L'Ecole primaire, 31 mars 1943

18
SION, 31 l\'Iars 1943. No 12. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 .. ' .. ., 62ème MDte. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement ,Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. B-ÉRARD. Instituteur. Sierre -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité. SION Avenue de la Gare T éléohone 2 12 36

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DUCREY FRÈRES MARTIGNY

SION, 31 l\'Iars 1943. No 12.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

.. ' .. ~-.: .,

62ème MDte.

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement

,Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. B-ÉRARD. Instituteur. Sierre

-- Les annonces sont reçues exclusivement par --

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TA L x c LAI ES

édités par la Commission intercantonale de la Société suisse des Instituteurs pour l'étude des questions scolaires avec l'appui du Département fédéral de l'Intérieur et la collabora­tion de la Commission fédérale des Beaux-Arts et d'un cer­tain nombre de pédagogues suisses.

Tableaux déjà parus: Séries 1936, 1937, 1938, 1939, 1940, 1941 et 1942. Soit 36 sujets divers.

En préparation: Série 1943, 4 tableaux.

Conditions de vente: a) Par abonnement,' Prix de la série de 4 tableaux, non mon­

tés Fr. 17.-.

Les abonnés s'engagent à acheter au moins deux séries de tableaux non encore parues. Lors de cet achat ils ont également le droit de se procurer au prix de l'abonnement les tableaux déjà parus précédemment (Fr. 4.25 par exemplaire non montés).

b) Hors abonnement,' Prix par tableau non monté pour une commande de : 1 - 9 10 - 24 25 -49 50-99 100 et plus 5.75 5.25 4.75 4.50 4.25

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] chaque série Fr. 1.50

L AI p y T Lausanne· Genève. Neuchâtel. Vevey. Montreux. Berne. Bâle

SiON, 31 n1ars 1943. No 12. 62ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAI E ORGANE DE LA SOClËTË VALAISANNE D'ÉDUCATION

SCYJ."Vll.MiAIRE: ,COilWMUNIICATIONS DIVIERSIEi8: Transformations et r.onstructions 'scolairés. - Une sage mesurû. - E.cole et pro-fes­sion. - Dimanche fédéral de chant. - Cours ·de vacanc'es litté­raires. - Cours d'hygiène mentalE'. - Dans la boîte aux lettres. - PARTIE PIEIDAIGOGIQUE : L'âme :du travail. - ILes notes sr.o­laire-s. - Quelque·s livres . - Que vont-ils devenir? - IPARTIE PRA'TIQUEl : Langue française, centres d 'intérêt, 1ère et 2;ème se·­maines'. - ,Scie·nees. - Histoire. - ILes belles ,histoires.

pP~~~~~~~.Q[~

~ CC9JMIMUNICA 'fIONS . DIVERSES ~ ; DJEJPARTEMENT @ S.V.lE. © S.I,V.R. UNION '2J ~ ~if~~<::{"~rQi~CX§~~

Transformations et constructions scolaires Nous pensons intéresser les lecteurs de «l'Ecole Primaire» en

publiant la circulaire que le Départelnent de ['Instruction publi­que vient d'adresser aux administrations com'munales de notre canton en faueur d'un meilleur aménagelnent des bâtinlents sco­laires. Elle ténloigne éloquelnment du souci de 111\ le conseiller d'Etat Pittelol.lcl, c['wnéliol'er les conditions d'hygiène à l'école. Le personnel enseignant lui en est vivement reconnaissant.

Sion, le 22 mars 194·3.

Aux Administrations communales du Canton du Valais

Monsieur le Président et l\lessieurs,

Le Département des Travaux Publics vient de vous adresser une circulaire pour vous inviter à lui sOlunettre, avant le 10 avril, votre programme des créations de possibilités de travail.

A notre tOD;r nous attirons votre attention sur la nécessité de prévoir dans votre programme la mise en état de vos locaux scolaires.

L'enfant est sans contredit le bien le plus précieux que Dieu nous ait confié. Nous avons l'obligation de sauvegarder sa santé Inorale et physique. A cette fin nous devons le placer dans les

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~neill~ures conditions possibles pour fornler son cœur et son IntellIgence et pour assurer son complet développenlent physi­que.

,0r, il ,existe malheureusement des constructions scolaires qui n e rep.ondent pas du ~out aux exigences de l'hygiène la plus élé­mentaIre. Nous connaIS'sons des salles de classe qui sont de vrais taudis, .si exig~lS. que l'ai~ y est irrespirable et qu'il y règne une' odeur IndescrIptIble. L'aIr pur est la prelnière condition de la bonne santé et de la vie, avant même la nourriture. Il est donc d'une ,extrêm-e importance que chaque salle de classe ait un vo­JUIne suffisant ponr que l'élève y respire constalnment un air pur et salubre.

Nous devons reconnaître qu'il existe égalenîent des locaux parfaitement confortables; ceux-ci font honneur aux adminis­trateurs sages et avisés qui ont compris toute l'inlportance de ce problèIlle. _

On ne peut évidemIllent faire grief aux comIllunes dont les ressources limitées n'ont pas enCOTe perIllis les réalisations dé­sirables dans ce domaine.

Mais le moment est aujourd'hui plus propice que jalnais pour assainir cette situation et créer des œuvres durables.

En effet, dès l'instant où le chômage se fera sentir dans notre pays, les subventions suivantes seront' versées pour les cons­tructions et réfections des Dlaisons d'école:

paz· le Canton: un subside ol'dinai~'e de 20 % au lieu du 16 % servi jusqu'à présent aux constructions scolaires.

Par la Confédération: un subside de 30 % au maxünum, cornIlle subvention spéciale destinée à lutter contre le chômage.

Pal' le Canton encore: un subside de 10 % au nliniIllum éga­leIllent destiné à cOIllbattre le chôIllage.

Au total les COffiIllunes toucheront, pour ces construction s et réfections, des subventions fédérales et cantonales d'environ 60 % des dépenses.

Gouverner c'est prévoir; que les COInnlunes qui ne possèdent pas encore d'école Inénagère songent aussi que les locaux desti­nés à abriter deIllain une telle école bénéficient"des IllêIlles sub­ventions.

De plus, et ce point est à retenir dès Illaintenant, pour l'é­laboration des plans de ces constructions et transformations , la Confédération versera une subvention de 40 % au maxÎlnunl et le Canton de 20 % au maximum, subventions qui seront payées aux communes intéressées dès que les plans permettant de passel' à une exéclltion imlnédiate des travaux auront été déposés au Dé­partement des Travaux Publics du canton et dès que sévira le chômage.

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Dans ces conditions nous vous engageons vivement à faire figur-er les transformations et les constructions scolaires dans le plan des travaux que vous devez soumettre pour le 10 avril au Départelnent des Travaux Publics . . (Les travaux projetés doi­vent être sinlplement inscrits auprès de ce département pour cet­te date) .

Adressez-vous ensuite et dès maintenant à un architecte qui examinera tous vos locaux scolaires et vous préparera des pro­jets de construction ou d'améliorations, projets qui pourront être exécutés aux meilleures conditions possibles pour les communes, dès que le chômage, inévitable à la fin de la guerre, fera son ap­parition.

Nous vous denlandons instamment de vouer toute 'votre at­tention et tous vos soins à cette question d'importance primor­diale pour l'avenir de notre canton.

Préparons-nous à ·créer partout où cela n'e~t I?as ~ncore fait, des locaux scolaires spacieux et confortables qUI tenloIgneront de notre sollicitude pour la jeunesse et de notre esprit social envers les chônleurs.

Plaçons en tête du programIlle des progrès à accomplir: les œuvres destinées à sauvegarder la santé de nos enfants, espOIr et richesse du Pays.

Le Chef du Dépal'tement de l'Instruction Publique: Cyr. PITTELOUD.

Nou s publions ci-après le tex te de l'arrêté du 5 mal'S 194·3, concernClnt la participation financière du canton aux œuvres de secours en laueur cles écoliers dans la gêne et de ceux qui lw­bitent un hameau isolé.

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS, Considérant l'importance. pour l'avenir du pays, d'a'ssurer a'liX

écoliers une nourriture saine et suffjsante; en vue d'encourager ·les communes <iL venir en aide ~ux élève's né­

-cessiteux et à ceux qui doivent C'ouvrÏ-r de .grandes dlC\tances d,ans des conditions dHifidles pour s'e rendre- en ,classe;

vu ,les dispositions de l'ordonnance II du Dép,artem.ent fédéral d e l' économie publique ,du 23 décembre 1942, sur la matIère;

sur la proposition du Dé.partement de rïnstruction publique, arrête:

Article premier. - En \ue d'asqurer une nourritu~e saine e~ suffi­sante aux écoliers dont les pare'nts sont dans la ~ene, le Departe­ment de l'Instruction -publique verse une subventIOn ~ux comm~­nes ou aux associations de bienf,ailsanr .. e pour les écohers nécesC\l­t eux auxquels il est S'ervi :

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a) des aliments en dehors des rr.pas principaux (lait, pain) fruits) , b) des "oupes scolaires. Art. 2. - Le Départe-ment de l'Instruction pU'bJi,quo ,subventionne

ég-alement les soupes s.colaire!i\ servies aux écoliEms de c-ondition mo ­d,este qui ne peuvent prendre le repas de midi à ,la maison à cause de la .distance ou d'autres diificult~s.

Art. 3. - Une qubvention peut être versée, à la demande< de la commune, pour les enfant6 habitant un hameau isolé, .privé d'école et qui doivent être placés dans d'autJres familles en vue de suivre les class·es.

Art. 4. - Loreque un hameau co,mpte plusieurs enfants en âge de scolarité, le. Départenlent peut \'erser, en vue de l'ouvertUl'e d'une école, une qubvention de 100 fI' . ,par érolier.

Art. 6. - Le taux des autres .subventions ·est Ifixé annueLlement 'par le [)épa.rtement de l'Instructi.on publtque, suivant les crédits mis à sa dis·position.

Art. 6. - Les comptes seront présentés s~parément pour le'< dé­penses fa.ites en faveur des ·écolier,s néo€<ssiteux et celles qui 'Bont ·consenties pour le'.::; autres élève".

Art. 7. - Le Département de l'Instruction publique est ,chargé de l'exécution du présent arr:êté qui entre imm·édi,atement en vilgueul'.

Ainsi arrêté en Conseil d'Etat, à Sion, Ile 5 mars 194G.

Ecole et Profession: Education et travail . Congrès d'étude des lnaîtres suisses, organisé par la communauté de travail « Ecole et profession», sous le patronage du Pestaloz­zianuln et de l'association suisse pour l'orientation profession­nelle et la protection des apprentis. Montreux: 12-17 avril 1943.

PROGRAME:

12 avril: 14.30 h. : Ouverture du congrès à l'Hôtel SuIsse, Montreux.

Métiel' et destinée. - Joie au métier, amour de SOn 'travail. _ Autonomie éconfl-mique de la Suiss'e.

(Les noms des orateurs seront cOlllmuniqués ultérieure­ment.)

13 avril: 9.00 h . Une meilleure entente &ntl'e l'école et l'économie.

Industrie et COlnmerCe : IVI. F. Bernet, Union centrale des as­sociations patronales suisses. Arts et nlétiers : M. A. Gutersohn, Union syndicale suisse.

Education professionnelle et p~'ograntme de création de possi­bilités de travail.

M. A. Jobin, chef de la section Certificat de Travail, O. P . .1. A. M., Berne.

14 avril: 9.00 h.

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Education et travail: méthodologie.

a) Ecole priInaire: M. E. Grauwiler, inspecteur scolaire, Liestal. IV!. A. Pulfer, instituteur, Corseaux.

b) Ecole secondaire: M. Fr. Bieder, recteur des Realschulen pour garçons, Bâle. M. H. Perret, ·cons. nat., directeur du Tech­iIicum neuchâtelois du Locle.

c) Ce qu'on exige des universitaires au poü~t de vue profes­sionnel : M. M. Zollinger, professeur à· l'Université de Zurich.

15 avril: 9.00 h. Education et travail: méthodologie.

·d) Ecoles supérieures: M. O. 'vVohnHch, recteur de l'école cantonale de Trogen.M. B. KaJin, recteur de l'Ecole nonnale de Sarnen.

e) Fonnation des jeunes filles: MIlle M. Bachmann, Ecole nlénagère, Zeltweg, Zurich.

f) Méthodologie de la visie d'entreprises: M. Bôhny, conseil­ler de profession de la ville de Zurich.

16 avril: 9.00 h. Education et travail: méthodo,logie.

g) Formation ·du lnaître: M. H. Stettbacher, profes.seu: :l l'Université de Zurich. Mlle Stucki, Ecole nonnale des InstItu­trices, Berne.

h) Ce qu'on exige des paysans: M. A. Sierro, ing. agr. , Châ­teauneuf, près Sion.

i) Ce qu'on exige d·es métiers de la fenlme : Mlle G. Niggli, office central suisse des professions féminines, Zurich.

17 avril: 9:00 h. La coordination des disciplines scolaires dans l~inté~êt de l'é~

ducation et du travail.

M. E. J. Buchmann, 'chef -des classes d'orientation profes -sionnelle de l'Institut Juventis, Zurich.

Vimportance de J.'enseignement de la philosophie à l'éco,le.

M. Hane, recteur de la Stiftsschule, Einsiedeln. Tâches et buts de l'orientation professionnelle.

M. Emile Jucker, secrétaire général de l'association suis.se pOUl' l'orientation professionnelle et la protection des apprentIs, Ruti.

Ce programm.e pourra être nl0difié. Les conférences seront suivies de brefs exposés (10 à 15

minutes). Les noms des divers orateurs figurero'nt sur le pro­granllne définitif.

La finance ·de cours ,comprend la pension complète (3 repa" et l'hôtel) pour 6 jours d'après le rang de l'Hôtel choisi fr. 85.-,

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- 3fy8 -

95.- et 105.-. On tiendra naturellement compte des désirs ex­primés. Les prix de pension réduits s'appliquent aussi aux menl­bres des familles des participants. Sur delnande des partici­pants il est prévu des billets ,collectifs à partir de 'certaines gares.

Les inscriptions ,et la -correspondance doivent être adres­sées à Monsieur Emile J. Buchmann, 19, Untere Zaune, Zurich l. (Téléphone 2 1454).

Dimanche fédéral de chant Le Département reçoit de la Société fédérale de chant J'ap­

pel suivant qui est publié là l'intention du personnel enseignant. Département de l'Instruction publique.

Bâle) le 11 mars 1943.

A la Direction de l'Instruction publique du canton du Valais, Sion.

La Société fédérale de chant a organisé en collaboration avec la COlnmunauté de travail des chanteurs suisses (fondée en dé­cembre 1941) le 7 juin 1942 pour la première fois dans notre pays

le Dimanche fédéral de chant.

En organisant 'cette journée, nous nous sommes inspIres du fait que le chant a une signification particulière pour le dé­veloppement de l'âme humaine. C'est pour cette raison que nous avons voulu créer ce dimanche de chant 'COInme sym'bole de l'unité de notre peuple et de sa volonté farouche de rester libre et indépendant.

Le premier dimanche de chant, organisé dans toutes les contrées de notre pays, a été partout très bien aocueilli.

Cette belle manifestation patriotique doit se dérouler dans un cadre digne, mais simple et non pas devenir une journée de fête éclatante et bruyante. Que les chants Inontent vers le ciel pour glorifieI~ le To~t-Puissant et en l'honneur de la nature. Dans les vallées, sur les montagnes, dans les rues et sur les places de nos villes et de nos villages, rdans les églises, dans les salles de concert, dans les hôpitaux et les asiles de vieiHards, par­tout les chants doivent s'envoler de nos lèvres avec allégresse.

La Inajeure partie de chœurs d'hommes, chœurs de feIn­nles et chœurs Inixtes de notre pays s',est mise au service du di­manche de chant 1942. Mais nous aiInerions cette année que la jeunesse s)allie à nous et qu'eUe chante également, dirigée par ses instituteurs. Bien entendu, le détail de l'organis.ation resterait l'affaire des directions d'école et du corps enseignant.

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Nous vous adressons donc par la présente la prière de nous aider dans nos efforts pour favoriser et développer le chant et par là l'unité de notre peuple et son amou~ pou~ la patr~e. No.us vous serions très reconnaIssants de voulou' faIre le necessalre pour que l'idée du dimanche fédéral de 'chant ,soit Inise en pra- " tique dans les écoles de votre canton.

Le dinlanche fédéral de chant de ,cette année a été fixé au 30 mai 1943. .

Nous sommes à votre entière disposition pour tout rens.eI­~nement supplémentaire et vous relnercions à l:avance très ~In­~èrement pour l'aide que vous nous accordez 'a ,cette occaSIOn.

Comité central de la Société fédérale de chant.

Cours de vacances de langue et littérature françaises modernes 1943

La Faculté des Lettres de l'Université de Lausanne orga­nise de nouveau cette année des cours de vacances . pour l'étude du français.

Ces cours comprennent: . 1. Un cours spécial' pour nlaîtres et In~îtres~e~ de françaIS,

qui durera du lundi 12 juillet au vendred~ 30 J~lll1 et, avec un prograIllme adapté aux besoins de ceux qUI enseIgnent le fran­çais ou qui se préparent à l'enseigner. Il co~~reI~dra des co~­férences sur des. questions de littérature et d hIstOIre, un CO.UI s théorique de phonétique et 16 heures pratiques hebdomadall'es dont 3 de phonétique. . .

2. Un cours génél'aC qui durera du 12 JUIllet au 2. octobre. Il est divisé en quatre séries indépendantes" '~e 3 ~ema~~es c~a­cuneo On peut s'inscrire pour 1, 2: ~ ou 4 senes. L enseIg,ne:m",nt comportera des conférences et recIfals et 14 .heures plahques hebdOlnadaires (dont 5 de phonétique) par petIt€s classes de 12 à 18 élèves au Inaxinlunl. . .

Les progranlmes complets sont à la disposItIOn des intéres­sés au Secrétariat du Département de l'Instruction publique, à Sion.

Cours d'H}1giène mentale de l'Enfance Le deuxiènle cours d'Hygiène mentale de l'E~fance, o~ga­

nisé sous les auspices du département ~e l'In~tructIOn publIque aenevois aura lieu du lundi 3 au samedI 8 mal. \5 Les collaborateurs du cours entretiendront ,leurs .auditeurs des troubles affectifs de l'enfant et des moyens pedagogIques que . comporte le traitement.

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Le cours comprend des entretiens avec des éducateurs un séminaire médico-pédagogique, des visites et consultations ~édi­co-pédagogiques, d'écoles et d 'établisselnents spécialisés.

Les 'conférences générales seront ,données par des médecins, des pédagogues et des psychologues qui s'oecupent des enfants difficiles. Voici les principales conférences : M. le Professeur Piaget: ({ Psychologie de la vie affective». M. le Professeur Rey: ({ Méthodes de diagnostic et de traitement

des troubles de l'affectivité ».

M. le Docteur FlouI'noy, professeur à l'Université de Genève: « La vie affective et la psychanalyse».

M. l'abbé COI'bat : ({ Les problèmes affectifs de l'Internat ». M. le Docteur Bl'antlnay: ({ Pathologie de l'instinct ». M. Ed. LaI'avoiI'e: ({ Troubles affectifs et Il1éthodes scolaires d e

traitement ».

~1i. le Professeur Bovet: ({ 'Cana>lisation et sublimation des ins­tincts ».

M. le pasteur de Saussure: ({ L'Action religieuse».

Le prix du cours est de fr. 10.- . L~s demandes de pro graIn­mes et d'inscription doivent être adressées au Service d'Observa­tjon des Ecoles, Rue Calvin 11, Genève. (COlnmuniqué.)

DANS LA BOITE AUX LETTRES

Pour "Pro lnfirmistt

On nous prie d 'insérer:

Quel mystère n e rel1Jfeqne-t-eHe 'P as ,cette fam euse boîte aux 'let­tres et que de fois nos reg ard3 a.nxieux ne 1'inte-rrog ent-ils pa.:;. Cha­que jour nE' lui donne-t-on pas un coup d'œil ,en passant, même lors­qu e rj en de tbie·n impor tant est ,attendu?

Elle nous donne .des' joies, des ,pe,ines, des -sur,pri.:; es et aussi des d éconvenues.

Elle nous ,donne de.s ,feuilles vertes quj n ous font Ifair·e la gri­. m a l:e; des cata log ues qui éveillent des r:êvE's de coquette,rie, qui bien souvent .:;ont 'sans lendemain par,r.e 'que ces catalogues ne renferment qu e la earte d e commande sans !billet bl eu ,qui serait si utile,.

Elle nous donne les journaux ,avec leurs nouvelles troublantes., angoiss antes et rarf'ment joyeuses.

Alors si nous réfléchi.:;sons à tout ·ce qui, .cha;que jour, nous est donné par elle, nous ,constatons qu <?,ne place elle tient dans notre vie!

- 361-

IBientôt ce sera à ,notre cœur 'qu 'eUe s 'adressera.

Elle nous donnera une enve,loppe renfermant de joliEs caTtes ,aux­quelles sera joint un 'formulaire :de ,compte 'de cihè que,s: c'est au"sn un 'Petit papier vert, mais ,si léger pour notre bourse que nous ne saurons rési,ster à l'a,'ppel qu 'il nous d'ait.

.c'est « iPro Infirmis » qui, eom,me chaque année nous envoiE' sa su.pplique: - Pe'n"ons aux ,ano11maux, ils ont hesoin de nous. Il en en est tant qui, :dans notre ,be,au Valais, a ttendent notre aide! Nous qui nous apitoyons sur le sort des malheure·uses victinles ,d e la guerre, ,pourquoi oublierions -nous les blessé" de la vie et les vi,etimE's du sort 'qui sont hélas, bien nombreux chez ,nous . ,« P ro Infirmis» a déj'à fait et ,f.a it chaJq'ue jour 'des ·eiflforts ,constants 'pour redonner la possibilité de la joie de vivre ,à 'de nOI:nbreux deshérités. Pour tbcau­coup ·c'ec; t la santé qu 'ils r etrouvent; pour d 'autres, c'est le, p ain de ·chaque jour; poUl' d'autr€\S encore, ,c'est le réveil d 'une intelli­gence meur trie ,qui leur donne le dr oit d e vivre libre·m ent par le tra ­vail s ans dépendre d 'une ,famill e ,qui a d éjla de lourdes tâches, ou de sa commune et 'p ar ·cela m ême sentir toute sa vie le poids de cettE' dépendance.

En réalité, tous eeux qui trouvent leur h âvre en « P r o Inlfirm is » s 'évad ent \ er s la liberté ·du corps et de l 'âme.

Si nous jetons un r egard vers notre enfance, nou c; trouv \:: l'ons certainement · dans notre E'ntourage journ alier u n être cà l 'esprit amoindri par la m ala die·, qui n 'est p lu s . ,aujourd 'hui q u 'une loqu e humaine; ou un a u tre qu 'u n a dd ent à r endu impropr e au travail ; ou un autre ' encore qui, ,d e naissance, a une défiden ce :ph ysiquE'. Ils $ont rest és d e ces pauvres ,êtres inca\pables de se suflfire là eu x­m êmes parce que n u l n e s'est sou cié de le-s r éada,pter à 18 vie no1'­m.ale, par des soin s ou une instruction .propice là 'développ er en e·ux tout ,ce que. la n a tu re a laissé à leurs ·possi'hili tés . Avec les ca c; de t.outes sortes qui p eu'lJlen t n ous s ouvenirs, nou r.; pourrions écrire des pages et des pages.

Il y a u ne dizaine d' année "', je m e s u b trouvée p ar h a sard avec une Ifamille qui ren dait \ isi t e là leu r 'fillE·tte âgée de dou2Je ans. Cette en f.ant me 1'e:gardait avec une extl' ème ,aUen tion. P uis elle me dit tr è!:, gentiment: - Bon joul' m adame! Je di'stingu ai une très légèrè d~fJf ÎC'ulté 'dans la 'prononciation. ,sa m ère me di t le pourquoi de la ch ose. Cette en fa nt au visage extrêm ement ·intE·llirgent avai t eu la méningite et était r e·st ée sourde ,et 111u ette .

Les ,parents ont .fa it tous leurs e,flfor t s et « JPro lrufirmi s» l eu r il

a idé à fa ire rééduquer la fill ette. Aujourd'hui elle est une h ahile cou tur ièr e et a t ou tE' Ga liJb erté et la joie d e vivre de .:; on propre la ­beur.

On frissonne en p en sant que cett e e'l1Jfant aura it pu rester un être presq u. e inconscien t, une pauvre épav e humaine. Il y ,a hélas, tant de famill es qui n e 'p euvent ri en fa ir e 'pour a lléger le m al qui

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frappe un 'des leurs, « Pro iJnfirmi-s)} y pourvoira dans la mE'sure -où nous, qui vivons nOTmal~ment, lib-res de toute entr~ve 'du corp~ ou de resprit, Jerons bon accueil là t;·a requête.

·Faisons tous le. petit geste généreux qu'on nous demande; qu'il n'y ait pas ou· Ique très _peu de cartes e.n retour et surtout 'pas d'oubli. La petite somme qu'on 'sollic,itE' ,est -si minime ·que Ibien 'Peu d 'entre nous ne trouveront pas les moyent; de la ve-rser.

Nous qui jouissons de toutes les ,posstbilités de notre ,cor:ps, pre­nons en esprit un instant -seulement, la ,place de -reux qui .sont les déshérités, alors nous sourirons à ce que notre boîte aux ,}ettres nous demande E'n rfaveur de « Pro Infirmis» et nous vers erons joyeusement notre obole. AN/IoLEe.

1 P AlRl'][E PEDAGOG][CGru~l ~~~~~~~~~~~~~~~~~-e~~

Sur le chemin de Damas

LE' âme du travail Le soleil Iuonte. La terre ,chaude germe. Les amandiers

blanchissent avec une nuance rose. Les gazons ensoleillés rever­dissent et s'émaillent de modestes corolles.

Pendant que le pays ajuste ses atours printaniers, la nostal­gie du grand air alourdit l'atmosphère enfermée entre quatre murs. Patience, jeunes prisonniers ! Dans un mois ou deux, la cage s'ouvrira toute large et vous vous envolerez.:. ?h, pas ~ien loin l L'outil, la « !cavagne », la gouverne du betml ou l1leme une occupation salariée vous attendent, la plupart d'enh~e vous. Ce seront des vacances laborieuses. Quant à vous, grands de 15 ans, à peine émancipés de l'école, vous serez pour tout de hon enrôlés dans l'al'mée du travail COIun1e paysans, Illano~uvres ou apprentis.

Si l'on s'avisait de demander à ces jeunes pourquoi ils tra­vaillent on risquerait d'entendre une réponse un peu vive: « Il le faut' bien. Pas Illoyen d'y échapper! Comment manger à sa faim autrement? Croyez-vous qu'on est né rentier? ... »

Nos jeunes savent-ils travailler? « Cela, r~pondrez.-vou.s, c'~~t l'affaire de leurs parents et de leurs patrons d apprentIssage. L e­cole n'est ni un domaine d'essais agricoles ni un atelier ou un chantier. )}

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Vous avez raison s'il s'agit du côté technique du travail, j'allais dire du corps de la, profession. Mais il y a aussi l'âITllf' les dispositions qu'on apporte à sa tâche, 'l'attitude à l'égard de l'ef­fort accompli. Ici nous sommes en plein dans le domaine seo..; laire, éducatif. Nous ne pouvons pas mettre en avant le pré­texte que ce n'est pas notre affaire.

La grande majorité de nos écoliers est destinée au , travail nto.nuel qui doit être notre principal point de mire. Un peu d'~)b­servation nous renseignera facilement sur l'idée qu'on se fait couramInent de l'effort physique qu'exige ce travail. On l'accepte comme une fatalité, comme l'inévitable moyen de gagner sa vie: il faut avoir de quoi se Illettre sous la dent.

Pour l'ouvrier, -c'est presque exclusivement la ·paye qui compte, tandis que le patron songe avant tout au rendeIllent. Plus d'uh vise à l'habileté suprême de faire travailler les autres et de vivre de leurs sueurs.

La morale du travail a baissé presque autant que celle des affaires. On entend ces temps-ci des plaintes non1breuses au su­jet de jeunes ouvriers nantis de beaux salaires sans avoir passé par une préparation professionnelle:

Un président de commune constate: on ne -peut guère compter SUl' le-s jeunes elmbauciJ1és.

Uno hM ,de ,chantier ,gémit: Quand on n"est pas derrière eux, ils ne ,fichent pas grand chose.

Un agent de police raconte comment ces éléments donnE'nt 'du fil 8, retordre. .

Un coup ,d'œil au pénitenc-ier cantonal vous montre beaucoup de j-eune", détenus que la boisson et la malhonl1Jêteté ont conduits là.

Un curé s e demande comment on peut maintenir ces .ieunes da.ns la voio droite.

Un assistant social ,fait C'e triste aVE'U: On se démène pour ,que, lEIS jeunes ouvriers, ,pères de famille dans quelques almées. rpuissent mettre quelque chose de ,côté, ,et voilà trop de 'gaillar,dt; qui fo.nt tout passer par la gorge. Quel tort énorme ils causent aux ouvners so­bres et économes!

Ce sont surtout les craintes maternelles qu'il faudrait enten­dre: « Nous comptions sur lui pour nous aider oÙ .é~ever,. no~re nombreuse fanülle et à nous soulager un peu, et VOIla q~ Il dIS­sipe tout son argent et nous a tourné le ?-os». Les, ca~eh,ers, l~s cinéInas, des aIllis parasites et des connaIssances epheI?-eres VI­vent aux dépens du prodigue, et quand o~ parle d.e prevo!anc~ et d'éconOIllie, on vous rit au nez: Au III OIns on sa~t c~ qu on ~' la dévaluation ne nous fera pas grand tort. Et pUIS, 1 Etat sel a bien obligé de nous entretenir!

Page 8: L'Ecole primaire, 31 mars 1943

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Lan1entable façon d'envisager le travail COlnn1e la lnaudite rançon de vils plaisirs . On trime cinq jours et den1i pour faire la noce le .samedi et le diInanche. Et sans aller aussi loin, on subit le travaIl plutôt qu'on ne 'l'accepte.

. I~ y a là. u~~ situation qui engage ,d'.ab?rd la responsabilité famI1~ale. Mals 1 ec?le ne peut pas se desznteressel' de ce problè­me vz~al. Il est vraI qu~ I~OS heures -de classe se passent presque exclu~lvement en travaIl Intellectuel et tâchent de cOlnpléter l'é­ducatIon dOlnestique en ce domaine très négligé. Les conditions du travail sont soustraites à l'influence des éducateurs. Mais J'école «peut formel' [a mentalité du futur travailleur,' elle peut l'avertir et lui montrer quelle est l'attitude conforme au vrai qui doit être la sienn~ s'il veut se conduire en homlne et en chrétien dans ~e~ ~il'constances qui exigent conscience clairvoyante, fOl'ce de solzdzte et d'action )). (E. Dévaud.)

La bonne Inentalité du travail vaut aussi pour l'activité sco­laire où il faut exercer les enfants à faire leur métier d'homIne. Cela exige que nos élèves saisissent le sens du travail, Inême pénible, qu'ils aiInent l'effort et qu'ils s'attachent à l'accomplis­sement de leur devoir actuel.

De jeunes âmes ,chrétiennes sont capables de con1prendre et d'adopter la philosophie chrétienne du travail qu'on peut résu­lner en quelques phrases :

« Dieu nous a donné la nature aVE'C ses richessE7s, mais il nous a. laissé la tâche -de faire valoir par notre travail le" dons de sa bonté paternelle.

Comme participation 'à l"œm,Te divine, le travail ·est honorable et digne de l'homme.

En travaillant, nous arcamplissons la volonté du fère céle-ste que nous hon9rons.

Celui qui ne veut pas travailler n0 devrait pas mangE-l'. Il e·st un parasite.

Le travail est une source abondante de joies 'pures: « Le travail, aux hommes néce!'saires, Fait leur félicité ,plutôt que leur misère.))

Pal' le travail, nous sommes utiles à notre 'famille-, là notre 'pays, à ceux qui ne peuvE'nt .'pas travailler.

Par le travail chrétiennement accompli, nous expions nos pé­,chés: « Tu mangeras ton pain ~ la sueur de ton -front )).

Le travail assidu et joyeux nous préserve de -beaucoup de t.en -tations, surtout dans la jeunesse. Par contrE' l'oisiveté enseigne beaucoup de m-al.

,Maximes: 'Prie et travaille !

Honneur au travail national.

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En exaltant le travail, nous n'oublierons pas qu'il n'est qu' un Inoyen et non pas une :fin . Le but de la vie, c'e'st le perfection­nement de la personne humaine qui doit s'élever à la ressem­blance divine .

Enfin nous placerons sous les yeux des .futurs travailleurs des exelnples attrayants: Des personnes connues, des saints, sur­

. tout le B. Nicolas de Flue, lnais avant tout Jésus enfant et adolescent, le divin Travailleur.

La terre valaisanne est avide de sueurs. Que tant de peines ne soient pas absorbées par le sol, n1ais ennoblissent les runes de ceux qui travaillent dur!

Nous devons réveiller dans les jeunes cœurs le noble WHOW'

du travail èhrétien et raviver le sens de la InaxiIne chrétienne que j'ai trouvée inscrite sur la guérite d'un vigneron du Centre:

Ora et labora! ~

Sion, en la fête du B. Nicolas de Flue, type du paysan chré-tien.

C. G,

Les notes scolaires ,De nOlnbreux maîtres en font la base de tous leurs procédés

d'éducation. Elles sont le grand levier qui leur pennet d'obtenir de leurs élèves le Inaximum d'effort.

Or, parfois ce qui ne devrait être qu'un Inoyen devient un but. Et les parents, souvent fort In al avisés, contri,buent en­core à fausser l'idée qu'il convient de se faire de ces notes . Le saIlledi, lorsque l'enfant revient de l'école, la pren1ière question qu'on lui pose est la suivante: « Qu~l est ton .rang ? » .ou : <~ Quel­les notes as-tu obtenues? ) Et apres cette IntroductIon VIent la suite, qui n'est pas toujours encolu:ageante pour l'élève peu d,~ué. Faut-il s'étonner dès lors de certaInes fugues ou frasques d etu­diants, que les journaux relatent de temps .à autres, et de cer­tains draInes de famille qui ne sont pas mOIns navrants?

Si l'on estime qu'un contrôle est nécessaire, et s'il faut que les parents soient parfois renseignés nOl~ seule~ent sur le tr~­vail et l'application de leurs enfants, n1alS aUSSI sur leurs a~tl­tudes pédagogiques, il serait bon que cela se fasse pa~' une pnse de contact directe avec le maître, que les cOn1paraISOns entre les -élèves soient aussi rares que possible et que l'attributi.on d'un l'ana devienne l'exception. Dans certaines classes et 'certams can­ton~ on a d'ailleurs supprimé les notes, et l'on ne s'en trouve pas plus mal, tant s'en faut.

Page 9: L'Ecole primaire, 31 mars 1943

Car enfin, a quoi bon cataloguer les élèves et les lnaîtres, ce qui crée souvent des rivalités néfastes, elnpoisonne et vicie

., l'atmosphère de la classe. Afin d'obtenir de bonnes notes, ou dans le but de devancer leurs camarades, les élèves s'ingénient à tri­cher de toutes les façons possibles. Et l'on découvre parfois dans. cette direction malsaine et immorale, des efforts d'imagination qui vous étonnent et vous déconcertent. On dirait que des en­fants qui n'ont pas les aptitudes voulues pour apprendre leurs leçons ou pour appliquer dans une di-ctée les règles élélnentaires de grammaire deviennent soudain d'une habileté excessive lors­qu'il s'agit de découvrir les petits trucs leur permettant d'élimi­ner les conséquences de leurs fautes. Et les élèves qui apprennent ainsi à tromper, qui jour après jour ont l'habitude de dissimuler, sont-ils réellel1'lent à l'école de la vie, et devien­dront-ils des homn'les francs, capables de prendre leurs respon­sabilités quelles qu'elles soient et quelles que soient les circons­tances dans lesquelles ils se trouveront placés plus tard?

Puis, nous l'avohs relevé, cette classification, souvent arbi­traire d'ailleurs, crée des rivalités entre les élèves, les divise parfois pour la vie. Elle en vient à faire considérer COlTIlne des êtres inutiles pour la société des individus qui possèdent une intelligence et des facultés simplement orientées dans une (lirec­tion que l'école n'a pas décelées, ou qui ne sont pas de sa COIn­pétence. La vie d'ailleurs se charge bien souvent de donner un dén1enti à notre classification qui ne tient compte que du savoir, et elle remet presque toujours à leur place les vraies valeurs. Parmi ceux qui avaient été relégués au dernier rang par l'école, il en est qui prennent une éclatante revanche, en remplissant dans la société un rôle plus important et surtout plus utile . que celui de leurs rivaux qui n'ont eu qu'une gloire éphélnère.

D'ailleurs, les notes et les Tangs n'ém·euvent pas tous les élèves, bien loin de là, Il en est qui se HlOntrent indifférents à ces classements, et d'autres chez lesquels les l1'lauvaises notes exercent une influence déprimante. Puis elles . contribuent géné­ralement à refroidir l'atmosphère de la dasse, à opposer maîtres et élèves qui paraissent s'épier, se surveiller constamment. Pour se justifier d'une mauvaise note, l'écolier -fautif cherche à pren­dre le maître lui-même en faute; il s'efforce par tous les moyens de découvrir le plus petit semblant d'injustice, la plus légère par­tialité. Car il faut bien se relever de cette infériorité dans laquelle on s'est placé 'par sa paresse ou son incon'lpétence, et se réhabi­liter auprès de ses parents et de ses camaTades. Sans les notes, la classe serait plus vivante, plus joyeuse, plus franche, plus en­tb'ousiaste aussi.

Pourtant reconnaissons-le loyalelnent, les notes ont stÎlnulé l'initiative de' bien des élèves. Il en est qui ont lutté d'arrache­pied pour conquérir la meilleure place, pour obtenir le prelnier

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prix, pour l'en'lporter sur un rival. Mais 'si les résultats obtenus au point de vue savoir sont excellents, il -est bien permis de se demal1'der quelle est la valeur ll'lorale d'un tel système. Si l'on n'y prend gapde, ne risque-t-on pas de voir se développer chez l'enfant la vanité et l'ambition et de le prédisposer à l'orgueil?

La lutte pour la prell'lière place ne serait-ce pas le com­mencelnent de cette lutte in1pitoyable que les hOInmes se livrent aujourd'hui, sans égard pour la justice, pour la seule conquête d'un avantage matériel' quelconque? Ce qu'il faudrait obtenir, n'est-ce pas l'effort joyeux librelnent consenti pour la découverte Je la vérité, pour l'acquisition du savoir? Travail de collabora­tjon dans l'entr'aide, èOlnlne devrait être d'ailleurs la vie de tous les homlnes. Résultat difficile à atteindre sans doute avec nos méthodes actuelles -et nos lnoyens d'action.

En conclusion rappelons-nous pourtant que s'il est facile de détruire, il est plus difficile de construire. Et denlandons-nous .comment, sans les notes, il serait possible d'exciter et de dé·· veloppel' cette élllulation joyeu.::e qui ,est souvent ]a source du savoir. Comment ferons-nous pour donner de l'aUrait à l'étude de disciplines assez souvent rébarbatives et peu propres h enthou­siaslner de jeunf;'s cerveaux?

Il faut que nos élèves travaillent avec joie, ce qui n 'exclu t pas l'effort, si nous voulons que les études qu'ils entreprennent IHissent dans leur esprit et surtout dans leur cœur une elnpreinte durable et profitable. Notre but ne consiste pas à leur faire em­magasiner un savoir purement livresque, Blais il doit tendre à faire des homn'les équilibrés moralement et physiquelnent. Voilà pourquoi nous aimerions ouvrir un débat dans 110S colonnes au sujet de ces notes scolaires, et nous serions heureux surtout de savoir con1~nent il serait possible de parer aux inconvénients ré­sultant de leur suppression.

Les méthodes de l'école active judicieusement appliquées n 'y contribueraient-elles pas pour une bonne part? Cl. Bérard.

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Page 10: L'Ecole primaire, 31 mars 1943

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Quelques livres Nous 'somme,s ,de ,plus ·en Vlus sevrés de littérature ve·nant du

dehors. Les .portë.s sont .ferméE's. Il ,faut en pTendre ,son 'parti. A peine connai"sons-nous encore la pensée françaiBe par 'les auteurs qui ·se ,font éditer en 6'uiB'se. ,Mais la vraie ·pens1ée .française·, et non celle 'de,s mfugazines, qui se ,paS6e de tout commentaire,. ILes é,crivains leB 'plus rE'présentati'fs de la France du XXe s iècle 'f.ont paraître leur ;:: œuvres chez nous: Jaloux, Carco, Claudel, GuiUe,min. Deux mai­sons rivalisent de soins ,pour ,donner au public des œuvres de choix: les Editions « rLll'f» de Frilbour,g et « Les Editions du 1i\lI'i lieu du Monde », .de Genève. ,Cette dernière prit ce;:: derniers temps une am­pleul' telle ,qUE', mlême si la 'paix rétélJblisBait les états de choses d'a­vant-guerre, elle ne le cé.derait en rien aux meilleures eentres ,d'édi­tions parisiens. ,Choix .c1e,s auteurs, .présentation soignée du livre quant à sa couverture et à ·son ünpre:,sion.

Nous avons eu ces derniers mois « L'Ombre et -le Soleil» de Ro­bert de Traz. C'est un exrellent écrivain qui connaît son Imétier et s'y 8Jpplique a\ ·ec une conscience d'artiste. Il nous décrit ,sin'lultané­ment le'9 états d'âme ,de trois générations, le ,gTand'père, l e, ,père· et le" enfants, ave,c un art ,erui nous E·nchante. De quoi ,g'wgit-il? De beaucoup de choses intérieures, 'propres là .chaque âme, et de peu de choses apparentes. ,C est le drame, muet ,par.fois" mais comJbien poi­gnant, d'un jeune ,homme qui revient ,de ses illusions et déC'ouvl'E: un autre aspec.t de la vie;, le seul vr.ai et ,qui ne trompe ,point: la foi. Cela E'.3t le fI'uit ,de 10Iligue,s luttes, de dépres.sions, même de déseBpoirs, Mais la transformation est si complète que le jeunE' homme n'hésitera pas ,à rom'pre avec son passé ,de ,folles aventures, pour se donner une raison de vivre ,plus ,humrble, ,certes, mais "'olide. A r.ôtéde lui continuent de vivre la f.amille, les rumis, les de·ux autres généra tians. Les scènes croquées sur le viii sont ,toutes dE' justes"e.

En résumé, un livre ex,cellent, éCTit avéc une grande intelligence, beaucoup de .fines'se IPsy.chologique, beaucoup de maîtri·se. Un livre qui ·appartient ,à l a littérature romande quant à son auteur, mais qui sera c.la"c;é 'parmi les meilleurs des ŒUVTes contE'mporaines.

Paul :Morand dans ses «Propos des 52 ,semain.es» nous ,fait dé­guster .des pensées d 'une ·saveur toute p artiC'uli ère, dont voici quel­. ques-unes ,prise" au hasard: il.es ·ennuis ,chas·sent l 'ennui. - Ainsi la danse et la politique n.ous semblent-e.HE's souvent danser 'les ,mê­me,s ,pas ! - ,Le s,ens de la terre, mais c'est le sens de la marr.he du "'oleil, le s-ens .d'une harmonie 'préétaJJlie et d'une divine volonté, Ile ·sens de la vie inconsciente dE' .cette vie,ille IlJlanète qui nous ,porte allè.grement et pour qui ,nos atroces tumulte·s ne. sont que de lé­gères irritations 'de peau. - Et COll'lboien d'.autres, toutes également justes, ~galement vives et intelligentes,

1 Il "

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Je ne crains pas de reconlJmander CE' livre là tau'" ceux qui aiment Paul Morand 'pour ses .précédentes IŒU\ Tes. ·CeUe~ci ne détruira pas l'opinion favorable qu'ils ava.ient ,pour cet auteur. Il est resté alerte; il a gar·dé l'ha.<bitude de regard'er les multitudes aspects ,de -la vie 'sous leur véritaible angle, Par ses « Pl'OPO"» il vous enri,ohira d'une 'bonne dose de sagesse.

Avec s on « SUl"prenant ,Procès d un Bourreau» Frands Carco renouvelle .col'll,plèt.ement la formu:le du l'.oman. Roman historique, certes, mais, malgré ·cela, :d 'une 'poignante actualité., où l'auteur >don­ne vraiment toute la mesure d·e son talent, Je le consE'ille à ceux qui aiment l'atmosphère mystérieu"'E) du XIVe ,siècle .que 1 auteur a res­suscitée avec un art qui lui est prolJl'e, Tous, ,cependant, trouveront un réel plaisir 'à lire ·ces 'pwges qui ,son.t écrites 'par un exc·e·llent ouvriel' ,dE';:; le,ttres .qui soigne son luétier.

,La vie, ·aventuTeuse et douloureuse ,à, la ,foi"', d'Edgar ,FOë est dé­crite avec un soin minutieux par le grand romancier Edmond Ja­loux, Nul n'était 111ieux placé que lui ,pour retrac'er tous les drames secrets que vécut l 'auteur de <<lLa scara'bée d 'or». Je ne sa~.s rien de ,plus humain erui ·ait été :dit ·sur Poë, rien de ,plus .compréhensilf. ni de plus vrai.

,LE6 Edition"- .du Milieu ·du 1M0nde nous prOlnettent d'he·ureuses surprises pour cette année , Nous aurons l'00casion d'y revenir. J •.

<( Que \1ont.-Hs devenir?}) Sûrement comlne ill_ai, à la belle saison, vous ain'lez vous

pron'lener dans nos villages, suivre nos bisses à flanc de c.oteau, aller d'un chalet à l'autre à travers nos M'ayens, par·couru' nos forêts, sous la voûte sombre des sapins ou parmi les mélèzes majestueux.

Mais dans cette nature si belle, à la rois riante et sévère, vous êtes frappés par le rude labeur que doit fournir le paysan pour assurer l'existence des siens, et vous vous delnandez comm.ent il fera si une épreuve inattendue le frappe.

Vous avez rencontré ces pauvres enfants durs d'oreille ou sourds qui ne peuvent suivre l'école de leur village et risquent de devoir vivre dans une totale ignorance .

Ou bien c'est un petit infirme, victÏ1ne ,d'une lourde ~érédité: d'un accident ou de la paralysie infantile, ce moderne fleau, qUI ne pourra probablen'lent ja~ais se suffire à lui-même et sera tou-jours une charge pour les SIens, .,., .

Ailleurs c'est un jeune père de famIlle, vIctllue d un acel· ment, qui n~ peut plus soigner son bien et n.e sait pas c~lI~_ment faire pour se tirer d'affaire et préserver les SIens de la n'llSere.

Page 11: L'Ecole primaire, 31 mars 1943

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Certainement, vous en avez rencontré Souvent de ces pau­vres Inalheureux et vous vous êtes dit sans doute:

« Pauvres gens, que v~nt-ils .d~venîr livrés à leurs propres ~:ssources? !l, leur ~audraIt une ~urle , un conseil, que sais-je ... Smon les vOIla voues an pIns nl1sérn.hle sort pour toute leur existence. »

Eh ! oui, VQUS avez raison et « Pro Infil'111is» a pensé com­me vous et s'est donné pour hkhe d'obvier à la précarité de leurs nIoyens.

Ses assistantes sociales parcourent nos vallées et nos Iuonta­gnes pour dépister tous ces infirmes et anonnaux et tenter de les réadapter à la vie et de les rendre indépendants et capables de se tirer d'affaires par eux-Inêmes, autant que possible.

, Ces jeunes enfants sourds ou retardés ont été placés dans des Inaisons spéciales, où des 'Classes, adaptées à leur infirmité ou à leur intelligence, leur permettent d'acquérir une certaine ins-truction et d'apprendre un Inétier. '

U'?- ~ra~tement r8tionnel, des soins dévoués ont permis :\ ce petIt InfIrme de retrouver, en grande partie, l'usaO'e de ses

] " . 0 mem Jres et, en meme temps, son Indépendance.

Ce père de famille, amputé par une faucheuse, a été soiO'né par un orthépédiste renom,nlé et Inuni d'une prothèse. On °l'a aidé à faire un apprentissage de cordonnier et le voilà installé, conlme artisan, clans son village, gagnant honorablenleht sa vie .

Et tous ces épileptiques dont l'existence était enlpoisonnél' par ces crises survenant à l'improviste et leur interdisant toute activité suivie ... Les voilà qui reprennent goût à la vie. Grâce aux médicaments que « Pro Infh:mis» leur procure, les crises de­viennent plus rares ou mênle disparaissent.

Oui « Pro Infirnlis» tâche oe soulager toutes ces nlisères. Non seulement, ses assistantes conseillent, mais ellès donnent une aide efifcace. Ce sont elles qui recherchent le moyen de re­médier au Inal, qui placent ces rnalheureux dans les établisse­ments voulus, ,qui leur procurent les Iuédicaments nécessaires. Ce sont elles aussi qui se chargent de trouver les fonds indis­pensables pour ces traitements, ces années d'école ou d'appren­tissage.

Tous ces frais seraient une trop lourde charge pour les fn.­milles qui devraient y renoncer, faute d'argent.

Inlassablement: sans se laisser rebuter jamais, les assistan. 1es sociales cherchent l'aide nécessaire. C'est généralement « Pro Infirmis » qui en assume la plus grande 'part.

N'est-ce pas là une œuvre magnifique? Et ne seriez-vous pas heureux de pouvoir y 'collaborer? de pouvoir vous dire que vous

, avez aidé un de ces nlalheureux à reprendre goût à la vie?

- 37'1 -

Eh ! bien, c'est très facile.

Faites bon a'ccneil aux jolies cartes .de « Pro Infirmis» que vous trouverez dans votre boîte aux lettres. Gardez-les. Toutes, les sommes que vous verserez en échange serviront à soulager les souffrances des petits Valaisans handicapés par une infir­mité.

La plus petite ohole nous est précieuse. La 111arguerite est faite d'une quantité de tout petits pétales et c'est la masse des petits dons qui rend possibles les grandes œuvres. M. D.

p.~~~~~~~

~ PARTIE PRATJIQUE 1 <ô1I~~, , ~

LANGUE fRi\NÇAISE

P:remi0re semaine

Cenb'e d'intérêt ~ BLÉ - MEUNIER - BOULANGER 1 .. RECITATION

Jean Grain de Blé

Jean Grain de Blé le cousin, Et l'ami de Jean Raisin, Crie: « Ah ! ma paille qu'on coupe Des gens sont venus en troupe Pour me couper Jean Raisin. »

({ Tiens, la paille en grange est seule, Et Jean ? Il est sous la meule : Le voilà tout aplati, Et la paille reste seule Ah ! sapristi, sapristi 1 »

Mais il n'est jamais bien mort. « Tiens, dit-il, c'est un peu fort, Je ne suis plus que farine, Poussière, mais blanche et fine, Je ne suis jamais bien mort. »

« Tu n'est pas mort, mon compère. - Pas encore je l'espère Dit un soupire étouffé; Je suis pain blanc, nl0n compère, Je sors d'un four bien chauffé. » Jean Aicard.

Page 12: L'Ecole primaire, 31 mars 1943

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Le moulin

L 'eau coule : C'est comme une chair en joie, Comme un corps long et souple Qui s'étire au soleil. Et, quand le n10indre souffle

Soudain s'éveille, Il court sur elle un frisselis de soie.

L'eau coule; Aux écluses elle s'écroule,

Et sa voix Semble celle du vent qui traverse les bois; Les bergers lui tendent des fleurs,

Qu'elle arrache parfois De son geste frôleur

Et, dans un clapotis qui ne s'irrite point, Elle accourt, elle pousse

La roue, Qui soulève à chaque tour Des perles à pleins poings!

L'eau coule. Le moulin tourne.

Un ronron ininterrompu Emplit la bâtisse de pierre ; L e fI'oment s'engouffre aux trémies, Devient son, farine, poussière; Le pauvre grain s'écrase aux cylindres têtus, Comme entre d'énonues molaires; Le ITIoulin tout entier frén1it : C'est C0111me un ventre bien repu

Et qui digère. Philéas Lebesqzze .

II. VOCABULAIRE

Chez le bOl.llan(Jer. - NOMS: la boutique, les p ains, la Inέche les croissants, 'les brioches; le fournil, le pétrin, le four, la pelle, la farine, la pâte, les paniers, les corbeilles.

ADJECTIFS: les pains croustillants, les croissants dorés, les brioches parfumées, le pain frais, le mitron ,enfariné, le pé­trin mécanique.

VERBES: le boulanger pétrit la pâte, la pâte lève, il l'en­fourne, elle cuit et se dore, elle exhale une agréable odeur.

La batteuse. - NOMS: la locomotive, la batteuse, les coun~o.ies , les planchettes, les engreneurs ; des céréales, les gerbes, la paIlle, les épis, le grain, les balles.

- 373-

ADJECTIFS: la machine motrice, un travail intensif, ·un personnel nombreux, les gestes prudents, le grain battu, criblé; un grondelnent sourd continu.

VERBES : la batteuse happe, avale, dévore les gerbes; elle bat, vanne, crible le grain.

In ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro 1.

Le moulin

Le moulin se penche sur la rivière pour la boire. Il sem.ble que c'en est fini de la pauvrette, ·qu'on ne la reverra plus ja­nlais; on entend . ses derniers .cris expirer sur les cailloux, et puis, la revoici qui s'échappe. Les ITIoulins ont deux visages: celui de l'an10nt, terrible, avec l'œil d'une lucarne surveillant la venue de la proie; celui de l'aval qui glisse les regards de ses fenêtres bruyantes sur le claquenlent du fouet des charr.etiers traversant le pont de bois. Les lèvres de l'aIllont sont garni ers de dents de fer qui barrent le chemin aux joncs coupés et aux branches mortes; celles de l'aval s'ouvrent dans un large rire où cascade l'eau écumante qui sort en tUITIulte, tout heureuse de retrouver 1e soleil et sa chanson sur le gravier. G. Ponsot.

Dans Ile fournil

Par la porte, toujours ouverte sur la rue, nlon père arrivait au fournil. Là, il demeurait un instant à regarder ses garçons, al­lant et venant dans le pOll'droielnent de la farine; lnille étincelles pétillaient hors de l'étouffoir; les fours enflammés coloraient, ainsi que des feux de bengale, les torses nus couv~rt~ ?e .su~ur; la pâte vivante emplissait les panetons; le son v?la It a pOl?nees; allumes et fagots s'engouffraIent dans les brasIers; 'les gIndres chantaient quelques chansons de leur pays, que, ,rythnlaient. le coupe-pâte et les chaînes des balances ... Sous l enornle maIson endormie, la flamnle et le 'travail grondaient, comn~e des' chau-dières au fond d'un navire. Henri BéJ'ClUd.

Robinson fait son pain

Je fabriqJai de grands vases de terre, p.eu profonds et très larcres' ils furent -cuits au feu. Quand je voulais enfourner mon

:5 , At pain, je cOlnn~ençais par allul~er un grand ,fe~l ~ur. n~~:)l~ . a re pavé de briques façonnées et c~.l.ltes . Q.uand !e bOlS et~It reduIt ~n tisons et en charbons ardents, Je les dISpOSaIS en long et en larbe sur le foyer , de façon qu'il fût tout recouvert, et j'atten~~is q~.e l'âtre fût parvenu à un haut degré de chaleur ; alors, .l ecartals

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la braise en la balayant avec le plus grand soin, et je la remplaçais par mes pains que je couvrais d'un vase de terre; enfin, j'amas­sais, tout autour de ce vase, les charbons et la cendre chaude pour maintenir la chaleur intérieure. Daniel" de Foe.

Un meunier

~laître Cornille était un vieux meunier, vivant depuis soi­xante ans dans la farine et enragé pour son état. L'installation des minoteries l'avait rendu comme fou. Pendant huit jours, on le vit courir par la ville, ameutant le monde autour de lui et ,criant de toutes ses forces qu'on voulait em­poisonner la Provence avec la farine des minotiers. « N'allez pas

, là-bas, disait-il; ces brigands-là pour faire le pain, se servent de la vapeur, qui est une invention du diable, t~ll'dis que moi je tra­vaille avec le mistral et la tramontane, qui sont la respiration du bon Dieu ... » Et il trouvait comme cela une foule de belles paroles à la louange des moulins à vent, mais personne ne les écoutait. Alphonse Daudet.

Battage

Le battage du blé n'est plus une vision champêtre, dont l'hUlll­ble et tranquille poésie charmait nos yeux de citadins; c'est une sorte de draIlle qui se joue dans la trépidation, la fumée et la poussière, parmi les grincements, les cris, les gestes précipités où l'on finit par ne plus distinguer ceux de la machine et ceux des gens qui la servent. D'une 10cOlllobile au long col, ou d'un trac­teur à pétrole, une courroie transn~et le n~ouveIllent à la batteu­se qui ronfle et s'ébroue, bourdonne comme un gros taon, avale voracement les gerbes, les secoue et les triture dans le mystère de sa ca cre de bois, vomit le grain et la paille, au milieu d'un nuage de po~ssière et de balles qui font au soleil un poudroiement d'or.

Gabriel Faure.

Exerciœs d'application

S'en référer au numéro 1.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Faire des phrases avec les mots du vocabulaire.

Faire conjuguer les verbes du vO'cabulaire.

Rédactions. - Vous avez assisté à une' journée de battage à la machine. Racontez ce que vous avez observé, la part que vous avez prise à l'activité générale et le plaisir que vous avez éprouvé.

-..J 37,5 -

2. Avez-vous déjà vu un nloulin? Fonctionnait-il enoore? Dé­crivez-le et essayez de vous représenter la vie du meunier.

3. Votre maman vous a envoyé acheter le pain. Décrivez la boutique du boulanger et O'bservez les diverses actions accomplies par la boulangère pour servir les clients.

4. Un petit pain raconte son histoire depuis le moment où, grain de blé, il a cOllllllencé son existence.

5. Votre camarade vient de jeter un ll~orceau de pain dans le ruisseau, vous le ranlassez et vous expliquez le pourquoi de vo­tre geste à votre call1arade.

6. Pourquoi mangeons-nous du pain rassis?

Deuxième semaine

Centre d'intérêt: LES FOINS

La fenaison

Faux et râteaux, Bidons au l?oing, paniers au dos,

Un linge humide enveloppant la gourde, S'en vont vers l'horizon Les gens qui font leur fenaison, ~algré l'heure plombante et lourde ...

Et dans le pré, sur double rang, les gars, Le corps virant de droite à gauche,

Fauchent. Fourches hautes, les femmes

Rellluent, ainsi que des drapeaux en fla nll11es, Les foins épars. E. Verhaeren.

Le batteur de faux

Le matin frais et pur scintille de rosée. Le faucheur s'est assis une bouteille en main, Sous l'aubépine creuse, au bord du vieux chemin. Sa faux, hunlide encore, est près de lui posée.

Il vide un dernier verre. Et, dans ses poings velus, Prend l'enclunle d'acier qu'il dresse et qu'il regarde. Deux spirales de fer lui font cornIlle une garde Pour la maintenir droite au versant du talus.

De sa lnanche, il l'essuie, et la tâte du pouce Puis l'enfonce dans terre entre ses deux genoux, Et sur le bel outil, poli, brillant ,et doux, Il ajuste la faux dont le tranchant S'élllousse.

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Le petit coup rythmique et sec du marteau dur D'un bout à l'autre de l'outil couleur d'aurore Tape et refait le fil de la laIne sonore Qui passe à coups d'éclairs et rase le blé mûr.

Francis Yard.

II. VOCABULAIRE

NOl\1S. - Une prairie, un pâturage, une pelouse, le fourra­ge, la vesce, un râteleur, un botteleur, les andains, la jonchée de l'herbe, une Ineule, une charretée de foin; le tranchant de la faux, les dents du râteau, la grange, la fourche, l'enclume, le cofin, le faneur. La prairie, l'herbe, le trèfle, la luzerne, les marguerites, les boutons-d'or, le foin, le faucheur, la faux, le râteau, la char­rette .

ADJECTIFS. - Une prairie naturelle ou artificielle, une herbe humide, brillante de rosée, parfumée~ des tiges vigoureu­ses, le trèfle incarnat; le rythme cadencé de la faux, les faneurs l'amplis de fatigue, altérés mais joyeux. L'herbe verte, épaisse, sèche; le foin coupé, odorant; les fleurs fanées; la faux pointue, tranchante; le faucheur 11latinal, adroit, fatigué.

VERBES. - Marteler l'acier de la faux, le redresser; aigui­ser le tranch ant, l'affiler; raser l'herbe du pré; tondre une pe­louse; ranlasser le foin, le retourner, le secouer, l'engranger, le botteler. Le faucheur coupe le foin, fauche l'herbe, la Inet en tas lorsque le soleil l'a desséchée, la retourne, la charge sur la char­rette et la rentre dans lIa grange.

m ORTHOGRAPHE

Préparation : S'en référer au numéro 1.

Un faucheut

Cela lue faisait du bien d'employer ma force, et quand, le matin, ayant fauché un pré, je voyais l'herbe humide de rosé:, coupée réO'ulièrelnent et bien ras, j'étais content; alors je prenalS m.a pierre

0

ft repasser, et j'aiguisais ma faux en s,ifflant un air de chanson. Eugene Le Roy.

La :rentrée des foins

Les homnles et les felnmes se dépêchent parce que le telups menace et que si la pluie tombait sur le foin coupé, il perdra!t de sa valeur. Tous les chariots roulent; on charge l'un, tandIS que Iles chevaux ramènent l'autre à. la ferme. ,Il fait d~jà nuit que le va-et-vient dure encore. Une Jument mere hennIt dans le~ brancards. Elle répond au poulain qui l'appelait et qui a passe

~ ,3,77 -

la journée au pré sans boire. Elle sent que c'est la fin, qu'elle va le rejoindre, et elle tire du collier comme si elle était seule attelée. Jules Renard.

Un soir de fenaison

De temps à autre, une voiture passait, chargée de foin à ver­ser, oscillant lentement dans les cahots. Un homme nlarchait à côté, appuyant sa fourch~ sur le flanc de la voiture, prêt à don­ner un 'coup d'épaule au Inoindre danger. Tout en haut, des filles couchées sur le foin sec et craquant montraient seulelnent leur tête rieuse -coiffée d'un bonnet fin; elles riaient d'aise, doucelnent balancées par l'allure lente de la voiture et poussaient de petits cris d'effroi quand une secousse arrivait plus forte que les autres.

E. IVI oselly.

La coupe du regain

Le père fauchait d'un geste serré et lent; mais son corps, balancé en mesure, était animé d'un mouvement si précis et si régulier, qu'on aurait pu le conlparer à celui d'une machine bien Inontée. Avec la lame d'acier glissant dans l'herbe, le fernlier slli·­vait les moindres pentes du terrain. Il élevait ou abaissait les pointes, imperceptiblement, pour que partout les touffes d'herbe fussent coupées à la Inêlne hauteur; et jalnais l'instrument ne bu­tait contre une pierre ou une taupinière, tant cette l1lain, qu'on eût pu croire lourde et malhabile, parce qu'elle était épaisse ct crevassée, avait de légèreté, au contraire, et d'adresse. Pie~re r~_ ­telait le regain coupé; il le rassemblait en tas, promenant dIX fOlS de suite le râteau sur la même place, afin de ne pas perdre nn brin de foulTage, et, aidé quelque peu par Jeanne et par Vincent, charO'eait la récolte dans un tombereau. René Ba::in. o

Le rep.as de1S faneurs

Vers nlidi, quand les faucheurs commençaient ù sentir la fatiO'ue, la ferInière apparaissait à la lisière du pré: « Ohé, le pèr~! Ohé, Jean! voilà la soupe, voilà le cidr: ! » Sur une ser­viette en grosse toile, étendue par terre en gmse de napp.e, e~l(' posait la soupière ventrue, le saucisson et la In~che de pa~n .hIS; Deux cuillers d'étain et un gobele:t du Dlême metal cOlnpletalt'Il. le modeste couvert. R. Bazin.

La prah'ie

Le dernier jour de l'herbe se leva. L'aube était claire. L es boutons d'or, groupés en larges taches, étalaient l'~urs pétal~s que l'ombre avait redressés; les pissenlits épanouiSSaIent le fmsc~an de leurs épées jaunes; les marguerites, que la nuit ne fennê VaUlt,

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- 378-

tournaient toutes la tête vers le soleil qui allait venir. Le vent léger, courant pal' risées ,comme sur une mer cahne, se poudrait de pollen et s'imprégnait du goût de la sève. La longue nappe on­dulait; pas une tige n'était froissée, pas une seule n'était morte, mais la couleur des vagues disait la llloisson mûre. Elles étaient brunes, elles étaient grises, elles luisaient cornIlle de l'argent et des reflets couleur de s'ang s'y mêlaient à la rouille des choses qui ont duré. R. Bazin.

Fauchaison maiinale

Il fait bon faucher le matin quand l'herbe est inlprégnée de la fraîcheur nocture; aussi, vers trois heures et delnie, dès que l'orient s'empourpre de rose, les faucheurs arrivent dans la prai­rie. D'une lnain mal assurée, ils font glisser la pierre sur le tranchant des faux. Et la lutte aussitôt conlmence.

Au matin, l'herbe de la prairie est prise de torpeur et de lé­thargie, et les faucheurs la surprennent à l'heure délicieuse et funeste. La rosée eIllperle les faux, rend plus perfides leurs tran­chants, et, sans trop de fatigue, au début du jour, l'œuvre de des-truction. s'accOlnplit. Guillaun1În.

tent.

ExcrciOOG d'application

S'en référer au numéro 1.

IV. COMPOSITI ON PRAl"lÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Faire des phrases avec les mots du vocabulaire. Faire conjuguyr les verbes du vocabulaire. Soir de fenaison: La grange e~t pleine; le paysan est con-

Sujet. - Un faucheur en action. Distribuer le développe­ment en trois paragraphes : 1. Le lieu de la scène: prairie, herbe drue. - 2. L'homme fauchant: attitude, mouvements. - 3. Les arrêts: respirer, essuyer la sueur, boire.

Les foins. - L'herbe est mûre. C'est le lnonlent de la cou­per. On fauche, le foin sèche. On le rentre. Que les bêtes seront contentes cet hiver!

Sujet traité. - La prairie est en fête; au grand soleil de juin, elle dresse si haut qu'elle peut les longues tiges de ses fine~ crralninées et mille fleurs variées de fonnes et de couleurs. ICI dOlninent les trèfles odorants, têtes arrondies aux Teflets mau­ves; plus loin, les étoiles bleues des chicorées sauvages se mêlent aux collerettes blanches des marguerites. Un parfunl lourd s'ex­hale des herbes mûres; les faucheurs viendront demain.

- 3719 -

Ils sont venus dès l'aurore; les jambes écartées, le buste lé­gèrement penché en avant, les trois homlnes fauchent d'un geste JaTge. Les vastes lames d'acier s'enfoncent en même temps dans l'océan des tiges et réapparaissent ensemble; on n'entend qu'un seul crissement, et tout un pan d'herbe s'écroule, puis s'aligne sur le sol, en « andains». Le soleil monte, le travail se fait péni­ble; de temps à autre, les hommes s'arrêtent, épongent leurs fronts mouillés de sueur et vont boire une lampée de cidre à la grosse bouteille tressée de paille mise à rafraîchir près du ruis­seau. Attaquée au centre et aux deux ailes, l'armée des herbes re­cule, recule; tout sera fauché ce soir.

Alors viendront les faneuses; avec leurs fourches de bois, el­les retOltrneront les « andains» pour que l'herbe sèche bien. En­suite, elles fornleront des nleules, de façon à nlettre la récolte à l'abri d'un orage possible.

Dès qu'ils le pourront, les homm,es viendront enlever le foin et l'entasser sur les longues charrattes. Par des chemins tortueux, celles-ci prOlnèneront l'exquis parfum des foins coupés; elles s'arrêteront aux portes des vastes granges où la récolte odorante sera mise à l'abri.

Grâce à la prévoyance' des paysans et à leur dur travail de l'été, par les plus Inauvais jours du long hiver, les bêtes ne man­queront jamais, à l'étable, d'une nourriture saine, abondante et tout 'empreinte des parfums de la belle saison.

La fenaison. 1. Voici le mOlnent venu de faire la fenaison. -2. Il faut aller vite: pourquoi? - 3. Les faucheurs. - 4. Les faneuses. - 5. Rentrée des foins.

SCIENCES

COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR

Fleurs du printemps

( LeçOn-pl'0111.enade)

Par un bel après-Inidi ensoleillé, allons faire une leçon-pro­l1lenade pour étudier les fleurs du printelnps dans les prés, les champs et les bois. Emportons nos ustensiles d'herb?ris~tion : boîtes en carton ou en fer-blanc, couteaux, pelles, papIer a des­sin, crayons et couleurs. ~ous sécherons et presser?ns nos fleurs et nos plantes. Nous les classerons: plantes des pres, plantes des bois, plantes des champs.

Vins du Valais 0 RSAT dissipent la tristesse.

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J. VOliei. un pré Ise'mé de prim,evèrtes

La primevère offieinale pousse dans les bois, à la lisière des bois et toujours en grande quantité. Expliquer le nom (prime­vères). En Alsace, on les appelle «dés du ciel». Pourquoi? Conllnent peuvent-elles fleurir si tôt? Enes ont une tige souter­raine, magasin · de nourriture (rhizome), c'est une tige décolorée, blanche, qui, en automne déjà, porte des bourgeons de feuilles et de fleurs. (Pensez-yen aut01nne prochain et déterrez une plante.)

En lnars, ces bourgeons poussent et se nourrissent de ma ­tières nutritives emnlagasinées dans le rhizOlne et bientôt les onl­belles jaunes percent les feuilles sèches et les premières herbes . Observons et dessinons la rosette de feuilles ·sünples du milieu de laquelle s'élève le pédoncule qui porte les fleurs.

Disséquons une fleur: calice fornlé d'une seule pièce avec 5 dents, corolle formée de 5 pétales soudés en tube, 5 étamines soudées à la corolle, vis-à-vis du milieu des pétales (exception remal'quable à la règle de l'alternance).

Coupons une fleur en long et dessinons-la. n y a deux sortes de fleurs : dans les unes, les étanlines sont

situées très haut, tandis que le pistil reste court. Dans d'autres, les étamines sont situées très bas dans le tube de la corolle, tan­dis que le pistil passe entre elles, sensiblelnent plus haut. Ima­ginez 'ce qui se passe ,quand un insecte s'introduit dans les unes, dans les autres .

Déterron~ quelques pieds pour l'herbier. Cueillons des feuil ·­les et des fleurs.

Il. l~'anémone sylve:r;tre (sylvie)

C'est une fleur cl es bois et des haies. Elle a un rhizome, ma­aasin de nourriture. Déterrons-le. n est gros comme un doigt, brun horizontal, porte plusieurs racines et chemine silencieuse­nlent dans le sol (il pousse en avant et sèche en arrière). La 'co­l'olle régulière, délicate et blanche, ressemble à une petite rose et se balance au vent (rose du vent), 6 pétales, 3 sépales et nombreuses étamines.

Observez la corolle pendant la nuit, les jours de pluies.

III. D'autres renonculacées '

L'anénlone sylvestre est une renonculacée. Chercher, décTire et cueillir: Des renoncules (boutons d'or), des renoncutes blancs (gre­

nouillette), des ficaires (ja~ules ,d'or, feuille en 'cœur): des hépa­thiques (fleurs bleues, feuIlles a 3 lobes), des pulsatzlles (fleurs violettes velues), des pivoines, l'aconit (fleurs bleues en casque).

- 3'81 -

. IV. D'autres fleurs du printemps

1. La pulmonaire. -- Autrefois on croyait que cette plante guérissait les lnaladies pulmonaires.

Observez les feuilles poilues à la base, à la tige. Le fruit est une noix qui s'ouvre en quatre follicules. La pulmonaire a des fruits rugueux, des pétales poilues, des

feuilles pourvues de petites brosses. C'est une borraginée.

Quelques expériences pour démontrer l'utilité de ces poils et brosses:

a. Poser un escargot sur la feuille et observer ce qu'il fait; b. Racler la feuille, puis y poser l'escargot; c. Poser un escargot sur une feuille lisse de salade.

D'autres plantes parentes de la pulmonaire. Voici la grande consoude avec ses cloches jaune pâle (il y en a qui sont haules d'un mètre et qui portent des ,clochettes rouge pourpr~).

Sur les pierres et dans les ordures nous trouvons la vipé1'Ïne (regardez ses corolles bleues et irrégulières et devinez le nom).

Cherchez aussi l'aspérule, le myosotis.

2. L'ortie blanche (lamier). Sous les buissons, nous trouvons le lamieZ' tachéty (corolle rose), sur les chanlps et le long des sentiers le laznier blanc et le Zcemier pourpre. Les feuilles opposées de la tige carrée resselnblent tout à fait à cene de l'or­tie brûlante. Mais il nepiqve pas. Son aspect de plante piquante lui est certainement utile en la protégeant de la main de l'hOlnme et de la dent des herbivores .

Observons sa fleur, irrégulière. Elle a la forme d'un tube dont l'extrélnité présente deux lèvres: la supérieure est fonnée de deux crans soudés dans toute leur longueur, l'inférieure est conl"posée de trois pétales réunis dont celui -du lnilieu est grand et échancré. Les quatre étanlÏnes sont attachées à la corolle SUT

une partie de leur longueur. La lèvre supérieure les protège. Dé­gageons l'ovaire d'une fleur mûre. n est formé de quatre loges (au fond du calic~, ont voit une petite lllasse verte divisée par deux sillons en croix). A la maturité, il y a une graine dans cha­que loge.

L'ortie blanche est une labiée.

D'après les croquis, expliquez COl1llnent l'insecte féconde la fleur.

Cherchons d'autres labiées. - La sauge (fleurs bleu violet, les feuilles dégagent un fort parfum); le thym et le serpolet, la menthe, le bugle (fleurs bleues), la brunelle (fleurs violettes), le stachys, la marjolaine, la sarriette de jardins.

Page 17: L'Ecole primaire, 31 mars 1943

- '382 -

V. Arrangeons notre herbier

Trais subdivisians des «fleurs des ,champs et des bais» : 1. Renanculacées; 2. Barraginées; 3. Labiéés. Nater le nam., les particularités de la fan1ille, ainsi que -l'en­

drait, le jaur et l'heure aù la récalte a été faite. Sécher et vendre les plantes médicinales : prÎlnevère, pulma- ­

naire, aspérule, lamier blanc, sauge, thym, menthe.

D'après E . B., JotH'nal des instituteurs.

HIST"IRE

Le chevalier et la chevalerie Faits et directions

Les angInes de la chevalerie selnblent fart anciennes, «Dès l'épaque de Charlemagne., le jeune Franc était salennellement re­vêtu !du glaive, mais c'est seulement à -l'épaque féodale que la prise d'arm'es danna lieu à une véritable cérémanie cannue saus le nam d' «adaubement» ... Jean de Taurs racante camment a été adaubé, en 1129, Geaffray Plantagenet, camte d'Angers. Le jeune prince se rend à Rauen, aù se trauve Henri 1er Beauclerc dant il dait épauser la fille; il prend un bain, puis an lui remet: ainsi qù'à ses campagnans, une chelnise de lin, tille rahede paurpre et des sauliers. Ainsi vêtu, il paraît devant le rai. On lui ajuste un haubert, on suspend à san cau un bauclier, an cauvre sa tête d'un casque, an lui ,canfie une lance et une épée, puis il saute sur san cheval; il est désormais chevalier.

« D'autres récits d'aclaubem.ent n e diffèrent de celui-là que par des détails insignifiants. Au fur et à luesure que l'on avance dans le XIIme siècle, la cérémonie se lTIadifie. A l'arigine sÎln­pIe prise d'armes, elle revêt peu à peu un caractère religieux,

Elle a lieu à une grande fête liturgique, à Pâques ou à la Pentecôte; les a nnes sont déposées SUI' un autel et reçoivent une bénédictian salennelle dant les termes 111éritent d'être cités: «Seigneur, dit le pi'être au l'évêque, nous vaus en supplians' exaucez nos prières et daignez bénir ceUe épée dont votre servi­teur désire être armé, paul' qu'elle puisse défendre et protéger les églises, les veuves , les orphelins et tous les serviteurs de Dieu contre la cruauté des païens. » Le futur chevalier se prépare à cette lourde mission par le ,;eûne et par la veillée d'armes, c'est­à-dire par une nuit de prière dans une église; au Inatin, il entend la messe et cammunie, Les autres actes de la cérémonie sant maintenus, mais chacun d'eux prend une valeur symbolique:

- 383 -

le ~ain est ~ne purification, la chemise de lin un symbole de pu­:ete, l~ t~m~ue rouge une allusian au sang que le chevalier dait etre pret a repandre pour la défense de la fai Enfl'n 1 .' d' " . a pnse ar-mes. s ~c-con1pagne d un s:rment : le chevalier jure d'être preux, caulageux, l,a?,al, de proteger la veuve et l'orphelin, de valer au secaurs du faIble et de l'apprimé.

« Cette transformation de la cérémonie de l'adaubelnent a e~ l~ plus large r~percus~ian sur la vie féodale elle-même. Elle explIque po~rquOl les seIgneurs brutaux et féraces, qui ne rê­val~nt que rIxes et ,batailles, ont eu paul' héritiers de vrais che­valIers dant la deVIse eût pu s'écrire dévouement et charité ... »

Fliche (La chrétienté n1écliéuale).

Les beH4es ,histoires

L'héroïsme d'u.n enla,ni

T Un j?ur de décembre 1856, la gaélette La Reprise rentrait d~se~pare~ ~u part d'Agde. On vit avec étonnement qu'elle n'é­t~It g~uveITne~ que par un mousse faisant à lui seul tout le ser­vl'ce, d un e~ulpage; .et l~o.n apprit que trente-six heures aupara­;ant, la BUIt, -ce petIt bahm,ent avait subi le choc d'un brick de f?,rt , to~nag:. L'équip~ge, crayant sentir couler bas la goélette, s etaIt elance sur le bnck en s'accrochant aux copdages.

Mais il y avait à bord de la goélette un matel~t malade in­capable .de se. s.auver. Le mousse Alfred Perret, âgé de treize' ans se~len1ent, saISI de campassion, ne voulut pas l'abandonner, le laIsser nlaurir seul. Il resta danc.

. La mer était h~uleuse et le vent fraîchissait. Il dispose les · VOIles, consulte le VIeux marin. Il sauvera son camarade sau­vera son navire. Cette pensée double ses forces et d'un enf~nt de trei~e ans fait un n1a~elat conS01l1mé. L e jaur fut bien long à venu'. ~ourta~t a~ ~valt ~n eSP.oir : ~i le brick vaulait répar:er le mal qu Il avaIt faIt, Il revIendraIt au Jaur naissant on se mettrait à sa remorque. Mais la jaurnée se passait; le brick ne venait pas. Par bonheur, le vent taurna, souffla du sud. Il fallait I11anœuvrer vite et bien pour atteindre un port. .

Perret est seul, mais il se multiplie; il court de veraue en vergue: toutes ses voiles, InêIne les plus hautes, se dével~ppent coup sur caup, se gonflent saus la brise et poussent le navire. Il était ten1ps : notre navigateur était à bout de farces. A le vair on ne le croirait pas. Il est radieux. '

Une fois débarqué, ce brave enfant raconta en tern1es Ina­destes, énergiques et sin1ples, ce qu'il avait accompli. Delacl'oix.

Page 18: L'Ecole primaire, 31 mars 1943

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