LES INEGALITES SCOLAIRES

INTRODUCTION :

«  L'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde »

Nelson Mandela

L' éducation : Action de développer un ensemble de connaissances et de valeurs morales, physiques, intellectuelles, scientifiques , considérées comme essentielles pour atteindre le niveau de culture souhaité.

→ La reproduction des inégalités sociales par le biais l' éducation est un phénomène sur lequel l'économie et la sociologie de l'éducation se sont depuis longtemps penchés.

Inégalités : Lorsque individu ou un groupe d’individus détient des ressources (éducation, revenus, capital social, etc.) qui le positionnent sur une échelle reconnue par la société.

Problématique :

● Comment expliquer l'existence d'inégalités scolaires ?

Plan :

● I/ Les facteurs à l'origines des inégalités scolaires

● A : Les inégalités scolaires : Conséquences des inégalités sociales ?

● B : Un système encore trop élitiste

● II / Une crise de moyens à laquelle doit faire face le système éducatif

● A : La «  qualité de l'éducation » : un concept multidimensionnel

● B : Le rôle joué par les politiques dans la lutte contre les inégalités scolaires

A/ Conséquences des inégalités sociales

Les inégalités scolaires visibles dès la maternelle --> l'écart de niveau entre enfants de cadres et enfants d'ouvriers non qualifiés est déjà constaté

Facteurs explicatifs du niveau de performance : Profession du père , la nationalité

→ Les inégalités sociales qui se sont mises en place à un niveau vont avoir un effet pérenne

Au collège → les élèves entrent avec un niveau fort inégal : les 10% d’élèves les plus forts réalisent des performances environ trois fois supérieures aux 10% les plus faibles.

Aussi → inégalités tenant spécifiquement aux choix scolaires.

A/

→ Choix d'options , d'établissements, fortement influencés par le milieu familial de l'enfant

Au lycée :

- les inégalités de réussite accumulées constituent une contrainte 

- elles sont redoublées par les comportements stratégiques de choix d’option et de vœux d’orientation. -

→ Projets et stratégies → encore plus importants dans l’enseignement supérieur , où l’auto-sélection est omniprésente, notamment pour l’accès aux filières sélectives.

Les classes préparatoires aux grandes écoles, sont nettement plus souvent choisies par les jeunes de milieu favorisé.

B/ Un système encore trop élitiste

→ La singularité française est de cultiver un système élitiste

Historiquement :

Sous la troisième république ( 1870 -1940) : les enfants du peuple étaient séparés de ceux de l'élite

Dans les années 50 : Mise en place du collège unique qui à pour but de «  démocratiser » l'enseignement et de réduire les « inégalités » Décret Berthoin 1959 , Réforme Haby 1975

→ ECHEC : L'évaluation continue des élèves , leur classement et leur orientation dans un dispositif de sections et de filières hiérarchisées, vont creuser un écart considérable.

→ Les nouveaux publics du secondaire seront systématiquement orientés vers les nouvelles filières (moins valorisées) de l’enseignement professionnel et technologique.

En quatre décennies : l’inégalité sociale des chances scolaires n’a pas évaluée → 1960's les chances d’obtention d’un bac général étaient de 56  % pour un enfant de cadre et 11% pour un enfant d’ouvrier (45 points de différence)  aujourd'hui , ces chances sont de 72 et 22% (50 points de différence).

B/

Analyse des inégalités sociales d’accès aux doctorats, grandes écoles et  « très grandes écoles  » 

→ Dans une première période qui s’étend des générations nées de 1919-1928 à 1959-1968, quelle que soit la filière, un mouvement général de démocratisation d’accès au niveau des études les plus élevés est constaté.

→ MAIS , l’accès aux grandes écoles, et surtout aux très grandes écoles, se caractérise par une sur-représentation croissante des enfants des catégories aisées

Graphique 1  : Évolution des chances relatives (ratio) entre les enfants des catégories aisées et défavorisées d’accéder aux différents établissements de l’enseignement supérieur des générations

1919 - 1928 aux générations 1959 – 1968.

Lecture  : Les enfants d’origine aisée des générations 1919 - 1928 ont eu 52 fois plus de chances d’accéder à une très grande école que les enfants d’origine défavorisée. Source  : Graphique réalisé d’après les données

d’Albouy et Wanecq (2003).

B/

● Mise en place de politiques d'ouverture sociale par les grandes écoles → Elles sont favorables à l’égalité des chances mais leurs effets restent néanmoins limités :

- les droits d’inscription élevés de ces écoles constituent un obstacle efficace à leur démocratisation.

Exemple : l’Edhec, pour la rentrée 2015, ces droits s’élèvent à 45 000 € pour trois années.

● ---> Plus globalement, la marchandisation croissante de l’offre éducative, avec le développement des prépas privées et les services de coaching , constitue un frein considérable à la démocratisation du système éducatif.

Graphique 2  : Proportion d’enfants de cadres et d’ouvriers selon le niveau d’études

Lecture  : Les SEGPA scolarisent 2,1% d’enfants de cadres et 43,5% d’enfants d’ouvriers.

Source  : MEN, Repères et Références Statistiques (2014).

B/

Ainsi , les origines sociales ont un impact considérable sur l' émergence des inégalités scolaires , au

centre du problème se trouve également la nature élitiste du système éducatif et notamment l’accès

au grandes écoles qui se voit restreins à une partie des élèves seulement.

Il s'agira de voir maintenant , qu'en plus de ces facteurs , subsiste une crise de moyen au sein du

système éducatif , Il importe donc maintenant d'examiner la manière dont les inégalités de réussite

et de carrières se fabriquent dans des contextes scolaires eux-mêmes fort variés .

La réduction du nombre d'enseignants dans les réseaux d’aides aux élèves en difficultés

A/ La qualité de l'éducation un concept multidimensionnel

● Définition de la qualité en éducation :

– Les travaux de Felouzis et Perroton : la réputation

– Gauthier et Dembélé : les pratiques pédagogiques des enseignants définies

● On ne peut réduire la qualité de l'enseignement aux pratiques des maîtres :

- - > Ces pratiques s'inscrivent toujours dans un contexte plus large que la classe elle même.

● Le public et le contexte

A/

● Les chercheurs de l'université de Bristol :

● Les conditions :

– Matérielles

– Humaines

● La ségrégation scolaire et la qualité de l'enseignement :

– Structure

– Filière

– Classes

A /

● Parler de ségrégation scolaire, deux conditions :

– La séparation des élèves doit aboutir à la production de formes spécifiques d'inégalité ou d'exclusions,

– L'actions spécifique des institutions et des acteurs scolaires

● Plusieurs facteurs expliquent le poids de la ségrégation sur les destins scolaires et in fine sur les inégalités d'acquis et de parcours :

– Un effet de pairs

– Relève d'offre de formation et d'enseignement

– Le climat des écoles

● La discrimination systémique

B/ Le rôle joué par les politiques dans la lutte contre les inégalités scolaires

➢ Seconde Guerre mondiale : unification progressive des parcours scolaires → mise en place du collège unique au milieu des années 70

➢ Problème → On concentre les maigres moyens dans ce domaine sur quelques établissements les plus en difficultés. Les réductions d’effectifs et de moyens se répercute sur les élèves qui ont le plus de mal à suivre hors de quelques zones «  ciblées. »

➢ Dans l’enseignement supérieur : la réforme de l’université fait totalement l’impasse  sur l’immense écart de moyens qui sépare les étudiants favorisés des «  grandes écoles  » et la masse des premiers cycles universitaires.

➢ Propos à nuancer car le système scolaire français, en dépit de ses dysfonctionnements, demeure l’un des meilleurs au monde.

B/

● Quelles sont les pistes à explorer ?

✔ S’attaquer aux inégalités scolaires dès le plus jeune âge

✔ Revoir la carte scolaire

✔ Renforcer les moyens de l'éducation prioritaire

✔ Faire évoluer la pédagogie

✔ Réduire les inégalités face aux devoirs

✔ Soutenir le recours au soutien scolaire

Conclusion :

Ainsi , le système éducatif a été capable d'élever massivement les compétences et les savoirs scolaires de la population française : facteur d'émancipation des populations les plus défavorisées.

Mais depuis une vingtaine d'années : on observe un très grand nombre de situations d échec, pour les élèves et leurs familles.

→ Nous avons vu que les difficultés d’apprentissage sont tôt installées. Elles sont repérées dès le début de l'école élémentaire .

Les inégalités scolaires sont certes le signe d'inégalités sociales déjà présentes mais elles sont aussi un facteur de leur maintien, voire de leur aggravation.

Pour briser cet engrenage des inégalités, l'action devrait donc porter simultanément sur le champ scolaire et sur le champ social.