Les derniers outils "tendance" pour l'enseignement des langues

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MAGAZINE éducation WWW.EDUCATIONMAGAZINE.FR NUMÉRO 12 / JUILLET-AOÛT 2011 NOTRE DOSSIER POUR OU CONTRE LES DEVOIRS DE VACANCES ? CAHIER CENTRAL QUE FAIRE CET ÉTÉ ? 12 PAGES SONDAGE Colonies de vacances, quelle image ? JEUX VIDÉO, WEB L’addiction des ados vue par Serge Tisseron LA REVUE DES PARENTS ET DES ENSEIGNANTS 3:HIKRMF=^UYWU^:?k@a@b@l@a; M 07259 - 11 - F: 4,20 E - RD ENTRETIEN La laïcité en questions Henri Pena-Ruiz

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Les derniers outils "tendance" pour l'enseignement des langues

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WWW.EDUCATIONMAGAZINE.FR

N U M É R O 1 2 / J U I L L E T - A O Û T 2 0 1 1

NOTRE DOSSIER

POUR OU CONTRE LES DEVOIRS DE VACANCES ?

CAHIER C

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QUE FAI

RE

CET É

TÉ ?

12 PA

GES

SONDAGEColonies de vacances,

quelle image ?

JEUX VIDÉO, WEBL’addiction des ados

vue par Serge Tisseron

LA REVUE DES PARENTS ET DES ENSEIGNANTS

3:HIKRMF=^UYWU^:?k@a@b@l@a;M 07259 - 11 - F: 4,20 E - RD

ENTRETIENLa laïcité en questions

Henri Pena-Ruiz

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TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

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Pendant longtemps, les Français ont été pointés

du doigt pour leurs grandes lacunes à s’exprimer dans une langue étrangère, notamment l’anglais. Pour la plupart des

enseignants, celles-ci viennent du fait que l’apprentissage

des langues se fait trop tard, mais aussi que les méthodes

d’enseignement sont tournées, en général, vers l’écrit et non la

communication orale.

Avec l’enseignement de l’an-glais obligatoire depuis 2005 dès le cycle 2, les enfants du premier degré sont censés ac-quérir les bases pour être au même niveau que leurs voisins

et « rentrer dans le moule » du cadre européen commun de référence pour les langues. Dans les faits, des témoignages de parents d’élèves montrent que les heures attribuées à l’anglais à l’école primaire sont épisodiques : la machine n’est donc pas en marche partout de manière homogène. Et alors que Luc Châtel déclarait en janvier, vouloir « réinventer l’apprentissage de

l’anglais », en suggérant un enseignement dès l’âge de trois ans, il va bien falloir trouver des moyens d’apprentissage novateurs pour faire apprendre les langues à nos bambins…

Les Nouvelles Technologies peuvent-elles répon-dre à ce défi ? Laboratoires de langues tout numé-rique, baladodiff usion et podcasting, visioconfé-rence, réseaux sociaux et pourquoi pas serious

game et univers virtuels… autant de techniques variées et intéressantes que découvrent et expé-rimentent déjà les professeurs d’aujourd’hui. Découvrons, à tous les niveaux d’enseignement, comment ces outils peuvent aider, au quoti-dien, nos enfants à devenir fl uent en langues étrangères.

Gain de temps et plus de pratique pour le laboratoire tout numériqueAutrefois, il y avait le laboratoire de langues clas-sique, les cassettes à bandes qui déroulaient et qu’on rembobinait ; maintenant le labo est tout numérique, le labo du futur, super moderne. Mais

BALADODIFFUSION, LABO NUMÉRIQUE,

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avec son nouveau look très « design », il compte aussi dans sa valise un bon nombre d’atouts com-me nous l’expliquent les enseignantes du collège du Sacré Cœur à Thonon-les-Bains.La salle où enseigne Emily Yon, professeur d’an-glais, comporte 32 ordinateurs en réseau sur les-quels est installé le laboratoire de langues tout numérique. Avec cet outil, elle passe des activités écrites aux activités orales en un seul clic. Cela lui permet de faire beaucoup plus d’exercices en une heure de cours. Le Labo classique était trop com-pliqué, trop archaïque et donc moins effi cace.« Un exercice de présentation qui nécessitait qua-

tre heures pour faire passer tous les élèves de la

classe, ne prend plus que quinze minutes avec

le logiciel », nous explique t-elle. Sa collègue, Vi-viana Michaux, ajoute : « Il nous est possible de

réaliser une quantité impressionnante d’exerci-

ces, écouter des fi chiers, les répéter, décrire des

images, réaliser des chats, créer des podcasts,

faire des dictées, utiliser des fl ashcards… » Le laboratoire de langues permet donc un gain de temps, dans la mesure où, sur la même heure, l’enseignant peut réaliser plusieurs choses.

Quand baladodiffusion rimeavec prolongationProlongation, sous-entendu prolongement du travail de l’élève en dehors de la classe, là est tout l’intérêt de la baladodiff usion.Au départ, nous retrouvons les mêmes métho-des de travail que « le labo de langues » : le pro-fesseur fournit à l’élève un document audio ou vidéo avec une activité à réaliser. Le matériel informatique « standard » peut suffi re à utili-ser la baladodiff usion (ordinateur + enceintes), mais il est judicieux de prévoir un baladeur nu-mérique par élève pour parfaire l’équipement.

VISIOCONFÉRENCE, JEUX VIDÉOS

« tendance » pour des langues

Aniella Lebeau est professeur d’anglais au Col-lège d’Ancemont dans la Meuse, département dy-namique pour l’apprentissage des langues vivan-tes, où le Conseil Général a investi pour que tous les élèves entrant en 6ème soient équipés d’un baladeur MP4. Elle nous parle de son expérience en baladodiff usion : « Nous travaillons de temps

en temps avec les baladeurs en classe, mais le

plus gros du travail se fait en dehors de la salle

de classe. Certains écoutent leurs fi chiers dans

la cour de récréation, en salle de permanence, au

CDI et à la maison bien sûr » ! « Le temps de pa-

role, qui est quand même dérisoire en classe, est

plus que doublé avec les baladeurs ; imaginez ce

que cela change sur une scolarité ! »

Plus de motivation, moins de timiditéLe baladeur ou le laboratoire de langues affi -chent les mêmes atouts en terme de travail : les élèves peuvent s’écouter, recommencer avant de

Un laboratoire de langues permet à l’enseignant de superviser la salle de classe, de la gérer par groupe et/ou individuellement, de contrôler les accès Internet, d’écouter et même d’apporter une aide individualisée. Il peut varier le type d’exercice en combinant texte, audio, vidéo sous des formes actuelles de communication comme «le chat» écrit, le sous-titrage, le doublage, les jeux de rôles ;

évaluer les besoins de chacun et faire évoluer leurs scénarios pédagogiques et mesurer les progrès très rapidement.Une véritable immersion dans la langue enseignée est possible en respectant le rythme de tous. Grâce à un véritable entrainement, tant à l’oral qu’à l’écrit, ils développent une plus grande confi ance en eux qui facilite l’expression en groupe.

POINT DE VUE

LES ATOUTS D’UN LABORATOIRE DE LANGUES NUMÉRIQUE

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DOMINIQUE DUPUY KALLYSTA

UNE ENQUÊTE D’AURÉLIE JULIEN

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soumettre leur travail au groupe ou à l’ensei-gnant, comme en témoignent Douglas et Ca-mille, élèves au collège de Thonon les bains : « On a le droit à l’erreur, on peut effacer et on peut

recommencer jusqu’à l’instant où il faut rendre

nos travaux au professeur. On a moins de stress

de parler devant tout le monde comme en pleine

classe. Si notre accent est mauvais, il n’y a que le

prof qui l’entend (…) »Du côté des élèves, pas de doutes, ces nouvelles technologies font l’unanimité. Ils se l’approprient aisément car ce genre d’appareils les motive plus qu’un nouveau manuel scolaire, par exemple. Elles réduisent aussi le handicap d’expression ora-le qui peut exister entre les élèves. « L’utilisation du

labo de langues lève la timidité de certains adoles-

cents. Il débloque et désinhibe ceux qu’on n’entend

pas habituellement en classe », nous confi e Sylvie Kuhn, enseignante d’anglais au Collège de Thonon les bains. « J’ai des élèves que je n’entends pas en

classe, non pas parce qu’ils ne sont pas attentifs,

mais parce qu’ils n’osent pas. Avec les baladeurs,

ces élèves là me rendent leurs exercices d’expres-

sion orale comme les autres et les réussissent », témoigne Aniella Lebeau.

Meilleure expression orale, allongement de la durée d’exposition à la langue, motivation des élèves… suivis de meilleurs résultats ?Il n’y a pas de miracles, l’utilisation de ces outils dernières générations oblige quand même l’élève à travailler. Passé le cap de la nouveauté, les en-seignants remarquent souvent une stagnation des progrès. « Le premier mois d’utilisation a été

surprenant, les progrès ont été spectaculaires ;

mais, durant les deux mois suivants, nous avons

assisté à un palier, voire une mini régression », précise Emily Yon. Au professeur de maintenir les élèves en haleine, pour suivre la progression. Et pour cela, il doit organiser son temps de préparation et trouver des ressources variées et diversifi ées. « Le la-

boratoire de langues, c’est une boîte vide qu’il

faut remplir de médias. Heureusement, il y a de

nombreuses ressources sur Internet et de plus

en plus de contenus numérisés », nous confi ent les enseignantes du collège de Thonon les bains. Point de vue partagé par leur collègue de la Meu-se : « Internet représente un mine d’or ; le plus

long, c’est de chercher des podcasts adaptés à la

séquence étudiée. » En dehors de la formation que l’enseignant a la

possibilité de recevoir pour utiliser ces outils, il lui faut donc compter un temps de préparation important mais aussi un temps pour l’écoute et la correction des enregistrements des élèves, mais, pour ces ensei-gnants « le jeu en vaut la chandelle. » « Mes élèves sont plus confi ants

lors des évaluations orales, obtien-

nent des meilleurs résultats lors de

ces évaluations et leur diction est

meilleure », conclut Aniella Lebeau.Du côté de la visioconférence, d’autres pratiques toutes aussi in-téressantes sont utilisées par des enseignants, de l’école primaire au secondaire. Et quels que soient les

diff érents niveaux d’apprentissage, cet outil, déjà excellent pour développer la communica-tion orale, off re de nombreux atouts pour les lan-gues vivantes.

La visioconférence, un outil « extra-scolaire »La « visio » permet de sortir du cadre « tout sco-laire » ; elle se pratique généralement avec des correspondants étrangers, les échanges sont donc plus authentiques que toute autre situation de communication que l’enseignant peut mettre en œuvre en classe. Annie Guiraud et Lorraine d’Hennezel témoi-gnent de leur usage de la visioconférence au collège Pierre Mendès France de Jacou, dans l’Académie de Montpellier. Elles pratiquent de-puis 2008 des échanges réguliers par visiocon-

Les heures attribuées

à l’anglais à l’école primaire

sont épisodiques : la machine n’est

donc pas en marche partout de manière

homogène. »‘‘

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Aujourd’hui, les Français ne sont pas polyglottes. Il est fréquent d’enten-dre les remarques d’employeurs ou de touristes critiquant le faible niveau des Français dans la maitrise de langues étrangères, comparativement à nos voisins européens. Cette réalité, quelque peu embarras-sante, est devenue une priorité pour le Ministère de l’Éducation qui, depuis 2007, a lancé une campagne visant à rendre les élèves plus à l’aise avec la langue de Shakespeare en premier lieu, mais aussi l’Allemand, l’Espagnol, le Chinois ou l’Arabe.Des outils numériques ont été mis à contribution. Dans le cadre du projet « 1000 visios » en particulier, la vidé-oconférence a permis à des élèves de communiquer à travers un écran avec leurs homologues anglais par exem-ple. On voit les échanges se multiplier entre les classes, jusqu’à des enfants

de maternelle reprenant en cœur une comptine anglaise avec une classe en Grande Bretagne comme cela s’est déjà fait à l’académie de Montpellier. Cette technologie permet aux professeurs d’intéresser les élèves sur des sujets contemporains, voire d’actualité, et la prise de parole devient naturelle entre jeunes de la même génération alors que la participation orale est habituelle-ment timide.

Notre rôle en tant que constructeur est de proposer une technologie fi able permettant au corps professoral de travailler son projet pédagogique. L’arrivée de Skype sur nos terminaux, la possibilité de retravailler sur ce qui s’est dit pendant l’appel vidéo ou proposer un simple boitier facile à brancher qui fonctionne sur réseau ADSL, sont des demandes quotidiennes du monde de l’Éducation.

férences, messageries, chats et podcast avec un établissement de Philadelphie : « Cela apporte à

l’élève l’ouverture à une autre culture, la toléran-

ce de l’autre mais aussi l’authenticité du contact

avec un adolescent de son âge. On ne parle plus

pour le prof ni pour la note, mais pour être com-

pris de quelqu’un dont on est proche. » Cela implique un travail de préparation en amont avec l’enseignant étranger mais aussi les corres-pondants, car ils doivent apprendre à se connaî-tre entre adolescents pour créer la relation de confi ance. L’écrit fait partie intégrante du travail, pour cette préparation, mais aussi pour l’exploita-tion des séances en aval. La visioconférence per-met donc un travail complet de la langue.Du côté des élèves, leur motivation au travail s’en ressent, « car ils ont à cœur de réussir leurs

échanges, de les rendre plus intéressants, plus

riches». D’autant que le côté « technique », par-ler dans un micro, utiliser un ordinateur, ne pose aucun problème aux générations d’aujourd’hui.« Cela oblige l’élève à aller vers plus d’autonomie ;

il est dans du « direct » et non plus dans la « ré-

pétition. » Il n’a plus d’autre choix que de s’inves-

tir totalement », nous confi e Florence Lagache, enseignante au lycée Pierre et Marie Curie de Menton.Les enseignants dont nous avons recueilli le té-moignage sont unanimes : la visioconférence n’est pas une activité périphérique, elle fait partie inté-grante d’un projet pédagogique. Les compétences techniques ne sont pas un obstacle car il est très facile d’utiliser ce matériel ; la préparation des cours n’est pas plus longue, même si la recherche de correspondants étrangers d’une part et l’or-ganisation des échanges d’autre part, prend une part non négligeable dans leur emploi du temps !

La visioconférence à l’école primaire, c’est possible !L’apprentissage de l’anglais obligatoire depuis 2005 dès le cycle 2 (à partir du CP), implique un travail essentiellement à l’oral. La visioconféren-ce rentre dans le champ du programme scolaire, s’adapte parfaitement aux enfants et apporte des résultats, comme en témoigne Christian Merle, professeur à l’école primaire Jules Ferry de Mont-pellier. Il organise une « visio » tous les quinze jours environ, avec une école en Angleterre, pour une séance de 15-20 minutes. Le côté ludique de ces activités, sous forme de jeux généralement, comme par exemple « Jacadi

a dit », dédramatise l’enseignement de l’anglais

au primaire ; les progrès des enfants sont « spec-

taculaires ».

« Les parents, qui prennent souvent cet apprentis-

sage comme une récréation, sont d’ailleurs stupé-

faits de voir comment les enfants sont capables,

au quotidien, de réaliser de petites phrases. »Authenticité de la communication, caractère motivant pour les élèves et mise en relation d’enseignants, autant de critères intéressants à exploiter pour l’apprentissage des langues par la visioconférence.

Des jeux vidéo pour l’apprentissage des langues ? L’univers du jeu vidéo peut–il être utilisé à des fi ns linguistiques ? Le monde virtuel n’est pas encore entré dans les pratiques enseignantes ou, s’il l’est, peu de visibilité sur de potentiels re-tours d’expériences nous permettent de dresser un bilan de ces usages.

POINT DE VUE FABRICE EMONNET, DIRECTEUR COMMERCIAL FRANCE ET MAGHREB DE LIFESIZE

LA VISIOCONFÉRENCE UN MOYEN D’AMÉLIORER LE NIVEAU EN LANGUES

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Des éléments apportés par Julien Llanas, Pro-gram Manager « Education + Video Games & 3D » à l’Académie de Créteil, et Michael Stora, psycha-nalyste et observateur des mondes numériques, nous off rent des pistes de réfl exion sur la ques-tion.« Le potentiel immersif et la richesse d’un jeu

sérieux permettent à l’apprenant de mettre en

place de multiples stratégies d’inférence tout en

pratiquant la compréhension écrite et orale (…) », déclare Julien Llanas. Des jeux sérieux linguis-tiques existent, comme par exemple « MP for a

week » ou « Lyrics Training » et pourraient per-mettre de mener une activité « langues » dans une salle informatique. Cependant, comment envisager un projet péda-gogique sur un jeu qui, à la base, n’est pas créé pour l’enseignement ? Des expériences ont déjà eu lieu ou sont en cours. C’est le cas de l’Académie d’Amiens, qui a tenté d’utiliser l’univers virtuel de « Second life » pour l’enseignement des langues, mais où l’expérimentation n’a pas abouti. Stéphanie Simpson de mondokiddo (1er site ludo-culturel sécurisé

L’intégration du numérique

modifi e sensiblement

la manière d’enseigner. »

‘‘

pour l’éveil aux langues) poursuit actuellement un travail de recherche sur un serious game qui pourrait être utilisé pour l’apprentissage des langues dès le premier degré. Julien Llanas nous confi e que certains profes-seurs seraient tout à fait favorables à une uti-lisation en classe mais sont « dans l’attente de

recevoir des arguments concernant la légitimité

pédagogique de ces nouveaux outils et l’engage-

ment de leur hiérarchie pour en développer les

usages ». Mais prenons garde, même s’il peut sembler in-téressant de plonger les élèves dans un monde qu’ils connaissent déjà par cœur, mais cette fois à but d’apprentissage, Michael Stora émet des limites. « Le serious game ne peut en aucun

cas remplacer l’acquisition des connaissances

de manière classique car on ne

retient rien d’un jeu vidéo ; mais

cela peut être un excellent outil

de validation des acquis. » En son sens, l’élève doit dans un premier temps « apprendre par

cœur » puis, dans un deuxième temps, utiliser le jeu vidéo pour devenir acteur de son appren-tissage. Le côté ludique qui fait que le joueur se retrouve acteur, où il peut se tromper et corriger

ses erreurs, peut même être formateur. Le plai-sir et la motivation que l’élève va trouver dans le jeu deviennent une aide dans son apprentissage. Comme le disait Freud, « il n’y a pas d’apprentis-

sage sans expérience hédonique ».

A l’heure où les réseaux sociaux et les jeux vi-déo sont les « passe-temps » favoris des jeunes, pour ne pas employer le terme d’addiction, pour-quoi ne pas tirer profi t de cette utilisation quo-tidienne pour enseigner les langues ? D’après Julien Llanas, nous n’en sommes pas encore là, « les mentalités doivent évoluer en France ; la re-

cherche en sciences de l’éducation et les progrès

de l’industrie concernée devraient notamment y

participer ». ❙

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