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105 programme mai/juin 2014

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1919 L’écrivain et journaliste américain, Frédérick O’Brien, publie White shadows on the south sea à New York et chez Wer-ner Laurie, éditeur à Londres. Il s’agit d’un récit de voyage et de vie aux Marquises, d’un livre d’ethnolo-gie sur une communauté insulaire, celle d’Atuona. Ce livre dénonce la pernicieuse infl uence de la « civili-sation » occidentale dans l’univers polynésien.1927 David O’Selznick, emballé par le livre, en achète les droits pour la MGM et confi e la réalisation à W. S. Van Dyke. Il s’agira du premier tournage d’une fi ction dans les îles du Sud. Robert Flaherty (Nanouk, Tabou, L’homme d’Aran, Loui-siana Story), qui vient de réaliser Moana en 1926, est contacté par l’autre patron de la MGM, Hunt Stromberg, qui lui en confi e la co-réalisation. Les épisodes d’une dis-pute légendaire entre producteurs et réalisateurs s’ensuivent. Si le fi lm est signé des deux noms, il est plus proche de l’univers fi ctionnel de Van Dyke que de celui, documen-taire, de Flaherty.1928 Le fi lm White shadows on the south sea sort aux USA, il s’agit d’un des tous premiers fi lms sonores. La dispute entre Flaherty et Van Dyke se perpétue entre cri-tiques. En France, Ombres blanches est salué pour son message poli-tique autant que pour sa poésie. La beauté, l’amour et la mort qui sont au cœur du fi lm sont reconnus par la critique, mais surtout par les surréalistes, Breton, Desnos, qui y voient une preuve majeure de leur engagement esthétique.1929 Les éditions Cosmopolites, rue Saint-Jacques à Paris, publient une « adaptation » en français du

livre de O’Brien. Ce livre reste loin du contenu de l’original… Seule la sortie du fi lm a pu motiver cette publication. On y retrouve l’his-toire qui fait le cœur de la fi ction de Van Dyke… et qui devient ici une romance des îles marquises.1953 Adonis (alias Ado) Kyrou publie Le Surréalisme au cinéma, dans la collection qu’il inaugure sous le titre de Ombres blanches, dans la maison de l’éditeur Éric Losfeld. Celui qui sera aussi l’édi-teur de Raymond Borde est connu pour son engagement surréaliste, pour ses textes érotiques, pour la liberté avec laquelle il conduit sa vie publique et professionnelle, et qui lui vaudra d’être le plus censuré des éditeurs de l’après-guerre. Dans son livre, Ado Kyrou revendique la paternité du fi lm de 1928, adulé par Breton : « Il est impossible de décrire la beauté magnétique de ce fl euve d’amour, et je le répète encore une fois : l’image cinéma-tographique réussit ce miracle qui consiste à nous plonger dans l’émerveillement total. »1961 Jean-Paul Archie, jeune postulant libraire, rentre au Terrain Vague, rue du Cherche-midi, librai-rie dirigée par Éric et Pierrette Losfeld. C’est le rendez-vous des surréalistes et des cinéphiles.1975 Le même ouvre sa librairie, au 48 de la rue Gambetta. Il y ins-talle littérature, sciences humaines, et livres de cinéma. À l’enseigne de Ombres blanches. Un hommage à Losfeld, son « initiateur ».1978 Martine et Christian Thorel prennent la direction de la librairie. Plus tard, naîtront entre eux trois les éditions Ombres. Elles ne publieront pas l’adaptation d’Ombres blanches de O’Brien… mais la librairie de la

rue Gambetta, constituée par le trio, en compagnie de Jérôme Lindon (éditions de Minuit), conservera ce si beau nom pour abriter ses livres et ses lecteurs.2014 Ombres blanches fête ses 39 ans. Une nouvelle étape, encore, après bien des a- et dé-ménage-ments. Et inaugure « Ombres (blanches) et lumières », une librairie de cinéma, livres et dvd. Au 33 de la rue Gambetta. Et pour fêter ses 50 ans, la Cinémathèque projette White shadows on the south sea, de Van Dyke et Flaherty. Soirée Ombres Blanches : un hom-mage aux fi lms et aux livres qui les accompagnent. ■

mardi 13 juin à 21 hCinémathèquede Toulouse

Ombres Blanches (White shadows on the south sea) de Woody S. Van Dyke et Robert Flaherty (1928, États-Unis). Ciné-concert. Projec-tion du fi lm accompagnée par Florent Paris (guitare, batterie…).

La librairie remercie Nata-cha Laurent et son équipe et souhaite un bon anni-versaire à la Cinémathèque pour ses 50 ans.

De quoi “ombres blanches” est-il le nom ?

Une enquête de la Cinémathèque de Toulouse et de la librairie Ombres Blanches à l’occasion de l’inauguration de son nouvel espace, consacré aux livres de cinéma et aux DVD.Ombres (blanches) et lumières – librairie de cinéma – 33, rue Gambetta

l e s r e n c o n t r e s d ’ o m b r e s b l a n c h e s

lundi 5 mai/17 h 30 au caféClassiques au détailYves Le Pestipon p. 30-31

mardi 6 mai/18 hMaria Djalla Longa,Terre Courage p. 22-23

mercredi 7 mai/18 hLaura HobsonUn plan Marshall Juifp. 12-13

samedi 10 mai/17 h 30Concert du trio LorenzoNaccarato p. 26-27

lundi 12 mai/17 h au caféCafé Maïmonide p. 30-31

lundi 12 mai/18 hJ. Barreto, La majesté en imagesp. 14-15

lundi 12 mai/20 h 30Au cinéma le Cratère

Projections Patrice Énardp. 11

mardi 13 mai/17 hSerge Pey, Les Tomatesp. 4

mardi 13 mai/19 hFlamencas : Concert Palomaet Vincente Pradalp. 4-5

mercredi 14 mai/18 hMichel OfferléLes patrons des patrons p. 8

jeudi 15 mai/17 h 30 au caféUn guide pour agir à 18 ansp. 30-31

jeudi 15 mai/18 hNicolas OffenstadtEn place publiquep. 6-7

vendredi 16 mai/18 hÀ la médiathèque Cabanis

Pascal PerrineauLa France au front p. 9

vendredi 16 mai/18 hYves Le PestiponOublier la littérature ?p. 5

vendredi 16 mai/20 h 30Michel Billé,La société malade d’Alzheimer p. 27

samedi 17 mai/17 h 30Claude Faber, Achille Viadieup. 13

lundi 19 mai/18 hG. Hanus, J. BerroyerProjection du fi lm Benny Lévy, traces d’un enseignement p. 10

mardi 20 mai/18 hM. Gazier, Les convalescentesp. 24

mercredi 21 mai/18 hRené de CeccatyMes argentins de Paris p. 23

jeudi 22 mai/18 hValérie Péan, J.-M. GuillouxL’intelligence est dans le prép. 8-9

vendredi 23 mai/17 hAu théâtre Garonne

Lionel JospinLe mal Napoléonien p. 20

vendredi 23 mai/18 hFranck DugravierBébés, parents, grands-parentsp. 26

samedi 24 mai/12 h 30 au caféScène Slamp. 30-31

samedi 24 mai/14 h 30Atelier Magali Bardos p. 29

samedi 24 mai/18 hMichel BrunLe Magnifi cat de Bach p. 10-11

lundi 26 mai/17 h au caféCafé Maïmonide p. 30-31

lundi 26 mai/18 hRiad Sattouf, L’arabe du futurp. 22

mardi 27 mai/17 hPascal OryDictionnaire des étrangersqui ont fait la Francep. 16

mardi 27 mai/19 hDaniel SibonyIslam, phobie, culpabilitép. 17

mercredi 28 mai/18 hAgnès DesartheCe qui est arrivé aux Kempinskip. 24-25

samedi 31 mai/12 h 30 au caféLecture théâtraleAzote et Fertilisants p. 28

samedi 31 mai/14 hAtelier créatifCie Les Escogriffesp. 29

lundi 2 juin/17 h 30 au caféClassiques au détailYves Le Pestipon p. 30-31

lundi 2 juin/18 h à 21 hAu théâtre Garonne

Collectif Mauvaise Troupe Constellationsp. 18

lundi 2 juin/18 hMichel Eliard, Bourdieuou l’héritage républicain récusép. 16-17

mardi 3 juin/18 hCéline Pessis, J.-P. MalrieuSurvivre et vivre p. 19

mercredi 4 juin/16 h 30Écrits de prison de Jean Zayp. 7

mercredi 4 juin/18 hÀ la médiathèque José Cabanis

G. Candar, V. DuclertJean Jaurès p. 6

jeudi 5 juin/18 hPeter SchneiderLes amours de ma mère p. 21

vendredi 6 juin/18 hVincente Pradal100 Coplas Flamencas p. 15

mardi 10 juin/18 hMiguel Caballero PérezFederico Garcia Lorcap. 14

mercredi 11 juin/18 hAyana MathisLes douze tribus d’Hattiep. 28

jeudi 12 juin/18 hD. Sigaud, Partir, Calcuttap. 25

vendredi 13 juin/18 hJ.-Y. PotelLes disparitions d’Anna Langfusp. 12

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Les rencontres se tiennent dans la salle des débats de la librairie à l’exception de :

à l’extérieur rayon jeunesse café littéraire

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l i r e / e n s e i g n e rl e t t r e s e n b o î t e s

« littérature », éviter d’en faire, par fétichisme, une statue de sel, car, en travaillant cet oubli, on peut désirer toujours ses livres et ses lèvres. » ■

YVES LE PESTIPON

Oublier la littérature ?YVES LE PESTIPON

vendredi 16 mai à 18 hRencontre avec Yves Le Pestipon à l’occasion de la parution de son livre Oublier la littérature ? (Ombres Blanches). Débat animé par Jean-Paul Malrieu.

La boîte aux lettresdu cimetièreAprès le succès du Trésor de la guerre d’Espagne voici un ensemble de textes de Serge Pey qui vient continuer dans un souffl e haletant le premier volume de cette saga de l’immigration républicaine espagnole. Les mêmes héros issus de la « Retirada » mais qui ne se sont jamais retirés et qui en récusent le terme, sont ici regroupés. Cer-tains chapitres mettent en avant des lieux, des personnages et des moments toulousains inédits. Sont ici évoqués : le mystère de la statue de Riquet, l’hôpital Varsovie et son infi rmier mythique Fidel Castro, ainsi qu’un nouvel éclairage sur le quartier de Moscou. Cet ensemble de récits échevelés, poétiques et philosophiques, aux rebondisse-ments dramatiques, retrace tout

son long l’histoire d’une école libertaire du sud de la France, bâtie par les immigrés espagnols à l’inté-rieur d’une ancienne Porcherie et dirigée par des enseignants anar-chistes.Le titre de l’ouvrage fait réfé-rence au poète espagnol Antonio Machado, dont la tombe à Col-lioure, arbore une boîte aux lettres, dans laquelle Serge Pey va poster des dizaines de lettres de l’espé-rance écrites par des jeunes de notre région, lors d’une marche entre le 17 mai et le 31 mai 2014.

Les tomatesSerge Pey utilise des tomates et des bâtons pour réaliser ses perfor-mances. La revue de performance DOCKS dirigée par Philippe Castel-lin et Jean Torregrosa consacre un ouvrage de quatre cents pages à ce

poète à la capacité exceptionnelle de dégager du quotidien légendes et mythes fondateurs. Textes inédits et poèmes introuvables se côtoient dans cet ouvrage immense : Pour-quoi j’écrase des tomates en disant la plupart de mes poèmes, (version intégrale) Prière pour le réseau Sabaté, Leur printemps et le notre, La marche de la poésie de Kassel… Dans cette Fin de Chan-tier qui inaugure les nouveaux locaux d’Ombres blanches, Serge Pey réalisera une performance et signera ses deux derniers livres. ■

La boîte aux lettres du cimetièreSERGE PEY

mardi 13 mai à 17 hRencontre-Performance avec Serge Pey autour des livres La boîte aux lettres du cimetière (éditions Zulma) et Les tomates (Revue DOCKS). Performance suivie d’une séance de dédicaces dansles nouveaux locaux d’Ombres Blanches 3 rue Mirepoix.

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débats internes et externes de l’Éducation nationale, dans des conversations. C’est ainsi qu’une trentaine d’écrivains demandent, par pétition, en septembre 2013, que soit créée à Paris une « Maison internationale de la littérature ». Ils ont des inquiétudes, des argu-ments, un projet. Dans le grand bazar contemporain, ils ne veulent pas qu’on oublie la littérature. Ce livre propose le point de vue d’un homme particulier, qui a une cin-quantaine d’années, qui est tou-lousain, qui enseigne en classes préparatoires littéraires, qui est lecteur, quelque peu écrivain et poète. Ce n’est pas une célébrité du monde littéraire, mais un de ses nombreux ouvriers. Il écrit à la première personne, en employant un savoir objectif et une expé-rience partageable. Il ne propose pas un livre d’humeur, mais des analyses, parfois précises, parfois rapides, pour tenter de penser, en divers aspects, la situation de la littérature aujourd’hui en France. Il se demande dans quelle mesure cette notion reste pertinente. S’il la défend, c’est en partie faute de mieux, en partie parce qu’elle per-met des pensées et des activités vives, qu’elle provoque. Cet essai traverse des expériences diverses. Il tente de proposer un point de vue interrogateur et dynamique. Il se montre informé des réfl exions actuelles. Il affi rme des goûts. Il médite sur l’oubli, donc sur la mémoire, donc sur la commu-nauté, instable et stable, de ceux qui lisent, écrivent, enseignent, dif-fusent, inventent et maintiennent des traditions. Il suggère qu’il faut sans doute savoir oublier la D

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Flamencasmardi 13 mai à 19 h

Un moment musical en compagnie de Paloma (chant)et Vicente Pradal (guitare) pour fêter la librairie dela rue Mirepoix et le nouvel espace de rencontres.

Pour accompagner la soirée d’ouverture des deux nouvelles librairies, Vicente Pradal et sa fi lle Paloma nous joueront un récital de fl amenco, nourri comme toujours des grandes œuvres de la littérature espagnole, dont la famille Pradal a été bercée. Paloma Pradal est une jeune chanteuse, née d’une mère andalouse et d’un père, Vicente Pradal, artiste et musicien toulousain dont on sait à quel point son histoire familiale l’a nourri de littérature espagnole et de musique andalouse. Dès sa plus petite enfance, elle est immergée dans un milieu musical d’une très grande richesse, dans lequel elle découvre la poésie hispanophone, le fl amenco, la passion de la musique, de la scène. En 2008, âgée d’à peine16 ans, Paloma participe au spectacle « Yerma », création pour la Comédie-Française mise en scène par Vicente. Elle poursuit l’aventure familiale en chantant dans le « Trio (100 %) Pradal », aux côtés de son père, également au chant, et de son frère Rafael, au piano. Admirateur de Paco Ibáñez, d’Ata-hualpa Yupanqui et de La Cuadra de Sevilla, Vicente Pradal a mis en musique et chanté plusieurs poèmes de Saint Jean de la Croix, Pablo Neruda et Federico García Lorca. À noter que le compositeur sera également présent à la librairie le vendredi 6 juin à l’occasion de la parution du livre 100 Coplas Flamencas (voir p. 15).

YVES LE PESTIPON, ancien élève de l’ENS (Saint-Cloud), agrégé des lettres, est actuellement pro-fesseur de première supérieure et notamment l’auteur d’une thèse sur les relations de pouvoir dans l’œuvre de La Fontaine et d’articles consacrés aux Fables, dont il a aussi procuré une édition.

Savoir objectif« Peut-on, ou doit-on oublier la littérature ? L’oublie-t-on ? Ne l’oublie-t-on pas ? Ces questions sont posées, ressassées, en France, depuis quelques années, dans des journaux, dans des livres, dans les

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p e n d a n t l a g u e r r ea v a n t l a g u e r r e

JEAN ZAY né en 1904, devient avocat en 1928, puis est élu député radical du Loiret en 1932. Réélu en 1936, il devient Ministre de l’Édu-cation nationale et des Beaux-Arts de 1936 à 1939. Il reste à son poste sous les divers gouvernements du Front Populaire qui se succèdent jusqu’à sa démission en sep-tembre 1939 afi n de rejoindre l’ar-mée combattante. Condamné en 1940 par Vichy, c’est dans sa prison qu’il est enlevé le 20 juin 1944 par des miliciens français déguisés en résistants. Ces derniers l’abattront à

Écrits de prison. 1940-1944 C. MARTIN-ZAY, H. MOUCHARD-ZAY

mercredi 4 juin à 16 h 30 Présentation des Écrits de prison. 1940-1944, de Jean Zay (Belin) par Catherine Martin-Zayet Hélène Mouchard-Zay. En dialogue avec Olivier Loubes – historien/biographe de Jean Zay.

Jean JaurèsGILLES CANDAR, VINCENT DUCLERT

mercredi 4 juin à 18 h À la Médiathèque José CabanisRencontre avec Gilles Candar et Vincent Duclert autour de la biographie de Jean Jaurès aux éditions Fayard. Le débat sera animé par Olivier Loubes.

GILLES CANDAR est agrégé et docteur en histoire, spécialiste de l’histoire politique, sociale et culturelle de la France entre 1848 et 1940. Professeur de chaire supérieure au lycée Montesquieu du Mans, et président de la Société d’études Jaurésiennes, il anime chez Fayard la parution des Œuvres de Jean Jaurès.VINCENT DUCLERT est professeur agrégé à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Spécialiste d’histoire du politique, il étudie notamment les

mobilisations civiques en France depuis l’affaire Dreyfus. Il mène en parallèle des recherches sur l’his-toire contemporaine de la Turquie où il a vécu et enseigné dans les années 1980.

Synthèse scientifi que« Pourquoi un homme politique, qui ne fut jamais ni chef d’État ni ministre, qui ne participa à aucun gouvernement serait-il une « énigme » ? Comment cet homme politique, à la fois historien, phi-losophe et critique littéraire, a-t-il à ce point marqué son époque et pourquoi est-il encore si souvent invoqué comme référence indé-passable ? Le projet de Gilles Can-dar et Vincent Duclert est bien d’expliquer comment la légende Jaurès (1859-1914) s’est bâtie sur un parcours intellectuel et poli-tique qui a embrassé l’un des tournants majeurs de l’histoire de la France, celui qui va des deux dernières décennies du XIXe siècle au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Cette biographie à quatre mains est donc la synthèse scientifi que qui manquait dans la bibliographie du leader socialiste, reprenant tous les travaux réalisés et évaluant leur pertinence pour, au besoin, modifi er le schéma trop hagiographique d’un homme qui fi t couler tant d’encre. […] Candar et Duclert montrent parfois (trop peu ?) un Jaurès intime, visiteur de musées, conduit en automobile par Octave Mirbeau, lisant avec émotion une lettre de sa femme à Saint-Jean-de-Luz en 1911, louant le pays « enchanté » qu’est le Por-tugal en arrivant à Lisbonne pour

s’embarquer vers l’Amérique du Sud… Mais l’essentiel n’est pas là. Le Jaurès qui longe les berges de la Garonne (dans la grande fresque du peintre Henri Martin au Capitole de Toulouse) a encore des choses à dire. Au-delà même de la mémoire de la gauche, cet homme sans sys-tème, adepte d’une philosophie politique trempée à l’épreuve des réalités, a fait tonner des évidences dont l’écho devrait continuer d’ins-pirer, plus de cent ans après… » ■

GILLES HEURÉ, TÉLÉRAMA

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Jean de Gascogne, crieur au XVe siècle NICOLAS OFFENSTADT

jeudi 15 mai à 18 hRencontre avec Nicolas Offenstadt autour de son livre En place publique : Jean de Gascogne, crieurau XVe siècle (Stock).

NICOLAS OFFENSTADT est maître de conférences à l’Univer-sité Sorbonne Nouvelle-Paris 1. Il a une double spécialité : l’his-toire médiévale et l’histoire de la Grande Guerre. Il est l’auteur, entre autres, de Faire la paix au Moyen Âge. Discours et gestes de paix pendant la guerre de Cent ans (Odile Jacob, 2007), L’His-toire bling-bling (Stock, 2009), L’Historiographie (PUF, 2011), Fusillés de la Grande Guerre (Odile Jacob, 2009), Chemin des Dames (Perrin, 2012) et La Grande Guerre, carnet du cente-naire (Albin Michel).« DISONS-LE d’emblée : voici un livre original, vif et bril-lant. Nicolas Offenstadt, dans de précédents travaux, décrivait comment les crieurs publics, au

Moyen Âge, diffusaient les mots du pouvoir, leurs symboles et les mesures pratiques qui régulent les sociétés. […] Pour montrer combien ces crieurs se trouvaient au cœur de l’espace politique, l’auteur s’est attaché ici à la for-tune de Jean de Gascogne, dit « le Rat », crieur à Laon au XVe siècle, alors chef-lieu du bailliage de Vermandois, ville royale et donc gouvernée directement par un prévôt du souverain. Explorant les sources comptables, l’auteur recrée avec bonheur l’univers d’un humble valet de ville, sans qualités ni destin particuliers. Il reconstitue ses expériences, ses « savoir-faire ». Et le lecteur de suivre Jean, de sa naissance, vers 1425, jusqu’à sa mort, vers 1500. Savait-il écrire ? Probablement

pas. Mais il savait certainement lire… Cet homme humble, dont le « cri » ordonne le fonction-nement de Laon, va jusqu’à la représenter, habillé aux couleurs de la cité : il est envoyé en mission auprès de Louis XI, en 1461 ; aux états de Vermandois en 1482. […] Et ses autres activités sont innombrables : il prépare les foires annuelles, il lutte contre le feu, s’occupe des préparatifs de défense de la ville en 1469-1470.Acteur clé de la cité, mémoire administrative de la ville, Jean était souvent dans la rue, acces-sible. À travers lui, Nicolas Offen-stadt a raison de vouloir penser l’espace public médiéval en tant qu’espace de communication politique. » ■

JACQUES BERLIOZ, L’HISTOIRE

liste établie par le président de la République. Jamais, cependant, je n’aurais imaginé que ce projet fasse renaître aujourd’hui les haines de l’entre-deux-guerres, haines que Jean Zay subit alors parce que d’ori-gine juive (et protestante), parce que franc-maçon, parce que répu-blicain de gauche et de conviction, partisan de la fermeté face à la montée des fascismes.Peut-être ceux qui expriment leur opposition à l’entrée de Jean Zay au Panthéon feraient-ils bien de relire les attaques des années 1930 pour comprendre quel héritage ils perpétuent. Peut-être feraient-ils bien de reprendre l’histoire de l’après-guerre pour comprendre la force du pacifi sme et de l’anti-militarisme de l’époque. Peut-être, enfi n, feraient-ils bien de relire la biographie de Jean Zay pour mesu-rer combien, dans la tourmente des années 1930 puis de Vichy, il fi t preuve de résistance, justement au nom de la « loyauté » de son « patrio-tisme », selon ses propres mots.Mais il leur reste encore une chance. Car Belin vient de rassem-bler ses Écrits de prison dans une superbe édition. […] L’écrit et l’écriture jouèrent un rôle central pour l’aider à tenir jusqu’à son assassinat par des miliciens : lettres, carnets, notes dont un volume passionnant et émouvant, au titre explicite, Souvenirs et solitude (réédité en poche chez Belin). Face à ceux qui clament aujourd’hui encore « Je vous Zay », relisez-le, c’est la meilleure réponse. » ■

NICOLAS OFFENSTADT, LE MONDE

Molles, dans l’Allier, puis le jetteront dans un puits. Il avait quanrante ans.

Passionnantet émouvant« Les panthéonisations sont tou-jours des choix qui procèdent à des découpes dans le passé et tiennent un discours sur le présent. En la matière, rien ne s’impose, et le débat est bien légitime. Ainsi certains demandent que Jean Zay (1904-1944), ancien ministre du Front populaire (1936) assas-siné par la Milice, soit retiré de la

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p o p u l i s m eproduction / organisation

PASCAL PERRINEAU est pro-fesseur des universités à Sciences Po où il fut directeur, jusqu’en 2013, du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevi-

pof). Il est l’un des meilleurs ana-lystes de la vie politique française, du vote, et particulièrement de l’extrême droite. Il est notam-ment l’auteur des livres Les Com-

La France au frontPASCAL PERRINEAU

vendredi 16 mai à 18 hÀ la Médiathèque José CabanisRencontre avec Pascal Perrineau autour de son ouvrage La France au front. Essai sur l’avenirdu Front National (Fayard).

MICHEL OFFERLÉ est pro-fesseur à l’ENS et spécialiste de la sociologie des organisations et des mobilisations politiques. Il a notam-ment publié Les Partis politiques (PUF, 2002), Un homme, une voix ? Histoire du suffrage universel (Gallimard, 2002) et Les partis poli-tiques (PUF, 2012).

Clivages« Discret et feutré, le monde patronal n’avait, jusqu’à une date récente, guère attiré l’attention des chercheurs. Après un premier chapitre historique, qui relate la métamorphose du Conseil natio-nal du patronat français (CNPF) en Mouvement des entreprises de France (Medef) en 1998 et retrace la courte vie du mouvement, c’est une exploration à la fois ample et minutieuse du « patronat organisé » que propose l’ouvrage. L’étude, réalisée à partir de plus de cent entretiens approfondis, a une vertu démystifi catrice. Tout d’abord, à l’image d’un patronat homogène et uni, Michel Offerlé substitue celle d’un espace patronal mor-celé, parcouru de clivages : « petits » contre « gros », petites et moyennes entreprises (PME) contre sociétés du CAC 40, industrie contre ser-vices, nationaux contre exporta-teurs… Spécialiste de la sociologie des groupes d’intérêts, Offerlé voit fonctionner au sein du Medef une règle déjà observée dans d’autres organisations « représentatives » : dans une large mesure, ce sont les représentants qui font les représen-tés, et non l’inverse. C’est grâce à ce travail accompli par les cadres du Medef que le patronat appa-raît comme un groupe cohérent

et mobilisé, et non l’inverse : cette « cohésion » ne lui préexiste pas. De ce constat paradoxal découle une nouvelle question : qui sont ces par-ticuliers qui, au sein du Medef, pré-tendent parler au nom du patronat tout entier ? Pour répondre, l’auteur envisage toute la gamme des « mili-tants », permanents et bénévoles, jusqu’au patron des patrons lui-même. Il ne cherche pas seulement à en dresser la carte d’identité sociologique, mais tente de saisir

les ressorts d’un engagement qui ne va pas de soi, surtout dans un milieu où la posture militante est, par tradition, peu valorisée. » ■

ANTHONY BURLAUD,LE MONDE DIPLOMATIQUE

Histoire du MedefMICHEL OFFERLÉ

mercredi 14 mai à 18 hRencontre avec Michel Offerlé autour de son livre Les patrons des patrons : histoire du Medef (Odile Jacob). Le débat est organisé en lien avec l’IEP de Toulouse et animé par Éric Darras.

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Penser la ruralité au XXIe siècleVALÉRIE PÉAN, JEAN-MARIE GUILLOUX

jeudi 22 mai à 18 hRencontre avec Valérie Péan et Jean-Marie Guilloux autour de la parution de l’ouvrage collectif du Groupe Saint-Germain : L’intelligence est dans le pré. Penser la ruralité au XXIe siècle aux éditions François Bourin.Rencontre organisée en lien avec la Mission Agrobiosciences.

LE GROUPE Saint-Germain est un think tank européen multi-disciplinaire où se retrouvent les meilleurs connaisseurs de l’agri-culture et de la ruralité en France et dans le monde. Les échanges du groupe ont pour objectif d’éclai-rer les enjeux, les dynamiques et les tensions qui traversent nos territoires ruraux. Le groupe conduit une réfl exion qui vise à redéfi nir les politiques agricoles en France mais aussi en Europe en intégrant tous les aspects de la vie rurale, qui devient de plus en plus rurbaine, et l’écologie.UNE AFFAIRE de ploucs, les questions de l’agriculture et du monde rural ? Détrompons-nous tous ! Lancé en 2006 par Sté-phane Le Foll, alors député euro-péen et ministre de l’agriculture le Groupe Saint-Germain dirigé par Edgard Pisani, rassemble des universitaires, des chercheurs en sciences humaines et sociales, des experts publics, des plasticiens et des responsables profession-nels. En référence au mouve-ment agrariste et aux agronomes

réunis autour de Gambetta, ce think-tank n’est pas confi dentiel mais discret, gage sans doute de sa durabilité exceptionnelle et de sa productivité intellectuelle étonnante. Patrick Denoux, psychologue interculturel et Jean-Marie Guilloux, directeur de la Mission agrobiosciences, membres du Groupe Saint-Ger-main et qui ont dirigé l’ouvrage nous préviennent : « Ce livre ne prétend pas livrer des solutions clés en main ou même du prêt-

à-penser. L’intention de ce foi-sonnement de paradoxes est de se livrer comme une expérience de matière à penser. Un préa-lable indispensable pour penser et créer collectivement avant de prétendre agir. Car une politique n’est jamais fi gée dans le temps, elle doit en permanence s’adapter aux contradictions de son époque pour prétendre construire une vision qui soit le véritable moteur de l’action et de notre destin com-mun. » ■

portements politiques (Armand Colin, 1992), Le symptôme Le Pen (Fayard, 1997) et Le Choix de Marianne (Fayard, 2012).

Les ressortsLe Front national est-il en passe d’accéder au statut de « grand parti » ? Après avoir prospéré pen-dant près de trente ans sur les désillusions, les rejets et les inquié-tudes, il aspire aujourd’hui à sortir de cette enclave. Le moment est propice : plus que jamais, la crise économique et sociale accentue le discrédit qui touche les deux grandes forces de gouvernement autour desquelles s’organisent les alternances depuis des décennies. Pascal Perrineau propose une ana-lyse de la stratégie du FN depuis sa création et de son évolution sur la longue durée.Décryptant les ressorts de sa dyna-mique actuelle, il montre comment l’appropriation des thèmes de la République et de la laïcité, le renou-veau générationnel en son sein ou encore l’effort de « respectabilisa-tion » lui confèrent une infl uence électorale croissante.Soigneusement lissée, l’image de son leader, Marine Le Pen, ne cesse de s’améliorer, et nombre d’idées véhiculées par le parti attirent une audience de plus en plus large. Alors, la France va-t-elle au Front ? Quels que soient les scénarios pour l’avenir, le FN est désormais une force avec laquelle le pays doit compter. Avec une certitude : la grande échéance présidentielle de 2017 rebattra les cartes du pou-voir. ■

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c i n é m a e x p é r i m e n t a la t h è n e s e t j é r u s a l e m

PATRICE ÉNARD est un réali-sateur français né le 17 septembre 1945 à Bordeaux et mort le 1er juin 2008 à Paris. Il était également documentaliste-iconographe, théo-ricien et critique de cinéma.

Style provocateurPatrice Énard fréquente intensé-ment la Cinémathèque Langlois dont il sort particulièrement admiratif des auteurs russes, spé-cialement de Dziga Vertov, de l’école des Lumière et de la Nou-velle Vague. C’est là qu’il se forge la conception d’un cinéma actif et subversif, profondément poli-

tique. Il signe ses premiers courts métrages au milieu des années 1960. D’entrée de jeu, son style provocateur, dépouillé de toute psychologie, manifeste son appar-tenance à la génération qui sera aussi Mai 68. Esprit libre, irréduc-tible à toutes les « doxas », Énard aimait autant la Nouvelle vague que le cinéma érotique dont il accompagnera l’émergence,avec ses complices Jean-Pierre Bouyxou et Paul-Hervé Mathis, en animant, dans les années 1970, la revue Sex Star System qui offrait (pour la première fois) des fi lmo-graphies complètes de cinéastes et d’acteurs du genre, plus des critiques ou des études. Investis d’une dialectique de la désobéis-sance, ses fi lms n’auront de cesse de questionner leur immersion dans le contexte idéologique de leur époque pour mieux en sortir. Proche des milieux bordelais de la contre-culture, il participe dans les années 1970 à l’effervescence théorique ambiante en côtoyant des personnalités actives et poli-

tiquement très engagées telles que Philipe Bordier, cinéaste, programmateur pendant les pre-mières années de Sigma, et ardent défenseur d’un « autre » cinéma. Son fi lm Pourvoir est le résultat de cet engagement intellectuel et politique. Mais, au fi l des années, son champ d’action dépassera celui de l’écran : il s’est notam-ment employé à créer un réseau de librairies du cinéma (Paris, Lyon, Bordeaux, Montpellier…). D’abord documentaliste-icono-graphe et consultant spécialisé à partir de mars 1975, il est journa-liste et rédacteur en chef de maga-zines de cinéma dont Star System, Ciné Eros Star, Ciné Girl, Star Ciné Vidéo, Ciné-Films, Erostory Film… Aujourd’hui encore, Patrice Énard demeure dans l’ombre. Une association a été créée afi n de faire mieux connaître son travail. ■Pour aller plus loin : découvrez le double DVD Patrice Énard, l’œuvre complète (l’Harmattan vidéo, 2013).

Les fi lms de Patrice ÉnardMARTINE BOYER

lundi 12 mai à 20 h 30Au Cinéma le CratèreProjection exceptionnelle de fi lms de Patrice Énard Différences et répétitions 1, 2 et 3 (1970-1971),Le Cinéma en deux (1972), La parole en deux (1973) et La Vie en deux (1980). La rencontre sera animée par Martine Boyer.

BENNY LÉVY est né en 1945 au Caire. Élève de l’ENS de 1965 à 1970, il s’engage dans le mili-tantisme et dirige après mai 68, la Gauche prolétarienne, sous le pseu-donyme de Pierre Victor. Il a été le secrétaire de Jean-Paul Sartre, de 1974 à 1980. Après avoir enseigné la philosophie pendant plus de dix ans, il s’installe en Israël en 1995, où il veut faire connaître la pensée de son maître Emmanuel Levinas, en créant l’École doctorale de Jérusa-lem puis avec Alain Finkielkraut et Bernard-Henry Lévy en 2000 : L’ins-titut d’études levinassiennes qu’il dirige jusqu’à sa mort en 2003.

L’envie de réfl exion« C’est en suivant un cours de Benny Lévy que Jackie Berroyer fut convaincu qu’on devait en gar-der témoignage. Il a donc fi lmé les trente-deux heures de cours sur l’Alcibiade à l’université de Paris VII en 1976 et est allé plus tard à Jérusalem interviewer Benny Lévy. Réalisé avec Pascale Thirode et la collaboration de Gilles Hanus, le fi lm Benny Lévy, traces d’un enseignement, est fait à partir de ce matériau. Benny Lévy, par le ton qu’il adopte lors de son enseigne-ment, par sa présence et par le fait qu’il soit spectaculaire et amusant sans être cabotin, fascine les étu-diants puis fait vivre en eux l’envie de réfl exion. Le fi lm est un portrait philosophique de Benny Levy à partir d’extraits du cours « Alcibiade de Platon » où Benny Lévy revient sur son enseignement et son par-cours. Des passages de cet entre-tien rythment le fi lm et lui donnent une dimension réfl exive qui met

en perspective la singularité de la parole enseignante de Benny Lévy. Le fi lm nous révèle le caractère

actuel de ce dialogue platonicien, d’apparence si austère. » ■

PASCALE THIRODE

Benny Lévy, traces d’un enseignementG. HANUS, J. BERROYER ET I. MORGENSZTERN

lundi 19 mai à 18 hProjection-débat autour de Benny Lévy, traces d’un enseignement, fi lm inédit de Jackie Berroyeret de Pascale Thirode. La rencontre est organisée en présence de Gilles Hanus, Jackie Berroyeret Isy Morgensztern.

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MICHEL BRUN est directeur de l’ensemble Baroque de Toulouse. Il enseigne la fl ûte traversière et la musique de chambre baroque au Conservatoire de Toulouse.LA VOIX est au cœur de la musique de Jean Sébastien Bach : passions, cantates religieuses ou profanes, messes, motets, c’est plus de 350 œuvres d’envergure que Bach lui a dédiées. Bach a toujours illustré par sa musique les textes sur lesquels s’appuient ses compositions. C’est avec rai-son que le grand Albert Schweit-zer l’a surnommé le musicien-poète dans le beau livre qu’il lui a consacré.

Michel Brun propose, exemples sonores et visuels à l’appui, une découverte des secrets de fabri-cation du Magnifi cat, œuvre qui sera jouée pendant le festival Passe ton Bach d’abord ! Avec sa forme resserrée, cette pièce foisonne d’exemples saisissants d’images sonores destinés à frap-per l’imagination de l’auditeur.Œuvre majeure de Bach, le Magnifi cat en ré majeur BWV 243 est l’adaptation d’un can-tique issu de l’évangile selon Luc. Il est chanté par Marie qui, suite à l’annonciation, rend visite à sa cousine Élisabeth. Un épisode communément appelé « la Visita-

tion ». Élisabeth reconnaît alors la vierge comme mère du seigneur. Le Magnifi cat de Bach est en latin, chose rare dans son œuvre. Il en écrit une première version en mi-bémol majeur et bilingue, vraisemblablement pour l’offi ce de noël de 1724. Puis pour plus de brillance dans les trompettes, il l’adaptera en ré majeur, et en épurera le texte pour n’en garder que le cantique originel et un glo-ria. C’est l’œuvre qui restera, et qui fût exécutée comme telle pour la fête de la visitation, le 2 juillet 1733. ■

Le Magnifi cat de Bach mode d’emploi MICHEL BRUN

samedi 24 mai à 18 hRencontre-conférence avec Michel Brun autour du thème Le Magnifi cat de Bach mode d’emploi organisée dans le cadre de la 7e édition du festival Passes ton Bach d’abord !qui aua lieu du 6 au 8 juin 2014.

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p o u r m é m o i r ec o n t r e l ’ o u b l i

CLAUDE FABER né en 1964 et vit à Toulouse depuis plus de trente ans. Journaliste écrivain et ensei-gnant, il est aussi l’auteur de plu-sieurs ouvrages dont La Pauvreté (Éditions Milan, 2004), Le Livre d’or de la protection de l’environne-ment (Éditeurs associé, 2005), La terre (Solar, 2009).

Achille Viadieu, d’ombre et de courage CLAUDE FABER

samedi 17 mai à 17 h 30Rencontre avec Claude Faber autour de son ouvrage Achille Viadieu, d’ombre et de courage (Privat).

JEAN-YVES POTEL est écrivain et historien, spécialiste de l’Europe centrale et de ses cultures. Parmi ses nombreux ouvrages, il a notam-ment publié : Les 100 portes de l’Europe centrale et orientale (édi-tions de l’Atelier, 1998), Scène de grève en Pologne (Noir sur blanc, 2006) et La Pologne face a son passé juif (Autrement, 2009).ANNA LANGFUS (1920-1966) n’a pas vingt ans quand l’armée allemande envahit la Pologne.

Elle tente, avec son jeune mari également juif, d’échapper aux massacres. Elle subit le ghetto et les rafl es, la faim, la trahison, la pri-son, les tortures, l’errance dans les forêts. Elle participe à la résistance polonaise, tandis que la guerre anéantit tous les siens. À l’âge de vingt-six ans, elle part pour la France. Elle y écrit et publie trois romans aux éditions Gallimard, traduits en une quinzaine de lan-gues : Le Sel et le Soufre (1960), qui évoque la guerre du point de vue d’une jeune femme ordinaire ; Les Bagages de sable (1962) et Saute Barbara (1965), qui racontent l’histoire de personnages « malades de la guerre » et empêchés de reconstruire leur vie.

L’au-delàde la souffranceAnna Langfus nous transmet dans ses romans une dimension parti-culière de l’épreuve : la solitude et le repli sur soi, qui peuvent aboutir à l’indifférence. En fait, elle nous parle de la solitude de la victime tout court, comme des rescapés. Solitude dans la souffrance et solitude face au rejet des autres (eux-mêmes victimes ou specta-teurs). Elle a dit : « Ceux qui n’ont pas connu les conditions extrême des camps ou du ghetto et d’une façon plus générale celles qu’ont subies les Juifs sous l’occupation allemande, ont tendance à croire que le désespoir ne pouvait s’y exprimer que dans un état perma-nent de paroxysme. Rien n’est plus faux… C’est sans doute là, la chose la plus diffi cile à faire comprendre, ces engourdissements, cette insen-sibilité qui saisit l’être au-delà d’une

certaine limite d’horreur et d’épui-sement. Désormais on vit dans un pays crépusculaire, où les autres passent comme des ombres, où plus rien n’arrive, où surtout plus rien ne saurait vous arriver, vous atteindre. On est hors jeu. C’est l’au-delà de la souffrance. ». ■

Les disparitions d’Anna LangfusJEAN-YVES POTEL

vendredi 13 juin à 18 hRencontre avec Jean-Yves Potel autour de son ouvrage Les disparitions d’Anna Langfus (Noir sur blanc).

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LAURA HOBSON est maître de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Cet ouvrage est issu de sa thèse, sou-tenue en 2009 à l’École des hautes études en sciences sociales. Elle a également enseigné dans les départements d’anglais de l’Uni-versité de Paris VII, de l’Univer-sité de Paris IV, La Sorbonne, de l’Université de Paris VI, Pierre et Marie Curie et de l’École Poly-technique. Depuis 2010, elle est maître de conférences à l’Uni-versité Paris III, La Sorbonne, où elle enseigne la civilisation amé-ricaine.AUX LENDEMAINS de la Seconde Guerre mondiale, l’Amérique se lance dans l’aide à la reconstruction de la France. Les Juifs américains, à l’instar de leurs compatriotes, participent pleinement à cette mobilisation, avec, cependant, un objectif spé-cifi que : reconstruire la vie juive après la Shoah. Paris devient, en

conséquence, un centre pour un éventail d’organisations juives américaines, en particulier L’American Joint Distribution Committee (le Joint). Ces orga-nisations orchestrent un projet philanthropique sans précédent, envoyant plus de 27 millions de dollars en France entre 1944 et 1954. Cette rencontre franco-américaine inédite, qualifi ée de « Plan Marshall juif », permet une nouvelle réfl exion sur la pré-sence américaine dans la France de l’après-guerre et ouvre le débat de l’infl uence américaine sur la structure contemporaine de la vie juive française. Cette recherche, basée sur des sources écrites et orales françaises, amé-ricaines et israéliennes, cherche à analyser ce chapitre peu connu de l’interaction franco-américaine et à explorer la diversité de la pré-sence américaine dans la France de l’après-guerre. ■

Un plan Marshall juif LAURA HOBSON

mercredi 7 mai à 18 hRencontre avec Laura Hobson autour de son ouvrage Un plan Marshall juif . La présence juive américaine en France après la Shoah aux éditions Armand Colin. Rencontre organisée en lien avec le Mémorial de la Shoah.

Audace et courage« C’est toujours la même scène qui vient gâcher son sommeil. Il est debout, immobile, les mains dans les poches de sa longue veste en cuir, sur la rive droite du fl euve. Il regarde les eaux glisser lentement de gauche à droite. […] Et là, il se sent perdu. Il se sait perdu. Achille Viadieu plonge comme une pierre dans un fl euve de sang. En silence et sans souffrance. » C’est dans un style captivant que Claude Faber nous emmène au cœur de la Résistance toulousaine, à travers le récit du combat d’un homme de conviction, pris dans le tourbillon des années 1940. Dans la lumière ou dans l’ombre, maître du double jeu, Achille Viadieu deviendra lea-der d’un parti collaborationniste et

résistant du réseau Morhange. Pour mieux servir la grande armée des ombres, il se lance dans la gueule du loup en infi ltrant le RNP (Ras-semblement national populaire), l’un des plus importants partis qui collaborait avec l’Allemagne nazie, n’hésitant pas à s’affi cher publiquement au bras de la Ges-tapo. Comment fait-il, s’interroge l’auteur pour côtoyer des individus qui n’hésiteront pas à torturer ses compagnons ? Mais peu importe le regard des autres, peu importe les risques encourus… rien ne va arrêter l’audace et le courage d’Achille Viadieu. Ce livre raconte le parcours de cet homme, Achille Viadieu, replacé dans un contexte historique et national. ■

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100 Coplas FlamencasVICENTE PRADAL

vendredi 6 juin à 18 hRencontre avec Vicente Pradal à l’occasion de la parution de 100 Coplas Flamencas aux éditions Sables. Avec la participation de Coralie Zahonero, Sociétaire de la Comédie française, de Raphaelet Paloma Pradal.

VICENTE PRADAL né en 1957 à Toulouse, est un guitariste et com-positeur espagnol. Il a donné des centaines de concerts, aux côtés notamment d’Enrique Morente, Rafael Romero, Carmen Linares ou Juan Varea. En 2008, il a également mis en scène Yerma de Federico García Lorca avec la Comédie-Fran-çaise, et également composé la musique du spectacle. Son dernier disque Herencia (Accords Croisés, 2010) a été réalisé avec ses enfants, Rafael au piano et Paloma au chant, avec lesquels il nourrit de fertiles collaborations.

Singulière poésie« Voici, rassemblées et traduites une centaine de Coplas Flamen-cas anciennes, populaires et ano-nymes. Bien que cet ouvrage n’ait aucune vocation didactique, j’ai souhaité présenter ici un éventail assez large de cette singulière poé-sie en proposant une sélection de chansons issues de la longue liste des Palos, styles qu’offre le réper-toire du Cante Flamenco. Elles ont été recueillies au cours de quatre décennies passées auprès des Can-taores et des Flamencos, et choisies avec soin pour leur qualité litté-

MIGUEL CABAL-LERO PÉREZ né dans la région de Malaga, est un historien espagnol et membre fondateur de l’Institut d’études historiques du sud de Madrid. En colla-boration avec l’univer-sité Carlos III de Madrid, il a mené de nombreuses enquêtes historiques avec pour cadre l’Anda-lousie et pour thème de prédilection le poète Federico García Lorca, sur qui il a écrit plusieurs livres.

Imprudente vérité« Ce livre retrace les derniers moments de la vie du grand poète espagnol Federico Garcia Lorca, depuis son arrestation à Grenade, le 16 août 1936, jusqu’à son exé-cution, le 17, par un escadron ou fi gure un parent de son père. […] En livrant un à un les noms, les biographies de tous les acteurs impliqués à divers degrés dans ce drame, l’historien andalou décor-tique minutieusement la méca-nique qui conduit au fascisme, à la haine, à la guerre. Surtout, transgressant tous les interdits idéologiques « Je suis un liber-taire idéaliste », répétait Federico, qui n’a jamais adhéré à aucun parti politique, y compris ceux d’une gauche molle un peu trop prompte à faire de lui sa propriété intellectuelle, l’auteur replace Fédérico Garcia Lorca dans sa pleine, dans sa haute radicalité de poète. Dans sa dernière pièce, il

mettait ces mots dans la bouche de la matrone de la famille, Ber-narda Alba : « Quand bien même il se passerait quelque chose ici, dis-toi bien que cela ne sortirait pas de ces murs… » Fédérico Garcia Lorca est mort pour avoir fait sor-tir la vérité des murs de l’Espagne. C’est cette imprudente vérité qui le fait monter à la gare de Madrid, le 13 juillet 1936, dans un train couchette, pour revenir à Grenade après avoir qualifi é, dans le jour-nal national El Sol, « d’événement désastreux » la chute de l’empire arabo-andalou sous les coups du couple de souverains catholiques, Ferdinand et Isabelle. Et refuser l’exil que lui tend le Mexique pour se jeter dans sa ville tombée aux mains des franquistes. Le livre dis-sèque les raisons de cet assassinat, il jette un éclairage inédit sur cette mort restée mystérieuse. » ■

JEAN-PIERRE BAROU

Federico Garcia Lorca MIGUEL CABALLERO PÉREZ

mardi 10 juin à 18 h Rencontre avec l’historien Miguel Caballero Pérez autour de son livre Les treize dernières heuresde la vie de Federico Garcia Lorca (éditions Indigène).

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Portraits du pouvoir dans la Naples des AragonJOANA BARRETO

lundi 12 mai à 18 hRencontre avec Joana Barreto autour de la publication de sa thèse La Majesté en images. Portraits du pouvoir dans la Naples des Aragon (éditions École française de Rome).

JOANA BARRETO est docteur en histoire de l’art de l’univer-sité Paris I Panthéon-Sorbonne. Ancienne pensionnaire de la Villa Médicis et boursière Lavoi-sier à Naples, elle a co-dirigé les actes de colloque Visible et lisible. Confrontations et articulations du texte et de l’image (Nouveau Monde, 2007) et La battaglia nel Rinascimento meridionale. Moduli narrativi tra testo e immagine (Viella, 2011).DE 1442 À 1501, les Aragonais occupent le trône napolitain. Grâce à une riche documentation textuelle et iconographique, cet ouvrage retrace la construction de l’imaginaire monarchique dans le royaume de Naples, puis

sa diffusion dans les cours alliées et ennemies. Les portraits phy-siques des cinq rois de la branche aragonaise de Naples, ainsi que leurs portraits symboliques, notamment héraldique et emblé-matique, permettent l’étude de l’incarnation d’une identité napolitaine. Au-delà du corps royal, l’unité de la Couronne se dit aussi dans les portraits des serviteurs de l’État et ceux de la famille royale, tout comme dans les rituels, la mise en scène des résidences royales et ducales, et par la création d’un nouveau visage topographique de la capi-tale et du royaume.L’expression de la souveraineté s’inscrit dans un vaste mouve-

ment méditerranéen, envisagé des années 1420 au XVIIe siècle, de Valence à Naples, Florence, Ferrare, Barcelone ou Marseille. Le mécénat des rois de Naples et de leurs proches, ainsi que leurs choix iconographiques, appa-raissent respectueux des tradi-tions aragonaises, angevines et souabes, mais aussi résolument modernes en dialogue avec les Flandres, l’Espagne et l’Italie contemporaine. Seule monarchie de la péninsule, ces vaincus de l’histoire, déchus lors des Guerres d’Italie, lèguent à l’Europe moderne le triomphe et le por-trait à l’antique, la chronique monumentale, le portrait de ville et le portrait monétaire. ■

raire et expressive d’abord, mais aussi parce qu’elles sont le miroir de la culture andalouse et gitane, et de ses coutumes. J’ai essayé ici d’allier la plus grande rigueur lit-térale à un respect de la métrique chaque fois que cela était possible, en cherchant des rimes et asso-nances, bénies soient-elles quand elles récompensent le traducteur ! Et surtout j’ai essayé de « faire son-ner » le poème en m’approchant du « cantabile ».Elles sont là comme le fruit de la grenade, belles, riches et savou-reuses, certaines anecdotiques, d’autre plus métaphysiques. Cha-cun reconnaîtra sans doute un épi-sode de sa propre vie dans l’une ou l’autre de ces Coplas, qui de toute l’évidence sont l’œuvre des chan-teurs eux-mêmes. Chacune pos-sède sa mélodie. Puisse cet ouvrage donner l’envie de les entendre chantées par les grands Maestro du Cante Flamenco. » ■

VICENTE PRADAL

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r é p u b l i q u ec o s m o p o l i t i s m e

PASCAL ORY est professeur d’histoire contemporaine à l’uni-versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne et responsable du master « Histoire des sociétés occidentales contem-poraines, XIXe-XXIe siècles ». Il est notamment l’auteur des livres : Les Intellectuels en France de l’affaire Dreyfus à nos jours, en collabo-ration avec Jean-François Sirinelli, (Armand Colin, 1999), Du fascisme (Perrin, 2003), L’Histoire culturelle (PUF 2004), Grande encyclopédie du presque rien (éditions des Bus-clats, 2010) et plus récemment Dic-tionnaire des étrangers qui ont fait la France, avec la collaboration de Marie-Claude Blanc-Chateand (Robert Laffont, 2013).

Un monumentL’identité et la renommée de la France – aux yeux des Français comme à ceux des étrangers – doivent beaucoup à Émile Zola ou à Marie Curie, à Picasso ou à Le Corbusier, à Samuel Beckett ou à Charles Aznavour : tous nés étran-gers. Qui de plus français que le couturier et mécène Pierre Cardin ou que le premier vainqueur du Tour de France cycliste, Maurice Garin ? Sauf que l’un et l’autre sont nés citoyens italiens. Quoi de plus « identitaire » qu’Astérix ? Sauf que Goscinny et Uderzo sont des enfants d’immigrés… Et, à côté de ces illustres, combien d’anonymes sans lesquels la politique, l’écono-mie et la culture françaises n’au-raient pas l’ampleur et la tonalité qu’on leur connaît ?Pour la première fois, un ouvrage témoigne de tout ce que ces des-tins particuliers ont apporté à la destinée collective de notre pays.

Près de mille deux cents notices sont ici consacrées à des personna-lités – d’Abbas à Andrzej Zulawski –, à des groupes – des Films de l’Albatros aux architectes du siège de l’Unesco – et à des communau-tés – des Africains aux Yougoslaves –, qui font de ce Dictionnaire un

monument sans équivalent élevé en hommage à tous ceux qui, du mineur de fond au Prix Nobel de physique, ont contribué, depuis la proclamation solennelle de la Nation, en juin 1789, à « faire la France » et écrit des pages essen-tielles de son histoire. ■

Rencontre PASCAL ORY

mardi 27 mai à 17 h Rencontre avec Pascal Ory autour de ses nombreuses publications, et en particulier du Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France (Robert Laffont).

1716Islam, phobie, culpabilitéDANIEL SIBONY

mardi 27 mai à 19 h Rencontre avec Daniel Sibony autour de Islam, phobie, culpabilité (Odile Jacob). Débat animépar Habib Samrakandi, directeur de la revue Horizons Maghrébins.

DANIEL SIBONY est psycha-nalyste, auteur notamment de Psy-chopathologie du quotidien (Seuil, 1991), Les Trois Monothéismes, Juifs, chrétiens, musulmans entre leurs sources et leurs destins (Seuil, 1992), Le « racisme », une haine identitaire (Christian Bour-gois, 1986, 1997), Nom de Dieu. Par-delà les trois monothéismes (Seuil, 2002), La Haine du désir (Christian Bourgois, 1978, 1994) et De l’identité à l’existence (Odile Jacob, 2012).

Étique de la fauteLe problème entre l’islam et les autres n’est-il pas surtout aggravé par l’interdit d’en parler ? Par la censure dont on le couvre et par la façon étrange dont l’Occident le gère, en l’intégrant à une éthique de

la faute, qui est ici analysée comme un symptôme majeur : la culpabilité perverse ?Il s’ensuit, selon Daniel Sibony, une phobie qui a en fait très peu à voir avec l’islam. Lequel, comme tant d’autres formations religieuses et culturelles, a ses problèmes, que les hommes réels tentent de résoudre comme ils peuvent, y compris par des essais de révolution.Sans doute fallait-il un auteur, dont la langue maternelle est l’arabe,

pouvant lire le Coran dans le texte, arrivé en France à treize ans, connaissant la Bible en hébreu, ayant vécu les problèmes de l’immi-gration et ayant fait des recherches sur les trois monothéismes et sur le confl it du Proche-Orient pour ten-ter de formuler de façon neuve et bienveillante ce qui lui semble être le problème majeur entre l’islam et le monde occidental. ■

Bourdieu ou l’héritage républicain récusé MICHEL ELIARD

lundi 2 juin à 18 hRencontre avec Michel Eliard autour de son ouvrage Bourdieu ou l’héritage républicain récusé (PUM).

place « d’une pédagogie ration-nelle » qui serait susceptible de neutraliser l’action des facteurs sociaux d’inégalité culturelle. Ce sera chose faites avec les Zones d’éducation prioritaires dans les années 1980. Six ans plus tard, ils publiaient La Reproduction, ouvrage qui radicalisait la cri-tique de l’École républicaine amorcée dans Les Héritiers : l’École républicaine, loin d’être émancipatrice, contribuerait à la reproduction des inégalités entre les classes sociales et à la conservation de l’ordre établi.

Ainsi se trouvait récusé l’héri-tage républicain et tout particu-lièrement celui de l’instruction publique. L’objectif de ce livre est de montrer que la sociologie de Bourdieu a en fait, apporté une légitimation intellectuelle à la déréglementation de l’École républicaine entreprise par les contre-réformes de la Ve Répu-blique qui ont, depuis 1959, orga-nisé une destruction de l’instruc-tion publique impulsée depuis le sommet de l’État et poursuivie jusqu’à aujourd’hui. ■

MICHEL ELIARD est professeur émérite à l’université de Toulouse II-Le Mirail. Docteur en lettres, il est spécialiste de sociologie et d’histoire de l’éducation. Il était collaborateur technique de Bour-dieu et Passeron au Centre de sociologie européenne pour Les Héritiers.LES HÉRITIERS, ce best-seller de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, aura cinquante ans en septembre 2014. Ils proposaient, en conclusion, contre la tradition républicaine de l’égalité en droits devant l’instruction, la mise en

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h o u s e o n f i r eh o u s e o n f i r e

Survivre et vivreCÉLINE PESSIS, JEAN-PAUL MALRIEU

mardi 3 juin à 18 hÀ Ombres Blanches et dans le cadre du réseau House On FireRencontre avec Céline Pessis en entretien avec Jean-Paul Malrieu autour de la parution du livre Survivre et vivre. Critique de la science, naissance de l’écologie (éditions l’échappée).En cloture, dialogue avec le collectif Mauvaise Troupe.

Constellations…COLLECTIF MAUVAISE TROUPE

lundi 2 juin de 18 h à 21 hAu théâtre Garonne et dans le cadre du réseau House On FireRencontre avec les membres du collectif Mauvaise Troupe autour de la parution du livreConstellations, trajectoires révolutionnaires du jeune XXIe siècle (éditions l’éclat). En clôture,dialogue avec Céline Pessis, chercheuse en histoire contemporaine.

CÉLINE PESSIS est docto-rante en Histoire à l’EHESS de la thèse « Du développement à l’environnement : savoirs et poli-tiques de modernisation agricoles à l’épreuve de la critique dans le Sénégal colonial et post-colonial ». Elle a notamment participé à l’ouvrage Une autre histoire des Trente glorieuses. Modernisation, contestations et pollutions (La

Découverte, 2013) et a coordonné l’ouvrage Survivre et vivre.JEAN-PAUL MALRIEU est physicien, directeur de recherches émérite au CNRS, et membre de l’association ATTAC. Il a notam-ment publié aux éditions Ombres Blanches Dans le poing du mar-ché, sortir de l’emprise libérale (2009) et La Science gouvernée (2011).

Subversion culturelleDans l’après 68, Survivre et Vivre, le mouvement de scientifi ques cri-tiques rassemblés autour du grand mathématicien Alexandre Grothen-dieck, dénonce la militarisation de la recherche et l’orientation mortifère du développement tech-noscientifi que. Rapidement deve-nus les fers de lance d’une fronde antiscientiste, ces « objecteurs de recherche » sont des acteurs de premier plan dans l’émergence du mouvement écologique français. Aux côtés de Pierre Fournier, ils participent à l’essor du mouvement antinucléaire. Lié aux objecteurs de conscience, à des mouvements hygiénistes et naturistes, à des agro-biologistes et des naturalistes, Sur-vivre et Vivre prône la subversion culturelle et essaime en une ving-taine de groupes locaux. Proche de Robert Jaulin, Serge Moscovici et Bernard Charbonneau, il s’affi rme comme le « laboratoire idéologique de la révolution écologique ».Ce livre présente les principaux textes de la revue Survivre… et Vivre. Éditée par le mouvement de 1970 à 1975, elle fut la pre-mière revue d’écologie politique

infl uente. Des contributions d’an-ciens membres de Survivre et Vivre mettent en perspective cette expé-rience collective et ses chemine-ments d’hier à aujourd’hui.Textes à l’appui, ce livre offre aussi un panorama plus large de la cri-tique des sciences des années 1970. à l’heure du capitalisme vert, il invite ainsi à renouer avec les racines critiques de l’écologie poli-tique et à s’abreuver à sa joyeuse radicalité. ■

CONSTELLATIONS. « Les his-toires de cet ouvrage viennent mettre du trouble là où devraient régner le contrôle et la transpa-rence ; elles refl ètent la recherche d’un certain ancrage dans un pré-sent qui partout se défausse. Ce sont des histoires d’expérience et de transmission contre la dépossession, d’enracinement et de voyage contre l’anéantissement des territoires, d’intelligence collective contre l’iso-lement et l’exploitation… Des his-toires à vivre debout et à donner du souffl e. » S’ouvrent ainsi les Constel-lations et trajectoires révolution-naires du collectif Mauvaise Troupe qui reprend le récit des luttes, désertions, imaginations, batailles, occupations, fêtes qui ont ponctué les treize premières années du nou-veau siècle. Au fi l d’entretiens, cor-respondances, documents, écrits, dessins, photos, se confi rme l’exis-tence d’une génération éparpillée qui vit et combat chaque jour pour « inventer une vie immédiate ». Livre d’espérances, d’enthousiasmes, de colères, il trace des voies praticables sur le parcours piégé de la radicalité politique et de ses fi gures parfois sclérosantes. Voies de l’intelligence des faits, et de l’autonomie vis-à-vis des pouvoirs institués.

À vivre debout« De ces dix dernières années, nous avons encore le souvenir. De leurs révoltes, de leurs insoumissions, nous sommes nombreux à ne rien vouloir oublier. Nous savons pourtant que nous vivons dans un monde qui s’en dépossédera afi n que des enseignements n’en soient

jamais tirés et que rien de ce qui est advenu ne vienne repassionner les subversions à venir. pour extir-per cette mémoire d’un si funeste destin, nous avons fait un « livre d’histoires ». Des histoires d’inadap-tés, de rétifs, des histoires de lutte contre ce même ordre des choses qui menace aujourd’hui de les ense-velir sous son implacable actualité. « Ne faites pas d’histoires », c’est en somme le mot d’ordre imposé par une époque piégée dans le régime de l’urgence et des plans de redres-sement. Ne faites pas d’histoires, et suivez le courant. L’économie répondra à vos besoins, les amé-nageurs assureront votre confort ; la police garantira votre sécurité, l’Internet votre liberté, et la tran-sition énergétique, votre salut. Les histoires de cet ouvrage viennent mettre du trouble là où devraient régner le contrôle et la transpa-rence ; elles refl ètent la recherche d’un certain ancrage dans un pré-sent qui partout se défausse. Ce sont des histoires d’expérience et de transmission contre la déposses-

sion, d’enracinement et de voyage contre l’anéantissement des ter-ritoires, d’intelligence collective contre l’isolement et l’exploitation. Elles parlent de jardins, de serveurs web, de stratégies, de fi ctions, de bouteilles incendiaires, de com-plicités, de zones à défendre, de free parties, d’assemblées, de lieux collectifs… Des histoires à vivre debout et à donner du souffl e. » ■

1918

House on Fire est un réseau fondé

en 2012 par dix théâtres et festi-

vals européens, dont Garonne.

Ensemble, nous accompagnons

et produisons spectacles, évé-

nements et publications dont le

point commun est de s’attaquer à

des thèmes brûlants – politiques,

économiques, sociaux, environne-

mentaux. Comment une approche

artistique peut-elle faire écho à ces

préoccupations citoyennes, et

nos théâtres devenir des espaces

d’échange critique ? Comment, à

l’échelle d’une Union hétéroclite,

aborder ensemble des questions

qui se posent dans chaque pays

de façon à la fois similaire et spé-

cifi que ?

Les prochains événements

House on Fire organisés par

Ombres Blanches et Garonne

se dérouleront à partir du

mois de septembre.

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House on Fire / Théâtre Garonne avec Ombres Blanches

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l e t t r e s d ’ a l l e m a g n eh o u s e o n f i r e 2120Le mal Napoléonien LIONEL JOSPIN

vendredi 23 mai à 17 h Au théâtre Garonne et dans le cadre du réseau House On FIreRencontre avec Lionel Jospin à l’occasion de la parution de son livre Le mal Napoléonien (Seuil).

LIONEL JOSPIN est un homme politique français. Il fut le 16e Pre-mier Ministre de la Ve République sous la Présidence de Jacques Chirac. Également Président du Conseil européen, Ministre de la Jeunesse et des Sports, Ministre de l’Éducation Nationale et Premier Secrétaire du Parti Socialiste.

Extrêmement critique« Lionel Jospin est décidément un homme politique atypique : il est sérieux, cultivé, réfl échi et struc-turé. Évidemment, chez lui, l’idéo-logue affl eure vite sous l’analyste. L’ancien Premier ministre a de fortes convictions et cela se sent. On le mesure de nouveau avec le livre qu’il publie aujourd’hui, Le Mal napoléonien (le Seuil), un excellent sujet qu’il aborde sous deux angles bien distincts : le bilan politique de Napoléon et l’em-preinte du bonapartisme.Le regard qu’il jette sur le bilan de l’empereur est extrêmement critique, au demeurant fort bien documenté. Lionel Jospin ne passe rien au Français le plus célèbre de l’histoire : despotisme et quasi-dic-tature, autoritarisme permanent vis-à-vis de la société civile (réta-blissement de l’esclavage, sacrali-sation du chef de famille), cruauté du général vis-à-vis de ses propres soldats, expansionnisme forcené, bellicisme irrépressible et pour fi nir une France exsangue et géo-graphiquement rétrécie. Accablant mais aussi parfois anachronique : le code civil est à l’époque beau-coup plus progressiste qu’il ne le croit, le despotisme napoléonien ne se différencie guère de celui des monarques européens de l’époque,

ses relations avec la troupe sont celles des généraux d’alors avec leurs hommes. Surtout, s’il recon-naît à regret le génie militaire de l’empereur, il sous-estime ce que la gloire, l’épopée, le prestige ont représenté sur le moment, puis dans la mémoire collective. Napo-léon a fait rêver les Français.Démocrate intraitable et rationaliste convaincu, Jospin n’aime pas les légendes et se méfi e des mythes. En réalité, si l’on peut largement le suivre à propos de l’empereur Napo-léon, on peut également regretter

qu’il ne fasse pas la part plus belle au Premier consul. Lionel Jospin est mieux placé que quiconque, lui qui fut si actif au gouvernement, pour mesurer l’ampleur de la tâche abat-tue en un quinquennat par le jeune Premier consul.Au-delà de ces considérations his-toriques vigoureusement menées et, comme toujours, d’une par-faite clarté, ce sont cependant ses réfl exions sur l’empreinte du bona-partisme qui surprennent, excitent et font réagir le plus. » ■

ALAIN DUHAMEL, LIBÉRATION

Les amours de ma mèrePETER SCHNEIDER

jeudi 5 juin à 18 hRencontre-lecture avec l’écrivain Peter Schneider autour de son dernier livre Les amours de ma mère (Kiepenheur & Witsch). La rencontre sera animée par Yves Lehl, et organisée dans le cadredu colloque Contre-cultures et littératures de langue allemande de 1960 à nos jours, entresubversion et utopies qui se déroule du 5 au 7 juin 2014 à l’Université Toulouse 2-Le Mirail parle CREG, le Goethe-Institut de Toulouse et l’association Leben in Midi-Pyrénées.

PETER SCHNEIDER né à Lubeck en 1940, est un brillant cri-tique littéraire et essayiste. Depuis la part active qu’il a prise au mou-vement étudiant de 1968, il n’a plus cessé d’être attentif aux chan-gements sociaux et politiques de l’Allemagne, dont il a retracé tous les tourments et séismes avec une force de langage et une vérité d’ob-servation qui font de lui une sorte de sismographe de son pays. Chez Grasset, il est l’auteur des livres : Cet homme-là (1988), L’Allemagne dans tous ses états (1991), La ville des séparations (1994), Chute libre à Berlin (2000), Encore une heure de gagnée (2002) et La fête des malentendus (2004).

Dénouer l’écheveauDans son dernier roman, Peter Schneider reprend le cours d’une réfl exion autobiographique déjà amorcée en 1973 et poursuivie ensuite dans Cet homme-là (1988), où il évoque la fi gure de son père. S’inspirant d’une importante cor-respondance que lui a léguée sa mère, il dépeint la diffi cile situa-tion de celle-ci, contrainte à la fi n de la guerre d’assurer seule la survie de ses quatre enfants et de lutter pour leur subsistance, leur père vivant séparé de sa famille pour des raisons professionnelles. Sur un mode qui fait du souvenir autobiographique un témoignage historique précieux, il nous fait revivre les aléas de la guerre, les privations, les déplacements forcés, l’exode, et les traumatismes qui en

découlent. Mais il se penche aussi sur la personnalité d’une femme précocement morte d’épuisement et de désespoir amoureux, il avait alors huit ans, et qui a nourri durant toute la guerre avec une singulière constance une passion dévorante pour un ami et collègue de son mari, liaison jusqu’au bout tolérée par ce dernier qui n’en n’ignorait rien. Ce roman constitue ainsi une tentative en vue de dénouer l’éche-veau d’une énigme familiale dont Peter Schneider avait certes eu connaissance mais qui a toujours conservé pour lui son mystère. On voit surgir l’image d’une fi gure

maternelle hors du commun et d’une relation amoureuse triangu-laire dont la modernité ne paraît avoir rien à envier aux audaces de la libération des mœurs des années 70. En même temps, l’au-teur entrelace avec brio l’histoire personnelle et l’histoire collective et porte, à travers le point de vue de l’enfant qu’il a été, un regard sin-gulier sur l’effondrement de l’Alle-magne nazie, la fuite et l’installation dans un environnement nouveau et hostile, les défi s et souffrances de l’après-guerre dans un pays en ruines. ■

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é t r a n g e r … s t r a n g e rm è r e m é d i t e r r a n é e 2322L’Arabe du futurRIAD SATTOUF

lundi 26 mai à 18 h Rencontre avec Riad Sattouf autour de la parution du premier tome de la bande dessinée L’Arabe du futur (Allary Éditions).

RIAD SATTOUF est l’auteur de nombreuses bandes dessinées, parmi lesquelles Petit verglas (Del-court, 2000), Les pauvres aven-tures de Jérémie (Dargaud, 2003), Retour au collège (Hachette, 2005), Pascal Brutal (Fluide glacial, 2006) et La vie secrète des jeunes (L’Association, 2007). Il est égale-ment cinéaste, réalisateur des fi lms Les beaux gosses (2009) et Jacky au royaume des fi lles (2014).

Inspiré de sa vieL’Arabe du futur sera publié en trois volumes. Ce premier tome couvre la période de 1978 à 1984. Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre,

féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fi ls Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile. En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n’aide pas), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui n’a qu’une idée en tête : que son fi ls Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur. Riad Sat-touf s’est souvent inspiré de sa vie, et notamment des péripéties de son adolescence, pour ses œuvres passées, que ce soit sa BD Retour au collège ou son fi lm Les Beaux

Gosses, César du meilleur pre-mier fi lm, qui se déroule à Rennes, où l’auteur de trente-cinq ans a passé son adolescence après une enfance en Algérie, en Libye et en Syrie. « Je trouve que l’adolescence est une période importante où les êtres humains se défi nissent. C’est à cette période-là que les sociétés peuvent changer aussi. C’est uni-quement les jeunes qui peuvent changer la société, en se rebellant contre leurs parents ». ■

Mes argentins de Paris RENÉ DE CECCATTY

mercredi 21 mai à 18 hRencontre avec René de Ceccatty autour de son ouvrage Mes argentins de Paris (éditions Séguier).

RENÉ DE CECCATTY est l’au-teur d’une trentaine de romans, essais et biographies (autour de Pasolini, Callas, Moravia), chez Galli-mard, au Seuil et chez Flammarion. Éditeur et traducteur d’italien et de japonais, il écrit aussi pour le théâtre et le cinéma. Il publie un récit sur Greta Garbo, Un renoncement (Flammarion, 2013). Il collabore avec Alfredo Arias depuis 1992. Ils ont co-signé de nombreuses pièces ou comédies musicales jouées en France, en Argentine, en Italie, en Espagne.

D’une rive à l’autreQu’ont apporté les Argentins à la vie culturelle française, au théâtre, à la littérature, à la peinture, au cinéma ? René de Ceccatty tente d’apporter une réponse dans un essai personnel qui évoque le parcours de nombreux artistes, écrivains, acteurs, dramaturges qui ont fui, parfois dans des condi-tions dramatiques, leur pays pour créer librement en France. Parmi ces fi gures, se détachent trois amis proches de l’auteur : l’écri-vain Hector Bianciotti, le metteur

en scène Alfredo Arias et la tra-ductrice et poétesse Silvia Baron Supervielle, qu’il a rencontrés séparément dans des circons-tances fortuites, mais qui ont accompagné son propre chemi-nement littéraire et privé à travers les années. Ces trois portraits très intimes dominent ces pages, qui cependant consacrent aussi des analyses à d’autres Argentins, de Copi à Cortázar, sans lesquels la culture française de ces cinquante dernières années aurait été tout autre. Ces trois amitiés de l’auteur ont parfois abouti, comme dans le cas d’Alfredo Arias à des collabora-tions très fécondes. Il s’agit donc d’un livre d’hommage à la culture argentine devenue française, mais aussi d’un retour sur toute l’his-toire du rapport de l’Argentine à la France, à partir des voyageurs du XIXe siècle, des revues franco-argentines, du travail de pionnier de Victoria Ocampo et du grand Borges. Le récit, écrit de manière continue, comme un livre de Mémoires sous l’angle de l’amitié argentine, est suivi d’un historique de la vie politique argentine qui a expliqué bien des exils, d’un bref dictionnaire des Argentins exilés (en France et dans le reste du monde), d’une liste d’adresses argentines à Paris et d’une biblio-graphie succincte : trente et un livres indispensables pour connaître l’Argentine. D’un hémis-phère à l’autre, d’une rive à l’autre de l’Océan, il semble qu’un pont invisible mais durable ait réuni les cultures. Le tango, la poésie, le roman, la scène, tous les domaines artistiques semblent s’être, de part et d’autre, regardés en miroir. ■

Terre courage DJALLA-MARIA LONGA

mardi 6 mai à 18 hRencontre avec Djalla-Maria Longa autour de son récit Terre courage paru aux éditions Glénat.

DJALLA-MARIA LONGA vit à Massat, en Ariège, depuis trente ans. En plus de l’éducation de ses trois enfants et de son entreprise de location de VTT, elle consacre son temps à l’écriture.APRÈS Mon enfance sauvage, le premier ouvrage de Djalla-Maria Longa paru aux éditions Glénat en 2011 puis son roman La rebelle du désert, l’auteur entraîne de nouveau les lecteurs dans les Pyré-nées. Son nouvel ouvrage, Terre courage, vraie fresque de la vie populaire ariégeoise contempo-raine, est une histoire vécue de l’intérieur, en tant que fi lle de néoruraux. Djalla-Maria Longa revient ainsi sur son enfance, son vécu, mais s’appuie également sur des témoignages recueillis en Ariège. L’histoire se déroule à Massat, au cœur de l’Ariège, dans les années soixante-dix. De nom-

breux jeunes hippies ont choisi de s’installer dans ces hameaux du bout du monde désertés par les autochtones. Le relief, la rigueur du climat rendent le quotidien particulièrement diffi cile. Ne s’installe pas qui veut sur cette « terre courage ». Ce livre est avant tout l’histoire d’une confronta-tion entre le monde paysan arié-geois et la jeunesse hippie, souvent

urbaine. Les uns doivent s’ouvrir à un univers qu’ils ne comprennent pas ; les autres apprendre à faire la part des choses entre refus du superfl u et exigence du néces-saire. Quand de jeunes citadins en rébellion décident d’aller vivre dans les montagnes ariégeoises, ils ne soupçonnent pas les épreuves auxquelles ils vont être confron-tés… ■

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p o u r m a r g u e r i t ej a u n e s o l e i l

Partir, Calcutta DOMINIQUE SIGAUD

jeudi 12 juin à 18 h Rencontre avec Dominique Sigaud autour de son ouvrage Partir, Calcutta (Verdier).

Les convalescentes MICHÈLE GAZIER

mardi 20 mai à 18 h Rencontre avec Michèle Gazier autour de la parution de son roman Les convalescentes (Seuil).

DOMINIQUE SIGAUD est jour-naliste, écrivain. Elle est l’auteur d’une dizaine de romans, récits, essais, romans policiers. Citons entre autres aux éditions Gallimard L’hypothèse du désert (1996), Blue Moon (1998), De Chape et de plomb (2003), et L’inconfort des ordures (Actes Sud, 2007), La cor-pulence du monde (Seuil, 2008), Frantz Stangl et moi (Stock, 2012).

Pour rester debout« Il y a dans ce que je suis, comme elle, Calcutta, des palais à l’aban-

don. C’est le début, il n’y en a pas d’autre. Quelque chose s’est résumé dans cette phrase. Je ne l’ai pas inventée. »Telle est l’impression d’étrange défl agration qui va donner lieu au récit de ce séjour solitaire de la narratrice dans Calcutta, arpentant la ville comme on marcherait au-dedans de soi, assistant à son propre retournement. Elle ignore à son arri-vée la place que prendra la voix de Marguerite Duras, résonnant avec ce désir d’ailleurs et de partir qui ne saurait trouver son apaisement que là, dans cet entrelacs de rues, de gens, dans le fl ux impassible du Gange ou les palais délabrés.Désir de ce temps de suspens, qui seul permet une véritable disponi-

bilité au monde et une attention à tous les mouvements fugitifs en soi.Cette parole risquée, tendue, dense, mais aussi ténue et fragile, se tient à la hauteur du défi que se donne l’écriture : « Non pas fi xer mais sou-lever, maintenir la suspension, ne pas décrire mais écrire. »Dominique Sigaud embrasse la folie de notre époque pour lui donner du souffl e. Les titres de ses précédents livres : L’hypothèse du désert, De chape et de plomb, The dark side of the moon, L’Inconfort des ordures, pointent son urgence à penser, à hurler, à résister au mal, à inventer des subterfuges pour rester debout, c’est aussi cela la lit-térature. ■

MICHÈLE GAZIER est écrivain et a longtemps tenu la chronique littéraire de Télérama. Elle a éga-lement aidé à la découverte de la littérature espagnole contempo-raine en proposant et traduisant des auteurs, parmi lesquels Manuel Vázquez Montalbán et Juan Marsé.

Et la mort rôdeProfesseur, mariée, un enfant, la tren-taine, Lise est admise dans une mai-son de repos, à Saint-Libron, dans le sud de la France. Elle souffre de dépression. Sur place, elle ne tarde

pas à se lier d’amitié avec Oriane, nettement plus jeune, Parisienne de bonne famille et qui souffre d’ano-rexie. Dans le Grand Hôtel voisin, Daisy, Américaine de la côte Est, se rétablit d’un grave accident de la route, sous le regard de Maxime, son élégant et mystérieux mari. Tout est étrange dans ce couple : l’accident a coûté la vie à Gladys, la précédente épouse de Maxime, et Daisy, blessée mais vivante, a pris la place de la défunte… La rencontre

du séduisant Maxime, surnommé par Oriane et Lise « l’homme en noir », réveille en elles toutes sortes de fantasmes, d’angoisses, de souve-nirs. Et la mort rôde tant dans les cauchemars que dans le quotidien sans relief de ces femmes que la cure emprisonne. Peut-on vivre, aimer dans cette bulle qu’est la convalescence ? Peut-on vraiment en sortir un jour ? Oriane, Lise, Daisy répondent chacune à leur manière à ces obsédantes questions. ■

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Ce qui est arrivé aux Kempinski AGNÈS DESARTHE

mercredi 28 mai à 18 hRencontre avec Agnès Desarthe autour de son livre Ce qui est arrivé aux Kempinski (éditions de l’Olivier).

AGNÈS DESARTHE est née en 1966. Romancière, elle a notam-ment publié : Un secret sans importance (Seuil, 1996), Dans la nuit brune (éditions de l’Oli-vier, 2010), Une partie de chasse (éditions de l’Olivier, 2012), ainsi que de nombreux ouvrages pour la jeunesse. Elle a également publié un essai consacré à Vir-ginia Woolf avec Geneviève Bri-sac, V. W. Le mélange des genres (éditions de l’Olivier, 2011). Son dernier texte à la frontière de l’autobiographie et de l’es-sai, Comment j’ai appris à lire (Stock, 2013) a connu un grand succès critique et public.PRENDRE LA TANGENTE, s’amuser à poser des pièges pour mieux les éviter… Les nouvelles de ce recueil évoquent une leçon de piano, une rencontre inso-lite sur un paquebot, ou encore une chute pendant un saut à l’élastique. Autant d’événe-

ments qui cristallisent des souf-frances enfouies, des douleurs qui ne disent pas leur nom. Agnès Desarthe se joue des codes de la narration classique. Ses nouvelles ont une dimension ludique et une légèreté paradoxale. Car le récon-fort se trouve dans la nature, l’enchantement du quotidien, ou même le battement d’ailes d’un oiseau.« Y A-T-IL UN FIL conducteur à vos nouvelles ? Il y en a même plusieurs ! Beaucoup sont des motifs, qui se retrouvent d’une nouvelle à une autre, les oiseaux par exemple. Mes nouvelles sont remplies d’oiseaux, qui parlent, qui volent, d’oiseaux métapho-riques… Bien sûr, ils peuvent symboliser la liberté, l’envol, tout comme la nouvelle est un genre littéraire très libre. La nouvelle, c’est l’écriture en essor. Il y a aussi beaucoup d’éléments surnatu-rels, ou « hyperfi ctionnels » dans

ces nouvelles. L’une d’entre elles s’intitule : « Il ne se passe jamais rien ici. » Un point commun à mes nouvelles, c’est que, contrai-rement à ce que dit ce titre, il s’y passe toujours quelque chose. Ce qui les réunit, c’est une certaine idée de l’imminence. Ces nou-velles nous préviennent et nous disent : « Attention, ouvrez les yeux, quelque chose se passe. »Pourquoi écrire des nouvelles ? Mes écrivains préférés (Isaac Bashevis Singer, Virginia Woolf, Flannery O’Connor, Karen Blixen) sont tous, exclusivement ou non, des nouvellistes. Ce que j’aime dans ce genre littéraire, c’est que chaque nouvelle tient dans la main. Au moment où on la crée, on se fi gure d’emblée sa forme dans son intégralité, immédiatement. C’est aussi un élixir, un concentré d’écriture. Un art de l’intensité. » ■

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v i e i l l e s s ee n f a n c e e t p s y

La société malade d’Alzheimer MICHEL BILLÉ

vendredi 16 mai à 20 h 30Rencontre avec Michel Billé autour de son ouvrage La société malade d’Alzheimer (Érès). Le livre sera présenté par Paule Sanchou, membre du comité de rédaction de la revue EMPAN.

Bébés, parents et grands-parentsFRANCK DUGRAVIER

vendredi 23 mai à 18 hRencontre avec Franck Dugravier autour de son ouvrage Bébés, parents et grands-parents,des rencontres inattendues (Éditions Philippe Duval). En dialogue avec Jean-Philippe Raynaud,psychiatre, professeur au CHU de Toulouse-Purpan et Anne-Marie Rajon, psychiatre, tous deuxspécialistes en pédopsychiatrie. MICHEL BILLÉ est sociologue

spécialisé dans les questions rela-tives aux handicaps et à la vieillesse. Il est membre de l’EREMA (Espace national de réfl exion éthique sur la maladie d’Alzheimer), du Conseil scientifi que sciences humaines de France Alzheimer et il co-dirige la collection « L’âge et la vie » aux éditions Érès. Il a publié plusieurs ouvrages dont La chance de vieil-lir, La tyrannie du bien vieillir (Le bord de l’eau), Le manifeste

pris que ce qu’on en dit est vrai, et en même temps, pas tout à fait vrai. Entre les bébés, les parents, les grands-parents, les rencontres sont inattendues, toujours inattendues. Il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas prévoir, qu’on ne sait pas encore, parce qu’il y a des zones d’ombres, des demi-teintes, et aussi des clairs obscurs. C’est tout ça l’inattendu. ■

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FRANCK DUGRAVIER est pédiatre à Bordeaux et vice pré-sident de la SMP, Société de Méde-cine et de psychanalyse.

MutationsLorsqu’une femme vient d’avoir un bébé, elle n’est jamais tout à fait seule. Son conjoint est concerné au premier chef, par elle, pour elle, pour lui-même. Ses parents, ses beaux-parents, aussi, et avec eux tous les membres de la famille. La présence de cet enfant va boulever-ser leur vie. En donnant naissance à son enfant, cette femme met aussi au monde une mère, un père, des grands-parents, autant de rôles aux-

quels personne n’est préparé, dans lesquels il va falloir improviser. Ce livre raconte ces mutations et leurs effets.Sa fi lle, si féminine, l’horripilait. Alors un jour, la mère de Léa me dit : « Moi, je ne suis pas une vraie fi lle ». Elle m’expliqua que sa façon d’être féminine ne correspondait pas aux critères habituels de la féminité, que sa mère le lui répétait depuis l’en-fance. C’est vrai, donner naissance à une petite fi lle, ça peut vous plon-ger dans une sorte de confusion. « Avoir une fi lle, c’est très bizarre, ça vous rappelle vous petite », m’a dit une toute nouvelle mère, prise en tenaille entre l’irruption de senti-ments si étranges et ses souvenirs de petite fi lle. Elle était envahie par le doute ; elle se demandait, elle aurait aimé savoir si une fois, au moins une, sa mère avait été émue en la regardant. Elle était presque sûre de ne jamais l’avoir intéressée. Depuis longtemps, j’ai compris qu’être parents, ce n’est pas tou-jours facile. Pour les hommes non plus, ce n’est pas toujours simple. La preuve ? Un jour, le père d’un petit garçon de deux mois me posa cette question : « Quand est-ce que ça devient humain ? ». Et l’accouche-ment ? Eh bien, je suis sûr qu’il est préférable d’assister à la naissance de son bébé qu’à l’accouchement de sa femme ! C’est mieux, pour les hommes ; mieux pour les femmes aussi. Autre chose encore : devenir grand-mère, c’est une joie ; bien sûr. Mais cette joie peut bien être un peu cruelle, parce qu’elle a un prix : il faut renoncer, un peu. Avec tout ça, et d’autres choses, j’ai bien com-

ConcertLORENZO NACCARATO TRIO

samedi 10 mai à 17 h 30Concert avec Lorenzo Naccarato Trio en présence de Lorenzo Naccarato (piano-composition), Adrien Rodriguez (contrebasse) et Benjamin Naud (batterie). Rencontre organisée avec le soutien de la revue RADICI.

DÉCOUVERT lors du trem-plin jazz à St Germain 2013 où il avait obtenu un joli suc-cès, le projet Lorenzo Naccarato Trio développe une musique ouverte, où les notions d’espace et d’écoute sont mises à l’hon-neur. Autour des compositions du pianiste franco-italien Lorenzo Naccarato sont réunis le contre-bassiste Adrien Rodriguez et le batteur Benjamin Naud. Un jeu épuré résolument mélodique, une musique simple à l’écoute mais complexe dans son écriture, à la fois plurielle et singulière : telle pourrait être l’identité musi-cale de ce jeune trio toulousain. « Notre musique porte l’héri-tage de musiciens d’horizons d’époques multiples (Erik Satie, Maurice Ravel, Ruben Gonzales, Bebo Valdes, Duke Ellington, Bill

Evans, Enrico Pieranunzi, Gio-vanni Mirabassi, Avishai Cohen, Bojan Z, etc.). En outre le travail de recherche que je mène sur la musique de Thelonious Monk, et plus précisément sur son rapport au silence, a incontestablement modifi é mon jeu. S’il fallait résu-mer notre ambition esthétique, je dirais que nous tentons de rendre simple à l’écoute la complexité de l’écriture. »

LORENZO NACCARATO

LE TRIO a récemment été récompensé en mai 2013 en étant double lauréat du tremplin Jazz à St Germain et en juillet 2013 en tant que fi naliste du tremplin Jazz à Vannes. Toutes les infor-mations sont également à retrou-ver sur leur site internet lorenzo-naccarato.com ■

ils vivent ou dans lequel ils ont vécu… Il se peut surtout que le mal dont ils souffrent nous donne à comprendre quelque chose de notre société, de son fonctionne-ment, des rapports qui s’y nouent ou s’y dénouent, de la manière dont cette société traite ceux qui la compose et leur donne à vivre des situations qui, potentiellement au moins, les rendent malades. Perturbation du rapport au temps, à l’espace, amnésie collective, perturbation de la langue et de la capacité à nouer des relations, sont autant de symptômes d’une société malade… qui semblent durablement peiner à nouer pour ses vieux et avec eux des relations de solidarité. ■

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pour l’âge et la vie (érès, 2012) et Dépendance quand tu nous tiens ! (Érès, 2014).

Signesde vieillissementAvançant en âge, certains d’entre nous développent des signes de vieillissement, dans leur corps et dans leurs comportements ; des signes regardés comme symp-tômes d’un vieillissement patholo-gique. Ces symptômes de vieillesse visibles dans l’instant, racontent une vie, parlent d’une histoire et d’un contexte où elle s’est dérou-lée. Il se peut que le mal dont cer-tains d’entre nous souffrent soit directement engendré par l’envi-ronnement immédiat dans lequel

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a m é r i q u e p o u r l e s j e u n e s 2928Les douze tribus d’HattieAYANA MATHIS

mercredi 11 juin à 18 h Rencontre avec Ayana Mathis autour de son ouvrage Les douze tribus d’Hattie (Gallmeister).

AYANA MATHIS a grandi dans les quartiers Nord de Philadelphie. Férue de poésie, elle suit plusieurs cursus universitaires et participe en 2009 au programme de Creative writing de l’Université de l’Iowa sous la direction de Marilynne Robinson. Quelques mois plus tard, elle termine son premier roman, Les Douze Tribus d’Hattie.

Chœur fl amboyant« Malgré ses 17 ans, son énergie d’adolescente, Hattie vient de tour-ner le dos à l’insouciance. Car une poignée d’eucalyptus jetée dans l’eau chaude et des cataplasmes à la moutarde n’ont rien pu contre la pneumonie qui a emporté ses jumeaux. Deux ans auparavant, Hattie débarquait à Philadelphie avec sa mère et ses sœurs, fuyant la Géorgie ségrégationniste. Et la voilà, à peine mariée à August, et déjà brisée par la douleur.Racontant, de 1923 à 1980, le quo-tidien d’Hattie et de ses douze

enfants, la romancière Ayana Mathis dresse à la fois le portrait d’une famille et celui d’une nation. Dans ce chœur fl amboyant, chaque voix s’élève à son tour : Floyd, devenu trompettiste de jazz ; Six, le prédi-cateur ; Ruthie, l’enfant de l’amour ; Allis, richement mariée ; Franklin, soldat à Saigon ; ou Cassie, inter-née dans un hôpital psychiatrique, décrivent une mère adulée ou haïe. Car Hattie est loin d’être un personnage exemplaire, elle qui rêve de partir en laissant derrière elle cette famille qui l’empêche de vivre, mais fi nit toujours par rester,

mutique, vaincue, puissante pour-tant.Lors de sa parution, en 2012, ce premier roman d’Ayana Mathis a secoué l’Amérique. Oprah Winfrey l’a porté aux nues, lançant la car-rière de la jeune Américaine en la comparant à Toni Morrison. Évitant les pièges du pathos et du lyrisme bon marché, l’auteure mène à bien une œuvre ambitieuse, profonde et maîtrisée. Il lui manque encore le sens de la composition, qui trans-formerait ce roman puzzle en une fresque éblouissante. » ■

CHRISTINE FERNIOT, TÉLÉRAMA

Azote et fertilisantsLECTURE

samedi 31 mai à 12 h 30Au Café – Côté Cour

Lecture du texte Azote et fertilisants (éditions théâtrales)de Ronan Mancec mis en scène par Laure Fonvieille de la Cie La mort est dans la boîte à l’occasion des représentationsde la pièce à la Cave Poésie du 27 au 31 mai.

DEPUIS PLUSIEURS années, la compagnie la Mort est dans la Boîte construit un univers théâtral sensible et délirant où se croisent la poésie et l’humour noir. La compagnie se com-pose de plusieurs membres dont deux metteurs en scène ; Ana-tolie Tessier et Laure Fonvieille. La compagnie a déjà crée deux spectacles : Sur la corde raide, un spectacle jeunesse où se mêlent deux comédiennes et deux marionnettes et Au commen-cement, un spectacle autour du livre pop-up pour les tout-petits.CE TEXTE porte un regard à la fois intime et engagé sur cet évé-

nement extraordinaire et réel de notre monde contemporain qu’est l’explosion de l’usine AZF de Toulouse le 21 septembre 2001. « Je veux faire s’entrecroiser l’explosion de l’usine AZF, avec nos blasts intimes, nos chagrins d’amours, nos séparations, nos pertes… La catastrophe AZF a fait naître le confl it, juridique, politique… Elle a fait naître le confl it dans mon intimité, j’avais 17 ans et j’ai compris que le monde pouvait s’effondrer. Il y aura donc dans ce spectacle des choses que j’ai envie de sauver, la mémoire. » ■

LAURE FONVIEILLE

samedi 24 mai à 14 h 30Atelier Magali Bardos : réalisation d’un visage mobile

Magalie Bardos est diplômée en scénographie et illustration de l’école supérieure Saint-Luc-Bruxelles. Depuis 2000, elle se consacre à l’illustration. Elle a publié chez plusieurs éditeurs et pour la presse. Pour Actes Sud Junior, elle a notamment illustré Chépa quoi faire !, et les Cahiers de patouilles, bidouilles, gribouilles et vadrouilles. Son dernier livre dans cette collection est Cahier de Patouilles au Louvre, sorti en mai 2012. Après Le Géant de Noël, Jusqu’à 100 est son second album en tant qu’auteur-illustratrice. Quatre ateliers créatifs au fi l des saisons sont organisés par le rayon jeunesse.COMPLET

samedi 30 mai 14 hAtelier créatif animé par les auteurs des Escogriffes Annouck Lepla et Cécile Pouget

Nous accueillons Annouck Lepla (plasticienne et photographe) et Cécile Pouget (brodeuse et chiffonnière) qui vous proposent de réaliser des bestioles en chaussette. Vous mettrez en scène vos créations dans les décors pro-posés par nos invitées pour obtenir une planche de bande-dessinée originale.Venez partager un moment créatif et convivial avec votre enfant lors de cette animation inédite !Thème : couture, BDDurée : 2 hNombre de participants : 12Atelier parents/enfants (à partir de 6 ans)Inscription obligatoire auprès du rayon jeunesse 05 34 45 53 37ou [email protected] fi nancière : 3 €

samedi 21 juin à 14 hFinale des Graines de CritiquesMédiathèque José CabanisLes jeunes lecteurs des diverses bibliothèques etCDI ont lu, commenté, critiqué tous les livres proposés ;ils se réuniront pour exprimer le résultat de leurs lectures,recueillir le livret édité par la bibliothèque de Toulouse, écoutercelles et ceux qui ont préparé à la librairie les lectures théâtralisées,bref, faire la fête !

Accueil de classesComme chaque fi n d’année scolaire, nous recevons de nombreuses classes(de la maternelle au collège) qui viennent découvrir la librairie, ou l’espace jeunesse,

faire connaissance avec la diversitéproposée, poser des questions sur notremétier, sur le parcours du livre, etc.Si une telle opportunité vous intéresse,

prenez rendez-vous avec une des librairesde l’équipe jeunesse 05 34 45 53 [email protected]

Aussi : nous réfl échissons à la possibilité d’ouvrir un atelierd’écriture pour les ados, contactez nous si ça vous intéresse ?

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> lundi 12 mai Le ralliement des juifs à la République, de 1791 à 1871

Le vote de l’Assemblée consti-tuante en 1791, à l’initiative de l’abée Grégoire auteur d’un célèbre essai sur la « régénération physique, morale et politique des juifs » (1788), curé, franc-maçon et député ouvre un chapitre nou-veau dans la vie des juifs. Com-ment la République doit-elle se comporter vis-à-vis de minorités qui lui sont « exogènes » ? Ques-tion que voudra résoudre, défi -nitivement, Napoléon en convo-quant un tribunal rabbinique mis en demeure de déterminer son rapport aux Lumières naissantes. Question que se poseront par la suite Karl Marx, Hegel ou Kant. Et que nous nous posons et que se pose aujourd’hui l’islam.

> lundi 26 mai Leçon autour de la lecturede Altneuland (« Pays ancien, Pays nouveau »)de Theodor Herzl

Né en 1860 à Budapest, journa-liste et chroniqueur de théâtre, il possède une culture juive qu’on peut qualifi er de minimale et dont le judaïsme ne fait pas partie. C’est pourtant lui qui portera le projet sioniste à maturité. La « question juive » et l’antisémitisme ne cesse-ront de le hanter, bien avant que l’Affaire Dreyfus ne paraisse être l’horizon indépassable du des-tin des juifs modernes, religieux ou assimilés. Il écrit en 1896 un court livre-programme L’État des juifs, dessinant une perspec-tive politique en accord avec l’air du temps, celle de l’État-Nation. Altneuland est un roman.

> lundi 16 juin Leçon autour de textes d’Emmanuel Levinas(1906-1995)

Son œuvre se partage en deux moments, celui où il s’intéresse à la phénoménologie (il intro-duit l’œuvre d’Husserl et pour une part d’Heidegger dans la pensée philosophique française de l’avant-guerre) et celui où il s’appuie sur une lecture fi dèle du judaïsme, contribuant à populari-ser les commentaires bibliques et talmudiques réservés jusque-là au monde religieux. Philosophie cen-trée sur autrui et sur l’infi ni ses très nombreux emprunts au judaïsme se heurtent à une diffi culté déjà ancienne, articuler le « sensé grec » et l’éthique juive et chrétienne. Lecture de leçons talmudiques et d’extraits de De Dieu qui vient à l’idée.

Qu’en est-il du judaïsme ?Autour de quelques livres majeurs.Café Maïmonide avec Isy Morgensztern,le lundi de 17 h à 19 h au café côté cour

> lundi 5 mai à 17 h 30Classiques au détail avec Yves Le Pestipon, autourde Molière, Dom Juan,acte III, scène 2.

Depuis 1665, Dom Juan de Molière fait débats. La pièce intrigue, scandalise, émerveille, excite à de multiples interprétations et à des métamorphoses. Le texte, qui s’intitula d’abord Le Festin de pierre n’est pas sûr, tant l’œuvre fut censurée, parfois réécrite. Une des scènes les plus remarquables est la « Scène du Pauvre ». Que voit-on là ? Dom Juan donne un peu d’or « par amour de l‘humanité » à un « pauvre homme ». Comment penser ce geste et les paroles qui l’accompagnent Quel théâtre du libertinage se joue là, dans cette étonnante comédie ? On ne sau-rait jurer du sens dernier. « Va, va, je te le donne » paraît pour-tant murmurer le texte. (Biblio-graphie : Molière, Dom Juan (GF, édité par Boris Donné) et d’An-tony McKenna, Fabienne Vial-

Bonacci : Molière dramaturge liber-tin (Champion classiques).

> lundi 2 juin à 17 h 30Classiques au détail avec Yves Le Pestipon, autour de Voltaire, Candide, chapitre sixième, « Comment on fi t un bel autodafé »

Candide est une « couillonnade », disait Voltaire, qui n’en reven-diqua pas la paternité, mais qui prit soin, en 1759, d’organiser dans toute l’Europe, une vive pétarade d’éditions. Ce fameux auteur de tragédies de textes phi-losophiques eût été sans doute étonné d’apprendre que ce conte devint deux siècles après sa mort son ouvrage le plus régulièrement lu, un vrai classique. On se sou-vient, par lui du « tremblement de terre Lisbonne ». Cette catas-trophe fut un moment philoso-phique important de l’histoire de l’Europe. Elle interrogea quant au mal, quant à la nature, quant aux politiques possibles. Voltaire, qui était attentif à tout, lui consa-

cra plusieurs pages : « Candide fut fessé en cadence… et Pangloss fut pendu. Le même jour, la terre trembla à nouveau avec un fracas épouvantable ». Nous explorerons ensemble, dans les mots, cette stu-peur et ce tremblement. (Biblio-graphie : Voltaire, Candide, (GF, présentation par Jean Goldzink) et de Raymond Trousson, Voltaire (Taillandier).

EN MAI VENEZ

AUSSI ÉCOUTER

> samedi 3 mai à 18 hlecture avec JustineLambert qui déclamera son dernier texte J’ai été bercé par la nuit puis vous lira différents extraits de ses recueils dont La lune en parchemin et l’Afrique t’embrasse.

> samedi 24 mai de 12 h 30 à 14 h 30Scène Slam avec Xavier Ramillon.

> samedi 31 mai à 12 hlecture du texte Azote et fertilisants (éditionsthéâtrales) par la CieLa mort est dans la boîte (voir p. 22-23).

> du samedi 3 mai au lundi 2 juinExposition inédites des illustrations d’Angela Dalinger. Ren-contre avec l’artiste le mercredi 14 mai à 18 h au café côté cour. Rencontre organisée en partenariat avecle festival BD Indélébile

Angela Dalinger, artiste allemande de 29 ans, se situe à la croisée entre l’honnêteté corrosive de Wasted Rita et le surréalisme coloré de Joan Cornella, avec qui elle a d’ailleurs préparé une exposition à Barcelone. « Naïf et stupide », comme elle le dit elle-même, son travail se focalise sur des personnages souvent stoïques face à ce qui leur arrive, acceptant leur sort quel qu’il soit. Des peintures captivantes qui se baladent entre scènes colorées issues de la vie quotidienne, personnages atta-chants et humour macadre. Récemment exposées à Anvers, Lyon et Barcelonne elle collabore également avec le magazine Frankie.

> jeudi 15 mai à 17 h 30Apéritif-débat avec l’association La Maison des droitsdes enfants et des jeunes autour de la réédition du livreUn guide pour agir à 18 ans éditions érès. Le débat sera animé par Julie Bordes, juriste.

La Maison des droits des enfants et des jeunes est un lieu d’écoute et d’infor-mation au droit pour les mineurs et jeunes majeurs. Elle a pour objectif de répondre aux nombreuses questions qu’ils se posent dans les domaines de la famille, l’école, la justice, la santé, la formation, les loisirs… Ses actions sont animées au quotidien par une équipe pluridisciplinaire de juristes, psycho-logues, travailleurs sociaux.À 18 ans, les jeunes deviennent adultes au regard de la société. Cela signi-fi e qu’ils assument la totale responsabilité de leurs actes et disposent de la pleine capacité à exercer leurs droits. Encore faut-il les connaître… Cette nouvelle édition tient compte de l’évolution de la législation et fournit des adresses actualisées.

30/café littéraire café littéraire/31

Derniers jours de l’exposition du travail photographique de Laëtitia Kitegi. À découvrir au café côté cour jusqu’au 30 avril !

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