Lettre des élus n°4

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N°4 VIE ASSOCIATIVE Graines de démocrates ou de démagos? Ce mois écoulé a été marqué par la mobilisation contre la réforme des retraites. Face à une réforme injuste et inefficace, les français se sont fortement mobilisés pour faire reculer le gouvernement et l’amener à ouvrir des négociations. Peine perdue ; pour le moment. Depuis le début, le PS est aux côtés de ce mouvement car nous croyions qu’une autre réforme est possible, plus juste et plus concertée. C’est le sens des politiques que nous menons partout où nous sommes aux responsabilités : ici à Saint- Ouen, mais aussi aux Conseil général et au Conseil régional. Nous tentons de promouvoir une société plus juste, notamment en soutenant les services publics de la petite enfance et de l’éducation car nous savons que c’est dès le plus jeune âge que les inégalités surviennent. Bien entendu, nous nous investissons pour le déve- loppement économique et l’emploi; ainsi que dans des mécanismes de démocratie participative, ce qui est sans doute une différence avec certains de nos partenaires à gauche. Ce sont de tous ces sujets que traite ce 4ème numéro de notre lettre. Bonne lecture ! Henri Lelorrain Le rapport à la démocratie locale est un sujet à la mode. Il prend corps lorsqu’il exprime des atten- tes de participation active au sein de la société civile. Progressivement, le glissement du « politique » en dehors du schéma traditionnel survient lorsque les mécanismes tradi- tionnels datent. Or, aujourd’hui, ce schéma tra- ditionnel est en crise un peu partout en France. L’idée d’agré- ger une communauté d’individus autour de principes de participa- tion fait son chemin et les élus font de plus en plus appel à la concertation. Les députés et les élus locaux doivent exprimer cette relation directe avec la population et inverser ainsi le schéma de la prise de décision. Transformer l’ordre politique est un des axes de la démocratie de participation. Il ne s’agit pas d’inverser les rôles mais de faire converger les rôles pour défendre l’intérêt gé- néral. La participation induit un rôle actif et non pas consultatif afin de confronter la puissance publique à la société civile. Les dynamiques sociopolitiques caractérisent les territoires fran- çais. En France le cadre juridique de la loi 1901 offre des possi- bilités expérimentales en termes d’échange, de participation et de construction. C’est dans cet es- prit que s’inscrit la création de la maison des associations. Il est regrettable que le débat sur ce sujet en Conseil municipal ait donné lieu à des interventions relevant d’un populisme dange- reux pour le vivre ensemble. La maison de la vie associative et du citoyen aurait dû fédérer l’ensemle de la majorité munici- pale car c’est un outil pour la promotion de la démocratie ac- tive. Instrumentalisé sous des formes populistes le projet est devenu l’objet de fixations générant une schizophrénie aigue dans le mi- crocosme de l’opposition. Julien Mustapha Krimat La Maison des associations de Clichy- la-Garenne, inaugurée il y a quelques mois.

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Lettre des élus n°4

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N°4

VIE ASSOCIATIVE

Graines de démocrates ou de démagos?

Ce mois écoulé a été marqué par la mobilisation contre la réforme des retraites. Face à une réforme injuste

et inefficace, les français se sont fortement mobilisés pour faire reculer le gouvernement et l’amener à ouvrir des négociations. Peine perdue ; pour le moment.Depuis le début, le PS est aux côtés de ce mouvement car nous croyions qu’une autre réforme est possible, plus juste et plus concertée. C’est le sens des politiques que nous menons partout où nous sommes aux responsabilités : ici à Saint-Ouen, mais aussi aux Conseil général et au Conseil régional. Nous tentons de promouvoir une société plus juste, notamment en soutenant les services publics de la petite enfance et de l’éducation car nous savons que c’est dès le plus jeune âge que les inégalités surviennent. Bien entendu, nous nous investissons pour le déve-loppement économique et l’emploi; ainsi que dans des mécanismes de démocratie participative, ce qui est sans doute une différence avec certains de nos partenaires à gauche. Ce sont de tous ces sujets que traite ce 4ème numéro de notre lettre. Bonne lecture !

Henri Lelorrain

Le rapport à la démocratie locale est un sujet à la mode. Il prend corps lorsqu’il exprime des atten-tes de participation active au sein de la société civile.Progressivement, le glissement du « politique » en dehors du schéma traditionnel survient lorsque les mécanismes tradi-tionnels datent. Or, aujourd’hui, ce schéma tra-ditionnel est en crise un peu partout en France. L’idée d’agré-ger une communauté d’individus autour de principes de participa-tion fait son chemin et les élus font de plus en plus appel à la concertation. Les députés et les élus locaux doivent exprimer cette relation directe avec la population et inverser ainsi le schéma de la prise de décision. Transformer l’ordre politique est un des axes de la démocratie de participation. Il ne s’agit pas d’inverser les rôles mais de faire converger les rôles pour défendre l’intérêt gé-néral. La participation induit un rôle actif et non pas consultatif

afin de confronter la puissance publique à la société civile. Les dynamiques sociopolitiques caractérisent les territoires fran-çais. En France le cadre juridique de la loi 1901 offre des possi-bilités expérimentales en termes d’échange, de participation et de construction. C’est dans cet es-prit que s’inscrit la création de la maison des associations. Il est regrettable que le débat sur ce sujet en Conseil municipal ait donné lieu à des interventions relevant d’un populisme dange-reux pour le vivre ensemble. La maison de la vie associative et du citoyen aurait dû fédérer l’ensemle de la majorité munici-pale car c’est un outil pour la promotion de la démocratie ac-tive.Instrumentalisé sous des formes populistes le projet est devenu l’objet de fixations générant une schizophrénie aigue dans le mi-crocosme de l’opposition. Julien Mustapha Krimat

La Maison des associations de Clichy-la-Garenne, inaugurée il y a quelques mois.

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ECONOMIE

En octobre 2008, au paroxysme de la crise financière, l’Etat s’était engagé à injecter 10,5 milliards d'euros dans les six plus grandes banques privées fran-çaises pour qu'elles puissent financer suffisamment l'écono-mie. Si cet apport de fonds était rendu indispensable pour que ces banques soient en mesure de financer correctement l'écono-mie compte tenu de la gravité de la crise, les contreparties con-crètes promises par la Ministre de l’Economie Christine Lagarde frisaient le néant au regard des sommes débloquées. La ministre avait demandé aux banques "des engagements de nature économique et de nature éthique". Ils portaient notam-ment sur la rémunération des dirigeants et le montant des crédits accordés aux ménages et aux entreprises. Ces engage-ments devaient faire l'objet d'une convention signée avec l'Etat. Si nous ne nous faisions pas trop d’illusions sur le volet qui con-cernait la rémunération des dirigeants, nous avions la fai-blesse de croire au respect mini-mum de cette convention pour l’octroi de crédit aux particuliers et aux PME. Deux ans après, le constat est famélique et l’inégalité qui frappe l’accès aux crédits des particuliers et aux PME est flagrante. En juillet 2010, selon la Banque de France, le taux de croissance annuel brut des encours s’est accru de 3% en un an contre 9% en 2008.

Cette croissance est exclusive-ment liée au marché de l’immo-bilier qui s’est surtout focalisé sur les produits “haut de gamme” et a favorisé de facto les classes supérieures. En revanche, le recours au crédit à la consommation, qui touche majoritairement les classes po-pulaires et moyennes, baisse de – 3,4% en juillet 2010 sur 3 mois. L’Etat Français aurait pu con-ditionner l’octroi de ces 6 mil-liards aux banques par un accès au crédit plus égalitaire. Il en a rien été. Par conséquent, que ce soit pour la consommation ou l’immobi-lier, l’égalité à l’accès au crédit pour les ménages demeure un leurre malgré l’aide apportée aux banques. Mais c’est surtout sur le recours au crédit aux entreprises, où la décroissance est la plus flagran-te, qui jette aux gémonies les promesses de Madame Lagarde. Le taux de croissance des crédits aux entreprises était de 0,3% en juillet dernier contre 14% en juillet 2008 et les crédits de trésorerie enregistraient -10% en juillet 2010 par rapport à Juin 2010. Lorsqu’on analyse finement ces chiffres, on se rend compte que cette inégalité touche principale-ment les TPE qui de surcroit ne peuvent pas compter sur les banques pour pallier la fragilité de leur trésorerie, inhérente à toute nouvelle entreprise. Sachant que plus de 50% des TPE de Seine-St-Denis déposent le bilan au bout de 2 ans, prin-cipalement pour des raisons de trésorerie, l’accès au crédit d’entreprise des quartiers popu-laires est une gageure pour de nombreux jeunes créateurs issus de ce département. "Il y a un problème de trésorerie pour les entreprises (…) et cela nous ne pouvons pas l'accep-ter", déclarait Nicolas Sarkozy en déplacement dans le Loir-et-

Cher le 9 février dernier ; alors que Madame Lagarde surenché-rissait en promettant 38 mil-liards de crédits d'investisse-ment et de trésories en 2010 de la part de banques. Les derniers chiffres nous lais-sent à penser que les banques ont encore eu un sens particulier du respect de leur engagement. L’octroi des fonds aux banques, suite à la crise financière d’oc-tobre 2008, aurait dû être con-ditionné par un engagement des banques en leur imposant de façon autoritaire un accès égali-taire au crédit des particuliers et des TPE. Peine perdue. Il est impératif de casser cette relation incestueuse entre le pouvoir politique et le pouvoir bancaire qui sévit dans notre pays depuis des siècles et ré-fléchir à un système socialisé de l’accès au crédit ; surtout pour les établissements qui ont pu survivre grâce à la caution de l’Etat et dont les derniers bilans financiers sont désormais floris-sants. Les TPE–PME des départements populaires n’ont pas le réseau ou le carnet d’adresse pour pouvoir avoir recours au crédit dans les mêmes conditions que certaines entreprises dont les connections avec l’establishment sont une condition sine qua non pour tabler sur une croissance péren-ne. Au même titre que les initiatives lancées aux Etats-Unis avec le small business act (décisions vi-sant à favoriser les TPE), le pouvoir politique se doit de veiller à ce que les entreprises des villes populaires puissent se doter des moyens financiers de leurs ambitions. Il en va de l’avenir de notre cohésion nationale, du dynamis-me de notre Economie et d’une lutte efficace contre le chômage dans nos villes populaires.Karim Bouamrane

L’accès au crédit des entreprises : l’inégalité parmi les PME

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SOCIAL

La manifestation du mardi 12 octobre, la plus grande depuis 15 ans, a rassemblé 3,5 millions de personnes! Nous sommes de plus en plus nombreux à descendre dans la rue et à nous mobiliser contre une réforme des retraites inefficace et injuste. Sourd à l’hostilité de la population, le gouvernement maintient pourtant son projet et s’empresse de faire passer au Sénat une réforme qui remettrait en cause l’âge légal de départ à 60 ans. Les femmes, notamment, risquent de pâtir consi-dérablement de cette mesure. Leurs pensions, déjà inférieures à celles des hommes, vont être encore plus faibles et les inégalités professionnelles sont

en passe de s’accroître largement : orientation sexuée, précarité, temps partiels subis ou inégalités face aux niveaux de responsabilité ; l’inégalité entre les hommes et les femmes persiste! Aujourd’hui, la pension moyenne des femmes ne représente que 62% de celle des hommes et plus de la moitié d’entre elles ont moins de 900 euros de pension pour vivre. 30% des femmes salariées doivent donc attendre leurs 65 ans pour pouvoir avoir une retraite à taux plein quand seulement 5% des hommes, moins touchés par des carrières en dents-de-scie, sont dans ce cas. Le gouvernement se targue pourtant d’être de fervents défenseurs de l’égalité femmes/hommes. A l’appui, la prise en compte des indemnités jour-nalières du congé maternité. Nous ne pouvons que soutenir cette mesure compensatoire juste mais qui ne concerne que 16 ou 32 semaines ! Permettre aux femmes d’atteindre 62% de la pension des hommes, est-ce la seule compensation qu’il nous propose ? Car le reste des mesures annoncées ne peut qu’accentuer les inégalités existantes. Seule une retraite fondée sur les solidarités et le partage des richesses peut garantir l’égalité entre tous et toutes !Elise Boscherel

Retrouvez l’appel unitaire lancé par Attac et Copernic sur le site : http://exigences-citoyennesretraites.net/

Réforme des retraites : les femmes doivent encore payer !

Notre ville, à l’image de ce qui ce passe dans le

département, connait un des développements démo-

graphiques les plus fort de France. La question de

l’accueil des enfants de moins de trois ans est donc

devenue une grande préoccupation pour beaucoup

de familles audoniennes. Dans ce contexte d’une

forte demande et d’un taux de réponse en accueil

collectif relativement faible (moins de 17% des

demandes) faute d’anticipation dans le passé et de

retard pris par le projet de la crèche de la ZAC de la

porte de Saint-Ouen, la situation est aujourd’hui

devenu tendue. Pourtant les enjeux de la petite

enfance sont l’égalité des chances dès le plus jeune

âge, la conciliation harmonieuse de la vie profes-

sionnelle et familiale et plus généralement la

condition de l’accès pour de nombreuses femmes à

une activité professionnelle nécessaire à l’indépen-

dance financière et donc à l’émancipation.

Aussi trois projets de nouvelles structures sont

aujourd’hui à l’étude et pour répondre au mieux dans

l’attente, je me suis engagée dans un plan d’op-

timisation des structures existantes sur la ville par la

généralisation du multi-accueil qui passe par la

municipalisation des structures départementales

avec l’aide du Conseil Général et par la mise en place

en plus de l’aide versée par le département pour

l’emploi d’une assistante maternelle (ADAJE) d’une

aide supplémentaire versée par la commune afin que

ce mode de garde ne revienne pas plus cher aux

familles qu’une place en crèche.

Sophie Jacquot-Gautun

Petite enfance : un enjeu fort pour Saint-Ouen

PETITE ENFANCE

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Dans un souci d’économie et de développement durable, nous pou-vons vous envoyer à l’avenir cette lettre par courrier électronique. Pour vous inscrire, envoyez-nous un mail à l'adresse suivante :

[email protected]

ZOOM SUR LES COLLEGES DE SEINE-SAINT-DENIS

Vous pouvez retrouver et commenter l'ensemble de ces articles sur notre blog:

www.saint-ouen-socialiste.fr

La lettre des élus du groupe Socialiste et Citoyen de Saint-Ouen (93)

6, place de la République93400 SAINT-OUEN

Henri LELORRAIN - Directeur de la Publication

Les élus socialistes ont adopté, le 17 octobre, un Plan Exceptionnel d’Inves-tissement (PEI) en faveur des collèges pour la période 2010-2015 d’un montant de 703 millions d’euros, pour-quoi ce plan ?Dès 2008, face au retard accumulé et l’urgence à agir, nous avons fait de l’éducation la priorité du Conseil Général. Mal-gré un engagement sans précé-dent, 70 millions d’euros de travaux de modernisation et de grosses réparations, il nous fallait aller au-delà pour nous donner les moyens de notre ambition : la réussite de tous les jeunes de Seine-Saint-Denis.Aujourd’hui, le PEI nous permet de répondre aux 3 défis ma-jeurs devant nous : répondre à la hausse démographique à

venir ; offrir l’excellence pour tous ; et continuer de répondre à l’urgence du quotidien.Quel est le contenu de ce plan exceptionnel d’investis-sement ?Le PEI c’est la construction de 5 nouveaux collèges afin de répondre à la hausse démo-graphique des 5 ans à venir.Nous concevons le PEI comme un outil participant à la re-conquête du service public d’éducation. En ce sens, nous réaliserons la reconstruction de 11 collèges et la réhabilitation ou l’extension de 4 autres dont l’état était indigne de l’école de la République. Nous créerons 12 gymnases conçus pour servir en dehors des horaires scolaires et 3 internats d’excellence.Le PEI, c’est également un plan d’équipement numérique pour nos 120 collèges d’un montant de 29 millions d’euros permet-tant la généralisation de celi@ l’espace numérique de travail, l’installation de 1000 tableaux numériques interactifs et de doubler le taux d’équipement informatique pour le porter à un ordinateur pour quatre élèves.Dans le souci de s’assurer que l’excellence soit au cœur de nos futures opérations, j’engagerai avec l’ensemble de la commu-nauté éducative une réflexion sur le programme type du col-

lège du IIIème millénaire. Nos efforts pour répondre à l’ur-gence du quotidien seront poursuivis. 29 millions d’euros par an seront consacrés aux travaux de modernisation et de grosses réparations autour de 3 priorités : la sécurisation, l’opti-misation énergétique des bâti-ments et l’amélioration des con-ditions de vie et d’études.Quelles sont les principales opérations prévues sur St-Ouen ?J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ici le lancement de la réhabili-tation du collège Jean Jaurès, programme bloqué dans une inertie décisionnelle jusqu’à ma prise de fonction. Le jury de concours d’architecte vient d’être désigné. La fin des tra-vaux est prévue pour la rentrée 2014.Nous construirons un collège intercommunal Saint-Ouen/Saint-Denis, doté d’une cuisine mo-derne et d’un gymnase. Des ter-rains situés à la limite des deux communes, dans le quartier Pleyel, sont actuellement à l’étu-de.Enfin, nous poursuivrons le dé-veloppement de celi@ (espace numérique de travail) dans les collèges de la Ville et dont la mise en place sera effective dès cette année au collège Jules Mi-chelet.

3 questions à Mathieu Hanotin sur le PEI