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ENTRE ÉVOLUTION ET RÉVOLUTION : INDUSTRIE 4.0 VICTOIRE DE L’INTELLIGENCE AFFINAGE PARFAIT 60 ANS DE LOGISTIQUE POUR LA FROMAGERIE CHAMPIGNON VOIR GRAND LOGISTIQUE DE PROJETS EN FORMAT XXL ÉDITION 4/2015 UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTE magazine

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ENTRE ÉVOLUTIONET RÉVOLUTION : INDUSTRIE 4.0

VICTOIRE DEL’INTELLIGENCE

AFFINAGE PARFAIT 60 ANS DE LOGISTIQUE POUR LA FROMAGERIE CHAMPIGNON

VOIR GRAND LOGISTIQUE DE PROJETS EN FORMAT XXL

ÉDITION 4/2015

UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTEmagazine

02 DACHSER magazine

ans apparaissent en Europe les premiers

« bifaces », des outils de pierre taillée,

fabriqués sur mesure par les Abbevilliens, les représentants d’une des plus anciennes

civilisations humaines : leur longueur (100 à 250 millimètres) et leur forme ovale permettent

de bien les prendre en main.

600 000Industrie 0.0

l’ingénieur arabe Al-Jazari rédige son « Livre de la

connaissance des procédés mécaniques », où il décrit

toute sorte d’objets pratiques, comme des systèmes d’automates aidant à

se laver les mains, mais aussi les premiers automates humanoïdes connus,

ancêtres des robots.

1205,Industrie 0.5

apparaissent à Lyon les métiers guidés par des bandes

de papier ou de carton perforées pour la réalisation

de motifs complexes dans les tissus de soie. En 1803, avec l’invention

du très productif métier Jacquard, ces ébauches de logiciels

marquent le point de départ de la première révolution industrielle.

1725,Industrie 1.0

Thomas Alva Edison dépose le brevet de son ampoule

électrique. Puisqu’il est dorénavant possible d’y voir

la nuit aussi bien que le jour, les usines peuvent tourner 24 heures sur 24 :

l’électricité devient ainsi le moteur du mouvement d’industrialisation.

1880,Industrie 2.0

à Genève, Timothy Berners-Lee, souhaitant améliorer l’interconnexion

des 7 000 collaborateurs du CERN, développe un programme qui leur

donne accès aux données stockées dans un autre ordinateur, et leur

permet d’établir des liens entre fichiers. Il lui donne le nom de

WWW : World Wide Web. La révolution numérique se met en marche,

ouvrant la voie à de nouvelles formes d’automatisation.

1989, Industrie 3.0

les données créées chaque jour dans le monde atteignent un volume de 23,5 trillions (1018) d’octets.

Pour les enregistrer, il faudrait la mémoire de 183 593 750 tablettes 128 GB extra minces. Empilées,

celles-ci atteindraient une hauteur de 1 119,9 km, équivalant à 3 456,5 tours Eiffel posées l’une sur l’autre. C’est sur

Big Data que reposent l’informatisation de la technique de fabrication, la communication des machines entre elles et

les nouvelles formes de logistique intelligente.

2015,Industrie 4.0

DES CHIFFRES QUI COMPTENT

D’un seul coup, tout change. Pour bien situer les différents bouleversements techno -logiques, comme par exemple les révolutions industrielles, il est utile d’en suivre la chronologie.

POINT ZÉRO

Il y a

En

En

En

En

En

www

DACHSER magazine 03

SOMMAIRE

04

12

22

28

DOSSIER

Logistique 4.0 : Gestion de la supply chain à l’ère de la numérisation 04

FORUM

Hommes & responsabilité : 12La force de l’union : Dachser et Terre des HommesEssai : Innovations disruptives – révolution à pas de velours 16

COMPÉTENCES

Carrière : Déplacer des montagnes – le métier de logisticien de projets 18Food Logistics : Le bonheur dans le pré – Dachser et Champignon, 60 ans de coopération 22

RÉSEAU

Compétences réseau : Nouvelles du monde Dachser 26Afrique du Sud : Au pays de la bonne espérance 28

ESPACE ÉCHANGES

Smart Data : Bernhard Simon rencontre l’économiste Michael Henke 32

BONNES NOUVELLES

Gagnant-gagnant avec bougies et lutins : Joyeux Noël en Suède 35

DACHSER magazineÉditeur : DACHSER SE, Thomas-Dachser-Str. 2, D – 87439 Kempten, Internet : www.dachser.com Directeur de la publication : Dr. Andreas Froschmayer Rédacteur en chef : ChristianAuchter, tél. : +49 831 5916-1426, fax : +49 831 5916-8-1426, e-mail : [email protected], Martin Neft, tél : +49 8315916-1420, e-mail : [email protected] Comité deRédaction : Theresia Gläser, Christian Weber Assistante de rédaction : Kathrin Geis, tél. : +49 831 5916-1427, e-mail: [email protected], Andrea Reiter, tél.: +49 831 5916-1424,e-mail : [email protected] Production : C3 Creative Code and Content GmbH, Heiligegeistkirchplatz 1, D– 10178 Berlin, tél. : +49 30 44032-0, e-mail : [email protected] Chef de projetauprès de C3 : Marcus Schick Conception : Ralph Zimmermann, Kerstin Spörer Crédit photos : photos internes sauf thinkstockfotos.de (p. 2, 3, 7, 8, 9, 16, 17, 22, 23, 26, 27, 28, 29, 30, 31), Festo AG & Co. KG (p. 1, 3, 4, 5), Fraunhofer IML (p. 6), Audi AG (p. 11), Klöckner & Co. SE ( p. 11), terre des hommes (p. 12, 14), HWA_Claudia Berker (p. 12, 14), HWA_Nicolaus Schmid(p. 12), HWA_ Jutta Hilgers (p. 13), HWA_Heinz Wueppen (p. 3, 14), Elbe & Flut (p. 18, 19, 20, 21), Käserei Champignon (p. 24), Affari AB (p. 35) Illustration : Ralph Zimmermann (p. 32–34) Impression : Holzer Druck und Medien Druckerei und Zeitungsverlag GmbH, Fridolin-Holzer-Str. 22-24, D – 88171 Weiler im Allgäu Tirage : 44 000 ex. / 56ème année Périodicité : trimestrielleLangues : allemand, anglais, français, espagnol. Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement.

F De plus amples informationsdans notre DACHSER eLetter (en anglais).

Autopilotage : démonstration par les fourmis robots

DOSSIER

04 DACHSER magazine

VICTOIRE DEL’INTELLIGENCE

DACHSER magazine 05

DOSSIER

La numérisation et la quatrième révolution industrielle trans -forment notre monde du tout au tout. Comment la logistique doit-elle, dès maintenant, préparer les supply chains à aborder cette nouvelle ère ?

D es fourmis dans la maison – on s’en passe très volontiers. Vraiment ? Vous auriez tort, disent lesdéveloppeurs de l’entreprise souabe Festo (Ess -

lingen). Lors de la foire 2015 de Hanovre, la plus grande manifestation industrielle du monde, ces experts en tech-nologies du pilotage et de l’automatisation ont dévoiléquelques exemplaires de leurs fourmis robots, des bioni-cANTS, et leurs performances. Équipées de capteurs, camé-ras et puces électroniques, ces petites bêtes d’une taille de 14 cm, nées d’une imprimante 3D, transportent ensembledes objets beaucoup plus gros qu’elles, vers différentes destinations. Elles communiquent entre elles et agissent defaçon autonome, tout comme leurs « congénères » vivantes.Tout le traitement des données se fait sur ordinateur, sanscommande externe.Les bionicANTS suivent un plan très astucieux. Leur « in-telligence » repose sur des algorithmes. Selon la volonté deleur créateur, ces systèmes intelligents doivent, en nombretoujours croissant, prendre place dans nos chaînes de pro-duction et d’approvisionnement. Les économistes parlent de l’arrivée en masse du concept Industrie 4.0. Dans lesusines qui l’adoptent, les « smart factories », on peut déjà

voir un peu partout des lignes de production entièrement interconnectées et autopilotées. On y produit des objets ré-pondant à des besoins individuels – quelquefois même en unseul exemplaire. C’est une vraie révolution.

Les données – pétrole de demainLes économistes et les hommes politiques spécialistes du numérique voient dans les données les « ressources de l’ave-nir, le pétrole de demain ». Rien qu’au cours des deux der-nières années, le volume des données mises en mémoire est plus important que celui de toute l’histoire de l’humanitéjusque-là. C’est impressionnant. Le magazine Focus carac-térise ainsi ce challenge : « L’interconnexion des différentesdonnées recèle un énorme potentiel. À l’ère de l’ordinateur,nous opérions dans le cadre de banques de données. Au-jourd’hui, il s’agit de les faire communiquer entre elles. Si les données sont le pétrole de demain, il nous reste encorebien des gisements à découvrir. «  La numérisation ne se résume pas à l’application d’une technologie fascinante quisimplifie les tâches. Les avantages économiques induits sonttrès lucratifs pour les acteurs du marché. C’est ce que mon-tre, entre autres, l’étude d’Accenture « Winning with the ‡

DOSSIER

06 DACHSER magazine

Quels nouveaux services et solutions logistiques pourrions-nous encore offrir ànos clients ? Commentle travail de chacun, auquotidien, évoluera-t-ildans le futur ? C’est de ces questions et debien d’autres que veut débattre le programmeIdea2net de Dachser,en quête d’idées innovantes. Cadres et collaborateurs sontinvités à apporter des réponses et denouvelles idées pourrelever les défis del’avenir.

Industrial Internet of Things ». D’après celle-ci, rien qu’auxÉtats-Unis, les investissements dans l’Internet des objets etles augmentations de la production qui vont en découlercontribueront, d’ici 2030, à hauteur de 6,1 billions de dollarsUS à la croissance cumulative du PIB. Il en va de même pourl’économie allemande, où, pour des efforts d’investissementcomparables, la croissance cumulative du PIB pourrait aug-menter de 700 milliards de dollars US, c’est-à-dire de 1,7 %.Et le temps presse. « Le boom du commerce en ligne, la pro-gression de la numérisation, l’apparition de nouveaux mo-dèles économiques et de nouveaux concurrents modifientles flux des marchandises et la logistique. De plus, dans lesindustries les tâches deviennent plus complexes, à plusieursniveaux à la fois  », dit Michael ten Hompel, professeur àl’université de Dortmund. Depuis de nombreuses années ily mène des recherches, à l’Institut Fraunhofer pour les fluxmatériels et la logistique : à l’aide de programmes de traite-ment de données, il étudie comment réaliser et relier entreeux les processus industriels tels que les chaînes logistiqueset d’approvisionnement, en vue d’en accroître l’efficience.M. ten Hompel insiste : « Nous devons renforcer la conver-gence de la logistique et des technologies numériques. C’estlà que réside le plus grand potentiel où puiser si nous vou-lons mettre notre logistique en mesure d’affronter l’avenir. »Si le numérique pouvait reproduire le monde réel, ses pro-cessus et son organisation, nous disposerions d’un grand

nombre de possibilités inédites pour piloter ses relations et connexions complexes et les adapter aux besoins du moment. À cette condition, la numérisation des mondes du travail et des processus peut offrir de belles perspectives.Deux exemples en témoignent :

Exemple n°1 : Dans le cadre d’un projet de recherche, des développeurs de l’équipe de M. ten Hompel, à l’InstitutFraunhofer, ont élaboré une toute nouvelle approche de la logistique interne. Partant de l’exemple fourni par l’intelli-gence collective des fourmis, ils ont remplacé la technologiede manutention traditionnelle dans l’entrepôt par des na-vettes de transport autonomes, mais interconnectées. Dans un hall de 1 000 m2, les chercheurs ont reproduit un petit entrepôt de distribution, équipé de rayonnages pour600 bacs de stockage de petites pièces et huit stations de pré-paration de commandes. « Au cœur du dispositif, 50 véhi-cules autonomes. Ces robots transporteurs, dotés de l’intel-ligence des fourmis, autopilotés, effectuent toutes les tâches,du prélèvement des marchandises dans les rayons jusqu’àleur livraison à une station de préparation de commandes :ils remplacent ainsi les solutions traditionnelles de manu-tention», explique M. ten Hompel, précisant également queles systèmes informatiques qui gèrent tous ces déplacementsà l’arrière-plan permettent au logisticien, ainsi qu’au client,de savoir à tout instant où se trouve la marchandise.

Exemple n°2 : Lors d’un congrès récent sur la numérisation,à Berlin, Gisbert Rühl, CEO de Klöckner, a exposé les résul-tats d’une expérience portant sur la numérisation des pro-cessus et les relations clients dans l’industrie de l’acier.Klöckner avait pour objectif d’optimiser ses processus et deles rendre plus efficients. Il s’agissait notamment de remet-tre en question le très coûteux stockage intermédiaire d’unmillion de tonnes d’acier chaque année. G. Rühl avait rap-porté de la Silicon Valley l’idée de relier entre elles et d’ana-lyser les données relatives au marché et à l’entreprise, pourrendre les processus clients bien plus efficients et plus facilesà piloter avec précision. Lancée dans l’entreprise comme projet d’innovation, l’expé-rience n’avait, au bout de deux mois, toujours pas apporté de résultat satisfaisant. Constat autocritique de G. Rühl : lastructure interne de l’entreprise, trop pesante, n’était pascompatible avec une expérience sortant des sentiers battus.En réponse à cet échec, une sorte de start up, kloeckner.i, a alors été fondée à Berlin. Dans un «  Group Center of Competence », elle fédère toutes les initiatives liées à la nu-

Nous devons renforcer la convergence de la logistique et des technologies numériques. C’est là queréside le plus grand potentiel où puiser si nous voulonsmettre notre logistique en mesure d’affronter l’avenir

Michael ten Hompel,professeur à l’université

de Dortmund

Navettes de transport (Fraunhofer)

DACHSER magazine 07

DOSSIER

mérisation de la chaîne logistique et s’attache principale-ment à développer, contrôler et déployer dans tout le groupedes solutions numériques, et à coordonner sur le plan de lanumérisation toutes les sociétés locales de Klöckner & Co.Selon G. Rühl, le résultat s’annonce dès maintenant très positif : l’entreprise sait ainsi avec encore plus de précisionquelle quantité d’acier est nécessaire, où et quand, si bienqu’ayant besoin de moins de réserves, elle engage moins decapital.

Établir de nouveaux critèresA la différence de bien d’autres branches, la logistique afranchi depuis longtemps l’étape de la numérisation, dumoins dans les grands réseaux. « Pour que la numérisationatteigne son objectif, plusieurs conditions doivent être remplies  : standardisation, harmonisation des processus, et internationalisation  », a déclaré récemment Bernhard Simon, lors d’un congrès organisé par le journal spécialiséDeutsche Verkehrszeitung. Objectif atteint par Dachser  : son réseau paneuropéen relie 36 pays, ses 333 sites EuropeanLogistics en propre, répartis dans 23 pays, opèrent sur la base de ses systèmes informatiques cohérents Domino etMikado. De plus, un vaste ensemble de règles s’applique defaçon identique dans tout le groupe.« Nous ne vendons pas des prix ou des tarifs, mais des solu-tions intégrées », explique Bernhard Simon. Le pilotage detoutes les marchandises et de tous les processus s’effectue on-line, dans la plus grande transparence, toujours, partoutet pour tous les acteurs. «  Aujourd’hui, la logistique doit être en mesure d’intégrer les chaînes de création de valeuren réseaux mondiaux  », ajoute-t-il. Les conditions néces-saires sont créées par la numérisation des systèmes de pro-duction et de distribution : scanning dans tous les processus,numérisation du flux des marchandises dans les systèmes,transparence et autopilotage.La convergence des technologies de la communication et dela logistique établit une relation intelligente entre les mondesréel et virtuel. Autrement dit : les flux de marchandises, évo-luant dans des réseaux physiques éprouvés, sont en mêmetemps des flux de données et d’informations aux intercon-nexions complexes, appelés «  systèmes cyber-physiques  »(CPS). Dans la Logistique 4.0, le transport de A à B ne représente qu’un seul côté de la médaille. « Aujourd’hui, êtrelogisticien, c’est traiter presque plus d’informations que demarchandises », constate Bernhard Simon. La représenta-tion numérique des flux de marchandises est visible sur

la plate-forme d’eLogistics, qui permet de consulter le suivides envois et le traitement des commandes, ou bien dansl’EDI, le centre Electronic Data Interchange, où s’effectuel’échange de données avec les clients. À ces réalisations tech-nologiques s’en ajoutent d’autres, concernant l’entreposage,ou l’accompagnement on-line permanent et précis de la supply chain, par lequel Dachser pilote chaque envoi, de l’enlèvement à la livraison. « Actuellement, à l’intérieur dumonde Dachser, nous traitons toutes les commandes sansexception par informatique, et chacun ou presque de nos17 000 clients utilise les outils eLogistics. Pour en assurer le fonctionnement, nos principaux systèmes informatiquesoffrent des solutions homogènes et uniformes partout dansle monde », explique Michael Schilling, COO Road Logisticschez Dachser, et à ce titre responsable des technologies del’information et de la communication.

Sans les hommes, rien ne vaLa numérisation est porteuse de nombreux potentiels pourla mise en œuvre de processus, mais aussi de modèles éco-nomiques. Toutefois, l’Industrie 4.0, avec ses processus tou-jours plus rapides, plus efficients, et l’intervention progres-sive de la robotique, fait naître la crainte de la destructiond’emplois. À force d’automatiser, finira-t-on par remplacerl’homme  ? «  Pas du tout, répond Michael ten Hompel. L’Industrie 4.0 ne rend pas l’homme superflu, bien aucontraire. Les systèmes informatiques doivent préparer lesinformations pour lui, de telle sorte qu’il puisse s’y référer et,dans la production, prendre les décisions adéquates. » ‡

Le scanning des codes-barres relie les mondes réel et virtuel

Industrie 4.0 : poste de travail interconnecté

Lire la suite p. 10

DOSSIER

08 DACHSER magazine

LOGISTIQUE 4.0 : DES MONDES INTERCONNECTÉS

Fabricant Transbordement

La Logistique 4.0 chez Dachser, en quelques formules

Technologies intelligentes

‡Scanning de codes-barres

Intégration de la logistique et des technologies numériques

‡Dachser, fournisseur de systèmes ; « private cloud »

Solutions logistiques intelligentes

‡Logistique contractuelle personnalisée et technologies numériques

De Big Data à Smart Data

‡Analyse de données axée sur les processus

Internet des objets/des services

‡Regroupement des capacités en systèmes

Intégration horizontale/verticale

‡Des processus aux systèmes

Ouverture pour interfaces

‡Plate-forme clients : Dachser eLogistics

INFO

La quatrième révolution industrielle est en marche :

le concept « Industrie 4.0 » est devenu la référence

d’une économie mondiale tournée vers l’avenir.

Dans une large mesure, la logistique lui prépare

la route et l’accompagne.

Chez Dachser, les structures suivent les principes

de la quatrième révolution industrielle : gestion

décentralisée, autopilotage et organisation en ré-

seau sont les moteurs de l’évolution. Tout comme

ils avaient d’abord intégré des chaînes de pro-

cessus pour les transformer en chaînes de créa-

tion de valeur, les prestataires logistiques comme

Dachser intègrent maintenant des chaînes de

création de valeur pour les transformer en réseaux

mondiaux.

Cette évolution repose sur des systèmes appelés

cyber-physiques, c’est-à-dire mariant l’informa-

tique au monde physique : les mondes on-line et

off-line fusionnent. Les différents processus lo gis-

tiques se trouvent alors caractérisés par : le scan-

ning des codes-barres, la logistique des informa-

tions et l’échange de données dans le centre EDI,

la transposition en systèmes numériques du flux

des marchandises, et la transparence totale de

toutes les étapes des processus.

DACHSER magazine 09

DOSSIER

Transbordement/entreposage

Scanning des codes-barres

Échange de données dans le Centre EDI

Poste de travail Internet/ Évaluations de données Big Data

Client

Dachser private cloud

eLogistics

Depuis n’importequel point dumonde, contactavec l’envoi

«  Au tout début de l’informatique, on prédisait que l’in -dustrie allait supprimer des emplois en masse », remarqueJörg Friedrich, responsable de la section éducation dans la Fédération allemande des constructeurs de machines etd’équipements (VDMA). Aujourd’hui, en Allemagne, le sec-teur de la construction mécanique emploie plus d’un millionde personnes – un record. D’après les estimations du BostonConsulting Group (BCG), l’instauration progressive de l’In-dustrie 4.0 pourrait entraîner la création, au cours des dixprochaines années, de 390 000 nouveaux postes. Pendant lamême période, et toujours selon BCG, ce changement pour-rait faire augmenter le PIB de plus de 30 milliards d’euros.D’une part il faudra fabriquer des produits nouveaux, intelli-gents, nécessaires au fonctionnement de l’Industrie 4.0. D’autre part celle-ci rendra réalisables des produits nombreuxet divers, qui contribueront à mieux satisfaire la demande,même dans les niches restées inaccessibles jusqu’alors.Il n’en reste pas moins que pour M. ten Hompel il faut veil-ler à ce que la recherche de la perfection des flux matérielsne minimise pas le rôle de l’homme : « Nous devons toujoursfaire participer l’homme, dans une mesure raisonnable etdans le respect de son individualité », affirme-t-il. Ce sont finalement les technologies et leurs produits qui doivent être au service de l’homme, et non l’inverse. «  Les exigences de nos clients et des marchés évoluant à un rythme toujours plus rapide, les méthodes doivent êtretoujours plus perfectionnées pour calculer et optimiser lesflux de marchandises. Dans nos services informatiques,nous employons actuellement environ 600 collaborateurs.Ils ont élaboré une structure informatique très complète,qu’ils actualisent et améliorent en permanence grâce au dialogue avec les clients », expose Michael Schilling. Pourgarantir aux données des clients un traitement aussi sûr et fiable que possible, Dachser mise sur un « private cloud »au sein de son propre centre de calcul, lui aussi particu -lièrement bien protégé : le concept de sécurité des donnéesrepose sur la certification ISO 27001.Chez Dachser, la numérisation a pour objectif, non seule-ment d’accompagner les changements dans les processusopérationnels et dans la supply chain, mais aussi de parti -ciper à leur réalisation: en établissant par exemple une in-terconnexion entre des canaux de distribution B2B et B2C, ou en fusionnant les mondes on-line et off-line, comme c’est le cas pour l’eCommerce. Le produit targo on site, queDachser utilise entre autres pour son client Kare dans la logistique de l’ameublement (voir aussi le DACHSER maga-zine 2/2015), illustre ces nouvelles possibilités : il suffit de se

rendre sur elnvoice, le centre de téléchargement Invoice à l’intérieur d’eLogistics, pour obtenir la rédaction entière-ment automatique d’une facture, ce qui réduit considérable-ment le délai de facturation par rapport aux autres procédésanalogues ou partiellement analogues.L’interlocking, la connexion de réseaux, offre un autre exem-ple de la Logistique 4.0 à la façon Dachser. Suivant les besoins des clients, Road Logistics et Air & Sea Logistics peuvent réaliser des passages de relais successifs. Par le déploiement du logiciel Othello, un programme développépar Dachser ASL en interne, partout dans le monde, Dachserétablit étroitement le lien entre le tracking & tracing du trans-port aérien et maritime et celui du transport de Road Logis-tics. « Cela va rendre l’interlocking encore plus attrayant », ditMichael Schilling. Exemple concret : une pièce de machine en provenance d’Asie doit être acheminée en Espagne pourson montage. La transparence du système permet au client de suivre le statut de son produit, depuis le transport aérien,jusqu’à son arrivée en camion à l’usine espagnole.

Repenser l’organisationChez Dachser, Industrie 4.0 et Logistique 4.0 signifient aussi« Organisation 4.0 ». L’opinion prévaut en effet dans l’entre-prise que les grands réseaux logistiques ne peuvent se gérerque de façon décentralisée. « Depuis toujours, l’évolution denos structures est organique et suit les principes de ce qu’onappelle aujourd’hui la quatrième révolution industrielle  :décentralisation, auto-pilotage, organisation en réseaux »,explique Andreas Froschmayer, Corporate Director Corpo-rate Development, Strategy & Public Relations chez Dachser.Les systèmes, conçus pour un service client optimal, exi -gent de chacun des acteurs des concessions quant à leurspropres intérêts, au bénéfice du réseau. Selon A. Frosch-mayer, le maître mot, c’est « collaboration ». Pour Dachser,en tant qu’organisation apprenante, cela signifie que les hiérarchies classiques appartiennent au passé.Et la suite ? « Sur des marchés de mieux en mieux intercon-nectés, la Logistique 4.0 et les avancées des technologies numériques offrent des possibilités de croissance considé-rables », constate Bernhard Simon, CEO de Dachser. « Serontgagnantes les entreprises susceptibles, par-delà les fron -tières de l’entreprise et du pays, de mettre en place une logis tique opérant avec des réseaux multidimensionnels qui se pilotent eux-mêmes. » C’est sur ce fondement qu’estconstruite la « maison de l’avenir » de Dachser. Dans cetteambiance favorable à l’innovation, les fourmis robots de-vraient se sentir bien. M. Schick

La logistique doit être en mesure d’intégrer les chaînes de création de valeur en réseaux mondiaux

Bernhard Simon, CEO de Dachser

Les tâches de la logistique à l’ère du numérique

Se doter de

standards et de

règlements clairs

et précis

Mettre le réseau au

premier plan

Être à l’écoute du

client, le comprendre

et agir

Encourager les

acteurs aux conces-

sions sur leurs

intérêts propres

Favoriser l’intégra -

bilité des processus

opérationnels

Harmoniser les

systèmes informa-

tiques, promouvoir

la numérisation

Faire de la colla -

boration un principe

d’action

INFO

10 DACHSER magazine

DOSSIER

Vue sur le futur : commandegestuelle pour le montagevirtuel chez Audi

Oxycoupage d’une pièced’acier, piloté numériquement,chez Klöckner

DACHSER magazine 11

DOSSIER

Développement durable

L’ÉDUCATIONFAIT LA FORCE Donner aux enfants et aux jeunes un avenir :

c’est l’objectif que Dachser s’est fixé en

lançant, en Inde, un projet de coopération avec

l’organisation d’aide à l’enfance Terre

des Hommes. C’était il y a dix ans. À ce projet

viennent maintenant s’en ajouter d’autres.

Aide à l’autonomie,en Inde

’Uttar Pradesh est l’un des États de l’Inde les pluspauvres et les plus peuplés, où il est difficile aux enfants, aux filles surtout, d’échapper à la misère.

Conjointement avec Terre des Hommes, Dachser œuvre de-puis une dizaine d’années pour ouvrir aux jeunes des per-spectives durables, par le biais de l’éducation et de la défen-se des droits des enfants. « Notre action vise toujours à per-mettre aux jeunes de prendre leur propre vie en main », ex-plique Bernhard Simon, CEO de Dachser. « Pendant la duréedu projet, en Uttar Pradesh, plus de 15  300 enfants ont bénéficié d’un enseignement de base et 60 % d’entre eux ontpu ensuite fréquenter une école, privée ou publique. Deuxcentres éducatifs et professionnels étaient prévus, sept ontété ouverts », poursuit B. Simon. Dans le même temps, 97écoles primaires ont été équipées de réservoirs à eau spéci-aux, assurant, dans le respect des ressources, l’alimentationen eau potable et celle des équipements sanitaires. Un autrepoint fort du projet réside dans la protection de l’environ-nement et la préservation des conditions naturelles de vie.Dans le cadre d’un programme de reboisement, les enfantsont planté plus de 14 200 arbres. D’autre part, 117 installa-tions de compostage et 112 de production de biogaz ont été installées, et 100 familles ont été équipées de lampes solaires.

FORUM : HOMMES ET RESPONSABILITE

12 DACHSER magazine

L’éducation est la clé de lendemains meilleurs

Détourner les jeunes de la « mauvaise pente »En 2014, Dachser a renforcé sa coopération avec Terre desHommes. Au Brésil, l’entreprise familiale s’engage pour sou-tenir le Centre de défense des droits des enfants de Limeira.Dans cette ville proche de Campinas, pôle industriel et com-mercial de l’État de São Paulo, le trafic de drogue, le crimeorganisé et les interventions de la police militaire détermi -nent la vie quotidienne de bien des enfants et adolescents.Conjointement avec Terre des Hommes et les autorités gou-vernementales locales, Dachser apporte son aide à la mise enplace de mesures éducatives destinées à les empêcher de « maltourner » et leur permettre d’envisager leur vie autrement. En Namibie, Dachser œuvre aussi pour offrir des perspec -tives d’avenir aux enfants de l’ethnie des San, la plus ancien-ne de l’Afrique australe. Ils vivent la plupart du temps dansun dénuement complet, soit sur les terres d’immenses fer-mes, soit dans des bidonvilles en périphérie des petites villes. Le projet vise donc en priorité à leur fournir un accèsà l’éducation et à une formation professionnelle, ainsi qu’à affirmer les droits des enfants.

Créer du nouveau« En coopération avec Terre des Hommes, nous cherchons à améliorer autant les conditions de vie que l’éducation et la formation professionnelle de minorités défavorisées  »,souligne Bernhard Simon. Elles auront ainsi la possibilité, et c’est très important, de prendre une part active à la con-struction de l’avenir de leur pays. Pour le CEO de Dachser,son engagement, pour les exclus et les plus démunis de la société, découle de l’idée que se fait d’elle-même cette en-treprise familiale opérant dans le monde entier  : «Nous qui, en tant que logisticiens, établissons des liens entre leshommes, les marchés et les lieux de production, nous nousdevons justement de tenir compte de tous les aspects de la mondialisation  : à la fois de veiller à rester conscients de notre identité et de nos racines mais aussi d’aider les personnes défavorisées à faire valoir leurs droits dans le cadre d’une société démocratique. »

Brésil : L’éducation détournede la « mauvaise pente »

DACHSER magazine 13

FORUM : HOMMES ET RESPONSABILITE

Promouvoir les droits des enfants

L’éducation, chemin vers le développement durable

DISTRICTS DE VARANASI ET DE SITAPUR, UTTAR PRADESH/INDE

D e 2005 à 2015, en Uttar Pradesh, dans le Nord de l’Inde, Dachser a investi environ900  000 euros dans deux phases de projets consécutives. Misant sur l’éducation

comme chemin pour parvenir à un développement durable, Dachser a mis au cœur de son engagement le souci d’aider les jeunes à prendre leur vie en main, à préserver leur environnement ainsi que celui d’améliorer durablement leurs conditions de vie et leurs perspectives d’avenir. Très encourageants, les résultats promettent aux enfants un avenir meilleur  : dans la région du projet, 90  % d’entre eux bénéficient d’un enseigne -ment primaire, y compris un nombre croissant de filles. Ayant reconnu l’importance de l’éducation, les municipalités ont amélioré l’état des écoles publiques et encouragent de plus en plus la scolarisation des enfants.

Les droits des enfants assurent l’avenir

LIMEIRA, BRÉSIL

D epuis 2015, Dachser s’engage avec Terre des Hommes dans le Centre de défense desdroits des enfants de Limeira. Dans cette ville proche de Campinas, dans l’État de

São Paulo, le quotidien de très nombreux enfants est dominé par la violence et la délin -quance liée à la drogue. Par des mesures d’éducation, le Centre de défense des droits des enfants s’efforce de soustraire ces enfants au cercle vicieux entre addiction à la drogue et délinquance. Dans le même temps, tous les acteurs doivent être sensibilisés aux droits des enfants  : les enfants et les adolescents eux-mêmes, leurs familles, les membres deséquipes de projets pour l’enfance et les représentants des instances gouvernementales locales.Il est en effet essentiel, pour la prévention de la violence, que la société accorde aux droits des enfants le statut de priorité absolue. Si les enfants et les jeunes manifestent leurattachement à une culture de la paix, ils ne pourront plus être vus comme origine de la violence. Lors de rencontres régulières, d’ateliers et de séminaires, les 500 enfants et jeunesdécouvrent que leur union fait leur force. Ils s’identifient à l’engagement en faveur de leurs droits et se construisent leurs propres parcours d’avenir, individuel et professionnel.

Un avenir meilleur pour les enfants San

À OUTJO, OSHIVELO ET TSINTSABIS, EN NAMIBIE

D epuis 2014 et conjointement avec Terre des Hommes, Dachser soutient l’organisationWIMSA (Working Group of Indigenous Minorities in Southern Africa) dans ses

projets d’éducation destinés aux enfants de l’ethnie San, la plus ancienne de l’Afrique australe. Autrefois nomade, elle vit maintenant dans des bidonvilles et ses conditions de vie, déjà misérables, continuent à se dégrader. Sur les 67 % des enfants scolarisés, seuls 6 %suivent une véritable scolarité. Les projets interviennent sur trois sites, dans le Nord de la Namibie  : Outjo, Oshivelo et Tsinabis. Des programmes de soutien précoce, dans les jardins d’enfants et les écoles maternelles, aident les enfants, tout d’abord à atteindre le niveau de l’école primaire, et ensuite à s’y maintenir. De plus, les jeunes, et surtout les filles, peuvent profiter de mesures de formation professionnelle pratique leur permettantd’acquérir l’aptitude à travailler dans les lodges, les hôtels ou dans le bâtiment. Dans ce domaine, 71 % des jeunes obtiennent un diplôme.

FORUM : HOMMES ET RESPONSABILITE

14 DACHSER magazine

Porte ouverte sur l’avenir

Entretien avec Bernhard Simon, CEO de Dachser, à

propos du développement durable et de l’aide à l’au-

tonomie

Monsieur Simon, il y a dix ans, Dachser s’est engagé

dans une coopération avec l’organisation d’aide à

l’enfance Terre des Hommes. Quel est l’objectif de cet engagement ?

En tant qu’entreprise opérant dans le monde entier, nous souhaitons venir

en aide aux gens qui ne profitent pas autant que nous de la mondialisation.

C’est ce qui nous motive, en coopération avec Terre des Hommes et

d’autres partenaires locaux, à œuvrer pour donner aux enfants, par le biais

de mesures d’éducation et de formation, de meilleures perspectives dans

leurs sociétés locales, rurales le plus souvent.

Quel est le rôle de l’écologie ?

La durabilité et la préservation des ressources sont de grandes priorités de

la logistique. Notre engagement pour les droits des enfants et une éducation

tournée vers l’avenir ne peuvent avoir de sens que si les enfants trouvent,

pour bien grandir, un environnement intact, sain et ouvert sur l’avenir.

C’est pourquoi nos projets mettent l’accent sur la préservation des conditions

naturelles de vie.

Après ces dix ans de projets en Inde, quelle suite envisagez-vous ?

Apporter une aide durable est un travail de longue haleine, qui demande

de la patience. Nous poursuivons donc notre engagement avec Terre des

Hommes par une nouvelle phase de projets, toujours dans la même ligne

d’aide à l’autonomie. Nous apportons notre soutien aux organisations en

faveur des femmes ou des jeunes d’une cinquantaine de villages ; nous

œuvrons à l’amélioration des conditions de vie des Musahar, une des ethnies

les plus défavorisées de l’Uttar Pradesh , dans la région frontalière avec le

Nepal ; à Mangolpuri, dans un des plus grands bidonvilles de New Delhi,

nous aidons les jeunes, par des mesures d’e-learning, à trouver leurs repères

dans la société ; un quatrième projet accompagne, dans trois villages du

Nepal, l’aménagement d’une infrastructure sur les plans de l’approvisionne-

ment, de la santé et de l’éducation. Si nous y ajoutons les projets en cours

au Brésil et en Namibie, nous allons investir, dans les cinq ans à venir, plus

d’1,1 million d’euros dans la préservation et l’amélioration des conditions

de vie des enfants et dans leur avenir.

DIALOGUE

DIX ANS DE COOPÉRATION, EN INDE, AVEC TERRE DES HOMMES

135 villages, dans les districts de

Varanasi et de Sitapur, en Uttar Pradesh,

ont bénéficié des projets.

Plus de 15 300 enfants ont reçu un

enseignement de base, 8 800 d’entre

eux ont ensuite pu poursuivre une

scolarité normale. Le taux d’abandon

scolaire a baissé de 40 %.

Environ 1 700 filles ont bénéficié

de cours de soutien pour réaliser une

scolarité complète.

Environ 4 700 jeunes (des filles surtout)

ont assisté à des cours d’enseignement

professionnel pratique.

Près de 17 000 enfants ont pris part à

des mesures en faveur des droits des

enfants.

Plus de 2 200 enfants ont participé

à des ateliers sur la protection de

l’environnement.

117 systèmes de compostage et

112 systèmes de production de biogaz

ont été installés.

100 familles ont été équipées de lampes

solaires.

97 réservoirs d’eau ont été installés

dans les écoles primaires.

FORUM : HOMMES ET RESPONSABILITE

EN BREF

L’organisation d’aide à l’enfance Terre des hommes

Deutschland e.V. a été fondée en 1967. Son nom a été

emprunté au livre éponyme d’Antoine de Saint-Exupéry.

Celui-ci y expose comment le fait de vivre en hommes

responsables peut rendre le monde meilleur.

www.terredeshommes.orgDACHSER magazine 15

Il faut le recul du temps pour discerner quelles sont les inventions quiont changé le cours du monde. Les innovations disruptives satisfontdes besoins dont les gens n’ont pas encore conscience.

RÉVOLUTION À PAS DE VELOURS

E n 1776, on vit Claude François Jouffroy d’Abbans, uningénieur français, naviguer sur le Doubs à bordd’un drôle d’engin : montée sur une coque de bateau

de 13 mètres, une machine à vapeur actionnait despales, dont le mouvement dans l’eau faisait progresserl’embarcation. Habitués aux bateaux à rames ou à voile, ses contemporains ne le prirent pas au sérieux.On dit même que son père le déshérita, craignant qu’ilne dilapide la fortune familiale en expériences inutiles.Financièrement parlant, ces craintes étaient fondéespuisque Jouffroy d’Abbans ne réussit pas à rentabiliserson invention. Il fallut encore quelques dizainesd’années pour que les bateaux à vapeur s’impo-sent dans le transport de marchandises et depassagers, aux dépens de la navigation à voile,soumise aux aléas du vent. Les grands chan-tiers navals, prisonniers de leur scepticisme,continuèrent à construire des bateaux à voile,toujours plus grands – au lieu d’investirdans la nouvelle technologie.

Les nouveaux arrivants n’ont rien à perdreCet exemple est l’un de ceux que cite Clayton Christensen,professeur à Harvard, dans son ouvrage « The Innovator’sDilemma », où il démontre que, dans la course aux inno -vations révolutionnaires, les entreprises établies sont tou-jours perdantes. Un leader sur son marché cherchera logi-quement à optimiser les produits existants plutôt qu’à investir dans de nouvelles technologies. Les nouveaux arri-vants par contre n’ont rien à perdre. Pour eux, nouveauxconcepts et nouvelles approches constituent souvent le seulmoyen de percer.Quand les entreprises en place prennent conscience qu’unerévolution est en marche, il est trop tard. En effet, les inno-vations que l’on qualifie de « disruptives », celles qui modi-fient en profondeur un marché ou bouleversent des con -cepts appliqués dans le monde entier, avancent masquées :

Les nouveaux arrivantsn’ont rien à perdre

16 DACHSER magazine

FORUM : ESSAI

Rien n’est plus constant que le changement : les technologies innovantes ne cessent de transformer le monde

vent ainsi, dans des délais très courts, offrir à chaque clientdes produits parfaitement adaptés. Pour répondre aux exi-gences accrues, le secteur logistique sait lui aussi mettre àprofit les nouvelles technologies : les analyses de donnéesoptimisent les chaînes logistiques, et les véhicules connec-tés contribuent à maîtriser le nombre croissant d’envois. Le concept industrie 4.0 semble devoir se développer sui -vant un schéma logique tout tracé. Néanmoins, pour mieux cibler leur objectif, les têtes pensantes de la numérisation de-vraient peut-être faire le point en cours de route. Les pro-blèmes non résolus en matière de sécurité et de protectiondes données sont nombreux, et les solutions proposées ici ou là des plus disparates. La numérisation peut-elle, à elleseule, révolutionner l’industrie de toute la planète ? Un bri-coleur de génie n’est-il pas en train, quelque part, d’imagi-ner une combinaison de technologies susceptible de chan-ger la face du monde à venir? Comme toujours, c’est aprèscoup que nous en saurons plus. S. Ermisch

Henry Ford compteparmi ceux qui, audébut du 20ème siècle,ont inauguré l’ère de l’automobile. Le monde n’était pas demandeur de voitures – et pourtantFord s’est lancé dansl’aventure d’une toutenouvelle technologie.« Si j’avais demandéaux gens ce qu’ils désiraient, a-t-il dit unjour, ils m’auraient répondu : des chevauxplus rapides. »

au départ, les produitsde la nouvelle techno -logie sont moins per -formants que ceux destechnologies courantes.

Les appareils photo nu-mériques, boudés toutd’abord par les photographes,

en raison de la moindre qualité de leurs clichés, n’en ont pas moinschamboulé le monde de la photo.

Maintenant, ces mêmes appareilsrisquent fort de se voir mis en

échec par les smartphones, aux-quels pourtant le marché des téléphones

portables, saturé, ne semblait guère offrir dechances. Mais c’était avant l’arrivée de l’iPhone.

Les grands patrons aux aguetsCes phénomènes économiques récents ayant éveillé leur attention, les chefs d’entreprise sont maintenant aux aguets,ne voulant surtout pas laisser passer la prochaine tendanceprometteuse. Ces derniers temps, tant les grands patronsque les fondateurs de start-up sont nombreux à discourir sur la numérisation de l’économie, caractérisée par une trilogie : Big Data, impression 3D et objets connectés. On peut donc s’attendre à voir émerger une toute nouvelle logique de production. D’une part, les possibilités d’ana -lyses offertes par Big Data permettent une approche fine des besoins individuels des clients et, d’autre part, l’im -pression 3 D et les machines interconnectées optimisent laflexibilité et la rapidité de la production : les entreprises peu-

DACHSER magazine 17

FORUM : ESSAI

COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE PROJETS

18 DACHSER magazine

DACHSER magazine 19

COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE PROJETS

Jongler en permanence avec plusieurs balles – prestataires de services, autorités administratives, donneurs d’ordre – , c’est de cette dextérité que fait preuve Hans-Ulrich Brüggemann lors de chaque transport, sans oublier son don pour les solutions inédites : un véritable multi-talent. Il faut dire que sa tâche n’a rien de banal.

MÉTIERS

DE LA LOGISTIQUE

La grue flottante arrive, ...

… décharge la locomotive du porte-conteneurs

... et la dépose sur la barge

L ogistique de projets  : ce terme, qui évoque surtout le travail de bureau, recouvre en réalité un des domaines les plus variés et les plus exigeants de la

logistique. « Une fois le transport en marche, plus une jour-née ne ressemble à la précédente », remarque Hans-UlrichBrüggemann, responsable projets fret aérien Air & Sea Logistics chez Dachser, à Cologne, et qui, justement setrouve à bord d’une barcasse secouée par la houle du port de Hambourg. Logisticien de projets chevronné, il a toutd’abord effectué un apprentissage dans une banque, avantd’obliquer vers le secteur du transport. Il travaille dans le do-maine « projets » depuis vingt ans, dont sept chez Dachser.À quelques mètres, une locomotive de 61 tonnes se balancedans les airs, au bout du bras de la grue flottante qui la sou-lève pour la décharger du porte-conteneurs. « Les portiquesà conteneurs normaux ne sont pas assez longs du côté meret ne supporteraient pas un pareil poids », explique-t-il.La locomotive jaune, qui n’est pas à proprement parler unelocomotive mais un véhicule de maintenance pour caté-naires, va être déposée sur une barge de transport fluvialpour remonter l’Elbe jusqu’à sa destination, au Brande-bourg : l’entreprise Gleisbaumechanik Brandenburg Gmbh.« Elle parcourra les 15 derniers kilomètres par la route, char-gée sur une semi-remorque  », ajoute H.-U. Brüggemann.Deux locomotives de même modèle vont débarquer à Anvers et seront également acheminées par voie fluviale au Brandebourg.Ces trois locomotives ont été fabriquées à Pékin, par unconsortium germano-chinois, mais c’est le partenaire allemand, au Brandebourg, qui est chargé de l’assemblage final. Hans-Ulrich Brüggemann assure également la suite du transport, vers Velim, en République tchèque, où est effectuée la phase finale d’essai. Les locomotives sont équipées de moteurs électriques et diesel, leur permettant de se rendre à 160 km/h sur leur lieu d’intervention.

Le pont va-t-il tenir?Pour le déchargement dans le port de Hambourg, il a falluque H.-U. Brüggemann fasse prolonger la starie du porte-conteneurs et coordonne les actions de la grue flottante et de la barge. Le talent d’organisateur doit-il être la qualité première du logisticien de projets ? « Oui, il est important,mais l’expérience, la présence d’esprit et des nerfs d’acier le sont au moins tout autant », répond H.-U. Brüggemann.Son sourire est amusé, mais ce qu’il dit n’en est pas moinssérieux, comme le montre la réalité des faits : tout d’abord,les autorités douanières du port de Hambourg refusent d’autoriser l’importation. La locomotive ne peut donc pasêtre déposée sur la barge mais doit rester entreposée sur la grue flottante, considérée ainsi comme non déchargée. H.-U. Brüggemann sort son téléphone portable et entamedes négociations avec la douane. La grue flottante et la bargeprennent la direction d’un bassin du port situé à l’écart, où elles attendront l’autorisation. H.-U. Brüggemann gardetout son calme. Pas plus tard qu’hier, il a écarté les obstacless’opposant à la partie terrestre du transport : pour permet-

COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE PROJETS

20 DACHSER magazine

Les logisticiens deprojets sont des experts du transportexceptionnel. En dehors du transportproprement dit, ils assurent pour le donneur d’ordre l’har-monisation des diffé-rentes interventionstout au long du dérou-lement de l’opération :transports par terre,mer, air et formalitésadministratives,jusqu’à destination.

La logistique contractuelle, c’est aussi manœuvrer des porte-conteneurs

tre le passage de la semi-remorque, les câbles aériens et lespoteaux doivent être provisoirement enlevés. Une difficultéinattendue se présente, l’administration compétente pour les ponts ayant demandé à ce que la statique de l’un de ceux situés sur le parcours soit soumise à un examen. H.-U. Brüggemann ne pourrait faire ce travail à partir d’unbureau : il lui faut intervenir de suite et sur place.

Avant même l’arrivée, prévoir le retour«  La logistique de projets exige de l’expérience, un bon réseau de relations et un calme à toute épreuve », résumeHans-Ulrich Brüggemann. Son poste, qui requiert une ex-périence acquise au sein d’une entreprise de transport etdans la coopération avec des prestataires de solutions surmesure, ne pourrait convenir à un débutant. Pour l’achemi-nement de chaudières destinées aux équipements indus-triels, ou de pièces d’installations industrielles, il est possi-ble de faire appel à l’expertise des collègues des Dachser

Business Fields Road Logistics ou d’Air & Sea Logistics.Mais, en règle générale, il faut aussi recourir aux services de spécialistes externes. De plus, il faut entretenir de bonnesrelations avec les autorités administratives et bien connaîtretoutes les dispositions légales. Hans-Ulrich Brüggemannpeut aussi compter sur ses deux collaboratrices du bureauDachser Air & Sea de Cologne, qui l’aident à assurer le bondéroulement de ces projets complexes.Dans le port de Hambourg, les autorités douanières ne donnent leur feu vert que tard dans la soirée. Le trans -port peut se poursuivre sur l’Elbe. Dans trois mois, H.-U. Brüggemann retrouvera de nouveau le port de Hambourg.«  Lorsque tous les tests auront été effectués avec succès, les locomotives reprendront le même chemin pour re -tourner en Chine  », constate-t-il. Très bientôt, les loco -motives jaunes, perfectionnées par le savoir-faire allemand,pourront prendre leur service sur les lignes chinoises àgrande vitesse. D. Kunde

L’expérience, la présence d’esprit et des nerfs d’acier sont au moins aussi importantsque le talent d’organisateur

Hans-Ullrich Brüggemann,responsable projets fret

maritime Air & Sea Logisticschez Dachser, à Cologne

DACHSER magazine 21

COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE PROJETS

Il fait bon vivre dans l’Allgäu pour

les vaches à lait

COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS

22 DACHSER magazine

LE

BONHEUREST DANS LE PÂTURAGEVertes prairies, longue tradition, l’Allgäu c’est le paradis des vaches où se fabrique l’or blanc des spécialités fromagères Champignon. Depuis plus d’un demi-siècle, ancrée dans cette tradition, la fromagerie vit avec Dachser une success-story toute particulière.

E lles s’appellent Alma, Susi, Lisa ou Nina – les«  filles  » ont l’air parfaitement satisfaites de leur sort. C’est avec gourmandise qu’elles mastiquent

inlassablement l’herbe tendre. De leurs naseaux sortent depetits nuages blancs. L’Allgäu, le paradis des vaches, offre de la production laitière l’image la plus pittoresque qui soit.« La nourriture de nos vaches est saine, et les herbes odo-rantes de nos prairies donnent au lait d’excellentes qualitésnutritionnelles et un goût incomparable  », dit ChristianWeixler, agriculteur à Höflings, près de Kempten. Il est fier de ses «  filles », saluant avec plaisir, chaque matin, le passage dans sa ferme du camion de collecte du lait.«  L’or blanc  » de l’Allgäu est destiné à la fromagerie Cham pignon, dont le siège se trouve à Heising, un quartierde Lauben, au nord de Kempten. Les liens étroits qu’entre-tient l’entreprise avec les producteurs de lait remontent àplus d’un siècle. Julius Hirschle, un fromager, avait déve-loppé un camembert d’un arôme nouveau pour l’époque.

Les premières personnes à l’avoir goûté avaient été enthou-sias mées. En association avec un négociant en fromages, Leopold Immler, J. Hirschle fonda la société « Camembert-Industrie Heising ». En raison de son délicieux parfum dechampignon fraîchement cueilli, ils appelèrent leur fro -mage à pâte molle « Champignon Camembert ».L’entreprise familiale de fromagerie « Champignon », diri-gée depuis 1961 par la famille Hofmeister, a su conserver son attachement de toujours à sa région et ses producteurs delait. «  Aujourd’hui, 1 300 agriculteurs livrent environ 400millions de kg de lait à nos sites de production  : Heising(Haut-Allgäu), Kammlach (Bas-Allgäu), Moosburg sur l’Isar (Haute-Bavière) et Pfeffenhausen (Basse-Bavière)  »,explique Peter Hofmann, responsable logistique et adminis-tration commerciale du groupe Champignon-Hofmeister.Fort d’environ 1  000 collaborateurs, dont 550 sur le site de Heising, ce groupe réalise aujourd’hui un chiffre d’af -faires annuel de 500 millions d’euros, dont 40 % environ ‡

DACHSER magazine 23

COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS

sont générés par l’exportation. «  Les spécialités de notremarque telles que Cambozola, St Mang Limburger, RougetteOfenkäse, Rougette Grillkäse, sans oublier le ChampignonCamembert, se vendent dans 55 pays », expose P. Hofmann.En d’autres termes : Champignon a conquis le monde – cequi montre bien l’importance de la logistique pour la réus-site d’une entreprise.

De la neige carbonique au camion frigorifiqueBref retour en arrière : le voyage en train ne convenant pasau fromage à pâte molle, qui continue à mûrir après l’empa-quetage, la fromagerie Champignon prit contact, en 1958,avec Thomas Dachser dans le but d’améliorer les conditionsde transport du fromage. Les camions de type fourgon,comme ceux utilisés pour le transport de viande, permirentd’apporter une solution simple  : de la neige carbonique,chargée en même temps dans le camion, réfrigérait ces marchandises sensibles pendant leur acheminement du site de production de Heising aux sites de distribution desgrossistes. De cette idée de départ au camion activement réfrigéré, il n’y avait qu’un pas.En 60 ans de collaboration avec Champignon, Dachser apoursuivi l’amélioration de la logistique du fromage  : chargé tout d’abord du transport, le logisticien assure main-tenant tout l’entreposage, au niveau national. En 2008, a étémis en service l’entrepôt multi-clients du centre logistique de l’Allgäu, à Memmingen. Celui-ci comprend environ 20 000 m2 de surface d’exploitation, ainsi que 51 portes à

Groupe Champignon-Hofmeister

Chiffre d’affaires

annuel : 500 millions

d’euros (situation

au 31.12.2013)

Collaborateurs :

1 000 env.

Sites : Heising (Haut-

Allgäu), Kammlach

(Bas-Allgäu), Moos-

burg an der Isar (Hau-

te-Bavière), Pfeffen-

hausen (Basse-Baviè-

re), Freiberg (Saxe)

Exportations : vers 55

pays dans le monde.

La part des exporta -

tions dans le chiffre

d’affaires total est de

40 %.

www.champignon.de

EN BREF

quai et 43 000 emplacements palettes répartis en trois zonesde température. Les produits Champignon sont entreposésentre 0 et 2 degrés Celsius, la température idéale de stockagedes fromages sensibles. «  Il s’agit très probablement d’un des plus grands réfrigérateurs de l’Allgäu », constate ThomasHenkel, responsable de l’agence Dachser de Memmingen.

Cartons d’assortimentsPour y travailler, les collaborateurs sont bien emmitouflés :écharpe et bonnet sont de rigueur, même en été. Mais per-sonne ne souffre du froid. Dans les halls, de 14 mètres dehauteur, règne toujours une intense activité. Suivant les indications qui leur sont transmises sur leur scanner mobile,les collaborateurs assurent le stockage, le regroupement des différents produits pour la préparation des commandes,ainsi que leur chargement sur les remorques frigorifiques,prêtes à prendre la route. Ils doivent également réaliser denombreux et divers services à valeur ajoutée : dans le cadred’actions promotionnelles, ils ont souvent à regrouper desassortiments dans des cartons ou à préparer des présentoirs,en fonction des commandes.« L’organisation de toute la chaîne logistique s’effectue en collaboration avec Champignon : de la prise en charge desfromages à la production, l’entreposage, la préparation descommandes jusqu’à la livraison aux distributeurs  », ex -plique Thomas Henkel. « Pour des produits aussi sensiblesque les fromages à pâte molle, tout doit être au top  : température, palettes, sécurité du chargement » ajoute PeterHofmann, responsable de la logistique chez Champignon.« Ni retard ni incident, quels qu’ils soient, ne sont accepta-bles dans la chaîne logistique. »« De plus, les distributeurs attendent de nous des réactionsrapides à leurs demandes  », poursuit P. Hofmann. Ainsi, par sa décision d’entreposer ses produits à Memmingen,Champignon a répondu aux évolutions dans les domaines de la vente et de l’approvisionnement. «  Il faut être suffi-samment flexible pour s’adapter au rythme toujours plus rapide des changements souhaités. Alors qu’il suffisait auparavant de livrer une ou deux fois par semaine, les livraisons sont devenues quasi quotidiennes », précise-t-ilencore. C’est la date de péremption des produits qui détermine leur temps de stockage et la fréquence des transports.  «  Dès que le fromage est fabriqué, son temps est compté. »

Collaboration entre professionnelsP. Hofmann qualifie le commerce des produits alimen -taires de domaine «  très changeant  », caractérisé par des délais relativement courts et de nombreuses actions au point de vente. « Comme nous regroupons tous les produitsdans leur région d’origine et les livrons par camions directs

La star parmiles fromages de l’Allgäu

COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS

24 DACHSER magazine

Un des préférés : le fromage à faire fondre au four

aux entrepôts centraux des distributeurs, cela nous permetde créer des synergies pour les clients comme Champignon,et d’offrir des services d’une qualité de très haut niveau, à un prix raisonnable, dit Thomas Henkel. Ces regroupe-ments, associés au réseau physique de Dachser et à sa compétence en matière de technologies de l’information,constituent une combinaison extrêmement intéressantepour le client. » Tout cela repose, d’une part sur des systèmesinformatiques, reliés aux clients par des interfaces EDI, etd’autre part sur le respect de contraintes spécifiques, tellesque la disposition sur les palettes de couches complètes deproduits, avec chacune leur étiquette, la notification de la réception des marchandises, la gestion en ligne des stocks et la traçabilité.Jour après jour ces systèmes ont fort à faire. Il suffit pour s’en rendre compte de jeter un coup d’œil sur un processus«  normal  » de commande. En général, Champignon et Dachser n’ont que 48 heures pour l’exécuter. La commandedu distributeur arrive avant 14 h chez Champignon. Les données sont alors transmises immédiatement à Dachser, la préparation de commande puis l’expédition étant effec-tuées dès le lendemain. La livraison aux entrepôts centrauxde la distribution a lieu dans la nuit ou le jour suivant l’expédition, dans le créneau horaire convenu. D’autres envois parviennent aux détaillants via le réseau de DachserFood Logistics, ou bien, pour les envois internationaux, via l’European Food Network. «  Fabricants et logisticien doivent faire preuve d’une extrême flexibilité. Il n’y a pasdeux journées de suite qui se ressemblent, constate Thomas Henkel. Nous travaillons avec Champignon dans

Centre logistiquede l’Allgäu, à Memmingen

Collaborateurs :

800 env.

Surface d’exploita -

tion : 150 000 m2

Volume de trans -

bordement:

European Logistics :

2 750 t/jour

Food Logistics:

2 500 t/jour

INFO

Dans de bonnes con -ditions, la vache typede l’Allgäu peut donnerplus de 110 000 litresde lait au cours de savie. À condition d’êtrebien traitée et considé-rée comme un êtredoté de personnalité.Des chercheurs del’université de New-castle ont constatéque les vaches à quion a donné un nom etainsi exprimé de l’atta-chement, sont plusheureuses et donnentjusqu’à 258 litres delait de plus par an queleur congénères dési-gnées par un simplenuméro et traitées defaçon anonyme.(Source : n-tv)

L’entrepôt multi-clients de Memmingen

Au début, avec de la neige carbonique ...

... et maintenant, transports réfrigérés high-tech

la confiance mutuelle et sur la base d’une pratique logis -tique développée ensemble au cours de plusieurs décen -nies, ce qui fait le succès de notre coopération et nous permet d’atteindre notre objectif commun : des prestationsd’une très haute qualité, sur lesquelles le client final peutcompter. » Ceci ne va pas seulement dans le sens de PeterHofmann et de Thomas Henkel, mais aussi d’Alma, de Susi, de Lisa ou de Nina, les braves « filles » de l’Allgäu et de Champignon. M. Schick

DACHSER magazine 25

COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS

26 DACHSER magazine

M ise en route sur les rives du Bosphore : le 11 novem-bre, Dachser Turkey Road est entré en activité. La

nouvelle agence, à Istanbul, reliée au réseau européen degroupage via l’organisation Cargoplus, offre aux clients de Turquie tous les avantages des systèmes informatiques intégrés Dachser, notamment Tracking & Tracing. La société Turkey Lojistik Hizmetleri A.S. est placée sous la responsabilité de Wolfgang Reinel, Managing Director European Logistics North Central Europe.Avec son équipe, Erkan Basak, Country Manager DachserTurkey Road, veut améliorer, en Turquie, le service pour les clients existants en distribution et approvisionnement,

et par la suite mettre en place ses propres transports d’importation et d’exportation reliés avec le réseau euro -péen Dachser de groupage. De plus, un grand potentiel de croissance existe avec le renforcement de la cohésion entre les prestations de logistique intermodales. Dans ce domaine, le secteur d’activité Dachser Air & Sea Logistics est déjà présent depuis longtemps à Istanbul, ainsi qu’à Izmir. «  Dans quelques branches en pleine croissance, certains segments nous intéressent : les biens de consom-mation, l’automotive, le textile et la mode. Nous allons leur proposer des concepts logistiques complets », expliqueWolfgang Reinel.

Sur les rives du Bosphore, Dachser a mis en place sa propre organisation de transport routier.

Créer des liens entre l’Orient et l’Occident

Road Logistics

INTERCONNEXION À ISTANBUL

L ’agence Dachser de Stockholm a déménagé. Mi-novembre, l’agence de Dachser Sweden a quitté

Jordbro pour s’installer à Loviseberg, la zone d’activités de Tumba, au sud-ouest de Stockholm. Le déménagementa été préparé et réalisé avec la précision d’une opérationmilitaire par Thomas Wennborg, Branch Manager Tumba,Dachser Sweden, et son équipe. «  L’essentiel était de n’interrompre à aucun moment les liaisons informati -ques, explique T. Wennborg. Sans informatique, impossiblede travailler. » Après ce déménagement éclair, les activités ont repris normalement. Le nouvel entrepôt de 4 900 m2

réceptionne et expédie les envois via 13 portes à quai.

L’agence de Stockholm de

Dachser Sweden a changé d’adresse

Chez soi dans la ville des Vikings

Stockholm

DÉMÉNAGEMENT EN DIRECT

DACHSER magazine 27

RÉSEAU

+++ CAP SUR APRÈS-DEMAIN +++ Les 26 et 27

novembre, la Journée des carrières était au pro-

gramme du Head Office de Dachser. Des lycéens

de Kempten, des étudiants de toutes les universi-

tés d’Allemagne, des professeurs du secondaire

et du supérieur ont discuté des emplois dans la

logistique d’après-demain. Au centre des débats :

l’évolution du monde du travail, due justement à

la progression de la numérisation, et les nouvelles

aptitudes qu’elle requiert. Dans le cadre d’un en-

tretien personnel, d’ateliers et de tables rondes,

les participants ont pu découvrir, d’une part ce

que sera l’avenir des entreprises interconnectées,

et d’autre part quels seront les circuits écono-

miques. « La journée des carrières se veut une plate-forme d’échanges, afin d’interconnecter les savoirs et de favoriser

le dialogue entre étudiants, professeurs et représentants du monde de l’économie », a déclaré Bernhard Simon, CEO de

Dachser, en marge de la manifestation. De plus, dans le cadre de la Journée des carrières, les gagnants du concours

de connaissances Logistik Masters, organisé par Dachser et le magazine Verkehrsrundschau, ont reçu leurs prix. +++

La statue de Pégasesur l’Opéra de Poznan

L’entrepôt à Poznan

Découvrir la logistique à travers le dialogue

+++ NOUVEAU SITE À POZNAN +++ Dachser Poland

augmente ses capacités à Poznan et met en

service un nouvel entrepôt. L’agence, bien située,

à Gadki, à proximité de la voie rapide S11 et de

l’autoroute A2, dispose de 1 000 m2 de bureaux

ainsi que de 7 500 m2 d’entreposage. Les racks

grande hauteur offrent 7 500 emplacements pa-

lettes. « Le nouvel entrepôt représente une

étape de plus sur le chemin du développement

à venir de Dachser en Pologne », explique Grzegorz

Lichocik, Managing Director de Dachser European Lo -

gistics Poland. Sa situation stratégique favorable et sa

proximité de l’Allemagne font du nouveau site ultra-

moderne un élément important, tant pour les marchés

nationaux que pour le réseau Dachser européen. +++

Le port de Durban, plaque tournante du monde

RÉSEAU : AFRIQUE DU SUD

28 DACHSER magazine

AU PAYS DE

BONNE ESPÉRANCE

Sur le continent africain, la République d’Afrique du Sud est le pays préféré des investisseurs. Dachser lui apporte l’étendue de son expérience et de son réseau plané-taire, sa logistique contractuelle sur mesure et sa compétence en matière de formation, l’aidant ainsi à bâtir son avenir.

P ortia Dryden, 17 ans, décroche le téléphone. Unclient lui pose une question de détail à propos d’unprojet logistique en cours, concernant des modules

solaires. Sa compétence se limitant pour le moment auxquestions d’ordre général, elle le met en relation avec un expert du service de logistique contractuelle. « Je n’ai pas encore été mise au courant de tout, dit-elle en souriant, mais bientôt j’en saurai plus, car ma formation prévoit unenseignement de tous les aspects spécifiques d’une des plus

grandes entreprises mondiales de logistique. Ces dernierstemps, j’ai beaucoup appris dans divers domaines : les rela-tions clients, l’utilisation de diverses applications informa-tiques et le respect de l’étiquette du monde des affaires. »Portia Dryden est l’une des quinze apprentis à qui DachserAfrique du Sud fait découvrir les notions de base de la logistique. L’entreprise est en effet très demandeuse en collaborateurs jeunes, bien formés et fortement motivés. Dans cette optique, la société Dachser locale, dirigée par ‡

DACHSER magazine 29

RÉSEAU : AFRIQUE DU SUD

Detlev Duve, a mis sur pied dès 2012 un programme appro-prié, en collaboration avec l’industrie des transports. « Letaux de chômage s’élevant ici à 26 %, il est naturel que notrestratégie d’entreprise prévoie de former des jeunes et de lesembaucher, explique Detlev Duve, le problème étant qu’enAfrique du Sud la formation professionnelle est quasimentinexistante. Notre système éducatif est uniquement centrésur l’école et les études supérieures. Pour la formation pro-fessionnelle, nous avons encore beaucoup à faire. » Les coursproposés par Dachser s’étendent sur une année et couvrenttout l’éventail des activités du logisticien : du fret aérien etmaritime à l’entreposage et la distribution, en passant par les formalités douanières. Jusqu’à présent, au terme de leur formation 70 % des jeunes se sont vu proposer un em-ploi par Dachser.Former des jeunes n’est que l’un des défis relevés avec succèspar Dachser Afrique du Sud. Depuis 2011, le nombre de sescollaborateurs est passé de 120 à 220. Dans le même temps,le nombre d’envois et le chiffre d’affaires ont augmentéchaque année de 12  % environ. Une réussite que Detlev Duve attribue en premier lieu au réseau international deDachser. « Pour les entreprises internationales surtout, noussommes devenus nettement plus intéressants », souligne-t-il.

L’électricité en panneOn a longtemps connu à l’Afrique du Sud, membre desBRICS, un taux de croissance stable de 4  % environ. Il a toutefois fléchi pour ne plus atteindre que 1,5 % (2014). Lesanalystes sont pourtant d’avis qu’il lui faudrait 7  % pour résoudre ses problèmes actuels, parmi lesquels figurent letaux de chômage élevé, le grand nombre de personnes por-teuses du virus du sida, une criminalité et une pauvreté im-portantes et la corruption. À cela s’ajoutent les nombreusespannes d’électricité qui perturbent les processus de pro -duction des PME. Depuis longtemps, plus personne ne faitplus confiance à la société publique d’électricité Eskom.

Parallèlement se développe en Afrique du Sud une couchemoyenne aisée rendant le pays attractif pour les entreprisesde production ou de vente de biens de consommation. Lesexperts de l’entreprise de conseil PricewaterhouseCoopersprévoient que l’Afrique du Sud comptera d’ici 2016 jusqu’à11 millions de ménages disposant d’un revenu annuel équi-valant à environ 10 000 dollars US.« L’Afrique du Sud offre aux fabricants de biens de consom-mation et aux entreprises commerciales des potentialités attrayantes », affirme Gerd Bovensiepen, à la tête du dépar-tement « Commerce et biens de consommation » chez PwCAllemagne. Il est convaincu que la numérisation faisantmaintenant partie du quotidien de l’Afrique du Sud, le com-merce en ligne et m-commerce vont y prendre leur essor.Pour Detlev Duve, il s’agit donc de profiter des chances offertes par l’évolution du marché et d’œuvrer à les déve-lopper en collaboration avec les clients. « L’augmentation duprix de l’électricité et du coût du travail impose aux entre-prises un gros effort vers plus d’efficience. Nous voyons là,dans le stockage et la distribution, ainsi que la logistiquecontractuelle et ses services à valeur ajoutée, un grand po-tentiel de croissance », constate le responsable de DachserAfrique du Sud.

Croître avec le soleilDetlev Duve peut s’appuyer sur l’exemple de l’énergie so-laire. Pour pallier la pénurie d’électricité, l’Afrique du Suddéveloppe ses énergies renouvelables et veille à l’efficienceénergétique : les 2 500 heures annuelles d’ensoleillement etles vastes étendues disponibles constituent de bonnes con -ditions pour l’installation de parcs solaires. Dans cette op-tique, le pays applique depuis 2011 le Renewable Energy Independant Power Producers Programme (REIPPP), au-quel la Banque mondiale a accordé une aide de 250 millionsde dollars US. S’y ajoute un montant de 1,5 milliard de dol-lars US provenant du Standard Bank Group et destiné plusspécialement à assurer un approvisionnement énergétiquefiable et « propre ». L’initiative ambitieuse de l’Afrique duSud vise à créer cinq millions d’emplois d’ici 2020. C’estaussi dans ce sens que Dachser apporte déjà son soutien aux

L’indicateur « ease of doing business » de la Banque mondialeclasse les pays enfonction de la facilitéd’y faire des affaires.L’Afrique du Sud occupe le 32ème rang,sept places seulementderrière l’Allemagne.(Source: PwC)

Le solaire connaît un essor remarquable

Le Cap, ville commerçante pleine de vie

RÉSEAU : AFRIQUE DU SUD

30 DACHSER magazine

entreprises du secteur solaire et à leurs sous-traitants, sousforme de prestations logistiques et de transport.« Au fil du temps, au cours de ses nombreuses livraisonsdans les régions subsahariennes, l’entreprise Dachser a puacquérir une expérience qui fait d’elle, pour les entreprisesd’Afrique du Sud, un partenaire logistique fiable, constateDetlev Duve. Notamment, lorsqu’elles cherchent des dé-bouchés sûrs vers la Tanzanie, le Ghana, le Nigeria ou l’An-gola.  » Tout comme ceux-ci, bien d’autres pays africainscherchent à acquérir la technologie qui leur permettrad’aménager leur propre industrie de transformation et de ne plus vivre uniquement de leurs exportations pétro -lières. C’est sur place qu’ils souhaitent transformer leurs produits pétroliers, miniers et agricoles. Pour cela, ils ont besoin de s’appuyer sur les avantages qu’offre l’Afrique duSud  : la bonne qualité relative de son infrastructure ainsi que l’accès aux réseaux mondiaux grâce aux experts logis -ticiens déjà implantés.Les projets de Dachser concernent aussi une autre brancheindustrielle, celle de l’automobile. Le ministère sud-africainde l’économie souhaite voir la production annuelle atteindre1,2 million de véhicules d’ici 2020 (par comparaison  :566 000 seulement en 2014). Pour proposer, dans toutes lesrégions de l’Afrique du Sud, des prestations de transportspécifiques et un accès au réseau logistique mondial à cet important secteur de la production industrielle, Dachser a ouvert en 2012 une agence à Port Elizabeth. Non loin, à Uitenhage, VW possède depuis 1951 une unité de produc-tion, et à 300 kilomètres au nord-est, à East London, est fabriquée depuis 2000 la Classe C de Mercedes.

Au cours de ses nombreuses livraisons dans les régions subsahariennes,

l’entreprise Dachser a pu acquérir une expé -rience qui fait d’elle, pour les entreprises d’Afrique du Sud, un partenaire logistique fiable

Detlev Duve, Country Manager

Dachser Afrique du Sud

EN BREF

Source: GTI

Chine (RP) 9,6

États-Unis 7,1

Japon 5,4

Botswana 5,3

Namibie 5,0

Allemagne 5,0

Inde 4,2

Principaux pays fournisseurs (2014, en %)

Autres 58,7

RÉSEAU : AFRIQUE DU SUD

Durban, plaque tournanteLe site Dachser de Johannesburg constitue également unpôle important pour le secteur automobile. C’est à proxi-mité, à Rosyll, que sont produits par exemple la série 3 deBMW et divers modèles de Renault et Nissan. Situé dans lequartier de City Deep, le terminal pour conteneurs assure letransbordement de produits très divers. Environ 60 % desmarchandises en provenance du port de Durban par la route sont débarqués dans le port sec, lui-même raccordé directement au réseau ferroviaire à grande vitesse. Là aussiles investissements publics interviennent au bon endroit  : un montant de 288,5 milliards d’euros a été alloué pour améliorer, d’ici 2030, la fluidité des transports et la fiabilitéde l’approvisionnement en eau et en électricité.Son choix de suivre une formation en logistique a ouvert de nombreuses perspectives à Portia Dryden  : quand son apprentissage au Cap sera terminé, elle souhaiterait travail-ler chez Dachser, à Durban. Ce port constitue en Afriquel’une des plus grandes plaques tournantes pour les mar-chandises. «  J’aime cette atmosphère d’activité intense. Pouvoir y mettre mes connaissances en pratique me plairaitbeaucoup  », s’enthousiasme la jeune logisticienne. Elle assisterait peut-être même en direct à l’aménagement, surl’espace de l’ancien aéroport, d’un méga port à conteneurs,dépassant le volume de celui de Hambourg (lui-même troisfois supérieur à celui du port actuel). Transnet, l’opérateurpublic, n’a pas encore fait savoir qui est censé payer la facture, estimée à six milliards d’euros. D’ici son ouverture,prévue pour 2021, il lui reste encore un peu de temps ...et beaucoup de « bonne espérance ». K. Fink

Républiqued’Afrique du Sud

Capitale : Pretoria

Superficie :

1 219 090 km2

Population :

54,4 millions

d’habitants*

Langues des affaires :

anglais, afrikaans

PIB : 323,8 milliards

de dollars US*

PIB par hab. :

5 902,4 dollars US*

Importations : pétrole,

machines, prod. chi-

miques, électronique,

pièces automobiles

Exportations :

matières premières,

métaux non ferreux,

automobiles et

pièces automobiles,

prod. alimentaires et

chimiques

*estimation pour 2015 (source : GTAI)

DACHSER magazine 31

Pleins d’optimisme : à Durban, les jeunes collaborateurs de DachserFika Mkize, Prince Koza,Mina Zwana et Pearl Nonthobeko

BERNHARD SIMON RENCONTRE ...MICHAEL HENKEUn monde en mutation (numérique) : Bernhard Simon s’entretient avec Michael Henke sur la gestion de la chaîne logistique à l’ère de la numérisation.

Monsieur Simon, on dit que « les données sont le pé-trole de demain » et que la quatrième révolution industrielle va « tout bouleverser de fond en comble ».On peut sentir dans ces paroles à la fois crainte et espoir. Sur le plan émotionnel, où vous situez-vous àce propos ?Bernhard Simon : Je suis ravi que notre anticipation de ce grand bouleversement nous permette d’affronter l’ave-nir sereinement. Big Data va certes continuer à gagner enimportance mais ne remettra pas complètement en cause les principes de l’ordre antérieur. La numérisation entraînedes innovations qui accélèrent l’évolution des systèmes sociaux et économiques existants, et parfois les changent radicalement. Mais, étant donné que la mise en application pratique des nouveautés numériques concerne toujoursl’adaptabilité aux conditions du marché, le changement estprogressif. J’observe cette évolution avec grand intérêt, sansqu’elle m’inquiète. Je suis juste curieux de voir commentvont se réaliser des choses inimaginables jusqu’à présent. Michael Henke : On a tendance à croire qu’il suffirad’appuyer sur un bouton pour que tout change d’un coup. Ce n’est pas le cas. Pour nous, l’objectif Industrie 4.0 consisteà poursuivre l’optimisation des processus en nous aidant de la numérisation et des nouvelles technologies. Donc, plutôt que de « révolution », nous préférons parler d’évolu-

tion à une vitesse révolutionnaire, de « retro fitting » ou de« migration de systèmes cyber-physiques ».

La numérisation nous accompagne en fait depuislongtemps. Qu’apportent de nouveau l’Industrie 4.0ou la Logistique 4.0 ? M. Henke : Ce sont les systèmes cyber-physiques, c’est-à-dire la fusion entre monde réel et monde virtuel, qui font la différence avec les processus de production conven-tionnels assistés par ordinateur. Ceux-ci étaient déjà auto-matisés alors qu’il n’était pas encore question de l’Industrie4.0. Ce qui est nouveau, c’est que des éléments de la pro -duction et de la logistique soient autonomes au pointd’échanger entre eux des données, pour s’organiser et se piloter par eux-mêmes.

Est-ce que, dans le monde, « Industrie 4.0 » signifiepartout la même chose ?M. Henke : Comme toujours dans la vie, les termes obéis-sent à une certaine mode. Les expressions les plus prisées en ce moment sont : Industrie 4.0, Internet des objets, In-ternet des services, smart industries ou smart factories. EnAllemagne, l’Industrie 4.0 se réfère surtout aux ateliers deproduction de l’usine (qui devient alors une «  smart fac-tory  »), à son autonomisation et son auto-organisation. L’Internet des objets et des services va plus loin et concernela mise en relation entre la sphère professionnelle et les autres domaines de la vie. Et comme l’interconnexion desobjets et des services fait pour ainsi dire partie de l’ADN dela logistique, celle-ci est tout naturellement prédestinée pour donner corps au concept d’Industrie 4.0. B. Simon : Il n’y a pas de sorcellerie dans cela. Ce qui estimportant dans l’interconnexion des processus, c’est que lesméthodes de pilotage et de gestion soient choisies en consé-quence, et qu’avec ce concept l’usine fonctionne. L’Industrie4.0 n’est pas un but en soi, la numérisation doit toujours être en premier lieu au service du modèle économique.

De nombreux industriels, désireux de faire progresserla numérisation de leur entreprise, vont chercher del’inspiration dans la Silicon Valley. Y êtes-vous allésvous-mêmes ? En quoi les maîtres à penser de là-bassont-ils en avance sur le reste du monde ?B. Simon : Je n’y suis pas encore allé moi-même, mais jepense qu’en matière de numérisation notre branche n’a rien

En dépit de notre enthousiasmepour l’Internet et pourtous les avantages que nous procurent les services intelli-gents, la sécurité desdonnées reste une pré occupation majeure Michael Henke,professeur à l’université de Dortmund

ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER

32 DACHSER magazine

à apprendre de la Silicon Valley. Le souci d’une logistique exigeante, porteuse de valeur et de qualité, vous le trouvezmajoritairement en Europe, où l’on attend beaucoup plus du service logistique que dans la Silicon Valley. M. Henke : Pour se faire une idée de la question, il n’estvraiment pas nécessaire d’aller jusque là-bas. Il y a suffi-samment d’exemples près de chez nous. À partir de notrecentre de recherche de Dortmund, nous envisageons d’or-ganiser dans la Ruhr ou dans le Sauerland, en autobus, destournées de visite d’entreprises. Celles-ci, des PME pour laplupart, avec des concepts totalement innovants et une technologie de numérisation de pointe, démontrent de façonimpressionnante comment fonctionne l’Industrie 4.0.

Que signifie pour Dachser la « quatrième révolution industrielle » ? B. Simon : Très tôt nous nous sommes démarqués de nos concurrents en proposant à nos clients des supply chainscréatrices de valeur et d’une très grande souplesse de commande. C’est très important dans la mesure où, dans le quotidien, il peut toujours arriver que le flux des mar-chandises ou des informations ne fonctionne pas parfaite-ment. Cette maniabilité joue alors un rôle décisif, et c’est là qu’intervient le principe appliqué par Dachser : la presta-tion logistique est intégrée, assurée par une maîtrise totaledes informations, et réalisée par l’interconnexion de tous lessystèmes informatiques, ne formant plus qu’un seul do-maine de données. C’est ce qui nous permet d’offrir à nosclients cette qualité de pilotage, et ce via une seule interface.

Cela évoque Big Data – n’est-ce pas une pointure un peu trop grande pour de petites et moyennes entreprises ?B. Simon : Cela dépend des objectifs que nous nous fixons ensemble. Pour réaliser, sur la base du partenariat, des processus opérationnels entièrement interconnectés, le modèle classique de transaction devrait céder la place à unmodèle de coopération. Craignant pour leur indépendance,les PME sont souvent réticentes sur ce plan. Ce que je peuxcomprendre dans une certaine mesure. Mais, pour adhérerau concept d’Industrie 4.0, il faudra nécessairement des méthodes nouvelles de management et de pilotage. Des capacités de coopération d’une entreprise dépendront engrande partie ses perspectives d’avenir.M. Henke : L’Industrie 4.0 exige une coopération plusétroite, pour que les liaisons des réseaux informatiques fonctionnent tout au long de la chaîne de création de valeur.Dans ce contexte, nous parlons aussi de « coopétition ». Lemot, formé de la combinaison de «  coopération  » et de«  compétition  », signifie que des concurrents coopèrent,dans le but de dégager des marges de manœuvre pour l’un et l’autre. Dans des constellations toujours plus volatiles,on peut être un jour OEM sur les marchés, et le lendemainsous-traitant. Ces changements de rôle exigent des entre-prises qu’elles soient prêtes à coopérer dans une très largemesure. Les PME, caractérisées par une bonne visibilité de leurs structures et la rapidité de leurs processus déci-

sionnels, sont très bien armées pour répondre aux exigencesd’agilité et de flexibilité découlant de la numérisation. Pourque leurs rapports avec les logisticiens ne leur inspirent plus de crainte quant à la nécessité d’un plus de coopérationet d’intégration, il faut que nous leur proposions des modèlesd’évaluation économique.

Qu’en est-il de la sécurité des données ? M. Henke : En dépit de notre enthousiasme pour l’Inter-net et pour tous les avantages que nous procurent les ser -vices intelligents, la sécurité des données reste une préoccu-pation majeure  : à plus forte raison en Allemagne, où le Bundestag vient d’être victime d’un piratage. L’InstitutFraunhofer est justement en train de définir les standardsd’un espace sûr pour les données, appelé Industrial DataSpace. L’échange des données s’y fait par « conteneurs dedonnées » que l’on peut se représenter comme des conte-neurs de fret scellés.B. Simon : Chez Dachser, pour assurer la continuité de la sécurité des processus, nous nous sommes dotés de notre propre private cloud, qui permet une interconnex -ion de tous au sein de l’entreprise. Conserver d’importan -tes réserves de sécurité et de sauvegarde est une de nos ‡

Le bouleversement numériquetouche tous les domaines de l’économie et de la vie

DACHSER magazine 33

ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER

ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER

34 DACHSER magazine

priorités. Même dans le pire des cas, nos dispositifs de secours doivent garantir des performances informatiques suffisan tes pour assurer la continuité de fonctionnementdes systèmes et la protection des données.

Quel impact l’Industrie 4.0 et la Logistique 4.0 ont-ellessur l’organisation de l’entreprise ? M. Henke : L’Industrie 4.0 et la Logistique 4.0 ne peuventpas être mises en place dans le cadre des structures d’orga-nisation classiques. Il n’est pas envisageable, comme dans la Rome antique, d’envoyer un César et quelques générauxavec leurs légions, pour intervenir dans des systèmes infor-matiques d’une grande complexité. Les entreprises mo-dernes n’accordent plus aux hiérarchies la première place.L’orientation processus, la réactivité aux changements, l’agilité et l’adaptabilité sont maintenant au premier plan de leurs préoccupations. B. Simon : Les machines intelligentes échangent entreelles, certes. Mais, derrière elles, il y a toujours des hommes.C’est ce que nous appelons des systèmes socio-techniques à l’intérieur du cybermonde. Chez Dachser, l’organisation se compose de structures décisionnelles décentralisées, associées à des centres de profits indépendants. Ceux-ci,évoluant à l’intérieur de circuits de régulation cyberné-tiques, agissent en entrepreneurs dans l’entreprise. Les centres de profit et l’organisation dans son ensemble fonc-tionnent donc en interaction. Dans une organisation cyber-nétique, les différents états de régulation sont toujours visibles, si bien que tous les acteurs peuvent à tout momentréajuster leur action.

Quelle influence ce genre d’organisation a-t-il sur letaux d’erreur ?B. Simon : Un des avantages d’une organisation appre-nante, c’est que, si des erreurs sont commises, elles sont intégrées à la courbe d’apprentissage et, selon toute proba-bilité, ne se répèteront pas. Un feed-back immédiat venantdu réseau fait savoir aux acteurs s’ils ont agi correctement,ou s’ils doivent éventuellement effectuer une correction.L’expérience considérable que nous avons pu acquérir nous permet de savoir, en temps réel, où en est le systèmed’ensemble et comment nous pouvons le piloter, sur le mode centralisé ou décentralisé.

Quelles compétences une entreprise à la gestion interconnectée requiert-elle de ses collaborateurs ?B. Simon : C’est une formation en alternance qui réunit les meilleures conditions. Elle fait connaître aux candi -dats logisticiens tous les domaines importants, de la théorieet de la pratique. Elle transmet aussi bien des connaissances générales que pointues dans certains domaines. Mais il estnécessaire de veiller à ce que la spécialisation ne soit pas l’arbre qui cache la forêt. Il faut voir et l’arbre et la forêt. Cette formation est aussi la plus apte à nous révéler des pépites  : les personnalités qui, parfaitement à l’aise dansl’opérationnel, sont aussi en mesure de participer au déve-loppement des systèmes.M. Henke : Il existe, il est vrai, un cursus Industrie 4.0,mais je pense qu’il n’est pas judicieux pour les jeunes dechoisir un cursus d’études hautement spécialisé. Même si,actuellement, tout le monde ne parle que d’Industrie 4.0, il n’en sera sans doute plus question dans quelques années.Toutefois, les principes qui sous-tendent le concept restentvalables, sans aucun doute  : numérisation, virtualisation,interconnexion et autonomisation. Pas besoin de cursus spécialisé pour cela, mais l’interdisciplinarité est de rigueur:dans les connaissances, la façon de penser et de travailler.L’ouverture d’esprit, c’est le chemin de l’avenir, tant dans les études, l’économie que le monde du travail.

L’Industrie 4.0 n’est pasun but en soi, la numérisa tiondoit toujours être en premier lieu au service du modèle éco-nomiqueBernhard Simon

Michael Henkeest titulaire de la chaire « logistique de

l’entreprise » de la faculté d’ingénierie méca-

nique de l’université technique, à Dortmund.

Il dirige l’Institut Fraunhofer IML (flux des

matières et logistique). Ses travaux de

recherche portent sur les domaines achats

et approvisionnement, logistique et supply

chain, gestion du risque pour la supply chain

et gestion financière de celle-ci, ainsi que

le management de l’Industrie 4.0.

Bernhard Simonvoit la logistique comme moteur de la numé-

risation des processus industriels. Selon

lui, avant que l’Industrie 4.0 ne devienne un

concept à la mode, le pilotage de systèmes

cybernétiques tout au long de la chaîne

d’approvisionnement faisait déjà partie du

« métier » de la logistique. « Inutile pour un

logisticien européen de se rendre dans la

Silicon Valley pour être au top en matière de

numérisation », déclare le CEO de Dachser.

DONNÉES PERSONNELLES

Pas de Noël sans bougies et lutins. Pendant l’Avent et pour la fête de Sainte Lucie,

le 13 décembre, la tradition veut en Suède que les bougies et les étoiles illuminent les

fenêtres. Si cette lumière brille, c’est en partie grâce au fabricant de bougies et objets

de décoration Affari, qui, avec Dachser et à partir de l’entrepôt d’Osby, distribue en

Suède et dans toute l’Europe des bougies faites à la main. Nous livrons les trois quarts

de la production annuelle d’Affari pendant l’Avent », dit Patrick Bellmann, Branch

Manager à Malmö, chez Dachser Sweden, tout à fait conscient de sa contribution au

plaisir des enfants. C’est en effet la lumière des bougies qui, selon la légende, guide

sur leur chemin Tomtebisse, Tomte et Nisse, les trois assistants lutins de Jultomte,

le Père Noël. Les enfants les remercieront en plaçant devant la porte un bol de riz au lait.

C’est une relation gagnant-gagnant tant pour les enfants que pour les lutins.

GAGNANT-GAGNANT AVECBOUGIES ET LUTINS

DACHSER magazine 35

BONNES NOUVELLES