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IFPEK Rennes Institut de Formation en Pédicurie-Podologie 12, rue Jean-Louis Bertrand 35000 Rennes Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de réathlétisation du coureur à pied MORVAN Tanguy Formateur guidant : RENAUD Bénédicte Mémoire d’initiation à la démarche de recherche Diplôme d’État de Pédicurie-Podologie Année scolaire 2017-2018

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IFPEK Rennes

Institut de Formation en Pédicurie-Podologie

12, rue Jean-Louis Bertrand

35000 Rennes

Le rôle diagnostic du pédicure-

podologue dans la phase de

réathlétisation du coureur à pied

MORVAN Tanguy

Formateur guidant : RENAUD Bénédicte

Mémoire d’initiation à la démarche de recherche

Diplôme d’État de Pédicurie-Podologie

Année scolaire 2017-2018

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PRÉFET DE LA RÉGION BRETAGNE DIRECTION REGIONALE

DE LA JEUNESSE, DES SPORTS

ET DE LA COHÉSION SOCIALE

Pôle formation-certification-métier

Diplôme d’État de Pédicurie-Podologie

Travaux de fin d’études : Mémoire d’initiation à la démarche

de recherche

Conformément à l’article L 122-4 du code de la propriété intellectuelle du 3 juillet 1992 : « toute

représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de

ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou

la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque ».

J’atteste sur l’honneur que la rédaction des travaux de fin d’études, réalisée en vue de

l’obtention du diplôme d’Etat de Pédicurie-Podologie est uniquement la transcription de mes

réflexions et de mon travail personnel.

Et, si pour mon argumentation, je copie, j’emprunte un extrait, une partie ou la totalité de

pages d’un texte, je certifie avoir précisé les sources bibliographiques.

Le 23 mai 2018

Signature de l’étudiant :

Fraudes aux examens :

CODE PENAL, TITRE IV DES ATTEINTES A LA CONFIANCE PUBLIQUE

CHAPITRE PREMIER : DES FAUX

Art. 441-1 : Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la

preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques.

Le faux et l’usage de faux sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

Loi du 23 décembre 1901, réprimant les fraudes dans les examens et concours publics.

Art. 1er : Toute fraude commise dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’entrée dans une administration publique ou l’acquisition d’un diplôme délivré par l’Etat constitue un délit.

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Remerciements

Je tiens tout particulièrement à remercier toute l’équipe pédagogique de l’Institut

de Formation en Pédicurie-Podologie de Rennes, pour leur disponibilité, leur

bienveillance et leur implication au cours de mes années de formation. Grâce à eux, j’ai

pu passer trois excellentes années à Rennes et prendre confiance en mon avenir

professionnel.

Mes remerciements s’adressent également à :

Bénédicte Renaud, tutrice de mémoire, qui m’a accompagné dans mes recherches et dans

l’accomplissement de ce travail.

Stéphane Berthelot, formateur à l’IFPP de Rennes, pour avoir éveillé ma curiosité sur un

sujet encore peu traité dans le domaine de la pédicurie-podologie.

Les kinésithérapeutes et médecins du sport diplômés anonymes, qui ont répondu à mon

enquête et ainsi contribué à affiner mon questionnement.

Tristan Robin, mon binôme durant ces trois années, qui a réussi à me supporter. Mais

aussi Julien Raber et Guillaume Journet pour tous ces moments partagés, ainsi que tous

mes camarades de promotion.

Anne-Laure, pour tout ce qu’elle m’apporte au quotidien.

Mes parents et ma sœur pour leur soutien indéfectible et leurs conseils avisés tout au long

de ma scolarité. J’ai également une pensée affectueuse pour mes grands-parents et tous

mes proches.

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Table des matières

Introduction........................................................................................................................ 1

I. Les causes de survenue d’une blessure de surmenage chez le coureur à pied. .............. 3

I.1. Causes intrinsèques ............................................................................................. 3

I.2. Causes extrinsèques ............................................................................................. 4 I.3. Définition du stress mécanique ............................................................................ 4

I.4. Épidémiologie des traumatismes en course à pied ................................................ 6

I.5. Les lésions aiguës ................................................................................................ 6

I.6. Les lésions de surmenage..................................................................................... 6

I.6.1. Périostite tibiale ........................................................................................... 7

I.6.2. Fracture de fatigue........................................................................................ 8

I.6.3. Aponévrosite plantaire ................................................................................. 9

I.6.4. Syndrome fémoro-patellaire ....................................................................... 10

I.6.5. Tendinopathie achilléenne .......................................................................... 11

I.6.6. Syndrome de l’essuie-glace ........................................................................ 12

II. Les étapes de la guérison : de la cicatrisation jusqu’au retour au sport ....................... 14

II.1. La cicatrisation des tissus................................................................................... 14

II.1.1. Stade inflammatoire ................................................................................... 14

II.1.2. Etape de réparation ..................................................................................... 14

II.1.3. Etape de remodelage .................................................................................. 14

II.2. La rééducation ................................................................................................... 14

II.3. Les conséquences de l’arrêt du sport .................................................................. 15

II.4. La réathlétisation ............................................................................................... 15

II.5. Retour au sport .................................................................................................. 17 II.5.1. Questionnaire ............................................................................................. 17

II.5.2. Quand l’athlète est-il prêt ?......................................................................... 18

III. Application dans un cabinet de pédicurie-podologie : Outils, Discussions et

Perspectives. .................................................................................................................... 21

III.1. Présentation du protocole ............................................................................... 22

III.2. Sujets ............................................................................................................. 23

III.3. Méthode ........................................................................................................ 23

III.3.1. Evaluation Visuelle Analogique de l’intensité entrainement ou évaluation

subjective du stress mécanique .................................................................................. 24

III.3.2. Evaluation objective du stress mécanique ................................................... 24 III.3.3. Quantification du stress mécanique ............................................................ 25

III.3.4. Mesures stabilométriques ........................................................................... 25

III.4. Matériel ......................................................................................................... 26

III.5. Résultats ........................................................................................................ 27

III.6. Discussion ..................................................................................................... 28

III.6.1. Analyse et interprétation............................................................................. 28

III.6.2. Critiques .................................................................................................... 29

Conclusion ....................................................................................................................... 30

Bibliographie ................................................................................................................... 31

Table des annexes ............................................................................................................... I

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1

Introduction

Actuellement en troisième année de pédicurie-podologie à l’institut de formation

de Rennes (IFPP), je réalise mon mémoire sur le champ de compétence du pédicure-

podologue, au sein de l’équipe pluridisciplinaire, dans la réathlétisation du coureur à pied

après blessure.

Titulaire d’une licence Sciences Techniques des Activités Physiques et Sportives

(STAPS) mention Activités Physiques Adaptées et Santé (APAS), je souhaite exploiter

et mettre à profit, lors de ma future activité professionnelle, chacune des compétences

acquises à la faculté de Brest. La licence STAPS apporte des connaissances dans la

pratique des activités physiques et sportives (APS), dans l’encadrement de différents

publics ainsi que dans les questions de santé et la physiologie humaine. Ainsi, j’y ai appris

à élaborer des plans d’entrainement pour des groupes très différents en m’appuyant sur la

physiologie musculaire, cardio-vasculaire et respiratoire. J’ai compris les dimensions

physique et psychologique que représente une blessure. Mon expérience personnelle,

ainsi que mes prises en charge effectuées auprès de sportifs m’ont appris combien elles

sont particulières. Etant moi-même handballeur et coureur à pied, j’ai pu vivre à plusieurs

reprises ces situations de blessures. Le sportif n’est pas un patient simple à gérer, il veut

être soigné rapidement et définitivement. La plupart des sportifs n’écoute pas

suffisamment leur corps, surtout dans le monde amateur. La blessure rentre alors dans

une forme de chronicité qui peut rapidement se transformer en organicité.

Plus de 8,5 millions de français (Fédération française d’athlétisme,2013) pratiquent la

course à pied, et ce chiffre est en constante évolution de par sa facilité d’accessibilité. Le

manque d’encadrement et la croissance accrue de cette discipline occasionnent une

augmentation de la fréquence des blessures chez les coureurs à pieds. Entre 35 et 55%

des « runners » sont victimes chaque année d’une blessure plus ou moins sérieuse1. La

plupart de ces blessures concerne le membre inférieur. Parmi eux certains consultent le

pédicure podologue de leur propre intention ou nous sont réorientés par un professionnel

de santé. Nous pouvons être les premiers professionnels de santé à les recevoir mais

également le dernier maillon de la chaîne parce que leur parcours de soins et la récurrence

de leur blessure les ont guidés jusqu’à nous. Le pédicure podologue est donc amené à

recevoir de plus en plus de coureurs en clinique. Comment pouvons-nous intervenir

auprès de ces derniers ? En tant que rééducateur, comment pouvons-nous assister le

coureur dans sa réinsertion sportive ?

Dans le référentiel de compétences de pédicurie-podologie2 il est écrit que nous pouvons

établir un diagnostic. Selon le Larousse, établir un diagnostic correspond à

« l’identification de la nature d’une situation extérieure par l’interprétation de signes

1 Le top 10 des blessures du runner [En ligne]. Runners.fr. 2012. Disponible sur :

http://runners.fr/blessures-du-coureur-le-top-10/ [Consulté le 7 avril 2017] 2 Diplôme d’Etat de pédicure-podologue. Internet 2012. Disponible sur :

www.rncp.cncp.gouv.fr/grand-public/visualisationFiche?format=fr&fiche=18364

Consulté le 22 février 2018

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2

extérieurs ». Pouvons-nous alors mettre en œuvre notre compétence diagnostique pour

permettre un retour sécuritaire à la pratique sportive ?

L’intérêt de ce travail est porté par le nombre croissant de coureurs à pied qui nous

consultent en prévention ou pour améliorer leur performance. Suite à une blessure, le

repos est nécessaire à la cicatrisation des tissus lésés. Cependant, les conséquences du

désentrainement engendrent des changements physiologiques chez le sportif. Comment

permettre à ces athlètes blessés de reprendre leur sport en toute sécurité ?

La phase de réathlétisation doit permettre de restaurer les capacités du sportif. Cette phase

est complémentaire du travail de rééducation et précède la reprise du sport.

En deuxième année de pédicurie-podologie, j’ai eu la chance de participer à trois

séminaires interprofessionnels. Ces séminaires regroupaient différents métiers de la santé

tels que des médecins, des kinésithérapeutes, des nutritionnistes ainsi que des infirmiers,

cette liste n’est pas exhaustive. Et le constat est sans appel, notre métier est très méconnu

par nos futurs prescripteurs et collègues de travail. La prise en charge pédicurale est la

plus connue par ces professionnels. Celle podologique demeure quant à elle floue, y

compris pour les rééducateurs que nous côtoyons au quotidien à l’IFPEK. Nous pouvons

alors nous interroger sur notre place dans cette équipe pluridisciplinaire. C’est à nous de

la définir, de montrer ce que nous pouvons apporter dans la prise en charge des patients.

La problématique de ce mémoire est d’établir un ou plusieurs critères pluridisciplinaires

permettant un retour sécuritaire au sport en impliquant le pédicure-podologue dans le

parcours de soins du coureur après blessure.

L’étude de la réathlétisation du coureur à pieds par le pédicure-podologue demande une

connaissance approfondie des blessures rencontrées par ce sportif. La première partie de

ce travail s’intéresse donc aux causes de survenue de la blessure et décrit celles les plus

fréquemment rencontrées. Cette section est l’occasion de rappeler les éléments du

diagnostic en cabinet. Un deuxième temps est consacré au recouvrement des capacités du

sportif suite à sa blessure. Je m’intéresse tout particulièrement au processus de

cicatrisation jusqu’au retour sécuritaire au sport. Un protocole expérimental applicable

en cabinet est présenté dans la troisième partie dans le but d’apporter des réponses à la

problématique fixée.

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I. Les causes de survenue d’une blessure de surmenage chez le coureur à

pied.

Les risques de contracter une blessure de surmenage sont multifactoriels. Parmi

eux, il existe des facteurs de risques intrinsèques et extrinsèques.

I.1. Causes intrinsèques

Des éléments intrinsèques semblent avoir un rôle dans l’incidence des blessures

associées à la course à pieds. Nous pouvons citer le genre, l’âge, les facteurs anatomiques,

le patron de course, les antécédents de blessures, l’expérience en course et les autres

activités physiques antérieures. Ces facteurs sont inhérents à la personne, ils lui

appartiennent en propre et ne sont pas modifiables.

Le sexe et l’âge sont des déterminants dont il faut tenir compte. En effet, il semblerait que

chez les coureurs amateurs, les hommes présentent plus de risque de blessure que les

femmes (Buist et al., 2010). Selon certaines études, les coureurs débutants de plus de 40

ans voient leur risque de blessure augmenter. Cependant, Buist et al. montrent qu’une

augmentation de l’âge par tranche de 10 ans chez les coureurs expérimentés diminue le

risque de blessure. Ce constat est à mettre en perspective avec le fait que les coureurs

n’ayant pas subi de blessure musculosquelettique courent sur du plus long terme.

Les facteurs anatomiques sont bien évidemment des facteurs de risque non négligeables.

La mesure de l’angle Q3, le genou varum/valgum4, le varus/valgus calcanéen5, la hauteur

de l’arche interne du pied et l’inégalité de longueur des membres inférieurs étant les

troubles morphostatiques les plus étudiés.

Les prédispositions du type de foulée et le risque de blessures qui en découle sont des

paramètres très étudiés. Le fait de courir en attaquant la foulée par le talon augmenterait

l’incidence des blessures musculosquelettiques en effet, cela engendrerait des forces

d’impact plus élevées dans un temps plus court (Daoud et al., 2012).

Les antécédents de blessure constituent également un élément important pour le risque de

récidive. Une blessure antérieure, survenue à la course ou non est un facteur de risque

supplémentaire (van Gent et al., 2007). Plusieurs raisons peuvent expliquer une nouvelle

atteinte, comme une cicatrisation incomplète de la blessure initiale ou un problème

biomécanique non corrigé (Buist et al., 2010).

L’expérience du coureur est une donnée intéressante. En effet, on pourrait penser que les

coureurs expérimentés voient leur seuil de tolérance à la douleur augmenter et ainsi le

risque de blessure croitre. Cependant, le manque d’expérience est déterminant pour le

risque de blessure (Nielsen et al., 2012). Effectivement, les coureurs expérimentés

connaissent mieux leur seuil de blessure. De même, les personnes pratiquant auparavant

3 L’angle Q est formé par l’intersection de la ligne de force du quadriceps et de l’axe du

tendon patellaire mesuré au centre de la patella. (Rambaud et al., 2015) 4 Le « genu varum » correspond à la déviation de la jambe vers l’intérieur par rapport à

l’axe du membre inférieur. Dans le cas inverse, nous parlons de « genu valgum ».

(Docquier, S.d.) 5 Le varus calcanéen correspond à la déviation du calcanéus en dedans. Dans le cas

contraire, nous parlons de valgus calcanéen.

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un sport en décharge (natation, cyclisme) et se mettant à la course à pieds ont un risque

de blessure accru. Les sports de mise en charge entrainent une adaptation des tissus

permettant d’atteindre moins rapidement le seuil de blessure.

Ces différents facteurs sont bien évidemment à prendre en compte lors de l’examen

clinique podologique, toutefois, j’ai pris le parti de m’intéresser particulièrement au cours

de mes recherches aux facteurs extrinsèques.

I.2. Causes extrinsèques

De nombreux facteurs extrinsèques ont des conséquences sur le risque de

blessures musculosquelettiques chez le coureur à pied. Au contraire des facteurs

intrinsèques, les extrinsèques sont modifiables. Le pédicure-podologue peut donner des

conseils, notamment sur le chaussant, la surface de course et la fréquence des séances.

La fréquence d’entrainement par semaine est considérée comme un déterminant essentiel

de risque de blessure. Effectivement, dans le cas d’un nombre d’entrainement trop faible,

le stress appliqué aux tissus n’est pas suffisant pour amener une adaptation. Alors que

dans le cas d’une somme d’entrainements hebdomadaires trop élevée, le temps de

récupération est insuffisant pour entrainer un remodelage bénéfique des tissus. A la

différence d’un nombre de séances d’entrainement optimal, l’application du stress

mécanique sera suffisante pour permettre au tissu d’améliorer sa structure. Ainsi, la

fréquence optimale se situerait entre deux et cinq séances par semaines. (Taunton et al.,

2003)

La distance parcourue est un facteur de risque supplémentaire mais le seuil hebdomadaire

varie selon la population étudiée. Chez les coureurs amateurs, une distance de course

hebdomadaire supérieure à 64 kilomètres augmenterait le risque de deux à trois

fois.(Walter et al., 1989)

En course à pied, la force de réaction du sol, en réponse à la charge, varie d’une fois et

demie à cinq fois le poids du corps en fonction de la vitesse. Cette force d’impact est

répercutée sur les tissus biologiques (os, tendons, ligaments, muscles). Elle entraine une

onde de choc qui majore le risque de blessure (Hreljac, 2004).

L’usure, le drop, la rigidité et tous les autres paramètres de la chaussure de running sont

des paramètres à prendre en compte lorsqu’un coureur vient nous consulter.

Les différentes surfaces de course entrent également en jeu dans le risque de blessure. La

surface de course, entraine une réponse à la charge différente selon ses capacités

d’absorption et d’amortissement des chocs.

I.3. Définition du stress mécanique

La quantification du stress mécanique c’est mesurer le stress exercé dans les

tissus, dans le but de prévenir les risques de blessure. Lors d’une activité physique telle

que la course à pieds, qui est une succession de sauts, les os, les muscles, les tendons et

le cartilage sont stressés par différentes forces. Ces forces peuvent être de tension, de

torsion et de compression.

Il ne faut pas négliger dans la quantification du stress mécanique, les aspects stressant du

travail et de la vie quotidienne. En effet, ces paramètres peuvent entrainer une fatigue

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5

psychique et physique non négligeable pour le sportif. Cependant, le stress mécanique

appliqué sur les tissus est bien plus important dans le sport que dans le travail ou la vie

quotidienne.

L’importance du stress exercé sur les tissus sollicités diffère selon l’activité physique

pratiquée. Effectivement, si le point de référence est la force exercée sur le tendon

calcanéen, en natation, le stress imposé sera quasiment nul. La pliométrie et les sauts, à

l’autre extrême, sont eux excessivement stressants. La course à pieds, quant à elle,

représente un facteur de stress important mais assez variable en fonction notamment du

facteur vitesse, plus la vitesse est élevée et plus la force exercée sur les tissus est grande.

Elle génère des forces dynamiques et complexes aux pieds et plus globalement au niveau

des membres pelviens (membres inférieurs et bassin) à chacune des foulées (Lieberman,

2012).

L’élasticité est « l’aptitude d’un corps à reprendre, après sollicitation, la forme et les

dimensions qu’il avait avant d’être soumis à ces sollicitations » (Daidie et Paredes, n.d.).

Et la limite d'élasticité est la contrainte à partir de laquelle un matériau arrête de se

déformer d'une manière élastique, réversible et commence donc à se déformer de manière

irréversible. Pour un matériau fragile, c'est la contrainte à laquelle le matériau se rompt,

notamment du fait de ses micro-fissures internes.

Lorsque l’entrainement correspond à l’application de forces se situant sous la limite

d’élasticité et que le temps de repos est suffisant, une adaptation positive se produit. Si le

temps de repos est insuffisant, une blessure de surmenage peut survenir. (Voir Figure1)

Figure 1 : Tableau stress mécanique6

6 Quantification du stress mécanique Internet. lacliniqueducoureur.com s.d. Consulté

le 23 avril 2018. Disponible sur : https://lacliniqueducoureur.com/quantification-du-

stress-mecanique/

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6

I.4. Épidémiologie des traumatismes en course à pied

La majorité des études retient comme notion de traumatisme toute blessure ayant

nécessité un arrêt de l’activité sur plusieurs jours, ou l’absence de participation à une

compétition. Plus récemment, il a été proposé de classer les blessures en trois niveaux

Atteinte physique n’entrainant pas de consultation médicale ou un arrêt du sport

- Blessure ayant nécessité une prise en charge médicale

- Blessure ayant entrainé un arrêt des APS.

Deux grands types de lésions doivent être distingués : d’une part, les lésions traumatiques

(lésions aiguës) qui nécessitent une prise en charge médicale d’urgence voire une

hospitalisation. Et d’autre part, celles qui nous intéressent : les lésions chroniques

d’hyperutilisation très spécifiques du geste sportif (lésions de surmenage), et donc du

sport pratiqué, qui conduisent le plus souvent à un arrêt, total ou partiel des APS

(ROCHCONGAR and RIVIERE, 2013).

I.5. Les lésions aiguës

Leur type et leur fréquence varient considérablement en fonction du sport

pratiqué. Elles résultent d’un traumatisme soudain et concernent principalement les sports

collectifs, le ski ou des sports à risque.

Typiquement, la lésion aiguë correspond à l’entorse de cheville qui est la blessure la plus

fréquente. Elle représente en effet 15 à 20% des traumatismes sportifs, soit un cas pour

10 000 habitants par jour7.

I.6. Les lésions de surmenage

Bien que des blessures traumatiques surviennent chez les coureurs, la majorité des

blessures musculosquelettiques associées à la course à pied sont des blessures de

surutilisation (Buist et al., 2010). Ce sont de véritables technopathies, qui nécessitent

donc une bonne connaissance du geste sportif et de l’entrainement pratiqué. Il est

important de prendre en compte les dimensions quantitatives et qualitatives de

l’entrainement.

La course à pied a fait l’objet de plusieurs études qui ont montré que l’incidence de ce

type de blessure sur une année s’étend de 24 à plus de 50% de taux de blessés selon les

auteurs. Les principales blessures musculosquelettiques reliées à la course à pied sont la

périostite tibiale, la fracture de stress, l’aponévrosite plantaire, le syndrome

fémoropatellaire, la tendinopathie du tendon calcanéen et le syndrome de la bandelette

ilio-tibiale ou syndrome de l’essuie-glace (Lauzon et al., 2013).

Afin de comprendre le mécanisme de survenue de ces blessures, de pouvoir les

diagnostiquer et les prendre en charge de manière optimale, il me paraît important de les

décrire.

7 Entorse de cheville En ligne. vidal.fr. Disponible sur :

https://www.vidal.fr/recommandations/4026/entorse_de_cheville/la_maladie/ Consulté

le 25 avril 2018.

Page 11: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

7

I.6.1. Périostite tibiale

Le muscle tibial postérieur s’insère sur les deux tiers supérieurs de la face

postérieure du tibia, sur les deux tiers supérieurs de la face médiale de la fibula et sur la

membrane interosseuse crurale. Il se termine sur la tubérosité de l’os naviculaire et par

des expansions sur la tubérosité du cuboïde, le sustentaculum tali, la face plantaire des

cunéiformes et la base des deuxième, troisième et quatrième métatarsiens. (KAMINA,

2009)

La périostite tibiale postérieure est une des pathologies la plus rencontrée chez les

coureurs à pied en endurance. Reshef et Guelich, dans une étude de 2012 expliquent que

la douleur est décrite en regard de la bordure postéro-médiale du tibia et apparait à l’effort,

mettant ainsi de côté la douleur d’origine ischémique et les signes de la fracture de stress.

La localisation la plus fréquente de la douleur se situe à la jonction entre le tiers moyen

et le tiers distal du tibia, cette douleur correspond au premier signe menant à la fracture

de fatigue du tibia.

Auparavant, l’étiologie de la périostite tibiale postérieure était que les tractions répétées

sur le périoste (enveloppe de l’os) par les muscles de la jambe engendraient une

inflammation responsable des symptômes. A ce jour, la cause la plus vraisemblable serait

les forces de flexion répétées sur le tibia lors de la course. Effectivement, l’hypothèse est

faite que les forces de flexion sont maximales où la diaphyse tibiale est la plus étroite

c’est-à-dire au niveau de la jonction entre les tiers moyen et distal du tibia. Il ne faudrait

donc pas parler de périostite tibiale (inflammation du périoste) mais plutôt de périostose

tibiale.

Un indice de masse corporelle supérieur à 20 augmenterait jusqu’à cinq fois le risque de

subir cette pathologie chez les coureurs compétitifs. (Moen et al., 2009)

Périostose tibiale

Interrogatoire

- Douleurs à la marche, à la course, lors de sauts,

douleurs qui cessent au repos mais qui gênent

dans la pratique sportive.

Diagnostic

- Douleur retrouvée à la palpation du tiers moyen

du bord postéro-externe du tibia, on retrouve une

douleur élective métaphysaire et circonférentielle.

- Radiographie8 (notamment pour éliminer une

fracture de fatigue).

Durée théorique de l’

arrêt de la course à pied

- Durée de récupération entre une et 6 semaines.

- Au moins 2 semaines de repos.

Traitement médical

- Glaçage

- Massage transverse profond, Etirements du

soléaire principalement

- Début de la réathlétisation à partir de la troisième

semaine parallèlement à la rééducation.

- Orthèses plantaires, K-taping

Tableau 1 : Diagnostic et prise en charge d’une périostose tibiale

8 Cf Annexe n° I, p. II

Page 12: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

8

Le podologue peut proposer le port de manchons de compression lors de l’activité

musculaire, ceux-ci ont pour effet de limiter le rebond musculaire. Un traitement par

orthèses plantaires se révèle également très efficace par l’inhibition ou l’activation des

différents muscles incriminés.

I.6.2. Fracture de fatigue

Les fractures de fatigue (stress fracture) constituent environ 25% des blessures

musculosquelettiques chez les coureurs. Le site le plus fréquent est le tibia, représentant

environ 50% de toutes les fractures de fatigue. Les microtraumatismes répétés sont la

cause de cette pathologie si le temps de repos ne suffit pas au remodelage osseux. Alors

l’activité des ostéoclastes qui dégradent le tissu osseux prévaut sur l’activité des

ostéoblastes et alors une fissuration apparait. La présence de contraction musculaire

diminue la force de flexion appliquée au tibia. La fatigue musculaire réduit l’effet

amortisseur, décuplant alors les forces directement transmises aux os, provoquant

l’augmentation du risque d’accumulation des microtraumatismes.

Une mauvaise gestion du programme d’entrainement et une intensité élevée trop

rapidement majore les risques. Le cortex osseux ne peut se remodeler suffisamment pour

contrer les forces de flexion imposées par la course à pied. Un antécédent de fracture de

fatigue est un facteur favorisant de récidive (Kelsey et al., 2007).

Fracture de fatigue

Interrogatoire - Douleur mécanique qui persiste au repos

- Interroger le patient sur l’absence de cause macro-

traumatique

- Modification de l’entrainement, de la surface de

course, du chaussage, de l’intensité de l’entrainement

- Antécédent de fracture de fatigue

Diagnostic - Radiographie9

- Douleur exquise retrouvée à la palpation avec

tuméfaction des parties molles de la zone de plainte

du patient

- Critères d’Ottawa10

Durée théorique de l’

arrêt de la course à

pied

Sésamoïde 6 semaines

Métatarse

Tibia 6 à 12 semaines

Fibula 4 semaines

Traitement médical - Repos relatif avec arrêt de l’activité physique

incriminée et suppression des contraintes mécaniques

- Incrémentation en distance de course de 10% par

semaine maximum avec une distance et intensité de

départ de 30% de celles réalisées avant la blessure.

- Orthèses plantaires

Tableau 2 : Diagnostic et prise en charge d’une fracture de fatigue.

9 Cf Annexe n° II, p. II 10 Cf Annexe n° III, p. III

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9

Une orthèse plantaire de décharge de la zone lésée, notamment pour une fracture

sésamoïdienne ou métatarsienne s’avère très efficace pour la cicatrisation des tissus lésés.

I.6.3. Aponévrosite plantaire

L’aponévrose est une lame fibreuse triangulaire et résistante. Elle s’insère en

arrière sur la tubérosité du calcanéus et en avant, au niveau du pli digito-plantaire. Elle

joue un rôle mécanique dans le maintien des arcs longitudinaux du pied. Le fascia

plantaire recouvre les muscles superficiels de la plante du pied. Il est uni à l’épiderme par

d’épais tractus fibreux. (KAMINA, 2009)

Selon une étude de 2002, l’aponévrosite plantaire serait la troisième pathologie la plus

fréquente chez les coureurs (Taunton et al., 2002). Elle ne concerne pas seulement les

sportifs car nous la retrouvons également chez les sédentaires, principalement âgés entre

40 et 60 ans.

Comme pour la périostite tibiale, nous pensions auparavant que cette pathologie était due

à l’inflammation chronique d’une structure (fasciite plantaire). Toutefois, de récentes

études histologiques ont constaté que les signes de l’inflammation sont rares au niveau

des fascias plantaires. Désormais, les chercheurs supposent que cette pathologie est plutôt

dégénérative qu’inflammatoire. Une des principales causes serait une surcharge

mécanique du fascia plantaire. Des études ont montré que des zones peu vascularisées

des tendons sont susceptibles de dégénérescence et de rupture spontanée. Le fascia

plantaire présente des similitudes histologiques avec les tendons, les perturbations

vasculaires seraient à l’origine de la fasciopathie plantaire (Wearing et al., 2006).

Une augmentation ou un affaissement de l’arche interne du pied seraient des facteurs de

risque favorisant cette pathologie. Un pied creux ne dissiperait pas efficacement les forces

d’élongation lors des activités de mise en charge, ce qui l’exposerait aux risques de

blessure. Il est également admis qu’un pied pronateur augmenterait les forces

d’élongation sur le fascia durant la phase d’appui.

L’obésité est le facteur de risque communément admis, le surpoids accentuant les forces

appliquées aux tissus mous pendant le cycle de course.

Aponévrosite plantaire

Interrogatoire - Le patient consulte pour des talalgies antéro-

internes

Diagnostic - Déclenchement de la douleur à la palpation du

corps de l’aponévrose ou de la zone antéro-interne

du calcanéus et par la flexion dorsale du pied et des

articulations métatarso-phalangiennes.

Durée théorique de l’arrêt

de la course à pied

- Durée de récupération entre une et 6 semaines.

- Au moins 2 semaines de repos.

Traitement médical - Repos relatif

- Kinésithérapie, exercices d’automassage et

étirements de la chaine musculaire postérieure

- Orthèses plantaires, K-taping

Tableau 3 : Diagnostic et prise en charge de l’aponévrosite plantaire

Page 14: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

10

Un traitement par orthèses plantaires permet de stabiliser ou de stimuler le pied en

permettant notamment une meilleure répartition des charges. Le pédicure-podologue est

également en mesure de contrôler la chute du naviculaire ou « navicular drop ».

I.6.4. Syndrome fémoro-patellaire

Le genou subit de nombreuses contraintes, en station debout, la stabilité sagittale

est assurée par les ligaments croisés et surtout par le muscle quadriceps fémoral. Le

quadriceps plaque la patella contre la surface articulaire fémorale. (KAMINA, 2009)

Le syndrome fémoropatellaire est une des pathologies la plus fréquente chez les coureurs

à pied. Elle toucherait jusqu’à un individu sur quatre dans la population active globale.

Les femmes sont plus touchées que les hommes, de la même façon, les individus âgés

entre vingt et trente ans sont majoritairement exposés à cette pathologie. (Taunton et al.,

2002)

Le syndrome fémoropatellaire se caractérise par une douleur de type mécanique à la

région antérieure du genou. Les symptômes apparaissent lorsque l’appareil extenseur du

genou est « soumis à des contraintes excessives entrainant une excentration de la patella

par rapport à la trochlée ou une hyperpression sur une zone plus ou moins étendue de

l’articulation fémoropatellaire » (Fortin et al., 2008). Une augmentation de l’activité

physique est rapportée par presque tous les patients souffrant de cette pathologie.

L’étiologie du syndrome fémoropatellaire est multifactorielle, la cause la plus commune

est l’atrophie quadricipitale. Un autre facteur de risque régulièrement énoncé par les

auteurs est le fait de présenter un angle Q supérieur à la normale. La physiologie de

l’angle Q est comprise entre 13 et 15°. L’augmentation de ce dernier favoriserait la

transition latérale de la patella lors de la contraction du quadriceps. Les femmes ayant un

angle Q supérieur à 20° auraient deux fois plus de risque de présenter un syndrome

fémoropatellaire. Cependant un angle Q augmenté ne peut être considéré comme un

facteur prédictif à lui seul, mais comme un facteur favorisant cette pathologie. (Rambaud

et al., 2015)

Aussi, le manque de flexibilité du quadriceps et des ischio-jambiers favorisent

l’apparition de ce syndrome en accentuant le plaquage de la patella sur le fémur.

L’hypoextensibilité de la bandelette ilio-tibiale entraine une rotation externe du tibia et

ainsi une traction sur les ailettes patellaires conduisant à une translation latérale de la

patella. (Fortin et al., 2008)

Page 15: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

11

Syndrome fémoropatellaire

Interrogatoire - Douleur majorée à la montée ou à la descente des

escaliers, lors d’accroupissement ou à la course à

pieds.

- Douleur aiguë ou fond douloureux permanent.

Diagnostic - Douleur à la palpation de la patella, du tendon

patellaire

- Signe du rabot11 ,Signe du glaçon12, Signe de

Zohlen13, Signe de Smilie14

- Hypermobilité patellaire

Durée théorique de

l’arrêt de la course à

pied

- Pas d’arrêt de la course à pied mais forte diminution

du stress mécanique.

Traitement médical - Repos et glaçage

- K-taping pour corriger la position de la patella

- Renforcement musculaire du muscle vaste interne

- Orthèses plantaires

Tableau 4 : Diagnostic et prise en charge du syndrome fémoropatellaire

Un traitement par orthèses plantaires, notamment pour corriger les différents troubles

stato-dynamiques sera tout à fait pertinent pour traiter cette pathologie. Le pédicure-

podologue est également apte à conseiller des exercices de renforcement musculaire et

d’étirements.

I.6.5. Tendinopathie achilléenne

Le tendon calcanéen relie les fibres des muscles gastrocnémiens et du muscle

soléaire à la tubérosité du calcanéus. Une bourse séreuse sépare le tendon et le calcanéus.

Ces muscles sont responsables respectivement de la force propulsive de la locomotion et

de la stabilité de la jambe sur le pied en station debout. (KAMINA, 2009)

Avec une incidence d’environ 10%, la tendinopathie achilléenne est une des blessures du

coureur à pied la plus fréquente. (Taunton et al., 2002)

Les hommes sont plus exposés que les femmes face à cette pathologie. Etre âgé de plus

de 35 ans augmente le risque d’endurer une tendinopathie achilléenne. Le tendon

calcanéen est le tendon le plus volumineux et le plus résistant du corps humain. C’est un

site de haut stress, peu vascularisé donc sensible aux blessures. Lors de la course à pied,

la charge supportée par le tendon d’Achille correspond à 8 fois le poids du corps, elle

constitue donc une zone particulièrement à risque.

11 Cf Annexe n° IV, p. III 12 Cf Annexe n° V, p. III 13 Cf Annexe n° VI, p. III 14 Cf Annexe n° VII, p. III

Page 16: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

12

Outre transmettre les forces des muscles aux os, les tendons servent à absorber en partie

les forces externes pour protéger les muscles. Ainsi, la répétition des microtraumatismes

pendant une activité physique intense serait la première cause de dégénérescence des

tendons. Un temps de repos insuffisant endommage les tendons même si le stress

mécanique imposé ne dépasse pas les limites physiologiques.

Tendinopathie achilléenne

Interrogatoire - Mode de survenue et localisation de la douleur, les

irradiations, l’horaire et le rythme de la douleur, le

retentissement dans les activités physique et

quotidienne, les antécédents personnels et

familiaux

Diagnostic - Déclenchement d’une douleur à la palpation du

tendon calcanéen

- Réveil des douleurs tendineuses à l’étirement

(accroupissement en charge, talon au sol)

Durée théorique de l’arrêt

de la course à pied

- En fonction de la gravité de la lésion

Traitement médical - Repos, glaçage

- Reprise progressive de l’activité physique

- Orthèses plantaires

Tableau 5 : Diagnostic et prise en charge de la tendinopathie achilléenne

Un traitement par orthèses plantaires permettant de corriger la posture du patient ou de

rapprocher les insertions du triceps soulage et permet de soigner la tendinopathie

achilléenne.

I.6.6. Syndrome de l’essuie-glace

Le tractus ilio-tibial est un épaississement latéral du fascia lata. Il forme une forte

bande fibreuse longitudinale qui prolonge le fascia glutéal. Il se fixe sur le condyle latéral

du tibia et de la patella. Il donne insertion dans sa partie supérieure au muscle tenseur du

fascia lata, en avant et au muscle grand fessier en arrière. (KAMINA, 2009)

Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale est une pathologie très fréquemment retrouvée

chez les coureurs à pied. En effet, elle était la deuxième pathologie dans une cohorte de

2 002 coureurs avec une incidence de 10,6%. (Taunton et al., 2003) Il est caractérisé par

une douleur au niveau de la face externe du genou, à environ 2 ou 3 centimètres au-dessus

de l’interligne articulaire.

Il est causé par les mouvements répétés de flexion-extension du genou, créant une zone

de frottements entre le condyle fémoral latéral et la bandelette ilio-tibiale. Ces frottements

interviennent à partir de 30° de flexion du genou (Fortin et al., 2008). Cette pathologie

est donc considérée comme un syndrome de friction.

Un genu varum et un genu valgum sont, entre autres, des troubles morphologiques

favorisant l’apparition du syndrome de la bandelette ilio-tibiale.

Page 17: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

13

Syndrome de la bandelette ilio-tibiale

Interrogatoire - Douleur face externe du genou, irradiant parfois le

long de la face externe de la cuisse.

- Douleur survenant à l’effort et s’installe

progressivement.

Diagnostic - Test de Renne15 : douleur en flexion-extension du

genou en charge sur un pied

- Test de Noble16 : douleur vive et précise à la

pression du condyle externe, 2 à 3 cm au-dessus de

l’interligne arrivée par le passage de la flexion à

l’extension.

Durée théorique de l’arrêt

de la course à pied

- 6 semaines

Traitement médical - Activité physique modifiée, avec arrêt des activités

de flexion-extension du genou

- Glaçage

- Etirements

- Kinésithérapie

- Orthèses plantaires

Tableau 6 : Diagnostic et prise en charge d’un syndrome de la bandelette ilio-tibiale

Une étude réalisée par Olivier Garcin et Anthony Gibaut a mis en évidence la présence

systématique d’un premier rayon17 disfonctionnel. L’étude a démontré, pour la population

présentant cette pathologie, la présence quasi-systématique d’EIAP18 antérieure. L’EIAP

a un impact direct sur la posture, la douleur, les performances du sujet en limitant le

périmètre de course. Un traitement par orthèses plantaires est donc essentiel pour la prise

en charge du syndrome de l’essuie-glace.(Garcin and Gibaut, n.d.)

Les temps de cicatrisation de ces différentes pathologies sont dépendants de la gravité de

la blessure et de la zone atteinte. Ils n’échappent pas aux lois physiologiques nécessaires

à la guérison.

15 Voir Annexe n° VIII, p. III 16 Voir Annexe n° IX, pp. III-IV 17 Ensemble hallux, premier métatarsien, premier cunéiforme 18 Epine Irritative d’Appui Plantaire. Cf Annexe n° X, p. IV

Page 18: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

14

II. Les étapes de la guérison : de la cicatrisation jusqu’au retour au sport

La phase de cicatrisation des tissus précède la rééducation.

II.1. La cicatrisation des tissus

La réparation des tissus nécessite une division et une migration des cellules, deux

activités déclenchées par des facteurs de croissance que libèrent les cellules atteintes. Elle

prend deux formes : la régénération et la fibrose. Deux facteurs déterminent lequel de ces

deux processus se produira : le type de tissu atteint et la gravité et la nature de la lésion.

La régénération est le remplacement du tissu détruit par du tissu du même type ; elle ne

se fait qu’à condition que la structure du tissu conjonctif soit intacte. La fibrose entraine

la prolifération d’un tissu conjonctif fibreux appelé tissu cicatriciel. (Marieb, 2010)

II.1.1. Stade inflammatoire

L’inflammation prépare le terrain. Le processus de guérison commence par la

formation d’un hématome à l’endroit de la blessure. Ce stade se caractérise par des

réponses cellulaires et vasculaires qui libèrent les médiateurs inflammatoires créant une

vasodilatation, entrainant œdème, ecchymose, douleur et diminuent la fonctionnalité de

l’articulation. La formation d’un hématome sur le site de la lésion fournira plus tard la

matrice nécessaire à la formation des tissus cicatriciels. (Marieb, 2010)

II.1.2. Etape de réparation

Cette étape implique la nécrose des tissus endommagés et la synthèse du collagène

par prolifération des fibroblastes. L’hématome est remplacé par une matrice fibreuse. La

synthèse du collagène commence dès la première semaine et atteint son niveau maximal

après environ 4 semaines. A ce stade, le produit formé est une matrice mal organisée qui

n’est pas assez forte ou adaptée pour supporter le stress du sport. (Marieb, 2010)

II.1.3. Etape de remodelage

Le remodelage se traduit par la réorganisation des nouvelles fibrilles de collagène

afin d’obtenir une résistance mécanique. C’est à ce stade que les tissus se remodèlent et

se renforcent. La maturation et le remodelage du collagène commencent de la deuxième

à la troisième semaine, et 28 jours plus tard, la plupart des fibrilles sont organisées. Cela

entraine une augmentation de la force. Le collagène continuera de mûrir jusqu’à un an

après la blessure. Par conséquent, ce stade peut durer selon le type de blessure des années

chez certains patients. (Marieb, 2010)

II.2. La rééducation

La rééducation est un processus nécessaire pour un retour rapide et sécuritaire au

sport, pour l’amateur comme pour le sportif de haut niveau. Le rétablissement de la

Page 19: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

15

fonction pré lésionnelle doit rester le but principal, mais certains patients peuvent ne

jamais retrouver leur niveau antérieur.

Les étapes de la rééducation suivent le schéma suivant :

1. Diminuer la douleur

2. Réduire ou éliminer l’œdème

3. Rétablir l’amplitude articulaire du mouvement sans restriction

4. Retrouver la force nécessaire pour le sport spécifique

5. Diminuer au minimum le risque de récidive

6. Proposer des exercices spécifiques d’agilité en lien avec le sport pratiqué

7. Maintenir une bonne forme cardiovasculaire

La rééducation est le processus d’application du stress aux tissus lésés jusqu’à ce que le

corps puisse supporter un stress semblable à la demande du sport. On ne peut pas passer

à un niveau plus élevé et plus agressif si les tissus ne sont pas suffisamment mûrs ou

guéris. Les phases de la réhabilitation sont étroitement liées aux phases de la cicatrisation

tissulaire. (Fournier, 2015)

II.3. Les conséquences de l’arrêt du sport

D’après la littérature, il est nécessaire d’envisager un travail de reconditionnement

physique dès 10 jours sans activité physique. La désadaptation à l’effort physique est

complète à partir de 3 mois d’inactivité. Le déconditionnement physique est un processus

complexe de changements physiologiques à la suite d’une période d’inactivité ou de

réduction d’activité19.

La blessure et le temps de repos nécessaire à sa guérison entrainent une diminution des

capacités cardiovasculaires, musculaires et respiratoires du sportif. Dès lors, il est

primordial de réaccoutumer l'organisme à la pratique sportive intensive pour prévenir les

récidives et avoir une estimation précise de son potentiel réel.(Fournier, 2015)

Chez des athlètes, après 4 semaines, la baisse des performances est comprise entre 8 et

21%20. La désadaptation est d’ordre central (cardiovasculaire) et/ou périphérique

(musculaire, tendineuse, ligamentaire…).(Olivier et al., 2008)

II.4. La réathlétisation

« La réathlétisation est une étape qui consiste à reprendre son activité sportive en

réadaptant son corps à l'exercice physique et à ses exigences. En parallèle, un travail

important sur la prévention des blessures et/ou de ses récidives est planifié. »21

Il existe peu de protocoles dans la littérature pour accompagner l’équipe pluridisciplinaire

à aider l’athlète à reprendre le sport. Un protocole individualisé et constamment réévalué

19 Cf Annexe n° XI, p. V 20 Cf Annexe n° XII, p. VI 21 La réathlétisation [Internet]. cnf-centre-medical.com. s.d. [Consulté le 15 février 2017].

Disponible sur http://www.cnf-centre-medical.com/uploads/media/fiches/pdf/20140110-

la-reathletisation.pdf

Page 20: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

16

maximise l’efficacité des soins et diminue le risque de récidive de nouvelles blessures.

L’équipe pluridisciplinaire est nécessaire pour mieux traiter les athlètes.

La réathlétisation débute lorsque le patient a retrouvé toute l’amplitude de mouvement et

la force musculaire nécessaire, ainsi qu’une proprioception appropriée. C’est une période

souvent frustrante, car le patient est sans symptôme, mais un retour progressif et contrôlé

est essentiel pour éviter la récidive. La progression de l’athlète se fait avec une série de

tests spécifiques à son sport pour permettre un retour gradué, contrôlé et sécuritaire. Il est

souvent plus facile pour l’athlète de vouloir revenir à sa pratique d’avant la blessure et

d’être impatient. Un support externe comme un appareil orthopédique, une bande

adhésive (K-tape) ou une orthèse peuvent être utilisés aussi longtemps que nécessaire.

Cette étape est souvent sous-estimée voire oubliée, en particulier dans le monde amateur

où la prise en charge ne peut être individualisée. La reprise du sport se fait généralement

avec réintégration à l’entrainement sans préparation adéquate. La phase de réathlétisation

peut, selon la nature de la lésion, couvrir toute la période du traitement médical jusqu'au

retour à la compétition. Suite à̀ une blessure, l'aspect mental et psychologique peut

également être pris en compte, si nécessaire.

La réathlétisation fait la jonction entre le travail du staff médical et celui du préparateur

physique. Elle doit correspondre au type, à la localisation et aux causes du traumatisme

mais aussi à l’état du patient et à ses propres objectifs.

Le programme de réathlétisation est pensé en se basant sur les résultats de l’examen

physique. Il est accéléré en fonction de ces résultats ou ralenti pour permettre à une partie

du tissu cicatriciel de guérir. Il faut fixer une approche par étapes et l’axer sur des buts.

Ainsi, nous pouvons établir les différentes étapes qui devraient avoir lieu :

- Avoir un diagnostic précis (pour avoir un plan de traitement précis). A l’aide

d’examens complémentaires si besoin.

- Connaitre la demande du sport ; équipement sportif à prendre en compte.

Connaitre et comprendre les exigences biomécaniques du sport en question.

- Elaborer un plan avec un échéancier des attentes. En communiquant avec le

patient. Cela l’aidera à planifier son retour, sa participation, sa saison sportive, la

perte de revenus éventuelle ou d’autres considérations.

- Former une équipe. Faire appel à de nombreux professionnels, chacun ayant des

rôles précis pour aider l’athlète à se rétablir. Une bonne communication pour que

tout le monde comprenne les contraintes, la gravité de la blessure et l’échéancier

prévu.

- Il faut se familiariser avec les règles et règlement qui régissent le sport et qui

peuvent avoir une incidence sur le retour au sport.

Pour résumer, les étapes qui font suite à la blessure devraient débuter par la cicatrisation,

suivie d’une phase d’autonomie avec un travail de réveil musculaire et de mobilité

articulaire. Ensuite, la consolidation osseuse, ligamentaire, musculaire ou tendineuse

précède la phase de réathlétisation (activités proprioceptives dynamiques, développement

de l’endurance et de la puissance, travail de terrain adapté au sport pratiqué, travail des

points faibles).

Page 21: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

17

En dernier lieu, intervient la reprise du sport pratiqué impliquant un travail musculaire

intense et un réapprentissage des gestes techniques préférentiels. La durée de chaque

phase dépend de la gravité de la blessure. (Fournier, 2015)

II.5. Retour au sport

Le plus difficile est de savoir à quel moment la phase de réathlétisation prend fin.

Quels critères nous permettent de nous assurer que le sportif est prêt ?

II.5.1. Questionnaire

L’équipe médicale et paramédicale pluridisciplinaire intervenant auprès des

coureurs est essentiellement constituée des médecins du sport, des kinésithérapeutes et

des pédicures-podologues. Parallèlement, les sportifs sont généralement suivis par un

ostéopathe et encadrés par un entraineur ou un préparateur physique.

Afin de comprendre quelle était la vision de la réathlétisation des autres professionnels

de santé, j’ai adressé un questionnaire à des médecins du sport et des kinésithérapeutes.

Cet outil de recherche avait également pour but de voir dans quelle mesure ces

professionnels collaborent avec nous pour la prise en charge des sportifs blessés.

Le questionnaire22 a été diffusé par un kinésithérapeute sur un réseau social au groupe

« kinésithérapie du sport et de réathlétisation » composé de 1880 membres et je l’ai

envoyé par mail à 5 médecins du sport. Le questionnaire était disponible entre le 11 avril

2018 et le 6 mai 2018. Ce dernier a été réalisé via Google Forms. Il était anonyme et les

questions étaient directives, semi-directives et ouvertes. 9 réponses ont été recueillies sur

cette période. Un tableau recensant les réponses obtenues est consultable en Annexe n°

XI.

La première question avait pour but d’identifier la profession des personnes sondées, j’ai

donc reçu la réponse de 3 médecins et de 6 kinésithérapeutes.

La seconde question s’inscrit dans la phase exploratoire de mon travail de recherche, elle

me permet de vérifier la concordance des définitions des différents professionnels. A la

vue de la lecture des réponses obtenues, la définition de la réathlétisation semble

commune pour ces professionnels. Cependant, on peut supposer que c’est un public averti

qui a répondu à ce questionnaire.

La troisième question avait pour objectif de comprendre l’importance de la réathlétisation

dans leur prise en charge des patients sportifs. Je cherchais à comprendre si les

professionnels interrogés utilisaient cette phase pour permettre à leurs patients de

reprendre le sport en toute sécurité. Tous les professionnels interrogés utilisent la

réathlétisation sauf un médecin du sport. Les réponses obtenues sont tout de même à

nuancer, un des médecins sondés estime que la réathlétisation est le rôle du

kinésithérapeute ou de l’entraineur sportif. Un des kinésithérapeutes pense que la phase

de réathlétisation est utile uniquement « lorsque le déconditionnement physique est trop

22 Cf Annexe n° XIII p. VII

Page 22: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

18

important ». Tandis que pour un autre, la phase de réathlétisation est « le rôle de

l’entraineur ».

Nous comprenons bien que, pour les professionnels interrogés, la phase de réathlétisation

est essentielle pour le retour au sport.

La quatrième question est pour moi l’occasion de voir s’il existe un critère

pluridisciplinaire déjà existant pour le retour au sport et de prendre connaissance de tests

spécifiques utilisés par les membres de l’équipe pluridisciplinaire.

Les médecins utilisent les bilans de stabilité, les bilans physiques (force, endurance) et

les tests à l’effort pour déterminer si le sportif peut reprendre le sport. Un kinésithérapeute

a répondu qu’il met en place un objectif ciblé et qu’il sollicite de façon progressive son

patient en s’adaptant à son quotidien. Deux autres répondent qu’ils évaluent la douleur

avant la reprise du sport et qu’ils objectivent le seuil de stress mécanique tolérable pour

la reprise. Ils utilisent le Hop Test et le Star Excursion Balance Test et soumettent le

sportif à des tests fonctionnels en rapport avec le sport pratiqué. Un autre praticien déclare

utiliser la méthode de quantification du stress mécanique de la clinique du coureur et se

rapprocher de l’entraineur. Les autres évaluent la douleur et effectuent un bilan physique.

Le Hop test et le Star Excursion Balance Test ont particulièrement retenu mon attention.

Les deux questions suivantes permettent d’identifier si les professionnels utilisent la

plateforme de stabilométrie et de quels paramètres ils se servent. Seul un médecin a

répondu qu’il utilisait la plateforme pour observer la gait line et l’optimisation des appuis.

Les autres ont répondu qu’ils n’utilisaient pas la plateforme de stabilométrie.

La dernière question me permet d’identifier la place du podologue pour ces

professionnels. Un médecin a répondu qu’il réorientait ses patients vers un podologue,

les deux autres ont répondu au cas par cas. Tandis que 4 kinésithérapeutes ont répondu

qu’ils ne réorientaient par leurs patients vers nous, seuls 2 ont répondu qu’ils réorientaient

leurs patients au cas par cas.

Ce questionnaire m’a permis de comprendre que pour les personnes sondées, la

réathlétisation occupent globalement une place importante. L’apport essentiel de ce

questionnaire a été la mise en exergue de 2 tests que je ne connaissais pas : le Star

Excursion Balance Test et le Single Leg Hop for Distance. J’ai pu constater que les

professionnels interrogés n’utilisent pas la plateforme de stabilométrie.

II.5.2. Quand l’athlète est-il prêt ?

Le retour au sport doit permettre à l’athlète d’être en capacité de répondre aux

exigences spécifiques du sport grâce à une amplitude de mouvement adéquate, une

certaine symétrie. Pour cela, il effectue des exercices d’agilité, de conditionnement

général et des tests de performance. L’analyse de mon questionnaire m’a permis de mettre

en évidence deux principaux tests utilisés par les kinésithérapeutes et les médecins du

sport.

Page 23: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

19

II.5.2.1. Star Excursion Balance Test

Le SEB Test (Star Excursion Balance Test) ou Test de stabilité en étoile est un

test fonctionnel d’équilibre dynamique sur une jambe qui a été créé pour mettre en

évidence et évaluer les instabilités chroniques unilatérales externes de chevilles. Ce test

a été validé par différentes études dont celles de Hertel (2006), c’est une méthode de

quantification subjective et reproductible de stabilité-instabilité de cheville. Il n’est pas

onéreux car il nécessite seulement un marquage au sol.

Le pied du patient est placé au centre d’une étoile dessinée sur un sol plat, comprenant

huit directions graduées en centimètres, et dont l’angle séparant chacune des huit

directions est identique et de quarante-cinq degrés (voir Figure 2). Le patient devra aller

chercher le plus loin possible avec le pied en décharge dans chacune des huit directions

et cela en gardant son équilibre avec un appui unipodal unique23. (Miniot, 2013)

Figure 2 : L’étoile du Star Balance Test24

Le principal intérêt de ce test est de comparer une cheville par rapport à l’autre. Par sa

reproductibilité, il permet également au patient de constater par lui-même ses

progressions dans le temps.

II.5.2.2. Single Leg Hop for Distance

Le Single Leg Hop for Distance est un test qui permet d’évaluer la force

musculaire globale des membres inférieurs. Il permet d’apprécier le contrôle

neuromusculaire indirectement, l’appréhension et la capacité à tolérer des contraintes en

lien avec des sports spécifiques. En reprenant son activité, le coureur sera amené à réaliser

de nombreuses performances de ce type. Il est donc primordial de les évaluer. Aussi

connu sous le nom Single Hop Leg test, la consigne est d’effectuer un saut unipodal en

avant, sans élan, le plus long possible.

Pour ce faire :

- Le patient place la pointe de son pied au niveau d’une ligne tracée au sol

- Il réalise le saut en veillant à se réceptionner sur le même pied

- Un trait est alors tracé au sol au niveau de la pointe du pied du sujet

23 Cf Annexe n° XV, p. IX 24Miniot, R. (2013) Etude sur l’utilisation du SEB Test dans le milieu du football

professionnel. Université Claude Bernard Lyon 1, Institut des Sciences et Techniques de

la Réadaptation, Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie.

Page 24: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

20

- La distance entre les deux repères donne la valeur centimétrique du saut (voir

Figure 3).

Figure 3 : Schéma du Single Hop Leg Test25

Pour que le saut soit validé, deux règles doivent être respectées. Tout d’abord, la position

d’arrivée doit être maintenue au minimum deux secondes, sans reprise d’appui, et sans

que le sujet ne touche le sol avec son membre inférieur controlatéral. De même, les mains

doivent rester placées sur les hanches toute la durée du test. Nous pouvons alors mesurer

la distance parcourue. Une fois les deux sauts réalisés et validés, nous pouvons à l’aide

du Limb Symetry Index (LSI) établir un score qui permet de quantifier la différence de

force entre les deux membres inférieurs.

𝐿𝑆𝐼 =Distance parcourue côté lésé

Distance parcourue côté sain

Étant un test fonctionnel, ce test ne sert pas exclusivement à évaluer la force musculaire.

Chez un sujet sain, le LSI varie entre 85 et 100%. Par conséquent, à la suite d’une

blessure, un score inférieur à 85% ne permet pas une reprise du sport en toute sécurité du

fait des déficits importants. Cependant, ce score n’a pas de valeur diagnostique et doit

être associé à d’autres tests d’évaluation de force plus analytiques. Car sa sensibilité ne

dépasse pas 50% et sa spécificité varie entre 70 et 90% selon les études. Cela constitue la

principale limite de ce test.

Le single Hop Leg Test doit, de plus, être analysé sous deux versants, l’un quantitatif

avec le LSI et l’autre qualitatif avec l’analyse de la posture et de la stabilité du genou.

Au cours d’une réception de saut, le contrôle neuromusculaire est à l’origine de

nombreuses compensations dans le but de maintenir une organisation posturale stable. Le

contrôle neuromusculaire c’est « l’activation inconsciente de phénomènes dynamiques

réflexes entourant une articulation en réponse aux stimuli sensoriels » (Lemarié, 2015).

En cas de défaillance, la stabilité du tronc et du membre inférieur s’en trouve perturbée

et peut entrainer des dommages.

Ces deux tests sont réalisables en cabinet de podologie, faciles à mettre en place et

compréhensibles par le patient, ils constituent de bons outils pour lui montrer son

évolution. Ils donnent une indication subjective sur la stabilité de la cheville et objective

sur la force musculaire du membre inférieur, deux éléments primordiaux dans la pratique

de la course à pied. Cependant, ils ne donnent pas d’indication globale sur l’état de forme

du sujet blessé.

25 Lemarié, K. (2015) Approche qualitative du single-leg hop for distance test dans le

cadre de la reprise du sport après ligamentoplastie du genou. IFM3R pays de la Loire.

Page 25: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

21

III. Application dans un cabinet de pédicurie-podologie : Outils,

Discussions et Perspectives.

Dans Médecine du sport pour le praticien (p64-65), Philippe Perrin écrit que « Les

paramètres fournis par la posturographie se révèlent utiles pour :

- Evaluer et surveiller médicalement l’entrainement

- Juger des conséquences d’une pathologie traumatique des membres inférieurs

(ostéo-articulaire, musculaire, etc…)

- Prévoir une contre-performance et apprécier un état de fatigue

- Supprimer des facteurs de risque

- Suivre les effets d’une rééducation, dont elle peut constituer l’outil, et la mise en

place de mécanisme de compensation (développement de mécanisme de

substitution visuelle ou somesthésique)

Ainsi ces épreuves permettent :

- Au médecin du sport d’assurer un triple rôle de prévention, de traitement et de

rééducation

- Au formateur, à partir d’une approche technique spécifique à son domaine, de

définir la meilleure stratégie pour améliorer l’entrainement, en fonction des

caractéristiques individuelles quantifiables par cette instrumentation ;

- Au pratiquant par cette investigation indolore et non invasive, pouvant donc être

répétée, de bénéficier des conseils du médecin et du formateur et d’affiner sa

technicité grâce aux indices physiologiques facilement quantifiables »

(ROCHCONGAR and RIVIERE, 2013)

Ici, Philippe Perrin s’adresse uniquement aux médecins, or après m’être entretenu avec

le responsable commercial en posturographie de l’entreprise Médicapteurs, les

podologues représentent 90 à 95% des clients de la plateforme Fusyo. Les podologues

constituent également environ 25% des clients de la plateforme WinPosturo, les 75%

restants regroupent les personnels de la médecine physique et réadaptation, les

laboratoires de recherche, etc. On peut donc penser que les podologues vont se retrouver

fréquemment en capacité d’acquérir et d’exploiter les données fournies par la plateforme

de stabilométrie.

La posturographie ou stabilométrie est un outil qui permet une mesure objective de la

stratégie d’équilibration du patient, elle donne des résultats chiffrés, qui sont ainsi

transmissibles et comparables dans le temps. Les résultats sont intelligibles pour le patient

et lui permettent de matérialiser son évolution et sa progression. C’est un instrument de

mesure qui associe précision et fiabilité. De plus, il est utilisable pour toutes les tranches

d’âge.

Cependant, la plateforme de stabilométrie est un outil onéreux qui présente certaines

limites. Les podologues que j’ai pu rencontrer lors d’entretiens informels m’ont indiqué

que les conditions d’examen ne sont pas toujours reproductibles (bruit, lumière). La

stabilométrie ne s’intéresse qu’à l’aspect statique de l’équilibre et n’analyse ni la marche,

ni l’équilibre dynamique. Nous pouvons ajouter que la stabilométrie focalise la

rééducation sur la symétrie gauche/droite. L’interprétation des résultats est difficile.

Les résultats obtenus sur la plateforme perdent leur sens s’ils ne sont pas couplés à

d’autres tests cliniques (verticale de Barré, épreuve posturo-dynamique, manœuvre des

Page 26: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

22

pouces montants de Bassani, analyse dynamique…). La stabilométrie ne remplace en

aucun cas un diagnostic podologique.

III.1. Présentation du protocole

L’idée de ce protocole m’est venue suite à la lecture de l’étude d’Olivier Garcin,

pédicure-podologue, cette étude a été réalisée dans le cadre de l’obtention du Diplôme

Inter Universitaire de posturologie clinique en 2015. Le titre de son étude est « Variabilité

des paramètres stabilométriques au départ d’une épreuve d’Ultra Endurance de

montagne. » Cette lecture m’a été conseillée par Marc Janin lors de son intervention à

l’IFPP de Rennes. Le but de cette étude était « d’observer les répercussions de cette

fatigabilité sur le tonus d’aplomb par le biais de mesures sur plateforme

stabilométrique. » Les résultats obtenus montrent que les finishers de l’Ultra Trail du

Mont-Blanc présentent une variable LFS proche de la perfection au moment du départ

soit 1, alors que ceux qui s’arrêtent aux kilomètres 80 et 120 ont une LFS26 inférieure à 1

(hypercontrôle) et ceux qui s’arrêtent au km 40 voir avant ont une LFS supérieure à 1

(hypocontrôle).

Il a été démontré que les exercices musculaires généraux suffisamment stimulants d’un

point de vue énergétique, comme la course à pieds (Lepers et al., 1997), le cyclisme

(Vuilerme et Hintzy, 2007) et la marche (Gauchard et al., 2002) affectent le contrôle

postural.

La stabilité posturale est profondément liée aux blessures sportives, qui la perturbent.

Freeman, en 1965, décrit pour la première fois des altérations stabilométriques et un

manque de contrôle postural chez des patients souffrant d’entorse et d’instabilité de

cheville. D’autres auteurs ont analysé les effets des blessures sportives sur la stabilité

posturale des athlètes et ont conclu que sa détérioration peut causer de nouvelles

blessures.

En plus des blessures antérieures, la stabilité posturale peut être affectée par des

changements dans le niveau d’activité, par le type, l’intensité et le volume, ce qui peut

constituer un risque de blessure pour les athlètes.

D’un point de vue physiologique, la principale cause de la détérioration de la stabilité

posturale en tant que facteur de risque est une altération de la stratégie de contrôle

neuromusculaire. Elle augmente les forces articulaires intersegmentaires. Par conséquent,

elle augmente le développement des forces impliquant les ligaments, les tendons et les

muscles.

Cependant, on ne sait toujours pas si la stabilité posturale est un prédicteur de blessures

sportives. La stabilité posturale en tant que prédicteur de blessures fait l’objet de

controverse.

J’ai donc souhaité, en m’inspirant de l’étude menée par Olivier Garcin, analyser la

stabilométrie chez des coureurs à pieds afin de déterminer si les athlètes qui vont se

blesser au cours d’une saison sportive présentent des valeurs stabilométriques différentes

avant leur blessure que les athlètes qui ne vont pas se blesser au cours de cette saison.

26 Longueur en fonction de la surface.

Page 27: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

23

Et par la suite de suivre, en cas de blessure, grâce à la stabilométrie, l’efficacité de la

rééducation et de la réathlétisation. Pour enfin tenter de déterminer un ou plusieurs

critères autorisant le retour sécuritaire au sport. Si possible, ces critères seront

pluridisciplinaires, évaluables et reproductibles cliniquement. Ils devront, à minima,

permettre un suivi de la rééducation et de l’entrainement.

III.2. Sujets

Les sujets sont deux coureurs à pieds compétiteurs, ainsi la charge d’entrainement

est mesurable et quantifiable. Les coureurs ne sont pas recrutés sur des critères de temps,

mais il existe chez chacun des sujets étudiés une recherche de la performance. Les deux

sujets sont volontaires.

- Critères d’inclusion :

Les sujets de l’étude sont des hommes ou des femmes. Ils doivent avoir participé à au

moins trois courses en compétition dans l’année, ce critère montre la dimension de

recherche de performance.

- Critères d’exclusion :

J’ai exclu de mon étude les patients blessés ou en convalescence. N’ayant pas eu

suffisamment de temps pour avoir un suivi stabilométrique régulier et un regard sur la

rééducation effectuée.

III.3. Méthode

Chaque sujet se présente à l’institut de pédicurie-podologie après avoir donné son

consentement éclairé.

Les sujets doivent répondre à un questionnaire divisé en deux parties distinctes27. Ce

questionnaire a été établi grâce à ce travail de recherche. Il a pour but de quantifier le

stress mécanique hebdomadaire subi par les tissus. Je vais pouvoir établir un score

correspondant à la quantité de stress mécanique ayant entrainé la blessure de surmenage.

Ce score va donc me permettre, en collaboration avec le patient et l’équipe

pluridisciplinaire d’orienter le programme de réathlétisation et d’autoriser un retour au

sport en toute sécurité. Il a été pensé de façon à être présent et utilisable dans un cabinet

de pédicurie-podologie. Il peut être mis à disposition dans la salle d’attente du cabinet, de

façon à optimiser le temps de la consultation.

Puis, dans un second temps, suite à une anamnèse, les sujets seront soumis à 2 mesures

sur la plateforme Fusyo.

La première étape du protocole, décrite par la suite, est effectuée avant la blessure, nous

calculons le Score QSM et procédons aux mesures sur la plateforme (M1).

Nous demandons au patient de revenir nous voir dans la semaine où il se blesse (M2),

alors, nous réitérons le calcul du Score QSM et les mesures sur la plateforme. Cette étape

doit nous permettre d’objectiver les conséquences de la blessure de surmenage sur les

paramètres stabilométriques.

27 Cf Annexe n° XVI, p. X

Page 28: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

24

A l’issue de ce second rendez-vous, une troisième rencontre sera fixée au début de la

phase de réathlétisation (M3). Ce sera l’occasion d’effectuer à nouveau les 2 mesures sur

la plateforme pour mesurer les effets de la rééducation sur les paramètres stabilométriques

et de donner au patient le protocole de réathlétisation28 élaboré en fonction du score QSM

établi avant la blessure.

Nous demanderons au patient de revenir nous consulter lorsqu’il sera en mesure de

retourner à son sport (M4). Nous pourrons ainsi évaluer les effets de la réathlétisation.

Un nombre élevé de sujets devrait nous permettre de mettre en évidence un paramètre

stabilométrique autorisant un critère de retour sécuritaire au sport.

Le taux de nouvelle blessure de surmenage dans les 3 mois qui suivent cette dernière

mesure sera le critère afin de vérifier si cette prise en charge constitue une stratégie

efficace dans la prévention secondaire des lésions musculosquelettiques (Contrôle).

III.3.1. Evaluation Visuelle Analogique de l’intensité

entrainement ou évaluation subjective du stress mécanique

Les questionnaires sont utilisés quotidiennement dans le sport de haut niveau.

C’est en assistant à une conférence donnée par le préparateur physique et le

kinésithérapeute-réathlétiseur du Stade Rennais que j’ai pu m’en rendre compte. Ils

interrogent quotidiennement les footballeurs sur leur état de forme. Le lien de corrélation

existe entre le score de performance donné par les échelles visuelles analogiques (EVA)

et l’évaluation du surentrainement. Les échelles visuelles analogiques utilisées permettent

de détecter un état de fatigue. (Bricout, Guinot and Favre-Juvin, 2003)

Le surentrainement est un syndrome complexe décrit comme la combinaison de signes et

de symptômes conduisant à une détérioration de la performance. Il est intéressant d’avoir

le ressenti du patient sur l’intensité de son entrainement. A l’image de l’évaluation de la

douleur, il permet de détecter précocement un état de de fatigue.

A partir de la note autoévaluée par le patient, nous allons pouvoir établir un score qui va

orienter le programme de réathlétisation.

Ainsi la question posée dans le questionnaire est :

De 0 à 10, pourriez-vous évaluer l’intensité de votre entrainement ? Sachant que 0

correspond à une intensité nulle et 10 à une intensité maximale.

III.3.2. Evaluation objective du stress mécanique

Dans le tableau, nous retrouvons l’activité pratiquée, le nombre de séances par

semaine, la distance hebdomadaire parcourue ainsi que le terrain sur lequel ces activités

sont pratiquées. C’est aux sujets de remplir ce tableau. Comme j’ai pu le décrire dans la

première partie de ce travail, seuls les facteurs extrinsèques seront évalués dans ce

tableau, car ce sont les paramètres que le patient peut changer par lui-même et sur les

conseils du podologue.

28 Protocole de réathlétisation présenté en Annexe n° XVII, pp. XI et XII

Page 29: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

25

La colonne « Qualité du chaussant » sera complétée avec le pédicure-podologue. J’ai

donc établi un guide de la bonne chaussure de running29, qui donne les pistes à prendre

en compte pour un chaussant de course à pieds adapté.

Chaque paramètre est donc évalué et quotté de 0 à 6. Le 0 représentant le minimum de

stress mécanique et le 6 représentant un stress mécanique très important. Les résultats

obtenus dans la première colonne « Activité pratiquée » sont additionnés.

III.3.3. Quantification du stress mécanique

Cette méthode simplifiée de quantification du stress mécanique prend les deux

paramètres cités ci-dessus en compte. D’une part, une évaluation subjective avec l’EVA

et d’autre part, une évaluation objective avec le tableau des facteurs extrinsèques.

Il est important de distinguer ces deux résultats, pour cela, j’ai décidé de multiplier le

score de l’EVA par 100. Ainsi, les chiffres correspondant aux centaines et aux milliers

du score total sont ceux du score subjectif.

Pour le score objectif, les points apportés par la première colonne (« Activités ») sont

additionnés. Pour les trois colonnes suivantes (« Nombre de séances par semaine »,

« distance hebdomadaire » et « durée des séances ») une seule réponse est possible, le

nombre de points rapportés est donc celui de la case cochée, il en est de même pour la

colonne « Qualité du chaussant ». Pour la colonne « Terrain », je fais la moyenne des

points obtenus.

Formule de calcul du Score QSM :

𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑄𝑆𝑀 = 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝐸𝑉𝐴 × 100 + 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑜𝑏𝑗𝑒𝑐𝑖𝑓

Le score maximal est de 1045. Un score n’est pas « bon » ou « mauvais », car il est

individuel et chacun répond de façon différente à la charge d’entrainement. Ce score sert

d’indicateur pour le patient et le podologue. Il permet d’orienter la phase de réathlétisation

en cas de blessure.

III.3.4. Mesures stabilométriques

Une fois que le score est établi, j’interroge le patient afin de recueillir les données

intrinsèques décrites dans la première partie de ce travail : Age, Sexe, Taille, Poids,

Pointure, Antécédents personnels (blessure de surmenage, rééduquée, réathlétisé) et sur

son expérience personnelle au niveau de l’entrainement, et du suivi médical.

Le sujet est placé sur plateforme mise à niveau horizontal et au moins à 50 cm des murs

latéraux. Deux mesures seront réalisées le yeux fermés (YF) en position imposée et les

yeux fermés en position libre afin de reproduire les conditions30 de l’étude d’Olivier

Garcin.

Pour la prise de mesures en position imposée, les pieds du sujet sont placés contre un

gabarit de telle manière qu’ils fassent un angle de 30° entre eux, dont la bissectrice

coïncide avec l’axe de la plateforme. Pour la prise d’empreinte en position libre, je

29 Cf Annexe n° XVIII, pp. XIII-XIV 30 Cf Annexe n° XIX p XV

Page 30: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

26

demande au sujet de monter sur la plateforme et d’effectuer trois pas de piétinements pour

qu’il trouve sa position de confort. Cette position ne permet pas une reproductibilité des

mesures.

L’environnement dans lequel se déroule les mesures ne doit pas être perturbant

visuellement ou par des stimulations auditives pour ne pas fausser les mesures

stabilométriques. Les consignes sont données avant le début de l’enregistrement de façon

à ne pas perturber l’acquisition des données :

- Mettez les bras le long du corps.

- Restez tranquille, détendu, ne bougez pas.

- Fixer un point devant vous.

- Fermez les yeux jusqu’à ce qu’on vous dise que l’enregistrement est fini

Si une des consignes n’est pas respectée, je recommence l’acquisition des données.

III.4. Matériel

L’étude sera faite sur plateforme couplée podométrie et posturographie

Médicapteurs Fusyo31. La plateforme de stabilométrie enregistre et quantifie la fonction

d’équilibration statique. Il s’agit d’une approche globale des systèmes sensori-moteurs

impliqués dans la régulation de la posture et de l’équilibre. Elle rend compte du centre de

pression podal : c’est le point d’application de la résultante des forces de réaction

provoquées par la plateforme. Chaque fois que le centre de gravité s’écarte de sa position

moyenne, une réponse posturale est déclenchée par les afférences sensorielles signalant

l’instabilité posturale, ce sont les mécanismes de rétroaction. L’activité musculaire

tonique détermine la position moyenne du corps dans l’espace. L’activité musculaire

phasique permet de maintenir par de fins mouvements du corps le centre de gravité à

l’intérieur du polygone de sustentation. Ces deux activités musculaires sont très liées dans

les efférences du système postural fin. (Garcin, 2015)

Différents paramètres seront étudiés grâce aux enregistrements, identiques à ceux de

l’étude d’Olivier Garcin.

La surface du statokinésiogramme (SKG) mesure la précision avec laquelle le système

postural situe l’individu dans son environnement. Ce qu’on cherche à évaluer est donc

une dispersion : la dispersion des positions successives de la projection du centre de

pression sur le polygone de sustentation.

- YF : la moyenne valeur est de 225, la limite basse est de 79 et la limite haute est

de 638.

X-moyen (moyenne des valeurs des abscisses du centre de pression) et Y-moyen

(moyenne des valeurs des ordonnées du centre de pression).

- YF : la moyenne valeur est de 0, la limite basse est de -10 et la limite haute est de

11 pour le X-moyen. La valeur moyenne est de -27, la limite basse est de -51 et la

limite haute est de -3 pour le Y-moyen.

Longueur du SKG et le paramètre LFS (longueur en fonction de la surface) : correspond

à la somme des distances entre deux positions successives du centre de pression. Il

31 Les caractéristiques de la plateforme Fusyo sont en Annexe n° XVIII, p. XV.

Page 31: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

27

augmente avec le temps et la fréquence d’échantillonnage car le nombre de positions

enregistrées est alors plus important. Or le chemin parcouru par le centre de pression est

plus ou moins long. Ce chemin que le centre de pression parcourt par unité de surface est

comparé à des valeurs normales expérimentales grâce à un paramètre de longueur en

fonction de la surface, appelé paramètre LFS. Un chemin strictement normal est

représenté par un LFS égal à l’unité. Ce paramètre nous fournit très rapidement une

évaluation de l’économie d’énergie dépensée par le sujet pour contrôler sa posture

orthostatique. Le quotient LFS ne mesure pas la dépense d’énergie par le système

postural. (Garcin, 2015)

- YF : la valeur moyenne est de 613, la limite basse est de 346 et la limite haute est

de 880 pour la longueur. La valeur moyenne est de 1, la limite basse est de 0,7 et

la limite haute est de 1,44 pour le paramètre LFS.

La VFY représente la corrélation entre la position du centre de pression et, selon l’axe Y,

la variance pondérée de la vitesse des déplacements du centre de pression. Elle caractérise

la viscoélasticité du soléaire. Une valeur positive indique que la tension du muscle

décroit, le sujet est plutôt en tactique de hanche. Une valeur négative indique que la

tension croit et que le sujet est plutôt antépulsé.

- YF : la moyenne valeur est de 0, la limite basse est de -4,73 et la limite haute est

de 4,86.

III.5. Résultats

Résultats Score QSM sujet A32 :

Le sportif autoévalue l’intensité de son entrainement à 5 à ce jour.

Dans la semaine, il pratique la marche (3 points) et le jogging (4 points) sur 3 séances (3

points). Il parcourt ainsi une distance hebdomadaire comprise entre 20 et 30 kilomètres

(3 points) en condition de trail et sur route (5 points).

J’ai évalué son chaussant comme « bon » (2 points).

Le score obtenu est alors de :

𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑄𝑆𝑀 𝑝𝑎𝑡𝑖𝑒𝑛𝑡 𝐴 = 5 × 100 + 22 = 522

Résultats Score QSM sujet B33 :

Le sportif autoévalue l’intensité de son entrainement à 9 à ce jour.

Dans la semaine, il pratique la natation (1 point), le vélo (2 points) et fait des séances de

VMA (5 points) sur plus de 6 séances (6 points). Il parcourt ainsi une distance comprise

entre 40 et 60 kilomètres (5 points) sur terrain de trail, sur piste et sur route (7,5 points).

J’ai évalué son chaussant comme « bon » (2 points).

Le score obtenu est alors de :

𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑄𝑆𝑀 𝑝𝑎𝑡𝑖𝑒𝑛𝑡 𝐵 = 5 × 100 + 22 = 522

32 Cf Annexe n° XIX, p. XVI 33 Cf Annexe n° XX, p.XVII

Page 32: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

28

Sujet A Sujet B

Age 27 ans 24 ans

Sexe Masculin Masculin

Poids 77 kg 52 kg

Expérience

d’entrainement

Pas d’entraineur –

Coureur depuis 2010

Entraineur – Coureur depuis 2007 -

Triathlète

Suivi médical Médecin généraliste –

Podologue

Médecin du sport –

Kinésithérapeute - Podologue

Antécédents de blessure

de surmenage Non

Fracture de fatigue du deuxième

métatarsien du pied gauche

Date de la blessure 2017

Rééducation Oui

Réathlétisation Non

EVA intensité 5 9

Activités Marche - Jogging Natation – Vélo – Intensité

Nombre de séances par

semaine 3 >6

Distance hebdomadaire 20-30 km 40-60 km

Terrain Trail + route Eau, vélo + Trail + Piste +Route

Qualité du chaussant Bon Adapté

Score QSM 522 928,5

Tableau 7 : Présentation des sujets d’étude.

Patient A

M1

Surface

(mm2)

Longueur

(mm)

X-moyen

(mm)

Y-moyen

(mm) LFS VFY

YF position

imposée 109,2 418,6 -18,4 -55,1 0,79 -0,95

YF position

libre 40,8 381,3 -14,0 -42,2 0,76 0,08

Tableau 8 : Résultats stabilométriques34 du Patient A lors de la première prise de mesures.

Patient B

M1

Surface

(mm2)

Longueur

(mm)

X-moyen

(mm)

Y-moyen

(mm) LFS VFY

YF position

imposée 40,1 250,3 1,1 -36,5 0,50 -0,47

YF position

libre 17,3 240,4 2,3 1,1 0,49 -3,66

Tableau 9 : Résultats stabilométriques du Patient B lors de la première prise de mesures.

III.6. Discussion

III.6.1. Analyse et interprétation

Le questionnaire et le calcul du Score QSM montre une différence importante

entre le score du sujet A et le score du sujet B. Le Score QSM ne me sert pas à porter un

jugement sur la qualité de l’entrainement, il est propre au ressenti de chacun. Il me servira

dans le cas où le sportif se blesse pour planifier un protocole de réathlétisation. Ce

34 Cf Annexe n° XXI, p. XIX

Page 33: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

29

protocole sera orienté à partir de l’ébauche que je décris en annexe XVII pages XI et XII

de ce travail.

Nous constatons tout de même que le sujet B a subi une fracture de fatigue en 2017 suite

à une augmentation significative de sa charge d’entrainement, signant donc une

augmentation du stress mécanique.

A l’analyse des résultats stabilométriques nous observons que la surface du

statokinésiogramme, preuve de la qualité de la stabilité du système postural d’aplomb, est

améliorée en position libre chez les deux sujets. La surface est moins élevée chez le sujet

B que chez le sujet A et la valeur est en dessous de la limite inférieure de la norme pour

le sujet B.

La longueur du statokinésiogramme est diminuée pour les deux sujets lorsqu’ils sont en

position libre. Cependant, le sujet B présente encore une fois une valeur inférieure à la

norme.

Le X-moyen et le Y-moyen sont certainement modifiés en raison du passage de la position

imposée à la position libre.

Selon Olivier Garcin, « le paramètre LFS indique que les personne ayant un tonus

postural le plus performant ou le plus économique, leur permettant une meilleure

stabilisation de leur corps dans un environnement donné, sont plus aptes à finir

l’UTMB ». La LFS est le paramètre prédictif utilisé par Olivier Garcin dans son étude.

Nous constatons que le sujet A présente une LFS dans la norme contrairement au sujet B

qui possède une LFS inférieure aux normes physiologiques.

Ce qui nous intéresse dans cette étude est l’existence ou non d’un lien de corrélation entre

le Score QSM et les paramètres stabilométriques.

Nous constatons :

- Chez le sujet A, qui présente un Score QSM à 522, soit un score moyen, les

paramètres surface, longueur, LFS et VFY sont tous situés dans les normes.

- Chez le sujet B, qui présente un Score QSM à 928,5, soit un score élevé, seul le

paramètre de VFY est dans les normes, les autres étant hors normes.

En couplant l’analyse du Score QSM à l’analyse des paramètres stabilométriques, nous

observons que plus le Score QSM est élevé plus la performance du système

d’équilibration est faible dans la population étudiée. En effet, le sujet B, qui présente un

score QSM plus élevé que le sujet A, présente une LFS plus basse que le sujet A. Ce qui

rejoint les études précédentes et valide pour la population étudiée le calcul du Score QSM.

Les tableaux situés en Annexe n° XXII (pages XXI et XXII) seront placés dans le dossier

patient en cabinet et me permettront de poursuivre mon étude dans l’avenir.

III.6.2. Critiques

A ce jour, en raison d’un échantillon trop faible et du manque de temps, je ne peux

pas envisager un critère pluridisciplinaire à l’aide de la stabilométrie qui permettrait un

retour sécuritaire au sport. Il serait donc intéressant de poursuivre cette étude sur une

population plus étendue et sur une plus longue période pour avoir des résultats

significatifs.

Les résultats obtenus me permettent de supposer, en regard de l’étude d’Olivier Garcin,

que, dans le cas où mes sujets d’étude s’attaqueraient à l’Ultra Trail du Mont-Blanc, le

sujet A abandonnerait au kilomètre 80 et le sujet B aux alentours du kilomètre 40.

Page 34: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

30

Conclusion

A travers ce mémoire, j’ai souhaité me rappeler à la dimension diagnostique de

notre profession qui est un fondement de nos pratiques.

Ce travail nous interroge sur les conditions permettant un retour sécuritaire au sport. En

tant que futur professionnel de santé, ce questionnement a pour but d’envisager des

perspectives professionnelles, visant à améliorer nos pratiques auprès de nos patients

sportifs.

Une étude menée par Olivier Garcin montre que la stabilométrie peut être utilisée comme

un outil prédictif du risque de blessure sur l’Ultra Trail du Mont Blanc. J’ai voulu

transposer ce travail sur une saison sportive de course à pieds et utiliser les paramètres

mesurés par la stabilométrie comme critères autorisant un retour sécuritaire au sport. Mon

travail de recherche ne me permet pas encore d’affirmer l’existence d’un critère

stabilométrique permettant la reprise sportive en toute sécurité suite à une blessure de

surmenage.

Mon questionnaire et mon entretien avec le commercial de Médicapteurs me confortent

dans l’idée que nous avons un rôle important à jouer auprès des coureurs à pieds dans

l’accompagnement de leur retour à la compétition.

Le pédicure-podologue, grâce à sa compétence de diagnostic et aux outils qu’il possède,

doit être présent dans la prise en charge du patient sportif avant, pendant et après la

blessure.

Ce travail de recherche fût une expérience riche, tant sur le plan professionnel que

personnel. Mes recherches m’ont permis d’acquérir de nouvelles connaissances

théoriques. C’en est suivi des interrogations, des connaissances approfondies et solides

sur l’exploitation de la plateforme stabilométrique et surtout des perspectives d’ouverture

motivantes.

Page 35: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

31

Bibliographie

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Page 38: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

I

Table des annexes

Annexe I : Radiographie d’une périostite tibiale ............................................................. II Annexe II : Radiographie d’une fracture de fatigue ........................................................ II Annexe III : Critères d’Ottawa pour un traumatisme de la cheville et du pied. ............. III Annexe IV : Signe du rabot ............................................................................................ III Annexe V : Signe du glaçon ........................................................................................... III Annexe VI : Signe de Zohlen ......................................................................................... III Annexe VII : Signe de Smilie ......................................................................................... III Annexe VIII : Test de Renne .......................................................................................... III Annexe IX : Test de Noble ............................................................................................. III Annexe X : Définition de l’épine irritative d’appui plantaire. ........................................ IV Annexe XI : Modifications principales après un désentrainement .................................. V Annexe XII : Modifications principales après un désentrainement ................................ VI Annexe XIII : Questionnaire anonyme à destination des médecins du sport et des

kinésithérapeutes ................................................................................................... VII Annexe XIV : Tableau récapitulatif des réponses au questionnaire destiné aux médecins

du sport et kinésithérapeutes ................................................................................ VIII Annexe XV : Présentation du SEB Test ......................................................................... IX Annexe XVI : Questionnaire à destination des coureurs à pieds ..................................... X Annexe XVII : Présentation du protocole de réathlétisation .......................................... XI Annexe XVIII : Guide de la bonne chaussure de running ........................................... XIII Annexe XIX : Présentation des conditions d’expérimentation ..................................... XV Annexe XX : Caractéristiques plateforme FUSYO .................................................. XVI Annexe XXI : Réponses du patient A ......................................................................... XVII Annexe XXII : Réponses du patient B...................................................................... XVIII Annexe XXIII : Résultats stabilométriques des sujets d’étude .................................... XIX Annexe XXIV : Tableaux à placer dans le dossier patient permettant la poursuite de

l’étude .................................................................................................................. XXI

Page 39: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

II

Annexe I : Radiographie d’une périostite tibiale

Figure 4 : Radiographie montrant une périostite tibiale35

Annexe II : Radiographie d’une fracture de fatigue

Figure 5 : Radiographie montrant une fracture diaphysaire du deuxième métatarsien

gauche36

35 http://www.kinedusport.com/wp-content/uploads/2014/06/2012-07-La-périostite-

F.Jolivet.pdf 36http://www.emconsulte.com/en/module/displayarticle/article/287752/iconosup/fig011

0

Page 40: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

III

Annexe III : Critères d’Ottawa pour un traumatisme de la cheville et du pied.

Après examen clinique, l’examen radiologique n’est indiqué qu’en présence des signes

suivants :

- Patient de plus de 55 ans

- Impossibilité de mettre en appui et de faire quatre pas sans aide

- Douleur à la palpation37

Annexe IV : Signe du rabot

Nous cherchons le signe du rabot rotulien, en faisant glisser la patella contre la trochlée.

Il existe un conflit perceptible lors des altérations cartilagineuse. Le rabot n’est pas

toujours douloureux.

Annexe V : Signe du glaçon

Pour mettre en évidence l'épanchement, il faut refouler le liquide du cul de sac avec la

main, en s'aidant latéralement du pouce et des doigts. Le liquide vient s'accumuler sous

la rotule. Avec l'autre main, chercher le signe du "choc rotulien" en appuyant sur la rotule

elle vient buter contre la trochlée, après avoir flotté sur le liquide. Cela permet de

différencier la bursite pré-rotulienne extra-articulaire ou le choc rotulien est absent d’un

épanchement intra-auriculaire.

Annexe VI : Signe de Zohlen

Genou en extension complète, la rotule est maintenue fermement vers le bas tandis que

l’on demande au patient de contracter le quadriceps. Le test est positif et signe une

souffrance fémoropatellaire en cas de douleur (d’ailleurs parfois très vive).

Annexe VII : Signe de Smilie

On pousse le bord interne de la patella vers le dehors, tandis que l'on fléchit lentement le

genou. A un faible angle de flexion survient une appréhension qui est un signe

d’instabilité de la rotule.38

Annexe VIII : Test de Renne

Il consiste lors d’un appui unipodal du côté du genou incriminé, à effectuer des

mouvements de flexion extension aux alentours de 30°.

Annexe IX : Test de Noble

Le sujet est en décubitus latéral sur le côté non lésé. Le thérapeute place le pouce d’une

de ses mains sur la face externe du condyle externe du genou. L’autre main tient le pied

37 http://dictionnaire.academie-medecine.fr/?q=critères%20d’Ottawa 38http://www.medecine.upstlse.fr/pcem2/semiologie/genou/semio_genou_mars2012.pdf

Page 41: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

IV

du sujet. Tout en maintenant une pression avec son pouce en regard de la tubérosité

externe du condyle externe, le thérapeute effectue des flexions et des extensions passives

du genou. Le test est positif si une douleur apparait aux alentours de 30° de flexion de

genou.

Annexe X : Définition de l’épine irritative d’appui plantaire.

Ce sont des zones nociceptives podales conscientes ou non, qui lors de leur mise en

contact avec l’environnement entrainent une modification de la posture ou de l’équilibre

chez l’homme debout. (Villeneuve and Lepork, 2011)

Page 42: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

V

Annexe XI : Modifications principales après un désentrainement

Page 43: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

VI

Annexe XII : Modifications principales après un désentrainement

Tableau 10 : Présentation des modifications principales après un désentrainement

Page 44: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

VII

Annexe XIII : Questionnaire anonyme à destination des médecins du sport

et des kinésithérapeutes

Le rôle du pédicure-podologue au sein de l'équipe pluridisciplinaire dans la

réathlétisation du coureur à pied après une blessure de surmenage.

Actuellement en troisième année de pédicurie-podologie à l'institut de formation de

Rennes, je réalise un travail de fin d'études. Mes recherches portent sur le rôle du

pédicure-podologue au sein de l'équipe pluridisciplinaire dans la réathlétisation du

coureur à pied après une blessure de surmenage.

L'objectif de ce travail est de déterminer un critère pluridisciplinaire permettant un retour

sécuritaire au sport.

Je vous remercie par avance de l'attention que vous portez à ce travail et du temps que

vous prendrez pour répondre à ce questionnaire.

Tanguy MORVAN, étudiant en 3ème année de pédicurie-podologie

*Obligatoire

Quelle est votre profession ? *

o Médecin du sport

o Kinésithérapeute

Quelle est votre définition de la réathlétisation ?

Utilisez-vous la phase de réathlétisation avant le retour au sport de vos patients ? *

o Oui

o Non

o Autre :

Quel(s) critère(s), outil(s) et/ou test(s) utilisez-vous pour permettre à vos patients de

reprendre le sport en toute sécurité ? *

Utilisez-vous une plateforme de stabilométrie ? *

o Oui

o Non

Orientez-vous vos patients sportifs vers un pédicure-podologue ?

o Oui

o Non

o Autre :

Page 45: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

VIII

Annexe XIV : Tableau récapitulatif des réponses au questionnaire destiné aux médecins du sport et kinésithérapeutes Nombres de réponses obtenues 9

Professionnels interrogés 3 Médecins du sport 6 kinésithérapeutes

Quelle est leur définition de la

réathlétisation ?

Etape qui fait suite à la rééducation kinésithérapique.

Prise en charge d’un joueur blessé pour le faire revenir aux exigences

spécifiques de son sport.

Réentrainement suite blessure ou post op.

Reprise progressive du sport pour retrouver un

niveau optimal de performance.

Phase après la rééducation fonctionnelle et avant le retour au terrain.

Ramener son patient de manière quantifiée à son plus haut niveau.

Phase essentielle de la rééducation du sportif

pour lui permettre un retour dans les meilleures conditions à son sport.

Récupérer la capacité à répondre aux exigences sportives après une blessure.

Rétablir une condition physique avant le retour à la compétition

Utilisent-ils la phase de réathlétisation

avant le retour au sport de leur patient ?

2 oui 4 oui

C’est le rôle du kiné ou de l’entraineur Lorsque le déconditionnement physique est trop important

Retour vers l’entraineur

Quel(s) critère(s), outil(s) et/ou test(s)

utilisent-ils pour permettre à leurs

patients de reprendre le sport en toute sécurité ?

Bilan stabilité, bilan force musculaire, test d'effort

Mettre en place un objectif ciblé (l’activité habituelle du sportif) et solliciter le

sportif de façon progressive en adaptant au quotidien la programmation des efforts avec les effets crées

Évaluation de la douleur. Seuil de stress mécanique tolérable pour la reprise.

Hop tests SBET. Tests fonctionnels du sport pratiqué (avec préfatigue)

Bilan physique

Quantification stress mécanique de la clinique du coureur et rapprochement vers l’entraineur

Seuil de la douleur

Kinésithérapie, renforcement musculaire, proprioception

Bilan physique

Test « star balance » Test force isocinetique des quadriceps et des ischiojambiers par exemple

Utilisent-ils une plateforme de

stabilométrie ?

1 oui

2 non 6 non

Si oui, quels critères de la plateforme

utilisent-ils ? Vérification des gait line et appui optimisé

Orientent-ils leurs patients sportifs vers

un pédicure-podologue ?

1 oui

2 Au cas par cas

4 non

2 au cas par cas

Page 46: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

IX

Annexe XV : Présentation du SEB Test

Figures 6, 7, 8 et 9 : Présentation de l’organisation du SEB Test39

39 MINIOT, R. (2013) Etude sur l’utilisation du SEB Test dans le milieu du football

professionnel. Université Claude Bernard Lyon 1, Institut des Sciences et Techniques de

la Réadaptation, Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie.

Page 47: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

X

Annexe XVI : Questionnaire à destination des coureurs à pieds

Si vous êtes coureur à pied, merci de remplir ce questionnaire avant la consultation.

1- Sur une échelle de 0 à 10, comment évalueriez-vous l’intensité de vos derniers

entrainements ?

Intensité nulle : 0

Intensité maximale : 10

2- Veuillez cocher les cases correspondant à votre entrainement hebdomadaire.

Plusieurs réponses par colonnes sont possibles.

La colonne « qualité du chaussant » sera complétée avec le pédicure-podologue, de la

même façon, le « score total » sera calculé avec le pédicure-podologue.

Score Activités

Nombre de

séances par

semaine

Distance

hebdomadaire Terrain

Qualité du

chaussant

0 Eau/Vélo

1 Natation 1 <10 km Sable Adapté

2 Vélo 2 10-20 km Herbe Bon

3 Marche 3 20-30 km Chemin Moyen

4 Jogging 4 30-40 km Trail Faible

5

Intensité

(VMA,

Fartlek)

5 40-60 km Piste Mauvais

6 Pliométrie >6 >60 km Route Très

mauvais

Total

Score total : / 1045

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Page 48: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XI

Annexe XVII : Présentation du protocole de réathlétisation

Le protocole de réathlétisation ci-dessous a été pensé suite à un entretien informel avec

un médecin du sport qui m’a permis d’identifier les étapes qu’il utilisait pour la prise en

charge d’un sportif blessé.

Ainsi, pour poser un diagnostic il débute par un interrogatoire où il insiste sur le motif de

consultation :

- Depuis quand le patient souffre ?

- Il le questionne sur le parcours de la blessure (Arrêt total, adaptation ou ne change

pas grand-chose) ?

- Puis il lui demande qu’est-ce qui a été fait pour cette blessure (Soins,

kinésithérapie, examens complémentaires) ?

Il propose ensuite un traitement kinésithérapique ou médicamenteux le plus souvent. Et

il estime que le sportif peut reprendre une activité physique lorsque les tests qu’il effectue

sont bons, que la douleur a disparu dans l’activité quotidienne et notamment à la montée

des escaliers.

Alors, il propose au sportif de reprendre le footing à allure très lente pendant 20 minutes

2 fois par semaines avec une augmentation de 5 minutes par semaine. Une fois que la

durée de course atteint 40 minutes sans douleur, il estime que le sportif est prêt et peut

reprendre l’entrainement classique. Ce protocole est proposé systématiquement, quelle

que soit la durée de l’arrêt.

J’ai voulu, pour ma part, proposer un programme de réathlétisation qui me permet

d’utiliser le Score QSM. Ce protocole prend en compte la durée de l’arrêt du sport.

Pour le calcul du pourcentage du Score QSM, il est important de calculer séparément le

score EVA et le score objectif.

Exemple : Si le patient A de mon étude se blesse et est arrêté pendant 4 semaines. Il doit

évaluer l’intensité de son entrainement de la semaine. Et avec le pédicure-podologue, il

élabore un plan d’entrainement équivalent à 50% de son Score QSM.

- Semaine 1 : 50% 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑄𝑆𝑀 = 50% 𝑠𝑐𝑜𝑟𝑒 𝐸𝑉𝐴 + 50% 𝑠𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑜𝑏𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑓 =310

- Semaine 2 : 60% 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑄𝑆𝑀 = 60% 𝑠𝑐𝑜𝑟𝑒 𝐸𝑉𝐴 + 60% 𝑠𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑜𝑏𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑓 =312

- Semaine 3 : 70% 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑄𝑆𝑀 = 414

- Semaine 4 :80% 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑄𝑆𝑀 = 416

- Semaine 5 : 90% 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑄𝑆𝑀 = 518

- Semaine 6 : Retour au sport

Ce programme est à individualiser, en fonction du patient, de sa pathologie, de l’avancée

de la cicatrisation. Ce programme peut être aménagé, accéléré ou ralenti en fonction des

différents paramètres de rééducation et cicatrisation. D’autres activités que celles

présentées dans le tableau de calcul du Score QSM peuvent être ajoutées. Le respect du

principe de la non-douleur est essentiel.

Il est important de noter, par exemple, que pour le syndrome de l’essuie-glace, la pratique

du vélo peut être un facteur de risque pour cette pathologie. Le programme de

réathlétisation doit donc être pensé intelligemment en collaboration avec le patient

Page 49: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XII

Temps

d’arrêt en

semaine

Nombre de

semaines de

réathlétisation

Score

QSM

S1

Score

QSM

S2

Score

QSM

S3

Score

QSM

S4

Score

QSM

S5

Score

QSM

S6

Score

QSM

S7

Score

QSM

S8

Score

QSM

S9

Score

QSM

S10

Score

QSM

S11

Score

QSM

S12

1 2

80%

Score

QSM

90%

Score

QSM

Retour

au sport

2 3

70%

Score

QSM

80%

Score

QSM

90%

Score

QSM

Retour

au sport

3 4

60%

Score

QSM

70%

Score

QSM

80%

Score

QSM

90%

Score

QSM

Retour

au sport

4-5 6

50%

Score

QSM

60%

Score

QSM

70%

Score

QSM

80%

Score

QSM

90%

Score

QSM

Retour

au sport

6 7

40%

Score

QSM

50%

Score

QSM

60%

Score

QSM

70%

Score

QSM

80%

Score

QSM

90%

Score

QSM

Retour

au sport

7-11 10

20%

Score

QSM

30%

Score

QSM

40%

Score

QSM

50%

Score

QSM

60%

Score

QSM

70%

Score

QSM

80%

Score

QSM

90%

Score

QSM

90%

Score

QSM

Retour

au sport

12 12

10%

Score

QSM

20%

Score

QSM

30%

Score

QSM

40%

Score

QSM

50%

Score

QSM

60%

Score

QSM

70%

Score

QSM

80%

Score

QSM

80%

Score

QSM

90%

Score

QSM

90%

Score

QSM

Retour

au sport

Tableau 12 : Présentation du protocole de réathlétisation.

Chaque séance d’entrainement, qu’elle fasse partie du protocole de réathlétisation ou non, devrait être suivie d’un footing à allure très

lente pieds nus sur la pelouse. Cette étape importante permet de stimuler le capteur podal et donc de rendre sa fonctionnalité proprioceptive

au pied.

Page 50: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XIII

Annexe XVIII : Guide de la bonne chaussure de running

La chaussure est l’interface entre notre pied et le sol, la qualité de celle-ci est donc

capitale. Afin de faciliter le remplissage de la colonne « qualité du chaussant » de mon

questionnaire, j’ai choisi d’élaborer à l’aide du livre Bien choisir ses chaussures de

running d’Éric Beauval, pédicure-podologue, un petit guide non exhaustif des critères

d’une bonne chaussure.

Tout à fait conscient que ces critères dépendent des convictions de chaque praticien, j’ai

établi ce guide en me basant sur ce que j’ai pu apprendre au cours de ma formation.

Tout d’abord, il est intéressant de se pencher sur le type de foulée de notre patient, il en

existe principalement deux :

- Attaque de la foulée par l’avant-pied

- Attaque de la foulée par le talon

Idéalement, l’attaque se fait par l’avant du pied pour que le pied amortisse les chocs

naturellement, avec une foulée moins ample et plus fréquente. L’attaque par le talon, elle,

ne permet pas au pied d’absorber l’onde de choc qui a alors un retentissement sur tout le

corps majorant ainsi le stress mécanique appliqué aux tissus.

Les chaussures minimalistes favorisent l’attaque de foulée par l’avant-pied, mais ce type

de foulée nécessite un apprentissage et une musculation des muscles intrinsèques du pied

suffisante. Les sols plats ne renforçant pas les muscles intrinsèques du pied, l’Homme

moderne n’est pas suffisamment équipé pour courir de cette façon sans un apprentissage

progressif de la course minimaliste.

La chaussure minimaliste ne présente pas d’amorti, pas d’épaisseur supplémentaire au

talon et pas de contrefort ni de maintiens particuliers. Elle est simplement une protection

de la peau et permet une meilleure accroche.

Nous pouvons donc conseiller à nos patients de courir avec des chaussures minimalistes

dans le cas où ils courent sur terrain souple et qu’ils ne présentent pas de problèmes

structurels du pied ou de la cheville. En cas de manque d’élasticité des muscles la chaine

postérieure, ces chaussures sont à déconseiller car elles n’ont pas de drop40.

L’entrainement est une donnée essentielle, il est préférable de ne pas débuter la course à

pieds avec ce type de chaussure. De plus, le minimalisme s’adresse à des coureurs légers.

Ces chaussures présentent un intérêt réel dans le cadre de séances courtes afin d’améliorer

la proprioception du pied et de la cheville et d’en renforcer les muscles intrinsèques. Et

dans le cas où des douleurs liées aux chocs ne sont pas améliorées avec des chaussures

dites classiques.

Le patient coureur qui vient nous consulter et qui nous demande conseil pour le choix de

ses chaussures, le premier conseil à lui apporter est de choisir des chaussures spécifiques

à cette activité. D’aller essayer ses chaussures en fin de jour et pour le choix de la pointure

de sortir la semelle de propreté, il faut au minimum la largeur de son index en marge libre

40 Drop : différence de hauteur entre l’arrière et l’avant de la chaussure.

Page 51: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XIV

de l’avant de son orteil le plus long pour avoir la bonne pointure. Le pied gonfle et

s’allonge sous l’activité musculaire.

Les chaussures pronatrices et supinatrices ne sont pas des chaussures de correction, elles

présentent des technologies qui vont limiter l’usure accélérée engendrée par le type de

pied.

Une bonne chaussure de running doit apporter de la stabilité au pied. Pour cela, le

podologue doit informer son patient sur la présence nécessaire d’un contrefort, la torsion

de la chaussure doit être impossible. La chaussure peut se plier en regard de la première

articulation métatarso-phalangienne ou vers le milieu du pied pour une chaussure plus

dynamique.

Le terrain sur lequel le coureur pratique, son niveau de pratique (performance ou loisir),

la fréquence à laquelle il court et son poids sont des critères importants. Il existe des

modèles de chaussures pour coureurs lourds avec plus de renforts, des chaussures de trail

adaptées à cette pratique.

La technologie d’amorti et la hauteur du drop sont des caractéristiques de la chaussure à

ne pas négliger. Une augmentation du drop peut être pertinente dans le cas d’aponévrosite

plantaire, de tendinopathie achilléenne ou du tibial postérieur. Et une diminution de celui-

ci peut accompagner le traitement d’une pathologie du muscle tibial antérieur notamment.

(Beauval, 2017)

Page 52: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XV

Annexe XIX : Présentation des conditions d’expérimentation

Figure 10 : Condition d’expérimentation

Figure 11 : Position imposée Figure 12 : Position libre

Page 53: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XVI

Annexe XX : Caractéristiques plateforme FUSYO

Figure 13 : Caractéristiques de la plateforme Fusyo

Page 54: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XVII

Annexe XXI : Réponses du patient A Questionnaire à destination des coureurs à pieds

Si vous êtes coureur à pieds, merci de remplir ce questionnaire avant la consultation.

1- Sur une échelle de 0 à 10, comment évalueriez-vous l’intensité de vos derniers

entrainements ?

Intensité nulle : 0

Intensité maximale : 10

2- Veuillez cocher les cases correspondant à votre entrainement hebdomadaire.

Plusieurs réponses par colonnes sont possibles.

La colonne « qualité du chaussant » sera complétée avec le pédicure-podologue, de la

même façon, le « score total » sera calculé avec le pédicure-podologue.

Score Activités

Nombre

de séances

par

semaine

Distance

hebdomadaire Terrain

Qualité

du

chaussant

0 Eau/Vélo

1 Natation 1 <10 km Sable Adapté

2 Vélo 2 10-20 km Herbe Bon x

3 Marche x 3 x 20-30 km x Chemin Moyen

4 Jogging x 4 30-40 km Trail x Faible

5

Intensité

(VMA,

Fartlek)

5 40-60 km Piste Mauvais

6 Pliométrie >6 >60 km Route x Très

mauvais

Total 7 3 3 5 2

Score total : 520 / 1045

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Page 55: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XVIII

Annexe XXII : Réponses du patient B Questionnaire à destination des coureurs à pieds

Si vous êtes coureur à pied, merci de remplir ce questionnaire avant la consultation.

1- Sur une échelle de 0 à 10, comment évalueriez-vous l’intensité de vos derniers

entrainements ?

Intensité nulle : 0

Intensité maximale : 10

2- Veuillez cocher les cases correspondant à votre entrainement hebdomadaire.

Plusieurs réponses par colonnes sont possibles.

La colonne « qualité du chaussant » sera complétée avec le pédicure-podologue, de la

même façon, le « score total » sera calculé avec le pédicure-podologue.

Score Activités

Nombre

de

séances

par

semaine

Distance

hebdomadaire Terrain

Qualité

du

chaussant

0 Eau/Vélo x

1 Natation x 1 <10 km Sable Adapté x

2 Vélo x 2 10-20 km Herbe Bon

3 Marche 3 20-30 km Chemin Moyen

4 Jogging 4 30-40 km Trail x Faible

5

Intensité

(VMA,

Fartlek)

x 5 40-60 km Piste x Mauvais

6 Pliométrie >6 x >60 km x Route x Très

mauvais

Total 8 6 6 7,5 1

Score total : 928,5 / 1045

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Page 56: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XIX

Annexe XXIII : Résultats stabilométriques des sujets d’étude

Image présentant les résultats du sujet A lors de la première mesure de l’étude en

position imposée

Image présentant les résultats du sujet A lors de la première mesure de l’étude en

position libre

Page 57: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XX

Image présentant les résultats du sujet B lors de la première mesure de l’étude en

position imposée

Image présentant les résultats du sujet B lors de la première mesure de l’étude en

position libre

Page 58: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XXI

Annexe XXIV : Tableaux à placer dans le dossier patient permettant la

poursuite de l’étude

Sujet d’étude n°

Tableau 1 : Présentation du patient

M1 Surface

(mm2)

Longueur

(mm)

X-moyen

(mm)

Y-moyen

(mm) LFS VFY

Var vit

(mm/s)

YF position

imposée

YF position

libre

Tableau 2 : Résultats stabilométriques obtenus à M1

M2 Surface

(mm2)

Longueur

(mm)

X-moyen

(mm)

Y-moyen

(mm) LFS VFY

Var vit

(mm/s)

YF position

imposée

YF position

libre

Tableau 3 : Résultats stabilométriques obtenus à M2

Nom Prénom

Stade mesure M1 M2 M3 M4

Age

Sexe

Poids

Expérience

entrainement

Suivi médical

Antécédents de

blessure de

surmenage

Date de la blessure

Rééducation

Réathlétisation

EVA intensité

Activités

Nombre de séances

par semaine

Distance

hebdomadaire

Terrain

Qualité chaussant

Score QSM

Page 59: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

XXII

M3 Surface

(mm2)

Longueur

(mm)

X-

moyen

(mm)

Y-

moyen

(mm)

LFS VFY Var vit

(mm/s)

YF position

imposée

YF position libre

Tableau 4 : Résultats stabilométriques obtenus à M3

M4 Surface

(mm2)

Longueur

(mm)

X-moyen

(mm)

Y-moyen

(mm) LFS VFY

Var vit

(mm/s)

YF position

imposée

YF position libre

Tableau 5 : Résultats stabilométriques obtenus à M4

Contrôle : Blessure dans les 3 mois qui suivent le retour au sport :

o Oui

o Non

Page 60: Le rôle diagnostic du pédicure- podologue dans la phase de ...

NOM : MORVAN PRÉNOM : Tanguy

TITLE : The diagnostic role of the podiatrist in the runner’s reathletisation.

TITRE : Le rôle diagnostic du pédicure-podologue dans la phase de réathlétisation du

coureur à pied.

SUMMARY

Reathletisation is the essential phase that allows a safe return to sport. It crosses with

the re-education and is situated before the resumption of the sporting activity.

Reathletisation is a multidisciplinary issue, in which different professionals take part.

And the role of the pedicure-podiatrist still remains to be defined.

To this end, understanding the different mechanisms by which overuse injuries occur

is important to prevent the risk of recurrence. Mechanical stress applied to different

tissues helps to understand the cause of overuse injuries. This work tries to propose a

way for a simplified quantification of mechanical stress.

The stages of healing of injured tissues, rehabilitation and reathletisation prior to the

resumption of physical activity must be known in order to allow a safe return to sport.

The purpose of this document is to define the role of the pedicure-podiatrist in the

follow-up of reathletisation and to determine an evaluable, reproducible and valid

standard to allow a safe return to sport. Finally, through this work we are trying to

propose a reathletisation protocol model.

RÉSUMÉ

La réathlétisation correspond à la phase essentielle qui permet un retour sécuritaire au

sport. Elle se croise avec la rééducation et se situe avant la reprise de l’activité sportive.

La réathlétisation est une question pluridisciplinaire, au cours de laquelle différents

professionnels interviennent. Et le rôle du pédicure-podologue reste encore à définir.

Pour cela, la compréhension des différents mécanismes d’apparition des blessures de

surmenage est importante pour prévenir le risque de récidive. Le stress mécanique

appliqué aux différents tissus permet de comprendre la cause des blessures de

surmenage. Ce travail essaie de proposer un moyen pour une quantification simplifiée

du stress mécanique.

Les étapes de la cicatrisation des tissus lésés, de la rééducation et de la réathlétisation

situées en amont de la reprise de l’activité physique doivent être connues afin de

permettre un retour sécuritaire au sport. Le but de cet écrit est de définir le rôle du

pédicure-podologue dans le suivi de la réathlétisation et de déterminer un critère

évaluable, reproductible et valide pour permettre un retour sécuritaire au sport. Enfin,

par le biais de ce travail nous essayons de proposer un modèle de protocole de

réathlétisation.

KEY WORDS : Reathletisation – Return to sport – Mechanical stress

MOTS CLÉS : Réathlétisation – Stress mécanique – Retour au sport

INSTITUT DE FORMATION EN PÉDICURIE-PODOLOGIE

12, rue Jean-Louis Bertrand 35000 Rennes

MÉMOIRE D’INITIATION À LA RECHERCHE – 2017-2018