Macadam Janvier 2009

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www.macadamjournal.com 2 euros dont 1 euro va à votre vendeur Macadam journal. Plus on le lit et moins on le piétine JEUX Mots croisés, mélés fléchés, BD, Sudoku C’EST MALIN ! Trucs et astuces pour être belle et bien “Le monde est en réalité tout en nuance.” 8 PAGES D’INITIATIVES POSITIVES avec Reporters d’espoirs ALAIN SOUCHON Du beau pour les pauvres GUEST David Abiker raconte une histoire de petit garçon qui grandit et qui commence à piger les histoires des grands. CAHIER SPÉCIAL SÉJOUR LINGUISTIQUE To speak or not to speak ? janvier N o 59

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Numéro de Janvier 2009

Transcript of Macadam Janvier 2009

Page 1: Macadam Janvier 2009

www.macadamjournal.com2 euros dont 1 euro va à votre vendeur

Macadam journal. Plus on le lit et moins on le piétine

JEUXMots

croisés,mélés

fléchés,BD,

Sudoku

C’EST MALIN !Trucs et astucespour être belle et bien

“Le mondeest en réalitétout en nuance.”

8 PAGES D’INITIATIVES POSITIVES avec Reporters d’espoirs

ALAIN SOUCHON

Du beaupour les pauvres

GUESTDavid Abiker

raconte une histoire de petit garçon qui grandit

et qui commence à pigerles histoires des grands.

CAHIER SPÉCIAL

SÉJOUR LINGUISTIQUETo speak or not to speak ?

janvie

r N

o 59

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par françois fillon, directeur de la rédactionf.fi [email protected]ÈS tRÈS BONNE ANNéE

Imaginer « un journal qui s’envole de la

main des vendeurs ». C’est cette gageure

un peu folle que nous nous sommes fi xée

pour la nouvelle naissance de Macadam.

Vous avez, entre les mains, un journal

comme nous l’avons toujours rêvé. Avec

un maître mot : la qualité, pas la charité.

Au fi l des pages, vous allez découvrir

un magazine intéressant, gai, léger et

courageux. Que les vendeurs sont fi ers de

proposer et les acheteurs heureux de lire.

Macadam est là où on ne l’attend pas,

avec sa nouvelle image, son nouveau

logo, son nouveau format, ses pages

en couleur et sa maquette entièrement

revisitée par une équipe professionnelle.

Macadam est un vrai magazine au

contenu riche et varié. De l’humanitaire,

bien sûr. Il sait donner la parole à ceux

qui ne l’ont pas. Mais il propose aussi

des confi dences des stars, des analyses,

des plans malins, de la détente.

Pour sa renaissance, Macadam accueille

un cahier spécial d’initiatives porteuses de

solutions, en partenariat avec Reporters

d’Espoirs. Plusieurs pages montrant que

tout est possible dans ce monde en crise.

Macadam, ça va vous changer

des journaux de rue… •

Leur macadamLes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fi ers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

Comment ça marche ? Sur les 2 Euros du prix de vente· 1 euro va directement au vendeur.Cela représente son bénéfi ce sur la vente du journal.· 1 euro sert à la fabrication et à ladi� usion du journal.

Les artisantsLa di� usion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam.

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La qualitépas la charité

fille de pub, babette Auvray-pagnozzi est directeur de la création et conseil en communication. passionnée des mots, des images et des idées, elle est toujours à la recherche de la meilleure stratégie et de la formule magique pour piloter les projets et les équipes vers le succè[email protected]

Journaliste, Viviane tourtet est présidente de l'association les bancs publics qui accompagne les sans-abri par la culture. [email protected]

docteur en économie et droit du tourisme, cet antropologue vous entraîne dans des contrées inconnues. A travers rites et mythes, thierry Quintrie lamothe signe des reportages qui sont autant d’invitations au voyage et à la rê[email protected]

Capucine bordet a réussi à infi ltrer l'univers impitoyable des people. Chaque mois, notre journaliste questionne, taquine et tarabuste une personnalité différente pour découvrir ce qu'elle peut bien cacher derrière ses paillettes [email protected]

Et retrouvez au fi l des pages les journalistes qui ont collaboré à ce numéro.

Rêveur, écorché vif, gabriel gaudillat jette un oeil critique sur les événements de la vie : surprenant voire désoplilant, une autre façon de regarder et de voir. il est président de l’association les Artisans du macadam qui distribue votre [email protected]

directeur artistique et maquettiste, thierry-olivier toutain,ennemi inconditionnel de la citation stupide et souvent tronqué :“le mieux est l'ennemi du bien”.Aime à détourner et transformer les mots en images et les images en [email protected]

né à porto Alegre, manoel madeira a travaillé au journal de rue brésilien Boca de Rua, publication écrite entièrement par les sans-abri. il encadre les ateliers d'écriture de [email protected]

Journaliste, écrivain, gabriel Vialy, est co-auteur de 2 livres sur l'exclusion. pour lui, dans nos sociétés prisonnières de l'argent, une seule valeur ne s'achète pas : la liberté[email protected]

merci

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david Abikerest chroniqueur à France Info

et Marie-Claire, il collabore au site Arrêtsurimages.net

“et moi je regardais mon

père qui ressemblait à

tout le cinéma américain

réuni. paul newman,

steve mc queen, Anthony

perkins, Jon voight et bien

sûr dustin hoffman… Je

regardais mon père qui

me jouait le générique

de macadam Cowboy.”

macadam sera toujours Cowboy

Macadam. Pour moi Macadam sera toujours Cowboy. L’histoire de ces deux types qui se rencontrent à New York et qui « loose » ensemble sur les trottoirs de Manhattan. Pourquoi Macadam Cowboy ? Il y a derrière ça un vrai souvenir d’enfance. quand j’étais petit, mon père me jouait de l’harmonica. Il faisait la BO de mes jeux de Cowboys. Je mettais un chapeau, un ceinturon et mon pistolet coincé dedans et lui il jouait des airs de western et moi je courais après les Indiens dans le jardin. un jour mon père a dû se dire que j’étais assez grand pour passer du western au Road Movie. Alors il a commencé à me raconter Easy Rider, une vraie histoire sans destination fixe avec des motos et une traversée des états-unis vraiment classe. J’avais une moto rouge en plastique à l’époque. J’ai une photo de moi dans un album, en slip kangourou, à califourchon dessus. Et Papa me racontait les hippies déjantés et parfois il faisait la bande originale du film avec son harmonica. Et moi je fonçais dans le vent qui ne soufflait pas. un jour, mon père a dû se dire que j’étais prêt à entendre une autre histoire de vagabonds héroïques et il a sorti Macadam Cowboy de son chapeau. Il a commencé par la fin. La fin de Macadam Cowboy n’est plus un secret pour personne. A force d’errer dans le New York des sixties, Rico-Dustin Hoffman et Jo-Jon Voight (le papa d’Angélina Jolie) finissent par se payer un ticket pour la Floride ; ils prennent un bus qui les emmène vers le soleil. C’est dans le bus que mon père commençait à jouer la musique du générique de fin. Et moi je regardais mon père qui ressemblait à tout le cinéma américain réuni. Paul Newman, Steve Mc queen, Anthony Perkins, Jon Voight et bien sûr Dustin Hoffman… Je regardais mon père qui me jouait le générique de Macadam Cowboy, cette musique où l’harmonica conduit le bus sur un tempo traînant jusqu’à ce que la porte avant ne s’ouvre sur le bitume chaud de Miami. La fin du voyage. Papa m’expliquait alors que le petit brun s’était endormi et que le grand blond n’arrivait pas à le réveiller. Et il jouait à nouveau de l’harmonica et là, moi, je trouvais la musique tellement triste que je me mettais à chialer comme un veau. Voilà pourquoi pour le môme que je suis resté Macadam sera toujours Cowboy. une histoire d’amitié qui finit mal et bien en même temps puisqu’elle se termine en Floride. une histoire entre mon père et moi aussi. une histoire de petit garçon qui grandit, aussi, et qui commence à piger les histoires des grands. On dit d’ailleurs que Macadam Cowboy, avec son Oscar obtenu en 1970, sonne la fin du Western hollywoodien supplanté par le road movie. On dit ça, que le western avait pris un coup de vieux avec Macadam Cowboy. Moi aussi en fait.Pour en finir avec ce souvenir, je me rappelle qu’une fois en larmes, mon père me prenait dans ses bras pour me consoler. Alors ma mère prenait la mouche : « Pourquoi tu lui as joué ça tu sais bien que ça le fait pleurer ». J’avais 7 ans pas plus. Ça n’a jamais empêché papa de sortir à nouveau son harmonica et de me rejouer la musique du générique de Macadam Cowboy. Faut dire qu’à chaque fois c’est moi qui le lui demandais. •

l’invité du moisGuest

une histoire

de petit GarÇon

Qui Grandit

et Qui coMMence

À piGer

les histoires

des Grands.

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par philippe tastet, dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio,les oreilles sur la tV et la presse et l’esprit tourné vers la vie.

Le bonheur est contagieux, sauf au bureau, selon une étude. Le bonheur est contagieux et se propage «par vagues» au sein de cercles d’amis ou de membres d’une famille, mais pas entre collègues de travail, selon une étude publiée par le British Medical Journal (BJM).Les chercheurs ont établi que des groupes de gens heureux et malheureux se constituaient selon des critères de proximité sociale et géographique. Par exemple, la probabilité qu’une personne soit heureuse augmente de 42% si un ami qui vit à moins de 800 mètres le devient lui-même. Ce chiffre passe à 25 % si l’ami vit à moins de 1,5 km, et il continue de décliner à mesure que l’éloignement croît.

États-Unis : une parlementaire raccroche au nez d’Obama, croyant à un canular. une représentante républicaine de Floride, Ileana Ros-LeHtinen, a raccroché deux fois au nez du président élu américain Barack Obama qui l’appelait pour la féliciter de sa réélection, croyant à un canular téléphonique.

Un homme d’affaires débourse 1 million de dollars pour inviter des défavorisés à l’investiture d’Obama. un homme d’affaires noir américain a loué pour un million de dollars 300 chambres dans un hôtel central de la capitale américaine afin d’inviter des défavorisés à assister au passage du cortège présidentiel lors de la cérémonie d’investiture de Barack Obama le 20 janvier.

Pour Noël, offrez un Obama ! Assiettes ou dollars à l’effigie de Barack Obama, décorations de Noël, tasses, verres à pied, plaques d’immatriculation: l’élection du premier président noir américain a suscité une flambée d’objets commémoratifs de plus ou moins bon goût.

L’incroyable anniversaire tourne au dé-sastre à cause d’invitations postées sur Fa-cebook. En s’inspirant de l’émission de MtV Mon incroyable anniversaire, une adoles-cente a vu sa fête d’anniversaire envahie par 400 membres de Facebook non-invités qui ont vandalisé la maison de ses parents.

Un homme attaque son père à coups de sapin de Noël. Floride, états-unis - un homme a été arrêté et accusé de coups et blessures après avoir jeté un sa-pin de Noël au visage de son père. L’homme, âgé de 37 ans et dont l’identité n’a pas été révélée, est origi-naire de Parrish, à l’ouest de l’état de Floride.

Yestheycan !

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Interpellé par la police, le conducteur n’avait pas de bras… Selon le très sérieux quotidien britanique The Telegraph, en Chine, un conducteur sans bras a eu un accident industriel il y a plusieurs années, lui ayant fait perdre ses bras. Il a donc appris à conduire sa voiture automatique depuis des années avec ses pieds, ce qui n’a pas l’air de plaire à la police qui l’a estimé dangereux et l’a arrêté pour « mise en danger de la vie d’autrui »…

Un enfant de 9 ans écrit un livre décrivant l’art de parler aux filles. Castle Rock, Colorado, états-unis - Alec greven, un écolier de 9 ans, vient de voir son premier livre intitulé How to talk to girls (que l’on peut traduire par « Comment parler aux filles ») publié outre-Atlantique.

Le donneur de sperme le plus engagé d’Europe est un Hollandais père de 46 enfants. un Hollandais a la réputation d’être le donneur de sperme le plus engagé d’Europe car il est le père de 46 enfants sans jamais avoir eu de relations sexuelles avec leurs mères.

Un balayeur autorisé à conserver les 10 000 livres en billets déchirés qu’il a découvert s’il parvient à les recoller. un employé du personnel de net-toyage de la ville de graham Hill (Angleterre), a découvert 10 000 livres, soit plus de 11 500 euros en billets de banque déchirés. L’homme a été autorisé à conserver son butin, s’il parvenait à recoller ensemble les morceaux. M. Hill, 43 ans, a découvert les coupures de 10 et 20 livres en morceaux dans le sac d’un transporteur de fonds, enfoui au fond d’une poubelle du centre ville de Lincoln. Cependant, les billets auraient été déchirés en de si nombreux fragments que les recoller pourrait prendre plus de trois mois d’un travail minutieux.

Une collégienne apporte un obus en cours d’histoire.une collégienne de 12 ans a provoqué une vive émotion en sortant de son sac un obus de la première guerre mondiale pour le montrer à son professeur d’histoire, au collège d’Etain (Meuse), près de Verdun, a-t-on appris auprès de la gendarmerie. gardant son sang-froid, l’enseignant a demandé aux élèves de quitter la classe en laissant l’engin sur une table et a alerté les services de déminage qui ont fait évacuer les 330 élèves du collège. L’explosif, un obus allemand de 7,7 centimètres rempli de billes de métal, était potentiellement mortel dans un périmètre d’un kilomètre, selon un démineur cité samedi par le quoti-dien Le Républicain lorrain.

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coNFideNces de stars« Ecoutez d’où vient ma peine » est votre 12e album. Ça ne doit pas être facile de se renouveler à chaque fois ? Comment travaillez-vous ?Je travaille chanson par chanson. Je regarde ceux qui dorment dans la rue, je regarde la télévision, je lis des livres, j’aime bien regarder le spectacle du monde dans sa diversité. Je regarde Sarkozy, les gens qui font l’actualité, je vais voir des films. quelques fois, des sujets me titillent et je cherche des phrases qui pourraient m’amuser, m’étonner ; je pars dans la rue avec mon début de phrase pour trouver un rythme de mot avec la cadence des pas. Et puis ça fait des chansons… ou pas..

Vous travaillez seul pendant cette période de création ?Pour cet album là oui, au début, mais c’est pas toujours le cas. quand je travaille avec Laurent (Voulzy, ndlr), c’est différent. Il me propose des dé-buts de musique ou moi des débuts de phrase. On part là-dessus et on élabore ensemble. On échan-ge un mot, une phrase musicale et on avance petit à petit comme ça.

Le titre de l’album, c’est un peu de la publicité mensongère car après l’avoir écouté, on ne sait toujours pas d’où vient votre peine, ou plutôt votre mélancolie ! Je crois que tout le monde est mélancolique, mais se le cache. On se grise avec des métiers ou des passions. On a des joies dans la vie, mais on a tous un fond mélancolique. On ne va pas le dire pour ne pas embêter les gens, mais si quelqu’un le dit dans une chanson, ça vous soulage. quand Léo Ferré chantait « Avec le temps va, tout s’en va, même les plus chouettes souvenirs… » on va pas dire ça dans la vie mais on le ressent. Avec de la musique dessus, ça passe beaucoup mieux.

Avez-vous participé à la conception de votre site internet ?Les concepteurs de Diplomatic Cover m’ont pro-posé des idées sur lesquels on a discuté. Ils ont vu que j’aimais bien faire l’imbécile donc ils m’ont proposé des petites saynètes à jouer. J’avais fait un site avant avec mon fils Charles (plus connu sous le nom d’artiste Ours. Ndlr), dans la forêt. On voyait des lapins, des arbres, c’était bien ! Dans celui-ci, je discute avec un âne : grisette…

Internet, les ordinateurs, ça vous intéresse ? On ne vous imagine pas tellement à la pointe de la technologie…Non, vous avez raison. Ça ne m’attire pas particu-lièrement. Je vais régulièrement dans ma maison de disques voir ce qu’il se dit sur mon site et y ré-pondre éventuellement. Mais trifouiller un ordina-teur chez moi, ça me rase. On y passe beaucoup trop de temps. Moi, j’adore les livres, les toucher, recevoir des lettres, ouvrir les enveloppes et les sentir…

par Caroline Charron

Plus de trente ans qu’il nous berce avec ses mélodies et panse nos plaies avec des textes drôles et sensibles. De sa voix chargée de mélancolie, il aime à effleurer les choses, surtout sans se prendre au sérieux. Pour ne pas trop s’appesantir sur ses propres bobos ? L’artiste, l’homme de cœur se confie à Macadam, sans concession...

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“Le mondeest en réalitétout en nuance.”

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Alain Souchon avec son nouvel album sera en tournée dans toute la France à partir de septembre 2009.

En +Pierre Souchon (album à venir chez Naïve)www.ours-lechanteur.com (album à télécharger)

J’aime la cadence des mots, la rime qui chante, j’aime aussi faire de la musique, chercher des airs, gratter ma guitare.

Sur la pochette de votre album comme sur votre site, on vous voit à la campagne, dans l’herbe. Vous vivez à la campagne ?Non, je vis à Paris, à Montparnasse. J’aime Paris, j’aime le musée d’Orsay, les films de Woody Allen, j’aime al-ler à des concerts, j’aime la vie culturelle et le bouillon-nement de la ville. Mais j’aime bien aussi quitter la ville pour me retrouver sur des sentiers perdus dans la montagne, tout seul, sans stress, avec cette nature forte qui réconforte. J’aime bien me baigner dans la mer, au soleil, et puis après revenir à Paris, avec la culture. Je ne pourrais pas habiter sous les tropiques par exemple, ça ne me suffirait pas. Ce que j’aime, c’est alterner : ville, campagne, mer, montagne ; j’ai la chance de pouvoir aller dans ces quatre endroits et j’y vais. Si je reste trop à la campagne, je broie du noir au bout d’un moment. J’aime bien marcher dans Paris, voir les vitrines, les gens pressés, les jolies filles ou les clochards ; j’aime ça, ça s’imprègne dans ma tête. J’ai la chance que les jolies filles me fassent souvent un sourire quand je les croise parce que je suis un chan-teur connu, c’est des moments agréables. J’ai aussi la chance que les personnes de la rue me demandent de l’argent en comprenant que je ne vais pas les mé-priser. Ils sentent cela et ça me fait du bien

Vous n’avez pas trop l’habitude de vous engager, d’être dans l’action, vous ne votez pas… Pourquoi cette retenue, cette mise en retrait par rapport à l’action alors que vos textes sont imprégnés de compassion, que rien ne vous échappe ? Est-ce une sorte de protection ou la peur de se prendre trop au sérieux ?C’est un mélange de tout ça. Je ne sais pas bien quel chemin est le bon. J’aime bien regarder, observer, je ne suis pas un homme d’action, à part dans mon métier. Je trouve que le monde est souvent noir ou blanc alors qu’il est en réalité tout en nuance. Je suis un indécis. J’aime regarder et en tirer des leçons même si les leçons sont souvent nuancées. Je dis facilement que je suis de gauche parce que je ne suis pas de droite, mais à droite, j’ai rencon-tré des gens comme Jean-François Deniau, Simone Veil ou Raymond Barre qui sont des personnes formidables ! À gauche, on ne rencontre pas que des gens biens non plus. Je ne sais pas bien pren-dre des décisions et j’ai l’impression que, si j’ai un rôle dans la société, c’est de faire des chansons, le plus consciencieusement possible.

Votre truc, c’est plutôt l’écriture, les textes. Vous n’êtes pas tenté par le roman, la poésie, un autre type d’écriture ?Je ne saurais pas, ça ne m’intéresse pas. J’aime bien que mes textes de chansons soient clairs et qu’il y ait de vraies rimes, enfin j’essaie… Mais j’aime la cadence des mots, la rime qui chante, j’aime aussi faire de la musique, chercher des airs, gratter ma guitare. Depuis trente ans, je joue de la guitare tous les jours. À un moment je faisait aussi du piano mais j’ai un peu arrêter.

Vos deux fils sont musiciens, vous n’avez pas essayé de les dissuader ? J’aurais peut-être aimé à un certain moment qu’ils soient architectes ou autre chose, mais je les ai tou-jours laissé faire ce qu’ils voulaient. Je leur ai juste dit que c’était mieux d’avoir lu quelques livres. Je leur ai donné des indications générales sur la vie. Ils font de la musique et je suis assez ébloui par ce qu’ils font, c’est très novateur. Je travaille avec mon fils Pierre ; depuis longtemps, je lui demande conseil quand je cale et puis finalement on finit la chanson ensem-

ble, c’est arrivé souvent. La première chanson qu’on a faite comme ça c’était « Le fil », il y a une dizaine d’années. Pierre est très doué, il va faire un disque dont j’ai écouté les maquettes cet été, j’ai trouvé ça magnifique. Mon autre fils s’appelle Ours et ils font des choses très différentes. Je suis content.

Êtes-vous très « famille » ? Comment se déroulent les fêtes de fin d’année chez les Souchon ?On se réunit en famille. Mon filvs Charles (Ours) a écrit une chanson qui dit : « la maison de mes parents c’est ma maison, le sapin de mes parents c’est mon sa-pin… », et bien c’est comme ça ! On se réunit pendant trois-quatre jours à la montagne. On fait un sapin avec des décorations, des cadeaux, on skie et puis chacun reprend sa route. Mes enfants, j’aimerais être tout

le temps avec eux, mais je ne veux pas les embêter. J’aime être avec eux, j’aime être avec leurs amis, on ri-gole, on discute. J’aime bien les gens de trente ans, je m’entends bien avec eux. J’adorerai être grand-père, mais mon envie ne rentre pas en ligne de compte…

J’ai lu que vous étiez migraineux, que l’alcool vous rendait malade ainsi que tous les excès. Comme moi ! Vous n’avez pas de trucs à me donner ?Ah ! Merci parce qu’on a toujours l’air d’être une es-pèce de zombie emmerdant ! Ils ne se rendent pas compte les gens qui ne sont pas migraineux. En plus, comme on ne boit pas trop, on passe pour des « pis-se-froid ». C’est pas marrant. Ça isole. Vous disiez que je suis observateur, que je ne participe pas ; les migraines ont beaucoup fait ça. Dans ma jeunesse, je prenais des rendez-vous avec des filles dont j’étais très amoureux et quand j’arrivais, j’avais la migraine à cause de l’émotion et c’était fini. Donc finalement, ça me maintenait en dehors de l’action. Vous pouvez me comprendre, vous ! On ne peut pas vraiment partici-per aux fiestas.

Un message personnel pour finir ?Pour l’année qui commence, je souhaite que tous les gens qui ont des soucis d’argent, de logement, et que vous aidez grâce à votre journal, puissent au moins bénéficier de regards bienveillants, comme ceux que je peux croiser dans la rue. Des regards bienveillants et sans mépris… •

j’adore les livres, les toucher, recevoir des lettres, ouvrir les enveloppes et les sentir…

Le site officiel d’Alain Souchon, créé par la société Diplomatic Cover, est un véritable régal, et pas seulement pour les fans. En compagnie de son ami, l’âne Grisette, le chanteur nous invite, par le biais de petites vidéos rigolotes à explorer son univers et à être curieux. Sur un fond de ciel bleu, on peut faire une photo avec l’artiste, créer un fond d’écran personnalisé en accessoirisant sa bobine avec des moustaches ou un chapeau haut de forme. Si l’on préfère, on peut tout simplement le regarder jouer de la guitare devant son âne ! www.alainsouchon.net

Le petit monde d’Alain

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par Jörg schindlerSource : Frankfurter Allgemeine Zeitung (Francfort),MIRIAM KILALI, ALLEMAgNE

du beau pour les pauvresJürgen Roschner vient d’emménager dans un palais italien. Il a choisi la chambre du fond, dans l’aile vert pastel, et suspendu une image de l’océan au-dessus de son lit. Heureusement qu’il n’est pas grand, sinon il se cognerait dans le lustre. M. Roschner confie que, en tant que sans-abri, il aurait déjà été bien content rien que d’avoir un lit à lui. M. Roschner a 62 ans. Il a été serrurier, puis grutier, puis plus rien du tout. Puis il s’est retrouvé dans la rue. Depuis quatre ans, il vit dans un refuge pour sans-abri à Schöneweide [dans le sud-est de la capitale allemande], là où le nouveau Berlin ressemble encore à s’y méprendre à l’ancien. M. Roschner s’était habitué à vivre à l’ombre de la société. Cet homme mince, aux cheveux clairsemés soigneusement pei-gnés, n’attendait plus grand-chose de la vie. Il a donc été plu-tôt surpris quand, au printemps 2007, une jeune femme s’est présentée à sa porte pour lui annoncer qu’il allait entrer dans la richesse. Cette femme, qui venait de débarquer à Berlin-Est, s’appelle Miriam Kilali. Elle est artiste conceptuelle et ne roule pas sur l’or. En revanche, elle déborde d’idées. Pendant ses études, elle a travaillé dans un centre de soutien pour sans-abri. La désolation qu’elle y a rencontrée continue de la han-ter, confie-t-elle. Elle a réfléchi un moment puis a décidé de transformer les foyers de sans-abri en belles demeures pour « rendre leur dignité » aux pensionnaires. un projet hardi. Mais le plus surprenant, c’est qu’il semble fonctionner. Cette habitante du quartier berlinois de Kreuzberg a érigé son premier palais social

à Moscou il y a quatre ans. Baptisé Reichtum 1 [Richesse 1], le projet consistait à transformer en un temple somp-tueux l’hôtel Marfino, une carcasse de béton sinistre et couverte de moisissures qui héberge 80 sans-abri. Les résidents ont participé aux travaux. Deux d’entre eux ont même été tellement euphorisés par l’entreprise qu’ils ont trouvé du travail ensuite, raconte Miriam Kilali. Confortée dans son idée, l’artiste s’est immédiatement attaquée à un autre foyer, cette fois à Berlin. Elle est rapidement parvenue à rallier à son projet la Diakonische Werk et les gEBEWO - Soziale Dienste [deux organisations caritatives]. Pour Reichtum 2, le choix s’est porté finalement sur la Haus Schöneweide, un bâtiment qui héberge 21 hommes, pour la plupart alcooliques et pour beaucoup gravement malades. Miriam Kilali avait pour ambitieux objectif de faire de ce bâtiment de trois étages le «plus beau foyer de sans-abri

au monde». Pour ce faire, l’artiste et ses assistants se sont donné un an et demi. Ils ont posé des par-quets, dressé des colonnes de plâtre emprun-tées à la Rome antique, peint les étages en vert pastel ou bleu ciel, la cage d’escalier en cramoisi, et accroché aux murs des tableaux dans des ca-dres baroques. Dans toute la maison, ils ont posé du papier peint et un galon doré. Les résidents n’ont pas eu voix au chapitre : après tout, confie Miriam Kilali, il s’agit d’une « grande œuvre d’art, où le concept d’ensemble doit rester visible ». L’artiste n’en est pas moins convaincue que les 100 000 euros de dons qu’elle a consacrés à ce projet berlinois ont été employés au mieux. Elle avait pour objectif de redonner « joie de vivre et courage » à ces 21 hommes qui n’inté-ressent personne. En installant la richesse dans

un foyer de sans-abri, elle pousse les gens à s’interroger sur le cliché du vagabond pauvre et impuissant. Dommage que, à l’extérieur, la société continue à passer devant eux en fronçant le nez et qu’il n’y ait pas de visite guidée de ce foyer artistique. Mais peut-être n’est-ce pas là la question. Les résidents, eux, ont très vite pris leurs marques dans leur somptueux nouvel environnement, comme on a pu le voir lors de l’inauguration, le 17 novembre dernier. Depuis qu’il dort chaque soir sous la mer, Jürgen Ros-chner n’a « même plus envie de sortir ». « D’ailleurs, qu’est-ce que je ferais dehors ? ajoute-t-il. Rien n’a changé, là-bas.» •

Miriam Kilali, 42 ans, artiste allemande, s’est fixé une mission : aménager des foyers pour sans-logis de façon somptueuse. Après une première réalisation à Moscou, un foyer réhabi-lité comme un palais italien vient d’être inauguré à Berlin. Une façon pour Miriam Kilali de dissocier laideur et pauvreté, trop souvent scotchées l’une à l’autre.

elle avait pour objectif

de redonner « joie

de vivre et courage »

à ces 21 hommes

qui n’intéressent

personne. en installant

la richesse dans un

foyer de sans-abri,

elle pousse les gens

à s’interroger sur le

cliché du vagabond

pauvre et impuissant.

qu’elle y a rencontrée continue de la han-ter, confie-t-elle. Elle a réfléchi un moment puis a décidé de transformer les foyers de sans-abri en belles demeures pour « rendre leur dignité » aux pensionnaires. un projet hardi. Mais le plus surprenant, c’est qu’il semble fonctionner. Cette habitante du quartier berlinois de Kreuzberg a érigé son premier palais social

un foyer de sans-abri, elle pousse les gens à s’interroger sur le cliché du vagabond pauvre et impuissant. Dommage que, à l’extérieur, la société continue à passer devant eux en fronçant le nez et qu’il n’y ait pas de visite guidée de ce foyer artistique. Mais peut-être n’est-ce pas là la question. Les résidents, eux, ont très vite pris leurs marques dans leur somptueux nouvel environnement, comme on a pu le voir lors de l’inauguration, le 17 novembre dernier. Depuis qu’il dort chaque soir sous la mer, Jürgen Ros-chner n’a « même plus envie de sortir ». « D’ailleurs, qu’est-ce que je ferais dehors ? ajoute-t-il. Rien n’a changé, là-bas.»

qui n’intéressent

personne. en installant

la richesse dans un

foyer de sans-abri,

elle pousse les gens

à s’interroger sur le

cliché du vagabond

pauvre et impuissant.

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Un monde plus beau

Macadam journal. Plus on le lit et moins on le piétineLES INItIAtIVES POSI+IVES

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Ils sont 75 000 enfants et adoles-cents à avoir reçu non pas un di-plôme mais un enseignement per-

pétuel, fondé sur le mode de vie simple prôné par Mahatma Gandhi, au sein du Barefoot College («collège aux pieds nus»). Plus qu’un établissement, ce cen-tre de recherches et d’actions sociales apparaît en 1972, à l’initiative d’Aruna et Sanjit Bunker Roy, au Rajasthan. Leur objectif : donner aux communau-tés rurales marginalisées la possibilité d’assurer leur développement par eux-mêmes, en intégrant la dimension en-vironnementale. « L’idée est d’utiliser les savoirs-faires locaux avant d’y ajou-ter des méthodes étrangères », explique Sanjit Bunker Roy. Sans l’aide d’experts ni d’intervenants, chaque élève devient ensuite professeurs et enseigne aux plus jeunes les techniques de l’énergie solai-re et les métiers de l’eau, les techniques d’élevage et d’agriculture, la santé ou encore les droits de l’Homme.

savoir, eau et lumièreConçu pour les plus démunis, les bâ-timents de l’établissement, construit par les élèves-architectes du Barefoot College, abritent des logements, une bibliothèque, une cantine, des salles de conférences mais aussi un dispensaire, une poste et tout ce que nécessite un campus. A la diff érence que celui-ci

fonctionne à 100 % à l’énergie solaire. Une fois sortis du centre, ces ingénieurs aux pieds nus retournent dans leur vil-lage pour y apporter leurs compétences. Grâce à ces nouveaux professionnels, 750 000 villageois ont reçu un accès à l’eau pure suite à l’installation de 1 800 pompes à main et 80 000 personnes disposent d’un éclairage par panneaux solaires leur procurant trois heures de lumière par jour.

Depuis les années 1980, le modèle se répand et s’installe dans plusieurs Etats indiens et au-delà des frontières, en Afghanistan et sur le continent africain où le modèle de développement occi-dental peine à prendre racine. •

Jeanne BeutterAgence d’informations Reporters d’Espoirs

> Contact : bunker Roy,

président-fondateur du barefoot College,

www.barefootcollege.org

gardons espoirEn ce début de nouvelle année,

Macadam est heureux de vous

offrir une édition spéciale. un

numéro écrit en collaboration

avec “Reporters d’Espoirs”.

Cette association se fait l’écho

d’initiatives porteuses de solutions

dans les domaines du social, de

l’action citoyenne, de la santé…

L’association “Les Artisans du

Macadam”, quant à elle, s’est

donné pour but, par le biais de

son mensuel, de permettre à des

personnes en situation de précarité

de s’insérer ou de se réinsérer

dans la société. La vente du journal

n’est qu’une des activités que nous

proposons ; les vendeurs sont incités

à s’impliquer dans la rédaction

du journal notamment dans le

cadre des “ateliers d’écriture”.

Pour ce numéro, ils se sont transformés

en “critiques” et ont pris plaisir à

commenter des initiatives prises

dans le domaine de la réinsertion

par l’emploi, la culture, la santé…

aussi bien en France qu’à l’étranger.

Ils vous invitent à découvrir leurs

idées, leurs talents d’artistes…

Nous remercions “Reporters d’Espoirs”

d’avoir permis au travers de cette

collaboration de donner la parole aux

“Sans Voix”. Merci aux vendeurs, aux

résidants de foyers d’hébergement

d’urgence, à tous ceux qui ont participé

à l’élaboration de ce numéro.

En ces temps de crise où le

chômage augmente, où la morosité

s’installe, gardons espoir.

Bonne année à tous.

gabriel gaudillat

Président de l’association

“ les Artisans du Macadam ”

inde

Des ingénieurs aux pieds nusSans diplômes, souvent illétrés, les villageois du Rajasthan sont devenus travailleurs sociaux, mécaniciens ou spécialistes en énergie solaire. La recette ? L’enseignement perptétule du Barefoot College.

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La parole des vendeurs

La preuve...Le Barefoot Collège est la preuve vivante que non seulement l’énergie solaire et le traitement des eaux par des énergies non polluantes sont des techniques performantes, mais encore que leur prolongement dans l’environnement naturel, social et culturel est constructif et valorisant pour la personne humaine et pour le pays. Ce qui est possible en Inde devrait l’être en Europe et dans tous les pays du Monde. L’énergie nucléaire est dangereuse à tout de point de vue, et les dirigeants des pays qui persistent, pour des raisons de profi ts fi nanciers essentiellement, à implanter des centrales nucléaires dans leur propre pays et qui de plus se font fournisseurs de complexes nucléaires à l’étranger, sont coupables de mettre l’humanité en danger.

Lucienne Pons, Macadam Journal.

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Surplombant le port de Marseille, le fort d’Entrecastaux, surnommé « La Citadelle », est connu de tous

les Marseillais. Mais ce qu’ils ne savent peut-être pas, c’est qu’il est restauré par des charpentiers en insertion, embauchés par Acta Vista. Créée en 2002 par Ar-naud Castagnède, cette union associati-ve, qui regroupe six associations loi 1901, s’emploie à redonner un nouvel élan, non seulement à la rénovation du patrimoine, mais surtout à tous ceux qui sont exclus du marché du travail. « En quatre ans, on a fait travailler 800 chômeurs sur nos chantiers» explique Arnaud Castagnède. « Cette expérience leur a ouvert les por-tes du marché de l’emploi ». Les chiffres sont là pour le prouver : suite à un chan-tier, trois employés sur cinq d’Acta Vista sont recrutés en CDD de plus de six mois ou en CDI. Fin 2008, 300 salariés en insertion arpentent les échafaudages de seize chantiers gérés par Acta Vista dans les Bouches-du-Rhône. Que se soit à l’hôpital Caroline du Frioul ou dans les Calanques de Marseille et de Cassis, ces allocataires de minima sociaux ou chô-meurs de longue durée sont encadrés par des compagnons tailleurs de pierre spé-cialisés dans le monument historique. A la fin du chantier, une cellule de reclasse-ment accompagne les personnes jusqu’à l’obtention d’un contrat et dans les pre-miers mois de leur nouvel emploi.

Ce succès est-il le fruit d’un vent de rénovation qui soudain souffle sur les Bouches-du-Rhône ? Pas vraiment. Le mérite va plutôt au modèle économique

innovant proposé par Acta Vista. « On est parti du constat que de plus en plus de propriétaires rechignaient à entamer les travaux de restauration de leurs ouvra-ges, faute de budget » explique Arnaud Castagnède. Il s’avère en effet que l’élar-gissement de l’Union européenne a eu comme effet pervers de réduire sensible-ment les budgets consacrés au patrimoi-ne. Pour répondre à cette situation, Acta Vista fait appel à des fonds privés : « No-tre objectif c’est d’inciter les propriétaires des ouvrages à mener les travaux néces-saires ; et pour cela, il faut leur assurer qu’ils n’auront à participer qu’à hauteur de 20 % du coût du chantier ». En 2007, le mécénat ne représentait encore que 10 % des fonds levés, mais il devrait at-teindre 50 % à terme.

« Aujourd’hui, on pense à développer notre concept pour en faire un véritable modèle à exporter, confie le président d’Acta Vista. En 2009, nous allons donc ouvrir le premier consortium européen de techniques traditionnelles et innovan-tes appliquées au patrimoine ». Plusieurs entreprises d’autres pays de la Méditer-ranée ont déjà pris contact avec Acta Vista pour dupliquer son modèle et lancer des chantiers d’insertion, en Grèce ou au Maroc. •

Andrea Paracchini Agence d’informations Reporters d’Espoirs

> Contact : Arnaud Castagnède,

directeur général d’Acta Vista

www.actavista.fr

RestAuRAtion du pAtRimoine

Les chômeurs apportent leur pierre à l’édificeEmbaucher des personnes en insertion pour restaurer le patrimoine historique français. C’est la raison d’être d’Acta Vista, à Marseille. Le Fondateur de cette « union associative », Arnaud Castagnède mobilise les fonds privés. Résultat : le coût supporté par les propriétaires sont moindres et ces derniers acceptent d’entamer les travaux. Pour plus d’emplois créés.

La parole des vendeurs

Une belle opportunitéLe patrimoine étant l’ensemble de biens que l’on tient de ses ascendants par héritage, il peut paraître aberrant que les budgets alloués à la sauvegarde du domaine historique soient en diminution. Certes, ceci coûte cher. Mais ce patrimoine retrace notre histoire. Il est la mémoire du passé, de son faste, de ses guerres. De plus entretenir ces sites est source de revenus pour l’économie locale grâce au tourisme et ceci devient générateur d’emplois notamment dans le commerce, l’hôtellerie, la restauration… Embaucher des personnes en situation d’exclusion pour mener à bien ces travaux est une opportunité pour elles : apprendre un nouveau métier ou conso-lider un savoir-faire, reprendre goût au travail bien fait, travailler en équipe, recréer du lien social ne peut qu’être une expérience enrichissante. Elles sont utiles et elles constituent un chemin vers le retour à l’emploi. Elles ont aussi un sens car elles redonnent vie à ces lieux et deviennent un acte gratifiant.

Les résidants du train de nuit

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Maillon faible des remboursements de la sécurité sociale en France, les soins dentaires représentent

un coût important que seules de bonnes mu-tuelles permettent de couvrir correctement. Quant à la Couverture maladie universelle (CMU) et à l’Aide médicale d’État (AME), censées prendre en charge les plus démunis, leur application se heurte à de réelles diffi-cultés comme le refus de certains dentistes libéraux d’assurer ce type de consultation ou encore la méconnaissance des ayants droits. Pour réagir à cette situation, des médecins parisiens membres d’Hôpital sans frontière et du Conseil national de l’Ordre des chirur-giens dentistes ont mis place, il y a plus de 10 ans, une initiative unique. Ils récupèrent, en 1996, un camion de la médecine du travail et l’aménagent en cabinet dentaire itinérant dans le but d’aller à la rencontre des plus démunis, ceux qui, dépourvus de couverture sociale ou sans-papiers, n’ont ni les droits ni les moyens de se faire soigner. Des rondes sont assurées sur différents sites parisiens et de banlieue avec l’aide de partenaires associatifs, foyers d’accueil et structures municipales.

De cinq à neuf permanences sont assurées chaque semaine par une trentaine de chirurgiens dentistes bénévoles qui se relaient. Les interventions vont des extractions dentaires aux soins parodontaux et concernent en grande

majorité des migrants sans papiers et sans domicile propre. Beaucoup sont originaires du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne. Depuis septembre 2007, le bus dentaire travaille régulièrement auprès les populations roms de Seine Saint-Denis, en partenariat avec Médecins du Monde. Près de 20 000 personnes ont pu bénéficier de ce système de soins entre 1996 et 2008 grâce au soutien financier des services administratifs : Ddass, mairies, Conseil général, etc. Grâce aussi à l’engagement des médecins soutenant le bus itinérant. Daniel Kuntz, coordinateur de projet, précise : « Depuis 10 ans que nous travaillons, beaucoup de nos patients se sont vus accordés

des droits. Nous sommes donc plus dans un accompagnement à la réintégration au système traditionnel de soins. Comme ce retour n’est pas toujours évident, il nécessite une vraie collaboration avec les services médico-sociaux d’aide aux personnes précarisées ». En attendant, l’initiative se poursuit et en inspire de nouvelles. Un projet de bus dentaire en milieu rural est en train de voir le jour en Seine-et-Marne et devrait aboutir à la mise en place, courant 2009, du « Bus 77 ». •

Magdeleine Walger Agence d’informations Reporters d’Espoirs

> Contact : busdentaire.free.fr

sAnté en île-de-fRAnCe

Un bus dentaire pour les exclus des droits

Des actes gratuits pour des patients qui n’ont ni argent, ni papiers pour se faire soigner…

initiAtiVe QuébeC

Chauffer mieux pour payer moinsQuand le « mieux consommer » est un service public, les citoyens deviennent écolos ! Depuis 1999, le programme québécois Econologis a permis à 50 000 ménages à budget modeste de réduire leurs frais d’électricité et de protéger ainsi l’environnement.

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Commerce ou santé ?Pour ceux qui vivent à la rue comme pour ceux qui ont de faibles revenus, la santé n’est pas prioritaire. Le soucis quotidien est de se nourrir. Mais comme les moyens financiers sont faibles, l’alimentation n’est ni équilibrée ni de qualité ce qui entraîne des problèmes de santé. De telles actions devraient se généraliser dans toutes les grandes villes de France. A Lyon, il n’existe qu’une seule urgence dentaire pour une agglomération qui compte plus 1 millions d’habitants. De plus, cette antenne est fermée la nuit et les week-end. Alors que le gouvernement et l’assemblée nationale se penchent sur la question d’ouverture des magasins le dimanche, il ne légifèrent pas sur l’obligation des praticiens à accepter en consultations les personnes en situation de Cmu.

Eliane, Patou

Une facture d’électricité trop éle-vée ? Au Québec, nombreux sont les ménages qui s’en pleignent.

Contrairement à ce qu’on pense, les lo-gements n’y sont pas toujours mieux iso-lés qu’en France. Sous la porte ou par les voies d’aérations, le froid s’insère partout. Et à - 40°C, le moindre courant d’air se ressent. Alors chacun augmente le ther-mostat d’un petit degré… ou deux. Et la facture s’enflamme. La planète aussi. Pour limiter les dégats, il existe au Qué-

bec un organisme public appelé l’Agence de l’efficacité énergétique (AEE). L’AEE développe depuis 1999 le programme Econologis, permettant aux ménages défavorisés de réduire sans frais leur consommation d’énergie. Lors d’une in-tervention à domicile, des spécialistes, membres d’associations locales délégués par l’AEE, offrent conseils personnalisés et installation de produits économiseurs d’énergies. Et comme le dit le slogan du projet, « vous économisez. L’environne-

ment y gagne aussi. » Pour en bénéficier, il n’y a qu’à suivre le guide ! Sur ren-dez-vous, un conseiller et un technicien se rendent au domicile pour une visite d’environ une heure et demie. Alors que le premier analyse les comportements et modes de consommation du foyer et évalue les économies possibles, le second dresse un bilan de l’état du logement (iso-lation, étanchéité, systèmes de chauffage, etc) et des travaux à envisager. Il en effec-tue également, et toujours gratuitement,

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La parole des vendeurs

Changeons nos habitudesCette initiative est intéressante, car elle montre que, parfois, il suffit de changer des petites habitudes pour beaucoup aider l’environnement. Au Brésil, on a un système d’électricité qui nous fait trop dépenser, mais nous pourrions aussi être plus attentifs à notre quotidien et penser plus écologique. On imagine qu’au Québec on dépense un peu d’énergie, car il fait vraiment froid. Ce type de projet n’existe presque pas ici. C’est vraiment dommage !

Jornal Boca de Rua Brésil.

Dans ce village d’Amazonie on broyait le manioc à la main pour en faire de la farine. Depuis peu, les paysons disposent de panneaux solaires permettant de développer un système

de broyage mécanique, et d’en doubler la production. Récemment, à Lagoa dos Platos, au Sud du pays, des pêcheurs de crevettes qui utilisaient des lampes au gaz GPL ont commencé à s’équiper de lampes photovoltaïques grâce à des crédits à très faible taux. Econo-mie réalisée : 2 200 dollars par an et par famille de pêcheurs !

Fabio Rosa n’a qu’une idée en tête, faire en sorte que tous ces gens, habitants des régions les plus reculées et les plus pauvres de son pays puissent bénéficier des dernières technologies en matière d’énergies renouvelables et ainsi réduire leur facture de gaz ou d’électricité, tout en préservant l’environnement. Parce que ce sont 25 millions de Bré-siliens qui sont tout simplement privés d’électricité ! Le plus souvent l’investissement nécessaire pour électrifier ces régions isolées et peu peuplées est jugé trop coûteux par les compagnies d’énergie.

Tout a commencé, en 1983, à la mairie de Palmares do Sul, près de Porto Allegre. A l’âge de 23 ans, Fabio Rosa y est chargé d’une mission de raccordement électrique. Au cours de ses déplacements dans les régions rurales du Brésil, la réalité lui éclate au visage. 70 % des habitants de cette région n’ont pas d’électricité. « Les gens ne me demandaient ni travail, ni amélioration de leurs conditions de travail, mais ce qu’ils voulaient avant tout c’était de l’électricité », se souvient Fabio. En 1992, il décide enfin de créer son propre orga-nisme : l’Institut pour le développement des énergies alternatives et du développement durable (Ideaas). En équipant les petits villages de panneaux solaires ou de générateurs thermiques, Ideaas éclaire, en 16 ans, près de 4 000 foyers. « Un projet n’a de sens que quand

il prouve son utilité en rendant les gens heureux, en respectant l’en-vironnement et en apportant de l’espoir pour un futur meilleur », témoigne Fabio Rosa.

Fort de ce succès, ses idées ont été reprises en 2003 par le Président Lula qui, à travers le programme « Lumière pour tous », a apporté l’électricité à 7,2 millions de personnes. Et Fabio Rosa d’insister : « en apportant de l’énergie solaire à 50 000 personnes, on écono-mise 9 millions de litres de kérosène, 4,6 millions de kilos de GPL, 46,4 millions de bougies de cire, 9,3 millions de piles, 23,2 millions de litres de diesel. Et combien d’huile de coude ? » Aucun chiffre ne peut le mesurer… •

Jeanne Beutter Agence d’informations Reporters d’Espoirs

> Contact : fabio Rosa, directeur de ideaas,

www.ideaas.org.br

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De l’électricité au cœur de l’AmazonieBanalité pour certains, luxe pour d’autres. L’électricité est pour Fabio Rosa une arme contre la pauvreté. Depuis 15 ans, cet ingénieur agronome illumine le Brésil…

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les plus sommaires comme la pose de pom-me de douche à débit réduit, l’ajustement de la température du chauffe-eau, le calfeutra-ge des fenêtres pour l’hiver, etc. Plusieurs conseils à appliquer quotidiennement sont également donnés : aérer 5 minutes par jour pour éviter l’humidité, réduire le chauffage la nuit et pendant les absences, etc.

Josiane, 29 ans, habite à Montréal où le ser-vice est offert par l’association Equiterre. En 2003, alors étudiante, elle a bénéficié du programme Econologis : « depuis cette visite, chaque hiver, je répète les gestes que les conseillers m’ont enseigné. Je calfeutre mes fenêtres, j’évite les sources d’humidité, je dégage de l’espace devant mes radiateurs. J’ai surtout saisi l’importance de ces habi-tudes qui se répercutent sur ma facture. » Les études effectuées par l’AEE révèlent

effectivement que les ménages bénéficiaires consomment entre 2,5 et 10 % d’énergie en moins.

Les conditions pour avoir accès à ce service ? Habiter l’un des secteurs visés par le projet, re-cevoir une facture d’énergie incluant le chauf-fage (il ne doit pas être inclus dans le loyer) et justifier d’un revenu inférieur aux seuils fixés par l’AEE. Alors qu’attendons-nous pour faire la même chose ? De la volonté peut-être puisque cette initiative a déjà été expérimen-tée dans la région PACA par les Compagnons Bâtisseurs, entre 2004 et 2006, mais s’est ar-rêtée, faute de financement… •

Jeanne Beutter Agence d’informations Reporters d’Espoirs

> Contact : benoît fradet, Chargé de projet,

+001 418 627 6379, www.aee.gouv.qc.ca

La parole des vendeurs

Potentiel humainDes initiatives comme celles du projet Criando Idéias, qui ont été implémentées par le président Lula à travers le projet Luz para todos, montrent que c’est nécessaire d’investir dans le potentiel du travailleur brésilien indépendamment de la région où il se situe.

Reinaldo dos Santos Jornal Boca de Rua, Brésil.

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Ce n’est qu’une ligne parmi tant d’autres, mais elle peut avoir un impact considérable. Introduite

dans le code des marchés publics depuis 2001, la clause d’insertion prévoit que, dans le cas d’un appel d’offres public, une partie au moins de la main d’œuvre soit recrutée, en fonction de la taille du marché, parmi des personnes éloignées de l’emploi. Son application, jusqu’à pré-sent facultative, pourrait avoir un impact considérable : en 2007, 110 000 marchés publics ont été adjugés, pour 55 milliards d’euros.

Rien d’étonnant donc à ce que le « Gre-nelle de l’insertion »* se soit penché sur la possibilité de généraliser l’application de cette clause dont l’utilité a déjà été main-tes fois prouvée. L’une des premières ex-périences a été faite à Grenoble : en 2002, la communauté d’agglomération impose dans le cahier des charges de trois grands chantiers l’obligation, pour les entreprises, d’embaucher des personnes exclues du marché du travail. «L’équation est sim-ple, explique Frédéric Cook, chargé de la Mission insertion à la communauté d’ag-glomération. Pour chaque million d’euros de marché, les entreprises doivent recru-ter pour un an un chômeur de longue du-rée». Un dispositif appuyé par l’ANPE, qui reçoit et propose des candidats, et par des institutions publiques et privées qui assurent des formations en alternance pour les personnes recrutées. Cinq ans après, le bilan est très positif : 70 % des 385 personnes recrutées en insertion ont bénéficié de contrats de plus de six mois, dont des CDI, dans les entreprises qui les avaient embauchées.

Dépassant les frontières de l’Isère, les cas d’application de la clause d’insertion se sont multipliés. L’Agence nationale de rénovation urbaine y est pour beaucoup, puisque depuis 2003, elle impose qu’au moins 5 % des heures de chantier soient consacrées à des travailleurs en insertion. De Nantes à Lyon, les berges des fleuves, les chaussées et les parcs publics sont de plus en plus entretenus par des employées en insertion. Désormais, les collectivi-

tés cherchent à sortir du BTP, domaine d’élection de la clause, pour aller à la ren-contre de publics plus vastes. La Com-munauté urbaine de Bordeaux (CUB) a repris un modèle développé à Rouen en appliquant une clause d’insertion pour les enquêtes d’opinion : «On a ainsi créé des postes plus qualifiants, qui d’ailleurs s’adaptent mieux à l’emploi des femmes» ajoute Peggy Kançal, chargée de mission emploi et économie solidaire à la CUB, avant d’avouer que, dans un contexte de crise, la clause d’insertion peut être un frein qui dissuade les PME du BTP à répondre aux appels d’offres : «Depuis la rentrée, elles ont du mal à remplir leurs quotas. Cela nous invite à une application plus prudente de la clause lors des pro-chains marchés».

Autant d’éléments qui pourraient orien-ter l’action du gouvernement d’ici 2012. A cette date, une clause d’insertion, concernant 10 % des personnes recru-tées, devrait être systématiquement appli-quée pour tous les marchés publics dont la main d’œuvre représentera plus de la moitié des coûts. Une première étape a déjà été franchie : l’entreprise qui a mené la consultation publique sur le RSA a em-bauché des personnes en insertion. •

Andrea Paracchini Agence d’informations Reporters d’Espoirs

> Contact

socialement Responsable, l’annuaire des

structures de l’insertion économique et de

l’achat socialement responsable : www.

socialement-responsable.org

observatoire économique de l’achat public :

www.minefe.gouv.fr/directions_services/

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Appel d’offRes

La petite clause qui monte qui monte« Embaucher aussi des personnes éloignées de l’emploi »… depuis 2001, cette clause s’est glissée dans de nombreux appels d’offres publics en France. D’ici peu, elle devrait être généralisée à tous les marchés et à tous les secteurs de l’achat public. Les collectivités ont été les premières à montrer l’exemple. L’Etat cherche aujourd’hui à rattraper son retard.

La parole des vendeurs

Prise de conscience ou hypocrisie ?Pour les entreprises qui veulent obtenir des marchés publics, inscrire dans le cahier des charges l’obligation d’embaucher des personnes exclues du marché du travail est une bonne initiative.Mais cette exigence demandée aux entrepreneurs par les pouvoirs publics est-elle une prise de conscience ou n’est-elle qu’hypocrisie de la part des politiques ?Certes, ce dispositif va permettre à des chômeurs longue durée de renouer avec l’emploi du moins durant la durée des travaux. Mais qu’en adviendra-t-il en fin du chantier ? Pendant ce temps, l’employé aura-t-il suivi une formation qualifiante lui permettant de se réinsérer dans le monde du travail ? Ces emplois réservés aux exclus, sont-ils uniquement des postes de manœuvre ne demandant aucune qualification ? Le monde de la finance est en crise. Les faillites bancaires se multiplient. Certains grands chantiers seront repoussés. Déjà les entreprises du bâtiment et de travaux publics parlent de ne plus embaucher des travailleurs en intérim, alors dans l’attente de la fin de la crise, il serait étonnant que ces mêmes entreprises fassent appel à des chômeurs de longue durée...

Pat, Guy, Jymmy

* Organisé par Martin Hirsch, haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, le « Gre-nelle de l’insertion » est une vaste concertation qui a eu lieu entre novembre 2007 et mai 2008. Parmi ses objectifs : repenser les politiques d’accompa-gnement des personnes en difficulté et donner des perspectives stables aux acteurs de l’insertion par l’activité économique.

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mAghReb

Le déclic des clicsAu Maghreb, le chômage frappe durement les jeunes. Des associations leur proposent des formations à la maintenance informatique, pour favoriser leur insertion professionnelle. Des initiatives pilotes dans des pays où le statut d’entreprise d’insertion n’existe pas encore.

Les raisons qui poussent des hom-mes à tout quitter pour aller tenter leur chance en Europe sont mul-

tiples. Parmi elles, le chômage des jeunes, qui n’ont souvent aucune perspective pro-fessionnelle dans leur pays. Au Maghreb, les moins de 30 ans représentaient 72 % des chômeurs de la région en 2007. Une situation qui a incité l’association fran-çaise Ateliers sans frontières (ASF) à étendre son action à l’Afrique du Nord. L’idée : proposer des formations profes-sionnelles aux jeunes non-diplômés, issus des milieux défavorisés et ne trouvant pas d’emploi. «Nous avons pour cela créé une association de loi marocaine, explique Pa-trick Ouriaghli, secrétaire général d’ASF Maroc. Et depuis 2004, nous gérons des ‘ateliers de solidarité numérique’ dans dif-férentes villes». C’est ainsi qu’à Casablanca, Tanger et Salé, plus de 150 filles et garçons âgés de 18 à 20 ans ont bénéficié de for-mations à la maintenance informatique en 2006 et 2007 ; avec à la clé, un emploi pour la moitié d’entre eux. «Le fonction-nement est partout le même : quatre mois de théorie, deux mois de stage en entre-prise». Pour toucher le plus de personnes possibles, ASF Maroc ne se contente pas d’offrir des formations à quelques jeunes, mais propose directement aux associa-tions de jeunesse déjà existantes de créer leur propre atelier de solidarité numérique. Dans ce cas, ASF les accompagne pendant trois ans, le temps pour elles de mettre en place tout le dispositif et de former les fu-turs « enseignants ».

Le succès de l’initiative n’est pas passé inaperçu puisqu’elle est considérée com-me une expérience pilote jusque dans les bureaux ministériels : «L’action d’ASF nous intéresse d’autant plus que le statut d’entreprise d’insertion n’existe pas chez nous et que nous réfléchissons justement à le créer», partage Abdellatif Bouazza, directeur du développement social au ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité du Maroc. D’où l’attention particulière portée à la création des quatre nouveaux ateliers qui verront le jour à Oujda, Agadir, Fès et Marrakech d’ici 2010.

Une réussite qui a également permis aux ateliers de solidarité numérique de traver-ser la frontière et de s’installer en Algérie, où Amal Daci, présidente de l’association ASF Algérie, duplique le modèle. «A Al-ger, tout est prêt, nous avons monté des partenariats avec les associations locales, obtenu des financements et accueilli no-tre première promotion de dix jeunes en octobre dernier», annonce-t-elle fière-ment, en espérant la même réussite que celle d’ASF Maroc. •

Amaury Guillem Agence d’informations Reporters d’Espoirs

> Contacts

www.ateliersansfrontieres.org

La parole des vendeurs

Un tremplin vers l’emploi des jeunes

L’initiative d’ASF France de mettre en place ces ateliers de solidarité numérique m’a interpellée. Je trouve cela très bien pour les jeunes en difficulté, car ça peut leur offrir une occupation. En plus, ce travail de liaison des entreprises d’insertion me plaît. On ne peut pas attendre que les jeunes au chômage s’en sortent sans qu’ils aient des possibilités et des qualifications pour cela.

Martine Gaillard - Les Bancs Publics.

le musée du louVRe

Pionnier de la culture pour tousDes travailleurs sociaux deviennent guides culturels le temps d’une visite au Louvre …

Ouvert à tous depuis 1793 », telle est la devise du musée du

Louvre. RMIstes, allocatai-res, chômeurs, demandeurs d’asile, handicapés, peuvent y effectuer des visites gratui-tes à n’importe quel moment. Pourtant, nombreux sont ceux qui ne s’y rendent jamais ; soit parce qu’ils en sont physi-quement éloignés, soit parce qu’ils ne maîtrisent pas la langue, ou-bien parce qu’ils ont peur du regard des autres. L’idée est donc née de former des « personnes-relais » tra-vaillant dans le champ social et en lien avec les publics pré-carisés, de manière à faciliter leur venue au musée.

En 1996, les «Rencontres du Louvre» voient le jour. Elles

donnent un «droit de parole exceptionnel» aux tra-vailleurs sociaux impliqués dans les domaines de l’al-phabétisation, la réinsertion, la formation, ou encore l’ac-cueil des personnes en situa-tion de précarité. Le but est de faire d’eux des « relais » culturels pour les publics peu habitués à fréquenter les musées. Des formations de trois journées par trimes-tre leur sont donc proposées durant lesquelles ils visi-tent le Louvre, se familia-risent avec les collections et s’initient aux techniques des guides professionnels. Après quoi, ils sont libres d’organiser eux-mêmes des «visites autonomes».Jeannine Ferez, bénévole au centre d’accueil des Apen-

nins du Secours Catholique à Paris, devient personne « relais » des Rencontres en 2006. Elle propose, au grand étonnement de ses collègues, d’emmener au Louvre les gens des diffé-rentes antennes du Secours Catholique qui voudraient y participer. Jeannine réalise dès sa première visite à quel point le projet est apprécié. Comme les inscrits sont toujours plus nombreux, elle réitère l’opération jusqu’à prévoir une visite par mois pour l’année 2008/2009. Pourquoi ce succès ? « Au musée, les personnes préca-risées ont l’impression d’être comme tout le monde. Elles sont sensibles à la magie du lieu et s’y sentent bien. Aller au Louvre,

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c’est symboliquement fort et ça leur apporte beaucoup », dit-elle.

En 2008, près de 400 personnes se sont engagés dans un rôle de « relais ». 500 visites autonomes ont eu lieu pour des groupes de 15 à 20 personnes venant de toute la France. Ce, en toute gratuité. L’initiative du Louvre a donné a inspiré d’autres établissements culturels (Cité des sciences, château de Versailles, musée du quai Branly, Bibliothèque nationale de France, Cité de la musique...) Ils essayent à leur tour de mettre en place des disposi-tifs facilitant l’accès à la culture. •

Magdeleine Walger Agence d’informations Reporters d’Espoirs

> Contact : www.louvre.fr

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La parole des vendeurs

Les démunis aussi peuvent commenter une œuvre !Former des travailleurs sociaux à devenir les guides de ce public dit « défavorisé » est louable mais, parmi ce public, il y a des personnes qui ont reçu un enseignement artistique. Il faut cesser de croire ou de faire croire que tous ceux qui errent dans la rue sont des illettrés. Ces personnes vivant les mêmes difficultés que le public concerné auraient peut-être une autre approche pour transmettre à ce public une vision moins académique de l’art et de son histoire qu’un éducateur. Face à la culture, un sentiment d’infériorité existe : elle est réservée aux érudits. Pour le non initié, quelle est la différence entre une œuvre d’art et une croûte ? pour celui-ci, c’est beau ou c’est laid. Alors pourquoi flâner dans les galeries des musées ?Quand une association propose d’aller visiter un musée, on y va plus pour la sortie et pour rencontrer du monde que pour la beauté et l’histoire de l’art...

Cath

Jorge Gronda, gynécologue obstétri-cien dans le public (province de Jujuy dans le Nord Est), connaît bien les

failles de ce système et constate son inca-pacité croissante à dispenser les soins pri-maires aux habitants les plus pauvres. En 1988, il décide de quitter son poste pour créer son propre centre de gynécologie : le Cegin (Centre de gynécologie intégrale).« Je voulais traiter tous les patients avec le même respect, quelle que soit leur condi-tion sociale, et leur offrir à tous la même attention et la même qualité de soins. Le Cegin se veut accessible au plus grand nombre : tant aux femmes des villes qu’à celles des communautés rurales et recu-lées ». Pour ce faire, il propose des horai-

res de visites étendus et organise des dé-placements, avec d’autres médecins, dans les zones montagnardes où les femmes des communautés aborigènes sont parti-culièrement touchées par le cancer du col de l’utérus. Progressivement, il en vient à imaginer un dispositif global d’accès aux soins qu’il met en place en 2002 : le Sys-tème Ser (« être » en espagnol).

Jorge Gronda crée alors un dispositif d’abonnement qui, moyennant l’achat d’une carte de 4 dollars US par an (soit environ 3 €), donne accès à une large pa-lette de soins : généralistes, ophtalmolo-giques, dentaires, radiologiques, pédiatri-ques, etc. Se basant sur la théorie selon

laquelle « plus on soigne de patients, plus on gagne d’argent, plus on peut baisser le coût des prestations », il propose des par-tenariats à des médecins indépendants. Ces derniers acceptent, en échange du volume de patients apportés par Ser, de réduire leur prix de 40 à 70% en dessous des prix du marché.

Le Système Ser compte aujourd’hui 30 000 membres titulaires de la carte d’abonné (soit 10 % de la population to-tale de Jujuy) et s’appuie sur un réseau de 63 médecins, laboratoires et phar-macies associées, répartis dans toute la province. Jorge Gronda ne cesse de vouloir amélio-rer le système qui, dit-il, « comporte tou-jours des failles au regard des gens très pauvres pour qui même des prix réduits restent un frein à l’accès aux soins ». Le microcrédit pour financer les opérations coûteuses, ou les « tournées rurales » de soins gratuites financées grâce à un pré-lèvement sur le paiement des cartes, sont quelques unes des solutions inventées au jour le jour pour que la santé soit vrai-ment accessible à tous. •

Jorge Gronda Tel.: +54 388 4235175

www.fundacionser.org.ar

ARgentine

La santé pour tous et partout !En Argentine, les crises financières et l’inflation sont cycliques. Rsultat, 40 % des habitants ne bénéficient d’aucune couverture médicale. Débordé, le système public de santé y est en pleine déliquescence. Quant au privé, il est inabordable pour bon nombre d’Argentins.

La parole des vendeurs

Quelle gestion !Avoir 20 ans de travail, c’est, d’emblée, un signe positif. En effet, le système de santé en Amérique du Sud ce n’est pas le plus égal et accueillant. Il faut toujours bien savoir où aller, car on prend le risque d’attendre des mois pour une consultation. Des initiatives comme celle-là sont remarquables. Par contre, nous nous demandons comment ces médecins arrivent à gérer ce grand nombre de patients : il est dit qu’ils sont 7 à recevoir 250 personnes par jour !

Jornal Boca de Rua, Brésil.

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par Briag Courteaux, photographe indépendant qui donne un visage aux sans visages et la parole aux sans voix.

portrait

“LA vie dAns LA rue, C'est diffiCiLe mon frère, iL fAut sAvoir vivre dAns LA rue. dAns LA rue, y A d’LA BAgArre.

L'Amitié y A… enfin… y A de tout ! Je ne sAis pAs Comment expLiquer, mAis y A de tout.”

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par Caroline CharronJournaliste « tout terrain » ouverte au monde et aux autres, auteure de fictions et de guides pratiques, pour la presse magazine et féminine.SéJOuR LINguIStIquEailleurs

Les Français ne sont pas vraiment doués pour les langues étrangères. Quelle meilleure initiative qu’un séjour linguistique pour une sensibilisation, un déblocage, une remise à niveau ? Pour une semaine, un mois, une année, Macadam vous donne des pistes pour faire le good choix... Pas question de partir on the road sans un minimum de préparation…

Initiation aux langues étrangères dans le pri-maire, généralisation des stages d’anglais pen-dant les vacances scolaires pour les lycéens, la France semble vouloir rattraper son retard en la matière. Malheureusement, la réalité n’est pas toujours à la hauteur des ambitions gouverne-mentales, et beaucoup de parents lorgnent du côté des séjours linguistiques pour aider leurs enfants à devenir bilingues. Séjour découverte, immersion en famille ou stage intensif : l’offre est pléthorique ! Partir en séjour linguistique, ça se prépare bien en amont car un travail de recherche est néces-saire pour trouver l’organisme et la formule la mieux adaptée aux objectifs visés. Pour les dé-finir, vous pouvez prendre rendez-vous avec le ou les professeurs de langues de votre enfant, et bien entendu – c’est essentiel – impliquer ce dernier dès le départ si vous voulez qu’il en tire le meilleur profit. Ensuite, il faudra choisir l’or-ganisme. Il en existe plus de 400 sur le marché, mais tous ne sont pas égaux. Pour vous aider à faire le tri, le plus simple est sans doute de re-pérer ceux qui ont une certification NF délivrée par l’Afnor, ou qui adhèrent à un organisme de contrôle tel l’Unosel ou l’Office national des garanties des séjours et stages linguistiques. Le bouche à oreille entre parents est également une bonne source d’information.

une semaine, un mois, une annéeOutre la motivation, la réussite d’un séjour tient à de nombreux facteurs : encadrement, héberge-ment, enseignement, confort, sécurité… Autant de points sur lesquels vous devrez interroger précisément les organismes que vous aurez sé-lectionné. Assurez-vous également que vous pourrez joindre un responsable à tout moment pour avoir des informations sur le déroulement du séjour. Vient ensuite le choix de la formule, qui dépendra des objectifs visés, mais aussi de la personnalité de votre enfant. Le one to one (un seul enfant en hébergement chez un professeur) est de l’inten-sif, très profitable à l’approche du bac, mais pas

forcément recommandé pour un en-fant timide qui sera plus à l’aise dans un petit groupe. Pour les plus jeunes, on commencera par un séjour court (pas plus d’une semaine), dans une destination pas trop lointaines, avec des activités annexes. Les formu-les langues/activités sont de plus en plus nombreuses et répondent à la de-mande croissante des parents pour initier leurs enfants dès le primaire. Ces formules sont idéales pour une sensibilisation ou un déblocage à l’oral. Mais si l’objectif est la préparation d’un concours ou la remise à niveau, alors le stage in-tensif en école de langue s’impose. Pour les plus autonomes, on peut même envisager un semes-tre ou une année dans un établissement scolaire à l’étranger, idéal pour faire un break entre le bac et les études supérieures par exemple. •

Office national de garantie des séjours et stages linguistiques01 42 73 36 70 www.loffice.org

AfnorAssociation française de normalisation. Délivre la norme NF (norme française). www.afnor.org

UnoselUnion nationale des organisations de séjours éducatifs, linguistiques et des écoles de langues. 0 820 20 20 36 www.unosel.org

Pour aller plus loin : salon Expolangues, Paris expo, porte de Versailles, du 15 au 17 janvier de 10h à 18h.A lire également : Le défi des enfants bilingues de Barbara Abdelilah-Baue (édition La Découverte) pour son éclairage sur l’enseignement des langues étrangères aux jeunes enfants, et sur la difficulté de maintenir la pratique de plusieurs langues pour les enfants de familles bi-culturelles notamment.

il existe plus de

400 organismes

sur le marché

mais tous ne sont

pas égaux.

do you want to speak autre que français ?

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par frédéric ravenne, spécialiste de l’Europe et des questions européennes POLItIquE europe

« Si les abeilles venaient à disparaître, l’espèce humaine suivra peu après ». L’auteur de cette phrase prophétique n’est autre qu’Albert Eins-tein. Pour peu que ses idées en matière d’apicul-ture soient aussi visionnaires que ses théories physiques, la race humaine a du souci à se faire. Le Britannique Neil Parish, député au Parlement européen, s’en fait précisément. Il vient de faire voter un rapport alarmant sur la chute des popu-lations d’abeilles, un phénomème qui pourrait avoir des conséquences insoupçonnées.« Si nous négligeons la population apicole mon-diale cela aura des conséquences dramatiques sur nos ressources alimentaires déjà largement entamées », avance-t-il. Selon les calculs de cer-tains scientifiques, 76 % de la production alimen-taire totale dépendrait de l’apiculture - et pas moins de 84 % des espèces végétales cultivées en Europe. Les abeilles elles-mêmes, à travers leur rôle de pollinisation, jouent un rôle crucial dans la chaîne alimentaire.

des jachères apicolesOr, la survie des petits insectes rayés est aujourd’hui en danger. Partout sur la planète, sa population est en recul, et le phénomène est par-ticulièrement marqué en Europe. Les causes du problème font débat dans la communauté scienti-fique. Maladies, parasites, pesticides, stress sont quelques unes des pistes envisagées. Comme la diminution des ressources en pollen et en nectar,

liée à l’extension des monocultures agrico-les et à la perte de biodiversité. Les vastes espaces où les agriculteurs ne font pousser qu’une seule espèce de plante seraient très mauvais pour les abeilles, puisqu’elles se-raient privées d’une alimenation variée.En réponse, certains agriculteurs ont déjà commencé à mettre au point des jachères apicoles. En plaçant certaines parcelles au repos, ils laissent la biodiversité se regé-nérer, avec un bénéfice immédiat pour les abeilles. La résolution de Neil Parish abon-de dans ce sens. Le député « demande à la Commission (européenne) de mettre en place (…) des mesures visant à encourager la création de zones de compensation éco-logique telles que les jachères apicoles ». La cause n’est pas gagnée d’avance. Les ja-chères n’ont en effet aujourd’hui plus le vent en poupe à Bruxelles. Le régime des jachè-res obligatoires, qui imposait depuis 1992 aux agriculteurs de geler une partie de leurs terres (en échange d’une subvention), vient d’être supprimé. Crise alimentaire oblige, l’heure est à la productivité. C’est pourtant cette même productivité qui risque de pâtir d’une perte de biodiversité. Comme souvent, écologie et économie sont intrinsèquement liées. Seuls des producti-vistes dotés d’une vision à très court terme pourraient ne pas le voir. •

Abeilles en péril : allons nous disparaître ?

Maladies, parasites, pesticides, stress les abeilles ont du souci à se faire et nous aussi. A moins que…

76 % de la production

alimentaire totale

dépend

de l’apiculture

J’applaudis… mollementLes tordus, biscornus, pas jolis jolis sont de retours. Et oui ! nos fruits et légumes n’auront plus tous la même forme. Bruxelles (pas le chou) nous les ressort sur un plateau. Les eurodéputés estiment que dans la conjoncture actuelle, caractérisée par le prix élevé des denrées alimentaires, il est absurde de jeter des produits parfaitement comestibles au simple motif qu’ils sont de formes irrégulières. 26 fruits et légumes sont concernés par cette dérèglementation : le seul hic c’est que les les plus consommés en Europe, continueront à être soumis aux critères esthétiques : pommes, agrumes, kiwis, laitues, pêches et nectarines, poires, fraises, poivrons, raisins de table et tomates.

J’ai vu rouge mais rouge...Après les fauteuils de relaxation remplis de sachets anti humidité au dimethylfumarate, -interdit dans L’UE car nocifs- les chinois refont le coup pour les bottes. Soyez vigilants, sinon c’est l’hosto. Vérifiez : les sachets doivent porter la mention silicate.Et encore… le soja jaune bio destiné à nourrir des volailles a été importé au mois de juillet au Havre en provenance de Chine. Une société vendéenne l’avait importé, pour ensuite le dispatcher sur une centaine d’élevages bio de la région. 2 000 tonnes ont été importées : 200 tonnes ont été récupérées dans les élevages, 900 sont entreposées dans un silo, et 1 000 ont été consommées. De quoi discréditer la filière bio. Grave !

Bonne forme...Pour attaquer l’année en pleine forme, la viande étant chère, je vous conseille de préparer nombre de vos repas à base de légumineuses et de céréales.Source d’énergie facile à stocker, hautement protéinées, les céréales (8 à 15 % de protéines) et les légumineuses (20-40 %) sont simples à préparer. Pourquoi ce mélange ?Les céréales sont déficientes en lysine et les légumineuses en méthionine (acides aminés). En ingérant les deux au cours du même repas nous absorbons en fait des protéines complètes. A travers le monde il est traditionnel d’associer céréales et légumineuses: riz-soja, blé-pois, riz-haricot… Achetez les bio, en vrac elles ne sont pas chères…

Année heureuse à tous !

raymonde prades,passionnée d’agriculture raisonnée

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BEAUTÉ, SANTÉ, BIEN-ÊTRE

Excès de table, coup de fatigue, un hiver qui n’en finit pas : tout se lit sur le visage, et janvier est souvent le mois des grises mines. Nous vous proposons un pro-gramme en deux temps pour retrouver bonne mine.

Première étape : le gommage. une fois par se-maine – pas plus pour ne pas emballer la produc-tion de sébum – on effectue un gommage doux sur une peau parfaitement nettoyée au préalable. Le gommage s’effectue par petits mouvements circulai-res en insistant sur le milieu du visage. Cela élimine

les cellules mortes qui s’accumulent à la surface de la peau et empêchent une

bonne réflexion de la lumière. Ce léger massage active également

le renouvellement cellulaire et la microcirculation. Faites profiter les lèvres, le cou et le dessus des mains de votre

gommage visage, plus doux que le gommage corps, peu recom-

mandé pour ces zones sensibles.

Deuxième étape : l’hydrata-tion. une peau bien hydratée est

plus souple, plus lumineuse, et ride moins vite qu’une peau sèche.

Même les peaux grasses ont be-

soin d’être hydratée, et les peaux mixtes sont géné-ralement grasses au centre du visage et plus sèches ailleurs. Adaptez votre crème en fonction de votre nature de peau, sachant qu’elle peut varier selon les saisons, ou selonvos cycles. N’hésitez pas à en chan-ger ou à alterner en fonction de vos besoins.

Produits : des 2 en 1 malins.

• Séance teint éclatant (Yves Rocher). 1 euro le sachet double. un conditionnement en sachet individuel et un prix irréprochable pour ce soin qui allie un gommage doux végétal aux céréales et un masque désaltérant au sucre d’érable à appliquer ensuite.

• Hydra-rides (Dr Ricaud). 29 euro le pot de 40ml. un soin unique pour répondre à deux problèmes majeurs : le maintient de l’hydratation de la peau et la lutte contre les premiers signes de l’âge. une crème de jour qui se décline en trois formules (peau sèche, peau mixte ou peau sensible) pour un plus grand confort.

L’astuce de Macadam : mélangez bien 2 cuillè-res à soupe de poudre d’amandes, avec 1 de miel et 3 de yaourt entier. Appliquez sur le visage et le cou, massez délicatement de l’intérieur vers l’extérieur du visage en mouvements circulaires avant de rincer à l’eau tiède. •

c’est MaliNpar ingrid Chenatspécialiste des nouveaux médias, elle surfe sur la réalité virtuelle

Ce matin là, Jules me déclare devant sa tasse de thé et sa tartine pain complet-beurre bio anti cancer… « cette année on fera plus de voyages » !

J’étais prête à redevenir enfant et à croire au Père Noël, mais la période étant passée, il devait s’agir plutôt de ses nouvelles résolutions pour 2009. Ou d’un cadeau malheureusement tombé de la hotte de ce sacré barbu... Sans me poser plus de questions, destinations, budget… je saute sur mon clavier, et m’empare de mon google préféré à la recherche d’un week-end en amoureux. Après tout 40 % des internautes*

font comme moi, ils n’ont aucune idée de leur destination, avant de lancer leur recherche.Peut être parce que j’avais peur que le point info Rtl sur la crise économique ou que le cours de la bourse ne le fasse changer d’avis… en moins de dix clics j’avais ouvert autant de fenêtres que d’offres de voyages. Hôtels sur Expédia, avis de voyageurs sur Tripadvisor, bons plans sur Yahoo voyages. Je jonglais entre sites communautaires, sites de contenu, et « planner » de voyage… sans arriver à dénicher le bon plan, sans pouvoir comparer les différentes offres. C’est alors que j’ai découvert

Sprice, véritable moteur de recherche dans le monde du voyage. C’est lui qui s’est chargé pour moi de rechercher auprès de 250 voyagistes les offres les plus pertinentes. un système de filtres m’a permis de les classer par destination, période, budget, ou catégorie... En clic le week-end culturel à Rome s’est transformé en un trois jours ensoleillés à Marrakech. Par ici la crème solaire !tout ça pour soutenir Jules... et ses bonnes résolutions. •*étude Cabinet Raffour,

tourisme et internet.www.tripadvisor.frwww.expedia.frhttp://fr.voyage.yahoo.comwww.sprice.fr

Balader Jules

L'hiver mine de rienpar Caroline Charron

NET

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Dušan Zidar - Fotolia.com

par Catherine selden,psychologue clinicienne,“profiler” et consultante tV

Question : J’ai une relation difficile avec ma mère qui critique encore le Noel passé chez moi. J’ai décidé de ne plus me disputer avec elle en 2009. Mes résolutions de début d’année ne tiennent généralement jamais plus d’un mois. Avez-vous des conseils pour que celle-ci porte ses fruits plus longtemps ?

Le regain de volonté, très fréquent en début d’année, peut être utilisé à des fi ns très constructives. De nombreuses personnes font eff ectivement des changements dans leur vie a cette occasion. J’ai même remarqué que beaucoup de ruptures amoureuses sont consommées autour de cette date fatidique ! Quand Noël ne se déroule pas dans l’harmonie espérée, on réalise parfois qu’il est temps de prendre sa vie en main. Pour avoir une chance de survie, les résolutions de nouvelle année doivent être réalistes. Il faut être deux pour se disputer, donc le choix de ne plus participer à ces querelles est sous votre contrôle. N’essayez pas de changer votre mère, vous ne pouvez changer que vos propres réactions. Surtout, préparez-vous a d’éventuels ratés, cela vous aidera à ne pas abandonner vos bonnes intentions au premier emportement. Prévoyez, en début de chaque semaine, une récompense que vous vous octroierez après une semaine sans accrocs. Relatez dans un journal chaque éclat évité avec succès et analysez-en les raisons. Ne vous laissez pas marcher dessus pour autant. Au besoin, utilisez la technique du “disque rayé” et répétez votre position calmement en réponse a toute tentative d’attaque. •

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RECETT

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vichyssoisede chou-fl eur au miel

6 personnes

10 minutes de préparation

20 minutes de cuisson

ingrédients300 g de chou-fleur 200 g de poireaux en rondelles1 cube de bouillon de volaille25 cl de lait entier1 cuil. à soupe de miel1 cuil. à soupe de sésame noir(ou, à défaut, blanc, grillé)Sel et poivre

ustensilesCasserole, Jatte ou saladier, Mixeur

recettePortez à ébullition 75 cl d’eau avec le cube de bouillon. Plongez les légumes et laissez cuire 20 minutes. Mixez le tout, ajoutez le lait petit à petit, puis le miel, rectifiez l’assaisonnement et réservez au froid. Saupoudrez de graines de sésame avant de servir bien froid.

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Anne-marie thommazeau,journaliste. Auteur de Les 160 questions que se posent les adolescents, Lamartinière jeunesse

par Julie Andrieu,pour la Fondation N. Hulot

t'as pas une clope ?

J’ai plusieurs copains qui fument, j’ai du mal à résister. Si j’essaie, pourrais-je arrêter ?

La plupart de vos copains fument et vous avez envie d’essayer soit pour vous donner une contenance soit parce que vous voyez beaucoup de gens fumer. Alors vous pensez que cela doit être agréable. Mais vous flippez un peu. « Si je commence, est ce que je pourrai m’arrêter ». Et vous avez raison. Car si vous prenez l’habitude de prendre une cigarette chaque fois que vous téléphonez ou pour surmonter votre timidité, le geste risque de devenir un réflexe et la cigarette une béquille psychologique dont vous ne pourrez plus vous passer. Si vous fumez en avalant la fumée : danger ! Consommé même en petite quantité, le tabac entraîne rapidement une accoutumance. Certes, nous ne sommes pas tous égaux devant la cigarette. On connaît tous des fumeurs qui se contentent de trois cigarettes par jour et s’arrêtent quand ils veulent. Ces fumeurs « light » sont rares. Pour la grande majorité, fumer entraîne une dépendance. La faute à quoi, à qui ? A notre manque de volonté ? Non. C’est la nicotine principale substance contenue dans le tabac,

la responsable de la dépendance physique. C’est un anxyolitique qui diminue l’angoisse, un antidépresseur qui combat la tristesse, un stimulant cérébral auquel notre organisme s’habitue. la nicotine passe dans le sang et atteint le cerveau en 7 secondes, déclenchant un véritable shoot. Dès que le cerveau

ne reçoit plus de nicotine, éliminée en deux heures, le manque se manifeste. Le fumeur doit reprendre une cigarette sous peine de souffrir de nervosité, d’irritabilité. très vite on ne peut pas s’en passer et on a le plus grand mal à s’arrêter Il faut souvent l’aide d’un médecin ou de médicaments (patchs ou antidépresseurs) pour en finir avec la clope. •

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QUESTIONS D’ADOSpar papytrucsastuceur et “trucueur”, auteur de 4 ouvrages aux ed. Laffont

non aux slips roses !Vous avez tous vu la publicité télé où « Madame » fait la leçon à son mari : “il faut mettre une feuille de Décolor… machin dans la machine pour éviter que les couleurs ne déteignent…”Vraisemblablement elle ne connaît pas le truc très simple qui consiste à mettre un demi verre de vinaigre d’alcool dans la machine pour obtenir le même résultat. Seule diff érence, c’est moins cher.

Le pli du pantalonPour redonner de la tenue à un pli de pantalon, il suffi t de le frotter (à l’intérieur) avec une demie pomme de terre puis de repasser ou de laisser sécher en plaçant le pantalon entre le sommier et le matelas pour bien l’aplatir…vieux souvenir de l’armée

redonner un coupde jeune à votre poêleVotre instrument de cuisson anti-adhésif a vieilli ? savez-vous qu’il suffi t parfois d’y faire bouillir de la javel pour qu’il retrouve une nouvelle jeunesse. Attention néanmoins à faire l’opération dans un local aéré à cause des vapeurs de chlore qui sont très irritantes.

vous n’avez plus d’adoucissantPas de panique. Un demi-verre de vinaigre dans la dernière eau de rinçage et vos serviettes de toilette seront aussi douces que vous le souhaitez.

environnement et droits de l’homme, même combat ! Chers amis de Macadam, je vous écris de la montagne, dans les Alpes, où je participe à un Forum du beau nom des « Ateliers de la terre ». La nature est en danger, la calotte glacière mais aussi les cîmes des Alpes fondent à vue d’oeil sous le coup du réchauffement climatique. A l’autre bout du monde, dans le Pacifique, des peuples doivent quitter à jamais leur île paradisiaque à cause de la montée des eaux. On parle désormais de réfugiés climatiques. Et pourtant, le développement durable, ce n’est pas que le respect de l’environnement ; c’est aussi le respect de l’Homme. Et nous fêtons en ce moment les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Age de la maturité pour un texte qui a affirmé haut et fort, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la sacralité de la dignité humaine : les droits civils et politiques, les droits économiques et sociaux sont universels car les souffrances du sans domicile fixe qui meurt de froid, des salariés dont les droits sont bafoués, de l’enfant soldat qui est retiré à sa mère, du condamné à mort ou du prisonnier torturé sont universelles. L’injustice qui les frappe résonne de la même façon partout dans le monde. 60 ans après, parce que tout se tient, parce que nous faisons partie d’un village global, disons le avec force, un nouveau droit devrait s’affirmer : le droit au respect de l’environnement ! un Article de plus (le 31e) pour la Déclaration universelle des droits de l’Homme. •

michel taube, fondateur de toogezer, www.toogezer.com

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Parce que ses vendeurs ne sont pas encore présents sur tout le territoire français, Macadam lance l’abonnement solidaire. Un cadeau original et utile. Sur les 28 euros -pour 10 numéros-, 10 euros reviennent à l’association qui développe des ateliers d’écriture et des initiatives au service des vendeurs.

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retrouvez l’ensemble des réponses aux jeux de ce magazine sur le site www.macadamjournal.com

mots fLéChésmot mystère

Macadam 1er journal de rue FrancophoneMENSUEL [édition janvier 2009]www.macadamjournal.comDistribution nationale : Les Artisans du Macadam, association loi 1901,siège : 9, rue Jacques Prévert, 69140 Rillieux-la-Pape.Renseignements : 04 78 97 26 73. Président : gabriel gaudillat.Agences : Paris : le Secours Populaire, 13 rue Froissard, 75004 Paris, du lundi au vendredi de 9h30 à 12h : Olivier au 06 73 34 64 28.Rhône-Alpes : Habitat et humanisme, 28 quai Perrache, 69002 Lyon, du lundi au vendredi de 7h45 à 10h : gabriel au 06 31 96 34 76.Ouest (Rennes) : 02 99 65 06 48. Bretagne (Brest) : 02 98 44 48 72. Auvergne : 04 73 84 61 94. Belgique : 32 484 719 762Partenaires : Courrier International, Fondation Nicolas Hulot, Habitat Humanitaire, Les Bancs publics, Ludi-presse, Secours populaire, toogether, Reporters d’Espoir.Réalisation : 2F presseDirecteur de la publication : François FillonDirectrice de la communication : Babette Auvray-PagnozziRédaction : Société : Manoel Madeira, gabriel gaudillat,Bruno Lapierre, Viviane tourtet, gabriel Vialy.Europe : Frédéric Ravenne. Détente : Capucine Bordet, Caroline Charron, Michel Hannequart pour Ludipresse, guillaume Mirvin, Raymonde Prades, thierry quintry-Lamothe, Danièle Rudel-tessier, Bruno usannaz-Joris.Illustration : Châtelain, Crosky, Kato, Philippe tastet.En couverture : Alain Souchon par thierry Rajic.Photos : Jean-Luc Adde, Briag Courteaux, thierry Rajic et Lisa Roze (Alain Souchon).Directeur artistique et maquette : thierry-Olivier toutain.Flashage et Impression : Imprimerie Chirat, 744, rue de Sainte Colombe - 42540 Saint-Just-la-Pendue.Dépôt légal à parution.ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259

AGITé

Gronder

rumeurs

ImprécIs

bon à rIen

meT en jeu

fAIT hA hA

jeu chInoIs

bIéres

colorer

à moleTTe ou usb

cAncre

ronGée

TIGe rAmpAnTe

muse de l’hIsToIre

urGenT

cenTrAle nucléAIre

pAGe d’un journAl

peuT êTre cApITeux

plus GrAnd que 0

fIls de dédAle

sous le sAboT

dépenses excessIves

cuIre à feu vIf

sérIe de mAIlles

lenTIlles

morT d’une cellule

IndIvIdus

mArIAGe

fuTIlITés

chAnTer mAl eT forT

bref momenT

plApAble

quI A vu le jour

GArçon d’écurIe

symbole GrAphIque

nèGre

pIèGe à poIsson

crèpe mArocAIne

plAIrIr exTrème

l’euro y cIrcule

supporTer

offReZ mACAdAm A un Ami !bon d’Abonnement solidAiRe

e

22 / / n0 01 / janvier 2009

V e R e C n f o n d R e e n

o u i n u A n C e R i s e u e

u R o u g e o Y e R A l e l l

t C e R o u X e e l l R b i t

R e R p A i d s e e i A A R e

e t C A m i i i b o s m Q u l

m l A l V o Y A n t e i o u f

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l e s n R t Y i p e e f u R u

l p i e e t R e o s i n e R e

e e R t A u e l b e R t u e n

ALBATREALTERERARDOISEAUBURNBAIBISBLEUATRECACHOUCAFECERISECIELCLAIRDIAPREREBENEECLATANTE

ECRUEEMAILEMBUEEOSINEFONCERFONDREGAIGUEDEINDEIRISEEISABELLELAQUELAVISLIVIDELOUCHE

MATNEUTRENOIRNUANCERNUEROLIVEORANGEOUTREMERPALIRPIEPUCEREFLETROUCOUROUGEOYERROUILLE

ROUXSABLESALETACHETEINTEUNIVERTEVIOLETVOYANTE

SOLUTION DU DERNIER PROBLèME : SOURCE

COULEURS - UN MOT DE 8 LETTRES

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Page 23: Macadam Janvier 2009

L’actualité

Mieux vaut l’anticiper

que la subir

Chaque jeudi chez votre marchand de journaux

macadam 12 2008:macadam 11/12/08 16:06

par www.ludipresse.com L'équipe de Ludipress se creuse chaque mois pour vous offrir de quoi vous

détendre. jeux de mots, jeux de chiffres... A vous de jouer ! jouer-jeuxSuDOKu

Je CompLique

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Sudoku.

En japonais ce mot signifi e chiffre unique. Le jeu est un puzzle à chiffre. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…

Bon courage !

Je déBute

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5 2846 3

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AÏe, C’est dur !

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Page 24: Macadam Janvier 2009

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MOtS CROISéS

par Bruno usannaz, sculpteur et ausculpteur maison, “Maître en mots, spécialiste du mettre en mots”.par Kato, pour les illustrationsMOtS SCuLPtéS

jouer-jeux

Artnaquetrompe-l’oeil

oligâchisrégime politique élitiste et destructeur

pote au feuJeanne d’Arc!

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horizontalement1. Attaque la réputation.2. Acharnés.3. Bouffe - Au centre de la mire - Vitalité.4. Préfixe - Accord complet.5. Sert à tirer la soie des cocons - Debout.6. Le non-être - Style musical.7. Monument funéraire - Choisis par Dieu.8. Lentilles - griser.9. Orifice du corps humain - Canal américain - Fin de verbe.10. Faire obstacle - Il a une pomme.11. Contredit - Cœur de buse - Décortique.12. Mis à l’épreuve - Faire comme un tigre.

verticalement1. Ordre.2. Amadoué - Abjuré.3. Plante à fleurs bleues - Courtes liaisons.4. Médicament d’usage externe - un peu timide.5. Possessif - Descendu - On peut y traverser à pied.6. Exclamation - Prénom de Capone - Permettent de rouler.7. Parcours.8. Rendu - tournée.9. Exclamation méridionale - Apprivoisée par Shakespeare - Partie d’un cube.10. Vif et malicieux - Durillon.11. Conjonction - Nimbe.12. Rapportés - Regimber.

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