L'influence allemande en France au XVIIIe et au XIXe siècle - Reynaud, Louis, 1876-
Transcript of L'influence allemande en France au XVIIIe et au XIXe siècle - Reynaud, Louis, 1876-
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L'INFLUENCE ALLEMANDE
EN FRANCEAUXVIII*
ET AU XIX SICLEe
DU MME AUTEUR
LIBRAIRIE Hrgnrait de Vin,1
Allemagne.
volume
in-8', 2' dition.
s
L1BRAIF
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pote lyrique.
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volumetdit.,1
in-8 (RieJvol. 111-tS (Ricder).
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sur la date des posies de Lenau.
i
volume
in-8 (Ricder).
Les
Origines
de
l'Jnflu,
.e
en
Allemagne.
P.tude sur l'histoire
compare de
la civilisationla
en
France
et
en Allemagne pendant
priode pr-
courtoise (850-nso).et sociale
Tome1
1.
L'offensive politique
de
la
I
rance.
vol. in-8"
(Champion).
B4534tutLLBCTION
DE CRITIQUE
ET D'HISTOIRE
L.Professeuri
REYNAUDFacult Jes Lettres
la
L'INFLUENCE ALLEMANDE
EN FRANCEAUXV11I'
ET AU
XIX
e
SICLE
LIBRAIRIE HACHETTE79,I-
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Jahrlumdcrti
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l'AIlcmagin
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O.
Weddi
n Litteratur auf die ubrigen
Litteraturen drr
KuUwde* ituttehtnLittratureslatjeistesiret entre la
\
Leipzig.
II.
Breitinger, Die VermittlerI,
in l-'ranLreich,ri
Zurich,A.
Histoire des relations
Franc*
V Allen
romptsur laI
hr
et Allemagne; rrs de Des rapports in' Rerach, Dr l'influent
Dupouy, France
' l'Allemagnelittrature
I
i
politique ri littraire,
mai
1
allemande en
littrature franaise,
De l'influencelani
alL pitre*
poemn, quiIl
n':il>otitit
s'tait
mis en relations avec Fontdard d'An dans Ml !! flexions sur'
!
lui,
l'un
les diffrents thtre* il
1'outi.
Grimm,
1
Il
i
lu ce
moment pour
s'acquitt.
;
rand Journal:nle
littraire
que
avaitl'air
le lui
sur la littrature allemande,
en
:
donnantd
licitations
du directeurcourbot!
npttmeuts,Il
y
allemands?
Mon Dieu
oui, et
pourcelle,
lemands n'avaient-ilsettre, drt
Parmi
it
>
littraturescelle
modernes, une seuleAnglais,'
ritablement;
grande,
des
et
Clarice
francs
qu'apripass
superflu
niais
significatif,;i
que Junkerp.t,
sou p
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ou peu s'en faut,iit
ailleurs
rindpendanrr*
Simon, rue deet inspirateur de laJ.
lia/]
de l'allemand, par M. uV Ba table auteur de la tradi
pn
Journal lrai
mbra 1761, p. 145 et rahr. dit. Tourneux, i. II, p..
1
Fruit,
ne mrite l'attention qi
itnpcr-
ntwet *uiv.:
tii>)ro
nation dont
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II.-
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tarcie
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pni
plaisantent
Ulemandt,r.,t.
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XIII
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Yrrnultlcr Michacl lluber (1727-1804!.
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ur. la
main sur.
la
conscit
rdantles destiile
il
conduit d'une main trs sure
mt Pa
il
a nil
Mirers'attacl
triomphe
>uvent ingrate,
unel
mes,le
de
upation constanti
il
retournera en
;
le
Hoberlivre leIre
n'apparat mieux que dans6,
Uemandi
ouvrage qui
levait tre
quelittrature
le
Mme
de Stal sera pins tard
volumes contient la fois une et une foule d'extrait ns, que l'auteur nous prsente, en outre, llement dans des noti dans le Discourt prilimi~i
allemande
->
'
lire
de sonetlale
|
llucubrationlent
le
Junker par
le
plan
fond,
parfait
de ton, et rappelle
manirela
de
Grimm. Le patriotismeil
trs vif de notre
admiration pi>ur
ntratne jamais des.nent, de
invaincu
I
pas qjw
.lunker.
1resntis
compatriotes,
et
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m- connalt
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I
il
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lui
qui
la
traduisit,
l'aideet
de son lve Turbot, en substituant au style, un peu nu
vulgaire du Zurichois, sa prose touchante, orne, limpide. e remaniant au besoin compltement le texte original; lui qui dcouvrit, non sans peine, un diteur pour la publier lui qui la lit suivre, sans perdre de temps, des autres ouvra: et maintint l'enthousiasme pendant dix ans une sorte de parox;
continu
2.
Or dele
toir
anses qui
contriburent a fonder
chez nous
prestige de la littrature allemande, nul doute quen'ait
ogue inimaginable de GessnerauteurSuisse,
t la principale.lit
Aucun
mmele
anglais ne fui plus lu, aucun neet n'alla
verser plus de
larmes dlicieuses
plus droit au c
1
d'ailleurs jamaisles
compltement. Sa
prface
,
O
il
va se donner
Franais parlant des compatriotes, sera donc une merveille d'hahilete et d'insolence tout ensemble. Le grand
allures d'un
sentiment auquelabattreles
il
fait
appel danssi
le
public est naturellement cette date.Il
le
sentiment cosmopolite,et les mettre
rpandu chez nous
faut
barrires qui sparent intellectuellement les peuples,
mme de profiter les uns des autres. Mais la France ne rgne-t-elle pas par l'esprit sur tout l'univers civilispoint l'avis de notre Allemand, qui n'a pas encore digr les plaisanteries de BouhoUTS.
de runion
,
Chaque pOuple apprendra, prce mieux connatre ses voisins, ne plus
ce
point
s'attribuer
n exclusif
de penser, dont
la
prtention seule fournirait presqueles
un
titre contraire; a ne plus hasarder ces railleries indcentes et
capables de faire har un peuple de tous
autres; ne plus
marquer ce mpris offensant pour des nations estimables, qui n'est qu'un reste des prjugs barbares de l'ancienne Ignorance 2 .Franais-
car c'est a eux 4canutM detortet d rolljtH5r.tln.ri,r [o
.1
Srllm.
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Bafcf,
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OMMfl
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CM pM
on Krance
a-i
l
s'adjointcjui
Frledelli-
pour son
Nouveau Thtre allemand, Bauvln,Cappler, sont des pei
traduit
Hermann del
Sch;i
[mmla
et
d'Holbach en dcouvrent'.
autant qu'on en veut,teur presque malgr
n cas typique si celui de Cacault, traduc-
lui
de
Dramaturgie de Leasing
C'tait
un collgue de Junker
l'cole Militaire.il
de connatre l'Allemagne de visu,
Le dsir lui tant venu partit pour Berlin, ou il se
l'utiliser pour une traduction. Il s'agissait le mettre en franais la Dramaturgie de Hambourg, ouvrage, on le sait, fort peu aimable pour la littrature franaise. Cacault cependant hsitait, trouvant injuste, partial, dans son apprciation de notre thtre. Nicola,
enta Nicolal. Celui-ci, tout de suite, songea
alors, adressa
le
Franais rcalcitrant Lessing en personne, quisi
habitait Wolfenbttel. L Cacault fut
bien retourn par l'illustreil
crivain que, de dtracteur
i-
la
Dramaturgie,sousles
en devint l'admi.Mais,i
rateur fanatique
el
lail
traduisit
yeux du matre.C'est
une
fois
loin
de
lui,
se sentit repris
par ses scrupules elalors
donner son uuvre sous son nom..Junker, quifut lui qui publia
qu'intervintl'affaire,
probablement avait arrang avec Nicolal touteen 1785la
prcieuse traduction,
si
difficile-
ment obtenue, en spcifiant qu'elle tait due un Franais Tant d'efforts ne pouvaient rester infructueux. Il vint un
moment ojouit enlTTii environ.le
la
littrature
allemande,
bien
qu'
peine
forme,17'
France d'une vritable popularit. C'tait entre
L'homme
qui avait eule
le
mrite de
la
recommander
premier chez nous, Cirimm,
constata lui-mme, non sanstl
quelque surprise,
comme
si
c'et
une sorte de prodige.
La posie et la littrature allemandes, crivait-il en janvier 1762 dans la Correspondance littraire, vont devenir la mode Paris comme l'tait la littrature anglaise depuis quelques anm k Cette rvolution n'est pas la moins trange de celles qu'on voitarriver. Si l'on avait parl Paris,il
y
a
allemand,
on
aurait
paru
bien
ridicule.
douze ans, d'un pote Ce temps est bien
.rt.
Cacault, qui devint
i
rulirmuer/I^Mig,
Il,
uiv., et Joret,
AnnalRevu, corriget publi
utv.tr.iduit
imulurgie ou 01'
de
l'alle-
mand de
feu M.
1.
ju Krao'.ais.
par M. Junker
Pari*, 1785.
lit
IUllli'11,1 lit
.
I
(infirment
le sien.
Aujourd'hui ce sontI
les
MII1
ni et paraissent fixer
s
de nos
t
allemande dedes.
7
homii
hommage aux Touchant hommage rendu par
jeune rivale, plus touchant encore sous cette
plunleie,
on voitla
littratureit
qu'il
implique une conception toute allemande et de l'Allemagne ellemaintenant examiner.qu'ilv, p. J|
(Il A IM
THF,
II
III M
VGNE DE NOTRE KVIU
SICLE
tnt
donnIe,
fut-il
m
tnmander du. Annie littraire, eni
sur quelquelaissant p
il
publi se
es'Ut
lettie
nu
et
le
L'ISFLUENCErpte
iLLEMAMDELes
l..\
IVle
complalsamment
ses
lecteurs. etil
P
Haller
provoquent son enthousiasme, diverses reprises(|ui.
les
commente avec chaleur
l'ont
l il se reproche et il reproche aux gnrations prcd de n'avoir pas rendu justice aux Allemands
in ce qui concernait leur littrature, sanssi
si-
demander
d'ailleurs
la
chose tait possible. Selon
lui, les
eus du xvn sicle euxde lgret l'gard dela
mmes
ont
fait
preuve d'Ignoranceils
et
l'Allemagne, dont
ne se souciaient gure plus que deles
Pei
Allemands d'outre-Rhin ne rpondirent pas toujours comme il convenait, mais que Huber sans doute eut soin d'entretenir, ne se dmentit jamais, bienCette sympathie de Frron, laquelle
que parfois
le
critique en
luiIl
reprt ses droits en prsence d'oeuvresIl
par trop Insignifiantes.
n'a cess d'admirer Haller.les
a salu
respectueusement la Messiade et port aux nues doucereuses et sraphiques du jeune Wieland, et
productionssouvient
l'on se
un de ceux qui aux Allemands.qu'il
fut
facilitrent
l'accs
du Journal tranger
Cette attitude de celui que l'on peut considrer
comme
le
chef
du
qu'un bizarre caprice de la destine avait rang parmi les soutiens de la religion et des bonnes murs, ne se montra pas moins dvou aux Allemands (pie Frron. Il les imita frquemment dans ses propres
parti dvot, lut celle de tous ses amis. Dort,
uvressur
en particulier Gellcrt,lire la
Lessin^ et Wieland
et crivit
la littrature d'outre-Rhin cette
Ide de lu posie ullernuiulc,il
dont on vient de devoir
conclusion, et oles
s'applaudit son tour
l'engouement pour
crits
germaniques succder
l'anglomanie. Baculard d'Arnaud, autre lumire du groupe, ne manqua pas de prendre vis--vis des Allemands, le ton piet il porta sur eux, dans une noie de son Lirbnumn, un de ces Jugements profonds et dfinitifs dont il avait le privilge *. Deux abbs, les abbs Roman mit l'.ner, traduisirent la Mort d'Adam de Klopstock avec
teUT qui seyait sa gravit COUtUinire,
i.iinls
loges pour ce gnie incomparable et pour tout sonle
peuple.
Enfintout
Journal de7'. H,
Trvoux, organe des Jsuite
1
.
Voirii
-il:
.(/i'
1
.
\
uiv.
nul Elrai-t
X
11
n'y
point de payi oA
il
existe plutlia
d'bomnood nature.
.ur
du
ont
nomm
linairc bi
minaitr
le
parti d
manqua
pas
;
aux Allemands une bienveillance qui don (ju'clle montrait pour tout ce qui venaitla
fin
lu
\.
milieux pu-
la
littrature allemande, contrairement
la
ntre, est une Httratui
tielle-
menlsuite
m,
ramnent l'hommeonla
bont
naturelle; la vertu n'y est point prche, elle y est inspire; elle
pas seulement peinte,
elle est sentie;le
respire
chaque
chaque
ligne;le
on en prouve tout,
invoquait l'crivain allemand en ces terni
monA
cher martre,le
c>
Zachai
Toi dontla
luth
harmonieux
Enchante l'Europe raviellununc de ton gniesesfeux....
Le mien osa puiserl.l
Xaeharhc. gaUophObfl dans son pays, se plaignait d'tre mal
traduit en l-'ram
Notre
xvm
(pli
manquait toute notion de
la
valeur relle des uvres, clbra un J.-lr. Schmidt et ses Emppnilunycii uns U hciliijcn Schrift, qui ravissaient l'abb Arnaud
jeune Turgot
'.
11
se
pma d'motion
et d'admiration
sur
Y,
j..
11
ar notre
il
comdie
satisfait'
davantage,
et
Frron en
lui-mme
justice.
Le
*
dramercli-
insiste sur l'ingnuit eti
puret d'me des cri-
vains allemands,ininairc,les
Aujourd'hui, dclare-t-il ds son Discoursfairele
meilleurs esprits semblentils
gulire nos potes, et1.
leurp. 104
donnent
une attention sinplus bel loge que les
CI.
Mercure, 20 octobre
1
7s7
.
1
^m\
.
Le critique
ce journal y
reconnutul'art
reflexioni (inrs et quelquefois profond*
dramatique,
mantrl'i
on blmailittrature
partialit
et le*1
utc
quelques-unes furenthelm par Rochonpar Mercier,.
Miium
malaucune
nificatlon[ue lusi
luence qui partait lurtoulature allemande n'a vritablementil
domaine
:
celui de la
p
Idement,I
le
d'uni
le
jeune
sur
cell
unltateon Jusque minei
qui ont
,
UAmgni
de Klelst fut unit par Marmontel;son Printemps, pu Lonard, dans sa Journe
vrit, c'est
qu'il l'avait
lu et reJn
imprgn jusqu'aux moelles; qu'il l'avait en composant son Ren, lit l'aimait peut-tieffet,Il
comme, ende quelq
rente profonde, entreethe.il
litaire h
l'avait enrichis
involontairementfire et
son
meIre
mlanle
Ite;
il
avait dispos autour de lui de magnifiques
lorsqu'il
avant dele
con-
damner.Je le
Si
Ren n'existaitrie
p
rait
plus tard ce censeurdtruire,
dsillusionn.
rirais plus; s'il
m'tait possible de
famil
potes et de Rens prosa-
de grimaud sortant du collge quiplus malheu:|
et -illire lui,
i
son Ren ce
voulait qu'il ft.
un antidote de Werther, qu'ilqu'il fallait
mme,
l'homme
pour mener
germaniques. Ce grand tmn'allait
.-.
11
pas au fond
AU peup!.lissait tu
niine
se:
t
d'abord quo, .Un
tt.
j' ill i
m,
Owian. Hk
U it
U
H^ture
BMC
Goethe,
il
admirait
^i
elle,il
comme
an temps de Eiuber, uneel
nation religieuse
et saine,
avait lu Haller, Gessner
KIopstock,
Bodmer, comme on peut l'induire de son / sur 1rs Rvolutions l s'il reprochait aux Allemands, du point de vue littraire, trop de douceur Idyllique -, il avait retenu de leurs ouvrages une impression favorable quant au caractre et aux moeurs du peuple lui-mme, Impression que ses voyages lui avaient Sembl confirmer 3 Son Allemagne est celle di D et des Dort, et, comme eux, il L'oppose volontiers l'Angleterre ou lans ces conditions, faute d'une vue d'ensemble, sa campagne devait tourner court. Il n'avait combattu qu'un livre, et l'avait mal combattu. Or il s'agissait dj de tout autre ebose.Lavateret..
IVCette extension que- Chateaubriandn'avait pas su donner au
mouvement de
raction contre l'influence intellectuelle de l'Alle-
magne, un gnie plus perspicace et plus vigoureux vint la lui confrer. Parmi les causes qui avaient assur l'intervention du brillant crivain contre Werther un succs momentan, il faut citer l'appui des journaux officiels. Le Mercure de France, le principal d'entre eux, avait salu
Ren d'un
article des plus
appro-
neuve et malheurcuBement d'une application trs tendue de ce roman, il ajoutait Elle s'adres nombreuses victimes de l'exemple du jeune Werther, de Rousseau, qui ont cherch le bonheur loin des affections naturelles du cuur et des voies communes de la s..., continuait par Je n'ai pu m'empche! de reconnatre la le Werther, lorsque je remarque que lesla
et
LOGUES H 1RLBS
DES MIGRS
uns
i
intiwertlurienne de Chateaubriand
rmaniqui
polon, vint tout
d'abord des milieuxi
nnc.
d'
Idologues
s
trappeet
pour
la
priode du Consulat
de
upe de nit
nts de l'espritetlicistc
les Inquiter.
]\'rrtlur.
Ren, fut pris partie par
et le
le Mercure de Journal de Paris, organes idologiques,
ettay
soutenir le roman de Gthc, travers lequel, Journal de Paris, on ne visait rien moins que cette damns de philosophes l *. Cesi
'upirent peu peu, la volontI
du
manifeste trop nettement sur ce point pour que
>gues,
gens en
place
et
prudents,
pussent
persvrer
une attitude aussi dangereuse. Mais Uur opposition ne cessa simplement plus dissimule et plus sourde,t
trouver au fond de toutes lis entrepropager l'influence allemande en France durant-salaire et
Impriale,
1
.
liait par deux graves dfauts. purement ngative, acadmique en quelqueil
pcrlii!.
OU,it
n'ont jamais rien
en
outre
d'esprits
mal prpen dfenseurs duippait
aux
Idils
t
de plus caractristique
et le
plus Intime,
dure mine unphila
traduction deit
en
tr.:
iques et leur barrait
pour
li,
m.i.,
l'hiiii
au historique de
.'
fut surtout traduit
par l'infatigable1792.
M|
Montolieu. 3. Aisanthrop
Oni.t.
on s'vanouit
mt.
tbAtre.
t
U
r
ine.
Deux Momies,
l
juin 1014, p. o70-
Lettre Nccker du
'-'7
mars 1804.
ble rsuu
du pa
t'il
faut in. cfestllrenii>n
dans la ralitlftm vi ImirnI, un
a luir
(J
un-
\.
.*
i
'|
l'jut. ur
ti. de Humboldt Dans l'ensemble, son ^ros livre fut un peu compos
par
btons
tanti qu'elle pouvait drobersi
sa vie mondaine,qu'il contient,l'a
absorbante.
I
redites,
!
rleusement mdit,
la
mdiocreet
qualit
du
style.
Mais
elle
y a travail])
hamement
toute son me.Ill
en quatre partit
et
aux
m
Allemands,
leur littrature, leur1'-
philosophie,.
que l'auteur appelle
enthousiasmel
ritablement
danstujeliut
la
quatrime,
le
un programm
qu'Intrieurement aunisme. D'un boutI
^
.
l'autre, d'ailleurs, son;
Hvrei
est
nu
parallle,t
1
1
r-
l'Allemagne
etI
du
inilli.'
un peu lourd
he.
Mais
rude
s.
inde
23 m-
I
'
I
\
I
I
I
l'le se raidit
qu'on veut
d'elle-mme contre l'intention de celui qui la pi la faire servir ;\ trahir la vrit, i Les Allemands,les
par malheur, imitent beaucoup tropainsi des dfauts qu'ils n'auraient
trangela.
donnentCeti
DUA,
surtout sensible dans
le
Sud. L'Allemagne du Sud
n'est, d'ailleurs,
pas
la
plus Intressante dis deux. Bile esl
unie, mais vu\
peu apathique.
On y mne uner
d'une
puret sublimeliants n
Il
vivait,
il
parlait,
il
agi'
it
pas.
i
Voici maintenai
dlemandeallemandet.
lent, outr
vaut mieux Allemands dans son livre de ses impressions personnelles au cours de son voyage de 1803et montrer ainsi quel point elle a retouch elle-mmed'inexactitude, pourrait laisser intacte sa sincrit,la peinture qu'elle fait des
rapprocher
.
ses propres souvenirs. Elle avait, par exemple, crit a Villers, le.s
novembre 1803
j'ai t
Arrte dans l'auberge d'une petite ville, entendre un piano svissant dans une chambre enfume,:
o des vtements deGrothus]
laine chauffaient sur
un pole de
fer.
Il
me
contre la
Romantique, t'emporta, daua ui lbrc, poule aveugle qu'tait Mine .-
tudes et des
murs
national
Il
y
:i
d'autres phiplus perl
mais plu
happrent pourtant pointirds le
la
censure
-,
et
qui justifient
motle
si
Mme
dur de Savary qu'elle reproduit dans de Stal prche aux .\llem amla
Intellectuelle
et
politique contreil
Franceet
;
nul doute
possible sur ce point. Maislie
prche encore antre chote. nreligieux,
a
la
France un Idal philosophiqueet
qui est),
enfin l'Histoire de la philosophie allemande depuis
Kantitique
jusqu' Hegel de Barchou de I'cnhon (1N;{6),'/sternes
VE
depuis Kant jusqu' Hegel d'Ott (1811), l'Histoire de
la philosophie
allemande dej>uis Kant jusqu' nos jours de "Willmle livre
(1816-1019), etc.
anmoins, celte vulgarisation parcelle qui so produisit
ne fut rien
fi
journaux et les revues. Si l'on voulait rendre compte de l'uvre accomplie par la presse franaise au xix c sicle pour faire connatre l'Allemagne chez nous, il faudraitparles
prendre successivement
la
plupart des organes littraires qui ontla
vu
le
jour entre 1814 et 1870:le
Revue encyclopdique,sicle, lela
la
Revue
britannique,
Mercure du A/A'
Catholique,
la
Revue de
Paris de Vron, la Revue contemporaine,publique, la Revue critique, les
deux Temj>s,le
le
Revue de V Instruction Journal des Dbals,Illustr,le
sans oublierpittoresque, le
mmeMuse
l'Illustration,
Monde
Magasin
des familles
ou
la Presse.
Trois priodiques,
Il
i
important, qu'il
i
faireles
tlstinguer de la
sontle
lr
masse Globe, la Revue des Deux Mondeset det
kW "t.WOlLIltl
I*
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kMMMSl
afl
(M./i/r, ri.-. I) jiriit
/
'
-
L'iyfi rus K
i
.
La Remit
de
ParU, par
la
plume de Love-Veimanaduisil en entierlir
de Fl
tudi par A
On
tradutraduite
En
l'anne treize, qui a plusieurs ditions (18t>8). h'Ondine du
Pouqu
est
en 1857 Lcipzip. Les Contes de Grimai sont traduits en 1848 par N. Martin. Nou traductions en 1849, 1855 et 186- un, cf. lievue germanique, t. IV, p. 37.) Le Contes de Schmidt sont traduits en i7, et d'autres fois encore. Sfunrhhatien est traduit en 1852, 18C2, 1. Dcade philosophique, an IX, n"' 2I
:
2. Cf.
L. Morel,Il
Hermann
et
DoroUir,
.
Itevue d'Histoire littraire,
et roi Y.
est
moins sr que Jocelyn de Lam.uti.
./eux en ucuii'iit.
-
Al
lll
\l\*iencel,
LE.fait l'loge
Avtrvrai
avait dj
d'Hermann,et
l'hommeles inspi-
,
prenant au srieux sa nature
adorant
rations de Dieu dans son propre cur.ligne garon et
On
voulut tout prixles
dans sa potique compagne,fille
types
rnc et de la jeune
d'outre-Rhin,
et,
aprs tre
Gretchcn sousce
les
ombrages de Bade, nos Fran-
mirent en tte d'y dcouvrir des Dorothes,Grcta de Valry Vernier en 1861. Aussi souffrir particulirement de;1
comme
il
appert
de
laI
le
couple idyllique
la
catastrophe imprvue de
de Saint-Victor, qui avait crit en 1860 un livre enthousiaste sur les Femmes de Goethe, lui reprocha 2 de nous avoir cachle
peuple de proie
,
et l'on put lire en 1872, dans la Revue descrites
Deux Mondes, les lettres peu difiantes, Hermann, soldat prussien, sa Dorothequoi!fallait-il
de France par3.
reste au pays
Mais
que Goethe, en 1707, nous annont Bismarck?clbre d'autres titres sous l'Empire.
GtheIl
fut d'ailleurs
avait t un admirateur passionn de la beaut grecque, et
l'hellnisme tait plus
que jamais en faveur. Cette mode, qui Mnard et Thaes Bernard, tait d'ailleurs une suggestion de la science allemande, qui, aux temps irtout vu l un moyen de de Lessing et de Winckelmannatteignit son apoge avec Louisrit
latin, reprsent
par
'
Il
WolfT,
ncore peut-tre par Heine, dont tous
les
ouv:bel
dbordaient d'enthousiasme hellnique, elle avaitculture latine
.
nousdisait
uvert l'infriorit
I
:
i
Nous avons renonc aux Romains,art
lemel-Lacour dans una
HkekterV
par une
:r
urde et moins dangereuse, nous prenons nard remonter aujourd'hui jusqu' la Grce '. e de tte prfrence allait Jusqu' la! i
et
Dorothe, donc, on
I
got'
int grec,I
hait
*
m
potes aussi peu originaux q168.
3.
Dan* linrhartiI
tt
atui.o
lie*
parur
do SouvtUtt amour
fUmmann
tt
DfiSi'
210
L'INFLUBNCE ALLEMANDE ENdont Challemel-Lacourfaisait
IIl.
derlin,
un grand matrelee
proccupations plus ou moins avoues de lutte contrecfssnc se mlaient
catholi-
a ce culte, et
i
antique d'un Marc-
Aurlea
le
hros philosophique de l'heun-
nrvail discrtement
un Taine et un Renan nier la prtendue supriorit morale du christianisme, tandis que LacontS de Liste opposait ouvertement Hypatie a Cyrille, dans un pome qui rappelle d'ailleurs oz prs la Fiance de Corinlhe. Goethe, que Heine s'tait plu dessiner sous les traits mmes du gnie grec, bnficia tout particulirement de cette intemprante passion, alors commune aux rudits, aux potes et aux artistes. Son second Faust, rejet par les Romantiques, apparut soudain transfigur par l'pisode d'Hlne. A partir de 1860 environ, il en est beaucoup question. Les traductions de Blanchet en 1860, celle de Porchat, lgrement postrieure, l'ont mis dans toutes les mains. Rares sont ceux qui comprennent, et Caro le philosophe si dcri des salons peut-tre le seul qui l'ait interprt comme nous l'interprtons gnralement aujourd'hui. Mais les hellnomanes sont conquis. Beaucoup d'entre eux, du reste, n'ont pas attendu ce moment pour s'en prendre et s'en inspirer. Leconte de Lisle lui a emprunt ds l l'ide matresse de son Hlne, o intervient la figure de Faust lui-mme. In an auparavant, un pote moins connu, Louis de Ronchaud. avait chant aussi la divine Grecque dan Heures, et il est probable, sinon certain, que la ferveur hellnique des Laprade, des Vacquerie et des Banville doit quelque chose la saisissante vocation de Goethe a Le second Faust, cependant, ne fut pas admire seulement pour l'amour de l'hellnisme. On le vnra au moins autant comme pome panthiste. Le panthisme encore une importation comptait de nombreux allemande, ainsi que nous le verrons
-
.
1.
La place d'HoelderlinT.
est
panai
les
panda
lyrique*,
non pas teulesaent de son1* retour
luis de toux le* ti'inps.I.i-desiu
lbid., p, Lisle,190fi, et J. I>ucros,
Marius-Arv Leblond, Leconte de
de la /jotir franaise l'antiquit grecque au milieu dulittraire,
XIX*
sicle, etc., }e\'iie d'histoire
juillet-dcembre 1916. Il est probable qu'il faut aussi voir une influence du second Faust dans les visions grecques que Flaubert fait dfiler devant le hfrng.de sa Tentation de Saint-Antoine. On apprend par une lettre du 2 octobre 18G0 quo Flaubert l'avait lu de trs prs. Quant au contenu de cette uvre, il s'inspire des ides iniques sur la relativit du phnomne religieux, rpandues chez nous par B. Constant, Ouintt, Michle t, llenan (voir ci-dessout).
'
A/.V S1
tes
parmi
les
intellectuels
de
la
priode, impriale, et
on
M
dogHM
Men
a la Revue desi
Deux Mondesla religion
germanique, dontirdaient
nis
quelque sorteet
adversaires de cette
peu prs>n
voir dans la mystrieusefoi
continuation de Faust uneit
pour
li
Janet
un
de
panthiste de Goethe.
motif de s'en dfier;
pourl'adi
les
autres, qui taient la majorit, une raison de plus dellfusI
et
NefTtzer, SchfW, Flaubert et Taine furent
aine
Histoire de
la
donna mme de l'uvre de Goethe, dans son littrature anglaise, une interprtation purementcelle
bizarrement on peut en juger par ce ,rae, panthisme l'Impliquaient de l'ide spiritualiste, presque tous l'on retrou\e cette alliance dans un anophih ntatifs de l'poque I.cconte de des t. en effet, montr dans la mythologie La s< laquelle on ne plaisantait plus, une potique intuiandu dans la nature, et une communion intime ivec ce divin 2 On dduisait de la, pour le dont on faisait un bkx temps un ique mon* avantage immense sur le ntre, o, par la faute du Christian.quilesquisse, plus
pour Iphignie en Tauride. double exemple,re,I,-
Comme
:
:
1
.
t
rompue.r.
.itionla
minelei
il
I
fameusetir
tlu
la sup
i
les
poques
avance, postulatet
m>
qui exerait son action
dans tous
les
ordres de connalssai
Aussi ne nousplus
omition,
un
fi
l
encore du pantin isinc,
\v
reve Ittbttmc d'un.
Il
Uaucoup de Faut,
k cIU *poqur
'il# riI
ut
roman tus la:
le
lyrisme,
Ici
l'influern
pli
nie,
puisqu'elle va des uuvr.h
Restauration, aux Ucdtt de Heine sousontredit,
rmdnctioni n
eertaiaei oui
Gibcontfait
dler,
Huckert, Uhland, He
oublier
I
partie de
ii
lundorlT, et surtout;nire(
m
est
une fraction rmanique
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vu:tier,
nombreux chez
[De.
Quand an yipranti toutpittoresque,troi-
regarde desuper
pi
erolt
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mentsde
qui viennent prendre placei
du^je ici.
du Moyen
de
la:
k,
ailleurs
rien d'essentiel. du surnaturel bon marche c du XI celui des Lamartine.il
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i
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que
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I
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marquions que, ce qui caractrise
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ici
de
I
cij..
Alienn^iv,
L'INFLUENCE ALLEMAND!
La
rcolta
dam
les
divers domaines de notre littratureet
donc des plus modestes,ans.
bruit fait autour de l'Allemagne, chez nous,
forme un singulier cont ec pendant plus dela
le
Mois avons-nous bien tout dcouvert, tout indiqu?
car au xix e sicle
comme au xvm eque parses
,
littrature alleman
plus agi en France par les dispositions gnrales qu'elle suscitait
ou aidait abucolique,Pierre et
susciter,
l'avons vue, auet
xvm e
sicle, incliner les
expliquer ainsiFlorian.
uvres proprement dites. Nous Anus la sentimentalit en partie un Hcrnardin de Saintsicle elle a,
un
Au xix ele
de mme, contribuencore, a t fait par
a rveiller l'imagination, la puissance
par excellence de l'poqueici
nouvelle. Sans doute
travail essentiel,
l'Angleterre
par Ossian, par Pyron, par W. Scott, puis par Dickens. Mais l'Allemagne a eu son rle propre. Moins apte que sa vigou:
reuse sur germanique peindre
la ralit
extrieure
:
historique,
exotique ou familire,
elle
descend plus facilement
et plus volon-
tiers A l'intrieur des choses.:
Le clair-obscur, la pnombre, le monde du mystre voil son royaume. Elle est, d'instinct, philosophique. Son got mme pour le fantastique n'est qu'une manifestationde ce besoin. Partoutelle
cherche
le
point de contact entrele
la vie
individuelle et la sourde, lmentaire vie des choses, par
dessous
en quelque sorte. C'estcelui
le
caractre distinctif de(iu'tlie et
Werther,
et un moindre degr, celui de la ballade , et des Contes fantastiques d'un Hoffmann. Dans la grande tche du xix e sicle, qui fut
de Faust, c'est celui du lied de
de Heine,
l'branlement de l'imagination franaise, jusque-l
si
assur.
calme,sur
la
part propre de la littrature allemande fut de l'branlerfaire vaciller ses ides gnralesla
dans ses racines profondes, dele
monde
et sur
Dieu, et par\
de
la
rendre apte a ce lyrisme
ijlir
t'w
.
Hupid'une influenceiduilitl
parce qu'il ne
s
ralit,e
tm
in
dugeurg surlu
Fiiiinle
et
pu
que]
comme
le
Monta
Rhin d'aditiomM populairt du Rhin, oie. nn'mc, VMttoire d'Allemagne de Kohlrauacb, VHittoirt du droit jiublir dr l'Allel'Mcl,l,di
Dirtionn.iirr de Morrri.
(". octobre I""
par-diJ.
'.
I
islatif,
montrailr\
I
clle-m
pant
la
/.'
I
'ondes,
241 d suiv. 2. Nou pourrions fn eitor f mu Mtcort vf nu il" ru-ut-''p.1 1 I
PX'inplfs rnract^rUtirpirs, maisI
le
momrrr
I-4H ,
h -uns ipuloinf nt epic
le
prnncl n
1
AU
XVtlltre
Importationprunier ['Allemagne
universitaire et Inspire p;irle
ftecret
de
.
fut celle
du
kis
vu-ut, avait t interpnt
l'inlliu
ommea
un pur
peu
profit le
llintf
et
de
1
air et ce malentendu durrentpire et,l'ergci
le
philo*
parmi>
les
sceptiquesaie
l.
Cependant une pluslors
mprehensionlec
comment
se
Renouviet et de Barnl, qui montraient toute la plaie que tenait la morale la plus austre du devoir chez ce prtendu ngateur. On pouvait aussi, maintenant, lire la plupart d ivres daiM la traduction de liarui,efforts de
notamment aux
Critique
dri
la
raison
pratique^
tropfaiti
avaient d'ailleurs mieux:
que
pliqucr ou de traduire.i
Kant
ils
avaientet lele
pi
thique
la
dmocratie naissante,le
premier avait
mme
ncilier
criticisme
avec
spiritualisme dans unla guerre.
nelit
3.
Cette propagande se continua aprs
a
propos. La France vaincue cherchait un nouveau
autant qUU possible de marque laque. Cars
la
de l'Empire qui arrivait maintenant au pouvoir, rejetait a priuri toute morale Ht rappel OU de loin le catholicisme, et sentait pouri
d'en avoir une. Or
Kantlit,
qui ne supposait
avants aucune d'autre part. que. danoffrait
cet
i
MMatM1.
jjiii.ii
,nuanowiiiMit il rl.iuw
fut
n'in/
n
n'est pas
lai navres douteux que
la
tr
influence ne se retrouve dans
dveloppement
ultrieur
On
avait t conduit a Nietzsche toutil
naturellement par Wagner, dont
a\ait t
le
disciple enthousiasteI
;ir le
plus acharne. C'est
que commen