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P.09 UN BON PLANT POUR L’INSERTION P.28 FORMÉES POUR MIEUX AIDER P.32 ENSEMBLE, AVEC LES SENIORS Trouvez d’autres articles et photos sur www.lebimsa.fr Mensuel / Mai-Juin 2014 144 LES JEUNES RÉINVENTENT LA PRÉVENTION

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P.09 UN BON PLANT POUR L’INSERTIONP.28 FORMÉES POUR MIEUX AIDERP.32 ENSEMBLE, AVEC LES SENIORS

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LES JEUNES RÉINVENTENTLA PRÉVENTION

C’est déjà début juin et ce numéro du Bimsa est le dernier avant la trêve estivale. Une trêve annoncée mais qui reste pour l’instant toute théorique car l’actualité demeure très chargée et la MSA particulièrement concernée par toute une série de projets de loi dont l’examen par le Parlement est

soit déjà �xé, soit programmé à brève échéance.Il s’agit tout d’abord des projets recti�catifs aux lois de �nancement de la

sécurité sociale et de �nances 2014 pour la mise en œuvre des mesures prévues dans le cadre du pacte de responsabilité.Mais également de l’annonce des projets liés à la réforme territoriale et de la perspective d’une redistribution des compétences des départements, notam-ment sur la gestion des dépenses de solidarité, qui interpelle à l’évidence les organismes de sécurité sociale qui ont toute légitimité à intervenir sur ce champ.Je rappelle également que le projet de loi d’avenir pour l’agriculture doit être dé�nitivement adopté courant juillet et qu’y �gurent des dispositions impor-tantes pour la MSA. L’une d’entre elles est d’ailleurs mentionnée dans la rubrique Enjeux du présent numéro puisqu’il s’agit, avec l’extension du Tesa (titre emploi simpli�é agricole), de simpli�er les obligations déclaratives des petites entre-prises agricoles liées à l’instauration de la DSN (déclaration sociale nominative).Une grande vigilance s’impose donc face aux évolutions en cours qui, nécessai-rement, vont impacter le paysage social. C’est un facteur d’incertitudes pour certains mais une source d’opportunités pour d’autres, et c’est clairement dans ce dernier camp que se positionne la MSA. Forte de son expérience, de ses savoir-faire et de ses valeurs, elle se doit d’être audacieuse et de revendiquer toute sa place dans les recompositions qui s’annoncent.C’est le message que je demande aux élus de porter sur le terrain et c’est certai-nement un vecteur très e�cace de mobilisation dans la perspective des élections de début 2015.

Gérard PelhâtePrésident de la MSA

La MSA se doit d’être audacieuse et de revendiquer toute sa place dans les recompositions qui s’annoncent.”

Caisse centrale de la Mutualité sociale agricoleLes Mercuriales - 40, rue Jean-Jaurès - 93547 Bagnolet CedexTél. : 01 41 63 77 77 – www.msa.frLe Bimsa : dépôt légal à parutionCPPAP : 1016 M 05851 – ISSN : 1298-9401Directeur de la publication : Michel BraultComité d’orientation : Gérard Pelhâte ; Claudine Faure ; Robert Caldayroux ; Didier Cuniac ; Anne Gautier ; Rémy Guilleux ; Dominique Marmier ; Éric Van Daele ; André RicardRédacteur en chef : Gildas BelletRédacteur en chef adjoint : Franck RozéRédacteurs : Ève Dusaussoy ; Christophe Gatschiné ; Jérémy LemièreSecrétaire de rédaction : Anne Pichot de la MarandaisMaquettistes : Stéphane Frit ; Delphine LevasseurConception : agence MeaningsAdministration et abonnements : Marie-Christine Feugueur Tél. : 01 41 63 73 31Imprimé sur du papier recyclé par : Imaye Graphic - 96, boulevard Henri-Becquerel - ZI des Touches - BP 2159 - 53021 Laval cedex 9Couverture : Gil Fornet/CCMSA ImageÉdito : Luc Pérénom/CCMSA Image

La reproduction

d’articles du Bimsa

est subordonnée

à une autorisation

préalable.

ACTUALITÉS ……………………………… 04-08Du nouveau dans les régions et dans notre environnement social et agricole.

TERRITOIRES …………………………… 09-12Un bon plant pour l’insertion.

ENJEUX ……………………………………… 13-14 DSN, prêts ? Déclarez !

DOSSIER ……………………………… 15-23 LES JEUNES RÉINVENTENT LA PRÉVENTIONLa Journée prévention jeunes organisée en mai n’est pas qu’une super �nale des Trophées décernés en région. Zoom.

FOCUS ………………………………………… 24-25L’emploi salarié dans les Cuma en 2012.Passage de témoin.

ÉLECTIONS MSA 2015 ………… 26-27La campagne est ouverte.Inès Bonhomme et Christine De Salvo : s’adapter aux problèmes du territoire.

RENCONTRES ………………………… 28-33 Formées pour mieux aider.Il était temps !Ensemble, avec les seniors.

EN IMAGES ……………………………… 34-35Nous, on « like » la JPJ ( Journée prévention jeunes).

UNIQUEMENT SUR NOTRE SITE :- Témoignages d’élus MSA : Geneviève Boureau-Morin (Île-de-France), Lucien Chaussée (Loire-Atlantique – Vendée), Bruno Di Placido et Vivian Weschler (Provence Azur).- Êtes-vous diabétique ?- Un bilan qui fait même pas peur.- Handicap et accueil du jeune enfant.

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LIMOUSIN /

Les futurs infirmiers votent pour l’exercice à la campagneDans le cadre de la promotion « Médecine en campagne », la MSA du Limousin a été sollicitée par l’école de la Croix-Rouge de Limoges pour participer à un forum employeurs.Trente élèves infirmiers en dernière année sont ainsi passés devant le stand de la MSA du Limousin, aisément repérable par ses nom-breux ballons multicolores et ses petites vaches en mousse.Ils n’ont pas fait que passer. Ils se sont arrêtés ! Avec Florence Brousse, infirmière au centre de soins infirmiers MSA de Beynat, en Corrèze, ils ont découvert à quel point la campagne pouvait générer de l’enthousiasme, de l’optimisme et des possibilités.Lorsque Florence parle de sa mai-son de santé, où elle est entourée d’une belle équipe de profession-nels (kinésithérapeutes, méde-cins, sage-femme, diététicienne,

transporteurs sanitaires…), où le patient bénéficie d’une prise en charge globale et humaine, loin de la course à l’acte, on ne peut qu’avoir envie de la suivre et de fuir la ville.L’intérêt a été le même, suite aux interventions du Dr Christophe Russel, médecin chef, et du Dr Marie-Christine Haulot, médecin conseil à la MSA du Limousin. « Des présentations claires et accessibles », « De très bons échanges, enrichissants », « Des professionnels très ouverts et accueillants »… Telles étaient quelques-unes des remarques recueillies dans l’urne destinée à l’évaluation.En amont de cette rencontre, les élèves avaient rempli un question-naire sur l’exercice à la campagne, afin de préparer leurs questions. Les réponses ont d’ailleurs servi de trame pour les interventions.La venue en petits groupes a

également permis le dialogue à bâtons rompus et a levé la barrière entre le médical administratif et le professionnel de terrain.En partant, les élèves votaient pour la couleur de leur choix. Ils qua-lifiaient ainsi leurs impressions et leur souhait ou non de s’installer en milieu rural : 100 % d’entre eux ont choisi le bulletin rose au smiley « sourire », celui qui marquait leur approbation sur la démarche de sensibilisation !Ils se sont déclarés favorables, à 28,5 %, pour une installation en zone rurale ; 21 % ne l’envisagent pas ; 18 % sont indécis ; 32 % n’ont pas mentionné leur choix.Ils sont tous repartis avec un sac MSA comprenant une plaquette d’information sur les avantages de l’exercice en milieu rural, des cartes de zonage et de répartition des maisons de santé pluridisciplinaires et… une petite vache. —

ARIÈGE /

HISTOIRE DE LA MSAUne étude, qui résulte d’un partenariat entre le comité régional d’histoire de la sécurité sociale et la MSA Midi-Pyrénées Sud, retrace l’histoire de la Mutualité sociale agricole de l’Ariège, de 1930 à nos jours. La première partie avait été publiée en novembre 2013 ; la seconde est désormais disponible. Voir : www.histoiresecump.fr

MARNE ARDENNES MEUSE /

LES TROUBLES DU SOMMEIL AU LYCÉELe réseau des élus MSA Marne Ardennes Meuse, de Rumigny, Signy-l’Abbaye et du Rethélois, dans les Ardennes, a demandé au Dr Frédéric Masure, pneumologue spécialiste du sommeil, d’inter-venir en avril au lycée agricole de Rethel, afin d’informer et d’échanger sur les troubles du sommeil : les causes, les conséquences, les dif-férents traitements et les règles de base pour bien dormir. En France, 9 à 13 % de la population déclare des troubles du sommeil entraî-nant des conséquences diurnes (somnolence, perte de productivité, absentéisme, accidents) ; 15 % de la population est concernée par les insomnies qui ont pour princi-pales conséquences une baisse de la qualité de vie, de la fatigue, de l’irritabilité, des troubles de la mémoire et de la concentration, et des syndromes dépressifs.

37 484accidents du travail en 2012 au régime agricole, soit 4 % de moins qu’en 2011.

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CORSE /

Au salon des métiers agricoles de Sartène

MIDI-PYRÉNÉES SUD /

Faire confiance à Entour’âge

La MSA de la Corse a participé à la 3e édition du salon des métiers agricoles, au lycée agricole de Sartène. Cette manifestation, organisée sur trois jours par la chambre d’agriculture de Corse du Sud et le lycée agricole de Sartène, a pour objectif de redynamiser l’image des métiers agricoles et de mettre en valeur l’éventail des formations proposées par l’établissement agricole. Le pari semble réussi : le lycée a déjà augmenté ses effectifs de 51 % en deux ans.Les deux premiers jours réservés aux lycéens ont précédé la journée grand public du 22 mars qui s’articulait autour de différents stands : exposition de matériel agricole, marché des producteurs de pays, Parc naturel régional Corse, promotion de la gestion durable de la forêt avec PEFC Corsica…La MSA de la Corse ne pouvait que prendre part à cette action afin de promouvoir l’installation. Cristelle Cherchali, animatrice de l’échelon

En septembre 2012, la MSA Midi-Pyrénées Sud s’est associée à la charte territoriale des solidarités avec les aînés. Ce programme de développement social proposé par la caisse centrale permet de développer de manière combinée les cinq champs d’actions suivants : le soutien au lien social et aux solidarités de proximité, la valorisation des engagements et de l’expérience des aînés, la prévention du vieillissement, le développement ou le maintien d’une o�re de services ou de structures de proximité et le développement d’une o�re de santé de proximité. Deux travailleurs sociaux ont réalisé un dia-gnostic participatif et partagé d’octobre à décembre 2012, dont l’objectif était d’iden-ti�er les besoins et les attentes du territoire.Une restitution publique a eu lieu en mars 2013, a�n de présenter le travail aux par-tenaires, aux élus et à la population. Les membres présents ont alors pu s’inscrire à deux groupes de travail, a�n d’élaborer la mise en place d’un plan d’actions concerté et une étude de faisabilité des projets.En�n, la démarche s’est poursuivie par la réalisation d’actions concrètes pour 2013/2014, dont la création du réseau Entour’âge, piloté par le CCAS de Fleurance.Ce réseau se traduit par la mise en lien de bénévoles et de béné�ciaires dont l’objectif est de rompre en toute discrétion l’isolement dû à la maladie, au handicap, au grand âge, aux conditions matérielles ou sociales, en proposant des activités gratuites telles que l’écoute, l’aide à la marche, la lecture, les jeux de société, le tricot solidaire…Une réunion d’essaimage du projet est programmée courant juin, en présence des maires des communes du canton de Fleurance, des partenaires, des bénévoles, des béné�ciaires et de la population. —

Géraudot, dans l’Aube, était le territoire du livre d’occasion en début d’année. Organisé dans le cadre du contrat de développement social territorialisé forêts, lacs, terres en Champagne, le troc livres a suscité l’engouement : 25 familles, dont 12 faisant partie de la communauté de communes (61 visiteurs au total), ont participé aux échanges. Rien d’étonnant : le livre reste un vecteur universel de la culture auprès de tous les publics. D’autres animations ont rendu ce moment festif et convivial : lecture à haute voix, kamishibai — petit théâtre d’images d’origine japonaise — raconte- tapis... Les partenaires (points-lecture, bibliothèques, média-thèques et l’association «  Les joyeux fanfarons  ») sont aujourd’hui satisfaits : des liens se sont créés. Un succès con�rmé par la reconduction de l’action le 25 janvier 2015, toujours à Géraudot ! —

LORRAINE /

C’est le nombre de bûches dans le nom du jeu de prévention des chutes, « 1 001 bûches ». Consciente des conséquences engendrées par les chutes des personnes âgées, la MSA Lorraine a accueilli, le temps d’une journée, les agents des six établissements de santé lorrains. Elle leur a présenté ce programme de prévention mis en place par l’entreprise Lean de vie. Concrètement, il s’agit d’un jeu de cartes qui interpelle les seniors sur certains comportements à risques et sur la manière de les éviter. Les résidents des Ehpad ont pu le tester le temps d’un après-midi, sous le regard attentif des agents. Des séances de ce type vont être déployées avec un premier rendez-vous en septembre pour une première évaluation de ce programme.

SUD CHAMPAGNE /

Troc livres

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local, et Elsa Florentin, chargée de communi-cation, représentaient la MSA. Des exploitants agricoles ont pu échanger sur leurs préoccu-pations : cotisations, prestations maladie et future retraite… tandis que de futurs professionnels découvraient la protection sociale agricole. Une journée riche en découverte et animations, qui a rappelé l’importance de l’agriculture dans la culture corse. —

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LOIRE-ATLANTIQUE –VENDÉESPECTACLE-DÉBAT SUR L’ALCOOL LE 19/06. La MSA Loire-Atlantique – Vendée organise des soirées d’échange sur la prévention des risques liés à l’alcool, le jeudi 19 juin de 14 h à 18 h, à l’espace culturel du Val Saint-Martin de Pornic, avec un spectacle-débat animé par la compagnie nantaise « Théâtre 3 », et le mardi 24 juin à 20 h 30, salle n°1 des 4 Vents, rue Voltaire, à Chantonnay, avec une conférence-débat animée par Michel Barotin, président départemental de l’association Alcool assistance Vendée, intitulée « L’alcool dans mon entourage : comprendre pour agir ». Entrée libre. —BOURGOGNELE SALON DE LA FORÊT ET DU BOISDU 19 AU 21/06. Après quatre ans d’absence, Euroforest, le salon de la forêt et du bois, revient en Saône-et-Loire. Sur le site de la forêt de Chaumont, plus de 350 exposants accueilleront les quelque 35 000 visiteurs attendus. La caisse régionale MSA de Bourgogne animera un stand de prévention avec des conseillers, des médecins du travail et des infirmières du service santé-sécurité au travail. Plus d’informations sur le site de la MSA de Bourgogne.—SUD AQUITAINECONCOURS DE CHIENS DE TROUPEAULE 06/07. Comme chaque année, le concours de chiens de troupeau sur bovins revient en Sud Aquitaine. Durant cette journée, le public pourra assister à des démonstrations de dressage ou encore passer sur le stand de la MSA où le service prévention des risques professionnels distillera des conseils. —

AUVERGNE /

Investir pour l’autonomieLe 2 mai, le président de la caisse MSA Auvergne, Gilles Chocheyras, le président du comité départe-mental du Cantal, François-Albert Chandon, et le président du comité d’action sanitaire et sociale de la CCMSA, Michel Fine, ont rappelé l’engagement de la MSA envers les personnes handicapées. Ils ont signé une convention d’objectifs et de financement avec l’association cantalienne solidaire de l’accom-pagnement des adultes handicapés, représentée par son président Robert Caldayroux. L’enjeu ? Un accompagnement et une dotation de 30 000 euros de la MSA. Cet apport financier contribuera à l’aménagement d’un appartement au foyer de vie d’Espinassol avec l’installation d’une cuisine comme outil thérapeutique. L’association pourra également acquérir un véhicule adapté pour faciliter les déplace-ments des 47 résidents. Ce partenariat répond à un

appel à projets lancé par la caisse centrale et destiné à promouvoir les petites unités de vie des personnes handicapées vieillissantes. Gilles Chocheyras a rappelé que la MSA Auvergne « continuera de soutenir des projets utiles et innovants sur tout le territoire ». —

aussi bien les aspects réglemen-taires de la conduite du quad que les aspects de la sécurité.Le tout en pratique et en faisant le lien avec son utilisation dans le cadre de travaux agricoles. Un conseiller en prévention des risques profes-sionnels de la MSA Midi-Pyrénées Nord et un moniteur diplômé d’état en conduite tout terrain option quad (Quercy TT, à Castelnau-Montra-tier) se chargent de l’animation de la journée qui s’organise en deux temps : le matin, une partie

théorique en salle ; l’après-midi, les cas pratiques d’utilisation du quad (dévers, conduite avec une remorque). Chaque participant est alors mis en situation avec différents quads. Les formations sont à des-tination des exploitants agricoles et des salariés, et peuvent s’organiser à la demande (avec un minimum de six personnes inscrites).Le service prévention des risques professionnels est à votre disposition pour tout renseignement complé-mentaire au 05 63 21 61 99 —

MIDI-PYRÉNÉES NORD /

Le quad bien compris dans le LotLe 31 mars, la MSA Midi- Pyrénées Nord a organisé, sur le secteur de Cressensac (canton de Souillac), une formation « Utilisation d’un quad en agriculture en sécurité », à la demande de Michel Delmas, délégué MSA et agriculteur à Cres-sensac.La région Midi-Pyrénées Nord est la région de France où le nombre d’accidents du travail liés à la conduite des quads est le plus élevé. Gratuite, cette formation d’une journée permet d’aborder

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EN RÉGIONS

VIE DE L’INSTITUTION

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LIRE ET FAIRE LIRELa CCMSA a conclu un partenariat avec « Lire et faire lire ». Ce programme vise aussi bien la prévention de l’illettrisme que l’enrichissement de l’offre culturelle en milieu rural, ou encore le développement des liens intergénérationnels et sociaux. Des bénévoles, âgés de 50 ans ou plus, offrent une partie de leur temps libre à un petit groupe d’enfants pour un moment de lecture et d’échanges. Les séances sont organisées une ou plusieurs fois par semaine, durant toute l’année scolaire, dans une démarche axée sur le plaisir de lire et la rencontre entre les générations : www.lireetfairelire.org.

CARTE VITALELes régimes d’assurance maladie (Amexa) et des accidents du travail (Atexa) des exploitants agricoles ont été confiés à la MSA. À compter du 1er juillet, les adhérents affiliés à la MSA pour l’ensemble des prestations sociales maladie maternité invalidité et accident du travail de base doivent mettre à jour leur carte Vitale. Cela actualise le changement d’organisme, permettant ainsi une prise en charge des frais de santé dans les meilleurs délais. Pour les bénéficiaires d’une couverture complémentaire santé, celle-ci reste inchangée.

UN PEU DE PRÉ VERT

Vous enseignez dans un établissement d’enseignement général ou agricole ? Pour vous et vos élèves, la MSA organise tous les deux ans Le Pré Vert, le concours des élèves en milieu rural. Pour cette 8e édition, il vous est proposé

d’accompagner vos élèves dans une réflexion sur leurs responsabilités individuelle et collective en matière de santé. Le travail collectif à réaliser est une BD. Inscrivez votre classe au plus tard le 31 octobre 2014. Plus d’infos sur www.msa.fr

Une journée, cinq dermatologues, plusieurs centaines de dépistages réalisés. Pour la deuxième année consécutive, la MSA a profité de la journée de prévention et de dépistage des cancers de la peau du 22 mai pour mettre en place un dispositif de télédermato logie, en partenariat avec le SNDV (Syndicat national des dermatologues et des vénérologues). 21 médecins MSA (conseil et du travail) formés à l’utilisation d’un dermoscope, un appareil permettant l’obser-vation précise de l’épiderme, sont mobilisés sur une quinzaine de territoires. Sur place, lorsqu’une lésion leur paraît suspecte, ils prennent un cliché qui est en-voyé par mail à la plate-forme installée à la caisse centrale où des dermatologues posent un prédiagnostic et le transmettent au médecin MSA. Lorsqu’un méla-nome est suspecté, le médecin MSA contacte directement un dermatologue libéral pour fixer un rendez-vous dans les dix jours suivants maximum. Le docteur Fite, l’un des dermatologues présents sur la plate-forme de lecture, a analysé des dizaines de clichés

ce jour-là et confie préférer voir le patient en face à face, mais admet que ce procédé « reste une bonne alternative pour les personnes qui ne peuvent pas trop se déplacer ». Les médecins MSA qui ont participé à cette jour-née sont convaincus de l’intérêt de la télédermatologie pour nos populations qui n’ont pas d’accès facile aux spécialistes. Pour eux, cette action de prévention permet aussi de montrer que la MSA sait se mobiliser et innover.

Durant cette journée, 294 assu-rés ont été accueillis dans les 15 centres de télédermatologie mis en place pour l’occasion. Les médecins MSA ont envoyés 412 clichés vers la plate-forme. Dix mélanomes ont été suspectés. Cette action est en cours d’éva-luation. En outre, une réflexion autour de la télémédecine en général est en cours à la caisse centrale et certaines MSA sont déjà engagées dans des projets ARS de télémédecine. —

40   0 0 0 jeunes enfants au régime agricole sont concernés par une prestation sociale extralégale

La prévention dans la peau

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Bientôt « Les Terres de Jim »

15,5 MILLIONS DE RETRAITÉS EN 2012La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) vient de publier son ouvrage annuel, Les retraités et les retraites. Ce livre présente les résultats de l’étude menée en 2012 et analyse l’impact des réformes sur les retraites survenues en 2010. Fin 2012, on compte 15,5 millions de retraités, avec une augmentation des effectifs de cette tranche de la population de 225 000 en 2012. Cette croissance reste moins prononcée qu’entre 2006 et 2010 puisqu’on dénombrait chaque année 360 000 retraités supplémentaires. Un ralentissement expliqué par la loi visant à repousser l’âge de départ à la retraite. La Drees note également une augmentation de la pension moyenne de 2,6 % par rapport à 2011, à 1 288 euros par mois. Une moyenne marquée par des inégalités, notamment entre les pensions perçues entre hommes et femmes. Consultez l’étude complète sur le site de la Drees.

À l’occasion de la 61e �nale mondiale de

l a b o u r, la 1re édi-tion des

«  Terres de Jim  » aura lieu à Saint-Jean-

d’Illac, près de Bordeaux, du 4 au 7 septembre 2014. Près

de 300 000 visiteurs, dont 40 délé gations étrangères et 2 500 béné-voles, sont attendus sur les 300 hectares dédiés à l’événement. La plus grande manifestation agricole de plein air d’Europe !L’objectif est de partager un univers pédago-gique, interactif et convivial pour le plaisir de tous, petits et grands. Ce sera une expérience unique de distribution d’une large gamme de produits agricoles français, surtout locaux. Quatre jours pour promouvoir l’agriculture et son dynamisme au travers de ses pôles : animal, végétal, enfants… Il s’agit de l’événement majeur de l’Année internationale de l’agriculture fami-liale portée par les JA ( Jeunes agriculteurs) et l’AFDI (Agriculteurs français et développement international) en 2014 en France. En savoir plus : www.lesterresdejim.com —

On croyait la vignette disparue. Oui, depuis octobre 2001, sur les pare-brise des auto-mobiles. Mais les vignettes adhésives indiquant les prix

des médicaments continuaient bel et bien de �gurer sur les boîtes depuis 1977. Époque bien-tôt révolue  : à partir du 1er juillet, elles vont laisser place au système «  datamatrix  », un code barre spéci�que qui contient toutes les informations. Il sera accompagné d’un « R » ou d’un « R barré » indiquant s’il s’agit ou non d’un médicament remboursé. Pour savoir ce qu’il a payé, le consommateur consultera la facture détaillée éditée au dos de son ordonnance, le « ticket vitale » qui mentionnera, pour chaque médicament remboursable délivré, son prix, son taux de prise en charge et, le cas échéant, son tarif forfaitaire de responsabilité (base de remboursement). Plus d’info sur www.medicaments.gouv.fr —

La vignette disparaît

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À l’occasion de la 61mondiale de

«  Terres de Jim  » aura lieu à Saint-Jean-

d’Illac, près de Bordeaux, du 4 au 7 septembre 2014. Près

Apprendre où l’on veut, quand on veut

Chaque année, Eduter- CNPR, composante d’Agro-Sup Dijon, permet à 2 500 personnes de suivre une

formation ouverte et à distance (Foad), dans le domaine agricole ou para-agricole. Depuis chez elles (France métropolitaine, Outre-Mer ou pays de l’Union européenne), elles peuvent pro�ter de formations diplômantes et quali�antes dans les domaines de la gestion d’exploitation agri-cole, de la production animale ou végétale, de l’œnologie, etc. Si la nature de ses apprenants est variée — jeunes en rupture avec le système scolaire, salariés en reconversion, agents de l’État, demandeurs d’emploi — la plupart ont en commun le désir de renouer avec la terre familiale. La Foad semble un bon compromis pour y parvenir : elle répond aux mêmes exigences que la formation initiale, tout en donnant la possibilité d’« apprendre où l’on veut, quand on veut ». Pour en savoir plus : www.eduter-cnpr.fr ou 04 73 83 36 00. —

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8 MAI - JUIN 2014 le bimsa www.lebimsa.fr

AUTOUR DE NOUS AUTOUR DE NOUS

le bimsaBulletin d’abonnementÀ retourner à CCMSA – Le BimsaLes Mercuriales, 40 rue Jean-Jaurès 93547 Bagnolet Cedex

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UN BON PLANT POUR l’insertion

Une entreprise apprenante en agriculture permet aux personnes handicapées de suivre une formation diplômante durant laquelle elles alternent cours et travaux agricoles en tant que salariées. Le 20 mai,

l’inauguration de la première structure associative de ce genre en Île-de-France a mis en lumière les six employés pionniers. Rencontre à Brie-Comte-Robert.

Il y a six mois, Cyril, Ludovic et Quentin n’auraient peut-être pas osé parler en public. Les sourires sur les visages de Karl, Miloud et Fabrice n’auraient pas été aussi

francs. Pourtant, lors de l’inauguration de l’entreprise apprenante en agriculture de Seine-et-Marne (EAA77), les six premiers salariés de la structure se tiennent face au public, loquaces et détendus. Béatrice Garré-Consigny, directrice de l’Esat « Les ateliers Braytois», n’en revient toujours pas : « Vous avez tellement changé par rapport à l’époque de notre rencontre. C’est incroyable ! Je ne vous reconnais plus. » Quelques mois plus tôt, Karl arrivait en �n de droits chômage

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et s’apprêtait à connaître des moments difficiles. Fabrice avait été contraint d’abandonner une formation de technicien pour raisons médicales. Miloud, à 58 ans, éprouvait des di�cultés à trouver un poste, malgré une solide expérience en agriculture acquise dans un autre pays. Aujourd’hui, il a l’impression d’avoir « à nouveau 20 ans ». Le passé et les expériences de vie di�érentes de chacun auraient pu peser sur la cohésion d’une équipe de ce type. Finalement, chacun trouve sa place et tente de pousser l’autre vers le mieux : « Il y a une bonne harmonie au sein de notre groupe, se félicite le chef d’équipe, Laoucine Mahmoudi. On voit vraiment une solidarité entre eux

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TERRITOIRES

En signant un contrat avec l’entreprise apprenante, les six salariés sont désormais en CDI. Une situation qui leur amène plus de stabilité. Et comme un bon ouvrier se doit d’avoir de bons outils, la MSA leur a o�ert casque, gants, vêtements chauds, etc. pour faire face à tous types d’activité et de temps.

Le président de la Main verte, Pierre Hoerter, connaît bien le CFFPA Bougainville puisqu’il y a passé ses épreuves de BTS. Il y revient le temps d’une journée pour parler de son expérience dans la création d’entreprises apprenantes. Un exemple à suivre pour l’équipe de Seine-et-Marne.

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pendant le travail mais aussi en dehors. » Des propos con�rmés par Cyril : « Dès le début, on a écrit une charte entre nous, avec des règles sur le respect des autres, sur la manière de travailler, etc. On se dit tout. C’est important pour que tout se passe bien. » Mais la motivation des participants ne su�t pas. Le projet a évidemment eu besoin de partenaires présents et de personnes impli-quées. En première ligne, Pierre Loiseau, chargé de mission à la MSA Île-de-France, réel architecte de l’initiative, comme l’ont rappelé la plupart des orateurs du jour (lire interview page 11) : « Ceux qui sont sur le terrain, ce sont ceux qui veulent faire bouger les choses, lance Magalie Rascle, directrice adjointe de la MSA Île-de-France. Pierre Loiseau a beaucoup œuvré pour la réali-sation de ce projet. On lui doit beaucoup. » Les agriculteurs ont également eu un rôle central à jouer. Si certains d’entre eux pouvaient avoir quelques appréhensions dans le fonctionnement de l’entreprise apprenante, ils ont rapidement été conquis par la qualité du service et n’hésitent plus à faire appel à l’EAA77. Marc Lemarié, agriculteur, peut en témoigner : « Quand on est venu me voir, je me suis dit qu’embaucher des travailleurs handicapés pouvait être une solution puisque nous manquons souvent ©

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Quelles ont été les étapes principales de ce projet ?Lors de l’été 2011, la caisse centrale de la MSA a lancé un appel à projets pour développer des entreprises

que les salariés handicapés travaillent comme tout autre employé. L’un d’entre eux a même dû demander qui était le chef d’équipe. Ils se sont rendu compte que leur handicap n’est pas forcément écrit sur leur front.

Comment les nouveaux salariés gèrent-ils leur nouvelle activité ?Je peux vous assurer qu’ils sont très �ers d’être salariés agricoles, surtout dans une région peu connue pour son agriculture. Ils sont motivés et heureux d’apprendre chaque jour, de se lever en ayant un but professionnel. Il y a une réelle harmonie entre eux et ils s’entraident très souvent. Ça fait vraiment plaisir de les voir s’épanouir. Je dois avouer que ce projet, c’est la chose qui m’a fait me sentir le plus utile depuis que je suis à la MSA. —

RENCONTRE AVEC...Pierre Loiseau,

architecte du projet

L’essentiel de l’activité des salariés reste le maraîchage avec de l’entretien des cultures ou la plantation de certains fruits et légumes. Ils réalisent également de l’entretien d’espaces verts.

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apprenantes en agriculture. La caisse de l’Île-de-France s’y est immédiatement attelée. L’année suivante, on a réalisé une enquête sur la faisabilité du projet. On a rencontré, au centre

de formation de Brie-Comte-Robert (CFPPA Bougainville), plusieurs agriculteurs du territoire pour savoir s’ils étaient partants pour le projet, etc. Quand on a vu que tous les voyants étaient au vert, on s’est lancé dans le recrutement des salariés.

Est-ce qu’il y a eu de l’appréhension de la part de certains de vos partenaires ? Oui, bien sûr. Les agriculteurs qui se sont lancés dans l’aventure nous ont posé beaucoup de questions, notamment au niveau de la capacité de travail des salariés apprenants. Pour les rassurer, nous sommes allés visiter avec eux une entreprise apprenante en Bourgogne, Or Vert, en �n d’année dernière. Nos partenaires ont pu voir

Marc Lemarié est l’un des premiers agriculteurs à avoir embauché l’équipe de l’EAA77. Aujourd’hui, d’autres exploitants, comme M. Signol ou M. Frings ou encore la société paysagiste Dufay-Mandre, font appel à elle. ©

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À 58 ans, Miloud s’épanouit dans sa nouvelle activité et espère continuer son travail en agriculture.

L’équipe s’entend très bien depuis le début de la formation. Ci-contre,

au premier plan, le chef d’équipe Laoucine

Mahmoudi, au deuxième rang, de gauche à droite,

Quentin, Ludovic et Fabrice, et au dernier

rang, Cyril, Miloud et Karl.

de main-d’œuvre. Et puis, quand j’ai vu que les salariés recevaient une formation de qualité et le travail qu’ils e�ectuaient sur l’exploitation, je n’ai plus eu de doutes. » Même écho pour Jacques Frings, produc-teur de fruits et légumes, et président de l’association : « J’ai accepté d’être le président parce que je suis convaincu par le projet. On savait que la réussite de cette structure dépendait des hommes et des femmes qui y participent. Aujourd’hui, je peux dire que c’est une vraie réussite humaine. »

C’est par l’école que commence l’inclusionLe président et fondateur de la Main verte, Pierre Hoerter, invité d’honneur de l’inau-guration, a évoqué la même expérience réalisée en Alsace en 1995. À Molsheim, il a lancé la première entreprise apprenante à destination des personnes porteuses de handicap. Dans cette région aussi, les agriculteurs connaissaient des problèmes pour trouver de la main-d’œuvre. Vingt-deux ans plus tard, plus de 50 personnes ont intégré le milieu du travail. Une grande partie d’entre elles occupent désormais des emplois di�érents de leur première activité à la suite de formations suivies en complément de leur travail. « C’est par

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Plus d’infos et de photos notre site.

l’école que commence l’inclusion », rappelle Pierre Hoerter. Aujourd’hui, la structure alsacienne compte 70 salariés et collabore avec de nombreux agriculteurs, aussi bien en maraîchage qu’en viticulture. Si l’acti-vité agricole en Île-de-France est moins ¯agrante, le fondateur de la Main verte a salué « le dé� entrepris par les acteurs qui ont fait � des clichés que porte une région dont l’activité agricole reste peu connue ». Attentifs au discours de l’homme d’expé-rience, Quentin, Ludovic et leurs collègues se rendent compte que leur marche en avant est amorcée : « Travailler ici, ça nous ouvre des portes pour la suite. » Pour marquer l’o�cialisation de l’entreprise apprenante, les six salariés ont reçu des équipements pour travailler en sécurité : casque, gants, vêtements chauds, etc. Une panoplie complète qui ravit les béné�ciaires, notamment Quentin : « Merci beaucoup pour

tout ça, je suis vraiment content d’être là. » Autour d’un bu�et réalisé par un Esat (éta-blissement et service d’aide par le travail), les nouveaux salariés ont pu apprécier ce nouveau statut et accepter encouragements et félicitations des partenaires présents. « Aujourd’hui, Pierre Hoerter, le président, et le directeur de la MSA Île-de-France sont là. Ça fait plaisir qu’ils se soient déplacés pour nous, même si je dois dire que c’est un peu impressionnant », concède Cyril. Tout reste à faire pour l’équipe de l’EAA77. Aujourd’hui, elle réalise essentiellement des travaux maraîchers mais aussi de l’entretien d’espaces verts. Demain, de nouveaux partenariats avec des agriculteurs de Seine-et-Marne pourraient voir le jour et les salariés sont conscients de leur rôle dans l’évolution de l’association : « Ils savent qu’ils fournissent une prestation de service et qu’ils se doivent d’être professionnels », souligne Laoucine. — Jérémy Lemière

LES SALARIÉS SONT

CONSCIENTS DE LEUR RÔLE DANS L’ÉVOLUTION DE L’ASSOCIATION

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DSN, PRÊTS ? DÉCLAREZ !

À plusieurs échéances, vous êtes amenés à réaliser auprès de di�érents organismes de protection sociale, un certain nombre de déclarations comprenant des informations souvent similaires.La déclaration sociale nominative (DSN) est un ux informatique mensuel, établi de manière automatisée en sortie de votre logiciel de paie normalisé, qui permet d’e�ectuer, en une seule transmission, la plupart des obligations liées à l’emploi de salariés, pour l’ensemble des acteurs de la sphère sociale. Cette innovation est instituée par l’article 35 de la loi Warsmann du 22 mars 2012, relative à la simpli�cation du

Employeurs de main-d’œuvre, la déclaration sociale nominative se substituera, le 1er janvier 2016, à la quasi-totalité de vos déclarations sociales, en particulier au bordereau de versement mensuel des cotisations et à la déclaration

trimestrielle des salaires. La MSA vous accompagne pour un démarrage en douceur avant l’obligation généralisée.

droit et à l’allégement des démarches administratives. Un projet inscrit dans le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, validé par la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) et porté par le GIP-MDS (Groupement d’intérêt public — modernisation des déclarations sociales), auquel participe la MSA, avec les autres partenaires concernés (Acoss, CnamTS, Cnav, Pôle Emploi, Agirc-Arrco, représentants de la prévoyance collective, mutualité, assurances, représentants des éditeurs de logiciels…).

Comment ça marche ? Les données (contrats de travail, heures réalisées,

rémunérations et cotisations…) issues de la paie sont extraites, par établissement, en un message unique envoyé à la MSA, via les sites Internet msa.fr ou net-entreprises.fr, chaque mois (le 5 du mois M + 1 pour les entreprises mensualisées ou le 15 du mois M + 1 pour les autres). Ponctuellement, ce ux mensuel est complété par des signalements d’événements concernant les salariés, envoyés dans un délai de 5 jours à compter de la connaissance de l’événement (arrêt et/ou reprise de travail anticipée suite à un congé maladie, congé maternité/paternité, rupture de contrat intervenu en cours de mois).Le système indique que la

déclaration a été acceptée ou, à défaut, précise les champs à corriger — la DSN transmise peut être modi�ée jusqu’à la date limite de déclaration. La MSA contrôle les éléments déclarés et les distribue à la Cnav ainsi qu’aux autres organismes sociaux et complémentaires. Une harmonisation des formalités et une rationalisation de leur transmission, synonymes de réactivité et de �abilité dans la gestion du recouvrement et des droits de vos salariés.

Qu’est-ce que ça change ?Si la simpli�cation demeure le moteur de la démarche, tant du côté des entreprises agricoles (dispensées des déclarations couvertes par la DSN) que des caisses de MSA (plus de saisie, ni d’envoi de facture…), il n’en reste pas moins que ce concept

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Un référent et un correspondant dans chaque MSA pour accompagner les entreprises agricoles vers la déclaration sociale nominative (réunion du 4 juin à la caisse centrale de la MSA).

195 000 employeurs de main-d’œuvre agricole.

45 % utilisent le téléservice de déclaration trimestrielle des salaires,

53 % celui du bordereau de versement mensuel.

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innovant revient à une mini-révolution culturelle. En e�et, l’o�re de services de la MSA repose actuellement sur l’appel chi�ré dans le cadre duquel elle réalise, pour votre compte, le calcul des cotisations et contributions sociales qu’elle recouvre. Une responsabilité qui sera, avec la DSN, mise à votre charge, à l’image de la pratique du régime général en la matière. Mener à bien cette transition vers le mode déclaratif incarné par la DSN suppose pour la MSA de construire les outils informatiques appropriés, dé�nir de nouveaux processus métiers dans les caisses et modi�er les modalités de contrôle interne et externe. Un redéploiement d’activités, davantage orientées vers des véri�cations a posteriori de di�érents niveaux, auquel l’institution se prépare.

Trois étapes de déploiement L’impératif légal de 2016 est précédé de deux phases de mise en œuvre, avec un contenu enrichi au fur et à mesure de l’abandon des anciennes déclarations. Objectif, vous donner un temps d’adaptation.

À partir de mai 2014, la DSN remplace, pour les entreprises agricoles volontaires, quatre déclarations : - les attestations de salaire pour le versement des indemnités journalières maladie, maternité et paternité ;- les enquêtes et déclarations mensuelles de mouvements de main-d’œuvre ;- les attestations d’employeur destinées à Pôle emploi ;- les formulaires de radiation pour les organismes complémentaires ou supplémentaires.

de chaque caisse, d’un correspondant DSN qui est l’interlocuteur unique des entreprises volontaires pour démarrer la DSN avant sa phase de généralisation. N’hésitez donc pas à rejoindre les employeurs volontaires et les caisses de MSA qui se lancent d’ores et déjà dans la DSN.

Rassurez-vous, la MSA vous informe : - 50 �lières professionnelles invitées à la CCMSA les 18 et 19 juin pour un moment d’échanges sur le projet, et des réunions d’information dans chaque département ;- un référent en charge de la coordination et du déploiement, et un correspondant pour tout renseignement sur le sujet dans votre caisse de MSA ;- une présentation sur le site msa.fr (sur ceux des caisses aussi) avec un lien sur le site dsn.info.fr et toute la documentation utile aux éditeurs de logiciels ;- un dépliant joint à la DTS du 2e trimestre qui vous est envoyée du 16 au 20 juin 2014.

Soyez volontaires pour démarrer la DSN dès aujourd’hui. La MSA vous accompagne : - un formulaire de

candidature en ligne sur msa.fr ;- une réunion téléphonique avec votre MSA, ainsi que votre éditeur de logiciel le cas échéant, pour connaître vos attentes et véri�er que vous remplissez toutes les conditions légales et techniques pour expérimenter la DSN phase 1 ;- une seconde réunion pour établir avec vous un planning de travail ;- un protocole d’accord pour réaliser ensemble des DSN tests ;- le correspondant DSN de votre caisse, à vos côtés pour expérimenter et passer en réel avec succès.En attendant la généralisation de la DSN, béné�ciez également des nombreux services en ligne et procédures dématérialisées proposés par la MSA, notamment la DPAE, le Tesa, le BVM et la DTS Web. En e�et, le renforcement de la dématérialisation constitue l’un des prérequis à la réussite du projet DSN.Avec vous, la DSN ça commence maintenant et avec la MSA, vous avez l’assurance d’être prêts ! —

Christophe Gatschiné

Début 2015, la déclaration de salaire pour le versement des indemnités journalières (DSIJ) accidents du travail et maladies professionnelles devrait être intégrée, sous réserve de l’aboutissement des travaux en cours.

À compter du 1er janvier 2016, la DSN devient obligatoire pour toutes les entreprises et intégrera également le bordereau de versement mensuel (BVM) et la déclaration trimestrielle des salaires (DTS).À signaler que la loi de �nancement de la sécurité sociale pour 2014 a introduit une nouvelle phase intermédiaire : les entreprises redevables d’un certain montant de cotisations et de contributions sociales ainsi que les tiers déclarants devront obligatoirement recourir à la DSN le 1er juillet 2015 au plus tard. Ce seuil reste à �xer par décret.

Anticiper, c’est gagnerPour aborder sereinement le jour J, la MSA vous avise et vous familiarise dès maintenant avec cette nouvelle norme d’échanges. Un dispositif de soutien personnalisé fondé sur la désignation, au sein

Pour un traitement équitable des petites entreprises agricoles par rapport aux entreprises du régime général qui disposent d’un Titre emploi service entreprise, les pouvoirs publics ont rendu un avis favorable à une évolution du Titre emploi simplifié agricole (Tesa). Un amendement gouvernemental en ce sens a été adopté au Sénat le 16 avril 2014 dans le cadre du projet de loi d’avenir pour l’agriculture. Á ce stade, il prévoit un nouveau service, le Titre emploi service agricole, qui permettrait aux petites entreprises agricoles de respecter leurs obligations déclaratives sans

avoir à s’équiper d’un logiciel de paie ou sans recourir à un centre de gestion. Géré par les caisses de MSA, il remplacerait in fine l’actuel Tesa, offrant la possibilité à ces entreprises d’accomplir toutes les formalités liées à l’emploi de salariés en CDD, quel que soit l’effectif de l’entreprise utilisatrice et dans la limite de 119 jours, et en CDI, uniquement pour les entreprises ayant au plus cinq salariésEn attendant le vote définitif de la loi et le lancement de ce nouveau Titre emploi service agricole à l’horizon 2016, l’actuel Titre emploi simplifié agricole est maintenu.

UN NOUVEAU SERVICE TESA POUR LES PETITES ENTREPRISES AGRICOLES

LES JEUNES RÉINVENTENT

LA PRÉVENTIONLa MSA agit pour intégrer la prévention des risques professionnels dans l’enseignement agricole. Parmi les actions les plus ancrées, les Trophées prévention jeunes, qui se déroulent tous les deux ans en région. Dans ce dossier, retrouvez deux exemples, avec les MSA du Languedoc et Grand Sud, d’une part, et la MSA d’Armorique, d’autre part. On y voit comment les jeunes de 12 à 21 ans savent s’approprier les grandes thématiques de la santé-sécurité au travail, en se renouve-lant tant sur le fond que sur la forme. De son côté, la MSA répond à l’invention des participants par l’inventivité de ses professionnels, en proposant une Journée prévention jeunes riche en nouveautés qui s’est tenue le 20 mai à la caisse centrale.

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LES JEUNES RÉINVENTENT LA PRÉVENTION

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Les nouveautés du salonLa Journée prévention jeunes, qui s’est tenue le 20 mai à Bagnolet, n’est pas qu’une super finale des Trophées prévention jeunes décernés en région. C’est encore mieux ! Avec ses nombreux ateliers ludiques dédiés aux risques professionnels et ses prix coup de cœur, cette journée nationale se positionne comme un salon de la santé-sécurité au travail pour les jeunes. On n’a pas l’habitude de rouler les mécaniques – on est conscient du risque machine – mais pour une fois, avouons-le : c’est tout simplement génial !

D ans le champ de la pré-vention des risques pro-fessionnels,

les cours magistraux ne servent à rien ! Il est préférable que les jeunes s’investissent dans des projets qui intègrent la santé- sécurité au travail pendant leur scolarité, pour qu’elle devienne plus tard une composante natu-relle de leur activité professionnelle. » Ces quelques mots prononcés par Magalie Cayon, responsable du département pré-vention des risques professionnels (PRP)

«

ET LES GAGNANTS SONT… Deux prix coup de cœur (décernés par le public de la JPJ) : les lycées agricoles de Meynes, dans le Gard (MSA Languedoc et Grand Sud), pour le projet « prévention morsures », et de Coulogne, dans le Pas-de-Calais (MSA Nord-Pas de Calais), pour le projet « extracteurs de pots ». Les deux équipes gagnent un chèque de 500 euros.

Finale des TPJ • Catégorie message de prévention.Classes de 4e, 3e, 2de : le Legta Le Chesnoy Les Barres, dans le Loiret (MSA Berry-Touraine et Beauce Cœur de Loire), pour le projet « un agriculteur, un métier à risques ».Mention spéciale du jury pour le lycée Edgar-Faure, dans le Doubs (MSA de Franche-Comté), pour son projet « les accidents sur une exploitation agricole ».

Classes de 1re, terminale, BTS : le lycée Lasalle Levier, dans le Doubs (MSA de Franche-Comté), pour le projet « avec le temps, attention paysan ».• Catégorie innovation techniqueClasses de 4e, 3e, 2de : le Legta Crogny, dans l’Aube (MSA Marne Ardennes Meuse et Sud Champagne), pour son projet intitulé « les EPI du bûcheron des marais ». Mention spéciale du jury à la MFR d’Alençon, dans l’Orne (MSA Mayenne-Orne-Sarthe), pour son projet « administrer un produit à une vache en toute sécurité ». Classes de 1re, terminale, BTS : le CFA de Chateaufarine, dans le Doubs (MSA de Franche-Comté), pour son projet intitulé « minimiser les risques liés à l’extraction d’une griffe de fourrage autoporteuse en panne ». Toutes ces équipes, sauf les mentions spéciales, gagnent un chèque de 1 000 euros.

à la caisse centrale, résument à eux seuls toute la philosophie des Trophées pré-vention jeunes (TPJ). Elle fait leur succès depuis plus de vingt ans. La prise en compte des enjeux de la santé-sécurité au travail (SST) est béné-�que pour le futur professionnel. Elle l’est aussi pour le régime agricole. « Les jeunes visualisent mieux à quoi la MSA peut leur être utile. » Si les TPJ et la JPJ apparaissent à certains comme la partie émergée de l’iceberg, d’autres actions sont menées à destination de ce public. Parmi elles, citons : la convention cadre nationale pour l’intégration de la SST dans l’enseignement agricole, déjà adaptée aux priorités locales par 17 caisses de MSA ; la rénovation des référentiels de formation ; l’alimentation

du site chloro�l.fr du ministère de l’Agri-culture, l’espace web des professionnels de l’enseignement agricole ; la collaboration aux publications de la maison d’édition de l’enseignement agricole, educagri éditions, etc.En guise de partie émergée, la JPJ — cette cerise sur le gâteau des TPJ — se prépare près de huit mois à l’avance. Pilotée depuis la caisse centrale par le service promotion des politiques sociales, en coordination avec le département PRP, la journée nationale se tient tous les deux ans. Cette année, le challenge consistait à accueillir la bagatelle de 340 élèves et enseignants, et 80 collabo-rateurs de la CCMSA et des MSA, et de faire tenir le tout au centre de conférences des Mercuriales, à Bagnolet. Ouf ! Hé bien, le

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challenge a été relevé avec brio, non sans avoir investi des salles supplémentaires au niveau zéro et au premier étage de la tour levant.

Apprendre en s’amusantConsidération technique  ? Que nenni. Il fallait bien ça pour que la journée se déroule sans anicroches ni temps morts. Une première, puisqu’ils n’étaient que 265 sur la précédente édition, en 2012. Si chaque groupe respectait un circuit, c’est parce que le choix des thématiques avait été préalablement déterminé avec l’ensei-gnant. Les di¤érents ateliers pouvaient donc répondre aux problématiques qui n’avaient pas été abordées par les jeunes en cours ou dans leurs projets présentés pour concourir aux TPJ. Sans perdre de vue l’aspect ludique, puisque c’est là un maître-mot que s’approprie la JPJ, ou com-ment apprendre en s’amusant. Parmi ces ateliers, quelques nouveautés. « Le forum des jeunes », tout d’abord : un plateau TV animé par Régis de Closets invitait les participants à échanger façon « Ce soir (ou jamais)  !  » sur les risques psychosociaux et les risques en agricul-ture, le tout émaillé de paroles d’experts. « Que le meilleur gagne », dont on imagine bien le principe : un jeu de questions sur les thèmes de la SST, des boîtiers électro-niques, des lots à gagner. « Surfons sur la peau » : beaucoup de succès avec ce nouvel atelier, où les jeunes pouvaient converser avec Alexandre Cazeirgues, champion du monde de vitesse de kitesurf (excusez du

peu). Une explication des risques liés à sa pratique sportive, troubles musculo–s quelettiques et prévention solaire �gurant en bonne place. Sans oublier le « Phytothéâtre », un concept interactif imaginé par l’équipe SST de la MSA du Languedoc et adapté pour la JPJ par le Dr Gérard Bernadac, médecin du travail, Édith Cathonnet et Stéphanie Mathieu, conseillère en prévention et in�rmière de la MSA du Languedoc. On s’autorisera un clin d’œil à une nouveauté de la précédente édition, la rencontre avec le cascadeur pro-fessionnel Gérard Kuhnl, dont les prouesses dans des �lms tels que Le transporteur 3 ou Go fast : au cœur du tra�c ne laissent pas de susciter l’ébahissement. En parcourant les huit animations de « Votre santé est en jeu », dont le jeu des vingt erreurs, le tracto’route, le simulateur de scooter, le phyto code…, les jeunes devaient glaner des points santé en répondant à des questions. « Frédérique laboure un

champ en dévers. Pour réaliser ses demi-tours, elle doit… Réponse : braquer dans le sens de la descente, reculer dos à la pente, repartir en direction opposée ». Pas simple ! « Laure, quant à elle, traite son blé avec un pulvérisateur de 1994. À quelle périodicité doit-elle faire contrôler son matériel ? Réponse : tous les 5 ans ». Le quiz était une bonne façon d’occuper l’esprit entre deux ateliers. D’autant que des lots étaient à gagner.Autre espace, autre tempo, et clou du spec-tacle pour certains, l’élection du prix coup de cœur. Avec, cette année encore, une nouveauté dans la présélection via l’entrée en scène de l’incontournable Facebook. Les internautes étaient invités à « liker » *, ou pas, les projets des 38 lauréats des onze TPJ participants. Les plus « likés » ont donc présenté leurs travaux pendant trois minutes devant un parterre non plus de professionnels mais de pairs. C’est là l’originalité. Cent vingt élèves ont ainsi pu voter en répartissant leurs trois jetons sur les projets qui leur tenaient le plus à cœur. Les urnes ont parlé, permettant ainsi à l’équipe féminine de « prévention morsure » et aux « extracteurs de pots » de repartir chacun avec un chèque de 500 euros. —

Franck Rozé* Aimer

LA PRISE EN COMPTE DE LA SANTÉ-SÉCURITÉ EST BÉNÉFIQUE POUR LE FUTUR PROFESSIONNEL.

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LES JEUNES RÉINVENTENT LA PRÉVENTION

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DOSSIER

Le Gard montre les crocs

utilisent de plus en plus Internet et les réseaux sociaux pour que leur action ait une in�uence au-delà de leur établissement. Ils sont nés dedans et voient bien comment ces nouveaux médias peuvent être utilisés pour toucher un maximum de personnes. C’est très positif. »Certains soignent leur présentation, comme ces élèves de 1re du centre de formation en travail social de Souilhanels (Aude), qui arborent, tous de blanc vêtu, leur « burn roller »  : un instrument en bois qui per-met d’évaluer le degré de burn out des

En avril, les MSA du Languedoc et Grand Sud ont donné rendez-vous aux jeunes du Languedoc-Roussillon, pour le 21e Trophée régional prévention jeunes (TPJ). Avec une participation exceptionnelle et des projets toujours plus inventifs, le cru 2014 est prometteur.

QU’EST DEVENU L’AGRIFLEX ?

En 2009, six élèves du lycée d’enseigne-ment général et technologique agricole Garcia Lorca, de Théza (Pyrénées-Orien-tales), raflent la première place de la finale nationale du Trophée prévention jeune grâce à leur agriflex. Un équipe-ment qui permet de prévenir le mal de dos en position semi-courbée : taille de vigne, bêchage, conditionnement... Suite au trophée, des tests de terrain et de laboratoire sont réalisés par l’INRS, en vue de commercialiser l’agriflex. Les résultats sont positifs : ils révèlent une moins grande sollicitation du dos sur le long terme, donc une diminution des risques de lombalgie. La société Ergotech travaille actuellement sur les dernières améliorations à apporter à l’équipement, notamment au niveau du confort de port. Affaire à suivre…

© Gil Fornet/CCMSA Image

C e matin d’avril, le complexe sportif La Baillie, à Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales), accueille la �nale régionale du Trophée prévention jeunes,

organisée par les MSA du Languedoc et Grand Sud.Les concurrents, traits tirés, patientent à la fraîche avant d’entrer dans l’arène. Certains partagent un casse-croûte pour reprendre des forces. D’autres, l’estomac noué, répètent une dernière fois avant le grand oral. C’est le cas de l’équipe 5, serrée à six sur un banc : « On n’a pas bien dormi. Depuis septembre, dès qu’on a un moment de libre, on travaille sur notre projet, alors là on est très stressés  ! » Comme eux, ils sont 250 à venir de toute la région pour défendre leur projet. Un taux de participation exceptionnel, qui fait la �erté de Claude Bertolotti, président de la MSA Grand Sud : « Cela prouve que nous sommes très attachés à ces valeurs de santé et sécurité au travail. Je vous félicite, vous, jeunes, de penser à ces sujets avant d’entrer dans la vie active. » Il est 9 h 15. Le discours du président sonne le coup d’envoi de la compétition. Les groupes exposent un à un leur pro-jet devant le jury de professionnels. Ils abordent les risques chimiques, la prévention des troubles musculo-squelettiques, les addictions, les équipements de travail... « Les thèmes choisis sont en phase avec l’actualité et l’évolution de la société. Par exemple, on voit des projets sur les risques psychosociaux, sujet qui n’était pas abordé il y a quelques années », note Lionel Venezia, responsable du service santé-sécurité au travail de la MSA du Languedoc. La façon de traiter les sujets a elle aussi changé. Invention d’outils en tous genres, saynètes, vidéos…, les élèves redoublent d’imagination pour trouver la forme qui séduira le jury. « Ils

JE COMPTE SUR VOUS POUR RAFLER LA MISE LORS DE LA FINALE NATIONALE !

salariés. Beaucoup prennent pour point de départ des situations tirées de la vie quotidienne au travail. « Durant nos stages, nous avons remarqué que de nombreuses personnes sou�rent de lombalgies dues à leur posture au travail. Alors, nous avons inventé un outil pour prévenir le mal de dos », explique en cœur l’équipe 11. Même topo du côté du groupe 5 : « Nous avons vécu les conséquences du stress au travail lors de nos stages. C’est ce qui nous a décidés à travailler sur ce thème. » Ils sont entrés en contact avec des professionnels, membres de CHSCT, aides-soignantes, travailleurs agricoles, techniciens… pour recueillir leur avis ou faire tester leur prototype. Une initiative qui n’est pas sans déplaire aux services de

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prévention des MSA du Languedoc et Grand Sud. « Ce qui est marquant cette année, c’est que les élèves ne sont plus seulement dans une présentation scolaire, mais dans des projets qui se veulent exploitables par la suite », se réjouit Lionel Venezia.

Faire passer des messages de préventionUne fois passée l’épreuve du feu, les élèves se présentent sur les stands montés pour la journée, à l’intérieur du complexe spor-tif. L’occasion pour la MSA de transmettre quelques messages de prévention sur les addictions, l’hygiène des mains, la sécurité routière ou encore la conduite du tracteur. « Ils prennent l’information mais certains sont trop stressés pour être vraiment attentifs », observe cependant Monique Mammale, du pôle prévention santé de la MSA Grand Sud. Le stress est justement à son comble l’après-midi, à l’approche des résultats. À 16 h 30, les visages anxieux prennent place devant l’estrade installée dans le gymnase de La Baillie. L’enveloppe des résultats entame un relais de mains en

ILS ONT DIT

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Avec le trophée, les jeunes sont à l’initiative de la pré-vention. Ils réalisent le challenge de présenter leur projet à des profes-

sionnels, ce qui doit les marquer. C’est intéressant car au plus tôt on apprend la prévention, au plus tôt on l’applique. Certains abordent des risques qui sont très difficiles à traiter, comme le burn out ou l’hyper-connexion, des risques qu’on ne peut pas analyser au premier coup d’œil et qui sont très difficiles à cerner.Cendrine Sala, technicienne régionale

de prévention, Direccte, membre de jury

La MSA a été le déclencheur, mais ce n’est qu’une étape, car mes élèves vont concrétiser leur projet de création d’un jeu de société. Je suis très fière d’elles. Elles ont trouvé le

temps, en dehors des cours, pour plancher sur leur projet, alors qu’elles sont en contrôle continu cette année. Elles ont appris à tra-vailler ensemble, à transmettre aux autres et sont restées solidaires du début à la fin.

Nadine Tortesa, enseignante, lycée Maurice Clavel, Frontignan

Les élèves, en choisissant eux-mêmes le thème qu’ils veulent traiter, se projettent dans leur activité professionnelle future. Ils s’auto-sensibilisent à la prévention et sensibilisent aussi tous les élèves présents au trophée, avec une approche différente de celle des professeurs : ils abordent la prévention avec leur propre regard et une façon de s’exprimer qui n’est pas celle des adultes.

Lionel Venezia, responsable du service santé-sécurité au travail,

MSA du Languedoc

mains interminable. Puis, le verdict tombe : les terminales « gestion élevage canin » du lycée agricole de Meynes (Gard) remportent le trophée, avec leur comédie haute en couleur sur la prévention de la morsure de chien. Leur bonne humeur a convaincu les jurys. Dans la salle, l’ovation couvre presque les encouragements d’Olivier Gibelin,

président de la MSA du Languedoc : « Je compte sur vous pour ra�er la mise lors de la �nale nationale ! » Pas d’inquiétude pour les vainqueurs, qui quittent les planches en s’égosillant : « On est les champions ! On est les champions ! On est, on est… » La suite ? Le 20 mai à Bagnolet. —

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DOSSIER

En chi�resLes Trophées prévention jeunes sont organisés tous les deux ans en région. C’est un concours qui s’adresse aux jeunes de l’enseignement agricole. Il leur est proposé de défendre un projet inno-vant sur le thème de la santé- sécurité au travail. Les TPJ sont ponctués par une Journée prévention jeunes, finale nationale. L’année dernière, les MSA Grand Sud et du Languedoc, initia-trices des TPJ, ont fêté les 20 ans du concours. Petit aperçu en chiffres.

20 minutes . C’est le temps dont disposent les candidats pour convaincre le jury de professionnels de la pertinence de leur projet : dix minutes de présentation et dix minutes pour répondre aux questions des membres du jury. Ils peuvent utiliser différents procédés : vidéos, saynètes, diaporama, affiches…

Quatre lauréats. Dans chaque TPJ, quatre lauréats sont désignés par un jury. Il existe deux catégories par thème : « message de prévention », qui permet de sensibiliser à un risque et d’y apporter une solution, et « innovation technique », solution à caractère technique et innovant qui apporte un plus sur la prévention d’un risque pro-fessionnel. Et deux catégories par âge : les participants des classes de 4e, 3e et seconde, et ceux de 1re, terminale et BTS.

Six axes nationaux. La finale nationale (JPJ) met en compétition les vainqueurs de chaque région, à condition que leur projet traite de l’un des six axes de déve-loppement nationaux définis dans le plan santé-sécurité 2011-2015 de la MSA : le risque chimique, les risques psycho-sociaux, le risque animal (zoonoses), les troubles musculo-squelettiques, les équipements de travail agricole et les très petites entreprises.

1 600 élèves. Quatorze MSA ont organisé 11 TPJ cette année. Cent cinq établisse-ments étaient engagés dans le concours, soit 1 600 élèves issus des filières telles que la production animale, l’agroéquipement ou les aménagements paysagers. —

1 700 m2la superficie nécessaire

pour déployer la JPJ à la caisse centrale.

340élèves et enseignants ont été accueillis à la journée

nationale.

80 le nombre de collaborateurs

MSA et caisse centrale mobilisés sur la JPJ.

12 à 21 ans, c’est la tranche d’âge des

participants aux TPJ.

REPÈRES

LES JEUNES RÉINVENTENT LA PRÉVENTION

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Des trophées qui se méritent

Lors des TPJ, les jeunes sont les acteurs. Ce concours est un outil pédagogique

permettant d’intégrer la prévention dans l’enseignement. En e¤et, les jeunes se pro-jettent en tant que professionnels agricoles. Ils appréhendent ainsi les problèmes de santé et de sécurité de leur future situation de travail. Les TPJ illustrent également le partenariat entre les conseillers en pré-vention, les responsables pédagogiques et les jeunes des établissements scolaires agricoles. C’est particulièrement sensible à travers la composition des jurys.

LE JURY NATIONAL : c’est lui qui a sélectionné les quatre lauréats

des 18 projets �nalistes cette année. Il est composé de Michel Fine, administrateur central et président du comité d’action

sanitaire et sociale, Anne Gautier, admi-nistratrice centrale, Dominique Martin, directeur des risques professionnels à la CnamTS, Geneviève Abadia, responsable département médical à l’INRS, Michèle Quiqueré, adjointe au sous-directeur du travail et de la protection sociale au ministère de l’Agriculture, et Christophe Leschiera, rédacteur en chef de Travaux & Innovations.

GRILLE DE NOTATION  : elle répond à di¤érents critères de

réalisation, de prévention et de sensibili-sation. Cent points sont attribués au total. Par exemple : les élèves ont-ils interrogé des professionnels sur leurs pratiques ? Le message de prévention répond-il à un risque réel et ce risque est-il bien mis en

évidence ? Le message de prévention est-il pertinent ? Les élèves ont-ils assuré une di¤usion de leur projet ?Attention ! Des pénalités peuvent être décomptées en cas de hors sujet.

LES PRIX : Ils sont dotés d’une récompense allant de 200 à 1 500  euros

(TPJ). Il existe également des prix coup de cœur, décernés par les élèves eux-mêmes le jour de la finale nationale. Cette année, nouveauté, une présélection a été e¤ectuée sur Facebook (une pho-to et un texte de présentation). Sur les 38 dossiers présentés, 16 ont remporté le plus de « like ». Ce sont ceux-là qui étaient présents le 20 mai, jour des JPJ, pour une ultime présentation de trois minutes. Cent-vingt élèves ont pris part au vote. —

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LES JEUNES RÉINVENTENT LA PRÉVENTION

22 MAI - JUIN 2014 le bimsa www.lebimsa.fr

DOSSIER

L’Armorique se met au vertChroniques d’un ouvrier atypique est une vidéo abordant la prévention des risques sur un chantier d’entretien d’espaces verts. Ce film a reçu le premier prix des 4e Trophées prévention jeunes d’Armorique qui se sont déroulés, le 27 mars, au lycée agricole de Suscinio, près de Morlaix. Retour sur une journée mémorable pour les équipes en compétition.

O n va gagner, c’est sûr  !  », s’enthousiasme un groupe de jeunes. Ils ont entre 15 et 20 ans, étudient dans un établissement scolaire

agricole situé dans les Côtes-d’Armor ou dans le Finistère, et sont venus, le 27 mars, au lycée agricole de Suscinio, au nord de Morlaix, dans le Finistère, pour disputer la �nale de la 4e édition du Trophée pré-vention jeunes (TPJ) organisée par la MSA d’Armorique. Une journée entière leur est consacrée, ce qui nécessite l’implication de nombreuses personnes  : les accom-pagnateurs, les enseignants de l’établis-sement qui reçoit l’événement, le jury (seize personnes), la MSA d’Armorique et les animateurs des stands. D’ailleurs, à peine descendus des cars, les jeunes se dirigent vers les animations proposées par la MSA (voir notre site Internet), en attendant que la compétition démarre.Élèves d’une même classe, de la 3e au BTS, les 107 élèves, répartis en seize équipes et issus de neuf établissements (lycées agri-coles publics ou privés, Instituts ruraux d’éducation et d’orientation, Maisons familiales rurales…), « viennent présenter leur projet pédagogique axé sur la santé et la sécurité au travail, en lien avec le plan d’actions dé�ni par la MSA pour la période 2011-2015, rappelle Maryse Cougard, admi-nistratrice de la MSA, dans son discours d’accueil. Tous vos projets ont nécessité plusieurs mois de travail, ce qui prouve vos capacités d’engagement et de ré�exion pour préserver votre santé et travailler en sécurité et ce, avec l’accompagnement de la MSA », les élèves ayant eu la possibilité d’échan-ger avec un conseiller en prévention au moment de la conception de leur projet.Mais place à la compétition. La matinée est consacrée au passage des équipes devant l’un des quatre jurys qui ont la

lourde tâche de sélectionner les quatre meilleurs projets. Les élèves disposent de cinq minutes pour installer leur matériel, de dix minutes pour exposer leur projet devant le jury et de dix autres minutes au cours desquelles le jury leur pose des questions pour compléter ses informations et a¼ner son jugement.Pour apprécier chaque projet, les membres du jury s’appuient sur une grille de nota-tion — réalisation du projet, pertinence du message de prévention, sensibilisation et implication personnelle des élèves… — et

prennent un temps pour délibérer. Ils ont toujours un mot d’encouragement, formulent un compliment et s’intéressent à la suite qui sera donnée aux actions. Ils conseillent également des améliorations à apporter dans la présentation, au cas où leur projet serait retenu, avec trois autres, pour participer l’après-midi à la �nale régionale, voire décrocher le premier prix et être ainsi sélectionné pour concourir au niveau national. Mais nous n’en sommes pas encore là !

Montage vidéo, saynète, a�che, fascicule...Les thématiques abordées sont variées : les troubles musculo-squelettiques (TMS) ; les risques liés aux zoonoses ; la protec-tion des cardans ; les risques au quotidien du travail en espaces naturels (allergies, piqûres et morsures) ; la sécurité d’un parc de contention ; les risques en salle de traite (inventaire et solutions) ; les équipements de protection individuelle en bûcheronnage ; la prévention des risques sur un chantier d’entretien d’espaces verts  ; la maladie

L’un des quatre jurys assiste à l’exposé d’un groupe d’élèves présentant les risques dans la salle de traite et apportant des solutions pour y remédier.

DES PROJETS PÉDAGOGIQUES AXÉS SUR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL

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de Lyme ; l’alcool au travail  ; les gestes et postures dans les métiers d’aide à la personne… Pour les présenter, ils utilisent di¤érents procédés : montage vidéo, saynète, slam, petit fascicule, a¼che, diaporama, présentation orale avec la participation de chacun, présentation de matériel. En �n de matinée, chaque jury délibère et choisit une équipe qui restera en lice pour l’après-midi. Le 1er prix est remis à quatre jeunes en BTS gestion de la nature, au lycée agri-cole de Suscinio-Morlaix. Ils ont abordé la prévention des risques sur un chantier d’entretien d’espaces verts sous la forme d’un montage vidéo intitulé Chroniques d’un ouvrier atypique. Le 2e prix est décerné aux 1re bac pro du lycée Le Nivot, de Lopérec, pour un diaporama sur la sécurité d’un parc de contention pour l’homme et l’animal. Le 3e prix revient aux 1re bac pro du lycée Le Cleusmeur, de Lesneven, qui a présenté un �lm sur la prévention des TMS dans les activités de services à la personne. Un prix d’encouragement est attribué aux 1re GMNF — Pôle de formation La Ville Davy, à Quessoy, qui ont réalisé un fascicule sur les risques au quotidien du travail en espaces naturels, portant sur les allergies, les piqûres et les morsures. —

Anne Pichot de la Marandais

TÉMOIGNAGES

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Les TPJ, qui sont orga-nisés tous les deux ans, concernent les jeunes de 12 à 21 ans qui étudient dans un établissement

scolaire agricole. Ils sont un moyen ori-ginal et constructif d’impliquer les futurs professionnels agricoles dans les projets de santé-sécurité au travail, et de mobiliser les enseignants et les chefs d’établisse-ments à l’intégration de la prévention des accidents dans leur projet pédagogique. La sécurité et la santé étant des enjeux majeurs pour tous les jeunes, les TPJ s’ins-crivent dans une volonté plus ambitieuse de la MSA d’intégrer la prévention des risques professionnels dès la formation scolaire initiale.

Maryse Cougard, administratrice

de la MSA d’Armorique

Ce qui caractérise nos formations dans l’enseignement agricole, c’est leur relation avec le terrain, à travers les travaux pratiques,

les stages et les projets. Ces diverses acti-vités amènent les jeunes à se retrouver en situation professionnelle face à des animaux, des machines et des environnements de travail qui comportent des risques. Un de nos rôles de pédagogue est de permettre que ces actions soient menées en toute sécurité. D’où les actions de prévention et le travail collaboratif que nous menons avec la MSA et l’Inspection du travail. Ce Trophée met la prévention au cœur de la pédagogie, avec la conduite d’un projet autour de ces problématiques de prévention. Je suis sûr que les jeunes membres des équipes qui concourent aujourd’hui sont devenus des spécialistes de l’évaluation et de la prévention des risques. Merci à la MSA pour l’organisation de cet événement sur le site de Suscinio.

Réné Vaudouer, directeur de l’EPLEFPA (1)

Châteaulin, Morlaix, Kerliver(1) Établissement public local d’enseignement et de

formation professionnelle agricoles.

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Les coopératives d’utilisation de matériel agricole sont des établissements de petite taille : seules 13 % d’entre elles emploient des salariés. Elles recourent à une forte proportion d’emplois en contrat

à durée indéterminée. L’emploi se concentre principalement dans trois régions : Pays de la Loire, Aquitaine et Bretagne.

L’EMPLOI SALARIÉ DANS LES CUMA EN 2012

A�n de mieux cerner l’emploi salarié dans les Cuma, l’obser-vatoire économique et social, de la direction des études, des répertoires et des statistiques,

a réalisé une étude parue en avril dernier. En voici les principaux enseignements.

Peu nombreuses à employer de la main-d’œuvreEn 2012, sur un total de 12  500 Cuma, 1 600 sont employeuses de main-d’œuvre, soit 13 %. Elles emploient 4 600 salariés ayant accompli 5 300 contrats de travail dans l’année, soit 2 100 équivalents temps plein (ETP). Les Cuma représentent un faible volume de l’emploi salarié dans le secteur agricole  : mesuré en ETP, il ne représente que 0,7 % de l’emploi du sec-teur de la production agricole et 4,9 %

de celui de l’ensemble des entreprises de service technique aux agriculteurs (Cuma, entreprises de travaux agricoles et grou-pements d’employeurs).

Des établissements de petite tailleLes Cuma emploient en moyenne 1,3 ETP, les entreprises de travaux agricoles 2,9, les groupements d’employeurs 5,4 et l’ensemble de la production agricole 2 ETP.

Un nombre élevé d’emplois permanentsElles recourent à une forte proportion d’emplois en contrats à durée indéterminée (CDI). Sur les 5 300 contrats, 42 % sont des CDI. 80 % des ETP sont des emplois permanents. Le fait que les Cuma soient exclues des dispositifs d’aide au travail saisonnier (elles ne béné�cient pas des exonérations de cotisations patronales pour l’emploi de travailleurs occasionnels et de demandeurs d’emploi en agriculture) limite le recours à l’embauche de saison-niers et donc le poids de l’emploi en CDD.

Un nombre d’employeurs stable depuis 2010Entre 2003 et 2012, le nombre d’établisse-ments employeurs a diminué au rythme moyen de 2,1 % par an. On note cependant qu’il s’est stabilisé depuis 2010.

L’emploi salarié en très légère hausse depuis 2010Depuis 2003, le nombre d’emplois salariés en Cuma, mesuré en ETP, était en recul modéré de 0,8 % en moyenne annuelle. Mais à partir de 2010, l’emploi est en très légère hausse, qu’il s’agisse de CDI ou de CDD.

La saisonnalité de l’emploiDe mai à octobre, le niveau d’embauche s’élève à plus de 300 en moyenne chaque mois, avec un pic en juillet et un autre en septembre, contre 100 de novembre à mars.

Des niveaux de salaires élevésLe poids de l’emploi quali�é en CDI engendre des niveaux de salaires élevés en Cuma. Les salariés y sont mieux rémunérés que ceux de la production agricole, du fait d’un poids important des cadres, de la forte importance de l’emploi en CDI et d’une forte quali�cation des salariés. L’emploi technique a�ecté aux ateliers de répara-tion des machines agricoles représente la moitié de l’emploi total des Cuma.

L’emploi concentré dans trois régionsMesuré en ETP, il se trouve majoritaire-ment réparti dans les régions situées sur la façade atlantique ouest (Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Aquitaine et Midi-Pyrénées) et en Rhône-Alpes. L’Aqui-taine, les Pays de la Loire et la Bretagne concentrent 58 % des emplois en ETP. —

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Renforcer les liens entre les générations.

Les habitants et les acteurs locaux du Pays d’Aix et d’Isable se sont retrouvés, le 12 avril, à Amions, dans la Loire, pour dresser le bilan du contrat de développement social

territorialisé initié par la MSA en 2009. Ils envisagent désormais l’avenir sans elle, mais soutenus par l’association nouvellement créée.

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Il su¡t parfois d’un petit coup de pouce pour amorcer une dyna-mique. La création d’un contrat de développement social territorialisé (CDST) en Pays d’Aix et d’Isable en

est la preuve. Fin 2009, la MSA Ardèche Drôme Loire lance ce contrat d’aide a�n de stimuler ces territoires. Et voilà le point de départ d’un travail main dans la main entre habitants, acteurs locaux et MSA. Ensemble, ils développent des actions visant à renforcer les liens entre les générations, valoriser le patrimoine et créer de nouveaux espaces de rencontres. Plus concrètement, bénévoles et acteurs de la MSA mettent en place des manifes-tations à destination de tous : une chasse aux œufs, une exposition sur les métiers d’hier et d’aujourd’hui, une soirée contes et histoires locales, etc. Des initiatives qui, rapidement, remportent l’adhésion des habitants du Pays d’Aix et d’Isable. Certains d’entre eux témoignent d’ailleurs

de leur enthousiasme dans un �lm réalisé par Sébastien Lagrevol et di�usé en ce jour de bilan. Une vidéo qui permet au conseiller général, André Cellier, et au maire d’Amions, Georges Bernat, et à tous

les élus et partenaires de découvrir ou de redécouvrir ces projets qui font vivre les territoires et contribuent à améliorer les conditions de vie des habitants.Les administrateurs MSA, Rambert Paliard et Gérard Auberger, ainsi que d’autres élus ont aussi fait le déplacement. Ils en pro�tent pour souligner le travail de Karine Amarant, sous-directrice de la MSA Ardèche Drôme Loire, et Sophie Labrosse, travailleur social accompagnant le CDST. Car, au-delà d’un apport technique et �nancier, ce contrat a permis la création de l’association intercommunale Au Pays d’Aix et d’Isable. C’est elle qui prend désormais le relais du CDST. Pour sa présidente, Monique Darpheuille, également élue MSA, « chaque personne peut apporter sa pierre à l’édice en participant, même ponctuellement, au dynamisme du territoire ».

Une relève assuréeEt pour lier la parole aux actes, les invités participent pour l’occasion à une pièce de théâtre-forum, avec la compagnie « Tenfor Théâtre ». Les comédiens s’emparent, en saynètes, de sujets tels que l’accueil, la par-ticipation, l’implication des personnes du territoire, la transmission de la culture… Ils font ensuite intervenir les spectateurs en les invitant, sur scène, à suggérer de nouvelles idées pour répondre aux problèmes qui touchent le territoire. En les écoutant, on se rend compte que certains connaissent les sujets sur le bout des doigts. Après quatre années d’accompagnement par la MSA, aux acteurs locaux de prendre la relève. La poursuite des actions sur le territoire du Pays d’Aix et Isable est déjà amorcée. Le prochain rendez-vous est donné aux habitants, du 5 au 24 août, à l’occasion d’une exposition et de confé-rences en hommage aux Poilus et aux femmes du canton. Il ne su¡t parfois que d’un coup de pouce… —

Jérémy Lemière

Le président du Conseil économique, social et environnemental est ambas-sadeur pour la MSA : « Aujourd’hui, l’engagement et la participation citoyenne sont fragilisés. Avec son processus électif, la MSA favorise la communauté d’intérêt et l’acte de responsabilisation en encourageant la participation de tous ses adhérents. Dans ce monde en plein changement démographique et socio-professionnel, les institutions doivent être réactives quant aux évo-lutions scientifiques, budgétaires, etc. Un système qui associe à ce point la totalité des acteurs me semble pou-voir bénéficier d’une créativité et d’une réactivité fortes. Beaucoup de personnes ne participent pas aux élections à caractère profes-sionnel, alors qu’elles sont directement concernées. Arriver à 50 % de partici-pation est un exploit considérable. Mais la révolution numérique et le vote par Internet doivent pouvoir faire disparaître les arguments justifiant l’incapacité à voter. »

ÉLECTIONS MSA 2015

26 MAI - JUIN 2014 le bimsa www.lebimsa.fr

LA CAMPAGNE EST OUVERTE

C’est lors d’une conférence de presse au Conseil économique, social et environnemental, que les dirigeants de la caisse centrale de la MSA ont annoncé, le 21 mai, le lancement de la campagne

officielle pour les élections MSA 2015. Comment soutenir la vitalité démocratique de la MSA ? Le point sur la boîte à outils de la campagne.

N ous devons motiver nos ressortissants pour être électeurs et candidats aux prochaines élections car la MSA est basée sur un

mode de gouvernance démocratique. Les adhérents votent pour les représentants qui sont en lien direct avec les décideurs de la protection sociale », souligne Gérard Pelhâte, président de la MSA. Avec une participation aux élections qui oscille entre 40 et 50  %, les pouvoirs publics continuent à faire con�ance à la MSA et à son système démocratique. Mais pour conserver ce taux, une campagne s’impose. Objectifs  : faire voter les adhérents, renouveler les élus, impliquer un maxi-mum de candidats, mais aussi faire vivre les valeurs mutualistes de solidarité, de responsabilité et de démocratie sociale. Pour cela, Jean-François Belliard, premier vice-président de la MSA, a présenté les quatre outils qui s’ajoutent à la signature « 2015, ma voix pour la MSA » :

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JEAN-PAUL DELEVOYE,

1ER AMBASSADEUR MSA

une exposition itinérante qui voyagera, dès septembre, dans chaque départe-ment. Elle sera structurée autour des 17 a�ches historiques des scrutins de la MSA depuis 1949 ;

des ambassadeurs, personnalités locales ou nationales issues du monde écono-mique, social, culturel…, qui témoignent des actions de la MSA et de leur attache-ment au mutualisme ;

un site Internet pour suivre la cam-pagne en temps réel et accéder à toutes les informations concernant les élections (www.electionsmsa2015.fr) ;

un réseau de proximité, avec les élus actuels, qui expliquent sur le terrain la nécessité de voter entre le 12 et le 27 janvier 2015. Et, pour ce scrutin, ce sera aussi possible sur Internet.Pour ces élections, l’enjeu est important. « Des candidats en nombre, sur tous les terri-toires et un taux de participation élevé seront la garantie d’une MSA responsable, proche de ses adhérents et toujours en progrès », rappelle Gérard Pelhâte. —

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Jean-Paul Delevoye, Jean-François Belliard, Gérard Pelhâte et Michel Brault.

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S’ADAPTER AUX PROBLÈMES DU TERRITOIRE« La fonction d’élu, je pense que l’on est fait pour ou pas du tout. Soit on aime et on accepte d’être au service des gens, soit on reste chez soi ». Inès Bonhomme (à droite sur la photo) n’y va pas par quatre chemins, mais il y a forcément du vrai dans les paroles de cette élue expérimentée. Ses mandats, elle ne les compte même plus : « C’est peut-être le quatrième ou le cinquième, je ne sais plus », mais elle garde intacte son envie d’être au plus près des affiliés. Pour Christine De Salvo, aucun doute, c’est bien un deuxième quinquennat qu’elle boucle en tant qu’administratrice à la MSA Provence Azur. Une petite dizaine d’années durant lesquelles elle a pu déve-lopper un réseau de connaissances pour accéder aux informations dont elle a besoin le plus rapidement possible. En dehors de la MSA, les deux déléguées se connaissent bien. Non seulement, elles habitent à une poignée de kilomètres l’une de l’autre, mais elles sont également administratrices à la cave coopérative de la Cadiérenne. Alors, quand Christine s’amuse à dire « ici, tout le monde nous connaît », il est difficile de la contredire. Multi-casquettes, ultra présentes, et super disponibles, les deux élues usent de leurs pouvoirs pour aider au mieux les adhérents. « Quand l’un d’entre eux se pose une question sur ses droits ou a un souci d’ordre personnel, il sait qu’il peut nous appeler », avoue Christine. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’hésitent pas à les solliciter. « Toutes les semaines, on fait appel à nous, mais on est

Inès Bonhomme et Christine De Salvo

élues du 3e collège de l’échelon local du Beausset (Var) MSA Provence Azur.

TROUVER UNE SOLUTION

RAPIDEMENT, C’EST UN GRAND BONHEUR”

là pour ça, non ? », poursuit la viticultrice.Comme les deux femmes connaissent bien leur territoire, elles sont parfaitement conscientes des difficultés qui lui sont propres. C’est pour cela que les deux élues ont mis en place une action à destination des employeurs de main-d’œuvre : « L’acti-vité de viticulture du Bandol demande une main-d’œuvre en nombre et bien formée, et il est parfois difficile de la trouver. Pour les viticulteurs, remplir les papiers concernant l’embauche de salariés, c’est parfois com-pliqué. Avec Christine on a donc décidé de mettre en place une réunion pour informer les gens sur le Titre emploi simplifié agricole

(Tesa). » Une action couronnée de succès puisqu’ils étaient près d’une quarantaine présents lors de cette réunion. De quoi donner envie de reproduire ce genre d’ini-tiative dans les prochains mois, même si le temps manque parfois à ces femmes très actives. Bien qu’elles s’imaginent bien rempiler pour un nouveau mandat, Christine et Inès aimeraient « motiver de jeunes agriculteurs à se présenter. Mais la plupart d’entre eux sont trop pris par leur exploitation ». Les deux déléguées le comprennent mais évoquent la reconnais-sance qu’elles trouvent et prennent à cœur leur rôle, comme l’évoque Christine : « Le plus grand bonheur, c’est quand on nous appelle pour un souci et que l’on trouve la solution en moins de 48 heures. On a vraiment l’impression d’aider les gens et même si certains dossiers sont plus déli-cats, c’est toujours très intéressant. » Un exemple d’implication qui pourrait susciter des vocations. —

Jérémy Lemière

Interviews vidéos sur notre site. Découvrez aussi les témoi-gnages d’élus du 2e collège

des Bouches-du-Rhône, Vivian Weschler et Bruno Di Placido.

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28 MAI - JUIN 2014 le bimsa www.lebimsa.fr

RENCONTRES

FORMÉES POUR MIEUX AIDER

Depuis quatre ans, la maison familiale rurale de Saint-Flour, dans le Cantal, forme des femmes aux métiers du service à la personne. Objectifs : apporter un complément de revenu sur les

exploitations, contribuer à l’épanouissement des familles et à leur maintien en milieu rural, et répondre au problème du vieillissement de la population sur le territoire. Rien de moins.

Dernière semaine à la mai-son familiale rurale (MFR) de Massalès pour la section « métiers du secteur sanitaire et social ». À quelques heures

de la fin de l’année scolaire, c’est avec nos-talgie que les huit stagiaires se retrouvent autour d’un buffet en compagnie de celles qui étaient à leur place quelques années plus tôt. Avant de pousser la porte de la MFR, elles étaient exploitantes agricoles, conjointes collaboratrices ou en recherche d’emploi. Désormais, elles peuvent compter sur leurs compétences et leurs expériences de stagiaires pour décrocher un emploi complémentaire dans le secteur du service à la personne.En 2010, la MFR de Massalès lance un projet d’accompagnement et de formation à destination des femmes du bassin de Saint-Flour. Un dispositif original pour

mettre en adéquation leurs besoins avec ceux du territoire. Dans le Cantal, l’agri-culture constitue la première source de revenus. Pourtant, le nombre d’exploitations a fortement baissé ces dernières années et la situation financière des fermes est parfois préoccupante. « Les familles vivent une crise di cile. Nous ne pouvons pas rester indi�érents à ces situations économiques et sociales critiques », souligne Marie-Thérèse Saraille, responsable de la formation.

Une activité à l’extérieurL’équipe pédagogique de la MFR se rap-proche de la MSA Auvergne pour un partenariat. Elle compte sur l’aide de ses travailleurs sociaux qui connaissent bien le territoire, sa population et les besoins des familles. « Parmi les exploitants, beau-coup gèrent des petites structures qui sont di cilement viables », souligne Dominique

Piccarougne, responsable adjointe du ser-vice social du Cantal à la MSA Auvergne. Le territoire doit, par ailleurs, faire face à un fort vieillissement de sa population. L’Auvergne fait partie des trois régions françaises les plus vieillissantes. « Nous avons une population âgée très attachée à son domicile et qui retarde au maximum l’entrée en établissement. Sur le bassin, de toute façon, il y a peu d’établissements d’ac-cueil de jour ou d’hébergement temporaire. La MSA développe donc une politique de maintien à domicile des personnes âgées, qui s’accompagne d’un besoin important de personnel d’aide à domicile. »Peu à peu, l’idée germe de proposer aux femmes d’agriculteurs, aux exploitantes et aux demandeuses d’emploi une forma-tion professionnalisante dans le domaine sanitaire et social. « Ce secteur sou�rant de di cultés de recrutement, nous trouvions

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intéressant de former les femmes au service à la personne. Cela leur permettrait d’obtenir un emploi complémentaire près de chez elles. Et d’obtenir un revenu supplémentaire, utile pour faire perdurer l’exploitation », explique Marie-Thérèse Saraille. Le projet suscite l’intérêt d’un grand nombre de partenaires — MSA, conseil régional d’Auvergne, Vivea, chambre d’agriculture, Crédit agricole, CER France et la délégation départementale aux droits des femmes et à l’égalité — qui apportent leur soutien pour mettre en place la for-mation. Les travailleurs sociaux de la MSA Auvergne se mobilisent au plus près de la population. En 2013, ils envoient 1 325 cour-riers d’information dans l’arrondissement de Saint-Flour à toutes les femmes chefs d’exploitations, conjointes collaboratrices ou sans statut. Ils identifient les freins qui découragent les inscriptions et trouvent des solutions pour faire disparaître les réticences : conseils pour l’organisation, la garde des enfants, aides financières

pour le passage du permis de conduire... 385 heures d’enseignements au centre, 385 heures de stages pratiques : en l’espace de six mois, les étudiantes apprennent les bases des métiers du service à la personne et sont mises en situations professionnelles concrètes. Elles réalisent des stages en hôpi-taux, en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou bien encore dans des associations d’aide à domicile. À la fin de la formation, les diplômées trouvent rapidement un emploi et apportent au foyer un revenu qui permet de continuer à vivre en milieu rural. Sur les 24 femmes ayant suivi la formation depuis sa création, 21 sont aujourd’hui en situation d’emploi complémentaire. Pour certaines, c’est une affaire de famille : leur emploi à l’extérieur rend possible l’installation du fils ou de la fille sur l’exploitation. Si la motivation est économique, elle est aussi sociale : « Cette formation est un outil d’accompagnement social des familles qui fait

Marie-Paule Quairel, promotion 2013-2014

Claire Rodier, promotion 2010-2011

En 2011, mes associés se sont arrêtés : l’un en invalidité, l’autre en retraite. J’ai dû céder l’exploitation sur laquelle je travaillais depuis trente ans. J’ai poussé la porte de la MFR avec beaucoup d’inquiétude : à 54 ans, je n’avais pas envie de repartir dans quelque chose de scolaire avec des cours à apprendre. Mais la formation est très concrète. Elle m’a permis de mûrir un projet qui me tient à cœur et de m’ouvrir la porte du travail. Ça fait du bien. Pour l’instant je fais des remplacements dans un Ehpad mais j’espère signer un CDI l’année prochaine. J’aime le contact avec les personnes âgées : elles m’apportent énormément. Dans notre groupe, à la MFR, il y a une

Quand j’ai reçu le prospectus sur la for-mation à la MFR, ça m’a intéressée. Mes deux aînés grandissaient et s’investissaient de plus en plus sur l’exploitation. J’avais donc un peu moins de travail à la ferme et je me sentais parfois inutile. Je voyais que je pouvais apporter énormément aux personnes âgées, alors je me suis lancée. J’ai dû m’organiser pour pouvoir concilier, pendant six mois, les heures de formation, les stages et le travail sur l’exploitation. Je travaillais de 7 h à 21 h, sans compter les tâches domestiques.J’ai centré mes stages sur l’animation auprès des personnes âgées. Leur faire passer des moments agréables, les faire sortir, les occuper avec des travaux manuels, de la musique…, leur permet de se rendre compte qu’elles peuvent encore faire des choses et être autonomes. C’est ça qui me plaît.

bonne complicité. Nous nous sentons très proches les unes des autres. Nous venons du même monde, l’agriculture, et pourtant, en six mois de formation nous n’avons jamais

ses preuves puisqu’on constate, sur le moyen terme, une consolidation des structures », note Valérie Farges, travailleuse sociale à la MSA Auvergne. « En agriculture, le travail des femmes n’est pas souvent reconnu. Le fait d’avoir une activité à l’extérieur les valorise, elles se sentent utiles, complète Christelle Billard, directrice de la MFR. Depuis qu’elles ont fait la formation, beaucoup se tournent davantage vers l’extérieur. Elles s’engagent dans des associations ou participent à la vie de leur commune et ont un autre sujet de conversation que l’agriculture. » Un projet qui n’est pas pour déplaire à Gérard Salat, conseiller général du canton de Saint-Flour, car « ces femmes participent à faire vivre le territoire ». Et une initiative convoitée : dans le département voisin, la MFR Sainte-Florine d’Issoire, dans le Puy-de-Dôme, souhaite s’en inspirer pour diversifier son offre de formation dans le service à la personne. —

Ève Dusaussoy

parlé de notre métier ni de vaches. Nous vivons les mêmes difficultés, le manque de lien social par exemple, et c’est sans doute ce qui nous rapproche. —

Cette formation a été très bénéfique. Elle m’a permis de m’épanouir. Je travaille depuis quatre ans à mi-temps dans un Ehpad. J’aime l’exploitation, j’adore le métier d’agricultrice, mais là je rends vraiment service aux autres. Mon travail est reconnu, c’est valorisant. —

RENCONTRES

30 MAI - JUIN 2014 le bimsa www.lebimsa.fr

IL ÉTAIT TEMPS !Une dynamique s’est enclenchée avec Générations mouvement, réseau associatif qui développe depuis

un an une action nationale d’aide aux aidants. Dans les départements actuellement engagés dans cette action, se constituent des ateliers, ouverts à tous et animés par des professionnels de santé, bénévoles à la retraite. Comme dans la Sarthe, où la fédération départementale s’est investie à fond,

en offrant même à l’aidant la possibilité de « faire garder » la personne aidée.

Annie (1) est au bout du rouleau. Des perles de larmes suspen-dues au bout des cils, elle témoigne : « En ce moment, c’est invivable.  » Dehors, le

temps se gâte passagèrement : quelques gouttes de pluie viennent s’écraser sur les vitres de la maison de retraite de Lai-gné-en-Belin. Comme bon nombre de ces 7 000 personnes dans la Sarthe — 8,3 mil-lions en France (2) — Annie exerce à plein temps une activité non rémunérée, souvent harassante, sans congés payés, sans RTT. Elle explose régulièrement son quota de 35 heures hebdomadaire et pourtant, on ne la verra pas faire grève : elle fait partie des aidants, qu’on dit familiaux ou proches, pour les distinguer des aidants profession-nels (aides à domicile, auxiliaires de vie, ergothérapeutes, kinésithérapeutes…). À 62 ans, elle s’occupe quotidiennement de son époux malade et plus âgé. Ce lundi 12 mai, les neuf participants de l’atelier des aidants, mis en place sur ce territoire par la fédération Générations mouvement de la Sarthe, se réunissent pour la 6e fois autour du Dr Philippe Chevreul. Désormais, les uns et les autres se connaissent bien, et ils s’écoutent dans l’intelligence des pairs. « Mon mari ne prend plus régulièrement ses médicaments », relate Annie, déstabilisée. Elle reconnaît avoir de plus en plus de mal à comprendre sa désinhibition, surtout quand elle se mani-feste en public : « Depuis qu’il a été opéré de la prostate, il me fait honte. Notre entourage ne se rend pas compte. On me met tout sur le dos. Je serais bien mieux six pieds sous terre. » Excédée, elle confie : « C’est triste à dire, mais pendant tout le temps de son hospitalisation et de sa convalescence, je me suis sentie en vacances. » Personne ne la juge. Autour d’elle, d’autres aidants, aux situations bien particulières mais aux problématiques similaires. L’un, agriculteur à la retraite, accompagne depuis 35 ans une épouse bipolaire, l’autre, âgée de 82 ans, un conjoint atteint d’une perte

de la mémoire immédiate. À côté encore, une femme s’occupe, en alternance avec frère et sœur, d’une maman vieillissante qui, à 94 ans, souhaite rester le plus long-temps possible à domicile. Ici, un couple s’inquiète pour des parents de 90 et 91 ans, pour une maman « complètement perdue », non autonome, et un papa âgé, lui-même aidant de son épouse. Là, un autre couple, qui officie régulièrement auprès d’un voi-sin de 91 ans un peu diminué, réticent à se faire soigner et qui vit seul avec sa fille déficiente intellectuelle. « Le placement en maison de retraite, c’est quelque chose qu’on

n’arrive pas à aborder avec nos proches », atteste l’une des participantes. C’est pour-tant, parfois, le seul remède approprié si l’on ne veut pas que l’aidant ne finisse par « partir » avant l’aidé, victime à son tour d’épuisement. « C’est un fait, signale le docteur Chevreul, soulignant ainsi le risque vital pour l’aidant, que la maladie d’Alzheimer, par exemple, évolue très len-tement et qu’on n’en meurt pas ! »

Une action nationaleFort d’un maillage territorial sans égal avec ses 9  000 clubs répartis dans 85 départements, le premier réseau asso-ciatif de retraités de France, Générations mouvement — anciennement Les Aînés ruraux — s’est engagé, depuis mars 2013, dans une action nationale d’aide aux aidants. Elle est soutenue par la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et accompagnée par la MSA. Et il était temps ! « Nous sommes frappées par la méconnaissance des aidants des dispositifs d’aide à leur disposition », déclarent conjoin-tement Marie-Henriette Laurent et Micheline

En France, 4,3 millions d’aidants accompagnent une personne de leur entourage âgée de 60 ans ou plus.

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NOUS SOMMES FRAPPÉES

PAR LA MÉCONNAISSANCE DES AIDANTS DES DISPOSITIFS D’AIDE À LEUR DISPOSITION”

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Lucas, respectivement vice-présidente de la fédération de la Sarthe et responsable de cet atelier. L’objectif principal de ces sessions est d’améliorer le savoir-faire, le savoir être et le bien-être des aidants pour une meilleure qualité de la prise en charge à domicile ou, le cas échéant, de les aiguiller vers les structures adaptées. Différentes thématiques y sont abordées. Le programme se déroule sur sept séances : la maladie et/ou la perte d’autonomie, comment mieux comprendre les troubles et les comportements de la personne aidée ; accompagner grâce à des conseils sur les gestes essentiels de la vie quotidienne ; améliorer sa relation avec la personne aidée en adaptant sa communication ; se préserver et se protéger pour un meilleur accompagnement ; s’informer sur les aides, les structures et les solutions de répit… « Nous respectons le schéma national en l’adaptant aux situations des participants », précise Micheline Lucas. Le docteur Che-vreul — comme tous les professionnels de santé bénévoles recrutés pour animer ces

ateliers (infirmiers, psychologues, assis-tants sociaux…) — a suivi une formation de trois jours mise au point par la fédération nationale avec des spécialistes (gériatres, neuropsychologues…). « C’était, pour moi, médecin à la retraite, une très bonne remise dans le bain sur tous les aspects liés à la perte d’autonomie et un enrichissement sur le plan de la communication, notamment sur les principes d’animation des groupes de parole. »

Un repérage e�caceLes fédérations départementales de Géné-rations mouvement repèrent les aidants susceptibles de participer aux ateliers. Dans la Sarthe, après des réunions du comité de pilotage, on a procédé méthodiquement : un forum, un spectacle théâtral (Griottes et coccinelles, par la troupe « En compagnie des oliviers »), une journée de répit en juin 2013, un goûter en septembre avec l’enre-gistrement des premières inscriptions… Sans occulter l’avantage que l’atelier se tient dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ce qui permet la prise en charge de l’aidé en accueil de jour pendant sa durée (environ trois heures le lundi après-midi). Sans ce dispositif, Annie n’aurait tout bonnement pas pu s’inscrire. Un second médecin, Olivier Cahen, a été

recruté par la fédération de la Sarthe pour assurer l’animation d’autres ateliers dans le département. Ils sont ouverts à tous, adhérents ou non , quels que soient l’âge et la pathologie de la personne aidée. Chaque année, pendant deux ans encore, trois groupes de dix aidants chacun pourront ainsi être constitués par animateur. Ce qui autorise les aidants à se manifester. Ou à les aider. —

Franck Rozé

(1) Le prénom a été modi�é.(2) Chi�res de l’enquête handicap-santé auprès des

aidants informels (HSA-Drees-BFHD n°47/2010).

Plus d’infos...

www.generations-mouvement.org

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Un couple d’aidants échange avec le Dr Chevreul pour savoir comment gérer au mieux leurs relations avec l’aidé.

Micheline Lucas, Marie-Henriette Laurent, Daniel Cabaret, président de la fédération Générations mouvement de la Sarthe, et une aidante.

ENSEMBLE, AVEC LES SENIORS

Le 22 mai, 170 élus, agents de direction et responsables de l’action sanitaire sociale, ont participé à la journée de l’ASS sur « Le positionnement et l’offre de la MSA en matière de préservation de l’autonomie autour du Bien vieillir ». Un rendez-vous et un enjeu interrégimes (Cnav, MSA et RSI).

Dans le rapport Monalisa (préconisations pour une Mobilisation nationale contre l’isolement social des âgés) remis en juillet 2013 à Michèle

Delaunay, alors ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, Jean-François Serres, secrétaire général des petits frères des Pauvres, estimait à 1,2 million le nombre d’individus de plus de 75 ans en situation « d’isolement relationnel ». Une solitude qui constitue un facteur majeur d’accélération de la perte d’autonomie. Et un défi global (économique, social et culturel) d’adaptation de la société au vieil-lissement, « d’une politique de besoins à une prise en compte des droits et des devoirs », selon Bernadette Veysset-Puijalon, l’anthro-pologue invitée ce 22 mai. Désormais porté par Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de ces questions auprès de Marisol Touraine, ministre des

Affaires sociales et de la Santé, le projet de loi sur l’autonomie des personnes âgées a été présenté en conseil des ministres le 3 juin. Il doit être débattu au Parlement à la rentrée. « Un texte sur lequel le comité d’action sanitaire et sociale, et le conseil central de la CCMSA ont émis un avis favo-rable car il met l’accent sur la prévention, en considérant que l’avancée en âge est avant

tout une chance pour notre société », rappelle Gérard Pelhâte, président de la MSA, avant de préciser qu’il « inscrit aussi dans la loi les missions de l’action sociale des caisses de retraite, dès lors qu’elle est coordonnée en interrégime, ce qui constitue la validation de la stratégie commune engagée dès 2011 et de façon volontariste par la MSA, la caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et le régime social des indépendants (RSI) ». Des « événements concordants », selon Michel Fine, président du comité d’action sanitaire et sociale de la caisse centrale, qui donnent l’occasion à la MSA d’accueillir, pour la pre-mière fois lors de cette rencontre annuelle, «  nos collègues des autres régimes, pour bien marquer cette approche commune » : notamment, Martine Dechamp, présidente de la commission d’action sociale de la Cnav, et Antonin Blanckaert, directeur de l’action sociale, ainsi que Pierre Godet, président de la commission d’action sociale

EN CHIFFRES 25 % des personnes couvertes en

action sanitaire et sociale sont âgées de 75 ans et plus (873 400 sur 3,6 millions).

74 % des retraités allocataires d’une prestation d’action sanitaire et sociale perçoivent une aide à domicile (57 600 sur 77 800).

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RENCONTRES

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L’action sanitaire et sociale du réseau MSA et des représentants des deux autres régimes réunis autour d’une cause nationale.

41 CHARTES TERRITORIALES DE SOLIDARITÉ DANS 26 CAISSES FIN 2013

Illustration concrète du thème de la journée, les chartes constituent sur les territoires ruraux les plus isolés un enjeu majeur pour les populations âgées et l’avenir même de ces territoires.

du RSI, et Isabelle Bitouzet, directrice de l’action sociale. Formalisée par une convention du 16 janvier 2014, cette union des forces, autour d’une offre commune de pré-vention qui aura bientôt sa marque, se concrétise déjà.

Cuisine et dépendance L’humour et la dérision du spectacle musi-cal Vieillir c’est vivre, écrit, mis en scène et interprété par Raphaëlle Saudinos, en duo avec Mathieu Durand, a comme Un air de famille avec ceux de la pièce de théâtre à succès d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri adaptée au cinéma en 1992. Une forme artistique et pédagogique d’échanges avec les anciens, sur laquelle ont levé le rideau Pierrick Chaussée, directeur adjoint de la Carsat Aquitaine, et Gilles Riaud, sous-

directeur de la MSA Gironde, pour une représentation qui a conquis l’assemblée. Née en Aquitaine de la coopération entre la Carsat, la MSA, le RSI, la Mutualité Fran-çaise, l’association de santé, d’éducation et de prévention sur les territoires (Asept) et leurs partenaires, cette comédie musicale, créée par la compagnie « Cinquième Saison Production », marque l’engagement des organismes de protection sociale de la région sur la question de l’avancée dans l’âge. Une façon originale et ludique de faire découvrir aux seniors l’ensemble de leurs actions de prévention : ateliers mémoire, prévention des chutes, nutrition… Cette histoire de deux spécialistes du « Bien vieillir » — Ernestine de la Rosamonde, l’experte délurée, et Aldebert Duschmol, le débutant maladroit — fait autant la guerre aux idées reçues qu’elle lève de tabous

sur la vieillesse. Une rencontre explosive qui, rhum et tango aidant, donne un tour improbable à leur conférence, au cours de laquelle ils apprendront qu’à tout âge, la vie réserve de belles surprises. Ici, pas de nostalgie, ni de choc culturel des géné-rations, le rap et le slam touchent ceux qui ont connu Tino Rossi et Berthe Silva. La preuve : les six représentations jouées depuis 2012, toutes suivies d’une confé-rence, ont fait salle comble (voir notre article « Vieillir, c’est pas un truc de mau-viettes ! » dans Le Bimsa 141 de février). « On a même dû refuser des inscriptions », souligne Gilles Riaud. De quoi donner des idées aux autres MSA représentées, pour une utilisation, avec les deux autres régimes, de cet outil ludique et pédagogique. —

Christophe Gatschiné

Cette démarche s’inscrit dans le cadre du développement social local pour répondre aux attentes et satisfaire les besoins d’une population âgée.

À travers la participation et la mobilisation des acteurs locaux (élus, associations, ins-titutions) et des populations elles mêmes, les chartes contribuent ainsi à lutter contre l’isolement et préserver l’autonomie des plus âgés, en redynamisant les liens de solidarité et en développant une offre de services adaptée.Échelon intéressant pour le lien social et le vivre ensemble, le territoire rural de mise en œuvre de la charte constitue un terrain pionnier pour penser le lien entre le temps court et le temps long et, ainsi, faire le lien, dans le cadre des actions proposées, entre la mémoire et l’histoire, comme a pu le souligner Bernadette Veysset-Puijalon. Exemples avec ces deux chartes présentées au cours de la journée : − à la MSA Auvergne, sur les communau-tés de communes Pontgibaud Sioule et Volcans, et de Haute Combraille, dans le Puy-de-Dôme (9 500 habitants dont 42 % ont plus de 60 ans) ; 116 jeunes retrai-tés ont été contactés pour une enquête

de besoins et 69 questionnaires réalisés lors de visites à domicile. Un état des lieux — exposé par Robert Caldayroux, président du comité paritaire d’action sanitaire et sociale (CPASS) de la caisse, Marie-Jo Pourtier, présidente de l’échelon local, et Christine Courtheix, responsable du service d’action sociale (site MSA du Puy-de-Dôme) — qui a permis d’orienter et de définir des projets d’actions contri-buant au « Bien vieillir » : telles les visites de bénévoles chez des personnes âgées isolées socialement et géographiquement, en lien avec les petits frères des Pauvres. Il s’agit là d’une traduction concrète de l’engagement de la MSA dans la lutte contre l’isolement des âgés, Monalisa, dont les chartes constituent un outil privilégié de mise en œuvre : séances de lecture au sein d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), réunions d’information et ateliers de pré-vention santé en lien avec la Carsat et le RSI, embellissement et fleurissement de 16 communes… ;− à la MSA Nord-Pas de Calais, sur le can-ton d’Hucqueliers dans le Pas-de-Calais (8 000 habitants dont 23 % ont plus de 60 ans) ; des aînés volontaires ont nourri

le scénario d’un conte illustré — Il était une fois dans l’Nord, avec les mascottes Luc et Loïse — pour transmettre l’histoire de leur canton et des coutumes locales. Un récit qui valorise leurs expériences comme sources de transmission de l’identité rurale du territoire et opportunités de dialogue entre les générations (lectures à la Marpa de Preures, dans les bibliothèques, le centre social…) et que nous ont narré Daniel Bourel, président du CPASS de la caisse, Sylvie Delcroix, assistante sociale, Élodie Legrand, secrétaire générale de la communauté de communes, et Alain Delcloy, trésorier et administrateur de la Marpa. Autre action proposée dans le cadre de cette charte : l’action « Estime de soi » qui vise tout à la fois à créer du lien social et de la solidarité en intégrant les résidants Marpa comme habitants du territoire, et à développer le bien-être de ces personnes.Le déploiement de ces chartes se poursuit de façon satisfaisante (24 pour 15 caisses en 2012), permettant d’atteindre l’engage-ment institutionnel de 60 chartes fin 2015 (au moins une par région administrative) prévu dans la convention d’objectifs et de gestion signée avec l’État. —

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34 MAI - JUIN 2014 le bimsa www.lebimsa.fr

Qu’est-ce qui peut bien rassembler un champion du monde de vitesse de kitesurf, un cascadeur professionnel, un dessinateur, des comédiens de la compagnie théâtrale « Frissons volants » et Thierry Mahon de Monaghan, par exemple ? Un indice : ce dernier est conseiller en prévention à la MSA Beauce Cœur de Loire. Réponse : ils ont tous à cœur d’enraciner les bons préceptes de la santé-sécurité au travail dans les pratiques des jeunes et futurs professionnels du monde agricole. Et ils le font dans une ambiance ludique, celle observée lors de la dernière Journée nationale prévention jeunes, la JPJ. Pigé ? Sinon, voyons voir d’un peu plus près, et en images !

L’animation « circulatouch’/phytotouch’ » est l’une de celles qui permettent de gagner des points dans le cadre du parcours « votre santé en jeux ». Pour guider les jeunes dans cet environnement, de nombreux collaborateurs sont venus de toutes les caisses, comme Candie Garcia-Sanchez, conseillère en prévention de la MSA Grand Sud (au second plan).

Quand le plein de bonnes réponses est fait, rendez-vous à la banque hôtesse, où Dorothée Villette, du service promotion des politiques sociales de la caisse centrale, vérifie le décompte des points et procède à la remise des lots.

Le rire végétal, pas animal, vous connaissiez ?

Avec les comédiens et metteurs en scène de la « Cie Frissons volants »,

Cyrill Ripoll et Jean-Sébastien Oudin, les

jeunes interprètent des saynètes sur les zoonoses, les TMS… Ces salades-là

auront bientôt affaire à un nain de jardin mal luné

qui arrache tout sur son passage… À moins que ce

ne soit que le cauchemar de l’une d’entre elles. Si la

JPJ permet de bâtir des histoires, elle n’autorise

pas pour autant à raconter des salades. P

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Pas évident de redonner aux pictogrammes leur définition. Pour accompagner les élèves dans cet atelier « 3 jeux en 1 » sur le risque phytosanitaire : Alexandre Nys, conseiller en prévention de la MSA Nord-Pas de Calais, Nadia Berson, chargée de mission à la caisse centrale (à gauche), et Philippe Raymond, conseiller en prévention de la MSA Auvergne (à droite).

Quand on avait dit qu’un champion du monde de vitesse de kitesurf était venu parler aux jeunes de prévention ! Il s’appelle Alexandre Cazeirgues. En novembre 2013, il atteignait les 104,86 km/h sur l’eau avec une planche tractée par un grand cerf-volant, une « aile ». Il a notamment évoqué les troubles musculo-squelettiques (TMS) et le risque solaire.

« Like »* La JPJ

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« Les animaux et nous », tel était l’intitulé donné à trois animations sur le risque animal. Ici, Didier Orivelle, conseiller en prévention de la MSA Lorraine et formateur à la manipulation et à

la contention des bovins, se livre à des démonstrations, mannequin à l’appui.

Retrouvez d’autres photos sur notre site :

www.lebimsa.fr

Le jeu des 20 erreurs a beaucoup fait parler de lui. Déjà parce qu’on prononce « vintéreurs » et non « vinzéreurs » – merci pour la langue française – et parce que, comme souvent dans ces jeux-là, c’est la dernière des erreurs qui est la plus difficile à dénicher. Pour soutenir les élèves, Philippe Mazal et Thierry Mahon de Monaghan (sur la photo), conseillers en prévention des MSA Auvergne et Beauce Cœur de Loire.

Gare aux troubles musculosquelettiques, donc : les trois ateliers « TMS en jeux » rencontrent toujours un vif succès. Comme sur la thématique du port de charge, avec Jérôme Simon, conseiller en prévention à la MSA Marne Ardennes Meuse, et Emmanuelle Jennepin, responsable de la prévention des risques professionnels de la MSA des Charentes. P

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