LE TRIATHLON AU COLLEGE

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LE TRIATHLON AU COLLEGE PAR D. LEHENAFF Commencé dans le cadre de l'UNSS, le triathlon est vite devenu sous l'Impul- sion enthousiaste de Didier Lehenaff, et de l'équipe des enseignants d'EPS, un sport qui a attiré un grand nombre d'élèves parmi lesquels certains ont atteint par leur palmarès ou vont atteindre une renommée qui dépasse les frontières du Raincy. J'ai favorisé cette entreprise qui valorisait l'effort, l'esprit sportif et qui ne pouvait qu'apporter un équilibre fructueux entre le corps et l'esprit. J.-P. Travers, Principal du collège J.-B. Corot. Le triathlon ne compte pas au nombre des activités qu'il est aisé d'implanter dans un établissement et bien que son indice de popularité soit en hausse dans le milieu sportif et celui de la compétition, il n'a pas encore pénétré réellement au sein de l'institution scolaire. A cette inertie plusieurs raisons : les contraintes matérielles et la méfiance tant des parents que des responsables administratifs ou pédagogiques qui voient souvent, à travers le prisme déformant des média, cette activité comme un sport dangereux pour les adolescents. Au Collège Corot du Raincy le triathlon est un outil privilégié qui a donné vie à un véritable projet d'EPS. LE TRIATHLON : UNE APS DE CHOIX Il est possible, alors que le triathlon est entré à Corot depuis plus de quatre ans (cf. encadré n° 2), de faire un bilan. Les réflexions qui ont été menées et les réalisations mises en place ont débouché sur : - une véritable implication de toute l'équipe enseignante à partir d'objectifs élaborés en commun, implication qui a contribué au renforcement et à la cohésion de ce groupe ; - l'élaboration d'un réel projet d'EPS ren- due possible par la cohérence des actions concernant l'activité ; - une transformation de l'attitude des élè- ves, et des parents face aux efforts d'endu- rance ; - une nouvelle motivation des élèves en athlétisme et natation présentant un carac- tère attrayant dans ce nouveau contexte. UN TRIATHLON ADAPTE Nullement question ici de parcourir les distances du champion : 1 500 m de nata- tion, 40 km de vélo, 10 km de course (dis- tances fédérales officielles dites olympi- ques) et de subir un entraînement de spé- cialiste. Nous sommes en cours d'EPS et la pratique est ouverte à tous. Le triathlon se déroule dans la deuxième quinzaine de mai. L'engouement qu'il rencontre à Corot est en grande partie dû aux facteurs suivants : Distances plus courtes et « à la carte », période de récupération entre chaque épreuve, présentation sous forme non compétitive, préparation au « long cours » (sur toute une année scolaire), contrat personnalisé, dynamique de groupe... Le triathlon revu et corrigé pour séduire en milieu scolaire ressemble, il est vrai, bien peu à son lointain cousin d'Amérique, mais devient ainsi l'outil privilégié par lequel prend vie le projet d'EPS du Collège Corot, à partir des données fondamentales résumées ci-après. • Une population d'élèves issus de famil- les appartenant à des catégories socio-pro- fessionnelles élevées (professions libérales, cadres moyens, cadres supérieurs, ensei- gnants), expliquant que : • 90 % des enfants possèdent un vélo (le plus souvent un bicross ou un mountain bike en excellent état) ; • 90 % des enfants savent nager à leur arrivée en classe de sixième ; • les demandes sportives vont vers des pratiques socialement valorisantes, à do- minante informationnelle, privilégiant un retour vers la nature avec une exigence très marquée pour l'esthétique du geste et du matériel, de même que pour la valeur spectaculaire socialement reconnue à la pratique (tennis, ski, planche à voile, skate-board, équitation, danse, etc.) [VI] ; Un niveau scolaire élevé ; 56 Revue EP.S n°223 Mai-Juin 1990 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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LE TRIATHLON AU COLLEGE

PAR D. LEHENAFF

Commencé dans le cadre de l'UNSS, le triathlon est vite devenu sous l'Impul­sion enthousiaste de Didier Lehenaff, et de l'équipe des enseignants d'EPS, un sport qui a attiré un grand nombre d'élèves parmi lesquels certains ont atteint par leur palmarès ou vont atteindre une renommée qui dépasse les frontières du Raincy. J'ai favorisé cette entreprise qui valorisait l'effort, l'esprit sportif et qui ne pouvait qu'apporter un équilibre fructueux entre le corps et l'esprit.

J.-P. Travers, Principal du collège J.-B. Corot.

Le triathlon ne compte pas au nombre des activités qu'il est aisé d'implanter dans un établissement et bien que son indice de popularité soit en hausse dans le milieu sportif et celui de la compétition, il n'a pas encore pénétré réellement au sein de l'institution scolaire. A cette inertie plusieurs raisons : les contraintes matérielles et la méfiance tant des parents que des responsables administratifs ou pédagogiques qui voient souvent, à travers le prisme déformant des média, cette activité comme un sport dangereux pour les adolescents. Au Collège Corot du Raincy le triathlon est un outil privilégié qui a donné vie à un véritable projet d ' E P S .

LE TRIATHLON : UNE APS DE CHOIX

Il est possible, alors que le triathlon est entré à Corot depuis plus de quatre ans (cf. encadré n° 2), de faire un bilan. Les réflexions qui ont été menées et les réalisations mises en place ont débouché sur : - une véritable implication de toute l'équipe enseignante à partir d'objectifs élaborés en commun, implication qui a

contribué au renforcement et à la cohésion de ce groupe ; - l'élaboration d'un réel projet d'EPS ren­due possible par la cohérence des actions concernant l'activité ; - une transformation de l'attitude des élè­ves, et des parents face aux efforts d'endu­rance ; - une nouvelle motivation des élèves en athlétisme et natation présentant un carac­tère attrayant dans ce nouveau contexte.

UN TRIATHLON ADAPTE Nullement question ici de parcourir les distances du champion : 1 500 m de nata­tion, 40 km de vélo, 10 km de course (dis­tances fédérales officielles dites olympi­ques) et de subir un entraînement de spé­cialiste. Nous sommes en cours d'EPS et la pratique est ouverte à tous. Le triathlon se déroule dans la deuxième quinzaine de mai. L'engouement qu'il rencontre à Corot est en grande partie dû aux facteurs suivants :

Distances plus courtes et « à la carte », période de récupération entre chaque épreuve, présentation sous forme non compétitive, préparation au « long cours » (sur toute une année scolaire), contrat personnalisé, dynamique de groupe... Le triathlon revu et corrigé pour séduire en milieu scolaire ressemble, il est vrai, bien peu à son lointain cousin d'Amérique, mais devient ainsi l'outil privilégié par lequel prend vie le projet d'EPS du Collège Corot, à partir des données fondamentales résumées ci-après.

• Une population d'élèves issus de famil­les appartenant à des catégories socio-pro­fessionnelles élevées (professions libérales, cadres moyens, cadres supérieurs, ensei­gnants), expliquant que : • 90 % des enfants possèdent un vélo (le plus souvent un bicross ou un mountain bike en excellent état) ; • 90 % des enfants savent nager à leur arrivée en classe de sixième ; • les demandes sportives vont vers des pratiques socialement valorisantes, à do­minante informationnelle, privilégiant un retour vers la nature avec une exigence très marquée pour l'esthétique du geste et du matériel, de même que pour la valeur spectaculaire socialement reconnue à la pratique (tennis, ski, planche à voile, skate-board, équitation, danse, etc.) [VI] ;

Un niveau scolaire élevé ;

56 Revue EP.S n°223 Mai-Juin 1990 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

• Une dépréciation des activités sportives scolaires au profit du monde associatif (clubs sportifs, associations culturelles, etc.). • Une dévalorisation des activités énergé­tiques, renforcée par un recours quasi sys­tématique à la dispense, aux premiers si­gnes d'un état grippal ou/et à la moindre intempérie. Que l'imaginaire « colmate » l'apparente dissonance entre les particularités des pra­tiquants et les caractéristiques de la prati­que transformant ainsi le triathlon, disci­pline hyper-énergétique entre toutes, en « pratique douce » [VII], confirme le choix de cette APS comme fil directeur de notre démarche pédagogique.

LA PLACE DU TRIATHLON AU SEIN DES AUTRES PRATIQUES

Répartition des APS en 5 e et en 4 e

(% horaire global) (*) : Natation: 14% (13 h) Cyclisme : 10% ( 9 h) Course à pied : 15% (14 h)

39 % 36 h

Athlétisme (autres disciplines que la course) 7 % ( 6 h) Sports collectifs 45 % (42 h) APS gymnastiques 9 % ( 8 h)

(*) 4 et 5e sont les niveaux concernés par la pratique du triathlon, 40 % du temps global de pratique y étant consacré, le projet d'EPS a donc sacrifié sport de combat et APEX.

UNE PREPARATION A LONG TERME

Trimestre 1 : Dominante course à pied, Natation 5 e-4 e (groupe 1), cross interclas­ses fin décembre. Trimestre 2 : Cross des AS, mi-février, natation 5 e-4 e (groupe 2). Trimestre 3 : Dominante cyclisme, nata­tion 5e-4e (groupe 3) (observation du tria­

thlon U.N.S.S. le 29 avril), triathlon : 2 e quinzaine de mai.

LES CONTRATS PERSONNALISES

Chaque élève choisit la distance qu'il croit pouvoir réaliser dans chaque discipline. Par exemple un élève de 5 e ou de 4 e peut décider qu'il effectuera 100 m en natation, 20 km en vélo, 2 km en course ; un élève de 4 e établira son contrat sur les bases de 300 m, 10 km, 3 km (cf. tableau ci-dessous l'éventail des choix).

Conditions de passation des tests contrats :

- pas de chronométrage, pas de classement. - récupération entre chaque épreuve (30 avec ravitaillement). - les élèves dispensés participent aux tâ­ches d'organisation.

• Natation

- en piscine de 25 mètres (6 lignes d'eau) ; - formation des groupes 100 m, 200 m, 300 m ; - vagues de 6 à 10 nageurs par ligne d'eau ; - rotation des nageurs à gauche dans cha­que ligne.

• Cyclisme

- sur circuit de 10 km plat, en sous-bois ; - les élèves sont répartis par pelotons ho­mogènes (distance et niveau) ; - encadrement par les enseignants et les parents ; - véhicules utilisés : vélos, voitures, motos ;

- port du casque obligatoire (location 10 F année).

• Course à pied

- piste de 200 mètres en cendrée (4 cou­loirs) ; - formation des groupes 1 km, 2 km, 3 km ; - pelotons répartis tous les 50 mètres. A la fin des épreuves, chaque élève reçoit un diplôme avec les distances effectuées.

LA PROGRAMMATION

Elle comprend un entraînement dans les

différentes disciplines :

Natation

• Les enfants nagent une fois par semaine, à raison de 45 mn par séance, et ce pendant un trimestre. • Trois groupes homogènes sont formés à partir d'une évaluation diagnostique portant sur un 50 mètres deux nages, départ plongé. • La procédure d'enseignement mise en place vise : - une meilleure connaissance du milieu aquatique (jeu, parcours, apnées, planches, appuis, etc.) ; - une acquisition plus fine des techniques de nage. • L'évaluation sommative porte sur deux tests : - le 50 mètres deux nages ; - une épreuve de distance sur 10 minutes.

Cyclisme

• 5 séances de 1 h 30 à 2 heures. • Les grandes lignes de l'approche : - apprendre à rouler en peloton ; - les variations de positions sur la machine ; - les changements de braquets ; - « mouliner » ; - l'entretien du matériel.

Les choix offerts par les contrats triathlon

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Course à pied

• Cycle course de durée sur 30 mn, avec priorité de la régularité par rapport à la distance parcourue (capacité-puissance aérobies). • Cycle préparatoire aux cross interclasses (puissance aérobie-entrée en secteur lactique). • Séances d'entretien et/ou cycle de relais long entre février et pâques.

Elle comprend aussi des informations à propos de notions de :

• Physiologie : - le cœur, la respiration, l'oxygène, les muscles ; - les grandes filières énergétiques ; - le point de côté, les courbatures, la récupération.

• Alimentation diététique : - les catégories d'aliments ; - le petit déjeuner ; - les besoins en eau ; - les aliments à rechercher, éviter ; - le ravitaillement avant, pendant, après un effort.

• Techniques : - les records, les vitesses, les moyennes horaires ; - le matériel natation, cyclisme, course à pied et triathlon.

Encadré 1

Le triathlon - Histoire et conditions d'Emer­gence [I]

• A partir de 1920 : apparaissent « les trois sports », « La course des brouillards », « La course des touche-à-tout » (*) [II]. • Mai 1975 : premier triathlon moderne près de San Diego (USA). • 18 février 1978: 1 r e édition du triathlon d'Hawaii (**). • 20 novembre 1982 : 1 e r triathlon français, à Nice. • 06 août 1989 : 1ers Championnats du Monde officiels, à Avignon. • 21 octobre 1989 : naissance de la Fédéra­tion française de triathlon. « Fête d'un jour, fête sans lendemain, le triathlon « à la française » traverse l'entre-deux-guerres sans espoir de développe­ment... Le choc pétrolier du début des années 70 met un frein brutal à l'expansion économique du monde occidental : il faut réapprendre à vivre au ralenti, pour « durer » plus longtemps : aux courses de vitesse, reines des années 60 se substituent autant de disciplines privilégiant la valeur endurance : ainsi naissent les épo­pées du Paris-Dakar, la traversée de l'Atlanti­que à la rame, en planche à voile, la course autour du monde en solitaire, le marathon et le triathlon [III].

( * ) Dénominations des premières versions françai­ses de triathlon, qui ont vu le jour du côté de Meulan, de Poissy et de Joinville-le-Pont. (**) La référence mondiale en matière de triathlon : l'Ironman d'Hawaii est couru chaque années sur les distances de 3,8 km en natation, 180 km en cy­clisme et 42,195 km en course à pied. Record de l'épreuve : 8 h 09' 15" en 1989 par Mark Allen.

LES SEANCES

SEANCE TYPE EN CYCLISME

Caractéristiques de la séance : - 4 e séance (sur cinq programmes avant le triathlon) ; - durée de la séance : 2 heures (dont 1 h 30 sur le vélo) ; - 4 classes (100 élèves) redistribuées selon trois niveaux homogènes : les « fusées », les « coucous », les « tracteurs ». - Objectifs de la séance (pour les trois niveaux) : • rouler une heure sans arrêt, à al lure constante ; • recherche d 'une aisance gestuelle géné­rale sur la bicyclette. - Volume proposé : 15 à 20 km pour les tracteurs (G3), 20 à 25 km pour les coucous (G2), 25 à 30 km pour les fusées (G1).

• Distribution des casques numérotés, véri­fication du matériel : 15 à 20 minutes. • Déplacement du cortège sur le site : 15 minutes. - Les élèves roulent par deux ; - le Groupe 1 ( G l ) précède le Groupe 2 (G2) et le Groupe 3 (G3) ; - voitures et motos ouvrent et ferment le cortège (parents et professeurs) ; - une « couverture » en bicyclette est aussi assurée à gauche du cortège par les ensei­gnants et certains parents.

• Contenu de la séance sur le site : - 10 minutes libres. Les seules consignes concernent la sécurité (rouler par deux à droite, ne pas faire d'écart, conserver en permanence la même cadence de pédalage, etc.). - 10 minutes avec centration sur la position des mains : - plus ou moins écartées ; lâcher une main et poser l 'autre : sur la tête, l 'épaule gau­che, droite, le ventre, derrière la selle, sur le genou gauche, droit, etc. - 10 minutes avec centration sur le péda­lage :

- g e n o u x écar tés , r en t rés , péda l e r en pointe, en écrasant le talon en insistant plus sur une jambe, l 'autre, en danseuse, etc. - 10 minutes avec centration sur l 'action des sens : - olfactif (pour le sourire, et le plaisir d 'humer la campagne) ; - auditif : discerner le bruit des p n e u s / boyaux sur le goudron , des freins, des roues libres quand on arrête de pédaler, des oiseaux, des voitures qui aimeraient doubler, etc. ; - visuel : regarder la roue avant de son vélo, la roue arrière du vélo qui précède, le dos du cycliste qui précède, etc. - 10 minutes en augmentant sensiblement l 'allure. - 10 minutes de retour à allure lente vers le point de rassemblement des trois groupes.

• Retour du cortège vers le collège : 15 mi­nutes.

• Récupération des casques : 10 à 15 minu­tes.

S E A N C E T Y P E E N N A T A T I O N

Caractéristiques de la séance : - 8 e séance (sur douze programmées) ; - durée 45 minutes ; - groupe de 20 élèves, niveau intermédiaire (les « moyens ») ; - objectif de la séance : dominante techni­que (recherche d 'appuis les plus variés, centration sur la respiration), s 'appuyant sur une pédagogie du « contraste » formu­lation verbale des sensations éprouvées. - volume proposé : 600 à 700 mètres.

• E c h a u f f e m e n t : « nagez 7 minutes sans vous arrêter » (habi tua t ion au test des 10 minutes de fin de cycle) - ne pas se reposer en bout de bassin ; - possibilité d'alterner à volonté les na­ges ;

comptabiliser les longueurs parcourues (volume réalisé : de 200 à 300 mètres).

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E n c a d r é 2

• 100 m brasse : 25 m en amplitude, 25 m en inspiration tous les deux cycles de bras, 25 m en fréquence, 25 m en inspiration tous les trois cycles de bras - discussion ; sensations éprouvées. • 100 m dos : 25 m en regardant ses pieds « faire de la mousse », 25 m en regardant le plafond, 25 m en regardant sa main entrer dans l'eau, 25 m en suivant la trajectoire aérienne de sa main - discussion ; sensations éprouvées. • 100 m crawl : 25 m respiration libre, 25 m inspiration du même côté (côté « fa­cile »), 25 m inspiration autre côté, 25 m inspiration alternée en trois temps - discussion ; sensations éprouvées. . 50 m : - aller brasse ou crawl, nombre d'inspira­tions le plus faible possible ; - retour dos à deux bras, jambes en crawl. • 50 m : - aller en odulations de dauphin sans ac­tion des bras ; - retour bras libres (crawl, brasse ou dos) avec ondulations du corps. • Retour au calme : discussion hors du bassin ; synthèse des observations, bilan de séance.

SEANCE TYPE EN COURSE A PIED

Caractéristiques de la séance : - séance ponctuelle à l'approche du tria­thlon ; - durée : 30 minutes ; - une classe de 5 e ou de 4 e , regroupée par niveau-distance (le contrat que doit rem­plir l'élève en course à pied lui permet de choisir entre 1 km, 2 km ou 3 km) ; - objectif poursuivi : courir la distance-contrat en groupe, à allure modérée et régulière (les temps de passage sont donnés à chaque tour). Contenu de la séance : Séance mixte, asso­ciée à un sport collectif.

EPS N° 223 - MAI-JUIN 1990

• Formation des trois groupes - G1 parcourt 1 km, se repose 3 à 5 minu­tes, et recommence (Volume : 2 km) ; - G2 parcourt 2 km ; - G3 parcourt 3 km. • Rappel en fin de séance des conditions de déroulement du triathlon - insistance sur l'aspect non compétitif de l'épreuve, et sur la nécessité de miser dans les trois épreuves sur la régularité et l'équi­libre des efforts consentis. • Rappel concernant l'alimentation le jour de l'épreuve : que manger au petit déjeu­ner, qu'emporter sur sa bicyclette, com­ment s'alimenter le soir de l'épreuve, etc.

- Sept, 85 :Le triathlon apparaît au pro gramme de l'Association Sportive du collège. - 1987-88 : Première expérience pédagogi que sur cinq classes de 5e, dans les cours

d'EPS.

- 1988-89 : Reconduction de l'expérience, étendue à l'ensemble des élèves de 5e

du collège (200 enfants). - 1989-90 : Élargissement de la participation aux éz année de pratique pour ces jeunes). - Le Collège Corot organise chaque année depuis 1986 un triathlon UNSS sélectif inter-académique pour les Championnats de France. – L'AS Triathlon prolonge l'approche aménagée des cours d'EPS, et le fait déboucher sur une pratique compétitive.

CONCLUSION

L'expérience pédagogique, l'expérience-découverte, tentée et réussie pour des élè­ves (garçons et filles) de 5 e-4 e, appelle désormais son extension à toutes les clas­ses du collège. Une généralisation qui s'impose certes, mais qui soulève d'ores et déjà quantité de problèmes : • Quelles nouvelles mutations doit-on faire subir à l'activité pour que celle-ci s'adapte à la fois aux exigences des ensei­gnants et aux attentes de tous les élèves, de 6 e comme de 3 e ? • Comment construire un emploi du temps général en EPS qui aligne sur deux heures consécutives les classes d'un même niveau, permettant des sorties vélo groupées sans pour autant empiéter sur les autres cours ? • Où trouver les 20 000 F supplémentaires nécessaires pour la location des trois cré­neaux de piscines qui font encore cruelle­ment défaut, pour qu'il existe enfin une véritable continuité dans l'enseignement de la natation au collège ? Où parquer les neuf cents vélos le jour du triathlon ?...

Didier Lehénaff, Professeur d'EPS

Collège J.B. Corot du Raincy

Adresses utiles UNION NATIONALE DU SPORT SCOLAIRE Madame Patricia Costantini Directrice Technique Nationale Triathlon 13, rue Saint-Lazare 75009 Paris 42 81 55 11 FEDERATION FRANÇAISE DE TRIATHLON 50, boulevard de Strasbourg 75010 Paris 42 45 46 02

Bibliographie

[I] Bertrand (D.), Lehénaff (D.) - Votre Sport : Le Triathlon - Chiron, Paris 1988. [II] Malaurent (M.), Cordier (Y.) - 1-2-3 Triathlon -Robert Laffont, Paris 1985. [III] Yonnet (P.) - Joggers et marathoniens, in Le débat n° 19 février 82. [IV] Bilan U.N.S.S. 1989. [V] Bertrand (D.) - Les déterminants sociologiques du triathlon. Mémoire pour le diplôme de l'INSEP, juin 1986. [VI] Pociello (C.) - La force, l'énergie, la grâce et les réflexes, in Sports et Sociétés, approche socio-cultu­relle des pratiques par Augustin (J.-P.). Berger (M.), Bernard (M.)..., Vigot, Paris 1981. [VII] Louveau (C), Métoudi (M.) - Les loisirs sportifs : Un incontournable contexte in EPS n° 200-201 juill./août/sept./oct. 1986.

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