L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

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Les immigrés face à la crise Le travail à temps partiel Quels impôts payez-vous vraiment ? Perspectives économiques Retrouver la confiance N° 280 Juillet 2010 www.observateurocde.org

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Retrouver la confiance

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Les immigrés face à la criseLe travail à temps partiel

Quels impôts payez-vous vraiment ?Perspectives économiques

Retrouver la confiance

N° 280 Juillet 2010 www.observateurocde.org

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 1

POINTS DE VUE2 En quête de compétences ; Jugeotte

financière ; Nouveau capitalisme ; Journaux hors ligne ; Nouvel ordre économique ; SOS grands-parents

ÉDITORIAL3 Le facteur confiance Angel Gurría

EN BREF4-5 Dépenses de santé en hausse ; Dépêches ;

Benvenuto ; Verbatim ; Économie ; Flexibilité chinoise bienvenue ; Échanges sans frontières ; Spéculation alimentaire ? ; Best of

EMPLOI7 Le temps partiel, un choix payant ? Anne Saint-Martin et Danielle Venn8 Débat OCDE-BBC sur les compétences9 Allemagne : emploi du temps gagnant10 Aider les immigrés face à la crise

FISCALITÉ14 Impôts sur le revenu : ce que payent

toujours les contribuables Bert Brys et Marika Männistö

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-201119 La reprise s’affirme, mais de nouveaux

risques émergent Pier Carlo Padoan22-42 Fiches pays

SECTION PUBLICITAIRE45-46 Chili

OCDE.ORG48-49 De la reprise à une croissance pérenne ;

Le Forum pose les jalons de la reprise ; Discours récents d’Angel Gurría

50 Calendrier ; Frankie.org

LIVRES51 Pour que dure la paix ; L’autre génération

perdue ?52-55 Nouvelles publications sur SourceOCDE56 Pêche miraculée ? BON DE COMMANDE

BANQUE DE DONNÉES57 Moins de suicides ; Emplois perdus58-59 Indicateurs économiques60 La pauvreté recule ; Après la Coupe

Réunion ministérielle de l’OCDE, p48

Impôts sur le revenu, p14

Les immigrés et l’emploi, p10

En couverture Retrouver la confianceIssei Kato/Reuters

N° 280 Juillet 2010

SOMMAIRE

Les éditions de l’OCDE, 2 rue André-Pascal75775 Paris cedex 16, [email protected]é en français et en anglais par l’OCDE

RÉDACTEUR EN CHEF : Rory J. ClarkeRÉDACTEUR : Ricardo TejadaJOURNALISTES : Brian Keeley, Patrick LoveRÉDACTEUR ADJOINT : Loïc VerdierASSISTANTES : Tatiana Novikova, Marie-Capucine Berthier, Audrey Carpentier, Karen Cronin

MISE EN PAGE : Design Factory, IrlandeILLUSTRATIONS : André Faber, David Rooney, StikRECHERCHE PHOTOGRAPHIQUE : Rory ClarkeLOGISTIQUE : Jochen PichtRESPONSABLE PUBLICITÉ : François Barnaud

Les demandes de reproduction ou de traduction totales ou partielles des articles de L’Observateur de l’OCDE doivent être adressées au chef des éditions de l’OCDE, 2 rue André-Pascal, 75775 Paris, cedex 16, France.

Les articles signés expriment l’opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle de l’OCDE.

Les articles reproduits ou traduits doivent être accompagnés de la mention « Reproduit (ou traduit) de L’Observateur de l’OCDE » et de la date du numéro. Les articles signés ne peuvent être reproduits ou traduits qu’avec leur signature. Deux exemplaires significatifs doivent être envoyés au rédacteur en chef. Toute correspondance doit être adressée au rédacteur en chef. La rédaction n’est pas tenue de rendre les manuscrits non sollicités.

www.observateurocde.org© OCDE 2010

Abonnement 2010 :€69 – US$90 – £47 – ¥9 700ISSN 0304-3390Tél. : +33 (0) 1 45 24 80 66Fax : +33 (0) 1 45 24 82 [email protected]

Créé en 1962, le magazine de l’Organisation de coopération et de développement économiques

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Points de vue

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En quête de compétencesLes systèmes éducatifs nationaux peuvent développer l’aptitude des jeunes à innover, dès le plus jeune âge (« Les voies d’une reprise durable », L’Observateur de l’OCDE n° 279, mai 2010). Les commentaires que j’ai lus sur le sujet semblent considérer que nous commençons à nous intéresser aux questions liées au commerce en quittant l’école, vers 16-18 ans. À l’ère d’Internet, nous devrions aussi regarder du côté des 14-16 ans. Les programmes scolaires pourraient être revus et rééquilibrés afin d’être plus en phase avec la vie actuelle, en réduisant certaines matières et en incluant l’apprentissage appliqué, comme la compréhension des emprunts-logement ou les bases de la gestion et du commerce. Il faudrait aussi mettre davantage l’accent sur les expériences professionnelles. Ainsi préparés pendant deux ans, de nombreux jeunes qui terminent leurs études à 16 ans seraient perçus comme tout-à-fait employables. Outre une amélioration de l’innovation, on peut aussi espérer une amélioration de la productivité des jeunes fraîchement employés.Phil TetlowQueenscliff, Australie

En recherchant seulement les profils qu’elles imaginent correspondre « parfaitement » à leurs besoins, les entreprises passent à côté de certaines des personnes les plus intelligentes, variées et polyvalentes qui soient. Alors que les entreprises offraient à leurs salariés des formations, des possibilités de promotion et leur donnaient un sens du dévouement mutuel, nous sommes allés vers le simple déplacement du « capital humain » là où il peut le mieux répondre aux besoins de l’entreprise. Favoriser « l’immigration des compétences » ne fait qu’exacerber le problème. Les entreprises devraient revoir de fond en comble leur manière d’envisager les embauches et d’utiliser la main-d’œuvre. Si nous continuons à chercher des solutions « ailleurs », les solutions resteront toujours « ailleurs » au lieu de résoudre les problèmes bien réels ici.Jeff W

Jugeotte financièreLa jugeotte financière n’est pas l’apanage des plus riches ! Les individus fortunés qui ont dilapidé des millions pourraient en témoigner…

Ne « taxons » pas le système davantage en mettant cette responsabilité sur le dos de l’enseignement ou des gouvernements. Le secteur bancaire est déjà en train de chercher des solutions : allez dans n’importe quelle grande institution, comme Wells Fargo, vous verrez une myriade de produits pour jeunes adultes, pour ados et même pour enfants. Le secteur privé est très en avance sur cette question. Et que dire de la responsabilité des parents pour apprendre les rudiments de la finance à leurs enfants ? Elle est très grande. Kaye LaPointe

Nouveau capitalismeC’est une bonne question, mais la réponse évite certains axes (« Quelle forme de capitalisme va émerger de la crise économique ? », dans l’article « Capitalisme 4.0 », n° 279, mai 2010). D’abord, les rapport de forces entre classes dans les sociétés des pays leaders ; deuxièmement, les rapport de forces entre nations. C’est dans la dynamique de ces rapports que le capitalisme peut se remodeler. demdoumkamel52

Journaux hors ligneLa dure réalité pour les journaux est qu’ils vont devoir se reconfigurer à plus petite échelle. La plupart des grands titres qui souhaitent adopter un modèle purement en ligne ne mettront pas fin pour autant aux coûts hérités de leur activité antérieure. En parallèle, de nouveaux modèles de journalisme verront le jour, qui n’auront pas à supporter ces coûts. Les journalistes ne devraient plus considérer les blogueurs comme des concurrents. Les deux entités peuvent coexister pacifiquement – et pourquoi pas au sein d’un même titre. Baye Kambui

Nouvel ordre économiquePour prévenir un double plongeon de l’économie (« double-dip recession ») du fait des consolidations budgétaires, les chefs d’États doivent parvenir à un consensus sur la manière de renforcer la reprise. Les pays ne peuvent pas tous lancer leurs plans d’économies en même temps alors que la croissance risque d’être affectée négativement. Il s’agit maintenant d’assurer des finances publiques durables tout en augmentant le potentiel de croissance. Je constate certains développements positifs qui peuvent nous permettre d’éviter un double plongeon. Mais un nouvel ordre mondial est en train de se mettre en place. Les économies bien établies ont montré la fragilité de leurs bases. Wall Street la rationnelle s’est avérée beaucoup plus risquée que Shanghai. La stabilité de l’eurozone recelait des déficits cachés. Un basculement du dynamisme et du pouvoir est en train de s’opérer, et l’on ne peut l’ignorer. Le défi est de transformer les faiblesses en forces et de coopérer à travers les frontières. Lena BackerÉconomiste en chef, Bureau de la dette des collectivités locales de Suède

SOS grands-parentsAprès la garde maternelle, la garde « grand-maternelle » ? Une nouvelle étude de la Fondation Calouste Gulbenkian, « Grandparenting in Europe » montre qu’avec des populations vieillissantes, de nombreuses mères au travail et les fréquentes ruptures familiales, les grands-parents contribuent de plus en plus à la vie de famille. L’étude révèle que, dans l’UE, 6 grand-mères sur 10 et 5 grands-pères sur 10 s’occupent régulièrement de leurs petits-enfants. Parmi eux, 40 % des grands-parents en Italie, en Espagne et en Grèce s’occupent régulièrement de leurs petits-enfants, contre 20 % en Suède, en France et au Danemark. Voir https://community.oecd.org/docs/DOC-12574 Cassandra Davis

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 3

Le facteur confiance

Selon les dernières Perspectives économiques, la zone OCDE connaîtra une croissance d’environ 2,7 % en 2010. Mais si l’économie mondiale n’est sans doute plus en soins intensifs, elle reste très fragile, comme le soulignent l’instabilité des marchés, l’augmentation de la dette publique et l’ampleur du chômage. Un facteur essentiel fait défaut : la confiance. Comment la restaurer ?

Les gouvernements des pays de l’OCDE sont confrontés au double défi de relancer la croissance tout en remettant de l’ordre dans les finances publiques. Ce sont les deux faces d’une même médaille, et seul un nouvel équilibre entre elles permettra une reprise durable.

Prenons les déficits budgétaires, qui devraient atteindre en moyenne 6,7 % du PIB dans la zone OCDE cette année. Des déficits de cette ampleur ne sont pas viables. D’un côté, il importe de réduire énergiquement les dépenses publiques et d’augmenter les impôts pour rassurer les marchés et éviter une coûteuse hausse des taux d’intérêt à long terme. La crise nous l’a cruellement rappelé, les pouvoirs publics, comme les entreprises, doivent maîtriser leurs finances en contenant leur besoin de financement, à la fois pour assurer la gestion courante et pour maintenir l’ensemble de l’économie à flot.

Mais il y a l’autre face de la médaille : aujourd’hui, avec des taux d’intérêt historiquement bas dans la plupart des pays, certains affirment que des hausses d’impôts ou des baisses de dépenses publiques auront pour effet de comprimer une demande déjà faible.

Quoi qu’il en soit, il est essentiel pour la croissance à long terme de trouver un équilibre. Il ne s’agit pas simplement de choisir entre austérité et relance, comme le résumeraient certains commentateurs, mais aussi de cibler et de programmer soigneusement des politiques qui permettent d’assainir les finances et d’assurer une croissance durable. C’est une tâche immense, que nous devons mener à bien avec lucidité.

Mais la durabilité de la reprise ne dépend pas seulement de ce nouvel équilibre entre assainissement et croissance. La question sous-jacente du modèle économique à mettre en place reste cruciale. Dès le déclenchement de la crise, en 2008, l’OCDE s’est rapidement jointe aux efforts internationaux pour y faire face. Nous avons formulé des réponses stratégiques pour rétablir la croissance à long terme et la confiance qu’elle nécessite. Nous avons compris que des changements fondamentaux étaient nécessaires, et qu’un retour au statu quo était exclu. Les immenses défis qu’il nous faut relever dans les domaines financier et de l’emploi ne font que confirmer cela. Tant que les causes de la crise n’auront pas été

maîtrisées, la confiance restera faible et l’instabilité des marchés perdurera, ce qui compromettra même les programmes d’assainissement budgétaire et de relance les plus déterminés.

Les gouvernements ont réagi par des engagements à l’OCDE et au sein du G20, largement relayés par les médias, d’œuvrer à une « sortie par le haut » fondée sur une croissance vigoureuse, durable et équilibrée.

D’importantes mesures ont suivi. Des réformes fondamentales du secteur financier sont en bonne voie aux États-Unis, des mesures visant à améliorer l’efficacité du secteur public progressent dans certains pays européens et la Chine a envoyé des signaux encourageants quant à l’assouplissement de son régime de change. Autant de progrès sur la voie du rétablissement de la confiance, mais ces gages ne suffiront pas à créer l’économie plus forte, plus saine et plus juste que nous voulons tous.

Plusieurs lignes d’action prioritaires se sont dégagées lors de la réunion ministérielle annuelle de l’OCDE en mai, notamment le renforcement de la réglementation et du contrôle de notre système financier, l’intensification des politiques actives du marché du travail, l’exploitation de nouvelles sources de croissance, en particulier de croissance « verte », l’action en faveur de l’innovation et la préservation de l’équité et de l’ouverture des régimes d’échanges et d’investissement pour favoriser le développement et le progrès à travers le monde. L’assainissement budgétaire et les politiques propices à la croissance doivent se renforcer mutuellement à l’appui de cette stratégie globale à long terme.

Il faut aussi revoir les standards de gouvernance à la hausse. Notre détermination à cet égard a été réaffirmée lors de la réunion ministérielle, où les pays de l’OCDE et d’autres, notamment le Brésil et la Russie, ont publié une Déclaration conjointe sur la probité, l’intégrité et la transparence dans la conduite des affaires et de la finance internationales. Les ministres ont également rappelé l’importance de la coopération mondiale pour progresser ; l’OCDE a donné corps à cet objectif en accueillant le Chili et la Slovénie, tout nouveaux pays membres, et en invitant l’Estonie et Israël à devenir membres également. Notre but commun est d’élaborer des politiques plus efficaces pour une vie meilleure, et ce sera le leitmotiv de notre Organisation à l’occasion de son 50ème anniversaire, que nous commencerons à célébrer à la fin de l’année.

Ensemble, nous devons tout faire pour traiter les causes de la crise et trouver le juste équilibre entre l’assainissement budgétaire et la croissance. C’est ainsi que la confiance pourra revenir en force, et avec elle la stabilité de l’emploi et de l’investissement dont nous avons tous tant besoin. Alors seulement pourrons-nous dire que cette crise est bel et bien finie.

Pour en savoir plus sur la déclaration, voir www.oecd.org/mcm2010-fr

Voir aussi www.oecd.org/secretairegeneral et www.observerateur.org/angelgurria

La crise est-elle enfin derrière nous ? En ce début de deuxième semestre 2010, la question est sur toutes les lèvres.

Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE

ÉDITORIAL

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En bref

Benvenuto ! Silvio Berlusconi, premier ministre italien et président de la Réunion du Conseil de l’OCDE au niveau des ministres 2010, accueille Felipe Larraín, ministre des Finances du Chili, l’un des derniers pays membres de l’OCDE en date (voir www.oecd.org/chili et notre numéro précédent). Une cérémonie à l’occasion de l’invitation de l’Estonie, d’Israël et de la Slovénie à devenir membres a eu lieu dans le contexte de la réunion ministérielle. Voir www.oecd.org/adhesion et page 48.

DépêchesLa suppression des subventions aux énergies fossiles pourraient réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 10 % par rapport au niveau qu’elles atteindraient en 2050 à niveaux de consommation inchangés, selon de nouvelles analyses de l’OCDE fondées sur des données de l’Agence internationale de l’énergie.

Les marchés émergents pourraient représenter environ 60 % du PIB mondial d’ici 2030, d’après une analyse fondée sur le travail de feu Angus Maddison, historien de l’économie, qui suggère aussi que le poids économique agrégé des pays en développement et des pays émergents est en passe de dépasser celui du monde dit développé. La production mondiale est suffisante pour nourrir la population en augmentation, mais les hausses récentes des prix et la crise économique ont contribué à l’accroissement de la faim et de l’insécurité alimentaire, d’après le dernier rapport annuel conjoint de l’OCDE et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Dans le même temps, d’après un rapport récent, les subventions publiques aux agriculteurs dans les pays de l’OCDE ont augmenté d’un point de pourcentage, pour atteindre 22 % des recettes agricoles totales en 2009, ce qui inverse la tendance à la baisse des subventions publiques depuis 2004.

EN BREF

Verbatim Réalité et fiction« Il faut établir une distinction entre les marchés qui correspondent à des activités réelles, comme les marchés de matières premières, et les marchés fictifs, comme les marchés de dérivés, où l’on joue au casino. » Jacques Attali, économiste, Le Monde, 22 mai 2010

Précaires de tous les pays… « Le précariat – le « prolétariat précaire », ou les travailleurs dépourvus de sécurité de l’emploi – n’a cessé de s’étendre ces dernières années. »Machiko Osawa et Jeff Kingston, à propos du marché du travail japonais, The Financial Times, 2 juillet 2010

Risque de rechute ?« La vraie question est plutôt de savoir combien de temps cette croissance anémique va durer et si nous pourrons nous en extraire. »Jean-Paul Fitoussi, économiste, répondant à une question du Nouvel Observateur sur une éventuelle rechute de l’économie, 15-20 juillet 2010

Les dépenses pour des soins de santé augmentent plus vite que la croissance économique dans tous les pays de l’OCDE, d’après le dernier rapport Éco-Santé. Les dépenses de santé sont passées de 7,8 % du PIB en 2000 à 9 % en 2008, d’après Éco-Santé OCDE 2010, la source la plus complète de données statistiques comparables sur la santé et les sytèmes de santé dans les pays de l’OCDE. Le vieillissement démographique, les avancées technologiques et l’exigence de soins de plus en plus qualitatifs vont continuer à augmenter les coûts à l’avenir. Dans certains pays, l’augmentation brusque du ratio des dépenses de santé par rapport au PIB reflète le ralentissement économique, puisque les coûts des soins n’ont pas accompagné la chute du PIB. En Irlande, la part du PIB consacrée à la santé a augmenté, passant de 7,5 % en 2007

à 8,7 % en 2008. En Espagne, elle est passée de 8,4 % à 9 %. Aux États-Unis, les dépenses de santé par personne s’élèvent à 7 538 dollars en 2008, bien plus du double de la moyenne de 3 000 dollars des pays de l’OCDE. Après les États-Unis, les pays qui dépensent le plus sont la Norvège et la Suisse, qui, loin derrière les États-Unis, dépensent néanmoins près de 50 % de plus que la moyenne de l’OCDE. Les dépenses publiques de santé totales sont passées d’une moyenne de 12 % en 1990 à 16 % en 2008. De nombreux gouvernements vont devoir limiter la croissance des dépenses publiques de santé, s’ils veulent maintenir leur système actuel de soins pendant la crise et relever certains défis comme celui du vieillissement. Commandez l’Éco-Santé OCDE 2010 sur www.oecd.org/sante

L’estimation du soutien aux producteurs a atteint 252,5 milliards. La tendance est inverse en Israël, où le soutien public aux paysans est passé de 24 % des recettes agricoles totales au milieu des années 1990 à 17 % en 2008. Israël a récemment été invitée à adhérer à l’OCDE. Voir www.oecd.org/israel

Le Comité d’aide au développement de l’OCDE juge particulièrement positive l’action du Royaume-Uni en matière de développement. Selon le rapport du CAD, une forte détermination politique et à une étroite coopération interministérielle ont permis au Royaume-Uni a pu promouvoir son agenda du développement international au cours des dix dernières années. L’aide fournie par le Royaume-Uni s’élevait à 11,5 milliards en 2009, soit 0,52 % de son revenu intérieur brut (RNB). Pour plus d’informations, voir www.oecd.org/cad

Le Brésil et l’Indonésie ont substantiellement mis en application les standards fiscaux de l’OCDE, approuvés internationalement, d’après le Forum global sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales. Ces deux pays ont rejoint le Forum global en septembre 2009. Voir www.oecd.org/fiscalite

Voir la salle de presse sur www.oecd.org/media-fr

Dépenses de santé en hausse

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 5

Best of...

« La situation économique et sociale actuelle de nombreux jeunes laisse beaucoup à désirer. Il ne s’agit pas simplement du « problème des jeunes ». Tant que le chômage total restera élevé, il sera irréaliste de s’attendre à une amélioration significative des perspectives d’emploi des jeunes. »

Extrait de l’article « Les perspectives de l’emploi de l’OCDE », n° 202, octobre-novembre 1996

Économie L’expansion devrait ralentir dans la plupart des pays de l’OCDE, selon les derniers indicateurs composites avancés. Les indicateurs, qui comprennent les carnets de commande, les permis de construire et les taux d’intérêts à long terme, ont progressé de 0,1 point en mai 2010, soit un peu moins qu’en avril, pour le dixième mois de décélération consécutive.

Le Brésil pourrait éventuellement connaître un pic, ce qui s’annonce plus fermement en France et en Italie. Les indicateurs avancés pour le Japon, les États-Unis et l’Allemagne révèlent que l’essor actuel de l’activité est susceptible de se maintenir, mais probablement à un rythme plus lent. En Chine, les indicateurs avancés de l’OCDE suggèrent un possible déclin de l’activité économique depuis décembre 2009.

Le PIB de la zone OCDE a augmenté pour le quatrième trimestre consécutif, avec une hausse de 0,6 % au premier trimestre 2010 par rapport à la période précédente. Le PIB a fortement progressé aux États-Unis et au Japon, de respectivement 0,7 % et 1,2 %, mais il a reculé à 0,2 % dans la zone euro. L’Italie a renoué avec une croissance positive du PIB, avec une hausse de 0,5 % au premier trimestre, après une légère baisse au trimestre précédent, tandis que le rythme de la reprise s’est tassé en France et au Royaume-Uni et est resté inchangé en Allemagne.

Le chômage a atteint 8,6 % dans la zone OCDE en mai 2010, soit un point de pourcentage de moins qu’en avril.

Les prix à la consommation de la zone OCDE ont augmenté de 2 % sur l’année qui a précédé mai 2010, contre 2,1 % en avril. Cette tendance reflète la moindre inflation des prix de l’énergie, qui ont augmenté de 11 % en mai, contre 12,1 % en avril. Les prix alimentaires ont augmenté de 0,5 % dans l’année qui a précédé mai 2010, ce qui représente la troisième augmentation mensuelle consécutive.

Les exportations en provenance des pays du G7 ont progressé de 3,9 % d’un trimestre sur l’autre et les importations ont augmenté de 3,1 % au quatrième trimestre de 2009.

Spéculation alimentaire ?L’idée courante selon laquelle la spéculation sur les marchés financiers a créé une bulle des prix sur les marchés agricoles à terme (futures) en 2007-2008 a été remise en question par une étude préliminaire réalisée par deux universitaires américains pour l’OCDE. Les professeurs Scott Irwin, de l’Université de l’Illinois, et Dwight Sanders, de l’Université du Sud de l’Illinois, ont constaté une augmentation des sommes gérées par les fonds de matières premières en 2006-2008. Même si ceci reflétait un changement, du fait de l’entrée des investisseurs des fonds sur les marchés à terme des matières premières agricoles, il n’y a pas eu de lien statistique direct entre leurs opérations et la volatilité des prix, selon l’étude. Les experts de l’OCDE

Flexibilité chinoise bienvenueL’annonce en juin d’une flexibilité accrue de la politique monétaire chinoise a été saluée par le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría. Celui-ci a indiqué qu’une telle mesure, avec une expansion fiscale et certaines réformes structurelles, devrait contribuer à une croissance mondiale plus forte, plus durable et plus équilibrée. Selon certains économistes, le renminbi, la monnaie chinoise, est sous-évaluée, ce qui a stimulé les exportations mais a accru le prix des importations.

Voir www.oecd.org/chine

craignent que les régulateurs ne privent les marchés à terme de liquidités en durcissant les règles qui régissent les fonds à terme. Ils citent une série de facteurs liés aux marchés et aux mesures politiques pour expliquer les pics des prix des denrées alimentaires en 2007-2008, y compris les pénuries d’approvisionnement, l’épuisement des stocks mondiaux et la hausse de la demande de nourriture, d’aliments pour animaux et de biocarburants, ainsi que des prix du pétrole relativement élevés. Les politiques telles que les restrictions d’exportations auraient aussi joué un rôle. Cela dit, certains analystes d’affaires et certaines associations de la société civile maintiennent que la spéculation a contribué à la bulle des prix alimentaires. Pour plus d’informations, voir www.oecd.org/agriculture

Chine et zone OCDE, indicateurs avancés

Source : OCDE OCDE Chine

2006 2007 2008 2009 2010

110

105

100

95

90

85

Échanges sans frontièresEn dépit de la crise, les pays du G20 n’ont pas dressé de nouvelles barrières protectionnistes contre les investissments étrangers, selon un rapport de l’OCDE et de la CNUCED, mais la vigilance doit être constante. D’après l’OCDE, la plupart des mesures liées à l’investissement prises entre novembre 2009 et mai 2010 visaient encore la libéralisation des flux internationaux de capitaux ou la clarification des règles.

Voir www.oecd.org/investissement

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Premier cabinet d’avocats d’affaires en France

Avec 1200 avocats en France et des partenaires dans 150 pays, FIDAL est le premier cabinet d’avocats d’affaires en France par la taille et le chiffre d’affaires. Le cabinet offre à ses clients une triple compétence : Nationale au travers de 95 bureaux en France ; Européenne avec son bureau de Bruxelles spécialisé dans les problématiques communautaires ; Internationale, avec une équipe dédiée aux problématiques juridiques et fiscales de nature transfronta-lière et l’appui d’un réseau de « best friends » dans 150 pays. Huit départements spécialisés couvrent les grands domaines du droit des affaires : Droit fiscal, Droit des sociétés, Droit et gestion sociale, Droit de la concurrence et de la distribution, Droit de la propriété intellectuelle et des technologies de l’information, Droit du patrimoine, Droit public et Règlement des contentieux. La Direction Internationale de FIDAL rassemble 200 avocats qui assurent quotidiennement le traitement de dossiers juridiques et fiscaux de nature transfrontalière. Nos missions d’assistance et de conseil s’adres-sent autant à des entreprises françaises opérant à l’étranger qu’à des entreprises étrangères implantées en France ou désireuses de l’être.

Contacts Nathalie Cordier-Deltour Avocat associé, Responsable de la Fiscalité Direction Internationale de FIDAL Didier Hoff Avocat associé, Mobilité internationale Direction Internationale de FIDAL

Gwenaëlle Bernier Avocat associé, Fiscalité indirecte Direction Internationale de FIDAL Jan Martens Avocat associé, Prix de transfert Direction Internationale de FIDAL

Paris Espace 21, 32 Place Ronde, 92035 Paris la Défense Cedex, France

Tél. : +33 1 55 68 15 15 Fax : +33 1 55 68 14 00 www.fidal.fr

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Le temps partiel, un choix payant ?

Autrefois considéré comme une impasse, le travail à temps partiel attire aujourd’hui de plus en plus de travailleurs. En 2007, avant que les employeurs, du fait de la crise économique, ne commencent à réduire la durée du travail pour préserver les emplois, une femme sur quatre et presque un homme sur dix travaillaient à temps partiel dans les pays de l’OCDE, pour la plupart de leur plein gré. Aux Pays-Bas, par exemple, où la part des travailleurs à temps partiel atteint presque 37 %, moins de 4 % d’entre eux aspirent au temps complet.

Certes, les travailleurs à temps partiel restent pénalisés par rapport aux travailleurs à temps plein, en termes de salaires, de formation, d’avancement professionnel et de sécurité de l’emploi. Mais ils connaissent aussi certains avantages : horaires mieux adaptés

à la vie de famille, meilleures conditions de travail et moindre stress, par exemple. De nombreux travailleurs semblent satisfaits de ce compromis, en particulier les étudiants, les mères de famille et les travailleurs plus âgés. En outre, le développement du travail à temps partiel dans de nombreux pays n’a pas nui à la qualité des emplois. En effet, dans les pays où le travail à temps partiel est très répandu, ses inconvénients tendent à se réduire, sans que ses avantages n’en pâtissent.

Ces 20 dernières années, le développement du travail à temps partiel n’a pas nui au travail à plein temps, même s’il semblerait que beaucoup de jeunes femmes actives délaissent le travail à temps complet pour le travail à temps partiel. Pourtant, le taux d’emploi global a tendance à être supérieur dans les pays où le travail à temps partiel est répandu, parce

que la croissance du travail à temps partiel va largement de pair avec une augmentation du taux d’activité des jeunes, des femmes et des hommes plus âgés. En outre, depuis les années 1990, la plupart des pays de l’OCDE ont adopté de nouvelles lois pour encourager le travail à temps partiel de qualité, et réduire le travail à temps partiel subi. Ces textes, appuyés par des accords de l’Organisation internationale du travail et de la Commission européenne, obligent les employeurs à proposer aux travailleurs à temps partiel des salaires et des conditions comparables aux travailleurs à temps plein, à autoriser les travailleurs à temps plein à réduire leur temps de travail dans certaines circonstances, et à accorder à leurs salariés à temps partiel une priorité sur les embauches à temps plein.

Mais le travail à temps partiel a aussi des inconvénients. En moyenne, le taux de pauvreté des travailleurs à temps partiel est plus de deux fois supérieur à celui des travailleurs à plein temps. Dans certains pays, ils sont moins susceptibles d’obtenir un contrat permanent, et ils peuvent ne pas être couverts par l’assurance-chômage. En Corée, en Finlande, au Japon, aux Pays-Bas et en Suède, les travailleurs doivent effectuer un nombre minimum d’heures ou de jours de travail pour pouvoir prétendre à l’assurance-chômage ; aux États-Unis, en Norvège, en Pologne et au Royaume-Uni, ce droit dépend de la rémunération.

Si le travail à temps partiel de qualité est plus avantageux pour les individus et la société que le chômage ou l’exclusion de la population active, il peut néanmoins dissuader de travailler à temps plein. De longues périodes de travail à temps partiel peuvent nuire aux perspectives de carrière et augmenter le risque de pauvreté à la retraite. En outre, une fois que les travailleurs optent pour des emplois à temps partiel, beaucoup y restent longtemps : plus d’un an, pour les deux tiers. Dans les pays où le travail à temps partiel est répandu, la plupart des salariés à temps partiel pendant au moins deux ans consécutifs le sont volontairement. En moyenne, seuls 15 % environ des travailleurs à temps partiel acceptent ou reprennent un emploi à temps complet chaque année ; ils sont un peu moins nombreux à quitter complètement le marché du travail.

Anne Saint-Martin et Danielle Venn, direction de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales de l’OCDE

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Des comparaisons internationales indiquent toutefois que l’absence relative de perspectives professionnelles dans les emplois à temps partiel n’est peut-être pas le principal obstacle au passage à un emploi à temps complet. Même si les travailleurs à temps partiel pauvres sont moins nombreux à rester volontairement dans ce type d’emplois que les autres, ils n’aspirent pas nécessairement pour autant à un emploi à temps plein. Cela tient en partie à ce que les régimes d’imposition et d’allocation limitent l’intérêt de travailler à temps complet. Dans les pays de l’OCDE où les données sont disponibles, le taux d’imposition effectif marginal moyen, qui indique la part d’une augmentation du salaire brut non perçue au titre de l’impôt sur le revenu, des cotisations de sécurité sociale et de la réduction des prestations, s’élève à environ 50 % ; autrement dit, près de la moitié de l’augmentation de salaire brut obtenue en travaillant plus est réduite du fait d’une hausse des contributions sociales et de l’impôt sur le revenu et d’une baisse des prestations. Si l’on ajoute à cela l’augmentation possible du coût de l’éducation des enfants, par exemple, le travail à plein temps est encore moins attrayant.

Le travail à temps partiel de qualité est peut-être une aubaine pour les sociétés vieillissantes de l’OCDE, puisqu’il peut faire accéder au marché du travail des personnes telles que des jeunes encore scolarisés, des femmes s’occupant de leurs enfants ou autres proches,

des personnes ayant des problèmes de santé et des travailleurs plus âgés souhaitant partir progressivement à la retraite. Mais à l’heure où grossissent les rangs des travailleurs à temps partiel, il faut veiller à ce que les régimes d’imposition – et les employeurs potentiels – ne les dissuadent pas de passer à un emploi à temps complet. Il faut également éviter les mesures potentiellement discriminatoires. Dans de nombreux pays, par exemple, les programmes de formation et d’emploi sont souvent réservés aux chômeurs ou exigent une activité à plein temps. Les gouvernements doivent s’assurer que les individus qui souhaitent travailler à plein temps reçoivent une assistance de la part des services pour l’emploi. Le travail à temps partiel ne doit pas être une voie de garage.

Références

OCDE (2010), « Le travail à temps partiel : une bonne option ? », Exposé de la position de l’OCDE, juillet, disponible sur www.oecd.org (DELSA/ELSA/WP5(2010)4)

OCDE (2010), Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2010 : Sortir de la crise de l’emploi, Paris.

OCDE (2009), Dossier spécial sur la crise de l’emploi dans L’Observateur de l’OCDE n° 274, octobre.

Directive européenne sur le travail à temps partiel de 1997

Convention de l’OIT (C156) et Recommandation (R182) sur le travail à temps partiel de 1994

Voir www.oecd.org/emploi et www.oecd.org/els/emploi/perspectives

D’abord un choixTravail à temps partiel

Source : Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2010

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Débat OCDE-BBC sur les compétencesUne pénurie de travailleurs qualifiés ? En pleine crise de l’emploi, la nouvelle a de quoi surprendre. Pourtant, les entreprises européennes ont bel et bien du mal à pourvoir près de trois millions de postes, selon David Arkless, de Manpower Inc.

M. Arkless a évoqué cette situation au cours d’un débat de la BBC (le World Debate) enregistré à l’OCDE, à Paris, le 7 juillet, à l’occasion de la publication des Perspectives de l’emploi de l’OCDE. Ce débat a été l’occasion de cerner de plus près l’intéressante question de la pénurie de compétences, largement éclipsée par l’urgence de la lutte contre le chômage. Comme le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría, partie au débat, l’a indiqué : « Penser dès maintenant aux compétences, c’est faire preuve de clairvoyance. »

Les migrations peuvent-elles aider à combler le manque de compétences ? La difficulté est alors de « persuader les décideurs politiques de défendre l’immigration de travailleurs compétents dans un contexte de chômage massif, » a suggéré le présentateur Nick Gowing.

Le World Debate sur les compétences et l’emploi a été diffusé sur BBC World à partir du 9 juillet. Les autres intervenants étaient Sharan Burrow, Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, Jacques Myard, député UMP et Joe Ritzen, Président de l’Université de Maastricht.

Voir aussi www.oecdinsights.org

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 9

L’Allemagne semble avoir plutôt bien surmonté la crise de l’emploi. Contrairement à certains de ses voisins européens chez qui le chômage est monté en flèche, le taux de chômage allemand a presque baissé d’un point, passant de 7,9 % au début de la récession à 7 % en mai 2010. Le chômage dans l’ensemble de la zone de l’OCDE a quant à lui augmenté de trois points, atteignant 8,6 %. Le taux de chômage allemand est donc bien au-dessous de la moyenne de l’OCDE. Certes, près d’un demandeur d’emploi sur deux a été inactif pendant plus d’un an en Allemagne, et le chômage structurel y est assez élevé par rapport aux autres pays de l’OCDE, mais l’impact modéré de la crise sur les emplois allemands a suscité l’intérêt de tous les décideurs politiques. Les mesures gouvernementales ont joué un rôle majeur.

Le faible impact de la crise sur le chômage a en grande partie tenu aux importantes réductions de la durée du travail. La durée moyenne du travail a chuté de 3,4 %. La productivité horaire de la main-d’œuvre de 3,9 %. Plusieurs facteurs ont permis cet aménagement des horaires de travail, notamment le moindre recours aux heures supplémentaires avant le ralentissement économique, et la baisse brutale de la demande dans le secteur des exportations. Les règles relativement strictes de protection de l’emploi, associées à des pratiques flexibles concernant le temps de travail, ont également joué. Elles ont notamment donné lieu à une forme de « rétention d’effectifs » dans

réductions considérables de la durée moyenne du travail en diminuant le volume des heures supplémentaires payées – cela a représenté un cinquième de la réduction totale, d’après l’étude de l’IAB, tout en encourageant les salariés à épuiser les congés qui leur étaient dus, ce qui a compté pour un autre cinquième.

Bien sûr, la baisse du chômage et la rétention des compétences des travailleurs sont des éléments positifs, mais ils peuvent entraîner une accumulation d’emplois non viables. Cette rétention d’effectifs peut elle-même amplifier le risque d’une reprise économique sans création d’emplois. En effet, le PIB de l’Allemagne pourrait augmenter de plus de 7 % en valeur réelle sans pour autant créer des emplois, si les heures travaillées par salarié et la productivité horaire remontent à leurs niveaux d’avant la crise. Or, une telle croissance du PIB n’aura a priori pas lieu avant plusieurs années. Par conséquent, les employeurs seront peut-être poussés à rétablir plus rapidement la productivité en réduisant leurs effectifs. La pression concurrentielle commence effectivement à se faire sentir, comme en a témoigné la baisse récente de la productivité horaire du travail. Cela dit, les grands secteurs nationaux voués à l’exportation, qui ont essuyé le plus fort de la récession mondiale, ont sans doute acquis au fil des ans une capacité et une résilience suffisantes pour conserver leurs travailleurs pendant quelque temps encore. Si la reprise mondiale s’accélère, bon nombre de ces emplois préservés pourraient redevenir viables, ce qui allègera la pression exercée sur les employeurs pour qu’ils s’adaptent et restent compétitifs.

En fin de compte, les mesures de Kurzarbeit ont aidé les employeurs à retenir les compétences, et à contenir le chômage pendant la crise. Le problème est que, lors de la reprise de l’activité économique, cette même politique peut finir par figer les compétences au sein des entreprises et entraver la mobilité du travail nécessaire à toute économie dynamique. Cela risque également de protéger des emplois non viables. Alors que la crise recule et que la reprise s’installe, le Kurzarbeit devra lui aussi être progressivement abandonné.

RéférencesOCDE (2010), Perspectives de l’emploi de l’OCDE, Paris, voir www.oecd.org/emploi Pour plus d’informations, contactez Alexander Hijzen, direction de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales.

les entreprises, qui a largement contribué à éviter un gonflement du chômage. La capacité de l’Allemagne à contenir le chômage doit beaucoup aux mesures de réduction de la durée du travail désignées sous le terme de Kurzarbeit. Selon de récentes estimations de l’OCDE, au troisième trimestre 2009, ce programme aurait permis de préserver plus de 200 000 emplois. Ces estimations sont bien inférieures à la participation au chômage partiel en équivalent temps plein (350 000), ce qui indique que le Kurzarbeit a fini par financer au moins quelques emplois qui auraient été préservés même en l’absence de l’indemnisation. Pourtant, par rapport à d’autres types de programmes du marché du travail, les mesures de chômage partiel semblent offrir un bon rapport efficacité-coût.

D’après une étude récente de l’Agence fédérale allemande pour l’emploi (IAB), d’autres mécanismes institutionnels sont aussi intervenus. Le total des heures travaillées sur la période 2008-09 a globalement baissé de 4 %, dont seulement 0,3 point en raison de la baisse du niveau de l’emploi. Le reste correspond à une diminution du temps de travail moyen due à d’autres facteurs, notamment la réduction de la durée du travail à l’initiative des employeurs et la diminution des heures supplémentaires. De fait, la réduction de la durée du travail à l’initiative des employeurs dans le cadre de conventions collectives existantes est une source plus importante de flexibilité du temps de travail moyen que le Kurzarbeit. Elle représenterait environ 40 % de la diminution récente du temps de travail, et a été associée à des réductions proportionnelles des salaires, tout du moins pour les travailleurs rémunérés à l’heure. L’un des grands modèles de ce type de dispositions contractuelles a été celui de Volkswagen qui, lors d’une récession au début des années 1990, a combiné réduction de la durée du travail et baisse des salaires pour éviter les licenciements. Depuis, il est courant en Allemagne que les contrats de travail négociés collectivement définissent une tranche horaire en deçà et au-delà de la semaine de travail normale, dans laquelle les employeurs peuvent modifier les heures de travail, tout en ajustant le salaire par rapport au taux horaire officiel. Cette pratique vise à donner aux employeurs la possibilité de s’adapter à des variations provisoires de la demande et à garantir dans le même temps une sécurité de l’emploi satisfaisante. Même en l’absence des mesures de Kurzarbeit, les employeurs allemands auraient obtenu des

Allemagne : emploi du temps gagnant

Le bon dosage : Ursula von der Leyen, ministre allemande du Travail, explique la relative faiblesse du taux de chômage de son pays.

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Aider les immigrés face à la criseJean-Pierre Garson et Georges Lemaitre, direction de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales de l’OCDE

Tandis que l’économie mondiale reprend un peu de vigueur, les responsables politiques sont aux prises avec la crise de l’emploi. Pourtant, malgré l’arsenal de mesures à destination des jeunes, des chômeurs de longue durée et des personnes non qualifiées, l’un des groupes les plus vulnérables risque d’être

oublié.

Les immigrés ont été des éléments moteurs de l’expansion économique, en apportant leurs compétences et en accroissant la productivité. À présent, presque partout dans le monde, ils sont touchés de plein fouet par la détérioration

des marchés de l’emploi sous l’effet de la crise économique. Tous les pays de l’OCDE ont connu une flambée du chômage des travailleurs nés à l’étranger. Aux États-Unis, le taux de chômage des immigrés a plus que doublé, passant de 4,3 % en 2007 à 9,7 % en 2009. Au dernier trimestre de 2009, ce taux a dépassé 15 % en Belgique, en Irlande, en Finlande, en France et en Suède. En Espagne, il a atteint le niveau vertigineux de 28,3 %, soit onze points de pourcentage de plus que le taux de chômage des travailleurs autochtones. Bien entendu, la situation varie beaucoup d’un pays à l’autre, selon l’intensité des difficultés économiques et la composition de la population immigrée.

Les immigrés sont particulièrement vulnérables lors des périodes de récession économique prolongée. La crise actuelle a eu pour effet de mettre de nombreux travailleurs immigrés au chômage, plus que les travailleurs autochtones. En outre, les immigrés bénéficiant des accords de libre circulation arrivent en moins grand nombre et les employeurs recrutent moins à l’étranger. En général, l’immigration légale de ressortissants étrangers vers la zone OCDE a chuté de 6 % en 2008, soit sa première baisse après cinq années d’augmentation moyenne de 11 %.

Les immigrés ont tendance à travailler dans des secteurs particulièrement sensibles aux

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 11

fluctuations économiques, c’est-à-dire dans lesquels la demande de travailleurs augmente fortement dans les périodes fastes et chute rapidement dans les périodes difficiles. Prenons le cas des jeunes immigrés. Ils ont payé cette crise au prix fort, plus que les jeunes autochtones, ceux-ci étant eux-mêmes plus touchés que leurs aînés. En Irlande, le taux d’emploi des jeunes immigrés a chuté de 15 points, presque deux fois plus que celui des jeunes autochtones. L’écart est encore

plus marqué au Danemark, en Espagne et au Royaume-Uni. La situation est légèrement plus équilibrée en Autriche, au Canada et aux États-Unis, même si les taux de chômage des jeunes immigrés dans ces pays restent élevés.

Les dangers de ce phénomène ont été amplement démontrés, comme l’ « effet de cicatrice » : les immigrés qui ne trouvent pas rapidement un emploi après leur entrée sur le marché du travail rencontrent encore plus de difficultés à long terme. En effet, les employeurs recrutent moins facilement des personnes restées longtemps sans emploi.

Rares sont les pays à avoir pris des mesures spécifiquement destinées aux travailleurs immigrés. La plupart des pays s’en sont remis aux mesures du marché du travail déjà existantes ou à d’autres instruments de portée générale adoptés en réaction à la crise. En théorie, les immigrés devraient bénéficier davantage de ces mesures, puisqu’ils ont tendance à être surreprésentés dans les groupes qu’elles ciblent. En pratique, ce n’est pas le cas.

Les divers programmes pour l’emploi peuvent être difficilement accessibles aux yeux des immigrés. En Norvège par exemple, la part des immigrés dans les programmes ordinaires de soutien à l’emploi a diminué entre novembre 2008 et 2009, alors qu’ils ont été plus touchés par le chômage que les autochtones. Dans certains cas, pour pouvoir prétendre à une aide ou à une formation, les candidats doivent

justifier d’une durée de résidence minimum dans le pays hôte.

Parallèlement, les programmes de travail de court terme ont été l’un des principaux moyens utilisés par plusieurs pays pour maintenir les personnes en activité. Mais bien souvent, ces programmes ne s’appliquent pas aux travailleurs temporaires, catégorie dans laquelle les immigrés sont surreprésentés.

Si la plupart des pays répondent au chômage croissant des immigrés par des mesures traditionnelles d’aide à l’emploi, le Japon a mis en place des mesures spécifiques. Beaucoup de pays proposent des aides à l’emploi adaptées aux immigrés à leur arrivée sur le territoire. Le Japon les propose aussi aux travailleurs immigrés peu qualifiés qui ont perdu leur emploi, compte tenu du fait qu’ils peuvent avoir plus de difficultés que les autres à en retrouver un.

La crise a frappé durement l’industrie manufacturière et le bâtiment japonais, grands employeurs de travailleurs étrangers. De novembre 2008 à janvier 2009, 9 300 nouveaux demandeurs d’emploi étrangers se sont inscrits dans les bureaux japonais de l’emploi des régions à forte proportion de résidents étrangers. C’est presque 11 fois plus qu’un an plus tôt ; il a culminé à 14 800 lors des trois mois suivants, avant de revenir à un niveau plus normal.

Comment expliquer cela ? Le ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a pris plusieurs mesures. La capacité de conseil et d’assistance des Agences publiques de sécurité de l’emploi (les bureaux « Hello Work ») a été renforcée. Le nombre de bureaux « Hello Work » disposant d’interprètes a quasiment doublé et s’élève à présent à 126 ; 31 centres de services à guichet unique ont été ouverts en coopération avec des municipalités régionales. Des consultants supplémentaires exerçant à temps plein dans ces bureaux ont été recrutés et le nombre d’heures hebdomadaires de consultations a été multiplié par six entre les exercices 2008 et 2009.

Des programmes d’amélioration des qualifications professionnelles et de

formation linguistique ont également été proposés. Dispensés sur environ trois mois, ces cours comportaient une formation sur les techniques japonaises de communication, enseignaient les bases de la législation du travail, des pratiques en vigueur dans le monde du travail et du système d’assurance japonais, et prodiguaient des conseils sur la manière de postuler à un emploi. À l’issue de ce parcours, les demandeurs d’emploi bénéficiaient d’une formation et d’un soutien plus poussés grâce à des navigateurs d’aide à la recherche d’emploi, jusqu’à ce qu’ils trouvent un poste. Outre ces prestations « actives », les demandeurs d’emploi percevaient des allocations-chômage pendant toute la durée de la formation.

Mais les pouvoirs publics devraient aussi envisager d’autres initiatives ciblées, en adaptant par exemple les programmes d’intégration aux problèmes spécifiques à la crise économique. D’autre part, la situation de l’emploi se détériorant, l’existence de réseaux personnels joue un rôle non négligeable, et les immigrés sont clairement désavantagés sur ce point. Les pouvoirs publics peuvent mettre en place, par exemple, des programmes de tutorat et de formation en entreprise.

De telles initiatives s’imposent d’urgence pour maintenir les immigrés dans l’emploi. Les précédentes crises témoignent de la fragilité particulière des travailleurs immigrés en période de récession : face au grand nombre de demandeurs d’emplois autochtones, ils peuvent être victimes de licenciements sélectifs ou de discrimination à l’embauche. Il faut veiller à ce que les procédures de recrutement et de licenciement soient équitables et à préserver l’égalité des chances et de traitement.

RéférencesOCDE (2010), Perspectives des migrations internationales 2010, Paris

OCDE (2010) Equal Opportunities?: The Labour Market Integration of the Children of Immigrants, Paris

Martin, John (2008), « Mondialisation, migrations et féminisation », L’Observateur de l’OCDE n°267, mai-juin 2008

Voir www.oecd.org/migration

Aux États-Unis, le taux de chômage des

immigrés a plus que doublé, passant de

4,3 % en 2007 à 9,7 % en 2009

EMPLOI

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Impôts sur le revenu : ce que payent toujours les contribuables

Il y a plus de dix ans, les fiscalistes de l’OCDE Flip de Kam et Chiara Bronchi publiaient l’un de nos articles les plus téléchargés : « Impôts sur le revenu : ce que payent réellement les contribuables » (L’Observateur de l’OCDE n° 216, mars 1999). Certaines évolutions ont eu lieu depuis, mais la nécessité de connaître le montant de l’ensemble des impôts, au-delà des plus connus, demeure plus actuelle que jamais.

On dit souvent que les deux seules certitudes dans la vie sont la mort et les impôts. Mais êtes-vous certains du montant effectif de votre impôt sur le revenu ? De même, connaissez-vous les montants que payent les citoyens des autres pays ?

Imaginons une discussion entre une Américaine et un Suédois en vacances qui aborderaient la question de leurs revenus. La salariée américaine serait surprise d’apprendre que le taux d’imposition maximal n’est que de 25 % en Suède, alors qu’elle-même est imposée à 35 % de son revenu. L’impôt sur le revenu serait-il si faible que cela en Suède ?

Oui, mais seulement parce que ces individus se réfèrent tous deux au taux le plus élevé du barème de l’administration centrale, critère généralement utilisé pour établir des comparaisons. Or, au-delà des taux les plus visibles existent d’autres impôts que les États et les collectivités locales prélèvent sur les revenus, sans oublier les cotisations de sécurité sociale et autres charges. Il faut également tenir compte des divers abattements et allègements fiscaux. On aboutit alors souvent à des différences sensibles. Dans notre exemple, le contribuable suédois apprendrait qu’il paie un impôt bien supérieur à ce que peut laisser croire le premier taux pris en référence. Et il en irait de même du contribuable américain (voir le graphique 1). Dans le contexte actuel de réformes fiscales destinées à stimuler la reprise tout en réduisant les déficits, ces considérations sont importantes. En outre, une étude récente de l’OCDE indique que réduire les taux d’imposition sur les revenus peut être favorable à la croissance.

Bert Brys et Marika Männistö, centre de Politique et d’administration fiscales, OCDE

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 15

Les administrations centrales de tous les pays de l’OCDE prélèvent un impôt sur le revenu des personnes physiques. Si la structure utilisée est fondamentalement similaire, il existe d’importantes différences entre les régimes.

Tout d’abord, les exonérations personnelles varient selon les pays. L’abattement « personnel » ou « forfaitaire » exonère un montant donné des revenus personnels. Ce système est notamment appliqué en Belgique, en Corée, en Espagne, aux États-Unis, au Japon, en République slovaque, au Royaume-Uni et en Suède. Dans d’autres pays, la première tranche de revenu n’est pas exonérée mais simplement imposée à taux zéro. Ce système, qui a le même effet qu’une exonération personnelle, était appliqué en 2009 par 10 pays de l’OCDE : l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la France, la Finlande, la Grèce, le Luxembourg, la Norvège, la Suède et la Suisse. Il existe aussi un autre régime qui consiste à imposer la totalité du revenu tout en accordant à tous les contribuables une réduction de la charge fiscale sous forme d’un « crédit d’impôt de base ». On le retrouve au Canada, au Danemark, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, au Portugal et en République tchèque.

Viennent ensuite les allègements fiscaux proprement dits, qui peuvent s’ajouter aux abattements et crédits « standards ». Ces allègements concernent par exemple, selon les pays, les célibataires, les couples mariés à faibles revenus, les parents isolés, ou encore les couples mariés avec enfants. Ils s’appliquent parfois également aux dépenses professionnelles. Dans la plupart des pays de l’OCDE, les cotisations de sécurité sociale des salariés sont elles aussi déductibles au titre de l’impôt sur le revenu. La Hongrie et le Royaume-Uni font exception. En République tchèque et en Hongrie, les cotisations de sécurité sociale payées par l’employeur viennent même s’ajouter à l’assiette de l’impôt sur le revenu.

L’évaluation de l’impôt peut aussi changer lorsque l’on considère l’ensemble des revenus d’un couple. La Belgique, par exemple, utilise un système de fractionnement du revenu en vertu duquel le principal apporteur de revenu peut attribuer une part de son revenu à son conjoint, ce qui permet de réduire la charge fiscale de chacun des deux époux. Le

fractionnement du revenu existe également en France et en Pologne, où il vient alléger la charge fiscale globale qui pèse sur la famille.

En somme, les interactions entre les crédits et abattements d’impôt et les autres règles et exonérations influent considérablement sur la configuration de la fiscalité. Prenons par exemple le cas d’un salarié célibataire sans enfant. La plupart des pays exonèrent de 10 à 50 % les revenus perçus par cette catégorie de contribuables. En France et au Japon, cependant, cette exonération est presque nulle, tandis qu’elle peut atteindre 57 % du salaire brut annuel en Grèce, et jusqu’à 73 % au Mexique (voir le graphique 2).

Quelle tranche d’imposition ?Pour comparer les niveaux d’impôt sur le revenu, il faut aussi considérer les tranches d’imposition, un autre aspect essentiel. Tous les pays de l’OCDE appliquent des tranches d’imposition, même si l’Islande, la République tchèque et la République slovaque n’en ont qu’une seule. En 2009, la Hongrie, la Pologne et le Royaume-Uni en avaient deux, tandis que le Portugal, le Mexique, la Suisse et le Luxembourg en comptaient chacun plus de six. De nombreux pays en ont réduit le nombre, la tendance étant à une moindre progressivité de l’impôt. Le principe général est le suivant : à l’intérieur d’une même tranche, tous les revenus sont imposés au même taux et ce taux augmente d’une tranche à l’autre.

Par conséquent, plus le revenu imposable total augmente, plus la part qui est taxée est importante. Ainsi, un contribuable peut être imposé à 20 % s’il gagne jusqu’à 25 000 dollars, puis à 40 % au-delà.

Cependant, plus les contribuables sont soumis à des tranches élevées, plus la valeur de leurs déductions et abattements progresse. Des personnes aux revenus conséquents peuvent alors recevoir davantage de l’État que les autres contribuables. Pour éviter cette situation, de nombreux pays ont progressivement abandonné ce type de déductions au profit de crédits d’impôt, dont le montant est indépendant du niveau de revenu.

La préservation de la progressivité du système fiscal dépend également de la largeur des tranches d’imposition, et notamment des niveaux de revenus auxquels correspondent les tranches supérieures. Après tout, une personne qui gagne 30 000 dollars et s’acquitte d’un impôt de 20 % sur les premiers 20 000 dollars et de 30 % sur les 10 000 suivants économise 1 000 dollars par rapport à une autre qui paie 20 % sur les premiers 10 000 dollars et 30 % sur les 20 000 suivants. En effet, la tranche inférieure est plus large pour le premier, ce qui fait qu’une part moins importante de son revenu est soumise au taux maximum.

En Islande, en République tchèque et

1. Taux légal maximum et taux d’imposition global sur les salaires, 2009

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Taux globalTaux légal maximum

Le taux global maximum est le taux marginal maximum payé par les ménages sur la première unité monétaire de revenu imposable de la tranche supérieure du barème. Le taux légal maximum est le taux maximum du barème. Source : Les impôts sur les salaires 2008-2009 et base de données fiscales : OCDE www.oecd.org/ctp/taxdatabase

FISCALITÉ

Page 18: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

16

en République slovaque – les seuls pays de l’OCDE à appliquer un taux unique – mais aussi en Hongrie, en Irlande et au Luxembourg, le contribuable moyen est déjà exposé au taux marginal le plus élevé. À l’inverse, les salariés allemands et américains ne sont soumis au taux maximum que si leurs revenus atteignent respectivement 6 et près de 10 fois le salaire moyen (voir le graphique 3).

La charge fiscale effective dépend également du caractère plus ou moins global du système d’imposition des revenus des personnes physiques. Certains pays, comme l’Australie et

la Nouvelle Zélande, imposent conjointement les revenus du travail et les autres catégories de revenus personnels. D’autres, au contraire, ont des régimes cédulaires, c’est-à-dire qu’ils distinguent les revenus du capital de ceux du travail et leur appliquent des taux différents. Le système dual de la Norvège en est un exemple.

D’autres facteurs peuvent influer sur le montant de l’impôt, notamment les déductions qui peuvent être accordées au titre des intérêts de prêts hypothécaires, comme aux Pays-Bas, de l’investissement dans les énergies renouvelables, comme en France, ou de l’épargne-retraite et des dons caritatifs, comme en Belgique. En somme, les contribuables des pays où les taux légaux sont faibles, mais où les systèmes fiscaux sont quasiment globaux et prévoient peu d’exonérations, pourraient payer un impôt sur le revenu plus élevé que les contribuables des pays où les taux légaux sur les revenus du travail sont plus élevés.

La comparaison ne s’arrête pas là. Prenons par exemple la taxe Medicare australienne, ou la taxe de solidarité allemande. Prélevées par l’administration centrale, elles peuvent faire sensiblement augmenter l’imposition. Par ailleurs, les contribuables peuvent être amenés à verser des impôts sur le revenu au profit des collectivités locales ou régionales, des provinces ou des États, en plus de ceux versés à l’administration centrale. Et ceux-ci sont parfois assez élevés : en Suède, leur taux

Les niveaux de revenus correspondant au taux marginal maximum sont aujourd’hui plus faibles qu’il y a dix ans

3. Seuil de revenus (% du salaire moyen) à partir duquel s’appliquent le taux légal et le taux global maximums, 2000 et 2009

Source : OCDE, Les impôts sur les salaires 2008-2009 et base de données fiscales OCDE : www.oecd.org/ctp/taxdatabase

20002009

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Au Mexique, le taux marginal maximum de l’impôt sur le revenu s’applique à partir de 49,3 fois le salaire moyen

2. Seuils d’exonération d’imposition, en % du salaire moyen, 2009

Niveau de revenus (multiple du salaire moyen)

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0,2

0,4

0,8

0,6

Au Mexique, ceux qui gagnent jusqu’à 73 % du salaire moyen sont exonérés de l’impôt sur le revenu normal. En France, tous les salariés paient l’impôt sur le revenu, en particulier la CSG et la CRDS, prélèvements dits de solidarité sociale. Les données concernent les contribuables célibataires sans enfants.Source : OCDE, Les impôts sur les salaires 2008-2009

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 17

maximum moyen est de 31,7 %, ce qui est largement supérieur au taux de 25 % prélevé par l’administration centrale. Dans certains pays, les impôts sur le revenu versés au niveau des États, des régions ou des collectivités locales sont déductibles de l’impôt sur le revenu dû à l’administration centrale. Toute comparaison rigoureuse des taux d’imposition globaux doit tenir compte de cela.

Les cotisations de sécurité sociale des salariés sont elles aussi fréquemment assimilées à un impôt, car elles grèvent les salaires. Dans certains systèmes, leurs recettes peuvent être affectées au financement de programmes concernant l’ensemble de la population. Ces contributions ressemblent en cela à l’impôt sur le revenu des personnes physiques, même si elles sont plafonnées. Certains pays appliquent des programmes d’assurance sociale uniquement pour les salariés. La base d’imposition est constituée par les salaires, généralement plafonnés – le plafond étant lui-même lié au montant maximum des salaires qui sont assurés contre les risques de chômage et d’invalidité.

Les cotisations de sécurité sociale n’en demeurent pas moins des prélèvements obligatoires au bénéfice des administrations publiques. De surcroît, les prestations auxquelles elles donnent droit, essentiellement une couverture contre des événements coûteux tels que la perte d’emploi ou la maladie, sont « sans contrepartie », c’est-à-dire non proportionnelles aux paiements. L’OCDE les classe donc dans la catégorie des impôts.

Cela dit, certaines de ces cotisations, bien qu’obligatoires, comme au Danemark, en Hongrie, en Islande, au Mexique, aux Pays-Bas, en Pologne, en Nouvelle-Zélande ou encore en Suède, n’appartiennent pas à cette catégorie, car les paiements sont généralement rétrocédés au moment du départ en retraite pour être gérés par des fonds privés. Ces « prélèvements obligatoires non fiscaux » ne sont pas intégrés aux taux d’imposition globaux. Les Impôts sur les salaires 2009 leur consacre une étude spéciale.

Les taux d’imposition globaux ne tiennent pas non plus compte des cotisations de sécurité sociale versées directement par les employeurs, même si ceux-ci peuvent les répercuter sur les salariés en

comprimant les salaires. En revanche, lorsque le marché du travail leur est favorable, les salariés peuvent répercuter une partie de leurs impôts sur le revenu et de leurs cotisations sociales en obtenant des salaires plus élevés. Les impôts sur la consommation ne sont pas non plus intégrés au calcul, même si cela pourrait permettre d’évaluer de manière plus exhaustive dans quelle mesure le système de l’impôt sur le revenu réduit la quantité de biens et de services que les salariés peuvent acheter (voir l’étude spéciale des Impôts sur les salaires).

Comparer les taux d’imposition globauxAinsi, lorsque l’on compare les taux d’imposition globaux plutôt que les taux légaux, les écarts de taux marginal maximum d’imposition entre les plus hauts revenus des pays de l’OCDE sont plus faibles qu’ils n’y paraissent. Globalement, notre contribuable américain est imposé à hauteur de 43,2 % environ de son revenu marginal, et non de seulement 35 %, tandis que le contribuable suédois paie 56 %, soit plus de deux fois le taux légal de l’impôt sur le revenu (voir le graphique n° 1).

De même, en 2009, le taux marginal global et le taux légal s’établissaient respectivement à 62,8 % et 26,5 % au Danemark, 62 % et 36 % en Hongrie, et à 59,4 % et 50 % en Belgique. Les taux d’imposition globaux les plus faibles sont observés en République tchèque (31,1 %), en République slovaque (29,9 %) et au Mexique (29,6 %). Et ils y sont plus élevés que les taux légaux. C’est d’ailleurs le cas partout, sauf aux Pays-Bas, où certains « prélèvements obligatoires non fiscaux » peuvent venir en déduction au titre de l’impôt sur le revenu, ce qui a pour effet de réduire le total.

Malgré ces taux élevés, le taux marginal global d’imposition dans la zone OCDE a baissé au cours des dix dernières années : il est passé de 49,6 % en moyenne en 2000 à 45,9 % en 2009. Toutefois, si les contribuables devaient en 2000 gagner presque trois fois le salaire moyen pour être soumis au taux maximum, ce chiffre était en 2009 légèrement inférieur à 2,5 fois le salaire moyen. Autrement dit, les niveaux de revenus correspondant au taux marginal maximum sont aujourd’hui plus faibles qu’il y a dix ans.

Les salariés de nombreux pays de l’OCDE sont encore soumis à des taux globaux maximums très élevés. Les responsables politiques doivent en tenir compte alors qu’ils réforment leurs systèmes fiscaux dans la double perspective d’assainir les finances publiques et d’instaurer ou de conserver un environnement fiscal favorable à la croissance.

Références

OCDE (à paraître), Les impôts sur les salaires, Paris

OCDE (à paraître), « Making pro-growth tax reform happen », voir les Études de politique fiscale de l’OCDE

OCDE (2006), Refonte de l’imposition des revenus des personnes physiques, voir les Études de politique fiscale de l’OCDE n° 13

OCDE (2009), Statistiques des recettes publiques

De Kam, Flip et Chiara Bronchi (1999), « Impôts sur le revenu : ce que payent réellement les contribuables », L’Observateur de l’OCDE n° 216, mars

Voir www.oecd.org/fiscalite

À paraître prochainement !Les impôts sur les salaires 2009(version anglaise disponible)

sur www.oecd.org/librairie

FISCALITÉ

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 19

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

Perspectives économiques 2010-2011

Introduction

La reprise s’affirme, mais de nouveaux risques émergent Pier Carlo Padoan 19

Pays membres

États-Unis 22Japon 22Zone euro 23Allemagne 23France 24Italie 24Royaume-Uni 25Canada 25Australie 26Autriche 26Belgique 27Chili 27Corée 28Danemark 28Espagne 29Finlande 29Grèce 30Hongrie 30

Irlande 31Islande 31Luxembourg 32Mexique 32Norvège 33Nouvelle-Zélande 33Pays-Bas 34Pologne 34Portugal 35République slovaque 35République tchèque 36Suède 36Suisse 37Turquie 37

Pays non-membres

Brésil 38Chine 38Inde 39Fédération de Russie 39Estonie 40Indonésie 40Israël 41Slovénie 41Afrique du Sud 42

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La reprise s’affirme, mais de nouveaux risques émergentPier Carlo Padoan, Économiste en chef et Secrétaire général adjoint, OCDE

La croissance repart dans la zone de l’OCDE – à des rythmes différents selon les régions – et semble plus dynamique que les prévisions de la dernière édition des Perspectives économiques. Elle s’appuie dans une large mesure sur le dynamisme de la croissance des pays émergents. Cependant, les risques entourant la reprise mondiale émergent, paraissant plus élevés aujourd’hui, en raison de la rapidité et de l’ampleur des mouvements de capitaux vers les économies émergentes et de l’instabilité des marchés de la dette souveraine.

L’ouverture des marchés et son maintien sont des facteurs positifs qui ont marqué la reprise économique. Le rebond des échanges internationaux, bien qu’incomplet, a été important et participe activement à tirer l’économie mondiale hors de la récession. En outre, l’embellie économique semble réserver d’agréables surprises, grâce à une expansion poussée par la mise en oeuvre de politiques qui pourrait laisser place à une croissance auto-entretenue. L’investissement pourrait rebondir plus énergiquement et la consommation des ménages se raffermir plus rapidement, alors que les taux d’épargne ont augmenté plus lentement que prévu, notamment en Europe. Les retombées de la croissance des pays d’Asie non-membres de l’OCDE pourraient également être plus importantes que prévues, en particulier aux États-Unis et au Japon. De ce point de vue, la conjoncture économique mondiale paraît relativement prometteuse.

Mais avec l’accélération de l’activité, les déséquilibres mondiaux recommencent à se creuser. Dans certaines économies de marché émergentes, telle que la Chine, la forte demande intérieure, soutenue par l’action des pouvoirs publics, essaie de contenir la hausse de son excédent du

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20

Dans plusieurs pays, cette politique de soutien commence déjà à être éliminée. Les stratégies de retrait doivent tenir compte des effets concomitants de la consolidation budgétaire, et l’aider sans l’entraver avec une pression indue sur les taux d’intérêt. Les perspectives d’inflation restent favorables dans la zone de l’OCDE en raison d’une sous-utilisation considérable des ressources économiques, mais les anticipations d’inflation risquent de décrocher. Comme mentionné précédemment, les économies émergentes doivent faire face aux pressions inflationnistes et absorber les flux entrants de capitaux. La forte croissance enregistrée par ces économies pousse à la hausse les prix de l’énergie et des produits de base, conduisant à son tour à de nouvelles pressions inflationnistes.

Les mesures exceptionnelles de soutien budgétaire doivent commencer à être supprimées dès à présent, ou d’ici à 2011 au plus tard, à un rythme qui dépendra des conditions propres à chaque pays et de l’état de ses finances publiques. Nombre de pays sont confrontés à une dynamique de la dette publique très défavorable, l’augmentation de l’endettement entraînant une hausse des primes de risque, qui alourdit la charge d’intérêt tout en obérant la croissance, sans parler des conséquences négatives pour la viabilité de la dette. L’un des plus grands défis est qu’un certain nombre de pays doivent, dans le même temps, assainir leurs finances publiques. L’ampleur et la simultanéité de ces efforts de consolidation fiscale pourraient avoir des retombées internationales, pesant encore davantage sur la croissance de la demande dans les différents pays.

La réaction prompte et massive des gouvernements des pays de la zone euro et de la Banque centrale européenne a permis de calmer les turbulences sur les marchés des capitaux. Mais les faiblesses fondamentales de la région sont loin d’être réglées. Les mesures de consolidation des finances publiques ont été renforcées et concentrées en début d’exercice dans certains pays. Mais des programmes d’ajustement structurel devront être mis en oeuvre, car les seuls effets d’annonces ne suffiront pas à assurer la crédibilité des stratégies d’assainissement.

La crise de la dette souveraine a mis en lumière la nécessité pour la zone euro de consolider son architecture institutionnelle et opérationnelle afin de dissiper les doutes quant

commerce extérieur en-dessous des niveaux d’avant crise. En revanche, la nécessité de résorber les déséquilibres mondiaux au moyen de mesures appropriées ne doit pas être ignorée pour autant. La présente édition des Perspectives économiques montrera qu’une croissance forte, durable et plus équilibrée pourra être assurée à travers un ensemble de politiques macroéconomiques, de taux de change et de réformes structurelles, tout en poursuivant les efforts d’assainissement des finances publiques. L’identification et la mise en oeuvre de telles politiques constituent un des objectifs majeurs de la collaboration internationale, et plus particulièrement du G20.

Les progrès en matière de réformes des marchés financiers exigeront, de même, un effort de collaboration internationale. Les accords sur la réglementation devront être conclus pour renforcer la stabilité du système financier mondial. Articuler et définir de manière précise les rôles respectifs des politiques monétaires et des politiques prudentielles pour faire face aux évolutions futures du crédit et des prix des actifs feront partie des priorités.

Alors que l’activité se redresse, la croissance de l’emploi reste à la traîne. Au cours des deux dernières années et jusqu’au premier trimestre 2010, le nombre de chômeurs a atteint plus de 16 millions dans l’ensemble de la zone de l’OCDE, l’emploi a diminué de 2,25 %, et de plus en plus de salariés ont été touchés par des réductions d’heures de travail. Mais la poussée du chômage, bien que spectaculaire et coûteuse d’un point de vue social et humain, a été moins importante que prévue et le taux de chômage de la zone de l’OCDE a désormais atteint son point le plus haut, soit près de 8 %. Dans le même temps, le redressement de l’activité, notamment au Japon et dans certaines économies européennes, sera vraisemblablement accompagné d’une augmentation du nombre moyen d’heures travaillées par salarié et de la productivité horaire du travail, plutôt que par une importante création nette d’emplois. De fait, les perspectives d’une forte croissance de l’emploi dans ces pays semblent plutôt limitées. En revanche, les entreprises aux États-Unis, ayant licencié un grand nombre de salariés durant le ralentissement de l’activité, pourraient donc devoir réembaucher de façon relativement dynamique pendant la période de reprise.

Toutefois, des politiques sociales et de l’emploi bien conçues peuvent participer à encourager une reprise riche en emplois. La protection sociale ainsi que les stabilisateurs automatiques ont permis d’amortir l’incidence de la récession sur le marché du travail. Les plans de relance, mis en place au cours de la phase de récession, ont provisionné d’importantes ressources supplémentaires pour les programmes sociaux et du marché du travail. Avec la reprise économique et la nécessité pour les pays de consolider les finances publiques, il importe désormais de consacrer des ressources aux politiques de l’emploi, coûteuses mais visant à soutenir les travailleurs qui ont le plus de risques d’être exposés au chômage de longue durée et au retrait du marché du travail. Des politiques qui favorisent la réduction de l’offre effective de main-d’oeuvre, comme les systèmes de retraite anticipée ou l’assouplissement des critères d’admissibilité aux prestations d’invalidité, exacerberaient au contraire les déséquilibres du marché du travail et affaibliraient les positions budgétaires à long terme.

Ces perspectives, raisonnablement encourageantes par certains côtés, pourraient être menacées par des risques majeurs. Parmi les plus importants, on peut citer le développement des dettes souveraines. Bien qu’ayant démarré dans quelques pays de la zone euro, l’instabilité s’est propagée dans les autres pays membres et sur les marchés de la dette souveraine dans d’autres régions du monde. La surchauffe des économies de marché émergentes présente également des risques sérieux. Un scénario de « boom en faillite » n’est pas à exclure, exigeant un resserrement beaucoup plus marqué des politiques monétaires dans certains pays non membres de l’OCDE, tels que la Chine et l’Inde, pour contrer les pressions inflationnistes et réduire le risque de bulle spéculative sur le prix des actifs. La croissance ralentirait en conséquence, avec des effets négatifs sur d’autres régions. Toutefois, la flexibilité des taux de change permettrait d’atténuer une partie des pressions exercées sur la politique monétaire chinoise et de contenir l’inflation domestique.

Face à ces risques, les défis que doivent relever les gouvernements sont importants et encore plus exigeants que cela ne semblait être le cas il y a quelques mois. Avec l’ensemble de ces risques à l’esprit, la politique monétaire se doit de revenir à une situation normalisée.

INTRODUCTION

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 21

à la viabilité à long terme de l’union monétaire. À cet égard, il serait souhaitable que la surveillance des politiques nationales soit renforcée, tenant compte des considérations plus larges de compétitivité. Mais ces efforts ne seront peut-être pas suffisants à eux seuls. Des mesures plus soutenues doivent être prises pour assurer le respect de la discipline budgétaire, allant dans un continuum de renforcements de la surveillance et de l’application de sanctions en cas de non-respect des règles, à des audits externes des budgets nationaux et, enfin, à une union budgétaire de fait.

Dans tous les pays, une croissance économique durable et soutenue est nécessaire, et ce également pour soutenir l’assainissement budgétaire. Dans cette optique, une stratégie bien définie, reliant les politiques macroéconomiques, financières et structurelles et exploitant leurs synergies, doit être mise en place. La consolidation fiscale doit être conçue et mise en oeuvre de façon à appuyer dans toute la mesure du possible la croissance. Des réductions dans les dépenses doivent être opérées pour préserver, et de fait accroître, l’efficacité-coût des programmes favorables à la croissance, notamment dans les domaines de l’innovation et de l’éducation. Les mesures destinées à accroître les recettes fiscales, lorsqu’elles sont nécessaires, doivent privilégier les instruments qui nuisent le moins à la croissance, comme les impôts à la consommation et la taxe carbone. Les règles budgétaires peuvent contribuer à renforcer la crédibilité des stratégies de consolidation des finances publiques, dont doivent faire partie intégrante des réformes structurelles génératrices de croissance.

Ces rythmes différenciés, et pourtant synchronisés, de la normalisation dans les différents domaines d’action et dans les différents pays montrent combien il importe que les politiques nationales mises en oeuvre dans un domaine tiennent dûment compte des actions menées dans les autres domaines et dans les autres pays. Dans ces conditions, les risques de variations des taux de change et d’exposition des vulnérabilités du secteur financier ne sont pas non plus à exclure.

Les réformes des marchés du travail et des marchés des produits doivent être engagées pour accroître la production potentielle, soutenir l’innovation et empêcher la pérennisation d’un chômage élevé. Ces

réformes peuvent aussi contribuer à la fois à faciliter l’assainissement budgétaire et à réduire les déséquilibres mondiaux sur une base durable. Le développement de la sécurité sociale et des services en Chine et dans d’autres économies d’Asie enregistrant d’importants excédents de balance courante constitue un objectif social important en soi, réduisant la nécessité d’une épargne de précaution et encourageant la demande intérieure. Dans les autres pays excédentaires, différents types de réformes structurelles pourraient réamorcer les possibilités d’investissement, alors que la réforme des systèmes de retraites et la suppression des mesures fiscales d’aide à la consommation favoriseraient l’épargne des ménages dans les pays déficitaires.

À l’automne 2008, au plus fort de la crise financière, des mesures sans précédent et concertées ont été mises en oeuvre pour empêcher une récession plus grave et plus durable. Les mesures prises récemment par les pays de la zone euro, en coordination avec d’autres grandes économies, revêtent une dimension et un dynamisme comparables. Dans les deux cas, ces actions bienvenues et nécessaires ont été engagées sous la pression de devoir faire face à une évolution rapide de la situation. Le fait qu’une deuxième série de mesures aient été prises dix-huit mois après, rappelle que la période de grande instabilité financière qui a débuté en août 2007 n’est pas encore terminée.

L’ampleur et la portée de ces deux séries de mesures ont également mis en évidence le fait que les réponses politiques à court terme ne sont pas sans conséquences sur le long terme. Et plus encore, l’augmentation de la dette publique et l’existence d’un important aléa moral risquent de réduire les possibilités d’action des gouvernements si à l’avenir ils devaient faire face à de nouvelles urgences. Pour remédier à ces conséquences, tout en revenant à une croissance forte, durable et équilibrée, des efforts concertés, décisifs et soutenus doivent être menés tant au niveau international qu’au niveau national.

Voir www.oecd.org/economie

Cet article est basé sur l’éditorial des Perspectives économiques de l’OCDE n° 87, mai 2010. Vous pouvez les commander sur www.oecd.org/librairie

2009 2010 2011

Croissance du PIB en volume (variation en %)É-U -2,4 3,2 3,2Japon -5,2 3,0 2,0Zone euro -4,1 1,2 1,8Total OCDE -3,3 2,7 2,8 Inflation (%)É-U 0,2 1,6 1,0Japon -1,4 -0,7 -0,3Zone euro 0,3 1,4 1,0Total OCDE 0,6 1,6 1,3

Taux de chômage (% de la population active)É-U 9,3 9,7 8,9Japon 5,1 4,9 4,7Zone euro 9,4 10,1 10,1Total OCDE 8,1 8,5 8,2 Balance courante (% du PIB)É-U -2,9 -3,8 -4,0Japon 2,8 3,3 3,5Zone euro -0,3 0,3 0,8Total OCDE -0,7 -0,8 -0,7 Solde des aministrations publiques (% du PIB)É-U -11,0 -10,7 -8,9Japon -7,2 -7,6 -8,3Zone euro -6,3 -6,6 -5,7Total OCDE -7,9 -7,8 -6,7 Taux d’intérêt à court terme (%)É-U 0,9 0,5 2,4Japon 0,3 0,2 0,2Zone euro 1,2 0,7 1,9 Croissance du commerce mondial

(variation en %) -11,0 10,6 8,4

Note : La croissance du PIB, l’inflation (croissance de l’indice des prix à la consommation ou du déflateur de la consommation privée pour le total OCDE) et la croissance du commerce mondial (moyenne arithmétique des importations et des exportations mondiales en volume) sont corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (sauf inflation) et exprimées en taux annualisés. Les taux d’intérêt sont : États-Unis : eurodollar à 3 mois ; Japon : certificat de dépôt à 3 mois ; zone euro : taux interbancaire à 3 mois.

Les prévisions ont été établies à partir de données collectées avant la date limite du 18 mai 2010.

Source : Perspectives économiques de l’OCDE, n° 87, version préliminaire, mai 2010.

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

Résumé des prévisions

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22

États-UnisLa reprise se poursuit

JaponBien orienté

La reprise économique amorcée à la mi-2009 se poursuit, mais la création nette d’emplois n’est devenue positive que depuis le début de 2010. Les entreprises ont retrouvé le chemin des bénéfices, en particulier dans le secteur financier, et les conditions du crédit bancaire se sont complètement normalisées. Le rythme de la reprise devrait rester modéré tout au long de 2011, car les ménages poursuivent la reconstitution de leur richesse nette, et le chômage ne diminue que faiblement.

La Réserve fédérale et le gouvernement devraient retirer

progressivement les mesures de relance à mesure que la croissance devient autonome. Il ne sera pas simple de déterminer le moment opportun pour procéder à ce retrait, mais un maintien de ces mesures risque de raviver quelques-uns des déséquilibres du marché du logement et des marchés financiers qui ont mené à la crise financière. Le gouvernement doit élaborer des plans d’assainissement à moyen terme viables indiquant les modalités détaillées des mesures d’amélioration des finances publiques.

Grâce au fort rebond des exportations et aux mesures de relance budgétaire qui ont soutenu les revenus des ménages face à la baisse de l’emploi et des salaires, la reprise intervenue depuis la crise mondiale reste bien orientée. En moyenne annuelle, la croissance de la production devrait atteindre 3 % en 2010, mais ralentir quelque peu au second semestre et s’établir à 2 % en moyenne en 2011. Néanmoins, le taux de chômage restera probablement supérieur à 4,5 % tout au long de l’année 2011, et la déflation perdurera, car la production reste en-deçà des capacités.

La Banque du Japon devrait lutter contre cette déflation en s’engageant fermement à maintenir les taux

d’intérêt à leur très bas niveau actuel et à mettre réellement en oeuvre des mesures quantitatives, jusqu’à ce que l’inflation sous-jacente soit solidement ancrée en territoire positif. Compte tenu du très lourd endettement public du Japon, les autorités devraient réduire les hausses des dépenses de l’année budgétaire 2011 et élaborer un programme d’assainissement budgétaire à moyen terme – réforme fiscale comprise – qui soit crédible, précis et capable de rééquilibrer le budget. Elles devraient axer leur Stratégie pour la croissance sur des réformes stimulant les gains de productivité, en particulier dans le secteur des services, afin d’améliorer le niveau de vie malgré la contraction de la population d’âge actif.

Population (en milliers) 2007 304 059Superficie (en milliers de km2) 9 376Monnaie DollarPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2007 14 010,8PIB en PPA (en milliards de US$) 2007* 14 010,8Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2006 80,7 ; 75,4Population active totale (en milliers) 2007 154 365Régime politique République fédérale*Les parités de pouvoir d'achat éliminent les différences de prix entre les pays ; base en US$.

Voir www.oecd.org/statistiques

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -2,4 3,2 3,2Taux d’épargne des ménages 4,3 3,4 3,6Indices des prix à la consommation -0,3 1,9 1,1Taux d’intérêt à court terme (%) 0,9 0,5 2,4Taux de chômage (%) 9,3 9,7 8,9Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -11,0 -10,7 -8,9Balance courante (% du PIB) -2,9 -3,8 -4,0

Source : OCDE

Population (en milliers) 2008 127 692Superficie (en milliers de km2) 378Monnaie YenPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2007 4 380,4PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 4 358,3Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 86,0 ; 79,2Population active totale (en milliers) 2008 66 500Régime politique Monarchie constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -5,2 3,0 2,0Taux d’épargne des ménages 2,3 2,4 3,2Indices des prix à la consommation -1,4 -0,7 -0,3Taux d’intérêt à court terme (%) 0,3 0,2 0,2Taux de chômage (%) 5,1 4,9 4,7Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -7,2 -7,6 -8,3Balance courante (% du PIB) 2,8 3,3 3,5

Source : OCDE

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

Page 25: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 23

Gdansk

Zone euroRedressement progressif

Allemagne Croissance ferme

Une reprise progressive est en cours sous l’effet des mesures de relance, du rebond des échanges mondiaux et de l’amélioration des conditions financières, même si une forte volatilité s’est manifestée récemment sur les marchés des capitaux. Les difficultés rencontrées pour restaurer la compétitivité et assainir les finances publiques de certains pays périphériques pourraient compliquer cette reprise. La persistance d’un chômage élevé dans la majeure partie de la zone euro, et le désendettement des entreprises et des ménages pèseront sur la demande intérieure. La nette atonie économique devrait préserver une faible inflation.

La faiblesse des pressions sur les prix et la persistance d’un écart

de production négatif militent en faveur du maintien d’une politique monétaire très accommodante jusqu’à la fin de 2010 et d’un retrait seulement graduel du soutien en liquidités. Des plans d’assainissement budgétaire plus crédibles et plus transparents devraient être élaborés afin de restaurer la viabilité des finances publiques. De façon à minimiser l’aléa moral, le train de mesures exceptionnelles adopté début mai devrait s’accompagner d’une application stricte de la conditionnalité et d’une surveillance budgétaire plus efficace. Il faut renforcer l’architecture de la réglementation et de la supervision financières européennes afin d’atténuer le risque de crises futures.

L’élan sous-jacent de la croissance est intact malgré, en toute fin d’année, quelques événements non récurrents négatifs pour l’économie. La croissance devrait se redresser avec fermeté à compter du deuxième trimestre, car l’amélioration des échanges mondiaux se poursuit, et les entreprises augmentent progressivement leurs dépenses d’investissement. Le marché du travail reste exceptionnellement solide compte tenu de la contraction de la production. La rétention de la main-d’œuvre a néanmoins mis certaines entreprises en sureffectifs, et on s’attend à une certaine hausse des licenciements et du chômage.

Le solde budgétaire devrait nettement se dégrader en 2010, à cause surtout

de la baisse des recettes qu’entraîne, en particulier, l’allègement de la fiscalité des revenus. La règle budgétaire constitutionnelle réformée impose un début d’assainissement budgétaire en 2011. Ce chantier devrait donner la priorité aux réductions des dépenses et des dépenses fiscales. Dans d’autres domaines, l’action devrait porter avant tout sur les réformes structurelles favorisant la croissance. Dans certains cas, cela aiderait non seulement à rehausser le potentiel de croissance, mais aussi à atténuer les déséquilibres externes à moyen terme, grâce notamment à l’accroissement de l’investissement intérieur privé.

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -4,9 1,9 2,1Taux d’épargne des ménages 11,3 12,0 11,4Indices des prix à la consommation 0,2 1,3 1,0Taux d’intérêt à court terme (%) 1,2 0,7 1,9Taux de chômage (%) 7,4 7,6 8,0Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -3,3 -5,4 -4,5Balance courante (% du PIB) 5,0 6,0 7,2

Source : OCDE

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -4,1 1,2 1,8Taux d’épargne des ménages 11,2 10,8 10,3Indices des prix à la consommation 0,3 1,4 1,0Taux d’intérêt à court terme (%) 1,2 0,7 1,9Taux de chômage (%) 9,4 10,1 10,1Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -6,3 -6,6 -5,7Balance courante (% du PIB) -0,3 0,3 0,8

Source : OCDE

Population (en milliers) 2008 82 135Superficie (en milliers de km2) 357Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2008 3 346,7PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 2 909,7Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,7 ; 77,4Population active totale (en milliers) 2008 41 777Régime politique République fédérale

Population (en milliers) 2008 325 893Superficie (en milliers de km2) 2 496Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 12 378PIB en PPA (en milliards de US$) 2009 10 427Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 83,5 ; 77,6Population active totale (en milliers) 2009 152507

PAYS MEMBRES

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24

ALLEMAGNE

ITALIE

ESPAGNE

MONACO

ANDORRE

BELGIQUE

LUXEMBOURG

SUISSE

ROYAUME-UNI

KOSOVO

MONTENEGRO

ALGÉRIE

GREECE

FranceDévelopper le potentiel

ItalieResserrement budgétaire nécessaire

La reprise est engagée. Selon les prévisions, la croissance du PIB en volume devrait s’inscrire en légère hausse, pour atteindre en moyenne quelque 2 % en 2010 et 2011, grâce à l’investissement des entreprises, aux exportations et à la fin du déstockage. Le taux de chômage devrait culminer prochainement avant de refluer peu à peu en 2011, tandis que les tensions sur les prix resteront modérées, l’inflation sous-jacente ressortant à environ 1 % par an.

Les mesures de stimulus économique prises, à juste titre, pour lutter contre la crise doivent être retirées progressivement, et le gouvernement

doit définir et rendre public un plan transparent, crédible à moyen terme, visant à assainir notablement les finances publiques. Les réformes des retraites publiques, de la santé et de l’administration marqueraient la volonté des autorités de réduire durablement les dépenses, tout en accroissant la production potentielle à long terme. Il sera également nécessaire d’agir sur la fiscalité, en s’attachant à élargir l’assiette d’imposition, augmenter les prélèvements qui créent le moins de distorsions et ceux qui corrigent les externalités, tels que la fiscalité sur la propriété et les écotaxes.

La récession qu’a connue l’Italie, où la production a enregistré l’une des plus fortes baisses de la zone OCDE entre le haut et le bas du cycle, a pris fin à la mi-2009. Bien que la croissance se soit accélérée à 2 % en rythme annuel au premier trimestre, la reprise devrait être modérée pour l’ensemble de 2010, en se renforçant quelque peu en 2011. L’action des pouvoirs publics a contribué à contenir le chômage, qui va néanmoins poursuivre sa lente progression jusqu’en 2011. L’excédent de capacités exercera des pressions à la baisse sur l’inflation, après une poussée à court terme due à une remontée des prix de l’énergie.

L’Italie a maintenu son déficit budgétaire dans les limites prévues en 2009, suscitant ainsi la confiance sur les marchés obligataires et bénéficiant d’une prime de risque relativement basse. Le gouvernement doit impérativement procéder à un resserrement budgétaire substantiel en 2011, comme il l’a annoncé, ce qui nécessitera une forte compression des dépenses. Il serait préférable d’éviter tout recours à des mesures exceptionnelles et de s’attacher à préserver et à améliorer l’efficacité des dépenses publiques.

Population (en milliers) 2008 62 277Superficie (en milliers de km2) 549Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 2 649,4PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 2 121,7Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 84,4 ; 77,5Population active totale (en milliers) 2008 28 415Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -2,5 1,7 2,1Taux d’épargne des ménages 16,3 15,6 15,2Indices des prix à la consommation 0,1 1,7 1,1Taux d’intérêt à court terme (%) 1,2 0,7 1,9Taux de chômage (%) 9,1 9,8 9,5Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -7,6 -7,8 -6,9Balance courante (% du PIB) -2,2 -1,9 -1,9

Source : OCDE Population (en milliers) 2008 59 336Superficie (en milliers de km2) 301Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 2 112,8PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 1 871,7Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2006 84,2 ; 78,5Population active totale (en milliers) 2008 25 097Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -5,1 1,1 1,5Taux d’épargne des ménages 8,4 7,7 7,5Indices des prix à la consommation 0,8 1,2 1,0Taux d’intérêt à court terme (%) 1,2 0,7 1,9Taux de chômage (%) 7,8 8,7 8,8Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -5,2 -5,2 -5,0Balance courante (% du PIB) -3,1 -3,6 -3,5

Source : OCDE

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 25

Bayof

Biscay

Gulfof

Lions

Skage

rrak

Katteg

atDENMARK

ITALYMONACO

ANDORRA

VATICANCITY

LIECHT.

SWITZ.

Canada Rebond vigoureux

Royaume-Uni Assainissement budgétaire indispensable

Après avoir atteint le creux de la récession, l’économie connaît un rebond vigoureux, sous l’effet du redressement du commerce extérieur et des mesures prises par les pouvoirs publics. Selon les prévisions, la reprise va ralentir parallèlement au retrait des mesures de relance, à la fin de la reconstitution des stocks et au désendettement des ménages. Le repli du chômage devrait se poursuivre et les tensions inflationnistes rester modérées étant donné la persistance de capacités excédentaires. Le niveau élevé de l’endettement des ménages demeure une source de risque de divergence par rapport aux prévisions.La Banque du Canada devrait

commencer sans délai à normaliser son taux directeur et poursuivre le durcissement graduel de sa politique monétaire tout le long de la période considérée. Les pouvoirs publics devraient laisser expirer les mesures temporaires de relance encore en place, afin d’éviter toute stimulation excessive de l’économie tandis qu’elle se redresse d’elle-même. Pour renforcer leur crédibilité, les autorités devraient développer les plans d’assainissement budgétaire récemment annoncés, en mettant l’accent sur les réductions des dépenses, et engager les réformes structurelles nécessaires.

La reprise se raffermit grâce à une amélioration des conditions financières, un rebond des exportations et une intensification temporaire de la formation des stocks. La croissance restera néanmoins modérée en 2010 en raison d’une forte inflation et des effets persistants de la crise du crédit, ainsi que du durcissement nécessaire de la politique budgétaire. La reprise s’accélérera en 2011, lorsque la consommation des ménages et l’investissement des entreprises commenceront à croître plus fortement. Le taux de chômage devrait atteindre un sommet à la mi-2010 et fléchir lentement par la suite. L’inflation est élevée, mais devrait revenir en deçà de l’objectif de 2 % quand les effets temporaires du relèvement de la TVA s’estomperont, en raison de la mollesse de la conjoncture.

La situation difficile des finances publiques et le risque de hausse sensible des rendements obligataires imposent de nouvelles mesures d’assainissement budgétaire. Il conviendra de mettre en balance la fragilité de l’économie et la nécessité de préserver la crédibilité de l’action gouvernementale pour déterminer le rythme initial de cet assainissement, mais il faudra d’emblée annoncer la mise en place d’un plan de rééquilibrage des finances publiques concret et de grande ampleur. Même si la politique monétaire doit demeurer expansionniste durant la période considérée, afin de soutenir l’activité dans une situation de faible utilisation des ressources, le processus de normalisation des taux d’intérêt devra s’amorcer rapidement, compte tenu de la montée progressive attendue de l’inflation sous-jacente.

Population (en milliers) 2008 61 411Superficie (en milliers de km2) 245Monnaie Livre sterlingPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 2 175PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 2 186Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2006 81,7 ; 77,3Population active totale (en milliers) 2008 31 118Régime politique Monarchie constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -4,9 1,3 2,5Taux d’épargne des ménages 7,0 6,4 5,4Indices des prix à la consommation 2,2 3,0 1,5Taux d’intérêt à court terme (%) 1,2 0,8 2,5Taux de chômage (%) 7,6 8,1 7,9Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -11,3 -11,5 -10,3Balance courante (% du PIB) -1,3 -1,6 -1,0

Source : OCDE

Population (en milliers) 2008 33 311Superficie (en milliers de km2) 9 976Monnaie DollarPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2008 1 005PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 1 300Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2006 83,0 ; 78,4Population active totale (en milliers) 2008 18 308Régime politique Confédération

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -2,7 3,6 3,2Taux d’épargne des ménages 5,0 3,8 3,1Indices des prix à la consommation 0,3 1,6 1,7Taux d’intérêt à court terme (%) 0,8 0,9 2,9Taux de chômage (%) 8,3 7,9 7,2Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -5,1 -3,4 -2,1Balance courante (% du PIB) -2,7 -1,6 -1,6

Source : OCDE

PAYS MEMBRES

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Australie Croissance vigoureuse

Autriche Réformes nécessaires

Après avoir bien résisté à la crise en 2009, l’économie australienne devrait connaître une croissance vigoureuse en 2010 et 2011, supérieure à son rythme tendanciel. L’expansion de l’activité, tirée par la forte progression des exportations et la demande intérieure, pourrait atteindre 3,25 et 3,5 % au cours de ces deux années et devrait s’accompagner d’une baisse du taux chômage à moins de 5 % en fin 2011, dans un contexte d’inflation modérée.

La gestion de sortie de crise pose moins de difficultés en Australie que dans la plupart des autres pays de l’OCDE. Le resserrement en cours des politiques monétaire et budgétaire est bienvenu compte tenu du redressement de l’activité. Le maintien d’une croissance robuste et équilibrée à moyen terme requiert de renforcer les capacités d’offre de l’économie, y compris dans le secteur immobilier où la demande, soutenue par l’immigration, devrait rester forte.

La reprise devrait s’affirmer en 2010 et 2011 à la faveur du raffermissement de la demande extérieure et de politiques largement favorables. Même dans ces conditions, le chômage et le ralentissement de l’activité persisteront pendant toute cette période, ce qui continuera à contenir l’inflation. Un programme d’assainissement des finances publiques a été annoncé pour

2011, mais le détail des mesures envisagées n’est pas encore connu. Elles devraient être conçues pour stimuler la croissance potentielle et réduire les dépenses publiques par des gains d’efficience. Des réformes budgétaires et administratives de grande ampleur seront nécessaires pour que les économies budgétaires soient durables.

Population (en milliers) 2008 21 432Superficie (en milliers de km2) 7 687Monnaie DollarPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2008 1 051,117PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 831,2Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 83,7 ; 79,0Population active totale (en milliers) 2008 11 307Régime politique État fédéral indépendant, monarque britannique

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB 1,4 3,2 3,6Taux d’épargne des ménages 4,3 2,8 3,0Indices des prix à la consommation 1,8 3,0 2,7Taux de chômage (%) 5,5 5,2 4,9Taux d’intérêt à court terme (%) 3,4 4,6 5,6Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -3,9 -3,2 -2,4Balance courante (% du PIB) -4,1 -3,2 -2,8

Source : OCDE

Population (en milliers) 2008 8 336Superficie (en milliers de km2) 84Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 384,7PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 315,6Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,9 ; 77,3Population active totale (en milliers) 2008 4 252Régime politique République fédérale

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -3,4 1,4 2,3Taux d’épargne des ménages 11,0 9,6 9,7Indices des prix à la consommation 0,4 1,4 1,0Taux de chômage (%) 4,8 4,9 5,0Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -3,4 -4,7 -4,6Balance courante (% du PIB) 2,3 3,0 3,4

Source : OCDE

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 27

Liège

ChiliRebond en vue

Belgique Chômage structurel à résorber

Le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le Chili en février ont interrompu la forte reprise qui avait débuté au second semestre de 2009. La production a été gravement perturbée dans les zones les plus touchées. Toutefois, grâce aux efforts entrepris pour la reconstruction, la croissance économique devrait connaître une forte reprise au second semestre de 2010 et enregistrer un ralentissement par la suite, à mesure que l’expansion rapide due à la reconstruction s’essoufflera et que la politique économique deviendra plus restrictive.

Étant donné sa situation budgétaire favorable, le Chili est bien placé pour

financer ses efforts de reconstruction en combinant l’émission de titres de la dette publique, la vente d’actifs accumulés dans les fonds de stabilisation du cuivre et des augmentations modérées des taux d’imposition. La banque centrale devrait commencer à démanteler son programme de relance monétaire d’ici peu, à mesure que la reprise s’accélérera. La date exacte de l’augmentation des taux d’intérêt dépendra aussi des effets plus ou moins marqués au Chili de la volatilité des marchés de capitaux observée en Europe début mai.

La reprise s’est amorcée à la mi-2009, soutenue par un assouplissement des politiques budgétaire et monétaire et un rebond des échanges mondiaux. L’activité devrait se redresser progressivement. Toutefois, le chômage continuera de croître jusqu’au début de l’année 2011, tirant à la hausse le niveau déjà élevé du chômage structurel.

De nouvelles mesures d’assainissement des finances publiques seront nécessaires pour

assurer la viabilité budgétaire, de préférence par une réduction des dépenses à tous les niveaux de l’administration et des mesures visant à limiter l’augmentation des coûts liés au vieillissement. Dans le même temps, des réformes du marché du travail, principalement un acroissement de la flexibilité de la formation des salaires et un renforcement des incitations à la recherche d’emploi, devraient être engagées afin que la reprise profite à l’emploi.

Population (en milliers) 2008 10 711Superficie (en milliers de km2) 31Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 468,6PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 377,9Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,6 ; 77,1Population active totale (en milliers) 2008 4 812Régime politique Monarchie constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -3,0 1,4 1,9Taux d’épargne des ménages 15,0 13,4 13,1Indices des prix à la consommation 0,0 1,8 1,4Taux de chômage (%) 7,9 8,2 8,3Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -6,1 -4,9 -4,2Balance courante (% du PIB) 0,5 2,0 2,1

Source : OCDE

Population (en milliers) 2007 16 600Superficie (en milliers de km2) 757Monnaie PesoPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 163,3PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 243,0La durée de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 81,4 ; 75,4Population active totale (en milliers) 2007 6 962Régime politique type Démocratie représentative

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -1,5 4,1 5,3Indices des prix à la consommation 0,4 1,4 3,3Taux de chômage (%) 9,7 9,4 8,9Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -4,4 -1,8 -1,6Balance courante (% du PIB) 2,8 0,2 -0,8

Source : OCDE

PAYS MEMBRES

Page 30: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

28

DanemarkRedressement modéré

L’économie danoise sort progressivement de la récession, mais le redressement devrait être modéré. Les mesures de relance continueront de soutenir la croissance en 2010, et la reprise devrait s’affermir en 2011.

Les déficits budgétaires semblent devoir rester à un niveau historiquement élevé au cours des deux prochaines années, et le

gouvernement devrait adopter des mesures d’assainissement une fois la reprise installée afin de revenir à une situation plus viable et contenir les tensions sur les taux d’intérêt à long terme. Les mesures d’assainissement devront être accompagnées de réformes structurelles visant à accroître l’offre de main-d’oeuvre.

Population (en milliers) 2008 5 489Superficie (en milliers de km2) 43Monnaie CouronnePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 309,6PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 202,2Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 80,6 ; 76,2Population active totale (en milliers) 2008 2 926Régime politique Monarchie constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -4,9 1,2 2,0Taux d’épargne des ménages 3,2 4,9 3,5Indices des prix à la consommation 1,3 2,1 1,8Taux de chômage (%) 5,9 7,2 6,9Taux d’intérêt à court terme (%) 1,8 0,9 2,0Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -2,8 -5,5 -4,8Balance courante (% du PIB) 4,0 3,2 2,7

Source : OCDE

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

RUSSIAN FEDERATION

CHINA

INNERMONGOLIA

CoréeReprise vigoureuse

La Corée est, parmi les pays de l’OCDE, l’un de ceux qui affichent la reprise la plus vigoureuse et ce, grâce au dynamisme de ses exportations et à une politique budgétaire expansionniste. Si la relance budgétaire a été abandonnée, l’excellente tenue des exportations devrait, selon les prévisions, contribuer à vivifier la croissance de la production qui sera portée à 5,75 % en 2010 et entraînera un repli marqué du chômage.

La reprise une fois en marche, les pouvoirs publics devront viser principalement à réaliser l’objectif de

réduction du déficit figurant dans le plan budgétaire à moyen terme, et la banque centrale devra commencer à renoncer à utiliser le levier monétaire. Les mesures destinées à donner plus largement accès à des aides aux petites et moyennes entreprises (PME) qui ont été prises pour surmonter la crise devront progressivement être supprimées, en partie pour éviter qu’elles ne bénéficient à des entreprises non viables. Il faudra engager des réformes structurelles visant à accroître la productivité, en particulier dans les secteurs de services, pour alimenter la croissance à moyen terme.

Population (en milliers) 2008 48 606Superficie (en milliers de km2) 100Monnaie WonPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 832,5PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 1 344,4Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,7 ; 76,1Population active totale (en milliers) 2008 24 216Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB 0,2 5,8 4,7Taux d’épargne des ménages 3,6 3,5 3,8Indices des prix à la consommation 2,8 3,0 3,2Taux de chômage (%) 3,6 3,6 3,3Taux d’intérêt à court terme (%) 2,6 3,4 4,9Solde financier des administrations publiques (% du PIB) 0,0 1,0 0,8Balance courante (% du PIB) 5,2 1,7 1,6

Source : OCDE

Page 31: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 29

PAYS MEMBRES

FinlandeLente reprise

La Finlande a été sévèrement touchée par l’effondrement du commerce mondial, mais la croissance a repris au second semestre de 2009, bien qu’à un faible rythme. Avec la poursuite du rétablissement de la demande extérieure en 2010 et le renforcement de la confiance, la croissance devrait progressivement s’accélérer. Le chômage continuera probablement de croître jusqu’à la fin de 2010, avant d’amorcer une lente décrue.

Après de nombreuses années d’excédent budgétaire, les finances publiques affichent un déficit en 2009, qui devrait se creuser à hauteur d’environ 4 % du PIB en 2010-2011. Le vieillissement rapide de la population exercera des pressions supplémentaires sur le budget de l’État et des mesures d’assainissement supplémentaires seront nécessaires pour renouer avec une situation budgétaire solide.

Population (en milliers) 2008 5 313Superficie (en milliers de km2) 338Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 237,5PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 190,8Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 83,1 ; 76,0Population active totale (en milliers) 2008 2 726Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -7,8 1,7 2,5Indices des prix à la consommation 1,6 1,7 1,4Taux de chômage (%) 8,3 9,4 9,0Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -2,4 -3,8 -3,8Balance courante (% du PIB) 1,3 2,4 3,1

Source : OCDE

Luleå

EspagneRéformes du marché du travail nécessaires

La production devrait se stabiliser en 2010 avant de croître de 1 % en 2011. Le taux de chômage devrait diminuer en 2011. L’inflation globale augmentera temporairement, sous l’effet de la montée des cours du pétrole et de la hausse des taux de la taxe sur la valeur ajoutée, mais elle devrait refluer à un niveau proche de zéro en 2011.

Le gouvernement a annoncé des mesures supplémentaires

d’assainissement budgétaire en mai, qui devraient conduire à réduire le déficit public à 7 % du PIB en 2011. Cet assainissement budgétaire doit être mis en œuvre. Une réforme des retraites s’impose pour assurer la viabilité des finances publiques. La réduction du chômage très élevé passe par une réforme d’envergure du marché du travail.

Population (en milliers) 2008 45 593Superficie (en milliers de km2) 505Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 1 460PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 1 434Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 84,3 ; 77,8Population active totale (en milliers) 2008 22 848Régime politique Monarchie parlementaire

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -3,6 -0,2 0,9Taux d’épargne des ménages 18,8 17,4 16,8Indices des prix à la consommation -0,3 1,4 0,6Taux de chômage (%) 18,0 19,1 18,2Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -11,2 -9,4 -6,9Balance courante (% du PIB) -5,4 -4,1 -3,3

Source : OCDE

Page 32: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

30

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

HongrieLa reprise devrait s’accélérer

Une timide reprise devrait avoir lieu en 2010 sachant que la vigueur de la croissance de la demande extérieure sera plus que neutralisée par l’atonie de la demande intérieure. Ce mouvement de reprise devrait gagner en intensité en 2011 à mesure que s’apaiseront les influences contraires dues à la morosité persistante du marché du travail et à la dureté des conditions de crédit. L’inflation devrait opérer un repli sensible jusqu’à la fin de 2011, les effets de base des hausses d’impôt de l’année précédente tendant à s’effacer ,et les écarts négatifs de chômage et de production risquent de persister un certain temps. L’aptitude immédiate de la Hongrie à maîtriser la croissance des dépenses publiques a donné confiance aux investisseurs,

contribué à soutenir la monnaie et favorisé la réduction des écarts de taux d’intérêt sur les obligations d’État et les obligations de sociétés. Tous ces facteurs, conjugués à la perspective d’une inflation faible, ont permis à la banque centrale de baisser fortement ses taux directeurs de six points de pourcentage depuis la fin de 2008. Pour entretenir la confiance des investisseurs, il est capital que les pouvoirs publics poursuivent l’assainissement budgétaire dans le respect du cadre budgétaire à moyen terme adopté récemment. Si les administrations locales s’engageaient sur la voie d’un dépassement de leurs crédits pendant cette année marquée par la tenue d’élections, il faudrait prendre des mesures compensatoires.

Population (en milliers) 2008 10 038Superficie (en milliers de km2) 93Monnaie ForintPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 129,0PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 198,1Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 77,3 ; 69,2Population active totale (en milliers) 2008 4 208Régime politique Démocratie parlementaire

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -5,7 1,2 3,1Indices des prix à la consommation 4,2 4,5 2,3Taux de chômage (%) 10,1 11,0 10,5Taux d’intérêt à court terme (%) 8,5 5,3 5,4Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -3,9 -4,5 -4,3Balance courante (% du PIB) 0,2 0,8 -0,4

Source : OCDE

GrèceEnlisement dans la récession

La Grèce s’enlise dans la récession dans le sillage de la crise internationale et à mesure que prend effet le nécessaire programme d’austérité budgétaire. La baisse du PIB en termes réels devrait ralentir au cours de la période de projection grâce au redressement de la demande extérieure. L’affaiblissement économique et la hausse du chômage, qui se prolongeront jusqu’en 2011, maintiendront l’inflation très basse.

Un assainissement profond et durable des finances publiques couplé à des réformes structurelles sont indispensables pour restaurer la confiance et renouer avec la croissance. L’accord conclu au début du mois de mai 2010 avec la

Commission européenne (CE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) a accru la crédibilité de l’ajustement budgétaire, ce qui devrait abaisser les coûts d’emprunt et stabiliser le niveau de la dette publique. La maîtrise des dépenses publiques, avec la réforme du système de retraite, et l’amélioration de l’efficience du secteur public sont cruciales pour la réussite du programme. La viabilité des comptes des administrations bénéficierait aussi du renforcement de la croissance, qui nécessite des réformes structurelles de grande ampleur sur les marchés des produits et du travail, ainsi que des ajustements des prix relatifs afin de restaurer la compétitivité.

Population (en milliers) 2008 11 236Superficie (en milliers de km2) 132Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 329,9PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 324,7Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,0 ; 77,0Population active totale (en milliers) 2008 4 939Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -2,0 -3,7 -2,5Indices des prix à la consommation 1,3 3,0 0,3Taux de chômage (%) 9,5 12,1 14,3Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -13,5 -8,1 -7,1Balance courante (% du PIB) -11,2 -8,9 -6,7

Source : OCDE

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 31

PAYS MEMBRES

IslandeRéduire les déséquilibres économiques

Des progrès considérables ont été accomplis en termes de correction des déséquilibres économiques pendant la récession. Ces progrès constituent un socle solide pour bâtir la reprise économique qui devrait s’amorcer, selon les prévisions, au deuxième semestre de 2010 malgré la consolidation budgétaire importante. Selon les prévisions, la reprise devrait provenir de la demande intérieure qui devrait être dopée en 2011 par les investissements prévus dans de grands projets liés à l’énergie.

Pour pouvoir atteindre les objectifs fixés en matière d’assainissement des

finances publiques, le gouvernement ne doit pas dévier de la trajectoire poursuivie jusqu’ici. Il conviendrait de renforcer, comme prévu, le cadre budgétaire imposé cette année aux administrations locales, et que la politique monétaire continue de tendre vers la stabilité de la monnaie. Les mouvements de capitaux devront être libéralisés une fois que le plan de consolidation budgétaire à moyen terme est bien en place, que le secteur bancaire a été remis sur pied et que les réserves internationales sont appropriées.

Population (en milliers) 2008 319Superficie (en milliers de km2) 103Monnaie CouronnePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2008 11,7PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 11,8Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,9 ; 79,4Population active totale (en milliers) 2008 184Régime politique République constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -6,5 -2,2 2,3Indices des prix à la consommation 12,0 5,7 4,2Taux de chômage (%) 7,2 8,7 8,4Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -9,1 -6,4 -2,7Taux d’intérêt à court terme (%) 11,3 7,9 6,8Balance courante (% du PIB) -3,3 -0,2 -1,8

Source : OCDE

IrlandeVirage en vue ?

Aux prises avec une récession profonde en 2009, l’économie irlandaise semble sur le point d’amorcer un virage. La reprise sera cependant tirée par des facteurs externes, car la nécessité de corriger les déséquilibres apparus durant la phase d’expansion économique continuera de peser sur la consommation et l’investissement, ce qui donne à penser qu’une reprise généralisée ne pourra se dessiner avant un certain temps. En revanche, l’amélioration de la compétitivité externe renforcera la contribution des exportations à la croissance.

Le budget de 2010 est un pilier important du processus d’assainissement des finances publiques. En particulier, le choix de mettre l’accent sur la contraction des dépenses plutôt que sur l’augmentation des impôts semble judicieux. Un suivi constant et le respect de la discipline budgétaire demeureront de mise. Face à l’ampleur du déficit, le gouvernement ne doit pas déroger à ses objectifs budgétaires afin de préserver la confiance et la crédibilité. L’injection de fonds publics dans le système bancaire marque une étape importante dans le rétablissement du secteur financier et des flux de crédit.

Population (en milliers) 2008 4 422Superficie (en milliers de km2) 70Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 227PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 184Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,1 ; 77,4Population active totale (en milliers) 2008 2 223Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -7,1 -0,7 3,0Indices des prix à la consommation -1,7 -1,4 0,8Taux de chômage (%) 11,7 13,7 13,0Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -14,3 -11,7 -10,8Balance courante (% du PIB) -2,9 -0,4 1,4

Source : OCDE

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MexiqueActivité en-deçà du potentiel

La reprise vigoureuse de l’activité qui s’est amorcée au troisième trimestre de 2009 devrait, selon les prévisions, se poursuivre en 2010 et 2011. Après avoir rebondi avec force, la croissance des exportations devrait progressivement revenir à la normale. Le cycle des stocks devrait toucher à sa fin tandis que la demande intérieure devrait se redresser avec un certain retard avec l’amélioration du marché du travail.

Il serait souhaitable de suivre une orientation budgétaire prudente

compte tenu du déclin de la production de pétrole qui procure une partie significative des recettes fiscales. L’activité étant très en-deçà de son potentiel, l’inflation devrait céder progressivement du terrain en dépit d’un sursaut temporaire imputable à des hausses de prix des produits agricoles, des hausses des impôts indirects et des prix administrés au début de 2010. Cette évolution laissera une certaine latitude aux autorités pour continuer à définir une politique monétaire permettant d’accompagner et d’appuyer la reprise.

Population (en milliers) 2008 106 682Superficie (en milliers de km2) 1 996Monnaie PesoPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2008 1 086,4PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 1 545,3Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 77,4 ; 72,6Population active totale (en milliers) 2008 45 110Régime politique République fédérale

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -6,6 4,5 4,0Indices des prix à la consommation 5,3 4,6 3,5Taux d’intérêt à court terme (%) 5,5 4,9 6,3Taux de chômage (%) 5,5 5,0 4,5Balance courante (% du PIB) -0,6 -0,7 -1,2

Source : OCDE

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

LuxembourgRedressement en vue

L’économie a subi une récession profonde mais la reprise s’est amorcée, portée par la vigueur des exportations de services financiers. L’activité continuera de se redresser et la demande intérieure se reprendra à mesure que la confiance se rétablira et que la croissance de l’emploi s’affermira.

La situation budgétaire s’est détériorée par suite des mesures de relance

budgétaire, de l’accroissement des dépenses sociales et de la contraction des recettes fiscales. Il convient de mettre en œuvre des plans d’assainissement des finances publiques mettant l’accent sur la maîtrise des dépenses courantes et le renforcement des institutions et des procédures budgétaires. En outre, la réforme des retraites devrait être une priorité.

Population (en milliers) 2008 483Superficie (en milliers de km2) 3Monnaie Euro PIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 52,4PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 41,4Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,2 ; 76,7Population active totale (en milliers) 2008 360Régime politique Monarchie constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -3,4 2,7 3,1Indices des prix à la consommation 0,0 3,0 1,9Taux de chômage (%) 5,7 6,0 5,8Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -0,7 -3,8 -4,9Balance courante (% du PIB) 5,6 6,3 6,0

Source : OCDE

Page 35: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 33

Nouvelle-ZélandeLa reprise s’intensifie

La reprise s’est intensifiée à la fin de 2009 sous la double influence bénéfique de la politique de relance au plan intérieur et du redressement de la demande externe et des prix des matières premières. Au final, le rebond de la demande intérieure risque toutefois d’être plus modeste qu’au cours des reprises précédentes, du fait du fardeau de la dette du secteur privé, de la persistance du chômage et d’une incertitude durable qui risquent de peser sur les investissements.

Bien que l’inflation reste modérée, le décalage important qui existe dans la transmission des impulsions de la politique monétaire justifie le début du retrait des vigoureuses mesures de relance. En outre, le budget 2010-11 devrait prévoir des mesures d’assainissement visant à contenir les déséquilibres macroéconomiques qui se font à nouveau jour. Une réforme fiscale souhaitable propice à la poursuite du désendettement des ménages est en cours d’examen.

Population (en milliers) 2008 4 269Superficie (en milliers de km2) 269Monnaie DollarPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2008 129,9PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 116,4Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,2 ; 78,2Population active totale (en milliers) 2008 2 270Régime politique Démocratie parlementaire

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -0,5 2,5 3,9Indices des prix à la consommation 2,1 2,2 2,5Taux de chômage (%) 6,2 6,2 5,6Taux d’intérêt à court terme (%) 3,0 3,1 5,0Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -3,5 -4,3 -3,7Balance courante (% du PIB) -3,0 -3,5 -6,0

Source : OCDE

PAYS MEMBRES

Norvège Reprise modérée

La reprise économique a débuté un peu plus tôt en Norvège comparé aux autres pays de l’OCDE. La croissance devrait se poursuivre, mais moins vigoureusement qu’avant la récession. Les dépenses de consommation et, avec un léger décalage, la hausse des investissements, devraient repartir en 2010, tandis que les dépenses publiques, qui avaient récemment progressé à un rythme rapide, devraient ralentir. D’ici 2011, le PIB continental aura suffisamment progressé pour éponger les capacités excédentaires dans la plupart des secteurs de l’économie.

La banque centrale a mis un terme aux mécanismes spécifiques de lutte contre la crise qu’elle avait mis en place et commencé à relever ses taux directeurs. Alors que la reprise économique gagne en autonomie et que le marché du travail se redynamise, les taux directeurs devront être encore augmentés afin de contenir les pressions inflationnistes. Il faudra également atténuer les mesures de relance budgétaire de sorte que la richesse pétrolière puisse être intégralement épargnée pour les générations futures.

Population (en milliers) 2008 4 768Superficie (en milliers de km2) 324Monnaie CouronnePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 381,8PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 280,0Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2006 82,9 ; 78,2Population active totale (en milliers) 2008 2 591Régime politique Monarchie constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -1,5 1,2 2,0Taux d’épargne des ménages 7,3 5,1 5,1Indices des prix à la consommation 2,2 2,5 1,9Taux de chômage (%) 3,2 3,3 3,6Taux d’intérêt à court terme (%) 2,5 2,5 3,1Solde financier des administrations publiques (% du PIB) 9,7 9,7 10,9Balance courante (% du PIB) 13,8 16,0 16,2

Source : OCDE

Page 36: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

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PologneAccélération économique

Après avoir déjà enregistré la plus forte croissance de tous les pays de l’OCDE en 2009, l’économie a commencé à accélérer, portée par la vigueur des exportations, de la consommation publique et de la formation de stocks. La hausse du PIB réel devrait connaître une accélération marquée, principalement sous l’impulsion d’investissements en infrastructures liés à des transferts de fonds de l’UE et au championnat d’Europe de football de 2012, ainsi que de la consommation privée.

Alors que l’inflation est actuellement en repli, elle devrait repartir lentement à la hausse en 2011, signe que les mesures de relance monétaire devront

être rapidement retirées compte tenu du délai nécessaire pour en ressentir les effets. Malgré un déficit des administrations publiques de l’ordre de 7 % du PIB en 2009 comme en 2010, aucune mesure spécifique d’assainissement budgétaire n’a été annoncée pour respecter le plafond de 3 % prévu dans le Traité de Maastricht. Les autorités espèrent maintenir la dette publique, selon la définition nationale, en-deçà du plafond constitutionnel de 60% du PIB et tablent sur les recettes des privatisations et sur des revenus cycliques, mais il est essentiel qu’elles élaborent rapidement des mesures concrètes de réduction du déficit.

Population (en milliers) 2008 38 116Superficie (en milliers de km2) 313Monnaie ZlotyPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 430,1PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 659,2Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 79,7 ; 71,0Population active totale (en milliers) 2008 17 058Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB 1,8 3,1 3,9Indices des prix à la consommation 3,8 2,7 2,8Taux de chômage (%) 8,2 8,9 8,6Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -7,1 -6,9 -6,5Taux d’intérêt à court terme (%) 4,3 4,7 6,7Balance courante (% du PIB) -1,6 -1,6 -2,7

Source : OCDE

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

Pays-Bas Maîtriser les dépenses liées au vieillissement

L’économie se redresse, portée par l’accélération des échanges mondiaux, l’adoption de mesures de relance budgétaire et un environnement monétaire favorable dans la zone euro. La demande intérieure devrait repartir lentement et ne commencer à contribuer de manière sensible à la croissance qu’en 2011. L’emploi, après avoir passé le creux de la vague, ne devrait également se redresser qu’en 2011.

En l’absence de contrôle, la dérive des déficits budgétaires risque de menacer la viabilité des finances publiques. Le nouveau gouvernement devrait donc s’attaquer comme prévu à l’assainissement budgétaire à compter de 2011, en s’efforçant en priorité de diminuer les charges et de maîtriser la hausse des dépenses liées au vieillissement. L’assouplissement des mesures de protection de l’emploi contribuerait à doper les embauches pendant la reprise.

Population (en milliers) 2008 16 445Superficie (en milliers de km2) 41Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 792,1PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 675,1Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,3 ; 78,0Population active totale (en milliers) 2008 8 873Régime politique Monarchie constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -4,0 1,2 2,0Taux d’épargne des ménages 10,0 9,2 8,6Indices des prix à la consommation 1,0 0,9 1,4Taux de chômage (%) 3,4 4,6 4,8Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -5,3 -6,4 -5,4Balance courante (% du PIB) 5,4 5,3 5,9

Source : OCDE

Page 37: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 35

République slovaqueConsommation faible

L’économie est en train de sortir de la récession, grâce à une reprise tirée par les exportations, mais la faiblesse de la consommation privée empêche toute accélération de la croissance. Néanmoins, le PIB devrait augmenter de 3,5 % en 2010 et presque 4 % en 2011. Le chômage devrait atteindre un pic en 2010 à environ 14 % avant de se replier légèrement en 2011.

Le déficit budgétaire devrait se contracter légèrement pour s’établir aux alentours de 6,5 % du PIB. La hausse cyclique des versements de prestations sociales et la diminution des recettes fiscales seront sans doute

plus que compensées par l’ambitieux programme de réduction des dépenses concocté par le gouvernement. Il sera important que ces mesures de consolidation soient mises en oeuvre comme prévu pour contribuer au renforcement de la crédibilité du cadre budgétaire. À moyen terme, d’autres mesures d’assainissement budgétaire devront être prises pour garantir la viabilité à long terme des finances publiques et préserver la confiance des investisseurs et des consommateurs.

Population (en milliers) 2008 5 412Superficie (en milliers de km2) 49Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 88,0PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 119,7Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 78,1 ; 70,5Population active totale (en milliers) 2008 2 691Régime politique Démocratie parlementaire

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -4,7 3,6 3,9Indices des prix à la consommation 0,9 0,8 2,2Taux de chômage (%) 12,1 14,0 13,4Taux d’intérêt à court terme (%) 1,2 0,7 1,9Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -6,8 -6,4 -5,3Balance courante (% du PIB) -1,3 -0,9 -3,0

Source : OCDE

PAYS MEMBRES

PortugalCroissance atone

La croissance devrait repartir en 2010, mais rester atone pendant l’essentiel de la période considérée, du fait de l’adoption des nécessaires mesures d’assainissement budgétaire et de désendettement. En conséquence, le chômage devrait continuer à progresser en 2010 et l’inflation rester faible. La demande externe alimentera les exportations, mais la dégradation de la balance des revenus nets des investissements pourrait empêcher toute diminution sérieuse du déficit de la balance courante.

Le gouvernement a récemment pris quelques mesures bienvenues en faveur d’un assainissement budgétaire

en 2010 et fixé un objectif de déficit budgétaire plus ambitieux pour 2011 également. Ces mesures sont essentielles pour affermir la confiance des investisseurs dans la viabilité du budget et garantir l’accès à des sources extérieures de financement. Dans ce contexte, le passage à un cadre pluriannuel de budgétisation s’appuyant sur des règles de dépenses renforcerait la crédibilité des ajustements budgétaires. Renouer avec la compétitivité extérieure reste le sésame d’une croissance dynamique du PIB et nécessite une stricte maîtrise des coûts de main-d’oeuvre et la mise en oeuvre de réformes structurelles destinées à améliorer la productivité.

Population (en milliers) 2008 10 622Superficie (en milliers de km2) 92Monnaie EuroPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 227,7PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 247,3Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 82,2 ; 75,9Population active totale (en milliers) 2008 5 625Régime politique Démocratie parlementaire

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -2,7 1,0 0,8Taux d’épargne des ménages 8,8 6,9 6,4Indices des prix à la consommation -0,9 0,9 1,1Taux de chômage (%) 9,5 10,6 10,4Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -9,4 -7,4 -5,6Balance courante (% du PIB) -10,3 -10,2 -10,3

Source : OCDE

Page 38: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

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SuèdeRessources inutilisées

L’économie suédoise a connu une grave récession en 2008-2009. Bien que l’activité redémarre, le volant de ressources inutilisées dans l’économie est aujourd’hui considérable et le chômage demeurera élevé pendant un certain temps. Les taux directeurs devraient commencer à augmenter assez rapidement, mais l’orientation de la politique monétaire resterait, à juste titre, accommodante pendant un certain temps.

La politique budgétaire soutient la demande en 2010 et, conjuguée aux mesures spécifiques destinées à limiter le chômage de longue durée, atténue la montée du chômage. Néanmoins, une fois que la reprise sera fermement engagée, les autorités devront faire preuve de discipline budgétaire pour atteindre leur objectif d’excédent budgétaire à moyen terme.

Population (en milliers) 2008 9 220Superficie (en milliers de km2) 450Monnaie CouronnePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 399,4PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 340,5Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 83,0 ; 78,9Population active totale (en milliers) 2008 4 898Régime politique Monarchie constitutionnelle

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -5,1 1,6 3,2Taux d’épargne des ménages 11,4 11,7 9,3Indices des prix à la consommation -0,3 1,4 2,0Taux de chômage (%) 8,3 8,8 8,7Taux d’intérêt à court terme (%) 0,4 0,4 1,8Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -1,1 -2,9 -1,7Balance courante (% du PIB) 7,2 6,3 7,1

Source : OCDE

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

République tchèqueDynamisme lié aux exportations

Le PIB réel augmente depuis le deuxième semestre de l’année dernière, principalement grâce au redressement des marchés d’exportation. La demande intérieure reste faible, pénalisée par un chômage élevé et le resserrement de la politique budgétaire. Une reprise progressive est prévue en 2010 et 2011, avec une croissance du PIB de respectivement 2 % et 3 %. L’inflation devrait remonter graduellement pour atteindre environ 2 % d’ici 2011, soit moins que le nouvel objectif des pouvoirs publics.

Le nouveau gouvernement doit élaborer un plan concret

d’assainissement des finances publiques. Le retour à la croissance n’améliorera le solde budgétaire que dans une faible mesure. Pour inscrire l’effort d’assainissement dans le long terme, il faudra donc restreindre considérablement les dépenses, en particulier dans les secteurs de la santé, de la protection sociale et des pensions, et engager des changements institutionnels visant à renforcer le cadre de politique budgétaire et à mettre en place des mécanismes permettant une élaboration des politiques qui mobilise l’ensemble des administrations.

Population (en milliers) 2008 10 430Superficie (en milliers de km2) 79Monnaie CouronnePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2008 216,1PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 256,9Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 80,2 ; 73,8Population active totale (en milliers) 2008 5 232Régime politique Démocratie parlementaire

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -4,1 2,0 3,0Indices des prix à la consommation 1,0 1,8 2,0Taux de chômage (%) 6,7 7,8 7,5Taux d’intérêt à court terme (%) 2,2 1,5 2,7Solde financier des administrations publiques (% du PIB) -5,9 -5,4 -5,7Balance courante (% du PIB) -1,0 0,1 -0,4

Source : OCDE

Page 39: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 37

Turquie Vif rebond

L’activité économique se redresse vivement depuis le deuxième trimestre de 2009, grâce à de bonnes performances à l’exportation. Le PIB devrait augmenter de 6,8 % en 2010 et de 4,5 % en 2011. Néanmoins, les créations d’emplois ne seront pas suffisantes pour absorber l’augmentation rapide de la population active, et le chômage continuera de gagner du terrain.

Une gestion macroéconomique prudente a contribué à renforcer la confiance des agents économiques au niveau national et international. Les progrès réguliers accomplis en matière de transparence budgétaire devraient confirmer cette tendance. Des réformes du marché du travail s’imposent pour préserver la compétitivité et favoriser une croissance durable de l’emploi.

Population (en milliers) 2008 74 768Superficie (en milliers de km2) 781Monnaie LivrePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 615,5PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 991,7Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 75,6 ; 71,1Population active totale (en milliers) 2008 23 805Régime politique Démocratie républicaine parlementaire

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -4,9 6,8 4,5Indices des prix à la consommation 6,3 9,5 6,6Taux d’intérêt à court terme (%) 11,0 7,9 9,7Taux de chômage (%) 13,7 14,9 15,9Balance courante (% du PIB) -2,2 -4,5 -5,9

Source : OCDE

PAYS MEMBRES

SuisseRedressement progressif

La croissance devrait se redresser progressivement, pour atteindre 1,8 % en 2010 et 2,2 % en 2011, tirée d’abord par une forte demande étrangère puis par la demande intérieure, notamment l’investissement et la consommation privés. Le chômage devrait refluer lentement en 2011, tandis que l’inflation devrait être inférieure à 1 %.

Des mesures d’assainissement au niveau fédéral sont prévues pour

l’année 2010 afin de se conformer à la règle du frein à l’endettement. Les taux directeurs devront augmenter progressivement à partir de la fin de 2010. Il faudrait réduire encore les risques inhérents à une éventuelle faillite bancaire de grande envergure, notamment en imposant des obligations plus strictes aux deux principaux établissements bancaires en matière de fonds propres.

Population (en milliers) 2008 7 647Superficie (en milliers de km2) 41Monnaie FrancPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2008 500,3PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 329,9Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 84,4 ; 79,5Population active totale (en milliers) 2008 4 650Régime politique République fédérale

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB -1,5 1,8 2,2Indices des prix à la consommation -0,5 0,9 0,8Taux de chômage (%) 4,4 4,6 4,5Taux d’intérêt à court terme (%) 0,4 0,3 1,1Solde financier des administrations publiques (% du PIB) 0,7 -0,8 -0,5Balance courante (% du PIB) 8,4 9,9 10,2

Source : OCDE

BERNE

BâleZurich

Lugano

Lausanne

Genève

FRANCE

ALLEMAGNE

ITALIE

AUTRICHELIECHT.

Page 40: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

38

INDE

Chine L’inflation restera modérée

La croissance vigoureuse de l’économie chinoise s’est poursuivie au début de 2010. Selon les prévisions, la progression du PIB devrait être supérieure à 11 % cette année, avant de refluer juste en dessous des 10 % en 2011, à mesure que les effets des politiques de relance s’estomperont. Compte tenu de la détérioration des termes de l’échange et du fort dynamisme de la demande intérieure, l’excédent des paiements courants pourrait continuer à chuter en 2010, pour atteindre 2,75 % du PIB environ, et se redresser légèrement en 2011. Étant donné la baisse des prix des produits alimentaires, les tensions

inflationnistes resteront probablement modérées.

Mais le risque de surchauffe a commencé à s’accentuer. Les autorités chinoises ont déjà pris des mesures pour apaiser les tensions sur le marché immobilier, mais il est important que la politique monétaire continue à prendre une orientation plus neutre. Cela passerait par une hausse des taux d’intérêt, conjuguée, dans l’idéal, à la mise en place d’un régime de change plus flexible, afin de permettre une appréciation progressive du yuan par rapport à un panier de devises.

Population (en milliers) 2009 1 334 740Superficie (en milliers de km2) 9 597Monnaie RenminbiPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 4 999,5PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 7 909Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2008 74,9 ; 71,4Population active totale (en milliers) 2008 776 881Régime politique État communiste

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel 8,7 11,1 9,7Inflation -1,8 2,4 2,4Indices des prix à la consommation -0,7 2,5 2,5Solde budgétaire (en % du PIB) -0,9 1,0 1,6Balance des opérations courantes (en % du PIB) 6,1 2,8 3,4

Source : OCDE

BrésilCroissance soutenue

Depuis mi-2009, l’économie brésilienne enregistre une croissance soutenue à la faveur du dynamisme de la demande intérieure, stimulée par des mesures de relance massives. Cette croissance s’est traduite par une forte hausse des importations. La demande intérieure pourrait accuser un léger fléchissement au cours des prochains trimestres, sous l’effet d’un resserrement de la politique monétaire. Par la suite, les investissements d’infrastructure devraient contribuer à relancer la croissance. L’inflation devrait dépasser le milieu de la fourchette d’objectifs d’inflation en 2010 et en 2011.

Les réserves obligatoires ont été revues à la hausse et les taux directeurs ont déjà été relevés. Les mesures monétaires de relance introduites lors de la crise mondiale et encore en vigueur devraient être rapidement supprimées. Les réductions d’impôt temporaires visant à encourager la consommation de biens durables ont été supprimées, mais les dépenses publiques devraient rester élevées à l’approche des élections prévues en octobre. Les autorités devraient procéder dès que possible au retrait des mesures de relance budgétaire. L’annonce récente des coupes budgétaires sur le budget 2010 est bienvenue et va dans ce sens.

Population (en milliers) 2009 191 481Superficie (en milliers de km2) 8 515Monnaie RéalPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 1 573,7PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 1 978,1Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2009 77 ; 69,4Population active totale (en milliers) 2008 99 500Régime politique République fédérale

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel -0,2 6,5 5,0Inflation (IPC) 4,3 6,2 5,0Solde budgétaire (en % du PIB) -3,3 -0,8 -0,9Solde budgétaire primaire (en % du PIB) 2,1 3,3 3,3Balance des opérations courantes (en % du PIB) -1,5 -2,8 -2,6

Source : OCDE

Rio Branco

Pays non membres

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

Page 41: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 39

IndeContraction agricole

Fédération de Russie Reprise étonnamment forte

En dépit du rebond de la croissance au premier semestre 2009, la contraction brutale de la production agricole causée par l’insuffisance des pluies de la mousson a pesé sur le dynamisme de l’économie indienne. Néanmoins, le secteur non agricole continue d’enregistrer de bonnes performances : selon les indicateurs les plus récents d’activité économique et de confiance des chefs d’entreprise, la croissance reste soutenue dans ce secteur. À la faveur du fort rebond attendu de la production agricole, la croissance économique devrait s’affermir à court terme, avant de ralentir pour rejoindre son taux tendanciel.

Le redressement attendu de l’activité agricole devrait permettre de contenir de nouvelles hausses des prix alimentaires, qui constituent l’un des principaux moteurs des récentes poussées inflationnistes. Toutefois, des pressions sous-jacentes devraient persister compte tenu des perspectives solides de la demande. Il est donc indispensable que les autorités indiennes prennent rapidement des mesures en vue de limiter les effets secondaires entraînant une hausse potentielle des prix. La normalisation de la politique monétaire revêt également un caractère crucial au vu d’un assainissement budgétaire relativement limité.

Favorisée par la forte hausse des prix du pétrole depuis le début de l’année 2009, la reprise économique s’accélère. Si certaines composantes de la demande nationale n’ont pas encore regagné le terrain perdu, elles devraient y parvenir entre 2010 et 2011. L’inflation a fortement reculé l’année dernière, mais elle devrait augmenter à nouveau légèrement avant de se stabiliser. L’excédent de la balance courante augmentera en 2010 grâce au niveau élevé des prix à l’exportation, mais il se réduira à nouveau en 2011 lorsque la reprise de la demande intérieure privée se

renforcera et que l’appréciation réelle du rouble sur l’année précédente favorisera l’essor des importations.

La reprise étonnamment forte devrait être mise à profit pour combler le déficit budgétaire plus rapidement que prévu. Les recettes exceptionnelles devraient être épargnées et les mesures fiscales visant à soutenir la demande supprimées plus rapidement. À mesure que les effets de la crise s’estompent, les priorités à long terme de l’action publique devraient repasser au premier plan.

Population (en milliers) 2009 141 904Superficie (en milliers de km2) 17 098Monnaie RoublePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 1 224,9PIB en PPA (en milliards de US$) 2 687,3Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2008 74,2 ; 61,8Population active totale (en milliers) 2009 75 658Régime politique Fédération

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel -7,9 5,5 5,1Inflation 11,7 6,5 7,1Solde budgétaire (en % du PIB) -6,2 -5,1 -2,2Balance des opérations courantes (en % du PIB) 3,8 7,0 5,3Source : OCDE

Population (en milliers) 2008 1 148 000Superficie (en milliers de km2) 3 287Monnaie RoupiePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009/10 AF 1 316PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 3 359Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2008 65,2 ; 62,3Population active totale (en milliers) 2008 449 888Régime politique Démocratie

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel 6,6 8,3 8,5Inflation 4,6 7,7 6,1Indices des prix à la consommation 12,3 10,2 6,3Taux d’intérêt à court terme (%) 4,9 6,5 7,6Taux d’intérêt à long terme (%) 7,3 8,0 8,2Solde budgétaire (en % du PIB) -11,8 -10,3 -9,5Balance des opérations courantes (en % du PIB) -3,0 -2,3 -2,8Source : OCDE

PAYS NON MEMBRES

Page 42: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

40

Population (en milliers) 2009 229 965Superficie (en milliers de km2) 1 919Monnaie RoupiePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 540,3PIB en PPA (en milliards de US$) 2008 907,9Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2007 72,6 ; 68,7Population active totale (en milliers) 2009 113 787Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel 4,6 6,0 6,2Inflation 4,0 4,4 5,7Solde budgétaire (en % du PIB) -1,6 -1,7 -1,3Balance courante (en milliards de US$) 10,6 1,6 -0,5Balance des opérations courantes (en % du PIB) 1,9 0,2 -0,1

Source : OCDE

CHINESE TAIPEI

IndonésieDemande vigoureuse

La vigueur de la consommation intérieure continue de soutenir la croissance du PIB. L’investissement redémarre mais reste entravé par le niveau élevé des taux des prêts. Les ressources naturelles indonésiennes font l’objet d’une demande soutenue, mais la forte appréciation de la monnaie n’a pas empêché les exportations de se redresser plus rapidement que les importations, contribuant ainsi aux excédents de la balance commerciale et de la balance courante. Les tensions inflationnistes restent maîtrisées. La reprise de l’activité devrait encore s’accélérer sous l’effet de la hausse de l’investissement et de l’amélioration des conditions de crédit.

La baisse des taux d’intérêt et les autres mesures prises face à la crise mondiale ont permis de rétablir d’abondantes liquidités sur le marché interbancaire. Les faibles tensions inflationnistes pourront permettre à la banque centrale de différer le relèvement des taux d’intérêt afin de soutenir la croissance du crédit. L’État révise son budget pour tenir compte de la hausse des prix du pétrole et de l’augmentation – inopportune – des subventions à l’énergie. À défaut de mécanismes officiels d’ajustement des prix des carburants et de l’électricité, ce budget restera sensible aux variations des prix mondiaux de l’énergie.

RIGA

HELSINKI

TALLINN

LETTONIE

FEDERATIONDE RUSSIE

FINLANDEEstonieSortie d’une sévère récession

L’économie est sortie d’une récession longue et sévère à la fin de 2009, avec la reprise de la demande extérieure. Après avoir reculé de 14 % en 2009, le PIB va progresser en 2010 et 2011, avec des taux de croissance dépassant plus de 4 % en 2011. Le chômage continuera d’augmenter jusqu’en 2011, mais l’inflation est réapparue bien plus rapidement que prévu.

Le déficit des administrations publiques en 2009 se situait bien en-deçà de la barre des 3 % et le solde

budgétaire devrait revenir à l’équilibre en 2013. Maintenant que le pays remplit les critères économiques d’adhésion à la zone euro, la priorité absolue devrait être de soutenir le retour à l’emploi des chômeurs dans le secteur des exportations au moyen de réformes structurelles. Les recettes conjoncturelles supplémentaires devraient être épargnées. Si l’adoption de l’euro a lieu en 2011, il faudra établir des mesures visant à limiter au maximum les hausses de prix consécutives au passage à l’euro.

Population (en milliers) 2007 1 342Superficie (en milliers de km2) 45,2Monnaie Couronne estoniennePIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2007 19,1PIB en PPA (en milliards de US$) 2007 27,7Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2008 78,73 ; 67,13Population active totale (en milliers) 2007 687,4Régime politique République parlementaire

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel -14,1 0,1 4,7Inflation (IPC harmonisés) -0,1 1,5 1,9Solde budgétaire (en % du PIB) -1,7 -2,6 -2,5

Source : OCDE

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

Page 43: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 41

Population (en milliers) 2008 2 021,3Superficie (en milliers de km2) 20,3Monnaie EuroPIB en prix du marché (en milliards de US$) 2009 48,6PIB en PPA (en milliards de US$) 55,2Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2008 82,6 ; 75,5Population active totale (en milliers) 2009 1 042Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel -7,8 1,4 2,4Inflation (IPC) 0,9 1,9 1,3Solde budgétaire (en % du PIB) -5,5 -6,0 -5,3

Source : OCDE

IsraëlProche du potentiel en 2011

La reprise est bien engagée après la récession relativement limitée qu’a connue Israël et la croissance devrait atteindre un niveau proche de son taux potentiel d’ici la fin de 2011. L’inflation en glissement annuel edevrait baisser à court terme, mais les marchés semblent tabler sur une hausse ultérieure qui placerait le taux d’inflation dans la moitié supérieure de la fourchette d’objectifs de 1 à 3 % de la Banque d’Israël.

Après plusieurs hausses des taux, l’achat de devises ne semble plus

justifié et la Banque d’Israël devrait envisager d’y mettre officiellement un terme. Les objectifs budgétaires pour 2010 seront atteints selon toute probabilité. Le gouvernement devrait s’efforcer de remplir son objectif de déficit pour 2011, au besoin en ramenant l’accroissement des dépenses à un niveau plus modeste que ne le prévoit sa « règle de dépenses », ou en retardant les réductions d’impôt.

Population (en milliers) 2008 7 374Superficie (en milliers de km2) 22,1Monnaie Nouveau shekel israélienPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 194,8PIB en PPA (en milliards de US$) 2009 207,2Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2008 83 ; 79,1Population active totale (en milliers) 2009 3 013Régime politique Démocratie parlementaire

N.B. : Les données statistiques pour Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L'utilisation de ces données par l'OCDE n'entre pas en contradiction avec le statut du plateau du Golan, de Jérusalem Est ou des colonies israéliennes en Cisjordanie au regard du droit international.

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel 0,7 3,8 4,2Inflation 3,3 1,7 2,6Solde budgétaire (en % du PIB) -5,8 -5,0 -4,7Balance des opérations courantes (en % du PIB) 3,8 2,5 2,3

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE n° 87 et Bureau central israélien des statistiques

PAYS NON MEMBRES

SlovénieRedressement des exportations

La reprise a débuté au second semestre de 2009, soutenue par un redressement des exportations. Le rythme de la croissance devrait s’accélérer progressivement en 2010 et 2011, à mesure que les facteurs de freinage de la demande intérieure s’atténueront. Bien que le taux de chômage se soit stabilisé au cours des derniers mois, de nouvelles augmentations sont susceptibles de se produire à la fin de 2010 à mesure que le gouvernement abandonnera les dispositions relatives aux réductions d’horaires de travail. L’inflation devrait rester modérée, grâce à une

importante marge de capacités non employées au sein de l’économie.Le déficit budgétaire était de 5,5 % du PIB en 2009 et il devrait atteindre 6 % en 2010. À partir de 2011, lorsque la reprise se consolidera, il sera nécessaire d’intensifier les efforts pour limiter la croissance des dépenses publiques et mettre en oeuvre des réformes structurelles des systèmes de retraite et de soins de santé. Le gouvernement a accepté une importante augmentation du salaire minimum en 2010. Cette mesure risque d’affaiblir la compétitivité et la reprise économique.

Page 44: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

42

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2010-2011

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Note sur les fiches pays de L’Observateur de l’OCDE : le PIB dans les tableaux ci-dessus est exprimé en prix courants du marché et en parités de pouvoir d’achat. L’information des tableaux inférieurs provient des Perspectives économiques de l’OCDE (version préliminaire). Pour les tableaux supérieurs, les sources incluent notamment L’OCDE en chiffres et les Principaux indicateurs économiques de l’OCDE.

Z A M B I AM

ADAG

ASCA

R

MALA WI

Afrique du Sud Stimulée par la Coupe du Monde

La croissance a repris et se trouvera temporairement stimulée par la Coupe du Monde au milieu de 2010. Le taux de croissance de 5 % prévu pour 2011 sera supérieur au taux de croissance potentielle mais un écart négatif de production subsistera. Le déficit du compte des opérations courantes s’élargira, dans la mesure où les importations progresseront plus vite que les exportations sans toutefois atteindre les niveaux antérieurs à la crise.

Du fait du ralentissement de l’inflation, de la solidité de la monnaie

et de l’importance des marges de capacités de production inutilisées dans l’économie, il serait sans doute possible de réduire encore le taux directeur par rapport à son niveau actuel de 6,5 %. Une telle mesure devrait être prise en tenant compte d’anticipations inflationnistes encore fortes, qui se sont traduites par des hausses de salaires surprenantes à la suite des accords de 2009. À mesure que la reprise se renforcera, l’assainissement budgétaire devrait progresser conformément aux prévisions figurant dans le budget 2010-2011.

Population (en milliers) 2009 49 320Superficie (en milliers de km2) 1 221Monnaie RandPIB aux prix du marché (en milliards de US$) 2009 285,4PIB en PPA (en milliards de US$) 507,6Espérance de vie à la naissance (femmes ; hommes) 2009 57,2 ; 53,5Population active totale (en milliers) 2009 17 383Régime politique République

Évolution en % (sauf indication contraire) 2009 2010 2011Croissance du PIB réel -1,8 3,3 5,0Inflation 7,1 5,3 5,2Solde budgétaire (en % du PIB)1 -6,7 -6,1 -4,7Balance des opérations courantes (en % du PIB) -4,0 -4,9 -5,51. Les données se rapportent aux années fiscales commençant en avril.

Source : OCDE

Ces fiches pays vous sont offertes avec l’aimable autorisation des Perspectives économiques de l’OCDE, n° 87, mai 2010.

L’édition complète contient des analyses plus détaillées, ainsi qu’un chapitre spécial sur la crise. Les Perspectives économiques contiennent aussi de nombreux graphiques et statistiques de la base de données de l’OCDE.

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Page 47: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 45

Entretien avec Felipe Larraín

Ministre des Finances du Chili

En mai dernier, le Chili est devenu le 31ème membre de l’OCDE et le premier du continent sud-américain. Le pays a rejoint l’Organisation dans une période d’incertitude, tant à l’échelle internationale que nationale, alors que les répercussions du séisme de février se font encore sentir. Felipe Larraín, ministre des Finances du Chili, nous fait part de ses réflexions sur cette catastrophe et sur le programme de reprise du pays.

L’Observateur de l’OCDE : Quelles sont les conséquences du séisme sur les perspectives économiques du Chili, dans la conjoncture mondiale déjà difficile ? Felipe Larraín : La situation macroéconomique avant le 27 février se caractérisait par un regain d’activité et une augmentation de la demande intérieure plus forte que prévu. De fait, fin 2009, la reprise économique d’après-crise a été plus rapide qu’escomptée. Le redressement devait se poursuivre en 2010.

Le stock de capital productif du pays a été frappé de plein fouet par cette catastrophe, qui a perturbé le bon fonctionnement de l’économie dans son ensemble. Nous estimons que les dommages subis par les infrastructures nationales s’élèvent à 21 milliards de dollars, dont environ 10,6 milliards de dollars pour les infrastructures publiques. À court terme, l’activité économique devrait ralentir, notamment dans les entreprises manufacturières situées dans la zone de la catastrophe. Nous prévoyons également un scénario temporaire d’accélération de l’inflation induit par des perturbations dans la production et la distribution de biens.

En quoi le séisme a-t-il affecté les choix politiques ? Le gouvernement envisage un plan de reconstruction d’environ 8,4 milliards de dollars, qui devrait être déployé au cours des quatre prochaines années. Il sera financé par diverses sources, comme des réaffectations budgétaires, des modifications fiscales transitoires et permanentes, la vente d’actifs non-indispensables, l’endettement interne et

externe, et l’utilisation du Fonds de stabilisation économique et sociale.

Malgré ces changements d’orientation imprévus, nous ne doutons pas de notre capacité à mener à bien le programme du gouvernement, qui nécessite 9,3 milliards de dollars supplémentaires. Ces ressources seront principalement affectées aux objectifs suivants :

1. Réaliser un taux de croissance moyen de 6 % entre 2010 et 2014

2. Créer un million d’emplois au cours de la même période

3. Commencer à gagner la bataille contre le crime et le trafic de drogue

4. Mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2014 et éradiquer la pauvreté d’ici 2018

5. Améliorer l’éducation et la formation professionnelle

6 Améliorer la qualité des soins de santé7. Mettre en place une politique publique solide

pour les petites et moyennes entreprises, leur permettant de croître, de se développer et d’investir sur de nouveaux marchés.

Que diriez-vous aux investisseurs pour les rassurer ?Premièrement, nous réitérons notre engagement à porter le taux annuel de croissance à 6 % en moyenne sur les quatre prochaines années.

Deuxièmement, le ralentissement de l’activité économique consécutif au séisme est normal et transitoire. De nouveaux projets d’investissement verront bientôt le jour, et les efforts de reconstruction devraient soutenir le redressement de la demande intérieure. En outre, le remplacement du capital détruit devrait stimuler la productivité.

Troisièmement, notre politique budgétaire continuera de préserver la stabilité macroéconomique. Le secteur public chilien est créditeur net vis-à-vis de l’étranger, dépassant 10 % du PIB, et le déficit sera inférieur à 2 % du PIB cette année, malgré le tremblement de terre. En outre, l’inflation devrait atteindre environ 3 % d’ici la fin de l’année. Le taux de change devrait également rester stable, dans la mesure où le plan de reconstruction envisage plusieurs sources de financement, de sorte que l’effet sur cette variable sera minimal. En résumé,

la mise en œuvre du plan de reconstruction et du programme du gouvernement devrait permettre d’équilibrer le solde structurel d’ici la fin du mandat du gouvernement actuel, et les efforts de reconstruction devraient favoriser le rétablissement d’une trajectoire de croissance vigoureuse au second semestre 2010.

Qu’apportera selon vous à l’économie chilienne l’adhésion du pays à l’OCDE ? Nous apprendrons beaucoup au contact de pays qui ont mis en œuvre des politiques efficaces. Par exemple, certains membres de l’OCDE sont des chefs de file dans le secteur des hautes technologies, et leur expérience nous aidera à renforcer notre compétitivité et notre productivité ; d’autres sont des experts en gestion des catastrophes naturelles.

En qualité de membre de l’OCDE, le Chili se soumettra à des examens par les pairs qui évalueront son action dans des domaines tels que l’éducation, l’innovation, le développement économique et territorial et la gouvernance publique. Nous considérons l’OCDE comme un club de « bonnes pratiques », et nous comptons nous aligner sur ces pratiques.

Que peut apporter le Chili à l’organisation ? En tant que pays à revenu intermédiaire, nous abordons les problèmes mondiaux sous un angle original. Nous partagerons notre expérience réussie en matière de réforme des retraites, de libéralisation des échanges, de gestion des finances publiques et de réglementation des banques.

Nous espérons apprendre des autres et être utiles à l’organisation dans son ensemble. Le Chili s’emploiera, aux côtés des autres membres de l’OCDE, à répondre aux grands défis sociaux, économiques et environnementaux.

Cet entretien, réalisé en mai 2010, inaugurera un dossier spécial sur l’économie chilienne qui paraîtra dans le numéro de juillet de L’Observateur de l’OCDE. Pour plus d’informations, contactez [email protected].

Site du ministère des Finances du Chili : www.hacienda.gov.cl

SPÉCIAL CHILI – Entretien

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Cette année a été pour le Chili autant celle des heureux événements que celle des heures sombres. L’année

avait démarré sous le signe de la confiance avec la signature par le Chili de l’accord d’adhésion à l’OCDE. Devenir le premier pays d’Amérique du Sud membre de l’OCDE venait en effet couronner plusieurs années de progrès économique et social et saluait l’ardeur des Chiliens au travail. Nombre d’entre eux avaient d’ailleurs accueilli l’événement avec une grande fierté. Mais en février, un terrible séisme a ébranlé aussi bien l’économie que la confiance de l’opinion.

Le séisme a frappé un Chili en pleine reprise. La croissance de la production était proche de 7 % et le chômage reculait.

Trois mois après la catastrophe, dans quelle mesure l’économie a-t-elle été affectée ? La réponse est beaucoup plus positive que beaucoup ne le craignaient. Sur l’ensemble de l’année, l’activité économique aura sans doute été peu touchée. Sans doute la production et l’emploi ont-ils souffert au cours des semaines qui ont suivi le séisme, mais on s’attend désormais à une reprise

tirée par la reconstruction. Les régions les plus touchées, qui ont été temporairement coupées du reste du pays, sont relativement isolées et faiblement peuplées. Certes, elles assurent environ un quart de la production industrielle et agricole et leur production et leurs exportations ont subi de plein fouet les effets du séisme. Mais la reconstruction devrait stimuler les investissements privés et publics au second semestre. Le gouvernement prévoit d’augmenter les provisions pour amortissement, déjà généreuses, pour mieux soutenir l’investissement privé et subventionner la réparation des logements endommagés. La faiblesse exceptionnelle des taux d’intérêt directeurs, de l’ordre de 0,5 %, et les dépenses publiques importantes consacrées à la reconstruction devraient stimuler la reprise. Le chômage, qui avait un peu augmenté après le séisme, devrait reprendre sa décrue. Le secteur minier chilien continue à prospérer à la faveur des cours très élevés du cuivre, qui améliorent fortement les recettes d’exportation.

Les dommages infligés aux infrastructures pourraient représenter environ 20 milliards de dollars, dont 9 milliards environ seraient

Le Chili maintient le capL’entrée du Chili à l’OCDE témoigne d’une nette amélioration de ses perspectives économiques. Le terrible séisme qui a frappé le pays ne semble pas les avoir assombries.

à la charge de l’État, selon les estimations officielles. Cela représente quelque 5 % du PIB, mais le pays est dans une situation budgétaire favorable qui lui permettra de surmonter ces difficultés, notamment grâce à une règle budgétaire ancienne qui a permis de mettre en réserve une bonne part des recettes issues de l’exploitation du cuivre. La dette publique représentait 6 % du PIB à la fin de 2009. Les avoirs accumulés dans le Fonds de stabilisation économique et sociale, le fonds souverain du Chili, sont du même ordre de grandeur, malgré les prélèvements effectués par le gouvernement pour financer le déficit des recettes et le plan de relance budgétaire consécutif à la récession survenue en 2009. Ainsi, malgré le coût de la reconstruction, le déficit budgétaire devrait diminuer sous l’effet de la hausse des cours du cuivre et du gonflement des recettes lié à la reprise. Le gouvernement prévoit aussi de relever temporairement certains impôts, tâche facilitée par la fiscalité relativement légère du Chili. La décision d’utiliser toute une panoplie d’instruments pour financer le déficit limitera la ponction exercée dans les réserves de ses fonds souverains, ce qui limitera la pression exercée sur le taux de change.

Voilà pour 2010, mais qu’en est-il du long terme ? Les facteurs déterminants seront

SPÉCIAL CHILI – Perspectives économiques

Le Chili et l’OCDE : progresser ensemble« La voie suivie par le Chili et l’expérience qu’il a acquise enrichiront le point de vue de l’OCDE sur les principaux problèmes qui se posent aux décideurs. Le Chili s’est lancé dans un long processus de réforme de son économie. Depuis près de deux décennies, il s’est progressivement doté d’un ensemble solide d’institutions démocratiques, et il est parvenu à combiner une croissance économique vigoureuse avec une amélioration de la protection sociale. Cette expérience sera un atout pour l’OCDE dans la recherche de solutions à des problèmes communs comme l’inégalité ou la couverture et la viabilité des systèmes de retraite.(…)

Le temps est venu d’écrire un nouveau chapitre sur la gouvernance économique mondiale et la coopération internationale. Il est temps aussi de construire une économie plus forte, plus propre et plus juste. Il faut maintenant rechercher et promouvoir de nouvelles sources de croissance, expérimenter de nouvelles idées sur le plan de l’innovation, élaborer de nouvelles mesures en faveur de l’emploi, agir pour réduire les inégalités et promouvoir de nouvelles stratégies pour une croissance verte. L’OCDE est honorée de se lancer dans cette nouvelle entreprise avec le Chili comme nouveau partenaire et pays membre.

Comme l’a dit Gabriel Garcia Marquez, « ce n’est pas parce qu’on vieillit que l’on cesse de rêver, mais plutôt parce qu’on cesse de rêver que l’on vieillit ». Le Chili est un pays jeune et l’OCDE est une jeune organisation : poursuivons ensemble nos rêves ! »

Le Chili est devenu membre de l’OCDE en mai 2010. Ce texte est extrait du discours tenu par le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría, à Santiago, au Chili, le 11 janvier 2010, suite à la signature de l’accord relatif aux conditions d’adhésion. Le texte intégral est disponible sur www.oecd.org/discours

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 47

ici les politiques de la concurrence, de l’innovation et de l’éducation. La concurrence est relativement faible au Chili, mais cela va sans doute changer grâce à la récente réforme qui doit renforcer les pouvoirs d’investigation du Procureur économique national et relever le niveau des amendes pour entente illicite. Cette réforme, bien conçue, doit désormais être pleinement appliquée. Cela implique d’attribuer au Procureur économique national les ressources nécessaires pour instruire les affaires d’ententes illicites, dont le nombre va sans doute augmenter, et de renforcer les mesures de dissuasion à l’égard des ententes sur les prix. C’est la voie qu’entend suivre le gouvernement. L’amende maximale est encore trop faible pour dissuader les grandes entreprises de céder à la tentation de la cartellisation. Les autorités seraient sans doute bien avisées de lier le niveau de l’amende au chiffre d’affaires sur le marché concerné.

Récemment encore, la politique de l’innovation privilégiait la recherche fondamentale dans les universités et les instituts de recherche publics, alors que la propension à innover du secteur privé était faible, par rapport à d’autres pays de l’OCDE. Les autorités ont pris plusieurs mesures pour améliorer les relations entre l’industrie et les chercheurs et faire mieux correspondre la recherche scientifique aux besoins du marché. Elles ont notamment introduit un crédit d’impôt sur la recherche-développement, qui encourage les entreprises à travailler avec les instituts de recherche, et elles ont renforcé les mécanismes de financement, en exigeant l’apport de contributions privées à due concurrence des aides publiques. Abandonnant leur conception restrictive de la R-D, les autorités entendent désormais encourager toutes les formes d’innovation, qu’elles soient technologiques ou non, comme le changement organisationnel, et revoir les programmes d’aide de l’Agence de développement économique. Ces efforts doivent se poursuivre.

Ce sont là quelques-unes des priorités auxquelles le Chili doit s’atteler pour améliorer encore ses résultats économiques. Notre étude économique comprend une analyse plus détaillée du pays (voir référence). En 2010, l’économie chilienne a été frappée de plein fouet, mais elle montre déjà qu’elle a su résister aux effets de la catastrophe. À l’OCDE, le Chili trouvera aussi le soutien de nouveaux partenaires, proches d’esprit et qui l’aideront à aller de l’avant. S’il reste déterminé et persévérant dans ses approches et dans ses politiques, le pays est promis à un bel avenir.

L’économie chilienne et ses enjeuxL’édition 2010 de l’étude économique du Chili analyse quatre enjeux principaux : surmonter la crise, consolider la politique budgétaire, encourager les gains de productivité et améliorer la qualité des établissements scolaires. L’étude indique que le Chili est en train de sortir de la crise et que le système financier a bien résisté, mais que la réglementation et le cadre budgétaire devront être renforcés.

www.oecd.org/librairieOCDE (2010), Études économiques : Chili, Paris.

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Les défis économiques structurels et la préparation de la reprise, tels étaient les thèmes dominants des débats lors de la réunion du Conseil au niveau des ministres 2010, présidée par M. Silvio Berlusconi, Président du Conseil italien. Parmi les autres questions à l’ordre du jour : les défis budgétaires, l’emploi, la croissance verte, l’innovation, le développement, les échanges et l’investissement, ainsi que le progrès social. Résumé des conclusions.

« Une tâche essentielle », ainsi les ministres ont-ils qualifié l’assainissement des finances publiques, dans un contexte de détérioration budgétaire majeure de la plupart des pays de l’OCDE sous l’effet de la crise. Les ministres ont jugé nécessaire l’adoption de plans d’assainissement « crédibles et transparents », qui ne mettent pas en péril la croissance. Soucieux d’éviter une reprise sans emploi, les ministres ont reconnu la « contribution majeure » de l’OCDE en matière d’emploi, en coopération avec des instances telle que l’Organisation internationale du travail. L’emploi, le vieillissement démographique et les déséquilibres internationaux, entre autres, nécessitent des réformes structurelles. Les ministres ont réaffirmé leur volonté d’agir sur ce plan, reconnaissant au passage « l’avantage comparatif » du travail de l’OCDE sur les politiques structurelles.

Les ministres ont souligné l’importance de l’économie verte, source de croissance

potentielle susceptible de favoriser le développement tout en répondant aux défis environnementaux. L’innovation joue, elle aussi, un rôle fondamental, au même titre que les échanges. Les ministres se sont déclarés résolus à « faire en sorte que les mesures prises en vue d’instaurer une croissance verte soient compatibles avec [leurs] obligations en matière de commerce international. » Ils ont par ailleurs salué l’élaboration en cours d’une stratégie pour une croissance verte par l’OCDE, en attendant son rapport en 2011. Il devra être étroitement associé à la Stratégie de l’OCDE pour l’innovation, dont le rapport final a été remis aux ministres lors de la réunion de 2010. Les ministres ont reconnu que l’innovation recouvraient plusieurs dimensions, qu’il s’agisse de la formation, de l’entrepreneuriat ou de la recherche publique. Le rapport trace les grandes orientations des futurs travaux.

Les échanges et l’investissement sont traditionnellement à l’ordre du jour de la réunion. Cette année, les ministres ont constaté qu’en dépit de la crise, le protectionnisme ne s’était pas répandu « aussi largement que nombre d’observateurs l’avaient craint », et ce, notamment grâce aux efforts de coordination internationale. Toutefois, il importe de rester vigilant. Les ministres ont affirmé leur attachement à une conclusion rapide du Cycle de négociations commerciales de Doha.

Ils se sont également félicités du lancement officiel de la mise à jour des Principes directeurs

de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales et de leur contribution à « la conduite responsable des entreprises ». Dans cet esprit, les pays membres, ainsi que le Brésil, l’Estonie, la Fédération de Russie, Israël et la Slovénie, ont adopté une Déclaration sur la probité, l’intégrité et la transparence dans la conduite des affaires et de la finance internationales.

La coopération économique internationale est déterminante pour la croissance et le développement. Les ministres ont réaffirmé leur engagement à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015, ainsi qu’à assurer le suivi des engagements en matière d’aide internationale. Ils ont reconnu la nécessité de progrès rapides dans des domaines tels que l’efficacité des système fiscaux dans les pays en développement et la lutte contre la fraude fiscale extraterritoriale.

Bien entendu, le progrès ne se mesure pas uniquement à l’aune de la croissance économique, et les membres ont invité l’OCDE à formuler des propositions pour de plus amples travaux sur une mesure plus globale du progrès social.

Enfin, ils ont salué la contribution de l’OCDE à diverses instances internationales comme le G20 et le G8, et ont encouragé l’Organisation à poursuivre son travail de qualité. RJC

*Note : Plusieurs ministres d’économies non-membres ont été invités à participer à la RCM, dont les quatre pays candidats à l’adhésion à l’OCDE – l’Estonie, Israël, la Fédération de Russie et la Slovénie – ainsi que les cinq pays du programme d’Engagement renforcé de l’OCDE : l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et la République populaire de Chine. Les ministres d’Argentine et de Hong Kong, Chine, ont été invités au titre d’observateurs réguliers à la session sur les échanges. Diverses organisations internationales ont elles aussi participé à la séance plénière en tant qu’observateurs : l’Association européenne de libre échange (AELE), la Banque mondiale, la Banque des règlements internationaux (BRI), le Conseil de l’Europe, le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Comité consultatif économique et industriel auprès de l’OCDE (BIAC) et la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC) étaient quant à eux invités au titre d’experts.

Le texte intégral des conclusions de la RCM 2010, ainsi que la Déclaration sur la probité, l’intégrité et la transparence dans la conduite des affaires et de la finance internationales, le Rapport intérimaire de la stratégie pour une croissance verte et le Rapport aux ministres sur la stratégie de l’OCDE sont disponibles sur www.oecd.org/mcm2010-fr

OCDE.ORG

De la reprise à une croissance pérenne

Forces renouveléesPoignée de main collective entre Andrus Ansip, Premier ministre de l’Estonie (à gauche), Felipe Larraín, Ministre des Finances du Chili, Benjamin Netanyahu, Premier ministre d’Israël, Silvio Berlusconi, Premier ministre de l’Italie, Borut Pahor, Premier ministre de la République slovaque et le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría, lors du Forum de l’OCDE et de la réunion du Conseil au niveau des ministres, le 27 mai 2010. Une cérémonie d’invitation de l’Estonie, d’Israël et de la Slovénie à adhérer à l’OCDE a également eu lieu au cours de la réunion. Le Chili est devenu membre de l’OCDE en mai.

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L’accord d’adhésion d’Israël à l’OCDE

29 juin 2010 Remarques prononcées à l’Ambassade d’Israël, Paris, France.

G20: Keep up reforms in order to boost jobs

27 juin 2010Remarques prononcées au Sommet du G20, Toronto, Canada.

G20: Global economic conditions and short-term prospects for recovery

26 juin 2010Remarques prononcées au Sommet du G20, Toronto, Canada.

Economy: Does the developing world hold the key to building a stronger global economy?

25 juin 2010Remarques prononcées lors de l’ouverture du Sommet du G20, Toronto, Canada.

Parution des Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO

15 juin 2010Remarques prononcées lors du lancement des

Discours récents d’Angel Gurría

Perspectives agricoles 2010, Rome, Italie.

Why commodity market volatility matters for developed countries?

15 juin 2010Remarques prononcées lors d’un événement sur la volatilité du marché des matières premières, Rome, Italie.

Building a stronger, cleaner, fairer world economy: the role of the OECD in the new global economic architecture

9 juin 2010Remarques prononcées à la Brookings Institution, Washington, D.C., États-Unis.

Fiscal consolidation

7 juin 2010Remarques prononcées au Forum économique international des Amériques, Montréal, Canada.

Labour market strategies in a time of crisis: OECD countries’experience

7 juin 2010Discours prononcé à HEC Montréal, Canada.

The role of the OECD in providing independent analysis

2 juin 2010Remarques prononcées à l’Académie des Sciences d’Estonie, Tallin, Estonie.

The recovery of the global economy, the challenges ahead and the role of the OECD: Where do we go from here?

1er juin 2010Remarques prononcées à l’Université de Ljubljana, Slovénie.

Cérémonie de signature de l’accord d’adhésion de la Slovénie à l’OCDE

1er juin 2010Remarques prononcées à Ljubljana, Slovénie.

Orientations stratégiques du Secrétaire général de l’OCDE

27 mai 2010Remarques prononcées à la réunion du Conseil de l’OCDE au niveau des Ministres, Centre de conférences de l’OCDE, Paris, France.

Lancement de la Stratégie de l’OCDE pour l’innovation

27 mai 2010Remarques prononcées au Centre de conférences de l’OCDE, Paris, France.

OECD expanding its membership and its horizons

27 mai 2010Remarques prononcées lors de la session publique de la Réunion ministérielle sur l’adhésion, siège de l’OCDE, Paris, France.

Lancement des Perspectives économiques 2010

26 mai 2010Remarques prononcées lors du lancement des Perspectives économiques, siège de l’OCDE, Paris, France.

3ème réunion annuelle de la Table ronde urbaine de l’OCDE pour les maires et ministres : Les villes et la croissance verte

25 mai 2010Discours prononcé au siège de l’OCDE, Paris, France.

Quel est l’avenir du capitalisme ? Comment libérer les potentiels d’innovation ? Peut-on restaurer la confiance dans le monde des affaires ? La croissance verte est-elle un mythe ou une réalité, et comment la financer ? Autant de questions qui ont réuni plus d’un millier de personnes au centre de conférences de l’OCDE pour son Forum annuel, à Paris en mai dernier. Tenu parallèlement à la réunion du Conseil au niveau des ministres, le Forum de l’OCDE offre aux représentants de la société civile, des entreprises et du monde

du travail, ainsi qu’aux universitaires, aux médias et aux ministres, l’occasion de discuter des grandes questions politiques actuelles avec franchise et spontanéité. Intitulé « Vers la reprise : innovation, emploi & croissance saine », le Forum de cette année n’y a pas fait exception, dans le contexte mouvementé de la crise économique, d’un chômage grandissant et d’enjeux majeurs tels que le changement climatique. Pour les résumés des débats et la liste des intervenants, voir www.oecd.org/forum2010-fr

Christina Romer, Présidente, Conseil des Conseillers économique des États-Unis, John Hope Bryant, Fondateur et PDG, Operation HOPE et Stéphanie Antoine, journaliste, France 24, au Forum 2010.

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Le Forum pose les jalons de la reprise

Pour la liste complète des discours et allocutions en français, anglais et autres langues, voir www.oecd.org/discours

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Programme des conférencesVeuillez noter que la plupart des réunions ne sont pas ouvertes au public mais sont mentionnées pour information. Sauf indication contraire, toutes les réunions se tiennent à Paris. Une liste plus complète et mise à jour chaque semaine est disponible sur www.oecd.org/media/enbref

JUILLET

3-5 Implementation of National Strategies in Fighting Against Corruption, réunion de l’Organisation arabe pour le développement administratif, co-organisée par le Programme MENA-OCDE pour l’investissement. Le Caire, Égypte.

7-9 Réunion du groupe de travail sur les nanomatériaux manufacturés.

9-10 Opportunities and Challenges in the Emerging Field of Synthetic Biology, symposium organisé par la direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie, les US National Academies of Science et la UK Royal Society. Washington, DC, US.

11-15 Transport Research Society, conférence avec la participation du Forum International du Transport de l’OCDE. Lisbonne, Portugal.

12 Biennial of the Americas Round Table on Trade: Leveraging Partnerships for Sustainable Economies. Participation de l’OCDE. Denver, Colorado, États-Unis.

21-23 Corporate Responsibility for Promoting Integrity and Fighting Corruption, Conférence de l’Amérique latine présentée par le Programme sur les initiatives anticorruption en Amérique latine et organisée par la direction des Affaires financières et des Entreprises. Sao Paolo, Brésil.

AOÛT

6 Communiqués de presse sur les statistiques : Indicateurs composites avancés.

26-28 Symposium économique, organisé par la Federal Reserve Bank of Kansas City, avec la participation de l’OCDE. Jackson Hole, Wyoming, États-Unis.

29-30 The Global Outlook for the Next Decade, Bled Strategic Forum, avec la participation de l’OCDE. Bled, Slovénie.

SEPTEMBRE

5-11 World Water Week 2010. Stockholm, Suède.

7 Publication des Regards sur l’Éducation 2010. Conférence de presse.

10-11 Table ronde pour les régions concernées par les Études thématiques sur l’enseignement supérieur et le développement des villes et des espaces régionaux, organisée par la direction de l’Éducation.

12-16 Congrès mondial de l’énergie. Montréal, Canada.

13-15 L’enseignement supérieur dans un monde en profonde mutation : faire plus avec moins, conférence organisée par le Programme de l’OCDE sur la Gestion des établissements d’enseignement supérieur (IMHE).

14-17 Internet Governance Forum, forum sur la gouvernance de l’Internet, organisé par la direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie. Vilnius, Lituanie.

15-17 Biotechnologie environnementale, atelier organisé par la direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie. Rimini, Italie.

17 Beyond the Vienna Initiative: Towards a New Banking Model in a New Growth Model for CESEE, conférerence du ministère autrichien fédéral des finances avec participation du Secrétaire général. Vienne, Autriche.

20-21 Forum à haut niveau sur l’emploi des jeunes : les défis politiques pour les pays de l’OCDE, organisé conjointement par le Ministère norvégien du travail et l’OCDE. Oslo, Norvège.

20-22 Sommet du Millénaire pour le Développement, réunion de haut niveau des Nations unies, avec la participation de l’OCDE. New-York, États-Unis.

20-22 Imagine! Exploring radical visions for tomorrow’s schools... and how to make them work, conférence organisée par la Direction de l’éducation de l’OCDE et le gouvernment d’Autriche. Vienne, Autriche.

23-24 Insurance Statistics: enhancing transparency and monitoring of insurance markets, séminaire régional organisé avec le parrainage du gouvernement du Japon par la direction des Affaires financières et des Entreprises. Kuala Lumpur, Malaisie.

27-28 Governance of Biomedicine, atelier organisé par la direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie. Berlin, Allemagne.

28-30 Le développement des compétences dans l’Asie d’après crise, rééquilibrer la croissance, stimuler l’emploi et le développement économique, et créer des partenariats locaux efficaces, conférence organisée par la Asian Development Bank Institute et le Programme de l’OCDE sur le Développement économique et création d’emplois locaux (LEED). Tokyo, Japon.

29 Technology Foresight Forum, organisé par la direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie.

29-30 Forêts - Le système pour les semences et plantes forestières, réunion annuelle organisée par la direction des Échanges et de l’Agriculture.

29-30 Transparence fiscale, Forum mondial organisé par le Centre de politique et d’administration fiscales. Singapour.

OCDE.ORG

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 51

Pour que dure la paix

L’autre génération perdue ?

Le chemin qui mène de la guerre à la paix et de la destruction au développement n’est pas sans embûches : des études montrent que la moitié des pays ravagés par des conflits le sont à nouveau

en moins de dix ans. Le financement des États en transition : vers une meilleure réponse, dans la collection Conflits et fragilité de l’OCDE, explique comment la communauté internationale peut aider les pays à passer de la résolution des conflits à une paix durable, fondée sur ce que les auteurs appellent le « développement durable ». Cela implique une transition vers une plus grande responsabilité de l’État et une meilleure capacité à assurer la sécurité et le bien-être publics.

Plus d’un tiers de l’aide officielle au développement vise chaque année des pays fragiles et frappés par des conflits. Mais cette aide n’atteint pas toujours les

Entrer sur le marché du travail peut être un défi de taille, et c’est d’autant plus vrai pour les immigrés. Des chiffres récents provenant des pays de l’OCDE révèlent que les enfants

d’immigrés sont plus nombreux à être au chômage et ont plus de mal à trouver un emploi que les enfants d’autochtones. Même lorsqu’ils sont nés et ont grandi dans leur pays de résidence, le taux d’emploi des enfants d’immigrés peut être jusqu’à 20 % inférieur à celui des autochtones.

Equal Opportunities? The Labour Market Integration of the Children of Immigrants attribue en partie les causes de ces différences aux

niveaux d’éducation des groupes considérés, généralement inférieurs à ceux des enfants de parents autochtones, souvent du fait de l’appartenance des familles immigrées à des catégories moins aisées. Mais le revenu et le niveau d’éducation des parents n’expliquent pas tout. Un accès limité aux réseaux professionnels, un manque de connaissance des marchés du travail locaux, et une discrimination largement répandue de la part des employeurs sont aussi d’importants obstacles.

Le rapport confirme que les situations peuvent être très différentes selon les pays de l’OCDE et selon les groupes d’immigrés. Par exemple, les enfants d’immigrés s’en sortent mieux, en moyenne, aux États-Unis, au Canada et en Australie qu’en Europe. Les enfants de parents turcs, nord-africains ou mexicains sont généralement moins bien lotis que ceux de parents européens ou asiatiques, quel que soit leur pays de résidence. Ces disparités

suggèrent que les opportunités pour les groupes désavantagés dépendent en partie de la présence de cadres institutionnels efficaces.

Dans la plupart des pays de l’OCDE, les enfants d’immigrés représentent plus de 10 % des jeunes adultes sur le marché du travail. Il est donc fondamental d’améliorer leurs opportunités d’emploi. À partir des expériences passées, ce rapport souligne que des programmes de tutorat, d’aide à la recherche d’emploi et de discrimination positive peuvent aider à réduire la fracture qui pénalise les enfants d’immigrés. Il recommande aux gouvernements d’apprendre les uns des autres afin de développer des politiques plus efficaces et proactives qui, en améliorant les opportunités d’emploi pour les jeunes, renforceront du même coup la cohésion sociale.

ISBN 978-92-64-08239-7Disponible en anglais uniquement

zones où elle serait la plus utile. Bien que les donneurs n’aient aucune prise sur de nombreux éléments, ils ont bel et bien un rôle influent, principalement parce qu’ils décident des activités à financer et des moyens de les financer. En effet, le financement doit tenir compte, outre des ressources, des comportements, de l’architecture de l’aide, des pouvoirs, des priorités politiques et des institutions. Une décision de financement a des conséquences qui vont bien au-delà du calendrier et des objectifs de l’activité financée.

Face à ces défis majeurs, Le financement des États en transition promeut une approche plus holistique de l’aide internationale. Par exemple, la séparation institutionnelle entre aide humanitaire à court terme et programmes de développement à long terme, commune à beaucoup de pays donneurs, laisse peu de place aux activités de transition. Une fois la paix rétablie dans un pays en conflit, la communauté internationale a tendance à délaisser les efforts de paix pour mettre l’accent sur la construction étatique, en général très centralisée. De nouveaux types d’acteurs entrent en lice, qui perturbent la

reconstruction. Le manque de coordination nuit à l’efficacité, entraîne la duplication des initiatives et une dilution des responsabilités qui fragilise la paix, et aboutit à la formation de factions rivales.

Le financement des États en transition appelle à améliorer la coordination au sein des gouvernements et entre les donneurs, et fournit des conseils pour mieux prendre en compte la mobilisation des ressources nationales et l’allègement de la dette, trop souvent négligés dans les périodes d’après-conflit. À travers des études de cas sur l’Afghanistan ou le Soudan et des exemples de réussite telles que le Fonds de stabilité néerlandais, ainsi qu’en analysant les résultats beaucoup plus mitigés de l’aide au Timor-Leste, Le financement des États en transition définit un éventail de meilleures pratiques visant à faciliter la transition. Cet ouvrage intéressera particulièrement les lecteurs interpellés par la résolution des conflits, l’aide humanitaire et le développement au sens large.

ISBN 978-92-64-08399-8

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Cette sélection d’études analyse les réformes effectuées par les 30 membres de l’OCDE dans neuf domaines politiques importants afin d’identifier les leçons qu’ils ont pu en tirer, ainsi

que les risques et les stratégies qui aideront à formuler les réformes politiques futures.

Perspectives économiques en Afrique 2010 se penche sur la mobilisation de ressources et d’aide au développement en Afrique. Il s’agit d’une étude détaillée des bonnes pratiques en

matière d’administration fiscale, de politique et d’accords multilatéraux, qui inclut des recommandations pour surmonter les défis à venir.

Le basculement de la richesse examine les changements de dynamique dans l’économie mondiale au cours des 20 dernières années, en particulier l’impact de la montée

en puissance des grandes économies en développement, comme la Chine et l’Inde, par rapport aux pays pauvres.

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Nouvelles publications de l’OCDE Disponibles sur www.oecd-ilibrary.org

ÉCONOMIE

Études économiques de l’OCDE : Corée 2010À paraître, 160 pages, €57 $75 £45 ¥8 100www.oecd.org/bookshop?9789264083233 dx.doi.org/10.1787/19990715

Études économiques de l’OCDE : Luxembourg 20101er-juin-2010, 126 pages, €57 $75 £45 ¥8 100www.oecd.org/bookshop?9789264077348 dx.doi.org/10.1787/199990790

Études économiques de l’OCDE : Pays-Bas 2010À paraître, 140 pages, €57 $75 £45 ¥8 100www.oecd.org/bookshop?9789264083165 dx.doi.org/10.1787/19990375

Études économiques de l’OCDE : Afrique du Sud 2010À paraître, 140 pages, €57 $75 £45 ¥8 100www.oecd.org/bookshop?9789264083202 dx.doi.org/10.1787/16097513

Making Reform Happen: Lessons from OECD Countries15-juin-2010, 300 pages, €90 $126 £81 ¥11 700www.oecd.org/bookshop?9789264086289 dx.doi.org/10.1787/9789264086296-en Disponible en anglais uniquement<<

AGRICULTURE

Examen des pêcheries dans les pays de l’OCDE 2009 : politique et statistiques de baseÀ paraître, 350 pages, €90 $121 £76 ¥11 200www.oecd.org/bookshop?9789264079762dx.doi.org/10.1787/20725299

The Economics of Rebuilding Fisheries: Workshop Proceedings6-mai-2010, 250 pages, €45 $60 £38 ¥5 600www.oecd.org/bookshop?9789264075412 dx.doi.org/10.1787/9789264075429-en Disponible en anglais uniquement

Climate Change and Agriculture: Impacts, Adaptation and Mitigation22-juin-2010, 136 pages, €33 $46 £29 ¥4 200www.oecd.org/bookshop?9789264086869 dx.doi.org/10.1787/9789264086876-en Disponible en anglais uniquement

Lignes directrices pour des mesures agroenvironnementales efficaces22-juin-2010, 132 pages, €30 $42 £27 ¥3 900www.oecd.org/bookshop?9789264086852 dx.doi.org/10.1787/9789264086999-fr

DÉVELOPPEMENT

Perspectives économiques en Afrique 20107-juil-2010, 132 pages, €50 $70 £45 ¥3 900www.oecd.org/bookshop?9789264086609 dx.doi.org/10.1787/aeo-2010-fr <<

Perspectives du développement mondial 2010 : le basculement de la richesseÀ paraître, 210 pages, €60 $84 £54 ¥7 800www.oecd.org/bookshop?9789264084735 dx.doi.org/10.1787/9789264084728-fr <<

Le financement des États en transition : vers une meilleure réponseÀ paraître, 145 pages, €25 $35 £22 ¥3 200www.oecd.org/bookshop?9789264083998 dx.doi.org/10.1787/20766394

African Central Government Debt 2010: Statistical Yearbook11-mai-2010, 130 pages, €39 $54 £35 ¥5 000www.oecd.org/bookshop?9789264084438 dx.doi.org/10.1787/9789264084445-en Disponible en anglais uniquement

ÉDUCATION

Combler l’écart pour les élèves immigrés : politiques, pratiques et performancesÀ paraître, 120 pages, €30 $40 £25 ¥3 700www.oecd.org/bookshop?9789264075801 dx.doi.org/10.1787/9789264075788-fr

EMPLOI

Perspectives de l’emploi de l’OCDE : sortir de la crise de l’emploi20-juil-2010, 280 pages, €80 $112 £72 ¥10 400www.oecd.org/bookshop?9789264086159 dx.doi.org/10.1787/19991266 >>

Page 55: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 53

Rapport annuel de l’OCDE sur l’emploi et les marchés de l’emploi. Cette édition comprend les articles suivants : “Sortir de la crise de l’emploi”, “La crise mondiale dans les économies émergentes”, “Les déterminants

institutionnels des flux d’emplois et de main-d’œuvre” et “Le travail à temps partiel”.

Energy Technology Perspectives 2010 présente des scénarios actualisés d’ici à 2050 qui démontrent que l’impact des nouvelles technologies sera le plus important dans des secteurs-clés et dans différentes

régions du monde. L’ouvrage met l’accent sur l’importance de la finance pour le changement, examine les conséquences des scénarios pour la sécurité énergétique et étudie la manière d’accélerer le développement de technologies pauvres en carbone dans les principaux pays en développement.

Cet ouvrage rassemble des études récentes de l’OCDE sur les risques et les politiques de réglementation. Ces études proposent des mesures visant à développer ou améliorer des politiques cohérentes

de gestion des risques.

Suivez l’actualité de l’OCDE sur

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www.twitter.com/oecd

www.youtube.com/oecd

Equal Opportunities? The Labour Market Integration of the Children of Immigrants29-juin-2010, 256 pages, €75 $105 £67 ¥9 700www.oecd.org/bookshop?9789264082397 dx.doi.org/10.1787/9789264086395-en Disponible en anglais uniquement

ÉNERGIE

Energy Policies of IEA Countries: Canada 2009 27-avr-2010, 264 pages, €75 $101 £63 ¥9 300www.oecd.org/bookshop?9789264060432 dx.doi.org/10.1787/9789264060449-en Disponible en anglais uniquement

Energy Technology Perspectives 2010: Scenarios and Strategies to 20501-juil-2010, 264 pages, €100 $140 £90 ¥13 000www.oecd.org/bookshop?9789264085978 dx.doi.org/10.1787/9789264085985-en Disponible en anglais uniquement >>

ENVIRONNEMENT

Examens environnementaux de l’OCDE : Irlande 20106-juil-2010, 328 pages, €45 $60 £38 ¥5 600www.oecd.org/bookshop?9789264079519 dx.doi.org/10.1787/19900112

FINANCE ET INVESTISSEMENT

Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales 2009 : le pouvoir des consommateursÀ paraître, 250 pages, €65 $87 £55 ¥8 100www.oecd.org/bookshop?9789264075177 dx.doi.org/10.1787/19990960

Supporting Investment Policy and Governance Reforms in Iraq28-juin-2010, 244 pages, €60 $81 £51 ¥7 500www.oecd.org/bookshop?9789264077249 dx.doi.org/10.1787/9789264077256-en Disponible en anglais uniquement

Examens de l’OCDE des politiquesde l’investissement : Maroc 201021-mai-2010, 126 pages, €35 $47 £29 ¥4 300www.oecd.org/bookshop?9789264079625 dx.doi.org/10.1787/9789264079632-fr

GOUVERNANCE

Public Administration after “New Public Management” 2-juil-2010, 112 pages, €25 $35 £22 ¥3 200www.oecd.org/bookshop?9789264086432dx.doi.org/10.1787/9789264086449-enDisponible en anglais uniquement

Risk and Regulatory Policy: Improving the Governance of Risk6-mai-2010, 248 pages, €70 $98 £63 ¥9 100www.oecd.org/bookshop?9789264082922dx.doi.org/10.1787/9789264082939-enDisponible en anglais uniquement>>

OECD Reviews of Risk Management Policies: Italy 2010 : Review of the Italian National Civil Protection System6-mai-2010, 174 pages, €45 $63 £40 ¥5 800www.oecd.org/bookshop?9789264082199 dx.doi.org/10.1787/9789264082205-en Disponible en anglais uniquement

OECD Reviews of Human Resource Management in Government: Brazil 2010: Federal Government21-mai-2010, 312 pages, €38 $53 £34 ¥4 900www.oecd.org/bookshop?9789264082212 dx.doi.org/10.1787/9789264082229-en Disponible en anglais uniquement

Examens territoriaux de l’OCDE : Suède 2010À paraître, 226 pages, €40 $54 £34 ¥5 000www.oecd.org/bookshop?9789264081116 dx.doi.org/10.1787/9789264081888-en

OECD Territorial Reviews: Venice, Italy 2010 8-juil-2010, 211 pages, €40 $54 £34 ¥5 000www.oecd.org/bookshop?9789264083493dx.doi.org/10.1787/9789264083523-enDisponible en anglais uniquement

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Better Regulation in Europe est une série de comptes rendus par pays créée par l’OCDE en partenariat avec la Commission Européenne. Son objectif est d’évaluer

les capacités de gestion des réglementations des 15 pays d’origine de l’Union Européenne. Cela implique d’identifier les tendances de leur développement, ainsi que les éventuelles lacunes par rapport aux bonnes pratiques définies par l’OCDE et l’UE dans leurs directives et politiques pour une meilleure réglementation.

L’édition 2010 des Perspectives des migrations internationales analyse les développements récents des mouvements migratoires et des

politiques de l’immigration dans les pays de l’OCDE, et propose les dernières données sur les flux migratoires.

Venez débattre sur les blogs de l’OCDE !

OECD Insights Blogwww.oecd.org/insights

OECD Factblogwww.oecd.org/statistics/factblog

ÉNERGIE NUCLÉAIRE

Nuclear Production of Hydrogen:Fourth Information Exchange Meeting23-juin-2010, 464 pages, €95 $133 £85 ¥12 300www.oecd.org/bookshop?9789264087132 dx.doi.org/10.1787/9789264087156-en Disponible en anglais uniquement

SCIENCE ET TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION

Measuring Globalisation: OECD Economic Globalisation Indicators 2010 11-août-2010, 230 pages, €60 $84 £54 ¥7 800www.oecd.org/bookshop?9789264084353 dx.doi.org/10.1787/9789264084360-en Disponible en anglais uniquement

Guide pour le développement des politiques de consommationÀ paraître, 126 pages, €30 $40 £25 ¥3 700www.oecd.org/bookshop?9789264079656 dx.doi.org/10.1787/9789264079663-en

OECD Reviews of Regional Innovation: Catalonia, Spain 11-juin-2010, 272 pages, €50 $70 £45 ¥6 500www.oecd.org/bookshop?9789264082045 dx.doi.org/10.1787/9789264082052-enDisponible en anglais uniquement

AFFAIRES SOCIALES/MIGRATION/SANTÉ

Perspectives des migrations internationales : SOPEMI 201012-juil-2010, 320 pages, €85 $119 £76 ¥11 000www.oecd.org/bookshop?9789264086036 dx.doi.org/10.1787/migr_outlook-2010-fr

Améliorer l’efficacité du secteur de la santé : le rôle des technologies de l’information et des communicationsÀ paraître, 156 pages, €30 $42 £27 ¥3 900www.oecd.org/bookshop?9789264084605 dx.doi.org/10.1787/9789264084612-en

Éco-santé OCDE 201016-juil-2010, CD-ROM, €85, $119, £76, ¥11 000www.oecd.org/bookshop?9789264086074 dx.doi.org/10.1787/health-data-fr >>

GOUVERNANCE (suite)

Better Regulation in Europe: Belgium 2010 4-août-2010, 189 pages, €30 $42 £27 ¥3 900www.oecd.org/bookshop?9789264087064 dx.doi.org/10.1787/9789264087859-en Disponible en anglais uniquement<<

Better Regulation in Europe: Finland 2010 11-juin-2010, 141 pages, €30 $42 £27 ¥3 900www.oecd.org/bookshop?9789264085619 dx.doi.org/10.1787/9789264085626-en Disponible en anglais uniquement<<

Better Regulation in Europe: Germany 2010 11-juin-2010, 164 pages, €30 $42 £27 ¥3 900www.oecd.org/bookshop?9789264085879 dx.doi.org/10.1787/9789264085886-en Disponible en anglais uniquement<<

Better Regulation in Europe: Sweden 2010 4-août-2010, 186 pages, €30 $42 £27 ¥3 900www.oecd.org/bookshop?9789264087811 dx.doi.org/10.1787/9789264087828-en Disponible en anglais uniquement <<

Examens de l’OCDE des politiques rurales :Québec, Canada 201011-juin-2010, 304 pages, €45 $63 £40 ¥5 800www.oecd.org/bookshop?9789264082168 dx.doi.org/10.1787/9789264082175-fr

INDUSTRIE ET SERVICES

Organising Local Economic Development: The Role of Development Agencies and Companies6-mai-2010, 496 pages, €130 $182 £117 ¥16 900www.oecd.org/bookshop?9789264060814 dx.doi.org/10.1787/9789264083530-en Disponible en anglais uniquement

SMEs, Entrepreneurship and Innovation 15-juin-2010, 226 pages, €40 $54 £34 ¥5 000www.oecd.org/bookshop?9789264080317 dx.doi.org/10.1787/9789264080355-en Disponible en anglais uniquement

OECD Studies on SMEs and Entrepreneurship: Poland 2010: Key Issues and Policies16-juil-2010, 220 pages, €50 $67 £42 ¥6 200www.oecd.org/bookshop?9789264081864 dx.doi.org/10.1787/9789264081918-en Disponible en anglais uniquement

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 55

À PARAÎTREÉtudes économiques de l’OCDE : Chili 2010Études économiques de l’OCDE : Turquie 2010Études économiques de l’OCDE : États-Unis 2010Regards sur l’éducation 2010Regards sur l’éducation 2010 : panoramaOECD Model Tax Convention on Income and Capital 2010Obesity and the Economics of Prevention: Fit not Fat

MEILLEURES VENTES ACTUELLESDisponibles sur www.oecd.org/bookshop

Panorama des statistiques de l’OCDE 2010Perspectives économiques de l’OCDE, volume 2010, n°1Les essentiels de l’OCDE : De la crise à la reprise : causes, déroulement et conséquences de la « Grande Récession »Mesurer l’innovation : un nouveau regardLa stratégie de l’OCDE pour l’innovation : pour prendre une longueur d’avancePrincipes de l’OCDE en matière de prix de transfert 2009Modèle de convention fiscale de l’OCDE, version abrégée, 2008

CD-ROM détaillé de l’OCDE comprenant des statistiques comparables sur la santé et les systèmes de santé des pays de l’OCDE. Données détaillées remontant à 1960.

Les impôts sur les salaires fournissent des données sans équivalent sur l’impôt sur le revenu versé par les salariés et sur les cotisations de sécurité sociale qui s’appliquent aux salariés et aux employeurs dans les

pays de l’OCDE. Cette publication annuelle précise également quelles prestations sont payées en espèces aux familles.

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FISCALITÉ

Les impôts sur les salaires 20097-sept-2010, 516 pages, €135 $189 £121 ¥17 500www.oecd.org/bookshop?9789264083431 dx.doi.org/10.1787/tax_wages-2008-fr

Mise en œuvre des standards de transparence fiscale : manuel pour les évaluateurs et les juridictionsÀ paraître, 214 pages, €45 $63 £40 ¥5 800www.oecd.org/bookshop?9789264088009dx.doi.org/10.1787/9789264088009-en

TRANSPORTS

Améliorer la fiabilité des réseaux de transport de surfaceÀ paraître, 164 pages, €50 $67 £42 ¥6 200www.oecd.org/bookshop?9789282102411dx.doi.org/10.1787/9789282102428-en

Gestion de la mobilité en entreprise : politiques de transport efficaces28-avr-2010, 104 pages, €35 $47 £29 ¥4 300www.oecd.org/bookshop?9789282102565 dx.doi.org/10.1787/9789282102572-fr

Les perspectives du transport interurbain de personnes : rapprocher les citoyens11-mai-2010, 556 pages, €140 $196 £126 ¥18 200www.oecd.org/bookshop?9789282102695 dx.doi.org/10.1787/9789282102701-fr

Évolution des transports 2010À paraître, 88 pages, €25 $35 £22 ¥3 200www.oecd.org/bookshop?9789282102718dx.doi.org/10.1787/trend_transp-2009-fr

VIDÉOS EN LIGNEwww.youtube.com/oecd 50 years of income inequalityJames K. Galbraith, professeur à l’Université du Texas à Austin, évoque l’évolution des inégalités mondiales au cours des 50 dernières années et dans le contexte du début de la crise.http://www.youtube.com/watch?v=JaUxttL4s14 Migration: Key to long-term economic growthLes migrations internationales ont baissé pendant la crise économique, mais avec la reprise, elles vont redevenir nécessaires pour combler les manques de main-d’œuvre et de compétences, selon les Perspectives de migrations internationales de l’OCDE.http://www.youtube.com/watch?v=rDyhXrXVBbA

Explaining the jobs gap: The story behind the numbersDans un contexte économique mondial toujours fragile, le chômage devrait rester élevé jusqu’à fin 2011. Cette vidéo indique quels ont été les pays les plus touchés et le nombre d’emplois qu’ils devront créer pour retrouver des niveaux d’avant la crise.http://www.youtube.com/watch?v=jnhxF2fqTsI La page www.youtube.com/oecd comprend aussi de nombreuses vidéos en français.

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S’il est un métier inégalement perçu, c’est bien la pêche. Nous admirons la bravoure et le savoir-faire des équipages qui luttent contre les éléments pour ramener des filets bien

remplis, mais nous déplorons la surexploitation et les dommages environnementaux liés à la pêche intensive. Pour les professionnels du secteur, il s’agit de rendre le métier plus efficace et plus profitable. Mais comment y parvenir si les ressources naturelles dont dépend la pêche sont elles-mêmes détruites ? La pêche est à la croisée de deux grands défis : d’abord, celui de gérer une ressource commune fragile à tous les niveaux – local, national, régional et international ; deuxièmement, celui de faire passer les réformes face à des intérêts

divergents. La mondialisation, les relations Nord-Sud, l’évolution des modes de vie et des comportements, la manière de gérer les ressources naturelles, tout cela a un impact sur la pêche. Les pêcheries : jusqu’à l’épuisement des ressources ? utilise l’expertise considérable de l’OCDE en matière de pêcheries, mais aussi d’environnement et de changement structurel. Les points de vue des pêcheurs et de leurs famille, mais aussi des ONG, des experts gouvernementaux et des scientifiques sont tous pris en compte. L’ouvrage dresse ainsi le portrait d’un secteur moderne et mondialisé, mais aux prises avec des défis majeurs, qu’il a parfois lui-même contribué à créer.

Les pêcheries : jusqu’à l’épuisement des ressources ? explique les contextes économiques, sociaux, environnementaux et juridiques des différentes branches de la pêche (capture, aquaculture, pêche industrielle, pêche à petite échelle et pêche sportive), ainsi que les manières dont la pêche répond aux évolutions économiques, technologiques et des modes de vie. Pour des

millions de gens, la pêche est une source de nourriture vitale, ainsi qu’une source majeure de revenus, en particulier dans les pays en développement. Il ne s’agit pas seulement d’efficacité économique, mais aussi de mode de vie et d’identité sociale et culturelle, parfois également de développement régional. Toute intiative touchant à la pêche doit tenir compte de ses impacts potentiels hors du secteur, et nécessite de trouver le bon dosage entre pêche commerciale, pêche récréative et pêche de subsistance. Il s’agit de trouver le bon équilibre entre les divers facteurs liés à la pêche, y compris l’emploi, les capitaux, la technologie et la bonne gestion.

Les stocks de poissons sont sous pression, mais cet ouvrage simple et clair explique comment les pêcheries peuvent continuer à jouer un rôle majeur dans la société pour de nombreuses années encore.

Version française à paraître, voir www.oecd.org/librairie

Pêche miraculée ?

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L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 57

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Emplois perdusLes pays de l’OCDE devront créer 15 millions de nouveaux emplois d’ici fin 2011 s’ils veulent rétablir les niveaux d’avant la crise. Sur les deux dernières années (jusqu’au premier trimestre 2010), le chômage a augmenté de moitié dans les pays de l’OCDE, atteignant 8,7 %. L’augmentation a été encore plus forte dans certains pays, comme l’Islande, l’Irlande et l’Espagne. Dans ce dernier pays, le chômage a augmenté de plus de 11 points de pourcentage entre décembre 2007 et mai 2010, contre une baisse de 2,8 points de pourcentage pour l’OCDE dans son ensemble. Ce taux a diminué en Allemagne, grâce notamment à la réduction des horaires de travail (voir page 9).

Mais ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité. Si l’on y ajoute les personnes qui ont cessé de chercher un emploi et les travailleurs à temps partiel qui aspirent à un temps plein, les véritables chiffres du chômage et du sous-emploi dans la zone OCDE sont presque deux fois plus élevés que ne le suggèrent les gros titres. La reprise devrait aider, mais pas dans l’immédiat, l’emploi étant généralement l’élément du cycle d’affaires qui évolue le plus tardivement. Le chômage

Moins de suicides On estimait à 140 000 le nombre de suicides dans les pays de l’OCDE en 2006, dernière année pour laquelle on dispose de données internationalement comparables. Les taux de mortalité les plus bas étaient ceux des pays d’Europe du Sud comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne, ainsi que le Mexique et le Royaume-Uni, avec moins de sept décès pour 100 000 personnes. Ils étaient au plus haut en Corée, en Hongrie, au Japon et en Finlande, avec 18 décès ou plus pour 100 000 personnes.

Le taux de suicide a chuté dans la plupart des pays de l’OCDE depuis 1990, particulièrement au Danemark, au Luxembourg et en Hongrie, où il a chuté d’au moins 40 % – même s’il y est encore relativement élevé. En revanche, il a augmenté au Japon, en Corée et au Mexique (le taux du Mexique étant relativement bas). En Corée, les suicides masculins ont quasiment triplé après 1990, jusqu’à atteindre 32 décès pour 100 000 hommes en 2006 ; le taux féminin était le plus élevé de la zone OCDE, à 13 décès pour 100 000 femmes. Différents facteurs ont été invoqués, parmi lesquels les difficultés économiques, une

certaine dégradation de l’intégration sociale et l’érosion du soutien traditionnellement apporté par les familles aux personnes âgées.

En général, le suicide est trois à quatre fois plus courant chez les hommes que chez les femmes dans les pays de l’OCDE. Le suicide est aussi lié

à l’âge, les populations les plus à risque étant les jeunes de moins de 25 ans et les personnes âgées. Les statistiques sur le suicide restent toutefois difficiles à établir avec précision.

Voir www.oecd.org/sante/ecosante

pourrait s’avérer plus tenace que d’habitude, et la perspective de l’installation d’un chômage structurel à long terme semble bien réelle.

Les programmes pour l’emploi sont plus que légitimes, mais les gouvernements doivent s’assurer que ces dépenses auront un maximum

d’impact, tout en supprimant certains obstacles à la création d’emploi.

Pour commander les Perspectives de l’Emploi de l’OCDE 2010, voir www.oecd.org/emploi/perspectives

Taux de suicideNombre de suicides pour 100 000 personnes, année la plus récente

Source : OCDE

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Hong

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Coré

eDéficit d’emplois

Taux de chômage en % de la main-d’œuvre, mai 2010 par rapport à décembre 2007

Source : OCDE

25

20

15

10

5

0

Japo

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lem

agne

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da

OCD

E

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gne

décembre 2007

mai 2010

2006

2005

2004

2003

25

20

15

10

5

0 2.9

4

.3

4.8

6.1

6

.3

8

.1

8.7

8.9

9.1

9

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9

.9

10

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10

.2

10

.6

1

0.7

1

0.8

1

0.9

11.1

11.3

11.4

12

.2

12

.6

13.2

14

14

.2

18

19.1

21

21.5

Page 60: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

58

Allemagne Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Australie Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Autriche Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Belgique Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Chili Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Canada Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Corée Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Danemark Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Espagne Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

États-Unis Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Finlande Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

France Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Grèce Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Hongrie Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Irlande Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Islande Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Italie Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Japon Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Luxembourg Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Mexique Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

T4 09 0,0 -2,4 mar. 10 1,0 17,1 mar. 10 0,5 1,1

T4 09 0,9 2,7 mar. 10 0,5 5,6 T1 10 0,9 2,9

T4 09 0,4 -1,9 mar. 10 0,7 8,5 mar. 10 1,1 2,0

T1 10 0,1 1,1 mar. 10 0,6 11,9 avr. 10 0,3 1,8

T1 10 -1,5 1,0 .. .. mai 10 0,5 1,5

T4 09 1,2 -1,2 mar. 10 0,5 13,7 mar. 10 0,0 1,4

T1 10 1,8 7,8 mar. 10 -0,6 6,8 avr. 10 0,5 2,6

T4 09 0,2 -3,0 mar. 10 1,0 10,9 mar. 10 0,6 2,2

T4 09 -0,1 -3,1 mar. 10 0,6 10,9 mar. 10 0,7 1,4

T1 10 0,8 2,5 mar. 10 0,8 12,8 mar. 10 0,4 2,3

T4 09 0,0 -5,1 mar. 10 0,3 11,5 mar. 10 0,5 0,6

T4 09 0,6 -0,3 mar. 10 0,0 9,6 mar. 10 0,5 1,6

T4 09 -0,8 -2,5 mar. 10 0,0 1,4 mar. 10 3,1 3,9

T4 09 -0,4 -5,3 mar. 10 0,1 15,0 mar. 10 0,7 6,0

T4 09 -2,3 -5,0 mar. 10 0,9 6,9 mar. 10 0,1 -3,1

T4 09 3,3 -7,0 .. .. avr. 10 0,2 8,3

T4 09 -0,3 -3,0 mar. 10 0,1 11,8 avr. 10 0,4 1,5

T4 09 0,9 -1,4 mar. 10 0,9 12,3 mar. 10 0,3 -1,1

T4 09 -0,2 1,4 mar. 10 0,8 14,5 avr. 10 0,3 2,3

T4 09 2,0 -2,4 mar. 10 -0,1 9,5 mar. 10 0,7 5,0

T4 09 62,60 46,18 mar. 10 7,3 7,4 avr. 10 * *

T4 09 -15,86 -5,11 mar. 10 5,3 5,7 avr. 10 4,55 3,10

T4 09 2,49 1,78 mar. 10 4,9 4,6 avr. 10 * *

T4 09 2,62 -4,32 mar. 10 8,1 7,7 avr. 10 * *

T1 10 1,30 0,04 mar. 10 8,6 10,9 mar. 10 0,50 2,62

T4 09 -9,25 -6,40 mar. 10 8,2 8,1 avr. 10 0,49 0,89

mar. 10 1,20 5,79 mar. 10 3,8 3,7 mar. 10 2,83 2,45

T4 09 4,01 1,65 mar. 10 7,6 5,3 avr. 10 0,69 2,06

fév. 10 -9,08 -12,38 mar. 10 19,1 17,4 avr. 10 * *

T4 09 -115,59 -154,88 mar. 10 9,7 8,6 avr. 10 0,30 0,89

fév. 10 -0,17 -0,14 mar. 10 9,0 7,7 avr. 10 * *

fév. 10 -4,98 -5,50 mar. 10 10,1 9,1 avr. 10 * *

fév. 10 -3,98 -1,13 déc. 09 10,2 7,9 avr. 10 * *

T4 09 0,86 -3,03 mar. 10 11,0 9,6 avr. 10 5,03 9,77

T4 09 -0,90 -1,03 mar. 10 13,2 10,9 avr. 10 * *

T4 09 -0,04 0,06 T1 10 7,4 6,9 avr. 10 8,00 14,54

déc. 09 -3,04 -10,82 mar. 10 8,8 7,8 avr. 10 * *

fév. 10 12,42 7,49 mar. 10 5,0 4,8 mar. 10 0,17 0,47

T4 09 0,48 0,31 mar. 10 5,6 5,4 avr. 10 * *

T4 09 0,77 -5,36 fév. 10 5,2 5,1 avr. 10 4,63 5,99

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

BANQUE DE DONNÉES

Variation (%) par rapport à : Niveau :

périodeprécédente

valeurcourante

annéeprécédente

même périodeannée précédente

Page 61: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 280 Juillet 2010 59

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Norvège Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Nouvelle- Produit intérieur brut Zélande Indicateur avancé Prix à la consommation

Pays-Bas Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Pologne Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Portugal Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

République Produit intérieur brut slovaque Indicateur avancé Prix à la consommation

République Produit intérieur brut tchèque Indicateur avancé Prix à la consommation

Royaume-Uni Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Suède Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Suisse Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Turquie Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Zone euro Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Non-membres

Fédération Produit intérieur brut de Russie 1 Indicateur avancé Prix à la consommation

Afrique Produit intérieur brut du Sud 2 Indicateur avancé Prix à la consommation

Brésil 2 Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Chine 2 Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Inde 2 Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Indonésie 2 Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

T4 09 0,1 -1,2 mar. 10 0,0 2,1 mar. 10 0,5 3,4

T4 09 0,8 0,9 mar. 10 -0,2 1,8 T1 10 0,4 2,0

T4 09 0,2 -2,6 mar. 10 0,6 11,6 mar. 10 1,2 1,0

T4 09 1,3 3,1 mar. 10 1,0 6,4 mar. 10 0,3 2,6

T4 09 -0,2 -1,0 mar. 10 0,9 12,3 mar. 10 1,1 0,5

T4 09 2,0 -3,5 mar. 10 1,9 23,2 mar. 10 0,1 0,8

T4 09 0,7 -3,1 mar. 10 0,2 3,4 mar. 10 0,3 0,7

T1 10 0,2 -0,3 mar. 10 0,3 11,1 mar. 10 0,5 3,4

T4 09 -0,6 -1,5 mar. 10 0,9 11,2 mar. 10 0,2 1,2

T4 09 0,7 0,0 mar. 10 0,6 13,5 mar. 10 0,1 1,4

T4 09 2,3 4,1 mar. 10 0,9 13,2 mar. 10 0,6 9,6

T4 09 0,0 -2,2 mar. 10 0,5 12,3 mar. 10 0,9 1,4

T3 09 1,0 -9,2 mar. 10 0,6 15,2 mar. 10 0,7 6,5

T4 09 0,8 -1,6 mar. 10 0,7 7,4 mar. 10 0,8 4,8

T4 09 2,0 4,3 mar. 10 -0,3 13,0 mar. 10 0,5 5,2

.. .. mar. 10 -0,3 4,7 fév. 10 1,2 1,7

T4 09 0,5 6,2 mar. 10 0,3 6,3 mar. 10 0,0 14,9

T4 09 1,5 5,4 mar. 10 1,0 12,7 mar. 10 -0,2 3,4

T4 09 14,91 16,67 jan. 10 3,3 3,0 avr. 10 2,39 2,87

T4 09 -2,26 -1,98 T4 09 7,3 4,7 avr. 10 2,69 3,12

T4 09 15,26 5,59 mar. 10 4,1 3,1 * *

jan. 10 -1,18 -1,17 mar. 10 9,1 7,9 avr. 10 3,86 4,30

fév. 10 -1,73 -1,53 mar. 10 10,5 9,0 avr. 10 * *

T3 09 0,18 -1,59 mar. 10 14,1 10,6 avr. 10 * *

T4 09 0,58 -1,04 mar. 10 7,9 6,0 avr. 10 1,42 2,50

T4 09 -2,75 -10,78 jan. 10 7,8 6,8 mar. 10 0,60 1,83

T4 09 6,07 9,24 mar. 10 8,7 7,8 avr. 10 0,29 0,30

T4 09 12,47 5,50 T4 09 4,6 3,7 avr. 10 0,25 0,40

T4 09 -4,30 -5,71 déc. 09 11,7 11,7 avr. 08 16,65 17,86

jan. 10 -11,56 -21,00 mar. 10 10,0 9,1 avr. 10 0,64 1,42

T4 09 19,95 12,29 .. .. fév. 10 7,31 20,80

T1 09 -3,88 -6,20 .. .. mar. 10 6,95 8,62

T1 09 -3,06 -8,38 .. .. .. ..

.. .. .. .. déc. 09 1,86 1,90

T2 09 -5,81 -9,02 .. .. .. ..

T4 09 3,47 -0,59 .. .. mar. 10 6,98 10,65

Variation (%) par rapport à : Niveau :

périodeprécédente

valeurcourante

annéeprécédente

même périodeannée précédente

Définitions et notes :Produit intérieur brut : Séries en volume ; corrigées des variations saisonnières. Indicateur avancé : Indice composite basé sur différents indicateurs de l’activité économique, qui signale les mouvements cycliques de la production industrielle de six à neuf mois en avance. Indice des prix à la consommation : Mesure les variations dans le temps des prix de vente au détail d’un panier constant de biens et services. Balance courante : Milliards de dollars US ; corrigée des variations saisonnières. Taux de chômage : Pourcentage de la population active civile, taux de chômage standardisés ; définitions nationales pour l’Islande, le Mexique et la Turquie ; corrigé des variations saisonnières sauf pour la Turquie.

* voir zone euro...= données non disponibles.1Candidat à l’adhésion à l’OCDE2Programme d’engagement renforcéSource : Principaux indicateurs économiques, octobre 2009.

Page 62: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

60

BANQUE DE DONNÉES

Après la CoupeL’organisation de la Coupe du monde en Afrique du Sud fait écho à la transformation qu’a vécue le pays depuis le régime d’apartheid dans les années 1990. Cela dit, la pauvreté persiste : quelque 54 % des Sud-Africains sont pauvres, c’est-à-dire qu’ils vivent avec 4 dollars par jour ou moins, d’après la définition nationale de la pauvreté. Et la pauvreté et les inégalités sont toujours le reflet de l’origine ethnique, comme l’indique le graphique. Si l’accès généralisé aux services tels que le logement, l’eau et l’électricité a considérablement progressé, le lien entre origine ethnique et pauvreté reste fort vis-à-vis des standards internationaux, et les salaires des Sud-Africains noirs sont toujours à la remorque de ceux des Blancs et des Asiatiques.

De plus, les inégalités au sein des groupes ethniques, en particulier de la communauté noire africaine, se développent elles aussi. Pour l’Afrique du Sud dans son ensemble, le coefficient de Gini, l’une des mesures les plus solides des inégalités, est passé de 0,66 à 0,70 entre 1993 et 2008, ce qui reflète une augmentation des inégalités. Mais l’augmentation a été encore plus marquée, de 0,54 à 0,62, dans la communauté africaine elle-même. Cette évolution de la pauvreté ne sera pas sans effet sur la façon dont l’Afrique du

La pauvreté reculeLe nombre de personnes dans le monde vivant dans la pauvreté absolue – d’après la définition de la Banque mondiale, soit celles qui survivent avec moins de 1,25 dollar par jour – a chuté d’environ un demi-milliard depuis 1990. Cette baisse est en grande partie due à la Chine : la pauvreté absolue y est passée de 60 % en 1990 à environ 16 % en 2005. L’Inde aussi enregistre quelques progrès : de 60 % à 42 %.

D’après les Perspectives du développement mondial 2010 : Le basculement de la richesse, pendant les 20 dernières années, environ 65 pays pauvres et à revenus intermédiaires se sont développés deux fois plus vite que des pays de l’OCDE, plus riches. La conséquence en a été une convergence entre pays riches et pauvres, et un déclin de la pauvreté absolue.

Mais une telle évolution ne peut suffire à éradiquer la pauvreté : d’autres facteurs ont eux aussi un impact, comme une meilleure gouvernance. En effet, certains pays d’Afrique subsaharienne ont retiré des gains considérables de leurs ressources naturelles dont peu de pauvres ont bénéficié, tandis que d’autres pays ont beaucoup réduit la pauvreté bien qu’ils n’aient connu aucune convergence économique.

Quoi qu’il en soit, ce basculement géo-économique du monde pourrait à long terme encourager ces pays « pauvres » et « en difficulté », à l’heure où les économies émergentes comme la Chine et l’Inde créent de nouveaux flux d’aide, de commerce et d’opportunités d’investissement dans le monde en développement.

Voir www.oecd.org/dev/gdo

Sud combat les inégalités. Comme le remarque un rapport pour l’OCDE récent, « plutôt que de cibler l’action en fonction des origines ethniques, les programmes pourraient être plus efficaces s’ils étaient concentrés sur les inégalités au sein même des groupes sociaux. »

Voir www.oecd.org/afriquedusud et www.oecd.org/statistics/factblog

Leibbrandt, Murray et Ingrid Woolard, Arden Finn et

Jonathan Argent (2010), « Trends in South African

Income Distribution and Poverty since the Fall of

Apartheid », document de travail de l’OCDE : questions

sociales, emploi et migration, n°101, Paris.

Revenu personnel par habitant selon l’origine ethnique en Afrique du Sud

Source : OCDE

80K

60K

40K

20K

0K

Asiatiques

Moyenne

Africains noirs

Personnes de couleur

Blancs

Valeur absolue (2000 rands)

1917

1924

1936

1946

1956

1960

1970

1975

1980

1987

1993

1995

2000

2008

% population vivant avec moins de 1,25 US$ par jour, pays en développement

Source : OCDE

Le taux de pauvreté recule

50 %

45 %

40 %

35 %

30 %

25 %

20 %

1993 1996 1999 2002 20051990

Page 63: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010

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OECD Factbook

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Page 64: L'Observateur de l'OCDE n° 280 juillet 2010