Ma première année Travailler avec les collègues : des ... · • Travailler en équipe -...
Transcript of Ma première année Travailler avec les collègues : des ... · • Travailler en équipe -...
Unité de consolidation différenciée de la licence Mention Enseignement
Ma première annéeTravailler avec les collègues : des
contrats à construireOlivier Maulini et Andreea Capitanescu Benetti
12 avril 2011
Travailler en équipe : une incitation forte au travail collectif
• Dans un contexte de déconcentration, décentralisation des
systèmes éducatifs
• Vers une autonomie des établissements scolaires
• Enrichir les processus de décisions locaux
• Dans le canton de Genève - 13 priorités de Charles Beer : N°8
- autonomie des établissements et partenariat avec les familles
• Mémo de la SPG : autonomie partielle des établissements
Deux cultures contrastées du travail en équipe Régis Malet et Estelle Brisard, 2005
• L’AngleterreTout semble placé en Angleterre au
service et sous le regard du collectif : la conception des contenus d’enseignement et les modalités d’évaluation des apprentissages, la mutualisation des « bonnes pratiques », le choix des supports d’apprentissage, en passant par les règles de vie dans l’établissement, auxquels les enseignants sont directement associés.
Le travail en équipe n’a pas de caractère intrusif !
Le primat de la communauté et l’effacement de l’individu «collective professionnalism ».
• La FranceLe travail collectif est de plus en plus jugé
nécessaire et apprécié. Un caractère intrusif de cette injonction.
La norme professionnelle en usage ; autonomie professionnelle concernant les supports de son travail, les formes pédagogiques liées aux disciplines.
« L’artisan isolé » selon la formule de B. Charlot. Le travail en classe, l’affaire de l’enseignant.
Affinités interpersonnelles…Enjeux de pouvoirs, de suspicion,
d’évaluation réciproque.La faiblesse des relais organisationnels
(par ex. le proviseur ou le chef d’établissement) et la dissonance avec la norme professionnelle - pas de plage horaire de concertation définie…
Avons-nous besoin d’une définition conceptuelle et structurelle de la coopération ?
Gather Thurler et Perrenoud, 2005
Si la coopération n’est pas inscrite - conceptuellement et
structurellement - dans l’organisation du travail (cycle,
démarches pluridisciplinaires, échanges de compétences,
division du travail et autres formes instituées d’action collective),
elle resta un mode relation relevant du libre-arbitre des
professeurs et du climat de l’établissement.
La formation initiale doit-elle devancer les pratiq ues ? Gather Thurler et Perrenoud, 2005
1.Se rendre compte que la coopération n’est pas la figure dominante de la professionnalité enseignanteTravailler son propre rapport à la coopération, sa propre vision de la professionnalitéenseignante, son propre rapport au pouvoir, aux autres, au contrôle, à la compétition, àla solidarité.
2.Ne pas confondre coopération et affinités électives3.Entretenir un rapport utilitariste et sélectif à la coopération
- Savoir coopérer, c’est peut-être d’abord, savoir ne pas coopérer lorsque ce n’est pas nécessaire (Gather Thurler, 1996)- Déconstruire toute représentation « romantique » de la coopération professionnelle.- La coopération est l’aboutissement d’une longue évolution marquée par de nombreux problèmes de communication, des conflits de pouvoir et d’intérêts.
4.S’approprier les outils psychosociologiques, éthiques et juridiques pertinentsComprendre les rapports entre l’individu et le groupe : la dynamique des groupes restreints, les processus d’influence, de décision, de ségrégation, de contrôle social, de concurrence, d’exclusion , de conflit, de leadership, de conformisme, le secret, la solidarité, le respect de l’autonomie de chacun, l’éthique , etc…
5.Apprendre à affronter les crises, les conflits, les non dits et à réguler l’action collective. A développer une culture du conflit.
6.Apprendre par la pratique à fonctionner dans plusieurs registres.
Les freins de l’individualisme enseignant
Lessard et Barrère, 2005
• Frein à l’innovation et au changement• Frein à l’explicitation et à la confrontation des savoirs
pratiques d’expérience• Faire de l’établissement un acteur collectif• Le travail en équipe vu comme un levier de
professionnalisation.• Le travail en équipe est une compétence qui s’apprend
et se développe.
Si le travail en équipe est bien conduit, il promet …Lessard et Barrère, 2005
• Mettre en commun des idées, des hypothèses, des solutions, tirer parti des différences de points de vue et des compétences, favoriser une division optimale du travail, de renforcer l’identité de chacun.
• Il contribue à l’efficacité de l’organisation• Il facilite l’adaptation de l’organisation au changement de
l’environnement• Il accroît la flexibilité du fonctionnement interne• Il augmente les capacités de résolution des problèmes• Il permet davantage de participation des acteurs• C’est la forme de régulation de l’activité plus horizontale• Le travail en équipe est à la fois facilitant et contraignant pour
l’activité de chaque acteur, celui-ci cherchant à protéger ou àaccroître son autonomie et sa marge de manœuvre, tout en maintenant son appartenance à un ensemble qui rend possible l’action.
Six justifications pour le travail en équipe Lessard, 2005
1. Le sens commun « deux têtes valent mieux qu’une »2. La référence professionnelle - la collégialité est constitutive du
modèle établi du professionnel3. La valorisation du changement endogène (les enseignants
doivent construire eux-mêmes et s’approprier le changement)4. L’idéal de l’organisation apprenante (le travail en équipe offre
et développe un réservoir de savoirs et de compétences adapté au contexte)
5. La référence à la nouvelle économie (comme les autres secteurs d’activités qui aplatissent les lignes hiérarchiques et appelent leur personnel à développer plus d’autonomie et de créativité)
6. La référence post-moderne (l’autorité doit s’exercer en laissant une grande place à la concertation et à la délibération des acteurs)
Pourquoi travailler en équipe ?
Il ne s’agit pas ici uniquement d’un aménagement pratique, au sens d’une meilleure répartition des tâches et d’une clarification des rôles, mais au contraire, d’une prise de conscience et d’un parti pris. Une conscience que travailler ensemble permet d’avancer autrement que de travailler chacun pour soi, permet d’autres confrontations, d’autres ambitions, d’autres formes d’échange. Le parti pris de faire avancer l’ensemble des personnes concernées, de profiter au maximum de l’apport de chacun, de former un tout, avec des valeurs, croyances et objectifs partagés, régulièrement, rediscutés et mis à jour.Gather Thurler , M. (1997) Coopérer efficacement : difficile, mais possible, in Educateur, 12, pp. 17-22.
Des comp étences professionnelles àconstruire
• la tolérance,• la patience, • la décentration, • la résistance aux conflits, • la capacité d’écouter, • anticiper les moments difficiles, • ne pas chercher de boucs émissaires, • ne pas se décourager prématurément, • ne pas se sentir intimement mis en cause par le moindre
désaccord, • ne pas se sentir fondamentalement menacés,
Et encore des comp étences à développer…
• Savoir coopérer efficacement et passer d’une pseudo-équipe à une véritable équipe.
• Savoir percevoir, analyser et combattre les résistances, obstacles, paradoxes et culs de sacs liés à la coopération, savoir s’auto-évaluer, porter un regard compréhensif sur un aspect de la profession qui n’ira jamais de soi, vu sa complexité.
• Savoir et vouloir se servir d’une série d’outils et de stratégies qui facilitent l’analyse des besoins, la prise de décision, la planification des étapes de travail et l’évaluation des effets obtenus.
Gather Thurler, M. (1997) Coopérer efficacement : difficile, mais possible, L’Educateur, n°12.
Conditions de base à mettre en place pour travailler en sembleLes caractéristiques des équipes efficaces
Un idéal (in)accessible ?
• Exigences élevées• Conditions-cadres adéquates• Vision commune des moyens pour parvenir aux buts• Importance accordée à la responsabilité collective• Pas de nombrilisme coopératif• Un cadre de référence commun• Les représentants de la hiérarchie perçus comme des
partenaires • Leadership coopératif• L’action commune pour mieux agir
Gather Thurler, M. (1997) Coopérer efficacement : difficile, mais possible, L’Educateur, n°12.
Un groupe efficace lorsque …
• Les membres apprennent à fonctionner ensemble et mobilisent
des savoir-faire élémentaires :
• Des ingrédients : animation, mémoire collective, moments de
régulation, clarification des enjeux et des statuts de chacun,
expression des peurs et des attentes de chacun, médiation en
cas de conflits graves…
• Travailler en équipe - division du travail - se concentrer plus sur
certaines tâches - lutter contre « l’ivresse de la dispersion »
Développer une culture commune
• A partir des non dits de la profession…pour collaborer face aux mêmes élèves.
• Reconstruire des routines d’équipes fonctionnant au jour le jour face aux stratégies individuelles et collectives des élèves.
• Passer « des trucs » des uns et des autres à un contrat pédagogique entre un groupe d’enseignants et un grand groupe d’élèves.
• Ce qui fonctionne dans une relation singulière doit être réinventé à plus large échelle.
Diversité des modes de relations professionnelles entre enseignants
Gather Thurler, 1994
Une catégorisation qui invite à la réflexion :
• Individualisme
• Balkanisation
• Grande famille
• Collégialité contrainte
• Culture de coopération
Cinq modes de relations professionnelles entre ense ignantsGather Thurler, 1994
Mode de relations professionnelles entre enseignants
Style de direction Type de consensus par rapport aux objectifs
Style de fonctionnement
Individualisme Autoritaire libéral Bateau sans boussole Anomie
Balkanisation Laisser faire Accords partiels, projets juxtaposés
Mosaïque
Grande famille Pastoral,Grand-père
Lutte pour la survie Fanfare villageoise
Collégialitécontrainte
Chef d’orchestre Consensus « guidé » Le temps d’un projet
Coopération et interdépendance
Architecte visionnaire Mission commune Equipe sportive
Différences entre collégialité contrainte et culture de coop ération
Gather Thurler, 1994
Collégialité contrainte Culture de coopération
Limitée dans le temps et l’espace Traversant le temps et l’espace dans sa totalité
Imposée administrativement Suivant sa propre évolution. Favorisée sans imposition.
« Forcée » « Naturelle »
Régulée par l’autorité Spontanée
Prévisible Imprévisible
La vie professionnelle exclut les interférences avec la vie personnelle
La vie professionnelle autorise, voire encourage les interférences avec la vie personnelle
Orientée vers la mise en œuvre du changement
Orientée vers le développement
Travailler en équipe, c ’est quoi pour moi ? Pour nous ?
• Une efficacité mythique du travail en équipe ? • Qu’est-ce qu’apporte de plus le travail en équipe ?• Qu’est-ce que je gagne ou qu’est-ce que je perds lorsque je
travaille en équipe ? • La coopération est un combat, contre soi-même et contre les les
autres aussi, contre le système.• La création et le fonctionnement d’une équipe requièrent une
énergie démesurée pour des résultats aléatoires…• Dépasser les conflits de personnes, apprendre à négocier• Une équipe doit durer, sans sombrer dans la routine ou le conflit
endémique.• Une équipe qui réussit, c’est toujours un pari, un défi collectif.
La professionnalisation
La professionnalisation s'accroît lorsque, dans le métier, la mise en oeuvre de règles préétablies cède la place à des stratégies orientées par des objectifs et une éthique.
Autrement dit, on est, dans une profession, plus constamment que dans d'autres métiers, confrontés àdes problèmes complexes et variés dont on ne connaîtpas d'avance la solution. En revanche, on a les moyens d’évaluer la situation et de construire une solution adaptée, sans réinventer la poudre, mais sans être tenu de choisir la solution dans un répertoire constitué par d'autres.
Perrenoud, Ph., La formation des enseignants entre théorie et pratique, Paris, L’Harmattan, 1994, pp. 176-177.
Une professionnalisation interactive
On ne se professionnalise pas tout seul, mais de manièreinteractive. (...) la professionnalisation exige, de la part desenseignants, la capacité et la volonté de coopérer, pour une mise en commun des objectifs, pour une résolution commune des problèmes, pour une gestion commune des parcours de formation de leurs élèves, pour une construction commune du sens, pour une gestion commune des rapports avec les autorités et les instances externes.
Gather Thurler , M. (1997) Coopérer efficacement : difficile, mais possible, in Educateur, 12, pp. 17-22.
Extraits du Code de déontologiedu Syndicat des Enseignants Romands
version 4.12.2003
Chaque membre du SER, enseignante ou enseignant,s’efforce de respecter le présent code de déontologie et : (…) pour agir en professionnel de l'éducation (…)
- intervient auprès d'un collègue qui ne respecterait pas les règles d'éthique ou de tout autre membre des personnels de l'école qui nuirait aux intérêts de l'enfant.
pour contribuer à créer un esprit de solidarité et de collégialité- travaille à la construction d'une collaboration avec les collègues et les autres
intervenants de l'école.- participe à l'élaboration des règles de son établissement et contribue à les faire
respecter.- tient compte avec objectivité des points de vue et des compétences de ses collègues.- respecte le travail de ses collègues et évite de rendre publiques d'éventuelles
divergences.- participe à la défense des collègues injustement accusés.(…)
Extrait de la Charte et cahier des charges de l’enseignant primaire ,
Genève, DIP, Direction de l’enseignement primaire, 1996
2. RESPONSABILITE GENERALE DE L'ENSEIGNANT L'enseignant a le devoir de réunir les meilleures conditions
d'enseignement et d'encadrement pour les élèves dont il a la charge.
Il entretient des contacts réguliers avec les autres enseignants,. recueille et transmet les informations utiles à toute action pédagogique.
Pour accomplir son service à la collectivité et pour contribuer àl'image positive de l'école publique; il règle les différends avec les partenaires de l'école au mieux de l'intérêt général. Il respecte la personne et le rôle des autorités scolaires et politiques. Conscient que sa fonction s'insère dans l'organisation de la collectivité définie par la loi, il tient compte des décisions des autorités dans leurs domaines de compétences.
Extrait de la Charte et cahier des charges de l’enseignant primaire ,
Genève, DIP, Direction de l’enseignement primaire, 1996
4. GESTION D'ECOLE Les enseignants généralistes et spécialistes participent au
fonctionnement de leur école et respectent les décisions prises en commun. Ils organisent régulièrement des rencontres en vue d'élaborer et de réaliser des projets et des actions qui répondent au mieux aux exigences spécifiques de l'école. ils développent des capacités d'animation, de communication. de travail en équipe qui nécessitent une prise de responsabilité tant personnelle que collective.
Ils participent au bon fonctionnement de l'école, notamment en ce qui concerne:
- la surveillance des récréations, - le comportement correct des élèves dans l'enceinte scolaire, - la gestion des salles spéciales, - la gestion de matériel ou appareils communautaires. Ils peuvent être chargés d'assurer les premiers soins en cas d'accident
ou de malaise des élèves à l'école.
Extrait de la Charte et cahier des charges de l’enseignant primaire ,
Genève, DIP, Direction de l’enseignement primaire, 1996
8. HORAIRE HEBDOMADAIRE
Le temps de travail de l'enseignant comprend cinq temps distincts
Un temps d 'enseignement en présence des élèves.
Un temps de gestion et de planification du travail (préparations, corrections, évaluations, travaux administratifs, organisation de camps, d'excursions, de manifestations, etc.).
Un temps d'entretien avec les parents (réunions, entretiens, visites, etc.).
Un temps de concertation:
avec les enseignants,
- séances d'école,
- réunions de bâtiment,
- formation et collaboration commune,
avec les autres partenaires de l'école,
- autorité communale,
- association des parents d'élèves,
- service des activités parascolaires.
Un temps de réflexion et de discussion avec l'autorité scolaire (conseils d'école. conseils de circonscription, temps de travail en commun) et/ou avec toute personne mandatée.
Ces deux dernières obligations, imposées par la vie de la classe ou de l'école, peuvent avoir une fréquence variable selon la période de l'année. Elles n'en constituent pas moins un devoir de
service.
Autonomie partielle des écoles Extrait du mémo SPG 8.12.2005
(…) . L’équipe d’enseignanteL’équipe enseignante est composée de professionnels sachant justifier et expliciter ses choix en fonction des besoins du terrain.Elle a pour but d’organiser le travail pour répondre à sa mission de formation, en respectant le cadre institutionnel.Pour ce faire,
• Elle rédige un projet qui définit les orientations pour atteindre les objectifs de formation des élèves. • Elle rend compte des actions menées grâce à un bilan, qui fait l’objet d’un retour de l’instance de
validation, sous forme de conseils argumentés. La rédaction du bilan implique de la part de l’équipe qu’elle évalue ses pratiques (auto-évaluation des écoles), qu’elle communique le résultat de cette observation, tout en se soumettant à un regard extérieur.
• Elle organise les groupes d’élèves en fonction de leurs besoins et en lien avec les ressources octroyées.
• Elle est responsable collégialement du suivi des élèves.• Elle peut, le cas échéant, justifier ses choix de cooptation entre professionnels.• Elle gère les traces écrites de son activité, dans une logique d’acquis d’expérience et pour garder
la mémoire de l’histoire du projet.(…)