LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin,...

20
Volume XXXVI, numéro 2 • Janvier-février 2021 - 2 e partie L’Envoi Revue de l'Église de Saint-Hyacinthe LE SACERDOCE - 2 e PARTIE : LA RÉPONSE « Seigneur, tu sais bien que je t'aime. » (Jean, 21)

Transcript of LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin,...

Page 1: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

Volume XXXVI, numéro 2 • Janvier-février 2021 - 2e partie

L’Envoi Revue de l'Église de Saint-Hyacinthe

LE SACERDOCE - 2e PARTIE : LA RÉPONSE

« Seigneur, tu sais bien que je t'aime. »

(Jean, 21)

Page 2: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

2

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

JANVIER-FÉVRIER 2021

« Le coeur du mystère sacerdotal est la configuration au Christ

qui trouve son expression suprême lors du sacrifice de la messe,

lorsque le prêtre agit à la place du Christ. Mais, c'est dans toutes ses activités

et dans toute sa vie pastorale que le prêtre est appelé

à rendre présent le Christ pasteur, compatissant, serviteur,

qui donne sa vie pour que tous soient sauvés.

Pris du milieu des hommes, le prêtre est appelé à devenir guide

et maître de prière et de vie intérieure. Il favorise la sanctification,

par la parole et surtout par l'exemple. Redécouvrons la place du prêtre

au milieu du peuple qui lui est confié. Redécouvrons son existence

appelée à devenir don pour les autres, dans la force du Christ.

Redécouvrons la joie d'être prêtre. »

(Jean-Paul II, Prêtre pour l'éternité, quatrième de couverture)

Page 3: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

11 Le gout de continuer

Dieu est à l'oeuvre en nous

12

Tout a commencé par un sourire par France et Robert Charbonneau

14 Curé d'Ars : un GPS pour aujourd'hui

par Luc Benoit

16 Les prêtres dans ma vie de baptisée

par Stéphanie Bernier

17 Le prêtre M.S.A. et sa mission dans l'Église

par Luis Luna

18 Communiqué de la chancellerie

par le chanoine Denis Lépine

5 « Louez le nom du Seigneur!»

par Mgr Christian Rodembourg, m.s.a.

6 Tenue de service et lampe allumée

Un des beaux jours de ma vie sacerdotale

7

La joie d'être avec

8 Rien de plus subversif que la joie

Dieu est venu me rejoindre

9 La joie d'être et de dire oui, malgré tout

J'ai appris à aimer autrement

« Chers frères prêtres, demandons d’être des hommes qui témoignent avec leur vie de la compassion et de la miséricorde que seul Jésus peut nous donner. »

(Pape François, tweet du 4 aout 2020, fête de saint Jean-Marie Vianney)

10 Je recommencerais

Le jardin de mon espérance

Page 4: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

4

Coordination et rédaction : Luc Benoit

Comité de rédaction : Marc Benoît, Stéphanie Bernier, Sr Françoise Boulais, Hélène Lussier.

Équipe technique : Sylvie Beaupré et Nicole Bossinotte

Adresse : Secrétariat diocésain1900, rue Girouard Ouest, C.P. 190, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 7B4Téléphone : 450 773-8581 - Télécopieur : 450 [email protected]

Abonnement : 20 $/5 revues (avec annuaire : 35 $) Chèque à l’ordre de CECR Saint-HyacintheDépôt légal : Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada.

L’Envoi est édité par le diocèse de Saint-Hyacinthe et est publié 5 fois par année, de septembre à juin. Il est membre de l’Association des médias catholiques et oecuméniques (AMéCO).

Tout texte publié dans L’Envoi demeure l’entière responsa- bilité de son auteur et n’engage que celui-ci.

MOT DE LA RÉDACTIONLuc Benoit, responsable des communications

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

JANV IER-FÉVRIER 2021

La première partie de ce numéro double consacré à la vocation presbytérale a tenté d'appor-ter des éclairages sur la dynamique de l'appel. Le discernement vocationnel, la formation, le quotidien et le renoncement en ont constitué la trame.

Cette deuxième partie met en valeur la réponse à l'appel. Une douzaine de prêtres, à commencer par notre évêque, ont répondu à l'invitation de témoigner en toute franchise de la joie qui les habite dans leur ministère. Quand on a le privilège de connaitre ces êtres d'exception, on sait à quel point leur témoignage sonne vrai! En notre nom à toutes et à tous, je les remercie pour leur transparence.

Ces témoignages seront suivis de celui d'un couple de laïcs engagés qui raconte simplement comment le sourire anodin d'un prêtre a changé leur vie. Comme quoi un seul sourire peut valoir bien des sermons! Ce témoignage nous donne à réfléchir sur le soutien, non seulement spirituel mais aussi fraternel, que nous pouvons apporter aux ministres ordonnés.

Quand on parle de vocation presbytérale, comment l’élan prophétique du saint curé d’Ars peut-il nous inspirer aujourd’hui? En relisant le projet d’article sur cette question que j’avais soumis à son oeil critique, l’abbé Bertrand Jodoin, curé à Sorel-Tracy, m'a judicieusement partagé que le contenu de l’article s’avère pertinent également pour toute personne laïque engagée dans la mission, « y compris le responsable des communications »! Alors, prêtres, pas prêtres, allons-y!

Luc BenoitCommunications

[email protected]

Prêtre, pas prêtre, j'y vais!

Page 5: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

5

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

JANVIER-FÉVRIER 2021

BILLET DE L'ÉVÊQUEMgr Christian Rodembourg, m.s.a.

Il y a déjà 25 ans, le 5 août 1995, entouré de ma famille, de mes confrères mission-naires des Saints-Apôtres réunis en Assemblée géné-rale et de nombreux amis, j’ai été ordonné prêtre par monseigneur Régis Belzile, capucin.

Un de mes chers confrères, le père Yves Bégin, msa, me dit à l’époque l’importance d’être proche des couples et des familles dans ce service ecclésial qui venait de m’être confié. Jamais je n’ai oublié ce sage conseil. Je l’ai mis en pratique.

Avec vous, je rends grâce à Dieu pour tout ce que j’ai vécu de beau, de bon et de bien dans les diverses missions qui me furent confiées au fil des années. Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait? (Ps 115,12)

Avec vous, je remercie le Seigneur pour les sœurs et les frères rencontrés durant mes vingt-deux années en paroisse dans le diocèse de Saint-Jean-Longueuil, lors de mes dix ans de service comme Assistant général des msa, visitant et encourageant les diverses œuvres et missions dans les dix pays où notre famille spirituelle est engagée, ou encore lors des nombreuses anima-

tions auprès des couples en pastorale du mariage, dans Week-End Amoureux et les Équipes Notre-Dame.

Avec vous, je loue le Seigneur pour les amies et les amis croisés sur mon chemin de vie, ici et ailleurs dans le monde. Je bénis Dieu pour l’accueil et la fraternité de mes sœurs religieuses et frères religieux, moniales et moines. Ensemble, demeurons enracinés dans un cœur à cœur avec le Christ!

Seigneur, que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers. (Ps 138,3)

Aujourd’hui, avec vous chers frères et sœurs diocésains de Saint-Hyacinthe, je poursuis bien humblement la route là où le Seigneur m’a envoyé. Je compte sur votre prière et votre soutien fraternel durant ces années où plus que jamais, notre monde a soif de sens.

Que l’immense tendresse de Dieu nous accompagne dans notre mission commune de disciples-mission-naires, ensemble, afin de partager joyeusement l’Évan-gile de l’espérance!

La terre a donné son fruit; Dieu, notre Dieu, nous bénit. Que Dieu nous bénisse, et que la terre tout entière l'adore! (Ps 67,7)

Votre frère évêque,+ Christian

« Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur! » (Ps 112, 1)

Page 6: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

6 JANVIER-FÉVRIER 2021

Un des beaux jours de ma vie sacerdotalePar le chanoine Jean Corbeil, Saint-Hyacinthe

PRÊTRES AUJOURD'HUI

Par l'abbé Michel Allaire, prêtre du diocèse en mission à Lougsi, Burkina Faso

Tenue de service et lampe alluméeÊtre prêtre en 2020, cela peut paraître une folie, suite à tous les scandales qui ont déferlé sur l'Église ces derniers temps...

Mais moi, je suis heureux, je suis fier d'avoir été appelé par Jésus à cette belle vocation au service de l'Église et de son peuple. On ne choisit pas

cette vocation, il faut y être appelé par le Seigneur. Notre OUI libre et donné pour toute la vie, nous engage à ce service quotidien, désintéressé. « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir », nous rappelle Jésus. Et au jour de mon ordination, on m'a demandé de trouver une devise. Celle que j'ai préférée entre toutes, c'est celle-ci : « Garde ta tenue de service et ta lampe allumée! »

Servir là où le divin Maître nous envoie moissonner, et il est, vous le devinez, mon meilleur Mentor. J'essaie de marcher à sa suite au quotidien, en le faisant connaître et aimer dans mon entourage. Et à travers bien des difficultés humaines rencontrées, je garde bien haut ma lampe allumée, lampe de la foi, lampe de l'espérance, lampe de la joie d'aimer et d'être aimé.

Et puis, vivre comme prêtre Ad Gentes, c'est une vocation dans ma vocation. Servir en terre africaine, respectant les cultures bien différentes, apprendre la langue locale pour mieux rejoindre le coeur de chaque personne et, par mon témoignage de vie, leur dire : « Dieu vous aime, il ne vous oublie pas. Il m'envoie vers vous pour le dire. » Et par nos oeuvres humanitaires (forages, jardins communautaires, garderies, dispensaires, écoles, pose de pompes solaires, etc. ) on oeuvre à avoir la foi avec les oeuvres. Car, comme le dit saint Jacques, « La foi sans les oeuvres est une foi morte ».

Je suis heureux d'être un prêtre-humanitaire au Burkina où je suis envoyé par le diocèse de Saint-Hyacinthe. En me levant chaque matin, le coeur en fête, je célèbre l'eucharistie pour les Soeurs Dominicaines qui ne peuvent avoir de prêtre disponible et compatible avec leur horaire d'enseignantes à leur collège.

Quelle belle vocation à laquelle le Seigneur m'a appelé! Il convient de lui dire MERCI. Et aussi d'inviter les jeunes qui se sentent appelés par Jésus à ne pas hésiter aussi à lui dire un OUI généreux. N'hésitez pas, Il vous comblera au centuple. Et merci de prier pour moi et pour vos prêtres!

Un des beaux jours de ma vie sacer-dotale : 10 mai 1987. Ce jour-là avait lieu à Rome la béatification du 4e évêque de Saint-Hyacinthe, Mgr Louis-Zéphirin Moreau. Un événement très particulier auquel j'ai participé grâce au choix de Mgr Louis Langevin, évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe.

À la mi-janvier, Mgr Langevin, Mgr Jean-Roch Choinière, chancelier et moi, nous partons pour deux semaines à Rome au cours desquelles nous aurons des rencontres avec le

père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec monsieur Gilles Loiselle, le délégué du Québec à Rome, avec l'ambassadeur du Canada auprès du Saint Siège et combien d'autres personnes.

À fin du mois d'avril, deux semaines avant la béatifi-cation, Denis Lépine, assistant-chancelier et moi, nous partons pour organiser les derniers préparatifs avec le recteur du Collège canadien, avec le postulateur et beaucoup d'autres.

Page 7: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

Qu’est-ce qui me rend heureux comme prêtre aujourd’hui? Dans cette quest ion le mot « aujourd’hui » est impor-tant. Au début de mon sacerdoce ma réponse aurait sans doute été différente tant était important pour moi le « faire » pastoral. Je

me souviens, au sortir d’une session de préparation au mariage qui avait été particulièrement nourrissante pour les 24 couples participants, m’être dit intérieurement : « Je suis vraiment heureux d’être prêtre ».

Aujourd’hui ma joie d’être prêtre, je la retrouve dans le fait « d’être » comme prêtre… Être en présence de Dieu, comme source et nourriture de ce que je vis au quotidien, dans les petits moments comme les grands que je me donne avec Lui.

Être avec et pour mes frères et sœurs des différentes communautés, auprès desquelles j’ai été envoyé. Être avec les coresponsables pastoraux avec lesquels je travaille dans les différents secteurs pastoraux. Ils sont importants pour moi, non seulement à cause du travail

pastoral que nous faisons ensemble, mais surtout pour ce qu’ils sont : des personnes que j’aime et qui nour-rissent, par ce qu’ils sont, ma joie d’être prêtre (je ne leur dis pas assez souvent…).

Être avec les paroissiens et paroissiennes qui sont aussi pour moi comme je le suis pour eux visage de Jésus qui vient souvent consoler, interpeller, inviter à faire des pas, pardonner, fraterniser et, à travers tout cela, nous rappeler que Dieu est présent, qu’il nous aime et qu’il marche avec nous.

Finalement, une autre source de joie véritable comme prêtre, ce sont mes confrères prêtres. Bien que l’on ne se rencontre pas souvent étant donné nos tâches pastorales, ils ont toujours eu pour moi une grande importance, et l’ont encore, dans l’accompagnement fraternel qu’ils me donnent pour me permettre d’être ce que je suis aujourd’hui.

Oui, je suis heureux que Jésus, il y a 41 ans, m’ait appelé à devenir prêtre, ou, plus exactement, à être prêtre en devenir.

PRÊTRES AUJOURD'HUI

JANVIER-FÉVRIER 2021 7

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

La joie d''être avec...Par le chanoine Daniel Courtemanche, Saint-Pie

Quelques jours avant le dimanche 10 mai, Mgr Langevin, Mgr Jean-Roch Choinière viennent nous rejoindre à la Casa del clero, notre résidence. Enfin, le 10 au matin, par une belle journée ensoleillée et chaude, nous nous retrouvons sur la place Saint-Pierre pour la célébration de la béatification de notre 4e évêque. Denis et moi, nous avons des places privilégiées près des cardinaux, tandis que Mgr Langevin et Mgr Choinière concélèbrent avec notre bon pape Jean-Paul II. Dans la foule de vingt-cinq mille personnes se retrouvent 400 pèlerins du diocèse ou d'ailleurs, dont des parents de Mgr Moreau et de presque la totalité des évêques du Québec.

Durant les jours qui suivent, nous organisons et parti-cipons à de nombreuses festivités pour souligner la béatification du premier prêtre, du premier évêque du Canada.

Depuis mon retour, je ne cesse de remercier le Seigneur pour avoir eu la chance de mieux connaître Mgr Moreau et d'avoir participé aux grandes fêtes de sa béatification en la Ville éternelle de Rome. Aujourd'hui, je parle de Mgr Moreau à tous ceux et celles qui me demandent de prier à leurs intentions. De plus, Mgr Moreau a fait pour moi des merveilles et avec lui je peux dire : « je peux tout en celui qui me fortifie ». (Ph 4,13)

Page 8: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

« Le meilleur de toi est plus fort que toi ». C’est ainsi que j’ai répondu un jour à Kevin, au cours d’une discus-sion animée de la cellule-jeunesse de Farnham. Il avait de la difficulté à s’ouvrir au don de l’Amour, de la foi. Il n’a jamais oublié cette provocation qui se voulait aussi une marque de confiance. Et un souhait

réel de ma part de m’engager à ses côtés.

C’est comme ça que j’aime être pasteur. Dans la Bible, le pasteur est celui qui prend soin de son troupeau. Il donne sa vie pour lui. Ça fait 32 ans que je suis prêtre, et grâce à Dieu ce désir m’habite toujours et s’approfondit. Il y a une vingtaine d’années, un jour de grande déprime, le

Christ m’a fait basculer dans une nouvelle existence, en me révélant qu’il m’attendait au fond de moi, que l’Amour existe. Depuis cette seconde naissance, je rêve, même si c’est loin d’être évident, de partager cette paix et surtout cette joie qui m’habitent. Car là où il n’y a pas de joie, peut-il y avoir un cheminement?

Dans un Québec où les certitudes n’existent plus, où on ne s’aperçoit même plus qu’on a perdu son âme, où actuel-lement le tiers des personnes seraient dépressives, où la pandémie aura fait disparaître tant de vies, de couples, d’entreprises, d’églises, où, où, où… Dans ce monde-là, quoi de plus subversif que la joie, que cet Amour qui va de l’avant et que rien - pas même mon péché - ne peut plus arrêter?

Rien de plus subversif que la joie!PRÊTRES AUJOURD'HUI

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

8 JANVIER-FÉVRIER 2021

Par l'abbé Éloi Giard, Marieville

Le 23 mai 1959, j’étais ordonné prêtre. Et le lendemain ma première messe. Quel grand jour! J’étais heureux, mais est-ce que je prenais vraiment conscience de la grandeur du privilège que je vivais? Il m’en faudrait du temps pour comprendre l’essentiel de ma vie de prêtre. J’ai

toujours voulu demeurer fidèle à mes engagements, mais il m’est arrivé d’être dépassé par ce que je vivais.

Aujourd’hui, à la retraite, je regarde le chemin parcouru vers la réussite et j’avoue qu’elle ne s’obtient pas une fois pour toutes. Il faut la conquérir chaque jour.

À 86 ans il est difficile de libérer le présent de mon hier avec mes phases d’ascension et de chutes. Quarante-sept ans d’enseignement surtout en milieu populaire ça ne

s’oublie pas. Résident dans une paroisse montfortaine, le Père curé m’a confié la responsabilité du Conseil de pastorale et de la liturgie, fonctions que j’occupe encore aujourd’hui. Je continue toujours à être au service de mon curé et de nos paroissiens. La spiritualité mariale des Montfortains eut une profonde influence sur ma vie de prêtre. J’ai laissé la parole de Dieu me rejoindre de plus en plus dans la prière de mon bréviaire et la célébration de l’Eucharistie est devenue le moment le plus important de ma journée.

Même si mon passé est chargé d’expériences de toutes sortes, je ne lui laisse pas prendre la place de mon présent, mais je tiens à ce qu’il me permette de rendre grâce à Dieu qui est venu me rejoindre dans la réalité de ma vie sacerdotale. Dans les nombreuses courbes de nos vies Dieu tisse une ligne droite qu’il veut ascendante.

Par l'abbé Jean-Jacques Joubert, Montréal

Dieu est venu me rejoindre

Page 9: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

J’ai pris bien du temps à décou-vrir que j’avais toute ma vie pour saisir le mystère de mon être. À soixante-quatre ans et à la retraite de nomination et de responsabilité administrative, je rends grâce du mystérieux cadeau que Dieu m’a fait dès mon jeune âge.

Sans trop savoir pourquoi et aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais fait d’autres rêves que celui de devenir prêtre. Trop longtemps, j’ai voulu devenir comme les modèles de mon enfance et de mon adolescence. Un jour, j’ai réalisé que je devais utiliser le cadeau que j’avais reçu de mon être pour devenir prêtre à la manière de Jean.

Le chemin n’est pas facile mais tellement heureux. Comme saint Paul, je peux dire que je ne fais pas toujours

le bien que je veux et que je fais le mal que je ne veux pas. Accueillir la fragilité de notre être c’est prendre soin en premier de la personne qui m’a été originellement confiée.

Me connaitre, me recevoir et m’accueillir dans mes fragi-lités m’ont ouvert les bras sur l’accueil des joies et des peines de l’autre. C’est ainsi que je vis ma fidélité à l’Autre, devenant ce qu’Il m’appelle à être.

J’aime la rencontre. J’aime l’écoute et j’aime partager les découvertes que l’Esprit m’offre quand je proclame la Parole. J’aime vivre l’intimité des sacrements; j’y vis une joie profonde et nourrissante. Je rends souvent grâce à Dieu qui me permet de donner ce que je ne possède pas toujours. C’est le mystère du prêtre en moi qui m’apporte le plus de joie. La joie d’être et de dire oui, malgré tout.

9JANVIER-FÉVRIER 2021

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

PRÊTRES AUJOURD'HUI

La joie d'être et de dire oui, malgré toutPar l'abbé Jean Girard, Beloeil

Ce qui me rend heureux aujourd’hui dans le sacerdoce?

Pour répondre à cette question, je dois faire un retour dans le passé en 1978 quand j’ai vécu ce que l’on appelle une conversion, un change-ment de vie.

À partir de ce moment-là, j’ai voulu que ma vie soit utile, qu’elle ait un sens, c’est-à-dire un sens plus profond que d’être seulement heureux ou d’être bien. Que mon passage sur cette terre ne soit pas un simple « nom » écrit sur une pierre tombale, « nom » plus ou moins regretté. En disant cela, ce n’est pas la gloire de laisser ma trace que je cherchait mais plutôt l’intime satisfaction personnelle d’avoir été utile, comme tant de femmes et d’hommes l’ont été.

Par un retour à l’Église et en m’intéressant à la lecture de la Parole du Christ Jésus, ce fut pour moi le début d’un regard tourné vers les autres. Ainsi j’ai pris le goût à aider, à faire du bénévolat sans rien attendre en retour, j’ai appris à aimer autrement que par un intérêt égoïste et profiteur.

Quelques années plus tard, en 1980, j’ai fait une demande auprès de l’évêché de Saint-Hyacinthe pour être reçu à titre de séminariste et c’est en 1989 que j’ai été ordonné prêtre. Ce qui me rend heureux dans le sacerdoce, c’est que j’ai l’intime conviction que ma vie est utile; que dans les quelques petites choses que je fais la gloire de Dieu se manifeste. Je crois que nous sommes toutes et tous appelés à faire partie de ses serviteurs par des chemins qui nous correspondent.

Par l'abbé Alain Mitchell, Acton Vale

J'ai appris à aimer autrement

Page 10: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

On devient prêtre dans la rencontre, la relation avec Dieu. Dans mon cas, j’avais 5 ans quand le Seigneur est venu à moi comme une lumière incréée qui atteint la profondeur de l’âme. Cela s’est passé dans l’église de l’Ange-Gardien où ma grand-mère et marraine m’avait invité à l’accompagner.

Puis, j’ai été amené à la fréquentation et à l’engage-ment dans la vie de l’Église en lien avec mes parents, mes professeurs ainsi que les religieux et religieuses. J’ai exprimé mon désir de devenir prêtre à la fin de mon cours classique, en mai 1968. Études, stages, hésitations; nouvelle rencontre lumineuse avec le Seigneur présent au tabernacle, dans le cadre d’une retraite pour séminaristes.

Je deviens diacre, puis prêtre dans les 9 mois qui ont suivi. Outre cette présence du Seigneur dans ma vie, notam-ment à travers quelques autres expériences spirituelles, je suis favorisé dans l’exercice de mon ministère par le fait que j’ai grandi au contact du public. Ce ministère, je l’ai aussi exercé pour une large part en paroisse et dans la fidélité à l’Église.

Deux expériences particulières, riches et marquantes : un séjour de 7 ans et demi au Brésil et une autre de 2 ans en France, pour des études, cette fois. À travers tout çà, j’ai été amené à grandir en maturité et sainteté.

Certes, la vie de prêtre n’est pas toujours une rigolade, mais elle est remplie de diversité en termes d’activités et de rencontres humaines; et l’humour et la joie y ont leur place. Je recommencerais!

PRÊTRES AUJOURD'HUI

10 JANVIER-FÉVRIER 2021

Je recommencerais! Par le chanoine Gérald Ouellette, Waterloo et Saint-Joachim

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

Ce qui me rend heureux et espé-rant dans mon engagement comme prêtre? Il y a trois fleuves qui irriguent le jardin de mon espérance.

Le premier fleuve : être au service de la société civile qui s’organise autour de la promotion de celles et

ceux que l’on rend pauvres. C’est ce que l’Église latino-américaine appelle l’option préférentielle pour les pauvres. C’est un engagement en solidarité avec les groupes communautaires, coopératives, organisations à but non lucratif, groupes de défense collective des droits, groupes de solidarité internationale, syndicats… En terme biblique, c’est le lieu où se réalise « le Royaume de Dieu », le projet de Dieu pour notre monde, ici et maintenant. C’est ainsi que j’apprends le langage et la culture de notre monde.

Le deuxième fleuve : être au service de la parole biblique qui partagée collectivement devient Parole de Dieu pour nous aujourd’hui. C’est le service d’une parole collective qui circule librement à partir des récits bibliques et nous fait entrer dans l’Histoire d’un peuple élu par un Dieu libérateur qui nous montre le Chemin en la personne d’Emmanuel (Dieu avec nous).

Le troisième fleuve : être au service d’une communauté, car rien ne se vit seul. Les Mouvements d’Action Catholique, les Communautés Ecclésiales de Base, une Église démocra-tique qui fait Révision de Vie pour lire les signes des temps, prie et porte une parole et un engagement prophétique.

C’est ce qui me rend heureux et espérant comme citoyen, chrétien et prêtre au service de ce Projet plus grand que nous.

Le jardin de mon espérance Par l'abbé Denis Plante, Sorel-Tracy

Page 11: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

11JANVIER-FÉVRIER 2021

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

PRÊTRES AUJOURD'HUI

Par le Frère Dominique Quirion, OSM, Acton Vale

Dieu est à l'oeuvre en nous!Mon sacerdoce s’inscrit dans ma vie religieuse - l’Ordre des Servites de Marie -, une vie consacrée au Seigneur… sous l’inspiration de sainte Marie. Mon bonheur est de me savoir près du Seigneur lorsque je suis à l’école de l’Évangile. Je m’explique. Pour moi, être à l’école de l’Évangile signifie être à l’écoute

de la Parole de Dieu en méditant cette Parole et en lui répondant par la prière ecclésiale et ma prière person-nelle, afin que cette Parole donne une orientation à ma vie, d’abord ma vie intérieure, afin d’alimenter ma vie temporelle.

Me ressourcer auprès des saintes et saints, ces modèles éminents d’inspiration, qui ont mis en pratique leur foi dans le concret de leur existence est pour moi une source intarissable de bonheur. La vie des saints m’interpelle depuis ma jeunesse : ils sont pour moi un stimulant incroyable, ce pourquoi je leur demande d’intercéder pour

moi - mais non, je ne suis pas égoïste! - et pour l’Église, et aussi, souvent, pour telle ou telle personne qui vit une épreuve ou même qui rejette Dieu de sa vie. Les appels de Dieu se font nombreux dans nos vies : mes appels à Dieu s’orientent vers sa miséricorde et sa compassion pour le monde! Qu’elle est grande la miséricorde divine : « sa miséricorde s’étend d’âge en âge! » (Lc 1, 50a) Comme le disait si bien le nouveau jeune bienheureux Carlo Acutis : « Notre objectif doit être l’infini. » Cela est pour moi un grand motif de jubilation dans le Seigneur!

Lorsque je ressens que tout est orienté vers le Seigneur et sa loi d’amour, « j’exulte de joie en Dieu, mon Sauveur! » (Lc 1, 47) Mon ministère presbytéral, avec la vie sacra-mentelle qui prend un espace central, se conjugue avec de nombreuses rencontres et contacts humains qui m’amènent à m’émerveiller souvent de ce que Dieu fait par chacune et chacun : oui, parce que Dieu est à l’œuvre en nous! Oui, je crois que « le Seigneur fait pour moi des merveilles : Saint est son nom! » (Lc 1, 49)

Différents moments de la vie quotidienne me rendent heureux dans mon sacerdoce, par exemple, rencontrer des gens dans la rue, à l’église ou au bureau me procurent une grande joie. Le travail d’équipe avec les employés du centre de pastorale m’apporte également

beaucoup de satisfaction.

Écouter de la belle musique, contempler des œuvres d’art, fréquenter la littérature romanesque et la poésie me nour-rissent et me transforment intérieurement et sont des occasions où je me sens particulièrement habité par Dieu,

ce qui m’aide par la suite à témoigner de sa Grandeur et de sa Beauté.

Mais un moment privilégié dans ma vie où je me sens profondément heureux est celui où je préside l’Eucharis-tie. Ce sont des expériences exceptionnelles de paix et de joie intérieures où je me sens intimement rempli de l’Amour de Dieu. Une paix très profonde m’accompagne plus spécialement lors des funérailles où je soutiens des gens qui sont dans la peine et le deuil.

Ce sont tous ces moments de la vie quotidienne qui font de moi le prêtre que je suis et qui me donne le goût de continuer dans mon ministère sacerdotal.

Par l'abbé Luc Richard, Beloeil

Le goût de continuer

Page 12: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

12 JANVIER-FÉVRIER 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

Tout a commencé par un sourireTÉMOIGNAGE

Il y a plusieurs années, pendant une journée chaude, nous étions à travailler au terrassement de notre nouvelle maison. En prenant une pause et une bière froide, nous voyons passer un inconnu, en bermuda un peu démodé sur une vieille bicyclette. En nous voyant, il nous sourit. Comme nous lui rendons son sourire en levant notre bière, il arrête et nous demande : « Nouveaux au village? », nous répondons dans l’affirmative. Il nous dit : « moi aussi ». Nous l’invitons à s’approcher et lui offrons une bière. Et c’est parti pour les questions usuelles… Il était sympathique. À son départ, il nous dit : « J’espère vous voir dimanche à la messe de 11 heures, je suis votre nouveau curé et je ne connais personne à part vous deux, j’aurai grand plaisir à vous y accueillir! ». Nous étions surpris et quelque peu indécis, la messe n’était pas trop à l’agenda! Cette conversation a changé beaucoup de choses dans nos vies. Ce fut la naissance d’une belle amitié qui a duré plusieurs décennies.

Lorsque nous avons connu Bernard, nous n’étions pas engagés, trop occupés, nous disions-nous! Nous avons

accepté d’être présents pour lui et sa sœur qui vivait avec lui au presbytère. La suite fut riche en découvertes autant humaines que spirituelles. À cette époque, nous n’étions pas préoccupés par la communauté paroissiale. Ce nouvel ami était audacieux et il nous a incités à l’être. En toute finesse, il nous a invités à participer à la formation d’un CPP et d’une équipe de pastorale du baptême et ce, en l’espace de deux ans. Notre spiritua-lité a pris un sens non prévu.

Après lui, nous avons côtoyé ses remplaçants, des gars différents, attachants chacun à leur façon, et faciles à vivre avec d’humbles baptisés comme nous. Depuis ce temps, nous bénéficions de belles et grandes amitiés sans parler du cheminement inattendu qui nous a fait comprendre que notre foi doit se vivre en communauté et ce, en collaboration avec notre prêtre.

Au fil des ans et des engagements nous avons connu des prêtres et leur mission, les difficultés qu’ils rencontrent pour trouver des bénévoles, s’approcher des distants, sans oublier les deuils des détachements de collabora-teurs et amis lorsqu’il leur faut recommencer ailleurs, et aussi vaincre la solitude qui selon nous est un obstacle important. Il faut qu’ils soient faits forts comme on dit!

Un autre prêtre que nous avions d’abord rencontré dans le cadre d’un cheminement de couple est devenu très important pour nous. Chez lui, on voyait d’abord l’homme, discret, un peu effacé, et qui n’utilisait pas son statut de prêtre pour convaincre. Il était d’abord huma-niste et aidant. En apparence, il parlait peu de Jésus ou de la foi. Bien finement, au cours de nos échanges, il suscitait des questions, lesquelles nous ramenaient le plus souvent à nos valeurs chrétiennes qui étaient parfois bien enfouies sous les problèmes du quotidien, encore sous un reste de ressentiment face à l’Église ou d’autres prêtres.

Par France et Robert Charbonneau, Saint-Hyacinthe

France et Robert Charbonneau

Page 13: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

TÉMOIGNAGE (Suite)

Tout a commencé par un sourire

JANVIER-FÉVRIER 2021 13

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

Sa patience et son amour des personnes ont eu une grande influence sur nos vies. Cette relation devenue grande amitié s’est poursuivie plusieurs années jusqu’à son décès. Il nous a donné le goût de nous engager encore plus en communauté et nous a incités à vouloir approfondir notre foi, à devenir chercheurs de Dieu.

Ce besoin d’explorer notre foi nous a orientés vers d’autres démarches, notamment le Mouvement des Cursillos, où nous avons rencontré des prêtres qui ont des charismes particuliers, dont celui de nous racon-ter l’évangile comme des paraboles qui se situent ici et maintenant. Cette façon de présenter la Parole, de décortiquer la foi à la lumière de leurs expériences humaines, a lentement transformé notre foi apprise de consommateurs en une foi choisie, une foi de service, de disciples en cheminement. Un prêtre du Cursillo devenu un proche, nous appelle chaleureusement « 'man et 'pa ». Il aime et se laisse aimer, ça goûte bon ça!

L’an dernier nous avons accueilli un nouveau curé en paroisse, des connaissances de Granby d’où il nous arrivait, sont venues à la messe chez-nous et nous ont amicalement rappelé d’en prendre bien soin sinon ils le reprendraient. C’était un signe évident qu’ils l’ont aimé et qu’il leur manquait. Eh bien! ils devront s’habituer à leur nouveau prêtre!

Encore une fois, certains de ces prêtres étaient des connaissances puis ils sont devenus de vrais amis; par hasard, certainement pas. Le bonheur de chacun est sa responsabilité, mais l’amitié nous amène à souhaiter contribuer, même modestement, à celui des autres. De plus, dans nos gestes il y a toujours un peu d’intérêt; nous disons souvent que dans nos engagements et

nos amitiés, nous recevons davantage que ce que nous apportons aux autres.

Des rencontres pour une réunion, se continuent parfois autour d’une table pour un café ou un repas pour s’amu-ser, et à l’occasion, pour tenter de refaire le monde. Ce goût de fraternité a bien sûr été torpillé par la pandémie.

Enfin, un autre prêtre avec qui nous partageons depuis longtemps une précieuse amitié, une belle complicité et la joie de se visiter, porte maintenant une bague d’évêque! Ouf, ce n’était pas prévu, mais on s’habitue!

Notre vie spirituelle se trouve sans cesse enrichie par ces hommes qui nous présentent la Parole chacun avec ses talents et son amour profond de Dieu. Nous profitons de toutes ces grâces distribuées au fil des rencontres, des échanges de prières demandées de part et d’autre, des sacrements vécus ensemble; quelle nourriture pour notre vie spirituelle. Pour nous, ces amitiés se transfor-ment en lumière qui nous aide à guérir lorsque nous vivons un souci, en présence joyeuse lors des beaux évènements que la vie nous apporte. Ces amis sont aussi ceux qui nous invitent à nous compromettre et à relever des défis dans notre mission de baptisés.

Nous ne pouvons rester indifférents à ces hommes. Leur ouvrir notre porte et notre cœur c’est facile car nous profitons de merveilleux moments!

Est-ce embarrassant de dire notre expérience avec nos amis prêtres? Peut-être un peu, nous aimons bien que ce qui est privé le demeure, mais pour nous, la rencontre, l’accueil et aussi le témoignage sont importants et font partie de nos valeurs.

Page 14: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

14 JANVIER-FÉVRIER 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

CURÉ D'ARS

Une brebis peut s'égarer. Un pasteur aussi! C’est pourquoi je propose ici, sans préten-tion aucune, ce modeste GPS (Guide Pour le Sacerdoce). En quoi l’exemple du saint curé d’Ars peut-il orienter les prêtres d’aujourd’hui? À tour de rôle, les

récents successeurs de Pierre ont tous répondu, chacun à leur manière, à cette question d’une surprenante actualité.

Se connecterLe curé d’Ars a fait preuve d’un zèle pastoral et d’une effi-cacité surnaturelle hors normes. Quel est le secret de cet ouvrier insolite de la Moisson? Une fervente vie d’ascèse et de prière. Il passe de longues heures devant le Saint-Sacrement. La prière était l’âme de sa vie. La dévotion à Marie du curé d’Ars, avec son culte envers l'Eucharistie, constituent le grand ressort de sa sainteté. L’autel et le tabernacle étaient ses « bornes de recharge » en quelque sorte. Il disait souvent aux gens, en montrant le tabernacle : « Il est là, il est là, dans le sacrement de son Amour. » Il se tournait vers le tabernacle, dit-on, « avec le regard d’un amoureux ». Il nous rappelle la réalité fondamentale de nos vies : « Dieu est là. »

Être solidaireLe plus célèbre curé du monde n’a pas été prêtre pour lui. Il l’a été pour les laïcs. Il était convaincu que « pour faire du bien aux hommes, il fallait les aimer ». Son amour pour les siens l’a rendu créatif et solidaire de ses paroissiennes et paroissiens. Il a tout fait pour les arracher à la tiédeur et à l’indifférence et les ramener à l’amour. En son temps, il a fait face aux problèmes humains, familiaux, sociaux et spirituels à sa manière, avec ses moyens. Il a associé les laïcs à cette œuvre de renouveau. Saint Jean-Marie Vianney était convaincu que le renouveau de l’Église passerait par la miséricorde et non par la peur de l’enfer.

Il a regroupé des confréries et formé des paroissiennes et paroissiens qui ont pris en charge les œuvres. Il a mis sur pied les missions populaires. Il faisait en sorte que tout le monde, même les personnes non pratiquantes, puisse prendre une part active dans la mission. Réalisons que pour l’époque, travailler ainsi en coopération avec des laïcs avait quelque chose de révolutionnaire! Sa vie est un témoignage éclatant de solidarité avec les laïcs, les autres prêtres et son évêque. Quel beau témoignage stimulant pour nous aujourd’hui!

Être libreBien que prêtre séculier, la pratique des trois conseils évangéliques de chasteté, de pauvreté et d’obéissance conjuguée à une ascèse rigoureuse ont fait de saint Jean-Marie Vianney un être étonnamment libre. Pour lui, il n’y avait qu’une manière de se donner à Dieu, c’est « de se donner tout entier ». Il a cherché à se conformer aux exigences radicales de Jésus pour les disciples qu’il envoie en mission : prière, pauvreté, humilité, renoncement. C’est son cœur et sa vie qu’il cherchait à conformer au Christ. C'est lui-même qu'il voulait d'abord convertir. Dans ce coeur humble et pauvre, le Christ a pu trouver une place et faire sa demeure.

Parler vraiÉduquer la foi et purifier les consciences étaient les deux priorités du curé d’Ars. Ces deux ministères convergeaient vers l’eucharistie. Le curé d’Ars a été un grand évangé-lisateur et un prédicateur bouleversant par ses homélies truffées d’images saisissantes. Plusieurs diront que jamais personne ne leur avait parlé ainsi de l’amour de Dieu. Il parlait vrai. Avec les années, il en était venu à laisser parler davantage son cœur, toujours avec une conviction vive, claire, avec des formules chocs, des images ou des comparaisons très suggestives tirées du quotidien. Pas besoin de traduction simultanée, il parlait un langage que les enfants et les adultes pouvaient comprendre.

Par Luc Benoit, responsable des communications

Curé d'Ars : un GPS pour aujourd'hui

Page 15: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

S’il préparait ses homélies dominicales et ses catéchèses avec soin, il enseignait surtout par le témoignage de sa vie. Son existence fut une catéchèse vivante qui trouvait son apogée lorsque les gens le voyaient célébrer la messe, adorer devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal. Avec courage, il rappelait les exigences de l’Évangile, dénonçait le péché et invitait à réparer le mal commis. Il a travaillé à restaurer le sens du dimanche.

Le curé d’Ars n’a pas que parlé, il a aussi et surtout beau-coup écouté! À la fin de sa vie, on estime que quelque 80 000 personnes défilaient annuellement dans son confession-nal où il pouvait passer plus d’une douzaine d’épuisantes heures par jour. Qu’est-ce qui attirait ces gens à Ars? Saint Jean-Marie Vianney avait le don d’écouter et de comprendre avec la tendresse du Christ. Il préférait « montrer le côté attrayant de la vertu plus que la laideur du vice ».

Aimer à la folieQuel curé et quel évêque n'a pas rêvé de convertir et conduire librement les gens vers l’Amour de Dieu? « Il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu dans cette paroisse, vous y en mettrez », avait-on dit au jeune abbé Jean-Marie Vianney en l’envoyant à Ars, petite paroisse déchristianisée. Il y restera pendant 42 ans jusqu’à sa mort, le 4 aout 1859.

Même si on dit qu’il est mort « martyr du confessionnal », le bon curé n’y a pas passé tout son temps. Avec un zèle implacable, il a su « habiter » rapidement tout le territoire de sa paroisse. Un homme seul, s’il choisit vraiment Dieu, même isolé dans le plus humble des lieux, peut inverser le cours des choses et changer la face du monde. Homme des béatitudes, il veut faire les choses comme Dieu le veut. Il confesse, guérit, console, soulage les pauvres.

Ce petit homme austère et affable se révèle être aussi un fin entrepreneur. Apôtre infatigable, plein d’initiative, il restaure son église qu’il décore richement, fonde un orphelinat pour accueillir les enfants errants et prend soin des plus pauvres. Il visitait les malades et les familles. Saint Jean-Marie Vianney a aimé ses paroissiens. Il n’était pas un « fonctionnaire » du Bon Dieu. S’il a réussi à transformer le cœur et la vie des personnes, c’est parce qu’il a réussi à leur faire percevoir l’amour miséricordieux du Seigneur. Il était visage de la tendresse de Dieu. Ce qu’il réalise ce n’est pas son œuvre, mais le dessein du Père, l’œuvre de salut du Fils.

Ramer à contre-courantLe monde a changé. Aujourd’hui, nous cohabitons avec un esprit diffus de critique, de malcroyance, de sécularisation, de suspicion, d’indifférence, de relativisme et d’athéisme. Le contexte dans lequel a vécu le curé d’Ars était aussi - sinon plus difficile - que celui d’aujourd’hui. Dans une France déchristianisée par la Révolution française, le curé d’Ars a souffert d’un christianisme en lambeaux. Lui-même avait suivi le catéchisme et fait sa première communion clandestinement.

Avec ses charismes propres, et donc inimitables, il y a été « une fleur qui a poussé dans le désert et a fait refleurir l’Évan-gile » (Card. Marc Ouellet). Malgré un contexte difficile, on n’a jamais vu le curé d’Ars découragé. Son visage émacié semblait toujours sourire.

Le curé d’Ars fut un amoureux du Christ. Son style de vie et son élan de fond nous entrainent. Il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur témoignant avec simpli-cité et transparence de son amitié avec le Christ. Il a touché et transformé les coeurs. La conversion quant à elle reste le secret de cœurs libres et le secret de la grâce de Dieu.

Indiquer les chemins du ciel (« Recalcul!... »)Saint Jean-Marie Vianney a contribué à reconstruire l’Église de France après la Révolution française; il peut nous aider à recons-truire l’Église d’ici après la Révolution tranquille.

La force prophétique de sa personnalité demeure un exemple incontour-nable pour transmettre l’enthousiasme, la vitalité spirituelle et l’espérance.

Devant la nouveauté des situations, l’Esprit n’est pas à bout de ressources. Il stimule notre créativité pour trouver les moyens appropriés pour appro-

cher et servir les sœurs et les frères que le Seigneur nous a confiés.

CURÉ D'ARS (Suite)

15

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

JANVIER-FÉVRIER 2021

Page 16: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

TÉMOIGNAGE

16 JANVIER-FÉVRIER 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

he

Il faut vous rappeler, d’entrée de jeu, que, si je viens d’une famille croyante, je n’ai pas été élevée dans les églises. Quand j’étais petite, mes parents, en bons baby-boomers, ne célébraient que très rarement leur foi. Nous n’avions pas d’amis prêtres dans la famille. C’est au moment de ma première communion que j’ai rencontré un prêtre pour la première fois. Pour la petite fille

que j’étais, Richard, le curé de ma paroisse, reflétait l’image d’un « grand-papa » souriant et patient. Il aimait nous avoir à ses côtés, nous les jeunes, pour le service à l’autel et pour la lecture des prières universelles. Il ne nous formait pas. Il nous remerciait et nous encourageait, au passage. Un peu comme un signe que le Seigneur nous accompagne de loin et nous connaît, presque sans qu’on le sache.

Signes visibles de la présence du ChristEn secondaire 4, j’ai vécu ma Relève et j’ai rencontré Éloi et Réal. Des prêtres sympathiques et un peu rebelles qui venaient nous visiter en moto. Ils nous parlaient de J.C. (Jésus Christ) comme d’un ami qui nous aime. Ils étaient capables d’entendre nos joies et nos peines d’adolescents. Ils donnaient envie de laisser là nos filets pour suivre ce J.C. qui transformerait notre vie, juste par son regard. Ils nous incitaient à nous confier et à discerner la volonté de Dieu. Images du Christ qui accueille et qui appelle, ils m’ont appris à avoir confiance en la figure du prêtre. Avec eux, j’ai compris le sens de mon baptême et accepté de renouveler avec émoi les engagements pris, un peu à la légère, au moment de ma confirmation.

Coachs et enseignants Puis, jeune étudiante en théologie, j’ai connu Alain Faucher et Pierre-René Côté. Alain, est le mentor qui m’a prise sous son aile et qui a su reconnaître mon potentiel. Il m’a accueillie et fait confiance. Il m’a donné le goût d’entrer en profondeur dans le sens de la Parole et dans la symbolique liturgique. En bon éducateur, il m’a formée, défiée et confrontée. Grâce à lui, encore aujourd’hui, dans les moments de doute, je me rappelle mon potentiel et ma valeur. Image du Christ qui relève et révèle ce qu’il y a de plus grand en nous, Alain a su respecter ma liberté et mon cheminement.

Pierre-René, dans l’ombre et sans le savoir, a peaufiné le travail d’Alain en me faisant découvrir d’autres façons d’entrer dans la Parole. Il m’a appris à me présenter devant Dieu peu importe mes

états d’âme, en me sachant sa fille bien-aimée : fière, féconde, réussie, debout et à son image, quelles que soient les circons-tances. Image du Dieu patient et miséricordieux, il m’a appris à accueillir le cheminement de l’autre comme une facette de la révélation de Dieu.

Confidents et amis En 1998, j’ai rencontré Serge, le sensible, l’accompagnateur et Yvan, l’intellectuel, le bon vivant! De grands Hommes et de grands prêtres! Avec Serge, j’ai vécu ce que c’est faire partie d’un cercle de disciples qui cheminent ensemble, mettant presque tout en commun, partageant la Parole et le pain. C’était l’époque des grands discernements! À quoi étions-nous appelés pour bâtir le Royaume?

Yvan était le grand frère avec qui nous partagions le vin, les questionnements et les fruits de nos discernements. Autour d’un souper-partage où nous déposions nos vies et nos alliances sur l’autel, avec sa légendaire bonne humeur, Yvan nous amenait à l’école de la vie vécue à la lumière de la Parole.

Serge et Yvan sont devenus amis de nos familles. Des hommes pour qui nous avons une profonde affection fraternelle et presque des oncles pour nos enfants, qu’ils ont vu grandir, malgré la distance. Visages du Christ qui partage notre quotidien, qui connaît nos joies, nos peines, nos réussites, nos échecs, nos bonheurs et nos angoisses. Visages du Christ qui accompagne sur la route ou qui n’est jamais très loin derrière.

Patrons et partenaires dans la missionFaut-il le rappeler? Je travaille en Église depuis plus de 23 ans maintenant! J’ai eu de nombreux collègues et patrons, ordonnés ou désordonnés... en faisant volontairement un jeu de mots un peu simplet!

En regardant en arrière, je réalise que j’ai toujours été privilégiée de partager la mission et le ministère de prêtres exceptionnels. Des hommes, bien sûr, avec leurs forces et leurs limites! Des êtres humains que j’ai vu rire et, parfois, pleurer. Des hommes parfois colériques ou impatients devant les lenteurs et les impératifs de leur ministère. Des hommes forts et dynamiques, mais parfois aussi fragiles et fatigués. Mon engagement en Église m’a permis de découvrir que nos frères prêtres ont besoin de notre soutien et de nos prières. Si, par leur ministère et par leur ordination, ils sont signes visibles (sacrement) de la présence agissante du Christ dans notre monde, n’oublions jamais qu’ils ont besoin de nous pour devenir pleinement ce qu’ils sont appelés à être.

Les prêtres dans ma vie de baptiséePar Stéphanie Bernier, Services diocésains

Page 17: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

17

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

JANVIER-FÉVRIER 2021

PRÊTRES AUJOURD'HUI

« À tout moment et en tout lieu, le Christ vous invite à le suivre », répé-tait sans relâche notre cher fonda-teur, le Père Eusèbe Ménard, O.F.M. En le disant ainsi, il traduisait dans un langage vocationnel l'appel du Seigneur aux ouvriers de l'Évangile.

Le Saint-Père Paul VI lui dit « Continuez ce travail qui est le plus important dans l'Église ». C'est ainsi que sont nés les Missionnaires des Saints-Apôtres, une Famille, une communauté d'hommes, de femmes et de laïcs qui est au service de l'Évangile et dont le but est d'éveiller, de former et d'accompagner ceux qui sont appelés par le Seigneur à être au service de sa vigne, un don total de leur vie.

L'histoire nous montre qu'il y a toujours eu un manque de prêtres « à l'odeur de brebis », pleins de la tendresse de Dieu, véritables hérauts de la bonne nouvelle avec leur témoignage personnel. Notre Fondateur voulait une Famille d'annonceurs avec ces caractéristiques, il s'est donc asso-cié à un cofondateur laïc, M. Hector Durand, plein de la présence de Dieu. La seule chose qu'il regrettait à la fin de sa vie était de ne pas avoir pu continuer à ouvrir plus de séminaires pour donner des ouvriers de l'Évangile.

Le prêtre M.S.A. est donc quelqu’un, un peu différent des autres ouvriers de la vigne, il a dans son cœur le feu de voir une vocation où Dieu l’élève, que ce soit dans un milieu riche, ou dans un milieu marginal. Ils sont envoyés par Dieu pour les inviter chez lui. La fête est prête, les autres invités n'en étaient pas dignes, il appelle ceux qui ne sont pas utiles aux normes du monde, les humbles, les simples de cœur, avec eux Jésus est fait présent tous les jours comme nourri-ture qui sauve ou comme présence qui réconcilie quand ils perdent leur chemin vers la maison du Père Miséricordieux. À ceux qui voulaient quitter ce chemin, notre père Ménard leur disait : « Ne pars pas maintenant, attends un peu, repose-toi, alors tu prendras la bonne décision », et à la fin, ils sont restés et ont continué à travailler à la vigne, sous la

forte chaleur de la vie, avec la fatigue des défis du monde. Ils ont continué à récolter pour que le monde ait la vie, et cette vie en abondance.

Dans cette tâche, ils ne travaillent pas seuls, ils sont accom-pagnés par de « nombreuses femmes qui donnent leurs biens matériels à la cause du royaume », ce sont celles qui ont trouvé le Seigneur dans leur vie et Lui, en retour, les a fait être « la main qui soutient la main du prêtre et ensemble ils travaillent pour le salut du monde ». Grâce à ces sœurs, religieuses et laïques, qui ont suffisamment de foi pour soutenir une vocation sacerdotale, elles aident les M.S.A., à accomplir leur mission pour laquelle ils ont été créés dans l'Église. Et la cure des champs du Seigneur continue d’accroitre, maintenant ils sont dans dix pays : Vietnam, Indonésie, Cameroun, République démocratique du Congo, Brésil, Colombie, Pérou, Vénézuela, États-Unis et Canada. Là, ils continuent à récolter les vocations qui rendent Jésus présent, vivant et réel, dans chaque Eucharistie célébrée pour le salut du monde, et ils recherchent les brebis perdues pour les ramener à la bergerie, sous le regard tendre et aimant du Père.

Cependant, la récolte est encore grande, les ouvriers peu nombreux. Nous devons donc continuer à prier le Maitre de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. C'est la prière et la vie incessantes d'un prêtre M.S.A., à cause de l'Évangile et de la réponse à l'appel de Dieu, ils passent leur vie, jusqu'à la venue glorieuse du Fils, qui viendra tout soumettre à ses pieds.

Le prêtre M.S.A. et sa mission dans l'ÉglisePar le Révérend Père Luis Antonio Luna Barrera, M.S.A., animateur général

Pour en savoir plus sur le Père Eusèbe-Henri Ménard, fondateur des M.S.A., les deux livres écrits par Mgr Rodembourg sont en vente à la Chancellerie au cout de 20 $ chacun. Le produit de la vente sera versé en totalité pour la formation aux études spécialisées des Missionnaires des Saint-Apôtres. Pour placer une commande, veuillez communiquer au numéro 450 773-8583, poste 231.

Page 18: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

Monsieur l’abbé Léonide Beaudry est décédé au Séminaire de Saint-Hyacinthe, le 15 septembre 2020, à l’âge de 100 ans. Né à Saint-Pie le 26 janvier 1920, il était le fils de Joseph Euclide Beaudry et d’Évelina McLean.

Il est ordonné prêtre par Mgr Arthur Douville le 31 mai 1947. De 1947 à 1952, il est vicaire aux paroisses Saint-Romuald à Farnham, Marie-Auxiliatrice à Saint-Joseph-de-Sorel et à Saint-Liboire. En 1952, il est de retour à la paroisse Saint-Romuald à Farnham où il restera jusqu’en juillet 1959. Après un bref séjour à Acton Vale, il est nommé curé de la paroisse Saint-Pierre-de-Véronne à Pike-River en septembre 1965. En 1975, il est nommé curé à Adamsville où il y exercera son ministère jusqu’à sa retraite au Séminaire de Saint-Hyacinthe le 2 août 1994. Ses funérailles, présidées par Mgr Christian Rodembourg, m.s.a., ont été célébrées le 26 septembre 2020 en l’église de Saint-Césaire. Il est inhumé au cimetière paroissial de Saint-Césaire.

Monsieur l’abbé André Leclerc est décédé à l’hôpital Pierre-Boucher à Longueuil, le 25 octobre 2020, à l’âge de 88 ans. Né à Sorel le 18 février 1932, il était le fils de Isaïe Leclerc et de Yvonne Goulet.

Il est ordonné prêtre par Mgr Arthur Douville le 26 mai 1956. Il a d’abord

été auxiliaire au Séminaire de Saint-Hyacinthe, puis vicaire aux paroisses Saint-Joseph à Granby et Christ-Roi à Saint-Hyacinthe, animateur de pastorale scolaire à Saint-Hyacinthe et aumônier à l’hôpital Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe. L’abbé Leclerc a été très impliqué dans les œuvres sociales et caritatives au sein du Centre de Bénévolat de Saint-Hyacinthe dont le comptoir familial est devenu « Les Trouvailles de l’Abbé Leclerc ». Le 30 mai 2019, il recevait un prix d’excellence de la Ville de Saint-Hyacinthe pour son engagement au sein de la communauté maskoutaine, spécialement auprès des plus démunis. En raison des circonstances actu-elles exceptionnelles, la célébration des funérailles est reportée.

Monsieur l’abbé Louis Loiselle est décédé à l’hôpital Pierre-Boucher à Longueuil, le 30 octobre 2020, à l’âge de 85 ans. Né à Saint-Mathias le 11 décembre 1935, il était le fils de Godfroy Loiselle et de Élisabeth Jetté.

Il est ordonné prêtre par Mgr Arthur Douville le 12 juin 1960. Il exerce d’abord son ministère dans les paroisses Sainte-Famille à Granby, puis Saint-Romuald et Sainte-Sabine à Farnham, et enfin à Clarenceville. En février 2012, il se retire au Séminaire de Saint-Hyacinthe. En raison des circonstances actu-elles exceptionnelles, la célébration des funérailles est reportée.

Monsieur l’abbé Normand Bernier est décédé à l’hôpital Pierre-Boucher à Longueuil, le 4 novembre 2020, à l’âge de 76 ans. Né à Saint-Hyacinthe le 31 mars 1944, il était le fils de Arthur Bernier et de Thérèse Bernard.

Il est ordonné prêtre par Mgr Albert Sanschagrin le 1er juin 1968. Il est vicaire à la paroisse Saint-André à Acton Vale, puis aux paroisses Saint-Eugène, Saint-Luc, Saint-Alphonse, Sainte-Marie-Médiatrice, Saint-Joseph et Saint-Patrick à Granby. Il a également été curé à la paroisse Saint-Fabien à Farnham. En plus de son ministère paroissial, il exerça principalement son ministère auprès de la Commission scolaire régionale Meilleur à Granby. En 2015, il se retire au Séminaire de Saint-Hyacinthe. En raison des circonstances actuelles exceptionnelles, la célébration des funérailles est reportée.

P.-S. – En raison de leur appartenance à la Société d'une Messe, tous les prêtres incardinés au diocèse de Saint-Hyacinthe, s'ils n'ont pu se rendre concélébrer aux funérailles, célébreront dès que possible une messe pour leur confrère défunt.

18 JANVIER-FÉVRIER 2021

L’En

voi d

e Sa

int-

Hya

cint

heCHANCELLERIE

À nos fraternelles prières

Page 19: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

Nominations

Père Raoul (Henri-Dominique) Lecavalier, o.p., est décédé au Séminaire de Saint-Hyacinthe, le 14 octobre 2020, à l’âge de 102 ans. En raison des circonstances actuelles exceptionnelles, la célébration des funérailles est reportée.

Monsieur Jules Martel, beau-père de madame Pauline Piché, chargée de pastorale aux paroisses Cathédrale et Notre-Dame-du-Rosaire à Saint-Hyacinthe, est décédé à Saint-Hyacinthe, le 13 octobre 2020, à l’âge de 81 ans. Une célébration de la Parole a eu lieu le 16 novembre 2020 à la Résidence funéraire Mongeau.

Monsieur Rosaire Gariépy, frère de monsieur le cha-noine Léonard Gariépy, prêtre diocésain, est décédé à la Villa Saint-Joseph à Saint-Hyacinthe, le 23 octobre 2020, à l’âge de 91 ans. Une célébration de la Parole a eu lieu le 8 novembre 2020 au Mausolée Lalime.

Madame Jeannine Bousquet, sœur des abbés Omer et Jacques Bousquet, prêtres diocésains, est décédée le 14 octobre 2020, à l’âge de 94 ans. En raison des cir-constances actuelles exceptionnelles, la célébration des funérailles est reportée.

Madame Huguette Corbeil, sœur de M. le chanoine Jean Corbeil, prêtre diocésain, est décédée à Saint-Hyacinthe, le 16 novembre 2020, à l’âge de 77 ans. Ses funérailles, présidées par Mgr Christian Rodembourg, m.s.a., ont été célébrées le 28 novembre 2020, suivies de l’inhumation au cimetière Notre-Dame-du-Rosaire à Saint-Hyacinthe.

Père Sylvio Michaud, o.ss.t., est décédé à l’hôpital de Granby, le 9 décembre 2020, à l’âge de 83 ans. En raison des circonstances actuelles exceptionnelles, la célébra-tion des funérailles est reportée.

Mgr Christian Rodembourg, m.s.a., a procédé aux nomi-nations suivantes :

Monsieur Sylvain Bélec, chargé de pastorale parois-siale à la paroisse Trinité-sur-Richelieu à Beloeil.

Monsieur Olivier Chapdelaine, chargé de pastorale paroissiale aux paroisses Notre-Dame, Saint-Joseph et Très-Sainte-Trinité à Granby et Saint-Alphonse-de-Granby.

Monsieur Stéphane Cournoyer, membre du Conseil pour les affaires économiques.

Monsieur Jean-Philippe Paradis, chargé de pastorale paroissiale aux paroisses Notre-Dame, Saint-Joseph et Très-Sainte-Trinité à Granby et Saint-Alphonse-de-Granby.

Monsieur l’abbé Serge Pelletier, aumônier des Chevaliers de Colomb (Conseil 9803) de Sainte-Rosalie.

Madame Martine Ravon, chargée de pastorale paroissiale à la paroisse Trinité-sur-Richelieu à Beloeil.

RenouvellementsMgr Christian Rodembourg, m.s.a., a procédé aux renouvellements suivants :

Conseil pour les affaires économiques- M. l’abbé Claude Boudreau- Me Richard Hénault- Monsieur le chanoine Claude Lamoureux

Corporation du Séminaire de Saint-Hyacinthe d’Yamaska- Mgr Jean-Marc Robillard, p.h., supérieur- Monsieur l’abbé Roger Jodoin, vice-supérieur- Monsieur David Bousquet, membre- Monsieur l’abbé Benoit Côté, membre- Monsieur le chanoine Gaston Giguère, membre

Fondation du diocèse de Saint-Hyacinthe- Monsieur Aubert Martin- Monsieur Gaétan Massé

Chanoine Denis Lépine, v.é.Chancelier

Le 15 janvier 2021

19JANVIER-FÉVRIER 2021

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

CHANCELLERIE

À nos fraternelles prières

Page 20: LE SACERDOCE - 2 PARTIE : LA RÉPONSE · 2021. 1. 21. · père Marcel Martin, Spiritin, postulateur de la cause de Mgr Moreau, avec le cardinal responsable du culte des saints, avec

Livré à :

Société canadienne des postesPort payé

Poste Publication40017271

UNE JOIE SIMPLE ET PLEINE

« Celui qui est appelé sait qu’il existe en ce monde une joie simple et pleine : celle d’être pris par le peuple qu’on aime pour être envoyé à lui comme dispensateur des dons et des consolations de Jésus, l’unique Bon Pasteur qui, plein de profonde compassion pour tous les petits et les exclus de cette terre, fatigués et opprimés comme des brebis sans pasteur, a voulu associer beaucoup de personnes à son ministère pour rester et agir Lui-même, dans la personne de ses prêtres, pour le bien de son peuple. » (Pape François, Messe chrismale 2014)