LIVRE BLANC L’INTELLIGENCE DIGITALE

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LIVRE BLANC L’INTELLIGENCE DIGITALE Une production UNE CAPACITÉ CRITIQUE POUR PROSPÉRER À L’ÈRE DIGITALE

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LIVRE BLANCL’INTELLIGENCE

DIGITALE

Une production

UNE CAPACITÉ CRITIQUE POUR PROSPÉRER À L’ÈRE DIGITALE

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Image de couverture réalisée par Gerd Altmann, Pixabay

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DANS UN MONDE NUMÉRISÉ ET

HYPER-CONNECTÉ, IL FAUT PRÉPARER

LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS AUX

COMPÉTENCES NÉCESSAIRES POUR

MENER À BIEN UNE VIE SAINE ET

ACTIVE RÉPONDANT À DE NOUVEAUX

STANDARDS.

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> 05 L’intelligence digitale, un concept émergent

> 06 Le civisme digital dans un contexte Covid-19, une compétence nécessaire de l’intelligence digitale

> 04 La société à l’ère du digital

> 02 Glossaire

> 03 Executive Summary

SOMMAIRE

> 01 Edito ..............................

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> 08 Partenaires

.............................. P31> 07 Chaire Intelligence Digitale d’Institut Mines-Télécom Business School

.............................. P341

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ÉDITO1

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1. ÉDITO

Imed BoughzalaProfesseur en Systèmes d’Information pour le Management à Institut Mines-Télécom Business School

IL EST VRAIMENT URGENT DE DÉVELOPPER SON INTELLIGENCE DIGITALE !

Dans un monde numérisé et hyper-connecté, il faut préparer les nouvelles générations aux compétences nécessaires pour mener à bien une vie saine et active répondant à de nouveaux standards. En ce sens, l’éducation et l’enseignement ont une place cruciale dans le développement de l’intelligence digitale et son apprentissage est donc une des missions qu’IMT-BS s’est donné.

Une urgence technologique

Les technologies se développent à un rythme soutenu : les pratiques et métiers changent, les capacités de calcul et de stockage des données sont gigantesques, la consommation énergétique devient énorme, l’utilisation des minerais rares est grandissante.

L’arrivée en force de l’intelligence artificielle implique de devenir digitalement intelligent pour être en capacité d’interagir mais aussi de réagir face à elle.

Une urgence sociétale

Aujourd’hui, l’intrusion des technologies se fait dans toutes les sphères de la vie : dans la famille, à l’école, au niveau d’un pays, entre nations… avec des menaces pour les individus et pour les organisations (addiction, surinformation, désinformation et technostress, cyber attaques, cyber-harcèlement, intrusion informatique, vol d’identité, détournement d’information, …)

Face à ce tournant sociétal majeur, la responsabilité et l’éthique sont déterminantes pour mieux manager et innover. Développer l’intelligence digitale devient une condition indispensable pour que les individus et les organisations puissent faire face aux changements sociétaux et aux innovations disruptives. Il y a une urgence à la développer et l’utiliser à bon escient. Pour un citoyen, et l’exemple est frappant pendant la crise du Covid-19, on parle de son civisme digital dans l’usage des technologies dans un contexte de société globale.

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GLOSSAIRE2

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2. GLOSSAIRE

DARQ : Distributed Ledger, Artificial intelligence, Extended Reality, Quantum Computing

DI : Digital Intelligence

IA : Intelligence Artificielle

IC : Intelligence Culturelle

IE : Intelligence Émotionnelle

QC : Qutient de Curiosité

QD : Quotient Digital

QE : Quotient Emotionnel

QI : Quotient Intellectuel

SMAC : Social, Mobile, Analytics, Cloud

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EXECUTIVE SOMMARY

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3. EXECUTIVE SUMMARY

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Vous avez reçu un mail, de quelqu’un que vous ne connaissez pas, et qui vous demande d’entrer en contact avec lui pour avoir une relation sérieuse ou pour l’aider à transférer de l’argent reçu d’un héritage ou autre.

Ou vous avez reçu un mail de, soi-disant, votre banque qui vous demande de cliquer sur un lien pour vérifier votre identité numérique.

Ou encore un mail d’un hacker qui vous menace de bloquer votre compte si vous ne lui versez pas des Bitcoins sur son compte.

Vous avez peut-être eu un problème de finalisation d’un paiement en ligne lors d’une réservation en ligne d’un billet d’avion par exemple.

Vous avez peut-être cliqué sur un mauvais bouton ou sur un lien et vous avez senti un stress monter.

Ou encore, vous avez accepté des conditions d’utilisation sur une plateforme sans les lire et ensuite vous l’avez regretté.

Vous avez eu l’impression d’être espionné : votre curseur de souris se déplaçait tout seul et vous avez eu du mal à le contrôler par exemple.

Vous avez lu une information que vous pensiez vraie avant de vous rendre compte, trop tard, que c’était une Fake News.

Ou un bug lors de l’installation d’un logiciel.

Vous avez forcement déjà été confronté à une, ou à plusieurs de ces situations, où vous vous êtes dit qu’il vous manquait quelque chose pour les dépasser :

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Toutes ces situations ne sont que des illustrations qui permettent de montrer à quel point le manque de connaissance et de compétences, autour des technologies digitales, devient un problème qu’il est de plus en plus crucial de régler en apprenant à les utiliser d’une manière sereine et efficace.

En effet, celles-ci se développent autour d’une notion que l’on appelle l’intelligence digitale : cette « capacité d’acquérir, d’interpréter et d’appliquer des connaissances liées aux technologies digitales pour les mobiliser de façon efficace, responsable et durable ». Elle permet de prospérer dans un environnement technologique très évolutif mais aussi d’innover de façon responsable et durable. Elle se construit et se cultive progressivement et conjugue des savoir-faire et des savoir-être.

Elle sert pour les individus à tirer profit du potentiel des technologies digitales afin de développer une capacité d’interagir efficacement avec ces dernières en utilisant des outils comme Slack, Wikipedia, LinkedIn, ou avec un chatbot comme Your.MD ou des robots de compagnie tels que Pepper et NAO.

C’est aussi une compétence clé pour les organisations qui souhaitent se transformer. Recruter des individus faisant preuve d’intelligence digitale est un gage de succès aujourd’hui pour les organisations qui souhaitent se développer et réussir une transformation digitale responsable et durable.

Elle permet à la société de tirer un avantage des technologies digitales émergentes comme l’Intelligence artificielle ou encore la quantique. Développer l’intelligence digitale est un atout pour la société – voire une condition – pour faire face aux changements sociétaux et aux innovations disruptives.

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L’ordinateur quantique, la pro-chaine révolution informatique ? par France 3

3. EXECUTIVE SUMMARY

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Elle se manifeste selon plusieurs dimensions de compétences à acquérir :

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Digital Rights ou droits du digital

Capacité de comprendre et de faire respecter les droits personnels et légaux, y compris les droits à la vie privée, à la propriété intellectuelle, à la liberté de parole et à la protection contre les discours de haine.

Digital Emotional Intelligence ou intelligence émotionnelle liée au digital

Capacité de faire preuve d’empathie et d’établir des relations de confiance avec les autres (humains et machines).

Digital Security ou sûreté digitale

Capacité de détecter les cyber-menaces (piratage, escroqueries, logiciels malveillants, ...), et d’utiliser des outils de sécurité adaptés à la protection des données.

Digital Safety ou sécurité digitale

Capacité de gérer les risques en ligne (cyberbullying, grooming, radicalisation, ...), les contenus problématiques (e.g. la violence et l’obscénité), et de les éviter et les limiter.

Digital Literacy ou literatie digitale

Capacité de trouver, évaluer, utiliser, partager et créer du contenu ainsi que des compétences en matière de pensée informatique.

Digital Communication ou communication digitale

Capacité de communiquer et de collaborer avec des tiers (humains et machines) à l’aide de technologies et de médias numériques.

La sûreté vise à prévenir des actes volontaires (vols, agressions, actes d’incivilités) que l’on peut traduire en anglais par security. À l’inverse la sécurité vise à prévenir des actes involontaires (incendies, accidents, catastrophes naturelles), que l’on peut traduire par safety en anglais.

3. EXECUTIVE SUMMARY

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Pour 3 objectifs :

Elle se renforce dans le temps par l’exercice et par l’expérience vu que les technologies n’arrêteront pas d’évoluer et les générations de changer.

1Objectif « Digital Citizenship »Il permet d’utiliser la technologie numérique et les médias de manière sûre, responsable et éthique.

2Objectif « Digital Creativity »Il permet de créer de nouvelles connaissances, technologies et contenus pour transformer les idées en réalité.

3Objectif « Digital Entrepreneurship »Il permet de créer de nouvelles opportunités dans l’économie numérique en stimulant l’esprit d’entreprise, l’emploi, la croissance et l’impact.

Digital Use ou usage digitale

Capacité d’utiliser des périphériques et des supports numériques et de les contrôler afin de parvenir à un équilibre sain entre la vie en ligne et hors ligne.

Digital Identity ou identité digitale

Capacité de créer et de gérer son identité et sa réputation en ligne. Cela inclut une prise de conscience de sa personnalité en ligne et la gestion de l’impact à court et à long terme de sa présence en ligne.

3. EXECUTIVE SUMMARY

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LA SOCIÉTÉ À L’ÈRE DU DIGITAL

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4. LA SOCIÉTÉ À L’ÈRE DU DIGITAL

Aujourd’hui, les technologies font partie intégrante de notre vie.

Depuis plusieurs décennies, la technologie (au sens large) envahit notre quotidien. Avec le début de la démocratisation de l’électricité dans les années 1920 (en France), la radio et l’électroménager sont arrivés. Il faudra attendre l’après Seconde Guerre Mondiale pour leur généralisation au-delà des foyers les plus aisés. C’est d’ailleurs après-guerre que de nouveaux domaines ont commencé à émerger ou à se démocratiser notamment l’informatique, la robotique ou encore la nanotechnologie.

Plutôt lentes au début, ces technologies se sont petit à petit introduites dans les entreprises, puis dans les foyers. Il est toutefois surprenant de noter à quel point les produits high-tech ne sont plus de simples outils occasionnels aujourd’hui. Au contraire, ils sont désormais utilisés tout le temps, même durant notre sommeil, dans nos foyers, dehors, dans nos véhicules, sur nos vêtements, et même sur et sous notre peau. Pourtant, il est intéressant de se demander si ces technologies ne dépasseraient pas les hommes qui semblent finalement ne plus les maîtriser.

Le jour qu’Albert Einstein craignait est arrivé !

Je crains le jour où la technologie dépassera nos relations humaines. Le monde aura une génération d’idiots.

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Il y a encore une vingtaine d’années, avoir deux écrans de télévision était presque un luxe. Aujourd’hui, non seulement cela n’a rien d’extraordinaire (à moins de vouloir deux écrans 4K), mais avec l’essor des PC portables, des tablettes, des smartphones et des consoles, il n’est pas rare qu’un foyer compte près d’une dizaine d’écrans. Et cela sans être forcément des « geeks ». Cette multiplication des écrans est symptomatique de la généralisation de la haute technologie tout autour de nous.

Aujourd’hui, on parle du « contre effet de Flynn » de Richard Lynn et Edward Dutton, par opposition à « l’Effet Flynn ». Ce contre effet désigne une régression du score moyen au test de QI depuis les années 1990. Plusieurs causes sont relevées par les chercheurs mais il est impossible d’affirmer que l’une d’elles est plus probable que les autres.

Il n’est donc pas incorrect de prétendre que les technologies digitales ont un impact, plus ou moins important sur le QI et qu’il est donc indispensable d’apprendre à les utiliser correctement

EFFET FLYNNL’effet Flynn désigne l’accroissement des scores aux tests calculant un quotient intellectuel observé en comparant une population donnée sur plusieurs générations, observé jusqu’au début des années 1990. Mais une nouvelle étude, réalisée en 2016 par Richard Lynn et Edward Dutton, est venue montrer que dans les pays occidentaux, le QI avait tendance à régresser (e.g. en France le QI moyen a diminué de 4 points entre 1999 et 2009).

Il existerait plusieurs causes à cet effet : les conditions de vie, l’éducation, la sélection génétique, l’immigration, les modifications environnementales, l’utilisation massive d’outils électroniques, l’environnement familial, etc.

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4. LA SOCIÉTÉ À L’ÈRE DU DIGITAL

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Aujourd’hui les technologies digitales se démocratisent et pourtant une question de taille se pose : est-ce que l’homme est prêt à accueillir et à travailler avec ces nouvelles technologies ?

Analysons cette question sous l’angle de l’effet Dunning-Kruger , aussi appelé « effet de sur-confiance », selon lequel les moins qualifiés dans un domaine vont surestimer leurs compétences.

On peut justement se demander si l’excès de confiance des personnes, qui ne savent pas utiliser les technologies digitales, ne les entraineraient pas à faire des erreurs et à prendre plus de risques avec elles. Ces dernières peuvent avoir un impact important sur la vie de la personne comme le vol d’informations personnelles (e.g.: accepter les cookies qui enregistrent nos préférences, communiquer des informations personnelles comme un numéro de carte bancaire qui pourra être réutilisé sur un site frauduleux ou encore rentrer en contact avec une personne douteuse sans le savoir).

EFFET DUNNING-KRUGERPour démontrer ce phénomène, les psychologues américains David Dunning et Justin Kruger ont réalisé une série d’expériences dont les résultats ont été publiés en 1999 :

« Au travers de quatre études, les auteurs ont découvert que les participants situés dans le quartile inférieur pour les tests d’humour, de grammaire et de logique ont largement surestimé leurs performances. Alors qu’ils obtiennent les notes les plus basses, dans le 12e centile, ils ont estimé faire partie du 62e. En parallèle, les sujets bénéficiant de véritables compétences ont eu tendance à sous-estimer celles-ci. »

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4. LA SOCIÉTÉ À L’ÈRE DU DIGITAL

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On parle souvent des technologies digitales sans pour autant les distinguer réellement de toutes les technologies qui sont à la disposition des individus et des organisations.

Les technologies digitales sont en effet des technologies qui sont à la portée de chacun d’entre nous (obéissent au doigt et à l’œil), qui rendent l’information accessible à tous et qui génèrent, collectent et traitent de nouvelles données (géolocalisations, émotions, relations, états physiologiques, recommandations…). On peut les regrouper selon deux types :

SMAC DARQ

Le premier s’appelle SMAC (Social, Mobile, Analytics et Cloud), terme né au début des années 2010 pour englober les technologies qui ont permis la consumérisation de l’IT :

• Social : réseaux sociaux, Community management, Crowdsourcing, Rétroaction sociale et recommandations, Chats…

• Mobile / Mobilité : BYOD (Bring your own device), ubiquité (n’importe qui, n’importe où, n’importe quand, n’importe quoi, n’importe quel appareil, paiement sans contact…).

• Analytics : données collectées en temps réel, création de la valeur à partir des données...

• Cloud : mutualisation des capacités de traitement et de stockage, Modèle Pay as You Go.

Le second s’appelle DARQ, un terme qui tient aussi en 4 lettres et qui permet de définir l’ère « post-numérique » :

• Distributed Ledger : un registre distribué (aussi appelé registre partagé) est un registre simultanément enregistré et synchronisé sur un réseau d’ordinateurs, qui évolue par l’addition de nouvelles informations préalablement validées par l’entièreté du réseau et destinées à ne jamais être modifiées ou supprimées. Ces technologies fonctionnent comme des pairs à pairs distribués et partageant une base de données non centralisée à travers des mécanismes de réplication comme dans la BlockChain par exemple.

• Artificial intelligence : elle représente l’ensemble des technologies qui assistent l’être humain dans des tâches accomplies au mieux par lui-même. Celles-ci tentent de reproduire son raisonnement. Ce sont des simulations des processus d’intelligence humaine par des machines, en particulier des systèmes informatiques.

• Extended Reality : la réalité étendue comprend la réalité virtuelle et la réalité augmentée entre autres. L’une désigne la superposition de la réalité et objets virtuels (sons, images 2D, 3D, vidéos, etc.) par différentes méthodes et l’autre renvoie typiquement à une technologie informatique qui simule la présence physique d’un utilisateur dans un environnement artificiellement généré par des logiciels.

• Quantum Computing : l’informatique quantique est l’ensemble des technologies basées sur les principes de la théorie quantique. Cette théorie explique la nature et le comportement de l’énergie et de la matière au niveau quantique (atomique et subatomique).

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Demo: The magic of AI neural TTS and holograms at Microsoft Inspire 2019

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4. LA SOCIÉTÉ À L’ÈRE DU DIGITAL

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Pour tirer profit de ces technologies, l’organisation et plus largement la société doivent opérer plusieurs transitions en parallèle :

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Une transition numérique :

Évolution/progrès technologique, démocratisation de l’adoption du numérique, télécom, informatique…

Une transition sociale :

Démographique et culturelle, diversité culturelle et générationnelle…

Une transition écologique :

Réchauffement climatique, énergie renouvelable, minerais et métaux rares…

Une transition sociétale :

Une transition de fond de la société qui implique une révolution / bouleversement /métamorphose de son organisation dans son ensemble, le rapport au savoir, le rapport au matériel, le rapport au temps, les valeurs, les comportements…

On parle beaucoup de la transformation digitale que l’on peut définir comme étant un processus de changement (radical ou incrémental) induit par l’utilisation intensive des technologies digitales entrainant une revue holistique de la société dans toutes ses dimensions et d’une organisation de manière implicite ou délibérée dans le but de créer de la valeur. il s’agit véritablement d’une nouvelle culture, elle conduit à une transformation globale des organisations (propositions de valeur, processus opérationnels, pratiques internes, espaces de travail, relations client, écosystème…).

Pourtant, d’après une étude de Forest Consulting en 2018, 60% des projets de transformation digitale, dans le cadre d’une organisation, échouent. Cela peut être dû à un manque de réflexion sur les usages, une mauvaise gestion des compétences, à une résistance au changement ou encore à bien d’autres choses.

Par conséquent, pour pouvoir réussir sa transformation digitale, l’organisation et ses membres ont besoin de développer une intelligence digitale (DI) des individus et des collectifs pour mener à bien un projet de transformation digitale et tirer profit des technologies digitales. Pour cela il est nécessaire de mesurer son quotient digital (QD ou DQ en anglais pour Digital Quotient) qui permet d’identifier ses faiblesses et d’orienter ses efforts de développement.

4. LA SOCIÉTÉ À L’ÈRE DU DIGITAL

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L’INTELLIGENCE DIGITALE,

UN CONCEPT ÉMERGENT

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5. L’INTELLIGENCE DIGITALE UN CONCEPT ÉMERGENT

Pour pouvoir mesurer l’intelligence digitale, il est indispensable dans un premier temps de comprendre ce qu’est l’intelligence.

L’intelligence est « une capacité, ou un ensemble d’aptitudes, qui permet à une personne de résoudre des problèmes, ou de concevoir des produits, qui sont importants dans un certain contexte culturel » (Sternberg et Wagner (1986)). Cette dernière se mesure à travers un test de QI qui va évaluer 4 compétences :

Pour pouvoir développer notre intelligence, que certains considèrent comme prédéterminée, il est indispensable pour un individu d’être curieux. Ce quotient de curiosité [QC], qui est équivalent à « la soif de connaissance d’un esprit » implique que les individus qui ont un gros QC sont plus interrogateurs et plus ouverts à de nouvelles expériences. Cette intelligence « de la curiosité », en plus d’être indispensable pour développer son QI, l’est aussi dans le développement de l’intelligence digitale ou encore du quotient digital [QD].

Il existe donc plusieurs types d’intelligences, chacune spécifique à un contexte particulier, qui se distingue par les connaissances qu’il mobilise et les formes de communication qu’il implique. Or les technologies digitales altèrent également nos contextes culturels et socio-économiques nécessitant ainsi une Intelligence Digitale !

La compréhension verbale

Le raisonnement perceptif

La vitesse de traitement

La mémoire

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Si l’être humain n’est pas curieux de l’avancée des nouvelles technologies, il ne peut pas se les approprier rapidement et convenablement et donc devenir digitalement intelligent. Mais il ne suffit pas de pouvoir utiliser ces technologies, il faut aussi être en capacité d’interagir avec elles dès lors qu’elles se matérialiseront en androïdes (robots), bourrés d’intelligence artificielle et de capteurs. Interagir avec ces dernières, que ce soit à travers des écrans aujourd’hui, ou avec des cyborgs demain, nécessite de faire appel à notre intelligence émotionnelle et donc au quotient émotionnel [QE]. Le QE se définit comme étant « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres » selon les psychologues Peter Salovey et John Mayer. Lorsqu’elle se manifeste envers les humains de cultures différentes, on parle d’intelligence culturelle - IC (ce quotient culturel ne doit pas être confondu avec le quotient de curiosité). Lorsqu’elle se manifeste envers les machines (robots), on parle alors d’intelligence émotionnelle digitale, une dimension parmi d’autres de l’intelligence digitale.

Le QD se cultive de manière progressive et intentionnelle à travers des interactions répétées avec les technologies digitales. D’abord au niveau individuel pour se développer ensuite au niveau organisationnel. L’intelligence digitale collective s’ajoute à la somme de celles des individus qui travaillent dans une organisation (1+1=3).

Comme évoqué par Bill Gates dans une interview , un QI élevé n’est pas nécessairement le plus important dans la vie (en faisant référence à d’autres formes d’intelligences). Le quotient digital, QD, est en revanche essentiel pour intégrer plus facilement l’IA, qui rentre aujourd’hui dans nos vies d’une manière exponentielle, et pour intégrer demain une autre technologie plus avancée, le quantique par exemple. L’intelligence digitale va permettre de tirer profit des technologies digitales comme l’IA qui est la simulation des processus d’intelligence humaine par des machines, en particulier des systèmes informatiques. Les applications spécifiques de l’IA comprennent les systèmes experts, le traitement automatique du langage naturel (NLP), la reconnaissance vocale etc. Un des rôles de cette intelligence artificielle se retrouve dans l’intelligence augmentée qui permet d’améliorer l’intelligence humaine plutôt que la remplacer. Elle se concentre sur la façon dont les machines qui possèdent certaines des qualités de l’esprit humain, telles que la capacité de comprendre le langage et de reconnaître les images, peuvent aider les humains à résoudre des problèmes, à traiter des informations, etc. L’intelligence augmentée, grâce à des équipements ou à des capacités technologiques ajoutées, va donner lieu à beaucoup d’inégalités sociales, liées à la possibilité de développer ou non son QD. Avoir un grand QI sans augmenter son QD n’est pas ce qui est attendu par la société de demain.

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Bill Gates: IQ isn’t everything - here’s what you need to succed, CNBC.com

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L’intelligence culturelle est une compétence clé sur Xerfi Canal, Youtube

5. L’INTELLIGENCE DIGITALE UN CONCEPT ÉMERGENT

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Afin de créer une mesure de l’intelligence digitale, différentes études ont été réalisées par des professionnels :

McKinsey

McKinsey a défini l’intelligence digitale comme une aptitude de l’organisation qui favorise la transformation digitale et augmente les chances de saisir les opportunités digitales pour rétablir une croissance rentable.

Battro & Denham (2007)

Battro ety Denham définissent l’intelligence digitale comme étant la capacité de l’individu de décider à utiliser une technologie (Option click) suivie des heuristiques digitales notamment l’exploration et la navigation dans un espace virtuel.

ITPro, ieee

ITPro, ieee parle d’une capacité de l’organisation de synchroniser les stratégies commerciales et digitales, de gouverner l’informatique et d’exécuter des projets informatiques et des systèmes d’entreprise.

Adams (2004)

Adams parle d’une capacité de l’individu de comprendre et d’interagir avec les informations concernant les technologies digitales, de les organiser, de les manipuler et de les afficher en fonction de ses perceptions.

DQ Institute

DQ Institute définit l’intelligence digitale comme la somme de capacités sociales, émotionnelles et cognitives permettant aux individus de faire face aux défis et de s’adapter aux exigences de la vie numérique.

Des scientifiques ont aussi défini l’intelligence digitale au niveau de l’individu :

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5. L’INTELLIGENCE DIGITALE UN CONCEPT ÉMERGENT

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Au niveau de l’individu, il est possible de retenir deux mesures principales. La première étant celle créée par DQ Institute, qui se nomme DQ Framework, et qui a pour objectif d’accomplir 3 objectifs :

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1Objectif « Digital Citizenship »Qui permet d’utiliser la technologie numérique et les médias de manière sûre, responsable et éthique.

2Objectif « Digital Creativity »Qui permet de créer de nouvelles connaissances, technologies et contenus pour transformer les idées en réalité.

3Objectif « Digital Entrepreneurship »Qui permet de créer de nouvelles opportunités dans l’économie numérique en stimulant l’esprit d’entreprise, l’emploi, la croissance et l’impact.

5. L’INTELLIGENCE DIGITALE UN CONCEPT ÉMERGENT

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Pour pouvoir accomplir ces 3 objectifs, 8 domaines de compétences ont été relevés :

DIGITAL RIGHTS OU DROITS DU DIGITAL

DIGITAL LLITERACY OU LITERATIE DIGITAL

DIGITAL RIGHTS OU DROITS DU DIGITAL

DIGITAL RIGHTS OU DROITS DU DIGITAL

Capacité de comprendre et de faire respecter les droits personnels et légaux, y compris les droits à la vie privée, à la propriété intellectuelle, à la liberté de parole et à la protection contre les discours de haine.

Capacité de communiquer et de collaborer avec des tiers (humains et machines) à l’aide de technologies et de médias numériques

Capacité de trouver, évaluer, utiliser, partager et créer du contenu ainsi que des compétences en matière de pensée informatique.

Capacité de faire preuve d’empathie et d’établir des relations de confiance avec les autres (humains et machines).

DIGITAL COMMUNICATION OU COMMUNICATION DIGITALE

DIGITAL EMOTIONAL INTELLIGENCE OU INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE LIÉE AU DIGITAL

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5. L’INTELLIGENCE DIGITALE UN CONCEPT ÉMERGENT

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DIGITAL IDENTITY OU IDENTITÉ DIGITALE

DIGITAL SAFETY OU SÉCURITÉ DIGITALE

DIGITAL SECURITY OU SÛRETÉ DIGITALE

DIGITAL USE OU USAGE DIGITALE

Capacité de détecter les cyber-menaces (piratage, escroqueries, logiciels malveillants, ...), et d’utiliser des outils de sécurité adaptés à la protection des données.

Capacité d’utiliser des périphériques et des supports numériques et de les contrôler afin de parvenir à un équilibre sain entre la vie en ligne et hors ligne.

Capacité de gérer les risques en ligne (cyberbullying, grooming, radicalisation, ...), les contenus problématiques (e.g. la violence et l’obscénité), et de les éviter et les limiter.

Capacité de créer et de gérer son identité et sa réputation en ligne. Cela inclut une prise de conscience de sa personnalité en ligne et la gestion de l’impact à court et à long terme de sa présence en ligne.

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5. L’INTELLIGENCE DIGITALE UN CONCEPT ÉMERGENT

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L’autre mesure a été réalisée par The European Digital Competence Framework for Citizens qui est composée de 5 domaines de compétences :

https://www.sofiaeducationexperts.com/post/digital-competences-for-creating-collaborating-respecting

À l’inverse, il existe une seule mesure au niveau organisationnelle qui permet de mesurer le quotient digital. Cette dernière a été réalisée par McKinsey et se nomme « Digital Quotient ». Elle est composée de 4 composantes :

• Culture: Risk appetite, Test and Learn, Speed and Agility, Collaboration, External orientation.

• Capabilities: Connectivity, Automation, Content, Data/Analytics, Customer Experience, Technology.

• Strategy: Linked to business strategy, Bold and long-term orientation, Centered around customer

needs.

• Organization and Talent: Structure, Processes, People

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5. L’INTELLIGENCE DIGITALE UN CONCEPT ÉMERGENT

Page 28: LIVRE BLANC L’INTELLIGENCE DIGITALE

À travers ces mesures, on remarque que toutes les études convergent vers une vision similaire de l’intelligence digitale qui est : « la capacité d’acquérir, d’interpréter et d’appliquer des connaissances liées aux technologies digitales pour les utiliser de façon efficace, responsable et durable ». De plus il est possible de retenir plusieurs caractéristiques de l’intelligence digitale issues des mesures existantes. Tout d’abord l’intelligence digitale existe aux niveaux individuel et organisationnel. Elle permet de prospérer dans un environnement technologique très évolutif mais aussi d’innover de façon responsable et durable. Elle se construit et se cultive progressivement et conjugue des savoir-faire et des savoir-être.

Pourtant, il ne faut pas oublier que ces mesures ne s’appuient pas sur une démarche scientifique rigoureuse puisque que l’on peut se demander si elles sont applicables à tous les contextes organisationnels et si elles couvrent tous les domaines de compétences. De plus les mesures individuelles s’adressent au citoyen et non à un membre pouvant apporter une valeur ajoutée dans une organisation. La seule mesure organisationnelle existante n’appréhende pas en profondeur les processus organisationnels et le lien avec les intelligences des individus. Pour finir, ces mesures ne permettent pas de définir un plan d’action pour cultiver cette intelligence digitale.

C’est pour cela qu’Institut Mines-Télécom Business School travaille sur une chaire permettant d’aider les entreprises à utiliser les technologies digitales en leur donnant accès à :

• Un outil de maturité pour évaluer l’intelligence digitale.

• Un modèle de prévention des risques liés à la transformation digitale.

• Un référentiel de compétences en Intelligence Digitale.

Au final Institut mines-Télécom Business School est capable de mesurer le Quotient digital d’une entreprise ou d’un individu.

Les outils apportés vont permettre à une personne de connaitre ses points forts et ses points faibles par rapport aux technologies du digital pour pouvoir travailler dessus en connaissant les risques qui existent. Ils vont aussi permettre à une entreprise de savoir quelles technologies choisir et comment les utiliser. Elle saura ainsi embaucher des personnes qui savent utiliser ces technologies du digital et réussira sa transformation digitale.

En résumé, ces outils vont permettre de faire face au devenir de l’IA qui se démocratise et de la quantique s’approche.

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5. L’INTELLIGENCE DIGITALE UN CONCEPT ÉMERGENT

Page 29: LIVRE BLANC L’INTELLIGENCE DIGITALE

LE CIVISME DIGITAL DANS

UN CONTEXTE COVID-19, UNE COMPÉTENCE

NÉCESSAIRE DE L’INTELLIGENCE

DIGITALE

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Page 30: LIVRE BLANC L’INTELLIGENCE DIGITALE

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Le civisme vient du mot latin « civis » qui désigne le « respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit ». Dans le cas du civisme digital, il fait référence à « l’utilisation responsable des technologies digitales par le citoyen » (i.e. traçage et protection des données privées, respect de l’autre et de la collectivité, utilité de la tâche et rationalisation des usages, mobilisation des applications et sollicitation des serveurs, amortissement de l’équipement matériel, sobriété numérique…).

Une personne ne faisant pas preuve de civisme digital est donc une personne ayant une utilisation non responsable de ces technologies d’une manière consciente ou non, manquant de connaissance ou de formation. Par exemple, une personne qui utilise les réseaux sociaux pour diffuser des Fake news ou encore pour espionner ou intimider d’autres personnes.

Les individus qui se présentent comme des citoyens numériques utilisent souvent les Technologies de l’Information et de la Communication de manière intensive, créant des blogs pour communiquer largement et parfois participer au journalisme en ligne, utilisant les réseaux sociaux (e.g. Facebook, Instagram, Twitter…) pour partager du contenu, payant en ligne, déclarant l’impôt en ligne, se divertissant en ligne en regardant des films (e.g. Netflix).

Ces technologies font référence aux réseaux de télécoms, à l’équipement matériel (ordinateurs, tablettes, smartphone, imprimantes…), aux logiciels (les applications utilisées à titre privé ou professionnel), ainsi qu’aux systèmes d’entreposage et de gestion des données (bases de données, serveurs d’applications, services Cloud…).

Les citoyens numériques utilisent aujourd’hui plus que jamais des technologies dites digitales (i.e. la famille des SMAC enrichie par celle du DARQ) qui sont à la portée de chacun d’entre nous. Elles rendent l’information accessible à tous et génèrent, collectent et traitent de nouvelles données (géolocalisations, émotions, relations, états physiologiques, recommandations…). Par conséquent, pour pourvoir utiliser ces technologies, le citoyen doit faire preuve d’une certaine intelligence digitale et doit être sensible et sensibilisé à la sobriété numérique.

A l’inverse, le fait de faire preuve de civisme digital englobe en grande partie la culture digitale (Digital Literacy), la reconnaissance des données privées (versus publiques), l’étiquette digitale, la conscience des problèmes liés à l’e-réputation, l’empreinte carbone des technologies, l’obsolescence programmée, la neutralité d’internet, la cyber sécurité, la radicalisation des personnes, etc. Ces éléments définissent le comportement d’un citoyen numérique dans les démocraties.

Le civisme digital

6. LE CIVISME DIGITAL DANS UN CONTEXTE COVID-19, UNE COMPÉTENCE NÉCESSAIRE DE L’INTELLIGENCE DIGITALE

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En période de confidemment lié au COVID-19, et surtout si cela dure, manquer de civisme digital et donc plus largement d’intelligence digitale pourrait aggraver la situation à la fois socialement, économiquement ou encore écologiquement :

Socialement

Lorsque les uns et les autres diffusent des fausses informations pouvant provoquer la confusion ou le stress et la peur chez la population, ou des faux conseils pouvant mettre en péril la vie d’autrui.

économiquement

Lorsqu’on utilise les technologies digitales d’une manière exagérée et non rationalisée. On sollicite énormément les réseaux de télécoms et les satellites, on dépasse parfois la montée en charge supposée des applications pour provoquer la dégradation ou l’indisponibilité des services (e-conferencing, e-learning, e-payment, e-administration…), on génère aussi énormément de données, qu’il faut stocker quelque part et traiter par une capacité de calcul. Ceci peut provoquer l’augmentation des prix et la rareté du matériel informatique.

écologiquement et durablement

Lorsqu’on utilise les technologies à mauvais escient, c’est-à-dire, d’une manière inutile ou non raisonnée (e.g. : utilisation exagérée pour tuer le temps). Cela pourrait surcharger et saturer les réseaux, faisant exploser la facture et l’empreinte énergétiques (ce qui est réduit par le manque de mobilité des citoyens avec les moyens de transport pourrait largement être compensé ou même dépassé par l’utilisation inappropriée des technologies).

In fine, envoyer des mails à tous lorsqu’un seul destinataire est concerné, utiliser la visioconférence à tout va, alors qu’une simple audio conférence pourrait suffire, regarder Netflix à longueur de journée alors que la réussite des élèves et des étudiants pour se former en ligne et l’activité économique de certaines entreprises en dépend, télécharger ou charger des données sur le cloud… ce sont des exemples parmi beaucoup d’autres contraires à la sobriété numérique et donc au civisme digital.

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6. LE CIVISME DIGITAL DANS UN CONTEXTE COVID-19, UNE COMPÉTENCE NÉCESSAIRE DE L’INTELLIGENCE DIGITALE

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Pourquoi cela demande une certaine intelligence digitale ?

Comment développer cette intelligence digitale et donc le civisme digital à travers l’éducation et la formation ?

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L’intelligence digitale est la : « capacité d’acquérir, d’interpréter et d’appliquer des connaissances liées aux technologies digitales pour les utiliser de façon efficace, responsable et durable ». De plus, il est possible de retenir plusieurs caractéristiques de l’intelligence digitale. Elle permet de prospérer dans un environnement technologique très évolutif. Elle se construit et se cultive progressivement et conjugue des savoir-faire et des savoir-être.

Cette intelligence peut donc se construire et être développée à travers une éducation des populations. Cette éducation civique au numérique permet aussi de les sensibiliser à un engagement civique plus important.

Afin de développer l’intelligence digitale et donc le civisme digital, il est important d’éduquer les individus à travers 7 points clés développés par Applied Educational Systems :

• L’empathie (Digital empathy) : la communication digitale repose majoritairement sur des échanges textuels. Il est donc plus facile de poser un jugement sur le message que la personne a voulu transmettre que sur les intentions de la personne. Afin d’éviter de telles dérives, qui peuvent mener jusqu’à la cyber intimidation, il est nécessaire d’éduquer les populations. Cette éducation peut se faire à travers des modules de sensibilisation à l’intelligence émotionnelle dans le digital.

• Le fonctionnement d’Internet globalement (Digital use) : renseigner les individus sur tous les processus qui doivent se produire en arrière-plan lorsqu’on utilise internet (en termes d’applications, d’infrastructures et de réseaux) : envoyer une photo de 4 Méga est équivalent à laisser deux ampoules LED allumés pendant une heure.

• Les enjeux liés aux données personnelles (Digital rights) : il est important que chacun comprenne que toutes les données partagées sur internet peuvent être enregistrées à son insu par des programmes. Ceux-ci peuvent eux-mêmes être piratés et les données peuvent être utilisées à des fins malveillantes.

• La « litératie » numérique (Digital literacy) : ce point consiste à mettre en évidence la différence entre une information vérifiée et une « fake news ». Ces fausses nouvelles sont un phénomène récent et sont majoritairement utilisées dans le but de faire cliquer l’utilisateur afin de récolter des « vues » et donc de l’argent. Il est donc important d’apprendre aux populations à chercher la bonne information et à faire la différence entre une vraie et une fausse information.

6. LE CIVISME DIGITAL DANS UN CONTEXTE COVID-19, UNE COMPÉTENCE NÉCESSAIRE DE L’INTELLIGENCE DIGITALE

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• La fracture numérique (Digital divide) : aujourd’hui, internet est encore un luxe que toutes les populations ne peuvent pas se la payer. Il est donc important de prendre conscience du fait que l’information ne peut pas être accessible par tous et donc des conséquences que cela implique. Par exemple, le coût d’accès à internet en Afrique est plus cher qu’en Europe alors que le niveau de vie en Europe est plus élevé.

• Le bien-être numérique (Digital well-being) : le numérique faisant partie intégrante de notre vie et de notre quotidien, il est tout autant important d’apprendre à l’utiliser que d’apprendre à ne pas l’utiliser. Cet accès permanent au numérique peut entrainer une dépendance et générer des effets indésirables sur les personnes. Il est donc très important d’apprendre aux populations à se déconnecter et à faire des pauses/ se désintoxiquer.

• La sécurisation des appareils numériques : pour finir, les populations doivent apprendre à sécuriser leurs outils numériques (tablette, ordinateur, smartphone) afin de se protéger et de protéger leurs données.

Pour développer le civisme digital des individus, il est donc important d’enseigner comment utiliser toutes ces technologies. Cet apprentissage permettra de développer l’intelligence digitale des citoyens et donc de leur donner des clés pour pouvoir réagir face aux technologies dans n’importe quelles circonstances. C’est le rôle des écoles et des universités partout dans le monde.

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6. LE CIVISME DIGITAL DANS UN CONTEXTE COVID-19, UNE COMPÉTENCE NÉCESSAIRE DE L’INTELLIGENCE DIGITALE

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CHAIRE INTELLIGENCE

DIGITALE D’INSTITUT MINES-

TÉLÉCOM BUSINESS SCHOOL

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L’objectif de la chaire de recherche et d’enseignement est d’adresser scientifiquement et pédagogiquement le concept d’Intelligence Digitale et mesurer le quotient digital afin d’accompagner les organisations dans la réussite de leurs projets de transformation :

Conception et mise en œuvre d’un outil de maturité

Conception et mise en œuvre d’un outil de maturité pour évaluer l’intelligence digitale au sein des organisations, en impliquant des chercheurs de terrain, des praticiens, des experts et les partenaires de la chaire.

Création d’un modèle de prévention des risques

Création d’un modèle de prévention des risques liés à la transformation digitale en appliquant des méthodes prédictives pour analyser des données relevées du terrain.

Construction d’un référentiel de compétences en Intelligence

Construction d’un référentiel de compétences en Intelligence Digitale suivant une approche terrain (Focus groups, Enquêtes, Cas d’usage…) pour mieux guider la formation des collaborateurs.

Réalisation de projets pédagogiques

Réalisation de projets pédagogiques impliquant les étudiants de l’école et les partenaires (challenges, business cases…) pour tester les nouvelles idées et diffuser les meilleures pratiques dans les enseignements de l’école.

Activités de rayonnement

Activités de rayonnement via des publications scientifiques, des workshops et des conférences pour partager les avancées et les connaissances produites avec les entreprises partenaires de la chaire et leurs différents publics.

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7. CHAIRE INTELLIGENCE DIGITALE D’INSTITUT MINES-TÉLÉCOM BUSINESS SCHOOL

Imed BoughzalaTitulaire de la chaire Intelligence

Digitale d’Institut Mines-Télécom Business School

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Pourquoi soutenir la chaire de recherche ?

Les apports de la chaire seront au niveau :

• Individuel : l’individu pourra connaitre ses forces et faiblesses au regard des technologies digitales pour capitaliser dessus. Il sera sensibilisé à l’usage créatif et responsable de ces technologies et comprendra leurs risques inhérents pour mieux les prévenir (Technostress, Infobésité, Confidentialité…).

• Organisationnel : l’organisation saura quelles technologies choisir et comment les mobiliser à bon escient. Elle pourra mieux sélectionner les nouvelles recrues possédant une intelligence digitale adéquate. Enfin, elle saura comment aligner ses stratégies business et digitale pour réussir un projet de transformation digitale en évitant ses risques (éthique, vulnérabilité du SI, …).

L’écosystème de la chaire sera composé :

• 15 enseignants-chercheurs évoluant dans plusieurs domaines de spécialités : informatique, adoption et usages des technologies, conduite du changement, gestion de projet et agilité, stratégie de plateformes et business models, data management, IA, machine learning, techno-stress, serious games.

• 150 étudiants managers et ingénieurs spécialisés dans le data management, le management de l’innovation, la gestion de projet IT, l’audit et l’analyse de risques IT.

• Un réseau de coachs et d’intervenants professionnels experts du digital.

L’Ecole réunit cet écosystème fécond composé d’étudiants, de chercheurs et de startups sur un même espace physique nommé IS Lab - Innovation Support Lab - qui permet le partage, l’innovation et l’expérimentation avec les acteurs de la chaire.

Votre soutien nous permettra de créer et partager de nouvelles connaissances au sein de votre entreprise et de vos écosystèmes sur la notion stratégique et innovante d’Intelligence Digitale. Il vous sera également possible de tester de nouveaux concepts et développer votre marque employeur en interagissant avec nos étudiants managers et ingénieurs à haut potentiel. Enfin, votre visibilité et votre image seront renforcées grâce aux activités de rayonnement de la chaire.

Votre don nous servira à recruter de jeunes chercheurs, des chargés d’études, des coachs et des intervenants professionnels ; et à accueillir des « visiting professors » internationaux de haut niveau pour l’animation et la collaboration scientifique. Il permettra aussi d’investir dans les moyens techniques (fournitures, achat de données et de logiciels) et de soutenir les activités de rayonnement et les frais logistiques.

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7. CHAIRE INTELLIGENCE DIGITALE D’INSTITUT MINES-TÉLÉCOM BUSINESS SCHOOL

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Institut Mines-Télécom Business School9 rue Charles Fourrier 91011 Évry CedexTél : 01 60 76 40 40www.imt-bs.eu

Contact : [email protected]

Auteurs : Imed Boughzala & Valentine LopezRelectrice : Lamiae Benhayoun