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LISTE DE CHAMPIGNONS récoltés à Bagnoles-de-1'Orne les 20,21 et 22 Septembre 1917 Par l'Abbé A.-L. LETACQ L'année 1917 n'a pas été favorable aux Champignons : les pluies à peine interrompues des mois de juillet et d'août ont retardé ou même empêché la germination des spores. Si l'eau est indispensable au développement des Champi- gnons comme à celui de la plupart des végétaux, une humidité excessive leur est contraire. Quand la pluie inonde les spores au lieu de les arroser, elles restent inactives ou même perdent leur vitalité. Ainsi s'explique pourquoi, maigre les chaleurs de septembre, les Champignons et surtout les espèces les plus estimées comme comestibles, telles que les Psalliotes, qui recherchent les herbages et les prairies un peu sèches, se sont montrés très rares ou même ont fait défaut sur beaucoup de points, où ils abondaient les années précédentes. On sait que les forêts et les bois sont la station préférée des Champignons. Or, sous les Conifères, où la couche d'aiguilles tombées tamise la pluie au lieu de la conserver, les Champignons furent beaucoup plus abondants que sous les arbres non résineux, où le tapis épais de feuilles emma- gasine l'eau et l'empêche de pénétrer dans le sol. Sur les pentes cependant, qui facilitent l'écoulement des pluies, l'humidité fut moins grande et la végétation mycologique plus favorisée. C'est en tenant compte de ces données que j'ai pu récolter à Bagnoles, en trois après-midi, 83 espèces ou variétés de Champignons. Les points explorés sont le parc Goupil et la butte de La

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LISTE DE CHAMPIGNONSrécoltés à Bagnoles-de-1'Orne les 20,21 et 22 Septembre 1917

Par l'Abbé A.-L. LETACQ

L'année 1917 n'a pas été favorable aux Champignons :les pluies à peine interrompues des mois de juillet etd'août ont retardé ou même empêché la germination desspores.

Si l'eau est indispensable au développement des Champi-gnons comme à celui de la plupart des végétaux, unehumidité excessive leur est contraire. Quand la pluie inondeles spores au lieu de les arroser, elles restent inactives oumême perdent leur vitalité. Ainsi s'explique pourquoi,maigre les chaleurs de septembre, les Champignons etsurtout les espèces les plus estimées comme comestibles,telles que les Psalliotes, qui recherchent les herbages et lesprairies un peu sèches, se sont montrés très rares ou mêmeont fait défaut sur beaucoup de points, où ils abondaientles années précédentes.

On sait que les forêts et les bois sont la station préféréedes Champignons. Or, sous les Conifères, où la couched'aiguilles tombées tamise la pluie au lieu de la conserver,les Champignons furent beaucoup plus abondants que sousles arbres non résineux, où le tapis épais de feuilles emma-gasine l'eau et l'empêche de pénétrer dans le sol. Sur lespentes cependant, qui facilitent l'écoulement des pluies,l'humidité fut moins grande et la végétation mycologiqueplus favorisée.

C'est en tenant compte de ces données que j'ai pu récolterà Bagnoles, en trois après-midi, 83 espèces ou variétés deChampignons.

Les points explorés sont le parc Goupil et la butte de La

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Montjoie plantés surtout en Pins* et reposant sur un sol sili-ceux formé par le grés armoricain et les Schistes d'Angers.

Cette liste est une nouvelle contribution à la flore raycolo-gique de notre station balnéaire. Elle s'ajoute aux observa-tions recueillies, il y a sept ans, par mon cher ami, M. PierreCorfec, de Laval, lors de la réunion de « Mayenne-Sciences »à Bagnoles *.

Amanita vaginata Bull.— — var. aiba

GUI.— — var. fulva

GUI.— solitaria Bull.— spissa Fr.— pantherina var. ca-

riosa Fr.Lepic ta procera Scop.Ârmilaria mellea Vakl.Trikoloma album Bull.

— leucocephalumFr.

•— ustale Fr.— ilarobrunneum

Fr.— quinquepartitum

Fr.— oolumbetta Fr.— rutiiaus var. va-

riegatum Scop.Hygrophorus ceraceusWulf.

Clitocybe orbiiormis rar.ditopm Fr.

— inf undibulif or -mis Scbaefl.

Laccaria laccata Scop.Golîybia grammocephala

Bull.Collybia radicata Relil.

— maculata var. scor-zonera Fr.

— distorta Fr.— dryophila Buli.

Mycena galerioulata Scop.— rugosa Fr.— echinipes Larch.

Lactarius veilereus Fr.— decipiens Q,•— pluxnbeus Bull.— rufus Scop.— helvus Fr.— subdulcis Pers.— tabidus Fr.

1, Gfr. A.-L. LETACQ. — Note sur les Conifères et les arbresexotiques cultivés à Bagnoles-de-l'Ome, Bull. Soc d'Horticulture del'Orne, 1895, 21M Semestre, p. 91-114.

2. A.-L. LETACQ. — La Société Mayenne-Sciences à Bagnoles-dt'l'Orne (3 juillet 1910). Bull. Soc. d'Hort. de l'Orne, 1er semestre1910, p. 60-64. — A la suite de cette note j'ai fait paraître deuxautres articles, qui peuvent être utiles à ceux qui s'inléressent àl'Histoire naturelle de notre station balnéaire : Liste des écritspubliés sur l'Histoire naturelle de Bagnoles, p. 65-69; et Listedes naturalistes qui ont visité Bagnoles, p. 69-72.

Russuia nîgricans BuH.— rosea Schaelî.— emetica Sehaefl.— fragilis Pers.— Queletii Fr.— violacea Q.— lilaoea Q.•— pectinata Bull.— citrina Gïli.— graminicolor Sécr.— virescens Schaefl.

Marasmius oreades Schaeiï.Clitopilus orcella Buii.Pholiota marginata Batsch.Cortinarîus eliatior Pers.

•— vibratilis Fr.— cotoneus Fr.— sublanatus

Sow.— hœmatoehelis

Bull.— arrrieniacus

Schaefl.— castaneus Bull.

Inocybe descissa Fr.— calospora Q.

Hebeloma strophosum Fr.Tubaria stagnina Sac.Stropharia œruginosa Curt.

Stropharia merdaria Fr.Hypholoma sublateritium

Schaeff.— fascîculare

Huds.Cantharellus cibarius Fr.

— infundibulifor-mis Scop.

Boletus flavus With.— luteus L.— castaneus Bull.— edulis Bull.— felleus Bull.

erythropus Pers,— badius Fr.— bovinus var.- mitis

Kromb.— variegatus Sw.— subtomentosus L.— pruinatus Fr.— chrysenteron Bull.

Hydnum repandum L,Phallus impudicus L.Lycoperdon gemmatum FI.

dan,Scîeroderma vulgare F.

— verrucosumBull.

Rhizina inflata Schaefl.

Parc du Château de Couterne

Alluvions modernes. — Hêtres et Chênes

Amanita vaginata var. cine-rca Kromb.

— phalloïdes Fr,Trioholoma murinaceum

Bull.— meialeucum

Pers.

Lactarius siridls Schrad.Russuia grisea Pers.Hypholoma faseiculare

Huds.Panaeoltis sphinctrinus Fr.Dœdalea quercina Pers.

Sur une souche de Chêne dans le bois de Gêtel à Saint-Maurice-du-Désert : „

Gladomaris acanthoïdes Bull.

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REMARQUES :

Tricholoma album Buil. — L'année dernière j'avais déjàrecueilli à Saint-Rigomer-des-Bois (Sarthe), ce champi-gnon, sur lequel les mycologues ne semblent pas bien fixés ;M. i'abbé Bourdot, à qui je l'ai communiqué, m'envoie lasynonymie suivante :

T. sulfurescens Bres. Ann. mycol., 1905 (Hym. novi velminus cogniti). = T. resplendens Q. . . , an Pries? nonGillet. = T. album Bull. t. 536 meo sensu.

Tricholoma rutilans var. variegatum Fr. — Cette va-riété, dont Fries et après lui Gillet font une espèce distincte,est beaucoup plus répandue que le type dans nos régions.Elle abonde dans nos forêts d'Ecouves, d'Andaine et dePerseigne.

CUtocybe ditopus Fr. est nouveau pour nos régions. Onle distingue facilement du type à son odeur forte de farinerécente.

Collybia distorta Fr. — Cette forme dont Fries et beau-coup d'auteurs ont fait une espèce distincte, parait n'êtrequ'une forme âgée plus colorée et à stipe sillonné et tordu ' .

Lactarius vellereus Fr. — Sur le Chapeau d'un des exem-plaires s'était développé un champignon de la môme espècetrois fois plus petit que son support.

Lactarius helvus Fr. — Signalé par Quélet ' dans les boisde Conifères humides et dans les tourbières du Jura et desVosges ; est nouveau pour nos régions.

Cortinarius vibratilis Fr. — Egalement répandu dans lesmontagnes; n'est pas non plus signalé par Gillet aux envi-rons d'Alençon, mais M. Légué l'indique dans le Loir-et-Cheret la Sarthe, à des altitudes plus faibles que celle de nos

1. Dr QUÉLET. — Flore mycologique de la France et des pays

limitrophes, Paris, O. Doin, 1888, in-8°, p. 228.2. Loc. cit. p. 363.

régions ! . II est d'ailleurs facile à reconnaîre à sa couleur,à ses dimensions et aussi à l'odeur vireuse et la saveur trèsacre de sa chair. Odore et sapore felleo insignis *.

Cortinarius sublanatus était cette année exceptionnelle-ment abondant à Bagnoles ; je ne l'ai pas encore trouvé prèsd'Alençon, où il est d'ailleurs indiqué par Gillet3.

Rhizina inflata Sch. est un Discomycète nouveau pournos régions.

La touffe de Cladomeris acanthoïdes Bull, mesurait 60centimètres de diamètre.

Les chapeaux avaient d'ordinaire 25 centimètres de hau-teur sur autant de largeur.

1. L. LÉGUÉ. — Catalogue raisonné des Basidyomycètes qui crois-sent autour de Mondoubleau dans les départements de Loir-et-Cher,de la Sarthe et Eure-et-Loir. Vendôme, Launay, 1908, in-8, p. 91.

2. E. FRIES. — Hymenomycetes Europaei sive epicriseos systematismycologici editio altéra. Upsaliae, Ed. Berling, 1874, in-8, p. 358.

3. C.-C. GILLET. — Les Hymenomycetes ou description de tous lesChampignons qui croissent en France, avec l'indicàUon de leurspropriétés utiles ou vénéneuses. Alençon, Ch. Thomas, 1874, in-8,p. 481.