Ligue française de l'enseignement et de l'éducation...

72
LA -mxïlÏE DE ITEltSEIGliEPlïT SIÈGE SOCIAL: 14, Rue Jean-Jacques Rousseau, PARIS P,onti'(tfk'èt liio'jrapliie tli' Jean Mitcê l'our \i l'atric, Vit le lÏTre, l\tr i'épée. * 60 centimes PARIS Librairie de la FRANCE SGOLAIRE 17,, Rue Guonégaud,17 18%

Transcript of Ligue française de l'enseignement et de l'éducation...

Page 1: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

LA

-mxïlÏE DE ITEltSEIGliEPlïTSIÈGE SOCIAL:

14, Rue Jean-Jacques Rousseau, PARIS

P,onti'(tfk'èt liio'jrapliie tli' Jean Mitcê

l'our \i l'atric,Vit le lÏTre,l\tr i'épée. *

60 centimes

PARIS

Librairie de la FRANCE SGOLAIRE

17,, Rue Guonégaud,17

18%

Page 2: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

I.A.

MWIMK I/ENSKIGNKMKNT

Page 3: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

LIBRAIRIE DK LA FRANCE SCOLAIRE

L'Associai ion amicale de la rue d'Aligre

VAssociation philotechniqueLa Société philomathique de Bardeaux

La Société nationale des conférences populaires

lléorganisition des Cours d'adultes, J. BONSENS

L'École et le suffrage universel, PAUL CHAUVBT

L'éducation populaire, DOCUMENTS OFFICIELS

Lettre sur l'Education', C.-M. SAVARIT

La Ligue de l'Enseignement'

.

SOUS PRESSE.'

Des bases classiques allemandes, LÉON RIOTOR

L'Éducation primaire

L'Association Taytor des Membres de l'Enseigne-

ment, A; MANTOY f

Page 4: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

LA

LIGUEdoL'ENSEIGNEMENT

SIÈGE SOCIAL':

14, Rue J.-J Rousseau, Paris

Portrait et 'Biographie de Jean Macé

« Pour la Pairie,Par le livre,Par Vèpèe. »

60 centimes

PARISXibrâirio de la FRANCE SCOLAIRE

il, Hue Guénégnml, 17

1895

Page 5: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

JEAN MACÊ

Page 6: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

JEAN MACE(1815-1894)

Les grandes figures qui apparaissent dans l'his-toire d'un pays sont la conséquence des événe-nements auxquels elles sont intimement liées ;elles surgissent aux époques do tourmentes, justeau moment où leur nécessité s'impose, comme

pilotes d'une cause qui, sans leur intervention,voguerait à l'aventure, sans but précis, t-t fini-rait par sombrer sur des écueils, — ou, épavoflottante, par constituer un danger constant con-tre la sécurité de la innivho des autres causes.

Jean Macé, qui fut une des plus grandes figu-res do ce siècle, n'est pas uho exception : nousle devons au suffrage universel.

Il naquit à Paris, le 22 avril 1815.au numéro 16de la ruo du Jour, lion loin de In rue Jcan-Jnc-

ques-Roitsscau. où plus tard il devait fixer lo

siège social de la Ligue de renseignement.Sa f:imillo n'était pas riche : pour subvenir

aux besoins des siens, son père, normand d'ori-

gine, et complètement illettré, conduisait unevoituro de roulage sur la route do Paris à Bor-deaux ; le seul héritage qu'il laissa a son (ils futune grande vigueur physique, l'amour du tra-vail, un extrême bon sens et une volonté defor.

Ces qualités physiques et morales, auxquelless'ajoutait l'esprit cvnngélique qu'il tenait de samère. Jean Macé les conserva jusqu'à sa mort.

lin 1825, il obtint une bourse nu collège Sta-nislas, où il resta jusqu'en 1835. Il y eut John l.c-moine pour condisciple. Srs étudts funnt cou-ronnées par un prix do philosophie, qui lui va-lut un modeste emploi, résigné bientôt pourentreprendre un wiyngoon Allcmngiie. il su ren-dit à pied jusqu'à Hambourg, mais la, so trou*

Page 7: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

_-6~ '

vant.à bout do ressources, et désirant ardem-ment rentrer on Franco, il s'embarqua sur unvoilier en partance pour lo Havre, sous condi-tion d'acquitter lo piix du.passa.vo on aidant lesmatelots aux plus pénibles travaux du bord.

Rentré â Paris, il trouva au collégo Stanislasun emploi db répétiteur qu'il conserva jusqu'àl'âge do la conscription, Lo sort lui nyant amenéun mauvais numéro, il fut incorporé à Rouen au1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-

poral d'habillement. Au bout do trois années, undo ses"anciens professeurs, Théodore Burette, lolibéradu service en lui payant un remplaçant, et

'

lo prit comme secrétaire. C'est à cotto époquequ'il commença à publier à la Reçue des'Deuas-Monde et à la République, uno sério d'articleset d'études qui furent très remarqués.

La révolution do 1848 lo secoua violemment etlui ouvrit un mondô où il se jeta ave«J toute l'ar-,dour do la jeunesse. Uiio brochure, Lettres/d'un'

garde national à son eoisin, signéo Jean Mo-

reau, l'obligea à so cacher quelque temps, aprèslo 13 juin. 1849. C'est â ce moment qu'il épousaune femme do modosto condition, qui fui pourlui jusqu'à ta mort, la compagno la plus vor-tuouso et la plus dévouée.

Dés les jours do février, il no s'était pas sentirassuré : « La proclamation du suffrago uni*vôrsol. disait-il, m'avait fait froid dans lo dos. »Les événements venait nt do }ui donner raison. Ilsentait quo lo peuple, complètement ignorant,n'était pas en état d exercer ses droits souverainset que, au contraire sa puissance serait un dan-

ger. Il s'ngissait donc do l'éclairer j c'est à cola

qu'il -résolut do consacror sa vio et son savoir,dès quo les circonstances lo lui permettraient.

Su vint le coup d'tëtat du ? décembre. JeanMacé, qui était siunalé commo dnnguroux. soréfiigia dans un vlllngo d'Alsaco oho/. dos amis

politlquo*, qui raeciioillirent nnVrtuciïs"iiiont.Il y avait alors, à IJoblctiheim, un pensionnat

Page 8: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 7 —

de jeunes filles connu sous lo nom do Potit-Châ-tcau.La directrico de cette institution, M,uVor-nct, offrit à l'exilé un poste do professeur, ainsiqu'un pavillon où il s'installa avec sa femme'.

C'est là quo, pendant dix années, dans localmodo la rctraito.il écrivit ces beaux ouvrages,dontplusieurs sont do véritables chofs-d'oeuvre :L'Histoire d'une bouchée de pain, tes Contesdu Petit'Chiteau, la Grammaire de il/"' Lili,les Sereiteurs tde Vestomac, une Morale enaction, etc. Avec Hctzel, il fonda lo magasind'éducation et do récréation do la jeunesse •

Ce fut en 1866 qu'il put enfin so donner au révoqu'il caressait depuis longtemps : l'instructiondu peuple, soulo condition do salut. Lo 25 octo-bre dp cotto année, il posa la première pierre dola Ligùo do l'Enseignement en lançant un appelau public dans lo journal l'Opinion Nationale»Aussitôt les encouragements aflluércnt et InLigtiofut fondée.

Survint la guerre do 1870. Lo pensionnait duPetit-Château dut étro transféré à Motithicrs,

1>rêsde Château-Thierry. L'enseignement quo

'on y donno aux jeunes filles tend surtout à enfaire des femmes d'intérieur et do bonnes mèresdo famille ; la valeur do co systémo est incon-testable i des générations d'élèves ont été élovéesnu Petit-Château, aucune n'a mal tourné.

La guorro torminôo tous les efforts do JeanMacé so portèrent nu développement do la Liguoqu'il avait fondée; les succès grandirent de jouron jour; avec un hommo tel qUo lui l'oeuvro nopouvait quo prospérer.

En 1833 il fut élu sénatour innmovible. Paroctto élection, lo Sénat payait la dettodo la Ré-publique reconnaissante. Mais la politique noiecl nngea pas, il resta co qu'il avait été : un grandéducateur it un grand patriote II continua àprofesser aux èlévos du Pctit-Chàtcau, qui futdéfinitivement installé à Chaton, près do Paris,par M"** Anna Bout/, et Théodora Bord, collabo-

Page 9: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

ratricos et héritières do Jean Maééj lo Petite-Château y exista encore aujourd'hui, et oh ycontinué le progiahimo inauguré a Boblouhclmil y a cinquante-Cinq ans.

Jeah Macé est mort la jeudi 13 décembre 1894,à Mouthiérs, prés do ChàtcaU-Thierry, «iù il s'è>tait fixé ; H allait avoir 80 ans. Sa vigueur et saconstitution exceptionnelles ho faisaient pas pré-voir un si proche dénouement. Il fut bittorré

simplement, lé 15 déëembro, entré sa femme etM,u Vorriot. dans le cimetfèro do ce petit y'Ifclapo de TAisno où il avait vécu.

Nous lui devons bjen sa'statuo, depuis 'l'nijînéodernière une souscription est ouverte qui a déjàréuni des sortîmes'très importantes ; dans Urtavenir p'rochnih, ses traits soroht fixés dans lebronzo ou lo marbre et s'élèveront eh pince pu*blique, comme pour indiquer leur dovoir auxéducateur futurs.

On peut dirb que Jean Macé a été lô précuï*-»sour du mouvement éducateur actuel. Il a foin-pris lo premier qu'il ho sulllt pas d'instruire Un.

peuple/qu'il faut aussi lui faire connaître sesdevoirs et ses droits; Il à 'compris qu'il y à àtitrochoso quo la Science et le savoir, qu'il y a la 'so-*'ciété et la famille, et qu'il est nécessaire de faire,do tout individu, un homme et un citoyen-, c'est

pourquoi son oeuvre est impérissable, et c'ost

pourquoi son souvenir nous restera, comme uhodes plus grandes figures de notre époque.

U.0N ftlÔUOÊNOT.

Page 10: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

LIGUE FRANÇAISE

DE

L'ENSEIGNEMENTPOUR LA PROPAGANDE DE

t'iNSTRùcttox i;r LVîbucATidK NATIONALES

I : ,;-.

UNE PAGE D'HISTOIRE

Parmi, lès travaux dont l'objet obtientles moilleuros marques d'approbation etdo sympathie, ôotto histoire des Sociétés

d'enseii/nement entreprise par là France

Scolaire.'depuis lo mois do janvier 1895 aété distinguée d'une façon toute particu-lière. Co premier resultatèst un encoura-

gement et indique un devoir ; il montre

quo de nouveaux olîorts doivent ôtre ten-tés pour mottro dans la lumière qui leurconvient ces associations) toutes faites dobollo intelligence ot de sage initiative; il

engage et môme oblige à mener jusqu'àle fin cette enquête dont l'instruction.

Page 11: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 10 —

l'éducation profiteront : nous l'espéronsdu moins, ot ne nous souhaitons pas de

plus haute récompense.'

' Avec la Ligue de l'Enseignement, con'est plus soulemcnt l'historique de cesutiles et grandes sociétés que nous con-tinuons ; c'est Une page, une des pagesles plus lumincusos d'un chapitre dol'Histoire de Franco, qui s'offre â nos mé-ditations, et nous impose tout d'abord un.recueillement profond ot respectueux.

Cotte page, essayons de l'écrire ici.Nous en raconterons onsuito les péripé-ties, depuis les origines de la Liguo jus-qu'à nos jours.

Lo second empire, la guerro do 18^0ot la Commune furent les trois dogfès dola chuto du régime irrégulier et désor-donné sorti do la Révolution françaiso,dont le largo esprit do rèformo eût nié un

pareil onfantoment. L'ompiro fut lucoiw

somption lento do cotto société trop vite

grandie, trop tôt libérée, énormo d'espé-rances, gonfleo do prpmossos, mais s.arç'sbut précis, sans union, ot faiblo do na-ture ot do caractèro ; la guorro, déclaréesous un futilo prétoxto, fut la lutto su-

prômo onsro la vio et la mort so disputantcette génération condamnée; laCommunofut l'écrasemont brutal, loclioc final fou-

droyant pôlo-môlo los moribonds d'unsiôulo éphémère et l'avant -gardo dos

tomps nouvoaux, \

Page 12: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

—11 —

Un monde vonait de mourir. Un autre,beaucoup plus vieux que la Révolution

même, et qui so nommait lo Peuple, allait

reprendre son oxistenco propro, interrom-

pue par uno périodo do ruines et do dé-

sastres, son existence do travail, do pro-bité, do croyanco et de force. C'était co

pouplo la qui, 'malgré les divisions ré-

gnantes dont il subissait l'oprossion,avait produit déjà d'innombrables inven-tions, dos chofs-d'oeuvro d'art ot d'indus-trio. Bien avant la guerro, dos hommes

qui lo comprenaient ot qui l'aimaiont s'é-taient efforcés do l'éclairer sur sa pro-chaine dostinéo, do l'y conduire par losvoies los moins périllousos, do hâtercot événement d'uno société dont le droitavait grandi, siècle par siècle, avec lo paysmémo. Dans l'art, dans la scionce, desnoms s'in«crivaiont, acclamés. Dans lodébat social, lo fameux Procès dos Treizemettait on évidonco les avocats populai-res. Dans rensoignemont, Jean Macé etsos promiors collaborateurs édifiaient lovéritablo sanctuaire où plus tard'un pou-plo entier viondrait acquérir lo savoir dos

autre?, otlaconnaissancodo sot-mômo.Los Gnizot, les Duruy, los Ferry ont

fondé ta législation scolaire ; Jean Ma*él'a vulgariséo; Cotio puissante contribu-

tion, par dos efforts rudes mais quo losuccès couronna, â 1étublissomcntdéfini-Uf do cot onsolgnoniont du pouplo, tello

Page 13: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 12 —

est la part inaliénable acquise par la Li-gue dans l'Histoire de Franco.

II

L'ESPRIT DE LA LIGUE

L'oeuvro de la Ligue do l'finsoignomontso drosse devant l'historien, coinino tinmonument si haut et si grand, qu'il no

pmït, avant d'en, rechercher les origines,èo.défendre d'un sontiinont d'admiration.A qttolquos pas du seuil, il s'arrêta pourIçcontomplor. Et dès lors chaque détail,°d'architecture,, chaque saillie, chaque'inscription retient son regard, conquiertsa pensée, alirncnlo ses réflexions.

Dos souvenirs s'évoquent, nombreux,familiers, qui font songer pourquoi lomonument fut construit, do quelles cau-sos profondos il est serti,et quoi rite puis-sant ot beau doit être oxorcô dorrièro cesmurs protecteurs. S

«Cotait dans los dernières annéos do

l'Empire, a écrit Henri Martin (1). JeanMacé sentait baissor notre Franco*, tl

comprit quo, pour la rolovor, il fallait un

(l) Jean Macé et la Ligue de V Enseignement^

FarA. Dessoyc, avec un Avis nu lecteur, par

lenri Martin, sehateur, m-mbre do l'Académiefrançaise, — Paris, 1883, '

Page 14: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

: — 13 —

grand'effort collectif; qu'il fallait régé-nérer notro société par la base. L'Alsace,sa torre d'adoption, lo seconda avec ar-deur : elle semblait pressentir le funestelendemain et cherchera préparer la loin-taine réparation dos calamités prochaines.

» Lo mouvement se lépantlit do l'Al-sace dans lo rcsto'do la Fiance. L'Alsaco

qrrachéo à la mère patrie, lo mouvement)loin do s'arrêter, prit une intensité nou-velle L'indomplabln espérance qui avaitsoutenu Gambotta dans la défense arméo,la liguo do rEnsoignomênt la -manifestadaiis son -entropriso, différente par la

formo, semblable par l'esprit. Deux nomsno soront jamais séparés par la reconnais-sance publiquo, los noms do Jean Macé etdo son inlatigablo auxiliaire, EmmanuelVauelioz. Près d'un million et demi d.o.s.i-

gnaturesobtenuospar lo pètitionitemoiUdolà Ligue attesta la grandeur sympathiquedo l'idéo et la puissanco d'organisationdéployée dans sa miso on oeuvre. Là Liguo,en mémo temps qu'elle coopérait, soustoutes los formes, au progrès do l'instruc-

tion, contribuait, do la mnnièro la plusefficace, à imprimer aux esprits l'impul-sion qui devait aboutir à la législationactucllo de i'ohsoignomont primaire. Por-sonno n'a rendu à Jean Macé une pluséclatante justico que Thabilo, le coura-

ge uxj le persévérant ministre à qui nousdevons celto législation.

Page 15: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 14 —

» L'instruction obligatoire! gratuite et

laïque, est aujourd'hui réalisée. La Liguedo l'Enseignement avait domandé d'abordl'obligation ot la gratuité, cos deux prin-cipes inséparables. On l'avait combattueau nom d'une prétendue liberté, la liberté

d'ompèchor les enfants d'apprendro. La

Liguo avait ensuite ajouté la laïcité. Onl'a combattue au nom do la roligion ; onl'aaccuséo do vouloir introniser l'athéismedans l'enseignement I

» Laissons répondre Jean Macé : nuln'a jamais douté do sa parole.

» Laïcité, c'est neutralité qu'il fallait» diro, à savoir,: que los écoles soront» placées on jlohors de tout rite paçticu-» lier, do toute doctrine confessionnelle;» c'est là co qu'ont entendu los signatai-» ros de la pièce envoyée par lo Cerclé» parisien dans toutes los communes do» Franco ; co qui no vout pas diro quo» toute idée roligiouso sora bannie dos» écoles et qu'on n'y parlera jamais aux» onfants des grands principes qui doi-» vont les guider dans:la vie. C'est l'on-» soignoment confessionnel # seulement» qu'il s'agit do renvoyer à l'Église, l'en-» soignomont dos dogmes ot croyances» spéciales, qui distinguent une roligion» de l'autre. Quant à co fonds commun» do roligion universelle qui s'impose à» tous et qu'élargit d'âge on âge le pro-» grès do là conscience humaine, 11 ne

Page 16: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 15 — •'

» saurait être bien certainement rayé du» programme de nos écoles. Elles pécho-» raient par la base, si la conscience des» enfants n'y était pas l'objet de la même» sollicitude que leur intelligence et leur» raison. »

III

> LA FONDATION

On a souvent répété que l'histoire de la

Ligue, c'est l'histoire de Jean Macé. Cha-cun dos actes préliminaires, chacun destravaux antérieurs de son fondateur, de

première et do seconde jeunesse, formeuno étape vers la réalisation do la grandoidèo qu'il portait on lui. Sos Lettres d'un

paysan d'Alsace à un sénateur sur Vins-tructlon obligatoire (décombro 1861), Surla Décentralisation intellectuelle enFrance (janvier 1862), Sur tes Bibliothè-

ques populaires (25 avril 1862), sos arti-cles sur los Bibliothèques communales,son oeuvre de la Société des Bibliothè-

ques communales du Haut-Rhin (consti-tuée à Colmar le 29 novembre 1863), fu-rent l'acheminement,, souvent difficile,mais toujours persévérant, vers la fonda-tion ,de l'oeuvre définitive de sa vie.

Dans cos manifestations nouvelles de«a ponséé, l'autour enthousiaste dos Let-

Page 17: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 16 —

très d'un garde national & son voisin

(janvier. 18-18), t'os Vertus du Républi*cain, dos Entretiens du père Jforeau,

'

dû Petit Catéchisme républicain,lm\\roc-tour do la Propagande Socialiste (1818-184U), l'écrivain lioiiicux do Yllistoired'une bouchée de pain (1861.), so montraitun habilo polémiste, un critiquo savant,un organisateur roumrquublo.

Mais son activité voulait et chorchàitmieux quo cola.

Une tontntivo do Liguo do l'Enseigne-ment faiio on Belgique lui sorvit à Inneerl'idéo on Franco, et la façon élémentaire,dont fut poséo la première pioivo du nio-tnumont qui devait s'élever.si haut,pluè;:tard, la voici Racontée par lùi-mèmo, dt\nsuno lettré qui fut publiée par VOpinionnationale;du 31 octobro 1866 (Joli roadros-séo au diroctour) :

« liobîenheim, 21 octobre ISCrt,

« Mon cher monsieur GUéroult,'../'

» Jo demandais avantlhior dans VOpi-rnion nationale, après avoir exposé coquise fait oit Belgiqup, pourquoi; nous n'àu*rjons Pas aussi notre Ligue do rEnsoignOrnient 0)i Franco* ; % r ; , - :.;,;)» Il m'arrivpaujourd'hui uno lotlro qui

mo mpteu demeure do prouver? quo je nelançais pas

là unfc pàrpîo en l'air. ^?w Trois citoyens i'dntpHs^ au sot iouxi-

Page 18: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

~ 17 -

Ils m'envoient lours noms et s'engagentà soiiscriro chacun pour 5 fr. par an.

» MM, J. Larmier, sergont do ville, àParis, rue de la Santé, 27 (Maison-Blancho).

» Antoine Mamy, conducteur-chef auchemin do fer do Lyon, 23, Grande-Rue,à Nogont-su^Marne (Soino).

» Joan Petit, tailleur de pierres, 4, ruedos Dames, aux Tomes (Paris).

» 0,01afait quatre noms, avoc lo mien,sur la première liste d'adhésions au pro-jet d'établissomont d'uno Ligue do 1En-seignement en France.

» Jo propose à tous ceux qui voudrontso mettre avec nous, à quoique choso età

quolquo opinion qu'ils appartiennent/deme lo faire savoir, on m'indiquant lo chif-fre do lour cotisation future, Jo me chargeprovisoirement do recueillir los premiè-res adhésions, on attendant que lo projetréunisse los deux conditions nécessairesà sa réalisation, le concours dé bons ci-

toyons ot l'assentiment de l'autorité, et jene vois rien <jni fasse désespérer de l'Unplus que de l'autre.

ij»Ayo^. jo vous prie, l'obligeance depublier ce simple avis, qui me paratt suf-fisant pour entamer l'affaire* Elle ferason chemin toùteseulo sL Meure estvenue. /CÎS*Ï?\

-

Page 19: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

- 18 —

IV

.. . LA PREMIÈRE ANNÉE

. « Los adhésions au projot d'établisso-mont d'uno Ligue do l'onseignemont enFranco m'arrivent do tous los côtés, ot jesuis déjà aux prises avec los ombarras,écrivait Jean Macé, dès le 15 novombro1866, dans VOpmion nt4!onale (1). Onm'envoie do Pargont quo yj n'ai pas de-mandé; on mo domando des explicationsque jo no suis pas en état do donnor; onmo pose des programmes dont jo no puisme faire jugo. »

Co8 complications, cetto affluonco àolettres, do questions, d'adhésions, d'avissages ou prématurés, sont bien lo signequi marque lo début dos grandes entre-prises. Los matériaux d'abord arrivont dotoutes parts, s'entassent, se confondonsen désordre; mais bientôt chaquo objetreçoit sa destination, chaquo apport seclasse à son rang, l'ordre so met dans cechaos, et do l'entassement informo desmatériaux, lo monument surgit enfin;construit d'après un plan, bien compris, etpour un objet bien déterminé.

C^ést ce qui arriva pour la Ligue. ^La première année fut toute d'oygffiïi-

(1) Jean Macé, Lés Origines de la Ligue deVEnseignement,-~ Paris; 1891.» ;..

Page 20: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 19 -

sntion, do tdlonnonionts, d'initiative har-die et d'oriontation anxiouse. Un seul

point, était fixé, dons l'osprit du fonda-tour, ot c'était do garantir toute l'indé-

pendanco dos adhéronts, sauf une lignegénéralo d'action qui dovait être lo motd'ordro do la Liguo.

« Lo fondateur, éorivait-il do lui-mémole 20 févrior 1867, a préféré, pour des rai-sons qu'il a cru bonnos, partir tout seul,d'un Village, sans statuts dans sa pocho,ot provoquer tout d'abord los adhésions àridéo puro ot simplo ot los créations docordes locaux, laissant aux adhérents losoin do se donner après coup la constitu-tion qui leur conviendrait, aux cordes lo-caux colui do s'organisor d'eux-mômoscommo ils l'ontondraiont, pour procéderpnsuito, par délégation, à l'organisationcentrale »

D'aillours, les adhéronts.avaient com-

pris immédiatomontàquollo oeuvro grandoet libre ils étaient conviés, car ils s'ins-

crivaient on foule.A la fin do l'annéo 186S, un rapport do

Joan Macé mentionnait ou. TRE MILLE HUITCENTDIX-HUIT adhésions, 12 départementssoùiémont, sur 89, n'ayaiont pas oncororépondu à l'appol. Cinq sociétés consti-tuées étaient ontrôos dans la Liguo, et

beaucoup d'autros, cri attendant leuradhésion collective, y étaient représentéespar Un ou plusieurs mombros. Au 1er no-

Page 21: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

-20 —

vombre, los roceltos so montaient à

12,363 fr. 05, los déponsos, à 8,770 fr. G0<— Rapport vérifié ot certifié conformo

par dix mombros du Cercle messin do la

Liguo do l'Ensoignomont.En mémo tomps, Jean Macé adrossaità

tous sos correspondants lo projot do sta-

tuts qui n'avaiont pu so disoutor à l'as-

semblée générale, collo-ci n'ayant pas ou

liou, faute do l'autorisation ministérielle,

parvonue trop tard.Co projot, le voici. Il achôvora de mon-

tror quoi avonir lo fondatour espérait pourson ontropriso :

* Articlo Promior. — I.a I.lguo do rEnsoigno-;mont a pour but ijo provoquor par toute iaFranco 1 initiative individuelle au profit du dé-veloppement do l'instruction publique..

» Art. 2. — Son oeuvro consisto :» l'A fondor des bibliothèques ot dos cours

publics pour losndultes. dos écolos pour les en-fants, tt où lo besoin s'en fora sentir ; .

» 2* A soutenir et à faire prospérer davantagelos institutions do co genre qui existent déjà,

» Art. 3.— Il demeure ontondu que.'soft dah'sla composition dos bibliothèques, soit dans i4ohVgeignement dos cours, soft dans lô prôgratnmodes écolo»,.fondes ou soutenus parla Liguo, ons'abstiendra de tout ce oui pourrait avoir unoèôulèjir de polémiqué, politique où religieuse, y

» Àrti 4. — Les membres de la Liguo ftstéfàhftoiljours juges du chifiVo, do ladUrée et dëToHi*;ploi de la cotisation souscrite par eux. " * ÇV

» Art. 5. — Ils se grouporont, comme ijs l'éft^iéudront; en sociétés iHdéjiéridahteS. réglantollol^émes leur utbdé d'administration, |âh#'sturb et l'étonduo do leur àôtioiw • vvï ^

Page 22: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

-21 —

» AN. 6, — La Liguo aura uno agonco, nom-mêoct rétribuéo par.ollo, chargée : !• do propa-ger l'oeûvro; ?• do publier le Hullotin do la Li-guo ; 3' do convoquer l'assoiytbtèo généralo quiaura lieu tous les ans.

.'# Art. 7. — I/ngonco rendra romptodo sages-tion à uno commission de contrôle, et publieradans chaquo Bulletin l'état détaillé doses recettesçt do ses dépenses.

»,Art-, 8.— Jïullo modification aux présentsStatuts ne pourra etrb votéo en assemblée géné-rale sans avoir été au préalablo communiquéo àl'agohco, contralo, et portéo par elle à la con-naissance do toutes les Sociétés'dont la Ligue so

composera. »

JUSQU'A LA GUERRE

\ Pondant i'hivor 1867-1868, Jean Macérassombla tous los éléments qui dovaiontcontribuer à l'édification do son oeuvro.plus tard.vicndraiont los agrandissements,jos ombollissomQnts. Ce qu'il voulait d'a-bord, c'était mettre dobout lo monument.

Lo 20 mars 1868, il écrivait :; « Lo projot d'ôtablissomont d'uno Liguodo l'Ensoignom'cnt' on France a roncontrôdès à présont assez d'adhésions indivi-duelles,, sur tous los points du pays otdans toutes los classes do la Société, pourqu'il no soit plus nécessaire de çontinuorla propagando de l'idée pure et simple, ».La Ligue est ontréo maintenant dansune seconde phaso do préparation, cellede l'organisation'dos corelos locaux otdu

Page 23: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 22-

ralliemont dos Sooiétés d'instruction déjàoxistnntos. »

.Afin d'établir un lion entre tous los

groupements de la Liguo, lo fondateur pu-blia ivguliôremont un Bulletin dos travaux,

Fac-similé dit P' Bulletin de la tigtié)

Page 24: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 23 —

Les débuts, 1Aaussi, furent modostos;mais l'avonir dovait fortifiorotdévolopportous cos essais.

Co promior Bulletin comprenait lo pro-gramme do la Liguo, débutant par cesmots :

« Les soussignés', désireux de contri-buer personnellement au développementde l'instruction dans leur pays, déclarentadhérer au projet d'établissement enFrance d'une LIOUK DE L'ENSEIGNEMENT,au sein de laquelle il demeure entendu

qu'on ne servira les inférais particuliersd'aucune QpiniQn.religieuse ou politique.?

A partir de ce joui', le inouvomont s'ac-crut sans cesse L'active propagande dochaquo adhérent portait do jour en jourla Liguo jusqu'au sommet qu'ello dovaitattoindro. Dos Advorsairos so montreront,dos amis plus nombroux accoururont, ot,par lo dévouomont dos uns, malgré l'op-position dos autres, l'oeuvro s'éleva, puis-sante ot prospère .. Le rapport sur la situation au 15 février1869 constatait la formation, sur tous lospoints du pays, do corclos unis à la Liguopar l'accoplatioiv do son rôle ontior d'on-soig'nomûnt populairo, Au 15 fôvriorl870,la statistique indiquait 59 corclos, com-

prenant .17,856 membres, ayant un bud-got annuel de 78J455_fr. 05.

La constitution dôfinitivo du Cercle pa-risien, organisé par Emmanuol Vauohoz,

Page 25: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

-24-

promettait dans un avonir prochain unpoint d'appui unlvorsol aux ofïorts indi-viduels don8los campagnos éloignées descorclos on activité.

À cotto date (15 févrior 1870), JoanMacé, terminant sa notico sur cotto sla-tistiquo, pouvait écriro ;

« Là Liguo n'est plus une utopio; olloa conquis son droit do cité dans lo pays.A coux maintenant qui on comprennentl'utilité, qui se sont déjà mis à l'oeuvre ou80 préparent a s'y môttro, à développerùrio oeùvro qui no demande plus qu'Agrandir pour dovonir comme la SoôiétÔfondée on Hollande, il y a quàtro-vingtsans, par lo pasteur de Monnikoi/dam :Une force nationale sortie d'un bien/aitnational. » '

Page 26: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

Deuxième période,

VI

LE CERCLE PARISIEN

Commo sur lo pays entier, la sanglanteaventure do 1870 s'abattit sur la Ligué,

<dispersant ses fondateurs, refoulant lamâsso do sos mombres, détruisant lo si-riiômo (1) des corclos d'Alsaco-Lorrairto,affaiblissant les autres, faisant du petitvillage alsacien, Boblonlioim; jusqu'alorscentre d'action do la; Ligue, un Yillàgoallemand. Et ce n'élait pasassezdol/arméeennomio pour infliger cotto terrible loçonau peuple français, coupablo do celteétrango fajblesso qui le jofait tantôt au piedà\i trône étriqué d'un maître insuffisant,,et tantôt A la suite du drapeau variablod'une dômagogio dôsordonnéo ; après laguerre impérialo, la funeste ot mauditelutio fratricide de la Commune écrasa coqui restait do viguenr au pays. Dans cedésarroi, ouvriers et paysans criaient aUciel leur appel désespéré, écrivains ot tri-buns 8'acorochaiont aux plus hasardousedcHâncos die salut, et Jean Macé, vivantsouvenir do ftantù s'échappant do Floronco

(f.)\ A.*Déssoye,Jean Ùâcéet la fondailoadela >LtgUedé l'Enéelf/némértt— Paris, 1853.

Page 27: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

- 28-

pour sauvor la Divine Comédie, Jean Ma-cé, dans cotto tourmontodoségoïsmosdé-chaînés, chorchaitun asilo pour la LIGUE.

'

C'ost alors quo so révéleront EmmanuelVendiez ot lo CERCLEPARISIEN.

L'asilo do la Ligue, ce serait Paris.« L'oeuvre était à reprendro par la baso,

comme au promior jour, avoo plus d'obst-ination soulomont, plus do zèle, plus dedévouoinont, parco quo la tacho allaitgrandir otavoc ollo los difficultés a sur-montera écrit M, A. Dossoyo. C'est auCorclo parisien qu'allait rovonir lo soin decentraliser lo mojivomont ; il était lomipiixplacé pour lo fairo, lo soûl d'ailleurs quilo pût. On vit, alors, avec uno intensité,vraiment admirable, lout co qu'il y avaitdo courago, d'énorgio, do patriotique in-telligence choz Emmanuel Vauchoz. »

C'ost on 1867 qu'Emmanuel Vauchozavait commencé l'organisation du Cercle 7

Parisien do la Ligue do l'Ensoignomont,'par une commission provisoiro, sous laprésidence de..M.; Flammarion. Au 16 no-;vombro do la mémo année, le Çorclo comp-'tait déjà 117 membres. Nlojns'd'un an plus,;tard (jujri 1868), partijssçut lo promior bnl-^letin du Corclo, oii.il étendit :..:.« Uu groupe de la Ligtifide rÈnsèigtié-^Me/tr s'est organisé-A Paris, dansle b^t]do propagor 1instruction dans les dépar-»tomèflts. Co groupe s'imposo la missionexclusiyo do travailleraudfeyolo^pomroitt:

Page 28: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

_?7 -

do l'instruction généralo on Franco, ots'interdit toute participation aux ques-tions politiques et religiouses. »

Définitivement constitué lo 19 juin 1859,avec 445 mombros ot 2.2S0 fr. do cotisa-tions annuelles souscrites, lo Corclo pa-rision nomma, un comité définitif, avooJean Macé, président, Emmanuol Vauchoz,secrétaire général, Henri Martin, ot Flam-marion, vico-présidents, et s'installa aun°175 do la rue saint Honoré, où il devaitgarder tant d'annéos son siège social.

« C'est principalement aux populationsruralos que s'adrosso la Société, disait le.nouveau manifeste du Corclo parision.Elle provoque ot encourage l'initiativeindividuelle.pour la fondation d'écolos, docours gratuits, de conférences publiques,do bibliothèques populairos.»

D'abord, des inimitiés s'élovôrent. Desfouillés rétrogrades clamèrent a la dévas-tation, dans un style où le Cercle appa-raissait, tel un monstro d'incondio ot dorùinol Puis, commo autrefois pour laLiguo, dos amis s'omprossôrent, dos fondsaffluèrent, des relations s'établiront danstout lo pays, Au mois do mats 1870, lopremier pétillonnonient en faveur de la,gralnitô ot do l'obligation de l'instructionprimaire; Apiona ceiit mille adhésions,dont pi us do ci nquonto : niillp furent re-çue! Il les par:^ to^ Parisien»! t,o 1,5

Page 29: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

-28-

juillet, le ohiffro dos signatures atteignait350.000. —

.Mais la Guorre éclata, ......

VII

LE PÉTITIONiNEMENT

Pour offacor los ruines, reconstruirel'oeuvre, ot instruiro lo pouplo do sos do-voirs ot do sos droits, il fallait abandon-ner la parolo, l'écrituro, et ontror immé-diatement dans l'action. Emmanuel Vau-choz prépara un nouvel ot puissant péti-tionnement on -faveur dos principes dol'obligation ot do la. gratuité de l'ins/ruc^tion primairo, Après quolquos difficultés,car los plufe dévoués commonçaiont àpoine a ressaisir loùr vigueur môralo, unecirculaire fut oxpédiéo à tous los Cerclesde te Liguo (15 ootobre 1871).

A; cot appel, rappelant los 350,000 sirgnatUros de 1870,dos répônsos vinront enfoule. Cotto nouvelle pétition était intitu*léo : MOUVEMENTNATiONALDOSOUCONTRE1,'teKORANCEi— Chaque adhérent était in-'Vite à appuyor sa slgnattjre par le versé»motiV d'un-sou; qui dêvftit avoir dotixeffets : donner aux sijgnftturos^.iin carai?^tère* plus sérieux, couvrir les^ frais dî'itnv;préssiofi^et de prbpagaridéi Le principalbût ihiâiqtiô\Jtait d^ppdlor Pattefttioh pu*bïiqttè sur* )iï qùostlonvcapitale 4eViïïiï*

Page 30: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 29 —

truetion et de l'éducation des masses, olofdo toutes los solutions, baso do tous los

progrès. La commission avait signé :A. Loroboullot; F. Moignou, Eugène Nus,Ch. Sauvestre, E. Vacca, ot lo secrétairedu Corclo, Emmanuel Vauchoz (1).

Quinzo jours plus tard, los promiorsballots do pétitions furont adrossôs auxcorclos.

Uno presse favorablo aida lo bon mou-vement. Dos groupements désorganiséspar la guorre so reconstituèrent. Dos con-férences ramèneront de nombrousos adhé-sions. Enfin, vors la fin do l'année, Jean

.Maté vint à Paris, animor do sa présenceet do sa foi lo pôtitionnomont, inspirantla ciroulairo du 1er janvior 1872, laquollbprécisajt quo la propagation, lo dôvolop-pomont do la Liguo de rEnsoignomonttenaient \inô largo placo dans los projetsdu Cerclo parisien.

jSIais qui no connaît, par souvonir oupar tradition, l'imnibnsë réclamation d'un

pouplo soulevé par l'oftort do la Ligue £Il suffit do rappeler la conclusion do l'ef-fort,, ot lo voici textuollomont, par deschiffrés:: .'::''-.:\-:J:/; A''[

' '"-"; • -il

'.'"« LlbOK t>R L»lîNtel6N^tEïst PAliLMNiïiAtïyK pKivèi? •"

,'.;;,...$ pétitioni^V Assemblée nationale f

(1) t/n million de slgnainfes pour, l'insirucr.itbri obligatoire, brochure, Paris. 1873.'

Page 31: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 30 —

» MESSIEURS LES DÊPUTÊ8,-

. » Sous lo titro do Mouvement nationaldit sou contre lJignorance,Aù corclo pari-sien do la liguo do l'onseignoniont a com-mencé lo 1er novembre dcrnior, avec leconcours do tous los corclos do la liguo,un pétitionnoment on faveur do l'instruc-tion populaire, on demandant à chaqueadhérent uno modtquo souscriptioncommonffirmat'on do son voeu.

» Un rapido succès a répondu à son ap-pel, bientôt secondé par la presso républi-caine do Paris ot dos départements. Nousvotis présentons les premiers résultats doces efforts collectifs, les adhésions rercueillies jusqu'à co jour comprohnonthuit contquarantc-sopt mille sept centsoixante ot uno (847.761) signatures, rô->clamant l'instruction obligatoire, lesquel-les so répartissent commo suit :

Sigttturii» Pour l'instruction obligatoireseulemeht. 116.105». Pour tinstruetwn obligatoire et gratuite. 8$$.SOI.M Pour l'inst.obligatoire, gratuite il lafque 318.965

I TOTAL 811.161

«Ces;chiffres pàrîontassoz haut par eux-mômes. En saisissant l'Assombléo natio-nale do cotte manifestation, lé plus consi-dérable qui so soit produite jusqu'ici dansnotro pays, nous avons la formo confiance,Messieurs los Députés, quo vous voudroz.bien y faire droit. » /

Page 32: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 31 —

. « Au nom de la Liguo do l'Enseignement•

» La Commission déléguée,

CIIAIU.ES SAUVKSTHK, président.— Euo. Nus.—

E. VACCA.—AD. LEiiKiioui.i.Kr. i\

« Le Secrétaire du Cercle Parisien,EMMANUELVAICUEZ.

» Le Président du Cercle Pansion,JEANMACÉ. »

A co total do pétitions, remises à laChambre dos députés, lo 19 juin, 1872,soit : i

817.161il convient d'ajouter :

2* dépôt depétitions (novembre 1872) , . 60.506Petitionneniént de 1870, interrompu par la

guerre. '. . . . .... . . . 350.000

TOTAL 1.261.267

Un million deux cent soixante-sept millo deux cent soixante-septsignatures. __

vinLA NOUVELLE PROPAGANDE

L'immense tuecôs du pétilionnàmentouvrait à la Ligue uno voie plus largo, etlui montrait enfin lo but invariable où laconduisait sa magnifique destinée, cetavenir de rénovation d'un peuple qui ter-minerait dos siècles do luttes et do souf-

frances, et donnerait enfin à la nation lascience bi le pouvoir indispensables pourfohdor sa Législation.

Page 33: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

.— 32 —

Le premier pas à faire dans celte voie,c'était la grando ot nouvelle propagande

, qui ralliorait au principe do la Ligue lesforces éparsos dos provinces.

« Toute mou action personnelle va seconcentrer désormais dans la prédicationorale, déclarait alors Jean Macé, ot dans'.les voyages entrepris pour allor provoquersur placo la fondation do nouveaux tor-

•clos par toute la Franco. »Dans ces voyages,- auxquels devaient

plus tard succéder les Congrès de laLigue, Jean Macé se îôvôla « causeur tout

•débordant do coeur et de conviction, pré-occupé, avant tout, do convaincre ot nonde plairo, et subjuguant d'autant plus,laissantailor sa parole à tous les' hasardsdo l'improvisation, vif, spirituel, onjoué, \

-trouvant sans cesse, à côté dos accents quiromuent les Aines, la phraso ingénieuseot lo mot qui, so gravant dans l'esprit; ylaissent uno vivo ot durablo omprointe. »(A, Dessoye ).

Au nord, â l'est, <à l'ouest, au midi dola Franco, partout 6ù l'exigeaient les né-cessités, leiçirconstances,To propagateur

''•

actif do la Liguo visita léshommes, les^cordes qui pouyaient &Jdor l'oeuvre»

I'uiv lé principe de l'obligation dol'instruction subissant les attaques d'ad-versaires acharnés, Jean Macé reprit laplume, et défendit énergiquomojit Je pro-

:gamme du Cercle parisien, dans sept J>e>

Page 34: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 33 --

tits volumes (1872-1873), LES IDÉES DEJEAN-FRANÇOIS qui traitèrent successive-ment do la Séparation de l'église et del'école, la Demi-instruction, la Soutanede l'abbé Junqua, la Vérité du suffrageuniversel, les Députés dans l'embarras,lo Mal sans remède.et la Sainte- Alliance,Jacques Bonlifimme à ses députés et laFrance à Jacques Bonhomme.

En mémo temps, lo Corclo parisiencontinuait sa mission, recueillait les sym-pathies do tronto-cinq. millo mairos, ad-

joints, conseillers généraux ou d'arron-dissement, députés, représentants ou

interprètes do quatorze ou quinzo mil-lions d'habitants, créait des bibliothèquesrégimentatres, d'uno utilité incontestable,dos bibliothèques dans les hôpitaux, desécoles régimentatres.

Survint lo 24 mai.

Jusquo-lû, los pouvoirs publics, sansètro précisément favorablos a la Liguo, luilaissaient du moins uno corlaino libertéd'initiative La Liguo ignorait los répres-sions : le 24 mai les lui fit connaltro. Surdes ordres supérieurs, dos récompensesne purent ètro décornées, des instituteurs

reçurent «défense formolio do rien accep-ter do la Liguo, ou môme furent forcés dolui ronvoyorlos ouvrages et les subven-tions qu'elle avait cru dovoir leur accor-der. » (Ai Dessoye,) ; los préfets s'op-posèrent a la propagande, ot, dans cor-

Page 35: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

• _ 34 —-

tains départements, supprimeront loscercles. Pour lo Corclo départemental déla Somme, lo. débat dut être porté à latrir-buno do l'Assemblée. Et c'étaient les jour-naux "religioux, les évèques, le pape lui-'mémo, qui, trompés par do mauvais con-seillers, condamnàiontl'oeuvro do la Liguocommo aiîtipopulairo ot pernicieuse.

La Ligue, sous le 16 mai, vit do nou-veau son mouvement brusquement arrêté.« On sait quel caractère prit la lutto : lo

gouvernement recourut à tous los arbi-traires, voulant dompter par la terreur;lo parti républicain opposa la parole do sosorateurs, ses journaux, sos brochures.»

(A. Dessoye,.) ; , ,Dans-nombre'de départements, loscor-

clos furent dissous, les bibliothèques for-mées, les conférences interdites.

Los élections du 14 octobre 1877, ot lafermeté do la Chambre, firent rentrer dansl'ordre les adversaires gouvernementauxde la volonté populaire. Jean Macé, quin'avait jamais cessé Sa revendication, seretrouva debout pour la lutte, et la Ligueressaisit sos forces, réprit son action.

Lo;*m des écoles lal'ques, souscriptionde tous pour l'oeuvro commune, l'oriquôtosur {'obligation, la gratuité et la lateitéde l'instruction, circulaire oxplicativo àfaire signer, tels furent les doux créationsde la Ligue au londomain mômodo la pé-riode do répression.

'

Page 36: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

-SS-

II faut citer ici la lottro d'un ministro âqui l'instruction publique est redevabledo sa fondation définitive ot qui n'hésitapas à donner tout son appui aux effortsde la Liguo :

A Monsieur Jean Macé.

« Paris, le 31 mai 1379.

« Monsieur lo Président,« Dans la lutto engagéo par la société française

contré uno faction quo vous caractérisez à mer-voillo on disant qu'elle « n'invoque la libortéquopour édifier la servitudo », jo suis heureux domo sentir appuyé par l'opinion publique dontl'ndrcsso du Corclo parisien (1) est pour moi uno

précieuse manifestation. Je vous prie de remer-cier en mon nom les signataires do l'adresse, et

jovousprio d'agréer l'assuranco do ma considé-ration distinguée.

a'Lo Ministro do l'Instruction publiqueet des Boaux-Arts,

« JUI.ES FBMVY. »

Pou de temps après, le 4 juin 1880, loCorclo parisien était reconnu d'utilité pu-blique

Puisco fut htLiguo qui prépara sa cons-titution définitive en uno vaste fédérationdes sociétés existantes, ot qui, pour onétablir los bases, réunit son premier con-grès a Paris, le 18 avril 1881.

(1) Adrosso signéo lo30avril 1870 par losmcm-bros du comité du Cerelo parisien, etonvoyéo auministro.

Page 37: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

- 36 -

IX

LES CONGRÈS DE LA LIGUE

L'ordro du jour du promior Congrès dela Ligue renfermait tout son programmodepuis quinzo ans. Il comprenait septquostions : organisation fèdèrative de la

Ligue, librairies de campagne et colpor-tage, sociétés d'instruction de village, mu*sêes cantonaux, bibliothèques cantonales,conférences populaires, congrès régio-naux.

Lo congrès,- qui dura quatro jours(18-21 avril, 1881), réunit plus de troiscents délégués do Paris ot do la provinco.Les discussions y furent longues et vives,mais l'ontonto so fit aussi bien sur la fé-dération, sous lo nom do Ligue françaisede l'enseignement, quo sur lo fônetion-noment général do l'oeuvre. On avait at-teint un des plus boaux succès, et les

applaudissomonts éclaterontlorsquo JoanMacé, à la fin do l'allocuti^À' qu'il pro-nonça au palais du Trocadéro (21 avril),dit hautement : « Le mondo appartientaux croyants qui voient clair, aux pas-sionnés qui ont raison I » Dans uno belleot flôro réponse, Gambette, au miliou dudiscours qu'il prononça à la même < <anco,disait à la Liguo et a son fondateur : « Vosofferts no datent que d'hier, et cependant

Page 38: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 37 —

on voit déjà s'élever sur toute la Francecomme une richo moisson d'écoliers,comme une sorte de germination de maî-tres. On dirait — passez-moi co souve-nir — quo, de même qu'après l'an 1000,quand l'Europe, échappant aux angoissosde la pour et affaisséo sous le joug sacer-dotal, se couvrait d'églises, de même,après nos désastres, nous avons voulu,nous, couvrir notro terro d'écolos. »

Voici le texte des statuts adoptés à cepremier congrès :

Art. /«"'.—La Liguede l'Enseignement,fondée par Jean Macé, s'organise en fé-dération sous le titre de Liguo françaisede l'Ensoignomont.

Art. 2, — Une liste est ouverte sur la-quelle Seront inscrites toutes les sociétésd'instruction populaire, sous quelque ti-tre que ce soit, y compris les sociétés defemmes, qui voudront enjaire partie.

Art. 0. -r- La Ligue française de l'En-seignement a pour but de provoquer partoute la France l'initiative individuelleau profit du développement de l'insiruc*tton populaire par tous tes moyens pos-sibles.

La Ligue publiera un bulletin spécialdont le prix est fixé à 6 francs,

Art, 4. — Toute Société adhérant â laLigue, sera tenue dé prendre un abonne-ment à ce bulletin.

Art, 6. ~ Chaque Société fixera elle-

Page 39: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

'. . — 38 —

même sa contribution d'après ses res-sources.

Art. 6.— Chaque Société étant indé-pendante, sera libre de se retirer lors~

qu'elle te.désirera.Art. 7. — Un Congrès, composé des

délégués des sociétés de la Ligue, se réu-nira chaque, année dans le lieu désignépar le conseil général de la Ligue.

Le premier Congrès se tiendra à Paris.Art. S. — Chaque Société enverra un

délégué au Congrès annuel. Un même

délégué pourra représenter plusieurs So-ciétés, mais il n'aura jamais qu'une seulevoix. <

Art. 0. —La Ligue est administrée parun conseil général de 30 membres, nom-mé par le Congrès pour trois ans et re-nouvelable par tiers chaque année.

Le sort déterminera les membres quifont partie des lw et 2a tiers.

Les membres sortants sont rêéligibles.Art. 10. —

Les•'attribittions^du conseil

général sont : ;'

) ,yï° De propager l'oeuère ;2° De publier le bulletin de la Ligue;5» D'organiser des conférences publi-

ques elles Congrès annuels ;4° D'administrer les finances dé la

Ligtie,Art. 11,—- Le conseil général rendra,

compte dans le bulletin de* sa gestion et

Page 40: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 39 —

publiera l'état détaillé de ses receltes etde ses dépenses._ Art. 12. — Nulle modification aux pré-sents statuts ne pourra être discutée enassemblée générale sans avoir été au

préalable communiquée au conseil et por-tée par lui, deux mois avant ta réunion du

Congrès, à la connaissance de toutes lesSociétés dont se compose la Ligue fran-çaise de l'Enseignement,

AH. 13. — Disposition transitoire. —Les présents statuts seront soumis par lesdélégués présents au Congrès à l'appro-bation de leurs Sociétés. Les Sociétés quiles accepteront enverront leurs adhésionsau cercle parisien, qui convoquera leurs

délégués en juin prochain pour nommerle conseil général.

Depuis cette assemblée générale, do la-

quelle date \x constitution définitive do la

Ligue, jusqu'à la nouvelle cnmpagnocommencéo en 1894, ce no furent quosuccès ot prospérités. Cotte période heu-rouso n'a donc pas d'autre histoire quo los

triomphes onro gistrés ot acclamés à cha-cun dos 12 Congrès annuels qui suivi-rent lo premier, ot qui furout tonus a Pa-

ris(1882), Reims (1883), Tours (1884),Lillo (1885), Rouon (1886). Alger (1887),Lyon (1888), Paris (1889), Marseille (1890),Paris (1891), Paris (1892), Paris (1893);

Page 41: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

L'Action définitive.

X

LE CONGRÈS DE NANTES

Il y a dos iu«tilution* qui no vieillis-sent jamais, qui ne pi-uvont pus vieillir.Los siècles moino, on lour substituant dos

organiserons oxigéos par l'évolution desévénements, n'oir peuvent altérer lo prin-cipe. Et quand dus révolutions absolues,ruineraient toutoslcs sociétés, l'huma-nité verrait onuoro debout cos oeuvres lu-

mineuses; otsi ces aiuvros mèiiies étaiontabattues, leur nom, (|ni est impérissable,suffirait â guidor lu conscience dos géné-rations los plus lointaines de l'avenir.

La Lioui? m; L'ENSKIONKMHNT, elle, ost

apparuo, depuis trente, ans, chaquo fois

qu'un dèsastro moral oïl nmtôriol fondaitsur 'a Franco. A certaines périodos oùtout sombrait, ollo était le pliaro dont l'é-toilo promettait lo salut aux plus désespé-rés. Cette tdcho bienfaisante, ollo devaitla remplir encore, on cotte année 1894,où dos actes violents faisaient craindre denouvelles perturbations publiques, oùdos marchandages louches semblaient

Page 42: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 41 —

annoncer de nouvelles débâcles finan-cières.

Au mois de mars 1894, elle lançait un

appel dicté par des périls comme elle enavait connus, comme elle no voulait pluson voir menacor le pays.

«... Aujourd'hui, disait-elle, partageantles légitimes anxiétés de tous les bons

Français, la Liguo sent l'urgonco do faireun nouvel appel à l'initiative privée, pourmoner à bien un projet qui est le prolon-gement môme do son oeuvre.

» Elle voudrait, do l'écolo jusqu'à ren-trée du régiment, assurer a l'adulte los

connaissancosacquises pendant l'enfance,diriger son perfectionnement dans le sons

professionnel, enfin munir 1Bjeuno hom-me, trop tôt livré à lui-même, dos solides

principes qui sont indispensables aux ci-

toyens d'une démocratie.

» C'est son devoir d'initiatrico et deFrançaise. La situation socialo lo rend

impérieux pour ollo... »

L'appel vibra d'un bout a l'autre du

pays, ot dos délégués affluèrent à Nantes,où devait se tenir lo 14* Congrès do la

Ligue (2 au 5 août 1894). Les circonstan-ces donnaient à l'assemblée une puissanteimpulsion vers le nouvel offert à tenter.Il y avait dans l'atmosphère du Congrèsce sontimont fait do générouse émotion etdo grande volonté, qu'éprouve, à des

Page 43: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 42 —

heures critiques, telle légion sacrée'.quE.sait porter on elle le salut d'uno nation.

«Messieurs, prononça M. Léon Bour-

geois dans un discours qui restera un vi-vant programmo d'ordre et do vérité,,l'ontroprise ost immonso,mais laissez-moivous diro quo sa grandeur n'égalo pasen-coro sa nécessité.

» ... Comme aux époques dos grandosrévolutions gèologiquoo, la torro ontiôrosemble traverser uno épreuve. Et comme,à ces époques, après lo soulôvomont d'uno-chuino do montagnes, do grands fleuves-•se sont trouvés arrêtés dans leur marchoot n'ont pu reprendre leurs cours quo-dans dos directions nouvelles, nous avons,,nous ot avec'noustous les amis do la paixhumaine, à rondro au grand flouvo dosdémocraties son courant pacifique, à luiassurer l'issue ot la voio par losqupllos il.sora, non un torrent irrité ot furieux quiinonde et qui ruino, mais un flot bienfai-sant qui porto partout la paix ot la vio.

« ... Travaillons à cotto ttVcho do toutes-nos forcos ot avec toute notro confiance,ilorbort Spencer résume ainsi la criso donotre temps : « L'humanité primitive n'a-vait qu'une roligion, collo do la haine ; il

y en a doux qui so combattent aujour-d'hui ; l'humanité du lointain avonir n'en,aura qu'une,collo de l'amour. «Messieurs,nous sommes les croyants do cotto reli-

gion ; no la professons pas du bout dos*

Page 44: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 43 — .

lèvres, pratiquons-la du fond du coeur. frA la séance de clôture, au théâtre Gras-

lin (5 août), comme les notos vibrantesde la Marseillaise s'achovaiont, Jean-Macé so lova. On conserve précieusement,d'âge on âge-, le souveuir de ces figuresvénérables; ollos sont à la fois lo miroirdo toutes les beautés d'uno époque, ot

l'expression la plus haute do la dignitéhumaino-; quand cos sages so drossont et'

qu'ils Vont parlor, ot qu'on sait quo leurs

quatre-vingts ans ont gardé intactes tou-tes los croyances do lotir jounosso, lesfronts s'inclinent, ot l'assombléo recueilloon silence les paroles qui lui ensoiguontlo DKVOÏR. Jean Macé dit ceci :

« C'est une tendanco naturelle aux vieil-lards d'aimer à regarder en arrière et d'ap-porter à conxqui los écoutent la loçon du

passé. Appelé à présidor oncoro uno fois,la dernière peut-être, tes assises annuel-los do la Liguo française do l'Enseigno-mont, jo veux vous rappolor la formule oùso résume le but qui lui a été assigné dèslo commencement i

» Faites travailler ceux qui savent, au

profit de ceux qui ne savent pas.» Il s'agissait alors pour co pays do re-

conquérir la liberté porduo, et tous ceux

qui onavuiont l'amour au coeur l'ont com-

pris.» 11s'agit aujourd'hui pour lui do vivre

avec la liberté, on se garant dos abus.

Page 45: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 44 —

qu'on pouton faire dans une société trou-blèo comme la nôtre. Los lois ot los pou-voirs publios y seraient impuissants sansl'action personnelle des oitoyons, Tousceux qui sont loi comprendront.

»... Travaillez donc au profit do ceux

qui no savont pas, mos eh ors collabora-teurs, travailloz-y sans compter ni votro

peine, ni votre scionce. Pou do scienceest plus facile & donner quo beaucoup, eto'est l'envie d'approiidre, avec le moyenmatériel do la eatisfairo, qu'il importesurtout do donner.

» Et n'éeoutez pas coux qui vous par-leront du danger dos déolassés. Notre so-*ciété ost pleine de déclassés qui font saforce pour ldur bbnrte part, d'hommes quisont montés, soit lo fils, soit lo père, on

récompense d'un effort Utile. Ce n'ost pasl'instruction qui fait le déclass^dange?roux, c'est la convoitise, l'oubli du devoiret de la dignité personnelle Pas n'est be-soin d'en savoir bien long .pour cola;Vous me pardonnoroz ce quo jo vais diro;mais je suis bion forcé.do rovendiquor lo -

droit dos enfants du peuple à sortir dos

rangs où ils sont nés, moi, lo fils d'uncamionneur, devenu sénateur iriàmo- ,vible. »

M, Ferdinand Buisson, délégué du mi-nistre ,de l'instruction publique, ajoutaità l'appel du fondateur de la-Ligue cette',

prophétique Yisiofl î"-''",»:' - '"','.

Page 46: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

- 45 —

« ... Lo temps vient, ot nous y marchonsrapidement, où los familles demanderont'beaucoup, interviendront beaucoup, s'in-téresseront beaucoup à l'éoolo primaire»Un jour viendra, où co 110soront plus dessociétés eommo celle-ci qui discuterontlos questions d'enseignement, mais tousles pères do fauiillo... En co tomps-là, lecongrès de la Liguo de l'enseignement nesera plus uno solennité : il so tiendra onpotit tous los dimanchos dans l'écolo de

chaque villego. »M. Étionne Gharavay, socrôtairo géné-

ral, a formulé tout l'esprit ot la portée duC'.r.giès dans ces conclusions de son rap-port ;

« Lo 14èCongre» do la Liguo do l'en*sejgnoment fora époquo dans l'histoiredo là Liguo. Après avoir obtenu l'instruc-tion gratuite, laïquo ot obligatoire, la Li-guo s'occupo désormais dos enfants de-puis loùr sortie de l'école jusqu'à lourontrèo au régimonl. C'est la un boau rôioauquol M. Léon Bourgeois a èloquom-mont convié la Liguo ot tous les bons ci-toyens, dans un discours qui n ou un im-monso retentissement dans le pays ot quicorlainembnt restera célèbre sous lo nomde Discours do Nantes. C'est on offoi unprogramme adiîiirablo quo M* Léon Bour-geois a-tracé a sos concitoyens, ot nousîle doutons pas quo cot appel soit en-tendu.

'r •

Page 47: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 46-

» M. Buisson, au nom de. M. le minis-tre do l'instruction publique, a répondu à•cotte invitation on affirmant que lo gou-vornomont était avoo la Liguo do l'onseU'-'gnomont et oncouragoaitson notion,C'estlà uno déclaration d'uno portée considé-rable, ot tollé qu'on devait l'attendro duministro do Ponsoignomont primaire,

«comme l'a finement appelé <notro vénéré

président; , •

» Il faut dono maintenant marcher ré-solument on avant, et nous comptons surlo concours dévoué de tous les membros•de la Ligue ot do tous les amis do l'ins-truction populaire] Quo l'initiative privée

-commonco, ot les pouvoirs publies sui-vront» (1). i 1 ' '

XI '"'.:

LE CONSEIL GÉNÉRAL

« ... Appelé a présider encore uno fois,la dernière peut-être, les assises an-muellos do la Liguo, » avait dit Joan Macéà la séance de clôture du Congrès doNantes. Prévoyait-il satfln proohaino?

«... En plein triompno de sos idées, on

fjloinoapothéose do son oeuvre, so, doçlC-

Cdouard Potit au londomain do la triistombuvêlio,jr avait répondu, dos ,larmes*-dans, Ja voix, a un vieux ligueur,,qui;

(1) 'W Congrès ahnuel.à Nantes. — Paris,a804(aux bureaux doJaLiguo), »

Page 48: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

- 47 -

dans lo banquot d'adioux do Nantes,'luiportait un toast : « Mes amis, je no soraipout-ôtro plus là pour lutter avec vous.Ôontinuoz ma tàohol » Et l'émotion étran-glant sa voix, il avait quitté la sallo pourcaolior sa tristesse

» Et pourtant, il y a huit jours à peino,il présidait lo Conseil général do sa chèroLigue de l'Enseignement.

» On a rappolô sa vio, son oeuvro. Co

•quo cqnnaissaiont soûls sos intimes, c'est•son caractère II l'avait droit, franc, loyal,gônéroiix.

» ,,. Co dont il était flor, c'était d'avoir,lui, simplo éducateur, pordu dans un vil-

lage dos Vosges, soutenu le; bon combatcontre l'Empire ; d'avoir par dos brochu-JTOS,par lo groupement dos sociétés d'ins-truction, contribué au rôvoil dos idéoslibérales, puis, sous la République, d'avoirorganisé lo pétitionnement de doux mil-lions de signatures d'où ost sortio la loisur l'instruction gratuité ot obligatoire,

»',,. Il voulait, par l'initiativo privéeorganiser,l'instruction dos adultes ot dos

citoyens, faire pour lo pouplo qu'il aimaitcb quo l'on'avait fait pour lui,.lo fils d'un•ccrniiorinoury.'» Mais, par sa mort son oeuvre no sora

pas interrompue). Sa pensée sera réaliséoparéos éle^ps 'qui lui survlvont,. Il y.atfop dè'bion à fairo pour que l'on so dé-

çouràgo/'pour què.-l'on no mène pas à

Page 49: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

-48 —

bion VAction nécessaire qu'il dirigeait. »Jean Macé ost mort lo 13 décembre 1894.A Mouthiors, sur sa tombo, Léon Bour-

geois, en cos parolos quo tous répéterontaprès lui, a dit lo dornior adiou a celuiqui vivra désormais dans la mémoiro dos.hommes :

« L'àïne du pouplo était on lui. C'ostpour cola qu'il a été entendu ot comprispar lo pouplo. C'ost pour cola quo sonoeuvro, vraimont oeuvro nationalo, no pé-rira pas.

» J'ai dit : oeuvro nationalo. En pro-nonçant co dornior mot jo touoho au fondmômovde cotto grando consoienco : sonamour pour la science, son amour» pourla liberté' no sont choz Jean Mefcéquo losdoux oxprossions d'un sentiment plusprofond encoro] l'amour do son pays. Il aété avant tout, par dossus tout, un pa-triote. :-.;.':-'.

)) C'est le danger do la patrio qui dè8avant 1870 lui mettait la plume a la maindans co potit villacod'Alsàco, d'où il.som-blait prévoir qu'a sorait un jour oxilé.C'ost la crainto d'un nouvoau danger qu'ilredoutait à tort ou a raison, pour la pa-trio, qui lui inspirait il y a quelquos joursà la tribuno du Sénat sos dornières paro-les publiques. . , • . - *

» Los dorniers mots do co discours, tou-chante ot. tragiquo ponséo, associaientl'Alsace ot lo drapeau do la,Franco. IJ#

Page 50: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

- 49 -

los répétant, Mossiours, ici aux bords desa tombe, nous sommes sûrs de pronon-cer la parole qu'il oût souhaité ontendre,de répond ro & son dernier voeu.

» Mattro, nous to saluons, ot nous tepromettons do rester ftdèlos à toutes tescouvres,à tous tes onseignomonts, à toutestes espérances'..»

Une toile flguro disparue laisso d'abordlos fidôlos plongés dans la consternation.On nd pout croire A la mort, les enfantsno peuvent croire que lo père n'est plus,

•que jamais plus ils no lo verront leur sou-rire los oncouragor, los exhorter parfois,"Il somblo quo l'oeuvio est finie, qu'il n'ya plus qu'à rontror chacun chozsoi.

Mais do folios oeuvros justement sontencore LA,VIE do coux qui les ont fondées.La voix -paternelle est éteinte; mais lotravail ost toujours lé, los outils atten-dent, los lottros arrivent, lo mécanismocontinue à so mouvoir, soûl, assoz dotemps pour ranimer los courages, pourrecevoir l'impulsion nécessaire, quoti-dienne, qui lo porpétuora, Et coux-là quirestent et qui étaient sans force, dès qu'ilsont remis la main a l'oeuvre, s'y redon-nent biontôt tout entiers, ot chacun se dé-couvre le bût-partiel, qu'il ost destiné &

.atteindre, ot il y marche, parce qu'il a lafoi ; il y marcho, parco quo la voix pater-nollo, qu'il croyait ôtointo, il l'ontond denouveau l'encourager ot lo soutenir, et

Page 51: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

-50 —

cola, chaquo fois qu'il entend sa proprevoix répéter ot développer les ensoigno-;monts reçus en héritage •

Voici donc lo conseil général do la Li-guo, ot lo comité du Corclo parision, quidéjà, cotte année 1895, ont montré parleurs promiors actes que l'oeuvre léguéeno pouvait quo s'acoroltre et s'améliororsans eosso,

Conseil général de la Ligue :

Président d'honneur : M, FÉLIX FAURE,,président do la RépuMiquo.

Président.'.LÉON BOURGEOIS,présidentdu Conseilles Ministres.

Vice-présidents ; RENÉ LEBLANC, ins-

pecteur général dç.l'instruction publique ;FERNAND FAURE, professeur à la Facultédo droit; DESSOYE, rédacteur en chef dela Dépêche (Brost) ; SARDOU,négociant, àPons (Charento-lnférioure).

Secrétaire général ; ETIENNE CHARAVAV,

archiviste-paléographe.Secrétaires : ARDÔUIN-DUMAZET, rédac-

teur mllilairo du 7'emps\ EDOUARDPKTIT,profossour au lycéo Janson-do-SaillyjLÉON RODELIN; président de la Société .

d'oncouragomont à l'instruction en Soi né-.et-Oiso.-' Trésorier : GEORGES.WICKUAM, adjoint

au maire du IIe arrondissement. - .Censeurs :' AussÈL; oxport-comptablè y „

Page 52: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

-r 51 —

CAVE, ancien jugo au tribunal de corn-;•morco do la Seine; RAVEAUD, présidenthonoraire do Cour d'appol, président duCerclo Girondin,• Membres ; J.-B. BJMJRQEOIS,député duJura; D'CIIAVANNP, médecin ou chof duSénat; DEMOMRVNES,avocat ; HEOTORDE-PASSE, ancien directeur au ministère ducommorco ; ADRIEN DUVAND, publicisto ;Dr GLEV, agrégé do la Faculté do méde-.pinë; ETIENNE JACQUIN,conseiller d'État;Dr JAVAL> do l'Académio do médecine ;VICTOR JEANVROT, consoillor à la Cour

d'appol (Angers); D^LANGLET, professeurà l'École domédecino; LAVA, avocat;MOUTARD, inspecteur général dos minos ;NAPOLÉONNEV; SCHRADER,publicisto; VIN-RENT (Ardècho) ; ZOPFF, ancien adjoint aumairo do Strasbourg.

Membres d'honneur : EUGÈNI. SPULLER,sénateur; GEORGESMAUBLANC,avocat, ad-

joint au mairo do Nantes.

Chef du Secrétariat : HENRY CAYSSAC,

publicisto,

Comité du Cercle Parisien :

., Président : LÉON BOURGEOIS.

Vice-présidents :, ETIENNE JACQUIN, D.rEMILE JAVAL, LRVYLIER, adjoint au mairedu VÙI° arrondissement ; ZOPFF.. "Secrétaire général \ ETIENNE CHARAVAY,/ Secrétaires i ADOLPHE BONNET, conseil.-

Page 53: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

- 50 w

1er de préfecture de la Soîno: HENRY

lyfÀMY, ingéniour; MAURICE MURET, con-.soiller général do Soino-et-Oise.

Trésorier'. GEORGESWICKHAM,Membres : AUSSEL, BAUDOT, maire dut

Ieràrrondissement ; GAVÉ,CHALMEL, mom-b"è de la Commission des Finances; DfCHAVANNE, DEMOMBYNES,DE SERRES,ar-tiste peintre; DRIESSENS, fondateur des-cours d'économie ménagère; FERNAND-FAURE, ERNEST FIGUREY, publicisto J.CHARLES GQUDCHAÙXIGRIGNAN, homme do

lôt|i*08 ; EMILE GRÔSSELIN,chef du service-

sténographiquo à là Chambre; GUÉRIN-CATELÀIN, prô'sidont de la ,Société natjo*haie des Conférences populatros'i Gui-EYSSE, ministre dos colonies ; HERB^T,maire du VI 0 arrondissement; MûblticOnsoillor municipal de Paris: 'ViCTdnPOUPIN, député.

l<^; '

Membre d'honneur: PABST, artistepeintre.

X'II

* L'ÛSUVRE ti

« L'école, fondée ot organisée parl'État, à la suite du mouvement nationaldont la Ligue fût-l'initiative, offre main-tenant à l'orifaniuito préparation sérieuse^effective, à Ici vlol de l'Jiémnie et'du ci-i.-tbyeti'.

" '< '• ;>

Page 54: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 53 —

. •»Mais cette oeuvro do préparation estwort-néo si l'olifant échappe à l'influencede l'école, si la direction éducativo no«'exorco pas ayee continuité sur lo jeuneesprit qu'il s'agit do formorj si la maladieou la misère paralysent sa vie intellecttuolle bu moralo," — si, enfin, au sortirde l'école, Il no trouvo pas un- milieu fa-"yorable où puissont atteindre Jour déve-loppement complot los gormes d'idéesjustes qu'il en avait emportés. ». Co principe inscrit au début du nouvelappel do la Liguo do l'Ensoignomont(janvier 1895), pour la fondation dosjoa-tronages scolaires, résu'mo bioi\ l'objet duprogramme nouvoau déjà défini nu Con* •

grès de Nantes.* .C'ost l'oeuvro de I'ÉDUÇATIONqui com-mence

Là oncoro, la Liguo a prévu ot acceptéle devoir qui s'impose à tout esprit éolairô,à l'heure où la nation désorientée cher-ché te terrain d'action do domain.-, Dopuis cent ans, on otîot, l'instructiona conquis la plupart de sos grados, do sesdroits, do ses prérogatives. Sauf quolquos(jôtails à revoir et corrigor,' l'onsomblo

«4Ki09 .n^QÎitscos laborieux efforts qu'ilfêilut dans un passé,rude et semé d'6bsrtâcios;Eh8'attachant.U*opàces détails, que

Jès;insîij^te*ùr$, aujourd'hui oxpérimonTtés, poùyeiît, d'a;U)cufs vérjfler ot rectifier,

, ouHr.^mes, ôn.yisqnerait de ne pas pré?

Page 55: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 54 —

voir un danger autroment pressant et

gravo, co danger signalé par lo dornior

appel do la Ligue, et qui menace do fairosombrer le plus magnifique offort do cosiècle, s'il n'est sans retard secondé etfortifié par l'établissement de Vliduca-*tion. i:

-: S'ils rosto oncoro quelques cons-crits, on arrivant au corps, qui sachent à

peino liro et écrire, la proportion ouestsi faible qu'elle est presque nôgligoablo'iCeux-là apprendront,.ot, si co n'est eUx,leurs cadets cloront d'une façon définitivela liste de l'ignorance. Notre organisa-*tion scolaire est si forte que bion peud'ê*lémonts rebpllos ;à tout, savoir ppuvohtglisser hors do son action bienfaisante.;Lo.rôlo des fonctionnaires dol'ensoignp-mont, pour cette partie : Instruction, neconsiste donc plus qu'à maintenir los

progrès réalisés, ot à los perfectionner aufur et à mosuro dos circonstances.

Il n'en est pas do mémo do la partie <cEducation, tout ontiôro à constituer, ot>nous lo répétons, la Ljguo a ouvort pré*oisénlont los débats de la nouvollo instl*'tut ion à fondor. ' •

. C'est dovant lleffroyablp abîme tout 1à'

coup dècouvort sous la Sooiété républi*-caipo, qu'a surgi co devoir impérieux. ';• L'abtmo s'était 1crousé protfqiio silon^cieûsement,- tandis 1 qu'on 1 était* occupaailleurs,* En bas, là1mjsord secouant'tôittcP

Page 56: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 55 —

patioiico, lo scotnrismo dressant son écuoildangoroux, la révolte n'accoptant plusaucun attormoiomont ; on haut, l'agioruinant la richosso et la confiance publi-ques, l'ambition livrant souvont lo pou-voir à des.osprits médiocres, lo méprisfaisant l'aumôno do quolquo charité in-juriouso au pouplo mécontent: tels étaiontlos éléments dostructours qui entrete-naient lo désordro social, ot quo la bonnovolonté do ceux qui travaillent, do ceuxqui luttent pour l'affranchissement maté-riel ot intollcctuol du pays, ne suffisaitplus à rofrénor. Soulo l'Education pouvaitguérir ou supprimor lo mal,

.-•'.Telle est l'oeuvro, oeiivro de paix ou doguorro, selon quo sos advorsaires sorontsages ou insensés, pour laquollo JeanMacé ot sos collaborateurs avaiont jeté lecrï d'alarmo ot rédigé l'appel do mars1894, ot qu'ont priso on mains LéonBourgeois et la Liguo do l'Enseignement,dopuis la mort do son fondateur jusqu'aucongrès do Bordeaux.- Co congrès, lo XVe, tenu les 26, 27, 28et 29 septembre 1895, a mis on lumière

:un promier plan d'éducation, Pour lobien définir, il suffit d'équméror los rap-ports qui y ont été présentés, sur :

tes Bibliothèques populaires, par M.^Étibhrio Cliaravav;'- r tos Modèles .d[ôstatuts pour les patro-nages scolaires, par M. Fornand Faure ;,

Page 57: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 60 —

Los Cantines scolaires, par M* AlbertMilhaud ; .

La Mutualité scolaire, par M. Lévy-lior ;

Lu Création des petites familles, parM. Lofort;

Los Institutions d'apprentissage et de

placement dans ta démocratie, par M.Chartes Andlor ;

Le Patronage démocratique de la Jeu-nessefrançaise, par M. Etionno Jacquin ;

La Fréquentation scolaire, par M. LéonRobolin;

\/Hygiène scolaire et la loi, par M. loDr Louis, Lapicquo;

Los Conférences, par M. Charges Soi-

gnobos; \Les Jeux et promenades scolaires, par

M.Maurice Muret';Los Moyens d'assurer la fréquentation

scolaire, par M. Jules Gauthier;h'Organisation des exercices physi-

ques, par M. Désiré Séhé, >Ce Congrès, dont |a portée considéra-

ble a été commentée; et expriméo si lar-

gomont par lo discours do M, Léon Bour-geois (1),-a montré aussi commoht avaitété rompli le programmo do la Liguo, '

XI) COdiscours, avec d'çutros.doçurnopts rola-tifi» aiiCongrès do lk>rdoaux,setrouvé dans l'oil-vrago) L'Éducation populaire, (Documents of-ficiels;, v* Paris, 1896, »

Page 58: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

- 57 -

Co programme avait montionné autre-fois l'organisation fédérative do la Liguodo l'onsoignomont, ot c'ost par containosqu'il faut compter aujourd hui los asso-ciations, corclos ot sociétés, do Paris otdo provinco, qui sont on rapport constantavoo lo Consoil général ot lo Cerclo pari-sion. »

Il avait montionné aussi les librairiesde campagne, lo colportage ; coei est réa-lisé (depuis longtemps. Je me souviensdes annéos qui suiviront la guerre : dansles provinces de l'ost, foncièrement répu-blicaines, la lutte était vive ; les publica-tions qui parvenaient là-bas, rompîtesd'écrits vigouroux, do dessins satiriquos,de pamphlots et d'étudos, ôtaiont ro-çuos ayoc émotion, luos d'onthousiasmo,discutéos par l'agriculteur, l'ouvrier, lonégociant, avec uno ardour intarissable,et cette instruction démocratique étaitpropagée aux plus lointains hameaux, aufoyor des plus modestes maisons; co sontdes souvonirs ineffaçables, qui existentaussi pour toutes tes autros régions, car

partout lé livre, la brochure, lo journal,ont réparidu alors loUrs bienfaits.

Et les Soéiétésd'instruction de villagerq^uidoivènt^rbuper ouvriers et paysans'autour de i'ihstitùtour; lés Bibliothèquesot Mysée^'ehàqÛÔ;-chof-|ioU ;du ^canton un centred'irttolîcbtualltéj\^% Conférences popûlat-

Page 59: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 58— .

res qui répandent l'idée, et vulgarisentl'enseignement; los Congrès régionatixquumarquent les stations do l'oeuvre d'om*

'semble, tout^ Cet effort prodigieux^ attei-gnait* son- premier but, à la date de co-congrès de Bordeaux, et indiquait le butnouveau, l'aurore do cette Eduoatlon.

populaire dont los patronages scolaires,sëraiontla plus prochaino station.

Là encoro,' so sont achevées les études-préliminaires,- los luttes initiales qui, desiècle on sièfilc, ot surtout depuis la Ré-volution, peinaient à nous donner un ciùselgnemont national.

Car maintenant,: il faut le redire, c'est:POEUVRBD'EDUCATIONqui réclame toutesles énergies, toutes lès forcos. ' • • i

11ost heureux que, plus tes diffieuJteVsurgisSont et grandissent, plus les hom-mes associés pour les combattre roncoii?,iront d'auxiliaires, ot dos plus hauts, dos-plus autorisés.

'

C'est ainsi qu'au Havro, en septembredernier, los délégués,de la Ligue au Con-grès libro dos Sociétés d'enseignement^présentés par M. Léon Bourgeois à M,Félix Faure, en ont reçu los plus parfaistes marques do sympathie. Sur ta pïièrodu président de la Liguo, M. Félix Faurea accepté la présidence d'honneur, dePoeuvro fondée par Jean Macé, accepta^tion consignée dans la loltre suivunteudrésséod M. LébnBourgeois: : .,

Page 60: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 59-^

/ «Le Havre, 3 septembre 18951.

)»M6nsieur lé Député,»-Par votre lettre du 30 août, vous avez,,

demandé à Ml le Président do la Répu-blique- d'accepter te titre do présidentd?honnpur do .la,-.Ligue françaiso do ren-

seignement» -, .»*M> le-Président-me charge d'avoir

'.'l'honneur-dp vous Jfaire- connaître que,bteniqu'ii'se soit fait une rôglo d'écarter-toute demandô.do cotte naturo, il accepte,except.ionnôllemont et en raison du très

grand intérêt qui s'attache-a l'oeuvro queVous dirigez, la présidence d'honneur do.

la'Liguo française de. l'enseignement quevous avez bien voulu lui offrir.; ».Veuillez agréer, Monsieur le Député,.

. L'assuranco dé ma haute considération.K » Pôufile général, secrétaire général,.

..;;-'. absôrtt>\ f.v.-.''- • •::. , -,:.'•.»Lo Directeur du cabinet,.

: » LBGAIL. »

Un autro événement houroùx;s'est pro-duit pour là liiguo. Son président; M.Léon Bburgôis; appelé à formor un cabi-'

ifôt, fttpris-rp portefeuille de l'intérieur puIh présidence du Conseil dos ministres.C'est In consécration du magnifique effort'

supporté' depuis' trente ans par là Liguedo l'enseignement'. Le Conseil général, et>lb' comité' du Corclo parisien, ont prisaussitôt) l'inltiutivo dtoffrir un banquet iV

Page 61: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 60 r-

M. Léon-Bourgeois, oteo banquot, donné10 23 décombre 1895, ost certainement undes plus beaux triomphes romportés parl'oeuvro de l'onseignemont populairo, dû- •

puis tantd'annéos qu'ello lutte ot travailleLo président du Consoil dos Ministres,

co jour-là, a parlé dans lo sens le plusélevé de l'action nécessaire, du program-me sûr et bicii défini qui peut ot qui doit

maintenir la paix du pays. Roprcnant l'ar-

gument do ses discours do Nantes et doBordeaux, ot lui donnant toute son am»pleur, il a montré la voio à suivre, la voie

uniquo dont lo tormo ost la prospérité detous.

« Lo ventante but do la République,a-t-il dit, doit être do' rapprocher ceux

qui sont on haut do ceux qui, sont en bas.11 ne suffit pas à la démocratie françaised'avoir proclamé l'égalité' dos ordres}ollo doit faire entrer cette égalité dansl'ordro des faits.

» L'hommo no doit pas so considérercomme un ôtre isolé et no ponsor qu'à

1

lui-même. 11 no doit pas so borner aconsidérer si tous ses droits sont proté-gés, il doit se demander aussi s/il accom-plit tous ses devoirs. \\ ost un ôtro assoyclé à l'onsoinblo' dé la société et ilaàso

préoccupordos Intérêts pt dos droits do lacollectivité. >> .'

Puis, abordant la.gravo question dutravail i • .< „ J

Page 62: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

— 61 —

« .;. Dans le projot do budgot que nous'allons déposer, nous inscrivons le prin-cipe do l'assistanco ot de la prévoyance.Il n'est pas possible que dans uno démo-cratie un être humain soit dépourvu des

moyens do gagner son oxistonce sans quela société tout ontiôro lui vionfïo enaide. '

» On a déjà fait beaucoup, mais on n'atouché qu'à dds points isolés, ot les assi-ses n'bnt pas été nettement fixées. Il y aoncoro dos lacunos à comblor, spéciale-mont en co qui concorno los vioillards etlos Infirmes.

» Jo no vous cite cos oxomples quo pourvous indiquer l'osprit qui doit nous gui-der.

-» Il faut regarder en faco lo problèmede l'assistanco, ot, afin qu'il soit moinslourd, résoudre d'abord lo problème de la

prévoyance qui doit en augmenter leseffets ot on diminuer los charges.

fe Voilà les idées qui forment le pro-gramme do la Liguo do l'Ensoigttomont,et voilà aussi los idées que lo gouverne*mont doit s'efforcer do faire pénétrer danscette graudo écolo supérieure qu'on ap-péllolc [Parlement. »

; dos paroles, on mémo temps qu'ollosmontrent la Ligue do l'onselgnoment par-venue A l'honnour, après avoir été à la

poino, ces' paroles s'adressont aussi àtout co quo lo pays ronformo de sagosso

Page 63: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

w 62 ~r

'ot de raison.: Là oston effet lopoint, ini- .tjal do l'éçlu.pation.'à.constituer. Dans ces

'quelques phrases, dictées par des annéeslaborieuses consacrées à l'étudo dos mpil^

'

leurs moyens d'assurer l'aventr'du pays, •aésido l'orientation môme des devoirs do. v.-chacun. Los troubles, tes désordres,''.lesruines seront évités si chacun, .prônantrésolument mi mains la fraction de tra-vail à laquollp sa naissaiico loprédostinè< ;s'y emploie avec autant do modestie quodo courago et-'de.décision. Il faut s'iiïcli-r

'

ncr dovant cotte vérité consciente et nette-enseignée ce jour-là par lo président duConsoil; il faut l'accepter, non seule-mont comme un motj d'ordre général,,mais commo lo premior articlo du pacte/social à préparor, ot qui nu s'élôyorà nisur l'humilité ni sur le sacrifice mais surla force et la volonté, mises ati service,4u

<droit ; il faut apporter ehaciin sa soin*tion nu problôino de la prévoyance pt dé,i'assistancoénoncé co soir du 03 dècom*bre. Ainsi s'accomplira l'OEUvro léguée"par Joan Macé ot slbs collaborateurs, fit

'CôntiiiuépparXeon Bourgeoisojja-ljguo'ÔP l'enseignement. - /^iWïfeN:

Page 64: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

TABLE

'Portrait de Jean ^lacé IJean Macé (1815-1891). . 6

i

I. — Une page d'histoire 0II. — L'Ksprit de la Liijue 12lit. — la Fondation. . . . . . , . . 15IV. — La première année 18V. — Jusqu'à la Guerre ....... 21

DEUXIÈME PERIODE

17, — Le Cercle parisien . . . . . . . 25VU, — Le Pétilionnement . . . . , . , 20VIII. — La nouvelle propagande . . , ... 31IX. — Les Congrès de la Ligue ... . .30

L'ACTION DEFINITIVE

À'. r- Le Congrès de Nantes ...... 40A7,'~~ Le Conseil général . . . , . , • Mlan.^vùium. . . , : »><st?^ 02

Imprimerie LAPP/MKB^,.. -te/.44, Rue de fiagaêux. (Monb^&^flpé)

Page 65: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral
Page 66: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral
Page 67: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral
Page 68: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral
Page 69: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral
Page 70: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral
Page 71: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral
Page 72: Ligue française de l'enseignement et de l'éducation ...150ans-laligue.org/150ans-laligue/wp-content/uploads/portraitde... · 1" régiment d'infantorio légère où il)devint ca-poral

Portrait de Jean MacéJean Macé (1815-1894)I. - Une page d'histoireII. - L'Esprit de la LigueIII. - La FondationIV. - La première annéeV. - Jusqu'à la Guerre

DEUXIEME PERIODEVI. - Le Cercle parisienVII. - Le PétitionnementVIII. - La nouvelle propagandeIX. - Les Congrès de la Ligue

L'ACTION DEFINITIVEX. - Le Congrès de NantesXI. - Le Conseil généralXII. - L'Oeuvre