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STUDIO 54 MAGAZINE

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Bourrée d’énergie et globe-trotteuse avertie, Miss Candy Skull est l’œil culturel, artistique, mode et tendances

du Studio 54. Community manager et rédactrice du blog du Studio, elle croque, décortique, analyse les événements et acteurs liés à l’univers du body art : artistes exceptionnels, convention tattoo, expo, coup de cœur, nouveaux produits, tout y passe et rien ne lui résiste !

Rédactrice en chef du magazine, elle vous offre, sur un plateau, le meilleur du Studio 54.

D i r e c t e u r artistique dans l ’ événement i e l , c h r o n i q u e u r , organisateur de soirées, créateur de festival, chargé

de la stratégie des contenus pour les sites de clients prestigieux, il est de ceux qui doivent jongler avec les paradoxes de ses missions : penser « art » et « marchandise » en même temps. ça n’a pas l’air de le contrarier d’ailleurs.

Il est rédacteur en chef adjoint de ce magazine.

C’est une silhouette, une allure rock, une personnalité tout en fun et spiritualité. C’est l’œil du magazine Paplar dans

lequel il portraiture, sous le speudo « DoTheAndyGibbon » les grands noms de la musique et de la mode.Photographe « Rough » mais ultracréatif, il est de ceux qui expriment leur talent à l’os, sans gras, sans fioriture.

Il a réalisé toutes les photos de ce numéro sans oublier la mise en page.

Électron libre aux talents multiples, à la fois journaliste et figure emblématique de la presse locale (co-fondateur de

Talents 44, Pil’, Wik et Kostar…) et du quartier Bouffay où il aime recevoir, face au Beffroy, tout ce que la ville compte d’acteurs de la vie culturelle. Cuisinier inventif, globe-trotter au franc-parler, sa signature est recherchée. Plus encore son talent de reporter et de chroniqueur télé, de courriériste et de critique dramatique, de portraitiste et de billettiste d’humeur.

Il a écrit pour nous le texte sur l’image de la mort au Mexique.

18, rue de la Juiverie - 44000 NantesTél. : 02 51 82 45 76

[email protected]

NOUVEAU ! le blog de Miss Candy Skull, égérie du Studio 54 :

www.studio54shop.com/blog/

Horaires d’ouverture : Du lundi au samedi de 11 H à 19 H

Tatouage : sur RDVPiercing : sans RDV

Maquillage permanent : sur RDV

- Ont contribué à ce magazine -

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10 ans déjà !Souvenez-vous : en Septembre 2000, le Studio 54 fait son apparition à Nantes, déjouant les codes traditionnels des studios de tatouage et piercing en proposant un nouveau concept : une boutique ouverte vers l’extérieur, une équipe souriante, disponible et accessible ainsi qu’une réelle envie d’offrir le meilleur service à chacun d’entre vous.

Ah, on ne s’est pas fait que des amis dans le « milieu », on a été conspué, critiqué mais les clients eux, s’y sont retrouvés. « Un lieu qui nous ressemble où on se sent bien »…Depuis, les choses ont grandement évolué et ces pratiques se sont largement démocratisées :On se souviendra tous des premiers « people » percés et tatoués, de la télé-réalité qui a montré que des gens comme vous et moi pouvaient porter ces ornements sans être forcément de vilains garnements.Ouf, la liberté est là, celle de profiter de son propre corps et de le modifier et le décorer à sa guise… Tattoo et piercing participent aujourd’hui à la construction identitaire de chacun. Pour les plus jeunes, c’est parfois un rituel de passage à l’âge adulte ; pour d’autres, un rêve devenu réalité ou tout simplement une quête esthétique.

Le Studio 54, quant à lui, a tracé son chemin. Installé au cœur du quartier historique du Bouffay, véritable théâtre de la vie nantaise, le Studio 54 est un lieu incontournable dédié au body art : tatouage, piercing, maquillage permanent, bijouterie… récemment agrandi pour mieux vous servir, ce lieu unique aux accents « baroque ‘n’ roll » a une âme qui dégage quelque chose d’attractif et d’accueillant. Pour fêter nos 10 ans, on a souhaité vous présenter le Studio 54 de l’intérieur, dans son intimité. Dans ce premier magazine, vous allez découvrir les individus qui le composent et le font vivre au quotidien : tatoueurs, perceurs et vendeurs vont se mettre à nu pour vous.Alors, à quoi ressemblent-ils, quel est leur rôle et qu’ont-ils dans la tête ? Photos, interviews et anecdotes sont au rendez-vous.Et puis on a souhaité également mettre en avant des clients emblématiques, tatoués par nos soins, avec une gueule, une personnalité qui ressemble tant à ce qu’est le Studio 54 : incontournable, créatif et tellement différent ;10 ans ont passé et on est toujours là, prêt à dévorer la prochaine décennie avec joie, vivacité et tout le professionnalisme qui fait notre réussite aujourd’hui.

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Comment es-tu arrivé au Studio 54 ?J’ai connu le Studio quand il était situé Cours des 50 otages, j’étais clubber à l’époque. J’ai fait un défilé pour Carine et elle m’a offert un piercing. Je suis devenu très vite accro, puis j’ai été embauché comme simple vendeur.Je m’entends bien avec toute l’équipe, j’ai été « encré » par Hugo et Julien, je les laisse être artistes sur mon corps.

Quel est ton rôle au sein du Studio ?Aujourd’hui, je suis manager et responsable de l’équipe tatouage. J’aime travailler au sein d’un groupe pour fédérer les énergies. Je connais tous les métiers du magasin, la vente, les protocoles d’hygiène, les soins post-tatouage, post-piercing, mais je ne suis ni tatoueur ni perceur : ce sont des métiers qui nécessitent de vrais dons d’artistes.

Raconte-moi une de tes journées-types au Studio.Comme tout le monde je commence par du ménage puis je prépare les journées de chacun, je m’occupe plus précisément de l’emploi du temps des trois tatoueurs.Je conseille aux clients de laisser un minimum de liberté aux tatoueurs. Quand un client me demande un travail « à la Yann Black », ( NDRL : tatoueur français installé au Canada connu pour son style naïf tout en traits noirs ), je lui dis : ici on peut te faire du « Hugo Black », du « Phil Black » ou du « Julien Black », sinon tu peux aussi aller à Montréal… Avec notre dream-team tattoo, on peut satisfaire tous les goûts.

En matière de « body art », quel serait ton ultime challenge ?À court terme, me faire tatouer une main pour mes 30 ans.À long terme, finir « bleu », hormis cou et visage.C’est le travail de toute une vie, une juxtaposition de pièces qui évoquent des événements, des rencontres, des situations, des envies…

Peux-tu comprendre qu’un aveugle se fasse tatouer ? Si oui, pourquoi ?Je peux le concevoir : le tattoo a un rapport avec le toucher par exemple. Et puis, il y a une certaine classe à se jouer de son handicap.

Le moyen de te séduire ?Sex, drugs and rock ‘n’ roll.

Cite-moi trois basiques de ton dressing ?Jeans, cuir, débardeur.

Dans quel film aurais-tu aimé jouer ?V pour Vendetta.

Si vous souhaitez prendre RDV avec un tatoueur, des renseignements sur un piercing ou tout simplement découvrir le Studio, Tug est l’homme de la situation. Disponible et ultra-souriant, il est là pour vous : [email protected]

28 ans - Responsable de la boutique et du tatouage Aime la côte de bœuf bien saignante – A des piercings intimes.

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Comment es-tu arrivé au Studio 54 ?J’ai été à mon compte pendant longtemps et toutes les contingences quotidiennes m’ont saoulé : la gestion du lieu, la publicité…J’avais envie de changement et de temps pour me consacrer à mon art et seulement à mon art.J’avais envie d’intégrer un « street-shop », c’est une autre facette du métier : tout va beaucoup plus vite, la masse de travail est conséquente, c’est une autre exigence. Enfin, dans un « street-shop », c’est l’équipe qui compte avant tout !

Quel est ton rôle au sein du Studio ?Je suis tatoueur spécialisé en Biomecanic ( NDRL : inspiré par HR Giger, le dessinateur d’Alien ) et en style réaliste. Je travaille beaucoup le noir et le gris mais aussi la couleur.J’aime faire des pièces en une ou deux fois, pas plus.

Raconte-moi une de tes journées-types au Studio ?Toute la journée c’est une succession de rencontres, c’est assez intense physiquement et psychologiquement : il faut avoir une vie saine pour faire face au flux continu des clients.Je parle beaucoup, il faut deviner ce que la personne qui est dans ton box veut réellement, ce qu’elle attend de toi.

En matière de « body art », quel serait ton ultime challenge ?C’est sur la couleur qu’on peut toujours se perfectionner et expérimenter, il faut du temps… C’est comme en peinture. C’est de la peinture !Je suis un laborieux, un perfectionniste, la musique m’a beaucoup appris sur le tattoo. J’étais guitariste à un bon niveau et je souffrais pour accoucher d’un morceau de 3 minutes. Il y a cet effort de concision dans le tattoo aussi.

Le moyen de te séduire ?L’humour.

Quelle est ta madeleine de Proust ?L’odeur du chlore.

Penses-tu que des éléments de ta personnalité interviennent lorsque tu marques la chair de l’autre ? Le style évoque toujours la façon d’être, mon style de dessin parle de moi, mais je n’ai pas envie d’être redondant en l’expliquant, si je l’exprime par le dessin, c’est bien parce que je ne veux pas y mettre de mots.Je me sens toujours responsable des traces que je laisse sur les corps, ça doit être le fruit d’une rencontre d’un dialogue.

D’une nature rigoureuse et carrée, Hugo est un tatoueur de talent qui ne compte pas ses heures. Comme il le dit lui-même, « mon talent vient de mon travail, je suis un gros bosseur ». Mais sous ses airs structurés, sa personnalité est… surprenante et furieusement drôle ! En effet, sa bonne humeur vous fera passer un bon moment en sa compagnie et la qualité de son travail est indéniable. Si vous recherchez un tatoueur à l’écoute de vos envies et doué dans son travail, Hugo est l’homme idéal !

39 ans – Tatoueur depuis 15 ans - Aime la blanquette de veau – A une sensualité lunaire.

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20 ans - Étudiant - Aime le guacamole associé à un mojito Tatoué à 18 %.

Quel souvenir as-tu de ton premi er tattoo ? Une anecdote ?Hugo a commencé ma pièce le jour de mes 18 ans, la deuxième partie a été faite pour mes 20 ans.En tout, il y a eu trois séances de trois heures et je me suis endormi à chaque fois ! Tu ne me crois pas ? Je suis sérieux, demande à Hugo !

Qu’est-ce qui t’inspire dans ton choix d’un tattoo ?A priori, je répondrais les cultures maori et inca, mais c’est la nature toute entière qui m’inspire et qui me guide. J’ai choisi d’être étudiant en Biologie et je me dirige vers l’éthologie, c’est-à-dire l’étude des comportements animaux. Je vais étudier les conditions de réinsertion en milieu naturel d’animaux sauvages nés en captivité.

En matière de body art, quel serait ton ultime challenge ?C’est un rêve qui va bientôt se réaliser : un arbre dont les racines partiront du pied et dont la cime atteindra le haut de la cuisse.

Qu’est-ce que tu aimes qu’on dise de tes tatouages ?J’aime qu’on remarque la fluidité des traits. On me parle assez souvent de mes tattoos ou de mes oreilles stretchées, ça n’a jamais posé de problème dans mes études. J’aime penser que les autres voient en mes tattoos un reflet de ma personnalité.

Qu’est-ce qui t’a fait choisir le Studio 54 ?Mon frère s’était fait tatouer au Studio avant moi : un tribal sur le mollet. Il m’avait parlé de ce moment de confiance passé avec la personne qui te marque et de cette relation amicale qui se crée dans le box. Moi-même, aujourd’hui je suis devenu pote avec Hugo, mon tatoueur.

Le moyen de te séduire ?Bien sûr, l’intelligence et l’humour, ça fait poncif mais il n’y pas de honte à dire les choses en amour.Je suis évidemment attiré par les femmes tatouées.

Dans quel film aurais-tu aimé jouer ?Pulp Fiction

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Pour toute demande particulière en matière de bijoux, Kessy est à votre disposition. Elle choisira avec vous le bijou de vos rêves parmi les nombreux catalogues à votre disposition : or, diamant, pierres précieuses ou tout simplement pièce unique, tout est possible ! De plus, elle vous propose des nouveautés chaque semaine ainsi que des promotions régulières.

21 ans - Responsable des bijoux de piercing depuis 3 ans Aime le poulet à l’ananas – A des yeux de « bitch ».

Comment es-tu arrivée au Studio 54 ?Je suis venue me faire percer la langue, je passais mon bac. Le studio recrutait une vendeuse, c’était il y a trois ans.Il est bien évident que ce n’est pas du commerce traditionnel et c’est ça qui m’a motivé.

Quel est ton rôle au sein du Studio ?Je suis responsable des bijoux de piercing, c’est-à-dire des achats et des ventes pour les produits français. Carine s’occupe de l’import.Je suis un peu chasseuse de tendances, il faut être au top des nouveautés. Je suis très présente sur la zone d’accueil, j’ai aussi un rôle de conseil et d’aiguillage vers les différents artistes.

Raconte-moi une de tes journées-types au Studio.Ménage, check des vitrines, inventaire, mise en place des nouveautés, des promotions, suivi statistique… Je m’occupe des produits de A à Z et il y a beaucoup de références. On a le plus gros choix de la région en bijoux de piercing.Ensuite je fais du renseignement clientèle non-stop.

En matière de « body art », quel serait ton ultime challenge ?Je veux me faire « stretcher » les oreilles. ( NDRL : le stretch consiste à grossir un trou déjà existant. )

Le moyen de te séduire ?Il faut du feeling, un courant qui passe…

Cite-moi trois basiques de ton dressing ?Bottes ( j’en ai 50 paires ), sous-pull noir, jeans.

Quelle est ta madeleine de Proust ?L’odeur d’un flanc préparé par ma mère à un anniversaire de mon frère.

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Comment es-tu arrivé au Studio 54 ?Avant d’arriver au Studio, j’étais tatoueur-perceur sur l’île de la Réunion et à Paris. Je peux tout faire en matière de piercing : microdermal, surface, génital, trad. (NDRL : piercing traditionnel comme nez, langue, lèvres…)Je veux être reconnu pour mon travail, pas pour ma personnalité.

Quel est ton rôle au sein du studio ?En plus de mon activité de perceur, je m’occupe de la stérilisation du matos de toute l’équipe.Il y a une salle spéciale dédiée à la stérilisation, c’est mon monde.Je n’ai pas de rôle commercial à proprement parler, mais de toute façon, la base du boulot, en plus de l’hygiène et de la précision du geste, c’est la parole. Il faut informer et rassurer le client. Depuis toutes ces années, je me suis forgé une éthique et je la partage au sein du Syndicat des Perceurs Professionnels Français (SPPF).

Raconte-moi une de tes journées-types au studio?Nettoyage et stérilisation, c’est le cérémonial chaque matin et c’est surtout une grosse responsabilité. Le Studio 54 est très réputé pour son hygiène irréprochable et j’en suis fier.Ensuite la journée se passe dans le box et c’est très chargé, nous sommes leaders en matière de piercing sur la région…Je suis secondé par Morgan qui fait du piercing trad.

En matière de « body art », quel serait ton ultime challenge ?Le piercing relève un peu d’une volonté de dépassement.Je n’ai pas de limite, je peux tout percer si c’est médicalement acceptable.

Doué dans son métier, Yann est disponible pour toute performance autour du piercing : création de corset éphémère, laçage, création de bas…. Il a déjà activement participé à l’affiliation de « Suicide girl » nantaise et le résultat était bluffant !

37 ans – Perceur depuis 7 ans – Aime le gigot de 7 heures A une peau de bébé.

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22 ans – Travaille dans une société de transport Aime le chocolat Milka – Tatouée à 27 %

Quel souvenir as-tu de ton premi er tattoo ? Une anecdote ?C’était il y a deux ans au Studio, un dragon sur l’épaule dessiné par Hugo. Puis très vite j’ai décidé de faire ma grande pièce maîtresse sur le bras, de la main à la nuque, avec Julien cette fois.

Qu’est-ce qui t’inspire dans ton choix d’un tattoo ?C’est moi qui décide des dessins, je veux toujours quelque chose de très personnalisé, ça s’ébauche progressivement avec mon tatoueur : je propose, il corrige, j’insiste, il rectifie… Mes tatouages racontent toujours quelque chose de moi, je veux maîtriser le message. Ma grosse pièce par exemple, c’est un « lettring ». Peu importe si, au final, peu de gens en comprennent le sens.

En matière de body art, quel serait ton ultime challenge ?Avec cette pièce, j’ai déjà fait mon « suicide social » et j’assume totalement.

Qu’est-ce que tu aimes qu’on dise de tes tatouages ?Qu’ils sont féminins.

Qu’est-ce qui t’a fait choisir le Studio 54 ?Plus jeune j’étais venue me faire percer. Ensuite, le bouche à oreille sur la gentillesse des tatoueurs et l’hygiène irréprochable du shop ont achevé de me décider à m’y faire tatouer.

Le moyen de te séduire ?C’est trop personnel : moins on en sait sur moi, mieux je me porte.

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Dans les civilisations précolombiennes, chez les Aztèques par exemple, il y avait deux fêtes des morts. La première, Tlaxochimaco, célébrait “la naissance des fleurs”. Le neuvième mois de l’année, on fêtait la mort des enfants, perçue non comme un malheur mais comme un sacrifice divin. Un mois plus tard, c’était plus globalement la fête des ancêtres. Une autre occasion de faire la fête car, dans de nombreux mythes amérindiens, les ancêtres morts sont transformés en héros puis en dieux. À la Toussaint, on offre aux enfants de charmantes confiseries en sucre, en forme de têtes de mort, avec leur prénom inscrit sur le crâne. Un must !

Mort, mythologie, Mexique : les trois “m” d’une étrange équation. Sur le Vieux Continent, la mort, on en fait

toute une maladie. Pour les Mexicains, la mort, c’est plutôt l’occasion de faire la fête. Avec de la musique, des danses et tout ce qu’il faut pour se mettre la tête à l’envers. Les traditions sont solides. Et si les sacrifices humains ont disparu, l’art populaire, comme les arts plastiques, la littérature ou la poésie continuent de s’en inspirer. À l’instar d’un José Guadalupe Posada dont les innombrables gravures montrent des calaveras dansant d’étranges sarabandes.

Au Mexique, la mort est donc bien vivante. Et l’artisanat fait commerce sans complexe de l’imagerie populaire. Se payer la tête de la mort est sans doute une façon de lui faire la nique. Comme s’il était naturel de l’avoir dans la peau.

Vincent Braud

Gothique or not gothique ? On ne se pose pas vraiment la question. Au Mexique, têtes de mort, squelettes et autres ossements se portent le mieux du monde. Et il y a un moment que ça dure.

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30 ans – Tatoueur depuis 10 ans – Aime l’entrecôte avec de la purée maison – A une sensualité nasale.

Comment es-tu arrivé au Studio 54 ?J’avais mon propre salon à Paris puis j’ai été tatoueur « on the road », j’ai parcouru les routes de France. On m’appelle JYS dans le métier. Il faut avoir vécu pour être bon.Je suis arrivé il ya deux ans au Studio.

Quel est ton rôle au sein du Studio ?Mon style est graphique, je fais du japonais, du « new-school », je peux faire de grosses pièces noires…On me demande beaucoup de lettring « carpe diem » ou de motifs à la Alicia Milano (NDRL : de la série Charmed), ou du « burtonien », des personnages recousus un peu étranges (NDRL : inspiré par l’univers du cinéaste Tim Burton). Il y a des modes comme ça… Le tattoo n’y échappe pas.

Raconte-moi une de tes journées-types au Studio.Bien sûr, je commence par la préparation du plan de travail. Puis, très vite, les rendez-vous s’enchaînent. J’essaie de privilégier la rencontre, il faut guider les gens par rapport à leur morphologie, à leur style, à leurs envies de couleurs. Il faut avoir le cercle chromatique dans la tête.Il faut expliquer, ne pas hésiter à prendre 1h30 avec un client plutôt que 1h, pour parler du format, des couleurs, des origines du motif…Il y a aussi les dessins à préparer.

En matière de « body art », quel serait ton ultime challenge ?Je suis un collectionneur, je ne suis tatoué que sur 30% de mon corps, il me reste 70% à couvrir ! J’adorerais me faire tatouer par Kat Von D, j’aime ses pin-up. (NDRL : fameuse tatoueuse US).

Peux-tu comprendre qu’un aveugle se fasse tatouer ? Si oui, pourquoi ?Ce n’est pas qu’une histoire de graphisme, mais aussi d’introspection, de ressenti dans sa chair, donc oui je comprendrais.

Penses-tu que des éléments de ta personnalité interviennent lorsque tu marques la chair de l’autre ? Ou, ne réponds-tu seulement qu’à une commande ?Quand la commande est spécifique, que le client vient avec son motif, tu n’es qu’un exécutant. Quand il s’agit de grosses pièces, il y a toujours une partie de « free hand » ( NDRL : création libre réalisée entièrement à main levée ) et fatalement ton passif, ta personnalité vont intervenir…

Sympathique et attentionné, Julien est précis dans son travail et a une imagination débordante… Les univers à la Tim Burton, les personnages fantasmagoriques et autres lutins issus des contes légendaires n’ont pas de secret pour lui. Julien saura être à votre écoute pour créer votre dessin et vous faire passer un bon moment : et oui, il est le seul tatoueur capable de tatouer et… chanter en même temps !

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25 ans – Étudiant en commerce - Aime la tarte au fromage à la mode Georgienne – Tatoué à 15 %.

Quel souvenir as-tu de ton premier tattoo ? Une anecdote ?Je l’ai fait sur un coup de tête à 16 ans, en soirée : une erreur de jeunesse. Il ne me correspond plus, mais il fait partie de moi. Il est là pour me rappeler que le tattoo est un engagement qu’on ne prend pas à la légère. Je me suis bien rattrapé depuis.

Qu’est-ce qui t’inspire dans ton choix d’un tattoo ?Il doit refléter ma personnalité et marquer ma différence.J’ai fait un choix sensuel, presque caché qui me correspond en me faisant tatouer des flingues au niveau des aines. Les guns sont comme de vrai guns de cow-boy. Ils sont très virils, ça peut être paradoxal avec mon style vestimentaire mais je l’assume : c’est rock ‘n’ roll !ça représente bien l’aspect violent et intransigeant de notre culture : soit t’es « hot », soit t’es « fake ». Il n’y a pas de juste milieu.

En matière de body art, quel serait ton ultime challenge ?J’ai dans l’idée d’attaquer le dos. Je voudrais construire une histoire qui se déroule sur ma peau, mais j’ai encore besoin de réfléchir. Le jour où je me sentirai prêt, j’en parlerai avec les gars du Studio et plus particulièrement avec Hugo qui m’a tatoué.

Qu’est-ce que tu aimes qu’on dise de tes tatouages ?Qu’ils me ressemblent.

Qu’est-ce qui t’a fait choisir le Studio 54 ?L’accueil que j’ai trouvé agréable et pro. La qualité du travail que j’avais pu juger sur des potes et le super contact avec le tatoueur ! Il a bien compris ce que je voulais et a parfaitement bien rendu l’aspect ultra réaliste des guns, c’est parfait !

Dans quel film aurais-tu aimé jouer ?Taxi driver

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Suicide Girls : vers une nouvelle définition de la beauté ?Candide, juicy, tendre ou trash, les SG défendent une beauté différente, alternative et rock‘n’roll : tatouées, percées, sexy, elles s’opposent aux critères de beauté « classique » et revendiquent une esthétique décalée, fun et charismatique.Ces jeunes femmes « hors normes » à la créativité et personnalité non conformistes sont une alternative à l’obsession des médias pour les bimbos et autres « maigrichonnes ». Véritable phénomène de société outre-Atlantique, le projet Suicide Girls voit le jour en 2001 et vise à promouvoir un idéal de vie combinant la culture underground ( métal, émo, gothique, pin up… ), un goût certain pour la provoc’ et une vision positive de la sexualité.Les SG se dévoilent et se dénudent sur le web, sans se prendre au sérieux. Ces néo pin-up de la génération alternative se mettent en scène, chattent en live et rédigent leur blog auprès de 300 000 internautes chaque semaine. Nombreuses sont les candidates à l’affiliation, mais devenir SG n’est pas simple. Il faut le mériter : séance photos proche de la performance, tatouage, piercing et esthétique très étudiée sont les ingrédients indispensables. Mais attention, être SG nécessite que le portfolio soit accepté par les responsables du site ainsi que les supporters, et le challenge est de taille… Ils sont très exigeants !Et qu’en est-il de la Suicide Girl version française ? Majoritairement américaines ou australiennes, rares sont les poupées françaises à franchir le pas et à être acceptées : elles se comptent sur les doigts de la main. Percée, lacée et shootée au Studio 54, Coquelicot l’a emporté avec un corset éphémère sublime, mis en beauté par sa plastique irréprochable et un perceur de talent. Alors, faut-il souffrir pour être belle ?

Miss Candy Skull

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Comment es-tu arrivé au Studio 54 ?Pour faire simple, j’étais chez un concurrent mais j’avais besoin de me sentir un peu plus respecté. J’ai branché Tug et me voilà ! J’ai trouvé une équipe soudée.Je suis de Montpellier, j’ai perdu l’accent car j’ai beaucoup voyagé.

Quel est ton rôle au sein du Studio ?Je suis tatoueur spécialisé ethnique, polynésien, maori, calligraphie arabe et tous lettrages. Je travaille le noir et le gris sur des pièces de toutes tailles.J’ai tout appris lors de mes voyages en Australie, Espagne, Belgique…J’ai ma clientèle, les gens savent ce qu’ils viennent chercher avec moi.

Raconte-moi une de tes journées-types au Studio?Nettoyage, accueil des clients. Évidemment je tatoue, mais il y aussi les dessins préparatoires, je dessine sur mon lieu de travail.

En matière de « body art », quel serait ton ultime challenge ?Je tatoue depuis 25 ans et, sans frimer, j’ai tout vu ( NDRL : il me raconte certains tattoos que je ne peux relater ici ). Sur moi, je veux faire les cuisses et les jambes en Nouvelle Zélande. C’est là-bas que je veux finir mes jours.

Peux-tu comprendre qu’un aveugle se fasse tatouer ? Si oui, pourquoi ?Oui bien sûr, un tatouage n’est pas qu’un dessin. Il y a le travail de préparation mentale en amont. Quelque chose qui relève du symbole et il y a surtout la sensation sur la peau.

Penses-tu que des éléments de ta personnalité interviennent lorsque tu marques la chair de l’autre ?Évidemment, il y a un peu de moi dans chaque dessin. Mes clients viennent aussi pour ça et rares sont ceux qui ne poussent qu’une fois la porte.

Véritable tatoueur « haute couture », Phil compose des modèles exclusifs pour chacun, mixant merveilleusement bien les influences polynésiennes, Maoris ainsi que la calligraphie. Passionné de tatouage ethnique, il s’est spécialisé dans cet art subtil mais difficile pour devenir un maître en la matière. Phil crée pour habiller un corps, adaptant son graphisme à la sensibilité de celui qui reçoit sa création. Si vous recherchez un artiste talentueux à l’écoute de vos désirs, un service personnalisé et une rencontre créative unique, Philippe est l’homme de la situation !

49 ans – Tatoueur depuis 25 ans – Aime le mille-feuilles A les mains douces.

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27 ans – Vendeuse – Aime la pizza – Tatouée à 35 %

Quel souvenir as-tu de ton premier tattoo ? Une anecdote ?J’ai tendance à ne jamais rien faire comme les autres dans la vie. Pour mon premier tattoo, j’ai choisi de commencer par une grosse pièce sur le flanc droit. C’était au mois de mars dernier et c’est Philippe que j’ai choisi. Je me rappelle que ce fut plutôt supportable, je m’imaginais une douleur bien pire.

Qu’est-ce qui t’inspire dans ton choix d’un tattoo ?Je veux que mon tattoo m’aille comme un gant, l’emplacement et l’harmonie du dessin avec les lignes de mon corps ont été prépondérants. Ce fut l’objet de grandes discussions avec Philippe mon tatoueur. C’est un vrai pro, il a les mots justes et il a l’œil.

En matière de body art, quel serait ton ultime challenge ?La nuque, certainement un jour, je trouve que c’est un spot idéal pour le type de tatouage ornemental que j’affectionne.

Qu’est-ce que tu aimes qu’on dise de tes tatouages ?Peu importe ce que l’on en dit, je les fais pour moi.

Qu’est-ce qui t’a fait choisir le Studio 54 ? Philippe ! C’est le pote d’un pote qui a su m’expliquer comment il allait s’y prendre, le temps que ça allait mettre… Il y a eu un vrai feeling entre nous, une relation presque affective basée sur la sincérité, de quoi transformer un dessin en une œuvre indélébile dont nous sommes fiers tous les deux.

Le moyen de te séduire ?Il faut être très naturel, sans chichi ni blabla. Je suis une fille directe, j’attends qu’on le soit en retour.

Dans quel film aurais tu aimé jouer ?Blue crush.

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Comment es-tu arrivé au Studio 54 ?J’étais client du Studio depuis l’époque de mon 1er

piercing, il y a longtemps.Il y a un an, j’ai enfin pu réaliser un de mes rêves : faire une formation de perceur au Studio 54 auprès de Yann qui est une référence en la matière.

Quel est ton rôle au sein du Studio ?Perceur pour tout ce qui est classique : nez, langue, cartilages, tétons… Je suis aussi vendeur de bijoux piercing et traditionnels, je m’occupe des vitrines, la disposition des pièces, c’est 50% de la vente ! On développe aussi depuis un an une activité « goodies » ( NDRL : collection d’objets de mode, de déco, de gadgets liés aux multiples aspects de la culture du body art ).J’étais dans le milieu artistique avant : j’ai touché à la danse, au maquillage, à la coiffure, c’était déjà des activités qui avaient un rapport avec le corps. Ces expériences m’aident beaucoup aujourd’hui dans la boutique.

Raconte-moi une de tes journées-types au Studio.En plus du piercing, le rangement des vitrines, le nettoyage, j’aide Yann en salle de stérilisation et j’assure une grosse présence sur la surface de vente.

Le moyen de te séduire ?La sincérité, la franchise.

Cite-moi trois basiques de ton dressing ?Cravates, bretelles, bottes.

Quelle est ta madeleine de Proust ?L’odeur de la lavande, j’ai passé mon enfance dans le Sud.

Dans quel film aurais-tu aimé jouer ?Edward aux mains d’argent, je le regarde 2 fois par mois !

Penses-tu que des éléments de ta personnalité interviennent lorsque tu perces la chair de l’autre ?À mon niveau, en piercing trad, non. C’est plus le cas en microdermal car il faut s’adapter au corps de l’individu, faire des choix. ( NDRL : le piercing microdermal est un implant inséré sous la peau. Il est composé d’une plaque de titane et d’un embout vissable ).J’ai aussi remarqué que, quand ils entraient dans le Studio, les clients s’adressaient en priorité à ceux d’entre nous qui sont les plus lookés, c’est bien la preuve qu’ils sont là pour vivre une expérience et que notre background à tous est prépondérant pour qu’elle soit réussie.

Une envie de bijou spécifique ou d’objet rock ‘n’roll ? À la recherche d’accessoires rétro et de pin up ? Le Studio 54 est là ! Grâce à son nouvel espace Goodies et bijoux, vous trouverez surement l’objet unique, le petit cadeau qui fait la différence repéré par Morgan et sélectionné pour vous. Venez-lui rendre visite dès que possible.

23 ans – Perceur et responsable des bijoux traditionnels & des goodies depuis un an - Aime les lasagnes. A de petites fesses.

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37 ans – Aime la charcuterie lyonnaise - A les seins fermes.

Comment as-tu créé le Studio 54 ?Le shop tel qu’il est aujourd’hui, c’est l’aboutissement de plusieurs années de passion pour le tattoo, la mode, le graphisme, les voyages… L’histoire a commencé il y a 10 ans et ne s’est pas arrêtée : on fait partie des dix plus gros studios de France. À l’époque, les clients n’osaient pas entrer dans les petites boutiques sombres, aux vitrines opaques, ils voulaient des garanties d’hygiène et surtout du conseil. On a répondu à ces nouvelles attentes en mettant également le paquet sur la communication et ça a cartonné immédiatement.Cinq ans après l’ouverture, on a fait le même constat concernant les produits de soins post tattoo et piercing. J’ai alors monté MBA, avec deux autres associés, une boîte de produits de soins dédiés à la cicatrisation et à l’hygiène. On a lancé Easypiercing® et Easytattoo® en France et à l’international.Ce fut un succès, mais ça me prenait trop de temps, je voulais revenir sur le terrain, au contact des clients et de l’artistique.Depuis l’agrandissement du Studio, il y a un an, j’y suis à nouveau à temps plein et je peux m’éclater notamment en matière de com et de marketing. La preuve : ce magazine…

Raconte-moi une de tes journées-types.D’abord j’expédie les affaires courantes, l’administratif, puis je fais le tour de chacun. On prend le café ensemble avant d’ouvrir, c’est l’occasion d’un briefing. Ensuite je fais un point avec Tug sur les plannings des gars, je checke avec Kessy les commandes de bijoux en cours...Ensuite je me consacre à ma partie : les achats, la recherche de nouveaux produits, les nouvelles stratégies marketing, le web, les relations publiques et tous les contacts avec l’extérieur en général.

Quel souvenir as-tu de ton premier tattoo ?C’était à Lyon, j’avais 19 ans, je l’avais minutieusement dessiné, un soleil autour du nombril, et je l’avais fait faire chez Art Tribal qui venait d’ouvrir. Je devais être la deuxième cliente ! C’est devenu un gros studio.

En matière de body art, quel serait ton ultime challenge ?J’aimerais me tatouer les mains et le reste des avant-bras. Quelque chose de symétrique mais avec un léger décalage… un peu comme ma personnalité (rires).

Qu’est-ce que tu aimes qu’on dise de tes tatouages ?J’aime la surprise qu’ils suscitent chez mes interlocuteurs. Il y a un contraste entre ce que je dégage et le fait que je sois tatouée, ça fait un mélange détonnant : une sorte de néo punk-bourgeoise.

Le moyen de te séduire ?Le verbe, l’esprit, mais surtout et par-dessus tout : l’allure !

Cite-moi trois basiques de ton dressing.Un blouson en cuir noir, une veste Léopard et des ACCESSOIRES, beaucoup…

Dans quel film aurais-tu aimé jouer ?Rock ‘n’ Rolla, de Guy Ritchie

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