Les facteurs de risque cardiovasculaire sont-ils utiles pour le diagnostic de syndrome coronaire...

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83 minutes (me ´diane : 76) et 184 (me ´diane : 148) entre l’appel au CRRA et la re ´alisation du scanner. La dure ´e moyenne de passage aux urgences a e ´te ´ de 397 minutes (me ´diane : 356) (Fig. 1). Discussion.— Il est reconnu que, pour les patients suspects d’AVC, l’appel du CRRA en premie `re intention ame ´liore la rapidite ´ de leur prise en charge. En Haute-Garonne, seulement 42 % des patients sont re ´gule ´s, re ´sultat qui doit inciter au de ´veloppement de l’information de la population et a` la poursuite de l’e ´valuation de cette filie `re de soins. doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.218 114 Les facteurs de risque cardiovasculaire sont-ils utiles pour le diagnostic de syndrome coronaire aigu en urgence ? S. Charpentier a, * , D. Lauque a , M. Cournot b , V. Houze ´-Cerfon a , J.-L. Ducasse ´ a a Poˆledeme ´decine d’urgences, centre hospitalier universitaire, Toulouse, France b Service de cardiologie, centre hospitalier du Val-d’Arie `ge, Foix, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] Motscle´s: Syndrome coronaire aigu ; Facteur de risque ; Diagnostic Introduction.— Le diagnostic de syndrome coronaire aigu (SCA) est difficile en me ´decine d’urgences si le patient n’a pas de sus de ´calage du segment ST sur l’e ´lectrocardiogramme (ECG). Il est commune ´ment admis que le diagnostic en urgence repose sur association de signes cliniques, de facteurs de risque, d’anomalies sur l’ECG et de l’e ´le ´va- tion de la troponine. Les facteurs de risque sont pre ´dictifs d’une e ´volution probable vers la maladie coronaire mais leur inte ´re ˆt dans la pre ´diction du diagnostic de SCA devant une douleur thoracique a e ´te ´ tre `s peu e ´tudie ´. L’objectif de notre e ´tude est d’e ´valuer l’apport des facteurs de risque (hypertension arte ´rielle, diabe `te, hypercholeste ´- role ´mie, tabagisme, he ´re ´dite ´ familiale) dans le diagnostic de SCA. Me ´thode.— Nous avons re ´alise ´ une e ´tude ancillaire d’une e ´tude pros- pective observationnelle sur 11 mois incluant conse ´cutivement des patients pris en charge en pre ´hospitalier ou aux urgences pour une douleur thoracique e ´vocatrice de SCA e ´voluant depuis moins de 12 heures. Les donne ´es anamnestiques, e ´lectrocardiographiques et biologiques ont e ´te ´ recueillies. Le diagnostic final de SCA sans e ´le ´va- tion du segment ST (non ST+) a e ´te ´ fait apre `s une double expertise des dossiers. Un mode `le de pre ´diction de SCA a e ´te ´ construit par analyse multivarie ´e a ` l’aide d’une re ´gression logistique incluant les donne ´es disponibles habituellement utilise ´es lors de la prise en charge initiale. Re´sultats.— Parmi les 677 patients inclus, 185 pre ´sentent un SCA non ST+ (27,3 %) dont 99 avec une troponine e ´leve ´e (53,5 %). Seu- lement 11 % des patients n’ont aucun facteur de risque connu. En analyse univarie ´e, les facteurs pre ´dictifs de SCA sont l’a ˆge, les facteurs de risque cardiovasculaire sauf l’he ´re ´dite ´ familiale, les ante ´ce ´dents de SCA, les anomalies a` l’ECG et l’e ´le ´vation de la troponine a` l’admission (H0). En analyse multivarie ´e, seuls l’a ˆge (odds ratio [OR] 1,05 ; intervalle de confiance [IC] 95 % [1,03—1,06]), les ante ´ce ´dents coronariens (OR : 2,7 ; IC 95 % [1,62—4,34]), les ante ´ce ´dents d’hypercholeste ´role ´mie (OR : 1,57 ; IC 95 % [1,00— 2,48]), les anomalies ECG (OR : 2,16 ; IC 95 % [1,26—3,72]) et l’e ´le ´vation de la troponine H0 (OR : 25,63 ; IC 95 % [10,92— 60,14]) sont associe ´es au diagnostic de SCA. Conclusion.— Les facteurs de risque sont fre ´quemment retrouve ´s chez les patients admis pour douleur thoracique mais ils sont peu ou pas pre ´dictifs du diagnostic de SCA en urgence. Des e ´tudes pour e ´tablir des scores diagnostics de SCA sont ne ´cessaires. doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.219 115 Enqueˆte de pratique sur la prise en charge par les Smur de l’hyperglyce´mie au cours des syndromes coronariens aigus N. Gazin * , J. Sende, S. Schvahn, M. Rusan, L. Nguyen, C. Chollet-Xe ´mard, A. Margenet, J. Marty Samu 94—Smur, ho ˆpital Henri-Mondor, AP—HP, Cre ´teil, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] Mots cle ´s : Syndrome coronarien aigu ; Glyce ´mie ; Smur Introduction.— La Confe ´rence de consensus (CC) de 2006 sur la prise en charge de l’infarctus du myocarde a` la phase aigue ¨ en dehors des services de cardiologie recommande de doser la glyce ´mie capillaire (GC) et de traiter pre ´cocement par insuline toute hyperglyce ´mie. Nous avons e ´value ´ l’application de ces recommandations par les Smur. Me ´thodologie.— Nous avons mene ´ en 2008 une enque ˆte de pratique nationale par questionnaire te ´le ´phonique aupre `s de Smur de me ´tro- pole et DOM-TOM. Les me ´decins, tous seniors, e ´taient interroge ´s sur les items suivants : disponibilite ´ de l’insuline au sein du Smur, re ´alisation ou non d’un dosage syste ´matique de la GC en cas de douleur thoracique et pour tout syndrome coronarien aigu avec sus de ´calage du segment ST (SCA ST+), existence d’un protocole de service d’utilisation de l’insuline en cas de SCA ST+. Enfin, il e ´tait demande ´ aux me ´decins interroge ´s s’ils avaient de ´ja ` utilise ´ de l’insu- line au cours d’un SCAST+ et a` partir de quel taux de GC ils estimaient devoir introduire un traitement par insuline. Re´sultats.— Nous avons enregistre ´ 185 re ´ponses. La GC e ´tait dose ´e syste ´matiquement pour douleur thoracique dans 55 % des cas et lors d’un SCA ST+ dans 64 % des cas. Parmi les 51 % des Smur disposant de l’insuline, seuls 4 avaient un protocole spe ´cifique d’utilisation en cas de SCA ST +. Dans 67 % des cas, l’attitude the ´rapeutique vis-a `-vis de l’hyperglyce ´mie dans les SCA ST+ e ´tait la me ˆme quelque soit les ante ´ce ´dents de diabe `te des patients. Dans notre enque ˆte, 65 me ´de- cins seniors avaient de ´ja ` traite ´ par insuline une hyperglyce ´mie au cours d’un SCA ST+. La glyce ´mie minimale pour de ´buter une insuli- nothe ´rapie e ´tait tre `s variable d’un me ´decin a ` l’autre : de 1 a` 3g/l. Pour 16 % des me ´decins interroge ´s, il n’y avait pas d’indication a` traiter une hyperglyce ´mie en Smur au cours d’un SCA ST+ et 25 % d’entre eux n’avaient pas d’ide ´e pre ´cisesur le seuila` partir duquel une insulinothe ´rapie e ´tait ne ´cessaire. Conclusion.— Cette enque ˆte montre que si la recherche d’une hyperglyce ´mie est fre ´quemment re ´alise ´e par les Smur chez les patients pris en charge pour une douleur thoracique ou un SCA ST+, sa prise en charge reste encore tre `s variable, ce d’autant plus que l’insuline n’est pas syste ´matiquement disponible en Smur. Cette he ´te ´roge ´ne ´ite ´ de pratique sur la prise en charge de l’hyperglyce ´mie au cours du SCA ST+ est possiblement lie ´e a ` des recommandations pas assez pre ´cises quant aux objectifs glyce ´miques. doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.220 116 Enqueˆte de pratique : les recommandations concernant la prise en charge du syndrome coronarien non-ST+ sont-elles connues des urgentistes ? C. Le Gall a, * , D. Savary b , S. Charpentier c , V. Debierre d , A. Ellrodt e , O. Gattoliat f , P. Goldstein g a SAU, centre hospitalier d’Argenteuil, Argenteuil, France b Samu74, centre hospitalier d’Annecy, Annecy, France c SAU, CHU de Toulouse, Toulouse, France d Samu 44, CHU de Nantes, Nantes, France e Ho ˆpital Ame ´ricain, Neuilly, France Re ´sume ´s A55

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Resumes A55

83 minutes (mediane : 76) et 184 (mediane : 148) entre l’appel auCRRA et la realisation du scanner. La duree moyenne de passage auxurgences a ete de 397 minutes (mediane : 356) (Fig. 1).Discussion.— Il est reconnu que, pour les patients suspects d’AVC,l’appel du CRRA en premiere intention ameliore la rapidite de leurprise en charge. En Haute-Garonne, seulement 42 % des patients sontregules, resultat qui doit inciter au developpement de l’informationde la population et a la poursuite de l’evaluation de cette filiere desoins.

doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.218

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Les facteurs de risque cardiovasculaire sont-ils

utiles pour le diagnostic de syndrome coronaire aiguen urgence ?S. Charpentier a,*, D. Lauque a, M. Cournot b, V. Houze-Cerfon a,J.-L. Ducasse a

a Pole de medecine d’urgences, centre hospitalier universitaire,Toulouse, Franceb Service de cardiologie, centre hospitalier du Val-d’Ariege, Foix,France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

Mots cles : Syndrome coronaire aigu ; Facteur de risque ; DiagnosticIntroduction.— Le diagnostic de syndrome coronaire aigu (SCA) estdifficile en medecine d’urgences si le patient n’a pas de sus decalagedu segment STsur l’electrocardiogramme (ECG). Il est communementadmis que le diagnostic en urgence repose sur association de signescliniques, de facteurs de risque, d’anomalies sur l’ECG et de l’eleva-tion de la troponine. Les facteurs de risque sont predictifs d’uneevolution probable vers la maladie coronaire mais leur interet dansla prediction du diagnostic de SCAdevant une douleur thoracique a etetres peu etudie. L’objectif de notre etude est d’evaluer l’apport desfacteurs de risque (hypertension arterielle, diabete, hypercholeste-rolemie, tabagisme, heredite familiale) dans le diagnostic de SCA.Methode.— Nous avons realise une etude ancillaire d’une etude pros-pective observationnelle sur 11 mois incluant consecutivement despatients pris en charge en prehospitalier ou aux urgences pour unedouleur thoracique evocatrice de SCA evoluant depuis moins de12 heures. Les donnees anamnestiques, electrocardiographiques etbiologiques ont ete recueillies. Le diagnostic final de SCA sans eleva-tion du segment ST (non ST+) a ete fait apres une double expertise desdossiers. Un modele de prediction de SCA a ete construit par analysemultivariee a l’aide d’une regression logistique incluant les donneesdisponibles habituellement utilisees lors de la prise en charge initiale.Resultats.— Parmi les 677 patients inclus, 185 presentent un SCAnon ST+ (27,3 %) dont 99 avec une troponine elevee (53,5 %). Seu-lement 11 % des patients n’ont aucun facteur de risque connu. Enanalyse univariee, les facteurs predictifs de SCA sont l’age, lesfacteurs de risque cardiovasculaire sauf l’heredite familiale, lesantecedents de SCA, les anomalies a l’ECG et l’elevation de latroponine a l’admission (H0). En analyse multivariee, seuls l’age(odds ratio [OR] 1,05 ; intervalle de confiance [IC] 95 % [1,03—1,06]),les antecedents coronariens (OR : 2,7 ; IC 95 % [1,62—4,34]), lesantecedents d’hypercholesterolemie (OR : 1,57 ; IC 95 % [1,00—2,48]), les anomalies ECG (OR : 2,16 ; IC 95 % [1,26—3,72]) etl’elevation de la troponine H0 (OR : 25,63 ; IC 95 % [10,92—60,14]) sont associees au diagnostic de SCA.Conclusion.— Les facteurs de risque sont frequemment retrouveschez les patients admis pour douleur thoracique mais ils sont peu oupas predictifs du diagnostic de SCA en urgence. Des etudes pouretablir des scores diagnostics de SCA sont necessaires.

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Enquete de pratique sur la prise en charge par les

Smur de l’hyperglycemie au cours des syndromescoronariens aigusN. Gazin *, J. Sende, S. Schvahn, M. Rusan, L. Nguyen,C. Chollet-Xemard, A. Margenet, J. MartySamu 94—Smur, hopital Henri-Mondor, AP—HP, Creteil, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

Mots cles : Syndrome coronarien aigu ; Glycemie ; SmurIntroduction.— La Conference de consensus (CC) de 2006 sur la priseen charge de l’infarctus du myocarde a la phase aigue en dehors desservices de cardiologie recommande de doser la glycemie capillaire(GC) et de traiter precocement par insuline toute hyperglycemie.Nous avons evalue l’application de ces recommandations par lesSmur.Methodologie.— Nous avons mene en 2008 une enquete de pratiquenationale par questionnaire telephonique aupres de Smur de metro-pole et DOM-TOM. Les medecins, tous seniors, etaient interroges surles items suivants : disponibilite de l’insuline au sein du Smur,realisation ou non d’un dosage systematique de la GC en cas dedouleur thoracique et pour tout syndrome coronarien aigu avec susdecalage du segment ST (SCA ST+), existence d’un protocole deservice d’utilisation de l’insuline en cas de SCA ST+. Enfin, il etaitdemande aux medecins interroges s’ils avaient deja utilise de l’insu-line au cours d’un SCA ST+ et a partir de quel taux de GC ilsestimaient devoir introduire un traitement par insuline.Resultats.— Nous avons enregistre 185 reponses. La GC etait doseesystematiquement pour douleur thoracique dans 55 % des cas et lorsd’un SCA ST+ dans 64 % des cas. Parmi les 51 % des Smur disposant del’insuline, seuls 4 avaient un protocole specifique d’utilisation en casde SCA ST +. Dans 67 % des cas, l’attitude therapeutique vis-a-vis del’hyperglycemie dans les SCA ST+ etait la meme quelque soit lesantecedents de diabete des patients. Dans notre enquete, 65 mede-cins seniors avaient deja traite par insuline une hyperglycemie aucours d’un SCA ST+. La glycemie minimale pour debuter une insuli-notherapie etait tres variable d’un medecin a l’autre : de 1 a 3 g/l.Pour 16 % des medecins interroges, il n’y avait pas d’indication atraiter une hyperglycemie en Smur au cours d’un SCA ST+ et 25 %d’entre eux n’avaient pas d’idee precise sur le seuil a partir duquelune insulinotherapie etait necessaire.Conclusion.— Cette enquete montre que si la recherche d’unehyperglycemie est frequemment realisee par les Smur chez lespatients pris en charge pour une douleur thoracique ou un SCA ST+,sa prise en charge reste encore tres variable, ce d’autant plus quel’insuline n’est pas systematiquement disponible en Smur. Cetteheterogeneite de pratique sur la prise en charge de l’hyperglycemieau cours du SCA ST+ est possiblement liee a des recommandations pasassez precises quant aux objectifs glycemiques.

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Enquete de pratique : les recommandations

concernant la prise en charge du syndromecoronarien non-ST+ sont-elles connues desurgentistes ?C. Le Gall a,*, D. Savary b, S. Charpentier c, V. Debierre d, A. Ellrodt e,O. Gattoliat f, P. Goldstein g

a SAU, centre hospitalier d’Argenteuil, Argenteuil, Franceb Samu 74, centre hospitalier d’Annecy, Annecy, Francec SAU, CHU de Toulouse, Toulouse, Franced Samu 44, CHU de Nantes, Nantes, FranceeHopital Americain, Neuilly, France