L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

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Inégalités Au pied du mur Adieu bonus : Publicis aux avant-postes Le Brésil vers de nouveaux sommets : Dossier spécial Focus enseignement supérieur Mettre l’impôt au service de l’emploi Quand les services publics réduisent la pauvreté N° 287 T4 2011 www.observateurocde.org

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Inégalités : Au pied du mur

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InégalitésAu pied du mur

Adieu bonus :Publicis aux avant-postes

Le Brésil vers de nouveaux sommets : Dossier spécial

Focus enseignement supérieur

Mettre l’impôt au service de l’emploi

Quand les services publics réduisent la pauvreté

N° 287 T4 2011 www.observateurocde.org

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 1

OECD Publications 2 rue André Pascal 75775 Paris cedex 16, France [email protected]

Published in English and French by the OECD EDITOR-IN-CHIEF: Rory J. ClarkeASSISTANT EDITOR: Marilyn AchironWRITERS: Lyndon Thompson, Patrick LoveEDITORIAL ASSISTANTS: Tatiana Novikova, Loïc Verdier, Karen Cronin

LAYOUT: Design Factory, IrelandILLUSTRATIONS: André Faber, David Rooney, StikPHOTO RESEARCH: Rory ClarkeLOGISTICS: Jochen PichtADVERTISING MANAGER: Mediaside

Applications for permission to reproduce or translate all or parts of articles from the OECD Observer, should be addressed to: The Editor, OECD Observer, 2 rue André Pascal, 75775 Paris, cedex 16, France.

All signed articles and letters express the opinions of the authors and do not necessarily represent the opinion of the OECD.

Reprinted and translated articles should carry the credit line “Reprinted from the OECD Observer”, plus date of issue. Signed articles reprinted must bear the author’s name. Two voucher copies should be sent to the Editor. All correspondence should be addressed to the Editor. The Organisation cannot be responsible for returning unsolicited manuscripts.

www.oecdobserver.org© OECD 2010

Subscription rate: €69 – US$90 – £47 – ¥9 700ISSN 0029-7054Tel.: +33 (0) 1 45 24 80 66Fax: +33 (0) 1 45 24 82 [email protected]

Founded in 1962 The magazine of the Organisation for Economic Co-operation and Development

POINTS DE VUE2 À quand le printemps de l’emploi ? ; Pénurie

d’enseignants ; Franchise fiscale ; Twitter ; Reprise, où es-tu ?

ÉDITORIAL3 Réduire les inégalités Angel Gurría

EN BREF4 Mal-être au travail ? ; Promesse rurale ; Acier :

ralentissement mondial ; Plateforme sur la croissance verte ; Économie ; Pays en bref ; Verbatim ; Best of…

GOUVERNANCE7 Inégalités : au pied du mur9 Adieu bonus : un geste citoyen Maurice Lévy, Président du directoire,

Publicis Groupe11 Mettre l’impôt au service de l’emploi Alastair Thomas

FOCUS : ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR14 La mondialisation de l’enseignement supérieur Richard Yelland17 Études supérieures : financement et

accessibilité David Willetts, Ministre délégué à l’Enseignement

supérieur et aux Sciences, Royaume-Uni18 Technologie et théorie des jeux21 Consolider les compétences23 Les palmarès universitaires en question

DOSSIER SPÉCIAL BRÉSIL25-37 L’économie brésilienne : vers de nouveaux

sommets ; Modèle financier : entretien avec JP Morgan ; Infrastructures : plus qu’une épreuve sportive ; Lutter contre la pauvreté et les inégalités ; Performances scolaires ; Gérer le boom des ressources naturelles ; Biocarburants brésiliens : quel avenir ?

BLOG39 Cohésion sociale : des slogans aux actes40 L’année 2011 de AAA à ZZZ : Insights, le quiz ! 41 Le développement et la Corée : les leçons

d’un succès42 Le travail, c’est la santé… mentale ?

OCDE.ORG44 Les jeunes et l’emploi ; Concours vidéo pour la

jeunesse ; Directeur distingué 45 Le Centre de Développement a 50 ans ;

Discours récents d’Angel Gurría ; Nouveaux ambassadeurs

46 Programme des conférences ; Frankie.org

LIVRES47 Énergie solaire ; Ces éminences grises qui

nous gouvernent 48 Nouvelles publications52 Innovation ciblée BON DE COMMANDE

BANQUE DE DONNÉES53 Quelles dépenses réduire ? ; Quand les

services publics réduisent la pauvreté54 Principaux indicateurs économiques56 Comment va la vie ? ; Qui paie pour vous

soigner ?

RÉDACTEUR EN CHEF : Rory J. ClarkeRÉDACTEUR PRINCIPAL : Ricardo TejadaRÉDACTEUR ADJOINT : Loïc VerdierRÉDACTEUR BLOG : Patrick LoveJOURNALISTES : Marilyn Achiron, Lyndon ThompsonASSISTANTS : Alison Benney, Ronald Cullens, Marie Francolin

MISE EN PAGE : Design Factory, IrlandeILLUSTRATIONS : André Faber, David Rooney, StikRECHERCHE PHOTOGRAPHIQUE : Rory ClarkeLOGISTIQUE : Jochen PichtRESPONSABLE PUBLICITÉ : François BarnaudRÉGIE PUBLICITAIRE : LD MEDIA DEVELOPMENTTél : +33 (0)1 82 83 38 70 [email protected]

Les demandes de reproduction ou de traduction totales ou partielles des articles de L’Observateur de l’OCDE doivent être adressées au chef des éditions de l’OCDE, 2 rue André-Pascal, 75775 Paris, cedex 16, France.

Les articles signés expriment l’opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle de l’OCDE.

Les articles reproduits ou traduits doivent être accompagnés de la mention « Reproduit (ou traduit) de L’Observateur de l’OCDE » et de la date du numéro. Les articles signés ne peuvent être reproduits ou traduits qu’avec leur signature. Deux exemplaires significatifs doivent être envoyés au rédacteur en chef. Toute correspondance doit être adressée au rédacteur en chef. La ré-daction n’est pas tenue de rendre les manuscrits non sollicités.

Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

N° 287 T4 2011

SOMMAIRE

Adieu bonus, page 9

Quiz, page 40

Focus enseignement supérieur, page 14

En couverture :Un manifestant du mouvement « Occupy » sur les marches de la cathédrale Saint Paul à Londres,janvier 2012Reuters/Luke MacGregor

www.observateurocde.org© OCDE 2011

ISSN 0304-3398Tél. : +33 (0) 1 45 24 80 66Fax : +33 (0) 1 45 24 82 [email protected]

Créé en 1962, le magazine de l’Organisation de coopération et de développement économiques

Les éditions de l’OCDE, 2 rue André-Pascal75775 Paris cedex 16, [email protected]é en français et en anglais par l’OCDE

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Points de vue

À quand le printemps de l’emploi ?

Une belle analyse de la situation (commentaire sur « Urgence embauches »). En Tunisie, durant les 20 dernières années, plusieurs programmes cités par l’auteur ont été initiés et expérimentés, certains même confirmés, et la Tunisie a bénéficié dans le cadre de la coopération d’un grand nombre de soutiens logistiques et financiers pour mettre en œuvre ces programmes. Cela n’a pas permis de résoudre, même partiellement, le problème du chômage structurel.

Aujourd’hui, la situation s’aggrave face aux problèmes de grèves et de délinquance que rencontrent les entreprises, ainsi que face au départ des entreprises étrangères. Et l’on ne voit pas d’alternatives concrètes, pourtant urgentes, de la part du gouvernement actuel. Entre le chômage en hausse, la multiplication des grèves et des revendications, la pauvreté et les problèmes de délinquance, la situation est désespérante. Tout le monde revendique et personne n’agit.

Où va le pays ? Personne ne le sait. Des actions concrètes, rapides et bien ciblées, pour pallier aux insuffisances actuelles sont à concevoir et à mettre en œuvre dans les régions avec l’implication responsable de tous, et en premier lieu de ceux qui revendiquent le plus. Sans quoi, la Tunisie deviendra un grand champ de bataille d’où disparaîtront et la paix et le pain ! Parmi ces actions, il faudrait structurer et aider à la création de petites entreprises, notamment en regroupant les compétences des travailleurs indépendants, en particulier les jeunes.

Nablizo

Pénurie d’enseignants

C’est bien fait pour l’État qui a détruit la formation des enseignants et l’école (commentaire sur « Comment faire face à la pénurie d’enseignants ? »). Il n’a que ce qu’il mérite. Plus personne ne veut faire ce métier dévalorisé, difficile, et sans avoir été correctement formé. Le recrutement est d’une stupidité sans bornes, fondé uniquement sur les connaissances et non sur les compétences. On recrute des gens incompétents sur le terrain et on laisse sur la touche des gens qui feraient de bons enseignants. J’espère qu’on en arrivera au stade où il y aura moins de candidats que de postes offerts, ce qui est déjà le cas dans certaines filières.

Jourb

Franchise fiscale

Le système actuel est beaucoup trop complexe (commentaire sur « Impôts sur le revenu : qui paie le plus ? »). Il serait plus logique de remplacer l’impôt sur le revenu par un impôt sur les ventes. C’est beaucoup plus simple, plus juste, et automatiquement plus progressif lorsqu’il s’agit des dépenses que lorsqu’on cible les gains, l’épargne ou l’investissement.

Garywsmithey

Tant que les plus brillants cerveaux occidentaux se consacrent à la spéculation plutôt qu’à des activités productives, créatives ou autres activités honnêtes « démodées », les spéculateurs continueront à gagner de l’argent facile (commentaire sur « Taxe Tobin : une solution viable ? »). Et ils resteront les grands gagnants des discussions actuelles. Mais de plus en plus

de gens ont conscience de cette dualité néfaste pour la marche du monde, et petit à petit, ces « nouveaux rois » finiront bien par être mis à l’écart. Quelle place leur assigner alors ? On pourrait les laisser jouer entre eux jusqu’à la fin des temps dans des sphères virtuelles, mais sans connexion avec la vie réelle. Qu’ils s’amusent entre eux, mais sans nuire à la grande majorité des gens.

Juhjuh

Twitter

mikecampbell3 : L’un des meilleurs papiers sur l’emploi des jeunes, par John Martin, de l’OCDE. Mais pourquoi diable n’agissons-nous pas plus pour TOUS les sans-emplois ?

LukeRobboUK : Beaucoup de revenus techniquement « moyens » sont à deux doigts de faire partie des travailleurs pauvres, selon les prévisions de l’OCDE #squeezedmiddle

Bousquetg : Autre urgence expliquée par l’OCDE, le traitement de l’eau : avoir du pétrole c’est bien, de l’eau propre c’est mieux

mdeprieck : Je me demande si, petit, François Lenglet avait des graphiques de l’OCDE à la place des posters de footeux ou de chanteurs dans sa chambre [journaliste interrogeant les candidats à la présidentielle française sur France 2, ndlr]

Reprise, où es-tu ?

« Selon vous, quand aura lieu une reprise économique mondiale ? » Les réponses à notre sondage d’opinion informel posté sur www.observateurocde.org ne sont guères optimistes : seuls 4 % d’entre vous pensent que la reprise adviendra « d’ici mi-2012 ». 15 % d’entre vous répondent « fin 2012 », tandis que 23 % ne prévoient pas de reprise avant 2013, et que la majorité des votants (59 %) optent pour un prudent « plus tard ». Le sondage reste ouvert sur notre site.

Les commentaires peuvent être reformulés pour les besoins de la publication. Vous pouvez y répondre sur www.observateurocde.org, sur notre page Facebook ou sur Twitter @OECDObserver.

Votre avis nous intéresse.

Écrivez-nous sur [email protected] ou commentez nos articles sur www.observateurocde.org et www.oecdinsights.org

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 3

ÉDITORIAL

Réduire les inégalités

Le revenu moyen des 10 % les plus riches est environ neuf fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres, contre sept fois supérieur il y a 25 ans. Même des pays traditionnellement égalitaires, comme l’Allemagne et la Suède, voient ce ratio dépasser 6, contre à peine plus de 3 en 1985. Les inégalités ont diminué au Chili et au Mexique, mais l’écart y est encore de 27 pour 1 ; au Brésil, qui a mis en œuvre d’impressionnants programmes de lutte contre la pauvreté et les inégalités, il est de 50 pour 1. À l’évidence, les bienfaits de la croissance économique n’ont pas été répartis assez équitablement.

Quel est le message envoyé aux décideurs politiques ? Les inégalités sont un défi social et économique de premier plan. L’accroissement des disparités affaiblit les structures qui cimentent nos sociétés et menace notre capacité à aller de l’avant. Ces effets ont été accentués par la crise prolongée actuelle, ressentie par de nombreuses catégories de revenus dans l’ensemble de la zone OCDE. Les revenus du bas de l’échelle ont reculé. Les revenus intermédiaires ont eux aussi souffert. L’austérité budgétaire a touché non seulement les droits à prestations, mais aussi la fourniture des services – par exemple de santé et d’éducation.

Et si la crise de l’emploi a plus particulièrement frappé les jeunes, les femmes, les minorités et les chômeurs de longue durée, rares sont les salariés qui ne craignent pas pour leur emploi. Des mouvements de contestation tels qu’Occupy Wall Street, la Marche pour l’emploi ou les Indignés ont exprimé l’amertume et la colère de nombreux citoyens, qui se sont aussi manifestées à travers les réseaux sociaux. La distribution de bonus dans des banques encore soutenues par l’État ajoute un sentiment de trahison à une inégalité perçue comme endémique.

L’activité économique n’a pas été épargnée. Friedrich Hayek pensait que les inégalités étaient source de progrès économique, tandis qu’à l’autre extrême Karl Marx considérait le creusement des inégalités comme un paramètre inéluctable du déclin du capitalisme. À l’évidence, ces deux positions doivent être revues à la lumière du contexte économique et social actuel. Les économistes contemporains qui prennent part à ce débat ancien et controversé admettent de plus en plus volontiers que le maintien des inégalités freine la croissance. L’OCDE étudie ce sujet avec la plus grande attention.

Deux rapports majeurs de l’OCDE, Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent et Objectif croissance, publiés respectivement

en novembre 2011 et en février 2012, examinent les réponses des pouvoirs publics au creusement des inégalités et étudient les interactions entre croissance et équité.

Globalement, nous identifions trois manières principales de réduire les inégalités : promouvoir l’emploi pour tous ; améliorer l’accès à l’éducation et les performances de l’enseignement et de la formation à tous les niveaux en investissant dans les compétences ; réformer la fiscalité et les régimes sociaux pour mieux répartir les revenus tout en stimulant la croissance.

Aucune de ces tâches n’est aisée. Mais il est possible d’agir, par exemple en offrant aux travailleurs temporaires et à temps partiel une meilleure protection de l’emploi et des prestations complémentaires, qui contribuent à la réduction des disparités de revenus en empêchant que les jeunes, les femmes, les minorités et les travailleurs non qualifiés ne restent cantonnés à des emplois faiblement rémunérés.

Selon les données de l’OCDE, les dépenses publiques consacrées à une éducation de qualité, à la santé et aux soins familiaux diminuent les inégalités d’environ un cinquième en moyenne. La plupart des citoyens attendent de l’État qu’il fournisse ces services. Cette crise

souligne l’importance de politiques fortes capables de protéger les catégories vulnérables, de donner un peu d’air aux revenus intermédiaires et de garantir que tous, y compris les revenus élevés, paient leur juste part. De telles politiques restaureraient la cohésion et stimuleraient nos économies.

De même, prenons les systèmes de prélèvements et de prestations. Au cours des dernières décennies, avec la baisse des prestations, le resserrement des critères d’octroi et la tendance à abandonner la progressivité de l’impôt sur le revenu, ils ont perdu de leur efficacité redistributive. Certains pays auront une marge de manœuvre suffisante pour renforcer l’équité en remédiant aux lacunes de la législation fiscale, en supprimant des allégements et des niches fiscales et en réévaluant la fiscalité du patrimoine. Ces dernières années, la fiscalité sur les hauts revenus a baissé. Le relèvement des taux marginaux pour les hauts revenus pourrait donc avoir un effet bénéfique sur l’équité et générerait des recettes supplémentaires.

Les inégalités ne sont pas une fatalité. Les responsables politiques doivent mettre en œuvre des stratégies globales propices à une croissance solidaire et à une meilleure distribution des richesses. L’OCDE peut les conseiller en la matière et, en s’inspirant des meilleures pratiques, contribuer à mettre en avant des politiques meilleures pour une vie meilleure.

www.observateurocde.org/angelgurriawww.oecd.org/secretairegeneral

Les inégalités de revenus dans la zone OCDE sont à leur plus haut niveau depuis un demi-siècle.

Angel Gurría

Secrétaire général de l’OCDE

L’efficacité redistributive des systèmes fiscaux s’est réduite au cours des dernières décennies

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La crise frappe plus durement certaines régions que d’autres, notamment en termes de pertes d’emplois, et au sein d’un même pays la situation économique et sociale diffère considérablement selon les régions. Selon la première édition des Perspectives régionales de l’OCDE (version française à paraître), les gouvernements doivent donc revoir la conception de leurs politiques économiques en accordant plus d’attention aux facteurs régionaux : équipements, infrastructures et démographie, mais aussi spécialisation et réseaux industriels, plutôt que de s’en remettre aux transferts publics.

Environ 70 % de la croissance économique des pays de l’OCDE a lieu hors des grands centres urbains : « rural » n’est donc pas synonyme de déclin. Et comme les gouvernements locaux et régionaux représentent les deux tiers de l’investissement public dans ces pays, leur capacité à gérer ces sommes de la façon la plus efficace et profitable pour la croissance revêt une importance majeure.

Voir www.oecd.org/regionales/perspectives

En brefVerbatimException française ?

« La France préfère l’impôt aux économies »Titre en une du Monde, à propos de

l’austérité budgétaire, 24 décembre 2011

Enjeux européens, vus de Chine

« En ces temps difficiles, les membres qui ont davantage de ressources ne doivent pas hésiter à tendre une main secourable à leurs voisins endettés, pas seulement en signe de solidarité, mais aussi pour se maintenir eux-mêmes à flot à long terme. »

Wang Haiqing pour Xinhua, l’agence de

presse officielle chinoise, à propos de la crise

de l’euro, 7 janvier 2011

Objectif OCDE

« Notre objectif est de devenir la troisième économie d’Amérique latine et de devenir membre de l’Organisation pour la Coopération et

le Développement économiques. »

Sergio Diazgranados, Ministre colombien du

Commerce, de l’Industrie et du Tourisme,

cité dans Colombia Reports, 16 janvier 2012

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Selon un nouveau rapport de l’OCDE, les troubles psychiques sont un problème de société croissant et affectent de plus en plus la productivité et le bien-être des personnes au travail.

Mal-être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale et l’emploi révèle qu’un cinquième des travailleurs souffre de troubles psychiques, comme la dépression ou l’anxiété. Les trois quarts d’entre eux font état d’une baisse de productivité au travail, contre seulement un quart des travailleurs en bonne santé. Ils sont aussi beaucoup plus souvent absents, et de 30 à 50 % des nouvelles demandes de pension d’invalidité dans les pays de l’OCDE sont attribuables à une mauvaise santé psychique. Les personnes présentant ces troubles sont deux à trois fois plus susceptibles de se trouver au chômage, ce qui constitue une perte majeure pour l’économie, comme pour les personnes concernées et leurs familles. En outre, la proportion de personnes exposées au stress sur leur lieu de travail augmente.

Ce rapport s’attaque à plusieurs idées reçues sur la santé psychique, et presse les pouvoirs publics de chercher des solutions. Intervenir à un stade précoce s’impose, car la moitié des troubles psychiques apparaissent à l’adolescence, et les personnes demandant une pension d’invalidité sont de plus en plus jeunes. Les solutions suggérées consistent notamment à garantir de bonnes conditions de travail, à assurer le suivi des comportements en matière de congés maladie et à favoriser une diminution des conflits au travail.

Voir www.oecd.org/els/invalidite

Selon les estimations trimestrielles provisoires, la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est nettement contractée dans la zone OCDE au quatrième trimestre 2011, tombant à 0,1 %, contre 0,6 % au troisième trimestre. Ce chiffre masque néanmoins des tendances divergentes au sein de l’OCDE. Aux États-Unis, la croissance du PIB s’est accélérée en 2011, atteignant 0,7 % au quatrième trimestre, contre 0,5 % au troisième trimestre, tandis que le Japon a vu son PIB reculer de 0,6 % après un rebond technique marqué (1,7 %) au troisième trimestre. Dans la zone euro et l’UE, le PIB a également reculé, de 0,3 %, une

première depuis le deuxième trimestre 2009.Parallèlement, les indicateurs composites avancés, qui anticipent les points d’inflexion de l’activité économique, indiquaient un ralentissement de l’activité dans la plupart des pays, mais donnaient des signes encourageants pour le Japon, les États-Unis et la Russie.

Selon les dernières Perspectives économiques en Asie du Sud-Est, publiées fin novembre, six pays d’Asie du Sud-Est – Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam – devraient afficher une croissance de 5,6 % pour la période 2012- 2016. Quant aux pays d’Amérique latine et

des Caraïbes, ils devraient connaître une croissance de 4,4 %.

Entre décembre 2010 et décembre 2011, les prix à la consommation ont augmenté de 2,9 % dans la zone OCDE, contre 3,1 % entre novembre 2010 et novembre 2011. Ce léger recul de l’inflation annuelle tient principalement au ralentissement des prix de l’énergie, qui ont augmenté en glissement annuel de 8,1 % en décembre, contre 11,6 % en novembre.

Le taux de chômage de la zone OCDE est resté stable à 8,2 % en novembre 2011, inchangé depuis le mois d’août, niveau qu’il avoisine depuis janvier 2011. Cette stabilité à l’échelle de

Mal-être au travail ?

Économie

Promesse rurale

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 5

Best of...

Les dépenses consacrées à l’éducation et à la recherche constituent un investissement à très long terme. Elles mettent en marche des processus cumulatifs qui s’étendent sur des décennies, et, en règle générale, elles ne sont pas rapidement productives. Malheureusement, par tradition, la gestion des finances publiques est à courte vue.

Ingvar Svennilson, n° 1, novembre 1962

En BREF

Plateforme sur la croissance verteLes décideurs publics souhaitant adopter des politiques de croissance verte disposent désormais d’un organe d’information et de conseil. En janvier, le Global Green Growth Institute, le Programme des Nations unies pour l’environnement, la Banque mondiale et l’OCDE se sont entendus pour créer la Plate-forme de connaissances sur la croissance verte, afin de s’attaquer aux principaux déficits de connaissances théoriques et pratiques en matière de croissance verte et de servir de base à l’élaboration des politiques au niveaux local, national et mondial, ainsi qu’à une coopération accrue.

Voir www.greengrowthknowledge.org

Le ralentissement de la reprise impose la mise en œuvre rapide de nouvelles réformes pour assurer une croissance globale viable à long terme, selon l’Étude économique de l’OCDE sur la République tchèque publiée en novembre. La reprise actuelle, plus faible que dans les pays voisins, affecte la convergence avec les pays européens plus prospères. La détérioration des performances commerciales et la contraction de la demande intérieure limiteront la croissance économique à 1,6 % en 2012.

Israël renforce sa politique environnementale depuis quelques années, et devrait maintenant concevoir un plan de croissance verte regroupant politiques environnementale, économique et sociale, selon l’Examen des performances environnementales que lui consacre l’OCDE.

Source : OCDE

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Fresque murale représentant Vaclav Havel, décédé le 18 décembre 2011. Célèbre dramaturge, essayiste, poète, dissident et homme politique, M. Havel était un symbole de la paix dans le monde ainsi que l’une des grandes figures du xxe siècle. Il a été le dernier président de la Tchécoslovaquie (1989-1992), puis le premier président de la République tchèque (1993-2003).

Hausse des prix à la consommationVariation en %, décembre,

en glissement annuel

2,9

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Total OCDE

2,0

8,1

Essentiel à la production industrielle et au bâtiment, l’acier est un bon indicateur de la santé économique mondiale. La production mondiale d’acier et la croissance de la demande ont ralenti en 2011. En données annualisées, la production atteignait 1 514 millions de tonnes métriques (mtm) au cours des trois premiers trimestres, 9 % de plus qu’à la même période en 2010. En Chine, la production d’acier a crû de 12 % au cours des trois premiers trimestres 2011, à 703 mtm en données annualisées. Les échanges internationaux d’acier ont également progressé moins rapidement.

L’augmentation de la consommation mondiale d’acier fini a atteint 7 % au cours des trois premiers trimestres 2011, par rapport à la même période en 2010, contre 15 % au début de l’année. Entre janvier et septembre 2011, la croissance annuelle de la consommation d’acier atteignait 6 % en Amérique du Nord et en Europe, 11% dans la Communauté des États indépendants (CEI) et 9 % en Asie.

l’OCDE masque toutefois des disparités entre pays. Dans la zone euro, le taux de chômage s’est maintenu à 10,3 % au mois de novembre, niveau le plus élevé enregistré depuis le début de la crise financière mondiale.

La croissance du commerce de marchandises a fortement ralenti dans les grandes économies au troisième trimestre 2011, les importations totales des pays du G7 et des BRICS se contractant de 1 %, contre une croissance de 4,2 % au trimestre précédent. La croissance des exportations totales a ralenti, à 1 %, contre 4,6 % au trimestre précédent.

Voir www.oecd.org/statistiques

Depuis 35 ans, les Pays-Bas consacrent plus de 0,7 % de leur revenu national à l’aide publique au développement (APD), mieux que l’objectif des Nations unies. Les mesures d’austérité nationales toucheront l’APD, mais elle restera à 0,7 % en 2012.

La Fédération de Russie doit continuer de moderniser son économie pour surmonter les inégalités de développement et de revenu sur le long terme, tout en renforçant son efficacité énergétique, selon deux rapports publiés par l’OCDE en décembre : Review of Labour Market and Social Policies in the Russian Federation et Étude économique de la Fédération de Russie.

La République slovaque a accompli d’importants progrès pour protéger son environnement et améliorer la qualité de vie de ses citoyens. Alors qu’elle s’efforce de se remettre de la crise, l’Examen des performances environnementales de l’OCDE lui recommande de renforcer ses politiques et institutions environnementales, en favorisant la croissance verte pour atteindre ses objectifs économiques.

L’aide de l’Espagne a presque doublé depuis 2003, même si la crise économique l’a contrainte à réduire ses dépenses publiques, y compris la coopération pour le développement, note l’OCDE dans l’Examen des politiques et programmes de l’Espagne en matière de coopération pour le développement, tout en l’appelant à mieux cibler son aide.

En 2008, la Suède a réformé sa politique sur les flux migratoires de travailleurs, aujourd’hui l’une des plus ouvertes de l’OCDE. Selon un rapport publié en décembre, cette réforme a aidé les entreprises à embaucher des travailleurs étrangers rapidement et à faible coût, sans affecter les travailleurs locaux.

Voir www.oecd.org/media-fr

Pays en bref Acier : ralentissement mondial

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La crise économique a suscité certaines images historiques : effondrements bancaires, saisies immobilières, manifestations, files de chômeurs, entre autres. En 2011, l’image marquante restera celle des manifestants occupant les grandes places financières mondiales. Ces « indignés » s’élèvent contre un système qu’ils accusent d’enrichir un petit nombre de favorisés au détriment du grand nombre qui reste en bas de l’échelle économique.

Ces affirmations en apparence simplistes reflètent une indéniable réalité. Si l’on considère les salaires des dirigeants, qui représentent 71 fois le salaire moyen aux Pays-Bas, 85 fois au Canada et pas moins de 183 fois aux États-Unis, les raisons de la colère sont compréhensibles. Dans plus des trois quarts des pays de l’OCDE, le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser

depuis un quart de siècle – c’est-à-dire avant même la grande récession de 2007, alors que de nombreux pays affichaient encore une croissance confortable.

En 2008, dans l’ensemble de l’OCDE, le revenu des 10 % les plus riches était en moyenne 9 fois supérieur à celui des 10 % des plus pauvres. Dans certains pays européens, l’écart est moins marqué puisque le rapport est d’environ 5 pour 1, mais il est de 14 pour 1 aux États-Unis, et culmine à 27 pour 1 au Chili et au Mexique.

Le problème s’est aggravé au cours des dernières décennies. Ainsi, au Japon, le revenu des 10 % les plus riches est plus de 10 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres, contre un rapport de 1 à 7 en 1985. Les inégalités de revenus progressent jusque dans les pays de tradition égalitaire, comme

la Suède, où le rapport est passé de 3,5 pour 1 en 1985 à 6,3 pour 1 aujourd’hui. Le chômage, en particulier des jeunes, a franchi la barre des 10 % dans plusieurs pays européens, et les prestations sociales diminuent sous l’effet de l’austérité budgétaire. Les bas salaires sont les plus touchés ; en Grèce, le salaire minimum légal a été amputé de 20 % en février.

Les disparités ont certes augmenté du fait de la crise et des programmes d’austérité ; mais cette progression a été modérée par la baisse des revenus du capital et le soutien public aux bas salaires pendant la crise.

Les inégalités ne sont pas seulement un problème social ou moral, mais un problème économique. Dans un récent rapport, le FMI démontre qu’elles pénalisent la croissance. De même, dans Objectif croissance publié en février 2012, l’OCDE cherche dans le cadre

institutionnel et l’action publique les moyens de concilier croissance et égalité. Nous étudierons ces questions dans nos prochains numéros. Une autre publication de l’OCDE, Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent, examine les principales causes et les réponses politiques envisageables.

Le progrès technologique est l’un des principaux facteurs de l’accroissement des inégalités de revenus. La demande de travailleurs très qualifiés dans les TIC a bondi – ainsi que leurs revenus. Il en est de même pour les personnes qualifiées de secteurs à forte valeur ajoutée et en croissance rapide comme la finance. Parallèlement, le revenu des travailleurs peu qualifiés a stagné, amplifiant l’écart de revenu entre ces deux catégories de travailleurs.

L’expansion des secteurs les plus dynamiques et innovants a surtout bénéficié aux travailleurs hautement qualifiés, en particulier les plus hauts revenus dans certains secteurs très spécifiques, comme les services financiers.

Les réformes réglementaires et les changements institutionnels ont permis d’accroître les opportunités d’emploi au cours

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À terme, les inégalités paralysent l’économie

Inégalités : au pied du mur

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des dernières décennies, mais ont également conduit à accroître le nombre d’emplois faiblement rémunérés.

Cette situation, conjuguée à l’augmentation du travail à temps partiel et des contrats de travail atypiques, mais aussi à l’affaiblissement des dispositifs de négociation collective dans de nombreux pays, contribue à expliquer l’écart croissant des revenus. De fait, la proportion de travailleurs à temps partiel dans la zone OCDE est passée de 11 % de l’emploi total au milieu des années 1990 à environ 16 % à la fin des années 2000. Pour beaucoup, le temps partiel a permis d’intégrer le marché du travail, et certains y trouvent leur compte (voir « Le temps partiel, un choix payant ? » L’Observateur de l’OCDE, n°280, juillet 2010). Mais il a globalement accentué les inégalités de revenus. En outre, le temps partiel offre souvent des conditions de travail moins favorables que le travail à temps plein (formation, retraite, congés payés, etc.).

Certains facteurs ont atténué la progression des inégalités de revenus. Ainsi, l’offre accrue de travailleurs qualifiés a limité la disparité des salaires induite par le progrès technologique, les réformes réglementaires et les changements institutionnels. L’amélioration du niveau de qualification de la main-d’œuvre a également contribué à la croissance de l’emploi. Les revenus non salariaux jouent également un rôle. Dans deux tiers des pays de l’OCDE, les revenus du patrimoine (gains boursiers et investissements immobiliers, par exemple) ont eu plus d’impact sur les inégalités que les salaires. Toutefois, à 7 % en moyenne, la part des revenus du patrimoine dans le revenu total des ménages reste modérée ; elle n’explique donc que partiellement la progression des inégalités.

Les inégalités revêtent également une dimension générationnelle. Jusqu’à récemment, les parents pouvaient raisonnablement espérer que les revenus de leurs enfants seraient, à terme, supérieurs aux leurs. Aujourd’hui, rien ne leur garantit que la « mobilité intergénérationnelle des revenus » se fera vers le haut. L’ascenseur social fonctionne moins bien en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, où les inégalités de revenus

sont marquées, que dans les pays moins inégalitaires. Toutefois, alors que la plupart des enfants des pays scandinaves, par exemple, sont susceptibles de ne pas se classer dans la même catégorie de revenus que leurs parents, cette mobilité peut s’avérer ascendante ou descendante.

L’inégalité des chances grève la performance économique en pesant sur la cohésion sociale, la confiance et la motivation, ce qui, nous l’avons vu pendant la crise, finit par paralyser la croissance. Que peuvent faire les décideurs politiques pour réduire les inégalités ? L’OCDE a identifié trois principaux axes d’action : les politiques fiscale et sociale (la redistribution), l’investissement dans le capital humain et l’incitation active au travail.

Jusqu’au milieu des années 1990, les politiques fiscale et sociale ont permis de compenser une grande part des inégalités de revenu. Globalement, les transferts sociaux et l’impôt sur le revenu permettent de réduire les inégalités de revenus d’un tiers (un quart parmi la population d’âge actif). Toutefois, l’effet de stabilisation positif des impôts et des prestations sociales sur les inégalités de revenus des ménages s’est amoindri dans de nombreux pays. Pire, les évolutions fiscales et sociales ont tendu à élargir le fossé plutôt qu’à le réduire, notamment pour les célibataires et les ménages sans enfant. Le nombre de bénéficiaires de prestations liées au chômage a chuté, notamment en raison du durcissement des critères d’éligibilité. Et si les prestations sont devenues plus généreuses en valeur absolue, celles destinées aux revenus les plus faibles n’ont pas évolué au même rythme que la croissance générale des revenus. Les pouvoirs publics doivent remédier à cela, mais en veillant à considérer les politiques fiscale et sociale comme un tout, au lieu de cibler un impôt ou une prestation en particulier.

La redistribution n’est pas seulement une question de transferts sociaux. Les gouvernements consacrent autant de ressources aux services publics, comme l’éducation et la santé, qu’à l’ensemble des prestations sociales, soit environ 13 % en moyenne dans la zone OCDE (de 8 % au Chili et en Turquie à environ 20 % au Danemark et en Suède). Certes, la redistribution n’est pas la mission première

de ces services, qui visent d’abord à offrir une éducation correcte, des soins de santé performants et des niveaux de vie acceptables pour tous. Néanmoins, ils peuvent réduire d’un cinquième les inégalités de revenus. Ainsi, au Brésil, le recul de la pauvreté et des inégalités provient en partie de l’amélioration du niveau d’éducation (voir « L’économie brésilienne : vers de nouveaux sommets »).

En matière d’incitation au travail, la formation et l’éducation sont importantes pour tous, mais dans certains pays, elles sont particulièrement urgentes pour les jeunes et les chômeurs de longue durée, toujours plus nombreux. Leur donner accès à une formation est indispensable pour qu’ils ne soient pas exclus du monde du travail. Par ailleurs, les gouvernements peuvent envisager de renforcer les prestations liées à l’exercice d’un emploi, comme les réductions d’impôts sur le revenu d’activités ou les crédits d’impôt pour enfant à charge, afin de favoriser le retour à l’emploi, ou encore d’octroyer une garantie de revenu supplémentaire aux ménages les plus démunis. Environ la moitié des pays de l’OCDE ont déjà mis en place des dispositifs de ce type. Ils s’adressent généralement aux bas salaires et se limitent parfois à une période de transition correspondant à la reprise d’une activité. Les prestations liées à l’exercice d’une activité sont une composante essentielle des stratégies de valorisation du travail. Les pouvoirs publics doivent certes créer plus d’emplois, mais surtout des emplois de meilleure qualité et offrant de véritables perspectives de carrière.

En somme, le creusement des inégalités n’est pas une fatalité. Si les politiques adéquates sont mises en œuvre, le fossé entre les deux extrémités de l’échelle économique pourrait cesser de paraître un gouffre insondable. Ricardo Tejada

RéférencesOCDE (2011), Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent, Paris.

OCDE (2012), Réformes économiques 2012 : Objectif croissance, Paris.

Berg, A, et JD Ostry (2011), « Inequality and Unsustainable Growth: Two Sides of the Same Coin? », FMI, Washington

Saint-Martin, A. et Venn, D. (2010), « Le temps partiel, un choix payant ? », L’Observateur de l’OCDE, n° 280, juillet.

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 9

Adieu bonus : un geste citoyenL’heure n’est pas aux louanges des « grands patrons », très décriés pour leurs bonus et les salaires astronomiques fixés par les conseils d’administration malgré la crise. Aussi, lorsque Maurice Lévy, président du géant publicitaire Publicis, a annoncé fin 2011 qu’il renonçait à son bonus, cela n’est pas passé inaperçu. Exception ou exemple à suivre ?

L’Observateur de l’OCDE : Vous avez annoncé le 1er décembre dernier qu’à partir de janvier 2012, vous ne percevrez plus de rémunération fixe. Pourquoi une telle décision ?Maurice Lévy : Mon mandat de président du directoire de Publicis Groupe s’achevait au 31 décembre 2011. Le conseil a décidé, à l’unanimité, de nommer le directoire pour une nouvelle période de quatre ans et a insisté pour que je poursuive ma mission. Ayant déjà passé plus de 40 ans à Publicis, j’aurais préféré m’arrêter. Aussi, pour bien marquer que je ne m’accroche ni à mon poste, ni à ma rémunération, j’ai souhaité n’être plus rémunéré qu’à la performance, ou plutôt à la « surperformance ». C’est une forme de défi que je me lance à moi-même.

Dans le contexte économique actuel, pensez-vous que d’autres chefs d’entreprises devraient suivre votre exemple ?Ma situation est trop liée à mon itinéraire au sein de Publicis et je ne cherche ni à être un exemple ni à donner des leçons à qui que ce soit. Pour autant, en tant que citoyen, je crois que les plus favorisés doivent participer explicitement à l’effort demandé à tous dans ce contexte de crise. Il me paraît indispensable que l’effort de solidarité passe d’abord par ceux que les mérites et les hasards de la vie ont récompensé.

J’ai toujours considéré que la grande majorité des dirigeants méritaient leur rémunération, et pour certains plus encore. Je ne suis pas surpris cependant que ces rémunérations puissent choquer, mais je rappelle que les rémunérations des top models ou des footballeurs sont bien supérieures, pour des contributions à la croissance ou à la collectivité bien moindres.

Je considère qu’il est normal que tous ceux qui ont eu la chance de réussir, de gagner de l’argent, jouent pleinement leur rôle de citoyens, particulièrement en ces temps de

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Entretien avec Maurice Lévy, Président du directoire, Publicis Groupe

difficultés et d’incertitude. C’est la raison pour laquelle j’avais appelé, en août 2011, à une contribution des plus riches – et pas seulement les dirigeants d’entreprises.

Une baisse des hauts salaires est-elle symbolique ou contribue-t-elle réellement à améliorer l’économie ?En ces matières, on ne peut s’appuyer que sur des cas individuels, donc à valeur symbolique. Il serait en effet inenvisageable, dans des économies libres, que le législateur vienne fixer ex ante un salaire maximum. Dans les États qui reposent sur la liberté d’entreprendre, la liberté du commerce et de l’industrie, le principe est de laisser la libre initiative aux citoyens, après quoi la puissance publique opère une redistribution par l’imposition. C’est un principe

extrêmement important. Il serait grave de le remettre en question.

Ceci étant, rien n’empêche certains de choisir, individuellement ou collectivement, de baisser leur rémunération. Les circonstances de crise peuvent le justifier. Au moment de la récession de 1993, nous avions le choix, à Publicis, entre licencier ou proposer aux employés une baisse de leur rémunération. Ils se sont prononcés en faveur d’une baisse (de l’employé de bureau jusqu’au président du directoire). Nous avons pu traverser la crise en « restant groupés » et nous en sommes sortis renforcés.

Cet exemple pour rappeler une chose importante : l’entreprise est vraiment le seul niveau pertinent pour prendre de telles

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décisions. Imposées de l’extérieur, elles peuvent avoir des conséquences extrêmement graves. Plus fondamentalement, se pose également la question du modèle de société que l’on souhaite : veut-on une société de la médiocrité ou de la méritocratie et créer un élan en récompensant, même de façon disproportionnée, les plus méritants ? Je suis contre la médiocrité et pour l’élan, l’enthousiasme et la possibilité pour les gens, pour tous, de réussir.

Les pays développés traversent la crise économique la plus grave depuis 50 ans. À l’aube de 2012, quels sont les défis les plus importants auxquels la France, et de façon plus large, l’économie mondiale, seront confrontés, et quels conseils donneriez-vous aux décideurs à ce sujet ?La caractéristique de la crise que nous vivons est sa vitesse de propagation à toutes les sphères : on croyait à une crise financière, elle se révèle crise économique, puis désormais, avec la crise des dettes souveraines, crise politique et, ajouteront certains, géopolitique. Cet ensemble fait de la période actuelle un moment critique qui illustre parfaitement le phénomène de la mondialisation.

Dans ces conditions, je crois nécessaire d’engager avec vigueur un redressement. Le métier politique est difficile, mais il n’interdit pas l’imagination. Cette crise est celle d’un modèle et d’un basculement du monde, et nous n’en sortirons pas vainqueurs si nous nous contentons des idées et des outils précisément hérités du modèle en crise, ou pire, qui ont été à l’origine de celle-ci.

À court terme, il me semble évident que le redressement des finances publiques (pour les pays concernés) est une obligation sans laquelle aucun avenir ne pourra être envisagé ni construit. Aucun pays ne peut avancer en vivant de manière permanente à crédit, en accumulant des pyramides de dettes. Cela doit passer par une révision, aussi douloureuse et difficile soit-elle, des dépenses publiques, notamment de santé, ainsi que des situations, organisations et missions des institutions publiques.

Une réflexion sur la bonne gouvernance de la finance et des banques est également indispensable. Elle n’a été qu’esquissée, et

malheureusement de manière dispersée, faute d’un consensus et d’une bonne articulation entre les différents États et régulateurs.

Enfin, il convient de mettre au centre de l’économie et des politiques publiques un triptyque : la connaissance, l’esprit d’entreprise et la création. C’est à ce prix qu’un pays trouve les voies de sa compétitivité dans une économie mondialisée.

Vous dirigez le troisième groupe de communication au monde : êtes-vous optimiste quant à l’avenir de votre secteur ?Rétrospectivement, on se rend compte que la principale conséquence de la crise amorcée en 2008 a été d’accélérer des mutations dans

le secteur de la communication. Une mutation majeure a été l’intégration du numérique dans tous les domaines de la communication. Ceci me rend optimiste pour l’avenir de la communication, dont le sort est désormais de plus en plus lié à celui du secteur du numérique. Il n’existe pas de secteur connaissant une meilleure croissance que le numérique. Tout ceci est très prometteur pour la communication.

Au moment de l’entrée dans la crise, en 2008, on avait observé un arrêt brutal des investissements publicitaires. Mais, les marques ont perdu de l’argent et l’ont regretté. Le numérique, en effet, a pour conséquence de rendre plus aisée et plus rapide la construction et la déconstruction d’une marque. Aucune grande marque installée ne peut donc se permettre de trop ralentir ses investissements. L’obsolescence des marques et des produits s’est accélérée. Défendre ses marques est le premier investissement nécessaire dans une économie de l’immatériel, pour conforter ses parts de marché.

Depuis l’entrée dans le second acte de la crise, avec la crise des dettes souveraines, nous assistons à une érosion très prudente des investissements, plutôt qu’à un coup d’arrêt. Ceci est largement compensé par les pays que

je qualifierais volontiers de « submergents ». Au total, au premier semestre 2012, la progression des investissements publicitaires dans le monde devrait se situer entre 4,5 % et 5 %.

Références

« À partir de janvier 2012, je n’aurai plus de rémunération fixe », propos recueillis par L. Girard, Le Monde, 31 novembre 2011.

www.publicisgroupe.com

Le métier politique est difficile, mais il n’interdit pas l’imagination

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 11

Mettre l’impôt au service de l’emploi

Entre 2008 et 2011, le taux de chômage de la zone OCDE est passé de 6,1 % à 8,2 %. Les gouvernements cherchant à créer des emplois font, dans le même temps, face à d’amples déficits budgétaires, autre héritage de la crise. Des réformes fiscales peuvent les aider à concilier ces deux impératifs.

La fiscalité a un impact sur l’offre et la demande de travail. Elle peut décourager les employeurs d’embaucher et les salariés

GOUVERnAnCE

Alastair Thomas, centre de Politique et d’Administration fiscales, OCDE

potentiels de reprendre une activité, ou dissuader les actifs de travailler davantage et plus longtemps. Une baisse d’impôts peut donc être créatrice d’emplois, mais à quel prix ? Et s’il faut relever d’autres impôts pour financer ces réductions fiscales, cela ne nuit-il pas à l’emploi ?

Pas nécessairement. L’expérience montre que certaines mesures fiscales influent plus que d’autres sur les décisions des salariés et des

employeurs. En axant les réformes sur ceux qui sont les plus réactifs à l’évolution de la fiscalité, les gains en termes d’emploi peuvent donc être conséquents. De plus, les pertes de recettes induites par de telles réformes peuvent être réduites au minimum.

Quelles sont les réformes à privilégier ? Une solution consiste à alléger les cotisations patronales (cotisations de sécurité sociale et taxes sur les salaires) afin d’abaisser le coût de l’embauche. Elle peut se révéler particulièrement appropriée pour les pays qui conjuguent des cotisations patronales élevées et un salaire minimum généreux, risquant d’évincer du marché du travail certains travailleurs peu qualifiés. En l’occurrence, la baisse de la fiscalité du travail peut durablement réduire le chômage, même lorsque la reprise est solidement installée. Ces allègements fiscaux peuvent également stimuler provisoirement la demande de travail – au moins jusqu’au sortir de la crise.

Pour optimiser l’effet de ces mesures, les décideurs peuvent cibler les entreprises qui embauchent de nouveaux salariés, en particulier parmi les groupes les plus touchés par la crise, comme les jeunes et les chômeurs de longue durée. Un tel choix permet de maintenir le niveau des compétences disponibles sur le marché du travail, et d’empêcher que le chômage ne devienne structurel et, partant, plus difficile à endiguer. Plusieurs pays, comme la Finlande, la France, la Hongrie, l’Irlande, le Portugal et la Turquie, ont adopté ce type de mesures ciblées face à la crise, et 14 pays de l’OCDE avaient déjà mis en place des plans de réduction des charges patronales affectant les travailleurs peu qualifiés. Les faits démontrent que ces allègements ciblés favorisent la création d’emplois.

Ces mesures présentent toutefois deux inconvénients : la pesanteur administrative et la tentation, pour les employeurs, de « détourner » le système, notamment en licenciant des travailleurs pour pouvoir en embaucher de nouveaux. Un soin particulier doit encadrer ces mesures, par exemple en liant les allègements provisoires à l’augmentation des effectifs (comme en Corée), ou à la masse salariale totale. Et surtout, ces mesures doivent être simples :

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plus elles sont complexes, moins les entreprises sont susceptibles d’y adhérer.

Des réformes fiscales ciblées peuvent également inciter les personnes sans emploi à chercher du travail, et les actifs à travailler davantage et plus longtemps pour gagner davantage. Les personnes les plus sensibles à ce type de réformes sont les personnes à faible revenu, les personnes âgées et les seconds pourvoyeurs de revenus (généralement des femmes).

Pour les bas salaires, les incitations peuvent être renforcées de différentes façons. Par exemple, on peut instaurer (ou augmenter) une indemnité défiscalisée, ou moduler les taux et/ou les seuils de l’impôt sur le revenu ou des cotisations de sécurité sociale. Toutefois, ces réformes peuvent être coûteuses, les plus hauts revenus y étant éligibles. Les crédits d’impôt sous condition d’emploi, souvent versés en espèces, sont de plus en plus utilisés pour augmenter l’incitation à travailler et faire reculer la pauvreté au travail. On peut également les concevoir dans le but de limiter les pertes de revenus. Les études montrent que les crédits d’impôt sont très efficaces pour accroître le taux d’activité des personnes à faible revenu,

notamment les parents isolés. C’est pourquoi 17 pays de l’OCDE y ont recours. Là encore, ces mesures doivent être soigneusement conçues, puisque, selon certaines études, les personnes à revenu intermédiaire ou élevé, qui n’en bénéficient pas, peuvent être incitées à moins travailler.

Qu’en est-il des travailleurs âgés ? Actuellement, nombre de systèmes fiscaux taxent davantage les revenus salariaux que les pensions, ce qui dissuade les travailleurs âgés de poursuivre leur activité lorsqu’ils peuvent faire valoir leurs droits à la retraite. Les décideurs doivent donc privilégier les avantages fiscaux liés à l’âge plutôt qu’à la nature des revenus, et alléger les cotisations sociales des travailleurs âgés afin de les

aligner sur celles des pensions de retraite. Les gouvernements pourraient aller encore plus loin en instaurant des crédits d’impôts bénéficiant aux travailleurs âgés qui poursuivent leur activité, à l’instar de l’Australie et des Pays-Bas.

Les seconds pourvoyeurs de revenus sont moins incités à travailler. Dans de nombreux systèmes fiscaux, l’imposition par foyer fiscal et les crédits d’impôts et abattements fiscaux pour conjoint à charge donnent lieu à des taux d’imposition moyen et marginal parfois plus élevés pour un second pourvoyeur de revenus que pour un foyer à pourvoyeur unique (voir graphique). Dans un système d’imposition par foyer fiscal, le second revenu s’ajoute à celui du chef de famille, le faisant ainsi passer dans une tranche supérieure. Dans ce contexte, même un salaire peu élevé peut se voir imposé au taux maximal.

En adoptant un système fondé sur le contribuable individuel, au lieu du foyer fiscal, et en supprimant les abattements pour conjoint à charge, les gouvernements peuvent facilement augmenter l’incitation au travail des seconds pourvoyeurs de revenu, et ce, pour un coût budgétaire minime, voire nul. Dès lors, rien d’étonnant si, depuis 30 ans, de plus en plus de pays de l’OCDE privilégient le principe du contribuable individuel. Toutefois, 11 pays membres conservent, sous

une forme ou sous une autre, un système de foyer fiscal.

Si des raisons politiques justifient le maintien du foyer fiscal, on peut toutefois ajouter aux dispositifs existants un abattement individuel ou un crédit d’impôt spécifique au second revenu. En effet, ces mesures sont avantageuses même dans les pays où la fiscalité est individuelle, en particulier ceux où les prestations sociales sont fonction des revenus du ménage : les désincitations fiscales relatives au second revenu sont dès lors similaires à celles créées par le système d’imposition par foyer fiscal.

Quoi qu’il en soit, les gouvernements ont besoin de recettes fiscales, et même ces réformes ciblées ont un coût du fait du manque à gagner qui en résulte. L’enjeu pour les gouvernants consiste donc à trouver le juste équilibre entre les besoins budgétaires immédiats et les gains potentiels (et salutaires) induits par ces réformes fiscales en termes d’emploi.

Références

OCDE (2011), Fiscalité et emploi, Études de politique fiscale de l’OCDE, n° 21, Paris.

OCDE (2011), Perspectives de l’emploi, Paris.

Les réformes fiscales peuvent contribuer à maintenir le niveau des compétences et à empêcher que le chômage ne devienne structurel

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Les seconds pourvoyeurs de revenus sont plus imposésComparaison entre le coin fiscal moyen (différence entre le coût total d’un employé et sa rémunération nette) d’un

contribuable individuel et d’un second pourvoyeur de revenus, gagnant chacun 67 % du salaire moyen, 2010

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En Belgique, par exemple, les taxes et les cotisations sociales représentent environ 60 % du coût total d’un employé lorsqu’il s’agit d’un second pourvoyeur de revenus, et environ 50 %, dans le cas d’une personne célibataire. Dans la plupart des pays représentés ici, le coin fiscal est plus élevé pour les seconds pourvoyeurs de revenus. Pour plus d’informations, voir le rapport Fiscalité et emploi.

Informations sur les données concernant Israël : http://dx.doi.org/10.1787/888932315602

Source : Fiscalité et emploi, OCDE http://dx.doi.org/10.1787/888932482707

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L’enseignement supérieur se développe rapidement, au point de devenir un secteur mondial à part entière. Cela pose de multiples défis aux éducateurs, aux étudiants et aux décideurs.

Si l’enseignement supérieur était une industrie, ce serait l’une des plus grandes et des plus dynamiques au monde. Au Royaume-Uni, par exemple, les recettes totales des universités s’élevaient à 23,4 milliards de livres (43 milliards de dollars) en 2007-2008, selon un rapport de Universities UK, un chiffre comparable, en termes de production brute, à celui du secteur de l’imprimerie et de l’édition, et largement supérieur à celui du secteur pharmaceutique.

Autre exemple, l’Australie, où l’enseignement représente l’une des principales exportations nationales. Selon certaines estimations, sa valeur y atteignait 17,2 milliards de dollars australiens en 2008-2009, soit 1,4 % environ du PIB, en progression de plus de 20 % par rapport à l’année précédente. Les États-Unis sont bien sûr le leader mondial sur ce marché ; l’enseignement supérieur y emploierait 3,4 millions de personnes, soit environ 3 % du secteur américain des services.

Mais l’enseignement, c’est avant tout les étudiants. Leur nombre augmente

régulièrement et fortement depuis 50 ans. Les données de la publication de l’OCDE Regards sur l’éducation montrent que, dans la zone OCDE, 30 % des adultes sont désormais diplômés de l’enseignement supérieur. Toujours dans la zone OCDE, le nombre d’étudiants internationaux a triplé en l’espace de vingt ans : il dépasse aujourd’hui 3,7 millions et devrait continuer de progresser rapidement.

Les raisons de cet essor sont évidentes : les diplômés gagnent mieux leur vie, occupent des emplois plus satisfaisants et vivent plus longtemps que les autres. Cette affirmation vaut tant pour les femmes, qui représentent aujourd’hui la majorité des diplômés de l’enseignement supérieur dans les pays de l’OCDE, que pour les hommes.

Les pays développés ont besoin d’une main-d’œuvre qualifiée pour soutenir leur productivité et leur croissance économique, mais aussi pour créer une classe moyenne plus confiante et prospère. En outre, les retombées économiques de l’enseignement supérieur ne bénéficient pas uniquement aux diplômés, mais également à l’ensemble de la société (voir page 16).

Si l’enseignement supérieur s’est développé, il s’est également internationalisé. Selon les données de l’OCDE, le nombre d’étudiants

étrangers a triplé entre 1985 et 2008, et il devrait encore progresser. Il s’agit cependant d’un marché très asymétrique, dominé par quelques grands prestataires essentiellement localisés dans les pays anglo-saxons. Les États-Unis attirent ainsi le plus grand nombre d’étudiants étrangers, tandis que c’est en Australie que leur proportion est la plus élevée. C’est également un marché volatile, dans lequel des incidents relativement mineurs peuvent avoir une grande influence sur les perceptions. Par exemple, la part de marché des États-Unis décline depuis 2000, alors que celle de la Fédération de Russie a doublé au cours de la même période et que de nombreux pays de la zone Asie-Pacifique entrent désormais dans la course.

L’internationalisation de l’enseignement supérieur attise également la concurrence. Pour autant, les établissements, dont le rôle est de prodiguer ou de « produire » l’enseignement, ont-ils les moyens de se mesurer entre eux et de faire leur travail ? Considérons la question sous un autre angle. Supposez que vous dirigez une entreprise jouissant d’une bonne notoriété, avec plusieurs dizaines de milliers de clients. Vous pouvez décider de maintenir votre position d’exclusivité et d’augmenter le prix de vos produits, ou vous pouvez accroître votre production pour répondre à la demande. Mais si votre « entreprise » est une université,

FOCUS : La mondialisation de l’enseignement supérieurRichard Yelland, direction de l’Éducation, OCDE

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 15

il se peut très bien que l’État ne vous laisse faire ni l’un ni l’autre. L’État peut même vous interdire de facturer vos produits, même si certains de vos concurrents étrangers touchent des subventions, imposent des droits d’inscription et bénéficient d’un soutien important pour « exporter » leurs prestations. Par ailleurs, les politiques publiques en matière migratoire ou de financement des établissements peuvent influer sur votre capacité à attirer de nouveaux étudiants.

À l’évidence, les responsables de la planification stratégique des universités et des autres établissements d’enseignement supérieur sont confrontés à des défis considérables. Le Programme sur la gestion

des établissements d’enseignement supérieur (IMHE) de l’OCDE présentera, lors de la conférence de l’OCDE sur l’enseignement supérieur organisée en septembre 2012 à Paris, un certain nombre de repères et d’idées tirés des groupes de travail qu’il dirige.

Si les responsables de l’offre d’enseignement supérieur ont des difficultés à suivre les dernières nouveautés, on peut imaginer ce qu’il en est « côté demande », pour les étudiants et futurs étudiants. De nombreux pays accordent de multiples bourses et autres types d’aide financière, tandis que d’autres laissent les étudiants se débrouiller sur le plan financier. En outre, la qualité et la pertinence des cursus et des établissements d’enseignement supérieur sont loin d’être évidentes pour les étudiants, même lorsqu’ils cherchent une formation dans leur propre pays.

À l’échelle internationale, les étudiants peuvent être leurrés par des publicités mensongères, voire frauduleuses. Les seuls indicateurs dont ils disposent sont souvent les palmarès internationaux d’universités, dont les critères sont essentiellement les résultats des travaux de recherche, ce qui est pour le moins incomplet (voir page 23). Ainsi, les étudiants n’ont pas toujours toutes

Le nombre d’étudiants internationaux dans les pays de l’OCDE a triplé en l’espace de vingt ans et dépasse aujourd’hui 3,7 millions

EnSEIGnEMEnT SUPÉRIEUR

0 50 000 100 000 150 000 200 000 250 000

Les études supérieures paient Coûts et bénéfices publics de l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur pour un homme,

2007 ou dernière année de référence

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Allemagne

Belgique

Hongrie

Slovénie

Finlande

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Pays-Bas

Pologne

Moyenne OCDE

Autriche

Portugal

Corée

Irlande

Australie

Italie

Rép. tchèque

Canada

Japon

France

Norvège

Nouvelle-Zélande

Suède

Espagne

Danemark

Turquie 21 724

28 621

29 582

37 542

46 482

61 507

63 701

67 411

79 774

81 307

82 932

84 532

85 917

89 034

89 464

89 705

91 036

95 030

95 322

100 177

155 664

166 872

167 241

168 649

193 584

94 125

Valeur actuelle nette, en équivalents dollars

Bénéfices publicsCoûts publics

Enseignement supérieur

Notes : Années de référence : 2005 pour l’Australie, la Belgique et la Turquie ; 2006 pour l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal et le Royaume-Uni ; 2007 pour les autres pays.

Les pays sont classés par ordre décroissant de la valeur actuelle nette relative à l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur.

Source : Regards sur l’éducation 2011, OCDE http://dx.doi.org/10.1787/888932460686

les informations nécessaires pour faire des choix décisifs pour leur avenir en toute connaissance de cause.Certains travaux ont toutefois été entrepris pour les aider. L’OCDE et l’UNESCO ont ainsi joint leurs efforts pour élaborer des lignes directrices sur la qualité de l’enseignement supérieur transfrontalier. Publiées pour la première fois en 2005, ces lignes directrices non contraignantes invitent les pouvoirs publics à établir des dispositifs complets comprenant assurance qualité et agrément en matière d’enseignement supérieur transnational.

Elles encouragent également les établissements et les prestataires à s’assurer que les cursus qu’ils proposent chez eux

et à l’étranger sont de qualité comparable, et suggèrent que les étudiants deviennent des partenaires actifs à tous les niveaux – international, national et institutionnel – afin de renforcer, surveiller et préserver la qualité de l’enseignement supérieur.

D’ailleurs, savons-nous réellement ce que veulent les étudiants ? Diverses enquêtes, telles que l’Australian Survey of Student Engagement ou la National Survey of Student Engagement in the United States, recueillent des données sur les modalités d’apprentissage des étudiants et sur ce qu’ils attendent de leurs études. Ces enquêtes offrent aux établissements des rapports détaillés sur l’emploi du temps des étudiants et sur ce que leur apportent leurs études.

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Temps de crise, études courtes ?Faut-il encourager tous les élèves à poursuivre des études supérieures ? La question a toujours fait débat. S’il n’y a pas assez d’emplois exigeant un diplôme universitaire, pourquoi consacrer du temps et de l’argent – public ou privé – à obtenir ce type de diplôme ? La crise économique a ravivé cette question en exacerbant les profondes mutations du marché du travail à travers le monde.

Or, malgré les effets de la crise, les faits sont têtus : même en période économique

difficile, un diplômé de l’enseignement supérieur peut espérer gagner en moyenne 50 % de plus qu’un diplômé du secondaire. Et il est très rentable pour les pouvoirs publics d’investir dans l’enseignement supérieur : le retour sur investissement net représente près de trois fois le montant initial, du fait de l’augmentation des recettes fiscales et des cotisations sociales, et de la baisse des transferts sociaux.

Ces observations ne sont pas antérieures à la crise : elles s’appuient sur l’analyse de données de 2009 effectuée dans l’édition 2011 des Regards sur l’éducation de l’OCDE. Comme le montre ce rapport, les individus ont également intérêt à poursuivre une formation professionnelle complémentaire. En effet, les

diplômés de l’enseignement professionnel post-secondaire perçoivent une rémunération supérieure à celle de leurs homologues non diplômés du secondaire. Si l’écart de revenus n’est peut-être pas aussi important que pour les diplômés de l’enseignement supérieur général, il n’en est pas moins conséquent et réel. Les conclusions sont sans équivoque : que vous souhaitiez devenir plombier ou microbiologiste, investir dans l’enseignement supérieur est rentable, pour chacun d’entre nous et pour la société dans son ensemble.

Voir Regards sur l’éducation 2011

sur www.oecd.org/edu/rse2011

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Cependant, tous les étudiants n’ont pas 18 ans, et les universités doivent aussi être en mesure de proposer des services à ceux qui apprennent à tous les âges de la vie, ainsi qu’aux étudiants plus âgés qui veulent mettre à jour ou compléter leurs connaissances et leurs compétences. C’est un aspect de plus en plus important, d’autant que l’on assiste à une contraction de l’économie mondiale et à une transformation de la demande de main-d’œuvre.

À l’heure où les décideurs se demandent s’ils doivent considérer l’enseignement supérieur comme une activité économique ou comme un service public, certains de nos modèles traditionnels évoluent rapidement.

De nombreux pays instaurent ainsi des droits d’inscription, et l’accent mis sur la qualité et la transparence de l’enseignement, déjà de plus en plus marqué depuis vingt ans, va encore s’accroître.

Par ailleurs, en raison de la baisse des financements publics et privés et du renforcement de la concurrence, l’enseignement supérieur sera de plus en plus incité à faire preuve d’efficience et de productivité. Les étudiants deviennent des clients. Ils considèrent qu’une bonne formation est un investissement pour améliorer leurs perspectives de carrière. La notion d’études supérieures « gratuites » devient plus difficile à défendre pour

les pouvoirs publics, en théorie comme en pratique. À l’avenir, les mécanismes réglementaires et de gouvernance qui s’appliquent à l’enseignement supérieur continueront de faire l’objet d’un examen de plus en plus attentif.

Références

Kelly, U., D. McLellan et I. McNicoll (2009), The impact of universities on the UK economy, Universities UK.

Weisbrod, B., J. Ballou et E. Asch (2008), Mission and Money: Understanding the University, Cambridge University Press, Cambridge.

Voir www.oecd.org/edu/superieur et www.unesco.org/new/fr/education

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 17

égard, un examen des liens entre entreprises et universités, assorti de recommandations sur la conception de cursus en commun, les opportunités d’expériences professionnelles et le parrainage d’entreprise, sera publié très prochainement.

Bien entendu, nous ne pourrons évaluer avec exactitude les retombées de nos réformes qu’au bout d’un certain temps. Selon les chiffres les plus récents, les demandes d’inscription dans l’enseignement supérieur restent importantes chez les plus défavorisés, malgré un recul de 0,2 % par rapport à l’année précédente. En revanche, les demandes d’inscription aux programmes à temps plein ont chuté chez les adultes. Cela peut traduire des préoccupations légitimes relatives au marché du travail, et les études à temps partiel constituent désormais pour ces personnes une réelle alternative à l’emploi. D’autre part, le système d’apprentissage national se développe massivement, et certains peuvent y voir un moyen plus efficace d’acquérir des compétences de haut niveau et de faire carrière.

L’Angleterre est loin d’être la seule à réformer le mode de financement de l’enseignement supérieur. Selon la publication de l’OCDE Regards sur l’éducation 2011, 14 des 25 pays pour lesquels on dispose de données ont réformé leur système de droits d’inscription et de soutien financier aux étudiants depuis 1995. L’Australie, l’Autriche, les États-Unis, le Japon, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et le Portugal ont par exemple instauré ou accru les droits d’inscription.

Cependant, partout dans le monde, une tendance marquante se dégage : le rôle de l’enseignement supérieur pour la prospérité et le bien-être est de plus en plus reconnu. Dans ce secteur toujours plus concurrentiel et mondialisé, nous avons pris les mesures nécessaires pour donner à nos universités les moyens de proposer des programmes d’enseignement et de recherche d’envergure internationale, et d’offrir à nos diplômés – y compris les adultes – tous les atouts possibles sur le marché mondial du travail.

OCDE (2011), Regards sur l’éducation, Paris.

http://www.direct.gov.uk/en/EducationAndLearning/UniversityAndHigherEducation/index.htm

Études supérieures : financement et accessibilité

Pour le gouvernement de coalition du Royaume-Uni, la réforme du financement de l’enseignement supérieur a deux objectifs principaux.

Nous voulons tout d’abord pérenniser les finances de nos établissements de premier plan. Étant donné l’ampleur du plan de réduction des déficits, il est impossible de miser uniquement sur les deniers publics pour accroître le financement des universités. D’où la décision de demander une contribution plus importante aux diplômés : les recherches de l’OCDE montrent clairement que ce sont les premiers bénéficiaires de l’enseignement supérieur.

Le second objectif concerne le coût, l’accessibilité et la qualité des études supérieures. Le système qui entrera en vigueur cette année dispensera les étudiants de premier cycle – britanniques ou ressortissants de l’UE – de verser les droits d’inscription d’emblée. Ils ne commenceront à rembourser le coût de leurs études que lorsqu’ils gagneront plus de 21 000 livres (environ 33 000 dollars) par an. Parallèlement, un établissement pratiquant des droits d’inscription supérieurs à 6 000 livres par an, quel que soit le diplôme, devra au préalable présenter un plan crédible de hausse du nombre d’étudiants défavorisés inscrits (ou démontrer qu’il en accueille déjà un grand nombre). D’ici 2015-2016, les universités devront dépenser au moins 50 % de plus qu’elles ne le font actuellement pour attirer ce type d’étudiants. Concernant l’enseignement,

les universités doivent aujourd’hui redoubler d’efforts pour convaincre les candidats potentiels de la valeur de leurs cursus. En effet, les étudiants s’informent de plus en plus, notamment sur la régularité des échanges avec les professeurs, la modernité des installations et les perspectives d’emploi.

Les avantages offerts visent également les adultes. Quel que soit leur âge, les étudiants s’inscrivant pour la première fois en licence peuvent demander un prêt pour couvrir leurs droits d’inscription, ainsi que des bourses auprès des établissements. Autre point important, nous avons assoupli les conditions d’admission au profit des étudiants à temps partiel, afin de donner

toutes leurs chances aux parents et aux adultes qui travaillent déjà. Un quart de nos étudiants suivent des cours à temps partiel, et cette proportion devrait s’accroître.

Nous voulons également nous assurer que les compétences des diplômés répondent aux besoins des entreprises – c’est crucial pour les étudiants les plus âgés, pour qui la nécessité de trouver un emploi digne de ce nom est particulièrement urgente. À cet

EnSEIGnEMEnT SUPÉRIEUR

David Willetts, Ministre délégué à l’Enseignement supérieur et aux Sciences, Royaume-Uni

Nous avons assoupli les conditions d’admission pour donner toutes leurs chances aux parents et aux adultes qui travaillent déjà

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à la résolution de problèmes. C’est exactement le type de compétences recherchées dans nos économies fondées sur le savoir. En simulant des situations de la vie réelle, ces jeux donnent aux étudiants la possibilité de résoudre des problèmes complexes sans encourir de véritables risques. Ils permettent également de tester et de mieux appréhender les différentes façons d’aborder un problème. Enfin, ils pourraient déboucher sur une réflexion pluridisciplinaire au sein des établissements d’enseignement supérieur et au-delà.

Qu’en est-il des « jeux en ligne multi-joueurs » ? Ils existent déjà dans les domaines des loisirs ou de la formation, et certains, encore en développement, sont spécifiquement conçus à des fins pédagogiques. Ces jeux rassemblent des joueurs du monde entier dans le but de parvenir à la résolution collective de problèmes. Selon leurs partisans, ils présentent l’intérêt d’offrir aux joueurs une multitude de scénarios et de possibilités d’action. S’ils visent généralement la réalisation d’un objectif, ils nécessitent souvent des recherches extérieures lorsqu’on atteint les niveaux les plus élevés. Pour leurs concepteurs, le défi consiste à faire du contenu pédagogique un aspect du jeu comme les autres. Autre technologie, l’analyse des données numériques

Technologie et théorie des jeux

Téléphones portables et livres électroniques sont déjà incontournables sur de nombreux campus universitaires. Ils semblent pourtant archaïques comparés aux outils pédagogiques qui pourraient voir le jour dans quelques années.

L’époque des classeurs, des gros livres et de la ruée vers l’unique ordinateur de la bibliothèque est révolue. Aujourd’hui, les étudiants entament leurs études supérieures bardés de technologies : ordinateur et téléphone portables, lecteur MP3 et tablettes en tout genre. Ils communiquent par connexion sans fil ultra rapide et les technologies de l’information et de la communication sont leur pain quotidien. Leurs enseignants s’y adaptent avec les web-séminaires et la lecture numérique, par exemple. Pourtant, ces « étudiants du nouveau millénaire » ne considèrent pas que ces technologies joueront un rôle significatif dans leurs études, comme le révèle le Projet sur l’avenir de l’enseignement supérieur du Centre pour la recherche et l’innovation dans l’enseignement (CERI). Ce qui suit pourrait bien les faire changer d’avis.

Quel rôle les technologies émergentes pourraient-elles jouer sur l’évolution de l’éducation ? Un collège d’experts internationaux composé notamment de

spécialistes de l’éducation, des technologies et des entreprises a récemment publié The Horizon Report 2011. Selon ce rapport, dans un proche avenir, les technologies utilisées dans l’enseignement supérieur seront loin de se résumer aux livres électroniques et aux téléphones portables. Au cours des cinq prochaines années, de nouvelles technologies pourraient faire leur entrée dans nos vénérables universités, notamment les technologies de réalité augmentée, les jeux vidéo et sur ordinateur, l’informatique gestuelle et l’analyse des données numériques à des fins éducatives.

Certains jeux « sérieux » sont déjà utilisés sur les campus des pays de l’OCDE. Par exemple, Global Conflicts, une série de jeux accompagnée de plans de cours et d’un livret d’exercices, aide les étudiants à comprendre les enjeux géopolitiques sensibles. Melody Mixer, conçu à l’université du Wisconsin-Madison, leur apprend à lire la musique et à en composer. Et Virtual Forensics Lab, mis au point par une école d’infirmières aux États-Unis, leur enseigne comment procéder à un examen médicolégal sur une scène de crime. Les artisans de ces jeux considèrent qu’une utilisation plus intensive de la vidéo et des jeux sur ordinateur à l’université renforcerait les capacités décisionnelles des étudiants, ainsi que leur aptitude à l’innovation et

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 19

EnSEIGnEMEnT SUPÉRIEUR

à des fins éducatives permet aux établissements d’adapter leur enseignement aux besoins et aux aptitudes de chaque élève. Elle consiste à analyser diverses données, telles que le comportement des étudiants lors d’une activité précise ou d’un examen, leurs interactions sociales en ligne, leurs activités extrascolaires et leurs messages sur les forums.

Au-delà des bénéfices qu’en tirent les élèves, ces technologies pourraient aussi servir à

évaluer les programmes et les méthodes pédagogiques. Les bureaux des admissions et les responsables des collectes de fonds les utilisent déjà, mais les travaux dans ce domaine sont encore essentiellement conceptuels, et il faudra compter au moins quatre ou cinq ans avant que de tels systèmes soient couramment utilisés pour évaluer et améliorer la qualité

de l’enseignement. Avant d’envisager leur adoption massive, il faudra aussi répondre aux préoccupations relatives à la vie privée et au profilage des élèves, et dissiper l’impression selon laquelle la technologie réduit les êtres humains à des numéros.

Ces technologies peuvent être très coûteuses, ce qui constitue l’un des principaux obstacles à leur utilisation à grande échelle. Un autre obstacle peut surprendre : le manque de culture numérique des enseignants et des élèves. Pour participer pleinement à un monde moderne en constante évolution, les élèves doivent posséder une culture numérique – les spécialistes de l’enseignement et du monde des affaires s’accordent à le dire. Cependant, il n’existe aucune définition commune de telles compétences, pas plus qu’elles ne sont enseignées de façon exhaustive et universelle. Comme le savent la majorité des consommateurs, les technologies numériques progressent et évoluent à un rythme effréné. La plupart des programmes ne seront pas

révisés assez vite pour pouvoir suivre la cadence. Aussi, comme le soulignent certaines critiques, ce qui ressemble à un manque de culture numérique chez les élèves et les chercheurs ne serait-il pas tout simplement un manque d’intérêt, comme certains l’évoquent ? Il se peut en effet que les étudiants aiment toujours se plonger dans les livres et que les auteurs d’études préfèrent lire leur nom imprimé sur du papier. Pour les concepteurs d’outils pédagogiques numériques innovants, le défi consiste donc à les rendre non seulement attrayants, mais également pertinents et utiles pour l’apprentissage et l’enseignement. Alors seulement, le manque de culture numérique appartiendra au passé. Marilyn Achiron

Références

Johnson, L., R. Smith, H. Willis, A. Levine et K. Haywood (2011), The Horizon Report, disponible sur www.nmc.org/pdf/2011-Horizon-Report.pdf

OCDE (à paraître), L’enseignement supérieur à l’horizon 2030, volume 3 : Technologie, OCDE, Paris.

Voir aussi www.oecd.org/cer

Les jeux « sérieux » sont déjà utilisés sur les campus

At the University of Sydney, we’re serious about innovation. That’s why the University is home to some of the brightest minds in Australia and is a national leader in competitive research funding.

At an international level, we are firmly established among the world’s top universities and are involved in worldwide university networks and research collaborations. We are committed to innovative partnerships with leading universities, government, industry and international organisations, leading to excellence in research, teaching and the development of solutions to real-world problems.

For more information, head to sydney.edu.au

FOCUSED ON INNOVATION

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Denis Brière - Recteur de l’Université Laval

« Une empreinte durable dans le monde »L’Université Laval est très active à l’échelle mondiale. Pouvez-vous nous présenter les principaux volets de cette présence sur la scène internationale?

D’importants efforts ont été déployés au cours des quinze dernières années pour valoriser les expertises uniques de l’Université Laval et devenir un leader canadien en matière d’internationalisation de ses activités. Cette ouverture sur le monde s’est concrétisée par la signature de 665 ententes de formation, de recherche, de mobilité internationale ou d’aide au développement avec plus de 470 partenaires dans 60 pays.

L’Université offre un profil international qui permet aux étudiants de compléter jusqu’à deux sessions d’étude, pleinement reconnues et créditées, à l’étranger. Plusieurs

programmes de mobilité étudiante permettent à près de 1000 de nos étudiants chaque année de réaliser un projet d’étude ou de stage à l’étranger.

Nous avons développé une série de programmes de forma-tion délocalisés : une maîtrise en didactique au Gabon et au Cameroun ; une maîtrise en développement international et un diplôme d’études supérieures spécialisées en sciences de l’éducation en Haïti ; un MBA en gestion de la chaîne logistique au Maroc ; etc.

De nombreuses collaborations de recherche ont été mises en place dans des domaines aussi diversifiés que les chan-gements climatiques, les études nordiques, l’optique-pho-tonique, la génomique, les sciences bioalimentaires, les technologies du son et des images, la culture numérique, le patrimoine, l’infectiologie, les neurosciences, l’obésité, les problématiques cardio-vasculaires et rénales, le génie tissulaire, etc.

Quelle est votre approche en matière de coopération avec les pays du Sud ?

Depuis nombre d’années, les professeurs-chercheurs et les membres du personnel sont engagés dans une démarche volontariste de partage de leur savoir et de leur expertise afin de contribuer au mieux-être et au développement du-rable des pays du Sud.

Nous avons mis en place des projets d’appui à la recons-truction de l’enseignement supérieur en Haïti grâce à une enveloppe de 600 000 $ provenant de dons recueillis par l’Université. L’objectif est de former du personnel haute-ment qualifié dans différents domaines : agriculture, édu-cation, tourisme et patrimoine, changement climatique et développement durable, gouvernance et développement international.

Le projet d’appui à la formation en gestion des ressources naturelles dans le Bassin du Congo, dirigé par le professeur Damase Khasa de la Faculté de foresterie, de géomatique et de géographie et financé par l’ACDI, a permis de relancer la formation universitaire et technique en RDC. La première cohorte de 32 ingénieurs de conception et 8 ingénieurs techniciens ont obtenu leur diplôme cette année. Ce projet a permis également de former des doctorants qui prendront la relève comme professeurs-chercheurs dans leur pays d’origine (RDC, Gabon ou Cameroun) en vue de constituer trois pôles d’excellence de formation et de recherche.

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en compétences spécifiques évoluent constamment, et sont par conséquent difficiles à anticiper.

Depuis les années 1980, la majorité des pays s’emploie à accroître la proportion des diplômés de l’enseignement secondaire qui entament un cycle d’enseignement postsecondaire et supérieur. Des niveaux d’instruction plus élevés sont généralement associés à des taux de chômage plus faibles et à des revenus plus importants. À l’inverse, il est coûteux pour les gouvernements de prendre en charge des individus peu qualifiés, qu’ils soient au chômage ou sous-employés.

Consolider les compétences

Dans la compétition entre économies avancées, il est crucial d’avoir une main-d’œuvre qualifiée. Mais comment les travailleurs peuvent-ils s’adapter à l’évolution très rapide des marchés du travail ? La Stratégie de l’OCDE sur les compétences, qui sera lancée en mai prochain parallèlement à une vaste étude sur les compétences des adultes, propose des solutions.

Le chômage atteint des niveaux record dans les pays développés. Or, en 2009, tandis que la crise économique battait son plein, plus de 40 % des employeurs en Australie, au Japon, au Mexique et en Pologne

déclaraient éprouver des difficultés à trouver les travailleurs possédant les compétences adéquates. Parallèlement, un tiers des travailleurs se considèrent surqualifiés pour le poste qu’ils occupent, alors que 13 % d’entre eux estiment qu’ils ne le sont pas assez.

L’équilibre entre les secteurs d’emploi et les compétences exigées par ces secteurs s’est modifié au cours des cinquante dernières années. Que ce soit dans l’industrie lourde, les services ou les technologies intelligentes, les emplois traditionnels comme les nouveaux emplois exigent des travailleurs plus qualifiés. Les besoins des employeurs

EnSEIGnEMEnT SUPÉRIEUR

Page 24: L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

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La tâche n’est pas aisée. Même dans les pays les plus avancés économiquement, une grande proportion de la population adulte est faiblement alphabétisée. D’après l’Enquête internationale sur la littératie des adultes, entre un quart et trois quarts des adultes ne disposent pas des compétences nécessaires pour répondre aux exigences du monde moderne. L’Enquête sur la littératie et les compétences des adultes, révèle quant à elle qu’en général, les individus possédant de faibles compétences de base en lecture, écriture, calcul et résolution de problèmes tendent à être économiquement défavorisés au cours de leur vie.

En période de crise économique, même les travailleurs qualifiés sont vulnérables. La sous-utilisation des compétences – qu’elle repose sur une inadéquation entre les compétences des employés et celles requises par le poste ou sur une exclusion totale des

travailleurs du marché du travail – représente un gaspillage des ressources qui ont été investies pour forger ces compétences. Pire encore, toute compétence non utilisée risque de se dévaloriser, voire de disparaître.

Face aux aléas du marché du travail, tous les travailleurs, quel que soit leur niveau d’instruction, doivent être prêts à acquérir de nouvelles compétences et à s’adapter à l’évolution de la demande. Les jeunes qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail seront sûrement amenés à changer d’employeurs, voire de postes, plusieurs fois au cours de leur vie professionnelle (qui sera plus longue). Ils doivent être capables de gérer l’incertitude et le changement, tout en étant productifs dans un contexte de plus en plus concurrentiel. En plus des compétences professionnelles, ils doivent posséder des compétences plus générales dans les savoirs de base (lecture, écriture, calcul), la résolution de problèmes et le raisonnement analytique, mais aussi les qualités relationnelles, l’aptitude à travailler en équipe, la capacité à utiliser les technologies de l’information et

de la communication et, tout simplement, la capacité à apprendre. Par conséquent, les politiques publiques de l’éducation devront être ajustées pour mettre l’accent sur l’apprentissage tout au long de la vie, en plus de la formation, au cours des années de scolarité obligatoire.

Plus globalement, les gouvernements doivent adapter l’offre de compétences à la demande. Pour les éclairer sur la marche à suivre, l’OCDE lancera en mai 2012 sa Stratégie sur les compétences. Celle-ci a pour objectif d’aider les gouvernements à évaluer et améliorer la conception et la mise en œuvre de leurs politiques nationales relatives à l’offre et à la demande de compétences.

Cette stratégie s’appliquera à l’ensemble de l’administration et associera les ministères de l’Éducation, de l’Immigration, de la Famille, de la Science et de la Technologie, ainsi que de l’Emploi. Les syndicats, organisations d’employeurs, chambres de commerce, organisations non gouvernementales, universités et autres entités concernées sont également associés à l’élaboration de cet instrument d’action rentable et pragmatique.

La Stratégie s’appuiera sur des données provenant de sources éprouvées et fiables de l’OCDE, telles que le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), qui évalue le niveau d’acquisition, par des élèves de 15 ans du monde entier, des connaissances et des compétences nécessaires pour s’intégrer pleinement dans les sociétés modernes. Elle s’inspirera également d’une nouvelle étude majeure, le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (connu sous l’acronyme anglais PIAAC), qui mesure le niveau et la répartition des compétences, avant tout professionnelles, chez les adultes.

Le PIAAC, dont la première série de résultats sera publiée en 2013, est l’enquête internationale la plus complète jamais menée sur les compétences des adultes. Elle s’appuie sur des entretiens menés dans 26 pays participants auprès de quelque 5 000 adultes de 16 à 65 ans. Menés entre fin 2011 et début 2012, ces entretiens visent à déterminer le niveau de compétences

des personnes interrogées, ainsi que l’usage qu’elles en font dans les cadres professionnel et privé. L’évaluation est axée sur la résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique, ainsi que sur les savoirs fondamentaux en écriture, lecture et calcul, notamment la reconnaissance des mots, le vocabulaire et l’aisance linguistique.

Ces projets ambitieux sont nécessaires. S’ils parviennent à instaurer un cadre à l’élaboration et à la mise en œuvre de mesures permettant d’exploiter au mieux le capital humain de chaque pays et de favoriser le développement des compétences individuelles, il s’agira déjà d’une belle réussite. Marilyn Achiron

Références

OCDE (2011), Élaborer une stratégie en faveur des compétences, Paris, www.oecd.org/education/SkillsStrategy

OCDE (2010), “The OECD Programme for the International Assessment of Adult Competencies”, brochure, Paris.

Voir www.oecd.org/PIAAC

Même dans les pays les plus avancés économiquement, une grande proportion de la population adulte est faiblement alphabétisée Commandez dès

maintenant !Comment prévenir les conséquences à long terme que pourrait engendrer la crise de l’emploi des jeunes ?

Disponible sur www.oecd.org/librairie

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admis que les résultats de la recherche universitaire ne sont ni les seuls, ni les meilleurs indicateurs à prendre en compte. Les autres activités universitaires, comme l’enseignement, le transfert de technologie et l’engagement social, ont autant d’importance, sinon plus, pour la qualité des études. À l’heure actuelle, il n’y a pourtant aucun moyen de comparer la qualité et l’impact de ces activités. Une initiative de l’OCDE, l’AHELO (acronyme anglais de l’Initiative d’Évaluation internationale des retombées de l’enseignement supérieur), montre que l’on peut évaluer les avantages que les diplômés tirent de leurs études. La Commission européenne élabore quant à elle un outil qui permettra aux usagers des établissements de classer ceux-ci en fonction de six critères et d’une série d’indicateurs, établis selon leurs préférences et leurs priorités.

Voir www.oecd.org/edu/ahelo-fr

Les palmarès universitaires en question

EnSEIGnEMEnT SUPÉRIEUR

OXFORD

l’on y retrouve au moins 15 établissements de recherche américains aux 25 premières places, et cinq universités – Cambridge, Chicago, Harvard, le MIT et Oxford – dans le top 10. Les critères prépondérants de ces trois classements ont cependant un point commun : ils sont liés aux résultats de la recherche universitaire dans les établissements, et non à la qualité de l’enseignement.

Ces classements focalisent l’attention sur les « meilleures » universités, ainsi que sur la façon dont elles sont créées et dont elles conservent leur rang. Peu d’attention est en revanche accordée aux efforts entrepris par les établissements pour améliorer la qualité de l’enseignement supérieur, inconvénient qui empêche la réalisation d’évaluations globales. Préoccupée par cette question, l’UNESCO a décidé d’organiser, conjointement avec l’OCDE et la Banque mondiale, un forum international sur les classements et la responsabilisation dans l’enseignement supérieur, en mai 2011. Il est de plus en plus communément

Les classements d’universités sont vendeurs pour les médias. Mais quelle importance les enseignants, les étudiants et les décideurs doivent-ils leur accorder ? S’il existe beaucoup de classements nationaux des établissements d’enseignement supérieur, ce sont surtout les palmarès internationaux qui attirent l’attention des médias. Le Classement académique des universités mondiales (plus communément appelé « classement de Shanghai ») est sans doute le plus connu, même si les Times Higher Education World University Rankings et les QS World University Rankings® font également sensation chaque année. Ces trois palmarès ne reposent pas sur les mêmes critères, mais

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N° 286 T3 2011

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Nous sommes Vale. Nous sommes prêts pour le futur.Chacun des plus de 132.000 collaborateurs de Vale, dans 38 pays où la société est présente, travaille avec la mission de transformer des ressources naturelles en prospérité et développement durable.

Premier producteur mondial de minerai de fer, deuxième producteur mondial de nickel et l’un des principaux producteurs de manganèse, d’engrais, de cuivre et de charbon, Vale investit dans la découverte et la transformation des ingrédients essentiels à notre quotidien, et dans la construction d’un héritage économique, social et environnemental qui va au-delà du cycle de vie de ses opérations.

En 2011, Vale s’est imposé comme le plus gros exportateurdu Brésil, avec une participation de 13,55% des ventes du pays sur le marché étranger jusqu’au mois de Novembre. Pour 2012, elle a annoncé des investissements de 21,4 milliards de US$ à l’international.

Plus d’aliments et moins d’impactLa société investit dans la production d’engrais pour aider le monde à relever le dé� de produire plus d’aliments tout en réduisant les impacts sur l’environnement. Les investissements dans le secteur seront de 15 milliards de US$ en 2020. Vale Fertilizantes, créée en 2010, a aujourd’hui 11 unités de production de potasses, de phosphates et d’engrais azotés, dont dix au Brésil et une au Pérou. Six projets sont en cours de développement au Brésil, au Mozambique, en Argentine et au Canada.

Nouvelles sources d’énergiePour assurer l’énergie à ses opérations, Vale exploite des centrales hydroélectriques au Brésil, au Canada et en Indonésie, et investit dans la réduction de la consommation et dans la création de nouveaux mix énergétiques, avec toujours moins d’impact sur l’environnement.

Depuis 2008, Vale investit dans le développement du biodiesel à partir d’huile de palme du Pará. A travers VSE (Vale Solutions en Energie), joint venture avec la BNDES (Banque Nationale de Développement Économique et Social), elle a créé un groupe électrogène à base d’éthanol qui est en test à la Station Antarctique Comandante Ferraz, et pourra bientôt alimenter la base brésilienne au pôle sud.

Trois piliers pour le développement durableLa politique de développement durable de Vale s’appuie sur trois piliers : être un opérateur durable, un catalyseur pour le développement local et un agent mondial du développement durable. En 2012, les investissements dans des initiatives de responsabilité sociale d’entreprise atteindront 1,648 milliards de US$ : 1,354 milliards de US$ pour la protection et la conservation de l’environnement et 293 millions de US$ pour des actions sociales. Vale protège plus de 10.000 kilomètres carrés de zones naturelles au Brésil, en Indonésie et au Canada.

A�n de soutenir des programmes visant à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts en Amazonie, elle a créé à titre bénévole le Fonds Vale, une association à but non lucratif qui travaille en partenariat avec tous les secteurs de la société. Parmi les initiatives de développement durable, il faut encore souligner la recirculation ou la réutilisation de l’eau dans les opérations mondiales, d’environ 79%.

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Nous sommes Vale. Nous sommes prêts pour le futur.Chacun des plus de 132.000 collaborateurs de Vale, dans 38 pays où la société est présente, travaille avec la mission de transformer des ressources naturelles en prospérité et développement durable.

Premier producteur mondial de minerai de fer, deuxième producteur mondial de nickel et l’un des principaux producteurs de manganèse, d’engrais, de cuivre et de charbon, Vale investit dans la découverte et la transformation des ingrédients essentiels à notre quotidien, et dans la construction d’un héritage économique, social et environnemental qui va au-delà du cycle de vie de ses opérations.

En 2011, Vale s’est imposé comme le plus gros exportateurdu Brésil, avec une participation de 13,55% des ventes du pays sur le marché étranger jusqu’au mois de Novembre. Pour 2012, elle a annoncé des investissements de 21,4 milliards de US$ à l’international.

Plus d’aliments et moins d’impactLa société investit dans la production d’engrais pour aider le monde à relever le dé� de produire plus d’aliments tout en réduisant les impacts sur l’environnement. Les investissements dans le secteur seront de 15 milliards de US$ en 2020. Vale Fertilizantes, créée en 2010, a aujourd’hui 11 unités de production de potasses, de phosphates et d’engrais azotés, dont dix au Brésil et une au Pérou. Six projets sont en cours de développement au Brésil, au Mozambique, en Argentine et au Canada.

Nouvelles sources d’énergiePour assurer l’énergie à ses opérations, Vale exploite des centrales hydroélectriques au Brésil, au Canada et en Indonésie, et investit dans la réduction de la consommation et dans la création de nouveaux mix énergétiques, avec toujours moins d’impact sur l’environnement.

Depuis 2008, Vale investit dans le développement du biodiesel à partir d’huile de palme du Pará. A travers VSE (Vale Solutions en Energie), joint venture avec la BNDES (Banque Nationale de Développement Économique et Social), elle a créé un groupe électrogène à base d’éthanol qui est en test à la Station Antarctique Comandante Ferraz, et pourra bientôt alimenter la base brésilienne au pôle sud.

Trois piliers pour le développement durableLa politique de développement durable de Vale s’appuie sur trois piliers : être un opérateur durable, un catalyseur pour le développement local et un agent mondial du développement durable. En 2012, les investissements dans des initiatives de responsabilité sociale d’entreprise atteindront 1,648 milliards de US$ : 1,354 milliards de US$ pour la protection et la conservation de l’environnement et 293 millions de US$ pour des actions sociales. Vale protège plus de 10.000 kilomètres carrés de zones naturelles au Brésil, en Indonésie et au Canada.

A�n de soutenir des programmes visant à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts en Amazonie, elle a créé à titre bénévole le Fonds Vale, une association à but non lucratif qui travaille en partenariat avec tous les secteurs de la société. Parmi les initiatives de développement durable, il faut encore souligner la recirculation ou la réutilisation de l’eau dans les opérations mondiales, d’environ 79%.

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26 L’économie brésilienne : vers de nouveaux sommets

28 Modèle financier Entretien avec Cassio Antonio Calil, Président de JP Morgan’s asset management unit, Brésil

30 Infrastructures : plus qu’une épreuve sportive

32 Lutter contre la pauvreté et les inégalités Jens Arnold

33 Performances scolaires

34 Gérer le boom des ressources naturelles Annabelle Mourougane

36 Biocarburants brésiliens : quel avenir ? Anselm Eisentraut et Michael Waldron, Agence internationale de l’énergie

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Biocarburants, page 36

Pauvreté, page 32

Infrastructures, page 30

Dossier spécial

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Le Brésil s’est hissé au rang d’acteur économique mondial, et son potentiel reste très prometteur. Mais il doit encore surmonter certains obstacles pour tenir ses promesses.

« Les signaux de l’économie brésilienne sont encourageants. De fait, le pays a vraisemblablement passé le cap de l’instabilité pour installer au moins les prémices d’une croissance durable », pouvait-on lire dans L’Observateur de l’OCDE en 2001, et ces propos n’ont pas été démentis par les faits. En effet, après quelques pas incertains sur la scène internationale, l’économie brésilienne s’est hissée vers de nouveaux sommets, s’imposant comme l’un des marchés émergents les plus performants du monde.

Au cours de ces cinq dernières années, le PIB du Brésil a progressé, en moyenne, de quelque 4,6 % par an. Les indicateurs macroéconomiques sur cette période révèlent une activité dynamique dans l’agriculture, l’industrie et les services, tandis que le PIB a été tiré par une vigoureuse expansion de la demande intérieure, et les importations de biens et de services ont marqué une forte hausse. Les volumes d’exportation se sont aussi nettement accrus, mais moins vite que les importations. Le taux de chômage a été relativement peu élevé, autour de 6-7 %, et il est tombé à moins de 5 % en décembre 2011.

Le Brésil a brièvement subi l’impact de la crise économique venue de la zone OCDE mais s’est rétabli rapidement. De fait, en 2010, l’économie a enregistré sa plus forte croissance annuelle en 20 ans, le taux retombant toutefois à un peu plus de 3 % en 2011, niveau toujours supérieur à celui des pays de l’OCDE, mais le plus bas en Amérique du Sud cette année-là. Le gouvernement est déterminé à remonter à plus de 4% de croissance en 2012, même si cet objectif ambitieux comporte des risques majeurs. Plus prudente, l’OCDE estime ce chiffre réalisable en 2013.

La tâche sera rude, d’autant que les perspectives économiques mondiales sont peu brillantes. Même abstraction faite de la situation extérieure, le pays connaît plusieurs dilemmes. Le gouvernement pourra-t-il, par exemple, malgré des prix plus élevés, contenir les taux d’intérêt directeurs et éviter d’attirer trop de capitaux à court terme ou d’exercer une

pression à la hausse sur le réal ? De même, pourra-t-il faire baisser les taux d’intérêt pour les emprunteurs nationaux, tout en relevant les taux d’épargne et d’investissement et en jugulant l’inflation ?

De 2003 à 2010, l’appréciation du réal, alimentée en partie par des entrées de capitaux à court terme et une industrie pétrolière de plus en plus importante, a été de 63 % par rapport

aux monnaies des principaux partenaires commerciaux du pays et de 74 % par rapport au dollar des États-Unis. Des pressions inflationnistes sont apparues. En 2011, les prix ont augmenté de 6,5% – la limite supérieure de la fourchette fixée par les autorités monétaires et le taux le plus élevé en sept ans.

Une flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie n’a rien arrangé, et le logement et les transports sont aussi devenus plus chers. Afin de prévenir des fluctuations monétaires excessives et de préserver la stabilité financière, les autorités ont, dans un premier temps, associé des relèvements de taux d’intérêt et de coefficients de réserves obligatoires à une intervention sur le marché des changes et à une taxe temporaire sur les entrées de capitaux à court terme. Devant l’aggravation des perspectives mondiales, des mesures d’assouplissement des conditions monétaires

et d’assainissement budgétaire ont été prises. Si cela se révèle insuffisant, les autorités pourraient avoir recours à des taxes sur les entrées de capitaux à court terme, ajuster les normes de fonds propres des banques et prendre d’autres mesures macro-prudentielles du même ordre. Quoiqu’il en soit, elles devront mettre davantage l’accent sur l’assainissement des finances publiques.

La politique macroéconomique du Brésil, mise en place il y a une décennie, est saine, grâce notamment à la Loi de 2000 sur la responsabilité budgétaire. Les autorités ont été très attentives à l’inflation, ont maintenu un taux de change flexible et s’en sont tenues à une politique budgétaire obéissant à des règles précises. L’objectif d’excédent primaire fixé pour 2011 a été atteint facilement. Cependant, du fait d’un ralentissement de la croissance intérieure et des perturbations extérieures, il a été difficile d’éviter les pressions, avec une hausse du taux de change et des règles budgétaires plus difficiles à appliquer.

Pour résoudre ces problèmes et soutenir les soldes des finances publiques et de la sécurité sociale à moyen terme, le gouvernement pourrait fixer un objectif budgétaire global et un plafond de dépenses. Découpler le minimum des prestations de retraite du salaire minimum, qui progresse rapidement (tout en maintenant le niveau des retraites en termes réels) contribuerait aussi à restreindre les dépenses. Par ailleurs, il serait utile d’assouplir le processus

Les plus de 65 ans devraient représenter 38 % de la population en 2050

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budgétaire, en facilitant la réaffectation de ressources à des usages plus efficaces.

Dans le même temps, toutefois, le gouvernement sait qu’il faut accroître les dépenses d’infrastructure, non seulement dans le domaine du sport – le Brésil accueillera la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques en 2016 – mais aussi dans les secteurs des transports, de l’électricité, de l’eau et de l’assainissement, qui sont prioritaires pour assurer le progrès et la croissance à moyen terme (voir l’article : « Infrastructures : plus qu’une épreuve sportive »). Une fois encore, cela souligne la nécessité de prendre des mesures pour stimuler l’investissement.

Cela signifie aussi qu’il faut faire bon usage des recettes tirées du secteur pétrolier et les partager équitablement, non seulement entre les régions, mais aussi entre les générations actuelles et futures. Le nouveau Fundo Social do Pré-Sal (fonds social) est encourageant à cet égard.

Défaire le nœud gordien de la fiscalité au Brésil faciliterait grandement ces efforts, car une fiscalité complexe réduit les rendements après impôt et émousse les incitations à investir. Le gouvernement y parviendra-t-il ? Il prévoit certainement de le faire puisqu’il a soumis au Congrès une proposition visant à alléger les prélèvements sur les salaires et à harmoniser les taux de TVA dans les États fédérés.

Le taux d’investissement productif au Brésil, à moins de 20 % du PIB, est bas par rapport aux marchés émergents et aux autres économies d’Amérique latine. Cela tient notamment à la faiblesse du taux d’épargne, proche de 15 %, contre plus de 30 % en Chine et en Inde.

Le faible taux d’investissement productif est aussi dû au niveau élevé des taux d’intérêt directeurs : 31 % en moyenne pour les prêts aux entreprises et 45 % pour les prêts aux ménages. Les raisons de ces taux élevés sont relativement obscures, de nature historique sans doute mais pas uniquement. L’investissement est aussi bridé par une taxation relativement forte des bénéfices des sociétés et par des coûts très élevés de respect des obligations fiscales. De plus, des marchés privés de capitaux à long terme sont nécessaires pour que les investisseurs se financent. Des réformes dans ces domaines pourraient aider à doper l’investissement.

Les Brésiliens aux revenus modestes épargnent, mais ils le font moins après 40 ans. Pour beaucoup, la générosité des prestations de retraite à venir n’incite guère à épargner. Cependant, comme les autres économies de marché émergentes, le Brésil va vieillir rapidement, et la diminution de la population active mettra à rude épreuve les finances publiques. Aujourd’hui, les plus de 65 ans représentent moins de 7 % de la population, mais ils seront 38 % en 2050. Le gouvernement pourrait inciter les gens à épargner en fixant un âge minimum de la retraite et en restreignant l’accès à la retraite anticipée.

Il y a trois autres problèmes structurels à long terme que les autorités s’attachent à résoudre : la pauvreté, qui recule mais reste élevée ; l’éducation, avec de meilleurs résultats aux tests internationaux, mais une marge restant à combler ; et l’environnement, en particulier la sylviculture. Réduire la pauvreté est l’une des priorités du gouvernement, qui a mis en place des programmes tels que Brasil sem Miséria (Un Brésil sans pauvreté) et Bolsa Familia

(Aide financière aux familles). Il pourrait en résulter un accroissement de l’épargne. On pourrait faire reculer davantage la pauvreté en affectant des ressources supplémentaires à Bolsa Familia, programme de transferts financiers dont l’efficacité est avérée.

Développer l’éducation est essentiel pour améliorer les revenus des plus pauvres, et aussi pour renforcer la compétitivité future et la croissance à long terme. Les progrès ont été impressionnants dans ce domaine au cours de la décennie écoulée : alors qu’en 1993, 30 % seulement de la population active avait un niveau de fin d’études secondaires, la proportion est de 60 % aujourd’hui. De même, les résultats des élèves se sont améliorés, et le pays, qui était l’un des moins bien classés dans le programme d’évaluation internationale des acquis des élèves de 15 ans (PISA) de l’OCDE, est devenu un modèle de progression possible.

Le Brésil est un pays forestier : il doit son nom à une variété de séquoia et abrite la plus riche et la plus luxuriante des forêts tropicales. En juin, la Conférence Rio+20 marquera deux décennies écoulées depuis le sommet de 1992, qui a aidé à prendre conscience des atteintes portées à la biodiversité et a donné une impulsion politique au concept de développement durable.

Sur le terrain, concilier les besoins de l’environnement et du développement sera inévitablement une tâche délicate dans les économies émergentes comme le Brésil. Néanmoins, le gouvernement agit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, grâce, notamment, à une diminution de deux tiers de la déforestation, qui est la principale source d’émissions de GES dans ce pays. Le pays est maintenant en bonne voie pour atteindre ses objectifs dans les délais. Nul doute que ceux qui retourneront à Rio pour le Sommet de la Terre trouveront un pays en meilleur état et plus confiant qu’il y a 20 ans. Cependant, les attentes grandiront en même temps que les succès et, comme pour le saut en hauteur aux JO, la barre que les Brésiliens se fixeront sera de plus en plus haute. Lyndon Thompson

RéférencesOCDE (2011), Études économiques de l’OCDE : Brésil, Paris.Martins, J. O. et T. Price (2001), « Brésil : plus qu’un potentiel », L’Observateur de l’OCDE, Paris.

Taux d’épargne et d’investissement % du PIB, par région, 2009 ou dernière année de référence

Source : Étude économique du Brésil 2011, OCDE http://dx.doi.org/10.1787/888932519225

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Modèle financierEntretien avec Cassio Antonio Calil, Président de JP Morgan’s Asset management Unit, Brésil

Le quartier d’affaires de São Paulo

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L’expansion du secteur financier au Brésil témoigne du positionnement du pays comme l’un des marchés émergents les plus lucratifs au monde.

Au Brésil, le secteur bancaire a connu un essor de 317 % en 2005-2010, contre 244 % en Russie et 155 % en Chine au cours de la même période*. Quant au marché boursier brésilien, il crève le plafond : la valeur des échanges est passée de 400 milliards de réals brésiliens en 2005 à plus de 1 600 milliards en 2011. Face aux incertitudes économiques mondiales, le Brésil pourra-t-il tenir ce rythme, et cela est-il souhaitable ?

Cassio Antonio Calil se dit optimiste quant aux perspectives du pays. En tant que Président de l’unité de gestion des actifs de JP Morgan au Brésil, il est chargé de développer les fonds communs de placement, les fonds spéculatifs et les activités de banque privée de l’établissement. Il applaudit la décision du gouvernement de laisser davantage d’espace aux emprunteurs privés, notamment les entreprises, en mettant fin à l’« effet d’éviction » provoqué par les emprunts d’État massifs, qui ont porté les taux d’intérêt à des niveaux prohibitifs.

En desserrant l’étau pour les investisseurs, le gouvernement a aiguisé leur appétit pour le risque. « Les produits obligataires à rémunération très élevée sont les plus prometteurs pour les années à venir », laisse entendre M. Calil. « Les titres émis par les États sont moins rémunérateurs, et les investisseurs sont à la recherche d’« alpha » parmi les produits très rémunérateurs. Je ne sais pas à quelle vitesse ce segment va se développer, mais c’est très intéressant. Les gens prennent plus de risques. »

M. Calil est entré chez JP Morgan en 2004. À la mi-2011, il a pris la tête de l’unité de gestion d’actifs basée à São Paulo. Après avoir passé près de 24 ans à parfaire ses compétences sur les marchés financiers d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord, M. Calil, Brésilien d’origine, est revenu au pays, attiré par la croissance vigoureuse et par des perspectives prometteuses. Il fait partie de ces nombreux Brésiliens expatriés

dont les compétences sont recherchées pour exploiter les opportunités latentes au Brésil.

Où sont ces opportunités ? « Le secteur brésilien des organismes de placement est le septième au monde, indique M. Calil. Les investissements s’élèvent à 1 100 milliards de dollars, et 300 autres milliards sont placés directement en valeurs mobilières en dehors de ces fonds. Si la totalité des revenus fixes au Brésil continuait de croître de 10 % par an, le rendement de cette épargne suffirait à lui seul à maintenir l’expansion du secteur. »

Comment expliquer les honnêtes performances du Brésil pendant la crise économique de 2008-2009, atteignant même l’année dernière son taux de croissance le plus élevé depuis 10 ans ? Selon M. Calil, c’est grâce à la discipline

budgétaire, qui permet au pays d’enregistrer un excédent primaire – emprunts et prêts nets de l’État, moins les intérêts qu’il verse. « Le Brésil a un excédent primaire depuis de longues années : environ 2 % du PIB, sans tenir compte du service de la dette publique. Ces 10 dernières années, le pays a aussi accumulé des réserves considérables en devises. »

Ces mêmes facteurs devraient servir de rempart contre la crise dans les pays de l’OCDE, plus particulièrement au sein de la zone euro, et apaiser les craintes concernant leur impact sur l’économie brésilienne. Selon M. Calil, il n’y a guère de souci à se faire. « Le Brésil exporte peu vers l’Europe. En termes d’échanges, nous ne dépendons pas énormément de l’Europe. Notre principal partenaire commercial est la Chine. Nos exportations atteignent environ 10 % de notre PIB ; le soja et le minerai de fer en représentent environ 60 %. Or, ce n’est pas en Europe que ces produits sont écoulés. »

Sur le marché boursier mondial, la situation est favorable au Brésil. Selon les indices MSCI, qui mesurent la performance de 1 600 valeurs mondiales, la part du Brésil ne dépassait pas 1 % en 2005, indique

M. Calil. « Mais elle est passée à 2 % en 2011, alors que celle de l’Europe a reculé de 19 % en 2006 à 16 % en 2011. Au Royaume-Uni, elle est de 8 % aujourd’hui, contre 10 % en 2006. Les marchés émergents ont donc capté la part de marché perdue par le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Europe. »

Le marché financier du Brésil a beau s’étoffer, il a néanmoins certains points faibles. « Le Brésil a besoin d’un secteur des services plus performant, souligne M. Calil. Il existe une demande croissante de services, comme l’hôtellerie, le transport aérien, les services comptables et juridiques, et même la plomberie. L’éducation est un domaine qui requiert une attention particulière. »

« Si nous voulons rattraper l’Inde ou la Corée, nous avons besoin de plus d’investissements privés de façon à soulager l’État. Nous disposons aussi du PAC – Programme d’accélération de la croissance – dont les investissements dépasseront 570 milliards de dollars en 2014. Nous devons maintenir les taux d’investissement à plus de 25 % du PIB. En Chine, ce taux atteint 48 % du PIB. »

Cependant, des taux de croissance excessifs ont une fâcheuse tendance à créer des bulles. M. Calil prévoit-il un revirement soudain ? Pas dans un avenir proche, mais il admet que les marchés de capitaux du Brésil pourraient procéder à quelques réglages, notamment en adoptant des règles permettant de soutenir les « conduits » – des structures de financement de type hypothécaire qui détiennent des créances adossées à des actifs financées par des prêts à court terme. Mais M. Calil ne doute pas que le Brésil fera ces ajustements. « Le monde commence à accepter le modèle économique brésilien, dit-il. Je suis très optimiste. » Lyndon Thompson

*Ministère des Finances (avril 2011), Brazilian Economic Outlook for 2011.

Voir www.jpmorgan.com/pages/jpmorgan/brazil/en/home

Notre principal partenaire commercial est la Chine

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Le Brésil doit massivement investir dans les infrastructures de base pour soutenir son économie en pleine croissance. Des progrès sont en cours, mais la tâche est titanesque.

L’aéroport de Guarulhos est à 25 kilomètres du centre de São Paulo. Mais s’y rendre dans la chaleur des véhicules et le vacarme des klaxons peut prendre plus longtemps que prévu : on conseille souvent aux voyageurs de se mettre en route cinq heures avant le décollage pour ne pas rater l’avion.

Les aéroports, routes, chemins de fer et équipements auxiliaires ne se développent pas au même rythme que l’expansion économique, ce qui pose un problème majeur aux autorités brésiliennes. L’engorgement tient en partie à la croissance des classes moyennes, nourrie par une expansion économique rapide. Le transport de voyageurs a doublé depuis 2004, et a bondi de 21 % pour la seule année 2010. La question est devenue d’autant plus préoccupante que le pays doit accueillir la Coupe du monde de la FIFA en 2014 et les Jeux olympiques en 2016.

Les grandes manifestations sportives sont un test décisif pour les économies émergentes. Accueillir ces événements rehausse le profil du pays, stimule la fierté nationale et attire les

investissements. C’est aussi l’occasion pour les autorités de mettre la maison en ordre. Or, à la différence de la Chine, de l’Afrique du Sud ou de l’Inde, le Brésil accueillera, ces quatre prochaines années, non pas une, mais deux des principales manifestations sportives mondiales. La pression est palpable. En septembre, seules sept des douze villes hôtes avaient lancé les grands chantiers.

Les autorités savent ce qui les attend, et ont pris des mesures pour inverser trente ans de baisse des investissements d’infrastructure. Depuis dix ans, les dépenses publiques d’infrastructure (des autorités centrales et des entreprises publiques) ont augmenté régulièrement pour atteindre 3,1 % du PIB en 2010. C’est insuffisant selon la société financière mondiale Morgan Stanley : pour atteindre le niveau d’infrastructure du Chili, champion d’Amérique du Sud, le Brésil devra réserver environ 4 % de son PIB annuel aux investissements d’infrastructure au cours des vingt prochaines années.

En 2007, le gouvernement a lancé le Programme d’accélération de la croissance (PAC) afin de stimuler l’investissement public et privé dans les infrastructures. Bien que l’Institut de recherche économique appliquée (IPEA) du Brésil ait beaucoup dépensé lors de

la première phase du Programme, il constate que seulement 82 % des projets financés sont achevés. Le vaste réseau routier brésilien est l’un des plus longs du monde, comprenant près de 2 millions de kilomètres, dont moins de 14 % goudronnés en 2008. Or, l’économie brésilienne est plus dépendante de l’état de l’asphalte que d’autres pays de taille comparable : 60 % du fret est acheminé par camion, soit près de deux fois plus qu’aux États-Unis et trois fois plus

qu’en Chine, ce qui s’explique par l’état de délabrement et de sous-développement des chemins de fer. Davantage d’efforts doivent être faits pour résoudre ce problème. En attendant, 23 milliards de réals ont été affectés à l’amélioration des routes, ce qui est bien peu par rapport aux 170 milliards de réals recommandés par l’IPEA.

Autre secteur sous pression : l’énergie. La croissance démographique va faire augmenter la consommation d’électricité de 5 % par an jusqu’en 2019, selon le ministère des Mines et de l’Énergie. Environ

Infrastructures : plus qu’une épreuve sportive

Environ 60 % du fret est acheminé par la route, soit près de deux fois plus qu’aux États-Unis et trois fois plus qu’en Chine

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80 % de l’électricité produite est d’origine hydroélectrique. D’autres centrales sont prévues, mais leur construction est souvent retardée par des conflits liés aux autorisations environnementales ; certains projets sont bloqués depuis plus de dix ans. Si les procédures ont été simplifiées, la fréquence de ces conflits ralentit souvent les projets. Lorsqu’une autorisation est finalement accordée sur appel d’offres, l’adjudicataire verse entre 15 et 20 % du montant total du projet, dont une très faible partie seulement correspond aux prescriptions environnementales. Le secteur attire quelques investisseurs privés, mais la plupart l’évitent, d’abord du fait de l’absence de planification stratégique, mais aussi d’une tarification inadaptée et de carences institutionnelles.

La situation de l’eau et de l’assainissement est plus sombre encore. Un peu moins de la moitié de la population est raccordée à un réseau d’égouts, et seulement 20 % des eaux usées sont traitées. Plus de la moitié des communes, notamment les grandes villes telles que São Paulo et Rio de Janeiro, seront en outre confrontées à des pénuries d’eau d’ici à 2015, à moins de trouver 22 milliards de réals. Pour atténuer ces tensions, les opérateurs publics devront étendre le réseau tout en veillant à proposer des tarifs à la portée des ménages les plus pauvres. Ces deux prochaines années, l’investissement devrait augmenter de 92 % grâce aux subventions fédérales.

À la fin de la première phase du PAC, en 2010, le gouvernement a décidé de porter le financement à 394,9 milliards de réals (environ 2,7 % du PIB par an). Environ 30 % du financement de la première phase sont venus du secteur privé. Pour atteindre les objectifs du gouvernement, il essentiel d’attirer plus d’investisseurs privés, mais ceux-ci demeurent méfiants. Malgré certains progrès, le monde des affaires et l’environnement institutionnel n’encouragent pas les entreprises privées à investir dans les projets d’infrastructure qui, aux yeux des investisseurs, restent très risqués. De plus, nombre de projets d’infrastructure, notamment ceux des grandes manifestations sportives, se heurtent constamment à la corruption.

Or, sans investisseurs privés, le PAC pourrait péricliter. Mais si les infrastructures stimulent

sensiblement la croissance économique, le PAC devrait en principe être rentable. À défaut, le déficit du Brésil se creusera. Pour éviter cela, l’investissement privé devra augmenter nettement, un objectif ambitieux dans la conjoncture actuelle.

En 2004, l’ampleur des investissements privés nécessaires pour préserver les infrastructures du Brésil a incité le gouvernement à adopter une loi régissant les partenariats public-privé (PPP), en plus des concessions. Le Brésil possède une grande expérience des concessions avec les investisseurs privés, surtout dans le secteur routier. Or, à la différence des concessions, les PPP nécessitent certaines subventions et garanties publiques afin que les projets deviennent rentables pour les investisseurs privés, ce qui les rend plus risqués pour le secteur public. Si la nouvelle loi a renforcé la transparence et réduit l’insécurité réglementaire, elle n’a malheureusement pas encore produit de résultats tangibles. À ce jour, le gouvernement n’a signé que deux contrats de PPP (tous deux dans

le secteur routier). La situation pourrait s’améliorer avec la normalisation des contrats, une simplification générale des procédures et une expérience plus complète des PPP.

Le Brésil est un pays de grande tradition sportive, et dont l’équipe de football sert d’exemple aux autres. Peut-il aussi servir d’exemple pour l’accueil de la Coupe du monde et des Jeux olympiques ? De tels succès viendraient couronner les efforts de réforme entrepris depuis le milieu des années 1990. En suivant la bonne stratégie, les infrastructures du Brésil, en matière d’assainissement, de transfert aux aéroports ou de sport, sont promises à un bel avenir. Lyndon Thompson

RéférencesOCDE (2011), Études économiques de l’OCDE : Brésil, Paris.

Morgan Stanley Blue Paper (mai 2010), Brazil Infrastruc-ture, Paving the Way.

Reuters Special Report (mars 2011), Brazil’s Olympic Push.

IPEA (2010), Infraestrutura Econômica no Brasil : diagnós-ticos e perspectivas para 2025, Livro 6, Volume 1, Brasilia.

Brésil Amérique OCDE du Sud

20082 20082 20082

Eau et assainissement

Équipements d’assainissement améliorés (% de la population y ayant accès) 80 83 97,5

Sources d’eau potable améliorées (% de la population y ayant accès) 97 92,2 99,0

Énergie et transport

Consommation d’électricité (KWh par habitant) 2 170,7 2 020,8 8 417,1

Pertes d’électricité lors de la transmission et de la distribution (% de la production) 16,1 15,1 6,3

Routes, goudronnées (% des routes totales) 13,8 – 84,9

Technologies de l’information et de la communication

Abonnés à l’Internet haut débit fixe (pour 100 personnes) 5,26 5,25 21,8

Utilisateurs d’Internet (pour 100 personnes) 37,5 29,1 63,2

Lignes téléphoniques (pour 100 personnes) 21,4 18,9 42,8

Abonnés à la téléphonie mobile (pour 100 personnes) 78,4 95,3 99,9

Les infrastructures au Brésil Quelques comparaisons

Notes: 1. Moyenne non pondérée de l’Argentine, du Chili, de la Colombie, du Paraguay, du Pérou, de l’Uruguay et du Venezuela.2. 2008 ou dernière année disponible.Source: Étude économique du Brésil 2011, OCDE

Infrastructures : plus qu’une épreuve sportive

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Environ 16,3 millions de Brésiliens (8,5 % de la population) vivent avec moins de 1,5 dollar par jour, ce qui selon la plupart des définitions internationales correspond à la pauvreté extrême. Cependant, grâce à l’action des gouvernements successifs, notamment celui de la Présidente actuelle, Mme Dilma Rousseff, le pays a fait des progrès considérables en termes de réduction de la pauvreté et des inégalités de revenu. La redistribution des revenus est même devenue l’un des piliers du modèle de croissance brésilien. Ainsi, les Brésiliens appartenant au décile inférieur ont vu leur revenu croître à un rythme annuel très rapide, comparable à celui observé en Chine, alors que la progression a été plus lente pour les Brésiliens du décile supérieur, proche de celle de l’Allemagne.

L’indice de Gini, couramment utilisé pour mesurer les inégalités, montre que celles-ci ont reculé à un rythme moyen de 1,2 % par an au Brésil. Selon les experts, même si le PIB par habitant avait stagné, l’Objectif du millénaire pour le développement consistant à réduire de moitié la pauvreté entre 1990 et 2015 aurait été atteint en temps voulu. Autrement dit,

sans cette amélioration de la redistribution des revenus, il aurait fallu enregistrer une croissance économique annuelle de 4 points de pourcentage supplémentaires pour obtenir la même baisse de la pauvreté.

Comment expliquer ce changement ? Il reflète une évolution des salaires et des revenus non issus du travail, comme les transferts sociaux. L’instruction y a contribué. De fait, avec l’augmentation de l’offre de main-d’œuvre qualifiée, l’avantage salarial lié au niveau d’études et l’écart entre la rémunération du travail qualifié et celle du travail non qualifié ont nettement diminué. Parallèlement, un meilleur accès à l’instruction a permis à un nombre croissant de ménages de percevoir des salaires plus élevés.

Mais il y a sans doute un facteur plus déterminant : l’utilisation efficace des mesures sociales telles que Bolsa Familia. Ce dispositif de transfert accorde une prestation modeste aux familles à faible revenu, à condition que leurs enfants soient scolarisés, vaccinés et régulièrement soumis à un bilan de santé. Ce programme, assorti d’objectifs précis,

réévalue les droits de chaque famille tous les deux ans, lors de visites à domicile effectuées par des travailleurs sociaux. Ces évaluations régulières ont permis l’élaboration du Cadastro único, un registre qui recense de façon quasi

exhaustive les 13 millions de familles pauvres du pays. Tandis que l’aide financière permet d’atténuer le dénuement à court terme, l’obligation de scolarisation favorise l’acquisition des savoirs fondamentaux, ce qui, à long terme, est profitable à la société et à l’économie. Bien que représentant seulement 0,4 % du PIB, Bolsa Familia offre un bon rapport coût-efficacité.

Les pensions de vieillesse ont également contribué à réduire la pauvreté et les inégalités. L’augmentation des pensions de retraite a eu un effet positif sur les inégalités, les bénéficiaires ayant généralement des revenus inférieurs à la moyenne. La redistribution du revenu national au profit des personnes âgées est plus importante au Brésil que dans tout autre pays d’Amérique latine. La forte hausse des pensions de retraite ces dix dernières années tient en grande partie au fait que leur montant minimal est indexé sur le salaire minimum, dont la valeur réelle a gagné plus de 70 % en dix ans.

Malgré ces progrès, le système de transferts accorde une place insuffisante aux jeunes, dont le taux de pauvreté reste nettement supérieur à la moyenne (voir graphique).

La lutte contre la pauvreté demeure une priorité absolue du gouvernement brésilien. Celui-ci a récemment mis en place un dispositif social baptisé Brasil sem Miséria (un Brésil sans pauvreté), qui prolonge et élargit Bolsa Familia en vue d’éradiquer l’extrême pauvreté dans le pays d’ici à 2014. L’un de ses objectifs vise à aller au-delà des seuls transferts de revenu. En particulier, les nombreuses informations sur les conditions de vie des familles pauvres, recueillies dans le cadre de Bolsa Familia et consignées dans le Cadastro Único, seront exploitées pour offrir d’autres services sociaux adaptés à leurs besoins. Il peut s’agir de services de garde des enfants ou d’aide aux personnes âgées, de formation, de soutien à la recherche d’emploi, ou de l’octroi de prêts. Ce nouveau

Lutter contre la pauvreté et les inégalités

L’utilisation judicieuse des politiques sociales a été déterminante

Jens Arnold, département des Affaires économiques de l’OCDE

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dispositif permettra d’étendre les programmes de transferts aux régions où ils sont actuellement peu présents, de mieux les cibler, et d’aider les jeunes. Pour peu que les bons résultats de Bolsa Familia soient amplifiés, l’éradication de l’extrême pauvreté et la progression du Brésil vers une société plus juste, chère à la Présidente Rousseff, pourraient devenir autre chose que des vœux pieux.

RéférencesBarros, B., M. de Carvalho, S. Franco et R. Mendonça (2010), « Markets, the State and the Dynamics of Inequality: Brazil’s case study », in L. López Calva et N. Lustig (dir. publ.), Declining inequality in Latin America: a decade of progress?, Brookings Institution, Washington, DC.

OCDE (2011), Études économiques de l’OCDE : Brésil, Paris.

Performances scolaires

Note : La pauvreté extrême correspond aux ménages dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté national, de 70 réals brésiliens par mois.Source : Étude économique du Brésil 2011, OCDE http://dx.doi.org/10.1787/888932519814

Pauvreté extrême (%)

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Moyenne nationale toutes tranches d’âge comprises

Impact des transferts sociaux publics sur la pauvreté, par tranche d’âge 2009

en raison de la médiocrité de l’enseignement et des résultats scolaires, source de nombreux redoublements. En 2000, 13,6 % des adultes étaient considérés comme analphabètes et 75 % comme « analphabètes d’un point de vue fonctionnel », c’est-à-dire incapables de lire des textes longs, de suivre des sous-titres, de comparer deux textes, de faire des hypothèses et des synthèses, de résoudre des problèmes mathématiques ou de lire des cartes et des graphiques. Cette année-là, le Brésil s’est classé au dernier rang de l’étude PISA.

Pourtant, depuis dix ans, les résultats scolaires des jeunes Brésiliens dans diverses matières semblent s’être notablement améliorés. Le pays a investi davantage dans le système éducatif : les dépenses d’éducation sont ainsi passées de 4 % du PIB en 2000 à 5,2 % en 2009, ce qui a permis d’augmenter les salaires des enseignants. Ces dépenses sont également utilisées beaucoup plus équitablement que par le passé.

En outre, selon les enseignants brésiliens, la création de l’indice de développement de l’éducation de base (IDEB), en 2005, a contribué à améliorer les résultats scolaires dans le pays. Cet indice se fonde, d’une part, sur les résultats moyens obtenus aux examens nationaux en portugais et en mathématiques

lors des 4e, 8e et 11e années d’études, et, d’autre part, sur le taux de passage en classe supérieure. Le calcul de l’indice aboutit à une note entre 1 et 10, dont les niveaux sont liés à ceux de l’échelle internationale du PISA. Le gouvernement brésilien a pour objectif déclaré d’atteindre le score moyen aux tests PISA en 2021, année qui précèdera le bicentenaire de l’indépendance du pays.

Si les enseignants ont accepté ce système, c’est parce qu’ils estiment plus juste de comparer les résultats d’un même établissement dans le temps que d’imposer arbitrairement un même objectif à tous les établissements. Contrairement à de nombreux pays, le Brésil inclut à la fois les établissements publics et privés dans les évaluations et les objectifs. Depuis l’adoption de l’indice, les résultats nationaux de l’enseignement primaire (de la 1e à la 4e année scolaire) sont passés de 3,8 en 2005 à 4,6 en 2009, dépassant l’objectif fixé à 4,2. Dans le premier cycle du secondaire (5e à 8e années), l’indice est passé de 3,5 à 4,0, dépassant l’objectif de 3,7 ; et dans le deuxième cycle (9e à 11e années), il a légèrement progressé, passant de 3,4 à 3,6.

Les scores PISA en compréhension de l’écrit se sont également améliorés entre 2000 et 2009. Voir www.oecd.org/pisa

Le Brésil offre un bon exemple du rôle que peuvent jouer les études comparatives internationales pour améliorer l’enseignement.

Dans les années 1950, 64 % des Brésiliens vivaient encore dans des zones rurales, et plus de 50 % d’entre eux étaient analphabètes. Si l’amélioration du niveau d’instruction est progressivement devenue une priorité pour les dirigeants nationaux, il était difficile de convaincre les parents de l’importance d’une scolarité plus longue et de meilleure qualité pour leurs enfants.

La géographie du pays a rendu l’accès à l’école difficile : les 193 millions d’habitants que compte aujourd’hui le Brésil se répartissent sur plus de 8,5 millions de km2, une superficie légèrement inférieure à celle des États-Unis. Les 83 000 écoles rurales, comptant généralement un ou deux enseignants, sont éparpillées dans tout le pays, ce qui limite la qualité des enseignants et de l’enseignement. En outre, le recours massif au redoublement, entraînant des différences d’âge pouvant aller de deux à six ans dans une même classe, a créé des obstacles à l’enseignement. En 1995, 90 % des enfants étaient scolarisés, mais la moitié seulement finissait leur 8e année scolaire, et ils mettaient en moyenne 12 ans pour y parvenir

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Gérer le boom des ressources naturellesAnnabelle Mourougane, département des Affaires économiques de l’OCDE

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tiré à la hausse le taux de change d’équilibre du réal. L’exploitation des gisements anté-salifères accentuerait encore cette tendance. En 2010, la monnaie est apparue surévaluée de 3 à 20 %. Même si le boom des ressources naturelles a été bénéfique pour le Brésil, on observe des signes de désindustrialisation du fait que les exportations de produits de base, et plus particulièrement de pétrole, évincent d’autres activités économiques. La production manufacturière a baissé, surtout dans le sillage de la crise financière, il est vrai, et l’emploi dans ce secteur a continué d’augmenter, mais moins vite que dans l’ensemble de l’économie.

S’agissant du commerce, le syndrome hollandais est plus flagrant : les exportations nettes de produits manufacturés ont reculé depuis 2005, tandis que celles de pétrole ont marqué une forte expansion. Cependant, d’autres facteurs tels que le renforcement des échanges avec la Chine, vis-à-vis de laquelle le Brésil exporte principalement des produits de base et importe des produits manufacturés, peuvent aussi expliquer en partie cette évolution.

La production pétrolière au Brésil croît régulièrement depuis le début des années 2000, et le rythme va s’accélérer ces prochaines années. De fait, des réserves considérables de pétrole ont été découvertes en 2007 dans la région de Tupi, à 250km au large de Rio de Janeiro et, depuis, d’autres gisements offshore ont aussi été découverts.

Le problème est que ces gisements « anté-salifères » se trouvent à une très grande profondeur sous la mer, sous une épaisse couche de sel. Or, leur exploitation pourrait doubler les réserves pétrolières actuelles du Brésil, qui se classerait ainsi parmi les dix premiers producteurs mondiaux.

Quelles conséquences cela aura-t-il pour la vaste économie brésilienne ? Comment les ressources seront-elles redéployées dans l’économie et quelles mesures les autorités prendront-elles ? Traditionnellement, un boom des ressources naturelles est considéré comme un bienfait à double tranchant, car il peut engendrer un « syndrome hollandais » : la découverte de gisements de pétrole ou de gaz entraîne une appréciation du taux de change réel, et éventuellement des revenus plus élevés, ce qui stimule les importations et réduit la production manufacturière, l’emploi et les exportations nettes.

La monnaie brésilienne, le réal, s’est appréciée régulièrement depuis 2003, hormis un fléchissement temporaire durant la crise économique mondiale. Sa parité par rapport au dollar a augmenté de 74 % de 2003 à 2010. Sur la même période, son taux effectif, pondéré en fonction de l’importance relative des principaux partenaires commerciaux du Brésil, a gagné environ 63 %, et la hausse des taux effectifs réels commence à entamer la compétitivité-prix. Il semblerait néanmoins que la surévaluation soit moins forte que ne le laisserait penser la seule évolution du taux de change du réal dans le temps.

En tant que grand marché émergent, le Brésil a attiré des entrées massives de capitaux, qui ont contribué au raffermissement de la monnaie, même si leur effet a été quelque peu neutralisé par un écart de productivité favorable entre le Brésil et ses partenaires commerciaux. Il apparaît aussi que l’accroissement de la production pétrolière a

Les gisements pétroliers anté-salifères pourraient avoir des répercussions majeures sur la politique budgétaire

Tout cela ne signifie pas que le boom des ressources naturelles a un impact négatif sur les Brésiliens. Cependant, le développement du secteur offshore pourrait entraîner des changements économiques structurels, et l’exploitation des gisements pétroliers anté-salifères aura des répercussions majeures sur la politique budgétaire, notamment en rendant les recettes fiscales plus sensibles aux prix du pétrole et peut-être en aggravant un éventuel syndrome hollandais. Certains de ces changements sont déjà visibles. Comme dans les autres pays gros exportateurs de ressources naturelles tels que le Chili et la Norvège, le fonds souverain du Brésil (Fundo Soberano do Brasil) aidera à lisser les variations des recettes fiscales tout en épargnant la manne procurée par la récente phase de forte activité du cycle économique.

Au final, les autorités brésiliennes devraient profiter des effets positifs du boom des ressources naturelles tout en prenant des mesures contre les effets secondaires indésirables, notamment en facilitant une redistribution des ressources entre les secteurs.

RéférencesLobão, E. (2010), Proposals for Pre-salt Legal Framework.

Mourougane, A. (2011), “Explaining the Appreciation of the Brazilian Real”, Document de travail du département des Affaires économiques de l’OCDE, n° 901, octobre.

Exportations nettes par produit2002 = 100

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Source : Étude économique du Brésil 2011, OCDE http://dx.doi.org/10.1787/888932519757

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Extraction pétrolière

Secteur manufacturier (raffinage pétrolier inclus)

Secteur manufacturier (raffinage pétrolier exclu)

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Le secteur brésilien des biocarburants est promis à un bel avenir, à condition de relever certains défis.

Le Brésil a été le premier producteur mondial de biocarburants jusqu’en 2006, année où les États-Unis lui ont ravi ce titre. En 2010, sa production atteignait encore 28,5 milliards de litres, soit 27 % de la production mondiale d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Il s’agit pour l’essentiel d’éthanol, le biodiesel ne représentant que 2,4 milliards de litres. En 2011, selon les chiffres de l’AIE, la production de biocarburants a baissé de plus de 4 milliards de litres par rapport à 2010, mais selon toute vraisemblance, cette tendance est provisoire.

Le Brésil produit de l’éthanol destiné aux carburants depuis le début du xxe siècle, mais ce n’est qu’en 1975 que le gouvernement a lancé le programme national PROALCOOL, préoccupé par la sécurité énergétique du pays après la première crise pétrolière des années 1970 et incité par le faible cours du sucre. L’objectif clé du programme était de produire 3,5 milliards de litres d’éthanol de canne à sucre à l’horizon 1980. Pour l’atteindre, le gouvernement a introduit des mécanismes de soutien, tels que des prêts à faible taux aux agriculteurs et producteurs d’éthanol, ainsi qu’un prix à la pompe

fixe et subventionné pour concurrencer l’essence. Par ailleurs, le mélange d’éthanol et d’essence traditionnelle a été réglementé : la proportion imposée a varié de 10 % (E10) à 25 % (E25) d’éthanol, selon le prix du sucre et les prévisions d’offre d’éthanol.

Grâce à cette politique de soutien et à l’introduction de véhicules pouvant rouler à l’éthanol pur, le secteur a connu une croissance rapide jusqu’à la fin des années 1980. La chute des prix du pétrole, la hausse du prix du sucre et la réduction des subventions ont alors entraîné le déclin de la production d’éthanol. Puis, à partir de 1997, la libéralisation progressive du marché

brésilien des carburants a sonné le glas du contrôle des prix. Depuis 2002, le prix de l’éthanol fluctue librement par rapport à l’essence, bien que l’éthanol bénéficie de droits d’accise moins importants que l’essence dans plusieurs États du Brésil. En 2003, l’arrivée de véhicules polycarburants pouvant rouler avec n’importe quel mélange d’éthanol et d’essence a donné un nouvel élan au secteur de l’éthanol. Au Brésil, où ils sont vendus sensiblement au même prix que les voitures conventionnelles, ces véhicules représentent aujourd’hui près de 90 % des ventes totales. Le premier

Programme national de production et de consommation de biodiesel (PNPB) du Brésil, lancé seulement en 2004, imposait 2 % de biodiesel dans le gazole. Depuis 2008, le pourcentage de biodiesel obligatoire est passé à 5 %, et ce secteur relativement petit est donc appelé à se développer.

La responsabilité politique varie selon que les mesures à prendre concernent l’éthanol ou le biodiesel, mais l’objectif commun reste d’associer les acteurs clés à la conception des politiques menées. Ainsi, l’autorité responsable des politiques relatives aux biocarburants est le Conseil national de la politique énergétique, mais les mesures spécifiques à l’éthanol de canne à sucre sont formulées en collaboration avec le Conseil interministériel du sucre et de l’éthanol. Placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, cet organisme y associe le ministère des Mines et de l’Énergie, le ministère des Finances et le ministère du Développement, de l’Industrie et du Commerce. Concernant le biodiesel, les politiques sont élaborées avec le concours du ministère des Mines et de l’Énergie ainsi que de l’Agence nationale du pétrole, du gaz naturel et des biocarburants, mais elles sont essentiellement mises en œuvre et portées par le ministère du Développement agraire, en charge de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion en milieu rural. Ainsi, de nombreux acteurs et

Biocarburants brésiliens : quel avenir ?

Le secteur de l’éthanol est en difficulté depuis la crise financière de 2008

Anselm Eisentraut et Michael Waldron, division des Énergies renouvelables, Agence internationale de l’énergie

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Les perspectives à moyen terme sont plus réjouissantes. La canne à sucre brésilienne est aujourd’hui l’une des matières premières offrant le meilleur rendement pour la production d’éthanol (jusqu’à 90 tonnes ha/an, soit plus de 6 000 litres d’éthanol), et pouvant être produite à un coût relativement bas. De plus, la transformation de la canne à sucre en éthanol est très rentable puisqu’elle utilise l’électricité et la chaleur produites par la combustion de résidus broyés (« bagasse »). De fait, l’éthanol de canne à sucre permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 70 à 100 % sur tout le cycle de vie du produit, ce qui est sensiblement supérieur à ce que l’on obtient avec la plupart des autres biocarburants à base d’amidon ou d’huiles végétales. L’éthanol de maïs, par exemple, produit des émissions de 20 à 50 % inférieures à celles de l’essence. Il n’est donc guère étonnant que l’éthanol de canne à sucre brésilien soit devenu particulièrement attractif sur les marchés américain et

européen qui, dans le cadre de leur lutte contre les émissions, sont soumis au respect de normes strictes en matière de qualité et de quantité des biocarburants utilisés. Selon toute vraisemblance, la demande de biocarburant de canne à sucre importé devrait donc augmenter sur ces marchés.

Pourtant, une demande plus forte suppose l’augmentation des superficies cultivées, et donc davantage d’émissions. S’il est vrai que la canne à sucre n’est pas cultivée dans la région amazonienne et ne menace pas directement la forêt tropicale, elle peut toutefois concurrencer d’autres cultures comme le soja qui, en cas de déplacement, pourraient empiéter sur la forêt. Pour limiter ce risque, le gouvernement brésilien a créé le programme Agro-Ecological Sugarcane Zoning (AEZ Caña), qui recense les pâturages sous-exploités pouvant servir à la production durable de canne à sucre, par exemple en augmentant les densités de bétail sur les autres pâturages. Plusieurs entreprises internationales investissent dans le secteur

intérêts sont directement concernés par le secteur des biocarburants et son avenir. Les perspectives sont mitigées. Si l’on prévoit une hausse de la production de biodiesel, le secteur de l’éthanol connaît d’importantes difficultés, comme en témoigne la baisse de la production entre 2010 et 2011. La crise financière de 2008 a vidé les caisses des producteurs, notamment les plus petits, ce qui a entraîné des investissements moins importants que prévu dans les distilleries et la culture de la canne à sucre en général. Parallèlement, la demande s’est maintenue, d’où un prix global du sucre relativement élevé qui a poussé de nombreux cultivateurs à différer le replantage de leurs champs au-delà de la période normale de rotation, soit six ans. En moyenne, l’âge des plantations a donc augmenté, et leur rendement a baissé. En outre, pour ajouter aux difficultés du secteur, les récoltes ont souffert de mauvaises conditions climatiques pendant trois années consécutives.

Les récoltes de canne à sucre étant insuffisantes au Brésil et dans d’autres pays producteurs, le prix mondial du sucre a récemment atteint des niveaux inédits depuis 1981. Le prix élevé du sucre et la hausse régulière du réal ont fait grimper d’environ 40 % les coûts de production d’éthanol par rapport aux années antérieures. Les producteurs ont alors délaissé l’éthanol au profit du sucre. Conséquence de cette chute de la production d’éthanol, les prix sur le marché intérieur ont encore augmenté et les consommateurs sont revenus à l’essence traditionnelle, dont le prix est plafonné. Parallèlement, les importations d’éthanol, provenant essentiellement des États-Unis, ont progressé, et le gouvernement brésilien a réduit de 25 à 20 % la part d’éthanol obligatoire dans l’essence. Le secteur brésilien de l’éthanol devrait donc croître plus lentement qu’on ne le prévoyait il y a quelques années, ne serait-ce que parce que les champs de canne à sucre replantés ou créés mettront plusieurs années à atteindre un rendement optimal. Entretemps, le gouvernement a présenté des projets de réduction fiscale et de prêts à faible taux pour encourager les producteurs à constituer des stocks stratégiques d’éthanol, à écouler sur les marchés hors saison.

L’éthanol de canne à sucre permet de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre

brésilien de l’éthanol. On observe un intérêt grandissant vis-à-vis du développement de biocarburants avancés tels que l’éthanol cellulosique, et vis-à-vis des technologies de transformation du sucre en carburants interchangeables, tels que ceux utilisés dans l’aviation. Avec l’augmentation de la demande (intérieure et extérieure) en éthanol et en biodiesel – en grande partie due aux exigences de composition des mélanges imposées par les pays importateurs –, le secteur brésilien des biocarburants est voué à se développer. Malgré l’incertitude qui planera toujours sur le prix du sucre et du pétrole, le rythme de croissance de ce secteur dépendra de divers facteurs que l’action publique peut influencer, notamment à travers des mesures d’accès aux financements et aux investissements dans les infrastructures des nouvelles zones de production de canne à sucre et de soja.

RéférencesAIE (décembre 2011), Oil Market Report.

Teixeira de Andrade, R. M. et A. Miccolis (2011), Policies and institutional and legal frameworks in the expansion of Brazilian biofuels, Working Paper 71, Center for International Forestry Research, Bogor.

Lichts, F. O. (2011), World Ethanol and Biofuels Report, vol. 10, no 6.

Perspectives des biocarburants brésiliens

Production (axe de gauche), part de la production mondiale en % (axe de droite)

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Source : 2011 Oil Market Report, AIE

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Parce que les solutions ne coulent pas de source

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Page 41: L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 39

Cohésion sociale : des slogans aux actes

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« Que quelques-uns s’enrichissent d’abord », disait Deng Xiaoping. Pourtant, au printemps 2011, les autorités de la ville de Pékin ont interdit des affiches publicitaires vantant des produits de luxe, au motif qu’elles risquaient de créer « un environnement politiquement malsain ».

La croissance présente l’inconvénient d’aller souvent de pair avec une augmentation des inégalités. Elle ne se traduit pas nécessairement par un relèvement du niveau de satisfaction et de bien-être ; c’est même loin d’être le cas, comme le montrent les exemples de la Thaïlande et de la Tunisie. Qu’arrive-t-il si les fruits de la croissance ne sont pas partagés, si l’opinion a le sentiment que les inégalités de revenu se creusent et que les prix alimentaires montent en flèche ? Précisément l’instauration de cet « environnement politiquement malsain » si redouté.

Lors du Printemps arabe, des millions de personnes ont exprimé leur exaspération en manifestant. De la place Tahrir aux rues de Tunis, une classe moyenne émergente et nombreuse a démontré sa formidable capacité de mobilisation, exigeant des gouvernements ouverts et transparents, et de meilleurs services publics. Comment les gouvernements peuvent-ils la satisfaire ? Comment s’y prendre pour redistribuer les fruits de la croissance ?

Un nouvel agenda politique s’impose, qui mette l’accent non plus seulement sur la croissance, mais aussi sur l’ouverture, l’équité et l’intégration. La cohésion sociale doit être au cœur du processus d’élaboration des politiques. À défaut, nous pourrions nous (re)trouver dans un cercle vicieux où les inégalités créent un sentiment d’injustice, lequel pourrait déboucher sur des manifestations (de masse) et sur des accès de violence. La paix sociale et la stabilité, de même que la croissance à long terme, pourraient s’en trouver compromises.

Comment les gouvernements peuvent-ils favoriser la cohésion sociale ? Le Centre de Développement de l’OCDE apporte des

éléments de réponse dans ses Perspectives du développement mondial 2012 – La cohésion sociale dans un monde en mutation. Ce nouveau rapport témoigne de la volonté constante du Centre de Développement d’aller au-devant des grandes questions de notre époque : de la fiscalité au rôle fédérateur du football, le sentiment d’appartenance à une collectivité est fondamental. Cette notion,

combinée à l’égalité des chances, constitue l’essence même de la cohésion sociale.

Depuis dix ans, le monde s’est engagé dans une évolution historique majeure : le centre de gravité économique de la planète s’est déplacé vers l’Est et le Sud. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2000, les pays de l’OCDE représentaient environ 60 % du PIB mondial ; leur part n’était plus que de 51 % en 2010, et elle tombera à 43 % en 2030. En outre, entre 2000 et 2010, les économies à forte croissance ont eu un taux de croissance par habitant deux fois supérieur à celui des pays de l’OCDE à revenu élevé.

Ce déplacement de la richesse offre une occasion unique de favoriser le développement et la cohésion sociale. Dans les économies à forte croissance, les recettes fiscales sont passées de 20 % du PIB en moyenne en 2000 à 27 % en 2008. Ces pays disposent désormais des moyens (budgétaires) pour financer des politiques sociales qui peuvent faire progresser les sociétés. Mais le peuvent-elles vraiment ?

Oui, selon le rapport du Centre de Développement précité. Les pays de l’OCDE qui se caractérisaient initialement par de fortes inégalités de revenus parviennent désormais à redistribuer les richesses à travers la fiscalité et les transferts. Le défi est alors de ne laisser personne au bord du chemin. Pour qu’il y ait cohésion sociale, il faut réduire les inégalités entre les groupes et faire en sorte que tous les citoyens – pauvres, classes moyennes, riches – soient pleinement intégrés.

Ces dix dernières années, des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Mais, comme le rappelle ce rapport, les classes moyennes émergentes ne doivent pas non plus être ignorées. Aujourd’hui, la classe moyenne mondiale – les personnes disposant de 10 à 100 dollars par jour – représente 2 milliards d’individus, dont près de 1 milliard vivent dans les pays à forte croissance. D’après les projections, ce chiffre devrait dépasser 3 milliards en 2030.

Les classes moyennes émergentes constituent un acteur économique et social majeur car elles peuvent être moteur de croissance, en particulier dans les pays en développement

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Nous pourrions entrer dans un cercle vicieux où les inégalités créent un sentiment d’injustice pouvant déboucher sur des manifestations et des accès de violence

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très vastes comme la Chine et l’Inde. Elles peuvent aussi grandement favoriser la cohésion sociale, et leurs attentes sont de plus en plus fortes. Cela suppose un contrat social entre les citoyens et l’État, lequel doit améliorer quantitativement et qualitativement les services publics en contrepartie des impôts versés par les citoyens. Un tel contrat permettrait d’alimenter un cercle vertueux, bénéfique non seulement à la croissance mais aussi à la cohésion sociale. Les citoyens acceptent plus facilement de payer des impôts s’ils ont un sentiment d’appartenance à une collectivité. La politique fiscale est donc un bon point de départ.

Comme le souligne le rapport, les politiques budgétaire, sociale et d’emploi sont indissociables. Grâce à certaines avancées récentes en matière de protection sociale, les plus pauvres sont couverts par des prestations sociales, et les plus riches par des systèmes par capitalisation ou des assurances privées. Mais un nombre considérable de travailleurs des classes moyennes (du secteur informel)

passent entre les mailles du filet de protection sociale. Des systèmes de protection plus complets devraient donc couvrir toutes les catégories de la population.

Un meilleur encadrement du travail est également nécessaire. L’objectif doit être de créer davantage d’emplois « de qualité » et de réduire la dichotomie qui existe au sein des marchés du travail – entre contrats standard et non standard, et entre marché officiel et économie informelle. Cette étape sera cruciale pour réduire les inégalités et améliorer la cohésion sociale.

Une série de questions transversales doit également être traitée de manière cohérente, notamment l’éducation, la parité hommes-femmes, la politique alimentaire, l’intégration des immigrés et les institutions.

« La réalité est une illusion, certes, mais une illusion tenace », disait Albert Einstein. Il est dangereux d’ignorer les aspirations des individus et les réalités auxquelles ils sont www.OECDInsights.org

L’année 2011 de AAA à ZZZ : Insights, le quiz !A comme Triple A, A comme Adieu. Le triple A est à l’endettement ce que le triple Axel est au patinage artistique. Quelle personnalité s’inquiétait de devoir dire adieu à la zone euro en raison du défaut souverain ?

A. Xie Xuren, le ministre des Finances de la Chine.

B. L’ancien PDG de Lehman, Richard S. Fuld.

C. Le Chef économiste de l’OCDE, Pier Carlo Padoan.

D. Mario Draghi, le Président de la Banque centrale européenne.

F comme Faux espoirs. « Les fondamentaux sont sains, nous pensons que la récession de l’activité générale sera bientôt terminée et que l’embellie sera pour le printemps. » Cette prévision, qui paraissait le 18 janvier dans la lettre

hebdomadaire de la Harvard Economic Society concernait :A. La crise de 1929.B. La crise des subprimes.C. La crise financière asiatique de 1997.D. L’éclatement de la bulle Internet.

Q comme Qualité. L’OCDE a développé un indice « Vivre mieux » pour permettre aux citoyens de construire leur propre définition de la qualité de la vie. Parmi les critères suivants, lequel ne figure pas dans l’indice ?

A. La sécurité.B. La mobilité.C. La santé.D. Le logement.

La photo la plus populaire du blog Insights en 2010 et 2011

Le blog OECD Insights est une source de réflexions pertinentes et parfois impertinentes sur l’économie mondiale et l’OCDE.

Si ces trois questions aiguisent votre curiosité, essayez notre quiz alphabétique complet sur www.oecdinsights.org (en anglais)

confrontés. Les politiques qui n’en tiendraient pas compte, même bonnes sur le papier, seraient vouées à l’échec, et il est également essentiel de ménager un espace à l’expression des opinions divergentes.

La cohésion sociale est à la fois un vecteur de développement et une fin en soi. Cet objectif serait-il la quête du Graal du XXIe siècle ? Armons-nous alors d’une vision et d’une détermination sans faille – et d’un brin d’optimisme. À défaut, nous pourrions bientôt connaître des temps difficiles. Anne-Lise Prigent

Références

OCDE (2011), Perspectives du développement mondial 2012 – La cohésion sociale dans un monde en muta-tion, Centre de Développement de l’OCDE, Paris. Voir www.oecd.org/dev/perspectives

Pour en savoir plus sur la cohésion sociale, voir Wikiprogress : www.wikiprogress.org

Centre de Développement de l’OCDE : www.oecd.org/dev-fr

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 41

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Le développement et la Corée : les leçons d’un succès

Au départ, un plan rapproché sur une femme à genou qui semble frotter des tuiles. Un travelling arrière révèle qu’elle est en train de nettoyer des traces de pneus dans une cour. Nouveau travelling arrière, et l’on constate qu’elle se trouve, avec plusieurs autres, devant un immense centre de conférence couvert de bannières en coréen et en anglais annonçant le quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide (...), à Busan.

En quelques décennies, la Corée est passée du statut de bénéficiaire de l’aide à celui de membre du Comité d’aide au développement de l’OCDE, l’instance composée des pays donneurs, qui assure la surveillance de l’aide publique au développement (APD). Une évolution remarquable, advenue en partie grâce à l’aide au développement. Comment la Corée y est-elle parvenue ?

Premier enseignement de l’expérience coréenne, l’APD doit être stable et refléter un engagement à long terme. La Corée pouvait compter sur le soutien des États-Unis et du Japon, et savait d’une année à l’autre sur quel volume de financement elle pouvait compter. À l’inverse, des contributions fluctuantes rendent la gestion des programmes d’aide plus difficile, voire impossible. Des projets qui se déroulaient bien, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation, ont parfois été arrêtés parce que les financements prévus se sont brusquement taris. D’après l’OCDE, le manque de prévisibilité et de stabilité ampute l’aide de 15 à 20 % de sa valeur.

Pour l’observateur extérieur, l’« appropriation » est l’un des termes les plus obscurs du jargon particulièrement opaque qu’utilise la communauté de l’aide au développement. Ce terme signifie que les pays qui bénéficient d’une aide prennent en main le processus. La Corée n’a pas toujours été d’accord avec ses partenaires, mais, comme en témoignent les résultats obtenus, c’est elle qui savait le mieux quelle stratégie correspondait à ses besoins et à ses ressources. Elle voulait une

aide non militaire – et non les fusils, les chars et les avions qui lui étaient proposés – et elle a insisté pour que les efforts se concentrent sur les grandes sociétés plutôt que sur les petites et moyennes entreprises, pourtant considérées comme la clé du succès par les experts étrangers du développement. Si la Corée les avait écoutés, Samsung and Sons serait certainement un merveilleux petit magasin vendant les derniers gadgets japonais et américains.

Cela dit, pour « s’approprier » le processus de développement, un pays doit se doter d’un éventail complet de compétences et

d’institutions. Par exemple, les activités d’exportation exigent la présence de juristes au fait des règles commerciales internationales, et de directeurs de port qui veillent au chargement des marchandises en temps voulu sur les bateaux. C’est ce que recouvre la notion de « renforcement des capacités ». Un pays ne peut acquérir toutes ces capacités par lui-même, mais il ne peut pas non plus dépendre d’acteurs extérieurs. Si plus de 1 500 experts étrangers ont été envoyés en Corée entre 1962 et 1971, un nombre cinq fois supérieur de Coréens a reçu des formations à l’étranger.

Autre leçon de l’expérience coréenne : les meilleurs programmes d’aide sont ceux qui deviennent inutiles lorsqu’ils ne répondent plus à aucun besoin. Alors que les dons représentaient la quasi-totalité des apports financiers extérieurs de la Corée dans les années 1950 et 1960, leur part était tombée à 11 % au milieu des années 1970, le reste des financements étant composé de prêts. La Corée a respecté ses obligations de remboursement, ce qui a rassuré les financiers privés et stimulé l’investissement direct étranger.

Le cas de la Corée montre aussi qu’il est possible de rebondir même dans les situations les plus désespérées. À la fin des années 1950, la Corée était un pays essentiellement agricole qui ne s’était pas encore remis d’une guerre ayant tué ou blessé plus de 2,5 millions de civils. Les délégués présents à la conférence de Busan sur l’efficacité de l’aide n’ont qu’à observer ce qui les entoure pour voir à quoi ressemble une réussite. Mais pour avoir un témoignage de ce que les fruits de la réussite économique ne sont pas toujours équitablement partagés, il leur suffit de regarder ces femmes qui nettoient le sol qu’ils arpentent.

Le 4e Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide s’est tenu à Busan, en Corée, du 29 novembre au 1er décembre 2011. Ses résultats sont disponibles sur www.aideffectiveness.org/busanhlf4/fr

Références

Voir www.oecd.org/cad

Oxfam International (2008), From Poverty to Power. Voir www.oxfam.org/fr

www.OECDInsights.org

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On a l’cœur gros, on s’en va au boulot…

Si vous êtes soucieux, irrité, accablé, attristé, grincheux, acerbe, mécontent, amer, larmoyant, contrarié, en proie à l’inquiétude et à des pensées agitées et tourmentées, c’est que vous avez probablement mangé du chou qui, vous devriez le savoir, fait monter vers le cerveau des vapeurs qui l’obscurcissent et provoquent la mélancolie. Ce n’est évidemment pas la seule cause, et il faut également éviter le chagrin, la crainte, la honte, la détresse et toute autre émotion, ainsi que l’exercice exagéré, l’étude excessive, la pauvreté, la moquerie, les plaisirs immodérés et les loups-garous.

Vous trouverez tous ces conseils, et bien d’autres encore, dans Anatomie de la mélancolie, le chef-d’œuvre de Robert Burton publié en 1621. Burton décrit les causes et les symptômes des troubles psychiques et disserte sur les remèdes possibles, qui vont de la tisane à la trépanation. Mais du travail, pas un mot, si ce n’est pour dire que les domestiques durs à la tâche n’ont pas le temps de s’adonner à ces maladies aristocratiques.

C’est précisément à cette question que l’OCDE s’attelle. Dans le rapport intitulé Mal-être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale et l’emploi, on apprend qu’en moyenne un travailleur sur cinq des pays de l’OCDE souffre d’un trouble psychique tel que la dépression ou l’anxiété. Entre un tiers et la moitié des nouvelles demandes de prestation d’invalidité

sont déposées pour des raisons de santé psychique, proportion qui atteint 70 % chez des jeunes adultes. Comme le soulignent les auteurs, « il est très fréquent que les troubles psychiques ne soient pas décelés, révélés ou traités chez les adolescents et les jeunes adultes, et le délai avant la première prise en charge d’une maladie psychique est de 12 ans en moyenne ».

Par conséquent, beaucoup de jeunes ont du mal à réussir à l’école, et lorsqu’ils en sortent, ils sont inaptes au travail et commencent directement à percevoir des prestations d’invalidité. Cette situation a un coût humain effarant, ainsi qu’un coût économique non négligeable, qui représente 3 à 4 % du PIB de l’UE selon l’Organisation internationale du travail. (...)

Le problème pourrait s’aggraver avec la détérioration des conditions de travail et la précarisation de l’emploi. La proportion de personnes exposées à une situation de stress ou de tension liée au travail s’est accrue au cours des dix dernières années dans l’ensemble de la zone OCDE. De plus, dans la conjoncture économique actuelle, un nombre grandissant de travailleurs craignent pour leur emploi, ce que confirme un sondage effectué en 2011 par l’Institut Gallup.

Que faire pour les personnes qui souffrent de ces troubles ? Selon les auteurs du rapport de l’OCDE, l’action publique doit être réorientée dans trois directions, en ciblant davantage : les affections mentales courantes et les troubles

Le travail, c’est la santé… mentale ?infracliniques ; les troubles psychiques dont sont atteints les actifs ayant un emploi ainsi que les chômeurs ; la prévention plutôt que la réaction a posteriori.

Et Burton ? Qu’avait-il à proposer en dehors d’une diminution de la consommation de chou ? Dans le jargon de l’OCDE, on dirait qu’il prônait une démarche holistique consistant à accroître le bien-être général tout en prenant des mesures ciblées sur les plus vulnérables.

Mais relisons son admirable plaidoyer en faveur de l’État-providence, des pensions, de la sécurité sociale et de la justice : « S’ils sont impotents, estropiés, aveugles et célibataires, ils auront droit à des soins adaptés dans divers hôpitaux construits à cet effet ; s’ils sont mariés et infirmes, trop vieux pour travailler, ou si, à la suite d’une perte irréparable ou d’un malheur de même gravité, ils se retrouvent livrés à eux-mêmes, ils auront droit à des distributions gratuites de blé, à un logement exempt de loyer, et à une pension annuelle ou à de l’argent, et seront remerciés pour les services qu’ils ont rendus ; s’ils sont aptes au travail, on les y forcera. Rien ne me paraît en effet justifier qu’un épicurien, un bourdon paresseux, un riche glouton, un usurier, vive dans l’aisance, ne fasse rien (…) tandis qu’au même moment un pauvre laboureur (…) qui a passé sa vie à travailler continuellement (…), et sans qui nous ne pourrions vivre, en soit réduit, l’âge venu, à mendier ou à dépérir, et à mener une vie plus miséreuse que celle d’une jument. » Ça met du baume au cœur, non ? Patrick Love

Références

Burton, Robert (1621), Anatomie de la mélancolie, « Folio classique », Gallimard, 2005.

OCDE (2012), Mal-être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale et l’emploi, OCDE, Paris.

Travaux de l’OCDE sur la santé mentale : www.oecd.org/els/invalidite

“Job insecurity is a rising fear among the employed”, MSNBC.com, 2011, voir www.msnbc.msn.com

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Page 45: L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

DES POLITIQUES MEILLEURES POUR UNE VIE MEILLEURE

www.oecd-ilibrary.org

La bibliothèque en ligne de l’OCDE

Page 46: L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

44

Les jeunes et l’emploi

Le Représentant permanent du Japon auprès de l’OCDE, S.E. l’Ambassadeur Motohide Yoshikawa, a rendu hommage à Roger Charles Harmel, ancien Directeur du Secrétariat du Conseil et du Comité exécutif, lors d’une cérémonie organisée à la résidence de l’Ambassadeur, le 7 décembre 2011.

M. Harmel a été décoré de l’Ordre du Soleil Levant, rayons d’or en sautoir, décoration nationale créée en 1875 et décernée par le gouvernement japonais. Cette distinction récompense « sa contribution exceptionnelle aux activités de l’OCDE pendant plus de 35 ans, ainsi qu’au renforcement des relations entre le Japon et l’Organisation ».

Entré à l’OCDE en 1975 en tant qu’administrateur à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), M. Harmel rejoint quatre ans plus tard le Secrétariat général de l’OCDE. Il y exerce successivement les fonctions de chef du Secrétariat du Conseil et du Comité exécutif, puis de directeur, jusqu’à son départ à la retraite en avril 2011. Comme l’a souligné l’Ambassadeur Yoshikawa, M. Harmel s’est toujours efforcé de faciliter le consensus au

sein du Conseil, l’instance supérieure de l’Organisation. « Nous comptions tous sur ses connaissances et sur sa sagesse » a déclaré l’Ambassadeur, rappelant les hommages affectueux des membres de la délégation japonaise, qui voient en M. Harmel « le gardien de la mémoire de l’OCDE ».

Dans sa réponse, M. Harmel s’est déclaré profondément honoré de recevoir du Japon cette très importante distinction. M. Yoshikawa et M. Harmel se sont liés d’amitié en 1989, lorsqu’ils ont participé à l’organisation du Conseil de Tokyo, qui marquait alors le 25e anniversaire de l’adhésion du Japon à l’OCDE ainsi que la première réunion du Conseil hors de Paris.

Voir www.oecd.org/japon

« Les jeunes veulent une économie mondiale plus juste, plus équitable et plus humaine. La question est : comment y parvenir ? » Telle fut la question soulevée par le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, lors de la conférence sur l’emploi des jeunes organisée par le Forum européen de la jeunesse et l’OCDE les 13 et 14 décembre 2011. Évoquant Mark Twain, pour qui rien n’était plus triste qu’un jeune pessimiste, M. Gurría a appelé les participants à lutter contre l’immobilisme et à construire pour nos jeunes un avenir plus souriant.

Le Secrétaire général s’adressait à une salle remplie de militants et de défenseurs de la cause des jeunes, d’étudiants et de stagiaires, désireux de partager leurs inquiétudes avec des décideurs et de trouver des solutions. Comme

l’a souligné un participant, il est inhabituel de voir à l’OCDE un auditoire dont la moyenne d’âge est inférieure à 30 ans.

Le débat le plus animé a porté sur la Charte européenne pour la qualité des stages et de l’apprentissage, visant à créer plus d’opportunités et à combattre l’exploitation. « Lorsque vous avez terminé vos études et que l’on vous fait travailler gratuitement, c’est un délit », a déclaré Sharan Burrow, présidente de la Conférence syndicale internationale.

Pour Andrés Villena Oliver (photo), chef de file du mouvement des Indignés (mouvement 15-M) en Espagne, les médias sociaux créent une opportunité intéressante favorisant l’effet de surprise tout en limitant la possibilité pour les autorités de contrôler l’information. Pour Vesna Milosevic, membre de Jeunesse slovène, le cercle vicieux chômage-exploitation retarde l’entrée dans la vie active de nombreux jeunes dans toute l’Europe. D’autres ont évoqué l’angoisse créée par cette situation, et un journaliste grec, Chatzistefanou Kyriakos, a condamné les violences policières à l’encontre de jeunes manifestants dans son pays.

La conférence, qui s’est déroulée sur deux jours, était co-organisée par le Forum européen de la jeunesse et l’OCDE.

Pour plus d’informations, voir www.youthforum.org

« Éducation et compétences » seront les deux thèmes du concours vidéo 2012 organisé par l’OCDE et lancé le 14 décembre lors de la conférence sur l’emploi des jeunes. Ouvert aux 18-25 ans, le concours consiste à réaliser une vidéo de trois minutes maximum sur les thèmes proposés. Trois candidats seront récompensés, et les jeunes du monde entier peuvent concourir. Les gagnants se verront invités au Forum de l’OCDE, qui se tiendra à Paris du 22 au 24 mai. Les vidéos récompensées l’an dernier (sur le thème « Qu’est-ce que le progrès ? ») venaient du Pérou, de Colombie et d’Ukraine ; une mention spéciale a été attribuée à des jeunes d’Australie et d’Inde.

Voir www.oecd.org/forum2012

Concours vidéo pour la jeunesse

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Andrés Villena Oliver, chef de file du mouvement des Indignés (dit « 15-M ») en Espagne, lors de la conférence sur l’emploi des jeunes à l’OCDE

Rendez-vous sur www.oecd.org/concoursvideo

Concours vidéo mondial pour la jeunesse 2012

S.E. l’Ambassadeur Yoshikawa et M. Harmel

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 45

Nouveaux ambassadeurs22 novembre Ricardo Díez-Hochleitner a pris ses fonctions de nouvel ambassadeur d’Espagne, remplaçant Cristina Narbona Ruiz.

16 novembre Nicholas Bridge a pris ses fonctions de nouvel ambassadeur du Royaume-Uni, remplaçant Dominic Martin.

OCDE.ORG

Trade, jobs and inclusive growth8 novembre 2011Discours d’ouverture du Forum mondial de l’OCDE sur les échanges, Paris, France.

G20 Leaders Summit: Financial regulation session4 novembre 2011Remarques prononcées à Cannes, France.

G20 Summit: Roundtable on commodities and raw materials2 novembre 2011Remarques prononcées à Cannes, France.

G20 Leaders Summit: Preparatory L20 meeting2 novembre 2011Remarques prononcées à Cannes, France.

Youth Employment – A Call for Change14 décembre 2011Introduction et remarques principales prononcées lors de la conférence « Youth Employment – A Call for Change », Paris, France.

OECD Regional Outlook 2011: Building resilient regions for stronger economies5 décembre 2011Remarques prononcées lors du lancement de la publication, Paris, France.

Divided We Stand: Why Inequality Keeps Rising5 décembre 2011Remarques prononcées lors de la conférence de presse pour le lancement de Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent, Paris, France.

How to maximise impact on development1er décembre 2011Remarques prononcées lors de la session plénière du 4e Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, Busan, Corée.

Busan partnership for effective development co-operation1er décembre 2011Remarques prononcées lors de la conférence de presse à l’occasion de la publication du document final du 4e Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, Busan, Corée.

Aid effectiveness: From words to action30 novembre 2011Discours d’ouverture du 4e Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, Busan, Corée.

Launch of the Economic Survey of the Czech Republic18 novembre 2011Remarques prononcées lors de la conférence de presse, Prague, République tchèque.

Le Centre de Développement a 50 ans

Discours récents d’Angel Gurría

Pour la liste complète des discours et allocutions en français, anglais et autres langues, voir www.oecd.org/discours

L’Obs

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teur

de

l’OCD

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se rencontrer afin d’étudier, ensemble, les problèmes du développement économique ». Ces mots furent adressés par le Président John F. Kennedy au Parlement canadien peu après la création de l’OCDE en 1961. Son vœu s’est réalisé en 1962.

En 2012, le Centre de Développement de l’OCDE fêtera son 50e anniversaire. Tout au long de ces 50 années, le Centre a été une véritable plateforme de dialogue politique pour les économies développées, émergentes et en développement. Pour célébrer cet événement, le Centre de Développement organisera une série d’événements qui débuteront le 27 janvier et culmineront le 1er mars, lors de la Réunion de haut niveau du conseil d’administration du Centre de Développement, à laquelle participera

notamment le Président de la République dominicaine, Leonel Fernandez, ainsi que de nombreux ministres et représentants du développement du monde entier.

Ces réunions seront l’occasion de partager les expériences et d’identifier les choix politiques nécessaires à la mise en place d’économies compétitives et de sociétés inclusives dans un contexte mondial d’interconnexion croissante. Le semaine du cinquantenaire du Centre de Développement sera également l’occasion pour les participants d’exprimer leur opinion sur la Stratégie de l’OCDE pour le développement, issue d’une initiative des ministres de l’OCDE en mai 2011, et qui sera soumise à leur approbation en mai 2012.

Pour plus d’informations, voir www.oecd.org/dev-fr

« Je propose que l’OCDE fonde un Centre de Développement au sein duquel les citoyens et les responsables, les étudiants et les professionnels de la région atlantique et des régions sous-développées puissent

Concours vidéo pour la jeunesse

Page 48: L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

46

Programme des conférencesVeuillez noter que la plupart des réunions ne sont pas ouvertes au public ni aux médias mais sont mentionnées pour information. Sauf indication contraire, toutes les réunions se tiennent à Paris. Une liste plus complète et mise à jour chaque semaine est disponible sur www.oecd.org/media/enbref

NOVEMBRE

3-4 Sommet du G20. Cannes, France.

21-22 Première réunion du nouveau réseau des Hauts responsables du budget sur les dépenses de santé.

28 Publication des Perspectives économiques de l’OCDE n° 90.

29/11 Efficacité de l’aide, Forum de haut niveau organisé par la direction de la Coopération pour le développement. Busan, Corée.

DÉCEMBRE

29/11 Sommet COP 17 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Durban, Afrique du Sud.

5 Publication de Toujours plus d’inégalité: Pourquoi les écarts de revenus se creusent.

JANVIER

12-13 La plate-forme de connaissances sur la croissance verte, conférence co-organisée par le Global Green Growth Institute, l’OCDE, le PNUE et la Banque mondiale. Mexico, Mexique.

19-20 Forum mondial de l’OCDE sur la gestion de la dette publique, organisé par la direction des Affaires financières et des Entreprises.

24-26 La macroéconomie au service du développement : aspects fiscaux, séminaire régional organisé par le Latin American and Caribbean Institute for Economic and Social Planning. Publication des Statistiques des recettes publiques de l’OCDE. Santiago, Chili.

25-29 Forum Économique Mondial. Davos, Suisse.

FÉVRIER

7-8 Réforme des marchés de capitaux en Asie, table ronde co-organisée par l’Asian Development Bank Institute et l’OCDE, en coopération avec le gouvernement du Japon.

10 Comité de l’Économie et de la Sécurité de l’assemblée parlementaire de l’OTAN.

13-17 Réunion plénière du Groupe d’Action financière (GAFI).

16-17 Forum mondial sur la concurrence.

25-26 Réunion des ministres des Finances du G20 et des gouverneurs de la Banque centrale. Mexico, Mexique.

MARS

1 Réunion à haut niveau pour le 50e anniversaire du Centre de Développement de l’OCDE.

6 Lancement de la publication Objectif croissance 2012.

8-9 Table ronde 2012 des maires et des ministres de l’OCDE pour le développement urbain. Chicago, États-Unis.

12-17 Forum mondial de l’eau. Marseille, France.

17-19 China development forum. Pékin, République populaire de Chine.

29-30 Réunion du Comité des politiques d’environnement au niveau ministériel, sur le thème : « Making green growth deliver ».

AVRIL

12-13 What Works, conférence sur l’internationalisation de la création d’emplois et pour la croissance économique coorganisée par la direction de l’Éducation de l’OCDE et la State University de New York. New York, États-Unis.

OCDE.ORG

-1/12

-9/12

20-22 Réunion de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ; réunions des ministres des finances du G20 et de la Banque centrale. Washington DC, États-Unis.

MAI

2-4 Transports sans rupture : développer les connexions, sommet annuel du Forum International des Transports. Leipzig, Allemagne.

22-23 Forum de l’OCDE 2012.

23-24 Réunion du Conseil de l’OCDE au niveau ministériel.

25 Forum économique international sur l’Amérique Latine et les Caraïbes, coorganisé par le Centre de Développement de l’OCDE, la Banque inter-américaine de Développement et le ministère français de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.

JUIN

14-15 Second forum annuel sur la fiscalité et les délits : une approche gouvernementale pour combattre les flux financiers clandestins, organisé par le centre de Politique et d’Administration fiscales de l’OCDE. Rome, Italie.

18-19 Sommet du G20. Los Cabos, Mexique.

18-20 Améliorer la compétitivité des universités grâce aux équipements éducatifs, conférence co-organisée par le centre pour des Environnements pédagogiques efficaces de l’OCDE et l’Institut coréen de Développement educatif. Séoul, Corée.

20-22 Conférence des Nations unies sur le développement durable, Rio+20. Rio de Janeiro, Brésil.

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 47

L’affirmation de Thomas Edison, qui considérait que le génie est fait « de 1 % d’inspiration et de 99 % de transpiration » trouve un écho particulier dans le secteur de l’énergie solaire.

Cette technologie remarquable pourrait répondre à un grand nombre de problèmes énergétiques actuels, mais seulement au prix d’efforts et d’investissements considérables. Solar Energy Perspectives, première étude approfondie consacrée à la technologie solaire par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), organisation sœur de l’OCDE, propose une analyse complète des possibilités qu’offre l’énergie solaire ainsi que des mesures nécessaires pour renforcer ses capacités dans les décennies à venir. L’énergie solaire ne génère actuellement qu’une infime part du mix énergétique mondial, même comparé

Pour Benjamin Franklin, « les sages n’ont pas besoin de conseils, les fous ne les suivent pas ». Pourtant, de Machiavel à Kissinger, les puissants s’en sont toujours remis

aux conseils de personnes de confiance. Mais comment faire la part des choses entre influence et intrigue, coût et avantage ?

D’après 95 % des réponses à une enquête de 2010 citée dans Conseillers ministériels – Rôle, influence et gestion, la principale tâche des conseillers ministériels consiste à formuler des conseils stratégiques pour la conception des politiques ou des réformes. Ils sont influents en matière de gestion de crise, de diplomatie, d’élaboration de lois et de politiques nouvelles, mais donnent aussi des conseils politiques

et/ou partisans, et deux tiers des pays interrogés soulignent leur rôle de conseils médiatiques.

Ces conseillers peuvent certes améliorer la réactivité des responsables gouvernementaux et les aider à faire face aux enjeux stratégiques auxquels ils sont confrontés, mais leur grande proximité avec le pouvoir peut être considérée, au mieux, comme sujette à caution. Dans 74 % des 20 pays interrogés, les conseillers ministériels ne rendent compte qu’à leur ministre, et on dispose de peu d’informations à leur sujet. En outre, peu de pays ont défini des principes d’intégrité à leur intention, et plus d’un tiers des pays interrogés – Espagne, Finlande, Hongrie, Islande, Suède et Suisse, notamment – n’exige aucune transparence quant à leurs intérêts privés.

Leur coût est également important. Selon l’OCDE, seuls 23 % des pays interrogés rendent public le coût total des conseillers ministériels ou leur description de poste.

En 2009, BBC News révélait que le nombre de conseillers britanniques – « les éminences grises » – avait pratiquement doublé depuis 1996 : en 2008, les 73 conseillers spéciaux ont coûté 5,9 millions de livres (10,8 millions de dollars) aux contribuables.

Selon les trois quarts des pays interrogés, ce sujet interpelle les citoyens. Pourtant, moins d’un tiers des pays ont pris des mesures en la matière. Toutefois, dans ses études de cas sur l’Autriche, le Canada et le Royaume-Uni, l’OCDE décrit les mesures qu’ont prises des pays comme le Canada afin de soumettre les conseillers ministériels aux mêmes principes de responsabilité que les ministres et adjoints en matière de conflit d’intérêts et d’éthique après la cessation de leurs fonctions.

ISBN 13- 978-92-64-12493-6 Version française à paraître

aux autres types d’énergies renouvelables reconnues telles que la biomasse et l’énergie hydroélectrique. Pourtant, selon l’AIE, jusqu’à 25 % de l’électricité mondiale pourraient être produits par des capteurs photovoltaïques et solaires thermiques d’ici 2050.

Les investissements requis pour y parvenir sont considérables et nécessitent un soutien public favorisant des prix aptes à rivaliser avec les sources d’énergie classiques. De plus, comme pour la plupart des énergies renouvelables, le stockage et le transport génèrent des coûts élevés qui doivent être pris en compte. Mais, selon le rapport, ces contraintes initiales seront amenées à diminuer à mesure que la technologie s’améliorera et que les infrastructures se développeront – si le soutien public est suffisant. Toutefois, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué : l’énergie solaire exigera plusieurs décennies d’investissement et de planification avant de pouvoir devenir une source de production majeure. Aussi, les pouvoirs publics devront

Énergie solaire

Ces éminences grises qui nous gouvernent

prendre des décisions politiques audacieuses et s’y tenir, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé. En effet, l’AIE estime les faux départs et les reports, comme l’abandon de certains projets en raison de coûts plus élevés que prévu, fortement responsables d’un manque d’optimisation de l’énergie solaire.

En 2050, 7 milliards de personnes devraient vivre dans des régions ensoleillées au climat sec (contre 2 milliards dans les zones plus froides et tempérées). L’énergie solaire est idéale pour répondre à leurs besoins, malgré un démarrage relativement lent dans ces régions, notamment comparé aux leaders mondiaux actuels, l’Allemagne et le Japon. Le rapport suggère un partage multilatéral de technologie et d’expertise afin d’encourager les régions les plus ensoleillées à renforcer leurs capacités.

ISBN 978-92-64-12458-5Disponible en anglais uniquement

LIVRES

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48

Perspectives économiques de l’OCDE, Volume 2011 Numéro 2

Les Perspectives économiques de l’OCDE présentent une analyse des grandes tendances économiques

qui marqueront les deux années à venir, en proposant un ensemble cohérent de projections concernant la production, l’emploi, les prix et les balances des opérations courantes et budgétaires.ISBN 978-92-64-09253-2, Décembre 2011, 312 pages€98 $137 £88 ¥12 700

OECD Factbook 2011-2012: Economic, Environmental and Social Statistics

Le Panorama des statistiques de l’OCDE est un recueil annuel à

la présentation dynamique et couvrant de nombreux domaines. Cette édition spéciale 50e anniversaire de l’OCDE comprend un chapitre reprenant les statistiques de l’OCDE sur les 50 dernières années.ISBN 978-92-64-11150-9, Décembre 2011, 300 pages€50 $70 £45 ¥6 500Édition française à paraître

Coopération pour le développement 2011 : Édition spéciale 50e anniversaire

Le rapport Coopération pour le développement de l’OCDE est le document annuel

de référence concernant les statistiques et les analyses des tendances de l’aide internationale. Cette édition spéciale 50e anniversaire de l’OCDE comprend des articles écrits pas des personnalités éminentes dans ce domaine.ISBN 978-92-64-09624-0, Février 2012, 272 pages€98 $137 £88 ¥12 700

Panorama de la santé 2011 : Les indicateurs de l’OCDE

Panorama de la santé présente les données comparables les plus récentes sur différents aspects des performances

des systèmes de santé dans les pays de l’OCDE. ISBN 978-92-64-12189-8, Janvier 2012, 200 pages€30 $42 £27 ¥3 900

Toujours plus d’inégalité : Pourquoi les écarts de revenus se creusent

Durant les trois décennies précédant le récent ralentissement économique, le fossé

entre les salaires s’est creusé et les inégalités de revenus entre les ménages ont augmenté dans une vaste majorité des pays de l’OCDE. Ce rapport analyse les principales forces sous-jacentes à l’origine de ces évolutions.ISBN 978-92-64-11954-3, Mars 2012, 450 pages€75 $105 £67 ¥9 700

Perspectives on Global Development 2012: Social Cohesion in a Shifting World

Ce rapport analyse l’impact du « basculement de la richesse » sur la

cohésion sociale, en mettant l’accent sur les pays convergents à forte croissance.ISBN 978-92-64-11314-5, Décembre 2011, 260 pages€60 $84 £54 ¥7 800Édition française à paraître

Comment va la vie ? Mesurer le bien-être

Ce livre brosse un tableau complet du bien-être dans les pays de l’OCDE et dans d’autres grandes économies, en

analysant les conditions de vie matérielle et la qualité de vie.ISBN 978-92-64-12118-8, Octobre 2011, 312 pages€35 $49 £31 ¥4 500

World Energy Outlook 2011

Le World Energy Outlook 2011 regroupe les dernières données, évolutions politiques et expériences de l’année écoulée afin de présenter

une analyse approfondie des marchés énergétiques mondiaux, actuels et dans les 25 années à venir. ISBN 978-92-64-12413-4, Novembre 2011, 740 pages€150 $210 £135 ¥19 500Disponible en anglais uniquement

Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2011

Cette publication annuelle présente une analyse détaillée des derniers développements et des perspectives des marchés du

travail dans les pays membres : la crise économique récente et l’efficacité des soutiens au revenu des chômeurs ; la protection sociale et les marchés du travail dans les pays émergents ; la volatilité des revenus ; et l’inadéquation des qualifications au marché du travail.ISBN 978-92-64-11584-2, Octobre 2011, 255 pages€80 $112 £72 ¥10 400

Meilleures ventes

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Publications disponibles sur www.oecd.org/librairie et sur www.oecd-ilibrary.org/fr

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 49

Nouvelles publicationsRenforcer la productivité et la compétitivité dans le secteur agricole ISBN 978-92-64-16711-7Janvier 2012, 112 pages

€24 $33 £21 ¥3 100

DÉVELOPPEMENT

Latin American Economic Outlook 2012: Transforming the State for DevelopmentISBN 978-92-64-12170-6Décembre 2011, 163 pages€60 $84 £54 ¥7 800Édition française à paraître

Southeast Asian Economic Outlook 2011/12ISBN 978-92-64-16686-8Janvier 2012, 180 pages€40 $56 £36 ¥5 200Disponible en anglais uniquement

Améliorer l’aide au développement

Aid Effectiveness 2011: A Progress Report on Implementing the Paris DeclarationISBN 978-92-64-12549-0Décembre 2011, 199 pages€50 $70 £45 ¥6 500Édition française à paraître

Conflits et vulnérabilités L’engagement international dans les États fragiles : Peut-on mieux faire ? ISBN 978-92-64-12859-0Décembre 2011, 64 pages€24 $33 £21 ¥3 100

Études du Centre de Développement

Tackling the Policy Challenges of Migration: Regulation, Integration, DevelopmentISBN 978-92-64-12631-2Novembre 2011, 160 pages€28 $39 £25 ¥3 600Disponible en anglais uniquement

ÉCONOMIE

Études économiques de l’OCDE : Israël 2011ISBN 978-92-64-03806-6Avril 2012, 124 pages€58 $81 £52 ¥7 500

OECD Economic Surveys: Brazil 2011ISBN 978-92-64-09358-4 Novembre 2011, 152 pages€58 $81 £52 ¥7 500Édition française à paraître

OECD Economic Surveys: Czech Republic 2011 ISBN 978-92-64-09427-7 Novembre 2011, 111 pages€58 $81 £52 ¥7 500Édition française à paraître

OECD Economic Surveys: Ireland 2011 ISBN 978-92-64-09353-9Novembre 2011, 132 pages€58 $81 £52 ¥7 500Édition française à paraître

OECD Economic Surveys: Russian Federation 2011ISBN 978-92-64-11736-5Décembre 2011, 153 pages€58 $81 £52 ¥7 500Édition française à paraître

AGRICULTURE

Études de l’OCDE sur la croissance verte : Alimentation et agricultureISBN 978-92-64-11130-1 Janvier 2012, 92 pages€24 $33 £21 ¥3 100

Évaluation des réformes des politiques agricoles de l’Union européenne ISBN 978-92-64-11213-1 Octobre 2011, 204 pages€35 $49 £31 ¥4 500

DÉVELOPPEMENT URBAIN, RURAL ET RÉGIONAL

OECD Territorial Reviews: The Gauteng City-Region, South Africa 2011ISBN 978-92-64-12283-3 Décembre 2011, 267 pages€45 $63 £40 ¥5 800Disponible en anglais uniquement

OECD Territorial Reviews: Slovenia 2011 ISBN 978-92-64-12057-0 Novembre 2011, 232 pages€45 $63 £40 ¥5 800Disponible en anglais uniquement

ÉCHANGES

Globalisation, Comparative Advantage and the Changing Dynamics of TradeISBN 978-92-64-11307-7 Novembre 2011, 348 pages€95 $133 £85 ¥12 300Disponible en anglais uniquement

Statistiques de l’OCDE sur les échanges internationaux de services, Volume 2011 numéro 1 : Tableaux détaillés par catégories de services ISBN 978-92-64-17290-6 Janvier 2012, 102 pages€ 91 $120 £73 ¥11 700

ÉDUCATION

Literacy for Life: Further Results from the Adult Literacy and Life Skills SurveyISBN 978-92-64-09125-2Décembre 2011, 292 pages€88 $123 £79 ¥11 400Édition française à paraître

PISA

Building a High-Quality Teaching Profession: Lessons from around the WorldISBN 978-92-64-09843-5 Novembre 2011, 100 pages€24 $33 £21 ¥3 100Disponible en anglais uniquement

LIVRES

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Page 52: L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

50

FINANCE ET INVESTISSEMENT

Improving Financial Education Efficiency: OECD-Bank of Italy Symposium on Financial LiteracyISBN 978-92-64-10790-8 Novembre 2011, 152 pages€40 $56 £36 ¥5 200Disponible en anglais uniquement

Bank Competition and Financial StabilityISBN 978-92-64-12055-6 Octobre 2011, 84 pages€24 $33 £21 ¥3 100Disponible en anglais uniquement

Identification et quantification des profits de la corruption ISBN 978-92-64-12313-7Janvier 2012, 80 pages€24 $33 £21 ¥3 100

Gouvernance d’entreprise

The Role of Institutional Investors in Promoting Good Corporate Governance ISBN 978-92-64-12874-3Décembre 2011, 136 pages€39 $54 £35 ¥5 000Disponible en anglais uniquement

Lignes directrices de l’OCDE sur la gouvernance des assureurs ISBN 978-92-64-16666-0 Janvier 2012, 98 pages€26 $36 £23 ¥3 300

Annual Report on the OECD Guidelines for Multinational Enterprises 2011: A New Agenda for the FutureISBN 978-92-64-11993-2Janvier 2012, 350 pages€80 $112 £72 ¥10 400Édition française à paraître

FISCALITÉ

Revenue Statistics in Latin AmericaISBN 978-92-64-11052-6Janvier 2012, 166 pages€24 $33 £21 ¥3 100Disponible en anglais et en espagnol uniquement

Global Forum on Transparency and Exchange of Information for Tax Purposes Peer ReviewsLes rapports suivants sont publiés en anglais uniquement.Le prix de chaque étude est de : €36 $50 £32 ¥4 600

Brunei Darussalam 2011: Phase 1: Legal and •Regulatory FrameworkFormer Yugoslav Republic of Macedonia (FYROM) •2011: Phase 1: Legal and Regulatory FrameworkGibraltar 2011: Phase 1: Legal and Regulatory •FrameworkHong Kong, China 2011: Phase 1: Legal and •Regulatory FrameworkIndonesia 2011: Phase 1: Legal and Regulatory •FrameworkJapan 2011: Combined: Phase 1 + Phase 2•Jersey 2011: Combined: Phase 1 + Phase 2•Macao, China 2011: Phase 1: Legal and Regulatory •FrameworkMalaysia 2011: Phase 1: Legal and Regulatory •FrameworkNetherlands 2011: Combined: Phase 1 + Phase 2•Spain 2011: Combined: Phase 1 + Phase 2•Uruguay 2011: Phase 1: Legal and Regulatory •FrameworkVanuatu 2011: Phase 1: Legal and Regulatory •Framework

GOUVERNANCE

OECD Regional Outlook 2011: Building Resilient Regions for Stronger EconomiesISBN 978-92-64-11170-7Décembre 2011, 296 pages€60 $84 £54 ¥7 800Édition française à paraître

Conseillers ministériels - Rôle, influence et gestionISBN 978-92-64-12492-9Décembre 2011, 119 pages€24 $33 £21 ¥3 100

Édition française à paraître

ÉNERGIE

CO2 Emissions from Fuel Combustion 2011ISBN 978-92-64-10283-5Novembre 2011, 538 pages€165 $231 £148 ¥21 400Disponible en anglais uniquement

Energy Policies of IEA Countries: Greece 2011ISBN 978-92-64-09474-1Novembre 2011, 160 pages€75 $105 £67 ¥9 700Disponible en anglais uniquement

Solar Energy PerspectivesISBN 978-92-64-12457-8Décembre 2011, 240 pages€100 $140 £90 ¥13 000Disponible en anglais uniquement

IEA Scoreboard 2011: Implementing Energy Efficiency Policy: Progress and challenges in IEA Member CountriesISBN 978-92-64-12459-2Octobre 2011, 76 pages€50 $70 £45 ¥6 500Disponible en anglais uniquement

Deploying Renewables: Best Policy and Future PracticesISBN 978-92-64-04220-9Novembre 2011, 200 pages€100 $140 £72 ¥13 900Disponible en anglais uniquement

ENVIRONNEMENT

OECD Green Growth Studies: EnergyISBN 978-92-64-11510-1Décembre 2011, 89 pages€24 $33 £21 ¥3 100Édition française à paraître

Meeting the Challenge of Financing Water and Sanitation: Tools and ApproachesISBN 978-92-64-12051-8 Novembre 2011, 142 pages€25 $35 £22 ¥3 200Édition française à paraître

LIVRESOECD iLibrary

Page 53: L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 51

Politique réglementaire et gouvernance : Soutenir la croissance économique et servir l’intérêt généralISBN 978-92-64-11722-8 Février 2012, 172 pages€39 $54 £35 ¥5 000

OECD Public Governance Reviews

Greece: Review of the Central AdministrationISBN 978-92-64-16762-9Janvier 2012, 121 pages€24 $33 £21 ¥3 100Disponible en anglais uniquement

OECD Public Governance Reviews

The Public Sector Salary System in SloveniaISBN 978-92-64-16754-4Janvier 2012, 119 pages€30 $42 £27 ¥3 900Disponible en anglais uniquement

Public Servants as Partners for Growth: Toward a Stronger, Leaner and More Equitable WorkforceISBN 978-92-64-16669-1Janvier 2012, 254 pages€65 $91 £58 ¥8 400Édition française à paraître

INDUSTRIE ET SERVICES

Intellectual Assets and Innovation: The SME DimensionISBN 978-92-64-11823-2 Décembre 2011, 176 pages€50 $70 £45 ¥6 500Disponible en anglais uniquement

Études de l’OCDE sur le tourisme

Climate Change and Tourism Policy in OECD CountriesISBN 978-92-64-11617-7 Novembre 2011, 100 pages€35 $49 £31 ¥4 500Disponible en anglais uniquement

Thailand: Key Issues and PoliciesISBN 978-92-64-12176-8 Décembre 2011, 163 pages€50 $70 £45 ¥6 500Disponible en anglais uniquement

QUESTIONS SOCIALES – MIGRATIONS – SANTÉ

Society at a Glance: Asia/Pacific 2011ISBN 978-92-64-10569-0 Décembre 2011, 120 pages€30 $42 £27 ¥3 900Disponible en anglais uniquement

A System of Health AccountsISBN 978-92-64-11600-9 Novembre 2011, 524 pages€150 $210 £135 ¥19 500Disponible en anglais uniquement

Health Reform: Meeting the Challenge of Ageing and Multiple MorbiditiesISBN 978-92-64-12230-7 Décembre 2011, 221 pages€45 $63 £40 ¥5 800Disponible en anglais uniquement

Santé mentale et emploi

Mal-être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale et l’emploiISBN 978-92-64-12455-4Mars 2012, 220 pages€50 $70 £45 ¥6 500

Pensions at a Glance: Asia/Pacific 2011ISBN 978-92-64-10699-4Janvier 2012, 125 pages€24 $33 £21 ¥3 100Disponible en anglais uniquement

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SCIENCE ET TECHNOLOGIE

Business Innovation Policies: Selected Country ComparisonsISBN 978-92-64-11565-1 Novembre 2011, 156 pages€30 $42 £27 ¥3 900Disponible en anglais uniquement

OECD Reviews of Innovation Policy: Peru 2011 ISBN 978-92-64-12838-5 Décembre 2011, 226 pages€40 $56 £36 ¥5 200Disponible en anglais uniquement

OECD Review of Telecommunication Policy and Regulation in MexicoISBN 978-92-64-06010-4Janvier 2012, 140 pages€30 $42 £27 ¥3 900Disponible en anglais uniquement

Page 54: L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

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En ces temps de croissance lente et d’austérité, les inventeurs, entrepreneurs et entreprises nouvelles offrent une lueur d’espoir, et les autorités comme les économistes se

tournent vers l’innovation pour sortir d’une crise persistante. Les mesures et programmes publics d’aide à l’innovation des entreprises existent depuis des dizaines d’années, mais sont-ils efficaces et quelles leçons offrent-ils en période d’austérité ?

Le rapport Business Innovation Policies: Selected

Country Comparisons étudie les politiques de l’innovation dans sept pays membres en soulignant l’évolution des mesures de soutien. On privilégie de plus en plus des politiques axées sur la demande visant à favoriser

l’innovation dans les entreprises. Les crédits d’impôt pour la R-D, qui existent aujourd’hui dans 22 pays de l’OCDE, contre 12 en 1995, sont ainsi plus généreux que jamais. Parmi les principales mesures des politiques d’innovation figurent également les subventions individuelles aux entrepreneurs et inventeurs. Par exemple, la Fondation finlandaise pour l’innovation soutient financièrement la conception et la commercialisation de projets d’inventions en décernant des prix allant de 2 800 à 280 000 dollars.

Des politiques d’innovation hors R-D sont également couronnées de succès, telles que Vækstfonden, au Danemark, qui a alloué 12 milliards de dollars de fonds publics pour soutenir plus de 3 500 entreprises depuis 1992. Citons également Knowledge Transfer

Partnership, au Royaume-Uni, qui encourage la collaboration entre entreprises et universités au moyen de projets subventionnés. Le coût moyen d’un projet est d’environ 93 000 dollars

par an, mais il génère un bénéfice annuel de 357 000 dollars pour les entreprises participantes (qui sont plus de mille). Comme le souligne le rapport, certains programmes doivent être améliorés. C’est notamment le cas du Pre-Seed Fund, en Australie, qui encourage le secteur privé à investir dans les instituts de recherche : les subventions étant limitées à 780 000 dollars, cela « bloque » dans certains cas les entreprises, car elles manquent de fonds pour poursuivre des projets dans lesquels elles ont déjà beaucoup investi.

Investir dans l’innovation est coûteux, mais c’est rentable, non seulement à court terme, mais aussi parce que cela ouvre les entreprises à de nouvelles technologies et stimule une croissance créatrice d’emplois.

ISBN 978-92-64-11565-1Disponible en anglais uniquement

Innovation ciblée

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L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 53

Quelles dépenses réduire ?Les gouvernements du monde entier s’efforcent de maîtriser leur déficit et de ramener leur endettement à un niveau viable, mais dans quels domaines intervenir pour faire des économies ? Ils doivent se livrer à un délicat numéro d’équilibrisme en tentant d’instaurer une véritable discipline budgétaire sans porter un coup fatal aux services publics, qui se trouvent souvent dans une situation politique précaire.

De nombreux pays de l’OCDE réduisent le financement des programmes qui absorbent le plus de ressources. Ce sont souvent les dispositifs de protection sociale tels que les indemnités chômage, les transferts sociaux et les pensions de retraite. Viennent ensuite les programmes concernant la santé, les services généraux des administrations publiques, les dispositifs relatifs à l’éducation, l’agriculture, ainsi que les transports et la communication.

Toutefois, certains gouvernements ont centré leurs efforts sur des domaines qui représentent une part relativement faible du total des dépenses publiques, mais où sont fournis des

services publics importants. Par exemple, selon des données concernant l’année 2008, la protection de l’environnement, ciblée par cinq pays, représente en moyenne 1,7 % des dépenses, soit 0,7 % du PIB. De même, trois pays ont choisi les loisirs, la culture et la religion, qui ne représentent que 2,7 % des dépenses, soit 1,2 % du PIB. Huit pays ont retenu la défense,

Quand les services publics réduisent la pauvretéLe taux de pauvreté constitue généralement un indicateur du revenu des personnes. Mais comment les services publics peuvent-ils influer sur la pauvreté relative, si l’on tient compte de la valeur monétaire de ces services pour calculer ce qu’on appelle le « revenu élargi » ?

Lorsqu’on prend en compte les services publics, le taux de pauvreté relevé dans 27 pays de l’OCDE passe de 10 % à 5 %. En Belgique, en Irlande et au Royaume-Uni, la pauvreté diminue de près de 60 %, ce qui reflète la valeur des services publics offerts dans ces pays. Elle baisse d’environ 27 % en Estonie et en Suède, pays déjà parmi les plus égalitaires en termes de revenus. Si les inégalités et la pauvreté ne constituent pas les premières cibles des services d’enseignement et de santé, entre autres, ceux-ci ont néanmoins un effet sur la répartition des revenus.

Prenons le cas de l’éducation. Une augmentation des dépenses afférentes à l’enseignement obligatoire fera davantage reculer la pauvreté globale dans les pays où

celle-ci touche fortement les familles ayant de jeunes enfants et où les taux de scolarisation sont élevés. Au Mexique, au Danemark, en Norvège et au Canada, la valeur de l’enseignement public fait croître le revenu des ménages de 15 % environ, voire davantage.Les services de santé ont aussi pour effet de réduire les inégalités de revenu, en particulier parce que les dépenses publiques y sont concentrées sur les personnes âgées qui, en

règle générale, ont un revenu inférieur à la moyenne. Les dépenses publiques de santé font croître le revenu disponible de 11 % en Pologne, en Australie et aux Pays-Bas, et le chiffre atteint 17 % en Belgique, en France et en Suède. Cette augmentation est beaucoup plus marquée pour les catégories à faible revenu et diminue à mesure que le revenu s’élève.

Voir www.oecd.org/gov/egov/services

BAnQUE DE DOnnÉES

Domaines de réduction des dépenses Structure des dépenses publiques par fonction et nombre de pays ciblant ces domaines pour

réduire les dépenses, moyenne OCDE 29, 2008

Santé (15 pays)

Protection sociale (20 pays)

Protection de l’environnement (5 pays)Logement et équipements collectifs (aucun pays)Loisirs, culture et religion (3 pays)Défense (8 pays)Ordre et sécurité publics (3 pays)

Services généraux des administrations publiques (5 pays)

Enseignement (5 pays)

Affaires économiques (13 pays)

Note : La moyenne ne tient pas compte de l’Australie, du Chili, du Mexique, de la Suisse et de la Turquie.Source : Panorama des administrations publiques 2011, OCDE

La pauvreté et les services publicsTaux de pauvreté de revenu, avant et après prise en compte de l’ensemble des services publics

Note : Les seuils de pauvreté sont respectivement fixés à 50 % du revenu monétaire disponible médian et à 50 % du revenu élargi médian. Pour plus de pays, voir StatLink.Source : Toujours plus d’inégalité : Pourquoi les écarts de revenus se creusent, OCDE

20

18

16

14

12

10

8

6

4

2

0

Pays

-Bas

Suèd

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Italie

Cana

da

Esto

nie

Espa

gne

Aust

ralie

État

s-Un

is

Mex

ique

Rép.

tchè

que

OCD

E 27

Revenu élargi (tous services inclus)Revenu monétaire disponible

http://dx.doi.org/10.1787/888932389398

http://dx.doi.org/10.1787/888932537009

qui absorbe en moyenne 3,7 % des dépenses ou 1,6 % du PIB. Quant aux cinq pays ciblant les services généraux des administrations publiques, qui représentent 13 % des dépenses, ils concentrent leur action sur l’aide extérieure, qui ne représente que 5 % des dépenses consacrées à ce domaine, soit 0,3 % du PIB.

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Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

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Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

T3-2011 5,4 5,8 T3-2011 5,8 6,9 T4-2011 1,5 1,0

T3-2011 -1,5 -2,1 T3-2011 5,2 5,2 T4-2011 4,6 5,0

T3-2011 2,1 2,8 T3-2011 3,8 4,4 T4-2011 1,5 1,0

T2-2011 -0,7 1,0 T3-2011 7,4 8,3 T4-2011 1,5 1,0

T3-2011 -2,8 -4,4 T4-2011 7,4 7,7 T4-2011 1,2 1,2

T2-2011 -1,7 -0,9 T3-2011 7,2 7,8 T3-2011 5,4 2,4

T3-2011 2,2 3,8 T3-2011 3,2 3,6 T4-2011 3,6 2,7

T2-2011 5,5 4,0 T3-2011 7,5 7,4 T4-2011 1,0 0,8

T2-2011 -4,2 -6,0 T3-2011 22,1 20,4 T4-2011 1,5 1,0

T2-2011 -0,1 1,0 T3-2011 11,3 16,1 T4-2011 1,5 1,1

T2-2011 -3,1 -3,3 T4-2011 8,7 9,6 T3-2011 0,3 0,3

T2-2011 -0,6 1,8 T3-2011 7,7 8,3 T4-2011 1,5 1,0

T3-2011 -2,1 -1,8 T3-2011 9,6 9,8 T4-2011 1,5 1,0

.. .. T3-2011 18,4 12,9 T4-2011 1,5 1,0

T2-2011 2,4 1,0 T3-2011 10,9 11,0 T4-2011 6,6 6,0

T2-2011 -0,4 -0,5 T3-2011 14,7 13,7 T4-2011 1,5 1,0

T3-2011 -0,7 -3,3 T3-2011 7,2 7,8 T2-2011 4,0 7,6

T2-2011 -0,9 4,1 T3-2011 5,6 6,6 T3-2011 3,0 1,7

T2-2011 -3,6 -3,4 T3-2011 8,1 8,2 T4-2011 1,5 1,0

T3-2011 2,2 3,6 T3-2011 4,4 5,0 T3-2011 0,3 0,4

.. .. T3-2011 4,9 4,4 T4-2011 1,5 1,0

Allemagne Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Australie Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Autriche Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Belgique Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Canada Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Chili Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Corée Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Danemark Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Espagne Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Estonie Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

États-Unis Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Finlande Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

France Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Grèce Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Hongrie Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Irlande Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Islande Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Israël Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Italie Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Japon Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Luxembourg Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

T3-2011 0,5 2,6 T3-2011 2,1 9,7 T3-2011 0,5 2,5

T3-2011 1,0 2,5 T3-2011 2,1 0,7 T3-2011 0,6 3,5

T3-2011 0,3 2,9 T3-2011 -0,5 6,5 T3-2011 0,1 3,5

T3-2011 -0,1 1,7 T1-2011 2,2 10,8 T4-2011 0,6 3,6

T3-2011 0,9 2,4 T3-2011 1,4 3,5 T3-2011 0,2 3,0

T3-2011 0,6 4,6 T3-2011 -1,4 1,8 T4-2011 1,3 4,0

T3-2011 0,8 3,6 T3-2011 -0,1 5,4 T4-2011 0,2 4,0

T3-2011 -0,5 0,0 T3-2011 -2,8 0,6 T3-2011 -0,1 2,7

T3-2011 0,0 0,8 T3-2011 -1,0 -1,2 T3-2011 -0,5 3,1

T3-2011 1,2 8,3 T3-2011 0,2 17,6 T4-2011 0,4 4,1

T3-2011 0,5 1,5 T3-2011 1,5 3,7 T3-2011 0,4 3,8

T3-2011 0,9 2,7 T3-2011 -1,9 -1,2 T3-2011 0,3 3,8

T3-2011 0,3 1,5 T3-2011 0,5 2,8 T3-2011 -0,1 2,1

T1-2011 0,2 -5,5 T3-2011 5,8 -5,2 T3-2011 -1,3 2,4

T3-2011 0,5 1,5 T3-2011 0,6 1,8 T3-2011 -0,5 3,4

T3-2011 -1,9 -0,2 T3-2011 3,4 2,1 T3-2011 0,2 2,5

T3-2011 4,7 5,1 T2-2011 0,6 6,0 T4-2011 1,0 5,2

T3-2011 0,8 4,7 T3-2011 1,0 2,1 T3-2011 0,4 3,3

T3-2011 -0,2 0,2 T3-2011 -0,4 -0,1 T4-2011 0,7 3,3

T3-2011 1,4 -0,8 T3-2011 3,9 -2,3 T3-2011 0,0 0,1

T3-2011 0,6 1,1 T3-2011 -0,4 -1,8 T4-2011 0,9 3,4

BAnQUE DE DOnnÉES

variation par rapport à niveau

la période précédente

valeur courante

l’année précédente

même période année précédente

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Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

T3-2011 1,3 4,4 T3-2011 0,1 .. T3-2011 0,4 3,4

T3-2011 1,4 3,7 T3-2011 3,5 2,6 T3-2011 -0,7 1,5

T3-2011 1,0 1,8 T3-2011 2,1 3,3 T3-2011 0,4 4,6

T3-2011 -0,2 1,3 T3-2011 1,6 2,8 T4-2011 0,3 2,5

T3-2011 1,0 4,2 T3-2011 1,5 5,7 T3-2011 -0,4 4,1

T3-2011 -0,6 -1,7 T3-2011 -0,7 -2,3 T3-2011 -0,3 3,2

T3-2011 0,8 3,2 T3-2011 -2,4 5,5 T3-2011 0,1 4,0

T3-2011 -0,1 1,2 T3-2011 -2,7 3,8 T3-2011 0,1 1,8

T3-2011 0,6 0,5 T2-2011 -1,6 -0,8 T3-2011 0,4 4,7

T3-2011 -0,2 -0,1 T3-2011 -0,9 1,0 T3-2011 -0,8 1,3

T3-2011 1,6 4,6 T3-2011 0,3 5,6 T3-2011 0,1 3,3

T3-2011 0,2 1,5 T3-2011 -1,0 -0,9 T4-2011 -0,2 -0,5

T3-2011 1,7 8,5 T3-2011 -0,4 7,2 T4-2011 5,4 9,2

T3-2011 0,2 1,4 T3-2011 0,6 4,0 T2-2010 .. 1,6

T3-2011 0,4 2,9 .. .. T3-2011 1,5 5,5

T3-2011 0,0 2,2 T3-2011 -1,6 0,1 T4-2011 1,4 6,7

.. .. .. .. T3-2011 1,1 6,3

T2-2011 0,2 3,4 T3-2011 -0,9 5,0 T3-2011 0,1 8,1

.. .. T3-2011 -1,9 3,0 T3-2011 3,9 9,2

T3-2011 1,3 6,6 .. .. T4-2011 0,8 4,1

.. .. T3-2011 5,3 5,2 T4-2011 4,8 4,9

T2-2011 13,1 12,1 T3-2011 3,2 3,4 T4-2011 3,1 2,6

T3-2011 -5,2 -3,2 T3-2011 6,6 6,4 T4-2011 2,7 3,2

T2-2011 9,5 5,2 T3-2011 4,4 4,5 T4-2011 1,5 1,0

T2-2011 -2,6 -3,3 T3-2011 9,7 9,5 T4-2011 5,0 3,9

T3-2011 -7,4 -8,5 T3-2011 12,7 12,2 T4-2011 1,5 1,0

T2-2011 -2,0 -2,2 T3-2011 13,4 14,3 T4-2011 1,5 1,0

T3-2011 -2,6 -7,6 T3-2011 6,6 7,1 T4-2011 1,2 1,2

T3-2011 -4,0 -3,4 T3-2011 8,2 7,7 T3-2011 0,9 0,8

T2-2011 -0,4 -2,9 T3-2011 8,1 7,3 T4-2011 1,5 1,0

T2-2011 6,6 6,4 T3-2011 7,4 8,3 T4-2011 1,4 1,1

T2-2011 12,9 15,0 T2-2011 3,4 4,1 T4-2011 0,0 0,2

T3-2011 -9,6 -6,9 T3-2011 8,6 10,5 .. ..

T2-2011 -0,8 -0,5 T3-2011 10,1 10,1 T4-2011 1,5 1,0

.. .. .. .. T4-2011 5,5 5,7

.. .. .. .. .. ..

.. .. .. .. T2-2011 4,7 2,5

T2-2011 5,4 5,5 .. .. T3-2011 5,6 4,2

.. .. .. .. .. ..

T2-2011 0,3 1,0 .. .. T2-2011 6,9 7,0

Non membres

Mexique Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Norvège Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Nouvelle- Produit intérieur brut Zélande Production industrielle Prix à la consommation

Pays-Bas Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Pologne Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Portugal Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

République Produit intérieur brut Slovaque Production industrielle Prix à la consommation

République Produit intérieur brut Tchèque Production industrielle Prix à la consommation

Royaume-Uni Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Slovénie Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Suède Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Suisse Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Turquie Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Zone euro Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Afrique Produit intérieur brut du Sud 2 Production industrielle Prix à la consommation

Brésil 2 Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Chine 2 Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Fédération Produit intérieur brut de Russie 1 Production industrielle Prix à la consommation

Inde 2 Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Indonésie 2 Produit intérieur brut Production industrielle Prix à la consommation

Produit intérieur brut : Séries en volume ; corrigées des variations saisonnières. Indicateur avancé : Indice composite basé sur différents indicateurs de l’activité économique, qui signale les mouvements cycliques de la production industrielle de six à neuf mois en avance. Indice des prix à la consommation : Mesure les variations dans le temps des prix de vente au détail d’un panier constant de biens et services, Balance courante : Milliards de dollars US ; corrigée des variations saisonnières. Taux de chômage : Pourcentage de la population active civile, taux de chômage standardisés ; définitions nationales pour l’Islande, le Mexique et la Turquie ; corrigé des variations saisonnières sauf pour la Turquie. Taux d’intérêt : 3 mois.

..= données non disponibles.1Candidat à l’adhésion à l’OCDE

2Programme d’engagement renforcé

Source : Principaux indicateurs économiques, décembre 2011.

BAnQUE DE DOnnÉES

variation par rapport à

la période précédente

l’année précédente

niveau

valeur courante

même période année précédente

L’Observateur de l’OCDE No 287 T4 2011 55

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Lorsqu’on parle des inégalités, on pense généralement au revenu ou au patrimoine, mais il est peut-être plus pertinent de les appréhender selon le degré de satisfaction que les personnes éprouvent à l’égard de leur vie. Une étude intitulée Comment va la vie ? a récemment été réalisée pour analyser les différents degrés de satisfaction à l’égard de la vie dans les pays étudiés.

La distribution de la satisfaction à l’égard de la vie est plus uniforme dans certains pays que dans d’autres, comme cela apparaît clairement lorsque l’on considère l’écart entre les personnes situées à la limite inférieure du décile le plus satisfait et les personnes se trouvant à la limite supérieure du décile le moins satisfait.

Cette distribution est relativement égale dans la majeure partie de l’Europe occidentale, en Israël, au Japon et en Nouvelle-Zélande. Dans d’autres pays, comme le Chili, la Slovénie, le Portugal et le Brésil, la variance est beaucoup plus forte et l’écart est plus grand entre les

catégories les plus satisfaites et celles qui le sont le moins.

De nombreux facteurs peuvent expliquer les différences de bien-être subjectif observées dans la population, mais certains sont assez évidents :

Les économies émergentes ont fait récemment des progrès appréciables dans le domaine de la couverture maladie. Cependant, la part des versements directs des ménages dans le total des dépenses de santé y demeure beaucoup plus importante que dans la plupart des pays avancés. Ces paiements directs peuvent être assez préjudiciables à leur niveau de vie. C’est surtout vrai pour les ménages qui sont en situation de pauvreté, mais cela peut aussi l’être pour les familles relativement aisées lorsque le coût de l’hospitalisation ou des médicaments est élevé.

Les versements directs privés sont particulièrement importants en Inde et au Mexique, ainsi qu’en Chine (plus de 40 % des dépenses totales de santé en 2008), en Indonésie, au Brésil et en Russie (près d’un tiers de ces dépenses).

Dans les pays où le montant des versements directs privés est élevé, la proportion de ménages confrontés à des dépenses de santé catastrophiques – et donc susceptibles de les appauvrir – est également forte en général,

comme le montrent certaines études. En outre, les membres des ménages obligés de débourser des sommes importantes pour obtenir des soins retardent souvent les examens médicaux requis et renoncent parfois purement et simplement à se soigner lorsqu’ils tombent malades. On l’observe surtout chez les plus pauvres, qui dans bien des cas ont le plus besoin de soins. Il

Comment va la vie ?

Qui paie pour vous soigner ?

BAnQUE DE DOnnÉES

est certain que, dans les pays d’Asie où les versements directs occupent une place très grande, comme l’Inde et l’Indonésie, les personnes relativement aisées reçoivent davantage de soins de santé que les pauvres.

Voir www.oecd.org/sante

Inégalités quant à la satisfaction à l’égard de la vieDifférence en points de pourcentage entre le 9e décile et le 1er décile des scores sur l’échelle

de Cantril, 2010

Dépenses de santé à la charge des patientsEn pourcentage des dépenses totales de santé, 2008

6

5

4

3

2

1

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50

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30

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0

le sexe auquel on appartient, la possibilité d’accéder à l’éducation, la situation au regard de l’emploi et la répartition du revenu ont une incidence sur les inégalités.

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Notes : L’échelle de Cantril est graduée de 0 à 10.Les données datent de 2008 pour la Norvège et de 2009 pour Israël.Pour plus de pays, voir StatLink. Source : Comment va la vie ? Mesurer le bien-être, OCDE

Note : Les informations sur les données concernant Israël sont disponibles sur http://dx.doi.org/10.1787/888932315602.Pour plus de pays, voir StatLink. Source : Perspectives de l’emploi 2011, OCDE

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Pays

-Bas

Économies avancées Économies émergentes

%

http://dx.doi.org/10.1787/888932493689

http://dx.doi.org/10.1787/888932479762

Voir www.oecd.org/progres

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