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Le vin en Alsace

« Un petit verre de vin d’Alsace, c’est comme une robe légère, une fleur de printemps, c’est le rayon de soleil qui vient égayer la vie. »

Christian Dior (1905-1957), couturier français

Présentation

Le vignoble alsacien est un vignoble français qui s’étend sur 15 500 ha dans les

départements du Bas-Rhin (67) et du Haut-Rhin (68). Il a la forme d’une fine bande de terre verticale de 170 km de long sur 1,5 à 3 km de large entre les villes de Thann et Marlenheim, avec une exclave au niveau de Cleebourg et Wissembourg tout au nord de la région. Les vignes poussent sur le flanc est du massif des Vosges entre début de plaine et collines, à une altitude variant généralement entre 200 et 400 m.

L’Alsace produit à 90 % des vins blancs (du sec au moelleux) ainsi que des rouges et rosés à base de Pinot Noir uniquement. Ce sont des vins originaux, tantôt simples, tantôt complexes, et assez aromatiques. Ils sont souvent élaborés en monocépage (une seule variété de raisin) et se gardent en moyenne plutôt 5 ans, bien que de très bons Gewurztraminer, Pinot Gris, Pinot Noir et Riesling peuvent vieillir jusqu’à plusieurs dizaines d’années. L’Alsace produit aussi des crémants toniques et frais, excellents pour l’apéritif. La majorité de la production est vendue sur le marché national et 26 % des vins sont exportés, notamment vers le Benelux, l’Allemagne, l’Amérique du Nord et les pays scandinaves. C’est un secteur très lucratif, moteur pour la région, qui a rapporté 530 millions d’euros en 2015, soit 40 % du produit agricole régional, contre seulement 4,5 % de la surface agricole utile. Les viticulteurs alsaciens cohabitent au sein d’un système très efficace. Certains sont des vignerons indépendants (environ 20%), et le reste se répartit à peu près à part égale entre des coopératives vinicoles et des producteurs-négociants.

SOMMAIRE _Présentation _Les principaux cépages en Alsace _Les appellations de l’Alsace viticole _Anecdotes

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Géologie et climat

Il y a trente millions d’années, la Forêt-Noire et les Vosges se séparent pour former deux massifs distincts avec au centre la plaine rhénane. Cet évènement explique la géologie très variée qui caractérise le vignoble : argile, calcaire, granit, grès, schiste, etc. C’est cette diversité qui a permis l’introduction de nombreux cépages.

L’Alsace est aussi l’une des régions avec la plus faible pluviométrie de France, puisqu’il pleut moins de 600 mm d’eau par an ; ceci s’explique encore une fois par la montagne qui freine l’arrivée des nuages venus de l‘ouest. Il règne ainsi un climat semi-continental, avec un fort ensoleillement en automne, parsemé de nombreux microclimats.

Histoire du vignoble alsacien

La vigne arrive dans l’espace rhénan avant même la présence humaine, en témoigne des fossiles retrouvés près du lac de Constance. La viticulture est ensuite attestée dès l’empire romain et le commerce du vin connaît un véritable essor au IIe siècle sur la Moselle et le Rhin. Au Ve siècle, les invasions barbares entraînent un bref déclin avant une reprise sous les dynasties mérovingienne et carolingienne. La profusion d’abbayes et autres monastères accélère le développement de la production viticole et on estime que plus de cent soixante localités alsaciennes cultivent la vigne au tournant du Xe siècle. C’est au XVIe siècle que le vignoble alsacien, le plus réputé et le plus méridional du monde germanique, atteint son apogée et des réglementations ont déjà été mises en place, notamment au niveau des cépages (Muscat, Riesling et Traminer). Des fonctionnaires assermentés, les Weinsticher, sont délégués pour évaluer la qualité des vins, superviser les transactions et percevoir les taxes. Ces dernières (Umgeld et Liebergeld) se révèlent très lucratives pour les seigneurs, échevins et abbés et ce commerce monopolistique contribue à l’indépendance financière de la Décapole, une ligue de dix villes libres parmi lesquelles Colmar, Kaysersberg, Turckheim ou encore Wissembourg. La Guerre de Trente Ans (1618-1648) vient mettre un terme à cette prospérité et les combats, les pillages et famines portent un coup dur au vignoble. L’activité reprend après le conflit mais la vigne s’étend alors dans la plaine au détriment des coteaux. En 1871, après la guerre franco-prussienne et le Traité de Francfort, l’Alsace est annexée par le nouvel empire allemand. Au début du XXe siècle, des maisons champenoises, pour éviter les problèmes douaniers, s’établissent dans la région afin de produire des vins effervescents à destination du marché allemand. Produits en méthode champenoise, on choisit l’appellation « Crémant » après la Première Guerre mondiale, quand le territoire redevient française. Deux tendances s’affrontent sur l’élaboration des vins tranquilles : une partie des vignerons sont partisans d’une production qualitative avec des cépages typiques, une autre souhaite promouvoir la quantité avec des produits bon marchés. La qualité l’emporte et ce choix a un impact fort sur le vignoble. La plaine est en effet délaissée au profit des coteaux.

L’après-guerre est ensuite marquée par la mise en place d’une réglementation stricte supervisée par l’INAO. L’aire géographique du vignoble est consignée en 1945, de même que les règles de production et en 1948, le vignoble alsacien ne s’étend plus que sur 9 500 ha (contre 30 000 en 1828). L’appellation AOC Alsace apparaît en 1962, suivie en 1975 par l’AOC Alsace Grand Cru et l’année d’après par l’AOC Crémant

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d’Alsace. Ces derniers sont défendus par le Syndicat des Producteurs de Crémant d’Alsace. Au niveau du contenant, la Flûte d’Alsace devient en 1955 la bouteille dédiée aux vins tranquilles alsaciens et la loi impose dès 1972 l’embouteillage des vins d’Alsace dans les limites de la région. En 1984 apparaissent deux mentions parmi les plus exigeantes de France : la Sélection de Grains Nobles (SGN), pour les vins produits avec des raisins atteints de pourriture noble, et les Vendanges Tardives (VT), avec des raisins récolté à surmaturité. Un décret vient ensuite en 2001 poser de nouvelle règles, notamment concernant la conduite de la vigne. L’année 2011 voit l’apparition des dénominations géographiques communales (DGC) et en 2015, le vignoble alsacien s’étend sur 15 500 ha de vignes. Y sont produits environ 1,1 millions d’hectolitres de vin AOC par an. La Route des Vins

La Route des Vins d’Alsace est la plus ancienne de France, inaugurée en 1953 avant même la mise en place des AOC du vignoble. Elle permet de découvrir la région du nord au sud avec Colmar comme capitale et d’admirer les châteaux, les villages et maisons typiques, les winstubs et bien entendu les domaines et caveaux. Des fêtes folkloriques ponctuent l’année, et la Foire aux Vins de Colmar a lieu chaque année à la mi-août, s’étendant sur une dizaine de jours. A Kientzheim, près de Kaysersberg, le Musée du Vignoble et des Vins d’Alsace présente le monde viticole régional et s’intéresse au travail des vignerons et aux métiers annexes comme la tonnellerie et la verrerie. Chaque année, ce sont environ cinq millions de touristes qui visitent la Route des Vins d’Alsace.

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Crédit carte : a french hetalian

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Les principaux cépages en Alsace

Cépage Caractéristiques

BLANC

Auxerrois = Pinot Auxerrois

Cépage natif de Lorraine, il est popularisé à partir des années 1950. Son nom viendrait de la ville bourguignonne d’Auxerre, où les plants furent conservés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est souvent associé au Pinot Blanc dont il se distingue par une acidité plus ténue, et entre dans l’élaboration des Crémants d’Alsace. L’Auxerrois peut accompagner par exemple des palourdes, de la truite grillée ou encore du boudin aux pommes.

Chardonnay Autorisé uniquement pour produire du crémant.

Chasselas d’Alsace = Gutedel

Apparu en Alsace au XVIIIe siècle et vinifié aussi en Suisse et en Allemagne, il est plutôt considéré comme un raisin de table dans les autres régions françaises. Le Gutedel, nom qui signifie « bon et noble », n’est pas un cépage noble alsacien et reste très peu utilisé, puisqu’il représente moins de 1% du vignoble. Il est utilisé en assemblage pour élaborer des crémants, des Edelzwicker et des Gentils principalement.

Riesling; 22%

Pinot Blanc; 21%

Gewurztraminer; 20%

Pinot Gris; 16%

Pinot Noir; 9%

Sylvaner; 7%

Muscat; 2%

Autres (Klevener, Chardonnay, ...);

3%

Encépagement du vignoble d'Alsace (2015)

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Gewurztraminer Arrivé à la fin du XIXe siècle, ce cépage noble alsacien de l’antique famille des Traminers tient son nom de l’allemand Gewürz qui signifie « épice », car il est très aromatique. Le Gewurztraminer donne des vins corsés voire charpentés avec des notes de fruits exotiques (comme le litchi et la mangue), d’épices et de poivre. Il s’associe bien avec la cuisine exotique et les fromages puissants comme le munster.

Muscat Cépage noble alsacien, il s’agit principalement de Muscat à petits grains, parfois de Muscat Ottonel. Répandus dans l’Antiquité par les Grecs, ce raisin est attesté en Alsace dès le XVIe siècle. Il ne représente pas une grande superficie du vignoble mais sa production est stable depuis un demi-siècle. Le Muscat donne des vins frais, assez secs et très parfumés avec des notes florales. Ce vin s’accord bien avec les poissons grillés et les plats à base de légumes, particulièrement l’asperge.

Pinot Blanc = Klevner

Obtenu après une mutation du Pinot Gris et arrivé en Alsace au XVIe siècle, le Pinot Blanc résiste assez bien au froid. Il donne des vins frais et souples qui s’expriment sur la pomme et la pêche. On l’utilise beaucoup pour l’élaboration des crémants, mais aussi pour des vins tranquilles tendres et délicats. Il peut être assemblé avec l’Auxerrois tout en gardant le nom de Pinot Blanc ou juste de Pinot. Le Klevner (à ne pas confondre avec le Klevener) accompagne bien les plats à base d’œuf, de même que les fromages jeunes aux saveurs lactées, les viandes blanches et les poissons grillés.

Pinot Gris Cépage noble alsacien, le Pinot Gris est attesté dans la région dès la fin du XVIIe siècle. Il a connu diverses appellations comme Tokay d’Alsace ou Tokay Pinot Gris avant de prendre son nom actuel en 2007. C’est un cépage peu sensible aux maladies et au gel, caractérisé par des grains rouges violacés avec des nuances grises. Il donne des vins opulents et aromatiques avec des notes de sous-bois voire de fumé. Il a un bon potentiel de garde, surtout en VT et SGN. Le Pinot Gris accompagne bien le foie gras et les plats exotiques ou sucrés-salés comme un tajine aux abricots. Ses notes fumées s’accordent aussi avec les champignons.

Riesling = surnommé « le roi des vins d’Alsace »

Cépage noble alsacien, le Riesling serait arrivé dans la région à l’époque du Traité de Verdun au IXe siècle. Vin rhénan par excellence, il constitue avec le Chardonnay l’un des cépages blancs les plus prestigieux au monde. Il est beaucoup cultivé dans la vallée du Rhin – c’est aussi le plus cultivé d’Allemagne – mais aussi en Afrique du Sud, en Australie, en Autriche, en Belgique, en Chine, aux Etats-Unis, en Hongrie, en Israël, ou bien encore au Canada où il est apprécié dans la production du fameux vin de glace. Le riesling arrive à maturité fin octobre-début novembre et développe des arômes d’agrumes et de fleurs, avec parfois des notes minérales. Il donne des vins aromatiques, racés et fruités avec une forte personnalité et une acidité bien présente. Les Riesling peuvent se conserver de 5 à 15 ans, voire plus de vingt ans en cas de VT ou SGN.

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On l’associe souvent aux plats alsaciens comme la choucroute mais il ne faut pas l’y limiter. Le Riesling accompagne bien les huîtres et autres fruits de mer, les sushis ou encore les plats à base d’agrumes et les viandes blanches.

Savagnin rose = Klevener

Le savagnin rose est un autre cépage blanc de la famille des Traminers. On le cultive sur les coteaux de Barr, avec la dénomination géographique communale Klevener de Heiligenstein. Il donne des vins très aromatiques au fruité marqué, qui s’accommodent bien avec les spécialités alsaciennes.

Sylvaner Typique des régions germaniques et notamment de l’Autriche et de la Franconie, il ne fait pas partie des cépages nobles alsaciens mais peut être produit en Alsace Grand Cru Zotzenberg à Mittelbergheim. Arrivé en Alsace au XVIIIe siècle, on le considère plutôt comme un vin de soif qui accompagne la tarte à l’oignons, les quiches ou encore les asperges. Il donne des vins désaltérants, frais, secs et plutôt légers avec des notes de fleurs blanches.

ROUGE

Pinot Noir Originaire de Bourgogne où il est roi, le Pinot Noir est arrivé en Alsace au Moyen-Âge. Il souffre de la guerre de Trente Ans (1618-1648) qui ravage le territoire et ne survit que dans quelques localités. Il nécessite une longue période de maturation et est le seul cépage noir utilisé pour élaborer des vins rouges et rosés en Alsace. Il pousse dans de nombreuses régions du monde – Europe centrale, Australie, Etats-Unis – et donne des vins avec une bonne rondeur en bouche qui s’exprime sur les fruits rouges comme la cerise, mais aussi la framboise ou la groseille. Il peut être élevé en fût, ce qui lui apporte une plus grande complexité. En Alsace, on le sert plus frais que les autres vins rouges plus méridionaux. Les viandes rouges et le gibier s’accordent bien avec le Pinot Noir, par exemple un filet de chevreuil aux airelles, des grillades ou un baeckeoffe.

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Les appellations de l’Alsace viticole Hiérarchie des vins d’Alsace

Crémant d’Alsace

Elaborés selon la méthode champenoise avec une seconde fermentation en bouteille, les Crémants d’Alsace ont connu un développement très importants dans les dernières décennies. 255 000 hl ont été produits en 2014, soit le quart de la production total de vins alsaciens commercialisés. Le tirage en bouteilles a lieu à partir du 1er décembre de l’année de la récolte et les bouteilles doivent être conservées sur lies pendant au moins neuf mois. L’élevage doit ensuite s’étendre au minimum sur douze mois après le tirage. Les années prestigieuses peuvent faire l’objet d’un millésimage.

Le Pinot Blanc est très utilisé pour produire du Crémant d’Alsace en Blanc de Blancs, c’est-à-dire uniquement avec des raisins blancs. Ils sont axés sur la délicatesse et la souplesse. On fait néanmoins aussi du crémant avec du Pinot Gris, du Riesling, du Chardonnay et même du Pinot Noir pour les crémants rosés.

Edelzwicker

Il s’agit d’un assemblage de vins blancs sans indication de proportion des cépages ni obligation d’indiquer le millésime sur la bouteille. Chaque cépage peut être vinifier séparément. Vin simple et facile à boire, l’Edelzwicker est assez léger et n’est pas un vin de garde. Son nom vient de Zwicker qui signifie « assemblage », auquel on

AOC Alsace Grand Cru + lieu-dit

AOC Alsace + DGC

AOC Alsace + lieu-dit

AOC Alsace

AOC Crémant d'Alsace

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a ajouté le préfixe Edel (« noble ») pour indiquer l’utilisation des cépages nobles qui peuvent être employés dans l’élaboration. Gentil

Le Gentil est lui-aussi un assemblage de cépages. Si dans les années 1920 il désignait un assemblage des raisins d’une seule et même parcelle, la dénomination suit aujourd’hui une charte interprofessionnelle plus stricte que pour l’Edelzwicker. En effet, la proportion de cépages nobles utilisés doit être d’au moins 50 %, le reste étant composé de Chasselas, Pinot Blanc ou Sylvaner. La mention du millésime est aussi obligatoire et chaque cépage est vinifié séparément. Enfin, pour être commercialisé, chacun de ces derniers doit avoir été agréé AOC Alsace. Sélection de Grains Nobles (SGN)

Mention qui existe en France depuis 1984, elle témoigne d’un raisin touché par le Botrytis Cinerea aussi appelé « pourriture noble », un champignon qui se nourrit de l’eau contenue dans les grains et permet une grande concentration des sucres et arômes. En Alsace, cette mention concerne surtout le Gewurztraminer et le Pinot Gris, parfois le Muscat et le Riesling. Les vins avec la mention « Sélection de Grains Nobles » sont riches et puissants avec des arômes de miel, de coing mûr ou encore d’amandes grillées.

Vendanges Tardives (VT)

Autre mention proposée en France depuis 1984, elle atteste de raisins récoltés en surmaturité, quelques semaines après les vendanges officielles. Les vins étiquetés « Vendanges Tardives » sont plus en sucrés bouche, avec une belle onctuosité et une intensité avec des notes de fruits exotiques. Les 13 appellations communales d’Alsace Apparus en 2011, les dénominations géographiques communales (DGC) permettent la reconnaissance de particularités locales, par exemple à Heiligenstein avec le Klevener, un cépage assez peu utilisé. D’autres DGC sont en voie de s’ajouter à la liste.

N° s/ carte

Dénominations géographiques communales

Dpt Cépages privilégiés

A Bergheim 68 Gewurztraminer

B Blienschwiller 67 Sylvaner

C Côtes de Barr 67 Sylvaner

D Côtes de Rouffach 68 Auxerrois, Pinot Gris, Pinot Noir, Riesling

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E Coteaux du Haut-Koenigsbourg 67 Gewurztraminer, Riesling

F Klevener de Heiligenstein 67 Savagnin Rose

G Ottrott 67 Pinot Noir

H Rodern 68 Pinot Noir

I Saint-Hippolyte 68 Pinot Noir

J Scherwiller 67 Riesling

K Val Saint-Grégoire 68 Auxerrois, Pinot Blanc, Pinot Gris

L Vallée Noble 68 Gewurztraminer, Pinot Gris, Riesling

M Wolxheim 67 Riesling

Les 51 Grands Crus d’Alsace

Le vignoble alsacien produit depuis 1975 des vins sous l’AOC Alsace Grand Cru, bien que la notion existe au moins depuis le IXe siècle dans la région. Ils sont élaborés sur les meilleurs terroirs, qui bénéficient de microclimats uniques et de savoir-faire développés au cours des siècles. Avec un cahier des charges extrêmement strict et limités à 55 hl/ha, ils représentent moins de 5% de la production et sont réalisés à partir des quatre cépages alsaciens dits nobles : Gewurztraminer, Muscat, Pinot Gris et Riesling. Seul le Grand Cru Zotzenberg produit à Mittelbergheim est autorisé à employer du Sylvaner. L’Altenberg de Bergheim et Kaefferkopf sont autorisés à faire de l’assemblage. Sur la bouteille d’un Alsace Grand Cru doivent figurer l’appellation, le lieu-dit du Grand Cru, le cépage (ou l’assemblage si autorisé) et le millésime. La plupart peuvent être carafés afin de dévoiler leur richesse aromatique.

Chaque AOC Alsace Grand Cru est détaillé avec précision sur le site web du Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CIVA) : vinsalsace.com

N° s/ carte

Grands Crus Dpt Cépages privilégiés

1 Altenberg de Bergbieten 67 Gewurztraminer, Riesling

2 Altenberg de Bergheim 68 Gewurztraminer, assemblage

3 Altenberg de Wolxheim 67 Riesling

4 Brand 68 Gewurztraminer, Pinot Gris, Riesling

5 Bruderthal 67 Gewurztraminer, Pinot Gris, Riesling

6 Eichberg 68 Gewurztraminer, Pinot Gris, Riesling

7 Engelberg 67 Gewurztraminer, Riesling

8 Florimont 68 Gewurztraminer, Riesling

9 Frankstein 67 Riesling

10 Frœhn 68 Gewurztraminer

11 Furstentum 68 Gewurztraminer, Riesling

12 Geisberg 68 Riesling

13 Glœckelberg 68 Gewurztraminer, Pinot Gris

14 Goldert 68 Gewurztraminer, Muscat

15 Hatschbourg 68 Gewurztraminer, Muscat, Pinot Gris

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16 Hengst 68 Gewurztraminer, Riesling

17 Kaefferkopf 68 Gewurztraminer, Pinot Gris, Riesling, assemblage

18 Kanzlerberg 67 Gewurztraminer, Riesling

19 Kastelberg 67 Riesling

20 Kessler 68 Gewurztraminer

21 Kirchberg de Barr 67 Gewurztramier, Pinot Gris, Riesling

22 Kirchberg de Ribeauvillé 68 Muscat, Riesling

23 Kitterlé 68 Riesling

24 Mambourg 68 Gewurztraminer, Pinot Gris

25 Mandelberg 68 Gewurztraminer

26 Marckrain 68 Gewurztraminer, Pinot Gris

27 Mœnchberg 67 Gewurztraminer, Riesling

28 Muenchberg 67 Riesling

29 Ollwiller 68 Gewurztraminer, Riesling

30 Osterberg 68 Gewurztraminer, Riesling

31 Pfersigberg 68 Gewurztraminer, Riesling

32 Pfingstberg 68 Gewurztraminer, Riesling

33 Praelatenberg 67 Gewurztraminer, Riesling

34 Rangen 68 Gewurztraminer, Pinot Gris, Riesling

35 Rosaker 68 Riesling

36 Saering 68 Riesling

37 Schlossberg 68 Riesling

38 Schœnenbourg 68 Riesling

39 Sommerberg 68 Riesling

40 Sonnenglanz 68 Gewurztraminer, Pinot Gris

41 Spiegel 68 Gewurztraminer, Pinot Gris

42 Sporen 68 Gewurztraminer

43 Steinert 68 Gewurztraminer, Pinot Gris

44 Steingrubler 68 Gewurztraminer, Riesling

45 Steinklotz 67 Gewurztraminer, Riesling

46 Vorbourg 68 Gewurztraminer, Pinot Gris, Muscat

47 Wiebelsberg 67 Riesling

48 Wineck-Schlossberg 68 Riesling

49 Winzenberg 67 Riesling

50 Zinnkoepflé 68 Gewurztraminer, Riesling

51 Zotzenberg 67 Riesling, Sylvaner

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Anecdotes Une bouteille, la Flûte d’Alsace La bouteille en verre se démocratise au XVIIIe siècle grâce aux Anglais, qui constatent que ce matériau permet une grande conservation du vin et un meilleur vieillissement. Ce sont aussi eux qui instaurent le standard de 75 cl pour des facilités de conversion. Aussi appelée Bouteille à vin du Rhin, la Flûte d’Alsace est devenue le contenant officiel des vins alsaciens avec un décret de 1955, précisé par un second en 1962. Elle est plus fine et plus élancée que les autres bouteilles et nécessite un seau plus grand pour être gardée au frais, appelé Seau à vin du Rhin. A noter que le verre n’est pas un matériau aussi accessible qu’on le pense et que les producteurs alsaciens ont connu des pénuries de bouteilles de vin dans les années 2000. Un verre au pied vert Jusqu’au Traité de Versailles qui fit revenir l’Alsace dans le giron français, les vignerons alsaciens avaient tendance à privilégier la quantité et non la qualité. De ce fait, leurs vins prenaient parfois des reflets verts, signe d’immaturité du raisin, et les producteurs décidèrent dès le XIXe siècle d’utiliser des verres au pied vert pour camoufler ce défaut ; ainsi la couleur verdâtre ne venait pas de la boisson mais du contenant. Auparavant, on utilisait déjà un petit gobelet vert, le Rutscherle, qui teintait aussi le vin de vert et cachait les particules en suspension qui troublaient la limpidité du vin. De nos jours, hormis pour marquer le folklore, on utilise assez peu les verre à pied vert car le gobelet (la partie du verre qui contient le liquide) n’est pas haut et il est facile de renverser du vin. Un nouveau verre a donc été dessiné, plus élancé et transparent : le Grand Sommelier. Il a été conçu avec une forme qui rappelle le verre à pied vert mais qui permet une meilleure expression du vin, particulièrement ceux d’Alsace, grâce à son buvant resserré et sa base large.

Verres Alsace Pied Vert (à gauche) et Grand Sommelier (à droite) Crédit photo : a french hetalian (juillet 2020)

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Un Sylvaner Grand Cru qui a fait parler de lui Les Grands Crus d’Alsace ne peuvent être élaborer qu’à partir des quatre cépages nobles, c’est-à-dire le Gewurztraminer, le Muscat, le Pinot Gris et le Riesling. A Mittelbergheim cependant, le Sylvaner du Zotzenberg est réputé depuis des générations. L’établissement en 1975 du cahier des charges qui interdit la mention de Zotzenberg pour les vins à base de Sylvaner n’est donc pas du goût de tout le monde. Des vignerons, à l’instar d’Albert Seltz, luttent longtemps contre ce qu’ils estiment être une injustice et l’affaire se règle au tribunal. Un décret de 2005 vient finalement modifier la loi, le Sylvaner peut être produit en AOC Alsace Grand Cru Zotzenberg. Cet évènement redore l’image du cépage, tombé un peu en désuétude car non noble, et plusieurs autres vignerons recommencent à lui donner de l’attention. Le Sylvaner n’avait pourtant jamais été totalement délaissé puisque de grands domaines comme Seppi Landmann ou René Muré ont continué de le cultiver activement, certains même en vin de glace. Le vin chaud : du rouge et du blanc ! Grande spécialité de la saison froide, le Glühwein est la star des marchés de Noël qui fleurissent peu avant l’hiver dans toute l’Alsace. Pourtant, si dans d’autres régions et pays le vin chaud est préparé avec du vin rouge, c’est le vin blanc qui a la part belle, tradition viticole oblige. Le Pinot Blanc, le Riesling ou encore le Sylvaner ont des notes d’agrumes qui sont soulignées par les fruits ajoutés à la préparation. Pionniers de la biodynamie La biodynamie est un courant de l’agriculture biologique fondée dans les années 1920 par le philosophe et scientifique autrichien Rudolf Steiner. Elle consiste à créer un lien fort entre les différents acteurs d’un écosystème, à savoir les cultures, le sol et les animaux. Dans la viticulture, cela veut dire considérer son domaine comme un organisme vivant que l’activité humaine ne doit pas déséquilibrer. Les vignerons utilisent alors des engrais à base de matière végétales ou animales comme des racines ou des cornes broyées et respectent le cycle de la lune. Des organismes comme Demeter et Biodyvin se chargent de contrôler le respect du cahier des charges, beaucoup plus strict que pour le biologique. L’Alsace s’est intéressée très tôt à la biodynamie puisqu’une ferme s’y convertit dès 1925. En 1958 est fondée à Strasbourg l’Association française de Culture Biodynamique et l’un des grands pionniers de la biodynamie viticole dans la région est Eugène Meyer, qui s’y consacre dès 1969. Par ailleurs, c’est à Colmar que se situe le siège du Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique, qui opère dans la France entière. Quelques records alsaciens

Le plus vieux vin du monde est conservé à Strasbourg. Il date de 1472, soit avant même le voyage de Christophe Colomb en Amérique, et a été dégusté pour la dernière fois en 1944 lors de la Libération de la cité.

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Les foudres ne sont pas en reste puisque le plus vieux encore en activité dans le monde entier se trouve à Riquewihr au domaine Hugel. Il a été estampillé en 1715 et porte le nom de Sainte-Catherine. Côté record de taille, c’est à Ingersheim que l’on trouve le plus grand foudre en chêne d’Europe, avec une capacité de 35 400 litres. Il est utilisé depuis 1888. Enfin, la ville de Ribeauvillé dans le Haut-Rhin abrite la plus ancienne cave coopérative de France fondée en 1895.

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Sources :

• adubs (2016) Bouteille Vin du Rhin : l’autre flûte enchantée !. Wordpress : bloge.vinetik-alsace.fr [online]. Disponible à : https://blog.vinetik-alsace.fr/bouteille-vin-du-rhin-lautre-flute-enchantee/#:~:text=La%20fl%C3%BBte%20d'Alsace%20%E2%80%93%20une%20bouteille%20caract%C3%A9ristique&text=Un%20d%C3%A9cret%20du%2019%20mars,soient%20obligatoirement%20embouteill%C3%A9es%20en%20Alsace. [Consulté le 20 juin 2020] (français)

• Avenue des Vins (no date) 3 anecdotes sur les vins d’Alsace. Paris : avenuedesvins.fr [online]. Disponible à : https://www.avenuedesvins.fr/fr/blog/3-anecdotes-sur-les-vins-d-alsace-b139.html [Consulté le 21 juin 2020] (français)

• BOTTCHER, P., (2009) Sylvaner, le tour de la question. France : lapassionduvin.com [online]. Disponible à : https://www.lapassionduvin.com/forum/alsace/20752-sylvaner-le-tour-de-la-question [Consulté le 21 juin 2020] (français)

• BRUNET, P., (2016) Riesling, le roi des vins d’Alsace. Paris : lhotellerie-restauration.fr [online]. Disponible à : https://www.lhotellerie-restauration.fr/journal/produit-boisson/2016-03/riesling-le-roi-des-vins-d-alsace.htm [Consulté le 20 juin 2020] (français)

• CIVA (no date) AOC Alsace. Colmar : vinsalsace.com [online]. Disponible à https://www.vinsalsace.com/fr/gouts-et-couleurs/aoc/aoc-alsace/ [Consulté le 16 juin 2020] (français)

• CIVA (no date) AOC Alsace Grand Cru. Colmar : vinsalsace.com [online]. Disponible à https://www.vinsalsace.com/fr/gouts-et-couleurs/aoc/aoc-alsace-grands-crus/ [Consulté le 20 juin 2020] (français)

• CIVA (no date) Edelzwicker d’Alsace. Colmar : vinsalsace.com [online]. Disponible à https://www.vinsalsace.com/fr/gouts-et-couleurs/cepages/frais-et-secs/edelzwicker-dalsace/ [Consulté le 20 juin 2020] (français)

• CIVA (no date) Gentil d’Alsace. Colmar : vinsalsace.com [online]. Disponible à https://www.vinsalsace.com/fr/gouts-et-couleurs/cepages/frais-et-secs/gentil-dalsace/ [Consulté le 20 juin 2020] (français)

• Deutsches Weininstitut (no date) Rebsorten. Bodenheim : Deutsches Weininstitut [online]. Disponible à : https://www.deutscheweine.de/wissen/rebsorten/ [Consulté le 10 juin 2020] (allemand)

• DI MICHELE, L., (2017) Tous les verres d’Alsace ont-ils les pieds verts ?. Colmar : blogvinalsace.com [online]. Disponible à : https://blog.vinsalsace.com/reportage/verre-vert-vin-alsace/ [Consulté le 21 juin 2020] (français)

Eurotalia - 2020

• Domaine Claude et Christophe Bléger (2018) Auxerrois – Vin blanc d’Alsace. Orschwiller : bleger.fr [online]. Disponible à : https://bleger.fr/auxerrois-vin-blanc-d-alsace/ [Consulté le 21 juin 2020] (français)

• Domaine Eugène Meyer (no date) Biodynamie avant l’heure. Bergholtz : eugene-meyer.fr [online]. Disponible à : https://www.eugene-meyer.fr/biodynamie-avant-lheure [Consulté le 21 juin 2020] (français)

• Gastronomiac (no date) Cépages de A à Z. Genève : Gastronomiac [online] Disponible à : https://www.gastronomiac.com/cepages-de-a-a-z/ [Consulté le 10 juin 2020] (français)

• GOULBY, J.-P. (2015) Les Vins d’Alsace. Quintin : éditions Jean-Paul Gisserot (coll. : mémo gisserot).

• Le Figaro Vin (2011) 10 faits que vous ignoriez sur les Vins d’Alsacel. Paris : avis-vin.lefigaro.fr [online]. Disponible à : https://avis-vin.lefigaro.fr/vins-alsace/o120386-10-faits-que-vous-ignoriez-sur-les-vins-dalsace [Consulté le 20 juin 2020] (français)

• Le Figaro Vin (2011) Alsace Chasselas ou Gutedel. Paris : avis-vin.lefigaro.fr [online]. Disponible à : https://avis-vin.lefigaro.fr/connaitre-deguster/tout-savoir-sur-le-vin/guide-des-regions-et-des-appellations/alsace/appellation-alsace-chasselas-ou-gutedel [Consulté le 20 juin 2020] (français)

• Les 5 du vin (2014) Un Sylvaner Grand Cru, ça existe !. Wordpress : les5duvin.wordpress.com [online]. Disponible à : https://les5duvin.wordpress.com/2014/08/01/un-sylvaner-grand-cru-ca-existe/ [Consulté le 10 juin 2020] (français)

• Mondovino (no date) ABC des cépages. Bâle : Coop [online]. Disponible à : https://www.mondovino.ch/decouvrir/provenance-et-cepages/cepages/Cfr#popular [Consulté le 10 juin 2020] (français)

• Musée des boissons (no date) Histoire des objets. Sainte-Gemmes-sur-Loire : musee-boissons.com [online]. Disponible à : https://www.musee-boissons.com/pages/a_histoire_objets.html#bouteillealsace [Consulté le 20 juin 2020] (français)

• Ouvrage collectif (2016) Vins d’Alsace. Lieu : Blancs Sapins (Collection « De la vigne à la table »)

• SCHLIENGER, J.-L. (2016) L’Alsace au fil des siècles et des lieux. Chapitre « Kaysersberg, ville de la Décapole (XIVe siècle) » (p. 129 à 138).Strasbourg : Editions du Belvédère.