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Contact : [email protected] Consulter : http://www.npa-auto-critique.org/ Contact : [email protected]g CTR R enault Rueil Lundi 2 juin 2013 Un printemps turc ! Après les printemps arabes de Tunis et du Caire, après les explosions sociales de Grèce ou d’Espagne, c’est en Turquie, ce pays chéri de Renault, Bosch ou Siemens pour sa main d’œuvre bon marché, que la colère fait rage. La place Taksim, au centre d'Istanbul a été envahie depuis vendredi dernier par des dizaines de milliers de manifestants. Ils y expriment un ras-le-bol généralisé face au gouvernement et à la situation sociale. La répression de la police turque ne s'est pas faite attendre faisant plus de 1000 blessés du côté des manifestants. La mobilisation n'a pas désarmé pour autant, et s'est étendue comme une traînée de poudre dans tout le pays, contraignant les forces de l'ordre à se mettre provisoirement en retrait. Un printemps turc est-il en train de naître à Istanbul ? Au départ de cette mobilisation, il y a la décision de la municipalité AKP (parti conservateur du premier ministre Erdogan dit « islamiste modéré ») de raser un parc du centre-ville au profit d'un centre commercial. Contre cette décision, quelques centaines de personnes ont installé leur campement pour empêcher la progression des travaux. Vendredi, une violente tentative de les déloger a déclenché une formidable vague de mobilisation. Les manifestants ont alors mis toutes leurs revendications sur le tapis. La goutte d'eau a fait déborder le vase. Et le vase commençait déjà à être bien rempli. De nombreuses grèves ces derniers mois Car si on présente souvent la Turquie comme un pays à la croissance modèle, là comme ailleurs, les problèmes sociaux sont explosifs. Le salaire minimum s'établit à 410 euros, tandis que la durée légale de travail s'élève à 45h/semaine pour monter à plus de 60h dans la pratique. Dans ce contexte, alors que la bourgeoisie au pouvoir ne cesse d'afficher une arrogante prospérité, de nombreuses grèves ont éclaté ces derniers mois. Bien souvent, d’abord pour obtenir la création de syndicats dans un pays où la plupart des patrons interdisent de fait leur existence. Autre motif de mécontentement, l'inflation qui s'est élevée à 40% pour le gaz ou le pétrole sur l'année écoulée. Les augmentations de salaire n'en sont que plus cruciales. A Renault Bursa, en novembre dernier, 1500 salariés ont fait grève pour contester les augmentations ridicules accordées et le syndicat qui les avait acceptées derrière leur dos. Ce type de grève s'est multiplié récemment, touchant des entreprises dans le textile, la métallurgie (Bosch...) ou encore la compagnie aérienne Türkish Airlines. Face à cette contestation sociale, le gouvernement AKP manie la matraque. Après avoir arrêté 126 syndicalistes en février dernier, il a fait interdire la manifestation du 1er mai à Istanbul. Craignant la convergence des mécontentements, 22 000 policiers avaient été déployés pour empêcher tout rassemblement. Aujourd'hui, ces mesures policières sont insuffisantes pour contenir la montée de la colère populaire. Une cinquantaine de villes ont vu des manifestations monstres parcourir leurs rues. Et la contestation va bien au-delà de la question du parc : la vie chère, les loyers, les salaires et le renversement d'un régime autoritaire sont mis sur le devant de la scène. Ce printemps turc sera-t-il suivi d’un été prometteur ? En tout cas, il a déjà pris au dépourvu non seulement le régime turc, mais tous les régimes de la région et les grandes puissances. La classe ouvrière en Turquie est nombreuse et forte de nombreuses luttes courageuses. Si elle devenait le fer de lance de la mobilisation populaire, elle redonnerait espoir aux révolutions d’Egypte et de Tunisie, tout en nous donnant l’exemple des luttes contre les patrons de Turquie, qui sont aussi les nôtres. Nous sommes tous concernés.

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Renault

Rueil

Lundi 2 juin 2013

Un printemps turc !

Après les printemps arabes de Tunis et du Caire, après les explosions sociales de Grèce ou d’Espagne, c’est en Turquie, ce pays chéri de Renault, Bosch ou Siemens pour sa main d’œuvre bon marché, que la colère fait rage. La place Taksim, au centre d'Istanbul a été envahie depuis vendredi dernier par des dizaines de milliers de manifestants. Ils y expriment un ras-le-bol généralisé face au gouvernement et à la situation sociale.

La répression de la police turque ne s'est pas faite

attendre faisant plus de 1000 blessés du côté des manifestants. La mobilisation n'a pas désarmé pour autant, et s'est étendue comme une traînée de poudre dans tout le pays, contraignant les forces de l'ordre à se mettre provisoirement en retrait. Un printemps turc est-il en train de naître à Istanbul ?

Au départ de cette mobilisation, il y a la décision de la municipalité AKP (parti conservateur du premier ministre Erdogan dit « islamiste modéré ») de raser un parc du centre-ville au profit d'un centre commercial. Contre cette décision, quelques centaines de personnes ont installé leur campement pour empêcher la progression des travaux. Vendredi, une violente tentative de les déloger a déclenché une formidable vague de mobilisation. Les manifestants ont alors mis toutes leurs revendications sur le tapis. La goutte d'eau a fait déborder le vase. Et le vase commençait déjà à être bien rempli.

De nombreuses grèves ces derniers mois

Car si on présente souvent la Turquie comme un pays à la croissance modèle, là comme ailleurs, les problèmes sociaux sont explosifs. Le salaire minimum s'établit à 410 euros, tandis que la durée légale de travail s'élève à 45h/semaine pour monter à plus de 60h dans la pratique. Dans ce contexte, alors que la bourgeoisie au pouvoir ne cesse d'afficher une arrogante prospérité, de nombreuses grèves ont éclaté ces derniers mois. Bien souvent, d’abord pour obtenir la création de syndicats dans un pays où la plupart des patrons interdisent de fait leur existence. Autre motif de mécontentement, l'inflation qui s'est élevée à 40% pour le gaz ou le

pétrole sur l'année écoulée. Les augmentations de salaire n'en sont que plus cruciales. A Renault Bursa, en novembre dernier, 1500 salariés ont fait grève pour contester les augmentations ridicules accordées et le syndicat qui les avait acceptées derrière leur dos. Ce type de grève s'est multiplié récemment, touchant des entreprises dans le textile, la métallurgie (Bosch...) ou encore la compagnie aérienne Türkish Airlines.

Face à cette contestation sociale, le

gouvernement AKP manie la matraque. Après avoir arrêté 126 syndicalistes en février dernier, il a fait interdire la manifestation du 1er mai à Istanbul. Craignant la convergence des mécontentements, 22 000 policiers avaient été déployés pour empêcher tout rassemblement.

Aujourd'hui, ces mesures policières sont insuffisantes pour contenir la montée de la colère populaire. Une cinquantaine de villes ont vu des manifestations monstres parcourir leurs rues. Et la contestation va bien au-delà de la question du parc : la vie chère, les loyers, les salaires et le renversement d'un régime autoritaire sont mis sur le devant de la scène.

Ce printemps turc sera-t-il suivi d’un été prometteur ? En tout cas, il a déjà pris au dépourvu non seulement le régime turc, mais tous les régimes de la région et les grandes puissances.

La classe ouvrière en Turquie est nombreuse et

forte de nombreuses luttes courageuses. Si elle devenait le fer de lance de la mobilisation populaire, elle redonnerait espoir aux révolutions d’Egypte et de Tunisie, tout en nous donnant l’exemple des luttes contre les patrons de Turquie, qui sont aussi les nôtres. Nous sommes tous concernés.

CTR Renault Rueil lundi 3 juin 2013 www.convergencesrevolutionnaires.org

! Les amis de Convergences - BP 128 - 75921 Paris cedex 19 " [email protected]

35 heures imposées : Renault kleptomane ! Outre la suppression de 7500 postes et les

mobilités imposées, les accords de compétitivité prévoient de réduire le temps de travail à 35 heures. Pour atteindre ce seuil, qui correspond à un temps de travail effectif de 1603 heures annuelles, tous les bricolages sont permis ! Mais à Rueil, on ne comprenait pas comment la direction faisait son compte : ce qu’elle restituait en quelques minutes par jour était inférieur à ce qu’elle prenait avec la suppression du CEF.

Après avoir soigneusement évité de répondre aux questions, elle a fini par avouer : elle a piqué sans le dire les 6 heures de franchise de l’été et de Noël en les comptant désormais dans le temps de congé, pensant que ça passerait inaperçu.

C’est raté. Ces heures de franchise de veille de fête, ce sont les ouvrier de Billancourt qui les avaient pris eux mêmes en débrayant, et la direction avait du les accorder à tous.

Le temps, ça se gagne, et ça se récupère !

La fonte du temps Comme si ça ne suffisait pas de grappiller du

temps de repos aux salariés Renault, les sous-traitants sont eux aussi mis sous pression. À Lorient, la direction de la fonderie de Caudan (SBFM) cherche à diminuer les temps de pause et des RTT pour augmenter le temps de travail des salariés en production. Quand on travail en horaires continus ou en équipe de nuit, souvent pendant des années, chaque temps de repos compte. Les collègues ont fait grève et refusent de voir fondre leurs pauses.

Chauffage de mauvaise augure

Ces derniers temps, le site de Rueil est la cible d’une série de phénomènes surnaturels : apparition d’une barrière dans le tunnel qui relie les deux parties du centre technique, présence inexpliquée d’une entreprise de BTP, transformation subite du système de chauffage central en convecteurs électriques au CE… Les signes d’un projet de fermeture se multiplient, sans qu’il n’y ait la moindre explication. Si c’est le cas, que la direction parle clairement : quels sont ses objectifs, ses échéances, ses stratégies pour vider le site ? On ne se privera pas de répondre tout aussi clairement.

GIE, et après ?

A la fin du GIE, que vont devenir les dizaines de salariés Vestalia ? En lançant un appel d’offre auquel participe Cofely, qui appartient à GDF-Suez, la direction répond indirectement : elle veut les mettre dehors et sous-traiter leurs activités à une autre entreprise.

PSA veut fermer le site de Meudon PSA a annoncé vouloir fermer le site d’ingénierie

de Meudon-la-Forêt, dont les 660 salariés seraient transférés sur d’autres sites du groupe, à Poissy ou Vélizy. Une juteuse opération immobilière : la revente du terrain et des bâtiments est estimée à 9 millions d’euros. PSA affirme que les salariés sont reclassés dans le groupe, mais à une vingtaine d’entre eux (secteur des pièces détachées) PSA propose un poste à 400 km de là. D’autres sont « invités » au « départ volontaire » dans le plan de suppression de 3600 postes qui s’ajoutent à la fermeture de PSA Aulnay et à la réduction d’effectifs du site de Rennes.

Un scénario qui ne nous est pas étranger : Rueil ou Meudon, non aux fermetures de site !

Les saignées continuent

La valse des pots de départs se poursuit : mais qui part ? Quand ? Pour quelle raison ? Et surtout que deviennent les collègues une fois dehors, avec un taux de chômage qui flambe ? Silence radio.

Faire fondre en douce ne sert qu’à masquer les problèmes, pour justifier plus tard la fermeture d’un site à moitié désert ?

« Ils se sont battus comme des lions » Les grévistes ont obtenu quelques modifications des conditions de travail pour tous les salariés de l’usine, et pour les grévistes l’abandon de toutes les sanctions contre les militants de la grève et des garanties sur leurs possibilités de mutations. En s’opposant pendant quatre mois à la direction, ils ont relevé la tête, malgré les calomnies et intimidations. Une grève populaire, comme l’ont montré les près de 900 000 euros collectés par solidarité.

Redressement médiatique

Après la marinière Armor Lux, la veste Renault : Montebourg, ministre du « redressement productif », n’en finit pas de se déguiser pour mieux redresser les salariés, à défaut de tenter redresser la production. Mardi 28 mai dernier, grand numéro de com’ : Ghosn lui a fait visiter l’usine de Flins. Avec son nationalisme habituel, et sans critiquer les suppressions d’emploi, le ministre a vanté la mise en œuvre des accords de compétitivité : « Vous avez fait l’an II du redressement productif. Il y a un retour de Renault en France et dans le made in France ! » Les collègues de Flins apprécieront : on les pousse dehors, leurs salaires stagnent, leur solde de RTT passe de 20 à 5 et on leur demande liquider fissa leurs jours de congés stockés sur leur compte-épargne temps, car désormais il n’y en aura plus.`

Du vol made in France.