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Un emploi, un ménage ! La structure urbaine et l’offre de ville influencent fortement les grandes tendances démographiques et économiques. Elles sont en grande partie à l’origine des déséquilibres entre le fait de vivre et de travailler sur le territoire. L’Aire urbaine est fragmentée en plusieurs agglomérations ou communautés de communes et le Pays de Montbéliard en 29 villes, bourgs et villages développant peu de synergie entre eux. Cette fragmentation induit un fonctionnement de territoire quasiment rural malgré son potentiel et notamment la puissance de son industrie. Agence de Développement et d’Urbanisme du Pays de Montbéliard 8 avenue des Alliés - 25208 MONTBELIARD CEDEX - BP 98407 Tél. 03 81 31 86 00 - Fax 03 81 31 86 19 [email protected] - www.adu-montbeliard.fr Directeur de publication : Anne Pons Rédacteur en chef : Michel Stenta Rédaction : Samuel Widmer Crédits photos et visuels 3D : CAPM Mise en page : Christine Maffli, Olivier Rovelas 1 717666 058472 Les principales tendances et évolutions du Pays de Montbéliard dans son contexte large document support aux réunions de sensibilisation des nouveaux élus mai-juin 2008

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Un emploi, un ménage !

La structure urbaine et l’offre de ville influencent fortement les grandes tendances démographiques et économiques. Elles sont en grande partie à l’origine des déséquilibres entre le fait de vivre et de travailler sur le territoire. L’Aire urbaine est fragmentée en plusieurs agglomérations ou communautés de communes et le Pays de Montbéliard en 29 villes, bourgs et villages développant peu de synergie entre eux. Cette fragmentation induit un fonctionnement de territoire quasiment rural malgré son potentiel et notamment la puissance de son industrie.

Agence de Développement et d’Urbanisme du Pays de Montbéliard8 avenue des Alliés - 25208 MONTBELIARD CEDEX - BP 98407Tél. 03 81 31 86 00 - Fax 03 81 31 86 19 [email protected] - www.adu-montbeliard.fr

Directeur de publication : Anne PonsRédacteur en chef : Michel Stenta

Rédaction : Samuel WidmerCrédits photos et visuels 3D : CAPM

Mise en page : Christine Maffli, Olivier Rovelas

1 717666 058472

Les principales tendances

et évolutions du Pays

de Montbéliard dans son

contexte large

document support aux réunions de sensibilisation

des nouveaux élus

mai-juin 2008

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dans son contexte large2

Le développement se fait très principalement à partir des villes. Celles-ci attirent habitants et entreprises. Plus les villes sont importantes, ou plutôt leur centre, plus elles concentrent des emplois hautement qualifiés et de services. Ce phénomène statistiquement vrai au niveau national et même au-delà, se double d’un attrait des populations -et donc des entreprises- pour les bords de la méditerranée ou de l’atlantique, pour dessiner la carte des zones de croissance démographique en France [carte 1, graphique 1].

Dans un contexte de mondialisation de l’économie, l’avantage est donné aux grandes métropoles, seules capables de concentrer suffisamment de connaissances, d’industries et de services de haute technicité pour permettre aux pays occidentaux comme la France de garder des positions concurrentielles autour notamment des segments de leur activité productive à haute valeur ajoutée.

Cette note reprend quelques-uns des points clés présentés lors des quatre premières séances de sensibilisation, organisées à l’intention des équipes nouvellement élues après mars 2008. Ces réunions ont rassemblé quelque cent cinquante élus du Pays de Montbéliard.

Initialement analysées dans le cadre d’un partenariat ADU - INSEE, les données statistiques utilisées ont été actualisées et étendues à d’autres territoires. Ainsi, ces séances de sensibilisation ont-elles permis d’éclairer les dynamiques en cours dans le Pays de Montbéliard, sans se limiter à une simple présentation des données, mais en élargissant le contexte à d’autres problématiques et d’autres échelles géographiques pour en donner une meilleure lecture. La conjoncture est en effet le résultat d’une superposition de dynamiques locales et de dynamiques d’échelle plus large, démographiques, urbaines et économiques. Son analyse permet de mieux comprendre les effets de la structure de notre tissu urbain et d’entreprises -phénomènes étroitement liés- sur le développement du territoire. Les dynamiques en cours ne sont pas inéluctables : l’avenir reste à construire et les élus peuvent, par leur action ciblée, faire face progressivement à nombre de difficultés. Mieux, notre territoire est porteur d’atouts issus de son identité et de son histoire, souvent méconnus de ses propres habitants.

La présente note, assez technique, est orientée vers une lecture des phénomènes urbains et économiques sur le Pays de Montbéliard. Elle s’accompagne d’un deuxième document, centré sur les cadres en place et les marges de manœuvre qu’ils permettent, comme autant de points d’ancrage de l’action des élus. L’objectif de ces notes est d’appuyer l’action et les projets autour d’une culture partagée.

Le développement économique est aussi très lié

à la forme et à la taille des villes

11

La spécialisation économique a été facteur d’excellence et de richesse.

Elle pourrait mettre en danger la cohésion sociale, l’économie et même le développement de ce territoire en induisant une spécialisation en termes de types d’actifs, de modes de vie, d’habitat, de pratiques culturelles... En effet, des difficultés réelles existent pour les actifs ayant perdu leurs emplois industriels du fait des gains de productivité réalisés. Beaucoup de personnes le savent. Moins bien comprises et tout autant alarmantes pour notre avenir, les vraies difficultés que rencontrent, en termes d’habitat et de modes de vie, les actifs nouvellement venus dans notre territoire pour travailler dans l’industrie ou le tertiaire. Il manque également une offre de foncier et d’immobilier d’entreprises adapté à leurs exigences, avec un rythme de production correspondant.

Les atouts du Pays de Montbéliard sont également insuffisamment pris en compte, à commencer par l’excellence de sa filière automobile. Les atouts environnementaux, le tourisme vert à la sortie de la ville, la variété culturelle à ses portes, sa taille humaine insérée dans une conurbation d’un million d’habitants, son potentiel urbain, le dynamisme de ses institutions, ne sont pas considérés aussi différenciateurs par rapport à d’autres agglomérations qu’ils le sont effectivement.

Enfin, bien des habitants et parfois des élus, des décideurs, des techniciens, ... , restent sur des idées reçues au sujet de ce territoire. Ils participent à la persistance d’une image décalée voire négative, alors que les populations externes nous renvoient plutôt un déficit d’image et quand celles-ci s’installent dans le Pays de Montbéliard en vantent nombre d’atouts.

Graphique 12Un besoin de logement croissant malgré une perte de population

Globalement, une tension sur l’offre

de territoire

(%) Propriétaires occupants

Locatif privé

Locatifà loyermodéré

Autres occupations Total

Communauté d’Agglomération du Grand Besançon 44,7 31,3 21,0 2,9 100

Communauté d’Agglomération Belfortaine 43,6 26,4 27,3 2,7 100

Communauté d’Agglomération du Pays de Montbéliard 53,2 17,0 27,4 2,4 100

France 60,6 22,8 16,6 0,0 100

Doubs 56,5 23,6 16,1 3,7 100

Franche-Comté 59,6 21,3 14,9 4,2 100

Source : FILOCOM 2005

Denis SommerPrésident de l’ADU, Maire de Grand-CharmontVice-Président CAPM pour l’Emploi et en charge de l’Economie

Alain AubertMaire d’HérimoncourtVice-Président CAPM pour l’habitat et le développement urbain

Source : RGP/INSEE / Filocom/DRE Traitement ADUDonnées sur la CAPM

160

140

120

100

80

60

base 100 en 1968

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Les principales tendances et évolutions du Pays de Montbéliard dans son contexte large6 Les principales tendances et évolutions du Pays de Montbéliard

dans son contexte large 3

Carte 1Évolution de la population des villes de plus de10 000 habitants entre 1999 et 2005

100

115

130

145

160

1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005

Évolution de la population des agglomérations françaises entre 1962 et 2005

500 000 à 9 999 999 habitans

200 000 à 499 999 habitants

100 000 à 199 999 habitants

50 000 à 99 999 habitants

moins de 50 000 habitants

AU Belfort et Montbéliard

Grand Montbéliard

Grand Belfort

Métropole Rhin-Rhône

10

Sur le Pays de Montbéliard, la forte croissance de la population amorcée depuis les années 1960 connaît un point de retournement dès la fin des années 1970. Depuis lors, la population décroît continûment : des 140 000 habitants recensés en 1982 ne restent aujourd’hui que 116 000 individus. Au surplus, les projections réalisées par l’INSEE à l’horizon 2030 font-elles état d’une population en diminution permanente, qui passerait de 118 500 personnes en 2005 à 99 100 à cette date, si aucune action n’était entreprise.

Le solde migratoire est aussi l’élément essentiel du déficit d’actifs projeté par l’INSEE à l’horizon 2020. Le déficit sur la tranche d’âge de 18-33 ans, désigne cette population comme cible d’une offre à renforcer tant en termes de modes de vie et d’animation, de types de logements et niveaux de loyers, que d’emplois.

Une cible particulièrement importante : les jeunes

actifs de 18 à 33 ans

Phénomène national : l’évolution des besoins quantitatifs et de diversité dans l’habitat. Les bouleversements intervenus dans les modes de vie des français - décohabitation, vieillissement et allongement de la vie, proportion accrue d’hommes et de femmes vivant seuls, indépendance des enfants - imposent la construction de logements adaptés et en nombre plus important. Moins de population et plus de toits !

Ceci s’applique au Pays de Montbéliard : contrairement aux idées reçues, la baisse de la population ne se traduit pas dans les faits par des besoins de logements en moindre quantité. Bien au contraire, non seulement il est nécessaire d’en construire plus à population égale, mais aussi de les adapter à l’évolution sociologique prévisible.

Enfin, les nouveaux habitants étant rarement d’emblée propriétaires, les jeunes étant souvent désargentés, le besoin de logements locatifs diversifiés dans les centres, à loyer modéré, est particulièrement important pour permettre à ces populations particulièrement peu représentées de s’installer dans le Pays de Montbéliard [graphique 12].

L’accueil de nouveaux habitants n’est possible

qu’avec une offre d’habitat suffisante et variée

Note de lecture : les agglomérations de 250 à 300 000 habitants connaissent en général des niveaux de croissance élevés. Située dans cette tranche, l’Aire urbaine ne suit pourtant pas cette courbe : elle n’est pas assimilable à une ville de 300 000 habitants mais fonctionne plutôt comme un agglomérat de villes ou de communautés de communes plus petites.

Note de lecture : l’économie résidentielle est celle qui répond au besoin des populations, notamment en services et commerces « courants». Elle conforte l’attractivité d’un territoire. Le développement de cette économie dépend fortement de la forme de la ville : taille, densité et paysage urbain, déplacements, aires de chalandise... C’est ce qu’expriment les expressions : « aucun commerce ne tient dans un lotissement », ou « trois villes de 10 000 habitants ne font pas une ville 30 000 habitants ».

Note de lecture : la construction d’une métropole de projets par coopération entre villes et agglomérations -Métropole Rhin-Rhône en violet sur la carte- poursuit une stratégie d’organisation des opportunités de développement. En effet, aucune ville ou agglomération de cet espace ne peut atteindre la taille critique requise pour être dans l’économie de la connaissance sans s’associer aux autres.

Graphique 11 Soldes migratoires annuels par âge et par sexe pour la CAPM entre 1982 et 1999

Note de lecture : le mouvement de baisse de la population ne s’explique pas par la natalité, au contraire positive sur notre territoire. Il s’explique par le nombre de personnes qui quittent le Pays de Montbéliard, supérieur au nombre de ceux qui s’y installent. Cela reste vrai si l’on segmente la population par tranches d’âge ou par catégories socioprofessionnelles.Les mouvements migratoires du Pays de Montbéliard ressemblent globalement à ceux des villes et agglomérations du Nord-Est de la France.

Graphique 1Évolution de la population des agglomérations françaises entre 1962 et 2005

0

5000

10000

15000

20000

25000

10000 15000 20000 25000 30000 35000 40000 45000 50000 55000

population

é

Sou

rce

: AD

U

emploi résidentiel

Graphique 2 Une densité trop faible, préjudiciable à l’emploi résidentiel

population

emploi résidentiel manquant lié au déficit de lien entre Montbéliard, Audincourt et Valentigney

-0,04

-0,03

-0,03

-0,02

-0,02

-0,01

-0,01

0,00

0,01

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Source : INSEE

hommes

femmes

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Les principales tendances et évolutions du Pays de Montbéliard dans son contexte large6 Les principales tendances et évolutions du Pays de Montbéliard

dans son contexte large 94

La tendance à l’augmentation de la périurbanisation et à l’étalement urbain est un phénomène national et même plus large. Il traduit des contextes locaux spécifiques liés à la cherté du foncier et à des niveaux de loyer élevés en ville, eux-mêmes confortés par les facilités offertes par un bon réseau de routes vers le périurbain. Les jeunes notamment, et leurs nouvelles familles, accroissent la population du périurbain. De plus, la taille de la tâche d’huile formée par le périurbain dépend du niveau de services offerts dans les villes-centres et donc, notamment, de leur taille et de leur densité. La croissance urbaine ne se mesure plus à la seule considération des villes-centres, mais bien à l’échelle des aires urbaines. A population égale, la croissance par périurbanisation génère des coûts publics plus importants qu’une croissance en

ville, notamment en termes de réseaux, de routes, d’équipements et de flux de trafic. Mais elle génère aussi des coûts en termes d’environnement et de cohésion sociale.

Notre développement est lié à celui du périurbain, de l’Aire urbaine, de Métropole Rhin-Rhône, du Grand-Est, à celui de nos voisins européens et, avec la mondialisation, à des dynamiques encore plus larges.

Le Pays de Montbéliard peut faire partie d’une

puissante conurbation de 1 million d’habitants

Une triple spécialisation de notre économie

comme élément de fragilité et l’ensemble

« recherche-production » dans la filière

automobile comme atout remarquable

L’économie de ce territoire est caractérisée par une triple spécialisation : industrielle d’abord, avec une part quasiment triple de la part nationale ; au sein de l’industrie ensuite, avec une part de 64 % pour le secteur automobile, proportion élevée en regard de Belfort, plus diversifiée dans ses industries, où aucune ne dépasse 19 % ; et dans l’industrie automobile enfin, sur un établissement principal : l’usine PSA Peugeot Citroën de Sochaux reste toujours le plus grand établissement de France.

Cette situation unique représente une source de fragilité de notre économie, spécialement dépendante des aléas de marchés mondialisés ou de stratégies industrielles de groupes multilocalisés. Enfin, une source de fragilité supplémentaire tient à notre déficit de PME-PMI qui nous place encore dans une situation différente de celle de Belfort, diminuant nos capacités de développement, d’autant plus que le profil de

certaines de ces entreprises entraîne des difficultés à s’adapter aux mutations de la filière. Le nombre de dossiers d’aides des collectivités aux projets de développement des entreprises constitue sans doute un très bon indicateur de ce phénomène : deux fois plus de dossiers sont ainsi portés par les entreprises belfortaines que par les entreprises du Pays de Montbéliard [tableau B].

La filière automobile bénéficie d’un atout remarquable méconnu quelquefois des habitants même du Pays de Montbéliard : cette filière couvre sur ce territoire le spectre d’activités le plus large, depuis la recherche jusqu’à la production et au prototypage, permettant ainsi des relations directes et fructueuses. Pas d’autre site en France ne bénéficie de cet atout à haute valeur ajoutée. N’oublions pas que le Pays de Montbéliard est le premier site français après la région parisienne en matière de recherche et développement automobile.

Montbéliard Belfort

Industrie automobile : 64 % Services aux entreprises : 24 %

Services aux entreprises : 16 % Travail des métaux : 19 %

Travail des métaux : 8 % Fab machines et éqpt : 17 %

Autre matériel de transport : 3 % Fab mat électriques : 8 %

Plastiques : 7 %

Agroalimentaire : 5 %

Industrie automobile : 4 %

Autre matériel de transport : 4 %

B

21%

5%

21%14%

39% Construction

Equipementiers

R&D

Logistique

Sous-traitance

Note de lecture : à l’image de ce qui se passe au niveau national, Besançon et Mulhouse principalement voient leur étalement s’accroître nettement sur la dernière période. Montbéliard est intégrée à la conurbation du Nord Franche-Comté, reliée à Mulhouse et Bâle. Les zones périurbaines de Belfort et Montbéliard bénéficient probablement plus de l’attractivité de Mulhouse que de celle de leurs villes-centres, la proximité de Belfort et de Mulhouse présentant une ambigüité sur la croissance de Belfort autrement qu’en périurbain mulhousien. Le Pays de Montbéliard, au Sud de la RN 19, se situe hors de ce tropisme et n’est pas en croissance.

Graphique 10La filière automobile à Montbéliard : un large spectre d’activitéset un fort potentiel de R&D

Carte 2

Note de lecture : Montbéliard : 90 % des emplois* avec 3 branches Belfort : 60 % des emplois avec 3 branches

* emplois industriels et de services aux entreprises

La filière automobile toujours prépondérante à Montbéliard

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dans son contexte large 58

L’évolution du fonctionnement de l’Aire urbaine vers celui d’un bassin de vie de 300 000 habitants au sein de Métropole Rhin-Rhône serait un atout considérable pour faciliter l’attractivité envers les hommes et les entreprises : les premiers y sont assurés d’y trouver emploi et aménités nécessaires à la vie quotidienne, les secondes d’y trouver main d’œuvre, clients, fournisseurs et infrastructures.

L’Aire urbaine est déjà en pleine mutation. Pourtant, nous n’avons pas encore créé les conditions pour développer pleinement le potentiel d’attractivité à cette échelle.

Par exemple, en termes de déplacements, des projets très importants sont en cours tels la gare TGV, des zones d’activité, des liaisons routières comme la N 19 et la Transjurane, d’autres grands équipements tels l’Axone. Nous avons, en choisissant l’implantation de plusieurs de ces projets, créé des besoins nettement accrus en déplacements, prévisibles dès maintenant. Mais nous n’avons créé aucune condition pour assurer leur maillage et leur accessibilité à l’échelle des 300 000 habitants, privant ces équipements de leur aire de chalandise et des synergies potentielles. Ainsi, même l’arrivée du TGV reste un risque pour notre développement [carte 3]. Néanmoins, nos potentiels sont réels [carte 4, tableau B].

L’Aire urbaine, opportunité pour le développement

et pour l’emploi

A

Entre 1999 et 2005 : des évolutions de population différentes selon les villes, une augmentation systématique du nombre de ménages et un mouvement de périurbanisation continu

Pop. 2005 Evol. Pop. 99/05 (%)

Ménages(%)

BesançonCommunauté d’agglomération 167 434 + 1,1 + 8,2Périmètre SCoT 194 659 + 2,3 + 9,0« Grand » Besançon (au INSEE) 224 105 + 3,5 + 9,8

Pays de l’Aire urbaine - 299 591 + 0,4 + 6,6

Belfort

Communauté d’agglomération 91 116 + 1,1 + 6,9

Périmètre SCoT 137 004 + 1,8 + 7,3

« Grand » Belfort (au INSEE) 104 711 +2,0 + 7,7

Montbéliard

Communauté d’agglomération 116 039 - 2,9 + 4,2

Périmètre SCoT - 2,9 + 4,2

« Grand » Montbéliard (au INSEE) 176 326 - 0,8 + 5,7

L’équil ibre entre appareil productif, économie résidentielle et fonction publique n’est donc pas une question d’identité mais une condition structurelle en faveur du développement économique, d’autant plus au niveau d’excellence mondiale qui est celui de ce territoire. La diversification n’est pas un supplément d’âme ou un luxe mais se trouve au cœur de nos besoins de développement [graphique 7].

Besançon, Belfort, Mulhouse, avec une part d’emploi industriel plus faible n’en ont pas moins d’emplois et des modes de vie attractifs. Les emplois qui ne sont

pas industriels sont aussi de vrais emplois, absolument nécessaires au développement de l’industrie et plus largement du territoire.

Le processus de tertiarisation existe comme au niveau national. Mais, quoique déjà engagé, il reste insuffisant pour soutenir l’économie locale [graphique 8]. En effet, après une période d’expansion amorcée depuis le début des années 1990, l’emploi dans le pays de Montbéliard marque le pas depuis 2001 [graphique 4] : les pertes d’emploi du secteur industriel masquent la légère augmentation des services, et la gênent [graphique 9].

Les services à la population : un potentiel de 6 000 emplois dont 3 000 dans les services publics

25 000

26 000

27 000

28 000

29 000

30 000

31 000

32 000

33 000

34 000

35 000

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

industrie services

Évolution de l’emploi salarié dans la zone d’emploi de Montbéliard - Source INSEE

Graphique 9Les emplois de services ne compensent plus les pertes d’emplois industriels

100 %

90 %

80 %

70 %

60 %

50 %

40 %

30 %

20 %

10 %

0 %

Note de lecture : les grandes tendances se manifestent aussi sur notre territoire : la population périurbaine croît plus vite que celle des agglomérations qui à son tour croît plus vite que celle de ses villes-centres. Le Pays de Montbéliard perd des habitants mais son aire urbaine, « le Grand Montbéliard », est stable. Belfort et Besançon et leur périurbain ont une croissance positive, en rapport avec la taille de leur ville-centre respective, c’est-à-dire Besançon devant Belfort. La stabilité démographique de l’Aire urbaine provient surtout du dynamisme de la zone périurbaine.

Graphique 7

Graphique 8Pays de Montbéliard : un processus de tertiarisation en cours mais insuffisant

Carte 3

services

industrie

39,5 %

8,7 %

4,6 %

46,3 %

46,3 %

8,9 %

5,3 %

38,9 %

61,3 %

13,3 %

7,3 %

14,0 %

4,2 %

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Les principales tendances et évolutions du Pays de Montbéliard dans son contexte large6 Les principales tendances et évolutions du Pays de Montbéliard

dans son contexte large66 7

8

4

En termes d’emploi : depuis une vingtaine d’années, le marché du travail entre Belfort et Montbéliard se développe, c’est-à-dire les navettes domicile-travail augmentent de plus en plus, signe de son intégration et non seulement de périurbanisation. Ce mouvement se fait au profit de l’attractivité résidentielle des deux agglomérations : il facilite la bi-activité au sein des couples, l’adéquation des qualifications aux postes de travail et contribue à renforcer le caractère assurantiel que procure un grand marché du travail.

Néanmoins l’augmentation des navettes atteste toujours d’un déficit d’attractivité du Pays de Montbéliard par rapport à Belfort [graphique 3].

La mauvaise tenue de l’emploi depuis deux ans [graphique 4] ne semble pourtant pas se traduire par une remontée parallèle du taux de chômage [graphique 5]. On peut y voir le signe d’une vague de migrations d’actifs, du reste largement annoncée dans les projections réalisées par l’INSEE à l’horizon 2020. Nous attendons les nouvelles analyses réalisées par l’INSEE pour confirmer ou infirmer ces intuitions.

B

12

11

10

9

8

7

6

5

Taux de chômage 1998-2007 pour la zone d’emploi de Montbéliard

Source : INSEE

96

100

104

108

112

116

Lorient

BesanconAnnecy

Dunkerque

Belfort

Mulhouse

Montbéliard

base 100 au1er janvier 1999

Graphique 4 Emploi salarié privé

Graphique 5 Taux de chômage

0

1200

2400

3600

4800

6000

7200

8400

9600

10800

12000

1978 1980 1983 1985 1988 1990 1993 1995 1998 2000 2003 2005

tertiaire marchand

tertiaire non marchand

industrie

construction

Évolution de l’emploi salarié en France en milliers - Source INSEE

France : chassé-croisé entre industrie et services

Le Pays de Montbéliard n’est pas trop fortement

industrialisé, mais trop faiblement tertiarisé

En France et plus largement, depuis vingt ans les économies des territoires s’appuient de plus en plus sur les activités tertiaires. Le degré de tertiarisation reflète une demande de services « urbains » en croissance (santé, culture, tourisme…) mais aussi des services aux entreprises progressivement plus compétitifs.

On peut observer par ailleurs une montée importante du tertiaire non marchand, dont l’emploi public constitue l’essentiel des troupes. Par ailleurs, si la part de l’emploi industriel baisse depuis lors, ce phénomène ne semble pas révéler une moindre contribution de l’industrie à la richesse nationale : la contribution de l’industrie aux exportations nationales est de l’ordre de 85 % [graphique 6].

Sur le Pays de Montbéliard, l’excellence industrielle est un atout remarquable, et en particulier celle automobile. Pourtant, suivant les tendances nationales, la baisse de l’emploi industriel est sensible.

Elle révèle une forte progression des gains de productivité et vraisemblablement un processus d’externalisation (via l’intérim et des tâches jadis intégrées à l’industrie), un recentrage sur le cœur de métier, des frontières plus floues entre industrie et services.

Pourtant, la trop faible présence d’entreprises de services, aux entreprises et aux particuliers, représente un environnement globalement moins favorable pour le développement industriel qu’un environnement riche de synergies entre tertiaire et industrie -les nouveaux marchés de services adossés à l’industrie par exemple-, agissant sur l’attractivité globale du territoire pour les entreprises et les habitants. La présence de recherche publique et privée représente également un atout considérable, la première participant de l’emploi public. Graphique 3

Graphique 6

45 % d’emplois en plus pour Montbéliard et une population active de 40 % supérieure a celle de Belfort, 23 % des actifs de Belfort travaillant ailleurs contre 14 % à Montbéliard : des chiffres qui soulignent l’attractivité particulière de Belfort.

Carte 4Source : UNEDIC

Seules les échelles de l’Aire urbaine et métropolitaine permettent à Belfort et Montbéliard de rester visibles parmi les villes françaises et européennes