Le trauma et les émotions toxiques Angelo Soares Université du Québec à Montréal – UQÀM...

Le trauma et les émotions toxiques

Angelo SoaresAngelo SoaresUniversité du Québec à Montréal – UQÀMUniversité du Québec à Montréal – UQÀMDép. Organisation et ressources humainesDép. Organisation et ressources humaines

Courriel : [email protected] : [email protected]://www.er.uqam.ca/nobel/r13566/http://www.er.uqam.ca/nobel/r13566/

Le trauma

Le mot trauma (grec) et signifie « blessure».

Le trauma peut être défini comme un état affectif d'inconfort et détresse résultantes d'un événement extraordinaire et catastrophique qui a détruit le sentiment d'invulnérabilité au mal du survivant.

Le trauma

Stress – la personne est capable de s’ajuster (coping) sans se déchirer ou sans développer des troubles d’adaptation.

Trauma – la personne est submergée ce qui signifie que la personne n’est pas capable de fonctionner sans aide.

Le trauma

Les sens cruciaux sont ébranlés– Les sens associés aux: sentiments de

valorisation, les besoins d’amour et de sécurité, sentiments d’avoir le contrôle sur leurs existences – sont effrités

Les raisons pour vivre sont endommagées ou détruites

Direct ou indirect

Les violences au travailLes violences au travail

Un nombre croissant de personnes sont Un nombre croissant de personnes sont victimes d’agressions dans l’exercice de victimes d’agressions dans l’exercice de leur profession. leur profession.

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1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Total Femme Homme

Nombre des lésions attribuables à la violence en milieu de travail selon le sexe

Source : CSST

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Total Femme HommeLinéaire (Total) Linéaire (Femme) Linéaire (Homme)

Lésions attribuables à la violence en milieu de travail selon le sexe - Tendance

Source : CSST

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Total Femme Homme

Nombre des lésions physiques attribuables à la violence en milieu de travail selon le sexe

Source : CSST

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1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005


Lésions physiques attribuables à la violence en milieu de travail selon le sexe - Tendance

Source : CSST

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Total Femme Homme

Nombre des lésions psychiques attribuables à la violence en milieu de travail selon le sexe

Source : CSST

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1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005


Lésions psychiques attribuables à la violence en milieu de travail selon le sexe - Tendance

Source : CSST

Groupes d’incidents au travail source des traumatismes

Désastre technologique : feu, effondrement d’un bâtiment, une fuite des substances toxiques.Désastres naturels : Inondations, tremblements de terre, ouragans.Activité criminelle : homicides, pris d’otages, coups de feuTerrorisme : appels à la bombe, fusillades, sabotage, attaques avec gaz toxiquesConflit armé : lutte corps à corps, mines antipersonnel, mort ou blessure d’un collègue, blessures gravesLes gardiens de la paix : Récupérer les corps, tireur d’élite, émeutes, ou encore faire face aux atrocités.

Incidents traumatiques en milieu de travail

Opérationnel : être exposé à un risque biologique (SIDA) ou à un agent cancérigène (amiante, silice), des vapeurs toxiques, la destruction du lieu de travailInterpersonnel : mort d’un collègue, être témoin d’un accident ou de la blessure d’un collègue, différentes formes de violences, le suicide d’un collègue, harcèlement moral.Criminel : appel à la bombe, du chantage, vol à main armée, pillageBlessures causées par : accident en voiture, bris d’équipement, mauvaise utilisation des machineries, la manutention des marchandises

Les traumas au travail

Trois groupes de personnes qui sont les plus vulnérables : – la victime primaire, celui ou celle qui a vécu le

trauma ; – les sauveteurs ou les soignants– les témoins.


Pierre, 52 ans, docker depuis 20 ans.

« Moi je chauffais la machine pis j’ai rentré des fourches dans des plates, pis le gars qui met des blocs pour pouvoir lever les plates je l’ai pas vu, y est arrivé pis y s’est penché sur les fourches, pis à un moment donné j’ai vu un gars monter dans les airs mais les fourches ont lâché. Y est pas mort sur le coup mais… c’est ça que je te dis, j’ai eu ben ben gros de l’appui de tout le monde icitte, même d’ailleurs. (…) je pense à ce gars-là à tous les jours, à tous les jours j’ai une pensée pour ce gars-là. »


Ginette, 47 ans, travailleuse dans un grand magasin à rayon depuis 26 ans ; elle a vécu du harcèlement moral au travail de la part de son superviseur.

Pensées suicidaires :

«Ils veulent ma peau, je vais leur donner. Ils vont l’avoir. Je vais leur offrir. Je vais me pendre en arrière du dépôt».


Colette, 57 ans, secrétaire médicale depuis 32 ans ; elle a vécu du harcèlement sexuel et moral au travail. Elle a été abusée sexuellement quand elle avait 6 ans. Au moment où elle travaillait dans cet hôpital, elle en avait 30 ans. Elle a été harcelée sexuellement par des médecins qui ont mis des photos d’hommes nus dans ses tiroirs. Ce geste, nous confie-t-elle, a bouleversée sa vie et elle ne comprenait toujours pas pourquoi les gens étaient méchants avec elle.

Le monde assomptive

Selon Parkes (1975) c’est un ensemble d’assomptions sur le monde, sur soi et sur les rapports qui existent entre le soi et le monde, que l’on utilise, avec confiance, afin de reconnaître, de planifier et d’agir dans la vie quotidienne. Le monde assomptive n’est pas statique, il va continuellement se construire et se raffiner à partir des nouvelles informations. Sa fonction serait de nous aider à s’ajuster (cope) avec la réalité.

Le monde assomptive

Janoff-Bullman

Au centre il y a notre assomption d’invulnérabilité qui sera affectée par le trauma

Le monde assomptiveTrois assomptions fondamentales :

(1) Le monde est bienveillant; le monde est juste – il y a une justice dans ce monde.

(2) Le monde possède un sens; il y a un sens dans ce qui nous arrive.

(3) Le soi est méritant; si l’on fait quelque chose de pas correct, on sera puni parce que le monde est juste, il ne permet pas les injustices, et on mérite d’être puni parce que l’on a fait quelque chose de pas correct.

Les émotions

Peur

Colère

Tristesse

Joie

Dégoût

Espoir

Surprise

Plaisir

Souffrance

Honte

Satisfaction

Confiance

Méfiance

Indignation

Ennui

Indifférence

Jalousie

Embarras

Humiliation

Monde assomptiveMonde assomptiveÉmotionsÉmotions

Groupe de Professionnels en

Éducation

1- Très rarement 3- Une fois par jour 5- Plusieurs fois par heure

2- Une fois par semaine 4- Plusieurs fois par jour

Monde assomptiveMonde assomptiveÉmotionsÉmotions

Groupe de Professionnels en

Éducation

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3

Monde assomptiveMonde assomptiveÉmotionsÉmotions Groupe de Travailleurs

Cols Bleu

1- Très rarement 3- Une fois par jour 5- Plusieurs fois par heure

2- Une fois par semaine 4- Plusieurs fois par jour

Monde assomptiveMonde assomptiveÉmotionsÉmotions Groupe de Travailleurs

Cols Bleu

Groupe 1 Groupe 2

G Émotion E NE

1 Méfiance 2,2 1,8

1 Indignation 2,0 1,5

1 Colère 2,0 1,6

1 Tristesse 2,0 1,7

1 Souffrance 1,7 1,3

1 Peur 1,4 1,2

2 Plaisir 3,2 3,8

2 Confiance 3,2 3,8

2 Satisfaction 3,2 3,8

2 Joie 3,1 3,6

2 Espoir 2,9 3,4

3 Dégoût 1,6 1,4

3 Honte 1,3 1,2

3 Humiliation 1,3 1,1

G Émotion E NE

1 Méfiance 3,0 2,4

1 Colère 2,7 2,0

1 Dégoût 2,6 1,8

1 Tristesse 2,4 1,6

1 Souffrance 2,0 1,4

1 Humiliation 1,9 1,3

1 Honte 1,9 1,3

1 Embarras 1,9 1,4

1 Peur 1,7 1,3

2 Joie 2,7 3,5

2 Confiance 2,6 3,4

2 Plaisir 2,4 3,4

2 Satisfaction 2,3 3,2

2 Espoir 2,0 2,8

Professionnels en éducation Travailleurs cols bleu

Fréquence des émotions au travail : 1 : Très rarement - 5 : Plusieurs fois par heure

Les émotions toxiques

Les émotions qui peuvent polluer l’esprit avec des sentiments négatifs, par exemple, la colère, la peur , la honte, l’indignation, la culpabilité.

Conclusion

Les traumas au travail laissent des traces physiques, mentales et émotionnelles.

Le vécu des émotions toxiques certainement laissent aussi des traces qui comportent plusieurs caractéristiques : souffrance psychique, détresse, anxiété, sentiment de méfiance, colère.

Conclusion

L’espoir - une émotion associée au souhait de restaurer son intégrité et de retourner à « fonctionner ». À partir d’une désillusion profonde et du désespoir, avec l’événement traumatique, la personne parfois arrive à une étape où la désillusion diminue, et que l’espoir réapparaît.

Conclusion

J’ai peur de, un peu de gâchis aussi ce qui me reste du défi, de ce que je pense du travail tsé. Ma pensée, c’est que présentement je me dis j’ai quand même encore espoir à quelque part que ça va changer. Je dis pas ça à tout le monde, parce que, il y en a ceux qui me disent que, c’est pas correct de penser de même parce que, y me disent bien regarde tu t’es battue tellement longtemps, il n’y a rien qui va changer. Mais j’ai toujours gardé espoir.

Merci !

Questions ?

Invitation :6e Conférence Internationale sur le harcèlement

moral / psychologique au travailMontréal du 4 au 6 juin 2008www.bullying2008.uqam.ca

Courriel: [email protected]

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