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MAGAZINE DIGITAL INTERNATIONAL A VOCATION PANAFRICAINE SPECIALISE EN ÉDUCATION N°032 DE JUILLET 2018 Magazine POINTS DE VUE POINTS DE VUE Le rôle des enseignants dans l’amélioration de Le rôle des enseignants dans l’amélioration de la qualité et de la pertinence de l’éducation la qualité et de la pertinence de l’éducation par Abdeljalil Akkari, Université de Genève De la forge artisanale à l’ère du numérique 50 ans du CAMES 50 ans du CAMES Prof. Bertrand Prof. Bertrand MBATCHI MBATCHI Secrétaire Général du CAMES Secrétaire Général du CAMES GRAND REPORTAGE REPORTAGE ENTRETIEN EXCLUSIF ENTRETIEN EXCLUSIF «Le Prof. Joseph Ki-Zerbo «Le Prof. Joseph Ki-Zerbo est la cheville ouvrière du est la cheville ouvrière du CAMES » Dixit le Docteur CAMES » Dixit le Docteur Chikouna Cissé Chikouna Cissé Le Ministre de l’Éducation du Le Ministre de l’Éducation du Sénégal nommé Vice-président Sénégal nommé Vice-président du Conseil d’administration du Conseil d’administration du Partenariat mondial pour du Partenariat mondial pour l’éducation l’éducation 35 35 ème ème session du Conseil session du Conseil des ministres et Célébration des ministres et Célébration du jubilé d’or du CAMES: du jubilé d’or du CAMES: D’importantes résolutions D’importantes résolutions pour le «CAMES du Futur» pour le «CAMES du Futur» SPECIAL SPECIAL CAMES 50 ANS 50 ANS

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 1

MAGAZINE DIGITAL INTERNATIONAL A VOCATION PANAFRICAINE SPECIALISE EN ÉDUCATION N°032 DE JUILLET 2018

Magazine

POINTS DE VUEPOINTS DE VUELe rôle des enseignants dans l’amélioration de Le rôle des enseignants dans l’amélioration de la qualité et de la pertinence de l’éducationla qualité et de la pertinence de l’éducation

par Abdeljalil Akkari, Université de Genève

De la forge artisanale à l’ère du numérique50 ans du CAMES 50 ans du CAMES

Prof. Bertrand Prof. Bertrand MBATCHIMBATCHI Secrétaire Général du CAMESSecrétaire Général du CAMES

GRAND REPORTAGE

REPORTAGE

ENTRETIEN EXCLUSIF ENTRETIEN EXCLUSIF

«Le Prof. Joseph Ki-Zerbo «Le Prof. Joseph Ki-Zerbo est la cheville ouvrière du est la cheville ouvrière du CAMES » Dixit le Docteur CAMES » Dixit le Docteur Chikouna CisséChikouna Cissé

Le Ministre de l’Éducation du Le Ministre de l’Éducation du Sénégal nommé Vice-président Sénégal nommé Vice-président du Conseil d’administration du Conseil d’administration du Partenariat mondial pour du Partenariat mondial pour l’éducationl’éducation

3535èmeème session du Conseil session du Conseil des ministres et Célébration des ministres et Célébration du jubilé d’or du CAMES: du jubilé d’or du CAMES: D’importantes résolutions D’importantes résolutions pour le «CAMES du Futur»pour le «CAMES du Futur»

SPECIAL

SPECIAL

CAMES

50 ANS50 ANS

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 20182

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 3

EDUFORM AFRIQUE Magazine

Le magazine panafricain Y retrouvez toute l’information en éduca-

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acquis, les défi s et les perspectives du secteur éducatif, de l’Alphabétisation et de la recherche en Afrique)

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de u-

ge-

àEDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2017 1

PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION

N°029 DE SEPTEMBRE 2017Magazine

REFLEXION La réforme annoncée du baccalauréat français : simple

allègement ou réforme en profondeur ?

par Bruno MAGLIULO, Inspecteur d’académie honoraire- Formateur/conférencier

Gouvernance du COPED

Le Professeur Pierre

Auger, nouveau

Président du COPED

1265 inscrits sur les différentes

listes de promotion39ÈME SESSION DES COMITÉS CONSULTATIFS INTERAFRICAINS (CCI) DU CAMES

REPORTAGE

Carnet Noir

Lorsqu’on n’a pas

vécu inutilement

Hommage au feu Pr Fulbert

GERO AMOUSSOUGA

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 20184

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Cocktail + Le PGILe Progiciel de Gestion Intégrée (PGI)

Cocktail-Offi ce

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 5

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 201866

S O M M A I R ES O M M A I R EEditorialP 8-9

Bon à savoirP 56

Grand ReportageP 38-41

8-9 | ÉDITORIAL Responsable, mais pas coupable

10 | POINT DE VUELe rôle des

enseignants dans l’amélioration de la qualité et de la pertinence de l’éducation

ReportageP 42-55Dossier P 57

Entretien exclusifP 10Point de vueP 11-37

Sans nier l’impor-tance des infras-tructures scolaires ou des ressources pédagog i que s ,

nous pouvons témoigner avec force que « la qua-lité d’un système éducatif dépend dans une large mesure de la qualité des enseignants ». Qu’en est-il aujourd’hui en Afrique ?

Tout d’abord, il faut rappeler le rôle crucial des premiers enseignants africains dans les mouvements de libéra-tion nationale.

11-32 | 35ÈME SESSION DU CONSEIL DES MINISTRES ET CÉLÉBRATION DU JUBILÉ D’OR DU CAMES D’importantes résolutions pour le «CAMES du Futur»

34-35 | QUELQUES PERSONNALITÉS SE PRONONCENT

36 | DÉCLARATION DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT DU CAMES

37 | ALBUM PHOTOS DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT DU CAMES LORS DE LA SIGNATURE DE LA DÉCLARATION

38-41 | ENTRETIEN EXCLUSIF «Le Prof. Joseph Ki-Zerbo est la

cheville ouvrière du CAMES» Dixit le

Docteur Chikouna Cissé

GRAND REPORTAGERAND REPORTAGE

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 77

S O M M A I R E

Compte BOA Bénin N° : 002968390004Tél. : (00229) 21 13 85 57 / 95 45 98 95 / 96 37 71 16Email : [email protected]

Bureau Hors Afrique : 3 rue de la tour du Pin 33 000 Bordeaux - France Email : [email protected]

COORDONNATEUR GENERAL DIRECTEUR DE PUBLICATIONBernardin AGBOKPE

COORDONNATEUR REGIONAL AFRIQUE MAGHREBDjamal Alpha T KANECOORDONNATRICE REGIONAL AFRIQUE DE L’OUEST Ablavi Akoua DJEME COORDONNATEUR REGIONAL AFRIQUE DE L’EST Alioum Mann KONATECOORDONNATEUR REGIONAL SUD AFRIQUE Peterson willis TETEVI COORDONNATEUR REGIONAL AFRIQUE CENTRALE Jean Pierre T. EDJANGCOORDONNATEUR ZONE HORS AFRIQUE Clovis D. LAPORTE

DIRECTEUR DE LA REDACTION Ousmanne K. TOURE

DIRECTRICE DES SERVICES GENERAUX Charlott e A.B. BRUN

DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER*****

CONSEILLERS À LA REDACTIONJules AGANIHonoré MEGBEMADOSamöel KPENGLA

CHEF SERVICE SECRETARIAT DE REDACTIONGeorges BADA

CHEF SERVICE GRAPHISMELéonard TINDEDJROHOUN

CHEF SERVICE WEBFrancky ADEOSSI

REALISATIONEduform Afrique Copyright Octobre 2012

Magazine digital panafricain d’informati on, spécialisé en éducati on accessible sur www.eduformafrique.org Siège Afrique : N° 913, Route Nati onale Inter – Etat N°2, Rue 12.191 Cotonou BENIN

P 58-63Annonce EDUFORM AFRIQUE N°2008/0163/DEP–ATL-LITT/SG/SAG/ASSOC IFU : 6201001183605 Siège Afrique : N° 913, Route Nati onale Inter – Etat N°2, Rue 12.191 Cotonou BENIN - Email : [email protected] Editeur

Magazine

56 | Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation : Le Ministre de l’Éducation du Sénégal nommé Vice-président

REPORTAGEEPORTAGE

57 | Grandes dates de l’histoire du CAMES

BON À SAVOIRON À SAVOIR

42-55 | 50 ANS DU CAMES: De la forge artisanale à l’ère du numérique

DOSSIEROSSIER

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 20188

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Fondé pour développer la solidarité intellectuelle africaine et coordonner l’harmonisation des politiques d’enseignement supérieur et de recherche de ses États membres, le Conseil

Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) est une Institution régionale et intergouvernementale regroupant dix-neuf (19) pays et un vaste réseau de 104 universités et centres de recherche, répartis entre l’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Ouest, la Région des Grands Lacs et de l’Océan Indien.

Il est l’expression de la volonté manifeste des pères fondateurs, de s’affranchir des puissances coloniales, doublée de la vision d’une africanisation de l’université africaine.

Triomphateur de toutes les velléités d’étouffement sur son parcours, le CAMES fait aujourd’hui l’unanimité dans le concert des institu-tions régionales et internationales, comme un système unifi é d’enca-drement, de valorisation et d’évaluation des universitaires ressortis-sants de ses Etats-membres : modèle unique au monde d’intégration régionale.

Aussi, le CAMES est-il objet de récriminations, de critiques acerbes voire violentes de la part des politiques mais surtout des universitai-res qui, entre autre, portent des réserves contre ses critères et procé-dures d’évaluation.

S’il y a des raisons objectives comme , la question du mode de dési-gnation des membres du CTS en raison de l’inamovibilité de certains membres qui y offi cient durant de longues années, les interroga-tions à propos de la qualité des signataires des notes confi dentielles pour les responsables pédagogiques et de recherches sur la LAFPT et les interrogations à propos du choix des présidents des jurys des concours d’agrégation par le Secrétaire général et le Président du CCG, qui, ayant réussi à progressivement construire, dans le champ académique « camésien », un imaginaire autour de fi gures tutélaires nichées dans les CTS et promptes à faire et à défaire les carrières sur la base de critères subjectifs, en rupture avec l’objectivité scientifi -que, justifi ent cette suspicion, il y en a en revanche qui, dans leurs griefs, font preuve d'une méconnaissance notoire de l'institution, et vont jusqu’à prôner, sans aucune raison gardée, sa disparition.

Responsable, mais pas coupable

Africune Ineuf recheRégio

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S’il ygnatimemtionspour et lesconcoCCG,acadénichéla baque, griefsvont éditorial

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 9

Au risque donc de nous inscrire dans le même registre que cette race d’intellectuel, reconnaissons qu’il a des faits avérés connus de tous sur lesquels, le CAMES, portant sa part de responsabilité, travaille activement. C’est d’ailleurs ce qui justifi e l’initia-tive du « Code d’éthique et de déontologie » adopté en 2000, qui sanctionne sévèrement les comportements déviants dont se rendraient coupables ses membres.

Au CAMES, les principes et le règlement des évaluations sont établis et connus au point où, bien appliqués ne doivent faire l’objet de critique, sous réserve qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite. Malheureusement, l’insti-tution ne peut que s’appuyer sur des hommes qu’il pense crédibles et dignes de confi ance pour rendre le service. Et c’est là où le bât blesse.

A ce propos, c’est Topanou Prudent Victor K. Kouassivi, Maître de confé-rences de Science politique de l’Université d’Abomey-Calavi qui exprime le mieux notre pensée, dans sa récente publication, sous le titre « L’intellectuel Camésien et l’éthique ». Je cite : Les réfl exions sur la notion « d’intellec-tuel » sont très anciennes. Pour le Professeur Nouréini Tidjani-Serpos, du point de vue substantif, l’intellectuel est caractérisé par « un sens de l’enga-gement sociopolitique explicite », une « distanciation et un fossé d’où nais-sent les paroles nouvelles porteuses de déviance, de rébellion, de subversion, de marginalité et de remise en cause ». Dans l’espace africain francophone incarné par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), cette responsabilité de l’intellectuel est encore plus grande, voire même plus noble. Non seulement parce qu’ici plus qu’ailleurs, l’intellectuel est assimilé à l’universitaire et au diplômé d’Université mais aussi parce qu’il s’agit de pays pauvres et sous-développés dont le devenir repose pour l’essentiel sur ses cadres diplômés. C’est pourquoi l’éthique de l’intellectuel Camesien doit préoccuper au premier chef les autorités du CAMES. Plus qu’ailleurs, les universitaires se doi-vent d’avoir une bonne tenue et un comportement exemplaire empreint d’éthique qui pourrait se résumer en une phrase : l’intellectuel Camesien ne doit pas être un tricheur, il ne doit pas être un fraudeur, fi n de citation, et à moi d’ajouter, doit éviter de compromettre par quelque manière que ce soit, la notoriété de l’institution. Ce qui n’est pas forcément le cas. Il n’est d’ailleurs pas rare que des membres, profi tent de leur position pour se livrer à des actes de faveurs pour les uns et de répression pour les autres. Ce sont eux les coupables qui trahissent sans scrupule la confi ance des responsables du CAMES et entachent l’honorabilité de l’institution.

C'est donc dire que le CAMES est victime de ce que certains de ses membres en font et de l’image qu’ils veulent bien donner de lui dans l’opinion. Vivement que le code de l’éthique leur soit appliqué dans toute sa rigueur pour mettre hors du système une bonne fois pour toute, ces pyromanes qui jouent aux sapeurs-pompiers et ce, afi n que soit protégé, le label CAMES.

Bernadin AGBOKPE

EDEDUFUFORORMM AFAFRIRIQUQUQ EE MAMAGAEDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 9

Au risque donc de nous inscrire dans le même registre que cette race d’intellectuel,reconnaissons qu’il a des faits avérés connus de tous sur lesquels, le CAMES, portantsa part de responsabilité, travaille activement. C’est d’ailleurs ce qui justifi e l’initia-tive du « Code d’éthique et de déontologie » adopté en 2000, qui sanctionnesévèrement les comportements déviants dont se rendraient coupables ses

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 201810

Sans nier l’importance des infrastruc-tures scolaires ou des ressources pé-dagogiques, nous pouvons témoigner avec force que « la qualité d’un sys-tème éducatif dépend dans une large

mesure de la qualité des enseignants ». Qu’en est-il aujourd’hui en Afrique ?

Tout d’abord, il faut rappeler le rôle crucial des premiers enseignants africains dans les mouve-ments de libération nationale. L’histoire de Julius Neyerere est à ce propos édifiante. Surnommé

le Mwalimu (« l’Instituteur» en suwahi-li), Nyerere fut président de la Tanzanie de 1964 à 1985. Loin de tout dogma-tisme importé, il a cherché à conce-voir un socialisme inspiré des réalités africaines (Ujamaa). Craignant l’impact de l'aide étrangère sur l'indépendance nationale, il prône pour le développe-ment du pays la « self-reliance » (« compter sur ses propres forces ») les principes d'égalité, unité, justice et autosuffisance.

Ce prestige des enseignants des pre-mières années des indépendances a malheureusement laissé la place aujourd’hui à une profession ensei-gnante précarisée et déboussolée. Sans les enseignants contractuels, vacataires ou communautaires, de

nombreux systèmes éducatifs africains ne peu-vent pas fonctionner. Or, comme le rappelle la recommandation OIT/UNESCO de 1966 :

[…] cette profession exige des enseignants non seulement des connaissances approfondies et des compétences particulières, acquises et en-tretenues au prix d’études rigoureuses et conti-nues, mais aussi un sens des responsabilités personnelles et collectives qu’ils assument pour

l’éducation et le bien-être des élèves dont ils ont la charge (OIT/UNESCO, 1966)

Par conséquent, une amélioration de la qualité des enseignants exige une solide formation ini-tiale et continue et un salaire adéquat et versé régulièrement. L’enseignant doit jouer pleine-ment son rôle de modèle de réussite pour les jeunes générations.

Par ailleurs, il est illusoire de prétendre réfor-mer la profession enseignante si elle demeure un choix par défaut, par manque d’options. Il est indispensable d’attirer les jeunes africains talentueux vers cette profession. Dans les pays comme le Japon ou la Corée du Sud, connus par l’excellence de leurs systèmes éducatifs, la sé-lection est forte dans la mesure où seul un can-didat sur 4 ou 5 passe le concours d’admission dans la formation initiale.

En outre, il faut mettre en place une gouver-nance pertinente du système éducatif dans la-quelle les enseignants trouvent la place qui leur revient. Il est indispensable de s’éloigner de la gestion bureaucratique basée sur le contrôle et la suspicion et passer à une gestion participa-tive de l’école dans laquelle les enseignants doi-vent être responsables des apprentissages de leurs élèves et non pas des éternels coupables. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas mettre en place des mécanismes pour diminuer l’ab-sentéisme des enseignants et lutter contre les enseignants fantômes.

En définitive, réformer l’école en Afrique pour améliorer sa qualité et sa pertinence repose dans une large mesure sur les enseignants. Il est crucial d’établir de nouvelles politiques pu-bliques pour les enseignants en s’attaquant aux principaux problème de la profession : forma-tion, salaire, conditions de travail, évaluation.•

PO INT DE VUEPO INT DE VUE

Abdeljalil Akkari, Université de Genève,

Le rôle des enseignants dans

l’amélioration de la qualité et de la pertinence de l’éducation

Cette profession exige des enseignants non seulement des connaissances appro-fondies et des compé-tences particulières, ac-quises et entretenues au prix d’études rigou-reuses et continues, mais aussi un sens des responsabilités per-sonnelles et collectives qu’ils assument pour l’éducation et le bien-être des élèves dont ils ont la charge

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 11EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 11

Après Niamey, au Niger,qui a abrité en Janvier de cette année, la réu-nion extraordinaire du Conseil Consultatif Général (CCG) couplée avec le lancement offi ciel du Jubilé d’or du CAMES, c’est au tour de la capitale Ouagadougou du Burkina Faso, d’accueillir du 25 mai au 1er juin 2018, la 35ème session du Conseil des ministres, couplée avec le déroulement des festivités de la célébration des 50 ans d’existence de l’auguste institu-tion panafricaine.Un grand rendez-vous de toutes les parties prenantes au plan administratif, académique et politique dont cinq chefs d’Etat, placé sous le Haut Patronage de son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso, Chef de l’État.

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35ÈME SESSION DU CONSEIL DES MINISTRES ET CÉLÉBRATION DU JUBILÉ D’OR DU CAMES

D’importantes résolutions pour le «CAMES du Futur»

Brice ASKY

L’autre temps fort de la cérémonie de lancement des journées portes ouvertes, a été la présentation suivi de la dédicace du livre « Le CAMES 1968-2018: Un demi-siècle au service de l’enseignement supérieur et de larecherche en Afrique »

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 201812

EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 201812

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re aura été l’occasion de dresser le bilan du chemin parcouru par le CAMES afi n d’entrevoir des perspectives pou-vant lui donner un nou-vel élan, et ce, à travers la mobilisation des dif-férents acteurs directs ou indirects de l’ensei-gnement supérieur, de la recherche et de l’in-novation de son espace autour du challenge.Ils sont en effet plusieurs centaines de personna-lités scientifi ques et po-litiques venues de plu-sieurs pays d’Afrique et d’Europe à prendre part à ce banquet scientifi -que et cognitif, dont le premier acte a été les journées portes ouvertes des 25 et 26 mai 2018 au siège de l’institution.

Mieux connaitre le CAMES

Offi ciellement lancées par le Professeur Alkas-soum Maïga, Ministre de l’enseignement su-périeur, de la recherche scientifi que et de l’in-novation (MESRSI) de la République du Burkina-

Faso, Vice-président du Conseil des ministres du CAMES, ces journées por-tes ouvertes visent à faire découvrir ou redécou-vrir autrement le CAMES d’aujourd’hui, ses mis-sions, ses programmes et ses réalisations à la com-munauté universitaire et scientifi que ainsi qu’au grand public. Autrement dit,décloisonner l’institu-tion.Et pour satisfaire à cette exigence, le Secrétaire général de l’Institution, le Professeur Bertrand Mbatchi, après ses ci-vilités au parterre de personnalités présentes, s’est fait le devoir de rappeler à leur attention, que le Conseil Africain et Malgache pour l’En-seignement Supérieur (CAMES) a été fondé en 1968 pour développer la solidarité intellectuelle africaine et coordonner l’harmonisation des po-litiques d’enseignement supérieur et de recher-che de ses États mem-bres. Institution régionale et intergouvernementa-le regroupant dix-neuf (19) pays - Bénin, Bur-

Marqué par plu-sieurs grandes mani festat ions

telles que, les journées portes ouvertes, la réu-nion du Conseil de l’Ordre International des Palmes Académiques (OIPA/CA-MES), la réunion du Comi-té des Experts le Colloque international sur l’ensei-gnement supérieur dans l’espace, le déroulement de la phase fi nale inter-nationale de la première édition de l’olympiade et la grande soirée d’excel-lence ; ce cinquantenai-

Ce cinquan-tenaire aura été l’occasion de dresser le bilan du chemin par-couru par le CAMES afin d’entrevoir des perspecti-ves pouvant lui donner un nouvel élan, et ce, à travers la mobilisa-tion des diffé-rents acteurs directs ou indirects de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’inno-vation de son espace autour du challenge.

Secrétaire général du CAMES, le Professeur Bertrand Mbatchi

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kina Faso, Burundi, Ca-meroun, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Guinée Équato-riale, Madagascar, Mali, Niger, République Dé-mocratique du Congo, Rwanda, Tchad, Séné-gal et Togo - le CAMES est également un vaste réseau de 104 universi-tés et centres de recher-che, répartis entre l’Afri-que Centrale, l’Afrique de l’Ouest, la Région des Grands Lacs et de l’Océan Indien.La création du CAMES a été, notamment, mo-tivée par la nécessité d’adapter l’enseigne-ment supérieur et la re-cherche aux impératifs de développement so-cio-économique des États; d’obtenir un fonc-tionnement optimal des établissements, dans le cadre d’une coopéra-tion effective entre les universités, les établisse-ments d’enseignement supérieur et les centres de recherche; de met-tre en place des structu-res et des programmes

pertinents, en cohé-rence avec les réformes introduites dans les diffé-rents degrés de l’ensei-gnement; d’adapter les programmes d’études aux besoins spécifi ques de la communauté afri-caine et malgache, en tenant compte de ses traditions, de l’esprit ori-ginal de ses civilisations, pour un enseignement de qualité de niveau in-ternational; de renforcer la collaboration en ma-tière de coordination de l’enseignement supé-rieur et de la recherche dans les États membres; de rassembler et diffuser tous documents universi-taires ou de recherche: thèses, statistiques, infor-

mations sur les examens, annuaires, annales, pal-marès, information sur les offres et demandes d’emploi de toutes origi-nes.Depuis sa création, le CAMES a accompli un travail remarquable qui a permis la construction d’un espace africain et malgache de l’enseigne-ment et de recherche compétitif et performant, en mettant à la disposi-tion des États membres des ressources humaines compétentes, dont l’ex-pertise est aujourd’hui reconnue à travers le monde, peut-on rete-nir des déclarations du Professeur Mbatchi, qui précisera que « ces per-formances ont été réa-lisées à travers des pro-grammes statutaires que sont, le Program-me reconnaissance et l’équivalence des gra-des et diplômes (PRED); le Programme Comités consultatifs interafricains (CCI); Concours d’agré-gation, Pharmacopée et médecine tradition-nelle africaine; l’Ordre international des palmes académiques du CAMES (OIPA/CAMES); le Pro-gramme Silhouette du

„Depuis sa création, le CAMES a accompli un travail remar-quable qui a permis la construction d’un espace africain et malgache de l’enseignement et de recher-che compétitif et performant, en mettant à la disposition des États membres des ressources hu-maines com-pétentes, dont l’expertise est aujourd’hui reconnue à travers le monde, peut-on retenir des déclarations du Professeur Mbatchi.

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CAMES; le Programme Assurance - qualité; le Programme de suivi de la gouvernance et de la qualité du CAMES dont la commission d’éthique et de déontologie est la traduction. »Il est alors incontestable que le CAMES a réussi l’intégration de la com-munauté universitaire et scientifi que, en ce qui concerne la promotion des hommes et des fem-mes de notre espace,et se révèle ainsi comme un modèle unique au monde en la matière. Une posture qui mérite d’être préservée et les services diversifi és en l’inscrivant particulière-ment dans les dynami-ques mondiaux et conti-nentaux des agendas 2030 des ODD et 2063 de l’Union Africaine : « L’Afri-que que nous voulons». C’est là, le leitmotiv de Professeur Mbatchi qui pense que le moment est arrivé d’inscrire le CAMES dans le futur en abordant autrement les défi s majeurs dans un contexte d’assurance qualité, de gouvernan-ce universitaire et de leadership bien assumé.Puisqu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, il exhortera l’ensemble des acteurs du CAMES à

résolument adopter une démarche participative et inclusive, tournée vers l’avenir pour un CAMES du futur toujours plus per-formant en phase avec l’aspiration des pays en marche, pour une émer-gence économique et sociale durable. « C’est dans cette perspective qu’il faut s’approprier le Plan Stratégique pour le Développement du CA-MES (PSDC) avec son cortège de réformes » a-t-il fait remarquer. Pour le Ministre, lors-que l’on est dans l’en-seignement supérieur et de la recherche scientifi que, on est en-core plus convaincu que nous avons besoin d’avoir des instruments, des outils d’évaluation, qui vont susciter l’ému-lation positive, qui vont

faire en sorte que les enseignants et les cher-cheurs ne dorment pas. Lorsqu’on veut passer à un grade supérieur on a besoin de travailler.« Le malheur que nous avons est que beau-coup de professeurs ti-tulaires ou de directeurs de recherche une fois arrivés là, pensent que tout est fi ni, il faut dormir et ils se désengagent. Il va falloir que le CAMES trouve le moyen de re-donner de l’énergie à ces gens-là pour qu’ils ne s’arrêtent pas. Un moyen de les amener à penser qu’ils ont enco-re un devoir à rendre à leur nation et un service à leurs étudiants», a-t-il suggéré. Une sugges-tion qui aurait déjà de réponse, d’après le SG/

„Le malheur que nous avons est que beaucoup de professeurs titulaires ou de directeurs de recherche une fois arrivés là, pensent que tout est fini, il faut dormir et ils se désen-gagent. Il va falloir que le CAMES trouve le moyen de redonner de l’énergie à ces gens-là pour qu’ils ne s’arrêtent pas. Un moyen de les amener à penser qu’ils ont encore un devoir à rendre à leur nation et un service à leurs étu-diants...»

Professeur Alkassoum Maïga, Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifi que et de l’innovation (MESRSI) de la République du Burkina-Faso

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CAMES.« Nos pays ont besoin de transformer de façon structurelle leur écono-mie nationale mais ils ne peuvent pas le faire s’ils ne disposent pas de capital humain bien renforcé, compétence avérée et avec un ni-veau de conscience très élevé. Et le CAMES a les moyens de nous amener là, » dira le vi-ce-président du Conseil des ministres, avant de déclarer lancées, les journées portes ouver-tes qui se sont pour-suivies par la visite des stands d’exposition qui donnent à découvrir les activités quotidiennes menées au CAMES.

Le premier livre d’histoire du CAMES

offi ciellement présenté

L’autre temps fort de la cérémonie de lan-cement des journées portes ouvertes, a été la présentation suivi de la dédicace du livre «Le CAMES 1968-2018 : Un demi-siècle au ser-vice de l’enseignement supérieur et de lare-cherche en Afrique »

du Docteur Chikouna Cissé, Maître de confé-rences à l’Université Fé-lix-Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire.Une histoire de l’Institu-tion qui est partie à la recherche des traces matérielles, des solida-rités originelles et des stratifi cations généra-tionnelles qui ont permis au CAMES d’advenir, de surmonter obstacles et erreurs et d’avan-

cer vers la modernité. Elle convoque de nombreux angles d’analyse issus du droit, de l’économie, de la philosophie, des sciences et de la sociologie.Comment le CAMES a-t-il produit sa légitimité juridi-que et scientifi que dans un contexte décolonial? Comment cette institu-tion a-t-elle été fi nancée? Quelle place son système d’évaluation occupe-t-il dans les politiques universi-taires des pays membres? Qu’a fait le CAMES pour encourager la recherche africaine? Utilisant autant l’analyse des documents que l’histoire orale, ce livre permettra à toute l’Afrique, de s’approprier l’histoire d’une de ses institutions les plus remarquables.« C’est vraiment avec ce livre que j’ai su ce que c’est que le CAMES. Et çà a changé ma vision de cet instrument. Au départ

„Une histoire de l’Institu-tion qui est partie à la recherche des traces ma-térielles, des solidarités originelles et des stratifi-cations géné-rationnelles qui ont permis au CAMES d’advenir, de surmonter obstacles et erreurs et d’avancer vers la moder-nité.

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Le CAMES, c’est des man-darinats, des muches, c’est le clergé acadé-mique qui fait et défait les carrières. Pour moi c’est ça le CAMES ; les coups bas, les crocs en jam-bes..."

comme tout le monde j’avais des préjugés. Le CAMES, c’est des man-darinats, des muches, c’est le clergé académi-que qui fait et défait les carrières. Pour moi, c’est ça le CAMES ; les coups bas, les crocs en jam-bes. Ce livre m’a aidé à murir sur cette institu-tion et je ne peux que lui souhaiter Bon vent » a témoigné l’auteur avant de conclure, « si le CA-MES n’existait pas, il fal-lait l’inventer. » La dédi-cace du livre a clôturé la cérémonie.

De nouveaux membres au Conseil de l’OIPA /

CAMES

Le deuxième acte de la célébration du jubi-lé a été, la tenue le 27 mai 2018, du Conseil de l’Ordre International des Palmes Académiques du CAMES (OIPA / CA-MES) au cours duquel, il a été procédé au rem-placement des mem-bres dont les mandats

sont arrivés à expiration conformément aux rè-gles en vigueur. En effet, les hommes passent et se renou-vellent selon des règles établies sur les différents chantiers de la société, il en est ainsi à l’OIPA/CA-MES créé à Abidjan en 2002 pour reconnaitre et distinguer des personna-lités ou des acteurs qui auraient œuvré pour la promotion ou pour le rayonnement de l’en-seignement supérieur, de la recherche et de l’innovation dans leur

pays ou à l’extérieur.A l’occasion le Secré-taire général, Professeur

Mbatchi, a Témoigné aux membres sortants, des gratitudes de l’Or-dre pour le travail abat-tu, pour la joie qu’ils ont aidée à apporter dans les cœurs des différents récipiendaires et de leurs parents, amis ou collègues. De même, il a salué l’arrivée des nou-veaux membres dans l’Ordre qui permettra de poursuivre le travail commencé par les pré-décesseurs. Un travail dont le but est essentiel-lement de contribuer à faire rayonner l’Ordre et surtout à inciter les ac-teurs de la société en général à s’intéresser aux domaines d’exerci-ce de l’Ordre qui est à la base du renforcement de capacité du capital humain.« Le choix porté sur vous, répond à plusieurs critè-res qui ont un dénomina-teur commun, à savoir, votre capacité à repré-senter à l’intérieur et à l’extérieur de l’université, les valeurs de noblesse et de service universitai-re et du scientifi que que vous êtes. Il s’agit aussi d’autre part, de votre aptitude à travailler en synergie dans un esprit de compréhension mu-

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„Administré par un panel de dix mem-bres, présidé par le Secré-taire général du CAMES, statutaire-ment Grand chancelier, le Conseil de l’ordre pro-cède à des vérifications sur les pro-positions de nomination à diverses distinctions faites par les organismes universitai-res natio-naux.

tuelle avec les membres présents ou futurs de ce conseil » leur a dit le SG/CAMES avant de pour-suivre; « c’est donc pour vous le rappeler qu’une décision du président du Conseil l’ordre a fait de vous des offi ciers, j’allais dire des hommes dignes d’honneur ».Ainsi, comme nouveaux membres du Conseil de l’ordre pour un mandat de 05 ans renouvela-ble une fois, Professeur Claude Lishou du Séné-gal au titre de Person-nalité scientifi que ; Pro-fesseur Joseph Pare du Burkina Faso au titre de Personnalité politique ; et au titre de Membres du Comité consultatif gé-néral (CCG),Professeur Maxime Da Cruz, Rec-teur de l’Université d’Abomey-Calavi, Bé-nin; Professeur Rama-tou Djermakoye Seyni épouse Sidikou, Directri-ce générale du Centre national de la Recher-che scientifi que, Niger ; Professeur Jean Rosaire Ibara, Recteur de l’Uni-versité Marien Ngouabi de Brazzaville; Profes-seur Abou Karamoko, Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, Professeur Jean-Laurent Syssa-Magale, Recteur

de l’Université de Ban-gui, République Centre Africaine.Ces personnalités vien-nent en remplacement de six(06) membres dont le mandat est arrivé à échéance qui sont Pro-fesseur Ramata Bakayo-ko de la Côte d’Ivoire; Professeur Eric Leroy du Gabon ; Professeur Ha-bibou Abarchi du Ni-ger ; Professeur Koffi Ahadzi-Nonou du Togo; Professeur AssoriItoua Ngaporo du Congo ; Professeur Laya Sawa-dogo du Burkina Faso et d’un septième le Pro-fesseur Fulbert Macaire Amoussouga Gero du Bénin qui lui, a été rap-pelé à Dieu.

A noter que le Professeur Aurélien Maurice Sosso, Recteur de l’Université de Yaoundé I (Cameroun), est le seul ancien membre nommé du Conseil de l’or-dre qui reste en poste. Et pour cause, son mandat court. Le Professeur Abou Napon, directeur des pro-grammes au CAMES char-gé des CCI, de l’agréga-tion et de l’OIPA, reste au sein du Conseil comme secrétaire, sans voix déli-bérative.Administré par un panel de dix membres, présidé par le Secrétaire géné-ral du CAMES, statutaire-ment Grand chancelier, le Conseil de l’ordre procède à des vérifi cations sur les propositions de nomina-tion à diverses distinctions faites par les organismes universitaires nationaux. À chaque fois, la liste des personnalités à décorer est arrêtée par le Conseil des ministres. Trois grades existent : Chevalier, Offi -cier, Commandeur. Puis, il y a deux dignités : Grand Offi cier, Grand-croix. 527 personnes ont déjà béné-fi cié des décorations de l’OIPA : 14 chefs d’Etat, 124 personnalités à titre exceptionnel et 389 à titre ordinaire.

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„je voudrais préciser que, dans le cadre de l’ordre du jour que vous aurez à exami-ner, vous aurez l’opportunité de non seule-ment examiner les dossiers mais surtout de prendre des mesures courageuses aptes à mieux accompagner le CAMES à réaliser ses ambitions de devenir leader de dévelop-pement des Etats membres à travers l’en-seignement supérieur, la recherche et l’innovation...» Docteur Urbain Ibrahim COULIDIATI, secrétaire d’Etat

auprès du Ministre burkinabé de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifi que et de l’innovation (MESRSI)

La réunion du Comité des experts

Le 28 mai a été ouverte, la réunion du Comité des experts en prépara-tion de la 35ème session du Conseil des ministres. En effet, selon les dispo-sitions de la convention portant statut du CAMES, adoptées en Avril 2000 par le Conseil des Minis-tres en sa 17ème session ordinaire, le Comité des experts est chargé de l’examen des questions à inscrire à l’ordre du jour du Conseil.Offi ciée par le Docteur Urbain Ibrahim Couli-diati, secrétaire d’Etat auprès du Ministre bur-kinabé de l’Enseigne-ment supérieur, de la re-cherche scientifi que et de l’innovation (MESRSI), chargé de la Recherche, représentant le Ministre empêché, la réunion du Comité des experts a connu à son ordre du jour, entre autre, le rap-port fi nancier 2017du se-crétariat général et des projets, le budget 2019, le plan soumis pour infor-

mation, les dossiers de candidatures au poste de directeur administra-tif et fi nancier afi n que les meilleurs ajustements soient apportés au plan administratif, juridique et fi nancier pour ren-forcer le dynamisme de l’institution.« Après avoir souligné le caractère particulier de ce Conseil des ministres au-delà de son contex-te, je voudrais préciser

que, dans le cadre de l’ordre du jour que vous aurez à examiner, vous aurez l’opportunité de non seulement examiner les dossiers mais surtout de prendre des mesu-res courageuses aptes à mieux accompagner le CAMES à réaliser ses ambitions de devenir leader de développe-ment des Etats membres à travers l’enseignement supérieur, la recher-che et l’innovation » a rappelé le SG/CAMES. Au terme de ces mots d’orientation pour une meilleure appropriation de l’agenda, il citera Al-bert Einstein pour qui « la vie, c’est comme une bicyclette, il faut avan-cer pour ne pas perdre l’équilibre », et pour par-tager son engagement

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„Fort heureu-sement si notre insti-tution a pu surmonter ces obsta-cles, c’est grâce en partie à la qualité de votre ex-pertise. En effet, en tant qu’experts vous avez toujours su faire des analyses critiques pertinentes et construc-tives qui ont permis de relever les nombreux défis de l’en-seignement supérieur...»

pour le changement qu’il souhaite opérer et impacter, il reprendra Gandhi qui dit ceci, « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.» Des pensées qui certaine-ment, auront servi de le-vier aux réfl exions.A sa suite, interviendra le représentant du mi-nistre, Monsieur Couli-daiti, qui affi rme que le CAMES est une organi-sation internationale de référence aujourd’hui citée comme le meilleur model de réussite dans le domaine de l’intégra-tion, mais qui se trouve confrontée à un certain nombre de problèmes qui menacent sa sur-vie, malgré les résultats satisfaisants engrangés. « Fort heureusement, si notre institution a pu sur-monter ces obstacles, c’est grâce en partie à la qualité de votre ex-pertise. En effet, en tant qu’experts vous avez toujours su faire des analyses critiques perti-nentes et constructives qui ont permis de rele-ver les nombreux défi s de l’enseignement su-périeur ».

« C’est cet exercice d’accompagnement de notre institution que vous aurez à faire à nouveau les deux jours de travail » dira le Doc-teur Urbain Ibrahim Coulidiati qui, avant de déclarer ouverte la réu-nion, a rappelé à l’at-tention des experts, que les ministres attendent

d’eux, des recom-mandations pertinen-tes qui seront soumises aux Présidents pour relever les obstacles qui entravent le bon fonctionnement du CAMES.

Colloque international sur le

CAMES du futur

Trois moments forts auront marqué la cérémonie du lancement offi ciel, ce 30 mai 2018, du jubilé pro-prement dit par le repré-sentant du président du Conseil des ministres du CAMES, le Recteur de l’Université de Yaoundé

Professeur Maurice Aurélien Sosso, Recteur de l’Université de Yaoundé 1

Le présidium du comité des experts

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„Je formule le vœux que ces journées jubi-latoires soit couronnées de succès retentis-sant afin que les festivités de Ouagadougou connaissent l’éclat et le fras-que à la dimen-siondu succès engrangé par l’institution...»

1, Professeur Maurice Aurélien Sosso. Il s’agit d’abord, des discours protocolaires, ensuite du défi lé des drapeaux de tous les pays membres et enfi n du colloque in-ternational sur l’ensei-gnement supérieur en Afrique.En effet, le CAMES, pres-tigieuse organisation fé-dératricesupranationale a 50 ans.Un jubilé bien méritécomme peuvent en témoigner les réussi-teset les perspectives re-luisantes qu’il convient de saluer à sa juste va-leur.Le chemin ainsi parcou-ru représentera de toute évidencedans l’histoire de l’enseignement su-périeur en Afrique, un jalon important à un moment charnière de la vie de l’institution.Le rendez-vous de Oua-gadougou prend donc date vu que les partici-pantsont été appelés à mener desréfl exions stra-tégiques sur les change-ments paradigmatiques de cette institution à la quête de l’excellence académique dont l’en-vergure et la renommée

sont incontestables.C’est donc à juste titre que portant le message du Professeur Jacques FAME NDONGO, Minis-tre de l’enseignement Supérieur, de la Re-cherche du Cameroun, le Professeur Maurice Aurélien Sosso, fera re-marquer qu’avec le CAMES, l’Afrique peut se réjouir de disposer du symbole le plus crédible d’un enseignement su-périeur et d’une recher-che scientifi que ayant réussi le pari de trans-cender les frontières et d’utiliser comme rampe du progrès partagé, la diversité.

« C’est le lieu pour moi de réaffi rmer ici, toute la pertinence du rôle émi-nemment précurseur du CAMES dans la prépara-tion de l’émergence de notre continent » dira-t-il pour exprimer la même pensée que Nelson Man-dela pour qui « l’éduca-tion est l’arme la plus puissante pour changer le monde. »A propos du colloque, il se réjouit que le thème général du colloque inti-tulé «le CAMES du futur» s’arrime parfaitement avec la nouvelle évolu-tion du CAMES et du monde, infl uencée en-tre autre par les nouvel-les technologies, infl uen-cée par l’économie numérique, infl uencée par les nouvelles visions assignées aux universi-tés et par les avancées fulgurantes de la recher-che scientifi que, le tout encadré par la bonne gouvernance, l’éthique et la qualité.« Je formule le vœux que ces journées jubilatoires soit couronnées de suc-

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„Je formule le vœux que ces journées jubi-latoires soit couronnées de succès retentissant afin que les festivités de Ouagadou-gou connais-sent l’éclat et le frasque à la dimen-siondu succès engrangé par l’institu-tion...»

cès retentissant afi n que les festivités de Ouaga-dougou connaissent l’éclat et le frasque à la dimensiondu succès en-grangé par l’institution» s’est-il exprimé avant de déclarer ouvertes les manifestations commé-moratives du jubilé.A propos du colloque, il se réjouit que le thème général du colloque in-titulé « le CAMES du fu-tur » s’arrime parfaite-ment avec la nouvelle évolution du CAMES et du monde, infl uen-cée entre autre par les nouvelles technologies, infl uencée par l’éco-nomie numérique, in-fl uencée par les nou-velles visions assignées aux universités et par les avancées fulgurantes de la recherche scien-tifi que, le tout encadré par la bonne gouver-nance, l’éthique et la qualité.« Je formule le vœux que ces journées jubilatoires soit couronnées de suc-cès retentissant afi n que les festivités de Ouaga-dougou connaissent

l’éclat et le frasque à la dimensiondu succès en-grangé par l’institution» s’est-il exprimé avant de déclarer ouvertes les manifestations commé-moratives du jubilé.Aussi,son allocutiona-t-elleété précédéede cel-ledu Secrétaire général du CAMES, le Professeur Bertrand Mbatchi, pour qui, cette commémo-ration fera apprendre de la mémoire collec-tive, afi n de mieuxbâtir le futur et faire jouer à cette institution, un rôle davantageincontour-

nable dans le développement socio-économi-quedurable des États membres, en considérant sans complai-sanceles défi s de l’heure, en s’appuyant sur ses atouts et en-maîtrisant ses fai-blesses.A l’occasion, il a solennellement exprimé sa très

haute gratitude au nom du Secrétariat général à Son Excellence Monsieur Rock Marc Christian KABO-RE, Président du Faso, ainsi qu’au peuple burkinabè, pour les efforts consentis en vue d’abriter cet évé-nement, aux fi ns d’impul-ser un nouveau souffl e au CAMES; une institution qui évolue désormais dans un contexte marqué par la 4ème révolution indus-trielle en marche, différent de l’environnement du 20ème qui l’a vu naître. « Dans cette quête de per-formance que nous nous

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„Quel enseigne-ment, quelle recherche et quelle innova-tion techno-logique, pour promouvoir le CAMES de demain ?

Professeur Bonaventure MVE ONDO de l’Université Omar Bongo du Gabon

fi xons résolument pour le futur, le Plan stratégique de développement du CAMES (PSDC) s’érige comme une boussole pour aller plus loin. Ainsi, partons-nous déjà sur du concret pour mieux imaginer l’avenir, pétris avantageusement par l’expérience du chan-gement et de l’inno-vation que nous vivons déjà au quotidien » a-t-il conclu.Après le défi lé des dra-peauxdu CAMES et des 19 pays membres, sym-bole del’appartenance au même espace, a commencé le colloque.A la suite de la Conféren-ce inaugurale du Profes-seur Bertrand Mbatchi, sur le thème « Établir une vision partagée du CA-MES du futur », modérée par le Professeur Mau-rice Aurélien SOSSO de l’Université Yaoundé I au Cameroun Président CCG/CAMES, rappor-tée parMonsieur Honoré PAIMA duministère de l’enseignement supé-rieur et de la recherche scientifi que et de l’inno-vation du, Burkina Faso et le ProfesseurEdouard NGOU-MILAMA de l’Uni-

versité des Sciences de la Santé duGabon, qui a planté le décor, qua-tre panels de trois com-munications chacune ont été déroulés. Ainsi, au premier pa-nel sur le thème « le CAMES du futur », ont été présentées, trois communications dont la première assurée par le Professeur Bonaven-ture MVE ONDO del’Uni-versité Omar Bongo du Gabons’est articulée autour du sujet « Ce que peuvent être les nouvelles missions so-ciétales du CAMES » ; la

seconde assurée par le Docteur Béate WILHELM, German Research Foun-dation (DFG) de l’Alle-magne a été autour de «La DFG et la promotion de la recherche en Afri-que » et la dernière par le Professeur Jacques SIMPORE de l’Université Ouaga I Professeur Jo-seph Ki-Zerbo du Bur-kina Faso, autour de la question « Quel ensei-gnement, quelle recher-che et quelle innovation technologique, pour promouvoir le CAMES de demain? » Panel modéré par le Professeur Abdoul Salam SALL de l’Univer-sité Cheikh Anta Diop au Sénégal et rapporté par Monsieur Emmanuel SORGHO de l’Université Ouagadougou II du Bur-kina Faso.Le second panel sur le thème « Pour un renfor-cement du genre dans l’enseignement supé-rieur, la recherche et

Madame Sika Bella KABORÉ, Première Dame du Faso

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„Renfor-cement du genre dans l’enseigne-ment supé-rieur de la recherche et de l’innova-tion dans l’espace CAMES

l’innovation dans l’es-pace CAMES », sous le haut parrainage de Ma-dame Sika Bella KABO-RÉ, Première Dame du Faso, a été animé par trois communicatrices qui sont la Professeure Scholastique Dianzinga de l’Université Marien Ngouabi au Congo sur le sous thème « Pour un renforcement du genre dans l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation dans l’es-

pace CAMES », la Doc-teure Lydia ROUAMBA du Centre National de la Recherche Scientifi -que et Technologique du Burkina Fasosur le sous thème « La ques-tion du genre dans l’en-seignement supérieur : quelles réalités au Bur-kina Faso ? » et la Pro-fesseure Abiba Sanogo TIDOU de CRUFAOCI de l’Université Jean Lorou-gnon Guédé de Daloa en Côte d’Ivoire à pro-

pos du « Ren-forcement du genre dans l ’ e n s e i g n e -ment supérieur de la recher-che et de l’in-novation dans l’espace CA-MES ».Lemo-dérateur du panel a été le Professeur Ni-colas BARRO de l’Université Ouaga I Pro-fesseur Joseph KI-ZERBO, Bur-kina Fasoet le rapporteur Monsieur Abou ZOURE de l’Uni-

versité Ouaga I Professeur Joseph KI-ZERBO du Bur-kina Faso.Le troisième panel autour du thème «Le numérique dans l’espace CAMES », a sous le haut parrainage Madame Reckya Madou-gou, Ministre Conseillère spéciale du Président de la République Togolaise a été animé par trois com-municateurs qui sont, le Docteur KABORE Théo-dore Jean Oscar de l’Uni-versité Ouaga II au Bur-kina Faso autour du sous thème « Les FOAD dans l’enseignement supérieur : cas de l’IFOAD de l’Univer-sité Ouaga II »,le Docteur Boubakar BARRY, Coor-donnateur du réseau WA-CREN, Sénégalautour du sous thème « WACREN - Catalyseur d’un Enseigne-ment Supérieur et d’une Recherche de Qualité » etle Professeur Alain MIL-LE de l’Université Claude Bernard Lyon 1 CNU 27 de laFranceautour du « Projet de mise en place de fi liè-res de formation-recher-che-activité économique en intelligence artifi cielle à des fi ns d’innovation

Professeure Scholastique Dianzinga de l’Université Marien Ngouabi au Congo

Docteure Lydia ROUAMBA du Centre National de la Recherche Scientifi que et Technologique

du Burkina-Faso

Professeure Abiba Sanogo TIDOU de CRUFAOCI de l’Université Jean Lorougnon

Guédé de Daloa en Côte d’Ivoire

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„Les recom-mandations issues de ces échanges et le compte rendu du Comité des experts ont été présentés en séance plénière du Conseil des ministres du CAMES.

de rupture ».Panel mo-déré par le Professeur Claude LISHOU de l’Uni-versité Cheikh Anta Diop au Sénégal et rapporté par Monsieur Salif TRA-ORÉ de l’Université de Dedougou au Burkina Faso.Le quatrième panel sur le thème « Le fi nance-ment du CAMES » a été coanimé par le Profes-seur Hervé NDOUME del’Institut National des Sciences de Ges-tion (INSG) duGabo-nautour de la question «Fondation Africaine et Malgache pour l’ensei-gnement Supérieur et la Recherche (FAMER): quelle valeur ajoutée pour le développement du CAMES?», le Profes-seur Martin TCHAMBA NGANKAM de l’Univer-sité de Dschang au Ca-meroun auteur de son témoignage « Gouver-nance universitaire et fi -nancements alternatifs: cas de l’Université de Dschang » et le Doc-teur Hamidou TRAORE de l’Institut de l’Environ-nement et de Recher-ches Agricoles (INERA) du Burkina Faso autour

de la question « Quelle alternative au mode de fi nancement actuel du CAMES, la probléma-tique de la Fondation CAMES, nouvellesoffres de services valorisant la dimension conseil no-tamment auprès des établissements etc. » avec pour modérateur du panel, Professeur Roger TSAFACK NAN-FOSSO de l’Université de Dschang au Cameroun et rapporteur, Profes-seur François de Charles OUEDRAOGO du minis-tère de l’enseignement supérieur, de la recher-che et de l’innovation du Burkina Faso.

Les recommandations issues de ces échanges et le compte rendu du Comité des experts ont été présentés en séance plénière du Conseil des ministres du CAMES.En marge du colloque a été lancée, la 1ère édi-tion internationale des Olympiades universitai-res du CAMES dont la liste des récipiendaires a été rendue publique lors de la soirée de l’excel-lence.

Des décisions pour le CAMES du futur

Présidée par Monsieur Paul Kaba Thieba, Pre-mier Ministre de la Répu-blique du Burkina Faso, la cérémonie d’ouverture des travaux de la 35ème session du Conseil des Ministre du CAMES ce 31 mai 2018,a enregistré la présence de plusieurs ministres de l’enseigne-ment supérieur et de la recherche scientifi que de l’espace CAMES, des présidents d’univer-sités, des experts et des

Monsieur Paul Kaba Thieba, Premier Ministre de la République du Burkina Faso

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„Agissant en tant que Conseil d’ad-ministration du CAMES, le Conseil des minis-tres aura à connaître des avis, recomman-dations, décisions ou résolutions formulés par les experts qui ont pré-cédemment examiné le rapport d’activités et le bilan financier de l’institution.

partenaires de l’institu-tion panafricaine. Trois principales allocutions auront marqué cette cérémonie.D’abord le discours du SG/CAMES qui, après les civilités d’usage à l’endroit de tous ceux qui ont fait le déplace-ment et de Monsieur le premier ministre, a tenu à renouveler à l’en-droit du chef de l’Etat du Burkina Faso, toute la reconnaissance de son institution pour avoir abrité ce double évène-ment, et sonné la gran-de mobilisation pour sa réussite.Agissant en tant que Conseil d’administration du CAMES, le Conseil des ministres aura à connaître des avis, re-commandations, dé-cisions ou résolutions formulés par les experts qui ont précédemment examiné le rapport d’activités et le bilan fi -nancier de l’institution.

C’est donc à dessein, que dans son discours, le SG/CAMES a évoqué certains aspects de ce rapport, afi n de repréci-ser, d’éclairer, de sensi-biliser et de susciter du Conseil, des décisions idoines à la bonne mar-che de cet institution.

Ensuite, prendra la parole le Président en exercice du Conseil des ministres, le Professeur Jacques Fame Ndongo, ministre came-rounais de l’enseignement supérieur et représentant personnel du Président de

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„Nos respon-sabilités in-dividuelles et collectives sont interpellées pour que le CAMES de-vienne un vrai leader en ma-tière de promo-tion de l’écono-mie du savoir. Pour cela les travaux de Ouagadougou doivent po-ser les jalons d’un CAMES tourné vers le futur...»

Professeur Jacques Fame Ndongo, Président du Conseil des Ministres du CAMES, Ministre de l’enseignement supérieur du Cameroun

le République, Son Ex-cellence Monsieur Paul Biya à cette célébra-tion jubilatoirequi,en sa double qualité d’obser-vateur et d’acteur s’es-tréjouit, des progrès tita-nesque accomplis par le CAMES et voudrait, pour les générations futures,insister que cette dynamique construite dans le temps, puisse être pérennisée, optimi-sée et densifi ée. Dans cette perspective, au-delà du Plan stratégi-que de développement du CAMES, il a rééditéun ensemble de proposi-tions qu’il juge incon-tournables.Il s’agit, en-tre autre, de la mise en cohérence ef-fective des stra-tégies adoptées en Conseil de ministres avec les politiques na-tionales en ma-tière d’enseigne-ment supérieur, de recherche, d ’ i n n o v a t i o n , de gouvernan-ce numérique universitaire et d’appui au dé-veloppement ; l’exigence d’un service de qua-lité exécuté en conformité avec

le code d’éthique et de déontologie du CAMES, et l’institutionnalisation éventuelle d’une confé-rence des chefs d’Etats du CAMES pour relancer les dynamiques d’en-semble et construire les stratégies urgentes face aux défi s de l’heure.« Nos responsabilités individuelles et collec-tives sont interpellées pour que le CAMES de-vienne un vrai leader en matière de promotion de l’économie du sa-voir. Pour cela les tra-vaux de Ouagadougou doivent poser les jalons d’un CAMES tourné vers le futur. A l’aune de

cette mission futuriste, l’assurance qualité, la professionnalisation des enseignements et de la recherche, et l’employa-bilité des diplômés et des étudiants - chercheurs apparaissent comme un trinôme gagnant, dont le socle doit toujours être l’excellence, la qualité, le partage, la fraternité, l’humanisme, le dialo-gue intercommunau-taire, le multiculturalisme et la diplomatie universi-taire, comme l’ont sou-haité les pères fonda-teurs » dira-t-il avant de conclure;

Madame la Professeure Ramata Ly-Bakayoko, Ministre de ‘l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifi que de la Côte d’Ivoire

M Yahouza SADISSOU, Ministre de l’enseignement supérieur de la République du Niger

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„Mieux nos jeunes se-ront formés, mieux l’ave-nir de nos pays sera sûrdans la modernisa-tion et la compétition internatio-nale …. Je vous exhorte donc à vous livrer à cet exercice avec le sérieux qui a toujours caractérisé votre enga-gement en faveur de nos uni-versités, en faveur de notre jeu-nesse et en faveur de notre ave-nir...»

« Il s’agira ici donc de mettre en œuvre de nouvelles dynamiques au regard de l’avenir de notre continent voir du monde, car l’Afri-que est naturellement ancrée et arrimée à la dynamique évolutive du monde dynamique à l’aune duquel,le rôle de l’Afrique sera de plus en plus décisif et incontournable.»Enfi n, l’allocution du premier ministre à qui est revenu le devoir de déclarer ouverts les tra-vaux de la 35ème session du Conseil des ministres. Mais avant, il rappel-lera à l’attention des participants, qu’il leur revient de donner suite aux réfl exions des experts et aux re-commandations des panels du colloque sur l’en-seignement supé-rieur, pour décider en conséquence des orientations nouvelles à don-ner à notre insti-tution commune dont l’importance

est capitale pour impul-ser encore plus de dy-namisme à l’enseigne-ment supérieur et à la recherche scientifi que dans l’espace, car di-ra-t-il « Mieux nos jeunes seront formés, mieux l’avenir de nos pays sera sûrdans la moder-nisation et la compéti-tion internationale …. Je vous exhorte donc à vous livrer à cet exer-cice avec le sérieux qui a toujours caractérisé votre engagement en faveur de nos univer-

sités, en faveur de notre jeunesse et en faveur de notre avenir.»A l‘issu de cette cérémo-nie protocolaire les travaux présidés par le Ministre Jacques Fame Ndongo, se sont poursuivis dans une salle annexe à huis clos et a accouché d’une décla-ration, des décisions pour le CAMES futur à soumet-tre à l’approbation des chefs d’Etat.

M. Le représentant du Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifi que du Sénégal

Mme la Professeure Assétou Founé Samaké épouse MIGAN, Ministre de l’enseignement supérieur du Mali

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„Une cérémonie à laquelle ont pris part qua-tre chefs d’Etat venus à la fois honorer de leur présence, la célébration jubilaire et partager à la même occasion, la joie de leur collègue, son Excellence Monsieur Rock Marc Christian Ka-boré Président du Faso, élevé à la dignité du Grand-croix de l’Ordre international des palmes académiques du CAMES, la plus haute distinction de l’Ordre.

Le Président du Faso honoré

Le clou des manifesta-tions commémoratives du jubilé, a été la céré-monie de l’admission du Président du Faso dans l’Ordre international des palmes académiques du CAMES (OIPA/CA-MES), le vendredi 1er juin 2018.

Une cérémonie à la-quelle ont pris part; qua-tre chefs d’Etat venus à la fois honorer de leur présence, la célébra-tion jubilaire et partager à la même occasion, la joie de leur collègue, son Excellence Monsieur Rock Marc Christian Ka-boré Président du Faso, élevé à la dignité du Grand-croix de l’Ordre international des pal-

mes académiques du CAMES, la plus haute distinction de l’Ordre. Il s’agit de leur Excellen-ce, Monsieur Idriss Déby Itno du Tchad, Monsieur Faure Gnassingbé du Togo, Monsieur Macky Sall du Sénégal et Mon-sieur Alpha Condé de la Guinée, et le Ministre Jacques Fame Ndongo représentant personnel et détenteur de plein pouvoir de son Excellen-ce Monsieur Paul Biya , Président du Cameroun.Une cérémonie orga-nisée en deux phases dont la première a été la signature de la décla-ration des chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres du CAMES, suivi de la lectu-re de ladite déclaration et des motions, assurée par le Professeur Alkas-

Professeur Alkassoum Maïga, Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifi que et de l’innovation (MESRSI) de la République du Burkina-Faso, Vice-président du

Conseil des ministres du CAMES

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„L’OIPA est un program-me du CA-MES créé en 2002 dont le rôle est de témoigner de la recon-naissance de l’institution aux person-nalités admi-nistratives, politiques et scientifi-ques qui ont concouru à l’essor du CAMES et, plus géné-ralement, au dévelop-pement des systèmes d’éducation de qualité en Afrique.

soum Maïga, Ministre de l’enseignement su-périeur, de la recher-che scientifi que et de l’innovation (MESRSI) de la République du Burki-na-Faso, Vice-président du Conseil des ministres du CAMES. Le déroulement des dis-positions protocolaires statutaires de réception dans l’OIPA/CAMES a constitué la seconde phase. Il s’est agi de l’allocution statutaire du Grand - chancelier de l’Ordre, la lecture de la décision de la dé-coration, la décoration proprement dite et l’al-locution statutaire du récipiendaire.Ainsi donc, après avoir rappelé les tenants et les aboutissants des distinctions, le Grand Chancelier de l’Ordre, le Professeur Mbatchi dans son allocution statutaire, a surtout in-

sisté sur les mérites de l’illustre récipiendaire qui fondent la décision du Conseil de l’ordre. En effet, l’OIPA est un programme du CAMES créé en 2002 dont le rôle est de témoigner de la reconnaissance de l’institution aux per-sonnalités administrati-ves, politiques et scienti-fi ques qui ont concouru à l’essor du CAMES et, plus généralement, au développement des

systèmes d’éducation de qualité en Afrique.« La résolution qui élève votre excellence à la di-gnité de Grand-Croix, nous donne l’occasion de reconnaître la pertinence et l’ampleur de vos ac-tions tout en contribuant à la valoriser, àla rendre visible d’une certaine ma-nière sur la chaine interna-tionale. Il s’agit aussi d’une façon de vous remercier de vous féliciter et de vous exhorter très respectueu-sement à poursuivre dans cette dynamique por-teuse d’espoir et d’espé-rance » dira le SG/CAMES pour qui, cette décoration ne doit objectivementpas être une surprise pour les observateurs de la vie au Burkina Faso, au regard de la vison de l’Excellence en matière d’enseignement supérieur de recherche et d’innovation. Au Burkina en effet, le Plan National de Développe-ment Economique et So-cial (PNDES) 2016 -2020, a mis la formation du ca-pital humain au centre des priorités nationales. L’enseignement supérieur Burkinabé aujourd’hui est porté par plusieurs insti-

Le Grand - chancelier de l’Ordre de l'OIPA/CAMES

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„Mon admission à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre In-ternational des Palmes Acadé-miques du CA-MES, est une reconnaissance au peuple et au gouvernement burkinabé pour l’ensemble des efforts de la nation pour la promotion de l’éducation en général et de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en particulier...»

tutions publiques et pri-vées qui font face à des défi s multiples. Et pour animer ce dispositif de formation et de recher-che, les acteurs comp-tent sur ressources hu-maines promues par le CAMES.C’est au Secrétaire de l’OIPA/CAMES qu’est revenu de donner lec-ture de la résolution du Conseil de l’Ordre et d’inviter le Grand - chancelier de l’Ordre à remettre la décoration.« Mon admission à la di-gnité de Grand-Croix de l’Ordre International des Palmes Académiques du CAMES, est une re-connaissance au peu-ple et au gouvernement burkinabé pour l’ensem-ble des efforts de la na-tion pour la promotion de l’éducation en géné-ral et de l’enseignement supérieur, de la recher-che et de l’innovation en particulier», s’est ré-

joui le chef de l’Etat du Faso qui n’a pas man-qué d’exprimer sa re-connaissance et celle de la nation Burkinabé au Grand Chancelier et à l’ensemble du Conseil de l’ordre pour cette distinction.Il a réitéré, à la même occasion, l’en-gagementde son pays à soutenir l’institution dans son rôle d’Agence

Régionale d’Assurance Qualité et d’Accrédita-tion. « Je ne doute pas qu’à la faveur de cette célébra-tion du jubilé et grâce à l’engagement des chefs d’Etat qui incarnent la continuité et la grandeur du CAMES, chaque Etat membre trouvera des motifs supplémentaires pour apporter sa part contributive à la vie et au rayonnement conti-nu du CAMES en Afrique et dans le monde », a-t-il conclu. Aussi a-t-il offert aux par-ticipants un déjeuner au terme de la cérémonie.

Un Jubilé terminé en apothéose

Sous le très haut patro-nage de son Excellence Roch Marc Christian Ka-boré, le Professeur Alk-assoum Maïga, Ministre

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 31EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 31

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„Je ne doute pas qu’à la faveur de cette célébra-tion du jubilé et grâce à l’engagement des chefs d’Etat qui incarnent la continuité et la grandeur du CAMES, chaque Etat membre trouvera des motifs sup-plémentaires pour appor-ter sa part contributive à la vie et au rayonnement continu du CAMES en Afrique et dans le monde...»

de l’enseignement su-périeur, de la recher-che scientifi que et de l’innovation (MESRSI) de la République du Burki-na-Faso, Vice-président du Conseil des ministres du CAMES et le Profes-seur Bertrand Mbatchi, SG/CAMES ont offert aux participants, un di-ner de Gala de grande facture,qui a marqué la fi n de la célébration du jubilé.Un instant véritablement festif entretenu par de grands artistes comme le jeune Flobby, Fré-déric Meiwey et Bailly Spinto, qui aussi, a été une soirée d’Excellence au cours de laquelle un hommage mérité a été rendu aux anciens se-crétaires généraux du CAMES ; Joseph Ki-Zer-bo, Secrétaire général du CAMES (1968-1980) ; Emmanuel Carle Ko-

kou Kotso Nathaniel, Secrétaire général du CAMES (1982-1988) ; Henri-Valère Kiniffo, Secrétaire général du CAMES (1988-1992) ; Rambré Moumouni Oui-minga, Secrétaire géné-ral du CAMES (1992-2000), et Mamadou Moustapha Sall Secré-taire géné-ral du CA-MES ((2000 - 2011) suivi de la pro-c l a m a t i o n des résultats de la phase fi nale inter-nationale de l’Olympiade du CAMES et remise des prix aux heureux réci-piendaires.

Les Olympiades universi-taires du CAMES

Les Olympiades universi-taires du CAMES consti-tuent une compétition de

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„Les Olympia-des universitai-res du CAMES constituent une compétition de grande enver-gure, qui a engagé dans un élan commun de solidarité, un parterre de personnalités, d’universités, d’institution privées régio-nales et inter-nationales des pays membres du CAMES et au-delà.

grande envergure, qui a engagé dans un élan commun de solidarité, un parterre de person-nalités, d’universités, d’institution privées ré-gionales et internatio-nales des pays membres du CAMES et au-delà. Elles visent à susciter l’excellence, l’émulation auprès des étudiants et participent à la détec-tion des talents.Organisée en plusieurs phases, la fi nale s’est te-nue à Ouagadougou les 30 et 31 mai 2018, à la-quelle 27 candidats de 09 pays ont pris part dans 09 disciplines qui portent sur la problématique de l’environnement, à sa-voir biodiversité, biolo-gie appliquée, droit,

économie, géographie, histoire, informatique appliquée, sciences de gestion et sciences de santé. Chaque candi-dat a présenté son pro-jet professionnel ou de recherche devant un jury international pluri-disciplinaire. Les lauréats ont été pri-més à cette soirée de

l’excellence qui a ainsi marqué la fi n de la célé-bration du jubilé. Les pre-miers prix ont été offerts par l’Université Senghor de l’Egypte, les 2ème prix offerts par l’Univer-sité Aube nouvelle du Burkina Faso et les 3ème prix offert par l’Université d’Abomey-Calavi du Bénin.

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 33

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PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION N°028 DE JUIN 2016

Magazine

REFLEXION Une nouvelle école pour changer la société dans les Etats africains au XXIème sièclepar Dr Alexis Dieth, Professeur de Philosophie Vienne. Autriche

Réunion des ministres membres du bureau de la CONFEMEN

La 58 ème session ministérielle en ligne de mire

Le dividende n’est pas automatiqueDÉMOGRAPHIE ET DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

(Une analyse à l’issu d’un colloque du COPED)REPORTAGECarnet Noir

Hommages du CODESRIA au regrettée Pr Aminata Diaw

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Le cames a été imagi-née et créé par le Pro-fesseur kizerbo. Au dé-

but très peu y croyait, mais aujourd’hui le cames fait ses preuves.Rien qu’à voir l’affl uence, avec la pré-sence de plusieurs chefs d’Etat, on peut en être convaincu.Maintenant, il faut que les jeunes s’investissent forte-ment et éviter que la politi-que ne s’en mêle.Les struc-

tures du CAMES sont bien établies, bien claires et bien nettes. Alors, lorsque les gens veulent trans-poser un problème personnel au sein de l’institution qu’ils s’entendent pas,

ils s’en remettent aux instances admi-nistratifs et académiques avant d’al-ler au politique ; le Conseil des minis-tres pour les décisions ultimes.Au CAMES, si vous avez de bon diplô-mes, de bonnes publications, il n’est pas question que vous échouezIl faut être correcte dans tout ce que l’on fait au lieu de faire des repro-ches à droite et à gauche. Et que la jeunesse s’investisse dans le travail matin et soir, dans la création, dans l’inventivité, comment avancer, don-ner l’exemple que de se battre pour des choses peu signifi antes. Tant que l’Afrique n’essayera pas de créer quelque chose, nous n’avan-cerons pas. Ou nous créons ou nous mourrons.

Quelques personnalités se prononcentLe Professeur Rambré Moumouni Ouiminga, Agrégé

de médecine, Ancien SG/CAMES de 1992 à 2000

A l’UEMOA nous avons bonne impression du CAMES. Nous som-

mes en fait dans le même domaine ; celui de l’ensei-gnement supérieur et de la recherche.Sur toutes les grandes ques-tions, nous travaillons en-semble. C’est pourquoi nous souhaitons longue vie au CAMES. Nous avons même contribué au fi nan-cement de la célébration

du Jubilé, malgré les diffi cul-tés fi nancières que rencontrent les organismes comme le nôtre. En tant que partenaire, nous l’appuierons de toutes nos énergies car le succès du CAMES est aussi le succès de l’UE-MOA et donc des huit pays membres de l’UEMOA,qui sont parmi les plus dynamiques au sein du CAMES. Nous travaillons constamment avec le CA-MES. Nous sommes régulièrement in-

vitésà son Conseil des ministres. Le CAMES est plus technique sur l’opérationnel alors que l’UEMOA est une structure d’harmonisation et de coordination des actions qui se mè-nent au sein des Etats. Nous voulons renforcer ce lien et poursuivre sur cette lancée. Rappelez-vous que c’est au sein de l’UEMOA qu’on a décidé de faire le LMD, d’harmoni-ser les calendriers du déroulement des Baccalauréats, nous avons le PADTICE pour la promotion des TIC par l’équipement en matériels per-formants des principales universités des pays de l’espace. Nous sommes donc en symbiose le programme Sil-houette du CAMES et à force de tra-vailler ensemble, nous atteindrons les objectifs poursuivis et avoir un ensei-gnement supérieur et une recherche performant, pertinent, effi cace à même de contribuer au développe-ment économique et social des Etats membres de l’UEMOA et du CAMES

Professeur Filiga Michel SAWADOGO, Commissaire

Département du Développement Humain (DDH)

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Je travaille avec. Nous travaillons avec le CA-MES sur l’assurance

qualité dans les universités en Afrique francophone. Moi, je pense personnelle-ment qu’il est vraiment im-portant pour le CAMES de continuer à coordonner les différents systèmes d’ensei-gnement supérieur en Afri-que et aussi d’améliorer la qualité d’enseignement et de la recherche pour l’ave-nir ; parce que pour relever

les défi s qui sont là, il faut in-vestir dans l’amélioration de la quali-té de l’enseignement supérieur et de la recherche dans vos pays. Je pense que, le fait que tous les pays membres du CAMESaient un système

unifi é pour la promotion des ensei-gnants-chercheurs est vraiment un atout, donc à conserver.C’est unique dans le monde. Si vous êtes profes-seur en Allemagne vous ne pouvez automatiquement être professeur en France, Suède…. ou aux Etats Unis, le fait que vous ayez développé un sys-tème coordonné pour tous les pays membres c’est vraiment quelque chose à conserver pour l’avenir.J’ai participé par deux fois au comité consultatif interafricain et moi j’ai eu l’impression que le processus d’éva-luation très très profond. C’est mon impression personnelle. C’est un pro-cessus qui marche très bien qu’il faut conserver défi nitivement.

Stefen Bienefeld du DAAD, une organisation allemande qui finance

la coopération universitaire internationale, partenaire du CAMES

En tant que produit fi ni du CAMES, agrégé de-puis 1988, ancien prési-

dent du Conseil des ministres du CAMES en ma qualité de ministre béninois de l’ensei-gnement supérieur et de la recherche scientifi que, mais surtout en tant que Direc-teur de l’Ecole inter-Etat des sciences et médecines vé-térinaires de Dakar pendant 11 ans, j’ai eu à participer à tous les organes du CA-MES ; c’est une chance car ce n’est pas donné à tout

le monde. Je peux donc dire que j’incarne un peu l’histoire de l’ins-titution. En somme depuis 1988 à ce jour, soit 30 ans.A propos des critiques, comprenez que le CAMES est un milieu hautement intellectuel et chacun a sa perception des choses. En 1998, l’avenir du CAMES a été joué à ce niveau-là, où il avait des enseignants de pays aussi qui ne-voulait pas entendre parler de CAMES.

A l’époque parceque n’étant pas très satisfait des critères d’évaluation des enseignants. Lors du Conseil des minis-tres que nous avons eu au Togo, on a pu utiliser une petite stratégie et on a parlé plutôt d’homologation afi n d’in-sérer ces enseignants-là dans le pro-cessus CAMES.LeBénin participe à beaucoup de pro-gramme du CAMES. Il y a eu des éva-luations mais ils y eu des enseignants qui ne sont pas contents à mon avis des critères utilisés jusque-là pour les évaluer. Il y a même un que j’ai suivi pendant que j’étais en fonction, minis-tre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifi -que puisqu’il m’aécrit pour me dire un peu sa perception des choses.Comprenez que ce pas parcequ’ils ont été déçusmais parce qu’ils n’ont pas la même perception des critères. Et c’est évolutif.J’ai un conseil a don-né au SG/CAMES, c’est d’accepter la différence et voir comment les in-tégrer pour le bonheur de chacunet pour tous.

Le Professeur François Adébayo Abiola, Ancien Ministre d’Etat chargé

de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique du Bénin

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„Nous, Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays mem-bres du CA-MES, présents à la cérémonie officielle de clô-ture du 50ème anniversaire du CAMES(...) félicitons le CAMES pour le travail remarquable opéré dans la construction d'un espace d’enseignement etde recherche compétitif et performant..."

Déclaration des Chefs d’Etat et Déclaration des Chefs d’Etat et de Gouvernement du CAMESde Gouvernement du CAMES

Nous, Chefs d’Etat et de Gouverne-ment des pays membres du CAMES, présents à la cérémonie offi cielle de clôture du 50ème anniversaire du CAMES, le 1er juin 2018 à Ouagadou-gou (Burkina Faso)

Réaffi rmons notre engagement à sou-tenir notre organisation commune le CAMES, instrument de solidarité de co-ordination et d’harmonisation de nos politiques d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation

Félicitons le CAMES pour le travail re-marquable opéré dans la construc-tion d'un espace d’enseignement etde recherche compétitif et perfor-mant

Instituons une rencontre périodique des Chefs d’Etat et de Gouvernement, tous les 03 ans pour raffermir les liens entre Etats membres en rapport avec les problématiques d’enseignement, de recherche et d’innovation

Soutenons le CAMES à travers son appartenance aux institutions d’enseignement et de recherche aussi bien au niveau de l'Union Afric-aine qu'à l'échelle internationale

Engageons nos Etats à renforcer l'autonomie fi nancière du CAMES par l'acquittement régulier des cotisations et un plaidoyer pour l’apurement des arriérés

Réaffi rmons notre volonté de dot-er nos pays d'un enseignement su-périeuret d’une recherche au service du développement à la hauteur de nos ambitions à travers un investisse-ment massif

Encourageons le CAMES dans son en-gagement envers les principes relatif-sà l’assurance qualité dans toutes les pratiques de l'enseignement su-

périeur en conformité avec le qua-trième objectifs de Développement Durables (ODD) adopté par l'Agenda 2030 des Nations Unies et en confor-mité avec l'Agenda 2063 de l’Union Africaine et la Stratégie continentale de l’Education pour l’Afrique (CESA 2016-2025).

Affi rmons notre détermination pour le développement numérique comme outils de transformation de la société à travers son utilisation intelligente en pédagogie.

Ont signé pour

Pour le Burkina Faso Monsieur Rock Marc Christian Kaboré, Président du Faso

Pour la République de Guinée Prof Alpha Condé, Président de la République de Guinée

Pour la République du SénégalMonsieur Macky Sall, Président de la Républiquedu Sénégal

Pour la République du Tchad

Monsieur Idriss Déby Itno, Président République du Tchad

Pour la République du TogoMonsieur Faure Essozima Gnassingbé, Président du Togo

Pour la République du Cameroun

Prof Jacques Fame Ndongo représen-tant personnel de son Excellence Monsieur Paul Biya, Président du Cameroun

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Déclaration des Chefs d’Etat et de Gouvernement du CAMES

Album photos des Chefs d’Etat et de Gouvernement du CAMES lors de la signature de la déclaration

Prof Jacques Fame Ndongo représentant personnel de son Excellence Monsieur Paul Biya Président du Cameroun

Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal

Monsieur Rock Marc Christian Kaboré, Président de la République du Burkina Faso

Monsieur Idriss Déby Itno, Président République du Tchad

Prof Alpha Condé, Président de la République de Guinée

Monsieur Faure Essozima Gnassingbé, Président de la République du Togo

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Après la présentation offi cielle de votre ouvra-ge au public à l’occa-sion des journées portes ouvertes, quelle appré-ciation faites-vous de la réception de prime abord ?Je pense qu’il est peut-être tôt pour apprécier cette réception. Les uns et les autres vien-nent à peine de rece-voir l’ouvrage. Dans les semaines, voire les mois qui viennent, on pourra savoir comment ce livre

est reçu au sein de la communauté des pairs.

Dans quel contexte cet ouvrage a-t-il été conçu et rédigé ?Au mois de juin 2017, le CAMES m’a sollicité dans le cadre d’un ap-pel d’offres restreint, pour écrire son histoire. J’ai soumis mon dossier et j’ai été retenu à l’is-sue de cet appel d’of-fres. L’institution a voulu qu’à l’occasion de la

célébration de son cin-quantenaire, qu’il y ait un ouvrage qui fasse le point sur sa vie : les suc-cès, les échecs, etc. Il s’est agi de faire en sor-te qu’il y ait un livre pour la postérité, afi n que les générations actuelles et futures comprennent comment cette organi-sation s’est constituée et comment elle a évolué.

«Le Prof. Joseph Ki-Zerbo est la cheville ouvrière du CAMES » Dixit le Docteur Chikouna Cissé

Entretien exclusif

Le 25 mai 2018, il a présenté, au siège du CA-MES à Ouagadougou, son ouvrage intitulé : « Le CAMES : 1968-2018 – Un demi-siècle au service de l’enseignement supérieur et de la recherche en Afrique ». Un livre bilan qui fait le point sur les succès et les échecs de l’institution, sur ses 50 années d’existence. Au lendemain de cette présentation of-fi cielle, nous avons rencontré l’histo-rien ivoirien, Docteur Chikouna Cissé, Maître de conférences à l’Université Félix-Houphouët-Boigny – qui a été retenu à la suite d’un appel d’of-fres lancé par le CAMES pour la rédaction de son histoire - pour un entretien sur les circonstances et les objectifs de la rédaction de cet ouvrage.

Propos recueillis par Bernadin AGBOKPE, Hindrich ASSONGO et Marius M. FONKOU. Image Ulrich TADAJEU

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De quelles facilités avez-vous bénéfi cié du CAMES dans le proces-sus de rédaction de cet ouvrage ?Le CAMES m’a permis l’accès aux archives primaires de l’institution entreposées à son siège à Ouagadougou. L’ins-titution a pris en char-ge mon déplacement à Dakar pour élargir le spectre de la recher-che afi n de diversifi er les sources documentaires.

Quels étaient les objec-tifs du CAMES à ses dé-buts ?Le CAMES voit le jour dans un contexte où les élites politiques et intellectuelles africaines ressentent le besoin de sédentariser en Afrique, les processus d’évalua-tion académique. Il faut se souvenir qu’avant la naissance de cette ins-titution, les enseignants-chercheurs africains en Afrique francophone se faisaient évaluer en France. Vous montiez votre dossier, vous le déposiez dans une uni-versité française. Elle étudie et elle vous juge digne ou non du grade de Maître Assistant, Maî-tre de Conférences ou Professeur Titulaire. C’est précisément cet état de chose que les indépen-dantistes vont combat-tre. Pour eux, il n’était pas admissible qu’après les indépendances, la

France continue de ré-genter les systèmes uni-versitaires africains. Des acteurs comme Joseph Ki-Zerbo se sont donc dressés contre ce reli-quat de sujétion et le CAMES fut la réponse à cette incongruité à savoir, une université africaine battant pa-villon français dans un contexte postcolonial.

50 ans après, les objec-tifs ont-ils changé ?50 ans après, l’objectif de création d’une com-munauté épistémique africaine reste le même avec cependant de nouvelles modalités, des réajustements né-cessaires pour oxygé-ner les programmes statutaires du CAMES. Les concours d’agréga-tion, le programme sur la pharmacopée et la médecine traditionnelle africaine, le programme sur la reconnaissance

et l’Équivalence des di-plômes (PRED) ont été rénovés sous Mamadou Moustapha Sall, secré-taire général du CAMES (2000-2011). L’ordre in-ternational des Palmes académiques (OIPA) du CAMES constitue le cinquième programme du CAMES, né sous Sall pour rendre hommage aux bâtisseurs de l’insti-tution. Cette moderni-sation des programmes s’est poursuivie sous Ber-trand Mbatchi, l’actuel secrétaire général de l’institution qui a placé sa gestion managériale sous l’étendard de la nu-mérisation de la gouver-nance du CAMES.

Quel bilan faites-vous donc des 50 années ?La naissance du CAMES fut une bonne chose et elle le demeure. La do-mestication de l’éva-

„50 ans après, l’objectif de création d’une commu-nauté épisté-mique afri-caine reste le même avec cependant de nouvelles modalités, des réajuste-ments néces-saires pour oxygéner les programmes statutaires du CAMES...»

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luation académique est plus ou moins une réussite. Maintenant, je note qu’on ne s’est pas beaucoup démarqué de la matrice normative de l’université française. Les jurys d’agrégation de sciences juridiques, poli-tiques et de gestion par exemple sont encore marqués par une surre-présentation étrangère, française notamment, ce qui pose question, cinquante ans après la création du CAMES. Les velléités de repli na-tional se traduisant par l’existence de voies na-tionales de promotion en concurrence plus ou moins avec les instances d’évaluation du CAMES sont à prendre au sé-rieux, si l’on veut garder le principe supranational au fondement de l’idée de CAMES. Cela passe par la transparence ac-crue des critères d’éva-luation qui devront pri-vilégier uniquement les critères scientifi ques.

Si vous devriez dire quel-ques mots sur le Prof. Jo-seph Ki-Zerbo, premier secrétaire général du CAMES, ce serait les-quels ?Le Prof. Joseph Ki-Zerbo a été la cheville ouvriè-re du CAMES. C’est lui qui en a posé les balises. C’est pour cela que dès la création du CAMES en 1968, il a été désigné pour en être le secrétai-re général. En pensant à son action, je fais miens ces propos de Fernand Braudel préfaçant le maître-livre de Joseph KiZerbo intitulé Histoire générale de l’Afrique. L’historien français écri-vait à cette occasion : « Je suis persuadé qu’un jour l’histoire récompen-sera l’historien », parlant de Ki-Zerbo. Ce livre est une forme d’hommage en effet à cet homme qui a beaucoup œuvré pour l’unité africaine.

Est-ce pour toutes ces rai-sons que le CAMES a son siège à Oua-g a d o u g o u , capitale du Burkina Faso, pays dont est originaire le Prof. Joseph Ki-Zerbo ?

Il est vrai que nous n’avons pas trouvé des réponses précises pour l’affi rmer avec certitude. Mais tout porte à croire qu’en tant que Voltai-que, il a dû jouer de son entregent et de son aura pour que le siège s’établisse à Ouagadou-gou. Et en 1970, il a écrit une lettre à l’ambassa-de de France en Haute-Volta (aujourd’hui Bur-kina Faso) pour l’aider à construire un nouveau siège pour le CAMES, l’ancien, une villa de deux pièces, étant de-venu exiguë pour porter les ambitions d’expan-sion de l’institution. Il a pratiquement pétri le CAMES de ses mains.

L’ancien siège du CAMES est un lieu chargé de mémoire, mais qui de-mande des aménage-ments. Que pensez-vous qu’on puisse en faire ?Il faut commencer par sauver les documents

„Mais tout porte à croire qu’en tant que Voltai-que, il a dû jouer de son entregent et de son aura pour que le siège s’éta-blisse à Oua-gadougou. Et en 1970, il a écrit une lettre à l’am-bassade de France en Haute-Volta (aujourd’hui Burkina Faso) pour l’aider à construire un nouveau siège pour le CA-MES...»

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qui s’y trouvent. Ceux-ci constituent la mémoire du CAMES. Il faut les in-ventorier, les classifi er, les numériser pour faci-liter la tâche aux cher-cheurs présents et à venir. Je sais en lisant les archives, que le Conseil des ministres avait don-né son aval pour met-tre en location l’ancien siège, je ne sais pas ce qu’est devenue cette suggestion par la suite.

Il y a une réfl exion en cours au CAMES sur la mise en place d’une fondation. Que pensez-vous de cela ?Je pense que c’est une bonne chose. Quand vous recevez d’une ins-titution, il faut que vous lui en donniez en re-tour. Il faut attendre la concrétisation de cette idée, pour en cerner les contours et pouvoir se prononcer plus large-ment sur sa pertinence.

Comment voyez-vous le CAMES du futur ?Il faut déjà faire en sorte que les pays membres qui participent de façon aléatoire aux activités du CAMES, puissent re-venir prendre leur place au sein de l’organisa-tion. Et si on veut élargir la géographie de l’ins-titution, par l’ouverture aux pays anglopho-nes, il faut absolument

adapter l’institution en tenant compte des pratiques d’évaluation en milieu anglo-saxon. Le CAMES doit pouvoir être plus connu sur les campus en dehors des moments d’évaluation académique. La vision élitiste qu’en ont beau-coup de personnes doit être corrigée. Bref, l’or-ganisation a un ave-nir certain, à condition que le débat se fasse sur des questions clés : comment faire en sorte que la voie suprana-tionale soit la seule ins-tance de légitimité sa-vante ? Comment faire en sorte que les critères d’évaluation soient en-fi n débarrassés des sus-picions de favoritisme et/ou de règlements de compte, tout cela sous la forme d’un manda-rinat nocif ? Comment assurer le fi nancement à long terme du CAMES ? Voilà des question-nements essentiels qui

conditionnent l’avenir de l’institution. Il n’y a pas de raison que l’institution ne se pérennise pas, s’ils sont résolus.

Comment souhaitez-vous qu’on lise votre livre ?Je souhaite qu’on le lise avec un regard cri-tique. L’historien a fait son travail, il appartient aux lecteurs de dire ce qu’ils en pensent. C’est un ouvrage qui a essayé de faire une histoire ob-jective du CAMES en cherchant à en repérer les permanences et les ruptures, les continuités et les discontinuités. L’his-torien sous ce rapport, est donc un témoin de la marche du temps. Les contemporains ont entre leurs mains, une double photographie du CAMES au passé et au présent, à eux d’en apprécier la qualité pour suggérer des pistes pour l’avenir.

„L’historien a fait son travail, il appartient aux lecteurs de dire ce qu’ils en pen-sent. C’est un ouvrage qui a essayé de faire une his-toire objective du CAMES en cherchant à en repérer les perma-nences et les ruptures, les continuités et les disconti-nuités....»

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A la fi n de la seconde guer-re mondiale, les puis-sances coloniales qui

s’en sont sorties affaiblies, se sont trouvées confrontées à la

montée en puissance du mou-vement irréversible d’émanci-pation, qui échappe à toute tentative d’étouffement.

Alors, afi n d’en maitriser tous les leviers dont celui de l’accès au savoir, à la connaissance, elles ont entrepris, à la veille des in-dépendances de créer des uni-versités sur le continent africain. Une politique comprise et fa-rouchement combattue par les indépendantistes.Seulement, si les africains s’accordent sur le combat de rompre les liens de domination avec les puissances impériales, les avis divergent quant aux modalités pratiques en vue de la création de l’uni-versité africaine.Des débats,voir passionnés,qui opposent les te-nants d’une rupture radicale avec la tutelle occidentale en faveur d’une africanisation des savoirs et des cadres profession-nels, à ceux qui se sont alignés sur la pensée de Léopold Sédar

De la forge artisanale à l’ère du numérique1968 – 2018, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CA-MES), a 50 ans. De la volonté initiale des chefs d’État de l’OCAM à son Plan stra-tégique de développement 2015-2019, que de défi srelevés, que d’obstacles sur-montés pour devenir et demeurerl’institution panafricaine au cœur de l’histoire et de la marche intellectuelle et scientifi que de l’Afrique francophone moderne.Organisation internationale de référence aujourd’hui citée comme le meilleur modèle de réussite dans le domaine de l’intégration, elle est aussi objet de criti-ques souvent basées sur des constats et des préjugés. Si le CAMES est important pour les pays membres, il reste que cet organisme est peu connu dans les différentes universités des pays membres. Et c’est là l’un de ses défi s majeurs.Voici donc le CAMES à l’ère du décloisonnement à travers quelques pans de son histoire telle que relatée et analysée par le Docteur Chicouma Cissé dans son désormais célèbre livre « Le CAMES 1968-2018 : Un demi-siècle au service de l’enseignement supérieur et de la recherche en Afrique. »

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Ancien siège du CAMES inauguré en mai 1972

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Ce fut à la conférence au sommet de l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM), organisée à Tananarive, à Madagascar, du 25 juin au 27 juin 1966, que Senghor, président de la République du Sénégal, présenta son projet de communauté francophone et suggéra la création du CAMES.

Senghor, en optant pour une intégration africaine gradualiste, c’est-à-dire par étape et préférant défendre une transition négociée. C’est dans ce contexte, et plutôt acquis à la deuxième option, que les jalons du CAMES furent posés.

Un appel à une réap-propriation identitaire

Ce fut à la conférence au sommet de l’Or-ganisation commune africaine et malgache (OCAM), organisée à Tananarive, à Madagas-car, du 25 juin au 27 juin 1966, que Senghor, pré-sident de la République du Sénégal, présenta son projet de commu-nauté francophone et suggéra la création du CAMES.

Au cours de cette année 1966, le projet CAMES gagna en visi-bilité autravers d’une résolution de la Conférence des ministres de l’Éducationnationale d’Afri-que et de Madagascar (CONFE-MEN) tenue à Paris. Cetorganis-me créé en 1960 et composé de 15 États membres francophones à sacréation, donna mandat à la commission consultative d’experts, pour entreprendre une recherche approfondie sur les structures et les enseigne-ments des universités africaines et malgaches, compte tenude

la réforme française de l’ensei-gnement supérieur, dans un lar-geesprit de coopération intera-fricaine et si possible d’unité.

Une étape supplémentaire vers la création du CAMES fut franchie audébut de l’an-née 1967, lors de la session de la conférence des ministres del’Éducation nationale des États d’expression française qui se tint à Abidjan. Conférence au cours de laquelle, le pré-sident Félix Houphouët Boigny quelque peu critique du bilan de la Conférence de mai1961 à Addis-Abeba, sur le développe-ment de l’éducation en Afrique

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Intérieur de l’ancien siège du CAMES

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Des rapports récents, dont le rapport de la Banque mondiale sur le développement dans le monde, le Rapport mondial de suivi de l’éducation de l’UNESCO, ainsi que le Rapport sur l’avancement de Taormina du G7, ont tous souligné l’aspect central de l’éducation dans le développement durable...

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salua« une conférence inspirée par un haut idéal de progrès et animée d’une foiardente en l’avenir. » Ces propos seront renchéris par l’historien voltaï-que Joseph Ki-Zerbo, membre de la Commission consultative d’experts de l’enseignement supérieur francophone en Afri-que chargée de proposer les réformes nécessaires dans cet ordre d’enseignement en Afri-que et à Madagascar, qui était bien d’accord avec Houphouët Boigny sur la nécessaire adap-tation de l’enseignement su-périeur aux réalités africaines. Il présenta, lors de cette confé-rence d’Abidjan, un rapport inti-tulé « Défi nition, rôle et fonction de l’Enseignement supérieur en Afrique et à Madagascar » qui prévoyait que, «Adaptation et coordination seront les maîtres-motsde cette réforme de l’uni-

versité africaine et malgache dans ses tâches permanentes d’éducation, de recherche et de promotion culturelle ». Aus-si, Ki-Zerbo plaida-t-il pour une augmentation de la part de l’Afrique dans le programme d’histoire qui doit mettre l’ac-cent sur la méthodologie de l’histoire africaineen particulier sur les sciences ou disciplines auxiliaires (archéologie, glotto-chronologie, paléobotanique, épigraphie, ethnologie, tradi-tionsorales, etc. ).

Ces centres d’intérêt, dégagés par Joseph Ki-Zerbo, montraient que la revendication militante en faveur de l’africanisation s’accompagnait, désormais, de la volonté de structurer les savoirs dans les États franco-phones d’Afrique. L’expérience malgache soulignait pour sa part l’importance des langues africaines dans ce processus d’africanisation des program-mes.

Au-delà des critiques autour du concours de l’agrégation, c’est toute la question de la réinven-tion de l’université africaine qui perce sous cette autre interro-gation que pose Joseph Ki-Zer-bo : « L’université africaine et malgache ne doit-elle pas créer sespropres traditions, voire ses propres mythes ? » Un question-nement qui peut s’interpréter comme un appel à uneréap-propriation identitaire.

La naissance offi cielle, la mis-sion et les premiers défi s

Du 22 au 23 janvier 1968, les chefs d’État de l’Organisation

Joseph Ki-Zerbo, Secrétaire général du CAMES (1968-1980)

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 45

Le timide empressement à verser les contributions fi nancières annuelles, a montré que le CAMES qu’ils avaient pourtant appelée de leurs vœux, ne faisait pas partie de leurs priorités. Si le Secrétaire général a pu se prévaloir d’une quelque situation fi nancière, ce fut grâce aux versements annuels du Canada et du Québec qu’il a sollicité et obtenu afi n, sans doute, de varier les sources de fi nancement de l’institution et d’éviter son inféodation à la France.

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commune africaine et malga-che (OCAM) réunis à Niamey, au Niger, consacra la naissan-ce offi cielle du CAMES au tra-vers de la résolution 23. CAMES, symbole de l’indépendance de l’Afrique à l’égard du colonisa-teur, source d’espoirs d’une Afri-que par et pour les Africains.

Aussi, cette résolution n°23 pré-cise-t-elle, les modalités de cet-te coopération interafricaine qui assignerait au CAMES, le devoir derassembler et diffuser les documents universitaires, les statistiques, les renseignements sur les examens et diplômes africains, malgaches, français et autres, sur les offres et de-mandes de personnel, sur les organismes interafricains et in-ternationaux, publics ou privés susceptibles d’apporter leur ap-pui au développement de l’en-seignement supérieur en Afrique et à Madagascar. Il contrôlerait l’application de programmes, des méthodes et des structu-res d’enseignement les mieux adaptés aux réalités africaines et malgaches. Enfi n, le CAMES assurerait une mission de coor-dination et d’harmonisation des problèmes administratifs et fi nanciers tels que bourses, ré-gime des œuvres universitaires, statut, rémunération et avan-tages dupersonnel enseignant africain, afi n d’éviter que les différents États ne se livrent une concurrence fâcheuse.

L’historien engagé qu’était Jo-seph Ki-Zerbo, fut nommé pre-mier Secrétaire général de la nouvelle institution. La tâche était immense au regard des at-tentes qui se résume à sanctua-

riser l’université africaine, vivier de l’élite intellectuelle panafri-caine.

Après cette naissance offi cielle, il fallait créer les conditions de sa réussite en mettant en place un organigramme, en lui choisis-sant un siège, etc

Confi né dans une villa de deux pièces àOuagadougou, l’insti-tution s’est rapidement trouvée à l’étroit au point où, le 3 juin 1968, son Secrétaire général, sol-licita l’aide de l’ambassade de France en Haute-Volta afi n de construire un siège digne de ce nom. Ce qui fut fait.L’autredéfi a été le manque structurel de res-sources budgétaires qui empê-cha l’embauche de personnel, ce qui a amené le CAMES à initier ses premiers programmes avec un personnel réduit qui «devait être étoffé ensuite par un documentaliste promis par la France. »

Le timide empressement à ver-ser les contributions fi nanciè-res annuelles, a montré que le CAMES qu’ils avaient pourtant appelée de leurs vœux, ne fai-sait pas partie de leurs priorités. Si le Secrétaire général a pu se prévaloir d’une quelque situa-tion fi nancière, ce fut grâce aux versements annuels du Canada et du Québec qu’il a sollicité et obtenu afi n, sans doute, de va-rier les sources de fi nancement de l’institution et d’éviter son in-féodation à la France.

La première architecture institu-tionnelle du CAMES

Au milieu de ces diffi cultés fut mise en place l’architecture ins-

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titutionnelle du CAMES qui se dé-cline comme suit : la conféren-ce des ministres de l’Éducation nationale des pays membres (CONFEMEN) en est l’instance suprême. Elle décide de l’orien-tation des activités du CAMES et formule des directives géné-rales. Sous la haute autorité de cette organisation, le CAMES se compose de deux organes. Le Conseil proprement dit, en-core appelé Assemblée de dé-

légués des États. Chaque État y est représenté par deux hauts fonctionnaires des ministères de l’Éducation et du plan. Les recteurs et directeurs des cen-tres d’enseignement supérieur en sont membres d’offi ce avec voix délibérative. Ce Conseil se

saisit de tous les problèmes qui relèvent de la compétence du CAMES, les examine et soumet ses études ou ses propositions et ses options à l’agrément de la conférence des ministres. Il se réunit une fois par an, mais peut se réunir aussi lors de collo-ques ou lors de sessions extraor-dinaires. Ce Conseil évolua plus tard pour donner naissance à deux organes distincts : le co-mité des experts, organe politi-que qui regroupe les représen-tants des États membres et sert d’interface entre les instances académiques du CAMES et ce qui est devenu par la suite le Conseil des ministres du CAMES, l’instance de décision de l’insti-tution. Le CCG (Conseil consul-tatif général) regroupe pour sa part les recteurs et directeurs des centres d’enseignement supérieur de l’espace CAMES. C’est l’organe qui supervise et contrôle l’application de l’ac-cord portant création des Co-mités Consultatifs Interafricains (CCI) ; et le secrétariat général est l’organe technique et exé-cutif qui prépare les travaux du Conseil et exécute les décisions de la Conférence des ministres. Il est placé sous l’autorité d’un Secrétaire général et de deux secrétaires généraux adjoints.

Les programmes initiaux du CAMES

Cet ancrage institutionnel s’ac-compagna de la mise en place des programmes initiaux du CA-MES. Le premier concerna la reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur

Emmanuel Carle Kokou Kotso Nathaniels, Secrétaire général du CAMES (1982-1988).

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dans les États membres. Ce fut en réalité un programme par substitution puisque l’ambition avait été de favoriser la créa-tion d’universités régionales à partir des centres existants grâ-ce à une géographie volontaire d’implantations ultérieures. Ce fut également le moment où le CAMES élabora les premiers, et sans doute les seuls, program-mes interafricains pour l’ensei-gnement supérieur dans certai-nes disciplines (Lettres, Sciences humaines, Sciences naturelles). Mais l’émergence de l’État na-tional, ou plutôt du nationalisme universitaire, souligne J. Ki-Zerbo, devait mettre un terme rapide à ce premier épisode. L’idéal panafricain touchait ainsi ses limites non sans répercussions sur la gestion à l’échelle du CA-MES. C’est alors, que pour main-tenir une certaine cohésion en dépit et en raison même de cet éclatement de l’enseignement universitaire légué par le coloni-sateur, que la convention pour la reconnaissance des diplô-mes fut proposée, apprêtée et signée à Lomé, le 26 avril 1972, par 18 chefs d’États et de gou-vernements africains, malgache et mauricien.

L’article 3 de la Convention dis-pose que la liste des grades et diplômesvalables de plein droit ou équivalents est établie par la Conférence desministres de l’Éducation nationale sur pro-position du CAMES qui consulte à cet effet des commissions uni-versitaires et permanentes spé-cialisées par discipline.

Le programme sur la médecine et la pharmacopée tradition-nelles démarra pour sa part en 1974. Destiné à la valorisation et à la sauvegarde des savoirs thé-rapeutiques africains, il montrait bien la volonté des ex-colonisés d’exister en dehors des chrono-logies et des imaginaires euro-péens.

Un autre programme fut celui de l’échange de professeurs entre lesuniversités africaines suscité par les résultats d’une enquête qui aurait révéléque d’un Étatà un autre parfois, sé-parés seulement de quelques dizaines de kilomètres, les en-seignants et chercheurs d’une même discipline s’ignorent. Le cloisonnement géographique des établissements, regrette le Secrétaire général du CAMES, s’accompagne le plus souvent d’un repli involontaire des ensei-gnants sur le cadre unique dans lequel ils travaillent à l’intérieur du continent.

Un des objectifs du projet fut donc de resserrer les liens entre les universités africaines et mal-gaches de langue française et anglaise pour donner au projet une dimension véritablement africaine. Une « bourse des en-seignants et des chercheurs » devait être constituée afi n de permettre via la circulation des personnes et des idées, de consolider et de renforcer les bases intellectuelles de l’UNI-VERSITAS AFRICANA.

Et bien d’autres initiatives lan-cées pour créer des passerelles

Un des objectifs du projet fut donc de resserrer les liens entre les universités africaines et malgaches de langue française et anglaise pour donner au projet une dimension véritablement africaine. Une « bourse des enseignants et des chercheurs » devait être constituée afi n de permettre via la circulation des personnes et des idées, de consolider et de renforcer les bases intellectuelles de l’UNIVERSITAS AFRICANA.

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entre les universités africaines.

Entre tâtonnements et mé-fi ance, le CAMES se structura grâce à l’action de femmes et d’hommes de bonne volonté, visionnaires, ayant en commun le goût de l’avenir africain.

Malheureusement, ces idées généreuses ne résistèrent pas longtemps à la montée des égoïsmes nationaux dans les États membres du CAMES, ce qui obligea par la suite l’organi-sation naissante à revoir ses am-bitions.

Aussi, la crise institutionnelle des années 1978-1980 et le refus de renouveler son mandat lors de la session de la CONFEMEN de 1980 à Kigali clôturent l’ère Ki-Zerbo dans des conditions peu glorieuses. La période (1980-1981) qui s’ouvre après Kigali est incontestablement un temps de

régression dans l’évolution insti-tutionnelle du CAMES.

Les liens de subordination vis-à-vis de la CONFEMEN rompus

Par la suite des frictions émergè-rent entre cette institution poli-tique et l’instance académique désireuse de rompre avec une inféodation considérée comme intolérable et injustifi ée au re-gard de la spécifi cité des pro-blèmes de l’enseignement su-périeur en Afrique. Ces derniers étaient peu discutés au cours des sessions ministérielles de la CONFEMEN, plus soucieuse des préoccupations de l’enseigne-ment primaire et secondaire. La France à l’époque estima que, puisque le CAMES veut pren-dre son autonomie vis-à-vis de la CONFEMEN, il ne peut plus compter sur elle, pour fi nancer les réunions de son conseil des ministres et également assumer lui-même son fonctionnement.

Lorsque la question refi t surfa-ce lors de la 35e session de la CONFEMEN, Emmanuel Natha-niels, le successeur de Ki-Zerbo, n’entendait pas entériner le principe de cette subordination. Il le fi t savoir dans les différentes instances ministérielles et fi nit par obtenir gain de cause. Le 7 février 1984, la conférence des ministres adopta la résolution n° 1 relative à la création au sein de la CONFEMEN, d’une confé-rence ministérielle autonome des États membres du CAMES. Les projets de textes soumis à un premier examen à Bamako en mars 1985 furent fi nalement

Henri-Valère Kiniffo, Secrétaire général du CAMES (1988 - 1992)

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La stabilité retrouvée sous Emmanuel Nathaniels (1982-1988) referma l’épisode des crises institutionnelles qui avaient émaillé la fi n des années Ki - Zerbo. L’instauration des concours d’agrégation, l’ouverture à partir de 1984 des CCI aux chercheurs et chercheuses des universités des pays membres, jusque-là ignorés par le CAMES et l’autonomie du CAMES au sein de la CONFEMEN, témoignent des réformes menées sous sa direction.

adoptés à la session ministé-rielle suivante tenue à Brazza-ville en mars 1986. L’article 6 de cette nouvelle convention por-tant statut du CAMES adoptée à Brazzaville était une évolution institutionnelle importante en ce qu’il rompait les liens de su-bordination du CAMES vis-à-vis de la CONFEMEN.

Cet article dispose que le Conseil des ministres, organe suprême du CAMES, est composé des ministres chargés de l’Enseigne-ment supérieur et de la recher-che scientifi que ou de leurs re-présentants dûment mandatés. Il défi nit la politique générale de l’organisation. Il adopte les résolutions concernant les politi-ques d’enseignement supérieur et de la recherche, examine et approuve les résolutions et re-commandations des réunions

du co-mité des e x p e r t s , n o m m e le Secré-taire gé-néral et le Secrétai-re général adjoint. Il a d o p t e le budget duCAMES et les tex-tes fonda-mentaux de l’orga-nisation.

La dé-pen-

dance de donateurs étrangers

La stabi-lité retrouvée sous Emmanuel Nathaniels (1982-1988) referma l’épisode des crises institution-nelles qui avaient émaillé la fi n des années Ki - Zerbo. L’instau-ration des concours d’agré-gation, l’ouverture à partir de 1984 des CCI aux chercheurs et chercheuses des universités des pays membres, jusque-là igno-rés par le CAMES et l’autonomie du CAMES au sein de la CONFE-MEN, témoignent des réformes menées sous sa direction.

Si ces années de transition en-grangèrent des succès incon-testables, les problèmes bud-gétaires récurrents plaçaient le CAMES sous la dépendance de donateurs étrangers, qui ne se privaient guère de lui imposer

Le Professeur Rambré Moumouni Ouiminga, Agrégé de médecine, Ancien SG/CAMES de 1992 à 2000

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ses orientations stratégiques. Sur le plan intérieur, l’immixtion du politique dans la sphère acadé-mique suscita de vives tensions.

Les années post-Nathaniels sont loin de constituer une véritable césure dans l’histoire du CA-MES. Les diffi cultés budgétaires

ont continué d’entraver la pro-gression de l’institution, accen-tuant sa dépendance à l’égard des donateurs étrangers. Mais le CAMES, au cours de cette pé-riode, se signale par des réajus-tements institutionnels porteurs de progrès dont la réforme ins-titutionnelle de 2000, en sup-primant le poste de Secrétaire général adjoint, mettait ainsi fi n à une dyarchie apparente, source de querelles au sein de

cet organe d’exécution. Cette instabilité institutionnelle fut da-vantage accentuée par les in-teractions souvent confl ictuelles entre l’instance politique et le Secrétariat général du CAMES.

Le temps du renouveau du CAMES

L’entame du 21e siècle est in-contestablement le temps du renouveau du CAMES après la décennie de morosité fi nan-cière (1990-2000), qui a contra-rié ses ambitions d’expansion. La loi des générations qui ont vocation à s’enchevêtrer dans une chaine ininterrompue des successeurs trouve son expres-sion dans les transformations dé-cisives qui ont changé le visage de l’institution par touches suc-cessives.

Cette période de dégraisse-ment et de réforme profonde infl uença l’organisation des concours d’agrégation et des programmes de reconnaissan-ce et d’équivalence des di-plômes dans une perspective d’effi cacité et de valorisation de la réussite des étudiants et étudiantes. Pour affi rmer son lus-tre, le CAMES créa ses lettres de noblesse et mit en place un or-dre honorifi que de palmes aca-démiques. Grâce à cette fi erté et cette confi ance retrouvées, le CAMES se mit à l’heure du nu-mérique.

L’effort de redressement fi nan-cier et de modernisation de l’institution entrepris par Ma-madou Moustapha Sall a ainsi redonné des couleurs à une institution qui était à bout de

Amadou Moustapha Sall,Secrétaire général du CAMES (2000-2011)

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Ce tout numérique s’inscrit en réalité dans une programmation plus ambitieuse, connue sous l’acronyme PSDC (Plan stratégique de développement du CAMES), que l’on doit à l’actuel Secrétaire général du CAMES, le Professeur Mbatchi.Ce plan quinquennal, le premier mis en place pour le pilotage de l’institution, devait répondre à la forte attente des États quant à une meilleure qualifi cation de leurs élites intellectuelles.

souffl e. La rénovation des pro-grammes statutaires hérités des temps héroïques de l’institution souligne, la volonté des héritiers du 21e siècle de calibrer lamar-che du CAMES avec les défi s intellectuels du nouveau siècle. La mise en place par Bertrand Mbatchi professeur titulaire de biologie et physiologie végé-tale de l’Université des Scien-ces et techniques de Masuku à Franceville au Gabon, nommé par le Conseil des ministres en sa 28e session ordinaire qui eut lieu à Libreville en août 2011,du pre-mier plan quinquennal (PSDC) de l’histoire de l’institution est une autre étape décisive qui l’inscrit davantage dans la mo-dernité.

Le premier plan stratégique de l’institution (2015-2019)

Démarré en 1991, avec le sou-tien de ses partenaires, le pro-cessus de l’informatisation et de la numérisation du CAMES a enfi n pris un envol décisif en 2012, lorsque le programme « Sil-houette » ou doublure virtuelle du CAMES fut adopté lors de la 29e session du Conseil des minis-tres à Ouagadougou. En effet, l’institution née au XXe siècle avait besoin de se conformer aux enjeux de son temps.Alors, le Secrétaire général Bertrand Mbatchi conçut la numérisa-tion de tous les programmes de l’institution comme la voie pour réinventer et implanter résolu-ment l’institution dans le cyber-monde du XXIe siècle.

Ce tout numérique s’inscrit en réalité dans une programma-tion plus ambitieuse, connue sous l’acronyme PSDC (Plan

stratégique de développement du CAMES), que l’on doit à l’ac-tuel Secrétaire général du CA-MES, le Professeur Mbatchi.

Ce plan quinquennal, le premier mis en place pour le pilotage de l’institution, devait répondre à la forte attente des États quant à une meilleure qualifi cation de leurs élites intellectuelles.

Il fut adopté par l’instance poli-tique de l’institution et la résolu-tion n° SO-CM/2013-008 de 2013 entérina le principe de sa mise en œuvre.

Un plan que Bertrand Mbatchi qualifi a lui-même de change-ment de politique managériale qui s’articule autour de sept axes stratégiques à savoir, doter le CAMES d’un code d’éthique et de déontologie qui décline le cadre de valeurs dans lequel le travail et l’expertise sous ces dif-férentes formes y sont réalisés. Code qui refl èterait la « marque CAMES » et renforcerait le lien de confi ance entre ses différents partenaires; moderniser la gou-vernance pour une plus grande effi cacité et une transparence dans la gestion de son adminis-tration et de ses programmes, en mettant un accent parti-culier sur le management de ses ressources humaines; doter le CAMES d’une doublure vir-tuelle dénommée programme Silhouette du CAMES afi n d’as-surer une plus grande visibilité et éviter l’isolement intellectuel professionnel, en promouvant la mobilité des connaissances, en accroissant l’accès à moindre coût aux ressources documen-

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taires et en facilitant les échan-ges institutionnels; renforcer la démarche qualité dans toutes les activités et programmes du Secrétariat général du CAMES ainsi que dans les pays mem-bres, en vue de promouvoir des systèmes éducatifs et de re-cherche effi caces et effi cients;

soutenir et valoriser la forma-tion, la recherche et l’innova-tion afi n d’accroître l’effi cacité et la pertinence des offres de formation, des activités de re-cherche et de l’innovation, en cohérence avec la demande sociale des États; développer des synergies, des partenariats et des programmes innovants afi n d’optimiser les ressources disponibles, de mutualiser les ef-forts, en vue d’accroître la per-

tinence des actions du CAMES, tout en évitant la duplication; accroître le rayonnement et la visibilité du CAMES afi n de ren-forcer la position centrale de l’institution, dans l’exécution des missions pour lesquelles elle jouit déjà d’une légitimité politique, juridique et organisationnelle.

Ce programme ambitieux se veut toutefois réaliste. Ainsi, en tant que plan quinquennal, par conséquent document d’orien-tation, il n’a pas pris en compte toutes les faiblesses identifi ées par l’état des lieux qui est fait du CAMES. Des choix ont été opérés pour tenir compte de sa faisabilité, elle-même tributaire en grande partie de la réactivi-té multiforme des États tels que le paiement des contributions, l’appropriation des arcanes du plan et impulsion de cette dy-namique de mise en œuvre au niveau des institutions sous tutel-le, ainsi que de la capacité du personnel du Secrétariat géné-ral à le déployer.

L’insuffi sance des ressources fi nancières, conjuguées au ris-que d’inappropriation du plan et de duplication des activi-tés par d’autres organismes ou partenaires faute d’une bonne coordination et au risqued’iso-lement intellectuel et profes-sionnel, constituèrent les risques et contraintes identifi és par le PSDC.

Pour maîtriser ces quatre risques, poursuit le document d’orienta-tion, il importe d’assurer une très grande diffusion et restitution du plan auprès de tous les acteurs, une libération effective et en

Bertrand Mbatchi, Secrétaire général du CAMES depuis 2011

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De fait donc, les dissensions internes, les querelles de générations, les luttes de positionnement dans les facultés se transposent dans les instances de délibération académique de l’institution supranationale. La récurrence des griefs à l’encontre de l’objectivité des délibérations des CTS et des jurys d’agrégation sustente fi nalement l’idée que les arrangements extérieurs prévalent sur le « dossier scientifi que.»

temps opportun des contribu-tions des États, propice à un en-gagement plus large de toutes les autres parties, ainsi qu’une bonne clarifi cation des missions du CAMES auprès des partenai-res au développement en vue d’emporter leur adhésion syner-gique.

Si le CAMES peut s’enorgueillir d’avoir réussi le pari de la mo-dernisation de la gouvernance de l’institution, il reste qu’il doit faire face à de fortes réserves quant à ses critères et procédu-res d’évaluation.

Des réserves quant à ses critè-res et procédures d’évaluation

Ce qui incontestablement a fait le succès du CAMES est l’éva-luation académique des ensei-gnants et chercheurs de son es-pace au travers des CCI et des concours d’agrégation. Cette sédentarisation des procédures d’évaluation académique est d’autant plus symbolique qu’el-le constitue à bien des égards une rupture avec l’époque où

cette légitimité s’acquérait dans les universités du Nord. Par ce biais, le CAMES se pose comme un arbitre dans le champ aca-démique africain placé sous sa gouvernance, selon des critères et des règles qu’il a défi nis.

Seulement, la façon dont ap-préhendent leur fonction ceux et celles chargés de sa mise en œuvre, qui sont souvent portés à interpréter leur situation comme la reconnaissance d’une pré-rogative plutôt que comme un mandat qui le rendrait compta-ble à l’égard de la communau-té dans son ensemble, alimente la tendance à la contestation. Mieux, la question du mode de désignation des membres des CTS, en raison de l’inamovibi-lité de certains membres qui y offi cient durant de longues an-nées; des interrogations à pro-pos de la qualité des signataires des notes confi dentielles pour les responsables pédagogiques et de recherches sur la LAFPT et celle du choix des présidents

André Gouazé, président du CIDMEF, coordonnateur des membres des Jurys des concours d’agrégation du Nord (France, Belgique, Canada) en compagnie d’Abdel Karim Koumaré,

président-coordonnateur du Concours d’agrégation de Médecine à Lomé en 2010

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Les pères fondateurs du CAMES l’avaient conçu comme le symbole d’une Afrique rassemblée par le savoir alors conçu comme le vecteur de la renaissance africaine. Lorsque les héritiers procédèrent en 1993 à son bilan, à l’occasion de la célébration de son quart de siècle d’existence, ce fut pour constater que « l’un des éléments de la face cachée de l’institution reste la promotion par voie interne que prônent malheureusement certains enseignants de pays membres ».

des jurys des concours d’agré-gation par le Secrétaire géné-ral et le président du CCG, sont autant de conditions qui créent de la suspicion.

Ainsi, il s’est construit pro-gressivement, dans le champ académique « camésien » un imaginaire autour de fi gures tu-télaires nichées dans les CTS et promptes à faire et à défaire les carrières sur la base de critères subjectifs, en rupture avec l’ob-jectivité scientifi que, puisqu’au demeurant et quels que soient les indicateurs choisis, souligne le sociologue Danilo Martucel-licité par l’historien Chicouma, l’évaluation est indissociable d’un jeu de pouvoir. De fait donc, les dissensions internes, les querelles de générations, les lut-tes de positionnement dans les facultés se transposent dans les instances de délibération aca-démique de l’institution supra-nationale. La récurrence des griefs à l’encontre de l’objecti-vité des délibérations des CTS et des jurys d’agrégation sustente fi nalement l’idée que les arran-gements extérieurs prévalent sur le « dossier scientifi que.»

La résurgence de la question nationale

Des récriminations à l’égard des instances d’évaluation et de l’organisation des titres en vigueur, qui doivent faire l’ob-jet d’un examen attentif, sous peine de renforcer le principe national en la matière.

En effet, les pères fondateurs du CAMES l’avaient conçu comme le symbole d’une Afri-que rassemblée par le savoir

alors conçu comme le vecteur de la renaissance africaine. Lorsque les héritiers procédè-rent en 1993 à son bilan, à l’oc-casion de la célébration de son quart de siècle d’existence, ce fut pour constater que « l’un des éléments de la face cachée de l’institution reste la promotion par voie interne que prônent malheureusement certains en-seignants de pays membres ». Au vrai, le débat national versus supranational est une perma-nence dans l’histoire du CAMES. Il structure, aujourd’hui comme hier, les débats dans certains milieux universitaires sur la légi-timité du CAMES à se substituer aux États souverains dans l’éva-luation scientifi que par les pairs.

La coexistence dans certains États membres de deux voies de promotion académique : le CAMES et les instances nationa-les, questionne donc le niveau d’adhésion au principe de la supranationalité qui constitue l’essence même du CAMES.

Cependant, il faut se garder, de voir dans cette résurgence de la question nationale, une délé-gitimation du CAMES, bien que la diversité des arguments idéo-logiques, culturels, politiques et académiques démontre que certaines problématiques sont nationales.

La réforme sans rupture des ti-tres au Sénégal illustre bien la primauté de cette organisa-tion sur les pratiques nationales d’évaluation.

Aussi, les différents cas exami-nés relèvent-ils certes moins

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d’un quelconque chauvinisme que d’une volonté de décons-truction de l’hégémonie du CAMES sur la défi nition des cri-tères de la légitimité savante. À défaut d’obtenir des réformes en la matière, la défense de la voie nationale est alors conçue comme une alternative à la promotion sous la bannière de l’institution supranationale.

En somme, ce bilan d’ensemble du CAMES après 50 ans d’exis-tence, relève fi nalement de la lecture classique de la vie des institutions : celui d’un chassé-croisé entre des dynamiques de progrès et des temps de ré-gression. Le 21e siècle dans ce rangement chronologique est incontestablement un temps de progrès du CAMES qui a be-soin de se consolider à travers des réformes rendues nécessai-res par la rapidité des mutations dans le domaine acadé-mique. Ces derniè-res doivent s’opérer à partir des dyna-miques proprement africaines pour en fi nir avec l’image d’une Afrique sans cesse obligée de rattraper l’Occi-dent, comme dans une course effrénée pour atteindre les ri-vages de la moder-nité a écrit l’histo-rien Chicouma qui a conclu en rappe-lant, le mot de Jo-seph Ki-Zerbo, fi gure tutélaire de l’insti-tution : si le CAMES

n’existait pas, c’est maintenant qu’il faudrait l’inventer.

Ainsi donc, le CAMES à l’ère du décloisonnement expose, sans complexe ni complaisance dans ce livre qu’il a commandi-té, non seulement les conditions de son avènement, sa mission originelle, les péripéties de son évolution dans le temps, son premier plan quinquennal qui inscrit l’institution dans l’ère du numérique et lui offre un nou-veau visage en rupture avec la fabrique artisanale des temps héroïques, mais aussi et surtout-les récriminations contre lui, qui constituent ses défi s de l’heure, afi n de nourrir les réfl exions en cours et ce, pour un « CAMES du futur »,mieux connu qui ré-pond pleinement aux nombreu-ses attentes de toutes les parties prenantes.

Le CAMES à l’ère du décloisonnement expose, sans complexe ni complaisance dans ce livre qu’il a commandité, non seulement les conditions de son avènement, sa mission originelle, les péripéties de son évolution dans le temps, son premier plan quinquennal qui inscrit l’institution dans l’ère du numérique et lui offre un nouveau visage en rupture avec la fabrique artisanale des temps héroïques,

Nouveau siège du CAMES, inauguré le 28 avril 2005

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Le Ministre de l’Éducation du Le Ministre de l’Éducation du Sénégal nommé Vice-présidentSénégal nommé Vice-président

CONSEIL D’ADMINISTRATION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DU PARTENARIAT MONDIAL POUR L’ÉDUCATIONPARTENARIAT MONDIAL POUR L’ÉDUCATION

Le Ministre de l’Éducation nationale du Sénégal, devient la première personnalité à occuper le poste de

Vice-président du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE). La nomination du ministre par le Conseil d’administra-tion du GPE marque la reconnaissance de sa réussite notable dans l’améliora-tion du système éducatif du Sénégal, de son leadership mondial en faveur du droit à l’éducation de tous les enfants, ainsi que de son extraordinaire soutien au GPE au cours des dernières années. En tant que Vice-président, le Ministre Serigne Mbaye Thiam fera bénéfi cier le GPE de son leadership et assistera la Présidente dans la gestion des affaires du Conseil d’administration. « Je suis ravie d’accueillir le Ministre Thiam comme Vice-président du Par-tenariat mondial pour l’éducation » a déclaré Julia Gillard, Présidente du GPE et ex-Premier Ministre d’Australie. « Seri-

gne Mbaye Thiam est un leader dans le monde de l’éducation hautement écouté et respecté en Afrique et au-delà. Nous connaissons sa participation engagée et extrêmement précieuse au Conseil d’administration du GPE ces dernières années, et je me réjouis de collaborer avec lui dans ce rôle impor-tant. » Le Ministre Thiam a été membre du Conseil d’administration du GPE, re-présentant la Circonscription Afrique 2 comprenant 18 pays francophones en-tre janvier 2013 et décembre 2014, et président du Comité de gouvernance, d’éthique, des risques et du fi nance-ment entre février 2014 et décembre 2015. Il a occupé diverses fonctions publiques au Sénégal, notamment en tant que Député et Ministre de l’Ensei-gnement supérieur et de la Recherche. Il a en outre longtemps travaillé dans le secteur privé, dans les domaines du conseil, de la comptabilité et de la fi -nance d’entreprise et a également été Directeur administratif et fi nancier du Port autonome de Dakar. Il est éga-lement le Président de la Commission nationale UNESCO du Sénégal et re-présentant de son pays au Conseil exé-cutif de cette agence de l’ONU. « Lors de mes engagements précé-dents auprès du Conseil du GPE et dans mes responsabilités ministérielles au Sé-négal, j’ai eu l’occasion de respecter et d’admirer l’action du GPE et son impact sur la vie de millions d’enfants dans le monde » a déclaré le Ministre Serigne Mbaye Thiam. « Je suis honoré d’accepter ce rôle obtenu grâce à la confi ance du Président Macky Sall et je me réjouis de ma future collaboration avec Julia Gillard et Alice Albright pour soutenir l’importante mission du GPE. »

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Grandes dates de l’histoire du CAMESDATES ÉVÈNEMENTS

1968 Création du CAMES à Niamey au Niger

1970 Signature d’une convention de financement relative à la construction des locaux du CAMES entre la République de Haute-Volta et la France

1972 Signature de la Convention générale relative à la validité de plein droit des diplômes d’enseignement supérieur

1972 Achèvement des travaux du 1er siège du CAMES

1972 Signature de la Convention portant Statuts du Conseil Africain et Malgache pour l’enseignement Supérieur et de son personnel

1972Démarrage du Programme Reconnaissance et Équivalence des diplômes avec la collaboration d’Organismes spécialisés comme l’UNESCO, l’ACCT, l’AUPELF, l’AUA et d’Institutions inter-étatiques comme la CEDEAO et la CEAO

1974 Création du Programme Pharmacopée et Médecine Traditionnelle Africaines 1978 Démarrage des Comités Consultatifs Inter-africains 1981 Signature de l’Accord de Siège entre le Gouvernement de Haute Volta et le CAMES1982 Démarrage du Programme Concours d'Agrégation

1983 1ère session ordinaire des ministres du CAMES relative à l’amélioration du fonctionnement du CAMES à Ouagadougou

1986 Signature de la Convention portant Statut du CAMES, des règlements intérieur et financier

1988 Octroi au CAMES par l’État burkinabé d’un terrain de 1730 m2 sis dans la zone dite des « 1200 Logements » (Secteur 14 de Ouagadougou).

1993 Pose de la première pierre de construction du siège du CAMES, par le Conseil des Ministres à l’occasion du 25ème anniversaire.

2000 Adoption des textes juridiques réactualisés

2001 Adoption de la résolution n°2/CM/SO/2001 invitant le Secrétaire Général à procéder à la relance du projet de construction du siège suivant un scénario nouveau échelonné sur 5 ans.

2001 Adoption de la résolution N°6/CM/SO/2001 créant le Centre d’Information et de Documentation2002 Création de l’Ordre International des Palmes Académiques du CAMES (OIPA/CAMES) 

2005Inauguration officielle du bloc administratif du CAMES sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur Ernest Paramanga YONLI, Premier Ministre du Faso en présence des membres du Conseil des Ministres et du Secrétaire Général, le Professeur Mamadou Moustapha SALL.

2008 Mise en place de la 1ère Commission d’éthique et de déontologie pour un mandat de 4 ans

2009 Signature de l’Accord portant organisation et fonctionnement du programme reconnaissance et équivalence des diplômes (PRED)

2011 Inauguration du Centre Joseph Ki-Zerbo, Centre d’Informations et de Documentation du CAMES2012 Création de la Fondation pour la Qualité de l’enseignement supérieur et la Recherche2012 Création du Programme Assurance Qualité2012 Création du Programme Silhouette du CAMES2013 Adoption du 1er Plan Stratégique de Développement du CAMES (2015-2019)

2013 Transformation des colloques de la Pharmacopée en Journées Scientifiques du CAMES et institution des « Programmes thématiques de recherche du CAMES  (PTRC)»

2013 Création des Olympiades Universitaires du CAMES (OUC)2013 Adoption du principe d’organisation d’une table ronde des partenaires techniques et financiers2013 Rencontre Internationale des Etablissements Privés de l’enseignement Supérieur de l’espace CAMES2014 Rencontre Internationale des Dirigeants d’Entreprises et patronats de l’Espace CAMES2014 1ère table ronde des partenaires techniques et financiers (PTF)2017 Organisation de la première édition des Olympiades Universitaires du CAMES

EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 57

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 201858

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Créé en 1973, le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) a pour objectif de promouvoir les travaux en sciences sociales et humaines de chercheurs africains dans le but de contribuer à une meilleure compréhension de l’Afrique et de sa place dans le monde. La motivation est qu’une connaissance plus approfondie du continent est nécessaire aux efforts pour en faire un endroit meilleur pour ses peuples et sociétés.

Dans le cadre du Plan stratégique 2017-2021, le CODESRIA lance le second appel à candida-tures pour les Initiatives de Recherche pour la Construction du Sens (MRI), son principal outil de soutien à la recherche. A l’instar des précédents outils de recherche, l’MRI soutient des recher-ches qui contribuent à l’imagination, la planifi ca-tion et la création de futurs africains. L’MRI rem-place ainsi les cinq outils utilisés jusque-là par le CODESRIA pour soutenir la recherche, c’est-à-dire les Groupes nationaux de travail (GNT), les Groupes multinationaux de travail (GMT), les Réseaux de recherche comparative (RRC), les Groupes transnationaux de travail (GTT) et les Subventions postdoctorales. Un des objectifs de ce changement est d’accroître la lisibilité et la vi-sibilité de la recherche soutenue par le Conseil en réduisant le nombre d’outils déployés pour appuyer la recherche.

L’adoption de MRI marque un réengagement du CODESRIA pour les tâches d’interprétation et d’explication qui lui ont permis de produire des travaux innovants sur des questions telles que la démocratisation et la réforme économique en Afrique. MRI sera plus résolu dans son ac-compagnement des chercheurs vers les tâches d’explication et d’interprétation basées sur une rigoureuse observation des réalités africaines. L’Initiative se distingue par un soutien renforcé aux chercheurs et leur meilleure implication dans les activités du Conseil. Elle offre systématique-ment aux chercheurs des opportunités plus va-riées de présenter leur travail, notamment à tra-vers la publication de livres, d’articles de revues et de notes politiques.Principaux critères de sélection : Les projets fi nancés dans le cadre de cette initiative doivent répondre à la plupart des critères suivants :¥ Proposer des recherches sur des questions importantes des réalités sociales africaines rele-vant des thèmes prioritaires du CODESRIA ;¥ Interroger les réalités sociales de l’Afrique et sa position dans le monde ;¥ Se fonder sur une réfl exion approfondie des réalités sociales du continent africain et de sa place dans le monde tout en refl étant des ques-tions de diversité y compris celle de genre ;¥ S’engager de manière constructive et rigou-

INITIATIVES DE RECHERCHE POUR LA CONSTRUCTION DU SENS (MRI) 2018

Date limite de soumission : 15 avril 2018

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 59

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Ereuse avec les futurs africains ;¥ Etre théoriquement ambitieux avec l’objectif précis de proposer des voies innovantes pour comprendre les réalités sociales africaines ;¥ Explorer les multiples contextes spatio-tempo-rels et sectoriels dans lesquels cela contribue au processus de création de sens¥ Démontrer une connaissance des savoirs déjà produits par le CODESRIA.Thèmes prioritaires : Toutes les candidatures doivent aborder les thèmes prioritaires ou les thématiques transversales du CODESRIA pour 2017-2021 :1. Processus démocratiques, gouvernance, citoyenneté et sécurité en Afrique : défi s de la sécurité et les moyens de les aborder : justice transitionnelle ; démocratisation ; citoyenneté et migration ; état de droit et droits humains ; pro-cessus de gouvernance et mécanismes locaux, nationaux et internationaux ; langue, frontières changeantes et confi gurations des états et com-munautés.2. Ecologies, économies et sociétés en Afri-que : foncier ; gestion des ressources naturel-les ; changement climatique ; changement démo-graphique ; urbanisation ; sécurité alimentaire et pauvreté en Afrique ; et innovation technologique ainsi que les interactions des populations humai-nes avec le reste de l’environnement en Afrique, leurs formes, histoires, trajectoires et impact sur un large éventail de secteurs y compris les éco-nomies en plein essor du continent3. Les dynamiques de l’enseignement supé-rieur dans une Afrique en mutation : le rôle de l’enseignement supérieur dans la transformation économique et politique en Afrique, la transfor-mation rapide du paysage de l’enseignement supérieur africain, la réforme de l’enseignement supérieur africain et les innovations dans le lea-dership de l’enseignement supérieurThèmes transversaux : Les candidatures de-vront indiquer la manière dont les thèmes trans-versaux suivants seront pris en compte dans les propositions : genre, générations, inégalités, ru-ralité et urbanité, mémoire et histoire, ainsi que futurs et alternativesInitiatives individuelles et collectives : les MRIs peuvent être des initiatives individuelles, ou celles de groupes de chercheurs. Les grou-pes doivent être composés de 3 à 5 chercheurs établis dans un ou plusieurs pays. Les groupes respecteront les principales exigences du CO-DESRIA en matière de genre, de diversité linguis-tique, de générations et de disciplines. Chaque membre de groupe doit démontrer sa capacité à contribuer de manière signifi cative au travail

du groupe. Le Conseil offre jusqu’à USD 15.000 pour les initiatives individuelles et USD 35.000 pour des initiatives collectives.

Comment postuler

Les candidats intéressés par les subventions individuelles et collectives soumettront une de-mande contenant les documents requis suivants en format Word. Veuillez noter que les dossiers de candidature incomplets ne seront pas pris en compte.� Une proposition avec les sections suivantes clairement intitulées : introduction ; état des lieux et contextualisation de la question ; brève revue de la littérature et/ou des hypothèses concurren-tes ; étude des concepts et de la méthodologie de recherche ; apport théorique et pratique de l’étude et plan de recherche. Les propositions sous format Word ne devrait pas excéder 8 pa-ges (type de police : Times New Roman ; taille de police : 12 ; espacement des lignes : double).

� Budget : Le budget du projet doit être éla-boré suivant le modèle joint à cet appel à can-didatures et devrait prendre en considération le fait que les subventions ont une durée de vie stricte de 16 mois. Le CODESRIA fi nancera di-rectement les ateliers de lancement et fi nal.� Plan de travail détaillé à fournir : Table des matières pour les articles à publier d’une page.� Une lettre d’accompagnement avec les dé-tails suivants : nom, email, numéros de téléphone.� CV du (des) membre (s) du projet, y compris les coordonnées complètes indiquant noms, cour-riels et adresses physiques, numéro de téléphone � Fiche d’identifi cation (jointe à cet appel) : Veuillez la remplir dans sa version Excel.

La date limite de soumission des demandes est fi xée au 15 avril 2018. La notifi cation des résul-tats à l’issue du processus de sélection sera faite le 30 juin 2018. Toutes les demandes doivent être envoyées par courrier électronique au Program-me de recherche « MRI 2018 du CODESRIA » à [email protected] . En envoyant votre candida-ture, veuillez mentionner en objet « MRI 2018 » pour faciliter le traitement de votre demande.Pour plus d’informations sur les MRI du CO-DESRIA, veuillez contacter :

Programme Recherche CODESRIABP 3304, CP 18524Dakar, SenegalTel : +221 - 33 825 9822/23Fax : +221- 33 824 1289E-mail : [email protected] : http://www.codesria.org

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 201860

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Vitrine de l’excellence Année Scolaire 2018/2019

www.pau-au.net

L’UPA est une initiative des Chefs d'État et de Gouvernement de l'Union Africaine. Il s'agit d'un premier réseau continental d’Université dont la mission est de fournir un enseignement de troisième cycle de qualité, orienté vers la réalisation d'une Afrique prospère, intégrée et pacifique.

Les jeunes candidats diplômés, talentueux et entreprenants de pays Africains

et de la diaspora sont invités à demander à rejoindre les programmes

d'études de Masters ou de Doctorat dans l'un des quatre (4) Instituts de l’UPA ci-dessous. Les candidats à fort potentiel, motivés et désireux de jouer un rôle

de leadership dans les universités, les milieux professionnels, ou industriels,

ou dans les entreprises sont particulièrement encouragés à postuler.

1. Institut de

l’Université Pan Africaine pour les

Sciences

Fondamentales, la

Technologie et

l’Innovation (PAUSTI) à

l’Université de Jomo

Kenyatta de

l’Agriculture et de la Technologie.

2. Institut de l’Université Pan Africaine pour

les Sciences de

la Vie et de la

Terre y compris

la Santé et

l’Agriculture (PAULESI), à l’Université d’Ibadan, Nigeria.

3. Institut de l’Université Pan Africaine pour

les Sciences

Sociales de

Gouvernances,

et Sciences

Humaines

(PAUGHSS), à

l’Université de Yaoundé II, Soa

et l’Université de Buea, Cameroun.

4. Institut de l’Université Pan Africaine pour

les Sciences

de l’Eau et de l’Energie

(y compris le

Changement

Climatique)

(PAUWES), à l’Université de Tlemcen, Algérie.

Creuset de la qualité

Université Pan Africaine

Appel de candidatures

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 61

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Master Master Master Master

Biologie moléculaire et biotechnologie

Mathématiques

(option financières)

Mathématiques (option informatique)

Mathématiques

(option statistique)

Génie Civil (Option structurelles)

Géosciences (option Exploration Minérale)

Géosciences (option Pétrole Géosciences)

Science de la santé

(option sante de reproduction)

Science de la santé

(option de biologie de la reproduction)

Gouvernance et intégration régionale

Langues

transfrontalières (option Kiswahili)

Conférence

interprétation

Traduction

Sciences des eaux (option d’ingénierie)

Sciences des eaux

(option politique)

Energie (option d’ ingénierie)

Energie

(option politique)

Génie Civil (Option de terres arides et semi-arides)

Génie Electrique

(option télécommunications) Genie Eléctrique

(option réseaux éléctrique)

Ingénieurie Mécanique

Ingénieurie Mécatronique

Amélioration de plantes

Gestion de l’environnement

Médecine véterinaire

(option gestion et production de vaccins)

Médecine vétérinaire

(option médecine aviaire)

Phytochimie/ Recherche sur les plantes médicinales

Sciences du Sports (Option Etudes développement et Gestion des sports)

Doctorat

Doctorat

Doctorat

• Biologie moléculaire et Biotechnologie

Mathématiques

(option financières)

Mathématiques (option informatique)

Mathématiques

(option statistique)

Géosciences (option Exploration Minérale)

Géosciences

(option Pétrole Géosciences)

Science de la santé (option santé de

reproduction)

Gouvernance et intégration régionale

Traduction

Génie éléctrique (option télécommunications)

Génie Eléctrique (option réseaux éléctrique)

Genie Civil (option Stucturelles)

Science de la santé

(option de biologie de la reproduction)

Amélioration de plantes

Gestion de

l’environnement

Génie Civil ( Option de terres arides et semi –arides)

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 201862

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E Conditions d'admission pour les programmes de Master *

Les candidats doivent remplir les conditions suivantes:

1. Etre titulaire d’un Diplôme de premier cycle d'une université reconnue avec au moins une division supérieure de deuxième classe ou son équivalent, dans un domaine pertinent ;

2. Fournir les copies certifiées et conformes des certificats, relevés de notes,

3. carte d’identité nationale et passeport page de détails personnels. 4. Lettres de recommandation de deux (2) professeurs 5. Fournir des photos couleur format passeport (de 2cmx2cm) ; 6. Pas plus de 30 ans pour les candidats hommes et 35 ans pour les

candidates féminins. * Les candidats peuvent être tenus de subir un examen écrit / oral après la présélection. * Les candidats en Master interprétation de conférence et traduction doivent avoir une excellente connaissance d'au moins deux des langues officielles de l'Union Africaine (arabe, anglais, français et portugais)

Conditions d'admission pour les programmes de Doctorat

Les candidats doivent remplir les conditions suivantes: 1. Etre titulaire d’une Maîtrise dans un domaine pertinent de l’UPA ou d’une

Université reconnue 2. Fournir les copies certifiées et conformes des certificats, relevés de notes,

carte d’identité nationale et passeport page de détails personnels.

3. Une note conceptuelle sur la recherche à mener en trois (3) ou quatre (4) pages (proposition du sujet, questions de la recherche, les objectifs, l’enjeu de la recherche etc.)

4. Lettres de recommandation de deux (2) professeurs 5. Fournir des photos couleur format passeport (de 2cmx2cm). 6. Pas plus de 35 ans pour les candidats hommes et 40 ans pour les

candidats féminin. La Commission de l'Union africaine offrira des bourses aux candidats retenus pour la durée des formations. Les détenteurs de ces bourses devront s’engager à travailler en Afrique après l'obtention du diplôme.

Page 63: MAGAZINE DIGITAL INTERNATIONAL A VOCATION …eduformafrique.org/doc/eduformafrique-mag-32.pdf · Dossier P 42-55 P 57 Point de vue P 10 Entretien exclusif P 11-37 S ans nier l’impor-tance

EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2018 63

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Raisons de choisir l’Université Pan Africaine

1. Excellents programmes enseignés par des professeurs de renommés

internationale ; 2. Un vaste réseau de partenaires académiques et professionnels sur le

continent et au-delà ; 3. Des programmes de bourses attractives ; 4. La délivrance des diplômes mixte de l'Université panafricaine et des

Universités d'accueil ; 5. Excellentes perspectives de carrière dans certains des domaines les

plus dynamiques avec l'orientation professionnelle fournis ; 6. Environnement dynamique, multiculturel et apprentissage Pan africaine

et de la recherche

Procédure de demande de bourses de l’UPA Les demandes doivent être remplies en ligne sur pau-au.net Les formulaires de demande doivent être téléchargés à l'adresse suivante: pau-au.net Date de clôture de réception des demandes avec toutes les pièces justificatives : le 20 Avril 2018. Les demandes reçues après cette date limite ne seront pas considérées.

Pour plus de renseignements, veuillez les envoyer sur : [email protected] Website: www.pau-au.net

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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 201864

EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Mars 2017 1

PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION

N°027 DE MARS 2016Magazine

Une analyse comparative des trajectoires socioéconomiques de trois groupes

de pays ande pays anglophones, francophones et maghrébins par Antoine Doudjidingao

Le Bénin veut-il réinventer la roue ?Le Bénin veut-il réinventer la roue ?RÉFORMES DANS LE SECTEUR DE L’ÉDUCATION

EDUCATION ET CROISSANCE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Perspectives africain

es 2017

Perspectives africain

es 2017

ZOOMZOOM

2017, Année particulièrement2017, Année particulièrement

chargée pour le COPEDchargée pour le COPED

JOURNEE AFRICAINE DE

JOURNEE AFRICAINE DE

L’ALIMENTATION SCOLAIRE

L’ALIMENTATION SCOLAIRE

Puissante rampe pour stimulerPuissante rampe pour stimuler

le développement local etle développement local et

prévenir la malnutritionprévenir la malnutrition

REPORTAGEREPORTAGE

CODESRIACODESRIA

Dr Godwin MurungaDr Godwin Murunga

nommé septièmenommé septième

Secrétaire exécutifSecrétaire exécutif

Une analyse compaUUnne aanaly

lopholophoe co p

lopphoEDUCATION E

Magazine

ones, fones,onneess,arative des trajectoires socioéconomiques de trois groupes

dede trtroroioisis grgrorououpupepeses

ones, francophones et maghrébins

ones,arative des trajectoires socioécon

des trajectoires socio

ooneses,

par Antoine Doudjidingao

ET CROISSANCE EN AFR UIQUE UBSUBSASAHAARIENNENNEEEDUFORM AFRIQUE Magazine

EDUFORM AFRIQUE Magazine

PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION

N°024 DE AOÛT 2016Magazine

REFLEXIONREFLEXION DÉVELOPPER L’ÉDUCATION DE LA PETITE

DÉVELOPPER L’ÉDUCATION DE LA PETITE

ENFANCE EN AFRIQUE…: OUI, MAIS COMMENT ?

ENFANCE EN AFRIQUE…: OUI, MAIS COMMENT ?

Par Abdeljalil Akkari, Magdalena Fuentes et Colleen Loomis, Université de Genève|

CHIMIE ET DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUEProf Robert GUILLAUMONTProf Robert GUILLAUMONT

EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Décembre 2016 1

PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION

N°026 DE DECEMBRE 2016Magazine

REFLEXIONREFLEXION

UNE EXPÉRIMENTATION DANS L’ENSEIGNEMENT DES SVT

UNE EXPÉRIMENTATION DANS L’ENSEIGNEMENT DES SVT

par Marie-Laure Aubenas

Le rôle de l’éducation au centre des réfl exionsCOLLOQUE SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE

Différenciation pédagogique par les TICE (Suite et fi n)

Conférence internati

onale de statistiques

Conférence internati

onale de statistiques

appliquées pour le développement de l’Afrique

appliquées pour le développement de l’Afrique

REPORTAGE

sles en

biliséesinent

Autofinancement de l’Union Africaine

Autofinancement de l’Union Africaine

Les réflexions en cours pour 2017Les réflexions en cours pour 2017

EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juillet 2016 1

PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION

N°023 DE JUILLET 2016Magazine

REFLEXIONREFLEXION « L’ÉDUCATION EST DE TOUTE ÉVIDENCE L’UN DES INSTRUMENTS LES PLUS PUISSANTS POUR

« L’ÉDUCATION EST DE TOUTE ÉVIDENCE L’UN DES INSTRUMENTS LES PLUS PUISSANTS POUR

LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ ET LES INÉGALITÉS, AINSI QUE POUR JETER LES BASES D’UNE

LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ ET LES INÉGALITÉS, AINSI QUE POUR JETER LES BASES D’UNE

CROISSANCE ÉCONOMIQUE SOLIDE »

CROISSANCE ÉCONOMIQUE SOLIDE » Par Harry A. Patrinos, Le rôle crucial de l’éducation dans le développement économique

Apporter une contribution à la réfl exion face

aux défi s de l’autosuffi sance énergétique

Consultation régional

e pour l’Afrique du Nord

Consultation régional

e pour l’Afrique du Nord

Les activités préparatoires de laLes activités préparatoires de la

Triennale 2017 de l’ADEA en marche

Triennale 2017 de l’ADEA en marche REPORTAGEREPORTAGE

Défis démographiques et développement

Défis démographiques et développement

en Afrique sub-saharien

ne

en Afrique sub-saharien

ne

Le COPED, un partenaire engagé Le COPED, un partenaire engagé ZOOMZOOM

17EMES JOURNÉES SCIENTIFIQUES ANNUELLES DE LA SOACHIM

EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Juin 2017 1

PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION N°028 DE JUIN 2016Magazine

REFLEXION Une nouvelle école pour changer la société

dans les Etats africains au XXIème sièclepar Dr Alexis Dieth, Professeur de Philosophie Vienne. Autriche

Réunion des ministres membres du bureau de la CONFEMEN

La 58ème session ministérielle en ligne de mire

Le dividende n’est pas automatiqueDÉMOGRAPHIE ET DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

(Une analyse à l’issu d’un colloque du COPED)

REPORTAGE

Carnet Noir

Hommages du CODESRIA au regrettée Pr Aminata Diaw

EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2017 1

PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION N°029 DE SEPTEMBRE 2017Magazine

REFLEXION La réforme annoncée du baccalauréat français : simple

allègement ou réforme en profondeur ? par Bruno MAGLIULO, Inspecteur d’académie honoraire- Formateur/conférencier

Gouvernance du COPED

Le Professeur Pierre Auger, nouveau Président du COPED

1265 inscrits sur les différentes

listes de promotion39ÈME SESSION DES COMITÉS CONSULTATIFS INTERAFRICAINS (CCI) DU CAMES

REPORTAGE

Carnet Noir

Lorsqu’on n’a pas

vécu inutilement

Hommage au feu Pr Fulbert

GERO AMOUSSOUGA

RREP A

Décembre 2012 – Décembre 2017

05 ans déjà

que EDUFORM ARIQUE Magazine est disponible en version PDF ou en version digitale à partir de www.eduformafrique.org et accessible sur les réseaux sociaux.

une organisation professionnelle à vocation panafricaine, spécialisée dans la communication globale pour une éducation de développement en Afrique

anisation professionnelle à vocation panafricaine, spécialisée dans la l b l d d d l Af

EDUFORM AFRIQUEEDUFORM AFRIQUE

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PUBLIÉ EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS, il a pu s’imposer à l’échelle africaine et internationale, il a pu s’imposer à l’échelle africaine et internationale, comme le magazine de référence, comme le magazine de référence, le Magazine digital le Magazine digital international à vocation panafricaine d’information international à vocation panafricaine d’information et d’analyse, spécialisé en éducation.et d’analyse, spécialisé en éducation.