Le Sorbonnard Déchaîné n°35 (oct/nov 2012)

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Le logement est toujours un casse-tête pour les étudiants. Ils sont rares, chers ou les projets de réhabilitation mal prévus ou mal conçus. Les étudiants continuent d’être pris en otage. Un accord a été passé le 9 octobre 2011 entre les communautés d’agglomérations des Hauts-de-Bièvre (CAHB) concernant la réhabilitation et le redéploiement des rési- dences universitaires Jean Zay et Vincent Fayo à Chatenay–Malabry. Cette dernière fait partie des plans Anciaux pour en finir avec les logements vétustes et trop petits. En juil- let 2011, le bâtiment H a été démoli. Il comptait 91 logements de 28 m². Le loyer y était de 235 . Un étudiant expulsé doit donc débourser 700 pour un équivalent sur Antony. La fermeture se passe en été pen- dant les vacances scolaires. Les serrures sont changées pour empêcher les étudiants de revenir chez eux. La préoccupation majeure est celle du relogement des étu- diants. La cité U d’Anthony comptait 2 100 logements : c’est l’une des plus grandes d’Europe. Le nouveau projet du quartier Jean Zay ne semble pas adapté pour l’accueil des étu- diants. Dans le projet de réhabilitation, une crèche va disparaître. La question se pose encore, comment vont-ils faire pour pallier cette disparition ? Les contestations sont nombreuses. Le 10 mai 2012, le tribunal administratif de Versailles annule l’arrêté du 9 janvier 2009 du préfet des Hauts-de-Seine. Ce dernier est à l’initiative du projet de Jean Zay à Antony. Suite à la décision du tribunal les travaux sont stoppés. Enfin, le problème du logement étudiant est une des premières préoccupations du gouvernement. Néanmoins, les plans de construction ne sont pas réalistes. En effet, les plans Anciaux 2004 et 2009 prévoyaient la construction de 40 000 logements. On en compte seulement 22 600, ce qui représente 60% des objectifs de 2012. Quant aux réha- bilitations, 56 000 étaient prévues, 25 000 sont encore à réaliser. Le logement est un problème majeur pour les étudiants. Les places en résidence universitaire sont trop peu nombreuses et attribuées en général aux étu- diants de Master. Il est donc indispensable que l'État, en par- tenariat avec les CROUS, entre- prenne une réelle politique de construction de logements étu- diants. Le problème à Paris et en région parisienne est particulière- ment fort. Le loyer moyen pari- sien est de 657contre 427à Strasbourg. On compte 60 000 étudiants boursiers mais seulement 4 000 places en cité U. Les solutions suggérées par le nouveau gouvernement se basent premièrement sur le blocage de la hausse des loyers. Ensuite, l’objectif est la construction de 8 000 loge- ments universitaires par an ; cela représente 40 000 logements sur le quinquennat. Mais à Paris, le gros problème est le manque de place. Le gouvernement doit donc trouver des terrains pour pouvoir tenir ces objectifs. Une des dernières mesures que nous pou- vons citer est le plan campus. Ce plan pré- voyait 13 000 logements en quatre ans. Malheureusement, aucune livraison n’a eu lieu, le nouveau plan prévoit donc une accé- lération de sa réalisation afin que les loge- ments voient le jour. Aurélie RIVIÈRE Éditorial COGITO ERGO SUM Il est toujours intéressant de s'en remettre à soi. Il est tou- jours important de savoir s'écouter, de se construire, sans s'en référer à la norme établie, sans se laisser guider par autre chose que les conseils ou suggestions qui nous enri- chissent. Sans prendre pour acquis un principe que l'on n’a pas remis en cause, a minima pour le conforter. L'indépendance, c'est la possibi- lité d'avancer sans retenue autre que le bon sens. C'est acquérir un savoir-faire et un savoir être indissociables d'une certaine notion du bonheur. Ne se laisser influencer que par son intuition propre. L'indépendance, c'est se donner les moyens de faire non pas ce que l'on veut, mais ce que l'on peut avec les opportunités que l'on se crée. Ça demande à la fois beaucoup d'organisation et pas mal de temps, un zeste de motivation et beaucoup de décisions. Ça demande du cou- rage et de la concertation. C’est là la démarche qu’entreprend tout jeune adulte, propulsé dans la vie étudiante et univer- sitaire. C’est là la démarche entreprise par l’AGEPS depuis des années. Construire l'indé- pendance ne se fait pas sans heurt. Mais ça en vaut la peine. Parce qu'une fois que la route qui nous paraissait si longue a été parcourue, et que l'on arrive à un résultat bien diffé- rent de ce que l'on avait ima- giné, on a la satisfaction du tra- vail accompli. On a construit, seul ou à plusieurs, un projet. On a réussi, avec ou sans dou- leur, à surmonter ses craintes, ses envies, à s'enrichir de son parcours. Être indépendant, et le rester, c'est choisir de vivre selon des aspirations fortes, des espoirs incertains. C'est mettre son grain de sel, sa vision per- sonnelle, au service de chacun et de tous. Et c'est ce qui donne à cette aventure un petit goût de victoire. Marie-Marine AKERMANN, présidente de l’AGEPS La fin des vacances d’été a sonné, retour sur les bancs de l’école ou plus exactement sur ceux de l’Université. Pour beau- coup, fraîchement diplômés, il s’agit d’un environnement encore inconnu synonyme d’autonomie et de liberté. La découverte d’un nouvel environnement ne se fait pas sans heurts. Première origina- lité : l'université Paris-Sorbonne fixe une date officielle de rentrée, mais certaines filières décident dans leur coin de la repousser d'une, voire de deux semaines. De quoi s’y perdre ! Pour savoir quand commencent vos cours, consultez l'ENT (Environnement Numérique de Travail), outil qui vous sera très utile tout au long de l'année : vous y recevrez entre autres vos convocations aux examens. Ce premier semestre de l’an- née universitaire sera long, très long. Bien que la rentrée soit fin septembre-début octobre, nous n'aurons aucune interruption jusqu’aux vacances de Noël : éreintant pour les étudiants, les enseignants et les BIATSS. Les vacances de février et de prin- temps se déroulant à très peu de semaines d’intervalle, les élus de l'AGEPS pensent qu'il serait plus judicieux d’en déplacer une en novembre afin que tous puissent profiter d’une pause plus que bénéfique. Si dépaysante que puisse être l'arrivée à l'université, il existe de nombreux moyens de réussir son année et de l’apprécier pleine- ment. Les bibliothèques, nom- breuses à Paris, sont un outil indispensable. Elles sont cepen- dant touchées par des coupes budgétaires drastiques dont les conséquences détériorent nos conditions d’étude. Certaines sont contraintes de réduire leurs horaires d'ouverture ou leur fonds. Nos élus comptent ouvrir l'œil quant à la prochaine ferme- ture de la BIU (Bibliothèque Inter-Universitaire) et aux condi- tions de son déménagement. Tout n’est pas qu’affaire de connaissance, mais également de méthodologie. Pour s’y exercer, le tutorat constitue l’environnement idéal. Il est sou- vent plus aisé d’évoquer ses diffi- cultés en petit comité à un étu- diant qui, plus avancé dans la formation, a probablement connu les mêmes. Le tutorat est égale- ment le moment où de nombreux conseils sont dispensés et, cerise sur le gâteau, dans certaines filières, votre présence peut valo- riser une moyenne semestrielle un peu juste. Utile à notre forma- tion, le tutorat n’est cependant pas encore assez développé : nous, élus en UFR, aimerions voir des horaires plus adaptés. En première année, il est cou- rant d'hésiter sur la voie à emprunter. Parfois, certains étu- diants s’aperçoivent après coup que le cursus choisi ne leur convient pas. Pas de panique : vous n’êtes pas obligés de « per- dre » une année. La réorientation (c’est-à-dire le changement de filière) est possible au cours de l’année universitaire entre les deux semestres. Rien n’est gravé dans le marbre. L'Université n'est pas unique- ment un environnement scolaire, loin de là. Paris-Sorbonne compte de nombreuses associations dans des domaines divers et variés. Celles-ci se présenteront à vous lors des forums de rentrée qui auront lieu en octobre dans les centres Malesherbes et Clignan- court. Salomé PAUL La phrase du mois "A la rentrée 2012, les bourses ont été revalorisées de 2,1%, soit environ 100 euros par an au dernier échelon", explique Geneviève Fioraso dans une interview d’Educpro. 100 euros par ans, soit 10 euros par mois, et pour les bourses les plus élevées seulement. Sans compter qu’à ces 2,1% d’aug- mentation répondent... 2,1% d’inflation. On va aller loin ! La rentree du changement ? UNiversite : nouvelles tetes, memes casse-tetes Le bulletin sans concession de l’AGEPS, le syndicat indépendant de l’université Paris-Sorbonne, Oct/Nov 2012, numéro 35 AUTOMNE 2012 Logement : système S(ardines) Etudiants sans domicile Fixe back to school Association Générale des Étudiants de Paris-Sorbonne 01 40 46 32 27 www.ageps.org [email protected]

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Le logement est toujours un casse-têtepour les étudiants. Ils sont rares, chers oules projets de réhabilitation mal prévus oumal conçus. Les étudiants continuent d’êtrepris en otage.

Un accord a été passé le 9 octobre 2011entre les communautés d’agglomérationsdes Hauts-de-Bièvre (CAHB) concernant laréhabilitation et le redéploiement des rési-dences universitaires Jean Zay et VincentFayo à Chatenay–Malabry. Cette dernière faitpartie des plans Anciaux pour en finir avecles logements vétustes et trop petits. En juil-let 2011, le bâtiment H a été démoli. Ilcomptait 91 logements de 28 m². Le loyer yétait de 235 €. Un étudiant expulsé doit doncdébourser 700 € pour un équivalent surAntony. La fermeture se passe en été pen-dant les vacances scolaires. Les serruressont changées pour empêcher les étudiantsde revenir chez eux. La préoccupationmajeure est celle du relogement des étu-diants. La cité U d’Anthony comptait 2 100logements : c’est l’une des plus grandesd’Europe.

Le nouveau projet du quartier Jean Zayne semble pas adapté pour l’accueil des étu-diants. Dans le projet de réhabilitation, unecrèche va disparaître. La question se poseencore, comment vont-ils faire pour pallier

cette disparition ? Les contestations sontnombreuses. Le 10 mai 2012, le tribunaladministratif de Versailles annule l’arrêté du9 janvier 2009 du préfet des Hauts-de-Seine.Ce dernier est à l’initiative du projet de JeanZay à Antony. Suite à la décision du tribunalles travaux sont stoppés.

Enfin, le problème du logement étudiantest une des premières préoccupations dugouvernement. Néanmoins, les plans deconstruction ne sont pas réalistes. En effet,les plans Anciaux 2004 et 2009 prévoyaientla construction de 40 000 logements. On encompte seulement 22 600, ce qui représente60% des objectifs de 2012. Quant aux réha-bilitations, 56 000 étaient prévues, 25 000sont encore à réaliser.

Le logement est un problèmemajeur pour les étudiants. Lesplaces en résidence universitairesont trop peu nombreuses etattribuées en général aux étu-diants de Master. Il est doncindispensable que l'État, en par-tenariat avec les CROUS, entre-prenne une réelle politique deconstruction de logements étu-diants. Le problème à Paris et enrégion parisienne est particulière-ment fort. Le loyer moyen pari-

sien est de 657€ contre 427€ à Strasbourg.On compte 60 000 étudiants boursiers maisseulement 4 000 places en cité U.

Les solutions suggérées par le nouveaugouvernement se basent premièrement surle blocage de la hausse des loyers. Ensuite,l’objectif est la construction de 8 000 loge-ments universitaires par an ; cela représente40 000 logements sur le quinquennat. Mais àParis, le gros problème est le manque deplace. Le gouvernement doit donc trouverdes terrains pour pouvoir tenir ces objectifs.Une des dernières mesures que nous pou-vons citer est le plan campus. Ce plan pré-voyait 13 000 logements en quatre ans.Malheureusement, aucune livraison n’a eulieu, le nouveau plan prévoit donc une accé-lération de sa réalisation afin que les loge-ments voient le jour.

Aurélie RIVIÈRE

ÉditorialCOGITO ERGO SUMIl est toujours intéressant des'en remettre à soi. Il est tou-jours important de savoirs'écouter, de se construire,sans s'en référer à la normeétablie, sans se laisser guiderpar autre chose que les conseilsou suggestions qui nous enri-chissent. Sans prendre pouracquis un principe que l'on n’apas remis en cause, a minimapour le conforter.L'indépendance, c'est la possibi-lité d'avancer sans retenueautre que le bon sens. C'estacquérir un savoir-faire et unsavoir être indissociables d'unecertaine notion du bonheur. Nese laisser influencer que par sonintuition propre.L'indépendance, c'est se donnerles moyens de faire non pas ceque l'on veut, mais ce que l'onpeut avec les opportunités quel'on se crée. Ça demande à lafois beaucoup d'organisation etpas mal de temps, un zeste demotivation et beaucoup dedécisions. Ça demande du cou-rage et de la concertation. C’estlà la démarche qu’entreprendtout jeune adulte, propulsédans la vie étudiante et univer-sitaire. C’est là la démarcheentreprise par l’AGEPS depuisdes années. Construire l'indé-pendance ne se fait pas sansheurt. Mais ça en vaut la peine.Parce qu'une fois que la routequi nous paraissait si longue aété parcourue, et que l'onarrive à un résultat bien diffé-rent de ce que l'on avait ima-giné, on a la satisfaction du tra-vail accompli. On a construit,seul ou à plusieurs, un projet.On a réussi, avec ou sans dou-leur, à surmonter ses craintes,ses envies, à s'enrichir de sonparcours. Être indépendant, etle rester, c'est choisir de vivreselon des aspirations fortes, desespoirs incertains. C'est mettreson grain de sel, sa vision per-sonnelle, au service de chacunet de tous. Et c'est ce quidonne à cette aventure un petitgoût de victoire.

Marie-Marine AKERMANN,présidente de l’AGEPS

La fin des vacances d’été asonné, retour sur les bancs del’école ou plus exactement surceux de l’Université. Pour beau-coup, fraîchement diplômés, ils’agit d’un environnement encoreinconnu synonyme d’autonomieet de liberté.

La découverte d’un nouvelenvironnement ne se fait passans heurts. Première origina-lité : l'université Paris-Sorbonnefixe une date officielle de rentrée,mais certaines filières décidentdans leur coin de la repousserd'une, voire de deux semaines.De quoi s’y perdre ! Pour savoirquand commencent vos cours,consultez l'ENT (EnvironnementNumérique de Travail), outil quivous sera très utile tout au longde l'année : vous y recevrezentre autres vos convocationsaux examens.

Ce premier semestre de l’an-née universitaire sera long, trèslong. Bien que la rentrée soit finseptembre-début octobre, nousn'aurons aucune interruptionjusqu’aux vacances de Noël :

éreintant pour les étudiants, lesenseignants et les BIATSS. Lesvacances de février et de prin-temps se déroulant à très peu desemaines d’intervalle, les élus del'AGEPS pensent qu'il serait plusjudicieux d’en déplacer une ennovembre afin que tous puissentprofiter d’une pause plus quebénéfique.

Si dépaysante que puisse êtrel'arrivée à l'université, il existe denombreux moyens de réussir sonannée et de l’apprécier pleine-ment. Les bibliothèques, nom-breuses à Paris, sont un outilindispensable. Elles sont cepen-dant touchées par des coupesbudgétaires drastiques dont lesconséquences détériorent nosconditions d’étude. Certainessont contraintes de réduire leurshoraires d'ouverture ou leurfonds. Nos élus comptent ouvrirl'œil quant à la prochaine ferme-ture de la BIU (BibliothèqueInter-Universitaire) et aux condi-tions de son déménagement.

Tout n’est pas qu’affaire deconnaissance, mais également de

méthodologie. Pours’y exercer, le tutorat constituel’environnement idéal. Il est sou-vent plus aisé d’évoquer ses diffi-cultés en petit comité à un étu-diant qui, plus avancé dans laformation, a probablement connules mêmes. Le tutorat est égale-ment le moment où de nombreuxconseils sont dispensés et, cerisesur le gâteau, dans certainesfilières, votre présence peut valo-riser une moyenne semestrielleun peu juste. Utile à notre forma-tion, le tutorat n’est cependantpas encore assez développé :nous, élus en UFR, aimerions voirdes horaires plus adaptés.

En première année, il est cou-rant d'hésiter sur la voie àemprunter. Parfois, certains étu-diants s’aperçoivent après coup

que le cursus choisi ne leurconvient pas. Pas de panique :vous n’êtes pas obligés de « per-dre » une année. La réorientation(c’est-à-dire le changement defilière) est possible au cours del’année universitaire entre lesdeux semestres. Rien n’est gravédans le marbre.

L'Université n'est pas unique-ment un environnement scolaire,loin de là. Paris-Sorbonne comptede nombreuses associations dansdes domaines divers et variés.Celles-ci se présenteront à vouslors des forums de rentrée quiauront lieu en octobre dans lescentres Malesherbes et Clignan-court.

Salomé PAUL

La phrase du mois"A la rentrée 2012, les bourses ont été revalorisées de 2,1%, soit environ100 euros par an au dernier échelon", explique Geneviève Fioraso dansune interview d’Educpro. 100 euros par ans, soit 10 euros par mois, et pourles bourses les plus élevées seulement. Sans compter qu’à ces 2,1% d’aug-mentation répondent... 2,1% d’inflation. On va aller loin !

La rentree du changement ?

UNiversite : nouvelles tetes, memes casse-tetes

Le bulletin sans concession de l’AGEPS, le syndicat indépendant de l’université Paris-Sorbonne, Oct/Nov 2012, numéro 35AUTOMNE 2012

Logement : système S(ardines)

Etudiants sans domicile Fixe

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01 40 46 32 [email protected]

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Au fond ducouloirMissions et omissions….Missions sur les rythmes sco-laires à l’Éducation Nationale ;réflexion sur la place desSciences Humaines et Socialesdans la société et leur réparti-tion sur le territoire ; assises del’Enseignement Supérieur et dela Recherche ; conférencesenvironnementales, etc. Il n’y apas à dire, les nouvelles équipesplanchent à nous construire unavenir brillant, étincelant… C’estpour cela que nous nous per-mettons de leur rappeler cettepetite phrase innocente d’uncertain Georges Clémenceau,au hasard : « Si vous voulezenterrer un problème, nommezune commission ! »

Mutuelles au « banc » del’université ?Le 11 septembre dernier, l’UFCQue Choisir commettait uncrime odieux : la mise endemeure des 11 mutuelles quicouvrent le territoire natio-nal contre leurs clauses abu-sives, l’opacité de l’informationaux étudiants, des frais de ges-tion exorbitants (l’équivalent de13,7% des prestations versées,trois fois plus que l’assurancemaladie !). Ah, quelle hérésie !Soyons sérieux, n’est-ce paspour notre bien que cesdévouées mutuelles nous har-cèlent de prendre les complé-mentaires dont on n’a pas for-cément besoin, et que c’estgrâce à nos adhésions que ceschevaliers de la sécurité socialeétudiante touchent la bénédic-tion pécuniaire de Saint-État ?

La Sorbonne, elle est à nous !La Sorbonne est en travauxdepuis deux ans. La rénovationde la bibliothèque a bloqué lesamphis et les couloirs atte-nants, entraînant un déména-gement de plusieurs UFR. Denombreuses salles de cours ontété condamnées et relocaliséesdans le Quartier latin et dansParis. Eh bien, grande nouvelle,cette première salve de travauxtouche à sa fin ! Les amphisRichelieu, Turgot et Descartesseront restitués dès mars 2013,les autres salles en mai. Le toutsera entièrement opérationnelen septembre prochain. Aprèstant d'attente, la Sorbonne estrendue à ses premiers destina-taires, les étudiants !

L’été porte conseilLe 2nd semestre de l’année der-nière a marqué les élus d’UFRqui devaient réfléchir aux nou-velles maquettes pour 2014.Ceux de Littérature, de Latin, deGrec et de Langue Française ontassisté à un spectacle particu-lier puisque ces UFR ont étéincapables de se mettre d’ac-cord sur la maquette de LettresModernes. Non contentes de serenvoyer la balle, elles ontopposé deux options, l’une sou-tenue par la LittératureFrançaise et Comparée, l’autresoutenue par le Latin et laLangue Française, le Grec ayantdécidé de rester neutre. On ditque la nuit porte conseil… Maisl’été aussi puisque début sep-tembre tout ce petit monde aréussi à se mettre d’accord.

Ils sont 2 300 à Paris-Sorbonne. Etchaque année, 300 d’entre eux soutiennentleur thèse, sur 11 000 en France. Plus hautgrade universitaire, le Doctorat est le pas-sage obligé pour tout aspirant chercheur. Ila donc une vocation de professionnalisationet de spécialisation. Mais les conditions detravail varient d’un cas à l’autre. Depuis2009, l’AGEPS organise chaque année une« consultation doctorale », afin d’établir unétat des lieux sur les conditions de travail detous les doctorants et de mieux identifierleurs besoins. Ces enjeux tournent autourde trois temps forts : la formation, la viedoctorale, et l’insertion professionnelle.

Contrairement au Master ou à la Licence,il n’existe pas de maquette d’enseignementpour le Doctorat. Le thésard se forme seul,avec comme unique repère son directeur derecherche. Cela entrave le développementd’une « atmosphère stimulante » et favora-ble à ses recherches dans la plupart desÉcoles Doctorales. Certes, il dispose déjà debases méthodologiques, acquises durantson Master. Mais la création de modules deformation facultatifs (rédaction, bibliogra-

phie, outils, statistiques, vocabulaire scienti-fique en langues étrangères), apporteraitune plus-value inestimable. Si l’ÉcoleDoctorale 7 (Géographie) propose diversateliers de cartographie, d’enquête sur leterrain, d’anglais scientifique, de réalisationde poster, etc., ce fonctionnement reste uneexception à Paris-Sorbonne, alors qu'il estgénéralisé dans d’autres universités fran-çaises et européennes.

De son côté, la vie doctorale peine àexister. La communication des ÉcolesDoctorales et de leurs différents laboratoiresreste sporadique, notamment pour lesdivers événements scientifiques. Des pro-grès ont été faits, grâce à une implicationdes doctorants dans la vie institutionnelle, àlaquelle l'AGEPS a pris part, mais ils ne dis-posent pas à proprement parler d’espacedédié, pas même à la bien nommée Maisonde la Recherche. La construction d’un telespace se fait actuellement au gré desvolontés, sans réelle pérennité. Cependant,les journées d’accueil se développent, favo-risant les interactions entre chercheurs, doc-torants, administratifs et services scienti-

fiques existants. Sur ce point, l’accueil desdoctorants étrangers pèche encore.

Enfin, l’insertion professionnelle serévèle être un vrai casse-tête. Certes, laquestion ne se pose presque pas pour lesbénéficiaires d’un concours de la fonctionpublique (généralement de l’ÉducationNationale). Pour les autres, disposant d’unedes nombreuses bourses de thèse exis-tantes ou enchaînant les petits boulots ali-mentaires, il est plus ardu de faire valoir songrade dans le secteur privé. La difficultés’accroît lorsque ce sont des scienceshumaines. Les Écoles Doctorales pourraientjouer un rôle de patronage dans l’organisa-tion de rencontres entre doctorants etmilieux professionnels, notamment dansl’art et la culture.

Il reste donc beaucoup à faire.Cependant, quelques initiatives sont prises,comme celle de l’Équipe de Rédaction del’Aide-Mémoire à l’Intention des Doctorantsde Paris-Sorbonne (ERAMID), groupe dedoctorants indépendants qui a, dès 2010,entrepris la rédaction d’un guide pratiquepour tous les doctorants, de l’inscription à lasoutenance, en passant par les possibilitésde financement. Aujourd’hui, il est devenu leprincipal document d’information pour touset dispose d’une mise en ligne sur le site del’université.

Simon VACHERON

Première rentrée pour les ministres socia-listes à l'Éducation Nationale et àl'Enseignement Supérieur et la Recherche,Vincent Peillon et Geneviève Fioraso. En cepremier temps clé de leur nouvelle fonction,quelques actes sont à saluer, mais on enattend d'autres.

Du côté de l'Education Nationale, l'ex-prof. de philo. qui a hérité du vaisseau enperdition a ouvert le 5 juillet à la Sorbonne la« concertation sur la refondation de l'école »,dont les conclusions doivent guider la rédac-tion d'une loi cet automne. Au programme,la réussite pour tous, la formation des ensei-gnants, les rythmes scolaires... On peutsaluer la volonté de concertation et d'écoute,grande nouveauté depuis ces cinq dernièresannées, mais que sortira-t-il de tout cela ?

En cette rentrée, quelques mesuresconcrètes ont déjà été prises : FrançoisHollande avait promis la création de 60 000postes d'enseignants au cours de son quin-quennat ; cela commence, quoique douce-ment. Bien qu'il ait gelé les salaires – il aime-rait les augmenter, mais il ne le peut pas, dit-il –, M. Peillon a créé 6 000 postes « d'ur-gence » pour cette rentrée 2012, puisantdans les listes complémentaires desconcours. Ces nouveaux stagiaires bénéficie-

ront cette année d'un aménagement de ser-vice : ils travailleront... 3 heures de moinsqu'un temps complet. C'est mieux que rien,mais 15 heures de cours par semaine pourun débutant, c'est encore beaucoup trop. Onattend de voir comment sera réorganisée laformation des enseignants et quelle formeprendront les « écoles supérieures du profes-sorat et de l'éducation » annoncées pour2013.

Du côté du supérieur, la discrète MmeFioraso doit être saluée pour l'un des pre-miers actes de son mandat : l'abrogation dela honteuse circulaire Guéant qui entravaitles diplômés étrangers désireux de restertravailler en France (voir LSD n°33). Par ail-leurs, l'ambiance est là aussi à la discussion :les assises de l'Enseignement Supérieur ontété lancées le 11 juillet. Il ne s'agit pas defaire jaillir des idées, puisqu'elles sont déjà làdepuis les États Généraux de la Recherchede 2004, mais de réfléchir à des mises enœuvre concrètes. La nouvelle ministrecompte bien réaliser l'autonomie des univer-sités, mais sous une autre forme que celle dela LRU, qu'elle qualifie de « leurre ». Un motencore trop doux ? On attend le résultat : lerapport qui doit sortir en décembre et la nou-velle loi prévue pour 2013. En attendant, un

moratoire a déjà été prononcé contre ledécret sur le statut des enseignants-cher-cheurs, qui fut l'un des enjeux principaux deslongues grèves de 2009.

Mais il reste, pour nous étudiants, un pro-blème particulièrement immédiat et crucial :nos conditions de vie. Comme à chaque ren-trée, il faut tirer la sonnette d'alarme. Certes,cette année encore, les frais d'inscriptionn'augmentent qu'en fonction de l'inflation. Iln'empêche qu'ils augmentent. Certes, lesbourses suivent cette augmentation. Il n'em-pêche que cela ne pallie pas leur insuffisancede base : les bourses les plus élevées, 460€par mois, ne permettent aucunement devivre, et les critères d'attribution privent tropd'étudiants en situation critique d'en bénéfi-cier. Certes, l'augmentation des loyers estdésormais encadrée. Il n'empêche que lacrise du logement étudiant est toujours aussialarmante : les résidences du CROUS nesont en mesure d'accueillir que 7% de lapopulation étudiante française. Depuis ledernier rapport de l'OVE (Observatoire de laVie Étudiante) en 2010, rien n'a changé :50% des étudiants sont toujours obligés dese salarier, dont 30% à temps plein, pourfinancer leurs études qu'ils mettent ainsi enpéril.

Sur son blog, Mme Fioraso annonce quela vie étudiante, et en particulier le loge-ment, est sa priorité. Nous l'appelons à tenirparole.

Juliette HALLÉ

En temps normal, les Québecois n'ontpas une grande culture de la protestation.Certes d'origine française, ils ont toujourseu une affection particulière pour notrefaçon de nous manifester de toutes lesmanières possibles. Mais aujourd'hui, lesQuébecois ont dépassé leurs maîtres en lamatière. Leur vision de la protestation estempreinte de bonne humeur et de convic-tion. Ce mouvement, initié par la manifes-tation du 13 février 2012 à Montréal, oùplus de 300 000 personnes avaient investiles rues, s'est construit graduellement. Oùl'on voit qu'un mouvement étudiant largedépasse ses frontières universitaires pourphagocyter toute une société en mal dereconnaissance.

Tout a commencé avec l'annonce dugouvernement québecois en février : unehausse des frais d'inscription à l'universitéde 75% sur cinq ans. Une somme qui prive-rait près de 30 000 étudiants d’y accéder.Quelques jours plus tard, la hausse est fina-lement fixée à 82% sur sept ans. Un désas-tre pour les étudiants québecquois quidéfendent, contre une vision matérialiste etrentable de l'université, une vision huma-niste de l'enseignement comme formationintellectuelle du citoyen.

Le mouvement est lancé :les étudiants qui protestentle font pacifiquement, avecdes moyens bien différentsde nos « manifs » fran-çaises. Carré rouge cousu

sur les vêtements, débats à l'universitéavec les enseignants, défilés pacifiques...Les réseaux sociaux jouent un rôle clef dansce mouvement. Les pages se multiplient surInternet et de nouvelles formes de médiasvoient le jour qui ne se revendiquent d'au-cun parti, d'aucun syndicat. Ce sont desétudiants motivés, impliqués, indépen-dants, qui ont pris le parti de l'organisationpour rassembler au maximum. Le plus inté-ressant est l'étroite collaboration qu'entre-tiennent tous ces nouveaux réseaux. Trèsliés, ils ne se marchent pas dessus. Leurintérêt ne réside pas dans la promotion deleur groupe ou de leur association, maisbien dans la prise de conscience collective.

Il faudra cependant attendre encorequelques semaines avant que toute lapopulation s'empare de ce mouvement : la« Loi 78 répressive », dite « Loi matraque »,du 18 mai 2012. Promulguée par un gou-vernement dépassé par la longévité et l'in-tensité non relâchée du mouvement étu-diant, elle visait à les faire taire en restrei-gnant les libertés de parole, de rassemble-ment... De « simple » mouvement étudiant,le mouvement se transforme en une remiseen cause du système politique, du néo-libé-ralisme, de la marchandisation des services

publics en général. Des assemblées dequartier voient le jour, la population s'em-pare des questions qui la concernent.

Ce « Printemps Érable » politise touteune génération, tout un peuple qui jusquelà vivait sur des acquis qu'il peinait à remet-tre en question. Du point de vue étudiant,le combat politique et social, cristallisécontre la hausse des frais d'inscriptions àl'université, se renforce. Un syndicat indé-pendant, nationalisé par l'ampleur prise parle mouvement, s'est créé : la CoalitionLarge de l'Association pour une SolidaritéSyndicale Étudiante (CLASSE). Ils deman-dent entre autres la tenue d'états générauxde l'éducation dès cet automne. Le mouve-ment se poursuit, et avec lui, les peupleséchangent sur leur idéal de société, sur unvivre ensemble au delà du Québec même.Comme le dit un des porte paroles de laCLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois : « Notregrève, c’est pas un événement isolé, notregrève c’est juste un pont, c’est juste unehalte le long d’une route beaucoup pluslongue. »

Après des mois de protestation achar-née, le nouveau ministre mandaté par legouvernement élu il y a plusieurssemaines a décidé d'abroger ces lois. Uneexcellente nouvelle pour les mobilisés qué-bécois, et un vent d'espoir pour les étu-diants de tous pays !

Marie-Marine AKERMANN

ACTUALITE PARIS-Sorbonne - Doctorat

QUOI D’NEUF DOCTEUR ?

ACTUALITE nationale - Rentree aux ministeres

LES ETUDIANTs ont toujours faim

ACTUALITE internationale - QUEBEC

Le printemps erafle

Page 3: Le Sorbonnard Déchaîné n°35 (oct/nov 2012)

Chaque année, plus d’un millier d’étudiants béné-voles au GENEPI entrent en détention pour animer desateliers avec des personnes incarcérées. Chaque année,nous rencontrons des hommes, des femmes et des ado-lescents que la société a oubliés derrière les murs.Chaque année, ce que nous y voyons, ce que nous yentendons nous pousse à continuer à exister.

Nous ne voyons de la prison qu’une parcelle. Nous nerencontrons parmi les personnes incarcérées que cellesque l’administration pénitentiaire a choisi d’inscrire surles listes selon des critères qui nous sont souvent obs-curs. Nous ne nous rendons que dans les prisons situéesà l’orée des villes. Aussi restreinte soit cette fenêtre quenous construisons entre l’intérieur et l’extérieur, nouscontinuerons notre action jusqu’à parvenir un jour àtoucher les personnes les plus isolées et à entendre lesvoix les plus étouffées.

En aucun cas nous ne souhaitons parler en lieu etplace des personnes qui vivent la prison dans leur chair.Si la prison empêche les voix captives de sortir de sonenceinte (en contrôlant le courrier, en interdisant l’accèsà Internet, en prohibant les pétitions…), ce n’est pas uneraison pour porter un message qui ne nous revient pas.Nous ne vivons pas l’humiliation d’une fouille à nu, ladouleur d’un parloir, les bruits permanents, l’exiguïtéd’une cellule de 9m² partagée à plusieurs et la lenteurdu temps qui passe quand on y est enfermé vingt-deuxheures par jour.

Cependant, les dysfonctionnements du système car-céral, nous sommes bien forcés de les constater. Surcent personnes incarcérées, onze sont en situation d’il-lettrisme, trente sont issus de cursus courts ou d’échecsscolaires, quarante-six sont sans diplôme. Au total, 80%des prisonniers et prisonnières n’ont pas dépassé leniveau CAP. Si le lien entre exclusion sociale et parcoursdélinquant est évident, il est rarement mis en avant.

Christiane Taubira, la Garde des Sceaux, a affirmécet été sa détermination de sortir du « tout-carcéral » etde développer les peines alternatives à l’incarcération.Le lynchage dont elle a été la cible pour des propos,somme toute, assez peu révolutionnaires montre bien ladifficulté de sortir d’un cadre de pensée vieux comme lemonde. Les défenseurs de l’institution pénitentiaire ontcrié à l’outrage aux victimes. Seulement, parallèlementà une hausse massive du taux d’incarcération (+11%depuis janvier 2011), les associations d’aide aux vic-times ont vu baisser de manière importante les subven-tions qui leur étaient accordées. Comment comprendrece paradoxe ? C’est pourtant en leurs noms qu’on dressedes politiques pénales sécuritaires qui conduisentchaque année un peu plus de personnes dans ces pri-sons désinsérantes et déshumanisantes.

Désinsérantes parce qu’une peine de prison impliquede perdre logement et emploi et d’être éloigné de safamille. Parce qu’être incarcéré, c’est désapprendretoute forme d’autonomie et se heurter à une infantilisa-tion constante, être empêché d’avoir la moindre initia-tive, ne plus avoir le droit d’ouvrir soi-même une porteni de faire une démarche administrative.Déshumanisantes, parce qu’une peine de prison mal-mène la dignité et prive de tous les droits : travail,santé, hygiène, formation, intimité, sexualité. Dès lors,comment s’étonner qu’il y ait sept fois plus de suicidesen détention qu’à l’extérieur ?

Pallier le problème de la surpopulation carcérale parune augmentation du parc pénitentiaire est un pis-aller.Chaque prison construite est immédiatement remplieau-delà des limites du raisonnable. L’abolition de lapeine de mort n’a pas fait augmenter le nombre demeurtres. De la même façon, arrêter d’incarcérer à tourde bras ne fera pas augmenter les chiffres de la délin-quance. Tant que la société n’acceptera pas cette idée,nous poursuivrons notre entreprise de décloisonnementpar le partage de savoirs, nous continuerons à décons-truire l’évidence de la prison et à construire des pontsentre l’intérieur et l’extérieur.

GENEPI Groupement Etudiant National d’Enseignement aux

Personnes Incarcérées12, rue Charles Fourier

750013 PARISTEL : 01 45 88 37 00

www.genepi.fr

Alors que les enjeux environne-mentaux sont de plus en plus pré-sents dans les débats de société, cesont des questions peu discutéesdans la plupart des universités fran-çaises. La communauté universi-taire semble en effet se concentrerplus sur la numérisation croissantedes savoirs et ses conséquences,notamment en termes juridiques,que sur l'impact écologique qu'ellepeut avoir. Restauration, logement,transport… autant de domaines où ilest urgent de prendre en compte lesquestions écologiques afin d'amélio-rer les conditions d'étude et de tra-vail de tous.

RESTAURATIONVous l'avez peut-être constaté,

les AMAP (Association de Maintiende l'Agriculture Paysanne) se sontbeaucoup développées ces der-nières années. Depuis plusieursmois, on voit même des AMAP étu-diantes naître : Pot'IG à l'Institut deGéographie, créée par des étudiantsdu Master Environnement de Paris IPanthéon-Sorbonne ; la Cagette desÉtudiants, hébergée par la Maisondes Initiatives Étudiantes (MIE) ; leKdi des Grands Moulins au Labo13… pour ne parler que d'initiativesparisiennes. Le principe est simple :un partenariat avec un agriculteurde la région est passé pour fourniraux adhérents fruits et légumes. Lebénéfice est double : le producteura un revenu correct et stable, lesadhérents ont des produits frais, desaison et souvent cultivés en agri-culture biologique ou raisonnée, letout pour une somme modique,généralement une dizaine d'eurospar semaine.

Il y a en effet fort à faire dans laprise en compte des enjeux envi-ronnementaux dans la restaurationuniversitaire, d'un bout de la chaîne(production des denrées) à l'autre(traitement des déchets).Différentes mesures peuvent êtreprises et avoir des effets rapides surla qualité des repas préparés par lesrestaurants universitaires (RU) etles cafétérias. Ainsi, le choix de pro-duits de saison issus de l'agriculturerégionale et le développement desalternatives végétariennes permet-traient de baisser le coût d'achatdes produits, de mieux rémunérerle personnel ou d'en embaucherplus, afin d'améliorer leurs condi-tions de travail ainsi que le service.Pour les produits qui ne peuventêtre issus de l'agriculture locale(café, thé, jus de fruit…), le choixdu commerce équitable semble lemeilleur : bien que peu contrai-gnant sur le plan écologique, ilassure une rémunération digne desproducteurs. À l'autre bout de lachaîne, il serait intéressant d'étu-dier des solutions de valorisationdes déchets organiques.

LOGEMENT ET TRANSPORTSÉternel problème pour les étu-

diants, surtout en région pari-sienne, le logement gagnerait à êtreintégré dans un débat environne-mental. Si l'État et les CROUSentreprennent une réelle politiquede construction de logements étu-diants, les constructions HQE(Haute Qualité Environnementale)et écologiques doivent être priori-taires, afin d'obtenir des bâtimentspeu consommateurs d'énergie. Lesrésidences existantes ne doiventpas être en reste : il est urgent d'of-

frir aux étudiants des conditions devie décentes. Une réhabilitationpeut ainsi être l'occasion d'amélio-rer les performances environne-mentales des bâtiments, d'en amé-liorer l'isolation énergétique etsonore, d'installer un système deréutilisation de l'eau (qui a besoind'une eau limpide et potable dansses toilettes ?). On peut aussi ima-giner la création d'espaces de viecollective (laverie, salle de jeux,salle de sport…), car on respected'autant mieux un environnementqu'on s'y sent bien. Il en va demême pour la restauration et laconstruction de lieux de cours, et ilest regrettable de constater quedans notre université, qui se veutmoderne, les bâtiments historiquessont vétustes et les centres récents,voire encore en construction(Clignancourt pour ne pas le citer)sont loin d'être à la pointe de l'inno-vation environnementale, alorsqu'ils auraient pu l'être.

En matière de logement, il existedes initiatives inventives et intéres-santes. Lancées à Amsterdam en2006, exportées dans plusieurspays, les résidences formées deconteneurs peuvent être efficaceset peu coûteuses : les conteneursen rez-de-chaussée peuventaccueillir des étudiants handicapés,on peut facilement y intégrer bal-cons et panneaux solaires… Mais latentative française, au Havre, futpeu brillante : mauvaise isolation,fuites d'eau…

Logements et bâtiments univer-sitaires doivent aussi être intégrésdans la ville, à proximité des trans-

ports en commun. Les places enrésidence universitaire doivent êtreattribuées en fonction du lieud'étude : il est stupide de devoirsubir quarante minutes de transportquand existe une résidence à dixminutes de son université…

ET LES UNIVERSITES ?La Conférence des Nations Unies

sur le développement durable, quis'est tenue à Rio en juin 2012, étaitambitieuse. Elle proposait ainsi auxuniversités un engagement sur plu-sieurs points : enseignement desconcepts, encouragement de la

recherche, soutien aux efforts dedéveloppement durable, éco-res-ponsabilisation des campus, ratio-nalisation des ressources énergé-tiques, choix d'achats durables…Mais l'éléphant a accouché d'unesouris : la feuille de route issue dela Conférence revoit les ambitionsenvironnementales à la baisse etest fustigée par les associations deprotection de l'environnement.

Si de nombreuses mesures peu-vent être prises et les avancéesgrandes, les universités doiventelles aussi adopter un comporte-ment écologique. Inutile de nousattarder sur les mesures concrètesde gestion des énergies (isolation,éclairage, eau…) et de tri (tri sélec-tif, recyclage, réutilisation destoners d'imprimantes et de photo-copieuses…), loin d'être systéma-tiques ou d'une efficacité redouta-ble. C'est surtout en tant qu'institu-tion de Recherche etd'Enseignement qu'elles doiventagir. L'Université doit en effetencourager sa communauté à adop-ter des comportements respectueuxde l'environnement, car la bonnevolonté et la participation de chacunest nécessaire au développementdurable. Mais surtout, elle doits'emparer du débat, voire le susci-ter elle-même. Ce qui, dans uncontexte de course au financementpermanente, semble malheureuse-ment loin de ses préoccupations.

Alice BENSO

T R I B U N EGENEPI : groupement etudiant

national d’enseignement aux

personnes incarcerees

POUR ALLER PLUS LOIN - l’ecologie a l’universite

SOYONS UNIVERSI-TERRE !

Le strip - Marvin & Loomis - Sacrifice

Une rentrée vitaminée

Page 4: Le Sorbonnard Déchaîné n°35 (oct/nov 2012)

Agendaculturel

NUIT BLANCHECette année, la 11ème édition de la

Nuit Blanche a lieu le 6 octobre.Le thème : “Retrouver une utopie,

le Paris du silence.”A noter qu’une quinzaine de belvé-dères habituellement inaccessiblesau public permettront exceptionnel-

lement de contempler la ville !

EXPOSITIONParis vu par Hollywood

A l”Hôtel de Ville,du 18 septembre au 15 décembre,découvrez le regard porté sur Paris

par le cinéma hollywoodien !Exposition gratuite de 10h à 19h,tous les jours sauf dimanche et

jours fériés.

TANDEM PARIS-BERLINLes capitales française et allemandecélèbrent leurs 25 ans d’amitié parune série de projets artistiques et

d’événements culturels simultanés.Retrouvez le programme sur

www.paris.fr !

CONCOURS DE DESSINParis capotes création

Tous les ans, la mairie de Paris dis-tribue 350 000 préservatifs gratuits.

Cette année, elle propose auxParisiens de confectionner eux-mêmes le dessin qui figurera

sur la pochette. Pour participer, au concours, rendez-

vous sur www.facebook.fr/paris/

CINEMAFILMIQUE :

cycle de projections de filmsOrganisée par Paris-Sorbonne et leCentre Georges Pompidou, ce cyclede projections permet à tous les

étudiants du PRES SorbonneUniversités de visioner des films

gratuitement tout au long de l’année, assortis d’un bref

commentaire oral.Calendrier : les vendredi 5 octobre,9 novembre, 7 décembre, 8 février,1 mars, 5 avril, 17 mai et 24 mai(12h-15h) de 12h à 14h dans legrand amphithéâtre de l’Institut

d’Art et d’Archéologie, 3 rueMichelet, Paris 6°.Venez nombreux !

EXPOSITIONSLOUVRE

Raphaël, les dernières annéesL’exposition réunit les œuvres réali-sées à Rome par le grand peintre

pendant les sept dernières années de sa vie.

Du 11 octobre au 14 janvierHall Napoléon

Tous les jours sauf mardi 9h-18hNocturnes mercredi et vendredi

jusqu’à 21h45Samedi et dimanche jusqu’à 20h

Entrée 12€

Chypre entre Byzance etl’Occident, IVe-XVIe siècle

Panorama de l’histoire singulière del’art chypriote depuis la fondation de

Constantinople jusqu’à la conquête de l’île par les Turcs.

Du 28 octobre au 28 janvier 2013Entresol

Tous les jours sauf mardi 9h-18hNocturnes mercredi et vendredi

jusqu’à 21h45Entrée 11€

Le SIUMPPS (Service Inter-Universitaire deMédecine Préventive et de Promotion de laSanté) est le service de santé de Paris-Sorbonne.Il offre des consultations gratuites de généra-listes, de psychologues et de spécialistes etorganise des événements de médecine préven-tive tout au long de l’année sur tous les sites decours.

Contraception :Vous pouvez vous adresser aux infirmières de laSorbonne pour renouveler votre ordonnance depilule. Malheureusement, il n’y a pas encored’infirmerie à Clignancourt ni à Malesherbes...Des préservatifs fournis par le SIUMPPS serontaussi disponibles gratuitement toute l’année,n’hésitez pas à venir nous en demander !

Calendrier :20 novembre, 11h-15h à Clignancourt :Contraception et dépistage.

28 et 29 novembre à la Sorbonne : Dépistage.

28 avril à Clignancourt : Conduites à risque.

8 et 9 avril, 12h-15h à Malesherbes : Dépistage.

N’hésitez pas à les contacter :01 40 51 10 [email protected]éfectoire des Cordeliers, 15 rue de l’École deMédecine, 75006 Paris, m° Odéon, esc. G, 3èétage.

Syndicat indépendant de Paris-Sorbonne, l’AGEPS dispose de nom-breux élus dans les différents conseilsd’UFR et de 8 élus dans les conseilscentraux de Paris-Sorbonne. Étu-diants, nous travaillons chaque jour àce que notre voix à tous soit prise encompte. Rejoignez-nous !

Nos locaux: SORBONNE: salle F646 galerie ClaudeBernard, esc. P 2è étage.MALESHERBES: salle 113, 1er étage CLIGNANCOURT: salle 540, 5è étage

Le Sorbonnard Déchaîné : Directeur de publication : Marie-Marine AKERMANN, Rédactrice enchef : Juliette HALLÉ, Comité derédaction de ce numéro : M-M AKER-MANN, Alice BENSO, Typhaine BOU-CARD, Octave BUFI, Juliette HALLÉ,Grégory JOUBERT, Samuel PADOUX,Salomé PAUL, Aurélie RIVIÈRE,Simon VACHERON. Dessins : JulienFOUQUET. Maquette : Xavier HENRY.

Avec la participation du FSDIE deParis-Sorbonne

Alors que chacun s’engage à terminer sesderniers préparatifs, comme chaque année,septembre retentit de son plein de romanset sonne la rentrée littéraire ! D’ici à octobrece sont 646 publications qui sont attendues :8 de moins que l’an dernier nous dira-t-on,mais qu’importe, puisque pour l’industrie del’édition cette période tend à nous présenterles futurs lauréats des prix littéraires quiseront nommés à l’automne prochain. Eneffet, depuis la création du Goncourt en1903 ou encore du prix Fémina en 1904, leséditeurs exposent en cette période, danstoutes les librairies, leur florilège de nou-veaux romans. Cette grande opération serévèle comme un important plan marketingmais qu’en est-il des œuvres, de cette subs-tance dont nous serions si avides ?

Certaines références reviennent sur

toutes les lèvres. Ainsi, nouspourrons comme d’autresnous attarder sur L’hiver deshommes de Lionel Duroy(édition Julliard), présentant

l’histoire des enfants des criminels deguerre ; sur Peste et Choléra de PatrickDeville (édition Seuil) où nous est contéel’épopée d’Alexandre Yersin, élève dePasteur ; sur le deuil de la mort d’une mèrede Laisser les cendres s’envoler de NathalieRheims (édition Léo Scheer) ; sur le trèsattendu Oh… de Philippe Djian (éditionGallimard) ou encore sur le récit de la cam-pagne de François Hollande, Rien ne sepasse comme prévu, de Laurent Binet (édi-tion Grasset).

Du roman autobiographique au récitd’Histoire, de la religion à la folie, les romansde cette année mettent au devant de lascène, à un rythme effréné, une multitudede styles. Des quelques 220 romans étran-gers nous retiendrons La fabrique des illu-sions de Jonathan Dee (édition Plon), his-

toire d’amour et de destins croisés dansl’Amérique des années 1980-1990, ouencore Rosa Candida de Audur AvaOlafsdottir, parcours mouvementé d’unjeune homme emprunt d’amour pour labotanique.

Et bien que les primo-romans soient demoins en moins nombreux, 69 seulementcette année, Nos cheveux blanchiront avecnos yeux de Thomas Vinau, publié par unenouvelle maison d’édition, Alma Editeur,semble déjà annoncé comme une véritablerévélation.

Grand plongeon dans des univers ima-gés, ces livres nous transportent d’un senti-ment à l’autre, parfois très proches de nosréalités. Et si le style laisse parfois à désirer,ne pouvons-nous pas nous dire que l’impor-tant est ici de sentir, de ressentir et denous laisser porter par de possiblesrévélations ?

Typhaine BOUCARD

Nous sommes en 2001. Le vaisseau d’ex-ploration Discovery s’approche de Jupiterafin de trouver la source d’un rayonnementélectromagnétique, identique à celui perçusur la Lune autour d’un monolithe noir fortétrange trouvé deux ans auparavant, etenfoui 4 millions d’années plus tôt. Ce vais-seau est contrôlé par un ordinateur de bordpossédant une intelligence artificielle : HAL9000, ordinateur prenant le contrôle total duvaisseau et en otage ses habitants. Ce filmpose les questions suivantes : de quellemanière évolue l’humanité ? Avons-nousréellement besoin de tout savoir ? Le pro-grès technologique est-il une menace ?Cette dernière question est actuellement aucoeur des débats dans le secteur de la tech-nologie.

Visionnaire ? StanleyKubrick l’est indéniable-ment ! Né deux semainesavant Andy Warhol, en1928, Mr K. s’est imposé

dans le monde du cinéma avec 11 filmsmajeurs sur les 13 de sa filmographie.

Détailler toute l’oeuvre de Kubrick en 3colonnes et 500 mots est tout bonnementimpossible, aussi, je vous renvoie à ses filmsafin d’en découvrir toutes les subtilités,comme l’utilisation intensive des travellingdans Shining ou des zoom dans Orangemécanique et les univers qui y sont associés,fondements de la révolution kubrickienne.

Stanley Kubrick, c’est une révolutiondans le film de guerre avec Dr Folamour,satyre sur la guerre froide, une révolutiondans le drame sociologique avec OrangeMécanique, film joyeux et coloré sur fond deBeethoven au synthé où les images violentessont tout bonnement insupportables (le filmfut retiré de l’affiche peu de temps après sa

sortie en Angleterre suite aux menaces demort que Kubrick a reçues… et ressorti à samort), une révolution dans le film d’horreuravec Shining, où l’intrigue se passe dans desespaces éclairés et vastes, une révolutiontechnique dans le film historique avec BarryLyndon, entièrement éclairé à la bougie (afinde donner une impression de tableau).

2001 fut sorti en 1968... un an avant lepremier pas sur la Lune. Beaucoup derumeurs circulent. Fondées ou pas, on ne lesaura probablement jamais, mais ce qui estsûr, c’est que Stanley Kubrick était un vision-naire et a réalisé des films dont les basessont encore les nôtres. Sans 2001, GeorgeLucas aurait-il réalisé Star Wars ?

La seule imperfection de Kubrick fut ledécalage de ce dernier avec le monde quil’entourait. Paranoïaque, Kubrick aura sunous frustrer. 2010 : annulation du projet dereconquête de la Lune.

2012... et Jupiter ?Grégory JOUBERT

RENtree litteraire

2012... et jupiter ?

Zone d’infof

Vous qui tenez entre vosmains votre premier SorbonnardDéchaîné, une question vousbrûle certainement les lèvres :c'est quoi, un élu étudiant ? Toutsimplement quelqu'un, étudiantcomme vous et qui, en plus desuivre les mêmes cours quevous, assiste à divers conseils,parle démocratie, vous harcèlede temps en temps à coup detracts ou de pétitions, vous sou-tient en cas de problème ou delitige, répond à toutes les ques-tions que vous vous posez survotre filière. Mais surtout, un éluétudiant, c'est quelqu'un quidéfend vos droits et œuvre à engagner de nouveaux, à l'échellede votre filière (élus d'UFR)comme de l'université (élus desConseils Centraux). Réjouissez-vous, cette rubrique est là pour

vous ren-d r ec o m p t ede leurtravail et

de ce qui se dit dans les Conseilsde Paris-Sorbonne.

Quiconque a déjà passé uneannée dans cette universitéconnaît les vicissitudes de notrecalendrier : un premier semestrebloc, un second semestregruyère (ou plutôt emmental).Cette année, ce sera pire : tousles cours du premier semestreauront lieu avant les vacances deNoël. Un calendrier éreintantmais pourtant voté sans encom-bre par les Conseils, où seuls lesélus de l'AGEPS l'ont dénoncé.Dans les années qui viennent, cecalendrier risque d'être encoreplus perturbé : la question dudéplacement de la session derattrapage de septembre à juinest de plus en plus présente.C'est pourquoi nous avonsdemandé que la commission des

rythmes universitaires soitrecréée et l'ensemble de la com-munauté universitaire consultéeafin que, miracle de la démocra-tie, le débat puisse être tranchéau mieux. La présidence de l'uni-versité s'est engagée à entamerles discussions cet hiver. Affaire àsuivre. Deux bonnes nouvellesnéanmoins : le CEVU a validédeux motions que nous avionsproposées, le droit au silence aumoment des examens dans tousles centres (toujours utile encette période de travaux) et leprincipe de ne pas faire passerdes examens dans les salles decinéma. Enfin, en ce début, c'estle renouvellement du contratquinquennal qui occupe tous lesconseils : ce contrat, qui lie l'uni-versité et l'État, permet unereconnaissance des diplômesnationalement et détermine lasubvention versée par l'État pourles cinq années à venir.

Les élus des Conseils d'UFRs'emploient aussi à mettre en

œuvre le programme que nousvous avions proposé aux élec-tions en mai dernier : publicationdes procès verbaux des conseilset des adresses mail des élus,création d'un cours de grec enM2 de LC, ouverture des languesvivantes en L3 de LM et LMA,cours de langue aux deuxsemestres en Géographie dèsl'an prochain, amélioration desemplois du temps…

Vos élus sont donc utiles etaméliorent vos conditionsd'étude. Alors n'hésitez pas ànous contacter ni à aller voterdans les semaines qui viennentpour vos représentants enLangue Française, Italien-Roumain, Études Slaves etÉtudes Arabes et Hébraïques !

Alice BENSO

La voix des Elus

01 40 46 32 27www.ageps.org

[email protected]

Santé