LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le...

66
Numéro 60 Septembre 2020 GRAND TÉMOIN Olivier Salleron : « Nous unir pour faire valoir l’excellence de nos métiers » Page 12 GROS ŒUVRE / STRUCTURE Entente parfaite entre bâti ancien et esthétique contemporaine Page 16 AMÉNAGEMENT / FINITIONS Staf et plâtrerie : la haute technologie au service de la rénovation d’un monument historique Page 40 LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS PERFORMANTS

Transcript of LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le...

Page 1: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Numéro 60 Septembre 2020

GRAND TÉMOIN Olivier Salleron : « Nous unir pour faire valoir l’excellence de nos métiers » Page 12

GROS ŒUVRE / STRUCTURE Entente parfaite entre bâti ancien et esthétique contemporaine Page 16

AMÉNAGEMENT / FINITIONS Staff et plâtrerie :la haute technologie au service de la rénovation d’un monument historique Page 40

LEAN CONSTRUCTION

POUR DES CHANTIERS

PLUS PERFORMANTS

Page 2: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 3: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 SOMMAIRE I 1Revue trimestrielle de la Fédération française du bâtiment

ÉDITORIAL

Le monde change, Bâtimétiers aussiNos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique et l’environnement qui induiront des mutations majeures pour nos entreprises. Cet enjeu stratégique de demain doit se préparer dès aujourd’hui. Tous les secteurs, des services à l’industrie, se mobilisent pour répondre aux nouvelles attentes de leurs clients et de la société. Le bâtiment, quant à lui, n’a pas attendu pour se réinventer. De la conception à la fin de vie d’un bâtiment en passant naturellement par sa construction et son utilisation, aucun paramètre n’est négligé pour construire mieux, plus durable et à moindre coût. Afin de répondre à ces nouvelles problématiques, Bâtimétiers voit sa rubrique « Autour des métiers » s’enrichir d’un nouvel espace dédié à l’innovation. Ce choix, inspiré des attentes des artisans et entrepreneurs du bâtiment, est appuyé par un nouveau dynamisme visuel facilitant la lecture. Le même esprit d’efficacité et d’amélioration continue se reflète parfaitement dans l’intérêt du lean pour nos entreprises. C’est le sujet de notre dossier : comment réduire significativement nos pertes, qu’elles soient matérielles ou temporelles.

FRANCK PERRAUD, vice-président de la FFB

© E

NT

RE

PR

ISE

PE

RR

AU

D &

AS

SO

CIÉ

S /

DR

16 40

2412

3 MOIS EXPRESS .......................................................................................................

L’information du trimestre sur les métiers du bâtiment

EN IMAGES ......................................................................................................................................

Spa de l’hôtel Intercontinental de Bordeaux / Du rouge gréco-romain à l’écru zen

GRAND TÉMOIN ............................................................................................................

Olivier Salleron, président de la FFB :

« Nous unir pour faire valoir l’excellence de nos métiers »

GROS ŒUVRE / STRUCTUREJOP Paris 2024 / Une vitrine pour la construction bois ��������������������������������������������������

Entente parfaite entre bâti ancien et esthétique contemporaine ���������������

Coup de jeune pour les travaux de cuvelage ��������������������������������������������������������������������������

Faciliter la mise en œuvre de la chaux hydraulique naturelle �����������������������������������������������������������������

ENVELOPPE Personnalisation et sur-mesure / L’apanage des fenêtres bois .....................................................................................

L’ingéniosité au service du bardage stratifié .......................

Sécurité incendie / Nouvelle version

du Guide de préconisations pour les systèmes d’ITE

par enduit sur isolant PSE ...........................................................................................................

Revêtements muraux attachés en pierre mince / Un amendement

du NF DTU 55.2 très attendu .................................................................................

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES3CEp / Une étanchéité sous contrôle ���������������������������������������������

IRVE / Pleine charge pour les véhicules électriques ������

Chaud et froid / Facturer le juste prix ������������������������������������������

Gaz / Vers la fin des tarifs réglementés ��������������������������������������

AMÉNAGEMENT / FINITIONSL’isolation des combles perdus ou aménagés se dote d’un nouveau NF DTU �������������������������������������������������������������������������

Staff et plâtrerie / La haute technologie au service

de la rénovation d’un monument historique �����������������������������

La profession des chapistes prend son destin en main ��������������������������������������������������������������������������������������� Économie circulaire / Les poseurs de moquette

passent à la vitesse supérieure ����������������������������������������������������������������������

DOSSIER

Le lean, un souffle nouveau sur le bâtiment

AUTOUR DES MÉTIERS .......................................................................

L’actualité en matière d’innovation, d’environnement, de sécurité, de réglementation et de normalisation

LA PAROLE À … ...............................................................................................................

Frédéric Reynier / « Sur le front de l’amiante

et de la silice, nous pouvons faire mieux en faisant

plus simple ! »

P. 02

P. 10

P. 12

P. 15

P. 16

P. 18

P. 20

P. 23

P. 24

P. 26

P. 28

P. 31

P. 32

P. 34

P. 36

P. 39

P. 40

P. 42

P. 44

P. 46

P. 53

P. 64

Page 4: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

2 I

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

18es Coulisses du bâtiment Chantiers, ateliers et CFA ouvrent leurs portes

Le Gouvernement donne un coup de pouce aux primes énergie

Deux jours pour permettre aux jeunes de découvrir la face cachée des chantiers et des ateliers : telle est l’ambition des 18es Coulisses du bâtiment, qui se dérou-leront les 8 et 9 octobre prochains partout en France. Lors de cette manifestation, plusieurs centaines de sites ouvriront leurs portes au public, les scolaires – et tout particulièrement les collégiens – constituant la première cible visée.

Tous pourront entrer en contact direct avec les opérationnels du bâtiment. Ceux-ci ne manqueront pas de les initier aux secrets de la construction des ouvrages, quelle qu’en soit la taille. Les visiteurs pourront ainsi apprécier une nouvelle fois la diversité d’un secteur d’activité riche de ses métiers, et ce, de la maison individuelle à l’im-meuble de bureaux en passant par la restauration d’un monument histo-

rique ou la découverte d’un atelier.Dans un contexte sanitaire encore incertain, l’édition 2020 des Coulisses du bâtiment marque plus que jamais la volonté des professionnels de parta-ger leur passion pour leurs différents métiers. Bien évidemment, tout sera fait au cours de ces deux journées pour proposer aux visiteurs attendus des conditions d’accueil parfaitement en phase avec les consignes de pro-tection et de distanciation en vigueur. À noter : les centres de formation (CFA) ouvriront aussi leurs portes pendant les Coulisses du bâtiment. Rien de tel pour susciter des vocations… et préparer la relève sur les chantiers ! ■

L’arrêté du 25 mars 2020 a modifié les conditions des « coups de pouce chauf-fage et isolation ». Ces derniers sont en effet prolongés jusqu’au 31 décembre 2021 afin d’inciter les particuliers à faire réaliser certains types de travaux de rénovation énergétique avec pour objectif de réduire la facture d’énergie, de soutenir la transition écologique et la croissance verte. Seul bémol concernant le coup de pouce isolation, l’aide pour l’isolation des plan-chers bas est réduite depuis le 1er sep-tembre 2020. Elle égale désormais le dispositif pour l’amélioration des combles et des toitures, à savoir 20 euros/m2

pour les ménages en situation de préca-rité énergétique et 10 euros/m2 pour les autres ménages – contre respectivement 30 euros et 20 euros. Pour sa part, le coup de pouce chauffage reste identique.L’arrêté œuvre également à la transpa-rence de ces dispositifs en renforçant

les contrôles, notamment au sujet du nouveau délai de 7 jours à respecter entre la date d’acceptation du devis et la date du début des travaux. Cette nouvelle date doit désormais appa-raître sur le devis et sur la facture de l’entreprise, au même titre que la date de visite technique préalable à l’établis-sement du devis.Par ailleurs, depuis le 1er septembre, toute facture figurant dans un dossier de demande de certificats d’économies d’énergie doit faire mention du numéro de Siret de l’entreprise – et non plus seulement du numéro de Siren, au risque de voir rejeté tout le dossier. ■

en savoir plus

Toutes les informations sur les 18es Coulisses du bâtiment : www.coulisses.ffbatiment.fr

LES COULISSES

DU BÂTIMENT 8 et 9 OCT 2020

www.coulisses.ffbatim

ent.fr

#CdB2020

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

FFB-affiche_200526_60x80.pdf 1 26/05/2020 14:16:54

QUELS SONT LES MONTANTS DES PRIMES ? Le montant des primes varie selon le niveau

de ressources du ménage.

Coups de pouce chauffageLes ménages modestes peuvent obtenir

une prime allant au minimum de 1 200 euros,

pour une chaudière au gaz à très haute performance

énergétique, à 4 000 euros pour une chaudière

biomasse performante, une pompe à chaleur

ou un système solaire combiné, par exemple.

Les autres ménages recevront une prime allant

au minimum de 600 à 2 500 euros pour les mêmes

équipements.

Coups de pouce isolation La prime pour les ménages modestes est

de 20 euros/m2 d’isolant posé pour l’isolation

des combles et toitures et pour les planchers bas,

contre 10 euros/m2 pour les autres ménages.

Page 5: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 I 3

7 ET 8 OCTOBRE BIM World Paris Expo, porte de Versailles

8 ET 9 OCTOBRE Les Coulisses du bâtimentPartout en France

14 ET 15 OCTOBRE NordBatLille, Grand Palais

15 OCTOBRE Journée de la constructionOrganisée par la FFB Alpes-MaritimesNice, stade Allianz Riviera

15 OCTOBRE États généraux de la chaleur solaire 6e édition, Lille

DU 20 AU 22 OCTOBRE Préventica NordLille, Grand Palais

DU 28 AU 31 OCTOBRE Salon international du patrimoine culturelParis, Carrousel du Louvre

3 ET 4 NOVEMBRE Intelligent Building Systems Paris, porte de VersaillesSalon de la performance énergétique des bâtiments

5 NOVEMBRE Confs’Amiante BâtiMarseille

5 ET 6 NOVEMBRE InnobatBiarritz, halle d’Iraty

DU 1ER AU 4 DÉCEMBRE Pollutec Lyon Eurexpo

Vos rendez- vous

Ça y est ! Les nouvelles règles du dispositif RGE (« Reconnu garant de l’environnement ») sont désor-mais fixées. Les textes réglemen-taires, soit un décret et un arrêté en date du 3 juin 2020, ont été publiés l’un et l’autre au Journal

officiel. Cette parution signe l’abou-tissement d’environ deux ans de discussions entre les différentes parties prenantes. Les entreprises déjà qualifiées – ainsi que celles qui envisagent de l’être – auront jusqu’au 1er janvier 2021 pour s’ap-proprier les nouvelles dispositions dont l’objectif consiste à renforcer la crédibilité du dispositif.Sur le plan concret, les organismes de qualification (Qualibat, Qualit’EnR ou Qualifelec) vont se rapprocher de tous les profession-

nels concernés pour les informer de l’impact de ces nouveaux textes selon leur situation. Les entreprises peuvent contacter directement les organismes de qualification pour déterminer les éventuels écarts à combler en vue de satisfaire aux exigences découlant de la réforme du dispositif RGE, et ce au regard de leurs secteurs d’activité respectifs.La nouvelle mouture du dispositif RGE comporte plusieurs points clés. Ceux-ci portent, entre autres, sur la réalisation de contrôles plus aléatoires des chantiers par les organismes de qualification, et sur une meilleure cohérence entre la nomenclature des domaines de travaux – qui passent de 12 à 19 – et les qualifications délivrées.

Six domaines de travaux « critiques » faisant fréquemment l’objet de fraudes ou de non-conformités ont également été identifiés et feront l’objet de davantage de contrôles de réalisation. En complément, dès le 1er sep-tembre 2020, des mesures spéci-fiques pour la lutte contre les éco-délinquants entreront en vigueur, notamment une sélec- tion des chantiers audités plus aléatoire et des possibilités de sanctions des organismes profes-sionnels de qualification en cas de signalements, de réclamations ou d’audits non conformes. ■

Le 8 octobre prochain se tiendra ActiDay, une journée de rencontres organisée par le Groupement Actibaie-FFB dans ses locaux. L’occasion de réunir tous ses membres autour d’ateliers pra-tiques et prospectifs avec un pro-gramme tourné vers l’activité quotidienne des dirigeants, mais aussi vers l’avenir afin de préparer au mieux les années futures. En raison de la crise sanitaire, le pro-

gramme a été adapté avec des ate-liers spécialement consacrés au Covid-19 : aides pour les entreprises, perspectives économiques et sociales, organisation de l’entre-prise, management des équipes en période de crise, etc. Sans oublier les thématiques plus techniques comme la réglementation énergé-tique, la nouvelle législation ou la sécurité sur le lieu de travail. Une journée riche qui sera ponctuée par

une conférence de Pascal Picq, paléoanthropologue de renom, qui fera part de sa réflexion sur l’évolu-tion de la société. La traditionnelle assemblée générale du Groupement sera également de la partie. ■

en savoir plus

Textes réglementaires sur www.legifrance.gouv.fr

en savoir plus

Inscriptions sur : www.groupement-actibaie.org/actualites/ rencontre-actiday-8-octobre-nouveau-programme-et-inscription

Dispositif RGELes nouveaux textes sont parus

Des ateliers thématiques pour le Groupement Actibaie-FFB

(Informations données sous réserve)

Page 6: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

4 I BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Olympiades des métiers Les finales nationales reportées à la fin de l’année

À compter du 1er septembre 2020, l’obtention de la

qualification RGE est devenue obligatoire pour

réaliser des travaux de ventilation mécanique

contrôlée double flux. En effet, le label condi-

tionne désormais l’accès des clients au crédit

d’impôt transition énergétique (CITE) de

2 000 euros pour les ménages intermédiaires, ou

à la prime MaPrimeRénov’ de 3 000 euros pour

les ménages modestes et de 4 000 euros pour les

ménages très modestes.

Pour que les clients obtiennent ces aides, il faut

désormais effectuer une visite du logement afin

d’évaluer l’adéquation de l’installation envisagée,

puis établir un devis et enfin une facture men-

tionnant la qualification RGE, les caractéristiques

de l’équipement et la date de la visite préalable à

l’établissement du devis. ■

La fabrique des DTU fête ses 30 ans !Actualité, documentation, liste des travaux en cours… Toutes les informations sur la normalisation sont consultables sur www.bntec.fr

Vu sur le Net

CITE et MaPrimeRénov’Qualification RGE obligatoire pour les travaux de ventilation à double flux

© N

EW

AF

RIC

A /

AD

OB

E S

TO

CK

© W

OR

LD

SK

ILL

SF

R_W

SC

20

19_M

EN

UIS

ER

IE_5

6

En raison du contexte sanitaire lié à l’épidémie

de Covid-19 et en application du principe de

précaution, WorldSkills France a dû s’adapter

pour organiser les finales nationales 2020 dans

les meilleures conditions. Initialement prévues

en octobre, à Lyon, les finales sont en effet repor-

tées du 15 au 17 décembre prochain. Il s’agit pour

l’organisateur de prendre les mesures nécessaires

afin de proposer aux compétiteurs, au public et

aux équipes mobilisées une compétition qui se

déroulera dans le respect des directives gouver-

nementales et des règles de sécurité.

Cette décision permet ainsi aux épreuves régio-

nales qui n’ont pu avoir lieu durant la période de

confinement d’être organisées plus sereinement.

Elle garantit ensuite aux sélectionnés une phase

de préparation optimale qui mêle le savoir-faire

technique, la précision du geste et la force men-

tale. L’objectif est de s’adapter à une situation

inédite et de se laisser le temps de remobiliser

toutes les parties prenantes de la compétition, à

l’instar des entreprises, des CFA et des partenaires,

afin de ne pas pénaliser les compétiteurs qui se

préparent depuis plusieurs mois.

La FFB est impliquée depuis de nombreuses

années dans la compétition, car elle est consciente

des enjeux véhiculés par ces Olympiades pour

la valorisation de la filière du bâtiment et de ses

métiers. Cette année plus que jamais, puisque

Lyon accueillera non seulement les finales natio-

nales en décembre, mais également les finales

internationales en 2023. L’occasion de montrer au

monde que le système de formation profession-

nelle français est performant et crée une élite de

jeunes professionnels. ■

Finales Internationales WorldSkills à Kazan, en 2019.

Page 7: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 8: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

6 I BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Conscient de la situation exceptionnelle vécue ces derniers mois et des conséquences que la crise sanitaire entraîne sur l’organisation des entreprises, le Gouvernement a effectué plu-sieurs aménagements législatifs afin notam-ment de reporter certaines obligations légales. Une ordonnance a ainsi été publiée le 25 mars dernier permettant aux entrepreneurs de différer jusqu’au 23 août 2020 la mise en œuvre des obligations en matière de santé et de sécurité au travail ayant un délai arrivant à échéance entre le 12 mars et le 23 juin 2020.

Cela concerne la vérification générale des équipements de travail – appareils et acces-soires de levage, grues à tour, échafaudages, ascenseurs et monte-charges, etc. – ainsi que le contrôle des équipements de protection individuelle.

De la même manière, l’ordonnance ministé-rielle prévoyait une prorogation jusqu’au 23 août 2020 de la validité des formations réglementaires au travail arrivant à échéance entre le 12 mars et le 23 juin 2020.

Les dispositions de l’ordonnance ne s’ap-pliquent pas aux primo-obligations (forma-tions avant affectation au poste de travail, vérifications initiales, etc.). Il est impératif de faire le point sur ces vérifications obli-gatoires, la période protégée étant arrivée à échéance. ■

en savoir plus

www.legifrance.gouv.fr

La prise en compte du risque amiante sur les chantiers de couverture représente un enjeu majeur pour les entreprises du secteur, notam-ment pour celles intervenant sur des opérations de rénovation en site occupé. Jusqu’à présent, le référentiel du titre de couvreur-zingueur n’intégrait pas ce risque dans le parcours de formation. Une lacune désormais comblée avec un arrêté publié le 20 mai 2020, qui officialise la création d’un certificat complémentaire de spé-cialisation (CCS) intitulé « Réaliser des travaux sur des matériaux amiantés liés à des éléments de couverture ». Celui-ci vient ainsi répondre aux préoccupations des acteurs concernés et aux attendus réglementaires dans ce domaine.

Sur le plan pratique, le CCS ne peut être dis-pensé qu’aux personnes déjà titulaires du titre professionnel de couvreur-zingueur. Il porte

principalement sur la bonne maîtrise des dispo-sitifs de sécurité à mettre en place sur tous les chantiers impactés par la présence d’amiante. Exécution des travaux, déploiement de protec-tions collectives, port d’équipements de protec-tion individuelle adaptés, ainsi que démontage, conditionnement, acheminement au sol et règles de stockage des matériaux amiantés sont au pro-gramme de ce certificat. À travers lui, c’est donc la reconnaissance d’une expertise spécifique « métier » – ainsi qu’une véritable montée en compétences – qui est désormais proposée aux opérateurs de chantier. ■

FormationUn certificat « amiante » pour les couvreurs-zingueurs

en savoir plus

• UMGCCP-FFB (Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie), tél. : 01 40 69 52 94, www.umgccp.fr• Texte de l’arrêté du 20 mai 2020 sur www.legifrance.gouv.fr

Nous comptons sur Emmanuelle Wargon et Barbara Pompili pour lancer au plus vite un plan de relance audacieux qui allie construction, rénovation et transition écologique.

Olivier Salleron, président de la FFB(communiqué de presse FFB du 7 juillet 2020)

Ils ont dit

2.4

USNEL

IONDE

DE LES BTP

(2

les essentiels

Un service

Le présent document a été établi le 8 juillet 2020. Il est révisé et mis à jour régulièrement en tenant compte des évolutions de l’épidémie et des préco-

nisations issues du gouvernement avec une veille quotidienne assurée par l’OPPBTP. Une version à jour est disponible sur : www.preventionbtp.fr.

GUIDE DE PRÉCONISATIONS

DE SÉCURITÉ SANITAIRE

POUR LA CONTINUITÉ DES ACTIVITÉS

DE LA CONSTRUCTION EN PÉRIODE

D’ÉPIDÉMIE DE CORONAVIRUS SARS-COV-2

En cette période d’épidémie du coronavirus SARS-CoV-2 responsable d’une maladie nommée Covid-19,

la priorité des entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics est d’adopter des mesures de

prévention protégeant la santé de leurs collaborateurs, conformément aux responsabilités des

employeurs et de les inciter à veiller sur leur santé, leur sécurité et celle de leur entourage.

Ce document liste les mesures urgentes et spécifiques à mettre en œuvre pour assurer les conditions sanitaires

nécessaires aux personnels du bâtiment et travaux publics appelés à travailler en bureaux, ateliers, dépôts ou

chantiers et autres lieux, en complément de toute mesure sanitaire édictée par les Pouvoirs Publics,

qui ont approuvé ces mesures spécifiques.

Dans le contexte de cette crise sanitaire d’ampleur exceptionnelle, la mise en œuvre de ces mesures est une

condition incontournable des activités du bâtiment et travaux publics. Il appartient à chaque entreprise

d’évaluer sa capacité à s’y conformer et de prendre les dispositions nécessaires.

les essentiels

Le SARS-CoV-2 fait partie de la famille des

Coronavirus qui forment une grande famille

de virus responsables généralement de rhumes et

de syndromes grippaux bénins.

Ils peuvent néanmoins présenter des formes

graves en particulier chez des personnes fragiles

(personnes âgées ou atteintes de maladies

chroniques, nourrissons, femmes enceintes…).

La transmission du virus s’effectue par

projection de gouttelettes et par contact

physique principalement par les mains via des

objets contaminés, ce qui en fait une maladie

très contagieuse (même lieu de vie, contact

direct à moins d’un mètre lors d’une toux,

d’un éternuement en l’absence de mesures

de protection…). À l’heure actuelle, il n’y a ni

vaccin ni traitement spécifique.

Seul le respect des mesures préventives permet

de limiter les risques d’infection. Prévenir

la contagion dans les activités du bâtiment

et travaux publics exige d’appliquer stricte-

ment les mesures barrières dans les activités

de chantier/atelier et annexes (bureaux,

fournisseurs…).

En période d’épidémie, les entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics doivent

respecter strictement les préconisations de ce guide, et à défaut de pouvoir le faire,

stopper leur activité sur les travaux concernés.

Ce guide est conforme aux recommandations des ministères de la transition écologique

et solidaire, de la ville et du logement, des solidarités et de la santé, et du travail.

1

COVID-19

H5

G 0

2 20

Version à jour du 8 juillet 2020, intégrant les recommandations du Haut Conseil

de Santé Publique et du Protocole national de déconfinement pour les entreprises

pour assurer la santé et la sécurité des salariés, publié par le ministère du travail,

version du 24 juin 2020. Le présent guide est le document de référence pour les

entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics.

Vérifications périodiques Fin du report des obligations

© D

R

Page 9: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 10: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

8 I BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

CARNET DE TOLÉRANCES DU GROS ŒUVRECe carnet présente les tolérances liées à l’exécution des ouvrages conformément aux règles de l’art afin de permettre à chaque corps d’état de travailler en connaissance de cause et en parfaite coordination. À télécharger sur www.umgo.ffbatiment.fr (espace adhérent)

Les dernières publications techniques

MAÇONNERIE DE PETITS ÉLÉMENTS – MURS ET CLOISONSCe Calepin de chantier® a été mis à jour suite à la révision du NF DTU 20.1.

À télécharger sur www.ffbatiment.fr (espace adhérent)

FONDATIONS DE MAISONS INDIVIDUELLESCe Calepin de chantier® a été mis à jour suite à la révision du NF DTU 13.1

À télécharger sur www.ffbatiment.fr (espace adhérent)

MIEUX GÉRER LES DÉCHETS DANGEREUX DU BÂTIMENTL’essentiel à connaître sur la réglementation et les dispositions spécifiques relatives à la gestion des déchets dangereux dans le bâtiment (tri, conditionnement, stockage, transport, etc.)

À télécharger sur www.ffbatiment.fr (espace adhérent)

GUIDE POUR UN LOGEMENT CONFORTABLE ET ÉCONOMEDestiné à être remis au client après des travaux de rénovation énergétique, ce guide délivre de nombreux conseils pour réduire ses consommations énergétiques.

À télécharger sur www.ffbatiment.fr (espace adhérent)

DÉCAPANTS FAÇADES – AIDE AU CHOIX ET PRÉVENTION DES RISQUESOutil analysant 112 produits utilisés pour des travaux de décapage de façade et présentant leurs conditions d’utilisation.

À télécharger sur www.preventionbtp.fr

DÉCAPANTS

FAÇADESAIDE AU CHOIX ET

PRÉVENTION DES RISQUES

UNE ÉDITION Version du 26 novembre 2019

L’étude sur le métier de maçon lan-cée par l’UMGO-FFB en 2017, avec l’appui de l’OPPBTP, a permis d’éva-luer par une méthode éprouvée les conditions de travail sur les chantiers de maçonnerie et de déterminer plusieurs pistes d’amélioration. Un chantier bien organisé est un chantier sécurisé. C’est pourquoi l’UMGO-FFB a décliné un plan d’ac-tion en cinq parties afin de diffuser ses recommandations : un guide des bonnes pratiques, un cahier des charges à destination des fournis-seurs de matériaux et de matériels, une liste de vérifications et de pré-conisations pour les responsables de travaux, une série de témoignages d’entrepreneurs appliquant les bonnes pratiques (Bâtimétiers, lettre trimestrielle Bâtissons l’avenir, etc.) et

des formations aux techniques des métiers. Première étape du disposi-tif, le guide Organisation du poste de

travail de maçon aborde trois volets importants du chantier : l’organi-sation, l’environnement général et l’environnement immédiat du poste de travail. Il a pour objectif d’aider les entreprises à améliorer les condi-

tions de travail sur les chantiers et à mobiliser les compétences selon les problèmes identifiés, afin d’instaurer une dynamique de changement. ■

en savoir plus

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

Un guide des bonnes pratiques pour améliorer les conditions de travail des maçons

© U

MG

O-F

FB

5 Mdsd’euros par an, c’est la valorisation du plan de relance proposé par la FFB.

En chiffres

Page 11: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Au service des entreprises

Retrouvez les contacts des 34 Unions et Syndicats des métiers en page 63 ou sur notre site Internet

www.ffbatiment.fr

FÉDÉRATION DES SCOP DU BTP (F-SCOP BTP)

Notre missionCréée en 1946, la Fédération des SCOP du BTP est un syndicat professionnel d’employeurs représentant le premier réseau de PME indépendantes et parti-cipatives du bâtiment et des travaux publics. Elle regroupe plus de 40 métiers et dispose de 8 fédérations régionales assurant un service de proximité quotidien auprès des coopéra-tives de BTP sur tout le territoire.La Fédération des SCOP du BTP a pour missions essentielles :

• de représenter et défendre les intérêts des SCOP BTP ;

• de promouvoir et valoriser l’image des SCOP BTP ;

• d’apporter son expertise juri-dique, sociale, économique et technique aux SCOP BTP ;

• d’assurer un support en matière de formation initiale et continue ;

• de faciliter l’intercoopération entre les SCOP BTP ;

• de favoriser l’engagement syn-dical des coopérateurs du BTP ;

• de porter l’éthique économique et sociale des coopératives du BTP en encourageant les dé-marches RSE.

Nos actionsLa Fédération des SCOP BTP siège dans la plupart des ins-tances paritaires, techniques et professionnelles tant au niveau national que régional de sa branche professionnelle. Elle joue également un rôle impor-tant au sein du mouvement coopératif. Ses 700 mandats syndicaux lui permettent de peser sur les décisions des instances professionnelles du BTP et de conforter son rayon-nement.

Représente 450 entreprises,

employant 10 000 salariés.

ENVELOPPE MÉTALLIQUE DU BÂTIMENT

Qui sommes-nous ? L’Enveloppe métallique regroupe les fabricants de produits de construction en éléments minces métalliques qui servent à la réali-sation de bardages, toitures, cou-vertures (profils et panneaux sand-wichs) ou de structures (portiques, pannes, lisses, solives, planchers collaborants, etc.). Certains fabri-cants assurent également la mise en œuvre des produits.

Nos missions L’Enveloppe métallique exerce cinq missions principales :

• participe à la rédaction des réfé-rentiels français, européens ou in-ternationaux (recommandations professionnelles Rage/Pacte, DTU 43-3, DTU 45-1, Eurocode, etc.) ;

• dirige des essais, des études, des projets de R&D d’intérêt général

pour ses adhérents (essais sismiques, études thermiques, développement de méthodes de dimensionnement et de mise en œuvre innovantes, etc.) ;

• s’implique dans le développe-ment durable de la construction, la production de FDES (37 FDES collectives), le recyclage et toutes les questions liées à la réduction de la consommation énergétique, de l’empreinte carbone et des déchets ;

• s’engage dans la transition numérique : 57 objets BIM géné-riques représentatifs des solutions courantes de la profession sont disponibles sur les plateformes de Polantis et de Bim Object ;

• forme les acteurs du bâtiment : plus de 90 programmes de forma-tion sont disponibles (technologie des bardages acier, technologie des couvertures acier, RDM, etc.).

Représente 12 entreprises employant

2 000 salariés, soit près de 100 % des effectifs

et du chiffre d’affaires de la profession en France.

Contact : 01 55 65 12 20 – www.scopbtp.org – [email protected]

Contact : 01 40 69 58 56 – www.enveloppe-metallique.fr

© J

OR

IS ID

E

© G

SC

OP

/ S

PH

AN

IE T

ÉT

U /

LA

CO

MP

AN

Y

Page 12: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

10 I EN IMAGES BÂTIMÉTIERS n°XX / Mois 20XX

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

Du rouge gréco-romain à l’écru zen

C’est une véritable métamorphose, à la manière du maître du genre, le poète

latin Ovide. Par la magie des finitions, les Bains de Léa, le spa de l’hôtel

Intercontinental de Bordeaux, ont quitté leurs pompeux oripeaux antiques

pour revêtir une parure claire et dépouillée, en harmonie avec les codes de

la marque de parfumerie de luxe et nouveau partenaire du lieu, Guerlain.

La transformation a exigé un mois de chantier, à commencer par trois

journées complètes de préparation, pour protéger les sols, les rampes et

certains éléments de décor qui ont été conservés, comme les portes en cuir

clouté et les fresques des cabines. Ensuite, place aux travaux de peinture

proprement dits : le rouge qui recouvrait les murs et plafonds de cet espace

de 1 000 m2 sur trois niveaux a été recouvert d’un écru immaculé. « Après

décapage et reprise d’enduit aux endroits les plus abîmés, nous avons appli-

qué une sous-couche suivie par endroits de quatre couches de peinture

écrue pour faire disparaître la couleur d’origine, un record », commente

Christelle Ozdemir, dirigeante de Pera Entreprise, implantée à Tresses

(Gironde), qui a réalisé les travaux.

La banque d’accueil, ex-passage ornementé vers l’univers antique, a adopté

les lignes rectilignes du mobilier contemporain, pour présenter sobrement

les flacons en verrerie d’art du parfumeur. Les salons de relaxation ont été

recouverts d’un papier peint à tonalité beige, pour accueillir des ensembles

de fauteuils et tables basses en bois clair, tandis que les sols, autrefois recou-

verts d’un décor léopard évoquant les contrées romaines d’Afrique, ont été

recouverts d’un carrelage dont le noir profond est plus propice à la méditation

qu’aux agapes. Dans les espaces de soins, les lourdes tentures ont laissé la

place à de simples rideaux de lin. Changement de peinture, changement de

culture, autres temps, autres mœurs. Seules les colonnes autour de la piscine

ont conservé le rouge passion des ex-Bains de Léa, comme une ultime trace

de leur imaginaire païen. ■

Photos : Julien Fournol / Aquitaine Fly

2

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

31

10 I EN IMAGES BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Page 13: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

BÂTIMÉTIERS n°XX / Mois 20XX EN IMAGES I 11

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

1 - 3. Après. Murs écrus, sols noirs et mobilier en bois clair, une décoration contemporaine et sobre qui marque un changement complet d’univers.

2. Après. La dominante écrue de l’espace d’accueil, déclinée sur les murs, les plafonds et le mobilier, exprime le nouvel esprit apaisant des lieux.

4. Avant. Les espaces de repos à l’antique, caractérisés par un décor chargé avec tentures et passementerie.

5. Après. Seules les colonnes de la piscine ont conservé, à l’issue de cette première rénovation, le rouge antique de l’ancien décor.

6 - 7. Avant. Une préparation de trois jours, pour protéger notamment les sols et les portes en cuir clouté menant aux cabines. Le chantier s’est déroulé en site ouvert, la piscine étant restée accessible aux clients de l’hôtel.

6

7

4 5

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 EN IMAGES I 11

Page 14: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

12 I GRAND TÉMOIN BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Dans quel état d’esprit abordez-vous votre mandat de nouveau président de la FFB ? Olivier Salleron — Je l’aborde avec la volonté de rassembler toutes nos entreprises, des plus petites aux plus grandes, dans une période où la famille du bâtiment a plus que jamais besoin d’être unie. Avec la crise sanitaire, on a vu s’exprimer une vraie solidarité : pour relancer les chantiers, nous avions besoin les uns des autres, dans nos entreprises et au-delà avec la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre. Partage, solidarité, esprit d’équipe, passion du métier : ces valeurs – que je relie personnel-lement à celles du rugby – sont au cœur de l’identité du bâtiment. Elles m’ont guidé tout au long de mon parcours d’entrepreneur, elles me guident aujourd’hui pour agir et nous engager ensemble, avec une FFB dynamique et agile pour porter nos convictions et nos actions communes. Comme dans une équipe de rugby, il y a tous les profils dans le bâtiment et, tout en cultivant ce qui nous rassemble, nous devons nous enrichir de cette diversité, de nos différences. Nous avons tout autant à apprendre d’un certain esprit militant chez nos artisans que des méthodes d’organisation chez nos majors, et c’est en prenant le meilleur chez les uns et les autres que nous avancerons collectivement !

Précisément, comment progresser alors que le secteur du bâtiment est très fragilisé par la crise ? O. S. — J’ai présenté fin juin au nom de la FFB notre proposition de plan de relance(1), et nous attendons des mesures fortes pour soutenir le bâtiment, ce qui est un enjeu majeur pour notre secteur et pour l’économie du pays. Cela dit, en même temps que nous agissons pour défendre nos marchés et inciter les pouvoirs publics à favoriser le développement des plus porteurs – en particulier la rénovation énergétique et la silver économie –, c’est aussi à nous de travailler sur ce qui rendra nos entreprises plus fortes et plus profitables. Je prends l’exemple du lean(2) : quand on fait l’effort collectif, avec ses équipes, de revisiter son organisation et ses méthodes, en chassant tous les gaspillages, on en voit très vite les bénéfices et on se demande après coup pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt ! D’ailleurs, pendant la crise, les entreprises déjà engagées dans cette démarche se sont montrées mieux préparées que d’autres aux changements de méthodes de travail imposés par la pandémie.

Il ne faut pas hésiter non plus, pour améliorer la compétitivité de nos entreprises, à nous interroger sur l’industrialisation des tâches, sur la préfabrication et, plus généralement, sur ce que la technologie peut nous faire gagner. Regardez tout ce qu’on peut faire déjà à partir d’un smartphone : commander une grue, un drone pour inspecter les toitures et réduire les déplacements en hauteur, un appareil capable de peindre toute une pièce… Il y a de multiples ponts entre technologie, productivité, sécurité, et, au final, gain de temps et de marge : il faut les explorer sans œillères, expérimenter puis appliquer ce qui marche.

Dans cette dynamique d’innovation, quel est selon vous le rôle de la FFB ?O. S. — La FFB a un rôle central d’accompagnement de nos entreprises. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu que l’inno-vation relève désormais, au sein de la Fédération, d’une com-mission à part entière, chargée d’effectuer une veille à 360° sur tous ces sujets – BIM, intelligence artificielle, start-up inno-vantes, mais aussi les innovations d’autres secteurs qui peuvent s’appliquer au bâtiment. Nous avons déjà créé il y a quelques années une telle commission au sein de la FFB Nouvelle-Aquitaine, avec des rencontres métiers où nos adhérents ont découvert pour la première fois un exosquelette ou une impri-mante 3D. Nous avions de vrais échanges sur ce que la tech-nique peut apporter concrètement à chacun, sur des chantiers de toutes tailles. Dans le même esprit, j’ai souhaité lancer dès cet automne, à l’occasion des États généraux de la construction, les Assises des métiers. L’objectif est d’ouvrir le grand livre de nos métiers pour analyser ensemble leurs évolutions, identifier les technologies déjà utilisées ou en devenir, nous donner une feuille de route claire dans la perspective du bâtiment durable. Chacun sent que tout bouge dans nos métiers, et il est important là encore de nous mobiliser collectivement. La FFB, avec ses élus man-dataires et les experts de ses Unions et Syndicats de métiers, a vocation à être une force d’entraînement pour toute la profes-sion. C’est une démarche qui s’appuiera sur le terrain et en particulier sur nos animateurs métier en région (AMR) et nos chargés de mission environnement (CME), qui sont au contact quotidien des entreprises dans les territoires.

Olivier Salleron, président de la FFB

Nous unir pour faire valoir l’excellence de nos métiers Comme au rugby, les entreprises du bâtiment ont plus que jamais besoin d’avancer groupées, tout en s’enrichissant mutuellement de leurs différences. La FFB est mobilisée pour les défendre dans la crise mais aussi pour les aider à améliorer leur compétitivité et à développer le bâtiment du futur. Savoir-faire et faire savoir doivent aller de pair pour mieux faire connaître la richesse et la modernité de leurs métiers.

Page 15: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 GRAND TÉMOIN I 13

© A

RT

HU

R M

AIA

Comptez-vous agir aussi dans le domaine de la promotion des métiers du bâtiment ?O. S. — C’est pour moi un axe majeur, directement lié à celui que je viens d’évoquer. Il y a dans nos métiers une grande richesse de savoir-faire et beaucoup d’excellence que nous ne savons pas suffisamment valoriser. C’est un enjeu essentiel pour attirer de nouveaux talents, en particulier les jeunes à la recherche d’un métier concret et ceux qui veulent créer leur entreprise. Quand ils ont l’occasion de découvrir, en dépassant les idées reçues, la réalité de nos métiers et tout ce que l’on peut y créer, ils changent de point de vue ! À cet égard, les Olympiades des métiers sont une occasion exceptionnelle de promouvoir nos métiers à travers l’engagement de jeunes qui donnent le meilleur d’eux-mêmes, et la FFB va se mobiliser dans la perspective de la finale interna-tionale en 2023 à Lyon. Plus généralement, savoir-faire et faire savoir doivent aller ensemble : c’est pourquoi nous devons accentuer nos efforts de communication pour changer le regard du grand public sur le bâtiment. Après tout, un secteur comme la restauration a réussi à transformer son image : peut-être avons-nous besoin, nous aussi, de notre « Top chef… de chantier » ?

Enfin, quel regard portez-vous sur la responsabilité sociétale des entreprises ?O. S. — Dans le bâtiment, nous agissons déjà beaucoup dans ce domaine sans toujours le faire savoir : on embauche des jeunes, on les forme, on trie nos déchets, on sponsorise les clubs sportifs ou culturels près de chez nous… Comme pour le lean, l’important est d’être dans une démarche incitative, sans imposer : il faut chercher à s’améliorer en étant ouverts à de nouvelles pratiques, en s’inspirant de ceux qui sont les plus avancés parmi nous, chacun progressant à son rythme. Je prône le même pragmatisme pour la normalisation, sachant que c’est la profession qui tient principalement le stylo pour écrire les normes. Ayons toujours en tête la simplicité d’applica-tion, en pensant à toutes nos entreprises, surtout les plus petites qui subissent le plus l’empilement des normes, et demandons-nous à chaque fois quels sont les avantages pour elles. Être plus vertueux et experts dans nos métiers, oui, complexifier encore ce qui l’est déjà trop, non ! En somme, soyons fiers de nos savoir-faire et ouverts sur l’avenir, mais en ayant toujours les pieds sur terre, c’est-à-dire sur le chantier ! ■

(1) Lire Bâtiment Actualité n° 7 du 24 juin 2020.

(2) Lire aussi le dossier de ce même numéro.

Élu à la présidence de la FFB où il a succédé le 12 juin à Jacques Chanut, Olivier Salleron est à la tête de l’entreprise familiale Salleron SAS (chauffage, climatisation, plomberie), qui emploie une trentaine de salariés à Périgueux. Il était auparavant président de la Fédération régionale Nouvelle-Aquitaine et de la Commission sociale de la FFB.

Comme dans une équipe de rugby, il y a tous les profils dans le bâtiment et, tout en cultivant ce qui nous rassemble, nous devons nous enrichir de cette diversité, de nos différences.

Page 16: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 17: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

GROS ŒUVRE STRUCTURE

BÂTIMÉTIERS n°60 / Septembre 2020 I 15

Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 constituent un événement structu-rant pour l’ensemble de la filière de la construc-tion bois française. Le village olympique et paralympique va en effet générer la construction de 40 ouvrages, dont 400 000 m2 de bâtiments neufs, qui seront transformés en logements et bureaux à l’issue de ces grands rendez-vous sportifs. Dans son dossier de candidature, la France s’était engagée à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre en favorisant notamment des modes constructifs bas carbone, pour lesquels l’utilisation du bois et des maté-riaux biosourcés a toute sa place. C’est pour répondre à ce défi que tous les acteurs français de la filière se mobilisent autour du projet « France Bois 2024 »(1), lancé en mars 2019.

Financé par le Codifab (Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois) et France Bois Forêt (interprofession nationale de la filière forêt-bois), France Bois 2024 s’inscrit dans le 2e Contrat stratégique de la filière bois signé le 16 novembre 2018. Il se fixe pour triple objectif le développe-ment de préconisations techniques auprès de Solideo (Société de livraison des ouvrages olym-piques) et des donneurs d’ordres publics et privés, l’accompagnement et la communication auprès des entreprises de la filière, et la formation. Il s’agit d’une opportunité remarquable de mieux faire connaître aux maîtres d’ouvrage le fonc-tionnement de la construction bois, qui se carac-térise notamment par une phase d’études et une

préfabrication en atelier qui sont un gage de maîtrise de la qualité, de planification du projet, de réduction et de respect des délais de chantier. Sur son site Internet, France Bois 2024 met également à disposition l’important corpus d’études et d’essais techniques qui a été constitué ces dernières années par la filière, pour valider ses modes constructifs. Concernant la formation, la filière a identifié les métiers qui risquent de se retrouver en tension en phase chantier – conducteurs de travaux, chefs de chantier, levageurs, etc. – et met en place les formations

nécessaires pour que les entreprises puissent disposer le moment venu des compétences dont elles auront besoin.

À quatre années de la livraison des ouvrages, nous savons déjà que Solideo va construire les bâtiments du village olympique et paralympique jusqu’à R+8 en techniques courantes poteaux-poutres bois lamellé-collé. Un choix qui induit une transformabilité en structure comme en aménagement et mobilier, ce qui sera un atout pour la reconversion des sites d’hébergement des athlètes en logements, bureaux ou chambres d’hôtel à l’issue des Jeux. Ce choix offre aussi un débouché pour le bois français, avec la mise en place d’un dispositif de traçabilité exemplaire, dans une logique de circuit court, de valeur ajoutée en termes d’emplois et de gestion durable. Le bois sera également utilisé sur des bâtiments majeurs : pour la structure du centre aquatique olympique, qui sera construit à Saint-Denis à proximité du Stade de France, et pour l’Arena 2, porte de la Chapelle à Paris, dont la charpente et la majorité des façades seront réalisées en bois. Les JOP 2024 donneront ainsi à la construction bois une nouvelle visibilité et un nouvel élan. ■

(1) www.francebois2024.com

en savoir plus

UMB-FFB (Union des métiers du bois), tél. : 01 40 69 57 40, www.umb.ffbatiment.fr

© G

RO

UP

EM

EN

T N

EX

ITY

SA

, EIF

FA

GE

IM

MO

BIL

IER

JOP Paris 2024 Une vitrine pour la construction bois

Pour atteindre les objectifs bas carbone fixés, les bâtiments construits pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 feront largement appel à la construction bois. Afin de répondre à ce défi, la filière a lancé le projet « France Bois 2024 ».

© IC

AD

E

Page 18: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

16 I GROS ŒUVRE / STRUCTURE BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Réalisée en entreprise générale par Eiffage Construction Tertiaire, l’opération Laborde, livrée à Paris en octobre 2018, associait réhabilitation d’une caserne de style haussmannien et d’un bâtiment des années 1950, d’une part, et construction neuve, d’autre part, pour créer un îlot tertiaire harmonieux de prestige. Un enchaînement d’opérations complexes, menées avec succès grâce notamment à la numérisation du projet dans une innovante « salle cockpit 2.0 ». Ce qui méritait amplement l’attribution d’une « clé d’or » EGF.BTP 2019.

Entente parfaite entre bâti ancien et esthétique contemporaine

Rénovation réussie pour l’ancienne caserne militaire de la Pépinière, située rue Laborde dans le 8e arron-dissement de Paris. Elle est deve-nue la façade sur rue d’un nouveau

complexe tertiaire de près de 20 000 m2, où a élu domicile le plus grand cabinet d’avocats de France, Gide. Cette métamorphose, imaginée par l’architecte Philippe Chiambaretta (PCA Stream) pour le maître d’ouvrage Batipart, a demandé vingt-cinq mois de chantier et une organisa-tion minutieuse pour réaliser les opérations sur un site enclavé au milieu d’un ensemble d’immeubles de bureaux et d’habitation, sans

oublier le prestigieux Cercle des armées tout proche. « Ce tissu urbain particulièrement dense nous a conduits à prendre un train de mesures pour limiter les nuisances, en coordination avec les services de la voirie et les concession-naires, et pour établir un lien de confiance avec les “mitoyens”. Cet aspect est très important pour le succès de ce type d’opération », déclare Sébastien Voiron, le directeur du projet pour Eiffage Construction Tertiaire. C’est ainsi que l’installation de chantier a été réalisée en portique par-dessus la rue Laborde, pour accueillir jusqu’à 300 salariés tout en limitant les emprises au sol. Les nuisances sonores ont été réduites par une adaptation des horaires de chantier et par l’uti-lisation d’engins munis de pinces hydrauliques. Des brumisateurs et systèmes d’arrosage ont permis de maîtriser la production de poussières, tandis qu’un système de surveillance vibro-acoustique a été mis en place pour alerter en cas de chocs trop bruyants sur les structures.

DE LA CONSERVATION À LA CONSTRUCTION NEUVEL’opération Laborde se caractérisait par la diversité des techniques constructives mises en œuvre, liée aux trois bâtiments qui la com-posent, tous de nature différente. L’ancienne caserne sur rue, dont la construction remonte à 1863, a été conservée et rénovée conformé-ment aux exigences de l’architecte des bâti-ments de France. La façade en pierre et les menuiseries en bois ont été restaurées selon les règles de l’art. Charpente et couverture ont été refaites à neuf. À l’intérieur, les planchers et les voûtes ont été conservés, offrant une hauteur sous plafond désormais propice aux salles de

séminaire et de réunion. Situé dans la cour, le second bâtiment « Pépinière », construit dans les années 1950 en béton armé, a fait l’objet de travaux lourds : en plus de la création d’un deuxième sous-sol sous la cour, qui porte à 79 le nombre de places de parking, le bâtiment a été réduit en profondeur et étendu de 10 à 12 m au niveau des ailes, avec la création de terrasses en cascade. « Nous avons aussi repensé ses circulations verticales », précise Sébastien Voiron. Enfin, le projet comprend la construc-tion neuve d’un troisième bâtiment baptisé Nopa, sur sept niveaux, au milieu de la cour. Celui-ci prend appui sur le bâtiment Pépinière et constitue l’épicentre du site. Les façades de l’ensemble Pépinière-Nopa ont été habillées d’un mur-rideau en châssis acier et verre signé Goyer, une filiale du groupe Eiffage, qui donne aux deux bâtiments les plus récents les perfor-mances énergétiques visées (label BBC-Effinergie Rénovation) et leur esthétique contemporaine.

Sébastien Voiron, directeur du projet pour Eiffage Construction Tertiaire

Ce tissu urbain particulièrement

dense nous a conduits à prendre un train de mesures pour limiter les nuisances et pour établir un lien de confiance avec les “mitoyens”.

Page 19: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 GROS ŒUVRE / STRUCTURE I 17

MANAGEMENT DE PROJET DIGITALISÉToutes ces opérations successives et complexes ont été menées à bien grâce à une innovation, la « salle cockpit 2.0 ». Ce dispositif interactif, déve-loppé avec l’agence spécialisée en installations digitales Vendredi 4, a pour fonction de per-mettre un management digitalisé du chantier. Depuis plusieurs années, Eiffage Construction Tertiaire considère le patron de chantier comme le pilote de l’opération, à qui il revient de réunir les parties prenantes au début du chantier pour identifier les risques et définir les priorités ainsi que le planning. Un nécessaire suivi qui donne lieu habituellement, dans une salle dédiée, à l’établissement de différents « murs » où sont affichés la présentation du chantier pour les visiteurs, le timing, les plans d’action, ainsi qu’un mur « warning » pour les aspects contractuels, comptes-rendus de chantier et autres notes des bureaux de contrôle. « Ce système a bien fonc-tionné, mais nous avons constaté qu’il donne lieu à une inflation de documents papier et

demande une personne dédiée à leur impression et à leur diffusion, explique Sébastien Voiron. À l’heure où les collaborateurs sont équipés d’outils numériques, nous avons franchi le pas de le digitaliser. » Ainsi, dans la « salle cockpit 2.0 », plus de papier ou presque : une table numérique horizontale avec un écran partagé permet aux conducteurs de travaux de visionner leurs plans, d’actualiser en direct toute modification sur l’écran et de la valider par une signature électronique. Des écrans digitaux ont désor-mais remplacé les murs dédiés aux différentes fonctions. « C’est un progrès énorme, estime le patron du chantier, car ces processus permettent de gagner un temps précieux et de réduire le risque d’erreur inhérent au recopiage des notes sur papier. » Le concept de la salle cockpit 2.0 ayant fait ses preuves, il a été déployé sur cinq opérations d’Eiffage Construction Tertiaire en Île-de-France.Cette opération réalisée en entreprise générale s’est révélée exemplaire tant en termes d’inno-

vation numérique ergonomique que de sécurité pour tous les personnels et de gestion des nui-sances avec les riverains. Les nouveaux bâti-ments, certifiés NF HQE Bâtiments tertiaires et conformes au label BREEAM, ont été livrés dans le respect des engagements de délais, tout en bénéficiant d’une variante apportée par le constructeur : pour assurer la climatisation du bâtiment Pépinière, les ventilo-convecteurs prévus en allège ont été remplacés par des panneaux rayonnants en plafond, ce qui a fait gagner près de 200 m2 de surface, sans réduire la hauteur sous plafond. Une créativité technique et une organisation de chantier dignes de la rigueur architecturale de l’historique caserne de la Pépinière. ■

PLUS D’ERGONOMIE POUR UNE MEILLEURE PRÉVENTION

Sur cette opération comportant un important volet rénovation dans un site ancien, des innovations de terrain sont venues pallier l’impossibilité d’utiliser la grue pour les opérations de manutention. C’est le cas par exemple du robot pose-tabouret, qui permet sans effort la pose de ces éléments lourds destinés à la réalisation de poutres de reprise, ou encore du chargeur à béton, un appareil motorisé qui transporte la quantité de béton souhaitée jusqu’à pied d’œuvre. Suffisamment légers pour évoluer sur les planchers anciens, ces équipements sont source de gains de productivité, tout en réduisant la pénibilité de certaines tâches. La sécurité a été améliorée par un balisage permanent des circulations sur le chantier et par une séparation des flux engins-compagnons au moyen de barrières pivotantes. Des mesures qui ont porté leurs fruits, avec seulement un accident du travail avec arrêt et deux « presque accidents » à déplorer sur l’ensemble du chantier.

CHIFFRES CLÉSSurface totale : 19 250 m2

Infrastructure : 2 niveaux de sous-sol et 79 places de parking

Superstructure : 3 bâtiments - Laborde (1863), Pépinière (1950) et Nopa (bâtiment neuf)

Durée du chantier : 25 mois, 100 000 heures de production, un seul accident avec arrêt

Certifications : NF HQE Bâtiments tertiaires, BREEAM, label BBC-Effinergie Rénovation©

JU

LIE

N L

AN

OO

PO

UR

PC

A-S

TR

EA

M

en savoir plus

EGF.BTP (Entreprises générales de France.BTP), [email protected], tél. : 01 40 69 52 78, www.egfbtp.com

© V

LA

DIM

IR P

OR

TA

LO

Un écran partagé permet aux conducteurs de travaux de visionner leurs plans, d’actualiser en direct toute modification et de la valider par une signature électronique.

Page 20: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

18 I GROS ŒUVRE / STRUCTURE BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Très attendue des professionnels, la nouvelle norme NF DTU 14.1 pose un cadre technique de conception, de calcul et d’exécution de ces ouvrages pas comme les autres que sont les travaux de cuvelage, nécessaires pour créer une barrière à l’eau, stable et continue, pour la partie immergée d’un bâtiment. Les parkings, caves, locaux nobles, gares, passages souterrains, et plus globalement les bâtiments visés par la NF EN 1992-1-1 et son annexe nationale, sont le terrain d’élection de ce procédé. Cette publication est d’autant plus importante que la précédente version, actuellement en vigueur, datait de mai 2000, avec un erratum de novembre 2000 sur la partie 1 « Cahier des clauses techniques » concernant la correction de la formule de la limite de contrainte de l’acier tendu. En vingt ans, le marché du gros œuvre a fortement évolué, à l’instar des produits et des techniques mis en œuvre sur les chantiers. L’absence de référence aux Eurocodes pour la conception et le calcul des infrastructures en contact avec l’eau rendait également cette norme obsolète.

La nouvelle mouture, qui a fait l’objet d’une révi-sion complète, est l’aboutissement de trois années intenses de travaux préparatoires qui se sont nourris des quelque 570 commentaires des membres de la commission de révision. Sans oublier l’actualisation d’une centaine d’illustrations en lien notamment avec

les techniques de cuvelage avec revêtement d’imper-méabilisation, à structure relativement étanche et avec revêtement d’étanchéité.

La norme est donc révisée de fond en comble, tant sur la forme que sur le fond. Tout d’abord, il convient de signaler son changement de struc-turation. Aux parties 1 (« Cahier des clauses tech-niques ») et 2 (« Cahier des clauses spéciales ») de l’ancienne version se greffe une troisième par-tie, à savoir les « Critères généraux de choix des matériaux » utilisés pour l’exécution des cuvelages. Résultat, la norme double de volume et passe de 80 pages environ à plus de 160. Parmi les nou-veautés à retenir, signalons une nécessaire adap-tation des méthodes de calcul aux Eurocodes, une clarification des niveaux d’eau à prendre en compte pour l’exécution des travaux de cuvelage et une définition des combinaisons d’actions asso-ciées aux différents états limites. Des précisions utiles sont apportées également sur l’entretien et l’usage des ouvrages afin de garantir leur durabilité.Fruit de solutions reconnues par l’ensemble des professionnels, la norme NF DTU 14.1 révisée traduit aujourd’hui l’expression écrite des meilleures règles de l’art. Elle montre la voie pour les entreprises qui souhaiteront y recourir et conquérir de nouveaux marchés. ■

Coup de jeune pour les travaux de cuvelageAttendue pour la fin de l’année, la nouvelle norme NF DTU 14.1 « Travaux de cuvelage » devrait prochainement entrer en vigueur, vingt ans après sa précédente version. Elle vise à mettre au goût du jour les conditions d’exécution des travaux de cuvelage de la partie immergée des bâtiments, y compris ses retours et les ouvrages solidarisés réalisés en béton armé ou précontraint.

© D

IGIT

AL

GE

NE

TIC

S /

AD

OB

E S

TO

CK

en savoir plus

EGF.BTP (Entreprises générales de France.BTP)tél. : 01 40 69 52 78, www.egfbtp.com

CE QUI EST EXCLU DU CHAMP D’APPLICATIONLa norme NF DTU 14.1 ne traite

pas des dispositions du traitement

des parois exposées à des

ruissellements d’eau. Elle ne

régit pas non plus les structures

résistantes (et retours) des parties

immergées réalisées à partir

de bétons de granulats lourds

ou légers ainsi que celles en

béton caverneux ou cellulaire,

celles en gros béton et celles

en maçonnerie d’éléments.

Les dallages sur tapis drainant,

n’étant pas destinés à recevoir un

revêtement d’imperméabilisation

ou d’étanchéité, sont également

exclus du champ de la norme.

Idem pour les structures résistantes

et retours des parties immergées

réalisées à l’aide d’ouvrages

spéciaux pour lesquels des

prescriptions particulières

d’exécution sont données, par

exemple cuves ou réservoirs.

Enfin, les techniques qui font

appel à la fois à un revêtement

d’étanchéité sous radier

et à un cuvelage par revêtement

d’imperméabilisation ou

relativement étanche en voile

périphérique ne relèvent pas

non plus de la norme.

Page 21: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 22: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

20 I GROS ŒUVRE / STRUCTURE BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

La chaux hydraulique naturelle (NHL) – dont la prise s’effectue sous l’action de l’eau, contrairement à la chaux aérienne dont la prise s’effectue sous l’action de l’air – est un matériau très utilisé par les entreprises de construc-tion, notamment les PME et les artisans, en neuf comme en rénovation. Obtenue par calcination de calcaire plus ou moins argileux ou siliceux, puis réduction en poudre avec ou sans broyage, la chaux hydraulique naturelle a de nombreuses applications, le plus souvent sous forme d’enduits et de mortiers pour le montage d’éléments de maçonnerie, mais aussi en fumisterie, pour les revête-ments de sols scellés, voire en bétons de chaux NHL. Connue depuis l’Antiquité, elle doit son succès à ses propriétés physiques, sa perméabilité à la vapeur d’eau qui régule l’hygrométrie et laisse respirer les murs, son adaptation aux coupures de capillarité dans les murs de pierre, sa capacité à adhérer aux supports fragiles comme le torchis ou le béton de chanvre, et des résistances mécaniques compatibles avec les supports anciens. Sur le plan esthétique, la large palette de couleurs des sables utilisés permet une grande liberté de création au service du cachet du bâti ancien.

D’une certaine façon, la NHL est victime de son succès : pour sa mise en œuvre, les professionnels doivent se frotter à la forme parfois aride des différents NF DTU qui y font référence : 20.1 « Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs », 26.1 « Travaux

d’enduits de mortiers », 24.1 « Travaux de bâtiment – Travaux de fumisterie », 52.1 « Revêtements de sols scellés »… Voilà pourquoi l’UMGO-FFB, en partenariat avec l’Athil, a décidé d’éditer un guide technique sur la chaux hydraulique naturelle et ses applications, conçu comme un ouvrage pratique pour donner les informa-tions directement utiles sur le chantier. Cet ouvrage comprend notamment des tableaux récapitulatifs pour le bon dosage à respecter, en termes de sacs de liant de 35 ou 25 kg, de sacs de NHL et de seaux de sable (un seau de maçon correspond à 10 litres), pour chaque application. Ainsi, les dosages des enduits extérieurs sur différents supports – maçonnerie neuve en blocs de béton de granulats courants, de granulats légers, sur briques de terre cuite maçonnées à joints épais ou à joints minces, sur béton cellulaire, etc. – font chacun l’objet d’un tableau complet animé de pictogrammes, de même que les dosages pour les applications en mortiers de maçonnerie, en fumisterie, en revêtement de sols scellés et en béton de chaux. Ce guide sera édité sous forme papier et numérique à l’automne 2020, et fera l’objet de présentations et d’une diffusion dans les fédérations départementales. ■

(1) Association technique de l’industrie des liants hydrauliques.

Faciliter la mise en œuvre de la chaux hydraulique naturelleL’UMGO-FFB et l’Athil(1) s’associent pour publier un guide technique qui indique notamment, pour chaque application, les bons dosages en sacs de chaux hydraulique naturelle, sacs de ciment et seaux de sable.

Le nouveau Calepin de chantier® Maçonnerie de petits éléments est arrivéPour que le Calepin de chantier® Maçonnerie de petits éléments demeure au goût du jour, un travail d’actualisation a été mené par l’UMGO-FFB afin d’intégrer les nouvelles prescriptions techniques issues de la révision de la norme NF DTU 20.1, texte de référence regroupant les règles de l’art en maçonnerie. Il s’agit d’une évolution et non d’une révolution. Le Calepin, à visée pédagogique, se concentre toujours sur les règles d’exécution en maçonnerie, selon un séquençage inchangé traitant notamment des conditions d’intervention (avec un focus sur les règles de sécurité et de protection des personnels), des matériaux et des équipements, sans oublier la réception des travaux. Au chapitre des nouveautés, signalons en particulier l’intégration du joint mince dans le domaine traditionnel, l’introduction du joint semi-épais ou encore les prescriptions pour la ventilation des vides sanitaires. L’actualisation du Calepin a aussi offert l’opportunité de réaffirmer la pertinence de certaines prescriptions, comme les dispositifs de chaînage ou les règles d’appui.Un rappel important : le Calepin de chantier® ne se substitue pas aux DTU ; il en facilite la compréhension, donc l’appropriation.

© A

ST

RO

SY

ST

EM

/ A

DO

BE

ST

OC

K

en savoir plus

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

Page 23: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 24: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

ENSEMBLEBÂTISSONS L’AVENIRReconstruire le lien

social, mais aussi culturel

et territorial : telle est bien

aujourd’hui l’urgence pour

notre société. C’est aussi

l’ambition de la Fondation

FFB depuis son origine*,

avec l’engagement de

contribuer à retisser des

liens, à revivifier des terri-

toires, à redonner dignité

et estime de soi aux plus

vulnérables.* Depuis 2005, la Fondation FFB a accompagné

plus de 500 projets au profit de 10 000 bénéficiaires.

n Vous avez connaissance d’un projet solidaire au bénéfice de publics en difficulté près de chez vous ?

n Incitez cette association à prendre contact avec la Fondation FFB.

n Grâce à vous, des actions concrètes et utiles verront le jour !

FONDATION DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT33 avenue Kléber – 75784 Paris Cedex 16

www.fondation-ffb.fr

sous l'égide de la Fondation de France

FFB

Juill

et

2020/1

63 ©

Aubin

Gandill

ot

Page 25: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

ENVELOPPEBÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 I 23

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

Les fenêtres bois représentaient en 2017 moins de 15 % du marché en volume (en incluant le mixte bois-alu). Un constat qui cache pourtant les évo-lutions portées par les fabricants et la réglementa-tion, rendant ces fenêtres concurrentielles à bien des égards face aux autres matériaux.

La fréquence d’entretien, par exemple, est aujourd’hui comparable à celle de ses concurrents (aluminium ou PVC). En effet, plus de la moitié des produits bois qui sortent des usines sont en finition complète en atelier, avec garanties de finition sans entretien jusqu’à plus de dix ans. Par ailleurs, si l’argument du prix reste encore d’actualité, la balance pourrait de nouveau pen-cher en faveur du bois dans les années à venir, sous l’impulsion de critères environnementaux notamment. Le bois présente en effet un impact réduit sur l’environnement : il stocke du car-bone ; sa fabrication est peu énergivore ; c’est une ressource renouvelable et locale qui génère des

déchets valorisables. En outre, les fenêtres bois restent bien souvent une fabrication de proximité, à forte valeur ajoutée.

D’un point de vue technique, le bois a d’autres atouts à proposer comme de très bonnes pro-priétés thermiques, acoustiques, mécaniques, de stabilité dimensionnelle et de résistance au feu… Il offre des possibilités de rénovation : raboté pour être remis en fonctionnalité, repeint avec changement de couleur, remplacement des quincailleries défectueuses et des profilés de calfeutrement par des références standards, etc.Enfin, le bois est un matériau tout à fait adapté pour le sur-mesure, la personnalisation et la réfec-tion à l’identique de tout ou partie d’un ouvrage remarquable. Il permet d’envisager toutes les formes de baies (arrondies, triangles, etc.), toutes les sections de profilés (doucine, arrondi, bain de mastic, etc.) et tous les ajouts tels que sculpture ou traverse de forme particulière. Il rend possible

toute disproportion entre ouvrants (cas des portes tiercées par exemple) ou encore toutes les largeurs de profilés, permettant d’aligner parfaitement les clairs de jour entre menuiseries dans les grands ensembles. Il peut accueillir tout type d’ouver-ture (à l’anglaise, en accordéon, etc.) et comme c’est un matériau plein, on peut lui ajouter des composants (moustiquaire, store, entrée d’air) sans être limité par la présence d’une chambre de décompression ou de drainage. D’un point de vue esthétique, il permet de jouer, via les différentes essences de bois, sur les teintes et les couleurs et de différencier finition intérieure et extérieure.De plus, la fenêtre bois est considérée de tech-nique traditionnelle, parfaitement définie dans les normes françaises et donc « assurable » au titre de la technique courante, c’est-à-dire sans Avis technique. Ainsi, en bois, la faisabilité d’une conception particulière repose uniquement sur la faisabilité technique. Pour les autres matériaux, elle repose aussi sur l’existence de cette conception particulière dans la gamme qualifiée.

La norme de spécification des menuiseries en bois NF P23-305 a été enrichie en 2014 et accepte désormais comme techniques traditionnelles des techniques éprouvées telles que, par exemple, l’assemblage mécanique des vantaux ou la fini-tion complète en atelier. Elle entre en révision en 2020 et sa future version devrait encore élargir le champ couvert, ce qui permettra de continuer à innover facilement.Car l’innovation est constante dans la fenêtre bois. À l’image de l’étude financée par la profession (Codifab) qui va permettre à des fabricants, via une marque (LumiVec), de proposer des gammes de menuiseries bois à vitrage collé. Cette évolution autorise une ouverture sur des conceptions très épurées et des clairs de vitrage optimisés, avantage jusque-là réservé aux menuiseries métalliques (Voir Bâtimétiers no 54, p. 26).

Enfin, depuis 2000, il existe un label de qualité, Menuiseries 21, mettant en valeur le savoir-faire dans le domaine de la conception et de la fabrica-tion des fenêtres en bois sur mesure. Créé par un groupe d’entreprises de menuiserie adhérentes à la FFB, il s’appuie sur une charte imposant de très hauts niveaux de qualité technique, environne-mentale, sociétale et de service. ■

Même si ses parts de marché ont beaucoup diminué, le bois reste un matériau de choix pour les fenêtres sur mesure. Sa valeur ajoutée découle tout autant de ses atouts ancestraux que des avantages liés aux avancées technologiques et à la réglementation.

Personnalisation et sur-mesure L’apanage des fenêtres bois

© A

SS

EL

IN

en savoir plus

UMB-FFB (Union des métiers du bois),tél. : 01 40 69 57 40, www.umb.ffbatiment.fr

Page 26: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

24 I ENVELOPPE BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

L’ingéniosité au service du bardage stratifié

C onçu pour répondre à la demande de bureaux à Bourgoin-Jallieu (Isère), l’immeuble Green Park, situé dans le quartier de l’Oiselet, à 2 km de l’A43, développe près de

4 000 m2 SHON en R+3. Le maître d’ouvrage, la SSCB Green Park, visait l’excellence environ-nementale pour cet ensemble. L’atteinte de cet ambitieux objectif est notamment passée par la mise en place de vitrages isolants avec stores intégrés, de panneaux photovoltaïques sur l’une des façades et d’une isolation thermique par l’extérieur (ITE) en parement, permettant la

rupture des ponts thermiques entre les étages. Autant d’éléments vertueux – parmi d’autres – qui ont permis à ce bâtiment HQE d’obtenir le label BBC.« Il s’agit de l’un des plus beaux bâtiments de bureaux que nous ayons eu à traiter ces der-nières années », expose David Chirpaz, gérant de Vêtur & Co (Bourgoin-Jallieu, 14 personnes), entreprise spécialisée dans l’isolation extérieure des bâtiments, le parement de façades et l’enduit extérieur, titulaire du lot façade et ITE sur ce projet. Parallélépipédique, en forme de « U », le Green Park dispose d’une structure en béton

banché, hormis sur l’intrados du bâtiment de liaison constituant l’entrée de l’immeuble, traité structurellement par un mur à ossature bois formant un arrondi régulier.

2 400 M2 DE PANNEAUX RÉSISTANTS ET DÉCORATIFSL’isolation du bâtiment est constituée d’une laine minérale que vient recouvrir un pare-pluie. Le parement extérieur est quant à lui constitué en totalité de 2 400 m2 de panneaux stratifiés HPL. « Ces panneaux sont constitués d’un empilement de feuilles de fibres de bois pressées et polyméri-

À Bourgoin-Jallieu, l’immeuble tertiaire Green Park est paré extérieurement d’un ensemble de panneaux stratifiés HPL (laminé à haute pression) décorés. La mise en œuvre de ces bardages s’est avérée particulièrement complexe sur deux des façades du bâtiment, l’une présentant des panneaux photovoltaïques posés en applique, l’autre disposant d’une forme arrondie donnée par un mur à ossature bois. Le bardeur a dû faire preuve d’ingéniosité pour arriver à surmonter ces obstacles.

© D

R

Page 27: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 ENVELOPPE I 25

sées à chaud. Celle du dessus est la feuille déco-rative, sur laquelle peut être imprimé n’importe quel motif, recouverte d’un overlay résistant aux UV et intempéries », poursuit l’entrepreneur. En l’occurrence, les panneaux habillant les façades extérieures sont blancs, avec une finition bril-lante (« gloss »), tandis que ceux parant les façades intérieures sont bruns en finition décor « bois ». Le souci du détail est poussé loin… jusqu’aux vis de fixation des panneaux qui sont laquées dans les mêmes teintes que ces derniers, se fondant ainsi parfaitement dans le décor.

DÉCALAGE DE CALEPINAGEL’un des deux principaux défis techniques du projet résidait dans la mise en œuvre du parement sur la façade nord cintrée constituant l’intrados du bâtiment de liaison. La structure de cette partie est constituée d’un mur à ossature bois formant un arrondi régulier. « Ce mur est composé de montants verticaux intérieurs structuraux contre-ventés deux à deux par des panneaux d’OSB (plaquettes de bois orientées), décrit David Chirpaz. Ces panneaux OSB n’étant conçus que pour contreventer la façade, nous ne pouvions pas y fixer les ossatures de nos panneaux HPL. Nous devions forcément aller chercher les mon-tants verticaux intérieurs, disposés tous les 60 cm.

Or, le calepinage de nos panneaux ne correspon-dait pas à cette trame régulière. Nous avons donc dû d’abord fixer des montants horizontaux cintrés sur les ossatures du mur bois, à partir desquels nous avons installé de nouveaux montants verti-caux disposant d’entraxes adaptés au calepinage de nos panneaux. »

SUPPRIMER LE CONTACT ENTRE LES GOUTTES D’EAU ET L’ISOLANTLe second défi technique de ce chantier était lié au traitement de la façade sud du bâtiment de liaison. « Cette façade dispose à chaque étage d’une série de panneaux photovoltaïques fixés en applique au-dessus des menuiseries extérieures, décrit David Chirpaz. Les tiges métalliques fixant les panneaux photovoltaïques à la structure du bâtiment traversent successivement l’isolant, le pare-pluie, la lame d’air et le panneau HPL. Elles ont la particularité d’être inclinées, le point bas étant situé au niveau de la structure. Lorsqu’il pleut, les gouttes d’eau passent à travers le trou de fixation et descendent le long de la pente formée par ces tiges. Au cours de leur parcours, elles entrent en contact avec le complexe d’isolation, dont elles risquent de provoquer la dégradation rapide. » Il fallait donc trouver une solution. Pour éviter que l’eau n’entre en contact avec l’isolant,

l’entrepreneur a mis à profit la lame d’air de 3 cm entre le complexe isolant et le parement. « Nous avons posé une collerette le long de la tige du panneau photovoltaïque sur un point situé à 15 mm à l’arrière du parement, soit exac-tement au centre de la lame d’air », précise David Chirpaz. Grâce à cette solution aussi ingénieuse que pointue – le bon alignement des ossatures principales a dû être réalisé au laser – la goutte d’eau qui descend le long de la tige est tout d’abord bloquée par la collerette, puis tombe directement sur le sol, évitant ainsi tout contact avec le complexe d’isolation. ■

LA NACELLE CISEAUX, MATÉRIEL DE PRÉDILECTION DES BARDEURSCôté chantier, les travaux d’isolation

et de parement ont été réalisés depuis

des nacelles ciseaux, préférées à des

échafaudages en pied. « La manutention

des panneaux, de 2 m2 de surface

en moyenne, est souvent malaisée depuis

un échafaudage : le risque de les faire

tomber ou de les rayer est grand.

Plus généralement, les bardeurs travaillent

quasiment toujours à la nacelle, à la

différence des enduiseurs, qui préfèrent

l’échafaudage », explique David Chirpaz.

David Chirpaz, gérant de Vêtur & Co à Bourgoin-Jallieu (Isère).

Il s’agit de l’un des plus beaux bâtiments de

bureaux que nous ayons eu à traiter ces dernières années.

en savoir plus

UMB-FFB (Union des métiers du bois),tél. : 01 40 69 57 40, www.umb.ffbatiment.fr

Page 28: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

26 I ENVELOPPE BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Fruit d’une collaboration entre

l’Afipeb, le Sipev et le SNMI(1) sur

le sujet de la sécurité incendie

des solutions ITE par enduit sur

isolant, cette deuxième version du

guide Protection contre l’incendie des

façades béton ou maçonnerie revêtues

de systèmes d’isolation thermique

extérieure par enduit sur polystyrène

expansé a été largement enrichie.

Ainsi, par rapport à la première

édition qui datait d’avril 2016,

les situations exposées sont plus

variées et les solutions proposées

plus nombreuses.

Les éléments fournis par ce guide

répondent aux exigences de l’ins-

truction technique no 249 rela-

tive aux façades et viennent en

complément de cette dernière

afin d’élargir les possibilités tech-

niques compatibles avec cette

réglementation.

Désormais, ce guide a acquis le

statut d’appréciation de labora-

toire (APL). Cela signifie que les

configurations décrites ont été

validées par des essais dans des

laboratoires agréés (Efectis France

et CSTB), qui attestent qu’elles

répondent à la réglementation

incendie en vigueur aujourd’hui.

Le guide est toujours applicable

aux bâtiments d’habitation de

3e famille. Cependant, afin de tenir

compte du décret no 2019-461 du

16 mai 2019 et des deux arrêtés

du 7 août 2019, il ne s’applique

plus aux façades des bâtiments

d’habitation de 4e famille et IMH

(immeubles de moyenne hau-

teur). Parmi les autres nouveautés

du guide, on peut noter l’ajout

de deux nouvelles solutions de

protection pour l’entourage des

baies lors de la pose des menui-

series en applique extérieure

– soit par travée incombustible

(solution « T »), soit par entourage

incombustible (solution « E ») –

qui viennent compléter les deux

premières présentes dans le guide

de 2016 (solutions « A » et « B »).

L’application de ces nouvelles

solutions dispense du calcul de

la masse combustible mobilisable

(MCM) en façade.

Par ailleurs, ce guide définit les

prérequis nécessaires à l’applica-

tion des règles professionnelles

d’entretien-rénovation des sys-

tèmes d’ITE par enduit sur iso-

lant. Enfin, il propose un carnet

de détails de mise en œuvre des

jonctions de l’ITE avec certaines

configurations particulières

des bâtiments : loggias, préaux,

menuiseries diverses, situations

particulières par rapport au gros

œuvre, etc. ■

(1) Afipeb : Association française pour l’isolation en polystyrène expansé dans le bâtiment (www.afipeb.org)Sipev : Syndicat national des industries des peintures, enduits et vernis (www.fipec.org/index.php/accueil-sipev)SNMI : Syndicat national des mortiers industriels (www.desmortiersdesidees.com)

© A

LT

RA

D

Sécurité incendie Nouvelle version du Guide de préconisations pour les systèmes d’ITE par enduit sur isolant PSE

Formation des coffreurs-étayeurs Un référentiel mis à jour et opérationnelÀ la demande de nombreuses entreprises, le SFECE-FFB (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement) a élaboré un nouveau référentiel pour la formation des coffreurs-étayeurs, qui refond totalement l’ancienne version. Pour fournir une formation opérationnelle aux compagnons appelés à réaliser un coffrage horizontal, le document a pris en compte à la fois les pratiques actuelles et les équipements courants utilisés aujourd’hui.Il couvre ainsi les opérations de mise en œuvre de tout type de coffrages horizontaux, de la mise en place des éléments porteurs (étais, tours, poutrelles primaires et secondaires, etc.) jusqu’aux éléments de coffrage (contreplaqués, panneaux, etc.) pour des bâtiments de 4 m maximum de hauteur sous dalle. Il insiste notamment sur les éléments de sécurité et de prévention communs à tous les matériels et toutes les situations, tant pour le montage des éléments que pour le décoffrage puis le démontage, ou encore pour la circulation sur le haut de la structure. Les formations basées sur ce référentiel durent cinq jours (35 heures) et comportent une partie théorique et une partie pratique. Elles sont dispensées par des organismes agréés par le SFECE-FFB.

Ce guide apporte des éléments complémentaires à la réglementation incendie propre à l’isolation thermique par l’extérieur (ITE). Dans cette nouvelle version, les solutions proposées répondent à de plus nombreuses situations. Des exigences de sécurité ont par ailleurs été intégrées pour l’entretien et la rénovation des systèmes.

en savoir plus

GITE-FFB (Groupement isolation thermique par l’extérieur), tél. : 01 40 69 51 37

PRINCIPE DE FIXATION DES BANDES D’ENTOURAGE

Page 29: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

La Fédération Française du Bâtiment vous accompagne dans votre transition BIM.

COMPRENDRELE BIMRetrouvez-nous sur www.FFBIM.fr

Page 30: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

28 I ENVELOPPE BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Les revêtements muraux attachés en pierre mince (calcaire, marbre ou granit) sont utilisés depuis des décennies. D’autant plus que cette technique de revêtement de façades s’applique à tous types de bâtiments, qu’il s’agisse de logements, de bureaux ou de bâtiments publics : que l’on songe, par exemple, aux embléma-tiques Opéra Bastille ou Grande Arche de La Défense à Paris. La norme NF DTU 55.2, dans sa version de 2014, régit l’ensemble des éléments à prendre en compte lors de la réalisation de tels travaux, comme le choix des matériaux, leurs caractéristiques dimensionnelles, les fixations ou encore les joints.

Les revêtements muraux sont fixés à la façade selon différentes techniques de pose, soit par agrafes associées à des polo-chons, soit par attaches métalliques sans polochon ou ossature intermédiaire, à un support en maçonnerie, stable et porteur.

Jusqu’à récemment, les exigences tech-niques relatives aux attaches métalliques relevaient de la procédure de l’Avis tech-nique formulé par le CSTB. Or, en mars 2015, la Commission chargée de formuler les avis techniques (CCFAT) a décidé qu’il n’y aurait plus d’Avis technique et que ceux existants seraient annulés le 30 juin 2019. Pour mémoire, ces Avis fournissent une opinion autorisée sur l’aptitude à l’emploi de produits ou procédés nouveaux ne bénéficiant pas d’une expérience suffisante pour être normalisée. Ils servent, toutefois, de référence aux maîtres d’ouvrage et aux assureurs pour estimer le risque décennal.

Une réflexion a été menée ces dernières années par les professionnels (fabricants d’attaches et utilisateurs) pour que la pose de ces attaches métalliques puisse faire l’ob-jet de règles de l’art homogènes et tradition-nelles afin d’être intégrées comme telles au NF DTU 55.2. Or, les travaux en vue

de cette normalisation ont pris du retard, et cette famille d’attaches s’est retrouvée dépourvue d’Avis techniques à compter de juillet 2019, sans pour autant entrer dans le giron de la norme NF DTU 55.2. Face à ce « no man’s land technico-normatif », qui n’était pas sans poser problème vis-à-vis de l’assurance, les bureaux de contrôle se sont montrés de plus en plus réticents à la mise en œuvre de cette technique, incitant de facto les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre à l’écarter pour attacher les pierres. Pour pallier cette situation préjudiciable à l’ensemble des acteurs, la révision de la norme NF DTU 55.2 a enfin abouti. Un amendement prendra dorénavant en compte la mise en œuvre des attaches métalliques comme des techniques tradi-tionnelles, couramment réalisées et maî-trisées par les professionnels.

Le NF DTU est toujours composé de trois cahiers, les parties P1-1 (cahier des clauses techniques types) et P1-2 (critères généraux de choix des matériaux) étant modifiées, tandis que le cahier des clauses administratives spéciales types demeure inchangé. Le principe de l’attache métal-lique et la justification du corps de l’attache sont détaillés dans la partie P1-1. Plus pré-cisément, la justification consiste dans les vérifications du poids de la plaque sur l’attache ainsi que des charges de vent sur l’attache. Et surtout, un exemple est fourni, à l’aide d’un schéma et de formules de calcul. Quant aux attaches spéciales, elles doivent être justifiées par un dossier technique spécifique qui devra comporter les caractéristiques mécaniques garanties, les résistances à la corrosion, la nature et les caractéristiques des métaux utilisés pour la fabrication des éléments.

Par ailleurs, la partie P1-2, actualisée, s’in-téresse au contenu des fiches systèmes d’attaches du fabricant et à la justification de leurs performances. La fiche système du fournisseur de l’attache devra, entre autres, indiquer ses caractéristiques géo-métriques et dimensionnelles, le principe de fonctionnement du corps de l’attache, le mode opératoire de pose, les références aux procès-verbaux ou encore les performances mécaniques. ■

Revêtements muraux attachés en pierre mince Un amendement du NF DTU 55.2 très attenduL’amendement, dont la publication est prévue à l’automne, visera à reconnaître les prescriptions techniques relatives aux attaches métalliques utilisées pour fixer des revêtements muraux en pierre mince comme des dispositifs traditionnels.

© U

MG

O-F

FB

en savoir plus

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre)tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

Page 31: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Sur nos chantiers, l’environnement mériteson 1/4 d’heure

On en parle ?

Parlons environnement sur nos chantiers

Il est temps de mieuxgérer nos déchets

On en parle ?

Parlons environnement sur nos chantiers

La FFB et l’ADEME vous proposent des outils vous permettant d’animer sur les chantiers des ¼ d’heure d’échanges pour sensibiliser vos compagnons aux bonnes pratiques environnementales.

Tous nos outils et conseils pratiques sur www.ffbatiment.fr

Page 32: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 33: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

ÉQUIPEMENTSTECHNIQUES

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 I 31

3CEp Une étanchéité sous contrôleLa vérification des conduits collectifs pour chaudières étanches en pression est incontournable. Elle suit un protocole réglementaire précis.

Les chaudières gaz à condensation indi-viduelles sont de plus en plus fréquentes dans les immeubles de logements. Leur déploiement est indissociable de l’ins-tallation d’un système d’évacuation des produits de combustion autorisant le raccordement de plusieurs chaudières sur un seul et même conduit. Depuis une dizaine d’années, la technologie « 3CEp » (conduit collectif pour chaudière étanche en pression) a largement été plébiscitée par les acteurs de la filière. Fiable et com-pact – et donc facilement intégrable dans les gaines techniques des ouvrages –, cet équipement est conçu pour assurer à la fois l’évacuation des fumées et l’apport du comburant (air) indispensable au fonctionnement des chaudières.La prise en charge d’éventuels défauts d’étanchéité des 3CEp fait l’objet d’un protocole précis. Pas question, en effet, de risquer une intoxication au monoxyde de carbone potentiellement mortelle ! L’arrêté du 23 février 2018 applicable depuis le 1er janvier 2020 fixe les moda-lités de vérification des 3CEp. Ainsi, des contrôles doivent être effectués à deux moments clés du cycle de vie des installations. Les premiers sont à réa-liser juste après le déploiement de ces dernières, afin de s’assurer que l’assem-

blage des différents éléments mis en jeu répond aux règles de l’art. Les seconds, quant à eux, doivent être menés suite à chaque intervention de maintenance des chaudières. Ils sont, de facto, annuels.

La publication début 2020 d’un livre blanc permet aux professionnels de dis-poser de l’exhaustivité des prescriptions à appliquer pour la vérification des 3CEp (voir encadré), que ce soit lors d’un dépan-nage suite à un dysfonctionnement, de la réalisation d’un diagnostic ou du remplacement d’une ou plusieurs chau-dières gaz raccordées à un équipement existant. Ce « vade-mecum » a été conçu de façon très pédagogique. Identification des parties défectueuses, correction des défauts, tests de fonctionnement… les intervenants trouveront pour chaque problème rencontré une véritable check-list à suivre pas à pas jusqu’à la remise en marche de l’installation concernée. Les points de vigilance à valider sont également systématiquement indiqués.

Les trois phases majeures du protocole de mise en service du système 3CEp (et des chaudières associées) sont largement abordées dans l’annexe 5 de ce livre blanc. Elles portent tout d’abord sur la

vérification du dimensionnement, de la mise en œuvre et de l’étanchéité du conduit 3CEp (examen visuel, essai, etc.), puis sur le montage, le raccordement et le contrôle des chaudières installées et, enfin, sur la mise en service et la vérifica-tion du fonctionnement de l’installation complète. Pour chacune de ces étapes, un formulaire spécifique est à remplir par l’intervenant. Il « valide » la phase venant d’être effectuée, garantit le res-pect du protocole déterminé et autorise le passage à la phase suivante. Une fois l’ensemble des opérations terminé, le dossier ainsi constitué est transmis au maître d’ouvrage et aux autres inter-locuteurs concernés. Il garantit le bon fonctionnement du système installé. ■

en savoir plus

UMGCCP-FFB (Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie), tél. : 01 40 69 52 94, www.umgccp.frLIVRE BLANC : TOUT SAVOIR SUR LES 3CEP

Le livre blanc Conduit collectif pour chaudières étanches en pression (3CEp)

a été conçu par un groupe de travail du Centre national d’expertise

des professionnels de l’énergie gaz (CNPG) afin de répondre aux besoins

des acteurs de terrain. Il se compose de trois « guides » bien distincts :

prise en main du logiciel de dimensionnement des systèmes 3CEp ;

démarche à suivre en cas de dysfonctionnement ; procédure à suivre lors

du remplacement de chaudières. Le livre blanc et les formulaires associés

sont téléchargeables sur le site du CNPG (www.cnpg.fr).

Page 34: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

32 I ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Réputés non seulement moins polluants mais également plus économiques à l’usage, les véhi-cules électriques suscitent de plus en plus d’intérêt, tant du côté des

particuliers que des entreprises. Une preuve ? Sur la seule année 2018, leurs ventes ont connu une hausse de 63 %. Cette croissance exponentielle doit aller de pair avec un développement soutenu des équipements permettant à ces voitures de rouler, à savoir les IRVE ou infrastructures de recharge pour véhicule électrique. Là encore, les chiffres montrent les ambitions affichées dans ce

domaine par les pouvoirs publics, notamment à travers la loi d’orientation des mobilités (voir enca-

dré). À l’horizon 2030, un réseau de sept millions de points de recharge publics et privés – contre 50 000 actuellement – devrait être proposé aux utilisateurs.La présence d’infrastructures électriques de recharge dans les copropriétés et les parkings collectifs est l’un des éléments clés pour atteindre les objectifs énoncés. Toutefois, leur déploie-ment peut s’avérer problématique, car de tels équipements doivent répondre aux besoins de chaque utilisateur tout en limitant la consom-

mation globale. Par ailleurs, si les acteurs impli-qués ont pu bénéficier depuis plusieurs années d’aides spécifiques pour la création de bornes de recharge (crédit d’impôt, prime à la conversion, etc.), rien n’était encore prévu récemment pour le prééquipement électrique d’installations pérennes en collectif.

DES AIDES POUR LES INFRASTRUCTURES COLLECTIVESCette lacune a été comblée à l’été 2019 avec les annonces faites par l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere-France). Dans le cadre de son programme Advenir « 3 000 copropriétés », qui a pris effet au 1er janvier 2020, l’association propose un financement pouvant atteindre 50 % des inves-tissements nécessaires à la mise en place de telles infrastructures collectives. Celui-ci sera accordé aux 3 000 premières copropriétés qui en auront

Plusieurs millions de bornes de recharge verront le jour d’ici dix ans pour accompagner le nombre toujours croissant de véhicules électriques. Copropriétés et parkings collectifs sont en première ligne pour leur installation.

IRVE Pleine charge pour les véhicules électriques

Page 35: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES I 33

fait la demande d’ici 2022. Il pourra être cumulé avec les aides nationales et régionales, ce qui per-mettra de réduire jusqu’à 80 % des coûts engagés. Les critères d’éligibilité sont, entre autres, les suivants : proposer une installation évolutive susceptible d’alimenter au moins 20 % des places de parking de la copropriété avec des puissances nominales de 7,4 kVA par point de charge ; instal-ler de façon effective au minimum une borne de recharge ; garantir la non-discrimination quant au raccordement des futurs utilisateurs.

IMMEUBLES D’HABITATION : DES DISPOSITIONS SPÉCIFIQUESLa conception des IRVE dans les immeubles d’habitat collectif équipés d’un parc de station-nement répond à un cadre strict défini par le Code de la construction. Parmi les exigences majeures à retenir, on peut citer la création d’un circuit électrique dédié relié à un tableau général basse tension. Ce dernier sera dimensionné pour alimenter au moins 20 % des stationnements et situé en aval du dispositif de coupure générale de l’immeuble ou du point de livraison dédié aux IRVE. De plus, les places de parking équi-pées sont classées à risque incendie (BE2). Elles doivent répondre, à ce titre, à un certain nombre de dispositions, comme la mise en place d’un dispositif différentiel résiduel 300 mA (NF C 15-100) et la réalisation d’un encoffrement coupe-feu « une heure » si le point de connexion se trouve sur l’emplacement (NF C 14-100).Enfin, désormais, tout point de recharge doit être muni d’un dispositif permettant de modu-ler temporairement la puissance électrique appelée sur chaque borne et ce, sur réception et interprétation de signaux transmis par les ges-tionnaires de réseaux publics d’électricité (arrêté du 19 juillet 2018 relatif au pilotage des IRVE). À noter que plusieurs fournisseurs ont d’ores et déjà équipé leurs bornes d’une entrée dite « contact sec » prévue pour recevoir les ordres émis – à terme – par les fournisseurs d’énergie via l’intermédiaire du compteur Linky. ■

en savoir plus

FFIE-FFB (Fédération française des intégrateurs électriciens), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

LOI LOM DES IRVE DANS TOUS LES PARKINGS DE PLUS DE DIX PLACESLa loi d’orientation des mobilités – ou loi LOM – a été promulguée le 24 décembre 2019. Sortie de la dépendance automobile, croissance des nouvelles mobilités, transition écologique et investissements dans les infrastructures de transport en sont quelques points clés. Le texte législatif accélérera l’équipement en IRVE des parcs de stationnement en rendant obligatoire l’installation de prises de recharge dans tous les parkings de plus de dix places. En parallèle, il prévoit de multiplier par cinq la vente de véhicules électriques d’ici 2022 et la fin de la commercialisation des voitures à moteur thermique d’ici 2040.

IRVE : le futur est en marche Stations de recharge haute puissance

La plupart du temps, les sessions de recharge se font au domicile du propriétaire ou

sur son lieu de travail, où la durée d’immobilisation du véhicule est de plusieurs heures.

Une puissance de charge de 7 kW est alors suffisante. Toutefois, l’utilisation de stations

de recharge à haute puissance – à terme jusqu’à 350 kW – est envisagée afin de réduire

significativement ce temps, par exemple lors de longs trajets nécessitant un arrêt

spécifique pour recharger le véhicule.

Solutions de recharge rapide Des installations de recharge rapide compactes, de type Wallbox, font leur apparition

dans les concessions automobiles, zones commerciales et parkings d’entreprise.

Elles délivrent une puissance de 25 kW en courant continu et possèdent un rapport

coût/puissance intéressant.

Vehicle to grid (1) Cette fonctionnalité attendue des installations de recharge permet de réinjecter

sur le réseau électrique l’énergie stockée dans les batteries des véhicules électriques.

Elle apparaît particulièrement intéressante lors de périodes de pointe (quand l’électricité

est la plus chère), la recharge des véhicules pouvant s’effectuer pendant les heures

creuses de faible consommation.

(1) Du véhicule au réseau.

© L

IGH

TP

OE

T /

AD

OB

E S

TO

CK

À l’horizon 2030, un réseau

de sept millions de points de recharge publics et privés – contre 50 000 actuellement – devrait être proposé aux utilisateurs.

Page 36: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

34 I ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Chaud et froid Facturer le juste prixLe champ d’application en matière d’individualisation des frais de chauffage a été modifié avec un élargissement aux frais de refroidissement, des évolutions sur les délais de mise en œuvre et des dérogations pour certains immeubles.

en savoir plus

UMGCCP-FFB (Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie), tél. : 01 40 69 52 94, www.umgccp.fr

COMPTEUR OU RÉPARTITEUR ?

Il existe deux modes de distribution de chauffage, à savoir la distribution horizontale par boucle fermée et la distribution verticale par colonne desservant plusieurs appartements (voir

schéma). Dans le premier cas, la pose d’un compteur d’énergie thermique par logement est incontournable. Dans le second, des répartiteurs seront installés sur chaque radiateur. Il revient aux propriétaires d’équiper les émetteurs de chaleur de robinets thermostatiques fonctionnels avant toute mise en œuvre d’appareils de comptage.

TEMPERLY, UNE OFFRE POUR LES PROS

Pour accompagner les installateurs chauffagistes sur le marché de l’individualisation des frais de chauffage en immeubles collectifs, PROM-UCF (filiale de l’UMGCCP-FFB) et Saint-Gobain Distribution Bâtiment France ont conçu « Temperly », une offre de service clé en main. Aux professionnels, la pose du matériel, la vente des robinets thermostatiques et des consommables, la maintenance de l’installation pendant dix ans et les prestations annexes (équilibrage, désembouage, maintenance, etc.) ; à Temperly, les relèves et le traitement des données de consommation. Site : www.temperly.fr

ou numéro Cristal® :

09 69 32 83 82

Afin d’appliquer l’article 71 de la loi Elan, le décret du 22 mai 2019 et son arrêté d’application du 6 septembre 2019 précisent, pour le chauffage et le refroidissement, les cas d’impossibilité technique d’installer des compteurs individuels ou des répartiteurs de frais de chauffage, ou les raisons d’absence de rentabilité. Dans ce cas, une note justifiant de l’impossibilité technique ou du coût excessif de l’installation de ces dispositifs individuels de comptage doit être produite. Le décret précise les différentes exceptions au cadre

fixé. Ces textes réglementaires s’inscrivent dans la lignée de tous ceux qui, depuis 1974, ont fixé les modalités de comptage des quantités de chaleur et d’eau chaude sanitaire (ECS) distribuées dans les immeubles collectifs.

L’individualisation des frais vise aussi les ouvrages disposant d’installations centrales de production de froid. La mise en service de ces appareils de mesure permettant de déterminer la quantité de chaleur ou de froid devra avoir lieu au plus tard le 25 octobre 2020 pour tous les immeubles collectifs à usage d’habitation ou à usage mixte d’habitation et professionnel consommant plus de 80 kWh/m².an. À compter de cette date, ils devront être relevables par télérelève.

Il est indispensable de déterminer au préalable les dépenses liées à la production de chaud et de froid de l’immeuble. Il convient de calculer la moyenne annuelle des consommations de combustible ou d’énergie nécessaires au chauffage/refroidis-sement (hors ECS) des trois dernières années et de la rapporter à la surface habitable. Dans les immeubles collectifs équipés des appareils de mesure, les frais de chauffage ou refroidissement afférents à l’installation commune sont divisés, d’une part, en frais de combustible ou d’énergie, d’autre part, en autres frais communs (entretien des installations, énergie électrique des appareil-lages connexes, etc.). Les frais de combustible ou

d’énergie sont répartis entre les locaux desservis, en distinguant les frais communs et les frais individuels. L’article R. 241-13 du Code de l’énergie précise les conditions de cette répartition.

Les équipements de comptage nouvellement installés seront munis de systèmes permettant la télérelève, l’ensemble du parc en place devant en être équipé au 1er janvier 2027. Effectuée au moins une fois par an, la relève des indices sera transmise au propriétaire de chaque local qui pourra l’adresser à son (ses) locataire(s). ■

Solution bitube

Solution hydrocablée

Distribution horizontale

PRIMAIRE SECONDAIRE

Distribution verticale

Page 37: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 38: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

36 I ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

PAC et systèmes de climatisation Entretien obligatoire Depuis le 1er juillet 2020, il est devenu obligatoire de faire procéder à un entretien régulier des pompes à chaleur (PAC) et des systèmes de climatisation. Cette prescription découle de la transcription en droit français des nouvelles dispositions de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments, et elle inclut les installations de production de chaud et de froid en place dans les ouvrages. Toutes celles dont la puissance est comprise entre 4 kW et 70 kW sont concernées, l’obligation d’inspection pour les équipements d’une puissance supérieure à 70 kW étant maintenue. Les opérations de maintenance sont à réaliser uniquement par des intervenants remplissant les conditions de qualifications professionnelles exigées pour ce type d’intervention (loi no 96-603). Elles doivent être effectuées au moins une fois tous les deux ans à l’initiative de l’occupant du logement pour les systèmes individuels et, dans le cas de systèmes collectifs, du propriétaire ou du syndicat de copropriétaires de l’immeuble. Lors du déploiement d’une nouvelle installation (ou du remplacement d’un système existant), le premier entretien aura lieu au plus tard dans les deux ans suivant la mise en service. Les opérations d’entretien portent sur l’ensemble de l’installation, non seulement sur le générateur de chaleur et/ou de froid mais aussi sur le réseau de distribution. Une attestation d’entretien devra être établie dans les quinze jours par la personne ayant effectué la visite. Celle-ci aura également un devoir de conseil auprès de son client sur le bon usage de l’installation en place, les améliorations possibles et le remplacement de pièces ou d’équipements obsolètes. Autant de points qui permettront, d’une part, d’harmoniser les pratiques de maintenance des PAC et des systèmes de climatisation et, d’autre part, de sensibiliser les maîtres d’ouvrage à la nécessité de maintenir au plus haut niveau la performance énergétique de leurs installations.

La fin des tarifs réglementés de gaz natu-rel est en marche ! La loi énergie-climat promulguée le 8 novembre 2019 prévoit en effet aussi bien l’arrêt de la commer-cialisation de ce tarif que les conditions d’extinction des contrats en cours. Dans les faits, cette offre ne peut d’ores et déjà plus être souscrite depuis le 20 novembre dernier. Les contrats existants restent tou-tefois encore valables quelque temps, une sortie progressive du tarif réglementé étant en effet programmée selon différentes typologies de clientèle.

Deux échéances clés ont été fixées. La première, le 1er décembre 2020, concerne les professionnels consommant moins de 30 000 kWh/an. La seconde, le 30 juin 2023, s’applique aux syndicats de copropriétés, aux propriétaires uniques d’un immeuble

à usage principal d’habitation consom-mant moins de 150 000 kWh/an et aux clients particuliers. Avant ces dates – qu’il soit un particulier ou un professionnel –, le client devra avoir choisi et signé un nouveau contrat en offre dite « de marché » avec le fournisseur de son choix. Une infor-mation régulière est prévue pour alerter les clients sur ces dispositions. Ainsi, plusieurs courriers leur seront régulièrement adres-sés dans ce sens. De plus, un comparateur des offres de marché proposées par les différents fournisseurs est accessible sur le site Internet du médiateur national de l’énergie. Enfin, toutes les réponses aux questions les plus fréquemment posées sur la fin des tarifs réglementés sont mises en ligne sur un site dédié (voir encadré). De quoi assurer une transition parfaite-ment maîtrisée. ■

Gaz Vers la fin des tarifs réglementés

en savoir plus

• UMGCCP-FFB (Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie), tél. : 01 40 69 52 94, www.umgccp.fr

• Textes de référence consultable sur www.legifrance.gouv.fr

en savoir plus

• UMGCCP-FFB (Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie), tél. : 01 40 69 52 94, www.umgccp.fr

TOUTE L’INFORMATION EN LIGNE Comparateur des offres de

marché : www.energie-info.fr Questions/réponses sur

la fin des tarifs réglementés : gaz-tarif-reglemente.fr

© A

UR

EM

AR

/ A

DO

BE

ST

OC

K

© P

IOR

EG

UR

/ A

DO

BE

ST

OC

K

Page 39: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 40: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

www.batirpourlaplanete.fr

Découvrez les propositions de la FFB pour

Réussir la transition énergétiquesur www.batirpourlaplanete.fr

FFB

2015/2

04 –

Co

ncep

tio

n in

tern

etB

usin

essB

oo

ste

r.co

m –

No

v 2

015

Page 41: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

AMÉNAGEMENTFINITIONS

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 I 39

La toiture contribue à hauteur de 30 % à la performance thermique d’un bâtiment. C’est dire l’importance de l’isolation des combles et du soin particulier à apporter au choix des matériaux et aux modes d’exé-cution pour garantir la performance éner-gétique de ces ouvrages. Pratiqués couramment dans le bâtiment, les travaux d’isolation des combles aménagés et perdus avec de la laine minérale manu-facturée en panneaux ou en rouleaux font désormais pleinement partie des techniques traditionnelles, puisqu’ils viennent d’être intégrés dans le nouveau NF DTU 45.10 « Isolation des combles par panneaux ou rouleaux en laines minérales manufactu-rées », publié en juillet 2020. L’édition de ce nouveau NF DTU se substitue au Cahier des prescriptions techniques (CPT) du CSTB no 3560_V2 de juin 2009, qui décrivait les

règles de mise en œuvre communes à toute réalisation d’isolation de combles perdus ou aménagés à base d’isolant en laines miné-rales des bâtiments neufs ou rénovés.

Cet opus est la résultante d’un travail de plus de trois ans associant les différents acteurs du secteur de l’isolation. L’UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation) a tenu le secrétariat de la commission du NF DTU 45.10, et piloté le déroulement des réunions. D’autres textes sur l’isolation des combles ont par ailleurs été publiés, comme le NF DTU 45.11 portant sur l’isola-tion par soufflage d’isolant en vrac (laines minérales ou ouate de cellulose de papier) ainsi que le e-Cahier no 3815 du CSTB sur les dispositions et règles de calcul relatives aux systèmes d’étanchéité à la vapeur d’eau pour les combles (remplaçant le CPT no 3647).

La norme s’inscrit dans le sillage du CPT. Elle vise les travaux d’exécution d’isolation par l’intérieur des combles réalisés avec des isolants en laines minérales manufacturées de roche ou de verre. Ces isolants sont sous forme de panneaux ou rouleaux, surfacés ou non. La norme est applicable tant en construction neuve qu’en rénovation.Structurée en trois parties à l’instar de la plupart des NF DTU, cette mouture d’une cinquantaine de pages décrit notamment avec précision la mise en œuvre des travaux d’isolation, dont les conditions préalables à l’exécution des ouvrages, dans le Cahier des clauses techniques types (CCT). Y figurent également des développements sur le trai-tement des points singuliers, dont les rac-cords d’angles, les planchers de faux combles et pieds droits, ou encore le passage des canalisations, fourreaux et conduits.

De nouvelles règles de l’art donc, qui vont en outre s’attacher à clarifier des prescriptions importantes telles que la gestion de la diffu-sion de la vapeur d’eau au sein des ouvrages et les dispositions techniques à mettre en œuvre. Des tableaux sont ainsi proposés afin d’évaluer si la mise en œuvre d’un ouvrage pare-vapeur est requise ou non, selon la configuration (combles perdus, rampants, type de couverture, type de support, etc.). ■

en savoir plus

UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

L’isolation des combles perdus ou aménagés se dote d’un nouveau NF DTUAlors que la rénovation énergétique des bâtiments va constituer un levier important de relance de l’activité du secteur au sortir de la crise sanitaire, les travaux d’isolation des combles aménagés et perdus avec de la laine minérale manufacturée en panneaux ou en rouleaux sont désormais dotés d’un NF DTU spécifique. Ce document de référence constitue aujourd’hui les règles de l’art et traduit le savoir-faire de la profession.

© U

MP

I-F

FB

ACTUALISATION DU LOGICIEL PARE-VAPEURPour aider les adhérents de la FFB à déterminer rapidement la nécessité ou non de mettre en œuvre un pare-vapeur et d’en définir sa performance éventuelle, l’UMPI-FFB a conçu en 2018 un logiciel facile d’utilisation. L’Union a travaillé sur sa mise à jour, notamment pour tenir compte des nouvelles prescriptions apportées par le NF DTU 45.10. Le logiciel pare-vapeur est disponible sur le site Internet de l’UMPI-FFB.

Page 42: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

40 I AMÉNAGEMENT / FINITIONS BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Staff et plâtrerieLa haute technologie au service de la rénovation d’un monument historique

S itué en plein centre de Bordeaux, au milieu de la célèbre place de la Bourse, l’établissement gastronomique Le Gabriel a récemment fait l’objet de lourds travaux de rénovation et de

réaménagement. Son nouveau propriétaire, Château Angélus, souhaitait en effet pouvoir proposer de nouvelles expériences culinaires avec le chef étoilé Alexandre Baumard, en redéfinissant notamment l’identité architectu-rale du bâtiment, inscrit aux monuments historiques. Le bar, le bistrot et le restaurant gastronomique de cette enseigne s’élevant sur quatre étages devaient ainsi faire l’objet d’une transformation mêlant styles classique et contemporain. Pour la conduire, le maître d’ouvrage a missionné le

cabinet Sarthou & Michard Architectes ainsi que le décorateur Jean-Pierre Tortil.

UN DOUBLE IMPÉRATIF : PRODUCTIVITÉ ET QUALITÉAprès la phase de restructuration et de gros œuvre, les travaux de plâtrerie ont pu démarrer en octobre 2019. Ils ont été confiés à l’entreprise girondine Garabos Frères (Floirac, 50 salariés). « Il s’agissait pour nous d’un marché d’importance (300 000 euros), réparti pour moitié en plâtrerie sèche et pour l’autre moitié en plâtrerie tradition-nelle et staff », confie Bruno Garabos, gérant de l’entreprise, accompagné de Boris Garabos, en charge du projet. « Pour nous, l’un des plus grands défis de ce chantier tenait dans le respect du plan-ning de trois mois, très serré, dans lequel nous

devions inscrire notre intervention, en coactivité, sur les quelque 1 800 m² de l’opération », explique-t-il. Mais cet impératif de productivité, conduisant à déployer simultanément 15 plâtriers d’expérience, se doublait de celui de la qualité : « Il s’agissait d’un projet d’immobilier de luxe, pour lequel les presta-tions devaient être parfaitement exécutées », pré-cise l’entrepreneur. Il faut noter qu’il existe une qualification Qualibat « Restauration de staff des monuments historiques » (6513). Pour réaliser les centaines de mètres linéaires d’éléments de décors classiques en staff (oves, feuilles d’acanthe, pilastres et autres moulures), l’entreprise a fait appel à la haute technologie, à travers la société Bimotep. Cofondée par Boris Garabos et Émile Bireau – et installée elle aussi à Floirac –, celle-ci est spécialisée dans la modélisation architecturale. « Le maître

Le Gabriel, enseigne gastronomique étoilée bien connue des Bordelais, a fait l’objet d’une rénovation et d’un réaménagement de grande ampleur. De la conception à la phase de réalisation, la maquette numérique, combinée à l’utilisation de la réalité virtuelle, a contribué à une implantation et une mise en œuvre parfaites des éléments de décoration en staff.

© D

R

Page 43: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

d’œuvre nous a tout d’abord missionnés pour produire la maquette numérique de l’état initial des lieux, afin qu’il puisse disposer de plans corrects pour dessiner son projet », se rappelle Boris Garabos. Tandis que la photogrammétrie de la toiture était relevée par drone, les espaces extérieurs et intérieurs l’étaient par scan laser 3D. « Notre bureau d’études a traité toutes les données en interne pour bâtir la maquette BIM, ce qui nous a permis d’avoir une réelle valeur ajoutée quant à notre intervention sur les zones comprenant des éléments en staff », poursuit-il. L’entreprise a en effet décidé de modéliser en 3D tous les éléments de décoration à partir des croquis du décorateur, en y incluant les bonnes caractéristiques géomé-triques (épaisseurs de panneaux, de corniches, etc.). « Ensuite, nous avons superposé ces éléments à la maquette BIM du projet. Nous avons pu monter ainsi des réunions de travail avec notre client en faisant appel à la réalité virtuelle », explique Boris Garabos. Munis de casques, l’architecte et le déco-rateur étaient « immergés » dans le chantier « fini » numérisé en 3D, et pouvaient ainsi le visiter et valider les implantations des éléments. Visualisant le bâtiment dans son état futur, le décorateur

apportait des annotations sur la maquette via le casque. « Par exemple, lorsque les soubassements n’étaient pas alignés avec les moulures, il redessi-nait les nouvelles implantations directement sur les murs », précise l’entrepreneur.

LA RÉALITÉ VIRTUELLE, VÉRITABLE OUTIL DE TRAVAILGrâce à cette méthode de visualisation anticipée, il a également été possible de détecter et de régler en amont des contraintes qu’il aurait fallu autre-ment subir sur le chantier, avec toutes leurs réper-cussions néfastes sur le planning. « Par exemple, nous nous sommes rendu compte qu’un réseau de plomberie nous empêchait de mettre en œuvre une corniche en staff. Le décorateur a alors apporté des correctifs, et nous avons redessiné un modèle de corniche dans lequel les tuyaux pouvaient passer », décrit Bruno Garabos. Mais la réalité virtuelle n’a pas servi qu’à la visualisation géomé-trique du projet. Elle a constitué un véritable outil de travail en offrant notamment de vrais avantages en termes de production. « Tous les éléments, une fois modélisés, et les quantitatifs relevés, partaient directement en fabrication dans notre atelier, ce qui nous permettait de gagner un temps non négligeable », confie-t-il. Côté chantier, l’un des morceaux de bravoure fut pour l’entreprise la transformation de la cage d’escalier principale du restaurant. « Elle était initialement de forme octo-

gonale, mais le décorateur souhaitait la cintrer », note l’entrepreneur. Pour effectuer ce changement de géométrie, l’entreprise a d’abord fait un relevé 3D de la cage d’escalier. Elle a ensuite fait fabriquer des gabarits en plaques de plâtre, découpés au millimètre près par une machine à commande numérique, avant de les mettre en œuvre sur site. Initialement prévue au printemps 2020, la réou-verture du lieu a dû être décalée à début juillet 2020 en raison de l’épidémie de Covid-19. ■

en savoir plus

• UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

• GMH-FFB (Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques) Tél. : 01 40 69 51 68, www.groupement-mh.org

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 AMÉNAGEMENT / FINITIONS I 41

LA RÉALITÉ VIRTUELLE AU SERVICE DES STAFFEURSSur le chantier du Gabriel, la réalité virtuelle a permis,

en lien avec la maquette BIM, de : modéliser le projet architectural ; tenir les réunions de travail en réalité virtuelle afin de

valider l’implantation des éléments de staff ; anticiper des détails de raccords (modifications des

moulures, jonctions entre cimaises et pilastres) ; gérer les épaisseurs des éléments staff ; extraire les linéaires de corniches, les profils

des éléments en staff à fabriquer et les quantitatifs ; réaliser les élévations 2D et les vues 3D pour les staffeurs.

LE CHANTIER DU GABRIEL EN CHIFFRES

80 m linéaires d’oves (ornements

en forme d’œuf)

150 m linéaires de feuilles d’acanthe

400 m linéairesde soubassements

600 m linéaires de moulures

L’un des plus grands défis

de ce chantier tenait dans le respect du planning de trois mois, très serré.Bruno Garabos, gérant de Garabos Frères, à Floirac (Gironde).

Émile Bireau et Boris Garabos, cofondateurs de Bimotep, Floirac (Gironde).

Page 44: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

42 I AMÉNAGEMENT / FINITIONS BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Des changements importants se profilent pour les professionnels qui réalisent des chapes fluides, en passe de devenir une profession à part entière. Anticipant la fin des Avis tech-niques en 2022(1), qui ont encadré jusqu’à pré-sent leur mise en œuvre, l’Union nationale des entrepreneurs carreleurs, chapistes et proje-teurs de polyuréthane (UNECP-FFB) a pris l’initiative de créer début 2020 une commission Chapes, qui a pour fonction de mettre en place des actions de défense des intérêts de ce métier au plan national. Cette commission se voit attribuer trois missions principales : la forma-tion, la communication et la technique.

« Avec la fin du régime des Avis techniques des chapes fluides ciment et anhydrite, il y a un risque que tout le monde se mette à faire de la chape liquide, sans encadrement de la mise en œuvre et sans contrôle de la qualité », réagit Hervé Damevin, membre de la commission et dirigeant de l’entreprise CFA spécialisée dans les chapes liquides, qui emploie 23 salariés à La Ravoire près de Chambéry (Savoie). « Nous attendons de la commission qu’elle établisse une vraie reconnaissance de notre profession », plaide-t-il. Ses travaux porteront notamment

sur la création d’un référentiel de formation, de préférence dispensée dans les centres de formation des apprentis (CFA), associé à un titre professionnel de chapiste qui n’existe pas à l’heure actuelle, et sur l’élaboration d’un texte technique de mise en œuvre qui pourra prendre la forme de règles professionnelles, créant un tronc commun à toutes les techniques exis-tantes et qui feront entrer la chape fluide dans le domaine traditionnel.

La chape fluide est un ouvrage technique, réalisé à partir d’un béton fluide obtenu par un dosage rigoureux des composants et différentes méthodes de malaxage, soit en centrale à béton avec livraison par camion toupie, soit avec une centrale mobile ou un silo malaxeur, ces deux derniers procédés se déroulant sur le chantier. « Les travaux de la commission donneront à chacun son rôle : l’industriel qui fabrique, l’appli-cateur qui réalise le chantier, et le chef d’entre-prise qui forme ses compagnons et choisit la bonne mise en œuvre », ajoute Hervé Damevin. Un procédé est de plus en plus souvent associé à la chape fluide : le polyuréthane projeté. Les deux savoir-faire sont souvent maîtrisés au sein d’une même entreprise : « Sur 80 % de nos chan-

tiers, le polyuréthane projeté nous permet de réaliser deux opérations en une : le ravoirage et l’isolation thermique, explique le chef d’entre-prise. En petit collectif, nous appliquons ensuite un isolant acoustique, avant de couler la chape fluide qui permet d’enrober les éléments du plancher chauffant et sert de support au revête-ment de sol. » Obtenu par projection du mélange de deux composants créant une pellicule qui s’expanse pour former la couche isolante, le polyuréthane projeté répond aussi par sa légèreté aux impératifs de réhabilitation des planchers dans l’habitat ancien.

Le travail de la nouvelle commission Chapes renforcera donc la capacité des entreprises spé-cialisées dans le carrelage, les chapes et le poly-uréthane projeté à proposer des solutions à la fois productives et conformes à la réglementa-tion thermique et aux règles de l’art. ■

(1) La Commission chargée de formuler les avis techniques (CCFAT) a pris la double décision, concernant les chapes fluides, de ne plus accepter les nouvelles demandes d’Avis techniques au 31 décembre 2021, et d’annuler ceux en cours au 31 décembre 2022.

La profession des chapistes prend son destin en mainLa création d’une commission Chapes au sein de l’UNECP-FFB a pour triple mission de créer un référentiel de formation, un texte des règles de l’art sur la mise en œuvre et de faire reconnaître la profession de chapiste après la fin imminente des Avis techniques de plusieurs familles de produits.

en savoir plus

UNECP-FFB (Union nationale des entrepreneurs carreleurs, chapistes et projeteurs de polyuréthane), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr©

CF

A

Hervé Damevin, dirigeant de l’entreprise CFA à La Ravoire (Savoie).

Sur 80 % de nos chantiers, le polyuréthane

projeté nous permet de réaliser deux opérations en une : le ravoirage et l’isolation thermique.

Page 45: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 46: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

44 I AMÉNAGEMENT / FINITIONS BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Lancée en 2010 par l’Union française des tapis et moquettes (UFTM) et l’Union professionnelle des métiers de la finition (UPMF-FFB), l’asso-ciation Optimum(1) offre aux entre-prises de pose de moquette une solution pour trier et valoriser leurs déchets de chantier, mettre en place une politique RSE et agir pour le développement durable. « Nous constatons une nette augmentation de notre activité depuis le début 2020, qui traduit une accélération de l’économie circulaire dans les sols textiles », déclare Patrick Torcol, membre du conseil d’administra-tion d’Optimum et ambassadeur de l’entreprise MPR au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis). Ce service permet aux entreprises de suivre les objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la crois-sance verte, à savoir un recyclage à 70 % des déchets du bâtiment en 2020, et la réduction de leur enfouissement de 50 % en 2025.

Optimum procède sur tout le terri-toire à l’enlèvement des produits en fin de vie et à leur achemine-ment jusqu’au centre de traitement et de valorisation de son partenaire industriel, le groupe Vanheede Environnement. Les revêtements de sols textiles usagés sont valori-sés sous forme de pellets indus-triels à haut pouvoir calorifique, avec pour principal débouché l’industrie cimentière, qui s’en sert comme combustible alternatif au gaz, coke de pétrole ou charbon. À l’issue de l’opération, l’entreprise reçoit un certificat de valorisation des déchets, qu’elle peut utiliser comme pièce justificative auprès du maître d’ouvrage ou du maître d’œuvre. « Pendant longtemps, les professionnels ont pensé que ce type de services était plus cher que le tout-à-la-benne qui pénalise le tri des déchets, argumente Patrick Torcol. Or, nos études compara-tives récentes ont montré que le

service d’Optimum est moins cher, tout en offrant une traçabilité du devenir des déchets. Le dernier obstacle, d’ordre économique, est désormais levé. »

Pour réduire son bilan carbone, Optimum fait appel à son parte-naire, qui assure déjà la livraison des moquettes textiles neuves chez les distributeurs et sur les chan-tiers. Les retours des camions après livraison sont planifiés de manière à ne pas revenir à vide, mais avec les moquettes en fin de vie, trans-portées sans effectuer de rotations supplémentaires. Pour accompa-gner son développement, Optimum a mis en service en juin dernier un nouveau site Internet plus fonc-tionnel et communique sur les pla-teformes LinkedIn et Twitter. Les entreprises désireuses de faire appel à ses services peuvent y déposer leur demande, et reçoivent un devis et une date d’enlèvement – sous

forme de palette filmée – dans les 48 heures. Après réception et traite-ment des moquettes usagées, elles obtiennent un certificat garantis-sant que leurs déchets ont bien été valorisés.

Un processus très simple et appelé à devenir la règle, comme le laisse présager la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspil-lage et à l’économie circulaire, qui devrait générer de nouvelles obliga-tions pour les entreprises. ■

(1) https://recyclage-moquettes.fr – mail : [email protected]

Économie circulaire Les poseurs de moquette passent à la vitesse supérieureGrâce à l’association Optimum, les professionnels de la finition disposent d’un service dédié d’enlèvement et de valorisation des revêtements de sols textiles en fin de vie, qui leur permet de mettre en place une économie circulaire tout en réduisant leurs coûts.

en savoir plus

UPMF-FFB (Union professionnelle des métiers de la finition), tél. : 01 40 69 53 73, www.upmf.ffbatiment.fr

OPTIMUM EN BREF Process : prise de rendez-vous Internet, enlèvement, acheminement, valorisation des déchets, réception d’un certificat de traçabilité.

Déchets éligibles : dalles de moquette , vieilles moquettes textiles souillées ou non, fibres synthétiques, fibres naturelles, moquettes en lés, tapis, thibaudes.

Bénéfices : réemploi, recyclage, coûts, traçabilité.

© D

R

Page 48: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

DOSSIER46 I BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Une envie de communiquer, des post-it et beaucoup de bon sens… tels sont les outils de base, peu habituels, de l’entrepreneur qui veut insuffler dans son entreprise une démarche lean. Venue du Japon, cette nouvelle organisation de l’activité permet de se fixer et d’atteindre un ensemble d’objectifs d’amélioration de la productivité, du respect des délais et des conditions de travail, tout en faisant baisser le stress. Les circonstances particulières de la période post-Covid 19 incitent plus que jamais à s’y intéresser.

UN SOUFFLE NOUVEAU SUR LE BÂTIMENT

LE LEAN,

© U

RC

A /

SA

VA

RIT

Page 49: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Réalisé en partenariat avec I 47

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

>>>

Né dans les années 1970, inventé par le géant de l’auto-mobile Toyota, le lean mana-gement – de l’anglais lean qui signifie « maigre », « sans gras » ou « dégraissé » – est une démarche d’optimisation

de la production qui s’est étendue au monde entier en quelques décennies. Elle repose sur un ensemble de principes comme la recherche de la performance en matière de productivité, de qualité, de délais et de coûts, et par la lutte contre le gaspillage qui se traduit de diverses manières, notamment en agissant sur les temps d’attente, les stocks et les mouvements inutiles, ou les corrections apportées à l’objet fabriqué. En France, le secteur du bâtiment s’y intéresse depuis quelques années seulement – moins de dix ans. Mais les initiatives se multiplient à la FFB pour mettre à profit ces principes au sein des entreprises et sur les chantiers. Si la méthode est encore mal connue et peu répan-due, la demande en formation est en augmen-tation, et les premiers chantiers réalisés en incluant cette démarche commencent à livrer leurs enseignements.

LEAN ENTREPRISE : UNE MÉTHODE COLLABORATIVELa démarche peut tout d’abord être appliquée dans l’entreprise, dans le cadre de ce qu’on appelle le « lean entreprise ». À la tête du groupe Geceha, qui emploie une soixantaine de salariés à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) et réunit tous les métiers du génie climatique grâce à ses filiales d’installation, de maintenance et de fabrication, Stéphane Sajoux a été l’un des pre-miers à suivre une formation dans ce domaine, dispensée par la FFB Île-de-France Est. Il s’en félicite aujourd’hui. « Comme tous les termes abstraits et venus d’ailleurs, le lean a tendance à inquiéter les entrepreneurs, alors qu’il est avant tout fondé sur le bon sens et qu’il repose sur des principes tout à fait concrets, explique-t-il. Pour ma part, je mettrais en avant la chasse au gaspillage, l’industrialisation des tâches et la planification collaborative. » Lutter contre le gaspillage, c’est d’abord bien gérer les matériaux, et réduire au maximum les pertes de temps. Pour y parvenir, la méthode met l’accent sur la fameuse règle des « 5 S », à savoir cinq mots de japonais commençant par un « s » et signifiant trier, ranger, nettoyer, standardiser et améliorer en continu. Dans l’entreprise, mettre en œuvre ces règles est

Stéphane Sajoux, directeur du groupe Geceha à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne)

Le lean a tendance à inquiéter les entrepreneurs, alors qu’il est avant tout fondé sur le bon sens et qu’il repose sur des principes tout à fait concrets.

5 S 5 mots japonais commençant par « s » qui signifient : trier, ranger, nettoyer, standardiser et améliorer en continu

7 % C’est le gain de marge par rapport à un chantier conventionnel*

* Estimé par Emmanuel Malandain, directeur de l’entreprise Malandain.

simple et apporte des progrès immédiats : si on range, alors on trouve tout de suite les bons matériaux et matériels, on voit immédiatement l’état des stocks, ce qui manque et doit être com-mandé… et c’est un premier pas pour mettre de l’ordre dans les esprits ! En second lieu, on a tout à gagner à industrialiser des tâches qui se répètent : « Il y a des points communs entre l’industrie et le bâtiment, argumente le chef d’entreprise. Dans l’industrie, la production se déplace devant les ouvriers, tandis que dans le bâtiment, ce sont les compagnons qui se déplacent devant la production, mais des tâches peuvent être industrialisées dans les deux cas. » À titre d’exemple, Geceha a mis au point un chariot qui peut transporter 25 à 30 m de gaines et passer par une porte, avec un support éclairé pour le plan d’exécution, ce qui permet d’équiper les plafonds à l’avancement, en respectant mieux le matériau et sans mul-tiplier les allers-retours jusqu’au stock pour quelques mètres de gaines à chaque fois. « Avec ce procédé simple, on gagne du temps, de la qualité et du confort de travail ! » résume-t-il. Le troisième principe, celui de la planification collaborative, est tout aussi concret : il consiste à établir chaque semaine, avec l’ensemble des équipes, un planning comportant toutes les tâches à exécuter par les gens de terrain, les fournisseurs et les partenaires, affichées grâce à des post-it de couleur qui sont positionnés jour

Page 50: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

48 I DOSSIER LE LEAN BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

>>>

en juin 2019, le maître d’ouvrage a procédé à un appel d’offres en lots séparés, où toutes les entreprises devaient fonctionner en lean. Pour son dirigeant Emmanuel Malandain, c’est une découverte et presque une révélation : « Ce qui est remarquable, c’est que le lean chantier ne révolutionne rien du tout. Il met le doigt sur les points critiques de notre activité, que l’emballement général des chantiers nous avait

fait perdre de vue, et nous amène à les examiner pour y apporter des solutions d’amélioration. » La première traduction du lean chantier est la réalisation d’un planning collaboratif, ou last

planner system (LPS), révisé chaque semaine, dans lequel chaque entreprise indique au plus juste les durées nécessaires à la réalisation des ouvrages, en respectant l’ordre d’intervention de chaque corps d’état, toujours au moyen de post-it de couleur. Avec une conséquence majeure : on ne prévoit plus les jours supplémentaires qu’on prenait pour intégrer les aléas, ce qui réduit mécaniquement les délais de chantier, d’autant que, si une entreprise entrevoit une difficulté à tenir ses engagements, elle en informe au plus vite ses partenaires pour trouver une solution. Le second pilier de la démarche est le balisage des zones de stockage et le fléchage des circulations, en mettant en place un « plan d’installation dynamique du chantier » pour garantir une gestion ordonnée des matériaux et une fluidité des déplacements des compagnons. Troisième point, qui découle des deux premiers : le chantier est décomposé en opérations successives, et il est découpé en zones (dix, par exemple, pour le chantier de Martignas-sur-Jalle), ce qui permet de lutter efficacement contre les temps morts. Comment ? « Par exemple, au lieu d’attendre que le gros œuvre soit terminé sur tout un étage de huit appartements avant de faire venir le plâ-trier, l’étage est divisé en zones, ce qui permet

Emmanuel Malandain, directeur de l’entreprise Malandain à Saint-Jean-d’Illac (Gironde).

Le lean chantier met le doigt sur les points critiques de notre activité, que l’emballement général des chantiers nous avait fait perdre de vue.

L’UMB-FFB ÉLABORE UN OUTIL D’ORGANISATION QUI APPLIQUE LES PRINCIPES DU LEAN

Comment amener les entreprises à améliorer leur organisation ? Tel est l’objectif qui a guidé l’Union des métiers du bois (UMB-FFB) dans l’élaboration d’un référentiel d’organisation qui s’applique dans un premier temps aux entreprises de charpente et de menuiserie. Issu d’un audit d’une dizaine d’entreprises des métiers du bois, et de l’expertise de l’UMB-FFB, cet outil appelé « Charpentier-menuisier 8.0 » répertorie des centaines de tâches réalisées par l’entreprise, réunies en huit grands chapitres – management, communication interne et externe, investissements, veille et innovation, gestion de l’informatique, organisation atelier et chantier – en indiquant pour chacune d’elles les process correspondants, le savoir-faire et le savoir-être à adopter, et en renvoyant aux nombreux outils de la FFB disponibles pour les mener à bien. Existant pour l’instant sous forme papier, il définit ainsi une organisation type idéale et invite les entreprises à s’en rapprocher, en faisant la chasse aux coûts de non-qualité, aux procédures inutiles, au temps perdu, pour améliorer leur efficacité et leur rentabilité, rejoignant ainsi les principes du lean. Étant donné qu’il prend en compte toutes les tâches qui relèvent du bureau d’études, de l’atelier, du magasin et du chantier, « Charpentier-menuisier 8.0 » recouvre les problématiques de l’ensemble des entreprises du secteur, et a vocation à être édité sous forme numérique et étendu à tous les métiers du bâtiment.

en savoir plus

UMB-FFB (Union des métiers du bois), tél. : 01 40 69 57 40, www.umb.ffbatiment.fr

par jour et retirés à l’avancement des chantiers. Pour Stéphane Sajoux, toutes ces mesures ont pour but d’atteindre trois objectifs : la qualité, qui est améliorée par le fait que tout est planifié en amont, avec l’idée de « construire bien » du premier coup, ce qui se mesure facilement au recul des réserves à la livraison ; en second lieu, la rentabilité, puisqu’on réduit le volume des travaux correctifs liés aux non-conformités et qu’on améliore les processus par l’industrialisa-tion ; enfin, le respect des délais, qui découle des deux premiers paramètres. « Grâce au lean, nos ouvrages sont mieux conçus en amont, nous obtenons une meilleure qualité, plus vite, et nous avons besoin de moins de compagnons sur le chantier », résume-t-il.

DE L’ENTREPRISE AU CHANTIERLes entreprises du bâtiment peuvent aussi adopter cette démarche en commençant par le chantier, dans le cadre du lean chantier. Tel est le cas de l’entreprise de maçonnerie et gros œuvre Malandain, qui emploie une vingtaine de salariés à Saint-Jean-d’Illac (Gironde). Son premier contact avec le lean est intervenu dans le cadre d’un projet de 23 logements, réalisés par le bailleur social Gironde Habitat à Martignas-sur-Jalle, près de Bordeaux, accompagné par la FFB Gironde et un cabinet de management en ligne, et soutenu par l’opérateur de compétences Constructys. Pour ce projet pilote qui a démarré

Page 51: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Réalisé en partenariat avec I 49

Un facteur majeur de préventionYves Chassagne, OPPBTP

Le lean est aussi un levier de prévention sur le chantier : « Cette démarche implique une meilleure préparation, un chantier plus propre, et permet de façon globale de réduire l’écart entre ce qui est prescrit et ce qui est réellement réalisé sur le chantier », argumente Yves Chassagne, responsable d’opération méthodes constructives à l’OPPBTP, qui est partenaire de la FFB sur ses chantiers pilotes réalisés en lean(2).

« Avec une telle approche, on réduit la part d’improvisation sur le chantier, le fait de s’affranchir des règles en vigueur et donc de s’exposer à des risques. » Le préventeur ajoute que, selon les statistiques dont on dispose, une grande partie des accidents du travail est imputable à des problèmes de flux non maîtrisés, qu’il s’agisse de chutes lors de travaux en hauteur, d’écrasement par des engins de chantier ou de manutention inadaptée de matériaux trop lourds. Or le lean prend en compte ces différents aspects : le « plan d’installation dynamique du chantier » ne fait pas autre chose que de délimiter précisément les zones et les modes de stockage, et de séparer par un marquage au sol les circulations dédiées aux engins et celles dédiées aux compagnons, sans que celles-ci se croisent. Avec de telles mesures, les compagnons ne sont plus gênés dans leur progression et ne rencontrent pas d’obstacles susceptibles de provoquer des accidents. Autre exemple, la bonne organisation du stockage et la mutualisation des livraisons, depuis l’arrivée du camion jusqu’à l’utilisation de l’ascenseur de chantier, peuvent aussi réduire de manière significative les manutentions et les distances parcourues par jour, pour une meilleure prévention des troubles musculo-squelettiques. « En définitive, le lean change radicalement la prévention sécurité sur le chantier, car les mesures ne sont plus imposées de l’extérieur par des contrôles, mais deviennent partie intégrante du professionnalisme des compagnons », se félicite Yves Chassagne. En toute logique, il n’y a pas de « responsable lean » comme il peut y avoir un responsable sécurité chargé des contrôles, puisque la prévention est désormais partagée et portée par tous les acteurs du chantier. Reste maintenant à définir des indicateurs fiables et massifs pour pouvoir mesurer efficacement les gains apportés par le lean dans ce domaine.

>>>

« Un planning pour anticiper les tâches à réaliser »Dominique Rioual, Le Teuff Électricité

Obtenir une meilleure coordination entre l’entreprise et le chantier : voilà ce que Dominique Rioual, conducteur de travaux chez Le Teuff Électricité, qui emploie 32 salariés à Lanester (Morbihan), attendait du lean. Après une formation-action sur

le sujet, proposée par la FFB Bretagne, il est à l’origine de changements importants dans son entreprise : auparavant, les chefs d’équipe indiquaient chaque matin à leurs hommes les travaux à réaliser, sans vision sur l’ensemble du chantier ; avec le lean, un planning est établi avec les tâches à réaliser sur les quatre semaines à venir. Résultat : l’entreprise a toutes les remontées d’information pour préparer les opérations, commander les consommables ou louer les matériels à l’avance. « Avant le lean, il n’était pas rare de devoir revenir sur le chantier pour reprendre une partie de l’installation, et nous avions souvent des phases de reprise de béton décalées dans le temps, explique-t-il. Aujourd’hui, tout est mieux préparé et souvent bien réalisé du premier coup, avec des délais beaucoup mieux respectés et sans stress. Un vrai progrès. »

au plâtrier d’intervenir plus tôt, par tranches de deux appartements, en mobilisant moins de compagnons », explique Emmanuel Malandain. Le chef d’entreprise insiste surtout sur les pro-grès du lean en termes de communication : « Bien souvent, sur les chantiers, les entreprises ne se parlent plus, et chacun a pris l’habitude de faire son travail dans son coin. Grâce au planning collaboratif, le dialogue reprend, le maçon sait quand l’électricien doit incorporer et prend ses dispositions pour couler son béton juste après. On prend du temps en amont pour tout planifier en détail, mais après, les réunions de chantier servent à l’ajustement et durent une demi-heure au lieu d’une demi-journée. »

VERS UNE RESPONSABILISATION « HORIZONTALE »Enfin, une telle démarche est aussi un progrès sur le plan humain. En effet, le lean chantier transfère les responsabilités, habituellement concentrées par les conducteurs de travaux, vers toutes les forces vives, des chefs de chantier aux chefs d’équipe et aux compagnons, dont les pro-positions sont écoutées et même sollicitées pour améliorer l’ergonomie de leur poste de travail. Il en résulte une responsabilisation « horizon-tale », qui valorise le rôle de chacun dans la réa-lisation du projet. Pour Emmanuel Malandain, le bilan de ce premier chantier lean est plus que positif : « J’estime que mon entreprise a

© D

R

Page 52: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

50 I DOSSIER LE LEAN BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

>>>

économisé 2,5 % sur les aciers, grâce à un logi-ciel d’optimisation de la découpe, 8 % sur le temps de location de matériel, 11 % sur les objec-tifs de main-d’œuvre, avec comme résultat un gain de marge de 7 % par rapport à un chantier conventionnel. Sur le plan humain, toutes mes équipes sont valorisées et remotivées pour de nouveaux objectifs. » Pas étonnant que, de façon générale, les entre-prises qui font du lean chantier jugent préférable que toutes les entreprises du chantier fonc-tionnent déjà individuellement en lean.

Jérôme Cohade, dirigeant de Plebac à Mérignac (Gironde).

Le lean est d’abord d’un outil pour nous interroger sur nos façons de faire et pour améliorer le bien-être de chacun à son poste.

UN AXE DE PROGRÈS CONTINULe lean est donc une méthode qui concerne tous les aspects de l’entreprise, dans laquelle chacun peut prendre ce qui l’intéresse, commencer par un thème, puis l’étendre de façon progressive à l’ensemble de l’activité, débuter en interne ou se lancer directement sur le chantier… Dirigeant de Plebac, une entreprise spécialisée dans les bardages métalliques et l’étanchéité des toi-tures-terrasses implantée à Mérignac (Gironde), Jérôme Cohade a utilisé ces préceptes pour amé-liorer la gestion de ses dossiers et de sa relation

clients, autrement dit le volet administratif de son activité (on parle alors de lean management). L’entreprise a dédié une salle au planning, où le suivi des opérations à l’aide de post-it fait apparaître chaque étape successive, depuis le devis jusqu’au bureau d’études, des besoins des conducteurs de travaux reliés au service achats jusqu’à la fin de vie du chantier et à la levée des réserves avec le client. « Cette méthode nous a permis de gagner en fluidité, de ne plus perdre de temps et d’anticiper les problèmes qui peuvent surgir, explique-t-il. Nous avons une colonne pour identifier les points bloquants et trouver des solutions. De fait, le niveau de stress de nos équipes a fortement baissé. » En tant que président de la commission Innovation de la Fédération de la Nouvelle-Aquitaine, il est aussi l’un des promoteurs du lean chantier dans l’ensemble de la région. Il y voit un levier puissant pour faire progresser les pratiques vertueuses et les conditions de travail(1). « On parle du lean comme d’un moyen de gagner en rentabilité, ce qui est juste, argumente-t-il, mais ce n’est qu’une de ses retombées. Il s’agit d’abord d’un outil pour nous interroger sur nos façons de faire et pour améliorer le bien-être de chacun à son poste, en donnant la parole aux gens de terrain qui ont souvent des idées à faire valoir. Les gains en qualité, en respect des délais et en productivité sont les conséquences de cette philosophie. »Pour aller plus loin, Jérôme Cohade a convaincu des maîtres d’ouvrage d’inclure le lean à leurs dossiers de consultation des entreprises, sur des

« Un outil pour rebondir » Paul Hubert, Hubert Peinture

Il n’est pas excessif de dire qu’Hubert Peinture, qui emploie 26 salariés à Amfreville-la-Mi-Voie (Seine-Maritime), doit en partie son salut au lean. En 2018, suite à de grosses difficultés qui se sont enchaînées depuis la crise financière de 2008, cette entreprise centenaire dépose le bilan. Son dirigeant, Paul Hubert, décide alors de la restructurer en s’appuyant sur les principes du lean. « Sur la base d’un audit réalisé par un consultant extérieur, nous avons tout remis à plat et identifié un certain nombre de points

critiques à améliorer pour gagner en efficacité, en fluidité, en performance », raconte-t-il. Il s’ensuit un ensemble de mesures, dont le rangement et la réorganisation de l’atelier et du stock, l’organisation de réunions « sauvetage » pour coordonner les actions, la mise en place d’une maintenance préventive pour les matériels d’application, jusqu’à la création d’un compte WhatsApp commun pour que tous les salariés puissent communiquer… « Pour un investissement en temps limité, nous avons progressé dans tous les domaines, et retrouvé notre chiffre d’affaires antérieur avec neuf salariés en moins, conclut Paul Hubert. Ce sont des choses évidentes qu’il aurait fallu faire bien avant. »

Page 53: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Réalise en partenarit avec I 51

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

chantiers pilotes visant à tester sa pertinence, tout en permettant à des entreprises adhérentes de se lancer dans le lean chantier. Avec des résul-tats plus que prometteurs, puisque les 11 chan-tiers réalisés à ce jour font état d’une réduction de leurs réserves de 50 à 75 %. « Les maîtres d’ouvrage sont confrontés aux mêmes pro-blèmes que les entreprises : difficulté à respecter les délais, complexité de la construction liée à l’empilement des réglementations successives, conduisant à multiplier les intervenants de plus en plus spécialisés qu’il faut faire travailler har-monieusement ensemble, ajoute Jérôme Cohade. Ces projets expérimentaux montrent que le lean chantier est aussi une solution pour eux. » Comme un signe des temps, les règles du lean – la division du chantier par zones qui répartit les compagnons, l’établissement d’un sens de circulation pour les engins et les compagnons, la réduction des allers-retours inutiles, etc. – rejoignent les recommandations émises par l’OPPBTP pour maintenir une distanciation sociale et éviter la propagation du Covid-19 sur les chantiers. Tandis que les entreprises doivent s’organiser pour retrouver de la sérénité et faire face aux temps difficiles qui succèdent à la pan-démie, le moment semble venu de s’approprier cette nouvelle approche de la construction pour faire profiter l’ensemble du bâtiment de ce souffle de renouveau. ■

(1) La FFB Nouvelle-Aquitaine a publié un livre blanc sur le sujet.(2) Un guide de l’OPPBTP sur le lean est à paraître à l’automne 2020.

« D’un management “commande-contrôle” à un management “autonomie et accompagnement” »Philippe Benquet, Acorus

Dirigeant d’Acorus, Philippe Benquet a utilisé les principes du lean pour organiser la forte

croissance de son entreprise, qui emploie aujourd’hui près de 1 000 salariés dans presque tous les métiers du bâtiment et dans toute la France, pour offrir un service global de rénovation, à destination notamment des propriétaires qui souhaitent remettre à neuf leur logement au moment de changer de locataire. « Dans le bâtiment, le chantier repose surtout sur les épaules du conducteur de travaux, qui distribue toutes les tâches et contrôle leur exécution, ce qui est beaucoup pour un seul homme et peut générer des dysfonctionnements, du stress et beaucoup de non-qualité », explique-t-il. Pour y remédier, l’approche d’Acorus, conformément au lean, a consisté à responsabiliser les compagnons, réunis en microentreprises locales, qui organisent désormais eux-mêmes leurs journées de travail, tout en faisant appel à leur hiérarchie en cas de besoin. Ce passage d’un management « commande-contrôle » à un management « autonomie et accompagnement » a porté ses fruits, puisque Acorus a réduit le temps d’un chantier de rénovation – quatre à cinq semaines – de 20 %, et atteint un taux de réserves extrêmement bas, proche de celui de l’industrie dont est originaire le lean.

« Donner une bouffée d’oxygène à l’entreprise »Stéphane Clerc, Élite Construction

C’est une certaine saturation qui a amené Stéphane Clerc, dirigeant d’Élite Construction, une entreprise de gros œuvre qui emploie une dizaine de salariés à Dijon (Côte-d’Or), à s’intéresser au lean. « Nous en avons eu assez de subir nos chantiers, d’avoir

des clients mécontents pour des délais non respectés, et des tensions à l’intérieur des équipes », raconte-t-il. Pour cesser de courir après le temps, le chef d’entreprise se documente, participe à un atelier de l’UMGO-FFB sur le sujet et s’inspire de la visite d’une entreprise déjà passée au lean pour mettre en œuvre des solutions : rangement et organisation du dépôt, suppression du stock, livraisons à un rythme hebdomadaire permettent de gagner en efficacité, tandis qu’un planning de charges mensuel, avec toutes les dates de début et de fin de chantier, est décliné à la semaine avec les tâches à réaliser chaque jour par chaque équipe. « Au lieu de dire toujours oui au client et de trouver des solutions a posteriori en nous surchargeant de travail, je peux désormais lui dire ce qui est possible ou pas, et nous commençons et finissons les chantiers comme prévu », se félicite l’entrepreneur. Grâce à ces mesures, les salariés sont plus sereins et l’entreprise a gagné en rentabilité, puisqu’elle effectue plus de chantiers avec moins de salariés, et moins d’heures supplémentaires.

© N

IKC

OA

/ A

DO

BE

ST

OC

K

Page 54: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Préserver les ressources,c’est l’affaire de tous

On en parle ?

Parlons environnement sur nos chantiers

La FFB et l’ADEME vous proposent des outils vous permettant d’animer sur les chantiers des ¼ d’heure d’échanges pour sensibiliser vos compagnons aux bonnes pratiques environnementales.

Tous nos outils et conseils pratiques surwww.ffbatiment.fr/lacaisseaoutils

Page 55: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

I 53

Sommaire texte gras / Sommaire texte P. XX

Sommaire texte gras / Sommaire texte P. XX

Sommaire texte gras / Sommaire texte P. XX

Sommaire texte gras / Sommaire texte P. XX

Sommaire texte gras / Sommaire texte P. XX

Sommaire texte gras / Sommaire texte P. XX

AUTOUR DES MÉTIERS

Environnement Sécurité Innovation Normalisation Réglementation

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

AUTOUR DES MÉTIERS

Transition énergétiqueConsommer moins, consommer mieux !

En signant l’accord de Paris sur le climat à l’issue de la COP 21 de 2015, la France a pris des engagements forts en matière de lutte contre le changement climatique. La stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la programmation pluriannuelle de l’éner-gie (PPE) mises en place fixent les ambi-tions nationales en vue de tenir les objectifs définis par le Gouvernement. L’une comme l’autre sont étroitement liées, et deux décrets en date du 21 avril 2020 viennent en réactualiser les orientations à mettre en œuvre pour les prochaines années. La nouvelle version de la SNBC applicable pour les cinq ans à venir affiche

© 4

TH

LIF

E P

HO

TO

GR

AP

HY

/ A

DO

BE

ST

OC

K

I 53

Transition énergétique / Consommer moins, consommer mieux ! P. 53

La RE 2020 attendra l’été 2021 P. 54

Des compagnons sensibilisés à la protection de la biodiversité grâce aux « Quarts d’heure environnement » P. 56

Se former aux multiples avantages des protections solaires P. 58

Recherche d’amiante / Demander un repérage complet et à jour à ses clients P. 59

FFB : 34 métiers au service des entreprises P. 63

Environnement Sécurité Innovation Normalisation Réglementation

Deux décrets publiés en avril dernier précisent les orientations de la stratégie nationale bas carbone et de la programmation pluriannuelle de l’énergie.

sification de son mix énergétique. Cette dernière passe notamment par la diminu-tion de la part du nucléaire, avec la ferme-ture de six à huit réacteurs, la réduction de l’usage des énergies fossiles (fermeture des centrales à charbon, abandon du char-bon pour chauffer les bâtiments, etc.), ainsi que par un développement ambitieux des énergies renouvelables. Au programme : un doublement des capacités de produc-tion d’électricité « propre », l’augmentation de 40 % de la production de chaleur renou-velable, un soutien important de l’État aux projets biogaz, un accroissement de l’aide financière apportée à la filière hydrogène et le lancement de six nouveaux appels d’offres en vue de la création de champs éoliens en mer. ■

deux ambitions principales. La première vise la neutralité carbone à l’horizon 2050 via une division par six des émissions de gaz à effet de serre (GES), alors que la seconde consiste à réduire l’empreinte carbone des Français en intégrant la SNBC dans chacune des prises de position des décideurs publics, à tous les échelons territoriaux. Cette feuille de route aura des impacts majeurs sur la façon d’aborder les métiers de la construction – le secteur du bâtiment étant le plus consommateur d’énergie et le deuxième émetteur de GES (voir encadré).

Les objectifs de la SNBC interagissent inévitablement avec ceux fixés dans le cadre de la PPE qui, elle aussi, vient d’être révisée. Le décret publié en avril dernier trace la voie à suivre d’ici 2028 dans deux domaines : la réduction de la consomma-tion énergétique de la France et la diver-

LE BÂTIMENT EN PREMIÈRE LIGNEL’objectif de réduction des GES émis par le secteur du bâtiment est de 49 % d’ici 2030 par rapport à 2015, un objectif assorti d’une décarbonation totale des énergies consommées. Conséquences : un recours massif aux pompes à chaleur dans l’habitat individuel et la montée en puissance des réseaux de chaleur pour les logements collectifs et le tertiaire. L’accélération de la rénovation des ouvrages s’avère aussi incontournable, tout comme l’utilisation de matériaux bas carbone (ou aptes à en stocker), une meilleure performance énergétique des équipements déployés et une gestion optimisée des déchets issus des activités du bâtiment. La formation des professionnels, la mutation des entreprises dans la façon d’aborder les métiers de la construction et leur capacité à accompagner les clients dans leurs projets constituent des éléments clés pour atteindre les buts fixés. Ceux-ci représentent par ailleurs autant d’opportunités d’innovation et de création d’emplois. Ils contribueront à instituer un modèle économique à la fois durable et respectueux de la santé des individus.

Page 56: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

54 I AUTOUR DES MÉTIERS BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

La future réglementation environnementale (RE 2020) s’apprête à remplacer l’actuelle réglementation thermique 2012 pour construire les bâtiments responsables de demain : moins énergivores, dotés d’une empreinte carbone réduite et mieux adaptés au changement climatique. Face à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques pour les entreprises, le calendrier de la RE 2020 est ajusté.

La RE 2020 attendra l’été 2021

Pionnière en Europe, la RE 2020 rompt avec le cycle des réglemen-tations thermiques et ouvre celui des réglementations environne-mentales, spécialement par la

prise en compte très novatrice du poids car-bone des bâtiments. Réduire leur empreinte carbone (à l’origine de plus de 20 % des émis-sions de gaz à effet de serre en France), pour-suivre l’amélioration de leur performance énergétique et en garantir le confort d’été durant les épisodes caniculaires, appelés à être plus fréquents et intenses du fait du change-ment climatique : tels sont les trois objectifs majeurs poursuivis par cette réglementation.

Alors que son processus d’élaboration venait de franchir une nouvelle étape, à savoir la phase des simulations destinées à éclairer les choix d’indicateurs et de niveaux de perfor-mance pertinents pour concevoir et construire les bâtiments de demain, la pan-démie de Covid-19 est venue complexifier l’organisation des concertations et consulta-tions. Or, ce travail associant les pouvoirs publics et les acteurs de la filière, déjà à l’œuvre au cours de l’expérimentation E+C- préparant depuis 2017 les professionnels à la future réglementation, demeure indispen-sable pour achever ce vaste chantier systémique.

Les pouvoirs publics avaient prévu une appli-cation de la RE 2020 au 1er janvier 2021. Le dispositif ne sera finalement pas opérationnel avant l’été 2021, le temps de consulter les acteurs sur les indicateurs et les critères de performances définitifs, avant de publier les textes d’ici à la fin de l’année ou au tout début de l’année 2021. Ce décalage de quelques mois du calendrier d’élaboration et de mise en œuvre de la RE 2020 a été salué par l’ensemble des professionnels, pour qui l’appropriation d’un nouveau standard environnemental ambitieux des bâtiments ne doit pas se faire à marche forcée, a fortiori dans un contexte de reprise.

En attendant, le chantier de la RE 2020 n’est pas figé. Si la crise sanitaire retarde les processus décisionnels, elle interroge simultanément nos capacités de résilience et d’adaptation. Se protéger contre les aléas climatiques, sanitaires ou économiques devient plus que jamais une priorité gouvernementale. Aussi, l’ultime étape de concertation doit permettre de déterminer les indicateurs et niveaux de performances exigibles en énergie et en carbone, lors de la rédaction des textes réglementaires, ainsi que la méthode de calcul utilisée pour les atteindre, tout en tenant compte de la soutenabilité finan-cière et technique des choix opérés.

Mais d’ores et déjà, il semble que toutes les ambitions initiales portées par la RE 2020 ne figureront pas dans cette première réglemen-tation environnementale. En effet, bien que la

Page 57: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 AUTOUR DES MÉTIERS I 55

RE 2020 semble s’inscrire dans la continuité de l’expérimentation E+C- sur le volet carbone, le Gouvernement a décidé de revoir les exi-gences sur le volet énergétique en écartant par exemple les critères incitant à la conception de Bepos (bâtiments à énergie positive). Dans la droite ligne de la stratégie nationale bas car-bone 2050, la RE 2020 se concentre aujourd’hui sur la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’un bâtiment, à toutes les étapes de son existence, de l’origine des matériaux utilisés jusqu’à la déconstruction, en passant par la construction et la phase d’exploitation, dans une logique d’analyse du cycle de vie, sachant que les matériaux ont un poids carbone prépondérant. Les industriels sont d’ailleurs appelés à renforcer les données environnemen-tales de leurs produits et de leurs équipements, via les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) et de profil environnemen-tal produit (PEP).

Cette concertation finale pourrait également aboutir, dans un second temps, à la définition d’un label facultatif permettant aux maîtres d’ouvrage volontaires d’aller au-delà des exi-gences de la future RE 2020, tel le BBC qui avait précédé la RT 2012. La fonction de ce futur label sera de jouer un rôle prospectif, mais aussi d’anticiper l’étape réglementaire d’après et de compléter ainsi les règles du jeu de la RE 2020 en prenant en compte des sujets tels que la qualité de l’air intérieur, la gestion de l’eau, la biodiversité ou les mobilités.

Un tel changement ne s’improvise pas. Tous les acteurs de la construction vont être impactés par la production de bâtiments bas carbone (BBCA) avec une performance énergétique renforcée. Les maîtres d’ouvrage et d’œuvre devront, dès la phase de conception, intégrer cette problématique dans leurs choix construc-tifs, tandis que les entreprises en assureront la qualité de mise en œuvre, choisiront les assemblages de solutions bas carbone et conseilleront sur les nouveaux produits qui vont f leurir, à l’instar des matériaux biosourcés. L’organisation des chantiers sera nécessaire-ment ajustée, avec une interaction renforcée entre les acteurs, liée notamment à la présence d’un bureau d’études spécialisé qui devra vérifier que toutes les solutions techniques choisies sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment répondent bien aux exigences de la RE 2020.

DE NOUVEAUX USAGES ÉVALUÉS EN VUE DE LA RE 2020Parmi les nouveaux usages pris en compte dans le calcul des consommations énergétiques et émissions carbone, on trouve notamment le fonctionnement des ascenseurs, les éclairages des parties communes, la ventilation des parkings ou encore la quantité de carbone biogénique stocké dans le bâtiment.

L’EXPÉRIMENTATION E+C- EN CHIFFRESEn mai 2020, l’observatoire E+C- réunissait les analyses de cycle de vie de 1 151 bâtiments, dont 150 bâtiments tertiaires, 311 immeubles d’habitat collectif et 690 maisons individuelles.

en savoir plus

Consulter les travaux des groupes d’expertise pour la préparation de la RE 2020 sur le site www.batiment-energiecarbone.fr

Recyclageet valorisationdes déchets

Productionde déchets

TRANSPORT

MISE EN ŒUVRE

FABRICATIONDES MATÉRIAUXET PRODUITS

EXTRACTIONDES MATIÈRESPREMIÈRES

RECYCLAGEDE MATÉRIAUXET PRODUITS

EXPLOITATION

RÉNOVATIONRÉHABILITATION

DÉCONSTRUCTION

Consommationsd’eau

Émissions de gazà effet de serre

Consommationsd’énergie

Impactsenvironnementaux

Le cycle de vie

d’un bâtiment

Pour accompagner ces nouvelles façons de travailler et les nouvelles compétences qu’im-plique notamment le critère carbone, la FFB met déjà en place, avec l’aide de ses Unions et Syndicats de métiers, des actions de sen-sibilisation et d’information à l’intention de ses adhérents. Au sortir de la période de crise sanitaire, la RE 2020 va constituer dans les prochains mois un levier important de relance de l’activité pour le secteur du bâtiment. Il convient de s’en emparer dès à présent. ■

Page 58: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

56 I AUTOUR DES MÉTIERS BÂTIMÉTIERS n°XX / Mois 20XX

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

Nécessaires pour assurer la circulation du personnel et la réception des matériaux et différents matériels, les plateformes de travail en encorbellement (PTE) sont de véritables planchers de travail sécurisés qui ceinturent l’ouvrage en construction. Or, si l’accidentologie demeure relative-ment faible pour ces équipements ces dernières années, elle n’en reste pas moins dramatique. Souvent liés à une mauvaise installation, les risques peuvent être réduits en respectant certaines bonnes pratiques. Tout d’abord, l’entreprise doit s’assurer d’une bonne gestion et du main-tien en bon état de son parc. L’équipement doit être conforme à la norme NF P93-351 qui régit la fabrication des PTE, en définis-sant les règles de construction, de calcul et d’essai de ces équipements et de leurs supports. Les éventuels accessoires et composants doivent être compatibles avec les notices des fabricants et leurs préconi-sations. Sauf validation du système par le fabricant, la mixité est interdite et la garan-tie ne s’appliquera pas. Par ailleurs, pour prévenir les risques de mauvaise installa-

tion, les conditions de mise en œuvre et d’utilisation des PTE sont traitées dans une recommandation professionnelle CNAM (R 464). Celle-ci définit les bonnes pra-tiques destinées à prévenir les risques d’accidents sur les chantiers (plan de cale-pinage, mise en œuvre, utilisation, etc.), et liste les compétences nécessaires aux dif-férents intervenants. Les personnes en charge de la manipulation des PTE doivent avoir suivi une formation spécifique. Enfin, la circulaire du 19 novembre 2014 de la Direction générale du travail rappelle qu’un certain nombre de vérifications réglemen-taires doivent être réalisées avant la mise ou la remise en service des PTE, et de manière journalière. Ces vérifications, similaires à celles qui visent les échafau-dages, sont essentielles pour s’assurer de la bonne tenue des éléments. ■

Plateformes de travail en encorbellement Les bonnes pratiques

Des compagnons sensibilisés

à la protection de la biodiversité grâce aux « Quarts d’heure environnement »Afin de sensibiliser les compagnons aux enjeux environnementaux du chantier, la FFB met à la disposition de ses adhérents un dispositif efficace et pédagogique. Les « Quarts d’heure environnement » se composent en effet de rendez-vous réguliers, organisés à l’initiative de l’entreprise, afin de présenter en quinze minutes aux compagnons divers enjeux environnementaux. Pour ce faire, la FFB propose des kits élaborés en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) pour animer ces temps d’échange. Leur conception claire et concise ne nécessite pas de recourir à l’intervention d’un expert, grâce à la mise à disposition d’outils simples d’utilisation : une affiche, une courte vidéo introductive et un support d’animation destinés à présenter les différents défis environnementaux de manière concrète.Ainsi, parmi les cinq grandes thématiques traitées, un « Quart d’heure environnement » est consacré à la protection de la biodiversité. Il permet dans un premier temps de se poser les bonnes questions : Comment identifier les espèces à protéger ? Comment prévenir les risques ? Comment sécuriser les zones à protéger ? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?(1) Le rendez-vous favorise ensuite les échanges grâce à une partie interactive, qui incite à s’interroger sur les cas concrets de présence de biodiversité sur les chantiers de l’entreprise. Enfin, un quiz pédagogique conclut la réunion. ■

(1) Lire aussi le dossier Biodiversité dans le n° 59 de Bâtimétiers.

en savoir plus

• Retrouvez tous ces outils sur www.ffbatiment.fr/lacaisseaoutils

• Pour toute question, consultez votre fédération départementale.

56 I AUTOUR DES MÉTIERS BÂTIMÉTIERS n° 60 / septembre 2020

1

QUESTION 1

Quels sont les impacts de cette pollution accidentelle

sur la biodiversité, si elle n’est pas traitée ?

Protéger la biodiversité - Quiz

Impacts directs :

- Pollution du sol : terre et tout ce qui s’y trouve (racines, animaux :mammifères, insectes, mollusques)

- Pollution des eaux : nappe phréatique, lac, etc.Problématique encore plus importante si captage d’eau potable

Impacts indirects sur les animaux qui se nourrissent dans la terre (ex : oiseaux)

© S

FE

CE

-F

FB

en savoir plus

SFECE-FFB (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél. : 01 40 55 13 00, www.echafaudage-coffrage-etaiement.org

Page 59: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique
Page 60: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

58 I AUTOUR DES MÉTIERS BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

« Il se vend 600 000 stores extérieurs à lames orientables en Allemagne. En France, c’est six fois moins ! » Cette comparaison chiffrée lancée par Jean-Paul Clément, gérant du cabinet de conseil YandYnot, parle d’elle-même : l’Hexa-gone n’a pas encore assimilé la culture de la protection solaire. « Ici, l’écrasante majorité des bâtiments tertiaires sont équipés de vitrages passifs qui filtrent seuls l’énergie du soleil en toutes saisons, sans stores extérieurs », illustre-t-il. Les avantages des protections solaires, qui regroupent également les volets roulants et les toiles techniques, sont pourtant nombreux… et méconnus ! C’est pour les faire connaître et les diffuser plus largement qu’une nouvelle formation inédite vient d’être montée. Intitulée Smart Solar Shading Advisor, elle a été créée par l’ES-SO, l’association européenne des pro-fessionnels de la protection solaire, qui regroupe une vingtaine de syndicats européens – dont le Groupement Actibaie-FFB pour la France. « Le master du premier module, Advisor, a été établi à partir des travaux de Anders Hall, président de l’ES-SO, détaille Jean-Paul Clément. Il a été mis à la disposition de tous les membres,

charge ensuite à chacun des pays de le traduire et de l’adapter à ses spécificités. » Pour la France, les textes normatifs et réglementaires, comme la RT 2012/RE 2020 et le NF DTU 34.4 sur la pose des protections solaires, ont évidem-ment été intégrés.

Le fil conducteur de la formation s’articule autour des bénéfices des protections solaires. L’un des plus importants tient aux perfor-mances thermiques qu’elles autorisent : « Peu de prescripteurs l’ont en tête, mais les protec-tions solaires constituent l’une des rares solu-tions permettant de concilier confort d’été et économies d’énergie, en supprimant notam-ment la nécessité d’ajouter de la climatisation », assure Jean-Paul Clément, pour qui les protec-tions solaires permettent de traiter définitive-ment la surchauffe – véritable talon d’Achille du bâtiment passif. En basse saison, c’est l’in-verse : « Il suffit de remonter les stores pour que la vitre, très transparente, puisse récupérer une quantité non négligeable d’énergie solaire – jusqu’à 700 W au m2 – et limiter ainsi les besoins de chauffage. »

Mais les avantages thermiques se doublent d’atouts en termes de bien-être. « Les protec-tions limitent non seulement l’éblouissement mais garantissent un confort lumineux, assu-rant le bon niveau d’éclairement », poursuit le consultant. En transmettant la lumière naturelle du soleil, les vitrages transparents associés aux protections solaires ont également un impact positif démontré sur la santé : « Ils permettent une absorption par la peau des “bonnes” fréquences, ce que ne peuvent pas faire les vitrages filtrants. »

Tous ces aspects, et bien d’autres, sont abordés lors de la formation, qui se déroule sur une journée. Les premières sessions devraient, si les conditions sanitaires le permettent, se tenir avant la fin de l’année. La formation est ouverte dans un premier temps aux adhérents de la FFB et devrait être accessible dans un second temps à tous ceux qui le souhaitent, notamment les architectes et les experts. Son contenu devrait également s’étoffer progressivement. « Nous travaillons à des modules complémentaires thématiques, poussés par des spécialistes du domaine. À terme, il s’agira d’une formation “expert” dont le suivi se soldera par une certi-fication », conclut Jean-Paul Clément. ■

Se former aux multiples avantages des protections solairesEncore peu utilisées en France alors qu’elles sont incontournables dans de nombreux pays, les protections solaires présentent des atouts importants, notamment vis-à-vis de la performance thermique. C’est ce qu’entend démontrer la formation européenne Smart Solar Shading Advisor, lancée en France par le Groupement Actibaie-FFB.

en savoir plus Groupement Actibaie-FFB (Groupement professionnel des portes, portails, volets et stores), tél. : 01 40 55 13 84, www.groupement-actibaie.org

© F

RA

NC

IAF

LE

X

Jean-Paul Clément, gérant du cabinet de conseil YandYnot, à Évry (Essonne).

Les protections limitent non seulement

l’éblouissement mais garantissent un confort lumineux, assurant le bon niveau d’éclairement.

Page 61: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

BÂTIMÉTIERS n°XX / Mois 20XX AUTOUR DES MÉTIERS I 59

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

Recherche d’amiante avant travaux Demander un repérage complet et à jour à ses clientsFace aux risques sanitaires que représente l’amiante, différentes obligations de repérage de sa présence dans les bâtiments ont été instaurées de manière progressive à partir de 1997, date de son interdiction de fabrication, de commercialisation et d’utilisation en France. Depuis l’été 2019, une nouvelle réglementation(1) est venue enrichir cet arsenal. Elle définit les conditions, les modalités, la formalisation et la traçabilité du repérage de l’amiante dans les immeubles dont le permis de construire a été délivré avant le 1er janvier 1997. Ainsi, avant toute opération dans ces bâtiments, le donneur d’ordre, le maître de l’ouvrage ou le propriétaire de l’immeuble bâti doit faire rechercher, identifier et localiser les matériaux et produits contenant de l’amiante et qui pourraient être affectés, directement ou indirectement, par les travaux et interventions qu’il envisage. Cette obligation de repérage doit aussi lui permettre de réaliser le marquage réglementaire des matériaux et produits contenant de l’amiante. Le donneur d’ordre doit faire appel à un opérateur de repérage disposant d’une certification avec mention(2) pour réaliser la mission. Ensuite, l’opérateur de repérage établit un rapport, dont les conclusions doivent être compréhensibles par toute personne non spécialiste. Le rapport est joint aux documents de la consultation remis aux entreprises candidates ou transmis à celles envisageant de réaliser l’opération. Ce repérage doit aider les entreprises à disposer des éléments nécessaires à l’évaluation des risques professionnels et à l’ajustement des protections collectives et individuelles nécessaires pour réaliser les travaux en sécurité. Face à cette obligation qui pèse sur les entreprises, il leur est vivement recommandé d’exiger le respect des dispositions de cette réglementation par le maître d’ouvrage. Sachant que la loi a instauré une amende pouvant atteindre 9 000 euros si le donneur d’ordre ne s’y conforme pas. De plus, ce repérage avant travaux est un outil précieux pour que les entreprises puissent anticiper les éventuels surcoûts liés aux opérations de désamiantage ou interventions sur amiante. ■

(1) Arrêté du 16 juillet 2019 relatif au repérage de l’amiante avant certaines opérations réalisées dans les immeubles bâtis.

(2) Obligatoire à partir du 1er juillet 2020.

Il y a un peu plus de dix ans, la FFB innovait en créant les « Pros de l’accessibilité® », la marque qui regroupe les professionnels de la construction et de la rénovation en matière d’accessibilité et de maintien à domicile pour les personnes handicapées et les seniors. Avec le vieillissement de la population et l’obligation de mettre en conformité les établissements recevant du public (ERP) existants ainsi que les bâtiments d’habitat collectif neufs, le marché de l’accessibilité a plus que jamais le vent en poupe.

Depuis 2009, la FFB propose une formation initiale en présentiel nécessaire pour l’obten-tion du label « Pros de l’accessibilité® », validé par les pouvoirs publics pour l’attribution des dispositifs d’aides aux travaux de rénovation. Dans le cadre du renouvellement de cette qua-lification, la FFB a développé, en début d’année, une nouvelle formation en ligne, en partenariat avec Fictis Prévention.

Le parcours de formation e-learning « Accessibilité des bâtiments » est composé de deux modules validés par des questionnaires d’évaluation. Chaque module dure environ trois heures ; il peut être interrompu et repris à tout moment dans un délai de trente jours après la première connexion. Cette formation permet d’appréhender les princi-pales dispositions réglementaires visant à assurer l’accessibilité aux personnes en situation de han-dicap dans les établissements existants recevant du public, les installations existantes ouvertes au public (module 1), mais aussi dans les immeubles collectifs neufs (module 2). Réglementation, accès à l’établissement, circulation, sanitaires, éclairages, escaliers, accès aux balcons… tous les sujets sont abordés afin de garantir une actualisation com-plète des acquis. ■

en savoir plus

• Inscription en ligne : construire-accessible.com

• Informations complémentaires : www.travaux-accessibilite.lebatiment.fr

© J

EA

N-C

HA

RL

ES

DU

BE

LL

AY

Les Pros de l’accessibilité® consolident leurs acquis grâce au e-learning

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 AUTOUR DES MÉTIERS I 59

Page 62: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

60 I AUTOUR DES MÉTIERS BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Ce bâtiment de logements, en cours de livraison au printemps dernier dans le cadre de l’expérimentation E+C-, montre qu’il est possible de construire dans le respect des exigences de la future RE 2020 en utilisant des matériaux, des procédés constructifs et des systèmes énergétiques connus et maîtrisés, pour un coût équivalent à celui d’un bâtiment conventionnel.

Démonstrateur Le Onze La future RE 2020 à la portée des entreprises

Les maîtres d’ouvrage, bureaux d’études techniques et entreprises seront-ils aptes à appliquer la RE 2020, qui associe un objectif de consommation d’énergie (E) et

un objectif d’impact carbone (C) ? C’est pour le savoir que les pouvoirs publics ont lancé l’expérimentation volontaire E+C-, qui vise à établir concrètement la faisabilité de la future réglementation environnementale au travers d’opérations tests. Parmi elles, Le Onze(1), un ensemble de 12 logements à Chartres réalisé par le promoteur Pierres & Territoire Eure-et-Loir (groupe Procivis), était en cours de livraison en juin dernier. Ce bâtiment en R+3, avec une maison de ville attenante, comprend en rez-de-chaussée 12 box privatifs, 13 caves et divers locaux communs et techniques. « Dans le cadre d’un projet démonstrateur qui a mobilisé plus de cent acteurs – maître d’ou-vrage, maître d’œuvre, entreprises, industriels, laboratoires, organisations professionnelles, fournisseurs –, plusieurs objectifs étaient visés, explique Christian Herreria, dirigeant du cabinet Protéa Conseil et chef de projet du démonstrateur. Il s’agissait de concevoir et de construire un bâtiment satisfaisant à la future RE 2020, tout en respectant un coût de construction identique aux bâtiments conven-tionnels, avec des techniques constructives connues et à la portée de toutes les PME et TPE locales. » Enseignement majeur du démonstra-teur Le Onze, tous ces objectifs ont été atteints.

UN MODE CONSTRUCTIF MIXTE CONFORME AU CLASSEMENT E2C1Dès mars 2017, Pierres & Territoire Eure-et-Loir a demandé au bureau d’études techniques AET Loriot de concevoir le futur bâtiment en faisant différentes simulations pour établir les niveaux de performances possibles en énergie et en

carbone, selon différents modes constructifs courants, tout en respectant une double exi-gence économique : un coût de construction équivalent, et une facture énergétique équiva-lente pour les futurs preneurs des logements. Sur le volet énergie (E), le projet a abouti à un mix énergétique (tout électrique avec apport thermodynamique pour les T2, gaz naturel pour les T3 et T4) qui permet d’atteindre la RT 2012 « Bâtiment à basse consommation énergétique » -10 %. Dans le cadre de l’expéri-mentation E+C-, le projet est conforme au niveau E2, sachant que l’expérimentation compte quatre niveaux E1 à E4 – l’étude des niveaux les plus performants ayant été aban-donnée, car ils exigeaient des panneaux pho-tovoltaïques difficiles à intégrer au bâtiment et exclus dans le périmètre de la cathédrale de Chartres. Sur le volet carbone (C), la solution adoptée est une construction mixte, qui retient le plus intéressant de chaque mode constructif : les fondations et la structure sont en béton coulé sur place ou préfabriqué, les façades en béton ou en bio-briques, et le troisième étage est préfabriqué en ossature bois, ce qui a permis d’obtenir un niveau C1 (l’expérimentation comporte deux niveaux, C1 et C2). « L’objectif n’était pas de faire un exploit en énergie et carbone impossible à reproduire économique-ment pour des opérations lambda, mais au contraire de montrer que les projets courants peuvent respecter la future réglementation, ajoute Christian Herreria. “Le Onze” est un compromis, pour lequel on a utilisé les bons matériaux et les bons systèmes énergétiques aux bons endroits, afin d’atteindre un classe-ment E2C1 à coût constant. » Une attention particulière a été apportée à la gestion des interfaces entre corps d’état techniques, pour parvenir à une enveloppe très performante en termes de perméabilité à l’air.

IMPACT CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRELe démonstrateur Le Onze abordait en parti-culier la grande nouveauté de la future RE 2020, à savoir l’introduction du critère carbone (C), qui correspond à la quantité de gaz à effet de serre (CO2) émis pendant tout le cycle de vie du bâtiment sur une durée conven-tionnelle fixée à cinquante ans, depuis l’extrac-tion des matériaux, leur transformation, les transports et la construction en phase chantier, jusqu’à la déconstruction et au recyclage en fin de vie. Premier constat, les critères énergie et carbone, les seuils et les moteurs de calcul de

Christian Herreria, dirigeant du cabinet Protéa Conseil

Le Onze est un compromis, pour lequel

on a utilisé les bons matériaux et les bons systèmes énergétiques aux bons endroits, afin d’atteindre un classement E2C1 à coût constant.

Page 63: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 AUTOUR DES MÉTIERS I 61

la RE 2020 ont évolué tout au long de l’expé-rimentation. Le Onze passe aujourd’hui les seuils E2C1, dans l’attente de confirmer s’il passera demain les seuils retenus pour la future RE 2020. Deuxième constat, la base Inies, qui réunit les fiches de déclaration environnemen-tale et sanitaire (FDES) des produits et maté-riaux servant de base au calcul de l’impact carbone, a également varié, mais a néanmoins été contrôlée et enrichie, tandis que les moteurs de calcul ont été perfectionnés, ce qui donne à penser que ces outils seront bien opérationnels au moment de l’entrée en vigueur de la nou-velle réglementation. Le projet a par ailleurs confirmé que l’impact carbone est majoritai-rement imputable aux matériaux et équipe-ments utilisés ainsi qu’à la consommation du bâtiment, la phase chantier se révélant négli-geable dans l’ensemble du cycle de vie.

Dernier volet de l’opération, le démonstrateur a permis d’évaluer s’il était possible de réduire l’impact carbone du projet en utilisant du gra-nulat de béton recyclé (GBR). Dans ce but, le maître d’ouvrage a associé au projet la société Granudem, spécialisée dans le recyclage des déchets de béton issus des démolitions locales, et filiale de l’entreprise de démolition Poullard, implantée à Poisvilliers (Eure-et-Loir). Les matériaux béton recyclés, habituellement valorisés en sous-couches routières, ont été traités suivant un process particulier pour obte-

nir des GBR certifiés CE2+ auprès de l’Afnor. Cette certification a permis de les intégrer aux bétons du projet (BPE et produits industriels tels que murs à coffrages intégrés, escaliers, blocs béton) à un taux de substitution de 30 % des granulats, comme l’autorise la norme béton NF EN 206/CN en vigueur, avant d’être mis en œuvre par l’entreprise de gros œuvre locale. Cette démarche de type « écologie industrielle territoriale » (EIT) a été souhaitée par le maître d’ouvrage, qui en a formulé la demande dans ses pièces de marché. « Cette initiative se révèle riche d’enseignements, commente Christian Herreria. Ce granulat recyclé, qui implique un process industriel et du transport, n’améliore pas de façon significative l’impact carbone de la construction par rapport à du granulat neuf. En revanche, il montre comment le maître d’ou-vrage et les entreprises du territoire peuvent agir en faveur de l’économie circulaire, pour économiser la ressource en matériaux naturels et favoriser l’activité locale. » Cette dimension d’économie circulaire, qui n’est pas pour l’ins-tant une exigence réglementaire, pourrait le devenir dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire adoptée en début d’année, tout en étant, pour les maîtres d’ouvrage et les entreprises, un moyen de valoriser leur responsabilité sociétale auprès des décideurs territoriaux. ■

(1) Lire aussi Bâtimétiers n° 57, p. 22.

en savoir plus

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

© D

DR

Page 64: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

62 I AUTOUR DES MÉTIERS BÂTIMÉTIERS n°XX / Mois 20XX

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

en savoir plus www.ffbatiment.fr ou contacter sa fédération départementale.

La France compte à ce jour 7,5 millions de « pas-soires » énergétiques. La rénovation de ces logements énergivores représente un marché à fort potentiel pour les entrepreneurs du bâti-ment. En effet, ils peuvent profiter de réaliser des travaux liés au confort et à la performance énergétique pour aller au-delà des demandes du propriétaire en lui suggérant de réaliser un audit énergétique. Ce dernier consiste à établir une analyse complète et détaillée du logement ou du bâtiment avant travaux : structure du bâti, état général de l’isolation thermique, consommation d’énergie, équipements… En plus de l’état des lieux énergétique, l’audit per-met ensuite de proposer aux clients un parcours de rénovation par étapes, axé sur l’efficacité énergétique et adapté à leur budget. Deux options possibles : la première vise à réduire de 30 % la consommation d’énergie et à sortir le logement de l’état de « passoire » ; la seconde, à conduire le logement au niveau BBC Rénovation, soit une consommation d’énergie primaire inférieure ou égale à 80 kWhep/m2 par an.

L’audit énergétique donne droit à des aides publiques, à l’instar de MaPrimeRénov’ pour les ménages modestes (400 euros) et très

modestes (500 euros), et du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), à hauteur de 300 euros pour les ménages intermédiaires. Pour ce faire, la prestation, définie réglemen-tairement, doit être réalisée par un profession-nel du bâtiment qualifié (Qualibat 8731), préalablement formé à l’audit. Une fois qualifié, l’entrepreneur peut instaurer un climat de confiance avec ses clients afin de proposer et de planifier les travaux les plus pertinents. À noter qu’une même entreprise peut réaliser l’audit et les travaux préconisés par ce dernier. Grâce à l’audit énergétique, l’entreprise sera en mesure de garder le lien directement avec ses clients et de leur apporter sa valeur ajoutée en tant que conseil, afin de les accompagner dans leur projet de rénovation du début à la fin.Un nouveau module de formation de deux jours, spécifique à l’audit énergétique, est pro-posé par certains instituts de formation et de recherche du bâtiment (IFRB) dans le cadre du dispositif FEE Bat. ■

© A

ND

RE

Y P

OP

OV

/ A

DO

BE

ST

OC

K

62 I AUTOUR DES MÉTIERS BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

L’audit énergétique Un atout pour les entrepreneurs du bâtiment Depuis le 8 novembre dernier, la loi énergie-climat a fixé des objectifs pour la politique climatique et énergétique française. Elle a notamment mis en place un plan de lutte contre les « passoires » énergétiques. Cette politique ouvre de nouvelles perspectives commerciales aux entrepreneurs du bâtiment.

L’AUDIT ÉNERGÉTIQUE OBLIGATOIRE EN 2022La loi énergie-climat comporte 69 articles qui répondent à l’urgence climatique dans le cadre de l’accord de Paris. Elle fixe notamment l’objectif de neutralité carbone pour 2050, en application d’une politique qui comporte quatre grands axes : la sortie progressive des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables ; la lutte contre les « passoires » thermiques ; la mise en place de nouveaux outils de pilotage et d’évaluation de la politique climatique ; la régulation du secteur de l’électricité et du gaz.L’habitat représente près d’un tiers de la consommation énergétique de la France(1) : la rénovation constitue dès lors un enjeu majeur. Afin de rénover toutes les « passoires » énergétiques d’ici dix ans, une série de mesures a été prise pour accompagner les Français, notamment les plus modestes. À partir du 1er janvier 2022, les diagnostics de performance énergétique (DPE) devront être complétés d’un audit énergétique lorsqu’un bien considéré comme « passoire » thermique sera mis en vente ou en location. Et, au 1er janvier 2028, tous les propriétaires de « passoires » thermiques devront avoir réalisé les travaux nécessaires pour atteindre la classe E du DPE.

(1) Source : ministère de la Transition écologique et solidaire (https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/loi-energie-climat#e1)

Page 65: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

BÂTIMÉTIERS n°XX / Mois 20XX AUTOUR DES MÉTIERS I 63

Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr

AGENCEMENT Chambre française de l’agencement (FFB Agencement) Tél. : 09 60 11 29 18 www.chambre-agencement.org CARRELAGE – MOSAÏQUEUnion nationale des entrepreneurs carreleurs, chapistes et projeteurs de polyuréthane (UNECP-FFB)Tél. : 01 40 69 58 20 www.unecb.ffbatiment.fr

CHARPENTE MENUISERIE – PARQUETSUnion des métiers du bois (UMB-FFB)Tél. : 01 40 69 57 40 www.umb.ffbatiment.fr

CONSTRUCTION IMMOBILIÈRE Les constructeurs et aménageurs de la FFB (LCA-FFB)Tél. : 01 40 69 58 40 www.lesconstructeursamenageurs.com

CONSTRUCTION MÉTALLIQUE Syndicat de la construction métallique de France (SCMF-FFB)Tél. : 01 47 74 66 15 - www.scmf.eu

COOPÉRATIVES BTP Fédération des SCOP du BTP (F-SCOP BTP) Tél. : 01 55 65 12 20www.scopbtp.org

DÉCONSTRUCTION ET RECYCLAGE Syndicat des entreprises de déconstruction, dépollution et recyclage (SEDDRe-FFB)Tél. : 01 40 69 53 20 www.seddre.fr

ÉCHAFAUDAGE Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement (SFECE-FFB)Tél. : 01 40 55 13 00 www.echafaudage-coffrage-etaiement.org

ENDUITS DE FAÇADE Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade (UNEEF-FFB)Tél. : 01 40 69 51 69 www.uneef.ffbatiment.fr

ENTREPRISES GÉNÉRALES Entreprises générales de France.BTP(EGF.BTP)Tél. : 01 40 69 52 78 www.egfbtp.com

ENVELOPPE MÉTALLIQUE DU BÂTIMENT Association des fabricants de panneaux, profils et systèmesTél. : 01 40 69 58 90 www.enveloppe-metallique.fr

ÉTANCHÉITÉ Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB) Tél. : 01 56 62 13 20www.etancheite.com

FERMETURE ET STORESGroupement professionnel des portes, portails, volets et stores (Groupement Actibaie-FFB)Tél. : 01 40 55 13 00www.groupement-actibaie.org

FINITIONS Union professionnelle des métiers de la finition (UPMF-FFB)Tél. : 01 40 69 53 73 www.upmf.ffbatiment.fr

GÉNIE CLIMATIQUE COUVERTURE PLOMBERIE Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie (UMGCCP-FFB)Tél. : 01 40 69 52 94www.umgccp.fr

GESTION DE L’ÉNERGIE Syndicat national de l’exploitation climatique et de la maintenance (SNEC)Tél. : 01 44 70 63 90www.snec-energie.fr

INSTALLATION ÉLECTRIQUE Fédération française des intégrateurs électriciens (FFIE-FFB)Tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

ISOLATION Syndicat national de l’isolation (SNI-FFB) Tél. : 01 40 55 13 70, www.snisolation.fr

JOINTS ET FAÇADES Syndicat français des joints et façades (SFJF-FFB) Tél. : 01 56 62 10 03 www.sfjf.ffbatiment.fr

MAÇONNERIE GROS ŒUVRE Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB)Tél. : 01 40 69 51 59 www.umgo.ffbatiment.fr

MENUISERIE ALUMINIUM Organisation professionnelle représen-tative des concepteurs, fabricants et installateurs de menuiseries extérieures en profilés aluminium et cloisons démontables et mobiles (SNFA-FFB)Tél. : 01 40 55 11 80, www.snfa.fr

MENUISERIES EXTÉRIEURES Union des fabricants de menuiseries extérieures (UFME-FFB)Tél. : 01 47 17 69 37www.ufme.fr

MÉTALLERIE Union des métalliers (FFB Métallerie)Tél. : 01 40 55 13 00www.metal-pro.org

MONTAGE-LEVAGE Union du montage-levage (FFB Montage-Levage)Tél. : 01 40 55 13 00 www.montage-levage.org

MONUMENTS HISTORIQUES Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques (GMH-FFB)Tél. : 01 40 69 51 68 www.groupement-mh.org

MULTISERVICE IMMOBILIER Syndicat professionnel des entreprises de multiservice immobilier et de facilities management (SYPEMI)Tél. : 01 44 70 63 90 www.sypemi.com

PHOTOVOLTAÏQUEGroupement des métiers du photovoltaïque (GMPV-FFB)Tél. : 01 40 69 52 24 www.gmpv.ffbatiment.fr

PLÂTRE – ISOLATION Union des métiers du plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB)Tél. : 01 40 69 52 14 www.umpi.ffbatiment.fr

PROTECTION INCENDIEGroupement des installateurs et mainteneurs de systèmes de sécurité incendie (GIMSSI-FFB)Tél. : 01 40 69 52 51 www.gimssi.org

SOLS INDUSTRIELS Union nationale des entrepreneurs de sols industriels (UNESI-FFB)Tél. : 01 40 69 51 54 www.unesi.ffbatiment.fr

SOLS – RÉSINES Syndicat français des métiers de la résine (SFMR-FFB)Tél. : 01 40 69 51 46 www.sfmr.ffbatiment.fr

THERMIQUE INDUSTRIELLE Syndicat national des entrepreneurs et constructeurs en thermique industrielle – fours et cheminées (SNECTI)Tél. : 01 40 69 51 02

TRAVAUX EN HAUTEUR Syndicat français des entreprises de travail en hauteur (SFETH)Tél. : 04 90 09 55 36 www.sfeth.com

VERRE – MIROITERIE Fédération française des professionnels du verre (FFPV-FFB)Tél. : 01 40 55 13 55 www.ffpv.org

34 métiers au service des entreprises

Retrouvez toutes

les coordonnées des métiers

sur notre site

www.ffbatiment.fr

BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020 AUTOUR DES MÉTIERS I 63

Page 66: LEAN CONSTRUCTION POUR DES CHANTIERS PLUS ......Nos métiers sont en constante évolution et le rythme s’accélère. Les regards sont tournés vers l’innovation, le numérique

Frédéric Reynier, président de la commission Prévention de la FFB

Gérant de l’entreprise familiale de gros-œuvre et de finition Reynier (Crest, Drôme,

30 personnes), Frédéric Reynier est aux avant-postes de la prévention dans

le bâtiment. Président de la commission Prévention de la FFB, il préside également

le groupement national Amiante de la FFB et représente la fédération au sein du

comité national de l’OPPBTP. Autant dire qu’il est bien armé pour défendre l’intérêt

des artisans et des entrepreneurs sur le front de la prévention, et en particulier

sur deux sujets brûlants, l’amiante et la silice cristalline.

D epuis le printemps dernier,

la profession a déplacé des

montagnes avec succès pour

s’adapter aux conséquences de l’épidémie

de Covid-19. Mais la prévention dans nos

métiers se décline également dans d’autres

domaines, et notamment celui de l’amiante

et de la silice cristalline, où le combat est

triple. Le premier concerne les chantiers

relevant de la “sous-section 4”, relative aux

opérations de maintenance, de réparation ou

d’entretien sur des matériaux susceptibles

de provoquer l’émission de fibres d’amiante.

Les fiches, que nous avons produites avec

l’OPPBTP (basées sur les travaux Carto

Amiante), permettent aux entrepreneurs

non spécialistes de l’amiante d’intervenir de

manière sécurisée sur ces petits chantiers.

Elles feront l’objet d’une communication

particulière prochainement intitulée “les

règles de l’art amiante”. Les modalités d’inter-

vention décrites sont simples, pratiques et

très efficaces. Mais ce n’est malheureuse-

ment pas le cas des formalités nécessaires

à leur réalisation. Pour percer un trou dans

un mur revêtu d’un enduit amianté, il faut

ainsi produire une somme de documents

proche de celle nécessaire à la réalisation

d’une opération de désamiantage”! Cette

lourdeur administrative est disproportion-

née. Pour ce type d’interventions, et toutes

celles relevant de la sous-section 4, il serait

judicieux de pouvoir alléger les règles. Mais

je ne perds pas espoir : je ne me lasse pas de

répéter à l’administration que l’on peut faire

mieux tout en faisant plus simple !

Le second combat sur le front de l’amiante

est celui du repérage avant travaux. Nous

avons découvert à l’été 2019, lors de sa mise

à l’enquête publique, qu’une norme sur

le repérage amiante avant travaux était

en cours d’écriture. Le texte, qui doit être

publié avant la fin de l’année avec son arrêté

d’application, oblige notamment à effectuer

des sondages de reconnaissance d’amiante

naturel dans tous les terrains non remaniés.

Là encore, nous affirmons que, faute d’un

ensemble cartographique précis, connu

des propriétaires des sites et des maîtres

d’ouvrage potentiels, ce nouveau repérage

avant travaux ne sera pas effectif.

Notre troisième cheval de bataille est celui de

la silice cristalline alvéolaire. Une directive

européenne de décembre 2017 a classé les

procédés de travail générant ces poussières

comme agents cancérogènes et mutagènes.

La directive, qui propose une valeur limite

d’exposition (VLEP) sur les poussières de

quartz fixée à 0,1 mg/m3, doit être traduite

prochainement dans la réglementation

française. Nous demandons que la France

ne sur-transpose pas le texte européen en

abaissant cette VLEP à un niveau inférieur

à la valeur européenne. Le risque serait, le

cas échéant, de devoir mettre en œuvre les

protocoles prévus pour les travaux de désa-

miantage. Autant dire que les entreprises ne

pourraient alors plus travailler.

Sur ce dossier comme sur les autres, nous ne

cessons de répéter que, pour faire avancer

la prévention sur les chantiers et dans les

ateliers, les mesures doivent être simples,

techniquement applicables et économique-

ment supportables ! » ■

© M

AN

UM

OV

IES

«

64 I LA PAROLE À … BÂTIMÉTIERS n° 60 / Septembre 2020

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du bâtiment). 9, rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 – Tél. : 01 40 69 52 58 www.ffbatiment.fr – Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 – Code APE 913E – ISSN 1772-3078 – Dépôt légal à parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Olivier Salleron DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Franck Perraud COMITÉ DE RÉDACTION : membres de la Fédération française du bâtiment, de ses fédérations départementales et régionales, de ses unions et syndicats de métiers JOURNALISTES : Déborah Azgut, Olivier Baumann, Sophie Hoguin, Stéphanie Lacaze, Sophie Michelin-Mazéran, Jean-Claude Roeland,

François Salanne CONCEPTION ET RÉALISATION : IDIX, Katia Boudet, Judith Lévitan, Pierre Salanne, Frédéric Savarit, Pascal Sebbag FABRICATION : Cesar/Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 56 000 exemplaires PHOTO DE COUVERTURE : © vitranc / IStock RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Apave (3e de couv.), Appli Déchets (p. 27), Bâtimétiers (p. 37), Bâtir pour la Planète (p. 45), Cemex (p. 14), CGI Bâtiment (p. 57), Fondation FFB (p. 22), GIE Brique FFTB (p. 21), Kiloutou (p. 29), Knauf (p. 7), La caisse à outils (p.43), Mercedes VUL (2e de couv.), Aquitaine Informatique — Onaya (p. 19), OPPBTP (p. 5), Prolians – Opsial (p. 19), PEUGEOT VU (p. 35), Pro BTP (p. 30), Quart d’heure environnement (p. 57), Saint-Gobain Distribution Bâtiment – Point P (p. 38), SMABTP (4e de couv.), Gruau – Timkito (p. 57), Unilin (p. 27).

Sur le front de l’amiante et de la silice, simplicité rime avec efficacité !