multimédia leur permettant devisionner des images et vidéos.

Vous pouvez expérimenter ce dispositif rendantla visite plus confortable et plus enrichissante enflashant le code ci-joint qui vous transporteraaux pieds de Sphinx et vous pourrez écouterl’émotion ressentie par Gustave Flaubert face au« père la terreur ».

Arlette Dubois,Conservateur du patrimoine

Musée Flaubert et d’Histoire de la médecineCHU - Hôpitaux de Rouen

Nouvelle exposition chez Flaubert : dans l’ère numérique !

Sont acceptées au 1er collège :• La Maison Julien Gracq à Saint Florent-le-Vieil

(49), représentée par Cathie Barreau, directrice.

• La Maison de Verlaine à Metz (57), représentéepar Bérangère Thomas, présidente des Amis de Verlaine.

Sont acceptés au 2e collège :– en tant qu’association :

• Les amis de Chadourne à Brive-la-Gaillarde (19),représentés par Lilith Pittman-Chadourne, présidente.

– à titre individuel :

• M. Howard Bloch, à Hamden (USA), profes-seur de littérature française,

• Mme Sylvie Boucard, à Bourges (18), conseil-lère municipale,

• Mme Michèle Gorenc (qui va quitter en mars2013 le CA de la Fédération après 9 années de loyaux services), à La Valette du Var (83),maître de conférences à l’Université du SudToulon-Var,

• M. Gérard Martin, à Charleville-Mézières (08),ancien conservateur de la médiathèqueVoyelles, retraité,

• Mme Marie Olivron, à Saint-Martin-le-Beau(37), chargée de mission au CR2L en Picardie,

• Mme Valérie Schreder, à Beaulieu-les-Fon-taines (60), chargée de mission « Illettrisme »en Picardie.

Bienvenue aux nouveaux adhérents

Carte postale le voyage en Egypte.

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MANIFESTATIONS NATIONALES 2013

Du 9 au 24 mars Le Printemps des Poètessur le thème Les voix du poèmewww.printempsdespoetes.com

Du 16 au 24 mars La Semaine de la langue françaisesur le thème : dix mots semés au loinwww.dismoidixmots.culture.fr

Du 22 au 25 mars Le 33e Salon du Livre de ParisPorte de Versailleswww.salondulivreparis.com

Samedi 18 mai La Nuit des Muséesnuitdesmusees.culture.fr

31 mai, 1er et 2 juin Rendez-vous aux Jardinssur le thème : le jardin et ses créateurswww.rendezvousauxjardins.culture.fr

14 et 15 septembre Les Journées européennes du Patrimoinesur le thème : 1913-2013, cent ans de protectionwww.culturecommunication.gouv.fr

http://www.jeanproal.org

Nouveau site Internet des amis de Jean Proal à Forcalquier (04).

Contact : [email protected]

Nouveaux sites Internet

Jean Proal

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Election d’un nouveau bureau pour l’année 2013

Après l’assemblée générale qui a eu lieu à Noyonle 28 novembre 2012, le Réseau des maisonsd’écrivain et des patrimoines littéraires enPicardie a procédé à l’élection des membres deson bureau : – Présidente : Karine Loison (Historial de la

Grande Guerre, Péronne)– Vice-présidents : Jean-Marc Vasseur (Abbaye de

Chaalis) et Christiane Sinnig-Haas (musée Jeande la Fontaine, Château-Thierry)

– Secrétaire : Nicolas Bondenet (Musée Dumas,Villers-Cotterêts)

– Trésorier : Bernard Sinoquet (Maison JulesVerne, Amiens)

Les projets du réseau sont pour l’annéeà venir, entre autres 

• la réalisation de son site internet avec lesoutien de la DRAC Picardie,

• le bilan des projets ROLL (lutte contrel’illettrisme) en partenariat avec l’Académied’Amiens et avec le soutien de la Caisse desdépôts et La Poste,

• la collaboration renforcée avec le CR2LPicardie (portail des arts, communication etrenforcements de ses missions),

• et l’organisation des journées d’étude de laFédération nationale en 2014 sur le thème deLa littérature et la Première Guerre mondiale,avec des visites à Péronne, Villeneuve-sur-Fère,Château-Thierry et Chaalis…

Histoire des arts – Ecrivains de Picardie

Fin 2010, le CR2LPicardie s’est lancédans un projet decréation de siterelatif à la littératureet aux arts. Ceportail Histoire desarts – Ecrivains dePicardie s’inscrit

dans la mise en œuvre de l’Organisation del’enseignement de l’histoire des arts (BulletinOfficiel n° 32 du 28 août 2008) et se veut lacontinuité du projet entrepris par le Ministère dela Culture et de la Communication concernant laréalisation du portail des ressources culturellesnumériques consacrées à cet enseignement(www.histoiredesarts.culture.fr)

Le site contribuera à l’enrichissement du portailministériel national en offrant des ressources sur la littérature autour des grandes figuresd’écrivains liées à la Picardie, notamment par la présence de leurs maisons sur le territoirerégional. Pour cette première phrase, les troisauteurs sélectionnés dans le cadre de ce projetont été choisis pour leur attachement à la régionpicarde, mais également en fonction des besoinsdes étudiants. Il s’agit de :

• Jules Verne, qui vécut à Amiens ;

• Jean de La Fontaine, né et ayant habité àChâteau-Thierry ;

• Alexandre Dumas, né et ayant résidé à Villers-Cotterêts.

Le portail met à la disposition du public desressources et des documents numérisés produitspar les maisons d’écrivain de chacun de cesauteurs, ainsi que des fiches pédagogiques enrapport avec les auteurs.

Il s’agit d’offrir aux enseignants des ressourcespour les aider dans l’enseignement de l’histoiredes arts, mais également de faire découvrir auxélèves de manière attrayante des écrivainspatrimoniaux de la région, abordés dans leursprogrammes scolaires. Enfin, il s’agit d’inciter lesélèves, les enseignants et tous publics à allerdécouvrir les maisons d’écrivain, le projet met-tant ainsi en valeur ces lieux, leur écrivain et lepatrimoine littéraire de Picardie.

Pour accéder au portail Ecrivains de Picardie,rendez-vous sur : www.histoiredesarts-ecrivainsdepicardie.frou sur www.cr2l-picardie.org

Appel à souscription pour la MaisonSaint-Just de Blérancourt (Aisne)

Après le grave incendie de la Maison de Saint-Just le 2 juin 2012, l’Association pour lasauvegarde de la maison de Saint-Just lance unesouscription pour permettre de compléter larestauration conduite au début des années 1990et améliorer la réfection d’un certain nombred’éléments architecturaux en tenant compte desavancées de la connaissance de l’histoire de laMaison, afin de compenser les pertes dues ausinistre et permettre la réouverture de la maisonen 2014-2015.

Dès aujourd’hui, vous pouvez envoyer vos dons à l’ordre de l’Association (en précisant au

Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoineslittéraires en Picardie

Site Internet Picardie

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asso

ciations

d’amis d’auteu

rs

9

dos du chèque « Incendie du 2 juin 2012 ») et à l’adressesuivante :

Association pour la sauvegarde de la maison de Saint-Just

B.P. 10013 75921 Paris cedex 19

La 16e édition des Rencontres de Duras en juin 2013

L’Association Marguerite Duras organise cette 16e édition des Rencontres De Duras, du 31 mai au 2 juin 2013, sur le thème Autour d’uneffort de mémoire  / Marguerite Duras, RobertAntelme, Dionys Mascolo… (Les années d’aprèsla guerre).

Vendredi 31 mai, à 18 h  : Théâtre AuréliaSteiner dit Aurélia Vancouver, et Aurélia Steiner ditAurélia Paris de Marguerite Duras, (éd. Mercure deFrance), par les jeunes comédiens d’Aquitaine. A21 h : Lectures par Michael Lonsdale* de l’Espècehumaine de Robert Antelme (éd. Gallimard), parJean-Christophe Marti* de Autour d’un effort demémoire de Dionys Mascolo, sur une lettre deRobert Antelme (éd. Maurice Nadeau).

Samedi 1er juin  : Interventions  : Les annéesd’après guerre, Robert Antelme, Dionys Mascolo,Marguerite Duras, Edgar Morin, Maurice Nadeau,Maurice Blanchot. Le Groupe de la rue SaintBenoît par Jean-Pierre Saez*, auteur etenseignant, Université de Grenoble / Jean-MarcTurine*, auteur et réalisateur, Bruxelles-Belgique /Edgar Morin* (sous réserve) auteur, philo-sophe et sociologue français. Projection du filmJaune le Soleil, réalisé en 1971 par MargueriteDuras d’après son roman Abahn Sabana David(1970, éd. Gallimard) avec Samy Frey, Catherine

Sellers, Michael Lonsdale*, Gérard Desarthe,Dionys Mascolo. Suivie des témoignages de Jean-Marc Turine* et de Michael Lonsdale*.Projection du film Monsieur S. et Madame V. -Centre Bruxellois de l’Audiovisuel. Introductiondes réalisateurs Jean-Marc Turine* et Violaine deVillers*. Suivie d’un concert violon-piano avecAmy Flammer* et Jean-Claude Pennetier.

Dimanche 2 juin, de 10 h à 18 h, librairieLibellule de Marmande. A 10 h 30, interventionCrime contre l’humanité, hier, aujourd’hui parJean-Marc Turine*, auteur de Retour sur le lieuque je n’ai jamais quitté (éditions Benoît Jacob).Débat avec le public. A15h00, rencontre avecYannick Haenel, à propos de son livre Jan Karski,modérateur  : Jean-Marc Turine* (la discussiontournera autour du thème Liberté du romancier etfalsifications historiques).

Michèle Ponticq,Présidente de l’Association Marguerite Duras

Renseignements et contact : [email protected] St-Just incendiée

Château de Duras - Lot-et-Garonne (47120)

Contact : Association Marguerite Duras - MairieBP 18 - 47120 DurasTél. 06 72 82 58 60

Site : http://www.margueriteduras.orgCourriel : [email protected]

* Ont travaillé avec Marguerite Duras.

Michael Lonsdale et Marguerite Duras durant le tour-nage de « Détruire dit-elle » (1969) - photo Jean Mascolo.

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En hommage à Jean-François Champollion,célèbre chercheur qui a découvert la clédes hiéroglyphes, un musée d’égyptologie

avait été créé dans sa maison natale de Figeacen 1986. Entre 2005 et 2007, deux ans de travauxd’extension et de restructuration ont permisl’agrandissement du musée initial et l’enrichis-sement des collections.

Le Musée Champollion-Les Écritures du Mondeest désormais consacré en grande partie à l’unedes plus belles aventures intellectuelles etsociales de l’humanité : l’histoire des écritures dumonde. A partir des travaux de Champollion surles écritures égyptiennes et de sa passion pourl’égyptologie, les collections racontent la fabu-leuse aventure de l’écriture.

Cette aventure sociale, intellectuelle et techniquedécrypte 5300 ans de notre histoire, depuisl’apparition des premiers caractères tracés parl’homme jusqu’à l’écriture en usage de nos jours.Les collections rassemblées au musée évoquentainsi la richesse et la diversité des cultures d’hieret d’aujourd’hui, elles invitent à un voyage àtravers les civilisations du monde entier  : du

Mexique à la Chine en passantpar l’Égypte et le Proche-Orient.Près de 600 objets inscrits aupinceau, au calame ou à laplume évoquent cette histoire desécritures.

D’où vient l’écriture  ? Qui l’ainventée ? Existe-t-il des écrituresnon déchiffrées  ? Comment lesécritures ont-elles voyagé, évo-lué ? Comment Champollion a-t-ildéchiffré les hiéroglyphes ?

Autant de questions auxquelles tentent derépondre objets, textes, vidéos, jeux multimédia,en explorant les moments forts de l’histoire desécritures : leur naissance, l’invention des alpha-bets ou encore l’histoire du livre jusqu’à l’écri-ture de l’ère numérique.

Tout au long de l’année le musée Champollionoffre une programmation culturelle en lien avecses collections. Visites guidées thématiques etateliers pédagogiques pour adultes et enfantssont très régulièrement organisés. Conférences,rencontres autour d’un métier d’art, ateliersd’écriture, de fabrication de papier, stages decalligraphie sont proposés au public.

La création artistique et le spectacle vivantponctuent régulièrement cette programmation ;ainsi danse, concerts, lectures animent dessoirées généralement liées aux grands évène-ments nationaux tels que la Nuit des musées, laFête de la musique ou les Journées du patri-moine.

Enfin, le musée se renouvelle tous les ans grâce àune importante exposition temporaire qui sedéroule de juin à octobre et qui permet demettre en valeur, grâce à des emprunts à d’autres musées nationaux et internationaux, une des civilisations présentées dans le musée.Au cours de l’été 2013 c’est le Japon de l’époqueEdo (1603-1868) qui sera à l’honneur à traverstrois des figures emblématiques dépeintes par lesestampes ; la femme, l’acteur de théâtre et leguerrier.

Le Musée Champollion – Les Ecritures du Monde à Figeac (46)Jean-François Champollion (1790-1832)

La façade aux mille lettres, P. di Sciullo, architecte Moatti & Rivière.© N. Blaya - CG46

Salle Champollion© N. Blaya – CG 46

Salle des alphabets© N. Blaya – CG 46

Salle du livre© N. Blaya – CG 46

Musée Champollion - Les Ecritures du MondePlace Champollion - 46100 Figeac

Tél. 05 65 50 31 08Courriel : [email protected]

Site : http://www.ville-figeac.fr/Culture/Musee/culture_musee_intro.htm

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Le Moulin de Roupeyrac à Durenque (12)Maison natale du poète François Fabié (1846-1928)

Le Moulin de Roupeyrac est une maisond’écrivain enchantée. Chacun de ses éléments,chaque lieu, chaque objet sort de l’anonymat deschoses, personnalisé et mythifié par un poème,désigné par une célébration de François Fabié1.Aujourd’hui, ce musée rural offre, dans un écrinde verdure, le charme d’une maison d’écrivain etcelui d’un moulin patrimonial.

L’héritage des pères

Situé à Durenque, dans le district de Réquista, ausud de Rodez (Aveyron), ce moulin se trouve enplein cœur du Ségala, une zone ruraleparticulièrement rude et dépouillée. Avec sonétang et sa cascade, il est un des dernierstémoins des technologies de l’eau et du boismises en œuvre dans cette région par l’ingé-niosité et les savoir-faire d’antan. Il possèdemême un ensemble original et typique composéd’une scierie, d’une presse à huile (pour lesnoix) et des meules à grain pour le seigle et pourle blé. De plus, avec son foyer, son étable, son four à pain, son potager, cette maison évoque lavie d’autrefois, celle d’une communauté ruraleliée, de façon immémoriale, à l’ordre de la terreet des paysans.

Cette qualité patrimoniale exceptionnelle prendune dimension unique, miraculeuse, car la voixdu poète emplit tous les espaces. Elle anime lachute d’eau, la table, le lit, les ruches, le poirier…Elle fait revivre le meunier, la mère et sa basse-cour, l’aïeule conteuse, l’oncle Joseph, la chattenoire et François, le petit écolier. Intérêtethnologique et valeur littéraire se complètentdans un équilibre harmonieux.

La poésie du pays natal

L’œuvre de Fabié s’élabore à partir d’un seulthème, celui du moulin natal, objet d’un amourunique et fusionnel. Ce type d’écriture appartientà un mouvement littéraire initié par Jean Aicardpour soutenir la IIIème République naissante.L’heure était à l’Unité nationale après la défaitede 1870, la perte de l’Alsace-Lorraine et ledésastre de la Commune. Le chaleureuxméridional, auteur des Poèmes de Provence(1873), entraîna à sa suite les jeunes poètesrépublicains et les convainquit d’être d’ardentslouangeurs de leur pays natal. Apporter à Parisl’énergie venant de la province, célébrer l’histoirelocale, les mœurs, les traditions pour retrouver lesvaleurs authentiques de la nation, clamer le lienà sa communauté d’origine et en être fier, voilàdes sujets littéraires directement suggérés par despersonnalités tutélaires  : on emprunte à VictorHugo l’idée d’une Légende des siècles appliquéeà la province, à Lamartine l’amour de Jocelynpour la terre natale, à George Sand la beautévertueuse des paysans et aux Parnassiens leregard distancié posé sur les mythes primitifs etles mondes anciens. Ainsi, dans les années 1870-1890, chez ces jeunes poètes (Aicard, Fabié, maisaussi Vicaire, Rollinat, Le Mouël, Grandmougin,Harel, Duvauchel... et bien d’autres encore), vanaître la célébration du pays natal. Grâce à leurpoésie en langue française (et un peu plus tardleurs romans), la province et le paysan entrent enlittérature. Au plan social, ce thème du lien aulieu chanté par des poèmes largement diffusésdans la presse régionale et nationale et déclamésà Paris au cours des réunions d’originaires,contribue à donner un fort sentiment d’identitéaux émigrés de l’intérieur, provinciaux quiaffluent dans la capitale en raison de l’exoderural.

La poésie de Fabié prend tout son sens dans cecontexte. Son originalité tient, d’une part, àl’authenticité de son expérience de la vierustique et, d’autre part, au thème de l’attache-

François Fabié peint par Sain.© Amitié François Fabié

* Voir François Fabié et le Moulin de Roupeyrac, dossiercomplet publié lors de la réhabilitation du moulin, dansla rubrique Chantiers et projets dans le Bulletin de laFédération, n° 9, octobre 2003, p. 7-11.

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ment qu’il exprime d’un ton juste, sensible etsincère, travaillant sur le cheminement de lamémoire pour retrouver les souvenirs d’enfance.Son moulin mythique, avec son cortège d’ima-ges fortes, apparaît comme un gage depermanence face aux aléas de la vie et au tempsqui passe.

Le Moulin de Roupeyrac

« Je vins au monde, il y a… bien longtemps, parune nuit du 2 au 3 novembre, au petit moulin deDurenque, en Rouergue, le même que celui queje devais célébrer plus tard, en vers, au théâtreBallande, sous le nom de Moulin de Roupeyrac, et, en prose, aux Annales, dans Moulins d’autre-fois ».

Le moulin de Roupeyrac est donc né d’unefiction, une pièce de théâtre jouée en 1879, àParis, au Troisième Théâtre-Français. Dès lors, lamaison familiale, un ancien moulin banal acquiset restauré par l’aïeul après 1789, porte fièrementce patronyme et inspire ces « mille chansons quin’en sont qu’une ». Des vers du premier recueil,La Poésie des Bêtes (1879) qui présentent la vierurale et la figure de la mère, jusqu’aux derniersromans, Moulins d’autrefois (1914) et Le Retourde Linou (1918), la maison natale est le pointcentral de ce travail de mémoire portant sur l’« enfance d’azur et d’or » et son cadre rustique.

Le recueil le plus remarquable est Vers la Maison(1899) où chaque poème exalte un élément dufoyer familial, de  La Table au Lit d’enfants, deL’Alcôve au Bouge. De plus, sur les abords dumoulin, souvenirs personnels et mémoire col-lective se mêlent en des figures stylisées,majestueuses et effrayantes, comme celle de laPlieuse qui coud les morts dans leur linceul, ouencore de l’oncle Pataud, Le Tueur de loups.

Le style de la poésie de Fabié tient au tissageserré qui entrecroise la valeur ethnologique, lechant lyrique, la justesse du processus deremémoration, la tendresse pour l’enfant quel’on a été, l’ouverture cosmique du cœur. Unexemple, avec « Moulins et Berceaux ». Une foisle décor et la cadence installés, le poète introduitses personnages. La meule et le bébé ont faim,réclament de concert. À leur appel, la mèreaccourt. Le rythme soutenu jusqu’à la fin des huitstrophes, traduit le travail épuisant de lameunière. Et le poète, avec la métaphore de lasource, suggère la soumission de l’humain à unedimension qui le dépasse.

Le Moulin en bas, en haut le BerceauEt tic-tac partout, et farine blonde,Berceuses sans fin et chanson de l’onde, Sur le berceau blanc, sous la meule ronde,Par la mère et par le ruisseau…

À l’aube, tous deux s’éveillent et jasent, Moulin et berceau ; tous deux ont grand faim :Le poupon goulu réclame le sein ;Les meules avec le bruit d’un essaim,Le seigle roux qu’elles écrasent.

Alerte, meunière ! À ton nourrissonDonne ton lait pur et mainte caresse ;Puis court à la meule, et verse à l’ogresseQui dans son cachot bondit, en détresse,Le blond trésor de la moisson...

(…)

Dors aussi, nourrice aux traits amaigris, Meunière aux jarrets rompus de fatigue. Pendant ton sommeil la source prodigueRemplira l’étang jusqu’à fleur de digueEt ta poitrine aux seins meurtris,

Afin que demain tu verses encoreLe lait au petit, la farine au grand ;Car au point du jour le tic-tac reprend :Moulin et Berceau, berceuse et torrent,Chantent et peinent dès l’aurore.

François FabiéSa vie, son œuvre

François Fabié est né le 3 novembre 1846, aumoulin de Durenque, au sud de Rodez, dansl’Aveyron. Sa petite enfance se passe à courirdans les prés et les bois environnants. À six ans, il entre à l’école primaire du village. En 1857, surles conseils de l’instituteur qui a remarqué savivacité d’esprit, il est envoyé à Rodez pour ycontinuer sa scolarité. En 1865, il est reçu premierau concours d’entrée à l’École Normale d’Ins-tituteurs. Victor Duruy, ministre de l’Instructionpublique, remarque ce brillant élève et le désigne

Maison natale de François Fabié© Amitié François Fabié

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pour être formé comme professeur d’ensei-gnement secondaire spécial, une préfigurationdes études modernes qui seront mises en place,sous la IIIème République. Ainsi, en 1868, il intè-gre l’École Normale Spéciale, installée à Cluny, enBourgogne, puis il prend son premier poste danscette filière, au lycée de Toulon, en 1872.

Dans cette ville, l’homme s’affirme : il réussitl’agrégation (1876), se marie, avec une Toulon-naise (1877) et devient père (Lucie 1878-1880,Marguerite née en 1881). En même temps, lepoète se révèle. En 1879, il fait paraître sonpremier recueil, La Poésie des Bêtes, à la Librairiedes Bibliophiles, à Paris. Il développe d’emblée lethème du pays natal, sujet qui constitue le centrede son œuvre et dont il décline la célébration,sous toutes ses formes.

En 1883, il est nommé à Paris, au lycée Charle-magne, à l’occasion de la mise en place del’enseignement secondaire spécial dans cegrand établissement. À partir de là, il mène defront carrière professionnelle et engagementlittéraire. En 1886, son premier recueil, rééditéchez Alphonse Lemerre, reçoit le prix Montyonde l’Académie française. La réputation de Fabié

s’affirme. Il est du dîner des poètes qu’organisel’éditeur, en compagnie des Parnassiens et il selie d’amitié avec François Coppée.

Il publie successivement Le Clocher (1887), LaBonne Terre (1889), Voix rustiques (1892), Vers laMaison (1899), Par les vieux chemins (1904). En1908, après avoir dirigé l’École primairesupérieure Colbert pendant dix ans, Fabié prendsa retraite. Il s’installe à La Valette du Var, près deToulon. En 1909, sa fille meurt et le poète dit sondésespoir dans Ronces et Lierres (1912). Tout aulong de la Grande Guerre, il compose denombreux poèmes qui paraissent dans lesjournaux et il en présente une sélection dans LesPaysans et la Guerre (1921).

Durant les dernières années de sa vie, l’Aveyronet le Var lui rendent plusieurs hommages.L’éditeur Pierre Carrère publie ses Souvenirsd’enfance et d’études, parus d’abord en feuilletondans Les Annales politiques et littéraires. Fabiésollicite encore sa mémoire pour écrire, dans cemême périodique, des souvenirs de sa vieparisienne, intitulés Un poète de clocher à Parisainsi que de nombreux poèmes et des contesdont le thème est généralement lié à l’enfance.Sous une forme romancée, il était déjà revenuvers son adolescence avec Moulins d’autrefois(1914) et sa suite, Le Retour de Linou (1918).

Fabié meurt le 18 juillet 1928, à La Valette, dans sapropriété Les Troënes. À Durenque, un bustesculpté par Denys Puech rappelle sa mémoire. Àl’instigation de diverses personnalités du mondeartistique, politique et socio-professionnel, deuxstatues sont érigées à Toulon et une à Rodez,celle-ci inaugurée, en juin 1933, par AlbertLebrun, président de la République.

Michèle Gorenc,Université de Toulon - Babel EA 2649,

Vice-présidente de l’Amitié François Fabié

Le Moulin de Roupeyrac est propriété de lacommune de Durenque et, par convention, faitpartie du Musée du Rouergue, une structurecomprenant une dizaine de sites. De son côté,l’Amitié François Fabié a pour but de développerla connaissance de la vie et de l’œuvre du poèteet de le promouvoir.

François Fabié, un poète de clocher…© Amitié François Fabié

Contacts :

Syndicat d’Initiative 12170 DurenqueTél. 05 65 78 18 85 - Tél. Mairie 05 65 46 58 03 - Mél : [email protected]

Amitié François Fabié, La rivière, 81160 ArthèsTél. 09 61 43 52 28 - Mél : info@ francoisfabie.fr

À consulter : www.francoisfabie.fr

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L’escrivan / l’écrivain

Jean Boudou est né à Crespin en 1920. Il est l’undes plus grands auteurs de la littératurecontemporaine, au côté de Max Rouquette,Bernard Manciet ou Marcelle Delpastre, même sile choix d’écrire en langue d’Oc a longtempsfreiné sa reconnais sance. Profondément impré-gné de culture populaire et de tradition orale, il ad’abord publié des contes dévoilant une partiede l’imaginaire fantastique et historique duSégala : légendes du Drac, souvenance des Papesdu Viaur… La déportation en Allemagne lors dela 2e Guerre Mondiale, exil d’un jeune hommeaux confins du mal, le marque au fer rouge. Dèslors son œuvre romanesque ou poétique, bienque pétrie d’humanité et de tendresse, sera avant tout une réflexion existentialiste sur la foi,

l’aliénation, l’absurde ou la liberté. Plus qu’unécrivain de la terre, Boudou est un écrivain del’Homme, sensible aux angoisses du mondemoderne et aux problèmes de la société actuelle.C’est une voix fraternelle et visionnaire, douée dupouvoir intime de parler à chacun d’entre nous.En deçà et bien au delà de notre époque...

L’ostal / la maison

Installée dans les murs de la ferme familiale, aucoeur du Ségala aveyronnais, la Maison JeanBoudou a pour but de promouvoir l’une desœuvres littéraires majeures du XXe siècle, maisdemeurant à ce jour trop méconnue. Sous l’égide du plasticien Bernard Cauhapé, la mai-son natale a été entièrement revisitée. Ici pointd’effets personnels, de bureau pieusementconservé ou de lit aux draps encore tièdes ! Lavisite de l’Ostal Joan Bodon est conçue commeune promenade initiatique à travers l’œuvre, unemise en scène grandeur nature et radicalementmoderne. Chaque pièce de la Maison dévoiledonc, au moyen d’une scénographie surprenantemêlant installations contemporaines et musiqueélectro-acoustique, une partie de l’univers roma-nesque ou poétique de Jean Boudou. Un mondelargement empreint de références autobio-graphiques et d’oralité, tour à tour émouvant,fantastique ou plein d’humour, qui sait interpelleret séduire tous les publics.

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La girouette.

Le perron éclairé.

Repas d’avant-concert…

Maison Jean Boudou – Ostal Joan BodonLo Carrierat - 12800 Crespin

Tél. : 05 65 42 16 53Courriel : [email protected]

Site : http://www.ostal-bodon.com

La Maison Jean Boudou (1920-1975) Ostal Joan Bodon à Crespin (12)

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L’écrit, ça s’illustre !

Installé dans une gentilhommière typique duLanguedoc, au cœur du vignoble gaillacois, leChâteau-musée du Cayla est la demeure natalede deux écrivains de la période romantique :Eugénie (1805-1848) et Maurice (1810-1839) deGuérin (qui furent des amis proches de Barbeyd’Aurevilly). Il témoigne d’une tradition littérairefamiliale dans une atmosphère rurale du XIXe siècle.

Cette maison d’écrivain, musée de France, label-lisée Maison des Illustres en 2011, propose :

– un parcours littéraire dans un parc de 27 hectares, classé au titre des sites remar-quables. Les visiteurs peuvent ainsi goûter à lalittérature guérinienne dans les lieux qui ontété une source d’inspiration ;

– un parcours de visite de la maison dans desespaces restitués (cuisine, salle à manger,chambres) et des lieux d’évocation littéraire. Lecabinet de curiosités présente certains objets etécrits des deux auteurs dans un dispositifcontemporain. La chambre-journal proposeune déambulation entre imaginaire et quoti-dien, à la rencontre des générations de Guérinet de leur mode de vie, entre rusticité etraffinement ;

– des expositions temporaires ;

– des actions de médiation à destination detous les publics (conférences, lectures, ateliersd’écriture, ateliers de pratique artistique, ateliersoccitans pour les publics scolaires). Les ateliersde médiation culturelle ont permis d’accueillirplus de 900 élèves en 2012, dont 350 pour lesateliers en occitan.

Programmation 2013

L’année 2013 poursuivra l’action menée autourde la littérature et du patrimoine, alliée à uneapproche plus contemporaine.

Deux expositions seront réalisées, une sur lethème du carnet de voyage, une seconde,collective, sur le thème de la dentelle.Concernant les manifestations, une journéeautour de l’occitan, la rencontre contée et le lotopoétique, évènementiels déjà proposés en 2012seront reconduits en 2013.

En outre, cette année, le château-musée du Caylaaccueillera en mars les journées d’études de laFédération des Maisons d’écrivain et des patri-moines littéraires.

Exposition

François MALBREIL Carnets de voyage 16 mars – 26 mai  2013

Lors de 3 expéditions dans les îles sub-antarctiques de Kerguelen, Crozet, Saint Paul et Amsterdam et en Terre Adélie, FrançoisMALBREIL, artiste peintre et lithographe,retranscrit les étapes de ses aventures dans desjournaux aquarellés, véritables voyages intérieursau cœur d’un voyage géographique daté desannées 1990-2000. Il aborde ainsi les figures dulointain, ce grand Sud marqué par les étenduesde glace.

En écho, le paysage du Cayla revisité par l’artisteen 2012 exprime les figures du proche. Les motsde Maurice et Eugénie de Guérin accompagnentles toiles et céramiques créées pour l’occasion :balles de foin du grand champ du Nord,frondaisons et vallonnements des paysages dusud-ouest, Cahier vert. Un dialogue entre les motset la peinture redéfinit le paysage littéraire.

Le Château-musée du Cayla à Andillac (81)Maurice (1810-1839) et Eugénie (1805-1848) de Guérin

Chambre d’Eugénie© S. Vannieuwenhuyze, 2008

Entrée du château© S. Vannieuwenhuyze, 2008

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Exposition

Dentelles de nature 8 juin – 10 novembre2013

Textere : tisser, tramer. Les origines des mots nousdonnent sans cesse du fil à retordre avec lesimages dont elles accouchent. Texte et textile ontla même nature, au point de s’entrelacer pour leplus grand bonheur de l’œil et de l’oreille.

Cette proximité trame une histoire, laisseentrevoir dans le maillage des mots, une infinitéde vides et de pleins, de sons et de silences. L’art et la littérature se sont délectés à cetteexploration, du plus grossier tissu à la plussublime dentelle.

Dans le cadre d’un projet collectif autour de ladentelle, réalisé dans 7 musées du départementdu Tarn, l’exposition du château-musée du Caylaparcourt les déliés explorés par Maurice deGuérin dans le Cahier Vert et relayés par desobjets patrimoniaux et des créations

Des projets autour du bâti et des collections

Deux projets sont proposés pour 2013  : larestauration d’une huile sur toile «  portrait dejeune femme », acquise par le musée en 2011 etle dégagement du pressoir du Cayla dans laperspective d’une valorisation ultérieure.

L’huile sur toile « Portrait de jeune femme »

Cette œuvre est entrée dans les collections en2011 dans le cadre d’une acquisition auprès d’unpropriétaire privé. Elle a bénéficié du soutienfinancier du Fonds régional d’Acquisition.

L’huile sur toile Portrait de jeune femmereprésente une jeune femme d’une trentained’années. Elle est assise sur une chaise en bois,de trois quarts face, tournée vers la droite. En fond apparaît la silhouette de la cathédraled’Albi dans un paysage vallonné de collines verdoyantes.

Il transparaît de l’ensemble une impression desimplicité et d’humilité, typique du portraitacadémique d’une jeune femme sans fard de labonne société provinciale aux environs desannées 1830-1840. Ce tableau, réalisé sansconteste au plan local, permet d’aborder le statut de la femme dans le Tarn à cette époque,les courants de la mode, les réseaux sociaux de cette petite noblesse.

Un nettoyage ainsi qu’une restauration descraquelures et d’un petit enfoncement de la toile,sont prévus en 2013.

Dégagement du pressoir du Château-musée du Cayla

Depuis l’origine de sa construction au cours duXVIe siècle par la famille de Guérin, le châteaudu Cayla a toujours été le centre d’un domaineagricole de polyculture et de viticulture. Lechâteau possède encore en son sein des bâti-ments d’exploitation construits pour l’élabo-ration et la conservation du vin : cave vinaire etchai à barriques. Si le chai est en bon état, enrevanche la cave vinaire mériterait un réamé-nagement intérieur en vue de son ouverture aupublic. Le pressoir d’origine qui y est conservéconstitue aujourd’hui un des rares exemples depressoir à vis centrale entièrement en bois repérésur le vignoble de Gaillac.

La programmation d’une exposition en 2014 surle patrimoine architectural viticole du gaillacois,montée en partenariat entre la Conservationdépartementale des musées et la Missiond’inventaire du CAUE du Tarn, semble propice àla remise en état de cette cave. Il est envisagé decréer une évocation de cave vinaire en exposant,à côté du pressoir en place, d’autres outils de lacave (barriques, comportes, paniers à vendange,pompe à vin, sulfateuse, etc.).

Brigitte Benneteu,conservateur

Portrait de jeune femme.© Donatien Rousseau

Château-musée du Cayla - 81140 AndillacTél. 05 63 33 90 30

Courriel :[email protected]

Site : http://musee-cayla.tarn.fr

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L e Grand Meaulnes d’Alain-Fournierest d’abord paru en feuilleton àLa NRF avant d’être publié

chez l’éditeur Émile-Paul enoctobre 1913. Ce livre, « lieu de mémoire » s’il en est, a bercél’adolescence de nombreusesgénérations de lecteurs et occupeaujourd’hui un petit coin de leurmémoire ancienne. Image emblé-matique de la vie dans les écoles dela IIIème République, dernier ouvrage « romantique » mais aussi œuvremajeure du patrimoine littéraire français,de renommée internationale tant par sesnombreuses traductions en languesétrangères que par son utilisation fréquente dansl’apprentissage de la langue française à travers lemonde, nous célébrons cette année lecentenaire de sa publication. Il convient de lesortir du rayonnage poussiéreux sur lequelcertains l’ont placé depuis quelques années. Acette occasion, différentes manifestations, sou-tenues par l’Association des Amis de JacquesRivière et Alain-Fournier (AJRAF) sont prévues,plus particulièrement à l’automne, au plus prèsdes dates centenaires. Ces événements vont sedérouler principalement dans les lieux qui ontservi à Alain-Fournier à écrire son unique romanmais également dans toute la France. L’accent estporté sur la place du roman dans le contexteparticulier qu’était celui de l’époque historique,littéraire et artistique mais également celui de lavie même d’Alain-Fournier, un an avant sa mort.

A Bourges, la Bibliothèque municipale, déten-trice des archives d’Alain-Fournier et de JacquesRivière depuis décembre 2000, participe active-ment à la commémoration : deux expositions etplusieurs rendez-vous publics ponctuerontl’opération de numérisation des brouillons duroman (voir ci-dessous). A Paris, aura lieu ennovembre un colloque universitaire, intitulé1913 : la transgression des genres dans lequel LeGrand Meaulnes prendra sa place au milieu deces autres grandes œuvres littéraires parues encette année exceptionnelle, comme Alcoolsd’Apollinaire ou Du côté de chez Swann deProust entre autres.

Le roman d’Alain-Fournier tire sa sève de la terredu Berry et de la Sologne, ce pays où « touteschoses sont vues dans leur secrète beauté ». Ilsera bien évidemment au cœur des cérémoniespuisque les villages de La Chapelle-d’Angillon,Nançay, Méry-es-Bois, Neuvy-sur-Barangeon,

Aubigny-sur-Nère, Epineuil-Le-Fleuriel etbien d’autres encore, rendront

hommage, de diverses manières, à ce roman dont ils sont l’âme. Fêtesétranges, lectures, promenadespoétiques, expositions d’artcontemporain, pièces de théâtre,concerts… s’y dérouleront. Cethème culminera par une Journée

de Littérature en Lagast au Moulinde Roupeyrac, la maison de l’écrivain

François Fabié, où sont organiséespour la cinquième fois des journéesconsacrées à l’habitation poétique de laterre et plus particulièrement cetteannée à Alain-Fournier.

La postérité du Grand Meaulnes telle qu’elle s’estexprimée dès après la guerre et telle qu’elle doitet peut encore se manifester, sera le derniergrand thème de cette année. Le Musée-Ecoled’Epineuil-Le-Fleuriel organise un concoursd’écriture pour rédiger une suite au roman (voirencadré). Le Prix Alain-Fournier à Saint-Amand-Montrond sera exceptionnel. Diverses études surles dédicaces de son roman par Alain-Fournier,sur son séjour à Mirande ou sur les illustrations,picturales ou musicales du roman serontpubliées dans des revues scientifiques.

Pour plus d’informations, consulter le site de l’AJRAF : www.association-jacques-riviere-alain-fournier.com

A la Bibliothèque municipalede Bourges

– Numérisation des brouillons du GrandMeaulnes et création d’un site dédié

Les brouillons du Grand Meaulnes ainsi qu’unensemble de pièces manuscrites s’y rapportantou se rattachant aux œuvres inédites d’Alain-Fournier (notes, correspondances, œuvres poéti-ques, projets romanesques…) seront numérisésd’ici décembre 2013. Ce volet archivistique seracomplété d’une base d’images numériséesprovenant du fonds local des éditions illustréesde bibliophilie du Grand Meaulnes, d’un albumiconographique sur Alain-Fournier et de diversesressources documentaires relatives à laréception, à la diffusion et à la postérité del’œuvre des origines à nos jours. Ces documentsnumérisés seront ensuite présentés sur un siteinternet dédié, à partir du portail du Réseau desbibliothèques de Bourges. L’objectif est deproposer à terme une édition génétique pour les

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Centenaire de la publication du Grand Meaulnesd’Alain-Fournier (1913-2013)

Alain-Fournierphoto Dornac

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recherches littéraires ainsi qu’à plus long termedes approches participatives, pédagogiques ettouristiques, en direction du grand public.

– Exposition à la Médiathèque de Bourges,du 13 septembre au 9 novembre  : 1913,l’année du Grand Meaulnes ?

En 1913, le roman d’Alain-Fournier paraît dansun contexte particulier, à un moment historiqueoù se produisent et se concentrent, à la veille dela Première Guerre mondiale, d’importantsévénements créateurs qui marqueront lacivilisation du 20e siècle et ses évolutions danstous les domaines  : œuvres littéraires et artis-tiques novatrices, découvertes scientifiques etinnovations techniques, transformations cultu-relles et sociales que l’exposition évoquera àtravers des œuvres d’art et des documentsd’époque.

– Exposition à la Bibliothèque des QuatrePiliers, du 13 septembre au 14 décembre :de 1913 à 2013, Le Grand Meaulnes et sapostérité

A travers les documents du fonds Fournier-Rivière, l’exposition proposera un panorama dela réception du roman et de la postérité del’œuvre d’Alain-Fournier des premières années ànos jours (presse, diffusion, éditions illustrées,traductions, adaptations…).

– Autres manifestations

De septembre à décembre, des rencontres publiquesseront programmées :

• Lecture-spectacle L’atelier Henri Alban Fournier– sur les traces du Grand Meaulnes, par la CieCano Lopez.

• Conférence d’Emmanuel Le Bret, autour de sabiographie d’Alain-Fournier parue en février2013.

• Conférence de Bernard Capo, sur son adapta-tion du Grand Meaulnes en BD.

• Conférence sur les divers aspects de l’œuvred’Alain-Fournier, articulés au projet de numé-risation des brouillons du Grand Meaulnes etde l’édition génétique du roman.

• Projections des adaptations cinématographi-ques du roman.

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Contact : Médiathèque de Bourges BP 18 - 18000 Bourges Cedex

Tél. : 02 48 23 22 50Courriel : [email protected]

Site : http://mediatheque.ville-bourges.fr

Une suite au Grand Meaulnes ?

Maison-école du Grand Meaulnes à Epineuil-le-Fleuriel(18) © S. Vannieuwenhuyze

Le Grand Meaulnes est un roman unique, sans descen-dance directe. Pourtant, depuis un siècle, il a laissé satrace au fond du cœur de millions de lecteurs. Malgré lesbouleversements que le XXe siècle a imposés à toutes lescultures du monde, Le Grand Meaulnes est resté uneœuvre de référence qu’on lit plutôt à l’adolescence, maisà laquelle on revient à l’âge adulte comme pour sepersuader que le bonheur et le malheur sont bien desfrères jumeaux, et que la droiture est une nécessitémême si elle nous blesse au plus intime de nous-mêmes.C’était il y a cent ans, Alain-Fournier fit paraître ce roman en feuilleton avant son édition en livre. Il voulaitqu’il fût lu, peut-être aussi aurait-il voulu que les lecteurs sel’approprient au point d’en écrire la suite. La fin du romanest en point de suspension tellement elle est brutale,Meaulnes s’en allant avec sa fille et laissant François dansun désarroi qu’Alain-Fournier ne nous dit pas.Qui ne s’est mis à la place de François en refermant lelivre et en se demandant ce qu’il aurait fait à sa place ?Et puis, que vont devenir le père et sa petite fille ?Survivent-ils ?, S’enfuient-ils ?, François peut-il avoirencore une vie sentimentale ou se renferme-t-il sur lui-même ?Cent ans plus tard la Maison Ecole du Grand Meaulneslance un concours littéraire sur le thème Une suiteau Grand Meaulnes… auprès de tous les lecteurspour qui ce roman reste un des moments intenses deleur vie. Ce concours est ouvert à tous, individuels ouateliers d’écriture. L’objectif est d’obtenir un texte de 40 pages maximum qui relate la vie d’un ou plusieurspersonnages du roman après le départ d’AugustinMeaulnes avec sa fille. Il appartiendra aux auteurs dechoisir le cadre spatio-temporel de leur travail. Lesitueront-ils dans le passé  ? Dans des momentshistoriques du XXe siècle ? Dans le temps présent ? Oudans un futur rêvé ou redouté ? Cette diversité fera larichesse des travaux et permettra d’appréhender ce quidonne son universalité au roman d’Alain-Fournier.L’engagement de la Maison Ecole sera de diffuser le pluslargement possible les œuvres les plus remarquées enpartenariat avec le Prix Alain-Fournier, l’Asso-ciation des Amis de Jacques Rivière et d’Alain-Fournier et des éditeurs.Parallèlement, un concours d’écriture sur le mêmethème est ouvert dans les collèges et lycées dudépartement du Cher. Deux suites au roman serontdonc publiées…Renseignements au 0 248 63 04 82 [email protected]

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publications

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Cahiers Francis Jammes n° 1En trente ans d’existence, l’AssociationFrancis Jammes a fait paraître 54 bul-letins. Le dernier en date, célébrant lecentenaire des Géorgiques chrétiennes,montre combien les amis du poètesont demeurés attachés à défendreson œuvre auprès d’un public fidèle.Plus volumineux et plus éclectiqueque le bulletin, le Cahier, dont voici lepremier numéro, comble un manque.

Le dernier colloque entièrement consacré à FrancisJammes datant de 1997, il devenait en effet nécessaire deréunir en un lieu, fût-il de papier, amateurs et chercheurssusceptibles d’éclairer davantage l’œuvre du poète et demieux définir la place qui fut la sienne dans l’histoire dela poésie et de la littérature. Le titre de ce premier Cahier,« la révolution Francis Jammes (1894-1914) », doit secomprendre à l’aune de cette ambition. 1894 : Lesymbolisme triomphe. Francis Jammes a déjà fait paraître,à compte d’auteur et tirées à très petit nombre, quatreminces plaquettes. Il en a adressé, d’Orthez, quelquesexemplaires à des personnalités choisies du monde deslettres parisiennes qui, à leur tour, les font connaître :François Coppée, Stéphane Mallarmé, André Gide, Remy de Gourmont, etc. Ces vers, à la métrique toutepersonnelle, apportent un souffle nouveau à la Poésie. Ilssont remplies d’images audacieuses qui exaltent une viesimple, annonçant la crise des valeurs symbolistes et lanaissance d’une génération nouvelle qui reconnaîtra enl’auteur de De l’Angelus de l’Aube à l’Angelus du Soir unmaître.

ISBN : 9782953874334 ; BnF : 2007- 144862 - 190 pages- 18 € (port inclus en France y compris Outre-mer).Association Francis Jammes - Maison Chrestia - 7, avenueFrancis Jammes - 64300 OrthezContact : [email protected]él. 05 59 69 11 24

Balade en région Centre,sur les pas des écrivains

Collectif conduit et coordonnépar Marie-Noëlle Craissati, avecune préface de Georges Buis-son.Cet ouvrage est paru le 5 dé-cembre 2012, édité avec lesoutien de Ciclic – l’agencerégionale du Centre pour lelivre, l’image et la culturenumérique.« Je vis ici la poésie… on secroirait au Paradis » écrivaitMax Jacob, le poète pénitentde Saint-Benoît-sur-Loire. Terrenatale de Rabelais, Descartes,

Ronsard, Balzac, Alain-Fournier, patrie de George Sand,Colette, Péguy, Marguerite Audoux, Maurice Genevoix,Gaston Couté, querencia de Marcel Proust, Talleyrand,Anatole France, Max Jacob, Henry de Monfreid, YvesBonnefoy… la région Centre, avec son patrimoinelittéraire foisonnant, fait figure d’exception. A tous lesécrivains illustres de la région, viennent s’ajouter desauteurs contemporains tels que Jean-Marie Laclavetine,Irène Frain, Nancy Huston, Diane de Margerie, Jean-Christophe Rufin, Françoise Xenakis, Tanguy Viel,Jean-Christophe Bailly… En fin de volume, une vingtainede pages indiquent les nombreux lieux littéraires –musées et maisons d’écrivains – à visiter dans la Région.11/21 cm, 312 pages, 100 illustrations noir & blanc, prix : 20 € - ISBN : 978-2-912319-80-7Contact : [email protected]él. 01 45 44 21 40

Signalons également, dans la même collection, laparution en 2013 de La Corse des écrivains,par Thierry Ottaviani Gustave Flaubert sur les sentiers du GR20, André Gide sur les pentes du Monte d’Oro, Julien Gracq à la plage…Comment ces touristes peu ordinaires ont-ils vu la Corse ? Qu’ils en soient natifs (Salvatore Viale, Santu Casa-nova, Angelo Rinaldi…) ou étrangers (Mérimée,Dumas, Maupassant, Jean d’Ormesson, Marcel Conche…),la Corse a inspiré de nombreux écrivains. En septchapitres, depuis Corte et le centre Corse jusqu’à la plaineorientale en passant par la Castagniccia et la Casinca,Bastia et le cap Corse, la Balagne, Ajaccio et, au sud, Bonifacio et Porto-Vecchio... vous visiterez et(re)découvrirez en même temps les endroits secrets de cette île sur les pas (outre les auteurs déjà cités)d’Homère, Sénèque, Balzac, Hugo, Nietzsche, Carco, Saint-Exupéry... et, plus près de nous, Colombani, Desanti, Fumaroli, Léotard, Culioli...

Collection De L’Intérieur, Editions BelinVictor Hugo à Guernesey, Exil et Asile, ChantalBrière, photographies Frédéric Leguetteur.Exilé de France, Victor Hugo arrive à Guernesey en 1855.Pour la première fois, il devient propriétaire d’unemaison : Hauteville House, rempart contre le néant, faceà l’océan. En 1872, il retourne à Guernesey, le temps derédiger Quatrevingt-Treize. À partir des notes qu’ilconsigna cette année-là, l’auteur nous laisse entendre lavoix du grand-père comblé autant que celle del’homme marqué par les épreuves et nous fait partagerles souvenirs de l’illustre habitant, dont les murs portentencore les traces.

Proust à Illiers-Combray, L’éclosion du monde,Christophe Pradeau, photographies Frédéric Leguetteur.Le jeune Proust a passé à Illiers, ville natale de son père,ses vacances jusqu’à l’âge de 9 ans. S’étant toujoursrefusé à retourner sur ces lieux attachés à l’enfance, illes réinvente dans le bourg imaginaire de Combray, siprésent dans À la Recherche du temps perdu. Enreconnaissant Illiers dans Combray, en les mariant parun trait d’union, les admirateurs de la Recherche ontinventé un pèlerinage littéraire sans équivalent. Pousserles portes de la « maison de tante Léonie », c’estpénétrer sur la scène d’un théâtre de mémoire où sejoue le mystère des origines. Collection dirigée par Nicole Czechowski et FrançoiseGrard. Parution mars 2013, 12 €

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publications

Fédération nationale des maisons d’écrivain & des patrimoines littéraires

Siège social et secrétariat :Bibliothèque municipalePlace des Quatre-Piliers - B.P. 1818001 BOURGES cedexTél. : 02.48.24.29.16Courriel : [email protected] : www.litterature-lieux.com

Directeur de publication :Jean-Claude Ragot

Rédacteur en chef :Patrick Maunand

Comité de rédaction : Sophie VannieuwenhuyzeJean-François Goussard

Ont collaboré à ce numéro :Brigitte BenneteuAgathe CorreArlette DuboisNadine Gomez-PassamarMichèle GorencSylvie GrangeStéphanie LebretonKarine LoisonJacques MényLilian OlivierMichèle PonticqRobert Tranchida

Impression : Albédia ImprimeursAurillacISSN (imprimé)1298-7379ISSN (électronique)2109-912X

Liberté � Égalité � Fraternité

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

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Edition numérique de trois livresde Maurice Carême

À l’occasion des 35 ans de la disparition du poète belgeMaurice Carême, trois de ses livres majeurs, Mère, lesContes pour Caprine et La lanterne magique, sont publiésau format digital par Primento Éditions, le premier éditeurnumérique belge.  Ces livres donnent une idée de ladiversité de l’œuvre de Maurice Carême : une méditationgrave sur la vie et la mort, des contes féeriques, despoèmes pour enfants. Ces e-books sont disponibles surtoutes les plates-formes de téléchargement et compa-tibles avec tous les appareils de lecture numérique.Mère (1935) est un éloge dressé à la force absolue del’amour maternel. Derrière l’exaltation du bonheurquotidien, se dessine cependant le lent travail du deuil àvenir. Ce deuil prend la forme d’une douloureuse prièredans La voix du silence (1951), la deuxième partie durecueil, écrite par Maurice Carême après la mort de samère. Pour Mère, Maurice Carême reçut le Prix triennal depoésie. Le recueil fit l’objet d’une mise en musique parDarius Milhaud en 1938 sous le titre de la Cantate de lamère et l’enfant.Un bocal où flottent des poissons multicolores que seulsles enfants peuvent voir, une vague amoureuse d’ungoéland, une roulotte enchantée, un géranium diabolique,un magicien qui vole les étoiles dans le ciel, unbonhomme de neige qui veut devenir un homme… voiciquelques-unes des figures qui peuplent les Contes pourCaprine. Maurice Carême déploie dans ce recueil decontes, illustré par Michel Ciry, toute son imagination, songoût de la féerie et son amour de l’enfance. Les Contespour Caprine furent couronnés par le prix Rossel en 1947.Qui ne se souvient d’un poème de Maurice Carêmeappris dans sa jeunesse ? La lanterne magique, recueilpublié en 1947, regroupe quelques-uns des poèmes pourenfants les plus connus de celui qui, en tant qu’instituteur,passa toute sa vie à leur apprendre à lire et à compter et,en tant que poète, n’eut de cesse de les divertir…Contact : [email protected]él.  0032 25 21 67 75

Correspondance André Gide-Jean Giono Hors série de la Revue GionoCette correspondance vient actualiser celle qui étaitparue en 1983, fruit du travail de Roland Bourneuf et deJacques Cotnam (mort en juin 2010). Pour cet ouvrage(paru à l’automne 2012), Jacques Mény est venus’adjoindre à eux. Dans ces lettres publiées, nulle relationde maître à disciple ne se dégage, mais une relationamicale, teintée de zones d’ombre, basée sur une estime

réciproque et un amour des Belles Lettres. Signalons desannexes très riches (presque la moitié de l’ouvrage  !)comprenant des textes et documents, tous relatifs auxliens qui unissaient ces deux grands écrivains, ainsi qu’uninventaire de la bibliothèque gidienne de Giono.Revue publiée par l’Association des Amis de Jean Giono –Prix : 12 € - 124 pages.

PARUTIONS DIVERSES

Lettre d’information de la Maison Auguste ComteParution de la lettre d'information 2012 de la Maisond'Auguste Comte. Elle récapitule les activités del'association, fait mention des publications récentes ayanttrait à Comte et au positivisme et rend compte de lafréquentation et des évènements ayant eu lieu au muséeAuguste Comte et à la Chapelle de l'humanité. Disponible au Musée Auguste Comte à Paris (10, rue M. Le Prince)Pour tout renseignement : 01 43 26 08 56 [email protected]

Marcel Proust, l’arche et la colombeParu pour les 90 ans de ladisparition de Marcel Proust et le centenaire de Du côté dechez Swann. Textes de MireilleNaturel.Editions Michel Lafon Prix : 39,95 € TTC.

J’ai rêvé que tu étais un aigle qui me dévorait le foieDernier livre de Lena Vandrey, artiste peintre et écrivain,membre de la Fédération. Ses manuscrits, correspon-dance, documents iconographiques et archives consti-tuent le fonds Lena Vandrey, conservé à la BibliothèqueMarguerite Durand à Paris.Postface de Mina Noubadji-Huttenlocher. Textes et iconographie © AngriaMusée Lena-Vandrey - maison d’artiste 16 rue Jeanne d’Arc - 07700 Bourg-Saint-AndéolContact : [email protected]él. 04 75 54 51 49

Réédition du Formidable Evènementde Maurice LeblancLe Formidable Evènement a été publié pour la premièrefois en octobre 1920 dans la revue Je Sais Tout. Il sortiraen librairie un an plus tard, le 19 octobre 1921. Avec LesTrois Yeux, publié un an plus tôt, c’est l’un des raresromans de science-fiction de Maurice Leblanc. L’Asso-ciation des Amis d’Arsène Lupin a été étroitementassociée à l’heureuse initiative des Editions de l’Evolu-tion : l’avant-propos est de Florence Boespflug-Leblanc etla préface de Jacques Derouard.Contact : [email protected]