L'ÉDITO - Mairie de Sainte Colombe-en-Auxois · Guerre vient de s’ou-vrir. Il durera jusqu’au...

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SOMMAIRE • ÉDITO : PIERRE MOREL COUVERTURE : FLORENCE BROCHOIRE Benoît Fidelin Rédacteur en chef benoit.fidelin@ bayard-presse.com L E DERNIER ACTE du centenaire de la Grande Guerre vient de s’ou- vrir. Il durera jusqu’au 11 novembre 2018, jour anniversaire de l’armis- tice, qui marquera la fin du plus grand cycle commémoratif organisé en France depuis le bicentenaire de la Révo- lution. En attendant, samedi 11 novembre dernier, je me trouvais chez des amis résidant dans un petit village de Côte-d’Or. Ensemble, le matin, à 11 heures précises, nous avons retrouvé une vingtaine d’habi- tants, sur la soixantaine que compte la commune, au pied du monument aux morts dominant le cimetière. Au loin, à la lisière des forêts mordorées par les teintes d’automne, les silhouettes trapues des bovins charolais dessinaient de gros édredons blancs sur les prés pentus. Tout près, les maisons de pierre aux toits bruns de tuiles plates se rassemblaient autour du clocher. Images immuables, pour une cérémonie qui n’était pas du tout figée. Un 11 novembre inoubliable AU CENTRE DE CE NUMÉRO, RETROUVEZ VOTRE LIVRET AVEC LES TEXTES DU DIMANCHE Dans un grand silence, le maire a évoqué chaque enfant du village mort pour la France lors du premier conflit mondial, avant le dépôt de gerbe par l’un des doyens de la commune, ancien combattant de surcroît. Puis, le groupe s’est dirigé vers la petite mai- rie où l’édile a longuement retracé, avec préci- sion, les affres de l’année 1917, meurtrie par la folle offensive du Chemin des Dames qui provoqua les mutineries de poilus sacrifiés. En leur mémoire, le maire a saisi son accordéon et entonné, avec des citoyens qui l’avaient dûment répétée auparavant, la célèbre chanson de Craonne évoquant l’adieu à la vie des soldats montant au front. Si vous saviez comme j’ai été étreint par l’in- croyable qualité commémorative, historique et humaine de cette cérémonie ! Soudain, de ce petit coin d’Auxois au faîte de la Bour- gogne herbeuse, je me suis senti relié, dans une immense trame mémorielle, à toutes les communes de notre nation rendant hom- mage, au même instant, et avec une émotion juste à cent lieues de toute gloriole, au 1,4 mil- lion de morts français… mais pas seulement. Dans la mairie où je me trouvais, l’ancien combattant a pris la parole en guise de conclusion, pour présenter une jeune Allemande, en service civique européen dans le village, et présente tout le temps du recueillement. Là, vraiment, je me suis senti fier d’appartenir à un pays qui savait à ce point garder la mémoire jusque dans ses moindres recoins ruraux, tout en s’ouvrant aux autres, même à ses anciens ennemis. L'ÉDITO JUSTE UNE DERNIÈRE CHOSE 4 LA RENCONTRE Étienne Villemain : « Mettons les pauvres au cœur des églises » 10 | L’ ACTU L’IMAGE DE LA SEMAINE 12 L’ŒIL DE PÈLERIN 16 LE POURQUOI DU COMMENT Où vont nos déchets ? 18 LE DÉBAT Comment relancer l’Europe ? 20 LE DOSSIER Ces maires qui ont la pêche 24 AFRIQUE Les malheurs de la Centrafrique 26 JUSTICE La conseillère de l’ombre des condamnés 28 GRAND ANGLE Les 4 saisons de la vigne 35 | LE MAG SOMMAIRE 36 VIVRE MIEUX Et si on mettait de la couleur dans nos vies ? 40 MÉDITER 42 VIVRE AUTREMENT À Lille, le jardin prend soin des patients 44 BALADE Sur les pas de Bernadette, de Bartrès à Lourdes 46 JEUX 47 CUISINE Compote de poires 48 CULTURE Paul Gauguin, l’insaisissable 53 LIVRES Prix littéraires 54 EXPO Par Goscinnix ! 55 CINÉMA Des animaux, rois de la crèche 56 PATRIMOINE 57 CHRONIQUES 58 MAG TÉLÉ Le polar, entre arts et forêts 60 PROGRAMMES TÉLÉ 74 JEUX 78 ENSEMBLE 80 PETITES ANNONCES 83 EN CONFIDENCES Laure Adler Pour vous préciser le nom de la petite commune du pays d’Auxois où je me trou- vais le 11 novembre : Sainte-Colombe ! C’est peu dire, donc, si l’idéal de paix était présent lors de la cérémonie… 3 PELERIN N°7042 | 16 NOVEMBRE 2017

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S O M M A I R E

• ÉDITO : PIERRE MORELCOUVERTURE : FLORENCE BROCHOIRE

Benoît FidelinRédacteur

en chefbenoit.fidelin@

bayard-presse.com

L E DERNIER ACTE du centenaire de la Grande Guerre vient de s’ou-vrir. Il durera jusqu’au 11 novembre 2018, jour anniversaire de l’armis-tice, qui marquera la fi n

du plus grand cycle commémoratif organisé en France depuis le bicentenaire de la Révo-lution. En attendant, samedi 11 novembre dernier, je me trouvais chez des amis résidant dans un petit village de Côte-d’Or. Ensemble, le matin, à 11 heures précises, nous avons retrouvé une vingtaine d’habi-tants, sur la soixantaine que compte la commune, au pied du monument aux morts dominant le cimetière. Au loin, à la lisière des forêts mordorées par les teintes d’automne, les silhouettes trapues des bovins charolais dessinaient de gros édredons blancs sur les prés pentus. Tout près, les maisons de pierre aux toits bruns de tuiles plates se rassemblaient autour du clocher. Images immuables, pour une cérémonie qui n’était pas du tout fi gée.

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dimanche 19 novembre« Seigneur,

tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné

cinq autres. ȃvangile selon saint Matthieu (Mt 25, 20)

AU CENTRE DE CE NUMÉRO, RETROUVEZ VOTRE LIVRETAVEC LES TEXTES DU DIMANCHE

Dans un grand silence, le maire a évoqué chaque enfant du village mort pour la France lors du premier confl it mondial, avant le dépôt de gerbe par l’un des doyens de la commune, ancien combattant de surcroît. Puis, le groupe s’est dirigé vers la petite mai-rie où l’édile a longuement retracé, avec préci-sion, les a� res de l’année 1917, meurtrie par la folle o� ensive du Chemin des Dames qui provoqua les mutineries de poilus sacrifi és. En leur mémoire, le maire a saisi son accordéon et entonné, avec des citoyens qui l’avaient dûment répétée auparavant, la célèbre chanson de Craonne évoquant l’adieu à la vie des soldats montant au front.

Si vous saviez comme j’ai été étreint par l’in-croyable qualité commémorative, historique et humaine de cette cérémonie ! Soudain, de ce petit coin d’Auxois au faîte de la Bour-gogne herbeuse, je me suis senti relié, dans une immense trame mémorielle, à toutes les communes de notre nation rendant hom-mage, au même instant, et avec une émotion juste à cent lieues de toute gloriole, au 1,4 mil-lion de morts français… mais pas seulement. Dans la mairie où je me trouvais, l’ancien combattant a pris la parole en guise de conclusion, pour présenter une jeune Allemande, en service civique européen dans le village, et présente tout le temps du recueillement. Là, vraiment, je me suis senti fi er d’appartenir à un pays qui savait à ce point garder la mémoire jusque dans ses moindres recoins ruraux, tout en s’ouvrant aux autres, même à ses anciens ennemis. ●

L'ÉDITO

Benoît FidelinRédacteur

en chefbenoit.fidelin@

bayard-presse.com

JUSTE UNE DERNIÈRE CHOSE

4 LA RENCONTRE Étienne Villemain : « Mettons les pauvres au cœur des églises »

10| L’ACTU L’IMAGE DE LA SEMAINE 12 L’ŒILDE PÈLERIN 16 LE POURQUOI DU COMMENTOù vont nos déchets ? 18 LE DÉBAT Comment relancer l’Europe ? 20 LE DOSSIER Ces maires qui ont la pêche 24 AFRIQUE Les malheurs de la Centrafrique 26 JUSTICE La conseillère de l’ombre des condamnés 28 GRAND ANGLE Les 4 saisons de la vigne

35| LE MAGSOMMAIRE36 VIVRE MIEUX Et si on mettait de la couleur dans nos vies ?40 MÉDITER42 VIVRE AUTREMENTÀ Lille, le jardin prend soin des patients44 BALADE Sur les pas de Bernadette, de Bartrès à Lourdes46 JEUX47 CUISINE Compote de poires 48 CULTURE Paul Gauguin, l’insaisissable 53 LIVRESPrix littéraires 54 EXPO Par Goscinnix ! 55 CINÉMA Des animaux, rois de la crèche 56 PATRIMOINE57 CHRONIQUES58 MAG TÉLÉ Le polar, entre arts et forêts 60 PROGRAM MES TÉLÉ 74 JEUX78 ENSEMBLE80 PETITES ANNONCES83 EN CONFIDENCESLaure Adler

Pour vous préciser le nom de la petite commune du pays d’Auxois où je me trou-vais le 11 novembre : Sainte-Colombe ! C’est peu dire, donc, si l’idéal de paix était présent lors de la cérémonie…

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PELERIN N° 7042 | 16 NOVEMBRE 2017