Littérature de jeunesse – le conte Grimm &...
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Littérature de jeunesse – le conte
Grimm & Perrault
!!! 3 ou 4 phrases l'histoire : paraphrase. Ne pas raconter l'histoire, seulement en 1 phrase. Un contrôle
continu : une étude comparé un album et un conte. Étude comparé sous forme de plan détaillé (Intro/conclusion
– rédaction complète des lignes directrices des parties et des paragraphes + 3 paragraphes (10lignes,
arguments synthétiques, analyses de détails et citations) entièrement rédigé au choix). S'informer sur le contexte
pour expliquer le conte et non le raconter.
***
Introduction :
Analyser la nature des contes traditionnels : le conte traditionnel est avant tout une tradition oral. Tous les
conteurs ont puisé dans un fond folklorique et diversifié. Quel est la nature du conte populaire oral, et celle
des contes littéraires (ou littérarisés) ?
Le conte en tant qu'objet d'oralité, littéraire, et le conte en tant que support d'un certain nombre
d'illustration. On ne peut pas se contenter d'une approche littéraire, mais conjugué plusieurs approches
épistémologiques (cinq types d'approches). D'abord, l'approche dite littéraire (et érudite) au sens général :
analyser le fonctionnement d'un texte, étude du style, du langage propre au conte, et étude du fonctionnement du
symbole (en comparaison avec le mythe, la légende, la fable). Ensuite, il faudra compléter cette approche par
une dimension historique, sociologique, ethnologique – en dehors des grands classiques il y a une tradition du
conte oral très riche partout dans le monde (plus l'étude du style qui va permettre une approche du conte),
branche de l'ethnologie que l'on appelle la folkloristique (comprend le fonctionnement et les enjeux
symboliques en fonction des traditions, etc...). Ensuite, l'approche psychanalytique. Qu'apporte le conte
d'un point de vue pédagogique, pour quelle classe d'âge, dans quel but ? Et finalement, l'approche
esthétique et la lecture de l'image, le rapport texte/image.
Première partie :
définir la nature du conte populaire, origines et caractéristiques
I) L'ancienneté des contes populaires : des témoignages écrits depuis la plus lointaine antiquité
Conte : Pas limité à une communauté, mais qui se diffuse à l'oral pendant les veillées ou les travaux ; des
histoires orales qui se transmettent de génération en génération (dimension transhistorique). Dimension
collective et universelle : la pratique du contage naît avec l'humanité, il n'y a pas d'origine du conte ; à partir du
moment où les tribus, les communautés humaines se sont formés, est né ce besoin de raconter des histoires,
pour communiquer et partager quelque chose tout en expliquant le monde. Une nécessité vitale à la pratique du
conte. On ne peut dater l'origine des contes. Les premiers témoignages écrits remontent au premier temps de
l'écriture et de l'antiquité ; ils témoignent de la grande ancienneté des contes, et que cela vient d'abord d'une
tradition orale – il n'est pas rare que la référence soit faite aux Anciens qui racontent cette même histoire.
a) Antiquité : Les deux Frères, version égyptienne. Esope et la fable. Le conte d'Amour et de Psyché dans
Apulée.
Premier exemple : dans un papyrus égyptien, comme le conte type des Deux frères. Il date du XIIIème
siècle avant J-C. (cf. la brochure p. 87, 88, 89 conte adapté à la jeunesse). « Histoire de Bitiou » : rivalité
mortelle entre deux frères. Renvoi à une pensée magique archaïque, mais avec des fondements existentiels
très fort. Quelle unité entre les contes, les religions et les lettres ? Des références « mythiques » : Des points
communs entre les religions païennes polythéistes et des motifs plus Biblique (le femme d'argile, Caïn &
Abel et la rivalité fraternelle...) ; mais également des références qui peuvent faire penser au mythe d'Isis et
d'Osiris. Parallèle avec le conte des deux frères de Grimm. P. 195 de Grimm : « danser des animaux » :
créature de la nature ; plus proche du caractère divin de la nature, et doté de pouvoir surhumain ; on parle
du motif « des animaux secourables ». A la fois la dimension première et ancestrale et en même temps des
éléments plus « moderne » qui ancre le conte dans un autre contexte culturel : des motifs « modernes » avec
l'épée qui symbolise le refus (qui scelle les valeurs) on peut penser au moyen-âge, aux tournois de chevalerie,
adoubement, etc.
Deuxième exemple : les fables d'Esope. Un esclave affranchi, érudit Grec, qui n'a pas inventé ses fables
mais qui a puisé dans un fond ancestrale, pour leur donner une dimension écrite. 6Ème siècle avant J-C. On
retrouve les fables dans des albums pour la jeunesse « la famille Rataton », grâce à Esope que ces fables en
arrivent à l'album aujourd'hui. P 49 de la brochure. Point commun avec le genre du conte ? Manifestement, fable
et conte viennent d'un répertoire commun ; des histoires animalières, dans une tradition orale, et des
histoires très brèves. En revanche, le conte comporte des péripéties, une aventure avec une structure de
l'action, alors que la fable comporte une anecdote animalière, mais avec un but explicite moralisateur, un
enseignement ou un précepte, alors que le conte contient une morale implicite. La fable sera reprise par la
Fontaine pour la retranscrire dans un registre plus savant en vers.
Contes du Panchatantra : écrit par un prêtre qui reprend un fond oral ancien, en l'an 200 avant J-C,
postérieur à Esope ; pour enseigner à des princes indiens l'art d'écrire. Même structure et enjeu qu'Esope:
mettre en jeu les animaux faibles ou forts, et la solidarité essentielle entre eux. Et les fables d'Esope
continue à vivre encore aujourd'hui, avec les albums jeunesses (cf. première de couverture du Père castor p. 77 à
79). « Brise cabane » : un conte russe reprise par l'édition Père Castor + première de couverture des contes
connus. Comment avec une fable si courte on en fait un album ludique destiné à accroché un lectorat très jeune ?
La souris devient la « famille souris » (avec des enfants souris), on retrace la vie quotidienne de la famille souris.
Puis opposition animaux faibles, animaux puissants, déclinés en plusieurs variantes. La souris rencontre le zèbre,
la girafe, le singe, puis le lion qui s'amuse de la petitesse de la souris, retour à une phase clé des enfants:
l'endormissement. Des enjeux autre sur le plan affectif, permet de moderniser la fable. Enfin, retour au thème
des animaux puissants qui ont besoin des plus faibles que soi ; le lion aura besoin de toute l'aide de la
famille souris.
Troisième exemple : conte de Psyché dans Apulée. Ce conte d'amour et Psyché (dont on voit bien la
portée symbolique, Psyché : âme, Amour : Eros) présente des personnages allégoriques. Un conte qui serait la
première trace écrite de deux structures types : celle de la Belle & la bête, et celle de la quête de l'épouse
disparu > Revoir les histoires.
Au niveau littéraire, ce n'est pas Perrault qui reprend le conte (il se borne à l'évoquer dans sa préface, comme un
des contes les plus célèbres que la culture païenne a donné). Qui l'adapte ? C'est Mme le Prince de Beaumont
qui en 1756 donne une nouvelle version écrite. La belle et la bête ou le thème du fiancé animal étudié dans un
recueil Des belles et des bêtes édition José Corti. Dans l'anthologie des Grimm, où le retrouve-t-on ? P. 209
« L'alouette chanteuse et sauteuse » : amant transformé en lion ou pigeon et s'envole et son épouse par à
sa recherche. (Parfois le motif inversé).
b) Moyen âge : la cendrillon chinoise ; la Belle au bois dormant
Premier exemple : la cendrillon chinoise. Comparaison entre la cendrillon occidentale et plus exotique.
Poisson et arête du poisson (quand il est mort) : poisson magique // l'arbre dans la version de Grimm.
Symbole de la mère morte, défunte : symbole de la mort qui peut contenir la renaissance. // pensée
animiste : la pensée magique des contes, reflète la pensée animiste. Anima: l'âme, l'esprit ; doté de pouvoir
du vivant toutes les créations de la nature (// définition du merveilleux) dans les contes, tout est doté d'une
spiritualité (parfois divine). La structure de base : une créature première de la nature mise à mort mais qui
protège le héros et le monde des vivants. Chaussure : moment de reconnaissance. Motif invariant qui a
permis au spécialiste de rattacher ce conte au cycle de cendrillon, avec celui de la marâtre. Mais une
cendrillon sans cendre # de Grimm.
Deuxième exemple : Les milles et une nuits et Sindbad le Marin une très grande diffusion au 18ème
siècle. Une structure de base : le personnage de Shéhérazade qui remet au lendemain la suite des histoires
pour sauver sa vie. Le fait de raconter des histoires comme principe presque vital.
Troisième exemple : La belle au bois dormant (on connaît la version de Perrault). Un conte qui vient
d'un roman de chevalerie, dans le Cycle du roi Arthur, dû à un certain Percefrest. // Album de Jeunesse et
photocop' éd. Grasset/Monsieur Chat 1984. une version pour les adultes, qui met en valeur l'héritage
médiéval. Le but est surtout de renvoyer à l'atmosphère religieuse de l'époque médiévale. Les motifs
médiévaux abondent, alors que les motifs antiques ont un peu disparu. Mais dans le texte des Grimm, on
retrouve beaucoup de trace médiévale.
Parallèlement à tous ces témoignages écrits, la pratique du conte orale était très présente au Moyen-âge ; la
plupart du temps pour un public adulte, avec des enjeux fondamentaux pour la psychologie des adultes. Ce
qui explique des décalages entre les besoins psychologiques des enfants, et les choses mises en jeu dans les
contes. Entre le Moyen-âge et Perrault, il y a toute l'époque de la Renaissance (16ème et 17ème siècle), et
Perrault s'inspire plus ou moins des versions antérieures de ces contes, notamment dans une tradition italienne.
Deux conteurs que Perrault connaissait dans la tradition italienne : Basile et Straparole. L'ancienneté du conte
oral est une caractéristique importante, mais également autre chose : sa proximité avec le mythe. Mythe et
conte sont très proche (leur origine remonte à la nuit des temps, de nature orale, et transmis de génération en
génération, de siècle en siècle).
II) Définition de genres voisins : mythe, conte, légende
a) le mythe comme parole des origines ; définition et exemple de légende
– le mythe
Quelle définition du mythe ? Cela provient de « muthos » en Grec qui s'oppose au « logos ». Les Grecs
distinguent deux types de paroles (complémentaires) : le logos est le langage dans ce qu'il a de rationnel et
de discursif, alors que le muthos relève de l'irrationnel, de la fable (la parole de fiction, la parole inspirée).
Le paradoxe de la fable, c'est que c'est une parole de fiction qui entend dire la vérité, tout en passant par
le détour de l'imagination. On cherche à dire la vérité du monde, à l'expliquer. Une parole des origines, des
émergences. On parle aussi de dimensions « étiologiques », ou fonction de vérité. Mythe de la
cosmogonie/théogonie.
> Exemple de cosmogonie : Page 7 de la brochure : une histoire de genèse du monde. // livre de la genèse de
l'ancien testament. Quelle structure commune ? La genèse, le déluge et le géant. Une cosmogonie qui finit par
la destruction d'un monde // tradition orale chrétienne : l'apocalypse de Jean qui termine l'épisode du
Nouveau testament. Une dimension tragique très visible dans le mythe (ce qui nous écarte le plus du conte).
> Exemple de théogonie : page 4 : la naissance des Dieux.
> Exemple de l'anthropogonie : phénomène de l'androgyne : chaque moitié cherche à retrouver son
complément, donc une fonction étiologique sensé expliquer l'amour. // mythe de Platon. Autre rapport de
l'anthropogonie, la différence entre les sexes et le matriarcat des sexes : à l'origine, c'était les femmes qui
dominaient puis tout à été inversé (?). Autre motif propre aux l'anthropogonie : la faute féminine, la cause des
malheurs des hommes. Paradoxe: à l'origine, les femmes au pouvoir ? Mais à l'origine, la faute des femmes ?
Autre motif : le héros qui va apporter le salut à une communauté mais qui sera puni par les Dieux pour
avoir apporté le salut ; exemple : Prométhée, voleur de feu, qui apporte une civilisation aux hommes, mais
qui se fait punir par les Dieux.
– la légende
On parle d'une légende car cela reprend un motif particulier d'un mythe. Qu'est-ce qu'une légende ? Un récit
à caractère merveilleux, lié à une tradition orale. La différence, c'est sa dimension locale (pas la même
ampleur géographique que le mythe). La réalité est donc déformée par l'imagination populaire et l'invention
poétique. La légende de la Dame Blanche, etc. Des différences ou des spécificités entre les deux. Des légendes
recueillis par les frères Grimm pas en intégralité. Page 7 : « la baguette du coudrier ». Fonction explicative :
expliquer comment on peut se protéger des serpents grâce aux arbustes ou la baguette. Déformation d'une réalité
religieuse par l'invention poétique // le traitement de la Vierge. Quelle différence avec un conte ? Des points
communs, mais pas tout à fait la même chose. Pas de message moral aussi transparent que dans un conte.
L'aspect initiatique : la structure de l'aventure. Un conte met en scène un héros engagé dans un certain
nombre d'aventure, d'errance et de péripéties, ce qu'il n'y a pas dans une légende.
b) points communs entre mythe et conte
Tradition orale à valeur collective : en Afrique par exemple, on ne fait pas la différence entre mythe et
conte, puisque les deux font parti de ce réservoir commun à fonction éducative et étiologique. Mais
également un autre point commun : ils comportent des archétypes fondamentaux – le plus souvent autour de
créatures irrationnelles.
- la lutte du héros contre le monstre qui menace une cité , dont il faut délivrer une collectivité, (Mythe très
présent dans les religions). P. 5 tapisserie religieuse exposée au Château d'Angers, tapisserie de l'Apocalypse.
Incarnation de Satan, mis à mort par les Anges. Deux grands héros tueurs de monstre : tableau médiéval de
Pisanello représentant St Georges (et St Michel) dans le motif Biblique à travers les légendes chrétiennes //
mythologie Grecque Les 12 travaux d'Hercule et le minotaure. Un conte est représentatif de ce motif dans
Grimm (où l'on retrouve un mélange de motif Biblique et mythologique) où le héros doit vaincre un
monstre dévorateur : Les deux frères (demande d'emmener des vierges // minotaure, etc...). p. 179-180 « le
chasseur... ». Le mythe a tendance à se figer (il s'enferme dans la littérature savante) alors que le conte, bien
après l'antiquité et le Moyen-âge, a continué à vivre. On voit bien souvent que le conte contient des
archétypes communs avec les mythes, mais à sa manière. Autre exemple d'archétype mais camouflé : Le
vaillant petit tailleur (ll. Olga et Andrej Dugin): il tue des mouches, archétype adapté. + ill. Actes Sud.
Traitement héroïcomique et dimension héroïque. Le petit tailleur va vaincre 7 mouches mais va représenter la
figure du héros universel, qui va conquérir la terre. Les mouches sont le versants héroïcomique des autres
monstres plus terrifiants // le monstre à 7 têtes.
- le thème des fées, que l'on retrouve beaucoup. La belle au bois dormant ambivalence des fées : une menace
de mort atténuée par les autres fées : un rôle scindé en deux, très ambivalent. Celle qui protège à la
naissance, et celle que l'on oublie et qui fait peser une menace de mort, nuancé par la fée bienveillante. Donc un
rôle d'ange gardien, mais aussi de mort dans certains cas. Très proche de la notion de Destin : au fond, ce sont
elles qui imposent aux créatures humaines ce que sera leur destinée, en accordant des dons ou des mauvais
prédictions. Dans Grimm : équivalent des fées dans le folklore Français. Donne la mort avec le fuseau, le fil //
les déesses mythologiques « fileuses », qui filent les rayons du soleil, du Cosmos. Les fées ont un pouvoir
ambivalent et sont des fileuses : on tisse une vie comme on tisse les fils d'or du Cosmos. Les 3 Moïres ou les
trois parques qui incarnent elles aussi le fatum. Comment est-on passé au terme de fée ? Les 3 parques
étaient représentées par des statues, les « fata », et cela a donné « fée ». Atropos: celle qui donne la mer.
Renvoi bien à l'ambivalence de la représentation du destin.
- Les « vieilles » ou « les petites vieilles », « petites mères », la « sage femme » dans l'anthologie des Grimm.
L'apparence d'une sorcière, femme sage, sage femme, une petite vieille... Cela se décline sous plusieurs
termes. Ambivalence sémantique de la sage femme en sorcière. // La gardeuse d'oie à la fontaine on retrouve
tout : le rôle protecteur, etc... p. 322-326: description de la vieille femme. P. 65-66
- Les trois fileuses Quels points communs sur le plan de l'imaginaire, avec le mythe, etc ? Le nombre : la
trinité. Symbolique des nombres jouent beaucoup dans les mythes et les contes. S'il y a trois Parques, c'est parce
qu'elles renvoient à un déroulement complet de la vie : la naissance, la vie, la mort. La même symbolique du
nombre 3, la même métaphore du fil. Pouvoir merveilleux : elles arrivent à effectuer une tâche difficile.
Pourquoi encore représente-t-elle des avatars de divinité ? Elles jouent à la Destinée du personnage, mais
pourquoi ? Leur mode d'apparition est celui des Dieux et des Déesses, elles arrivent au bon moment et
viennent de nul part. Elle gouverne la destinée de l'individu. Leur apparence : elles sont difformes. A la fois
familière (elles demandent à se faire appeler « cousine », elles se font inviter au Banquet) transformation d'une
figure familière. Rudofl Otto définit le sacré « tremendum ae fascimans » : produire ce qui fascine et
terrorise en même temps. Malgré le traitement comique, il reste bien une dimension inquiétante dans
l'apparition monstrueuse. On ne fait pas que déformer les archétypes, mais on les adapte plutôt à la forme du
conte. Ici, on pose l'aspect monstrueux pour rappeler le mythe, puis c'est l'aspect bienveillant qui domine.
Retravaille de l'archétype mythique. Quelle morale ici ? La fainéante n'est pas punie, au contraire. Une
morale du bonheur (un dénouement heureux) mais aussi la volonté de faire passer un message implicite ;
tout de même une leçon dans ce petit conte. Idée de sincérité et de fidélité morale. Nécessité d'être tolérant à
ce qui est en marge: transformation profonde de l'archétype primitif : il se transforme car il peut et il doit
intégrer des enjeux nouveaux. On le découvre de plusieurs manières : soit quand les monstres deviennent des
adjuvants aux héros, ou alors dans le motif des animaux secourables (respecter les animaux c'est aussi pour les
hommes se donner à soi-même de nouveaux bienfaits) // Les deux frères c'est parce que les chasseurs vont
accepter de ne pas les tuer que ces animaux vont pouvoir les aider. Trouver une sagesse grâce à la
tolérance. Album 2003 Didier Jeunesse « Les trois fileuses » : 1ère de couverture intéressante. Elles sont noires
(donc inquiétantes), on ne voit que les yeux (caractère énigmatique), mais un gros tas de jaune or : elles
apportent la richesse + rondeur comme les barbapapas par ex.
– Ogres, géants, nains :
* Ogre est aussi une figure mythique : on a greffé sur lui plus ou moins de sens qui sont intemporels. // Ogre
du petit Poucet ; l'ogre comme un fantasme. Pas une réalité mais il correspond manifestement à un
fantasme d'ordre psychologique que l'on trouve aussi dans la mythologie. Le propre de l'ogre est de dévorer
ses enfants. Une figure paternelle toute puissante qui met à mort et dévore ses enfants. Chronos Dieu du
temps qui devient Saturne : dévore ses propres enfants. Une image du temps dévorateur, mais c'est aussi
une image de la puissance paternel qui représente un danger de mort. Ils dévorent tous ces enfants au fur et à
mesure que Gaya les met au monde. Dans les contes, le symbole temporel a cessé, mais c'est le conflit
psychologique père/enfant qui est gardé. On passe du symbolisme du temps à celui de la mort. Avec l'ogre, on
voit très bien comment fonctionne le conte : il est là pour extérioriser des fantasmes et apporter un
apaisement. Version féminine de ce fantasme : la marâtre. Fantasme : construction mentale qui permet de
projeter dans un scénario imaginaire des éléments propres à la psychologie de l'individu et qui amplifie
des désirs ou des angoisses fondamentales. Fantasme vient de « fantasia » : image mentale. // Hansel et
Gretel fantasme d'angoisse et de plaisir : on fait co-exister les deux : le plaisir de la nourriture (les maisons
de gâteaux) et l'angoisse de la situation, de la sorcière, de la mort dans le four.
* Les géants : tous les géants ne sont pas pour autant des ogres. Quels géants dans Grimm, et quel parallèle
avec la mythologie ? Gigantisme spatial : dans les mythologies c'est la personnification de la force des
éléments cosmique et des montagnes. Etat primitif du Cosmos, dans la mythologie comme dans les contes.
Outre leur gigantisme, leur pouvoir de franchir de vastes espaces, ils ont aussi un autre attribut : le monde
primitif, à peine formé, dégagé du chaos. Ils représentent la matière et non l'esprit. Exemples de contes :
Le corbeau, Le tambour, La boule de cristal. Significatif de la très grande variété des attributs merveilleux
et de la variété du surnaturel chez Grimm.
° Cours du 28/02 ° > voir photocopie.
Motifs invariants concernent tous les motifs du conte. Tout est archétypale dans le conte. L'idée de
structures fixes, motivées par des enjeux profonds, à caractères universels et intemporels. Les personnages, mais
aussi les motifs ou images qui ont une dimension symbolique.
– Les personnages archétypaux : 7 types d'actants
1. le héros opposé
2. au faux héros (les mauvais frères, la mauvaise sœur)
3. l'agresseur ou l'imposteur
4. le mandateur (la mère dans Le Petit Chaperon rouge, qui envoie la petite fille).
5. donateur (don de l'objet magique)
6. auxiliaire, adjuvant
7. Personnages récompenses ou but de la quête (don du royaume, Prince ou princesse en mariage, etc).
– Les actions ou les aventures archétypales
1. Les fruits magiques (les trois noix qui s'ouvrent par exemple dans Le poil de Fonte des Grimm).
2. Les robes merveilleuses (de lune, de soleil : cendrillon, Peau d'âne, Le Tambour ..) Pas seulement au féminin
mais également au masculin ; personnage comme l'élu. Couleur cosmique: élection merveilleuse du
personnage.
3. Les animaux secourables : animaux plus près du divin, du sacré, du monde primitif et de l'âme de la
nature, que les humains/héros.
4. Motif de la chambre interdite : Barbe bleue, Les six signes, La Belle et la bête, dans le cycle des Milles et
une nuits, dans Le fidèle Jean P. 43-44. Enjeu sexuel de la chambre : la chambre comme l'espace intime de
l'amour, donc du secret et de l'interdit. Motif de la chambre interdite étudiée par Freud : lieu de pouvoir. Le
père interdit au fils dans le conte, mais pourtant l'enjeu du conte c'est que l'interdiction soit respectée et non
transgressé. Analyse de Freud à propos des contes. Dans Le fidèle Jean, le père interdit à son fils l'amour, le
portrait d'une princesse à aimer : Pourquoi le père interdit-il l'amour à son fils ? La peur de perdre son
pouvoir : Freud explique que c'est le père qui « contrôle le pouvoir sexuel » : mais ce pouvoir doit être
transgressé pour les générations futurs // initiation que le fils va suivre dans la transgression et les étapes
qu'il va ensuite suivre pour grandir. Dire une chose pour en dire une autre, mécanisme d'inversion et
d'écran : ce qui est dit cache le sens inverse : c'est pour protéger le fils, mais en fait pas vraiment, cela
encourage à transgresser l'interdit. Dans La Barbe Bleue, l'époux sur l'épouse : problématique sur l'infidélité.
5. Symbolique des nombres : extrêmement répandue dans tous les folklores : Les Trois fileuses / toujours trois
vœux (les Grimm aurait amplifié ce motif). Trois créatures surnaturelles, trois nains dans la forêt // folklore
Roumain (les trois saintes). Le nombre 7 : les 7 corbeaux, les 7 nains, les bottes de 7 lieux, les 7 frères et
sœurs, le dragon à 7 têtes, les 7 voyages initiatiques de Simbad le marin . Jeu autour du nombre 12. Le
nombre 3 : le dictionnaire des symboles explique que cela dépasse le cadre du christianisme et de la
trinité. G. Dumézil explique dans Les Dieux indo-européens qu'il y a un lien dans la culture « universelle »
des mythologies : les Dieux auraient trois buts dans trois sociétés, sociétés composées en trois parties.
D'abord, la fonction des prêtres (sacré), ensuite, la classe des guerriers et enfin la classe des artisans, auquel
correspondait les Dieux de la fécondité. Importance du chiffre trois qui pourrait découler de tout cela, mais on
pourrait encore travailler dans l'abstrait ; si le chiffre trois est si récurrent dans toutes les mythologies, se
serait un signe fondamentale d'achèvement, de perfection. Symbole du dépassement de la dualité,
l'antagonisme et du conflit. Sur le plan psychologique et familial, sur le plan social, et sur la plan religieux.
Ambivalence : quelle réponse, quel dénominateur commun ? Le pouvoir de Dieu mais aussi le pouvoir du
Diable. Le 7 serait le signe du pouvoir divin, sacré ; Achèvement du pouvoir divin qu'il soit positif ou négatif.
De la même façon pour le chiffre 12 : moi de l'année, déroulement solaire, etc. On peut retrouver ce schéma
des 12 apôtres, etc dans le schéma des Douze frères (les 12 frères + la petite sœur salvatrice) . Dans la Belle
au bois Dormant Grimm : 13 sages femmes, et c'est la treizième qui donne la mort, la douzième atténue le
vœu de mort donné par la treizième sage femme.
– Les actions et les aventures
31 fonctions définies par Propp, comme un squelette général du conte. Des fonctions et une structure plus ou
moins applicable. Trois catégories d'action : séquence préparatoire, aventure proprement dite, puis le retour.
Tous les contes ne sont pas forcément soumis à ces fonctions, mais tout serait combinatoire de cette façon.
c) Application pédagogique : schéma de Larivaille et frises de Varja Lavater
Propp : étude structurale : voir polycop.
Artiste Varja Lavater : illustration des contes sur vaste frise.
d) Les continuateurs de Propp : Greimas et le schéma actanciel, Denise Paulme et les structures narratives du
conte africain, application aux contes européens par Georges Jean
Greimas et le schéma actanciel : voir polycop.
P.17 de la brochure sur D. Paulme : analyse d'après l'articulation générale du conte, du développement général
de l'aventure. Jean le Sot : conte initiatique // Jean le Veinard : type descendant de Paulme.
DEUXIEME PARTIE :
Perrault et le conte populaire littérarisé
1) Introduction à Perrault
Ecriture de Perrault n'est pas neutre, mais faussement naïve ; le comble de l'artifice. Les contes de Perrault
n'étaient pas seulement un exercice de style, mais un projet très chargé idéologiquement, et qui véhiculait des
normes, des règles de conduite très codifiée, liée à la culture de son époque et de sa classe sociale.
A/ Projet littéraire
Il publie ses contes entre 1695 (pour les contes en vers), et 1697 (le pas est franchi vers les contes en prose
sous le titre Contes de ma mère L'Oye) un homme de lettre reçu à l'académie en 1671. Il s'intéresse au
renouvellement de la littérature savante ; querelle mondaine dans laquelle il se lance: la querelle des
Anciens et des Modernes. En 1688 il rédige un essai polémique qui s'intitule Le parallèle des Anciens et des
Modernes. Perrault étant du côté des Modernes : choix de réécrire des contes, faire passer des contes
traditionnels folklorique dans la nouvelle littérature. A cette époque pas, pas le sens de la littérature populaire
; un engouement pour les contes de fées, mais pas valorisant d'aller vers les contes folkloriques ; seulement
les contes mondains et galants // femmes de lettres qui jouaient avec les modèles du merveilleux : le Cabinet
des fées. « De la mère L'Oye »: des choses divertissantes, mais rien de très sérieux : il s'accuse d'abord de ce
qu'il redoute de ce qu'on pourra l'accuser. Il dédie ces contes à son fils. Mais on reconnaît dans un second
temps le talent de cet ouvrage, et il se présente alors seulement comme le véritable auteur. Il cherche également
avec son titre à éviter le reproche d'avoir introduit un peu trop un genre populaire frustre et peu raffiné
(trop différent du conte mondain) ; reproche de frivolité et de mélange des genres à éviter. Travail des
Grimm, plus de 200 contes alors que chez Perrault : 11 contes seulement : une partie du répertoire qu'il
ne connaissait pas (un grand bourgeois qui ne connaît pas complètement le peuple ; sauf à travers la domesticité
féminine). Des contes à destiné féminine (mettant en scène des personnages féminins : La Belle au Bois
dormant, Les fées, Cendrillon, etc...), car récité et connu par les servantes par exemple. Des domestiques
féminines qui ne fréquentait pas beaucoup le répertoire masculin, mais plutôt féminin : ceci explique la
tendance féminine du recueil de Perrault face à celui de Grimm.
B/ Les transformations par rapport à la tradition populaire orale
Perrault en réalité est un grand bourgeois et méprise le peuple d'une certaine façon, les contes populaires
ne sont qu'un prétexte ; il utilise la culture populaire mais sans s'en intéresser, de la même façon il ne
s'intéresse pas tant au merveilleux, mais est plus dans une culture rationnaliste . Il joue avec le merveilleux
et le symbolisme, crée un effet de distanciation humoristique.
Exemple de Cendrillon : la Fée Marraine n'est en fait qu'un personnage de type mondain. Dans la seconde
moralité, pas un enjeu réellement morale, mais une extrapolation théorique. Morale de la réussite sociale plus
qu'autre chose. Enjeux sociaux sont plus important que les enjeux moraux.
– Le jeu avec le merveilleux
Dans Cendrillon, la créature surnaturelle n'est plus tant merveilleuse mais une « marraine » : c'est elle qui
introduit dans le monde mondain, et qui accompagne. Les qualités morales content peut être moins que le
réseau « social ».
– Valeurs aristocratiques
Dans Les fées une dimension aristocratique : la mère envoie sa seconde fille à la fontaine pour puiser de l'eau
et le flacon d'argent. Motif qui renvoie bien à ce contexte : rapport au luxe et à la richesse. Perrault rajoute des
éléments mondains qui ne peuvent pas provenir de la culture populaire. Dans Cendrillon il met le même motif
symbolique et merveilleux mais transformation mondaine. // la pantoufle de verre dans Cendrillon luxe et
fascination pour la richesse. Album ancien de Craft en 1975 qui restitue de manière excessive le cadre
culturel et le luxe aristocratique du luxe de l'époque. On voit Cendrillon et le Prince en portrait en pied, à la
manière dont les peintres de l'époque représentait le Roi Soleil par exemple // Louis XIV. Album de Gründ.
Quelles conséquences de cette culture aristocratique ? Une des conséquences indirectes, c'est que Perrault serait
plus ou moins inconsciemment conduit à atténuer le thème de l'ascension sociale, de la victoire des
humbles (paysan qui devient Prince ou Roi). Plus le même miracle de l'ascension sociale, qui se présente
pourtant comme un principe fondamental du conte traditionnel. Une structure fixe, Perrault ne peut pas
transformer toute la forme des contes donc c'est simplement atténué, pas complètement effacé. Exemple
d'atténuation légère de l'ascension sociale miraculeuse : on le retrouve dans le héros du chat botté, fils de
meunier qui devient Roi : pas atténué. Mais dans le Petit Poucet, il devient serviteur du roi : ascension
sociale mais reste lié à l'idée que le héros est intégré à un service du Roi ; le petit fils du bûcheron devient
officier du Roi : atténuation. En plus, un léger mépris ou condescendance face au peuple de la part de
Perrault : de même qu'il joue avec le merveilleux, il joue aussi avec des archétypes populaires des contes de fées,
car pour lui ce n'est pas le thème de l'ascension sociale qui importe. Exemple du petit Poucet : il semble assez
clair qu'il y a une mise en scène du peuple, pas des gens qui semblent sympathiques P. 294 « Dans le moment
que le bûcheron... » Perrault ne connaît pas le peuple. Dans Les souhaits ridicules même ton ironique : ces
paysans non plus ne savent pas gérer leur désir, s'ils sont pauvres, tant pis pour eux : une moralité explicite
et souligne que chacun doit rester à sa place. Conte burlesque où Perrault joue avec le merveilleux. Homme
misérable : à tous les niveaux, pas seulement financièrement ; vision d'une classe qui vise à confronter les écarts
sociaux. Ici le conte burlesque finalement est un conte de divertissement, mais derrière se divertissement
perce un contre pied contre le plaisir utopique.
– Idéologie patriarcale
Modèle de conduite et règles propres à l'élite de l'époque (haute bourgeoisie et noblesse) : quelle épouse
idéale, quelles sont les héroïnes idéales dans les contes, et quels codes de conduite pour qualifier cet idéal
féminin ? Dans Perrault, c'est très important, car c'est le fondement d'une culture qui va rester dans la société
et les modèles de comportement.
Soumission féminine, « soit belle et tais toi » ; on définit les femmes par l'apparence, quelles soient bergère ou
princesse : code que l'on connaît et que l'on retrouve encore. Barbe bleue : mécanisme de l'instinct et non de la
société. Femme : curiosité qui nuit aux hommes et à la société // moralité de Barbe bleue. Assimilation de
l'épouse au statut de l'enfant obéissant. Mise en place des codes de la beauté, de l'obéissance, de la soumission
// Griselidis et Peau d'âne, « belle et accommodante » / allusion au Roi : patriotisme et politique. A rajouter, le
code de la vertu féminine. La justification du monarque et la cruauté de l'époux est justifié par la femme et ses
« erreurs ». Les codes de comportement et de conduites du masculin sont appuyés par le comportement de
féminin, un homme intelligent mais laid alors que la femme est belle mais idiote, mais ça compense.
– Morale répressive (à la différence que dans la morale populaire)
Une morale répressive qui se voit dans le dénouement, par exemple le dénouement des Fées. La mise à
mort de ces méchants est présentée de façon symbolique, pas de réalisme de la mort ; le mal est châtié, évacué.
Avec Perrault, il y a véritablement une dimension réaliste du châtiment ; idée de la mort sociale, comme s'il
n'y avait aucun salut pour l'individu s'il ne respecte pas les codes de comportement. // Les fées construction
précise de la mise à mort sociale dans le bannissement social : problématique mondaine : point de salut en
dehors de la société, mais pas une problématique populaire.
Forêt : espace du merveilleux, contraire de la civilisation, espace de la vie sauvage (opposé des mondainités,
donc renvoi les paysans à une cause animal) mais aussi le lieu du merveilleux : lieu ambivalent, avec des
épreuves ou on se confronte avec la mort mais pour une issue positive dans les contes traditionnels, ici dans
Perrault, lieu de l'exclusion sociale et familiale. Code des bienséances: c'est à cette époque que l'obscène
prend lieu, tout ce qui touche au corps, etc. Rabelais est jugé obscène au 17ème siècle, on ne comprend pas le
siècle précédent. Au 17ème, Perrault rétabli une vision pure du corps. Morale des convenances // p. 81 préface
à Peau d'âne
C/ Quel impact psychologique du projet de Perrault ?
1) En quoi le projet littéraire a pu générer des réflexions pédagogiques à l'époque ?
Le but de Perrault est de renouveler la littérature moderne, mais cette entreprise a fait émerger des traités de
pédagogie au 17ème siècle. Les contes de Perrault sont devenus le premier livre destinés aux enfants. Un grand
pas dans la culture sur la notion d'éducation des enfants. La préface importante, car elle nous explique
que Perrault ne réserve pas les contes pour les enfants mais au contraire pour un public mondain ;
seulement il se défend du côté léger par la moralité qui convient à l'éducation des jeunes gens. On va concevoir
le conte comme un modèle civilisateur pour les jeunes gens de la noblesse ou de la bourgeoisie. Changement de
statut de l'enfant dans le cadre de la société de l'ancien Régime // PH. Ariès L'enfant et la vie familiale sous
l'Ancien Régime 1975 : l'enfant est incomplet et on ne conçoit pas l'enfance comme un état à respecter avec des
rythmes et des besoins propres. Des choses qui vont changer grâce à Perrault ; par ex, les femmes fortunés
plaçaient leur enfant chez des nourrices à la campagne sans que l'on s'en occupe.
On comprend que l'enfant doit être intégré dans un processus de civilisation pour qu'il devienne un honnête
gens, dans une civilisation du travail. La bonne éducation de l'enfant prouvera la valeur de la société, mais aussi
la valeur sociale de la bourgeoisie. // L'émile de Rousseau en 1762 et E. Badinter L'amour en plus. A partir de
Perrault, on ne fait plus seulement lire la Bible aux enfants, mais aussi les contes de Perrault. A partir du
17ème siècle, le projet éducatif va conduire à la thèse de N. Elias La civilisation des moeurs « un double
principe de rationalisation mais aussi d'inhibition qui se mettent en place au sein de la culture occidentale ».
Faire taire l'instinct pour que la vie en société soit cohérente : l'individu va intégrer des modèles idéaux
qui contraignent sa propre liberté, mais il va tellement bien les intégrer que la censure deviendra
progressivement une auto-censure. Une époque où la civilisation doit triompher sur la nature ; c'est Rousseau
qui fera basculer cette hiérarchie. Mais ces contes ne sont-ils pas « toxiques »pour les enfants d'aujourd'hui ?
A cause d'une culture aliénante, avec la répression des comportements, des instincts et du corps contre des
clichés. On les a souvent mis de côté pour ce côté archaïque, une littérature parodique s'est mise en place
pour moderniser les contes de Perrault.
– Exemple de Roald Dahl P. 59 de la brochure : inversion des valeurs, la petite fille prend en main son
destin.
– P. Gripari Les contes de la Rue Broca P.86 > La fée du robinet
Le jeu avec le merveilleux et la représentation historique (fée des sources devient la fée du robinet).
Utilisation humoristique fée du robinet/fée du cabinet : le cabinet n'est pas forcément le lieu de la saleté comme
le pense l'adulte. L'enfant lui est complètement dans le « pipi caca ». Pas de remise en cause du merveilleux,
mais du destin comme justice transcendante. Rétablissement de la liberté individuelle, moins manichéen, il y
a des possibilités de changement. Cela introduit une théorie pédagogique : le « tout répressif » n'est pas une
solution éducative. Personnage renvoyé à son destin, à se responsabilité dans un destin aléatoire. Idée que
l'on peut devenir meilleur. Processus de maturation et de perfectibilité. Une réconciliation entre les enjeux,
idéaux et besoins de la société et les concepts d'épanouissements de l'individu. Les parents ont le mauvais rôle :
l'enfant se sent valorisé comme enfant. Fascination de l'argent. Attention : luxure, débauche sexuelle. Mais le
Prince tombe amoureux devant la femme qui crache des perles : fascination pour la richesse.
– Réécriture d'Yvan Pommaux, éd. L'école des loisirs. L'île du Monstril. Réécriture d'archétype
traditionnel, celui du principe de couple d'enfant qui partent à l'aventure. Ici, sur une île déserte et sauvage //
reprise de Jeannot et Margot. Second archétype : lutte contre le monstre de l'île. Archétype de la Robinsonade.
Modèle héroïque équitable : deux enfants de deux sexes qui agissent de manière solidaire et complémentaire.
Ingéniosité complémentaire.
2) Application des interprétations mythique et ethnologique à Perrault : étude du Chaperon Rouge (comparaison
Perrault, Grimm, version populaire et albums).
Un conte particulier déjà de part sa localisation : vers le Tyrol, un conte qui viendrait d'Orient, d'Asie et qui se
serait diffusé à des périodes lointaines, en Europe. Bête sauvage qui pénètre dans la maison de l'humain, dans les
versions Orientales, c'est le Tigre qui attire les enfants à l'extérieur pour les dévorer, comme dans Le loup, la
chèvre et le biquet. Dans les versions Orientales, toujours un dénouement positif, on le classe dans la catégorie
des contes d'avertissements pour enfant. Quel panorama général de l'aventure des contes ? On peut rassembler
tout cela en trois catégories : le conte d'avertissement – à direction des enfants la plupart du temps -,
conte de quête – de l'époux disparu, etc -, et le conte d'initiation. Un même conte peut conjuguer ses trois
aspects ; ce qui semble le plus évident avec le Chaperon Rouge, c'est la notion d'avertissement.
Parmi les contes d'avertissements pour les enfants, ils sont d'issu réparatrice, mais certains sont tout de
même à issu négative (conte de punition) ; on peut citer Dame Trude de Grimm (voir polycopié) : dimension
moralisante et issue négative, transformation de la fillette en bûche. Elle est associée au diable, caractère
maléfique ; symbolique des couleurs (noir : la nuit et la mort ; vert : la forêt), une maîtresse de la forêt, et
incarnation de la puissance magique de la forêt, une maîtresse de la nature. Omniprésence d'un personnage
donneuse de mort, punition, gardienne de la nature // Les trois fileuses. Dans la version de Perrault, pas le
motif de la désobéissance. Ici, une vision de la mort transformée : une image qui euphémisme la mort à la fin,
même si une issue négative, quelque chose de positif ? Peut-on parler d'euphémisation de la mort par la pensée
magique et le merveilleux ? Vision du foyer qui réchauffe. On joue sur l'irrationnel et l'opposition vie/mort,
pensée rationnelle ou non. Le terme le plus important dans la traduction, le terme de « transformation », pas
une mise à mort mais un changement d'état. On joue sur l'absence de l'opposition vie et mort, cloisonnement
(//Définition du merveilleux), cloisonnement rationnel entre les règnes – humains et végétales -. L'être humain
peut participer au grand tout de la nature en se fondant dans le règne végétal ou animal ; clé de fonctionnement
du merveilleux. // morale religieuse : si tu n'écoutes pas tes parents, tu brûleras en enfer.
- 1er schéma : Exemple de Boucle d'or et Dame Trude Interdiction + transgression + conséquences de la
transgression : punition, issue réparatrice après épreuve formatrice.
- 2ème schéma : (structure relative au Chaperon rouge par exemple) compétences/absence de compétences +
épreuves et performances : sanction ou victoire.
Étude du texte : Pas d'autres versions avant celle de Perrault, donc on ne sait pas quelles versions orales il a
hérité. Récemment, on a trouvé un écrit du Moyen-âge écrit en latin, qui raconte l'histoire d'une petite fille qui
rencontre une bête sauvage ; elle porte une tunique rouge qui la protège comme magie des bêtes sauvages qui ne
peuvent alors pas la dévorer. Les interprétations ont beaucoup variées pour comprendre le conte. Contes et
légendes du point de vue mythique Hyacinthe Husson 1874 : interprétation solariste : mythe solaire. Lumière
du jour, du soleil qui est progressivement happé par la nuit noire (// figure du loup). Cette théorie aurait pu
fonctionner, mais il semble que cela ne fonctionne pas pour ce conte, car on sait que dans beaucoup de versions
populaires Françaises, le petit chaperon n'est pas rouge, donc pas le symbole possible de la lumière. La
couleur rouge est attachée à l'histoire comme invariant, mais on ne sait pas si elle était présente dans la version
entendue par Perrault ou si c'est lui qui a ajouté ce motif. Coup de génie de Perrault ? // archétype du conte
populaire > symbole de la destinée féminine. On ne peut pas considérer seulement ce mythe cosmique. Même
chez Perrault, on retrouve de nombreuses traces du lien entre conte, mythe et mythe cosmique
> Aurore et Jour dans La belle au bois dormant. // le mythe de Perséphone, fille de Demeter. Demeter : la terre.
Perséphone : elle est enlevé par son oncle, Hadès ; il l'emmène en Enfer. Demeter se lamente, elle fait appelle à
Zeus, qui va trancher entre les pouvoirs des Dieux. Perséphone restera 6 mois sous la terre puis 6 mois sur la
terre auprès de sa mère. Quand elle est sous la terre, Demeter reste stérile car désolée, et donc la terre reste sèche
: terre hivernale. Quand Perséphone est sous la terre : été. Jour / Aurore : un élément cosmique conservé dans
Perrault, et élément mythique.
-
Conte de la Mère grand (Nivernais)
- La version de Perrault
1. Le titre
Métonomie : l'enfant est désigné à travers ce qui la caractérise. Moins l'enfant qui est désigné que son
costume. Le costume porte l'image de la rougueur : soit un coup de génie de la part de Perrault (car cela explique
pleins de choses) soit il l'a entendu comme cela.
Couleur : rouge > fertilité. Blanc > perte de la virginité. Le sang, la fécondité, la fertilité. Mais « le Petit » :
pas cohérent avec fertilité et fécondité. Est-ce dans le titre on est dans l'annonce du passage de l'enfance à l'âge
adulte ? A priori le Petit chaperon rouge est un enfant. Utilisation du masculin : valeur neutre. On parle d'un
enfant. Effet de sens premier contraire au symbole habituel, rouge : féminité. L'idée d'un personnage enfant
très jeune, impubère. Christian Roux 2007 Seuil : ambivalence des couleurs. Couleur primaire qui suppose
l'éclat, la vivacité, la joie, de façon inconsciente ; car une couleur éclatante, dans le cadre de l'enfance. Plusieurs
sens à cette couleur, pas seulement la thématique du sang versé. Trois niveaux de sens autour du jeu de couleur.
Terme de chaperon : effet de double sens dans le conte. Chaperon : une coiffure, de bonnet que les hommes
portaient. A l'époque de Perrault, le chaperon est devenu la coiffure traditionnelle pour les femmes, une
parure qui signale la féminité // les robes de Cendrillon. La femme dans un stade de la vie conjugale. Double
sens ironiquement induie par Perrault. Il commence son conte comme un conte d'avertissement, mais il termine
en expliquant que c'est beaucoup moins une enfant qu'une jeune fille ; celle qui ont l'âge d'entrer dans la vie
amoureuse. Le chaperon rouge en tant que coiffure signale ce phénomène d'entrée dans la vie amoureuse.
Une moralité qui traduit bien la dimension seconde du conte. Effet de contradiction dans l'album, car on met la
moralité mais qui est en contradiction avec le côté enfantin de l'album. Dans la moralité, le loup est le séducteur,
le Dom Juan libertin qui séduit les jeunes filles de la bourgeoisie.
2. imitation du style oral
Le dialogue « qu'as tu de grandes dents... », « tire la chevillette... » : tournure populaire et archaïque.
Equivalent des rituels d'entrée dans la magie : des expressions archaïques donc effet particulier. Un conte oral et
vivant, présent et susceptible d'être raconté de nos jours à des petits. Un équilibre entre le discours, le
dialogue et le récit.
Référence mondaine : jeu de mélange des registres dans le vocabulaire. Dans le vocabulaire, le verbe
« scellait », le « déshabillé » de la grand-mère... + passage du passé simple au présent : rend l'action plus
immédiate et présente à l'esprit du lecteur. « Le petit chaperon rouge se déhabille et va se mettre dans le lit... » :
on repasse au passé, propre à la narration. Jeu sur les temps intéressants.
Scénario :
– la situation initiale
– le piège tendu par le loup
– le dénouement
Figure maternelle dont l'amour est déraisonnable. Petite fille naïve. L'homme du côté de la raison et la
femme du côté de l'irraisonnable et du caprice. Absence totale de figure paternelle dans le conte. Deux
choses : soit la lacune et la déficience, la situation initiale est problématique. Soit pas de conflit autour d'elle
donc pas de conflit autour de l'enfant. L'oiseau d'or un monde complètement masculin. Perrault pose un monde
de lacune, car pas de figure du père. Bucheron n'intervient pas pour sauver le petit chaperon rouge. Loup :
monde extérieur, monde sauvage # le monde civilisé. Peur du loup qui a sévit à l'âge classique en Europe.
°Cours de Céline photocopie 27/03°
TROISIEME PARTIE :
approche sociologique et ethnologique du conte
1) La tradition orale et les premiers travaux de collecte des folkloristes
a) les premiers folkloristes et les collectes des travaux oraux
Kinder und Hausmärchen : Contes de l'enfance et du foyer. 1812. Des contes pas seulement destiné aux enfants,
mais à l'ensemble d'un public familial. Les frères Grimm choisissent cette notion d'enfance, car cela convient
à l'esprit romantique de poésie naturelle, naïve, à l'image d'une sorte d'enfance de l'humanité. Le succès de
ces contes a été tel que les frères Grimm ce sont rendus compte qu'il y avait un lectorat en attente de ce recueil,
que finalement, le recueil de conte pouvait être un livre d'éducation et de lecture pour les enfants et les familles.
1857 : ils intègrent des contes comme Blanchette et Rosette. Des contes inspirés du folklore et la démarche des
Grimm. Ils ont réécrit parfois des contes qu'ils avaient publiés dans leur première version. Leur contribution
personnelle a été double : d'abord, travailler à l'écrit, poétiser et d'inventer un style particulier. Pas le
même style de Perrault, mais propre à eux : une simplicité narrative, et de description poétique.
Début de Cendrillon Quel type de style ? Images universelles, équivalence entre le motif du deuil, le tapis de
neige. Effet de balancement de la phrase, rythme binaire. Quelles critiques dans les années 70 ? Une critique
adressée parallèlement à Perrault et aux Grimm. // brochure p. 27 J. Zipes Les contes de fées et l'art de la
subversion Il compare les diverses réécritures. Influence de « l'ère victorienne »: Reine Victoria qui reblase la
monarchie après une série de Roi un peu étrange ; elle s'impose et seconde l'essor de la culture et de l'industrie
anglaise. Elle a soutenu un code et une éthique morale, « puritanisme », un code moral d'une grande austérité,
montrant l'exemple d'une vertu sans faille, et cela modèle les mentalités du temps. 1968, L'amant de Lady
Chaterley (P. Ferrant adaptation cinématographique), première version de 1928 mais interdit très tard en
Angleterre. Un roman qui traite de l'héritage de ce puritanisme, pas choquant mais fondé sur la volonté d'une
réhabilitation d'un amour libre et d'une liberté face à la sexualité. « Biedermeier », une petite bourgeoisie qui se
repli sur le travail, les affaires : valeurs de la famille, du travail, de la vertu. Dans les versions nouvelles et les
ajouts : valorisation du luxe et de la richesse, et tâche morale et domestique pour chaque sexe, et rôle de la
femme accomplie dans le foyer.
Les contes littérarisés ne sont pas naïfs mais véhiculent un certains nombres de valeurs. Ce travail des
Grimm a été fondateur parce qu'il a enclenché dans toute l'Europe un véritable travail de collecte scientifique
de conte oraux : une branche de l'ethnologie est née. Par exemple, le 19ème siècle est celui de la réhabilitation
de la culture populaire et des collectes. Un immense travail effectué en Russie à la suite des Grimm, par un autre
chercheur, qui s'est lancé dans un grand travail de collecte du folklore populaire Russe, entre 1850 et 1870
Contes Russes en trois gros volumes, on trouve l'édition scientifique, aux éditions savantes Maison Neuve et La
Rose (consacrée à la publication des contes populaires de tous les pays). Dans la collection Ecole des Loisirs on
retrouve des contes Russes d'Afanassiev. En France, de nombreux folkloristes engendre le pas aux Grimm // ma
mère m'a tué mon père m'a mangé dans la brochure, Aurore et Maurice Sand qui publie. Premières écoles et
travaux de catalogues, d'abord en 1928 The types of Folktale le plus complet du folklore occidental. Il a été le
fruit d'une double équipe d'ethnologue. Le premier catalogue qui détermine des contes types. Puis une équipe
dirigée par Paul Delarue Catalogue de la Rue tenèze. // brochure et tables des matières du catalogue, concernant
les contes merveilleux. A partir de là qu'on a pu diffuser des nouvelles collection pour la jeunesse / Le tour du
monde d'un conte éd. Synos. Faire découvrir des cultures étrangères aux enfants. Evolution du contage et du
public du conte, à travers l'évolution des illustrations.
b) la pratique du contage, le public et les transformations
// brochure à partir de la p. 43 :
1. de Clouzier, le premier illustrateur des contes de Perrault.
frontispice > ancêtre de la première de couverture. Le conte le fruit d'une tradition populaire orale à travers
l'image de la conteuse. Elle semble issu d'un monde paysan, avec des sabots et une coiffe paysanne. Une
domestique qui raconte pendant la veillée, les contes de la Mère L'Oye. L'origine orale est signalée. Quel
public ? Les enfants des maîtres, pas que des enfants.
2. autre illustration, monde paysan, transmission orale la personne âgée au milieu : une culture
d'apprentissage, de sagesse. Divertir et enseigner. Les conteurs ne recherchaient pas l'invention, les contes n'ont
pas beaucoup variés, car le but était la transmission de valeurs, d'expériences et non juste l'acte gratuit de
création.
3. Ici il y a le livre, avec essentiellement des enfants : plus une réelle transmission orale, mais l'art du contage à
travers le livre. Monde féminin, replié dans la sphère domestique.
Conte de Grimm reflète beaucoup le folklore, mais d'une façon globale, car pas seulement des contes à destinées
féminines, mais bien les deux. Ce que l'on peut également déduire de ce folklore c'est que les contes prouvent
qu'il n'y a guère de différence entre les contes à destinée féminine et masculine, du point de vue des enjeux
fondamentaux de l'aventure.
Quelles différences entre les contes à visée masculine et féminine ? Pour ceux masculins, plutôt des combats,
des mises en scène de lutte (caractéristique spécifique du héros masculin) pour ceux féminins, les épreuves
sont de natures domestiques, qui portent sur la patiente. Aspect superficiel des épreuves, la nature profonde
des enjeux restent les mêmes, on peut distinguer trois grands enjeux de l'aventure, la structure
d'avertissement, de quête et d'initiation. // brochure, version masculine du Petit chaperon rouge. Conte de
quête : celui de l'époux disparu, dont le conte de Psyché. Cycle d'Askeladd dans le cycle nordique : enfant des
cendres, du foyer // conte d'initiation. Prince Grenouille chez Grimm, dans le motif Russe, c'est la fiancée
animale.
2/ La base réaliste compensée avec le merveilleux
Le début des contes donne des réalités, dans une situation initiale réaliste (besoin d'argent, parent malade, etc)
puis se greffe le mécanisme compensatoire du merveilleux.
Par exemple, dans le Chat Botté : concurrence pour l'héritage paternel ; inégalité de traitement entre les fils.
Autre exemple : le conte type La mort Marraine ou le Diable pour Parrain > difficulté pour des pauvres gens de
trouver un parrain ou une marraine pour leurs enfants. L'enfant constitue une charge : il faut trouver un parrain
ou une marraine qui puisse se charger des orphelins. Un pauvre homme tellement chargé d'enfants qu'il ne
trouve plus ni parrain ni marraine pour son aîné. Il part sur la route, et il ne trouve que la Mort ou le Diable pour
être son parrain mais en échange de l'âme de l'enfant. Autre exemple : angle de la famine, dans Le petit Poucet et
Jeannot et Margot dans toute l'Europe, les famines ont sévit jusque dans le première moitié du 19ème siècle. //
Ansel et Gretel et l'amplification des enfants abandonnés par leurs parents. Pratique sociale qui consistait à
accepter que les enfants partent dès 7 ans apprendre un métier : base historique et réaliste dans l'image de
l'enfant abandonné dans la forêt.
Personnage de l'Ogre, qui appartient au surnaturel et au conte, mais l'archétype de l'Ogre peut contenir aussi
un certain réalisme d'ordre social : au fond, c'est un archétype qui conjugue 4 niveaux de sens : d'abord, il
peut être une allégorie d'ordre existentiel et métaphysique, puis un second sens, une allégorie d'ordre
cosmique > processus de destruction cosmique comme le vent qui détruit et qui dévore ; personnification des
vents dévorateur // L'amour des trois oranges : seconde séquence P. 52 de la brochure) enfin la dimension
psychologique et familiale (ogre la figure du père tout puissant, en tant que menace pour l'enfant), et
finalement, la dimension sociologique : un certain nombre de conte semble assimiler l'Ogre au mauvais riche.
Motif de la dévoration cannibale comme une mise en abyme des sociétés qui n'avaient pas accès à la viande, ce
dont on manque.
Personnage archétype de la marâtre : très probablement, derrière la marâtre se cache un niveau de sens qui
relève d'un réalisme psychologique et sociologique. Mortalité maternelle très fréquente du coup les
remariages étaient très fréquents.
3/ quel vision du monde véhicule le conte ?
Tout n'est pas merveilleux dans le conte # Préface des Grimm qui présente de façon idéaliste les contes,
comme le témoignage vivant d'une culture naturelle et naïve (la nature étant, pour les romantiques, d'origine
divine) enfance de l'humanité. Au 19ème siècle, on a tendance à présenter le monde, l'univers des contes
comme un monde « edenique » où dominerait une certaine naïveté avec une morale dans la même idée. Conte
populaire en soi offre une vision de l'existence profondément double, clivée : à la fois une vision sombre du
réel (surtout dans la situation initiale) et en même temps une situation initiale qui est là pour être dépassée.
Confrontation du tragique et de l'utopie. Ne pas édulcorer la difficulté du quotidien, pour ensuite la dépasser
par le dénouement utopique.
Exemple dans les textes :
1. Les messagers de la mort dans la brochure p. 57. Pas de happy end, mais une histoire qui prend en conte
une sorte de résolution fataliste face aux malheurs qu'imposent la vie quotidienne. Pas d'issu réparatrice, pas
de fin qui propose une solution à toutes les souffrances d'ordre magique, on est vraiment dans un entre deux. A
mi chemin entre le mythe (plus tragique) et le conte (qui cherche lui a évacuer la douleur). Malgré tout, on
retrouve la loi fondamentale du conte, apporter un soulagement psychologique à toutes les angoisses
fondamentales (donc quand même une dimension de catharsis). Propre du conte : dire le malheur, évoquer le
pire (souffrance, pauvreté, mort) mais en l'évoquant cette violence et ce malheur, comme une première manière
de maîtriser et de dépasser les angoisses. > ici : ce n'est pas le moment de la mort qui conte, mais la vie dont
on profite avant, la mort ici une issue naturelle, qui n'empêche pas de mener une vie heureuse auparavant.
Thème de l'acceptation et de la résignation. Une manière très simple de neutraliser les angoisses
fondamentales : allégorie conventionnelle et codifiée, la mort comme la femme que l'on rencontre le long d'une
route // destin et les Parques. Une raison est donnée à la mort : si elle n'était pas là, le monde serait sur-peuplé.
2. Conte type ; violence familiale: une violence qui doit être dite et mieux assumée. Les sept corbeaux et
Les douze frères de Grimm. La violence des conflits familiaux ne sont pas édulcorés, les situations initiales se
chargent de le dire. Les contes les plus célèbre, ce sont Les sept corbeaux mais les deux versions appartiennent
au même conte type et évoque les mêmes enjeux. Quel type de réalisme ici ? Un réalisme social, historique ?
Pourquoi des corbeaux ? Pourquoi la violence atténuée dans Les douze frères ? La transformation en corbeau, est
dite directement dans la première version. - Motif de l'oiseau dans les contes. Une connotation funèbre
associé à l'oiseau et à la couleur noire. Lien entre l'oiseau et l'espace de l'au-delà, non pas le monde réel des
vivants, mais celui des Dieux et des morts. Ensuite, dans les superstitions récentes, le corbeaux est considéré
comme un oiseau de mauvais augure. Dans d'autres versions, ce sont des cygnes (blanc donc pas de motif des
couleurs), mais plus la métamorphose en corbeau, le départ de la sphère parentale. Un réalisme psychologique,
amplifiée de manière fantasmatique. Symbolique de l'oiseau : un cygne blanc ou un corbeau noir, la même
symbolique générale de l'oiseau. Dans Ansel et Gretel c'est un oiseau qui les guide. Dimension symbolique
psychopompe de l'oiseau : psyché/âme (oiseau celui qui porte l'âme du monde des vivants jusqu'à celui des
morts) et pompe // pompe funèbres. Transports des âmes dans l'au-delà dans les mythes et les religions: Les ailes
des anges. EX: Le Petit Poucet et Jeannot et Margot et l'oiseau petit passeur, la cane dans Ansel et Gretel (//
Jeannot et Margot). Schéma Oedipien.
3. Vision archétypale des méchants et des supplices qu'on leur impose. // souvenir des supplices médiévaux,
écartelements. Réminiscence de l'histoire des saints chrétiens. Châtiment de la marâtre comme le supplice de
Sainte Catherine. Perméabilité entre culture populaire et culture religieuse et savante qui s'est diffusée
dans toutes les couches des civilisations. Légende Dorée
Représentation de la violence, le conte traite dénouement utopique mais développement violent. Illustrateur
ont été sensible à cette double tonalité : cruauté et merveilleux. A propos du happy end : une très bonne
définition de ce happy end, proposé par A. Jolles Les formes simples : défini les caractères utopiques du
happy end du conte « une morale naïve et sentimentale ». Naïve parce que les bons ou le héros (pas
forcément le personnage vertueux) ou les bons, sont toujours récompensés, alors que les méchants sont punis.
Naïveté qui restitue une vision du monde manichéenne, où règne une justice transcendante. Qui
correspond à nos besoins moraux. Les Grimm n'ont pas forcément mis en valeur le côté contrasté des contes,
car aussi dans une vision utopique du conte : reflet du peuple. Voix de la nature : voix de Dieu. Après les Grimm
domine une vision idéalisé du conte dans les Illustrations du 19ème siècle Bechstein qui écrit Contes Allemands
(1857) illustré par Richter. Symbiose entre nature et humain. Les illustrations contemporaines au contraire
cherchent à dépasser cette vision idéalisée des contes. Les illustrateurs qui cherchent à restituer
honnêtement la richesse et la complexité des contes, souhaitent dépasser une facilité d'illustration de ces
contes, éviter l'édulcoration (au prix de moins de ventes face aux rendements demandés) dans les albums,
souvent un processus de simplification alors que d'autres albums cherchent à rendre compte des aspects plus
complexe du conte. Adaptation aux petits, donc besoin pédagogique, ou demandes commerciales.
Exemples d'illustrations contemporaines
// brochure. p. 46
– Contes de Grimm de Heidelbach : pour un cycle 3 ou parents qui racontent aux enfants. Illustré les
situations initiales, difficiles ou conflictuelles et pas seulement les happy end. Son univers esthétique, un
univers glacé, inhumain, froid, ou le héros doit affronté cet inhumanité du monde. Dans brochure, pas la
représentation de la belle robe, mais de la situation de départ, avec la présentation du deuil (Cendrillon repliée
sur son chagrin, près de la tombe de sa mère, tout en noir).
– A. Browne : modernise le conte. Texte intégral des F. Grimm mais l'image transpose les enjeux dans un
monde moderne, donc encore plus susceptible de toucher des enfants d'aujourd'hui, en mettant en scène leur
propre angoisse du temps. Principe cathartique : permettre à l'enfant de trouver un support concret à ses
propres angoisses qu'il ne pourrait canaliser autrement. / ici situation initiale des années 70, télévision,
situation familiale triste et oppressante, monde familiale qui est froid et sinistre. Mise en scène à travers la
représentation de l'espace et des personnages, une angoisse et une raideur. // noirceur des chaises et raideur
des lignes. Transfert métaphorique entre intérieur et extérieur / ligne raide et noirceur des objets. Unité des deux
archétypes : belle-mère / sorcière. Maison comme prison. Chevelure noire dénouée qui apparaît comme une
vaste forêt.
***
Examen final :
Archétype / type de personnage : réflexion générale sur le conte
Commentaire tout seul d'un texte sans comparaison / une étude comparée / une dissertation
> lecture personnelle : pas seulement citer le titre, mais approfondir l'étude, insérer des analyses
détaillées de conte dans les études comparés, même des contes non vu en cours.
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4) Les structures initiatiques : les théories de Propp : le conte comme mise en scène de rituels ou de
structures intiatiques
Forme palimpseste des contes : appel à la mémoire des structures sociales primitives // rituel d'initiation.
Propp dégage des formes du conte qu'il rapproche des pratiques primitives, dans les sociétés traditionnelles
d'aujourd'hui soit société ancienne. Quels rites sociaux ?
– motif de l'interdit, du tabou qui est posé pour être enfreint (la Chambre interdite, …).
– les grandes maisons comportant des fratries (// Les douzes frères dans un espace renfermé, le 7 nains
dans Blanche neige). Version Russe de Blanche Neige : pas des nains qui accueillent blanche neige, mais 7
frères chevaliers : notion de virilité très accentuée. Idée que ceux qui accueillent Blanche Neige sont en attentes
du mariage.
– Passage par la forêt inquiétante ou règne la sorcière. Propp note que tous ces motifs s'organise en
fonction d'une structure ternaire de l'aventure, qui renvoi probablement au déroulement ou à la structure en trois
temps des rites archaïques d'initiations.
Une autre chercheuse à montré ce que la culture doit et garde en mémoire les rituels d'initiation. // brochure
p. 14 tableau récapitulatif des formes culturelles de restitution des rites d'initiations que l'on retrouve dans la
culture antique et moderne. On retrouve dans le tableau la structure en trois temps, d'abord la préparation,
puis le passage et la mort initiatique, puis la renaissance. A la fin de la page, aspect culturel où le retrouve ces
rituels. Important pour le conte. Initiation chamanique, dans l'imaginaire alchimiste du 16ème siècle, exemple
de la franc-maçonnerie (comme société d'initié). Au niveau de la culture, dans son ouvrage, elle insiste sur le fait
que l'on retrouve les structures d'initiations dans le roman, l'opéra (Mozart et La flute enchanté fondé sur une
structure initiatique).
Question du déroulement en trois temps de ce schéma par Propp:
1. première phase : arrachement brutal de celui qui n'est pas encore initié, à son environnement. Transport
dans un passage inquiétant, comme la forêt par exemple.
2. Deuxième temps : la menace de mort, ou la mise à mort symbolique. Rend sensible l'idée qu'il faut faire
mourir l'état d'enfance pour entrer dans la vie adulte.
3. Renaissance symbolique dans un troisième temps : le petit chaperon rouge qui sort du ventre, blanche
neige qui sort du cercueil de verre...
Images de la mise à mort symbolique : Forme de la lutte contre le monstre (souvent dévorateur) : le loup,
l'ogre, la baleine (pinochio, la bible et Jonas avalé), // Simbad le marin. Tout ce qui est de l'ordre des
mutilations (la jeune fille sans main, la petite soeur des 7 corbeaux, clé qui est un de ses doigts pour rentrer
dans la montagne de verre). Pétrification, mise dans un sommeil prolongé, métamorphose animale (à cause
d'un animal et d'une sorcière : ours dans Blanchette,...). L'enfermement dans un espace macabre, le four
(Jeanno et Margot), une grotte, un cercueil de verre (// Le cercueil de verre), et dans une tombe (mort comme
passage). Simbad passe par la tombe avant de renaître dans une nouvelle vie : il descend dans un puits, vers
une tombe. Tombe comme le royaume des morts, mais Simbad prend toutes les richesses qui accompagne les
morts et trouve une sortie (tombe comme labyrinthe) et retrouve l'espace extérieur.
Pour l'image du four : emblême de la mise à mort possible, mais aussi de la protection et de la renaissance
/ Jeanno et Margot, et dans Jack et le haricot magique. Jack grimpe dans un autre monde grâce au haricot
magique, dans un monde espace de l'Ogre (qui habite au ciel, espace de mort // le ciel biblique) dans cet espace,
Ogresse qui enferme dans son four Jack, non pas pour le mettre à mort (# de la sorcière dans Jeanno et Margot)
mais pour le protéger de l'Ogre. La menace de mort, peut être l'élément d'une protection vers une
renaissance. Parallèlement à cela, autre motif important qui met en scène cette mise à mort symbolique : le
voyage en enfer ou le voyage au ciel. Descente aux enfers dans Le diable au cheveux d'or : pas une réelle
descente aux enfers, mais tout l'imaginaire est là. Diable n'était pas là, mais sa grand mère oui : même rôle que
l'Ogresse protectrice dans Jack et le haricot magique. Dernier motif qui s'intègre dans la symbolique de la
mise à mort : transformation du héros en fourmi, mis dans les jupes de la grand mère du Diable . Codage
symbolique de quelque chose qui relève de l'inconscient collectif ; retour à un état d'enfance, pour retourner
dans les jupes de sa mère // four comme ventre de la mère. Retour inconscient et assimilation entre la mise à
mort, et retour aux entrailles maternelles. Mort dans la terre, pour retourner dans les entrailles de la terre.
Image de l'embryon associée au regresus ad uterum : mort comme repos et comme retour à la vie foetale.
Concept qui dans les mythes Grecs notamment se retrouve dans la double structuration des enfers :
l'enfer négatif (le monde noir du châtiment, la tartare), l'enfer positif (accueil au contraire les morts pour un
repos éternel, les morts bienheureux : les champs Elysées). Locus amoenus : lieu agréable, (lieu du repos) ;
une sorte de prairie souterraine, couverte de fleur, de ruisseau : élément agréable et bucolique de la nature dans
un espace souterrain. # tradition chrétienne / espace céleste / paradis : hortus conclusus, jardin fermé.
// exemple de la Dame holle p. 68/69 brochure // Les fées de Perrault et Les trois nains dans la forêt (à lire
attentivement) des Grimm // La fée du robinet
Monde souterrain, mise à mort : mais prairie ensoleillée // champs Elysées / en Allemand «die hölle » l'enfer,
royaume des morts. « Dame neige » en français. Puits du monde, terre mère. Mythologie germanique, reprit
dans la version. Figure de Dieu et de justice toute puissante.
-
Etude du texte de la Dame Hole
I. la créature surnaturelle et ses différents niveaux de sens
Physique inquiétant : menace de mort, les longues dents, monstre dévorateur, sorcière.
Divinité de la neige et du Cosmos : règne sur le temps et l'espace, sur une totalité. Et sur le climat, les saisons.
Traitement héroïcomique de l'édredon qu'il faut secouer tous les matins : faire le ménage tous les matins,
rythme pour qu'il neige sur le monde. Chaque journée : une saison, une année dans le temps humains. Règne
sur le temps cosmique et les saisons. Espace du haut et du bas en même temps : paradis et enfer en même
temps. A la fois un monde souterrain et céleste. Métamorphose comique ou familière : motifs cosmiques anciens
// enjeux psychologiques modernes : deux filles (qui reflètent des enjeux moraux et psychologiques) reflet du
jour et de la nuit, soleil et lune.
II. la structure initiatique
Mise à mort : mise en scène d'émotion fondamentale de l'être humain. Avatar presque direct du puits du
monde, mais dans une psychologie moderne : image du désespoir, du suicide. Sens mythique, psychologique, et
psychanalytique: tout voyage renvoi à une expérience intérieure, dans le sommeil. Passer d'un état à l'autre,
passer de la mort symbolique, ou du rêve à l'éveil, vie inconsciente. // Seuil de la porte.
Expérience sans la prairie : épreuve imposée à la fille. D'abord sortir le pain du four, puis secouer le pommier,
puis le ménage. Trois épreuves, complétudes des épreuves. Deux premières: sortir les pains du four ou secouer
le pommier : arbre de vie. Pas de connotation religieuse ou Biblique, mais dans une catégorie universelle de
l'arbre de vie. Arrivée à maturation, idée de fécondité, la nature porte les fruits, et la fille par son travail doit se
mettre en accord avec le cosmos, pour porter une fécondités en tant que mer. Le four : sortie du ventre de la
mère. Symbolique qui renvoie aux taches féminines : donner naissance et faire la cuisine.
Condensation de sens dans des images simples et archétypales.
> Explication ethnologique de la baba yaga dans le folklore Russe (Madoc?)