Le rapport, la compréhension de texte

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Le rapport, la compréhension de texte Bernadette Lavaud Olivier Lefort catégorie A FILIÈRE POLICE MUNICIPALE Préparation au concours Agent de police municipale B C

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10-12, rue d’Anjou - 75381 Paris cedex 08 - Tél. : 01 55 27 44 00 - Fax : 01 55 27 44 01 - Internet : www.cnfpt.frISBN : 978-2-84143-292-9 - Les éditions du C.N.F.P.T, édition 2007 - Prix 18 €

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Le rapport, la compréhension de texte

Préparation au concours Agent de police municipale

Pour préparer efficacement le concours d’Agent de police municipalece manuel explique comment étudier et vous entraîner aux deuxépreuves écrites d’admissibilité.

La première partie de l’ouvrage, rédigée par Olivier Lefort, estconsacrée au rapport établi à partir d’un dossier relatif à unévénement survenu dans un lieu public. L’auteur vous présented’abord une analyse détaillée de l’épreuve, propose ensuite uneméthode à suivre et les connaissances à acquérir pour rédiger etréussir le rapport. Des exercices et des sujets corrigés vous aiderontdans votre préparation et vous donneront des clefs pour connaîtreles attentes des correcteurs.

La seconde partie, rédigée par Bernadette Lavaud, traite de laréponse à partir d’un texte à des questions sur la compréhension dece texte et l’explication d’une ou de plusieurs expressions figurantdans celui-ci. Après une présentation de l’épreuve et des rappels engrammaire, orthographe et en vocabulaire l’auteur vous exposeracomment répondre aux questions en insistant sur les notionsprincipales à retenir et à l’aide d’exemples développés et rédigés. Dessujets d’annales, accompagnés de propositions et d’indications decorrections, vous permettront de connaître et d’apprécier plusprécisément le contenu essentiel d’une copie.

Bernadette Lavaud est formatrice et Olivier Lefort directeur desressources humaines au sein d’une collectivité ; l’ouvrage résulte dece double regard, celui du formateur et celui du territorial, il est aussile fruit de leurs connaissances et de leur expérience des préparationsaux concours mises au service de chaque candidat.

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Agentde policemunicipale

Bernadette LavaudOlivier Lefort

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© éditions du CNFPT, 2007Aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite, mise en mémoire ou transmise sousaucune forme ni aucun moyen électronique ou mécanique, par photocopie, enregistrement, ou touteautre façon sans autorisation expresse du centre national de la fonction publique territoriale.

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Sommaire 3

Sommaire

AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 7

PREMIÈRE PARTIE : L’ÉPREUVE DE RAPPORT

CHAPITRE 1 : COMPRENDRE LE SENS DE L’ÉPREUVE

1 - L’épreuve de rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13

1.1 - Les épreuves d’admissibilité du concours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13

1.2 - Les objectifs du rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13

1.3 - Un écrit qui s’inscrit dans le cadre des attributions d’un agentde police municipale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14

1.4 - La notation du rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 16

1.5 - Les attentes des correcteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18

2 - La présentation du rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19

2.1 - Présenter le rapport d’agent de police municipale . . . . . . . . . . . . p. 20

2.2 - Comprendre les différentes rubriques de présentation . . . . . . . . . p. 21

2.3 - Procéder au relevé des identités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24

2.3.1 - Utiliser des noms propres uniquement s’ils sont donnéspar l’énoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24

2.3.2 - Désigner les identités : deux possibilités . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24

2.3.3 - Approfondir différemment les identités selon le statutdes personnages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24

2.4 - Utiliser le « je » et/ou le « nous » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 25

3 - Les grandes étapes de la démarche méthodologique . . . . . . . . . . . . . . p. 26

4 - La gestion du temps au concours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 26

CHAPITRE 2 : PROCÉDER AVEC MÉTHODE

Première étape : analyser l’énoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 31

1.1 - Se poser des questions clés pour ne rien oublier . . . . . . . . . . . . . . p. 31

1.2 - Appliquer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32

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Deuxième étape : ordonner les faits dans le cadre d’un plan . . . . . . . . . . p. 34

2.1 - Utiliser une méthode dès le brouillon :trois feuilles dont un tableau à trois colonnes . . . . . . . . . . . . . . . . p. 34

2.2 - Respecter impérativement la structure proposée . . . . . . . . . . . . . . p. 35

2.2.1 - Le préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 35

2.2.2 - L’introduction (ou saisine) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 35

2.2.3 - Le développement (les diligences) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 36

2.2.4 - La conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 38

2.2.5 - Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 39

Troisième étape : compléter le plan grâce au dossieret à son expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 41

3.1 - Incorporer les éléments utiles du dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 42

3.1.1 - Utiliser les techniques de lecture rapide et efficace . . . . . . . p. 43

3.1.2 - Intégrer ces informations à votre tableau au brouillon . . . . . p. 43

3.2 - Utiliser quelques outils pratiques pour la recherche des idées . . . . p. 43

3.2.1 - Mobiliser son expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 43

3.2.2 - Dessiner les lieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 44

3.2.3 - Compléter sa liste de questions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 44

3.2.4 - Mémoriser d’avance les thèmes les plus fréquemmentutilisés : secours, ordre, sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 44

Quatrième étape : rédiger le rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 47

4.1 - Les règles formelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 47

4.1.1 - Le nombre de pages attendu du rapport . . . . . . . . . . . . . . . p. 47

4.1.2 - La propreté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 47

4.1.3 - L’aération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 47

4.2 - Le style administratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 48

4.2.1 - La responsabilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 48

4.2.2 - Le devoir de réserve, la neutralité et l’objectivité . . . . . . . . . p. 48

4.3 - La précision dans l’expression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 48

4.3.1 - Le temps de la conjugaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 48

4.3.2 - La précision dans les faits et actions . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 49

4.3.3 - La concision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 49

4 Agent de police municipale

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4.4 - Les mots de liaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 50

4.5 - La ponctuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 51

4.6 - La rédaction et l’orthographe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 52

4.6.1 - Les grands types de fautes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 52

4.6.2 - Les règles de base de l’orthographe . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 52

4.6.3 - Les règles de base de la rédaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 54

4.7 - La richesse du vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 54

4.8 - La relecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 55

Correction des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 57

CHAPITRE 3 : APPLIQUER LA MÉTHODE

1 - Énoncés d’annales corrigées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 61

2 - Corrigés des énoncés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 75

3 - Énoncés de concours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 81

DEUXIÈME PARTIE : COMPRÉHENSION DE TEXTE

CHAPITRE 1 : L’ÉPREUVE DE FRANÇAIS

1 - Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 97

2 - Les questions à propos du texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 98

3 - La gestion du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 98

4 - La lecture du texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 99

5 - La présentation de votre copie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 99

CHAPITRE 2 : RAPPEL ORTHOGRAPHIQUE

1 - Les catégories grammaticales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 103

2 - Accorder le verbe avec le sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 104

3 - Les participes passés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 105

4 - Les principaux homophones grammaticaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 107

5 - Orthographe d’usage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 108

6 - Conjugaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 109

Sommaire 5

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CHAPITRE 3 : LES QUESTIONS DE VOCABULAIRE

1 - Recherche de synonymes, d’homonymes, d’antonymes, de paronymes,de mots de la même famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 113

2 - Sens propre et sens figuré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 114

3 - Quelques figures de style . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 114

4 - Expliquer un mot, une expression, une phrase . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 114

5 - Les autres questions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 116

CHAPITRE 4 : RÉPONDRE AUX QUESTIONSDE COMPRÉHENSION

1 - Trouver un titre au texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 121

2 - Dégager le thème ou l’idée principale du texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 121

3 - Les autres questions de compréhension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 122

CHAPITRE 5 : SUJETS D’ANNALES : ÉLÉMENTS DE RÉPONSES

1 - Comme du lait sur le feu (CDG Haute-Garonne) . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 129

2 - La (trop) bonne franquette (CDG d’Eure-et-Loir) . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 132

3 - « La gendarmerie doit adapter son dispositifà une nouvelle tendance » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 135

4 - Texte de Michèle Fitoussi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 139

5 - Texte d’Alexandre Garcia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 142

CHAPITRE 6 : POUR VOUS ENTRAÎNER

1 - Le risque routier : un risque privé (CDG Grande couronne) . . . . . . . . . p. 149

2 - Le contrat en question . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 151

3 - Les samaritains de la rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 153

4 - La boulangère et la demi-baguette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 156

5 - Texte de Suzanne Prou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 158

6 - Mulhouse mise sur la vidéosurveillance (CIG Petite couronne) . . . . . . p. 160

7 - Crépuscule à la Pointe-du-Raz (CDG du Nord) . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 163

8 - Texte de Jean-Loup Motchane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 165

9 - France : primauté à l’éducation (CDG Petite couronne) . . . . . . . . . . . . p. 167

10 - Texte de Daniel Pennac, comme un roman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 170

11 - Texte de Mestiri Ezzedine (CDG du Nord) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 172

6 Agent de police municipale

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Avant-propos 7

Avant-propos

Le concours d’agent de police municipale, régi par le décret n° 94-932 du 25 octobre1994, modifié par le décret du 20 janvier 2000, comprend deux épreuves d’admissibilité.

Ce manuel se propose de les traiter en deux parties. Olivier Lefort présentera lerapport et Bernadette Lavaud la compréhension de texte.

La première partie est donc consacrée au rapport établi à partir d’un dossier relatifà un événement survenu dans un lieu public (1 h 30 – coefficient 3).Vous y trouverez une présentation détaillée de l’épreuve, une partie méthodologiqueexposant toutes les connaissances à acquérir pour réussir la rédaction d’un rapport,et enfin, grâce à des sujets d’annales corrigées, vous pourrez vous entraîner etdécouvrir les attentes des correcteurs.

La deuxième partie de ce manuel traite de la réponse à partir d’un texte à desquestions sur la compréhension de ce texte et l’explication d’une ou de plusieursexpressions figurant dans ce texte (1 h – coefficient 2).

Présentation de l’épreuve et rappel orthographique vous sont proposés dans lesdeux premières parties. Les deux suivantes vous aideront à répondre aux questionssur le texte, avec des notions à retenir et des exemples rédigés. Les sujets d’annales,présentés avec des propositions de corrections, vous permettront de connaître lecontenu essentiel d’une copie. Il est évident qu’une bonne connaissance des règlesorthographiques et une maîtrise de la langue sont essentielles tant pour le rapportque pour l’explication de texte.

Nous souhaitons que ce manuel puisse vous guider efficacement dans votrepréparation à ces épreuves de concours.

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Première partieL’épreuve de rapport

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Comprendre le sensde l’épreuve

Chapitre 1

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1 - L’épreuve de rapport

Ce manuel a une visée opérationnelle et professionnelle. Il est destiné à vous aiderà exprimer et mettre en forme votre expérience du terrain. Entraînez-vous etentraînez-vous encore. La réussite de votre concours en dépend.

1.1 - Les épreuves d’admissibilité du concours(décret n° 94-932 du 25 octobre 1994)

– La rédaction d’un rapport à partir d’un dossier relatif à un événement survenudans un lieu public (1 h 30 – Coefficient 3).

– La réponse, à partir d’un texte remis aux candidats, à des questions sur lacompréhension de ce texte et l’explication d’une ou plusieurs expressions figurantdans ce texte (1 h 00 – Coefficient 2).

1.2 - Les objectifs du rapport

• C’est d’abord un écrit d’information

– Il doit donner une image exacte, précise, complète mais succincte d’un événement.

– Il ne doit oublier aucun point important. Il répond à toutes les questions de base :Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Avec qui ?...

– Un rapport rend compte d’une situation. Il respecte une chronologie, c’est-à-direun déroulement des faits.

– Il n’y a pas d’informations allusives ou implicites. Tout doit être très clairementprécisé et explicité.

• C’est ensuite un écrit de proposition

– Le rapport témoigne de vos initiatives et des suggestions que vous pouvezémettre. Celles-ci doivent être plausibles et mesurées. De ce fait, vous pouvez êtreamené à fournir des informations qui ne figuraient pas dans le dossier initial(témoins, descriptions particulières…). Vous serez très sensible à ce propos à évitertout signe distinctif du fait du nécessaire anonymat de la copie dans le cadre duconcours.

– Ne vous contentez pas de résumer. En clarifiant les différents aspects d’unesituation, vous permettez à votre hiérarchie d’avoir une appréciation juste de cequi s’est passé.

– Vous devrez donc effectuer une recherche personnelle, argumenter et donnervotre avis en proposant des solutions justifiées. Vous aurez à vous impliquer.

L’épreuve de rapport 13

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1.3 - Un écrit qui s’inscrit dans le cadre des attributionsd’un agent de police municipale

Vous serez projeté dans une situation réelle. Le dossier peut éventuellementcomporter des textes juridiques précisant le périmètre de vos compétences. Parexemple : des extraits du code pénal, du code de procédure pénale, du code descommunes, du code général des collectivités territoriales…

Mais tout n’y est pas. À vous de faire la part des choses entre ce qui est autorisé àun agent de police municipale… et ce qui ne l’est pas. Par exemple, vous pouvezêtre amené à :

– Recueillir des identités de contrevenants.

– Constater des infractions.

– Procéder à des épreuves de dépistage d’alcoolémie.

– Constater des infractions à la loi pénale.

– Appréhender un contrevenant dans le cas exceptionnel de crime flagrant et leconduire devant un officier de police judiciaire.

Mais vous n’êtes pas autorisé à :

– Menotter le premier contrevenant venu. Il faut, par exemple, qu’il y ait fuite ouattitude dangereuse pour la personne elle-même ou pour autrui…

– Faire usage de la force de manière inconsidérée.

– …

Ceci dit, lorsque vous êtes confronté à des situations pour lesquelles vous ignorezquelles sont vos possibilités d’action (faut-il menotter, donner une contravention,procéder à une démolition ?…), un article est, en règle générale, intégré dans lesannexes. À vous de l’utiliser judicieusement.

Vous n’êtes pas officier de police judiciaire. Voici pour mémoire, et entre autres,5 articles extraits du Code de procédure pénale (partie législative) précisant lepérimètre d’intervention des agents de police municipale.

Article 21

Loi n° 66-493 du 9 juillet 1966 art. 2 Journal Officiel du 10 juillet 1966.Loi n° 78-788 du 28 juillet 1978 art. 5 Journal Officiel du 29 juillet 1978.Loi n° 85-1196 du 18 novembre 1985 art. 4 et 8 Journal Officiel du 19 novembre 1985.Loi n° 97-1019 du 28 octobre 1997 art. 6 Journal Officiel du 8 novembre 1997.Loi n° 2001-1062 du 15 novembre 2001 art. 13 Journal Officiel du 16 novembre 2001.Loi n° 2003-239 du 18 mars 2003 art. 90 Journal Officiel du 19 mars 2003.

Sont agents de police judiciaire adjoints :

1 - Les fonctionnaires des services actifs de police nationale ne remplissant pas lesconditions prévues par l’article 20.(…)

14 Agent de police municipale

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2 - Les agents de police municipale. Ils ont pour missions :

– de seconder, dans l’exercice de leurs fonctions, les officiers de police judiciaire ;

– de rendre compte à leurs chefs hiérarchiques de tous crimes, délits oucontraventions dont ils ont connaissance ;

– de constater, en se conformant aux ordres de leurs chefs, les infractions à la loipénale et de recueillir tous les renseignements en vue de découvrir les auteurs deces infractions, le tout dans le cadre et dans les formes prévues par les loisorganiques ou spéciales qui leur sont propres ;

– de constater par procès-verbal les contraventions aux dispositions du code de laroute dont la liste est fixée par décret en Conseil d’État ;

– lorsqu’ils constatent une infraction par procès-verbal, les agents de policejudiciaire adjoints peuvent recueillir les éventuelles observations du contrevenant.

Article 21-2Inséré par la loi n° 99-291 du 15 avril 1999, art. 13 Journal Officiel du 16 avril 1999.

Sans préjudice de l’obligation de rendre compte au maire qu’ils tiennent de l’art. 21,les agents de police municipale rendent comptent immédiatement à tout officier depolice judiciaire de la police nationale ou de la gendarmerie nationaleterritorialement compétent de tous crimes, délits ou contraventions dont ils ontconnaissance.

Ils adressent sans délai leurs rapports et procès-verbaux simultanément au maire et,par l’intermédiaire des officiers de police judiciaire mentionnés à l’alinéa précédent,au procureur de la République.

Article 78-6Loi n° 99-291 du 15 avril 1999, art. 16 Journal Officiel du 16 avril 1999.Loi n° 2001-1062 du 15 novembre 2001, art. 13 Journal Officiel du 16 novembre2001.

Les agents de police judiciaire adjoints mentionnés aux 1 bis, 1 ter, 1 quater et 2 del’art. 21 sont habilités à relever l’identité des contrevenants pour dresser les procès-verbaux concernant des contraventions aux arrêtés de police du maire, descontraventions au code de la route que la loi et les règlements les autorisent àverbaliser ou des contraventions qu’ils peuvent constater en vertu d’une dispositionlégislative expresse.

Si le contrevenant refuse ou se retrouve dans l’impossibilité de justifier de sonidentité, l’agent de police judiciaire adjoint mentionné au premier alinéa en rendcompte immédiatement à tout officier de police judiciaire de la police nationale oude la gendarmerie nationale territorialement compétent, qui peut alors lui ordonnersans délai de lui présenter sur le champ le contrevenant. À défaut de cet ordre,l’agent de police judiciaire adjoint mentionné au premier alinéa ne peut retenir lecontrevenant. Lorsque l’officier de police judiciaire décide de procéder à unevérification d’identité, dans les conditions prévues à l’art. 78-3, le délai prévu autroisième alinéa de cet article court à compter du relevé d’identité.

L’épreuve de rapport 15

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Article 803

Loi n° 92-2 du 4 janvier 1993.

Nul ne peut être soumis au port des menottes ou des entraves, que s’il est considérésoit comme dangereux pour lui-même ou pour autrui, soit comme susceptible detenter de prendre la fuite.

Article 73

Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement,toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officierde police judiciaire le plus proche.

1.4 - La notation du rapport

Le candidat est confronté à une double exigence.

D’une part, il n’est pas encore agent de police municipale. On ne peut donc luidemander de connaître par avance toutes les subtilités afférant à la rédaction durapport ; d’autant qu’il les apprendra dans le cadre de sa formation initiale.

D’autre part, c’est justement un concours où il lui est demandé de se projeter ensituation réelle. De fait, une connaissance minimum des règles de formalisme àrespecter compte tenu de la nature particulière du métier choisi et de sesconséquences judiciaires possibles, du bon sens, un respect des éléments structurelsde fond ainsi qu’une capacité normale à rédiger sans faute d’orthographe ou erreurde correction grammaticale et syntaxique, sont des attendus minimaux de la part descorrecteurs.

Sur le principe, chaque copie est réglementairement corrigée par deux correcteurs.Un premier correcteur note et porte une appréciation à part sur une fiche decorrection ; il n’y a donc aucune annotation sur chaque copie. Le second correcteurprocède de même. Chacun corrige de son côté et ignore totalement l’appréciationet la note portées par l’autre. Ce n’est qu’ensuite qu’une confrontation a lieu etqu’une note définitive est portée, dans le respect d’une marge de 2 points d’écartau maximum. La note finale est la moyenne des deux notes.

Un concepteur de sujet peut prendre tout son temps pour élaborer un corrigé etproduire de ce fait une copie supposée idéale. Le jour du concours, le candidatdispose d’un laps de temps limité. La « bonne copie » sera donc celle produite parun candidat ; elle ne sera pas idéale. Elle sera appréciée en fonction de la réponse àla commande, du respect des exigences de l’épreuve et en comparaison de laprestation des autres candidats.

De plus, l’énoncé offrant volontairement une marge de manœuvre au candidat afinde le projeter en situation réelle, plusieurs cheminements sont possibles. Quechoisirez-vous comme alternative à votre délinquant : témoigner docilement de son

16 Agent de police municipale

Page 18: Le rapport, la compréhension de texte

identité ou s’enfuir à toutes jambes ? Le correcteur est de ce fait ouvert à desrapports pouvant être bien différents.

Chaque Centre de Gestion étant en charge du concours, les barèmes peuventdifférer d’un département à un autre. En effet, selon le sujet, les faits énoncés et lesdispositions à prendre seront plus ou moins développés dans le sujet, il y aura oupas un dossier, il y aura ou pas des témoignages, etc. Autant d’éléments qui justifientun barème différent à adapter pour chaque sujet. Autant d’éléments qui justifientaussi de donner plus de poids au fond… ou à la forme selon la nature du sujet.

Il va de soi que les possibilités proposées ci-après n’ont aucune valeur autrequ’indicative et n’obligent en aucune manière les correcteurs qui restententièrement souverains en la matière.

En règle générale :

– Le rapport est noté sur 20 sur le fond avec, par exemple :

• relation précise des faits constatés : 8 points,

• déclarations des parties en cause : 2 points,

• référence aux règles de droit relatives aux infractions et à leur constatation :1 point,

• exposé des dispositions prises : 7 points,

• conclusion de l’affaire : 2 points.

– Pour les mentions de forme, des points sont enlevés.

• Dans certains cas, jusqu’à 12 points peuvent être retirés.

- Ceci concerne les mentions obligatoires absentes ou erronées, telles que :lieu, date de la rédaction du rapport, qualité du rédacteur de l’acte,destinataire du rapport, objet, lieu et date de constatation de l’infraction,identité complète des parties en cause, etc.

- Et bien entendu, la propreté, la présentation, l’écriture, la syntaxe,l’orthographe, etc.

• D’autres correcteurs préfèrent se cantonner à un maximum de 6 points à retirerdont voici un exemple de répartition :

- 4 points lorsque les mentions obligatoires suivantes sont absentes ouerronées :

- Lieu, date, heure de la rédaction – 0,5 point

- Références du rapport – 0,5

- Qualité du rédacteur de l’acte – 0,5

- Destinataire du rapport – 0,5

- Objet – 0,5

- Lieu et date de constatation de l’infraction – 0,5

- Indication du rédacteur du rapport – 0,5

- Trois expéditions – 0,5

- Un maximum de 2 points sera enlevé pour sanctionner la présentation,l’orthographe et la grammaire, à l’appréciation du jury.

L’épreuve de rapport 17

Page 19: Le rapport, la compréhension de texte

1.5 - Les attentes des correcteurs

Les correcteurs attendent de votre rapport les quatre qualités suivantes :

• La rigueur et la clarté d’esprit

C’est votre travail : clarifier de manière précise, exacte et concise les différentesdonnées d’un problème.

• Le sens de la mesure

Vous garderez une certaine retenue dans vos actions, votre comportement, votrejugement. Vos actions seront proportionnées aux problèmes ou délits rencontrés.Vous représentez, à votre niveau, l’autorité territoriale. Sachez agir avec modération.

• L’ouverture d’esprit

Vous envisagerez tous les aspects du sujet. Vous mobiliserez votre expérience et vosconnaissances pour traiter uniquement et complètement le sujet, en restant ouvertet réceptif.

• La rédaction

Vous vous exprimerez par écrit. Le style télégraphique ou la simple prise de notes nesont pas acceptés. Le style est sobre et neutre, et en aucune manière journalistique.Les exigences en matière d’orthographe et de syntaxe sont réelles, c’est aussi uneépreuve de français. Des règles, un plan, une forme donnée sont attendus. Sachezles respecter.

18 Agent de police municipale

À RETENIR

– Un rapport est un document fiable, précis, clair et structuré.– C’est en fonction de votre écrit que l’autorité territoriale s’appuiera pour

prendre sa décision.

Des erreurs sur lesquelles un correcteur est particulièrement attentif !– des informations essentielles ont été omises ;– la relation des faits est imprécise et ne respecte pas la chronologie des faits

et des dispositions prises ;– les informations du dossier ont été interprétées et/ou mal restituées ;– l’agent de police municipale n’est pas resté dans le cadre de ses attributions ;– un rapport non rédigé (utilisation du style télégraphique).

L’œil des correcteurs

Page 20: Le rapport, la compréhension de texte

2 - La présentation du rapport

Tout compte dans un concours. Une présentation impeccable est la première marquedu respect témoigné aux correcteurs et à l’autorité territoriale.

L’épreuve de rapport 19

À RETENIRMISE EN GARDE TRÈS IMPORTANTE

Attention ! Des candidats ont reçu une note éliminatoire du fait de la mentionde signes distinctifs sur leurs copies.

Voici des exemples de signes pouvant être considérés comme distinctifs :– une signature, un nom, un grade, même fictif ;– un nom de candidat ;– des initiales dans le corps du devoir ou dans la marge ;– la mention d’une heure ;– un nom ou une adresse de collectivité ;

→ ne mentionnez que celle apparaissant dans le sujet– des couleurs : des titres soulignés en vert par exemple... ou l’ensemble du

document rédigé en rouge...→ écrivez en noir ou en bleu et ne soulignez pas !

– des brouillons glissés dans votre copie...

Cette liste n’est pas exhaustive !– Portez une attention particulière à tout ce qui est de nature à jeter un doute

sur votre anonymat.– Respectez scrupuleusement les consignes énoncées le jour du concours.

Page 21: Le rapport, la compréhension de texte

(1) Inscrivez un nom uniquement s’il est mentionné dans l’énoncé sinon rien (…).(2) Ou la date proposée par l’énoncé.(3) Le « nous » et le pluriel (revêtus) sont préférés. En effet, sur le terrain, un agent n’est,normalement, jamais seul. Dans les sujets de concours, il est assisté d’un collègue également.Tous ses collègues sont de fait, eux aussi, censés être « en uniforme et aux ordres de leurschefs ». Le « nous » vous permet d’être bordé du côté de la légalité pour vous-même et voscollègues.(4) Le « Nous » peut être très éventuellement accepté dans le cadre du concours si l’énoncéle mentionne explicitement, car, y compris dans l’énoncé, l’agent de police municipale se

20 Agent de police municipale

Département de (1) République FrançaiseCommune de (1) Lieu (1), Date du jour du concours (2)

Police Municipale Rapport de l’agent de police municipaleN° de matricule (1)

À Monsieur le Maire de la commune de (1)Objet : s/c de la voie hiérarchiquePièces jointes1re expédition

En fonction dans la commune de (1) …, dûment agréés et asser-mentés, agissant revêtus de notre uniforme et conformémentaux art. 21 et D15 du Code de procédure pénale et aux ordresde nos chefs. (3)

J’ai (4) l’honneur de vous rendre compte des faits suivants :Introduction.

Développement.

Conclusion.

Identité des victimes– Monsieur (1) …– Madame …

Identité des contrevenants– Monsieur ...– Madame ...

Identité des témoins– Monsieur …– Madame …

Fait et clos à (1)..., le (date du tour)L’agent de police municipale...

Trois expéditions : – À Monsieur le Maire de la commune de (1) …– À Monsieur le Procureur de la République– Aux Archives municipales

2.1 - Présenter le rapport d’agent de police municipale

Page 22: Le rapport, la compréhension de texte

Pour retenir la présentation

Mémorisez visuellement la forme de votre rapport, de manière photographique.Prenez un brouillon et dessinez-le. Vérifiez ensuite.Recommencez cet exercice jusqu’à la perfection.→ Le jour du concours, dessinez immédiatement cette présentation au brouillon,dès que vous arrivez. Vous serez certain de ne rien oublier !

2.2 - Comprendre les différentes rubriques de présentation

Dans votre travail quotidien, vous avez sans doute été confronté à des présentationsde rapports différentes. De fait, les usages sont multiples, y compris au sein d’unemême administration, et nombre de règles de présentation sont méconnues.

Toutefois, les écrits professionnels sont censés être harmonisés au sein de l’Adminis-tration française, notamment pour des raisons de lisibilité et de clarté pour l’usager.Il vous est donc demandé de respecter cette forme. Le rapport est un documentofficiel.

Surtout, pour votre concours, le rapport peut être suivi d’une procédure reprise parun officier de police judiciaire ou transmis à un juge d’instruction. Il a donc unevaleur légale.

L’épreuve de rapport 21

Département de … République françaiseCommune de … Lieu …, Date …

Agent de Police Municipale RapportN° de matricule À Monsieur le Maire de la commune de …

s/c de la voie hiérarchique

trouve avec ses collègues. Si le « nous » est utilisé, il convient d’être explicite : « Nous, agentde police municipale…, assisté de l’agent de police municipale…, en fonction dans lacommune de… ».Mais le « Je » est préféré. En effet, seul l’agent de police municipale que vous êtes relaterales faits et signera le rapport dans le cadre de ce concours.

Une variante est possible pour l’en-tête.

Les correcteurs ont un doute sur l’anonymat... quelles qu’en soient lesraisons... un nom de collectivité, des lettres, une signature, la mention d’uneheure, des couleurs pour souligner... bref un signe distinctif → la copie risquede recevoir une note éliminatoire.

L’œil des correcteurs : causes de nullité de la copie

Page 23: Le rapport, la compréhension de texte

• Lieu – date – heure

– Pour le concours, le lieu est celui de la collectivité mentionnée dans le sujet, sinonrien.

– La date est celle mentionnée dans le sujet. Sinon c’est celle du jour du concours :jour, mois en toutes lettres, année.

– De même, l’heure est celle mentionnée dans le sujet, sinon rien (À … h).Exemple : Clermont, le 9 mai 2009.

Remarque. La plupart du temps, aucune indication n’est donnée sur le lieu d’origineou la date. Dans ce cas, n’inventez pas. Montrez simplement que vous connaissez laforme officielle en indiquant l’emplacement.Exemple : Ville de le

De même, pour les heures, lorsque vous aborderez le descriptif des faits, vouspourrez tout à fait préciser en diverses occasions « À … h », ce qui montrera quevous connaissez l’importance du déroulé chronologique.

Attention. Évitez de mentionner les dates par des chiffres (par exemple 7.12.2008).D’une part, un chiffre mal écrit peut entraîner une confusion. D’autre part, en denombreux pays européens, le mois est mentionné avant le jour (autrement dit7.12.2008 signifie le 12 juillet 2008). Écrivez donc systématiquement le mois entoutes lettres (le 7 décembre 2008).

• L’identification du rédacteur. Grade – nom – prénom.

– La règle reste la même : utiliser le nom propre proposé dans le sujet. À défaut, nerien inscrire.Exemple : Rapport de l’agent de police municipale

• Destinataire

– C’est la personne à qui vous allez adresser ce courrier.

– La fonction du destinataire est précisée dans l’énoncé. Si ce n’est pas le cas,indiquez :

- « Rapport pour ... »

- ou bien « Rapport à … »

Exemple : Rapport pour Monsieur le Maire de ... (la ville de).

Un peu de culture administrative !

– « À l’attention de... » signifie que vous priez la personne de prêter attention àvotre rapport. Ce n’est cependant pas à elle de régler l’affaire.

– « À l’intention de... » signifie que d’autres peuvent prendre connaissance ducourrier. Mais c’est à cette personne de régler le problème.

– « Rapport (ou lettre ou note... ) pour... » signifie que vous vous adressez à unsupérieur hiérarchique.

– « Rapport à... » signifiait dans son acception initiale que vous vous adressiez à unsubordonné hiérarchique. Ceci dit, l’expression est passée dans le langage courantet peut être utilisée sans difficulté.

22 Agent de police municipale

Page 24: Le rapport, la compréhension de texte

• L’objet– Il ne comporte que quelques mots très clairs et très succincts qui résument à

l’extrême la situation. Il a une grande importance dans le rapport car, au sensstrict, il doit permettre au lecteur d’avoir une connaissance immédiate de soncontenu et du sujet qui va être traité. Il ne comporte pas de verbe.

– N’oubliez pas de préciser « Contravention » au cas où une contravention aurait étédonnée.

Par exemple : – Mise à disposition d’un individu, interpellé en flagrant délit de coupset blessures, avec menace d’une arme blanche. Dépôt de plainte.– Interpellation d’un individu en flagrant délit de vol. Victime sur place. Dépôt de

plainte.

• Pièces jointes

Attention à ne pas confondre avec les pièces jointes des concours de la filièreadministrative. Ici, il peut s’agir de documents « papier » (par exemple un certificatd’admission), mais aussi de « pièces » au sens concret du terme. Par exemple : uncouteau, une Carte Bleue, des billets de banque, un téléphone portable, des sachetscontenant une poudre de couleur blanche…

Attention, vous n’êtes pas spécialistes. Vous n’êtes pas en mesure de préciser « dessachets contenant de la drogue », mentionnez « des sachets contenant une poudrede couleur blanche » ou « des pilules de couleur bleue ».

• Liste des agents présents

Vous ajoutez cette rubrique uniquement si l’énoncé le précise.

• Références. Là aussi, vous rajouterez cette rubrique uniquement si l’énoncé leprécise. Pour information, elle s’ajoute normalement pour le cas où le rapport faitsuite à une note de service ou à des instructions verbales du maire ou du chef deposte. Par exemple « vos instructions verbales de ce jour » ou « arrêté municipal du12 juillet 1999 ».

• La signature

Cette rubrique est simplifiée. Précisez simplement votre fonction.« L’Agent de police municipale »

AttentionNormalement, les agents de police municipale sur le terrain sont deux. Bienévidemment, le jour du concours, vous êtes seul à rédiger votre rapport. En fonctionde l’énoncé, vous prendrez évidemment bien soin de respecter et préciser « qui faitquoi » entre votre collègue et vous-même. Mais, dans le cadre du concours, un seulagent rédige le rapport.

Par exemple, l’énoncé précise : « Vous vous nommez Slimane Mehdi. Vous êtes enpatrouille de surveillance, accompagné de l’agent Muriel Dufief… ». Vous indiquez :

L’agent de police municipaleSlimane Mehdi

L’épreuve de rapport 23

Page 25: Le rapport, la compréhension de texte

2.3 - Procéder au relevé des identités

2.3.1 - Utiliser des noms propres uniquement s’ils sont donnés par l’énoncé

Vous serez éventuellement dans le cadre d’un énoncé succinct conduit à inventer desidentités (témoins, victimes, contrevenants...). Vous aurez donc besoin de noms,prénoms, noms de rues et de villes, dates de naissance, etc. Par convention, vousprocéderez de la manière suivante :– Pour les noms d’agents de police municipale (c’est-à-dire vous et votre collègue

essentiellement), comme pour les noms des témoins et victimes, vous utiliserez lesnoms donnés dans l’énoncé. À défaut, rien. Vous n’êtes pas autorisé à inventer desnoms, prénoms, adresses, etc. Au cas où vous auriez absolument besoin d’un nom,matérialisez le nom par des (…), ce qui montrera que vous savez ce qu’il fautmentionner sans tomber dans les signes distinctifs.

– Pour tout le reste, le principe reste le même : matérialiser l’emplacement sansinventer quoi que ce soit. Par exemple, si vous n’avez pas d’informations sur letémoin, vous écrirez :

- Monsieur …, né le … à …, profession …, demeurant à …

2.3.2 - Désigner les identités : deux possibilités

Il est accepté de désigner les personnages de manière complète à l’intérieur même ducorps de votre rapport. Par exemple : « J’ai été reçu par la voisine, Anna Maria, épouseRoger, 64 ans, demeurant 37, rue du Val du Riou à Lyon, témoin des faits qui m’ontamené sur les lieux de l’altercation. Là, j’ai constaté que la victime, Viviane Desmartins,sans profession, demeurant 23, allée Eléanor à Lyon, gisait sans connaissance, … ».

Vous pouvez également les désigner d’une manière beaucoup plus succincte dans lecorps du rapport. « J’ai été reçu par la voisine, Anna Maria, témoin des faits, qui m’aamené sur les lieux de l’altercation… ». Mais dans ce cas, les identités devront êtreintégralement développées en fin du rapport dans les rubriques destinées à ceteffet. Cette seconde possibilité est préférable car elle donne plus de lisibilité à lasuite des événements dans le rapport. Mais les deux sont parfaitement acceptées.

2.3.3 - Approfondir différemment les identités selon le statut des personnages

Plus les identités sont complètes, moins il y a de risques d’erreurs, sur des questionsd’homonymie par exemple au cas où il y aurait des suites au rapport. Néanmoins,par convention, on distingue :– pour les témoins et plaignants, le petit état civil, à savoir :

nom + prénom + profession + domicile ;– pour les auteurs d’accidents, victimes et contrevenants, le grand état civil, à

savoir :nom + prénom + date et lieu de naissance + profession et domicile ;

– pour l’auteur d’un crime ou d’un délit, l’état civil complet, à savoir :nom + prénom + date et lieu de naissance + filiation + situation de famille +profession + domicile.

24 Agent de police municipale

Page 26: Le rapport, la compréhension de texte

Attention à l’abréviation de « monsieur » !« Mr » n’existe pas en français car il signifie « Mister » en anglais. L’abréviationcorrecte est « M. ».

2.4 - Utiliser le « je » et/ou le « nous »

Les deux sont à utiliser. Déjà sur le terrain, un agent de police municipale estexceptionnellement seul. Donc « Avec mon collègue…, nous ». Mais chacun peutmener des actions distinctes : « Pendant que mon collègue éloignait les badauds, jecontactais le P.C. par radio ».

Soyez très sensible à la précision sur l’auteur des actions à chaque fois. Bannissez le« on », source de confusion. N’utilisez pas le « nous » si vous ne savez pas de manièreexplicite de qui vous parlez.

Enfin, en français, il ne peut y avoir de « nous » et de « je » ou encore de « on » etde « nous », etc. dans une même phrase.

L’épreuve de rapport 25

À RETENIR

– Mémorisez visuellement la forme du rapport.

– Le jour du concours, dessinez-la directement en arrivant, au brouillon, pourêtre certain de ne rien oublier.

– Ensuite, complétez (objet, destinataire...) uniquement les rubriques nécessaires.

À RETENIR

– Absolument aucune marque distinctive ne doit apparaître sur votre devoir :collectivité d’origine, nom, prénom, signature,...

– Vous n’êtes pas autorisé à inventer le moindre nom, prénom, adresse,heure... Tout se trouve dans l’énoncé.

– En cas de besoin, utilisez les pointillés (…).

Page 27: Le rapport, la compréhension de texte

3 - Les grandes étapes de la démarcheméthodologique

Vous trouverez des techniques dans ce manuel. Mais celles-ci doivent s’inscrire dansune démarche méthodologique. L’organisation de votre pensée et de votre travailest la garantie d’une approche efficace de l’épreuve.

Le schéma qui suit synthétise les différentes étapes de cette démarche. Appropriez-vous-la dès maintenant. Vous la retrouverez, chapitre après chapitre, tout au longde ce manuel.

1 - Analyser l’énoncé[Interroger et comprendre l’énoncé]

2 - Ordonner les faits dans un plan logique[Dessiner un tableau des faits et actions en trois colonnes]

3 - Compléter les éléments manquants[Utiliser les éléments du dossier et son expérience pour compléter le tableau]

4 - Rédiger et relire

4 - La gestion du temps au concours

Gérer son temps est essentiel au concours. Habituez-vous dès votre préparation àtravailler avec une montre. Minutez vos différentes étapes. Obligez-vous à respecterles temps impartis. En procédant ainsi, vous ne serez pas surpris par la durée del’épreuve et pourrez utiliser pleinement le temps alloué. Pour vous aider, voici destemps indicatifs.

Attention, adaptez-les en fonction de vos compétences : trouvez-vous rapidementdes idées, rédigez-vous correctement avec facilité ?...

En 1 h 30

26 Agent de police municipale

1 - Analyser le sujet → Tout dépend de la longueur de l’énoncé.5-10 minutes – S’il est bref, quelques minutes suffisent.

– Dans le cas contraire, consacrez-lui plus de temps(15 voire 20 minutes).

→ Si tous les éléments de réponse sont mentionnés dansl’énoncé, il faut absolument les clarifier.

2 - Ordonner les faits → Dans la pratique, analyse du sujet et classement des faitsdans un plan sont liés puisque cette deuxième étape est un15-20 minutes complément à la première.

3 - Compléter le plan → Il s’agit de pointer les éléments manquants et15-20 minutes interrogations et d’y répondre à l’aide du dossier, s’il

existe, et de son expérience.

4 - Rédiger → Penser à tout : correction des phrases, articulation, etc.35-40 minutes

5 - Relire → Privilégier l’orthographe.5-10 minutes → Rendre un devoir impeccable.

Page 28: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 27

À RETENIR

En simplifiant, vous pouvez décomposer votre épreuve en deux périodeségales :– Tout ce qui concerne l’analyse + le plan entièrement complété : 45 minutes.– Tout ce qui concerne la rédaction + la relecture : 45 minutes.

Page 29: Le rapport, la compréhension de texte
Page 30: Le rapport, la compréhension de texte

Procéder avec méthode

Chapitre 2

Page 31: Le rapport, la compréhension de texte
Page 32: Le rapport, la compréhension de texte

Première étape : analyser l’énoncé

1.1 - Se poser des questions clés pour ne rien oublierPour mémoire, n’écrivez que sur le côté recto de vos feuilles de brouillon que vouspouvez également numéroter afin d’avoir toujours toutes les informations sous lesyeux. L’organisation de votre travail dès le brouillon est une des clés de la réussiteau concours.

L’énoncé est la plupart du temps bref. Donc, en oublier une partie ne pardonne pas.Le temps passé à le décoder n’est jamais perdu.

Dans tous les cas, il s’agit d’abord de le reformuler et de le décomposer en différentséléments afin d’être certain de ne rien oublier.

Posez-vous trois questions :• De quoi est-il question ? – QUOI – ?

Exemple : d’un flagrant délit de vol, d’une agression physique• Qu’attend-on de moi exactement ? – QUOI FAIRE – ?

Exemple. Procéder à un état des lieux, informer des mesures prises, prendre uncontact radio, interpeller une personne, dresser une contravention. Attention, ceciest parfois précisé dans l’énoncé. Mais, dans d’autres cas, cela sera à vous de vousprojeter en situation.

• Quels sont les éléments dont je dispose ?Qui – Où – Quand – Comment – Pourquoi... ?– Où ? Précisez les lieux de l’action.– Qui ? Précisez les auteurs, témoins et victimes de l’événement.– Par qui avez-vous été prévenu ? Appel radio, cris ?…– Quand ? Précisez les dates et les heures. Établissez une chronologie des faits

donnés par l’énoncé.– Comment ? De quelle manière cela s’est-il passé exactement ? Quel est

l’enchaînement des événements ?– Pourquoi ? Quelles causes ont conduit à cette situation ?

N’ayez pas peur de prendre un brouillon et de recopier les éléments concernés, c’estle meilleur moyen de ne rien oublier.→ Ne traitez que le sujet, rien que le sujet mais tout le sujet.→ Avec cette méthode, quel que soit l’énoncé, vous pourrez très vite vous engager

dans la structuration du plan.

L’épreuve de rapport 31

– Vous vous êtes trompé sur le sens de l’énoncé.– Vous vous êtes trompé sur un élément de l’énoncé.– Vous avez oublié un élément de l’énoncé.– Vous n’avez pas tenu compte des indications de plan ou de ce qu’on vous

demandait.

L’œil des correcteurs : le respect de l’énoncé

Page 33: Le rapport, la compréhension de texte

1.2 - Appliquer

• Exercice. Décomposer un énoncé

Attention ! Dans l’exemple qui suit, le style télégraphique est utilisé pour une miseau clair au brouillon uniquement. Lors de la rédaction, tout devra être rédigéimpeccablement. Cet exemple sera réutilisé pour la suite des exercices.

Sujet. Concours d’agent de police municipale du 26 mars 2005. CDG 83

Vous êtes agent de police de la commune de Bleuet-sur-Mer. Le dimanche 20 mars,vous êtes en patrouille portée, accompagné de l’agent de police Michel Bleu. Vousêtes dotés du matériel d’intervention et de sécurité.

Alors que vous empruntez le chemin des Bastides, vers 12 heures 45, vous remarquezen contrebas à droite, dans un champ de vignes, un véhicule retourné qui repose surle toit. Manifestement, il s’agit d’un accident de la circulation qui vient de seproduire. Le conducteur se trouve toujours dans le véhicule. Il donne des signes devie apparents.

Caractéristiques :

– Chemin communal des Bastides, Point kilométrique 2,3.

– Véhicule seul en cause : Renault Clio.

– Conducteur : Paul Ramis, demeurant à Montlieu, blessé.

– Dégâts aux biens – oui.

Consigne. Décomposez cet énoncé en utilisant la méthode proposée. Ayez soin den’oublier aucun des éléments. Cachez la correction qui suit afin de progresser parvous-même.

Correction

QUOI ?– Accident de la circulation.– Conducteur blessé.– Véhicule accidenté.

QUOI FAIRE ?

QUI ?– Deux agents de police municipale en patrouille portée : moi-même + mon

collègue Michel Bleu.– La personne accidentée : Paul Ramis, demeurant à Montlieu, blessé.

PAR QUI ai-je été prévenu ?– Ai remarqué véhicule retourné en contrebas du Chemin des Bastides.

OÙ ?– Chemin communal des Bastides. Point kilométrique 2.3.

QUAND ?– Le dimanche 20 mars 2005 à 12 heures 45.

32 Agent de police municipale

Page 34: Le rapport, la compréhension de texte

COMMENT – POURQUOI ?

Il va de soi que tous ces éléments devront impérativement se retrouver dansvotre rapport. À l’évidence, dans le cadre du concours, vous devrez faire appel àvotre expérience pour compléter la suite et répondre à la commande du rapport.

L’épreuve de rapport 33

À RETENIR

L’analyse du sujet. Posez-vous les trois questions suivantes :– De quoi est-il question ?– Qu’attend-on de moi ?– Quels sont les éléments dont je dispose ?

Qui – Où – Quand – Comment – Pourquoi...

Page 35: Le rapport, la compréhension de texte

Deuxième étape : ordonner les faits dans le cadred’un plan

L’analyse de l’énoncé vous a fourni la matière pour composer votre rapport. Il estnécessaire maintenant d’organiser votre pensée. Il ne suffit pas d’aligner desinformations pour construire un plan. Un plan, c’est d’abord un raisonnementlogique, des étapes qui s’enchaînent progressivement.

Le rapport d’agent de police municipale permet de formuler des constatations.Destiné au supérieur hiérarchique en vue de sa transmission aux autorités de policeet aux autorités judiciaires, il a pour objet de « rendre compte ».

L’agent n’est pas enquêteur de police judiciaire et n’a donc pas à procéder à desinvestigations.

2.1 - Utiliser une méthode dès le brouillon :trois feuilles dont un tableau à trois colonnes

Sur votre brouillon lui-même, prenez trois feuilles vierges :

– Une première page qui concernera uniquement toute la présentation de l’en-tête,de la partie supérieure du rapport jusqu’au préambule.

– Une deuxième page (deux si nécessaire) qui concernera uniquement le contenuécrit du rapport sous la forme d’un tableau comprenant trois colonnes :

• à gauche, PLAN : les éléments structurels et classiques du plan en colonne etde manière bien espacée. L’introduction avec les « quoi, où, comment… », ledéveloppement en différenciant très clairement chacune des composantesinternes aux actions immédiates et sur les lieux. Cette colonne peut être trèsétroite, ne nécessitant que des têtes de chapitre,

• dans la colonne du milieu, ÉNONCÉ : tous les éléments déjà donnés dansl’énoncé qui doivent être placés très précisément en face de chaque élémentde plan leur correspondant,

• à droite, COMPLÉMENTS : les éléments que, dans la troisième étape (compléterles faits), vous serez amené à ajouter grâce au dossier et à votre expérience.

– Une troisième page présentant la conclusion et le bas de page du rapport.

Un exemple pour chaque feuille de brouillon, et sur la base de la même annale, estproposé par suite et au fur et à mesure du déroulé du contenu de cet ouvrage.

• Exercice. Sur votre feuille de brouillon, mettez en forme l’en-tête du rapport

Reprenez l’énoncé proposé au chapitre 2 en première étape. Puis, après avoir réalisél’exercice, reportez-vous à cette correction.

34 Agent de police municipale

Page 36: Le rapport, la compréhension de texte

2.2 - Respecter impérativement la structure proposée

2.2.1 - Le préambule

– La phrase suivante doit être obligatoire et retenue dans son entier.

En fonction dans la commune de…, dûment agréés et assermentés,agissant revêtus de notre uniforme et conformément aux art. 21 etD15 (*) du Code de procédure pénale et aux ordres de nos chefs.

J’ai l’honneur de vous rendre compte des faits suivants :

Rappel. Dans le cadre du concours, vous êtes seul à rédiger le rapport. Vous écrirezdonc « J’ai l’honneur de… ».

2.2.2 - L’introduction (ou saisine)

• Elle doit obligatoirement comporter les éléments suivants :

– QUAND

– OÙ et COMMENT vous vous trouviez, en voiture, à pied... « Alors que je réglais lacirculation… »

– PAR QUI vous avez été prévenu… « J’ai été prévenu par un passant… ou … J’aireçu l’ordre du chef de poste … »

– QUOI. Les faits constatés… « qu’une jeune femme s’était fait agresser au 20, ruedes Potiers à Toulouse »

L’épreuve de rapport 35

Département de République françaiseCommune de Bleuet-sur-Mer Bleuet-sur-Mer, le 26 mars 2005

Police Municipale Rapport de l’agent de police municipaleN° de matricule …

À Monsieur le Maire de la commune de Bleuet-sur-Mers/c de la voie hiérarchique

Objet : Accident de circulation - blessé

1re expédition

En fonction dans la commune de Bleuet-sur-Mer, dûment agréés etassermentés, agissant revêtus de notre uniforme et conformément auxarticles 21 et D15 du Code de procédure pénale et aux ordres de nos chefs.

J’ai l’honneur de vous rendre compte des faits suivants :

Sujet. Concours d’agent de police municipale du 26 mars 2005. CDG 83

(*) Les articles mentionnés sont traditionnellement ceux liés au cadre de compétences desagents de police municipale (voir chapitre 1 point 1.3). Mais, dans le cas où, dans le dossieren annexe, vous sont présentés des articles vous permettant d’agir dans un cadre particulier(par exemple mettre une contravention), vous devrez bien évidemment les y inclure.

Page 37: Le rapport, la compréhension de texte

Exemple :Ce jour, jeudi 20 septembre 2009, à 11 heures [QUAND], en patrouille de surveillance[COMMENT] dans l’avenue Compans en face du numéro 9 (ou... alors que je circulaisà pied dans la rue de... ou... alors que je réglais la circulation au carrefour de...)[OU],... j’ai été prévenu par Monsieur …, domicilié à (ou j’ai été avisé par l’agent desespaces verts de...) [PAR QUI], qu’une voiture de marque RENAULT, immatriculée1024 LT 32 et ayant le pare-brise brisé était garée là depuis trois jours (ou... quetrois personnes se battaient...) [LE FAIT].

Ce préambule est précis mais, malgré tout, bref et sans détail. En effet, ceux-cifigureront dans les diligences que vous aurez à effectuer.

Un exemple de faute très courante « Nous, agents de police municipale… alors quenous nous trouvions place Stanislas. Avons avisé… ». Non, il est bien évident que lepoint entre « Stanislas » et « Avons » doit être remplacé par une virgule, c’est lamême phrase qui se poursuit.

2.2.3 - Le développement (les diligences)

– C’est l’exposé des faits qui déterminent chronologiquement vos différentesactions. Le développement comprend les éléments suivants :

• L’ACTION IMMÉDIATE (celle qui suit immédiatement l’information obtenue) :A - Votre arrivée sur les lieux.B - Une demande d’intervention si nécessaire (renforts, secours...).

• L’ACTION SUR LES LIEUX :A - Les constatations des faits survenus.B - Les témoignages.C - Les décisions prises.

2.2.3.1 - L’ACTION IMMÉDIATE. C’est-à-dire :

A - Se rendre sur les lieux si vous n’y êtes pas. Précisez comment : « en patrouille desurveillance... ».

B - Et demander des renforts de police nationale et/ou l’intervention des secours sinécessaire.→ Il s’agit en résumé des dispositions que vous prenez immédiatement après avoir

été informé des faits.→ Vous serez souvent confronté à des situations qui ne ressortent pas de vos

attributions. Il faudra en rendre compte et appeler les services compétents.→ Attention, vos diligences peuvent être différentes selon que l’information

provient d’un fonctionnaire de police ou d’un particulier.– Si l’intervention provient d’un témoin, d’un voisin… qui vous a contacté ou

apostrophé, par exemple, cela sera à vous d’apprécier exactement la situation.Là aussi, prenez la précaution d’appeler qui de droit (police nationale, premierssecours…) avant même peut-être d’arriver sur place et, bien entendu, si cela

36 Agent de police municipale

Page 38: Le rapport, la compréhension de texte

vous semble justifié. Mieux vaut anticiper, prendre ses précautions et êtreconfronté à un déplacement inutile par la suite que d’avoir mal apprécié lasituation et se trouver débordé par la suite.

– Si l’intervention provient d’un collègue… il vous sera plus facile de jauger lesmoyens à mettre en œuvre : appel aux services de secours, à d’autres collègues, etc.

Par exemple :

– « Avec mon collègue, nous avons constaté la présence d’un individu âgé d’environ50 ans de type européen et étendu sur le sol, empestant manifestement l’alcool… ».

– « À mon arrivée, deux individus ont immédiatement pris la fuite et se sontengouffrés dans une voiture de type Renault 25 de couleur gris métallisé, dont lenuméro se terminait par 43 … ».

2.2.3.2 - L’ACTION SUR LES LIEUX

A - D’abord, les constatations sur ce qui est arrivé exactement

→ Vous retrouvez les causes, conséquences, initiatives communes à tous les rapports.

→ Le style, très sobre, relate et décrit uniquement les éléments utiles.

→ L’action sur les lieux est la confrontation avec la réalité. Vous aurez à apprécierle degré réel de gravité de la situation, reprendre les faits exposés dans le sujeten y ajoutant les éléments utiles à la compréhension des faits et auxconstatations à mener.

B - Ensuite, les témoignages

→ L’agent de police municipale assure la protection des lieux avant l’intervention dela police nationale ou de la gendarmerie. Il peut recueillir des témoignages « surle vif » qui serviront ultérieurement.

→ Attention. Vous êtes là pour aider à « débroussailler » le terrain. Vous ne pouvezpas vous substituer à une enquête judiciaire menée par un officier. Tout l’intérêtest de recueillir les témoignages « à chaud », avant que les protagonistes nedéforment trop la réalité pour diverses raisons : oubli, calcul, etc. À vous donc defaire le tri et ne pas restituer la totalité d’un « discours fleuve » parfoiscaractéristique d’une personne en situation de choc. Il s’agit de faire court, d’allerà l’essentiel pour permettre aux collègues qui prendront la suite d’éviter aumaximum les fausses pistes.

→ Il va de soi qu’il ne faut inclure des témoignages que lorsqu’ils sont absolumentindispensables.

→ Où inclure les témoignages ? Deux possibilités existent :

– Soit dans le corps même du texte. Cette possibilité est préférable dans le sensoù ils s’insèrent dans la chronologie des faits et de leur compréhension, mêmes’il est vrai que cela peut alourdir le rapport. Prenez soin d’aérer les différentesparties de votre rapport en procédant à des sauts de ligne et/ou des retraits deparagraphe.

L’épreuve de rapport 37

Page 39: Le rapport, la compréhension de texte

– Soit en fin du rapport. Cette possibilité, acceptée aussi par les correcteurs, a lemérite de la clarté.

Par exemple :

– Monsieur… m’a déclaré que : « J’ai parfaitement entendu M. JOSEPH hurler à sonépouse… “Si tu recommences, je te tue !” avant de la frapper au visage avec samain. »

– « J’ai très bien vu un jeune homme d’environ 30 ans, de petite taille, roux avec lescheveux longs, mal rasé et portant des lunettes, penché au-dessus de la victime etqui s’est enfui dès qu’il a entendu les sirènes de la police ».

C - Enfin, les décisions prises par l’agent dans l’exercice de ses fonctions

→ Bien entendu, l’agent doit strictement se conformer à ses attributions.

→ Tout le panel des attributions d’un agent de police municipale est envisageable,à la seule condition qu’il soit mesuré et proportionné aux faits rencontrés.

→ Vous pouvez être amené à : appeler les secours si vous ne l’avez pas fait jusque-là, un médecin, une ambulance, … ou du renfort, la police nationale… mettre enplace des mesures d’ordre et/ou de sécurité, etc., … arrestations, mesuresconservatoires, identifications des protagonistes, recueil de témoignages.

Par exemple :

– « Avec mon collègue, nous avons installé un périmètre de sécurité autour de lavictime étendue à terre… ».

– « J’ai immédiatement appelé par radio mon P.C. afin qu’ils contactent la policejudiciaire. Dans l’attente, j’ai procédé au recueil des témoignages... ».

2.2.4 - La conclusion

– Elle comporte :

• les CONTRAVENTIONS RELEVÉES et/ou les DÉLITS CONSTATÉS en précisant lesréférences réglementaires de ces contraventions :« J’ai dressé une contravention de… à l’encontre de Monsieur…, sur la basede… »

• Les RÉSULTATS éventuels qui n’auraient pas été précisés dans le développement :« L’ambulance a conduit madame … à l’hôpital. »

• les IDENTITÉS des CONTREVENANTS, TÉMOINS, VICTIMES... avec leurs ADRESSES

• Le moment auquel vous avez quitté les lieux :« J’ai repris mon service à (…) heures ».

• Les mentions suivantes : – Fait et clos à... le...– L’agent de police municipale…

Trois expéditions :– À Monsieur le Maire de la commune de…– À Monsieur le Procureur de la République– Aux Archives municipales

38 Agent de police municipale

Page 40: Le rapport, la compréhension de texte

2.2.5 - Commentaires

• Les références réglementaires

Lorsque vous établissez une contravention (essentiellement un mauvais stationne-ment...), vos décisions doivent être confirmées par les références légales des textes.

Éventuellement, vous pouvez aussi informer les contrevenants des peines dont ilssont passibles. C’est le cas par exemple pour des coups et blessures ou pour des abusde boissons alcoolisées. Mais contentez-vous bien d’informer uniquement puisqueces faits relèvent de la police nationale que vous aurez pris soin d’appeler aupréalable, via votre P.C.

Parfois, vous trouverez en annexe – et vous devrez vous y reporter – les référencesdes textes légaux. Les correcteurs attendent dans ce cas que vous en fassiez mentiondans votre rapport. Faites-le en conclusion à titre d’information.

• Les appels radio

Au sens strict, sur le terrain, vous pouvez être appelé à passer trois messages radiodans le développement du rapport :– dès votre arrivée, pour faire un état très rapide de la situation et peut-être faire

appel aux secours ou bien à des renforts ;– sur le terrain pour tenir votre hiérarchie informée de l’évolution de l’affaire et,

bien évidemment, de manière obligatoire si quelque chose de notable s’estproduit. Cela peut être tout simplement prévenir de l’arrivée des secours, parexemple… ;

– en fin d’intervention pour synthétiser les décisions prises et le résultat des actions :qui reste sur place, qui est parti, les mesures de sécurité complémentaires prises,les conséquences sur la circulation, etc.

Attention à ne pas citer nommément de personnes dans le cadre des messages radio.En effet, il peut arriver que ceux-ci soient interceptés.

Dans le cadre du concours, il n’est pas forcément nécessaire de procéder à troisappels radio. Mais n’en passer aucun serait une grave erreur.

L’épreuve de rapport 39

À RETENIR

Je prends 3 pages de brouillon :– une pour l’en-tête de présentation jusqu’au préambule ;– une pour la conclusion et la signature ;– une pour le corps du récit et décomposée en trois colonnes :

→ la première, succincte, précise les étapes du plan,→ la deuxième apporte les éléments de réponse de l’énoncé,→ la troisième complète les éléments qui manquaient grâce au dossier et

à votre expérience.

Page 41: Le rapport, la compréhension de texte

40 Agent de police municipale

À RETENIR

• L’INTRODUCTION– Quand – Où – Comment (vous vous trouviez)– Par Qui (vous avez été prévenu) - Quoi.

• Le DÉVELOPPEMENTIl expose chronologiquement vos différentes actions.

– L’action immédiate :→ votre arrivée sur les lieux,→ une demande d’intervention si nécessaire : police nationale, secours.

– L’action sur place :→ les constatations des faits survenus,→ les témoignages,→ les décisions prises.

• La CONCLUSION

– Les contraventions relevées et/ou les délits constatés.En précisant les références réglementaires s’il y a contravention.

– Les identités et adresses des témoins et contrevenants.

Les causes de nullité les plus sévèrement sanctionnées sont :– L’erreur de nom, de date ou l’erreur dans le relevé d’immatriculation.→ Il y a risque d’erreur sur l’auteur des faits.

– Le manque de précision dans la cause du délit (ou défaut de motivation).Exemple : stationnement gênant sans donner plus de précision.

– Le défaut de qualité de l’auteur. C’est-à-dire le non-respect des compétences.→ Vous devez rester dans le cadre de vos attributions et ne pas accomplir des

actes réservés à des officiers de police judiciaire tels que la perquisition,l’audition...

– La disproportion dans les mesures prises.→ Il ne s’agit pas d’attacher avec des menottes ou de « plaquer à terre » le

premier contrevenant venu !– La non-clôture d’une action.→ Chaque élément évoqué doit trouver sa fin. Un blessé doit être amené à

l’hôpital ou pris en charge par les secours. L’action d’un contrevenant, sicela est justifié, doit entraîner l’intervention de la police nationale ou unecontravention, etc.

L’œil des correcteurs

Les erreurs seront sanctionnées au concours. En effet, en situation réelle, ellespourraient tout simplement entraîner la nullité du rapport.

Enfin, tous les appels doivent passer par l’intermédiaire du poste central de la policemunicipale. Vous-même n’appelez pas directement les secours ou la police nationale.

Page 42: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 41

Troisième étape : compléter le plan grâce au dossieret à son expérience

Attention, cette étape peut être extrêmement réduite si, sur les faits en eux-mêmes,vous n’avez rien à ajouter hormis les ordonner chronologiquement.

En revanche, pour ce qui concerne les mesures à prendre, celles-ci sont loin d’êtretoujours entièrement mentionnées dans l’énoncé ; à vous donc de les compléter. Parexemple, passer un appel radio. Volontairement, l’exercice proposé est basé sur unénoncé allégé qui vous obligera à faire appel à votre expérience et à faire preuvede bon sens.

Deux outils sont à votre disposition :– le dossier, s’il existe en annexe bien entendu ;– votre expérience.

• Exercice. Élaborez un tableau synoptique et complétez les éléments manquants.

Reprenez l’énoncé proposé au chapitre 2 en première étape. Puis, après avoir réalisél’exercice, reportez-vous à cette correction.

PLAN ÉNONCÉ COMPLÉMENTS

Introduction• Quand.• Où.• Comment/par qui.

• Quoi.

Action immédiate• arrivée,• demande

intervention.

Le dimanche 20 mars 2005 vers12 heures 45.Chemin communal des Bastides.Point kilométrique 2.3.En patrouille portéeaccompagné de l’agent de policeMichel Bleu, j’ai remarqué encontrebas à droite, dans unchamp de vignes, un véhiculeretourné reposant sur le toit.

Un véhicule de type Renault Clioretourné.Le conducteur, Paul RAMIS,demeurant à Montlieu, dans levéhicule et donnant des signesde vie apparents, blessé.

– Préciser n° plaqueimmatriculation.

– Adresse victime incomplète.

– Arrivé sur les lieux en patrouilleportée.

– Demande d’intervention despremiers secours + pompiers +police nationale.

Sujet. Concours d’agent de police municipale du 26 mars 2005. CDG 83

Page 43: Le rapport, la compréhension de texte

42 Agent de police municipale

Conclusion :– Remorquage du véhicule.– Blessé emmené par pompiers à l’hôpital.– Fin des opérations décidée par la police nationale.– Retour au poste.– Recherche propriétaire du terrain.

Identité de la victime :– Monsieur Paul RAMIS, né le..., de profession..., demeurant… à Montlieu

Fait et clos à Bleuet-sur-Mer, le 20 mars 2005L’agent de police municipale...

Trois expéditions : – À Monsieur le Maire de la commune de…– À Monsieur le Procureur de la République– Aux Archives municipales

• Exercice. Sur une page de brouillon, mettez en forme la conclusion et le bas depage du rapport.

Reprenez l’énoncé proposé au chapitre 2 en première étape. Puis, après avoir réalisél’exercice, reportez-vous à cette correction.

Sujet. Concours d’agent de police municipale du 26 mars 2005. CDG 83

PLAN ÉNONCÉ COMPLÉMENTS

Action sur les lieux• décisions,• constats,• témoins.

– Mise en sécurité du blessé.– Couper le moteur pour écarter

tout risque supplémentaire surle véhicule.

– Maintien de la circulationchemin des Bastides parcollègue.

– Prise de renseignements,victime lucide. Victime déclare« Je roulais trop vite, ai glissésur des gravillons et ai étédéporté dans le virage ».

– Arrivée de la police nationaleet des pompiers qui prennentla suite.

– Relevé des dégâts sur le véhi-cule et pieds de vigne fauchés.

– Photo des lieux.– Adresse complète victime.

Sujet. Concours d’agent de police municipale du 26 mars 2005. CDG 83 (suite)

3.1 - Incorporer les éléments utiles du dossier

Courts et utiles, ils vous apporteront des informations pour votre rapport. Il faut toutlire. En règle générale, vous y trouverez les textes précisant les règles d’interventiondes agents de police municipale et correspondant à la situation évoquée dans le sujet.

Page 44: Le rapport, la compréhension de texte

Dans le cas où il y aurait un nombre de pages plus important, il s’agit de gagner dutemps dans la lecture. Les méthodes de survol sont adaptées.

Dans tous les cas de figure, si vous êtes amené à mettre une contravention, notez bienles références réglementaires des articles car vous devrez les inclure dans votre rapport.

3.1.1 - Utiliser les techniques de lecture rapide et efficace

• Pour chaque document, lire :

– les titres, les chapeaux, sous les titres,

– l’introduction,

– les intertitres (ou la première phrase de chaque gros paragraphe),

– la conclusion,

– les caractères différents (gras, soulignés, italiques...),

– les mots de liaison (mais, cependant...).

L’objectif est de repérer rapidement où se trouve l’information nécessaire. Si lesdocuments sont trop longs, il est sans doute inutile de tout lire. Peut-être avez-vousbesoin uniquement de la réglementation concernant l’affluence dans un stade, parexemple, ou la tenue en laisse des animaux familiers, ou encore les dispositionsrelatives à un défaut de stationnement...

Plus votre analyse du sujet sera complète et précise, plus votre tableau au brouillonsera clair et aéré et plus vous pourrez « guider votre lecture » en recherchantuniquement ce dont vous avez besoin.

3.1.2 - Intégrer ces informations à votre tableau au brouillon

Les informations utiles repérées doivent trouver logiquement leur place et s’insérerdans votre tableau au brouillon.

Rédigez de manière synthétique et ordonnée. Ne cédez pas à la facilité de recopierdes phrases entières. Raisonnez, ordonnez et prenez en compte uniquement lesinformations utiles. Privilégiez de ce fait les verbes d’action. Un verbe d’action estbeaucoup plus précis si on doit représenter une situation d’action.

Vous pouvez utiliser des verbes comme : prévenir, réparer, éteindre, informer...

Exemple. Odeur de gaz = fermer la vanne → faire évacuer → ouvrir les fenêtres →appeler les secours.

3.2 - Utiliser quelques outils pratiques pour la recherchedes idées

3.2.1 - Mobiliser son expérience

Peut-être avez-vous déjà été confronté à une situation similaire ? Que s’est-il passéexactement ?

L’épreuve de rapport 43

Page 45: Le rapport, la compréhension de texte

Retrouvez les thèmes et les étapes du raisonnement que vous avez rencontrés.Projetez-vous visuellement dans la situation. Qu’auriez-vous fait si cet événementétait réellement advenu ?

Utilisez les ressources dont vous disposez en tant que professionnel. Il existe, parexemple, un fichier des véhicules volés que vous pouvez interroger.

3.2.2 - Dessiner les lieux

Avoir un croquis sous les yeux, par exemple celui d’un croisement de rues, permetbeaucoup plus facilement de préciser les sens de circulation, d’évacuation, dematérialiser un accident... bref, de visualiser la situation observée.

• Exercice. Dessiner un site concret

À titre d’entraînement, dessinez de mémoire : un croisement de rues avec un accident.

3.2.3 - Compléter sa liste de questions

C’est celle proposée en analyse du sujet. Inventez ce qui ne vous était pas donnédans l’énoncé. Pour mémoire :– Où ? Précisez les lieux de l’action.– Qui ? Précisez les acteurs et témoins de l’événement.– Quand ? Précisez les dates et les heures. Établissez une chronologie des faits décrits

dans l’énoncé.– Comment ? De quelle manière cela s’est-il passé exactement ? Quel est l’enchaî-

nement des événements ?– Pourquoi ? Quelles causes ont conduit à cette situation ?...

3.2.4 - Mémoriser d’avance les thèmes les plus fréquemment utilisés :secours, ordre, sécurité

Trois mots clés à retenir : secours, ordre et sécurité.Ils sont bien entendu à adapter en fonction de l’énoncé.

– Les secours :C’est avant tout s’occuper des victimes. Elles doivent être protégées, secourues oudégagées selon les nécessités. Ces actions peuvent être menées par vous-même, encollaboration avec d’autres personnes, uniquement si vous êtes habilité en tant quesecouriste, et en attendant l’arrivée de la police nationale ou des secours parexemple. Les premiers soins sont tout simplement peut-être d’utiliser la trousse desecours, voire de conduire à la pharmacie ou éventuellement à l’hôpital.Pour ce qui concerne la recherche des informations au sens strict lorsqu’il y a unblessé, il faut bien entendu procéder au relevé de la déclaration de la victime del’agression et essayer de recueillir des indications sur le signalement d’individus ayantpris la fuite, si c’est le cas, ainsi que la direction qu’ils ont suivie. Ces informationsseront à transmettre par message radio complémentaire à vos collègues. Il ne faudrabien évidemment pas oublier de faire assurer la garde des contrevenants arrêtés.

44 Agent de police municipale

Page 46: Le rapport, la compréhension de texte

– L’ordre :C’est avant tout dégager les abords. Les curieux ne manqueront pas de s’approcherau risque de gêner l’arrivée des secours. Il faut donc les refouler afin notamment depermettre aux véhicules des collègues et des secours de se garer.Il faut autant que possible essayer de maintenir la circulation afin de ne pasoccasionner de gêne supplémentaire. Néanmoins, un passage sur une demi-chausséese justifie amplement sur le lieu de l’accident. Si nécessaire, il ne faut avoir aucunehésitation à dévier entièrement la circulation en procédant à la mise en place debarrages aux carrefours.

– La sécurité. Celle des personnes et celle des biens :C’est déjà supprimer la cause d’un incident, recouvrir quelque chose qui risque de sedétériorer encore plus, installer un périmètre de sécurité, appeler ou prévoir lessecours...

En cas de risque d’explosion ou d’incendie, il faut couper le courant électrique,fermer les compteurs à gaz, éloigner les personnes des zones à risque.

Il faut savoir aussi profiter de votre présence immédiate sur les lieux. Ce que vousallez recueillir comme informations sera précieux aux enquêteurs. Repérez, si celas’avère possible, les causes de l’incident, du sinistre.

Procédez à des recueils de témoignages, à des interpellations éventuellement : destémoins, des personnes responsables, des gardiens d’immeubles, des voisins… Sachezcependant toujours rester dans le cadre de vos attributions et garder le sens de lamesure.

Ceux qui détiennent des brevets de secourisme reconnaîtront des principes de base.– Principe de sécurité : arrêter la cause, si c’est possible, afin d’éviter que l’accident

ne se reproduise ou qu’il y ait des conséquences aggravantes.– Principe d’information : alerter les secours si nécessaire et/ou les services de police

nationale. Mais aussi prévenir les usagers par des panneaux.– Principe de précaution : protéger la victime, mettre des barrières de précaution,

établir un périmètre de sécurité, recouvrir d’une bâche... pour éviter que les chosess’aggravent...

– Principe d’évacuation : dans le cas d’explosion ou incendie notamment. Attention,elle doit être décidée par l’officier. En cas d’urgence et que l’officier n’est pasprésent, le brigadier intervenant peut la décider.

– …

L’épreuve de rapport 45

– Vous idées sont irréalistes ou disproportionnées.– Vous tenez une conduite dangereuse.– Vous restez trop succinct sur les mesures à prendre.– Vous restez trop imprécis sur ce qu’il convient de faire.– Vous restez trop imprécis sur les auteurs des actions.

L’œil des correcteurs : les idées et propositions

Page 47: Le rapport, la compréhension de texte

46 Agent de police municipale

À RETENIR

1 - Utilisez les éléments du dossier éventuel en les reportant dans votre tableau.

2 - Utilisez différentes techniques de recherche d’idées :– Mobilisez votre expérience (projetez-vous dans une situation réelle que vous

avez peut-être déjà rencontrée).– Dessinez un croquis (un croisement de rues, une aire de voyage...).– Complétez votre liste de questions simples (qui, quoi...).– Privilégiez des verbes d’action.– Mémorisez d’avance les thèmes les plus fréquemment utilisés : secours, sécu-

rité, ordre...

À RETENIR

Tout doit trouver une solution :Qu’avez-vous fait de l’arme trouvée, du véhicule en défaut de stationnement,de la victime ?…

– La logique du plan n’est pas respectée.– Vous oubliez une rubrique (relevé des infractions, des identités...).– Vos différentes parties n’apparaissent pas clairement car vous n’avez pas

assez aéré et séparé les informations.– Vous oubliez les liens logiques (d’abord, ensuite...).

L’œil des correcteurs : le plan et la logique

Page 48: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 47

Quatrième étape : rédiger le rapport

Rédiger de manière intelligible facilitera la lecture de votre rapport. Beaucoup decandidats rédigent des phrases trop longues. Elles s’enchaînent souvent à leur insu,accumulant virgules et points virgules. Respecter une longueur correcte – moins de20 mots par phrase – et adapter son style et ses phrases au lecteur, vous assurera unecompréhension de tous.

Vous rédigerez directement au propre, hormis l’introduction et la conclusion. Écriredirectement sur une copie de concours ne s’improvise pas. Les règles proposées ci-après sont pratiques, classiques et incontournables. Appropriez-vous les et entraînez-vous sans relâche.

Vous pouvez indifféremment attaquer votre rapport en première page de la copiede concours ou en deuxième page. La première page étant réduite du fait de lamarge et du rabat permettant de préserver la confidentialité de votre copie,commencer directement en deuxième page permet d’avoir un devoir dont l’en-têten’est pas séparé du corps du texte. Mais les deux possibilités sont bien acceptées.

4.1 - Les règles formelles

4.1.1 - Le nombre de pages attendu du rapport

Le concours d’agent de police municipale dure 1 h 30. La longueur attendue estde deux pages ou deux pages et demie tout compris ; c’est-à-dire avec les en-têteset bas de pages particulièrement fournis dans ce rapport. Hors en-têtes et bas depages, la longueur moyenne attendue de ce rapport est d’environ 1 page et demie.

4.1.2 - La propreté

Un devoir doit être clair et précis, sans rature... bref, impeccable. Compte tenu de lalongueur, vous avez le temps d’écrire proprement. Ayez une écriture lisible, évitezles ratures, évitez le « correcteur blanc », supprimez les taches d’encre, etc.

4.1.3 - L’aération

Espacez les différentes parties du rapport.

Sautez une ligne après l’introduction, avant la conclusion et si nécessaire entre lesparties du développement.

Matérialisez par un retrait net chaque paragraphe du développement.

→ Les correcteurs doivent « voir » votre plan du premier coup d’œil.

Page 49: Le rapport, la compréhension de texte

48 Agent de police municipale

4.2 - Le style administratif

4.2.1 - La responsabilisation

Vous utiliserez le « je » tout au long du devoir.

Soyez précis lorsque plusieurs personnes sont concernées : par exemple « MonsieurJEAN le concierge et moi-même » au lieu de dire « nous ». Ensuite seulement, le« nous » est possible. Évitez le « on », toujours source de confusions.

• Exercice A. Remplacer « on »

– Remplacez dans ce petit texte chaque pronom indéfini « on » par un terme plusprécis (je, l’agent technique,...) à votre convenance.

– Rétablissez la ponctuation.

On nous a informé qu’une personne âgée a été renversée par un cyclomoteur ons’est rendu sur les lieux on a constaté qu’elle était blessée on a appelé le SAMUon a demandé si quelqu’un avait vu quelque chose on a dit que le cyclomoteurroulait beaucoup trop vite on a ramassé les débris de verre et de plastique pendantqu’on soutenait la blessée arrivés à cet instant on a soigné la blessée.

4.2.2 - Le devoir de réserve, la neutralité et l’objectivité

Votre style doit refléter le devoir de réserve et la neutralité propres à unfonctionnaire territorial. Vous n’avez pas à prendre partie ni à exprimer des opinionspersonnelles. Présentez simplement et clairement les faits, tenants et aboutissantsdes événements ou incidents étudiés.

Si les causes apparaissent évidentes vous utiliserez, par exemple, des expressionstelles que : « Il est clair que... Il est certain... ».

S’il ne s’agit que d’une supposition, utilisez : « Il est vraisemblable, il est possible que,il semble que... ».

4.3 - La précision dans l’expression

4.3.1 - Le temps de la conjugaison

Vous utiliserez essentiellement :

– le passé composé (qui exprime une action terminée par rapport au présent et vousamènera donc à travailler les participes passés) ;

– et l’imparfait (qui exprime une action concomitante à une action passée « Alorsque je circulais en véhicule..., j’ai aperçu… » pour la rédaction du rapport ;

– éventuellement le présent qui peut être utilisé dans les constats et les récits destémoins ;

– l’emploi du passé simple est très fortement déconseillé, car il exprime un fait passésans lien avec le présent.

Page 50: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 49

4.3.2 - La précision dans les faits et actions

Elle concerne :– les dates et les lieux :

- un incident a eu lieu, tel jour, à telle heure et dans telle rue ;

– les approximations :- quelques mètres → trois mètres... ;- un trou assez profond → de deux mètres, etc. ;

– les actions des différents acteurs :- qui fait quoi exactement ?

– les mesures :- quelles mesures ont dû être prises immédiatement ?

Fondez-vous sur des faits précis et concrets. Aucune considération inutile, aucunegénéralité, aucune banalité. Pas de style familier ou journalistique pour relaterl’incident. Focalisez-vous uniquement sur l’essentiel.

4.3.3 - La concision

Utilisez la voix active plutôt que la voix passive.– « La voiture a renversé le piéton », et non, « le piéton a été renversé par la voiture ».

Limitez toutes les subordonnées (qui, que...).

Supprimez les expressions lourdes et choisissez des mots simples.– avec prudence = prudemment.– le caractère tardif = le retard.

Préférez des phrases courtes et claires.

Exprimez-vous sobrement. Pas de : « La victime, allongée par terre, me regardaitavec de grands yeux tristes ».

N’employez pas les mots dont vous connaissez mal la signification ou encore les motsvulgaires, familiers.

Utilisez un vocabulaire professionnel en privilégiant les verbes d’action : « Aviser,faire appel à, procéder à, surveiller, contrôler, préserver, protéger, réprimer,sanctionner, punir, verbaliser, réprimander, sensibiliser, alerter, informer… »

– Formulation « gauche », maladroite : votre phrase est trop longue, bancale,les tournures sont non conformes.

– « Charabia » : les correcteurs ne comprennent pas ce que vous voulez dire.– Impropriété : vous vous êtes trompé sur le sens du mot.– Confusion : votre phrase n’est pas claire, trop longue, mal bâtie, peu

compréhensible.– Allusion : pour vous comprendre, il aurait fallu être présent.– Imprécision : vous avez choisi un mot trop général.

L’œil des correcteurs : quelques fautes de langue

Page 51: Le rapport, la compréhension de texte

50 Agent de police municipale

À RETENIR

Votre rapport doit être propre, bien écrit, aéré, structuré et sans faute.Vous serez précis sur le temps, le vocabulaire, l’articulation, les personnesconcernées.Vous garderez un devoir de réserve.

4.4 - Les mots de liaison

Un rapport est très logique dans sa démarche. Ne vous contentez pas d’énumérertoutes vos idées à la suite. Marquez une progression. Utiliser des mots-outils à bonescient permet de renforcer cette progression.

Assurez-vous cependant au préalable de bien comprendre le sens de chaque mot. Etsurtout n’en abusez pas. Voici une liste.

– Pour marquer une addition Et, de plus, par ailleurs, en outre...

– Pour indiquer une énumération D’abord... ensuite... enfinPremièrement... deuxièmement, en premierlieu... en second lieu, sur le premier point...sur le second point

– Pour indiquer la cause Car, parce que, puisque, comme, dès lorsque, étant donné que

– Pour indiquer la conséquence Donc, de ce fait, c’est pourquoi, aussi(+ inversion du sujet), si bien que, demanière que

– Pour indiquer le but Pour (que), afin que (de), en vue de

– Pour indiquer, l’opposition, la nuance Mais, cependant, or, toutefois, néanmoins,en revanche, à l’inverse, pourtant, d’uncôté... d’un autre côté, d’une part... d’autrepart

– Pour indiquer l’hypothèse Si, même si, en supposant que, à conditionque, dans l’hypothèse où

– Pour indiquer le temps Quand, comme, pendant que, tandis que,cependant que, avant que, après que, dèsque, à l’instant où

– Pour expliquer C’est-à-dire, ainsi, par exemple,notamment, particulièrement

– Pour marquer une alternative Ou... ou, ou bien... ou bien, soit... soit, nonseulement,... mais encore

– Pour articuler logiquement En conséquence, aussi, dans ces conditions,votre conclusion ou vos propositions étant donné, pour conclure, en définitive

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L’épreuve de rapport 51

4.5 - La ponctuation

À l’oral, les fins de phrases et les respirations s’entendent. Notre voix monte oudescend. Rien de tout cela à l’écrit. La seule manière de préciser au lecteur qu’on aterminé une phrase est de matérialiser un point à la fin. Bien utiliser la ponctuationest donc essentielle.

Les signes de ponctuation les plus courants sont :

1 - Le point • Il indique la fin d’une phrase.

2 - La virgule • Elle marque une courte pause et permet de bien décomposerles différents éléments de la phrase afin de mieux lacomprendre.

– À l’intérieur d’un groupe.Exemple. Les professeurs, les surveillants et les élèves sont sortisdans le calme.

→ Elle permet d’éviter de répéter le « et ».– À l’intérieur d’une phrase.Exemple. Le piéton, étonné de n’être pas blessé, resta un instantstupéfait.

→ Elle permet de bien situer le sujet et son verbe même s’ilssont éloignés l’un de l’autre.

– Pour séparer des propositions en marquant une chronologie ouun lien logique.

Exemples. – Le lecteur s’enfuit, je lui cours après, il s’arrête à laporte d’entrée.

– La neige tombe, je protège la victime.

3 - Le point-virgule • Il marque une pause un peu plus importante que la virgule. Ils’écrit dans le cadre d’une logique entre deux propositions,chacune possédant une certaine unité.

Exemple. Il révisait consciencieusement ; il voulait absolumentréussir son concours.

4 - Les deux-points • Différentes utilisations sont possibles. Dans le cadre du rapport,ils permettent essentiellement d’exprimer une explication.

Exemple. La voiture avait bousculé le chien : c’était son maître quiavait détaché la laisse croyant la petite rue de campagne déserte.

→ Limitez cependant l’usage du point-virgule et des deux points dans le cadre durapport. En effet, trop souvent confondus par les candidats avec le point, ils sontsources d’erreurs en expression française.

→ Bien d’autres signes de ponctuation existent.

Toutefois vous éviterez, dans le cadre de ce concours uniquement, d’utiliser guille-mets, parenthèses et tirets.

En effet, le concours privilégie la qualité de la rédaction avec des phrases entière-ment construites, sans avoir recours à des parenthèses par exemple.

Il en est de même pour les points d’exclamation et d’interrogation. Ils ne convien-nent pas au style administratif du rapport.

• Exercice B. Amusements sur la ponctuation– Ponctuez les phrases suivantes et essayez de répondre aux questions posées.

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52 Agent de police municipale

1 - Mon frère a dit mon père n’y connaît rien en orthographe.→ À votre avis, qui « n’y connaît rien en orthographe » ?

2 - Son voisin a dit ta belle-sœur t’interdira de ramasser les pommes qui bordent sapropriété.

→ Qui « t’interdira de ramasser les pommes » ?

4.6 - La rédaction et l’orthographe

Ce chapitre ne procède pas au rappel des règles de base d’orthographe et de gram-maire, comme classiquement dans ce type d’ouvrage. Vous trouverez principalementune méthode pour améliorer votre rédaction en un minimum de temps.

Vous êtes donc invité à réviser les règles de base. Tous les rappels utiles vous sontprésentés dans les ouvrages de référence cités en bibliographie.

Réussir un concours mérite de s’investir. Si votre orthographe est déficiente,n’hésitez pas à effectuer des remises à niveau.

4.6.1 - Les grands types de fautes

L’étourderie est souvent évoquée pour excuser les fautes d’orthographe.Malheureusement, au concours, seul le résultat compte. Un rapport truffé de fautesdonnera forcément une impression négative et pourrait même justifier une noteéliminatoire.

Vous devez savoir que trois grands types de fautes existent :– de grammaire – d’accords – d’usage

• Celles de grammaire proviennent de fautes de conjugaison, d’incorrections, deconfusions grammaticales.Exemples : il va étudié (étudier), une décision a (à) prendre, il la (l’a) vu.

• Celles dites d’accord concernent la plupart du temps les pluriels.Exemples : les enfant (enfants), ils estime (estiment), les objets ramassé (ramassés).

• Celles dites d’usage concernent souvent la prononciation.Exemples : vous finisez (finissez), courrir (courir).

4.6.2 - Les règles de base de l’orthographe

Avant d’apprendre les exceptions, vous devez vous réapproprier les règles de base.Elles sont simples et suffisent à éliminer la majorité des fautes.

Ces règles vous sont connues mais vous devez aussi les comprendre. Pour plus deprécisions, n’hésitez pas à vous reporter à un livre de grammaire.

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L’épreuve de rapport 53

Petit rappel utile : reconnaître verbe conjugué et participe passé

Bien des fautes de conjugaison et d’accord proviennent de confusions entre verbeconjugué et participe passé. Il faut donc procéder avec méthode.

Exemple. Il finit son tour de garde.→ On reconnaît que « finit » est conjugué car on peut le remplacer par un autre

temps : « il finira » ou « il finissait ».

Exemple. L’enfant avait compris les consignes, mais...→ On reconnaît que « compris » est un participe passé car on ne peut plus le

remplacer par un autre temps. On ne peut pas dire « l’enfant avaitcomprenait ! ». Ici c’est l’auxiliaire « avoir » qui est conjugué.

1 - Le verbe s’accorde avec son sujet → Exemple : les morceaux de verre,éparpillés sur le sol, risquaient de blesserquelqu’un.

2 - Les noms au pluriel finissent par « s »,éventuellement par « x »

3 - Les adjectifs s’accordent en genre → Exemple : le supporter exalté s’enfuit enet en nombre avec le nom auquel poussant des cris aigus.ils se rapportent – C’est le supporter qui est exalté.

– Ce sont les cris qui sont aigus.

4 - Les adverbes (+ les prépositions → Adverbes : trop, ici, vraiment, très,et conjonctions) sont invariables assez, bien

– Les chaises sont trop petites.– Ces fleurs sont bien belles.

→ Prépositions : vers, en, devant, pendant,dans...– Les arbitres se tenaient devant eux.

→ Conjonctions : de coordination (et,mais...), de subordination (parce que,quand, lorsque, alors que, comme...).

5 - Les participes passés employés seuls → Exemple : Les enfants étaient tombés.ou avec « être » s’accordent commedes adjectifs

6 - Les participes passés, conjugués → Exemples :avec « avoir » ne s’accordent pas avec – Les enfants avaient glissé.le sujet. Seule exception, ils s’accordent – J’ai terminé ma besogne.avec le complément d’objet direct s’il est – La besogne que j’ai terminée.placé devant

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54 Agent de police municipale

4.6.3 - Les règles de base de la rédaction

Vérifiez systématiquement lors de votre rédaction les règles suivantes :

L’expression → si chaque phrase comporte un verbe conjugué et son sujet→ si une phrase dépasse 3 ou 4 lignes

– Dans ce cas, elle est vraisemblablement lourde ou malconstruite, autant écrire deux phrases au lieu d’une.

→ les « ne... pas ».– Une phrase négative comporte la plupart du temps « ne » et

« pas »– Exemple : Il a pas précisé que... → Il n’a pas précisé que...

Le sens → Posez-vous les questions suivantes :– Ma phrase veut-elle dire quelque chose ?– Est-ce bien là ce que je voulais dire ?

Les formes verbales → Cherchez votre sujet (qui fait quoi ?).conjuguées → Déterminez le groupe du verbe (en « er », « ir », etc.).

→ Déterminez son temps (présent, imparfait...).→ Déterminez sa terminaison (il finit, il prend...).

Les accords → Notamment les adjectifs et participes passés. Que faire ?– Cherchez sa terminaison– Accordez-la suivant la règle

La richesse → Remplacez les verbes courants par des plus précis :du vocabulaire – il y a, avait, c’était...

– les verbes dire, faire, devoir, pouvoir, falloir, aller...

4.7 - La richesse du vocabulaire

Prétextant le temps réduit de l’épreuve, trop de candidats négligent la qualité duvocabulaire. Or, dans la langue française, chaque terme possède un sens particulier.Soyez donc très sensible à saisir toutes les occasions pour enrichir votre vocabulaireet utiliser les mots appropriés à vos idées.

Voici quelques synonymes des verbes les plus courants

Avoir acquérir, assumer, compter, détenir, employer, exercer, fournir, justifier de,obtenir, posséder, produire, rassembler, recueillir...

Faire réaliser, produire, disposer, arranger, occuper, mener à bien, accomplir, selivrer à, constituer, devenir, adapter, agir, commencer, améliorer, exécuter...

Être exister, se trouver, appartenir à, provenir de, faire partie de...

Aller se déplacer, conduire, mener à, agir, se comporter, convenir, quitter, partir,...

→ Ces verbes possèdent des synonymes multiples. C’est pourquoi, il vaut mieux leséviter et leur préférer un synonyme plus précis.

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L’épreuve de rapport 55

4.8 - La relecture

Contrairement à ce que les candidats pensent la plupart du temps, les fautes d’usagesont secondaires. En effet, les candidats passent beaucoup de temps à relire les motset expressions difficiles qu’ils maîtrisent peu. Ils hésitent, tergiversent, puis finissentpar choisir un peu au hasard les mots qui leur semblent les plus conformes.

Procéder ainsi, c’est perdre du temps et se décourager. Au concours il faut êtreefficace. Il est beaucoup plus rentable de corriger ce qu’on peut maîtriser : c’est-à-dire les accords, la grammaire et la conjugaison.

Ensuite, au concours, c’est l’attention qui fait la différence. Relire à toute vitesse àla fin sans comprendre ne sert à rien. Certains candidats réussissent même à rajouterdes fautes lors de la relecture. Concentrez-vous et fixez votre attention de manièreprécise afin de relire uniquement pour l’orthographe.

Si vous avez des difficultés en orthographe – et même si vous n’en avez pas ! –10 minutes de relecture du rapport sont nécessaires.

Enfin, même au propre, beaucoup de fautes peuvent être corrigées. La listeproposée ci-après récapitule simplement les fautes d’orthographe les plus courantes.

Petit conseil. Préférez un stylo à encre qui peut s’effacer plutôt qu’un stylo à bille.Les copies maculées de correcteur blanc sont très mal appréciées.

1 - Vérifiez votre écriture → Les lettres mal formées doivent être corrigées.et les majuscules

2 - Vérifiez tous → N’oubliez pas les accents aigus notamment.vos accents → Mémorisez aussi les verbes et mots avec un accent

circonflexe : connaître, paraître.→ ... Et des mots comme règle, règlement, réglementaire

et réglementairement.

3 - Vérifiez → L’accord des verbes : et notamment les conjugaisonssystématiquement en « ent ».l’accord de tous → L’accord des noms et adjectifs : « s ».vos pluriels Exemple : Les joueurs criaient.

→ Près de la moitié des fautes d’orthographe sont des fautesd’accords.

4 - Vérifiez tous les → Ceci concerne les participes passés et les infinitifs.infinitifs et participes → Pour les verbes du 3e groupe, le son final est différentpassés du 1er groupe entre l’infinitif (« croire ») et le participe passé (« cru »).(qui finissent par → Si vous ne pouvez remplacer que par l’infinitif, c’est qu’il« er » ou « é ») faut mettre « er ». Sinon, c’est « é ».Remplacez-les par un Exemple : Il a os (« é - er ? ») saut (« é - er ? ») de l’étage.verbe du 3e groupe → Est-ce qu’on dit : « Il a cru » ou « Il a croire » ?(sortir, croire, – On dit « Il a cru ».descendre) – C’est donc le participe passé. « Il a osé ».

→ Est-ce qu’on dit : « Il a osé croire » ou « Il a osé cru » ?– On dit « Il a osé croire ».– C’est donc l’infinitif. « Il a osé sauter de l’étage ».

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56 Agent de police municipale

Vous avez tous, même si vous êtes faibles en orthographe, votre chance au concours.Pourquoi ? Parce qu’il est facile de s’améliorer en orthographe et en grammaire. Enrévisant attentivement ces règles de base, vous pouvez éviter 80 % des fautes, carelles sont les plus courantes. Ces règles méritent d’être mémorisées.

Les correcteurs vous invitent à travailler et à améliorer votre vocabulaire. Si certainesfautes de vocabulaire peuvent passer, d’autres types de fautes sont considéréscomme inacceptables. La raison est toute simple : il suffit de relire pour les corriger.

Il est tout à fait possible, quel que soit votre niveau actuel, de vous améliorer trèsfacilement.

5 - Vérifiez tous vos → Cela permet de savoir s’il s’agit d’un verbe ou pas (être,« a/à » et « et/est » avoir...).en les mettant → Cette règle est valable pour un nombre incroyable de cas.à l’imparfait → « et » et « est »

– Remplacer par « était » pour savoir si c’est le verbe être.→ « a » et « à »

– Remplacer par « avait » pour savoir si c’est le verbe avoir.→ « on » et « ont »

– Remplacer par « avaient » pour savoir si c’est le verbeavoir.

→ « ils son » (adjectif possessif) ou « ils sont » ?– Remplacer par « étaient » pour savoir si c’est le verbe être.

6 - Repérez vos propres → Pour cela, avant le jour du concours bien évidemment,fautes et vérifiez-les faites-vous relire par quelqu’un d’autre. Il vous indiquerasystématiquement vos types de fautes.

7 - Évitez les mots dont → Le jour de l’épreuve, si vous doutez de l’orthographe d’unvous n’êtes pas mot, utilisez un synonyme.certain → Pendant votre préparation, le bon réflexe est de vérifier

dans le dictionnaire.

À RETENIR

La relecture

1 - Améliorez votre écriture en reformant vos lettres.2 - Vérifiez tous vos accents.3 - Vérifiez systématiquement tous vos pluriels.4 - Vérifiez tous vos participes passés et infinitifs : « é » et « er ».5 - Mettez à l’imparfait tous vos « et » et « est », « a » et « à »... pour vérifier

s’il s’agit d’un verbe.6 - Repérez auparavant vos propres fautes et vérifiez-les systématiquement.7 - Évitez tous les mots pour lesquels vous avez un doute au concours.

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Correction des exercices

• Exercice A. Remplacer « on »

Mademoiselle Marie Agnès, 18 ans, demeurant au 1, rue du Champ Rosé à... nous ainformés qu’une personne âgée a été renversée par un cyclomoteur. Ma collègue,l’agent de police Marion Anna, et moi-même nous sommes rendus sur les lieux. Nousavons constaté qu’elle était blessée. Ma collègue a appelé le SAMU. J’ai demandé siquelqu’un avait vu quelque chose. Un témoin, Monsieur Roger Toine, 61 ans,demeurant 3, rue du Jourdain, m’a dit que le cyclomoteur roulait beaucoup tropvite. J’ai ramassé les débris de verre et de plastique pendant que ma collèguesoutenait la blessée. Arrivés à cet instant, les médecins du SAMU ont soigné lablessée.

→ Interdisez-vous les « on ».

→ Limitez autant que possible les « nous ». Une seule règle compte : la précision.

• Exercice B. Amusements sur la ponctuation.

Pour chaque phrase, deux possibilités existent.

1 - – Mon frère, a dit mon père, n’y connaît rien en orthographe.→ Ici, c’est le frère qui n’y connaît rien...– Mon frère a dit : « Mon père n’y connaît rien en orthographe. »→ Ici, c’est le père qui n’y connaît rien...

2 - – Son voisin, a dit ta belle-sœur, t’interdira de ramasser les pommes quibordent sa propriété.

– Son voisin a dit : « Ta belle-sœur t’interdira de ramasser les pommes quibordent sa propriété. »

→ Même principe.

L’épreuve de rapport 57

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Appliquer la méthode

Chapitre 3

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L’épreuve de rapport 61

1 - Énoncés d’annales corrigées

Lisez et relisez l’énoncé. Appliquez la méthode qui convient. Travaillez vos réflexes :dessin immédiat de la forme du rapport, application des méthodes de recherched’idée, élaboration du plan...

Rédigez votre rapport en vous obligeant à respecter les conditions réelles. C’est-à-dire : en une seule fois, sans être dérangé, en respectant la durée impartie et enrendant un devoir impeccable. Après seulement, vous pourrez confronter votre copieà la correction proposée.

Énoncé A : échafaudage entravant la chaussée

Vous êtes l’agent de police municipale Eric Lerouge, en fonction à la ville de Verney(98330).

Ce jour, le 24 avril 2004 à 14 heures 30, en patrouille de surveillance pédestre,accompagné de l’agent de police municipale Damien Legris, vous vous trouvez ruedes Mouettes, à hauteur du n° 28.

Vous constatez la présence sur le trottoir d’un échafaudage. Des ouvriers repeignentles volets de l’immeuble et les piétons sont obligés de marcher sur la voie de circu-lation.

Vous intervenez.

Après votre intervention, vous rentrez au poste et rédigez un rapport d’informationdestiné à rendre compte à Monsieur le Maire (sous couvert de votre chef de service),de votre action et des différentes mesures prises.

Identité du propriétaire des lieuxM. Hervé LejauneNé le 3 avril 1950 à VerneyDomicilé 28, rue des Mouettes98330 Verney

Identité des ouvriersM. Maurice Lenoir M. Guillaume LevertNé le 7 décembre 1960 à Verney Né le 8 septembre 1958 à VerneySARL POTOUFAIR (même adresse que M. Lenoir)5, rue du Progrès98330 Verney

Sommaire des pièces annexes :Document n° 1 : – Arrêté municipal n° 328/04Document n° 2 : – Article L. 2212-5 du Code général des collectivités territoriales

– Article R. 644-2 du Code général des collectivités territoriales– Articles 21 et 21-2 du Code de procédure pénale– Article 78-6 du Code de procédure pénale– Article D.15 du Code de procédure pénale

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62 Agent de police municipale

Document n°1

ARRETE MUNICIPAL N° 328/04

LeMaire de la Ville de Verney,

Vu l’article L2213-1 du Code général des collectivités territoriales,Vu le Code pénal, notamment l’article 610-5,Vu le Code de la route,Vu le Code de la voirie routière,Vu le règlement de voirie et les dispositions relatives aux conditions d’occupation etd’exécution des travaux sur le domaine public,Vu la demande de l’entreprise de travaux POTOUFAIR, sise 5 rue du Progrès à Verney, endate du 31 mars 2004,

ARRÊTE

Article 1er :L’entreprise POTOUFAIR, sise 5 rue du Progrès à Verney, est autorisée à installer unéchafaudage au droit du 28 rue desMouettes du 19 avril 2004 au 23 avril 2004.

Article 2 :L’entreprise devra procéder à la mise en place d’une signalisation réglementaire afin degarantir la sécurité des piétons.

Article 3 :Les infractions au présent arrêté seront constatées par procès-verbal.

Article 4 :Monsieur le Directeur Général des Services, les services de la Police Nationale et PoliceMunicipale, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté.

Fait à Verney, le 10 avril 2004,

Le Maire

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L’épreuve de rapport 63

Document n°2

CODE GENERAL DES COLLECTIVITES TERRITORIALES(Partie législative)

Article L 2212-5

Sans préjudice de la compétence générale de la police nationale et de la gendarmerienationale, les agents de police municipale exécutent, dans la limite de leurs attributions etsous son autorité, les tâches relevant de la compétence du maire que celui-ci leur confie enmatière de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité et de lasalubrité publiques.Ils sont chargés d’assurer l’exécution des arrêtés de police du maire et de constater par procès-verbaux les contraventions auxdits arrêtés. Sans préjudice des compétences qui leur sontdévolues par des lois spéciales, ils constatent également par procès-verbaux les contraventionsaux dispositions du code de la route dont la liste est fixée par décret en Conseil d’Etat.Ils peuvent également constater par rapport le délit prévu par l’article L. 126-3 du code de laconstruction et de l’habitat.Ils exercent leurs fonctions sur le territoire communal, dans les conditions prévues au 2° del’article 21 du code de procédure pénale.A la demande des maires de plusieurs communes appartenant à un même établissement publicde coopération intercommunale à fiscalité propre, celui-ci peut recruter, après délibération dedeux tiers au moins des conseils municipaux des communes intéressées représentant plus de lamoitié de la population totale de celles-ci, ou de la moitié au moins des conseils municipauxdes communes représentant les deux tiers de la population, un ou plusieurs agents de policemunicipale, en vue de les mettre à disposition de l’ensemble de ces communes. Leurnomination en qualité de fonctionnaires stagiaires ne fait pas obstacle à leur mise àdisposition.Les agents de police municipale ainsi recrutés exercent les compétences mentionnées ci-dessus, sans préjudice des compétences de police judiciaire qui leur sont dévolues par le codede la procédure pénale et par les lois pénales spéciales. Pendant l’exercice de leurs fonctionssur le territoire d’une commune, ils sont placés sous l’autorité du maire de cette commune.

CODE PENAL(Partie réglementaire - Décrets en Conseil d’Etat)

Article R644.2

Le fait d’embarrasser la voie publique en y déposant ou y laissant sans nécessité desmatériaux ou objets quelconques qui entravent ou diminuent la liberté ou la sûreté de passageest puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 4e classe.Les personnes coupables de la contravention au présent article encourent également la peinecomplémentaire de confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettrel’infraction ou de la chose qui en est le produit.

Page 65: Le rapport, la compréhension de texte

64 Agent de police municipale

Article D15

Les agents de police judiciaire énumérés à l’article 21 rendent compte de tous crimes, délitsou contraventions dont ils ont connaissance sous forme de rapports adressés à leurs chefshiérarchiques. Ces derniers, qui ont la qualité d’officiers de police judiciaire, informent sansdélai le procureur de la République en lui transmettant notamment les rapports de ces agentsde police judiciaire, en application de l’article 19.

Document n°2 (suite)

CODE DE PROCEDURE PENALE(Partie Législative)

Article 21

Sont agents de police judiciaire adjoints :1° Les fonctionnaires des services actifs de police nationale ne remplissant pas les conditionsprévues par l’article 20 ;1° bis Les volontaires servant en qualité de militaire dans la gendarmerie ;1° ter Les adjoints de sécurité mentionnés à l’article 36 de la loi n°95-73 du 21 janvier 1995d’orientation et de programmation relative à la sécurité ;1° quater Les agents de surveillance de Paris ;2° Les agents de police municipale.Ils ont pour mission :De seconder, dans l’exercice de leurs fonctions, les officiers de police judiciaire ;De rendre compte à leurs chefs hiérarchiques de tous crimes, délits ou contraventions dont ilsont connaissance ;De constater, en se conformant aux ordres de leurs chefs, les infractions à la loi pénale et derecueillir tous les renseignements en vue de découvrir les auteurs de ces infractions, le toutdans le cadre et dans les formes prévues par les lois organiques ou spéciales qui leur sontpropres ;De constater par procès-verbal les contraventions aux dispositions du code de la route dont laliste est fixée par décret en Conseil d’Etat.Lorsqu’ils constatent une infraction par procès-verbal, les agents de police judiciaire adjointspeuvent recueillir les éventuelles observations du contrevenant.

Article 21-2

Sans préjudice de l’obligation de rendre compte au maire qu’ils tiennent de l’article 21, lesagents de police municipale rendent compte immédiatement à tout officier de police judiciairede la police nationale ou de la gendarmerie nationale territorialement compétent de touscrimes, délits ou contraventions dont ils ont connaissance. Ils adressent sans délai leursrapports et procès-verbaux simultanément au maire et, par l’intermédiaire des officiers depolice judiciaire mentionnés à l’alinéa précédent, au procureur de la République.

Article 78-6

Les agents de police judiciaire adjoints mentionnés aux 1° bis, 1° ter, 1° quater et 2° del’article 21 sont habilités à relever l’identité des contrevenants pour dresser les procès-verbaux concernant des contraventions aux arrêtés de police du maire, des contraventions aucode de la route que la loi et les règlements les autorisent à verbaliser ou des contraventionsqu’ils peuvent constater en vertu d’une disposition législative expresse.Si le contrevenant refuse ou se trouve dans l’impossibilité de justifier de son identité, l’agentde police judiciaire adjoint mentionné au premier alinéa en rend compte immédiatement à toutofficier de police judiciaire de la police nationale ou de la gendarmerie nationaleterritorialement compétent, qui peut alors lui ordonner sans délai de lui présenter sur-le-champ le contrevenant. A défaut de cet ordre, l’agent de police judiciaire adjoint mentionnéau premier alinéa ne peut retenir le contrevenant. Lorsque l’officier de police judiciaire décidede procéder à une vérification d’identité, dans les conditions prévues à l’article 78-3, le délaiprévu au troisième alinéa de cet article court à compter du relevé d’identité.

Page 66: Le rapport, la compréhension de texte

Enoncé B : chiens non muselés

L’épreuve de rapport 65

Rédaction d’un rapport établi à partir d’un dossier relatif à un événement survenu dans un lieupublic (durée : 1 h 30 ; coefficient : 3).

SUJET

Le mercredi 1er juin 2005, vers 18 h, Monsieur Pierre TELUN appelle le poste de policemunicipale de la commune de PROVENCHE.

Habitant l’immeuble collectif au 5 rue des Prés Ronds, il n’ose pas sortir de son domicile pourse rendre chez des amis. Il relate qu’en raison de l’orage, de nombreux jeunes ont quitté lapelouse arrière de l’immeuble pour se réfugier à l’intérieur dans le hall. Ils font beaucoup debruit, paraissent être sous l’influence de l’alcool et sont accompagnés de 3 chiens de typemolossoïde.

Le chef de poste demande à Jean GAGNEUR, agent de police municipale, accompagné dePaul DUPONT, agent de police municipale stagiaire, de se rendre sur place afin de rétablirl’ordre.

Sur place, les deux agents rencontrent un groupe de 5 personnes, dont deux majeurs ChristianMERRIEN et Abib SAID, des jeunes bien connus en raison des comportements dangereuxavec leur chien de race ROTTWEILLER.

Ces deux chiens ne sont pas muselés. Tout le groupe bloque la porte d’entrée de l’immeuble,en menaçant les personnes qui tentent d’entrer ou de sortir.

Finalement, les agents peuvent rentrer. Christian MERRIEN et Abib SAID refusent demuseler leur chien respectif.

Il vous appartient de rédiger le rapport au lieu et place deM Jean GAGNEUR.

-------------------------------------------------------------------------------------------------DOCUMENTS JOINTS :

Document 1 : Extrait de l’article L 2212-5 du Code Général des Collectivités Territoriales.

Document 2 : Article 21 du Code de Procédure Pénale

Document 3 : Article 21-2 du Code de Procédure Pénale

Document 4 : Article L 126-3 du Code de la construction et de l’habitation

Document 5 : Article 529 du Code de Procédure Pénale

Document 6 : Le chien de la 2ème catégorie non muselé

Consignes : Le sujet comporte 3 pages. Il est interdit de faire figurer sur les copies, en dehorsdes indications demandées, des signes permettant l’identification du candidat. Les feuilles debrouillon ne peuvent être jointes à la copie du candidat et ne se sont pas corrigées.

Page 67: Le rapport, la compréhension de texte

66 Agent de police municipale

Sans préjudice de la compétence générale de la police nationale et de la gendarmerienationale, les agents de police municipale exécutent, dans la limite de leurs attributions etsous son autorité, les tâches relevant de la compétence du maire que celui-ci leur confie enmatière de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité et de lasalubrité publiques […]

Ils peuvent également constater par rapport le délit prévu par l’article L. 126-3 du Code de laconstruction et de l’habitation.

Ils exercent leurs fonctions sur le territoire communal, dans les conditions prévues au 2° del’article 21 du code de procédure pénale […]

DOCUMENT 2 : Article 21 du Code de Procédure Pénale

Sont agents de police judiciaire adjoints :

1° Les fonctionnaires des services actifs de police nationale ne remplissant pas les conditionsprévues par l’article 20 ;1° bis Les volontaires servant en qualité de militaire dans la gendarmerie ;1° ter Les adjoints de sécurité mentionnés à l’article 36 de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995d’orientation et de programmation relative à la sécurité ;1°quater Les agents de surveillance de Paris ;2° Les agents de police municipale.Ils ont pour mission :De seconder, dans l’exercice de leurs fonctions, les officiers de police judiciaire ;De rendre compte à leurs chefs hiérarchiques de tous crimes, délits ou contraventions dont ilsont connaissance ;De constater, en se conformant aux ordres de leurs chefs, les infractions à la loi pénale et derecueillir tous les renseignements en vue de découvrir les auteurs de ces infractions, le toutdans le cadre et dans les formes prévues par les lois organiques ou spéciales qui leur sontpropres ;De constater par procès-verbal les contraventions aux dispositions du code de la route dont laliste est fixée par décret en Conseil d’Etat.Lorsqu’ils constatent une infraction par procès-verbal , les agents de police judiciaire adjointspeuvent recueillir les éventuelles observations du contrevenant.

DOCUMENT 3 : Article 21-2 du Code de Procédure Pénale

Sans préjudice de l’obligation de rendre compte au maire qu’ils tiennent de l’article 21, lesagents de police municipale rendent compte immédiatement à tout officier de police judiciairede la police nationale ou de la gendarmerie nationale territorialement compétent de touscrimes, délits ou contraventions dont ils ont connaissance.Ils adressent sans délai leurs rapports et procès-verbaux simultanément au maire et, parl’intermédiaire des officiers de police judiciaire mentionnés à l’alinéa précédent, au procureurde la République.

NB : La commune de PROVENCHE dépend de la Brigade de gendarmerie de GRANDVAL.

DOCUMENT 1 : Extrait de l’article L 2212.5 du Code Général des CollectivitésTerritoriales

Page 68: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 67

DOCUMENT 4 : Article L 126-3 du Code de la construction et de l’habitation

Les voies de fait ou la menace de commettre des violences contre une personne ou l’entraveapportée, de manière délibérée, à l’accès et à la libre circulation des personnes ou au bonfonctionnement des dispositifs de sécurité et de sûreté, lorsqu’elles sont commises en réunionde plusieurs auteurs ou complices, dans les entrées, cages d’escalier ou autres partiescommunes d’immeubles collectifs d’habitation, sont punies de deux mois d’emprisonnementet de 3 750 euros d’amende.

DOCUMENT 5 : Article 529 du Code de Procédure Pénale

Pour les contraventions des 4 premières classes dont la liste est fixée par décret en Conseild’Etat, l’action publique est éteinte par le paiement d’une amende forfaitaire qui est exclusivedes règles de la récidive.

Toutefois, la procédure de l’amende forfaitaire n’est pas applicable si plusieurs infractions,dont l’une au moins ne peut donner lieu à l’amende forfaitaire, ont été constatéessimultanément.

DOCUMENT 6 : Le chien de la 2ème catégorie non muselé

Le chien de race ROTTWEILLER est un chien de la 2ème catégorie.

L’absence de muselière constitue une contravention de la 2ème classe prévue et réprimée parl’article L.211-16 du Code rural et l’article 8 du décret du 29 décembre 1999.

En application de l’article L.215-3-1 du Code rural et de l’article R.48-1-4° du Code deprocédure pénale, les agents de police municipale sont compétents pour constater lescontraventions concernant le chien de la 2ème catégorie non muselé.

Note à l’attention des candidats : Cette contravention se relève habituellement par unTimbre-amende 2 de 35 de couleur rose.€

Page 69: Le rapport, la compréhension de texte

Enoncé C : campings cars sur un square

En exécution de la note de service n° 220/JJC du 30 juillet 2002, vous êtes chargéd’effectuer des patrouilles aux alentours du Square des Poètes où stationnent depuisune semaine douze campings-cars.

Lors d’une patrouille, vous constatez qu’ils quittent les lieux. Après leur départ, aucours de l’inspection dans le square et sur le terrain de sport le jouxtant, vousrepérez d’importantes détériorations sur les installations publiques.

Vous êtes le gardien DURANT, chef de patrouille et vous êtes assisté dans votre tâchepar les gardiens DUPONT et DUNAN.

En vous aidant du dossier ci-joint, rédigez un rapport d’intervention.

Pièce jointe : un plan état des lieux du 6 août 2002.

68 Agent de police municipale

Page 70: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 69

Page 71: Le rapport, la compréhension de texte

Enoncé D : vol de carte bancaire

70 Agent de police municipale

Rédaction d’un rapportétabli à partir d’un dossier relatif à un événement survenu dans un lieu public

Durée : 1h30Coefficient : 3

Vous exercez les fonctions de gardien de police municipale à Forges (Hauts-de-Seine)depuis 5 ans. Agé de 26 ans, vous vous appelez Eric JACOURT et êtes domiciliéégalement à Forges.

Depuis quelques mois, une recrudescence de vols de cartes bancaires est constatée. Lesauteurs agissent par équipes de 2 ou de 3, s’en prennent aux personnes qui retirent del’argent dans les distributeurs de billets de banques. L’un détourne l’attention du clienttandis que l’autre subtilise la carte bancaire.

Au cours des réunions de coordination entre le commissaire de la Police Nationale et lechef de la Police Municipale, il a été décidé d’accentuer les actions de proximité auxabords des banques.

Vous avez pris votre service ce matin 2 avril 2004 à 07h00 et avez été désigné poureffectuer un service de surveillance en vélo tout terrain (VTT) dans le quartier de laReine en compagnie du gardien de police municipale Véronique ITOU.

L’ordre de service qui vous a été remis comprend une surveillance de la circulation aucarrefour des feux, une patrouille aux abords de l’école des Princes de 08h00 à 08h30,une prise de contact avec différents commerçants de la rue des Marquis, puis larépression des stationnements gênants aux abords du bois des Ducs.

Vous êtes équipé d’un poste de radio qui permet la liaison avec le poste decommandement de votre service.

A 09H00, alors que vous circulez rue des Marquis, et que vous arrivez au carrefourformé avec la rue des Comtes, devant la banque Toussous, Mme Christiane CARBAN,60 ans, demeurant 24 rue des Marquis à Forge, vous hèle, en déclarant que les deuxpersonnes qui s’éloignent vivement viennent de lui voler sa carte. Elle vous désigne dudoigt deux jeunes hommes qui marchent vivement rue des Comtes. A votre vue, ils semettent à courir.

Vous vous élancez à la poursuite des individus. Le plus petit tourne à droite pouremprunter la rue des Ducs, tandis que le plus grand poursuit tout droit. Vous décidez desuivre ce dernier que vous rattrapez face au no 160 de la rue des Comtes. A votre vue, ils’arrête et jette quelque chose sous une voiture. Vous interpellez le jeune homme quin’oppose pas de résistance.

Il déclare se nommer Serge LEGRAND, être né le 12 août 1986 à Saulzais (18) etdemeurer 10 rue de la Poste à Vesdun (92). Il reconnaît avoir jeté sous la voiture la cartebancaire qu’il vient, avec son complice Jean LEPETIT, de dérober à la vieille dame. Uncanif est trouvé dans la poche de son pantalon. Vous recueillez ensuite sur place letémoignage de Madame Christiane CARBAN.

Page 72: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 71

A 9H15, vous apprenez par radio que suite aux informations que vous avez transmises,le deuxième individu a été appréhendé par la Police nationale.

A 09H25, après avoir remis l’individu au Lieutenant MICHEL, officier de policejudiciaire de permanence au commissariat de police, vous établissez le rapport de votreintervention.

INDICATIONS POUR LA REDACTION DU RAPPORT

- Votre rapport doit être synthétique.

- Vous ne devez utiliser que les données présentes dans le sujet.

- Vous devez mentionner dans votre rapport tous les éléments nécessaires pour rendrecompte de votre intervention à vos supérieurs, de la manière la plus précise et la plusobjective possible.

- Vous adresserez votre rapport aux autorités compétentes.

- Votre rapport sera daté du jour et de l’heure de ce concours et référencé : EJ no02/04/2004.

- Pour la signature : indiquez lamention « le gardien de police municipale Eric JACOURT » : vousne devez faire apparaître aucun signe distinctif dans votre rapport, ni votre nom, ni lenom d’une collectivité existante, ni votre signature, ni votre paraphe.

Les feuilles de brouillon ne seront en aucun cas prises en compte.

Page 73: Le rapport, la compréhension de texte

72 Agent de police municipale

Notes prises par Eric JACOURT, gardien de police municipale

Madame Christiane CABAN déclare :

Depuis tôt ce matin, je pressentais que la journée serait mauvaise. En effet, mon mari s’estréveillé avec une fièvre carabinée et n’a pas pu se lever.

C’est pourquoi vers 8h45, je suis sortie acheter des médicaments à la pharmacie. N’ayant pasde monnaie, j’ai décidé de retirer de l’argent au distributeur de la banque Toussous, commej’en ai l’habitude.

Alors que je m’apprêtais à récupérer ma carte une fois l’opération achevée, deux individusm’ont raconté une histoire de carte bloquée et me l’ont dérobée.

Mon premier agresseur, de grande taille (1,90 m environ) portait un treillis militaire. Lesecond, beaucoup plus petit, était vêtu d’un blouson de cuir noir et portait une casquette de lamême couleur.

Page 74: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 73

EXTRAIT DU CODE DE PROCEDURE PENALE(Partie Législative)

Article 21

Sont agents de police judiciaire adjoints :

1° Les fonctionnaires des services actifs de police nationale ne remplissant pas les conditionsprévues par l’article 20 ;1° bis Les volontaires servant en qualité de militaire dans la gendarmerie ;1° ter Les adjoints de sécurité mentionnés à l’article 36 de la loi n°95-73 du 21 janvier 1995d’orientation et de programmation relative à la sécurité ;1° quater Les agents de surveillance de Paris ;2° Les agents de police municipale.Ils ont pour mission :De seconder, dans l’exercice de leurs fonctions, les officiers de police judiciaire ;De rendre compte à leurs chefs hiérarchiques de tous crimes, délits ou contraventions dont ilsont connaissance ;De constater, en se conformant aux ordres de leurs chefs, les infractions à la loi pénale et derecueillir tous les renseignements en vue de découvrir les auteurs de ces infractions, le toutdans le cadre et dans les formes prévues par les lois organiques ou spéciales qui leur sontpropres ;De constater par procès-verbal les contraventions aux dispositions du code de la route dont laliste est fixée par décret en Conseil d’Etat.Lorsqu’ils constatent une infraction par procès-verbal, les agents de police judiciaire adjointspeuvent recueillir les éventuelles observations du contrevenant.

Article 21-1Les agents de police judiciaire et agents de police judiciaire adjoints ont compétence dans leslimites territoriales où ils exercent leurs fonctions habituelles ainsi que dans celles oùl’officier de police judiciaire responsable du service de la police nationale ou de l’unité degendarmerie auprès duquel ils ont été nominativement mis à disposition temporaire exerce sesfonctions.Lorsqu’ils secondent un officier de policier de police judiciaire, ils ont compétence dans leslimites territoriales où ce dernier exerce ses attributions en application des dispositions del’article 18.

Article 21-2Sans préjudice de l’obligation de rendre compte au maire qu’ils tiennent de l’article 21, lesagents de police municipale rendent compte immédiatement à tout officier de police judiciairede la police nationale ou de la gendarmerie nationale territorialement compétent de touscrimes, délits ou contraventions dont ils ont connaissance.Ils adressent sans délai leurs rapports et procès-verbaux simultanément au maire et, parl’intermédiaire des officiers de police judiciaire mentionnés à l’alinéa précédent, au procureurde la République.

Article 53Est qualifié crime ou délit flagrant, le crime ou le délit qui se commet actuellement, ou quivient de se commettre. Il y a aussi crime ou délit flagrant lorsque, dans un temps très voisin del’action, la personne soupçonnée est poursuivie par la clameur publique, ou est trouvée enpossession d’objets, ou présente des traces ou indices, laissant penser qu’elle a participé aucrime ou le délit.L’enquête de flagrance menée à la suite de la constatation d’un crime ou d’un délit flagrant nepeut se poursuivre pendant plus de huit jours.

Article 73Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toutepersonne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de policejudiciaire le plus proche.

Page 75: Le rapport, la compréhension de texte

Article 311-4Le vol est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende :1° Lorsqu’il est commis par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de complice,sans qu’elles constituent une bande organisée ;2° Lorsqu’il est commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’unemission de service public, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou desa mission ;3° Lorsqu’il est commis par une personne qui prend indûment la qualité d’une personnedépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ;4° Lorsqu’il est précédé, accompagné ou suivi de violences sur autrui n’ayant pas entraînéune incapacité totale de travail ;5° Lorsqu’il est facilité par l’état d’une personne dont la particulière vulnérabilité, due à sonâge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état degrossesse, est apparente ou connue de son auteur ;6° Lorsqu’il est commis dans un local d’habitation ou dans un lieu utilisé ou destiné àl’entrepôt de fonds, valeurs, marchandises ou matériels, en pénétrant dans les lieux par ruse,effraction ou escalade ;7° Lorsqu’il est commis dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs ou dansun lieu destiné à l’accès à un moyen de transport collectif de voyageurs ;8° Lorsqu’il est précédé, accompagné ou suivi d’un acte de destruction, dégradation oudétérioration.Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 100 000 euros d’amende lorsque levol est commis dans deux des circonstances prévues par le présent article. Elles sont portées àdix ans d’emprisonnement et à 150 000 euros d’amende lorsque le vol est commis dans troisde ces circonstances.

74 Agent de police municipale

Article 803Nul ne peut être soumis au port des menottes ou des entraves que s’il est considéré soitcomme dangereux pour autrui ou pour lui-même, soit comme susceptible de tenter de prendre

Dans ces deux hypothèses, toutes mesures utiles doivent être prises, dans les conditionscompatibles avec les exigences de sécurité, pour éviter qu’une personne menottée ou entravéesoit photographiée ou fasse l’objet d’un enregistrement audiovisuel.

Circulaire générale C.803 (Circ.1er mars 2003)

L’article 60 de la loi du 4 janvier 1993, entre en vigueur dès la publication de la loi, créé unarticle 803 posant le principe que nul ne peut être soumis au port des menottes ou des entravesque s’il est considéré comme dangereux pour autrui ou pour lui-même, ou susceptible devouloir prendre la fuite.Cette disposition s’applique à toute escorte d’une personne, qu’elle soit gardée à vue, déférée,détenue provisoire ou condamnée.Il appartient aux fonctionnaires ou militaires de l’escorte d’apprécier, compte tenu descirconstances de l’affaire, de l’âge et des renseignements de personnalité recueillis sur lapersonne escortée, la réalité des risques qui justifient seuls, selon la volonté du législateur, leport des menottes ou des entraves.Sous réserve de circonstances particulières, une personne gardée à vue après s’êtrevolontairement constituée prisonnière, une personne dont l’âge ou l’état de santé réduisent lacapacité de mouvement, une personne qui n’est condamnée qu’à une courte peined’emprisonnement ne sont pas susceptibles de présenter les risques prévus par la loi.A l’égard des mineurs, le caractère d’exception conféré par la loi au port des menottes et desentraves doit être plus marqué. L’appréciation du risque devra donc être particulièrementattentive.Il convient, dans le même esprit, de prendre les mesures utiles pour empêcher que, dans toutela mesure du possible, une personne escortée et entravée fasse l’objet, de la part de la presse,de photographies ou d’un enregistrement cinématographique ou audiovisuel.

EXTRAIT DU CODE PENAL(Partie législative)Article 311-1Le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui.

Article 311-2La soustraction frauduleuse d’énergie au préjudice d’autrui est assimilée au vol.

Article 311-3Le vol est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

la fuite.

Page 76: Le rapport, la compréhension de texte

2 - Corrigés des énoncés

Corrigé énoncé A : échafaudage entravant la chaussée

Département de (1) République françaiseCommune de Verney Verney, le 24 avril 2004

Police Municipale Rapport de l’agent de police municipaleN° de matricule Eric LEROUGE

À Monsieur le Maire de la commune de VerneyS/c de la voie hiérarchique

Objet : Verbalisation pour installation d’échafaudage non réglementaire.

1re expédition

En fonction dans la commune de Verney, dûment agréés etassermentés, agissant revêtus de notre uniforme et confor-mément aux articles 21 et D15 du Code de procédure pénaleet aux ordres de nos chefs.

J’ai l’honneur de vous rendre compte des faits suivants :

Ce jour, le 24 avril 2004 à 14 heures 30, en patrouille de surveillance pédestre,accompagné de l’agent de police municipale Damien LEGRIS, alors que nous étionsà hauteur du n° 28 de la rue des Mouettes, nous avons constaté la présence sur letrottoir d’un échafaudage.

Cet échafaudage, servant à deux ouvriers pour repeindre les volets de l’im-meuble, empiétait sur toute la largeur du trottoir. De ce fait, les piétons étaientobligés de marcher sur la voie de circulation alors même que celle-ci est dense à cetendroit.

Les deux ouvriers, messieurs Maurice LENOIR et Guillaume LEVERT, pourattester de leur bonne foi, nous ont présenté une copie de l’arrêté municipaln° 328/04. Néanmoins, nous avons constaté que, d’une part, leur autorisation étaitexpirée depuis le 23 avril 2004 et, d’autre part, qu’ils n’avaient pas installé de signa-lisation réglementaire afin de garantir la sécurité des piétons.

Les deux ouvriers nous ont indiqué être employés par la société POTOUFAIRsise à Verney et travailler dans l’immeuble de monsieur Hervé LEJAUNE, propriétairede l’immeuble 28 rue des Mouettes à Verney.

Mon collègue et moi-même les avons mis en demeure de se conformer sur lechamp à leurs obligations et les avons verbalisés conformément à l’article R. 644-2du Code pénal. Pendant que l’ouvrier Maurice LENOIR installait immédiatement unesignalisation réglementaire, l’ouvrier Guillaume LEVERT se rendait dans le mêmetemps à la Mairie à 5 minutes à pied pour demander une nouvelle autorisation afinde poursuivre ses travaux. Nous avons signifié aux ouvriers que faute d’une nouvelleautorisation, ils seraient mis en demeure de démonter sur le champ leur échafau-dage.

L’épreuve de rapport 75

Page 77: Le rapport, la compréhension de texte

À (…) heures, monsieur LEVERT revient de la Mairie avec une autorisation enbonne et due forme l’autorisant à finaliser ses travaux jusqu’au 25 avril 2004. Il aideson collègue monsieur LENOIR à terminer la mise en conformité de la signalisationréglementaire assurant la sécurité des piétons.

À (…) heures, nous quittons les lieux pour, de retour au poste de police,rédiger le présent rapport.

Identités des ouvriers :

– Monsieur Maurice LENOIR, né le 07 décembre 1960 à Verney– Monsieur Guillaume LEVERT, né le 08 décembre 1958 à Verneytous deux employés par la SARL POTOUFAIR 5 rue du Progrès 98330 VERNEY

Identité du propriétaire des lieux

– Monsieur Hervé LEJAUNE, né le 3 avril 1950 à Verneydomicilié 28 rue des Mouettes 98330 Verney

Fait et clos à Verney, le 24 avril 2004L’Agent de police municipaleEric LEROUGE

Trois expéditions : – À Monsieur le Maire de la commune de Verney– À Monsieur le Procureur de la République– Aux Archives municipales

Corrigé énoncé B : chiens non muselés

Département de (1) République françaiseCommune de Provenche Provenche, le 01 juin 2005

Police Municipale Rapport de l’agent de police municipaleN° de matricule Jean GAGNEUR

À Monsieur le Maire de la commune de ProvencheS/c de la voie hiérarchique

Objet : Entraves à la libre circulation dans l’entrée d’un immeuble – 2 chiens de raceRottweiller non muselés. Contraventions

1re expédition

En fonction dans la commune de Provenche, dûment agrééset assermentés, agissant revêtus de notre uniforme etconformément aux articles 21 et D15 du Code de procédurepénale et aux ordres de nos chefs.

J’ai l’honneur de vous rendre compte des faits suivants :

Ce jour, le mercredi 01 juin 2005, vers 18.00, alors que j’étais au poste de policemunicipale, monsieur Pierre TELUN a appelé le poste de police municipale. Habitant

76 Agent de police municipale

Page 78: Le rapport, la compréhension de texte

l’immeuble collectif au 5 rue des Prés ronds, il a informé qu’il n’osait pas sortir dechez lui car de nombreux jeunes avaient investi le hall de son immeuble du faitde l’orage. Il a indiqué que ces jeunes paraissaient être sous l’influence de l’alcoolet étaient accompagnés de 3 chiens de type molossoïde.

Mon chef de poste nous a demandés, à moi-même ainsi qu’à mon collèguePaul DUPONT, agent de police municipale stagiaire, de nous rendre sur place afin derétablir l’ordre.

À (…) heures, nous sommes arrivés sur place et avons prévenu par radio notrePC de notre présence sur les lieux. Dans le hall de l’immeuble sis 5 rue des Prés ronds,nous avons constaté la présence d’un groupe de cinq personnes dont trois adoles-cents et de 2 chiens de race Rottweiller. Ce groupe bloquait la porte d’entrée de l’im-meuble, menaçant les personnes qui tentaient d’entrer ou de sortir.

J’ai immédiatement reconnu deux personnes majeures, Christian MERRIEN etAbib SAID, bien connus de nos services en raison de comportements dangereux avecleurs chiens et qui tenaient chacun en laisse un chien Rottweiller non muselé.

Nous avons intimé aux jeunes gens l’ordre de partir, leur précisant notammentque le beau temps était revenu. Nous leur avons signifié qu’en entravant la libertéd’accès à l’immeuble, ils étaient passibles d’une amende de 2 mois d’emprisonne-ment et de 3 750 euros d’amende, conformément à l’article L. 126-3 du Code de laconstruction et de l‘habitation.

À (…) heures, les cinq personnes se sont levées sans faire plus d’histoire.Constatant que les deux chiens Rottweiller n’étaient pas muselés, nous avonsdemandé à leurs maîtres, messieurs Christian MERRIEN et Abib SAID de les museler.Ces derniers ont refusé. Nous les avons alors verbalisés par une contravention de la2e classe, en leur signifiant que l’absence de muselière pour un chien de 2e catégoriecomme les Rottweiller était réprimé par l’article L. 2111-16 du code rural et l’article 8du décret du 29 décembre 1999. Messieurs MERRIEN et SAID ont finalement obtem-péré en muselant leurs chiens respectifs.

À (…) heures, les cinq jeunes gens quittent définitivement les lieux en compa-gnie des deux chiens muselés. Nous prévenons M. TELUN qu’il peut sortir de sondomicile. Monsieur TELUN tient à témoigner que cela fait trois fois cette semaineque ce même groupe s’assied dans le hall de l’immeuble. Il craint qu’une habitudene se crée.

À (…) heures, après avoir prévenu notre P.C. par radio, nous quittons les lieux,l’agent de police municipale stagiaire Paul DUPONT, et moi-même.

Identité de la victime :

Pierre TELUN, demeurant 5 rue des Prés Ronds à Provenche, de profession…

Identité des contrevenants :

Christian MERRIEN, né le…, à…, demeurant à …, de profession…

Abib SAID, né le…, à…, demeurant à, de profession…

L’épreuve de rapport 77

Page 79: Le rapport, la compréhension de texte

J’ai dressé une contravention de 2e classe à messieurs Christian MERREIN etAbib SAID, pour détention d’un chien de 2e catégorie non pourvu de muselière,et sur la base de l’article L. 211-16 du Code Rural et l’article 8 du décret du29 décembre 1999.

Fait et clos à Provenche, le 01 juin 2005L’Agent de police municipaleJean GAGNEUR

Trois expéditions : – À Monsieur le Maire de la commune de Provenche– À Monsieur le Procureur de la République– Aux Archives municipales

Corrigé énoncé C : campings cars sur un square

Département de… République françaiseCommune de… À…, le 06 août 2002

Police Municipale Rapport de l’agent de police municipaleN° de matricule … DURANT

À Monsieur le Maire de la commune de…S/c de la voie hiérarchique

Objet : Détériorations sur les installations publiques, square et terrain de sport

1re expédition

En fonction dans la commune de…, dûment agréés et asser-mentés, agissant revêtus de notre uniforme et conformé-ment aux articles 21 et D15 du Code de procédure pénale etaux ordres de nos chefs.

J’ai l’honneur de vous rendre compte des faits suivants :

Ce jour, à (…) heures, alors que j’étais en patrouille au Square des Poètes, …avenue François Villon, en exécution de la note de service n° 220/JJC du 30 juillet2002, et, en tant que chef de patrouille assisté des gardiens de police municipale…DUPONT et … DUNAN, j’ai constaté que les douze campings cars qui stationnaientdepuis une semaine sur le square quittaient les lieux.

Nous nous sommes immédiatement rendus sur le terrain de sport jouxtant leSquare des Poètes de l’autre côté de l’avenue François Villon et nous avons constatéles dégâts suivants.– À l’angle de l’avenue François Villon et de l’Allée Baudelaire, le poteau d’incendien° 102 était détérioré.– Côté de l’Allée Baudelaire :

- le portail d’Accès Nord a été forcé ;

78 Agent de police municipale

Page 80: Le rapport, la compréhension de texte

- dans l’enceinte des terrains de tennis, la clôture nord a été détériorée, lepoteau d’incendie n° 101 a été arraché et les vestiaires ont été détériorés.

– Côté Allée Paul Éluard :- le poteau d’incendie n° 103 a été arraché ;- le portail d’accès Est a été forcé.

Nous avons rencontré sur place monsieur… qui nous a témoigné des élémentssuivants :

« J’habite au … Allée Baudelaire, juste en face des terrains de tennis et mepromène souvent sur le stade. Les occupants des caravanes étaient gentils. En fait,ce sont 3 jeunes gens, des mineurs je pense, toujours les mêmes qui, systématique-ment, s’amusaient à tout casser et, souvent, avaient trop bu. Je connais juste leursprénoms : …, … et… Tous trois étaient de type européen, de taille moyenne etdevaient avoir dans les 15-16 ans ».

À (…) heures, nous quittons les lieux, après avoir prévenu par radio notre P.C.de la fin de notre mission et afin qu’ils contactent les services techniques de lacommune pour la remise en état des installations dégradées.

Identité du témoin :– Monsieur, …, demeurant au… Allée Baudelaire, retraité.

Fait et clos à…, le 06 août 2002L’Agent de police municipale, chef de patrouille… DURANT

Trois expéditions : – À Monsieur le Maire de la commune de…– À Monsieur le Procureur de la République– Aux Archives municipales

Corrigé énoncé D : vol de carte bancaire

Département de (1) République françaiseCommune de Forges Forges, le 02 avril 2004 à … heures

Police Municipale Rapport de l’agent de police municipaleN° de matricule Eric JACOURT

À Monsieur le Maire de la commune de ForgesS/c de la voie hiérarchique

Objet : Interpellation pour vol de carte bancaire.

Référence : EJ n° 02/04/2004

1re expédition

En fonction dans la commune de Forges, dûment agréés etassermentés, agissant revêtus de notre uniforme et confor-mément aux articles 21 et D15 du Code de procédure pénaleet aux ordres de nos chefs.

L’épreuve de rapport 79

Page 81: Le rapport, la compréhension de texte

J’ai l’honneur de vous rendre compte des faits suivants :

Ce jour, le 02 avril 2004, à 09.00, alors que je circulais en vélo tout terrain encompagnie du gardien de police municipale Véronique ITOU, dans le cadre duservice de surveillance qui nous avait été confié, j’ai été hélé par madame ChristianeCARBAN, rue des Marquis, au carrefour avec la rue des Comtes. Celle-ci nous adéclaré que les deux jeunes hommes qui s’éloignaient rue des Comtes venaient delui voler sa carte. Elle nous les a désignés du doigt et, à notre vue, ceux-ci se sontmis à courir.

Je me suis immédiatement élancé à la poursuite des individus qui se sontséparés. Dans le même temps, ma collègue, Véronique ITOU appelait le PC par radioprécisant que le plus petit des deux individus avait tourné rue des Ducs et que jem’élançais à la suite du plus grand qui poursuivait rue des Comtes.

J’ai interpellé le plus grand face au n° 160 de la rue des Comtes. L’individu, à mavue, s’était arrêté pour jeter quelque chose sous une voiture. Compte tenu du délit defuite, et en vertu de l’article 803 de la loi du 4 janvier 1993, j’ai menotté l’individu.

Mon collègue, Véronique ITOU m’a rejoint à cet instant. La personne inter-pellée a déclaré spontanément se nommer Serge LEGRAND, a décliné son état-civilet a reconnu les faits à savoir qu’elle avait à l’instant jeté sous la voiture la cartebancaire qu’elle venait, avec son complice Jean LEPETIT, de dérober à la vieille dame.Nous avons trouvé par ailleurs un canif dans la poche de son pantalon. Nous avonsensuite récupéré ensuite la carte bancaire.

Nous avons rejoint alors madame CARBAN qui a reconnu l’individu et nous adéclaré : « Vers 08.45, je suis sortie et ai décidé de retirer de l’argent au distributeurde la banque TOUSSOUS. Alors que je m’apprêtais à récupérer ma carte une foisl’opération achevée, deux individus m’ont raconté une histoire de carte bloquée etme l’ont dérobée. Je reconnais bien ici mon premier agresseur, de grande taille(1 m 90 environ) et qui porte un treillis militaire. Le second, beaucoup plus petit,était vêtu d’un blouson de cuir noir et portait une casquette de la même couleur. »

J’ai appelé par radio le P.C. pour indiquer l’interpellation de monsieur SergeLEGRAND. J’ai ensuite énoncé à M. LEGRAND, conformément aux articles 311.1,311.3 et 311.4, les faits qui lui étaient reprochés.

À 09.15, nous avons appris par radio que, suite aux informations que nousavions transmises, le deuxième individu avait été appréhendé par la Police nationale.Il nous a été demandé à cette occasion de remettre monsieur LEGRAND auCommissariat de police.

À 09.25, accompagnés de madame CARBAN qui a souhaité déposer plainte,nous avons remis au Lieutenant MICHEL, officier de police judiciaire de permanenceau commissariat de police, monsieur Serge LEGRAND, ainsi que la carte bancaire qu’ilavait dérobée et le canif qu’il détenait.

À … heures, nous avons prévenu par radio notre P.C. de la fin de notre inter-vention, puis avons poursuivi notre mission de surveillance dans le quartier de la Reinejusqu’à … heures, avant de rentrer pour établir le rapport de notre intervention.

80 Agent de police municipale

Page 82: Le rapport, la compréhension de texte

Identité de la victime :Christine CARBAN, demeurant 24 rue des Marquis à Forges, 60 ans, de profession…

Identité du contrevenant :Serge LEGRAND, né le 12 août 1986 à Saulzais (18), demeurant 18 rue de la Poste àVesdun (92), de profession…

Fait et clos à Forges, le 02 avril 2004Le gardien de police municipaleEric JACOURT

Trois expéditions : – À Monsieur le Maire de la commune de Forges– À Monsieur le Procureur de la République– Aux Archives municipales

3 - Énoncés de concours

Voici des énoncés de concours. Entraînez-vous à les décomposer, à rechercher desidées, puis à les rédiger. Pour réussir un concours, il n’y a pas de secrets : entraînez-vous, entraînez-vous et entraînez-vous encore !

L’épreuve de rapport 81

Page 83: Le rapport, la compréhension de texte

82 Agent de police municipale

REDACTION D’UN RAPPORT ETABLI A PARTIR D’UN DOSSIER RELATIF A UNEVENEMENT SURVENU DANS UN LIEU PUBLIC

Durée : 1 h 30Coefficient : 3

REMARQUE IMORTANTE :

Vous devez vous conformer aux indications et informations données dans le sujet.

Toute copie reprenant d’autres noms ou identifications ne sera plus considérée commeanonyme et entraînera votre élimination

Page 84: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 83

Sujet

A la suite de plusieurs accidents, le Maire de la commune de XVILLE a pris un arrêté le11.07.03 interdisant l’utilisation des patins à roulettes ou de rollers sur certaines voies de lacommune. Par ailleurs, il existe à XVILLE quatre aires spécialement anénagées pour l’usagedu roller ou des patins à roulettes.

Vous êtes l’agent de police municipale BLEUET David, accompagné du gardien LEVERTEric, en patrouille de prévention véhiculée sur l’ensemble de la commune, votre indicatifradio est Tango 3.

Le mercredi 13 août, à 15h 30, vous êtes informés par votre poste de commandement queplusieurs habitants de la rue des Sapins qui est piétonnière se plaignent que 4 ou 5 jeunes de16-17 ans font des courses de roller dans la dite rue.

Vous vous rendez sur les lieux et constatez qu’un des jeunes a chuté. Il est blessésérieusement à la jambe tandis que deux autres continuent à slalomer entre les passants.

Votre intervention terminée, vous retournez au poste et vous rédigez un rapport circonstanciéde l’incident avec les mesures prises afin d’en informer vos supérieurs hiérarchiques.

DOCUMENTS JOINTS :

Annexe n°1 : Articles 21, 21-2 et 78-6 du code de procédure pénale (partie législative).

Annexe n°2 : Articles 113-3 (partie législative) et R.610-5 (partie réglementaire - décret enConseil d’Etat) du code pénal.

Annexe n° 3 : Article L.2212-2 du code général des collectivités territoriales (partielégislative).

Annexe n°4 : Arrêté du Maire interdisant de pratiquer le roller ou le skate board sur certainsemplacements de la voirie.

Page 85: Le rapport, la compréhension de texte

84 Agent de police municipale

ANNEXE N°1

CODE DE PROCEDURE PENALE(Partie législative)

Article 21

(Loi n°66-493 » du 09 juillet 1966 art.2 Journal Officiel du 10 juillet 1966)(Loi n°78-788 du 28 juillet 1978 art 5 Journal Officiel du 29 juillet 1978)(Loi n°85-1196 du 18 novembre 1985 art.4 et 8 Journal Officiel du 19 novembre 1985 envigueur le 1er janvier 1986)(Loi n°97-1019 du 28 octobre 1997 art.6 Journal Officiel du 8 novembre 1997)(Loi n° 2001-1062 du 15 novembre 2001 art.13 Journal Officiel du 16 novembre 2001)(Loi n° 2003-239 du 18 mars 2003 art.90 Journal Officiel du 19 mars 2003)

Sont agents de police judiciaire adjoints :1° Les fonctionnaires des services actifs de police nationale ne remplissant pas lesconditions prévues par l’article 20 ;1° bis Les volontaires servant en qualité de militaire dans la gendarmerie ;1° ter Les adjoints de sécurité mentionnés à l’article 36 de la loi n°95-73 du 21 janvier1995 d’orientation et de programmation relative à la sécurité ;1° quater Les agents de surveillance de Paris ;2° Les agents de police municipale.Ils ont pour mission :De seconder, dans l’exercice de leurs fonctions, les officiers de police judiciaire ;De rendre compte à leurs chefs hiérarchiques de tous crimes, délits ou contraventions dontils ont connaissance ;De constater, en se conformant aux ordres de leurs chefs, les infractions à la loi pénale etde recueillir tous les renseignements en vue de découvrir les auteurs de ces infractions, letout dans le cadre et dans les formes prévues par les lois organiques ou spéciales qui leursont propres ;De constater par procès-verbal les contraventions aux dispositions du code de la routedont la liste est fixée par décret en Conseil d’Etat.Lorsqu’ils constatent une infraction par procès-verbal, les agents de police judiciaireadjoints peuvent recueillir les éventuelles observations du contrevenant.

Article 21-2

(inséré par la loi n°99-291 du 15 avril 1999 art.13 Journal Officiel du 16 avril 1999)

Sans préjudice de l’obligation de rendre compte au maire qu’ils tiennent de l’article 21, lesagents de police municipale rendent compte immédiatement à tout officier de police judiciairede la police nationale ou de la gendarmerie nationale territorialement compétent de touscrimes, délits ou contraventions dont ils ont connaissance.Ils adressent sans délai leurs rapports et procès-verbaux simultanément au maire et, parl’intermédiaire des officiers de police judiciaire mentionnés à l’alinéa précédent, au procureurde la République.

Page 86: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 85

Les agents de police judiciaire adjoints mentionnés aux 1° bis, 1° ter, 1° quater et 2° del’article 21 sont habilités à relever l’identité des contrevenants pour dresser les procès-verbaux concernant des contraventions aux arrêtés de police du maire, des contraventions aucode de la route que la loi et les règlements les autorisent à verbaliser ou des contraventionsqu’ils peuvent constater en vertu d’une disposition législative expresse.Si le contrevenant refuse ou se retrouve dans l’impossibilité de justifier de son identité,l’agent de police judiciaire adjoint mentionné au premier alinéa en rend compteimmédiatement à tout officier de police judiciaire de la police nationale ou de la gendarmerienationale territorialement compétent, qui peut alors lui ordonner sans délai de lui présentersur-le-champ le contrevenant. A défaut de cet ordre, l’agent de police judiciaire adjointmentionné au premier alinéa ne peut retenir le contrevenant. Lorsque l’officier de policejudiciaire décide de procéder à une vérification d’identité, dans les conditions prévues àl’article 78-3, le délai prévu au troisième alinéa de cet article court à compter du relevéd’identité.

Page 87: Le rapport, la compréhension de texte

86 Agent de police municipale

(Ordonnance n° 2000-916 du 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officieldu 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002)

(Loi n° 2003-495 du 12 juin 2003 art. 41 Journal Officiel du 13 juin 2003)

Le montant de l’amende est le suivant :

1) 38 euros au plus pour les contraventions de la 1ère classe ;2) 150 euros au plus pour les contraventions de la 2ème classe ;3) 450 euros au plus pour les contraventions de la 3ème classe ;4) 750 euros au plus pour les contraventions de la 4ème classe ;5) 1 500 euros au plus pour les contraventions de la 5ème classe, montant qui peut

être porté à 3 000 euros en cas de récidive lorsque le règlement le prévoit, horsles cas où la loi prévoit que la récidive de la contravention constitue un délit.

CODE PENAL(Partie réglementaire – Décrets en Conseil d’Etat)

Article R. 610-5

La violation des interdictions ou le manquement aux obligations édictées par les décrets etarrêtés de police sont punis de l’amende prévue pour les contraventions de la 1ère classe.

ANNEXE 2

CODE PENAL(Partie législative)

Article 131-13

Page 88: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 87

ANNEXE N° 3

CODE GENERAL DES COLLECTIVITES TERRITORIALES(Partie législative)

Article L. 2212-2

(Loi n° 2001-1062 du 15 novembre 2001 art. 46 Journal Officiel du 16 novembre 2001)

La police municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubritépubliques. Elle comprend notamment :

1) Tout ce qui intéresse la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, placeset voies publiques, ce qui comprend le nettoiement, l’éclairage, l’enlèvement desencombrements, la démolition ou la réparation des édifices menaçant ruine,l’interdiction de ne rien exposer aux fenêtres ou autres parties des édifices qui puissenuire par sa chute ou celle de ne rien jeter qui puisse endommager les passants oucauser des exhalaisons nuisibles ainsi que le soin de réprimer les dépôts,déversements, déjections, projections de toute matière ou objet de nature à nuire, enquelque manière que ce soit, à la sûreté ou à la commodité du passage ou à la propretédes voies susmentionnées ;

2) Le soin de réprimer les atteintes à la tranquillité publique telles que les rixes etdisputes accompagnées d’ameutement dans les rues, le tumulte excité dans les lieuxd’assemblée publique, les attroupements, les bruits, y compris les bruits de voisinage,les rassemblements nocturnes qui troublent le repos des habitants et tous actes denature à compromettre la tranquillité publique ;

3) Le maintien du bon ordre dans les endroits où il se fait de grands rassemblementsd’hommes, tels que les foires, marchés, réjouissances et cérémonies publiques,spectacles, jeux, cafés, églises et autres lieux publics ;

4) L’inspection sur la fidélité du débit des denrées qui se vendent au poids ou à la mesureet sur la salubrité des comestibles exposés en vue de la vente ;

5) Le soin de prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser, par ladistribution des secours nécessaires, les accidents et les fléaux calamiteux ainsi que lespollutions de toute nature, tels que les incendies, les inondations, les ruptures dedigues, les éboulements de terre ou de rochers, les avalanches ou autres accidentsnaturels, les maladies épidémiques ou contagieuses, les épizooties, de pourvoird’urgence à toutes les mesures d’assistance et de secours et, s’il y a lieu, de provoquerl’intervention de l’administration supérieure ;

6) Le soin de prendre provisoirement les mesures nécessaires contre les personnesatteintes de troubles mentaux dont l’état pourrait compromettre la morale publique, lasécurité des personnes ou la conservation des propriétés ;

7) Le soin d’obvier ou de remédier aux événements fâcheux qui pourraient êtreoccasionnés par la divagation des animaux malfaisants ou féroces ;

8) Le soin de réglementer la fermeture annuelle des boulangeries, lorsque cette fermetureest rendue nécessaire pour l’application de la législation sur les congés payés, aprèsconsultation des organisations patronales et ouvrières, de manière à assurer leravitaillement de la population.

Page 89: Le rapport, la compréhension de texte

88 Agent de police municipale

ANNEXE N°4

MAIRIE DE XVILLETél : 03 20 XX XX XXFax : 03 20 XX XX XX

LIBERTE – EGALITEFRATERNITE

ARRETE DU MAIREN° 85-03

Le Maire de la commune de XVILLE

VU la loi n° 82-213 du 2 mars 1982, relative aux droits et libertés des communes, desdépartements et des régions,VU le Code Général des Collectivités Territoriales,VU le Code de la Route, et notamment l’article 225 du décret n° 54-724 du 10 juillet 1954,CONSIDERANT la nécessité de parer à tout accident de circulation, et de limiter lesnuisances sonores.

ARRETONS

ARTICLE 1Il est interdit de pratiquer le roller au niveau de tous les ronds-points, carrefours et ruespiétonnières de la Commune, pour des raisons de sécurité.

ARTICLE 2Cette interdiction sera matérialisée par les services techniques de la Mairie.

ARTICLE 3Les contrevenants au présent arrêté seront poursuivis conformément aux lois et règlements envigueur.

ARTICLE 4Le présent arrêté sera transmis à :- la Sous-Préfecture- la Police Nationale- la PoliceMunicipale

Le présent arrêté sera publié à la porte de la Mairie.

Le 11 juillet 2003

LE MAIRE,

Page 90: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 89

REDACTION D’UN RAPPORT ETABLI A PARTIR D’UN DOSSIER RELATIFA UN EVENEMENT SURVENU DANS UN LIEU PUBLIC

Durée : 1 H 30Coefficient : 3

Pour rédiger votre devoir, n’utilisez que des stylos de couleur noire ou bleu foncé.L’utilisation de toute autre couleur (exemple : rouge, vert, violet ou bleu turquoise…) peutêtre considérée comme un signe distinctif entraînant l’annulation de votre copie.

ATTENTION ! Veillez au respect de l’anonymat de votre copie. Ne signez pas votrecopie et n’indiquez vos noms, prénoms et initiales ni dans le corps du devoir, ni dans lamarge. Vos noms et prénom ne doivent figurer que dans l’encart prévu à cet effet et que vousaurez soin de cacheter.

Aucune feuille de papier brouillon ne sera acceptée à l’appui de votre copie.

Sujet :

Vous êtes Pierre LOTA, gardien de police municipale.

Alors que vous êtes en patrouille pédestre le mardi 1er avril 2003 à 19 heures 25 encompagnie du gardien Gilles LHERMIANE, vous surprenez en flagrant délit trois jeunes gensqui badigeonnent de couleurs vives le mur de l’école Jean Mermoz, situé au 5 rue du Zodiacà Rochefort (département de la Charente-Maritime) à l’aide d’une bombe de peinture.

Compétent juridiquement et territorialement, vous intervenez ; après une courtepoursuite à pied, vous interpellez l’un des auteurs de la dégradation.

Retourné à votre service et en vous aidant de la documentation jointe, vous rendezcompte de vos constatations et diligences dans votre rapport, en précisant ses destinataires.

Page 91: Le rapport, la compréhension de texte

90 Agent de police municipale

Ce dossier comporte 3 pages

Textes annexes

Code de procédure pénale, article 21 :Sont agents de police judiciaire adjoints :1° Les fonctionnaires des services actifs de police nationale ne remplissant pas les conditionsprévues par l’article 20 ;1° bis Les volontaires servant en qualité de militaire dans la gendarmerie ;2° Les agents de police municipale.Ils ont pour mission :De seconder, dans l’exercice de leurs fonctions, les officiers de police judiciaire ;De rendre compte à leurs chefs hiérarchiques de tous crimes, délits ou contraventions dont ilsont connaissance ;De constater en se conformant aux ordres de leurs chefs, les infractions à la loi pénale et derecueillir tous les renseignements en vue de découvrir les auteurs de ces infractions, le toutdans le cadre et dans les formes prévues par les lois organiques ou spéciales qui leur sontpropres.

Article 21-1 :Les agents de police judiciaire et agents de police judiciaire adjoints ont compétence dans leslimites territoriales où ils exercent leurs fonctions habituelles ainsi que dans celles oùl’officier de police judiciaire responsable du service de la police nationale ou de l’unité degendarmerie auprès duquel ils ont été nominativement mis à disposition temporaire exerce sesfonctions. Lorsqu’ils secondent un officier de police judiciaire, ils ont compétence dans leslimites territoriales où ce dernier exerce ses attributions en application des dispositions del’article 18.

Article D.15 :Les agents de police judiciaire énumérés à l’article 21 rendent compte de tous crimes, délitsou contraventions dont ils ont connaissance sous forme de rapports adressés à leurs chefshiérarchiques. Ces derniers, qui ont la qualité d’officiers de police judiciaire, informent sansdélai le procureur de la République en lui transmettant notamment les rapports de ces agentsde police judiciaire, en application de l’article 19.

Code général des collectivités territoriales, article L. 2212-2 :La police municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubritépubliques…

Code pénal, art. 322-1 :La destruction, la dégradation ou la détérioration d’un bien appartenant à autrui est punie dedeux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, sauf s’il n’en est résulté qu’undommage léger.

Article 21-2 :Sans préjudice de l’obligation de rendre compte au maire qu’ils tiennent de l’article 21, lesagents de police municipale rendent compte immédiatement à tout officier de police judiciairede la police nationale ou de la gendarmerie nationale territorialement compétent de touscrimes, délits ou contraventions dont ils ont connaissance.Ils adressent sans délai leurs rapports et procès-verbaux simultanément au maire et parl’intermédiaire des officiers de police judiciaire mentionnés à l’alinéa précédent, au procureurde la République.

Page 92: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de rapport 91

Le fait de tracer des inscriptions, de signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur lesfaçades, les véhicules, les voies publiques, ou le mobilier urbain est puni de 3 750 eurosd’amende et d’une peine de travail d’intérêt général lorsqu’il n’en est résulté qu’un dommageléger.

Article 322-2 :L’infraction - définie au premier alinéa de l’article 322-1 - est punie de trois ansd’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende et celle définie au deuxième alinéa du mêmearticle de 7 500 euros d’amende et d’une peine de travail d’intérêt général lorsque le biendétruit, dégradé ou détérioré est :1° Destiné à l’utilité ou à la décoration publiques et appartient à une personne publique ouchargée d’une mission de service public ;2° Un registre, une minute ou un acte original de l’autorité publique ;3° Un immeuble ou un objet mobilier cassé ou inscrit, une découverte archéologique faite aucours de fouilles ou fortuitement, un terrain contenant des vestiges archéologiques ou un objetconservé ou déposé dans un musée de France ou dans les musées, bibliothèques, ou archivesappartenant à une personne publique, chargée d’un service public ou reconnue d’utilitépublique ;4° Un objet présenté lors d’une exposition à caractère historique, culturel ou scientifique,organisée par une personne publique, chargée d’un service public ou reconnue d’utilitépublique.Dans le cas prévu par le 3° du présent article, l’infraction est également constituée si sonauteur est le propriétaire du bien détruit, dégradé ou détérioré.

Article 322-3 :L’infraction définie au premier alinéa de l’article 322-1 est punie de cinq ansd’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende et celle définie au deuxième alinéa du mêmearticle de 15 000 euros d’amende et d’une peine de travail d’intérêt général :

1° Lorsqu’elle est commise par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou decomplice ;2° Lorsqu’elle est facilitée par l’état d’une personne dont la particulière vulnérabilité, due àson âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un étatde grossesse, est apparente ou connue de son auteur ;3° Lorsqu’elle est commise au préjudice d’un magistrat, d’un juré, d’un avocat, d’un officierpublic ou ministériel, d’un militaire de la gendarmerie, d’un fonctionnaire de la policenationale, des douanes, de l’administration pénitentiaire ou de toute autre personne dépositairede l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, en vue d’influencer soncomportement dans l’exercice de ses fonctions ou de sa mission ;4° Lorsqu’elle est commise au préjudice d’un témoin, d’une victime ou d’une partie civile,soit pour l’empêcher de dénoncer le fait, de porter plainte ou de déposer en justice, soit enraison de sa dénonciation, de sa plainte ou de sa déposition ;5° Lorsqu’elle est commise dans un local d’habitation ou dans un lieu utilisé ou destiné àl’entrepôt de fonds, valeurs, marchandises ou matériels, en pénétrant dans les lieux par ruse,effraction ou escalade.

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Deuxième partieCompréhension de texte

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Page 96: Le rapport, la compréhension de texte

L’épreuve de français

Chapitre 1

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Page 98: Le rapport, la compréhension de texte

Il s’agit d’une des épreuves d’admissibilité et, selon les textes officiels, elle consistedans « La réponse, à partir d’un texte remis aux candidats, à des questions sur lacompréhension de ce texte et l’explication d’une ou plusieurs expressions figurantdans ce texte » (1 h – coefficient 2).

1 - Présentation

En parcourant les annales des différents Centres de Gestion, nous constatons que lestextes proposés à l’étude sont de longueur inégale, toutefois d’une certaineampleur : ils peuvent varier de 40 à 135 lignes ! Ce sont des textes argumentatifs,informatifs, des articles extraits de quotidiens, de revues, traitant de sujets d’actua-lité mais aussi des textes littéraires comme un extrait de roman d’Anatole France oude Le Clézio.

Une série de questions est soumise au candidat. Là aussi le nombre peut varier selonles sujets : de quatre à dix environ. Ces questions sont regroupées en deux parties :vocabulaire et compréhension. Le barème est en général de dix points pour chacune.

Voyons les thèmes des sujets soumis à l’étude :

La télévision, le code de déontologie de la police municipale, les nouvelles techno-logies, l’environnement, les adolescents, le téléphone portable, le sport, la violence,la tolérance dans la société actuelle, le risque routier, les prisons, voilà quelquesthèmes qui sont proposés. Cela signifie que vous devez, dans votre préparation,penser à vous tenir au courant de l’actualité, en lisant assez régulièrement la presseou en utilisant d’autres médias. Ainsi vous pourrez vous familiariser avec des sujetsqui peuvent sortir le jour du concours ; c’est toujours plus facile et moins déroutantd’avoir à réfléchir sur ce que l’on connaît plutôt que de découvrir un aspect d’unproblème auquel on n’avait pas pensé. L’inconnu est un facteur de déstabilisation,et ajouter du stress n’est pas nécessaire ce jour-là. De plus, se tenir au courant del’actualité fait partie de la culture générale, et vous en aurez besoin pour la rédac-tion de certaines questions. Néanmoins, vous devez être prêt à traiter tout type desujet, et la méthodologie proposée vous permettra de vous adapter à tous les textes.

Quelques conseils :

Quand vous lisez un article de presse, prenez l’habitude de surligner ce qui voussemble important à retenir, vous entrerez ainsi de façon active dans la pensée d’unauteur, et peu à peu vous découvrirez l’organisation, la structure d’un texte. Vousmémoriserez aussi un certain nombre d’informations utiles pour être utilisées lors deréponses à des questions. Vous pouvez aussi vous constituer une mini-fiche en notantles idées principales de l’article. Tout cela évidemment fait partie de l’entraînementà l’épreuve de français du concours.

Compréhension de texte 97

Page 99: Le rapport, la compréhension de texte

2 - Les questions à propos du texte

La première partie des questions concerne souvent le vocabulaire :

– expliquer le sens de mots ou d’expressions ou de phrases entières,

– trouver des mots de la même famille, des antonymes, des homonymes,

– repérer et expliquer une figure de style,

– donner la formation de mots…

La deuxième partie (compréhension) regroupe des questions portant plutôt sur lesidées ou les personnages du texte :

– repérer les idées essentielles,

– analyser les arguments développés,

– caractériser le ton,

– trouver un titre et le justifier,

– développer le point de vue de l’auteur,

– faire l’étude du caractère d’un personnage…

Attention : il faut noter que certains sujets de concours demandent aussi au candidatune rédaction qui peut débuter ainsi : « Que pensez-vous de… Êtes-vous d’accordavec… Imaginez à partir du texte une suite… ». La longueur de votre réponsedépendra du barème. On peut vous indiquer également le nombre de lignes atten-dues (entre quinze et trente lignes).

Cette rédaction permettra à l’examinateur d’apprécier votre degré de réflexion, maisaussi la qualité de votre expression (orthographe, syntaxe et vocabulaire).

Distinguez les questions qui demandent votre avis, vos commentaires et celles quirelèvent uniquement d’une étude du texte, sans y faire entrer des appréciationspersonnelles.

3 - La gestion du temps

Une heure, c’est un temps très court pour lire un texte, le comprendre et répondreà toutes les questions. C’est une des contraintes principales de l’épreuve, et celasuppose un sérieux entraînement chronométré. Il est inutile de vous proposer undécoupage de l’heure, ce sera bien sûr en fonction de vos aptitudes personnelles, devos acquis. Un conseil cependant : soyez attentif au barème des questions, répar-tissez le temps selon les points qui leur sont attribués. Une question à cinq pointsdemandera un peu plus de développement donc de temps qu’une à deux points,c’est évident !

Il est important de respecter la numérotation des questions sur votre copie, mais celane vous empêche pas de laisser suffisamment de lignes blanches et d’espace si vousne trouvez pas de réponse immédiatement et d’y revenir un peu plus tard. Neperdez pas de temps !

98 Agent de police municipale

Page 100: Le rapport, la compréhension de texte

Il faut savoir toutefois que les questions de compréhension suivent la progression dutexte en général et, dans cette partie, il est plus judicieux d’essayer de répondresuivant l’ordre indiqué. Cet ordre a un sens, ce qui n’est pas négligeable pour vous.

Le brouillon : en une heure, il n’est pas pensable d’en faire pour la totalité de l’ex-plication de texte. Si vous devez proposer un plan pour une question qui demandevotre avis, vous aurez peut-être le temps de jeter quelques idées sur une feuille debrouillon pour les organiser. Mais ce ne sera que très rapidement. Cette épreuve aune réelle difficulté, c’est sa très courte durée. Tout dépendra de votre faculté àrépondre avec rapidité et à rédiger vite et bien. Pensez toujours à bien regarder lebarème et ne faites pas à toute vitesse la question notée sur cinq points.

4 - La lecture du texte

Prenez contact immédiatement avec le titre du texte. En général, il va donner degrandes indications sur le thème. S’il n’y en a pas, regardez le nom de l’auteur, dequel ouvrage est extrait le texte, la date de parution. Ces informations pourrontvous aider à rassembler des indications utiles pour la lecture.

Jetez un coup d’œil assez rapide aux questions pour orienter votre recherche sur lespoints essentiels du texte, et passez alors à la lecture en sachant notamment repérertrès vite les articulations logiques, les idées principales, le découpage du texte (lesparagraphes, les exemples). Ne surlignez pas tout de suite les mots clés avec desstylos de couleur, juste au crayon papier, si besoin est. Vous pourrez ainsi effacer plustard, si vous jugez avoir fait une erreur.

Lisez assez lentement pour avoir une bonne compréhension, et si vous voyez despassages obscurs, marquez-les par un signe dans la marge ; cela signifiera qu’ilfaudra y revenir.

Faire une lecture active, c’est pouvoir résumer chaque paragraphe après l’avoir lu,grâce au repérage des mots importants. Nous reviendrons bien sûr sur la méthodo-logie employée pour la lecture des textes.

5 - La présentation de votre copie

Votre écriture doit être lisible ! Évitez le plus possible les ratures, le correcteur blancqui laisse des traces.

Aérez votre copie, laissez des lignes blanches entre les réponses et une marge si lacopie n’en comporte pas.

Pour la « rédaction », faites des paragraphes.

Respectez, comme cela a été dit précédemment, la numérotation des questions.

Compréhension de texte 99

Page 101: Le rapport, la compréhension de texte

Toutes les réponses doivent être rédigées, c’est-à-dire qu’il faut éliminer absolumentle style télégraphique. On voit trop de candidats faire des énumérations avec desphrases commençant par des verbes à l’infinitif. Soyez vigilant !

Enfin votre copie ne doit pas comporter de signes distinctifs, couleurs autres que lebleu ou le noir de votre stylo, ne soulignez pas… cela pourrait être un cas d’élimi-nation. Vous n’aurez pas le droit de glisser votre brouillon dans la copie, au cas oùvous n’auriez pas eu le temps de le recopier.

Sachez aussi qu’une note inférieure à 5 sur 20 est éliminatoire.

100 Agent de police municipale

Page 102: Le rapport, la compréhension de texte

Rappel orthographique

Chapitre 2

Page 103: Le rapport, la compréhension de texte
Page 104: Le rapport, la compréhension de texte

Il nous a semblé important de vous présenter quelques notions fondamentalesd’orthographe que vous devez absolument maîtriser. Il ne s’agit pas ici toutefois denous substituer à un manuel de grammaire (nous vous indiquerons une bibliogra-phie à la fin de ce manuel) ou de vous proposer un entraînement complet. Nous atti-rerons votre attention sur des points essentiels, ce qui vous permettra de faire lebilan de vos connaissances ou de vos… lacunes ! et donc d’agir en conséquence !

1 - Les catégories grammaticales

Exemple : Les candidats seront nombreux à présenter prochainement ce concours,après une intense préparation.

Dans cette phrase, nous distinguons des noms communs : « candidats, concours,préparation » qui sont féminins ou masculins, employés au singulier ou au pluriel.Ces noms sont précédés de déterminants : les, ce, une.

Ces noms peuvent être remplacés par des pronoms :

Ils seront nombreux à le présenter prochainement, après une intense préparation.

Des verbes : « seront, présenter ». Le premier est conjugué au futur de l’indicatif, lesecond est à l’infinitif.

Un mot invariable qui est un adverbe : « prochainement ».

Des adjectifs qualificatifs : « nombreux, intense » qui peuvent varier en genre et ennombre (nombreuses : féminin pluriel par exemple).

« à, avec, de » sont des prépositions, qui servent à introduire un complément (denom, d’objet, circonstanciel…).

Il faut connaître aussi les différentes catégories de pronoms : possessifs (le mien, lesleurs…), démonstratifs (cela, ceux-ci…), indéfinis (chacun, tout, certains, plusieurs…),personnels (je, tu, il pour les sujets et lui, eux, leur, la pour les compléments...). Lesdéterminants regroupent les articles, les adjectifs possessifs, les adjectifs démonstra-tifs, indéfinis, numéraux, interrogatifs, exclamatifs.

Pour l’orthographe grammaticale, donc les accords, il est important de savoir ce quiest variable et ce qui ne l’est pas.

Compréhension de texte 103

Classes variables Classes invariables

Les verbes Les adverbesLes noms Les conjonctions de coordination (mais ouLes pronoms et donc or ni car)Les déterminants Les conjonctions de subordination (que,Les adjectifs lorsque, quand, bien que…)

Les prépositions (à, dans, pour, chez, sans,avec…)« à, avec, de » sont des prépositions, quiservent principalement à unir un mot à unautre.

Page 105: Le rapport, la compréhension de texte

2 - Accorder le verbe avec le sujet

Exemple : Les jeunes enfants aiment souvent la crème au chocolat.

Repérer tout d’abord le verbe conjugué, parce que c’est à partir de lui que s’orga-nise la phrase.Comment reconnaître le sujet ? La traditionnelle question « qui est-ce qui ? » oui,mais il existe une autre possibilité : retenir que le sujet, c’est le seul groupe qui peutêtre entouré par l’expression « C’est/ce sont… qui ».Ce sont les enfants qui aiment la crème au chocolat. Cette méthode trouvera touteson efficacité dans les phrases plutôt longues pour lesquelles vous hésitez sur le oules sujets.

Exemple : Sur cette côte prolifèrent des algues dangereuses pour les baigneurs, etles autorités ont pris des mesures sanitaires importantes qui interdisent aussi leramassage des coquillages durant une période assez longue.

Ce sont les algues qui prolifèrent…Ce sont les autorités qui ont pris…Ce sont les mesures qui interdisent…

Vous savez ainsi avec quel nom accorder chacun de ces verbes.Et vous remarquerez que le sujet peut se placer avant ou après le verbe. Ce n’est pasla place qui détermine, en français, la fonction sujet. Il a une certaine mobilité. D’oùun risque de confusion dans les accords.

Quelques cas particuliers d’accords à retenir à partir d’exemples :Une foule de vacanciers envahit les plages.Une foule de vacanciers envahissent les plages.La foule des vacanciers envahit les plages.Cette foule de vacanciers envahit les plages.

Vous constatez : avec le déterminant, un, une devant un nom collectif (une bandede, une multitude, une armée de…), on a le choix du singulier ou du pluriel. Enrevanche, avec « la, le, ce, cette », c’est le singulier qui est obligatoire.

C’est toi qui achèteras les billets pour le spectacle.Moi qui aime tant ce pays, j’ai été déçue par ce voyage.Vous n’êtes pas de ceux qui changent facilement d’avis.

On accorde le verbe avec le mot antécédent du pronom relatif : achèteras s’accordeavec toi (deuxième personne du singulier).

Beaucoup d’enfants aiment les gâteaux au chocolat.Beaucoup de neige bloque le passage.Beaucoup viendront me voir.Peu auront la joie de le connaître.Peu d’élèves comprennent cette leçon.

104 Agent de police municipale

Page 106: Le rapport, la compréhension de texte

À noter également :Il arrive des nouvelles contradictoires. (Il = forme impersonnelle, le verbe seratoujours à la troisième personne du singulier.)Cela semble dérisoire. (Cela = pronom démonstratif, troisième personne du singulier.)

Ces documents, je les lui donne avec confiance. (Deux pronoms personnels : les, lui,sont intercalés entre le sujet et le verbe. Utilisez la formule pour trouver avec certi-tude le sujet : c’est « je » qui donne, et il n’y aura pas de confusion possible.)

Ce sont les principaux cas d’accords à connaître.

3 - Les participes passés

En premier lieu, il faut distinguer le verbe qui se termine par -er et les participespassés en –é, -és, -ée, -ées :

Il faut manger légèrement le soir.J’ai mangé une excellente tarte aux pommes.

Une méthode : remplacer systématiquement le verbe du premier groupe par unverbe du deuxième ou du troisième groupe.Il faut (manger) : sortir… ici c’est un infinitif que vous identifierez.J’ai (mangé) : vendu… et là c’est un participe passé.

Il est indispensable de connaître la formation des participes passés, vous devez enfaire une liste mettant en valeur les difficultés orthographiques.

Exemples :

Compréhension de texte 105

Infinitif Participe passé

Prendre prisRecevoir reçuFinir finiComprendre comprisOffrir offertMourir mort

Vous les étudierez plus en détail dans la partie consacrée à la conjugaison.

Les participes passés en relation avec les auxiliaires être ou avoir :

Pierre est allé se promener ce matin.Elle est partie précipitamment.Ils sont soumis aux mêmes règles que vous.Elles sont cultivées dans une région tempérée.

Que remarquez-vous ? Les participes passés « allé, partie, soumis, cultivées »employés avec l’auxiliaire être s’accordent en genre (masculin ou féminin) et ennombre (singulier ou pluriel) avec le sujet.

Page 107: Le rapport, la compréhension de texte

L’enfant a regardé le bateau qui partait.Les agents ont fermé les grilles du parc.Elle a choisi une nouvelle robe.Ils ont découvert une plage déserte.

Les participes passés « regardé, fermé, choisi, découvert » employés avec avoir nes’accordent pas avec le sujet.

Les réponses que nous avons rédigées étaient longues.L’arbre que nous avons planté a souffert de la chaleur.Elles les ont cueillies ce matin.Ces bijoux, il les lui a donnés pour leur mariage.

« Rédigées, planté, cueillies, donnés » sont des participes passés employés avecl’auxiliaire avoir, mais ils s’accordent avec le complément d’objet direct (COD), engenre et en nombre, si celui-ci est placé avant.

Les réponses que nous avons rédigées étaient longues.

Ce complément d’objet direct, on le trouve en posant après le participe passé, laquestion « qui ou quoi ? ».Nous avons rédigé quoi ?Les réponses : COD, placé avant le verbe, qui entraîne l’accord du participe passé(féminin, pluriel).

Ces bijoux, il les lui a donnés pour leur mariage.

Attention à ne pas confondre deux types de compléments. Dans cette phrase, lecomplément d’objet direct est le pronom « les ».

« Lui » est complément d’objet indirect (à qui ?) et n’a pas d’influence sur le parti-cipe passé.

Égarés dans la forêt, ils ont cherché un refuge.Les fillettes, surprises, ont accepté les cadeaux.Une fois la demande formulée, les clients devaient attendre.

Ces participes passés « égarés, surprises, formulée » sans auxiliaire sont considéréscomme des adjectifs qualificatifs et s’accordent avec le nom ou le pronom :« Égarés » s’accorde avec le pronom ils, masculin pluriel ;« surprises » s’accorde avec le nom commun les fillettes, féminin pluriel ;« formulée » s’accorde avec le nom la demande, féminin, singulier.Notez que la place de ces participes passés est variable, avant ou après le nom ou lepronom.

Françoise s’est lavée.Françoise s’est lavé les cheveux.

Vous remarquez que, dans ces deux exemples employés avec l’auxiliaire être, unparticipe passé s’accorde avec le sujet, l’autre pas. Ce sont des cas particuliers plus

106 Agent de police municipale

Page 108: Le rapport, la compréhension de texte

difficiles : les verbes pronominaux. Comment trouver le bon accord ? On doit recher-cher le COD, et pour cela il faut faire la transformation avec l’auxiliaire avoir.

Françoise a lavé qui ? elle-même, (se), placé avant le verbe, accord du participe passé.

Françoise a lavé quoi ? les cheveux : le COD est placé après, donc pas d’accord.

C’est une méthode un peu longue, mais ce sont des cas difficiles à maîtriser.

Les rois se sont succédé pendant plusieurs siècles.

« Les rois se sont succédé » : les rois ont succédé à eux-mêmes. Pas de COD, mais uncomplément d’objet indirect (COI), donc pas d’accord.

Certains verbes pronominaux qui n’admettent jamais de complément d’objet directsont invariables, comme se parler, se succéder, se sourire, se plaire, etc.

Ils se sont parlé calmement.Elles se sont souri.Les enfants se sont plu tout de suite.

4 - Les principaux homophones grammaticaux

A/àun accent, vous le constatez, va changer la catégorie grammaticale : on passe duverbe avoir (a) à la préposition (à), ce n’est pas rien !Il a des leçons à apprendre. (Il avait des leçons.)J’ai pris le métro à Paris.

Et/estComparez les deux phrases :Il a mangé du pain et du chocolat. (Il avait mangé.)Il est en vacances.

On donne souvent la méthode de remplacement en utilisant l’imparfait de l’indicatif.

Son/sontIls sont dans la voiture. (Ils étaient.)Elle a pris son parapluie. (Sa veste.)

Ces/sesIl a perdu ses lunettes. (Son sac.)Ces enfants sont bien turbulents. (On en parle, on les montre.)

S’est/c’estIl s’est perdu dans les bois. (Se perdre.)C’est bien. (Cela est bien.)

Leur/leursLeur chien aboie très fort. (Son chien.)Il leur a donné un bon conseil (Lui.)Les fillettes ont perdu leurs livres. (La fillette a perdu son livre.)

Compréhension de texte 107

Page 109: Le rapport, la compréhension de texte

Ou/oùTu apporteras des croissants ou du pain. (Ou bien.)Où est-il parti ? (Dans quel endroit ?)

Ni/n’yIl ne porte ni lentilles ni lunettes. (Il porte des lentilles ou des lunettes.)Il n’y est pas venu depuis longtemps. (Il n’est pas venu là.)

Quand/qu’enTu viendras quand tu seras prêt. (Lorsque.)Il a bien travaillé, qu’en penses-tu ? (Que penses-tu de cela ?)

On/on n’On a bien travaillé. (On, pronom personnel.)On n’a pas assez travaillé. (On, pronom personnel avec la négation ne.)

Tous/tout (e)Tous les stagiaires sont présents. (Toutes les personnes…)Tout le monde pourra suivre le match. (Toute la famille…)Je suis toute confuse. (Totalement.)

La liste n’est pas complète bien évidemment. Soyez attentif à ces mots qui ont dessons identiques mais des graphies et surtout des emplois différents.

5 - Orthographe d’usage

Il faut maîtriser les règles de base de l’orthographe d’usage, comme la finale desmots féminins qui se terminent en -tié, les verbes qui commencent par ap- et leredoublement ou non de la consonne « p » etc. Vous trouverez à la fin de ce manuelune liste de quelques livres contenant des règles et des exercices pour organiser deplus amples révisions, si besoin est.

Il faut savoir que c’est la partie la plus difficile et la plus longue à mémoriser enraison d’un grand nombre de règles et… d’exceptions !

En complément des révisions que vous organiserez, il est utile de noter sur un carnet-répertoire, que vous aurez presque constamment avec vous, les mots difficilesrencontrés lors de vos lectures… ou de vos hésitations. Les noter, c’est déjà lesmémoriser, vous contrôlerez une fois par semaine par exemple, les mots ainsirepérés. Il ne suffit pas de lire pour avoir une bonne orthographe. Il faut trouver unefaçon active de mémoriser les difficultés. Le carnet en est une. Vous pouvez eninventer d’autres qui vous conviennent.

Voici une liste des principaux points à maîtriser :Le doublement des consonnesLa lettre HLa cédilleL’accent circonflexeLes consonnes muettes

108 Agent de police municipale

Page 110: Le rapport, la compréhension de texte

Les homophones lexicaux (signe/cygne)

Les noms féminins en -tié ou -té

Le son [eur]

Le son [s] et les différentes graphies.

Utilisez ce petit test pour faire le point sur votre orthographe d’usage :

« Pour a... irer l’atten…ion des citoyens sur la par… croiss…te de la voiture en milieuurb… et permettre aux co…ectivités de tester des solutions de circulation douce, leminist… de l’Ecologie lan…ait, en 1998, la première journ… nationale « en ville sansma voiture ». En 2002, la Co…ission europée… poursuivait cette ca…pagne de sensi-bilisation en lan…ant la semaine europée… de la mobilit… En 2005, le minist… del’Ecologie et du Dévelo…ement durable franchissait une nouvelle étape en créant« bougez autrement », une nouvelle opéra…ion de sensibilisation qui se tientdésormais sur l’ensemble de la semaine. Cette année, c’est du 16 au 22 se…embreet dans toute la France. » À nous Paris, semaine du 4 au 10 septembre 2006

Correction : attirer, attention, part, croissante, urbain, collectivités, ministère, lançait,journée, commission, européenne, campagne, lançant, mobilité, développement,opération, septembre.

6 - Conjugaison

Vous devez maîtriser au moins trois temps simples de l’indicatif : présent, imparfait,futur, et deux composés : passé composé et plus-que-parfait. Vous pouvez avoirbesoin aussi du présent du subjonctif, du participe passé et du participe présent.

L’étude par groupes peut être complétée judicieusement par la connaissance de laliste de fréquence des verbes, établie par des chercheurs après des études sur l’em-ploi à l’oral et à l’écrit. (Liste extraite du Dictionnaire des fréquences, CNRS, Didier.)

Compréhension de texte 109

1. Être

2. Avoir

3. Faire

4. Dire

5. Pouvoir

6. Aller

7. Voir

8. Savoir

9. Vouloir

10. Venir

11. Falloir

12. Devoir

13. Croire

14. Trouver

15. Donner

16. Prendre

17. Parler

18. Aimer

19. Passer

20. Mettre

21. Demander

22. Tenir

23. Sembler

24. Laisser

25. Rester

26. Penser

27. Entendre

28. Regarder

29. Répondre

30. Rendre

31. Connaître

32. Paraître

33. Arriver

34. Sentir

35. Attendre

35. Vivre

37. Chercher

38. Sortir

39. Comprendre

40. Porter

41. Devenir

42. Entrer

43. Revenir

44. Écrire

45. Appeler

46. Tomber

47. Reprendre

48. Commencer

49. Suivre

50. Montrer…

Page 111: Le rapport, la compréhension de texte

Vous remarquez que le premier verbe « facile », en « er », est seulement en quator-zième position. Cela signifie que l’on utilise en priorité des verbes du troisièmegroupe, groupe qui contient le plus d’irrégularités. (« Aller » est classé dans le troi-sième groupe en raison de ses nombreux radicaux.)

Pour organiser vos révisions, vous pouvez choisir un ou deux manuels dans la listesuivante :Savoir rédiger (comment écrire sans fautes et avec style) Studyrama 2003Bled, niveau 6e, 5e, 4e, 3e (Hachette).Apprendre l’orthographe de Guion (Hatier).Et pour la conjugaison, il est impératif de se procurerLa conjugaison pour tous, Bescherelle (Hatier)

Et aussi, avoir à sa disposition un dictionnaire facile à utiliser et assez complet :Le Robert (version Micro).Le dictionnaire du français contemporain (Larousse).Le dictionnaire universel de poche (Hachette).

Quelques sites à consulter :www.weblettres.net/framanet/cours : des révisions tous niveaux,www.123cours.com : des exercices remis régulièrement à jour,www.sdv.fr/orthonet : de l’orthographe et de la grammaire.

110 Agent de police municipale

51. Partir

52. Mourir

53. Ouvrir

54. Lire

55. Arrêter

56. Servir

57. Jeter

58. Recevoir

59. Monter

60. Lever

61. Agir

62. Perdre

63. Ecouter

64. Continuer

65. Sourire

66. Apercevoir

67. Reconnaître

68. Ajouter

69. Jouer

70. Marcher

71. Garder

72. Manquer

73. Retrouver

74. Descendre

75. Rappeler

76. Quitter

77. Tourner

78. Finir

79. Crier

80. Courir

81. Permettre

82. Songer

83. Offrir

84. Présenter

85. Apprendre

86. Souffrir

87. Exister

88. Envoyer

89. Expliquer

90. Manger

91. Valoir

92. Oublier

93. Rentrer

94. Pousser

95. Occuper

96. Compter

97. Empêcher

98. Plaire

99. Travailler

100. S’écrier

Page 112: Le rapport, la compréhension de texte

Les questionsde vocabulaire

Chapitre 3

Page 113: Le rapport, la compréhension de texte
Page 114: Le rapport, la compréhension de texte

1 - Recherche de synonymes, d’homonymes,d’antonymes, de paronymes, de motsde la même famille

– Les synonymes sont des mots de même sens ou de sens très proches. Dans untexte, on peut remplacer le mot cadeau par « présent ».

Parfois, le synonyme exact n’existe pas, il y a une différence entre la peur et l’épou-vante, c’est une question de degré d’intensité. Mais il a aussi des degrés de préci-sion : château, chalet, appartement peuvent être des synonymes du mot habitation ;il faudra voir le contexte.

Le synonyme est souvent à trouver dans le contexte, il faut en tenir compte. Lecontexte, c’est le passage du texte dans lequel le mot est employé.

On essaiera aussi de trouver un mot de la même classe grammaticale ; si cela estimpossible on pourra proposer une périphrase. Le pétrole : l’or noir.

– Les antonymes : ce sont des mots de la même classe grammaticale et qui ont unsens contraire. Facile est le contraire de difficile. Pour un même mot, on peut avoirplusieurs antonymes. Exemple, l’adjectif frais a pour antonyme doux dans l’ex-pression : un temps frais, mais ce ne sera pas le même dans « du pain frais ».

Le mot « frais » est polysémique, cela veut dire qu’il a des sens différents selon l’ex-pression dans laquelle il est employé.

– Les homonymes sont des mots dont la prononciation est identique, mais l’ortho-graphe bien différente et le sens aussi : emprunt et empreint / flanc et flan / seauet sot.

– Les paronymes sont des mots qui vont par deux, dont les sons peuvent être plusou moins proches, mais dont les significations sont éloignées, et l’on risque defaire des confusions de sens et d’emploi. Exemples : affluence/influence,ombragé/ombrageux, conjoncture/conjecture, provenance/prévenance.

– Les mots de la même famille : on part d’un radical et l’on forme à partir de là desmots dérivés avec un préfixe ou/et un suffixe.

Exemple : terre, déterrer, enterrer, enterrement, terreau...anesthésie, anesthésier, anesthésiant.

Pensez aux différentes catégories grammaticales pour trouver des mots de la mêmefamille : un verbe, un nom, un adjectif…

Une famille peut avoir des radicaux assez différents, on parlera alors de radicauxvariables. Exemples : grain, grainetier, mais aussi grenaille, granule, engranger…

Il serait judicieux de connaître la formation des mots. Le radical, commun à touteune famille de mots, peut avoir un préfixe (que l’on porte devant le radical, commeson nom l’indique).

Exemples : re/loger, il/lisible, im/praticable…

Compréhension de texte 113

Page 115: Le rapport, la compréhension de texte

Les préfixes ont des sens : il/, im/, in/ sont des préfixes qui vont marquer le contraireou la l’absence de.Re/ a le sens de « une nouvelle fois ».

Le suffixe suit le radical. Il change souvent la nature grammaticale du mot, mais peutavoir aussi un sens.

Exemples : cap/able, lis/ible indiquent la capacité, la possibilité de…Bois/er, c’est l’indication que l’on est passé dans la catégorie du verbe.

2 - Sens propre et sens figuré

Il faut savoir les distinguer dans une expression.Exemples : il a une bonne tête, cela veut dire qu’il a un visage sympathique.Il n’a pas la tête sur les épaules, cela signifie qu’il manque de bon sens.Vous constatez comment on passe du concret à l’abstrait.Il a oublié la clé de son appartement.Il n’a pas la clé du problème. (La solution.)

3 - Quelques figures de style

La comparaison utilise un mot lien, comme, semblable à, on unit deux éléments quiont un rapport plus ou moins proche ou surprenant.Il travaille comme un forçat.La lune est comme un éclat de diamant.

La métaphore est une comparaison dont on a effacé le mot comparatif.Le gouffre de la sécurité sociale ne sera pas comblé.Elle a une taille de guêpe.

La gradation : on emploie des termes d’intensité croissante ou décroissante. C’estune réussite intéressante, extraordinaire, fabuleuse.

La personnification : le vent du nord, ce démon…La mort, cette grande faucheuse…On prête une caractéristique humaine à une chose ou à un élément.

4 - Expliquer un mot, une expression, une phrase

Vous aurez une ou deux questions avec le libellé suivant :expliquez ce mot… donnez la signification des mots suivants…

Vous êtes sûr d’avoir ce type de question dans le sujet du concours. Le barème peutvarier en fonction de la difficulté.

114 Agent de police municipale

Page 116: Le rapport, la compréhension de texte

Quelle méthode adopter ?

C’est une explication dans un contexte, celui du texte qui vous est proposé à l’étude.

Dans un premier temps, repérer la phrase dans laquelle le mot est employé.

Connaissez-vous son sens ?

1) Oui, alors donnez le sens général du mot, et ensuite, éventuellement, celui parti-culier et spécifique du texte. Faites une phrase simple en évitant de commencer parune formulation lourde du style « ce mot signifie que… ».

2) Vous ne connaissez pas avec certitude le sens du mot. Que faire ? Essayez de ledécomposer en radical, préfixe, suffixe, si cela est possible. Sinon, reprenez-le dansla phrase du texte et essayez de le remplacer par un autre mot qui pourrait s’adapterdans ce contexte. Les mots de la phrase vont vous guider.

Quand il s’agit d’expressions, la méthode est la même, mais il faut repérer si un desmots de l’expression nécessite une explication plus détaillée que les autres.

Expliquez les expressions soulignées.

« Les travaux réalisés ont mis en relief des résultats dont certains font aujourd’huifigure de lieux communs. D’abord, la voiture n’est pas un simple moyen detransport, elle symbolise la liberté et la réussite sociale. Ensuite, un certain consensussocial semble s’être établi autour du risque routier. », d’après Patrick Peretti-Wattel,sociologie du risque (Centre de Gestion de la grande couronne de la Région Île-de-France).

Lieux communs : un lieu commun est une idée banale, toute faite, dont on ne vérifieplus avec soin la validité. C’est une idée que l’on ne remet pas en cause. Dans letexte, certaines analyses sociologiques sur la voiture ne sont plus que des idéesreçues, sans véritable fondement.Un certain consensus social : c’est le mot consensus qu’il faut surtout expliquer. Unconsensus, c’est un accord. Tous les partenaires concernés ont la même position ence qui concerne l’analyse du risque routier.

Exemple : « Selon certains, les médias ne seraient que le miroir plus ou moins fidèle,plus ou moins manipulé, d’une société mondialisée. Ils renverraient souvent (maispas toujours) au public une image de lui-même conforme à un modèle dominant, àun académisme des relations sociales, et à une série de clichés vaguement anesthé-siants… » Jean-Loup Motchane, Le Monde Diplomatique (sujet d’annale gardien depolice municipale).

Expliquez les expressions soulignées

Le miroir plus ou moins fidèle : un miroir renvoie une image plus ou moins exacte,plus ou moins déformée. Ici, le mot miroir est employé au sens figuré. Les médiasrenvoient une image plus ou moins exacte d’une société vue à l’échelle du monde.

Une série de clichés vaguement anesthésiants : au brouillon, cherchez le sens desmots clichés et anesthésiants en vous référant au concret.

Compréhension de texte 115

Page 117: Le rapport, la compréhension de texte

Un cliché, c’est une photo. L’anesthésie sert à endormir lors d’une opération, ainsion ne sent pas la douleur. Les médias donneraient une vision (pensez au mot photo)du monde qui « endormirait », sans poser les vrais problèmes, sans poser les vérita-bles questions.

Si l’expression à expliquer contient une figure de style, il faudra la mentionner,même chose pour le sens propre et le sens figuré.

Expliquer une phrase entière

Dans un texte, intitulé « Le contrat en question », il était demandé d’expliquer cettephrase : « L’espace public cesse d’être public ». Ici pas de mot difficile à comprendre,c’est la répétition de l’adjectif public et l’apparente contradiction des termes quidemandent à être explicitées. Ce qui est public, c’est ce qui doit être normalementaccessible à tout citoyen. Cette phrase signifie que ce qui est à l’usage de tout lemonde, ce qui est destiné à tous, par exemple les transports en commun, cesse del’être en raison des conditions qui se dégradent.Ici, il fallait mettre en évidence la répétition des termes et la contradiction appa-rente. Ensuite, bien intégrer cette phrase dans le contexte.

Expliquer : « Jamais le monde même lointain n’a été aussi accessible » (il s’agit d’untexte ayant pour thème l’élan du tourisme mondial). Là aussi, les mots en eux-mêmesne sont pas difficiles. Il est inutile de les expliquer. C’est le sens de la phrase entièrequ’il faut dégager, avec une opposition, lointain/accessible. Le monde entier et lesdestinations les plus éloignées sont désormais facilement abordables en raison dudéveloppement spectaculaire des moyens de transport et de l’essor incroyable desvacances à l’étranger.

5 - Les autres questions

Voyons encore quelques questions de vocabulaire qui peuvent vous être proposées :

• Les Samaritains de la rue (voir texte page 153)

Parmi les mots suivants, choisissez ceux que l’on peut rapprocher du mot « béné-voles » :DésintéresséRétribuéGratuitementSalarié (un point)

Réponse : désintéressé et gratuitement.

Donnez une locution synonyme de « par voie de ». Donnez ensuite une brève défi-nition du nom « voie ».Donnez enfin un homonyme de « voie » et employez-le dans une phrase qui feraapparaître le sens (trois points).

116 Agent de police municipale

Page 118: Le rapport, la compréhension de texte

Réponse :Au choix, « par voie de » :au moyen de, par le biais de, par l’intermédiaire de, grâce à.Attention, n’en proposez qu’une seule. Suivez bien les consignes.Le mot « voie » signifie le chemin emprunté, au sens propre ou au sens figuré.L’homonyme est : la voix.Ce chanteur d’opéra a une voix puissante.

• La boulangère et la demi-baguette (voir texte page 156)

« D’ailleurs, dans le magasin, les gens n’ont pas l’air spécialement réjoui. Onmurmure que le café va augmenter et que le prix des légumes flambe. Une clienteexplique que le moment est venu de payer la note des festivités de fin d’année :selon elle, la plupart des Français dépensent à ce moment-là sans lésiner bien au-delà de leurs possibilités, et sont ensuite bien obligés de faire le compte de leursdébours, de leurs dettes, de leurs traites, un compte qui n’en finit jamais. »

Construisez une phrase en y intégrant une expression synonyme de « sans lésiner »(1 point). Ici, il fallait connaître le sens de sans lésiner, avant de trouver une expres-sion synonyme. Sans lésiner veut dire sans compter, sans regarder à la dépense, dansle texte.Il a dépensé sans compter cette année pour offrir des vacances à sa famille.

• Texte de Daniel Pennac, Comme un roman (voir texte page 170)

Relevez dans le texte quatre termes appartenant au langage familier.Ici, c’est une question sur les registres, les niveaux de langue. Il y a trois niveaux :l’usage familier, l’usage courant, l’usage soutenu.Ex : paresseux (courant), indolent (soutenu), fainéant (familier).Dans le texte de Daniel Pennac, il s’agissait des mots : le type, un prof, l’arnaque,rigolade.

Dans les questions de vocabulaire, respectez scrupuleusement les consignes. Si onvous demande un synonyme, n’en proposez pas deux, c’est à vous de choisir celuiqui vous semble le plus adapté.

Une autre erreur souvent rencontrée dans les copies de concours : le candidat donneson avis, alors qu’il s’agit, dans la première partie, d’expliquer des mots pris dans untexte, donc de comprendre uniquement la pensée de l’auteur. Il faut distinguerabsolument les questions qui relèvent de la compréhension et celles qui demandentvotre avis. Vous devez lire attentivement les consignes et vous y tenir.

Compréhension de texte 117

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Répondre aux questionsde compréhension

Chapitre 4

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En général, dix points sont attribués aux questions de compréhension.

Les questions sont assez variées. Nous allons présenter les différents types de ques-tions.

– Trouver un titre au texte.– Dégager le thème ou l’idée principale du texte.– Faire l’étude d’un personnage, d’une idée extraite du texte.– Donner votre avis.

1 - Trouver un titre au texte

C’est être capable de résumer un texte à l’extrême puisqu’un titre est généralementassez court : soit une phrase nominale du type « La boulangère et la demi-baguette » ou « Les Samaritains de la rue », « Le contrat en question », soit unephrase verbale mais assez brève : « Mulhouse mise sur la vidéosurveillance », « Lagendarmerie doit adapter son dispositif à une nouvelle tendance ».Vous pouvez vous autoriser jusqu’à dix mots, pas plus.

Comment faire ?Les textes que l’on vous propose sont assez longs. Ils sont découpés en paragraphes,trois ou quatre. Prêtez attention à la disposition typographique du texte. Cela vousdonne des indications. Prenez appui sur chaque paragraphe et retirez-en un mot oudeux qui vous semblent importants.Posez-vous ces questions une fois le texte lu dans son intégralité : Quel est le sujetdéveloppé dans le texte ? Quelle est l’idée la plus importante ?Une idée s’appuie sur des mots, c’est pour cela qu’il est intéressant de trouver lesmots clés. Comme l’expression l’indique, ils ouvrent… la porte de la compréhensiondu texte.

Exemple : le texte de Suzanne Prou (p. 158) est bâti sur une opposition entre villeset campagnes. Après avoir, en introduction, écarté quelques inconvénients majeursdes villes et développé quelques clichés sur la douceur des campagnes, elle consacreune quinzaine de lignes à sa passion pour les villes. Donc, le titre doit tenir comptede cette démarche : J’aime les villes.

On peut vous demander également de justifier le titre que vous avez choisi ou celuiqui était proposé. C’est toujours de l’idée principale, de la thèse développée qu’ils’agit. Citez à l’appui les mots importants que vous avez repérés. Montrez que lesmots de ce titre correspondent au thème du texte.

2 - Dégager le thème ou l’idée principale du texte

C’est la même démarche que pour trouver un titre. L’idée principale, vous pouvez laformuler en une seule phrase dans laquelle peut apparaître un lien logique, comme

Compréhension de texte 121

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la cause ou la conséquence. Rédigez cette phrase avec soin, tant en ce qui concernele choix du vocabulaire que sa construction. Il ne faut pas reprendre les mots dutexte ou faire une citation. Vous devez montrer votre capacité à reformuler et àutiliser vos propres mots.

3 - Les autres questions de compréhension

Nous pouvons relever dans les annales un certain nombre de questions de compré-hension et analyser ce qu’elles requièrent de la part du candidat et ce qu’attendentles correcteurs. Et comment y répondre.

Reportez-vous au texte : Mulhouse mise sur la vidéosurveillance (page 160)

• « Quels sont, à Mulhouse, les dispositifs complémentaires à celui de la vidéosur-veillance ? Vous préciserez les missions de chacun d’entre eux. »Dans ce type de question, il faut repérer dans le texte le passage concerné, celui oùvous allez trouver la réponse. Il ne s’agit pas de donner votre avis, mais de vous atta-cher au contenu du texte, en fonction de la question posée. Votre démarche seradonc la suivante :1) Je trouve le passage concerné.2) Je présente la réponse avec mes propres mots et en y incluant une ou deux expres-sions du texte, à l’appui.

Proposition de réponse : trois dispositifs viennent compléter la vidéosurveillance àMulhouse. Il s’agit d’abord de la police municipale, avec des effectifs renforcés,« formée de 36 agents, elle passera en 2002 à 47, et l’objectif est d’atteindre unesoixantaine d’éléments en 2004 ». Ensuite, les médiateurs à qui « il revient d’aplanirles conflits de voisinage ou d’endiguer les nuisances sonores ». Et dernier dispositifenfin, la création d’un « Groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) » quiest plutôt chargé de régler les comportements d’incivilité.Notez le va-et-vient entre votre formulation personnelle et les citations à l’appui.

• Une autre question qui demande la rédaction d’une explication :

« Pourquoi le maire souhaite-t-il mettre en place également des « conseils desages » ? En quoi cette idée pose-t-elle problème ? »Le passage concerné se trouve à partir de la ligne 50. Proposition de réponse : Lemaire souhaite mettre en place des « conseils de sages » dans le but de fournir uneautre possibilité de réponse à la sanction des actes d’incivilité. La justice, par manquede moyens, ne peut régler toutes les affaires dans un délai relativement court. Avecces « conseils de sages », on trouverait ainsi une solution à ce type de difficultés.Deuxième partie de la question : En quoi cette idée pose problème ?Le procureur de la République craint les excès, les dérapages, il emploie l’expression« comités de salut public » et craint aussi la difficulté de mise en application de cettemesure. « Il réclame un code de déontologie » pour un encadrement réglementaireavec toutes les garanties liées à un bon fonctionnement.

122 Agent de police municipale

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Voyez comment la proposition de réponse à cette question, qui en contient deux,s’organise : on note toujours le passage concerné, on s’appuie sur le texte, la réponsen’est pas inventée. Vous reformulez avec vos propres termes et vous citez quelquescourtes expressions.Si les termes de la question vous posent un problème de compréhension, essayez detrouver des synonymes. Pourquoi, c’est l’équivalent de pour quelles raisons ?Quelles sont les difficultés soulevées par cette mesure ?Voilà une autre façon de comprendre les deux questions qui vous sont posées.

Crépuscule à la pointe du Raz (page 163)

• Question : Quelle impression générale se dégage de ce texte ? Argumentez votreréponse avec des expressions relevées dans le texte.Il faut s’appuyer sur les champs lexicaux dominants afin de pouvoir répondre à cettequestion. C’est un relevé et un repérage systématique du vocabulaire se rapportantà une même idée, à une même réalité, qui permet de déterminer un champ lexical,et ensuite on peut se demander quelle est l’impression produite. Voyez ce qui estdemandé dans la deuxième partie de la question : relevez des expressions, donc noussommes bien dans la juste démarche.On peut relever dans le texte : « terrible, perfide, face glauque, bruit sourd », c’estle champ lexical de la peur, de l’inquiétude, de la menace.« désolation, ruinés, la baie des Trépassés, les restes, funeste », c’est le champ lexicalde la mort.Ce texte suggère une atmosphère d’angoisse, avec une menace latente de mort.C’est un univers oppressant, …

• Les questions pour lesquelles on sollicite votre avis.Elles sont du type : Que pensez-vous de ? …Comment comprenez-vous cette phrase ? …Quelle remarque vous inspire cette phrase ? …À votre avis ? …

Regardez bien le barème, il vous indiquera l’ampleur de votre réponse.Il vous faudra rédiger soit un paragraphe d’une quinzaine de lignes, soit produireune petite rédaction, un essai. La durée de l’épreuve étant d’une heure, on ne peutpas exiger plus du candidat.Faites un très rapide brouillon, juste pour rassembler des idées et les ordonner.Voyez les deux aspects d’une question, le pour et le contre, les avantages et lesinconvénients. Après cette analyse, vous pourrez exprimer une opinion plus person-nelle, en guise de conclusion.Ce genre de question permet d’évaluer la qualité de votre expression, non seule-ment le respect de l’orthographe, de la construction des phrases, mais aussi la préci-sion du vocabulaire, l’organisation des idées et leur degré de pertinence par rapportà la question posée. Évitez les banalités, les remarques sans intérêt, les opinions défi-nitives et sans appel. Soyez nuancé. Ne débutez pas par des phrases du type « je suisd’accord avec l’auteur, l’auteur a raison… Je pense que… ».

Compréhension de texte 123

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Dans les premières phrases, vous dégagez une problématique claire et relativementsimple, c’est-à-dire le problème posé, sur lequel va porter votre réflexion.

Vous ferez ensuite deux ou trois paragraphes et vous conclurez en donnant votreavis, en faisant le bilan de votre réflexion.

Texte de Jean-Loup Motchane (page 165)

« L’idée d’une toute-puissance des médias est largement battue en brèche par lesobservations des maigres résultats politiques obtenus dans les régimes autoritairesou même dans les États démocratiques, malgré le recours massif à la propagande ouà la publicité télévisée. Par ailleurs, aucune étude sérieuse n’a pu établir que l’aug-mentation de la violence sociale trouvait son origine dans la multiplication desscènes violentes à la télévision. Peut-être est-ce même l’inverse : la violence à la télé-vision s’alimenterait de la violence sociale… »

• Expliquez et développez la remarque de l’auteur : « la violence à la télévision s’ali-menterait de la violence sociale ».

Dans un premier temps, il faudrait expliciter cette phrase, comme le sujet ledemande. Elle s’oppose à la thèse qui voudrait que les scènes de violence à la télé-vision favorisent la violence sociale. L’auteur ici prend le contre-pied de cette idée etpense que la violence montrée à la télévision, trouve son origine dans les violencesde la société. La violence à la télévision ne serait que le reflet de ce que produit lasociété. L’auteur a parlé de « miroir » dans le texte. Ensuite il faut développer, c’est-à-dire présenter une véritable réflexion sur ce sujet en donnant des exemples précis.

Développer, dans ce cas précis, c’est soutenir des arguments en faveur de cette thèse,mais aussi analyser la thèse contraire et voir ce que l’on peut en dire.

La télévision est le témoin, évidemment privilégié, grâce à l’impact des imagessouvent en direct, des événements marquants d’une société. Les émeutes récentesdans les banlieues, en France, en sont un exemple. Mais aussi dans les journaux télé-visés ou les magazines d’actualité, les journalistes accordent une place non néglige-able aux faits divers violents ; meurtres, rapts, enlèvements, etc. C’est parce que detels événements existent dans notre quotidien que la télévision s’en empare. Mais ilfaut se poser la question : Quelle part la télévision fait-elle à ces événements ? Tropd’images violentes ? Des images choisies, montées en épingle ? Dans cette phrase,l’auteur a choisi d’employer le verbe « s’alimenter ». La nourriture permet à un êtrehumain de vivre. Est-ce à dire que la télévision vit de ces images, de ces faits violents,à cause de leur impact sur les spectateurs ?

Nous pouvons nous interroger aussi sur le rôle de la télévision et sur sa responsabi-lité par rapport à des phénomènes de ce type. On a pu analyser l’influence de laviolence montrée à la télévision sur de jeunes esprits, facilement influençables, etl’impossibilité pour eux parfois de faire la différence entre le virtuel et le réel.

Le débat demanderait un plus long développement. Vous ne pourrez pas tout dire.Vous avez montré que vous savez su mettre en évidence un problème et y réfléchir,en ordonnant vos idées... C’est cela le plus important.

124 Agent de police municipale

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France : primauté à l’éducation (page 167)

• Question : « De la méthode française ou de la méthode britannique, laquelle vousparaît la plus efficace ? »

Vous avez étudié le texte en fonction des questions précédemment posées ; parconséquent, vous connaissez son contenu, ce que propose la méthode françaiseconcernant l’enfance délinquante, ainsi que la méthode anglo-saxonne. Vous savezce qui les oppose : une forte répression en Angleterre, avec la création de prisonspour enfants, alors que la législation française « affirme la primauté de l’actionéducative sur la répression. »

Pour répondre à cette question, vous n’êtes pas obligé de choisir l’une et d’écarterdéfinitivement l’autre. Ce serait même une erreur parce qu’il faut comprendre laposition de chaque pays. Sélectionnez plutôt les mesures qui vous semblent valablesdans l’un et l’autre pays. La France accorde beaucoup d’importance à la protectionde l’enfance avec « l’excuse atténuante de minorité », l’Angleterre souhaite, par desmesures spectaculaires donc dissuasives, diminuer son taux de délinquance juvénile.Il faudrait trouver un compromis entre les avantages des mesures françaises, protec-tion et éducation, et ceux de la méthode anglaise, « tolérance zéro ».Éduquer et réprimer, voilà les deux axes de votre réflexion.Concluez en rappelant les difficultés à trouver, pour chaque pays, des mesures adap-tées à ce problème, sans faire preuve de laxisme ou de trop de répression, avec lesconséquences que cela entraîne dans l’un et l’autre cas.

Compréhension de texte 125

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Sujets d’annales :éléments de réponses

Chapitre 5

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1 - « Comme du lait sur le feu »,texte de J.C. Guillebaud

Compréhension de texte 129

La prolifération des émissions interactives ou de télé-réalité sur le petit écran ; cesgens innombrables qui viennent livrer leur intimité et quêter un regard, tout cela nous ramèneà la même et unique question : dans notre société individualiste moderne, les médias peuvent-ils se substituer au lien social défaillant ? Voilà certes une terminologie un tantinet pompeusepour se demander, en gros, si la culture médiatique - c’est-à-dire virtuelle et standardisée -peut pallier le manque d’affiliations stables et d’appartenances dont nous souffrons (familles,solidarités collectives, cultures ouvrières ou politiques, etc.) ?

Qu’on y songe. Une info fracassante, la mort d’Untel, les rebonds de la bourse, unsondage surprenant ou la dernière gaffe d’un politicien : c’est désormais le médiatique (audio-visuel surtout) qui diffuse en continu ce qu’il faut bien appeler une culture populaire. Celle quianimera les comptoirs de bistrot, meublera les dîners, inclinera à renchérir sur son voisin detrain. Chaque matin, nous est fournie une sorte de package informationnel assez hétéroclitemais plus cohérent qu’on ne l’imagine : un peu de politique, trois pincées de science, unsoupçon de littérature et des miettes d’histoire, de géographie, de jardinage, d’économie, etc.Appelons ça l’air du temps, le fux, le discours ambiant ou d’actualité.

C’est en partageant ce stock minimal qu’on tâchera de ravauder ensuite - etindéfiniment - un « être ensemble » que dissout sans relâche la modernité. Combien deconversations engageons-nous qui commencent par un « j’ai vu », un « j’ai entendu », ou un« j’ai entendu dire » directement tributaires des médias ? Ce nouveau lien virtuel, qu’enpenser au juste ? Y voir une panacée providentielle est excessif. Entre les appartenancesd’hier et les « partages » médiatiques d’aujourd’hui, la perte en ligne est considérable. Maisdiaboliser cet ersatz* n’a pas beaucoup de sens non plus. Qu’on le veuille ou non, lemédiatique est devenu l’air que nous respirons, notre lot. Et c’est aussi parce que nousécoutons un minimum de choses en commun que nous sommes encore à peu près« ensemble ».

Quant à la politique… L’espace véritable de la délibération démocratique n’est plus lepréau de l’école, le Conseil des Ministres, l’hémicycle du Parlement, la chancellerie ou lesommet diplomatique. C’est le studio de télévision. C’est devant l’œil rond de la caméra quel’Etat et l’élu se trouvent convoqués. C’est là qu’ils rendent – ou règlent – des comptes. C’estl’agora* post-moderne. C’est un meeting sans commencement ni fin qui vaut bien, en effica-cité et en souplesse, les crapahutages provinciaux d’autrefois ou les rassemblements en pleinair.

Malheureusement, cette transmutation du lien social et politique ne va pas sansinconvénient. D’abord, il s’agit là d’une culture purement orale, et donc faiblementcumulative. Amnésique par essence, elle cède aisément aux mécanismes de la rumeur, de ladélation, de l’approximation, etc. Et puis, plus grave, elle consolide un principe inégalitaireredoutable. Cette culture prétendument populaire est en réalité globalement oligarchique. Ellepart de l’un ou du petit nombre pour aller vers tous. Ce faisant, elle institue deux catégoriesdistinctes d’hommes et de femmes : ceux du dedans et ceux du dehors. L’aristocratie desstudios manipulatrice de symboles et le tiers état consommateur de signes…Ce sont ces tropismes* de domination qu’au sujet des médias il faut surveiller comme le laitsur le feu…

J.C. Guillebaud « Ecoutez voir »TéléCinéObs n° 1996

* Ersatz : un produit de remplacement, un succédané.* Agora : la place publique et le marché des anciennes villes grecques.* Tropismes : force obscure qui pousse un groupe, un phénomène à prendre unecertaine orientation.

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130 Agent de police municipale

QUESTIONS SUR LE TEXTE

I - Vocabulaire (10 points)

1) Donnez un synonyme de : ravauder (1 point)pallier (1 point)hétéroclite (1 point)

2) Que signifient dans le texte : une panacée (1 point)amnésique (1 point)renchérir (1 point)

3) Qu’est-ce qu’une culture oligarchique ? (2 points)

4) Employez dans une phrase l’expression : « comme du lait sur le feu ». (2 points)

II - Compréhension (10 points)

1) Relevez une phrase ou un membre de phrase qui expose le problème développédans ce texte. (2 points)

2) En vous appuyant sur le texte, dites quel est le rôle des médias dans nos sociétésmodernes ?

3) Quels dangers l’auteur souligne-t-il ? Qu’en pensez-vous ?

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■ Eléments de réponses

Vocabulaire :1) Synonymes de :Ravauder (ligne 16) : dans le texte, nous pouvons proposer, rassembler, ou réunirPallier (ligne 6) : comblerHétéroclite (ligne 13) : divers ou disparate.Choisissez, n’en proposez qu’un seul, respectez la consigne.

2) Une panacée (ligne 20) : selon le texte, les phrases que nous prononçons fréquem-ment (« j’ai vu, j’ai entendu, j’ai entendu dire »), trahissant l’impact des médias surnotre discours, nos réflexions ne sont pas une formule qui pourrait tout résoudre,une solution.Amnésique (ligne 34) : cette culture purement orale n’a pas de mémoire. Elle estinstantanée et ne laisse pas de traces durables.Renchérir (ligne 11) : aller encore plus loin, en paroles, que ce que dit le voisin.

3) Une culture oligarchique (ligne 36) : une oligarchie est un régime politique quiest le contraire de la démocratie, puisqu’une minorité privilégiée détient le pouvoir.C’est un mot d’origine grecque qui veut dire que le commandement appartient àquelques-uns. Ce mot est appliqué dans le texte, à la culture qui est « fabriquée »par quelques-uns pour tous et donc inégalitaire. Il y a ceux qui font cette culture etceux qui la consomment.

4) Cet enfant est turbulent, il faut le surveiller comme le lait sur le feu.

Compréhension1) Ligne 3 : « … dans notre société individualiste moderne, les médias peuvent-ilsse substituer au lien social défaillant ? » ou bien :Ligne 5, on pourrait se demander « si la culture médiatique – c’est-à-dire virtuelle etstandardisée – peut pallier le manque d’affiliations stables et d’appartenances dontnous souffrons… »

2) Dans nos sociétés modernes, les médias peuvent avoir un rôle de re-création dulien social en faisant partager aux gens une culture commune, celle que tout lemonde connaît et qui est diffusée en continu tout au long de la journée. Un lienvirtuel se crée et, comme l’indique l’auteur, « c’est parce que nous écoutons unminimum de choses en commun que nous sommes encore à peu près « ensemble ».La télévision est le lieu où l’on discute, où l’on échange des idées, c’est en quelquesorte une place publique. Tout passe par elle. La télévision a là un rôle prépondé-rant parce qu’elle est omniprésente et qu’elle devient ainsi un « espace véritable dela délibération démocratique. » Les hommes politiques l’utilisent abondamment.

3) Le principal risque est l’oralité de cette culture que les médias fabriquent. C’estune culture qui ne laisse pas de traces tangibles et qui est fragile parce qu’elle estdans l’instantanéité, sans mémoire.Deuxième danger, plus grave, elle se veut populaire, or elle ne l’est pas parce qu’elleest produite et diffusée par un petit nombre qui détient ce pouvoir de l’imposer. Elleinstitue ce que l’auteur appelle « l’aristocratie des studios » et le « tiers état consom-mateur de signes ». C’est exercer un pouvoir absolu d’un petit nombre sur la grandemasse des consommateurs.

Compréhension de texte 131

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2 - La (trop) bonne franquette

132 Agent de police municipale

Pour ne pas subir aveuglément le flux médiatique, il s’agit d’abord de ne pas s’habituer.C’est-à-dire de garder en état de marche non point seulement son esprit critique (qui touche aufond des choses) mais aussi sa capacité de décryptage, de décodage (qui vise plutôt lesformes). Prenons l’exemple du tutoiement et de l’usage systématique des prénoms dans laplupart des conversations.

Le tutoiement suggère une abolition ostentatoire des hiérarchies. Il fait prévaloir un principed’égalité, voire d’équivalence. Lorsque Karl Zéro (« Le Vrai Journal » sur Canal +), en sesmanières papelardes, impose le « tu » aux hommes politiques, il les décroche mine de riend’un piédestal symbolique. Ce tutoiement-là auquel presque tous consentent avec un brin delâcheté - signale un renversement des préséances. Et des puissances. Sous l’œil des caméras,un ministre, un chef de parti ou un président d’Assemblée qui accepte d’être tutoyé va, enquelque sorte, à Canossa.

Ce qui se joue là, c’est une forme de destitution aux effets plus dévastateurs qu’on nel’imagine. Le politique est devenu « l’invité » modeste, forcé de s’adapter aux règles du jeude la vidéosphère. Le rapport des forces a changé. Ministre ou député : presque tous, enfrissonnant, viennent manger dans la main de l’animateur. C’est ainsi.

L’analyse est un peu différente - et plus subtile - pour ce qui concerne l’usage des prénoms.Guillaume Durand en est l’usager emblématique. Lorsqu’il rassemble autour de lui desécrivains (« Campus » sur France 2) venus défendre leur livre, Durand n’adore rien tant queles interpellations sans chichis : « Alors Joseph ! Expliquez-nous Francis !Merci d’être parminous Antoinette ! » L’emploi unilatéral du prénom laisse entendre qu’ « on se connaît »,n’est-ce pas ? Il installe d’emblée l’entretien dans une tonalité « sympa ». Il nous la joue, ensomme, à l’américaine et substitue aux drapés langagiers d’avant-hier une bonne franquetterésolument branchée. Au diable les salamalecs !

Deux remarques, cependant. Notons d’abord que cette règle du jeu est imposée avec unedouce autorité contre laquelle nul n’ose se rebeller. Elle est, à ce titre, une douce violence.Imagine-t-on un romancier qui répondrait tout à trac : Ecoutez, cher monsieur Durand, c’esttrès gentil de m’avoir invité mais je ne suis pas sûr que nous nous connaissions assez pournous appeler par nos prénoms respectifs ?

Deuxième remarque : cette familiarité pourrait-elle fonctionner dans tous les cas de figure ?S’il recevait Raymond Aron, Jean-Paul Sartre ou Alexandre Soljenitsyne, le pimpantGuillaume Durand songerait-t-il une seule seconde à les apostropher en leur lançant des« Bonjour Raymond ! Salut Jean-Paul ! Bienvenue Alexandre » ? Sans doute pas. Et pourquoidonc ?

Parce qu’au-delà même des bonnes intentions affichées par l’animateur, la gourmandiseamicale avec laquelle il prénomme ses invités traduit, elle aussi, un renversement symbolique.La littérature, en général, et le livre, en particulier, se trouvent soumis au même phénomènede désacralisation, voire de banalisation irrémédiable que le politique. Est-ce une si bonnenouvelle ? Pas si sûr…

Jean-Claude Guillebaud

Extrait du Nouvel Observateur

Page 134: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 133

Mercredi 6 octobre 2004

EPREUVE D’EXPLICATION ET DE COMPREHENSION DE TEXTE

Durée : 1 heureCoefficient : 2

QUESTIONS A PARTIR DU TEXTE CI-JOINT

1) Compréhension et rédaction : (3 points pour l’orthographe)

a) expliquez le titre, pourquoi un terme est-il entre parenthèses ?Votre réponse sera rédigée en 40 mots minimum. (3 points)

b) expliquez la phrase :« il les décroche d’un piédestal symbolique » (2 points)

2) Vocabulaire :

a) expliquez le mot « abolition » dans le contexte (1 point)

b) expliquez le terme « unilatéral » dans le contexte (1 point)

c) décomposez le terme « irrémédiable » et expliquez-la dans le contexte (1 point)

3) Compréhension générale :

Relevez 3 termes qui indiquent que le journaliste cherche à impliquer le lecteur (3 points)

4) Orthographe

Lignes… 11 …. à…13… « le politique est devenu……………forcé …….Le rapport de force a changé »Repérez les participes passés et expliquez leur accord. (4 points)

CONSEILS : ATTENTION A L’ECRITURE ET A L’ORTHOGRAPHE

Page 135: Le rapport, la compréhension de texte

■ Eléments de réponses

1) Compréhension et rédaction :a) L’expression populaire « à la bonne franquette » signifie sans cérémonie, avecsimplicité. Les animateurs, à la télévision, s’adressent aux hommes politiques ou auxécrivains avec une certaine familiarité. L’adjectif « trop » a été mis entre parenthèsespour montrer l’aspect négatif de cette pratique.b) « il les décroche d’un piédestal symbolique » (ligne 7) : en utilisant le tutoiement,l’animateur enlève aux hommes politiques le prestige dont ils jouissent. Il abolit ainsid’une certaine manière les barrières sociales.

2) Vocabulairea) (ligne 5) l’abolition c’est la suppression, l’annulation. Le tutoiement supprime leshiérarchies sociales. On se trouve à égalité.b) (ligne 18) unilatéral signifie d’un seul côté. C’est Guillaume Durand qui appelleses invités par leur prénom alors que la réciproque n’existe pas.c) ir- est un préfixele radical est : réméd(i)-able est le suffixe(ligne 33) : cet adjectif désigne le phénomène de banalisation qui est définitif. Onne peut revenir en arrière.

3) Compréhension généraleDans ce texte, il y a un assez grand nombre de termes qui indiquent que le journa-liste cherche à impliquer le lecteur. Parmi la liste suivante, choisissez-en trois, commel’indique la question :« Prenons » « notons », ces deux verbes associent le lecteur à la démarche du jour-naliste.« n’est-ce pas ? » « et pourquoi donc ? » « est-ce une si bonne nouvelle ? », c’est uneinterpellation en direction du lecteur.« il nous la joue », c’est une expression très familière qui marque une connivenceavec le lecteur avec l’emploi du « nous ».

4) OrthographeLes participes passés : « devenu » « forcé » « changé ».« devenu », employé avec l’auxiliaire être, s’accorde avec le sujet « le politique »,masculin, singulier.« forcé » est un participe passé employé sans auxiliaire, fonctionne comme unadjectif qualificatif, s’accorde aussi avec « l’invité », masculin, singulier.« changé », employé avec l’auxiliaire avoir, ne s’accorde pas avec le sujet.

134 Agent de police municipale

Page 136: Le rapport, la compréhension de texte

Le colonel Gérard Browne, de la direction générale de la gendarmerie, admet l’effortd’adaptation que doivent consentir ses militaires : « Nous avions une culture rurale mais nousnous adaptons à une délinquance périurbaine, transférée par les villes à leur périphérie ». Lesgrandes agglomérations « gangrènent » les zones périurbaines, voire rurales, grâce auxaxes routiers rapides, qui facilitent la fuite des malfaiteurs et le transport des stupéfiants.« La mobilité, notamment des jeunes, est une des principales causes de la délinquance à lacampagne », affirme Gérard Pelletier, président de la Fédération nationale des maires ruraux.Mais la délinquance en zone de gendarmerie n’est pas seulement « importée », elle est aussilocale. L’accroissement des vols (+ 10,36 %), ou celui des agressions, notamment depersonnes âgées, ne peut pas être mis à la seule charge des gens venus d’ailleurs. L’apparitionde populations nouvelles rassemblant des dizaines de nationalités différentes, logées dans descités-dortoirs, est un phénomène récent que les gendarmes maîtrisent encore mal.C’est la raison pour laquelle la hiérarchie de la gendarmerie était favorable au principe d’unredéploiement partiel police-gendarmerie qui, tel qu’il était présenté par le gouvernementJospin au printemps 1998, s’est heurté aux résistances des élus et des syndicats de policiers.En attendant, les gendarmes ont modifié leur organisation interne : en cas de nécessité, unebrigade territoriale peut maintenant intervenir sur un autre canton que celui où elle estnormalement compétente.Cette plus grande souplesse, explique la gendarmerie, nécessitait la création des centresopérationnels de la gendarmerie (COG) pour les opérations de nuit, décriés par une bonnepartie de la population rurale. Les gendarmes rejettent cette critique en affirmant que le délaid’intervention s’établit en moyenne à quinze minutes, grâce aux COG. « La nuit, il y atoujours, de toute façon, un planton à la brigade qui peut intervenir le cas échéant », répètent-ils à l’envi, comme pour bien marquer qu’ils maintiennent leur service de proximité.

3 - « La gendarmerie doit adapter son dispositifà une nouvelle tendance »

Compréhension de texte 135

SESSION 2001

REPONSE,A PARTIR D’UN TEXTE REMIS AUX CANDIDATS, A DES QUESTIONS SURLA COMPREHENSION DE CE TEXTE ET L’EXPLICATION D’UNE OU PLUSIEURS

EXPRESSIONS FIGURANT DANS CE TEXTEDurée : 1h00Coefficient : 2

LA GENDARMERIE DOIT ADAPTER SON DISPOSITIF A UNE NOUVELLE TENDANCE

La publication des statistiques sur les crimes et délits en 2000 a été un coup dur pour lagendarmerie. Dans ses zones de compétence, rurales et périurbaines, l’augmentation globaleatteint 9,45 % contre 4,48 % en zone urbaine, sous l’autorité de la police. Cette hausseconstitue un renversement de la tendance : depuis 1995, les chiffres des gendarmes étaientorientés à la baisse. Certes, un accroissement de 20,2 % en Creuse correspond à 648infractions de plus, alors qu’une hausse de 1,69 % à Paris signifie 4 928 délitssupplémentaires (LeMonde du 3 février 2001).Mais la gendarmerie est désormais confrontéeà une délinquance qu’elle ne connaissait pas il y a une dizaine d’années. Même si lesdifférends de famille et de voisinage représentent encore la majorité de ses interventions, elledoit, de plus en plus, faire face aux délits de voie publique (+ 10,79 % en 2000), considéréscomme la cause essentielle du sentiment d’insécurité de la population. Les maires de petitescommunes sont eux aussi aujourd’hui interpellés par leurs administrés.

FUITE FACILITEE

Page 137: Le rapport, la compréhension de texte

136 Agent de police municipale

MANQUE DE MOYENS

Beaucoup d’élus locaux déplorent néanmoins la « déprofessionnalisation » de la gendarmerie.« En faisant appel de plus en plus à des gendarmes auxiliaires, elle compte dans ses rangs tropde sous-gendarmes », affirme M. Pelletier. Les chiffres des effectifs viennent étayer sa thèse :sur un total de soixante mille gendarmes départementaux, dix mille sont des auxiliaires.Le manque de moyens de la gendarmerie ne s’exprime pas seulement sur le plan despersonnels. Elle possède peu de voitures assez rapides pour prendre en chasse des malfaiteurs.Nombre de gendarmes achètent leur propre ordinateur pour l’installer dans leur bureau qui estil est vrai, à proximité de leur domicile en raison du principe de casernement auquel ils sonttrès attachés. Même la justice se montrerait pingre avec les gendarmes. Elle refuse plus qu’ilne le faudrait, expliquent-ils, des commissions rogatoires qui peuvent s’avérer onéreuses.

M.S. LeMonde 4 avril 2001

Page 138: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 137

QUESTIONS

A – Explication et vocabulaire (10 points)

1 - Expliquez, dans le contexte, chacune des expressions suivantes :

ses zones de compétences 2 pointsles différends de famille et de voisinage 1 pointLes grandes agglomérations « gangrènent » les zones périurbaines 2 pointsle principe de casernement 1 point

2 – Citez un synonyme et un antonyme (mot de sens contraire) pour chacun desmots suivants (3 points) :

décriésétayeronéreuses

3 – Parmi les mots suivants, quels sont ceux que l’on peut associer à l’adjectif« pingre » (1 point) ? (vous recopierez le ou les mots sur votre copie)

générositérestrictionslargessesavarice

B - Compréhension (10 points)

1 - En vous appuyant sur le premier paragraphe, expliquez à quel phénomène la gendarmeriea été confrontée en l’an 2000 (3 points).

2 - Quelles sont les causes de ce phénomène (3 points) ?

3 - A quelles insuffisances la gendarmerie doit-elle faire face (4 points) ?

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Page 139: Le rapport, la compréhension de texte

■ Eléments de réponses

A) Explication et vocabulaire1) « ses zones de compétence » (ligne 5), ce sont les limites géographiques danslesquelles s’exercent les interventions de la gendarmerie.« les différends de famille et de voisinage » (ligne 12) : les familles ou les voisins ontdes désaccords et peuvent se disputer.« les grandes agglomérations gangrènent les zones périurbaines » (ligne 23) : lagangrène c’est une infection qui, à partir d’une plaie par exemple, pourrit la chairet peut s’étendre à tout le corps. Périurbaines, ce sont les zones autour des villes, lesbanlieues.Les grandes villes s’étendent au-delà de leurs limites, débordent et exportent leursproblèmes, notamment la délinquance qui contamine donc de nouveaux territoires.2) « décriés » : synonyme critiqués, antonyme approuvés,« étayer » : synonyme confirmer, antonyme réfuter,« onéreuses » : synonyme coûteuses, antonyme bon marché.3) Les mots que l’on peut associer à l’adjectif « pingre » sont : avarice et restrictions.

B) Compréhension1) La gendarmerie a été confrontée, en 2000, à un type de délinquance qu’elle neconnaissait pas jusqu’à présent. Elle doit maintenant « faire face aux délits de voiepublique ». Ce phénomène urbain touche désormais les zones rurales et périurbainesqui sont ses zones de compétence.2) « Les axes routiers rapides qui facilitent la fuite des malfaiteurs et le transport desstupéfiants » exportent cette délinquance dans des zones qui, auparavant, n’étaientpas touchées par ce phénomène. L’apparition de populations nouvelles égalementet leur établissement dans ces zones favorisent aussi un type de délinquancenouveau, pour les gendarmes.3) La gendarmerie souffre d’un manque de personnel qualifié, on parle de « dépro-fessionnalisation », de « sous-gendarmes ».Sur le plan matériel, les gendarmes manquent de voitures rapides, permettant laprise en chasse des malfaiteurs. Ils sont insuffisamment équipées en ordinateurs. Etenfin, la justice refuse d’établir des commissions rogatoires, c’est-à-dire desdemandes d’actes de procédure auprès des tribunaux.

138 Agent de police municipale

Page 140: Le rapport, la compréhension de texte

4 - Texte de Michèle Fitoussi

Compréhension de texte 139

MERCREDI 26 JANVIER 2005

REPONSE, A PARTIR D’UN TEXTE REMIS AUX CANDIDATS, A DES QUESTIONS SURLA COMPREHENSION DE CE TEXTE ET A L’EXPLICATION D’UNE OU PLUSIEURS

EXPRESSIONS FIGURANT DANS CE TEXTE.

DUREE 1 HEURE – COEFFICIENT 2

Sujet :

Et vlan ! La vieille tarte à la crème du retour de l’autorité à l’école, très en vogue ces dernièressemaines, vient encore de frapper. Envoyeur : l’Education Nationale. Une circulaire réhabilite en effetla punition collective. Un retour au bon vieux temps en somme, quand l’instituteur, forcément enblouse grise, montrait à une classe hilare un poisson en papier en s’exclamant d’une voix forte :« Vous me copierez cent fois pour demain : je ne dois pas accrocher de poisson d’avril au dos dumaître. » Ah bon, s’étonneront d’aucuns - je veux dire des parents d’élèves un peu naïfs-, parce que lasanction collective n’existait plus ? Eh bien, non : il y a quatre ans, une autre circulaire en supprimaitl’usage. Comme de juste, les réactions indignées face à ce nouveau texte ne se sont pas fait attendre :très remontées, les associations de parents d’élèves ont même envisagé la possibilité de le contesterjuridiquement. On a ainsi entendu des analyses terribles : « supplément de travail », « encouragementà la délation »…Inévitablement, le discours psy s’en est mêlé : « sentiment d’injustice, blabla,traumatisme, blabla, mais pourquoi pas rétablissement de l’ordre, blabla ». Le tout s’inscrivant dans lanostalgie d’une école décidément très « rétropublicaine », orchestrée par la com’ passéiste du Ministrede l’Education depuis la rentrée : dictées, tableau noir, odeur de craie…Autant de marronniers bonenfant sur lesquels surfent avec succès des films (« Les Choristes », « Les fautes d’orthographe »), latéléréalité (« Le Pensionnat de Chavagnes » sur M6), des livres, des sites internet, tous axés sur lemythe de l’école à papa, sévère mais juste. Tout cela ne serait pas si grave s’il n’y avait là - et cettemini-polémique en est un exemple intéressant - un tragique manque de fond qu’une forme séduisantene parvient pas à occulter. D’un côté, des mesurettes que l’on saupoudre cà et là pour marquer lavolonté de changement (oublions Mai 68, le bonheur est dans l’autorité) sans trop se mouiller pourautant. De l’autre, des parents consuméristes qui décortiquent les règlements comme ils le feraientd’un contrat mais sont les premiers à vouloir de cette fameuse autorité (70 % d’entre eux laréclament). Entre les deux, des profs qui se débrouillent comme ils le peuvent face à des élèves qui ontchangé depuis un demi-siècle, comme la société elle-même a changé. Et qui savent bien, pourl’éprouver au quotidien, qu’un arsenal disciplinaire renforcé est sans doute nécessaire maiscertainement pas suffisant pour remédier aux innombrables maux dont souffre l’école. En premierlieu, parce que, en matière de pédagogie, l’autorité ne se décrète pas, elle s’instaure. Naturellementou pas du tout.

Michèle FITOUSSI, « Elle » Lundi 8 novembre 2004

Consignes à lire avant le commencement de l’épreuve

Il vous est demandé de rédiger sur la copie à l’aide d’un stylo à encre bleue ou noire.Les brouillons ne seront pas ramassés.

Vous ne devez faire apparaître aucun signe distinctif, ni votre nom, ni le nom d’unecollectivité existante, ni signature, ni paraphe.

Votre identité devra uniquement être reportée dans le coin cacheté de la copie.Rabattre la partie noircie et la coller en humectant les bords.

Page 141: Le rapport, la compréhension de texte

140 Agent de police municipale

I VOCABULAIRE :

1) Expliquez l’expression et les mots suivants dans le texte :

« la vieille tarte à la crème »,« une circulaire »,« hilare »,« la nostalgie »

II COMPREHENSION :

1) Proposez un titre pour ce texte,

2) Expliquez votre choix par une phrase personnelle,

3) Justifiez le titre par deux citations courtes mais significatives du texte.

III COMMENTAIRE :

1) Que signifie la remarque suivante : « L’autorité ne se décrète pas, elle s’instaure.Naturellement ou pas du tout ?,

2) Que pensez-vous de cette citation ? Vous développerez votre point de vue à traversun texte argumentatif et personnel d’environ dix lignes.

YYY

Y

Page 142: Le rapport, la compréhension de texte

■ Eléments de réponses

Vocabulaire

1) Expliquez : « la vieille tarte à la crème » (ligne 1) : cette image est employée pourmontrer une idée creuse, qui n’a pas de fondement, un cliché qui donnerait uneréponse à toutes les questions.Dans le texte, on reparle de l’éternel sujet du retour à l’autorité à l’école. C’est unproblème qui est régulièrement évoqué, sans avancée réelle.« une circulaire » (ligne 2), c’est un texte d’ordre administratif destiné à être diffusédans les services concernés et qui donne des directives. L’Education nationale envoieune circulaire aux chefs d’établissement afin de rétablir la punition collective.« hilare » (ligne 4) : qui rit franchement. Les élèves se réjouissent de voir le profes-seur tenant le poisson en papier.« la nostalgie » (ligne 13) : c’est le regret mélancolique de l’école d’autrefois avec sesvaleurs républicaines.

Compréhension

1) Le rétablissement de l’autorité à l’école.

2) La discipline et le respect de l’autorité à l’école, aujourd’hui, sont un problèmemajeur, et l’Education nationale peine à trouver des orientations cohérentes dans cedomaine.

3) Deux citations : « La vieille tarte à la crème du retour de l’autorité à l’école, trèsen vogue ces dernières semaines, vient encore de frapper »« un retour au bon vieux temps en somme »

Commentaire

1) « En matière de pédagogie, l’autorité ne se décrète pas, elle s’instaure.Naturellement ou pas du tout. »Transmettre des savoirs demande non seulement d’avoir des compétences, maisexige aussi que l’enseignant sache faire preuve de fermeté, c’est ce qu’on appellel’autorité. Celle-ci ne relève pas de la domination pure et simple d’un adulte sur desenfants ou des adolescents, elle se développe dans un climat de confiance. Le profes-seur sait de façon intuitive ce qu’il va faire passer et comment.

2) Certes, comme nous venons de l’expliquer, l’autorité idéalement et en général,puisque le mot pédagogie a été supprimé, est en fait fondée sur des échanges, sorte departenariat professeur-élèves, sur la faculté d’un professeur à établir de véritablescontacts avec ses élèves. L’autorité, dans cette perspective, ne s’impose pas, ne se décrètepas, on la développe au fur et à mesure des échanges. Mais nous ne devons pas oublierpour autant que certaines contraintes existent et qu’elles doivent être respectées parcequ’il en a été décidé ainsi, pour le bien de la collectivité. Par exemple, le règlement inté-rieur des collèges et lycées est imposé, on ne le discute pas. Il fait autorité d’emblée. C’estun cadre qui est fixé et qui permet de vivre dans de bonnes conditions.L’autorité de la hiérarchie est aussi à respecter sans discussion.Il est souhaitable de poser des bornes, des contraintes en matière d’éducation àl’école. Mais dans des cas particuliers, le dialogue est nécessaire, et c’est là que l’ons’aperçoit qu’une autorité bien comprise est plus facile à admettre pour des élèves.

Compréhension de texte 141

Page 143: Le rapport, la compréhension de texte

142 Agent de police municipale

5 - Texte d’Alexandre Garcia1 - TEXTE

En progression constante dans les entreprises, l’utilisation de tests de dépistage de droguedevrait bientôt devenir systématique au bord des routes. Le gouvernement s’est en effet donnépour « de généraliser l’emploi du test salivaire de dépistage dans le courant 2005 », comme l’adéclaré le ministre de l’intérieur, Dominique de Villepin, lors des questions au gouvernement, àl’Assemblée nationale, le 27 octobre. Plus pratique que le dépistage urinaire actuellement envigueur, ce test salivaire doit permettre une « meilleure application de la loi », estime ledélégué interministériel à la sécurité routière, Rémi Heitz, pour qui « le risque d’être contrôléest aujourd’hui tout à fait insuffisant pour avoir un effet dissuasif ».La détection de l’usage des stupéfiants au volant avait été rendue obligatoire, en cas d’accidentmortel, par la loi Gayssot de 1999. Depuis cette date, les tests de dépistage de drogue ont étéentendus par la loi Dell’Agnolla du 3 février 2003 à tous les accidents avec dommagescorporels, dans lesquels il existe des « raisons plausibles de soupçonner l’usage destupéfiants ». Mais une série d’obstacles matériels et financiers ont jusqu’à présent limitél’utilisation à grande échelle de ces tests. En 2003, seuls 2 000 automobilistes ont fait l’objetde tels contrôles, quand, dans le même temps, plus de 9 millions ont été soumis à un testd’alcoolémie. Gendarmes et policiers doivent en effet faire appel à un médecin et disposer d’unlocal mobile spécifique, au bord de la route, pour détecter dans les urines des automobilistesd’éventuelles traces de drogues (cannabis, cocaïne, héroïne, ecstasy et amphétamines). « Cedispositif lourd et compliqué rend en pratique impossible le dépistage de masse desstupéfiants », consacre le professeur Claude Got, accidentologue, et coauteur du Livre blanc de1993, qui avait recommandé la recherche de stupéfiants en cas d’infraction au code de la route[…]La personne dont le test se révèle positif doit en outre être conduite à l’hôpital, où il n’est pasrare qu’elle patiente plusieurs heures avant d’obtenir une prise de sang, seul moyen deconfirmer avec précision qu’elle était bien sous l’emprise de stupéfiants au moment du test.Le test salivaire, qui permet de se passer d’un médecin mais pas du contrôle sanguin postérieurau dépistage, était donc très attendu par les forces de l’ordre. Après plusieurs moisd’expérimentation dans une vingtaine de départements, ce nouveau test « a été vérifié etadopté » par le centre d’études et de recherche logistique de la police nationale, a indiqué leministre de l’intérieur. Il est « au point scientifiquement », confirme Didier Jayle, le présidentde la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), pour lequel« le cannabis au volant doit être éradiqué au même titre que l’alcool ».Cet avis est toutefois loin d’être partagé par les spécialistes de la toxicologie et de la sécuritéroutière. « Ces tests, sur lesquels les laboratoires mènent des études très importantes, ont unesensibilité très faible au cannabis », précise le professeur Got, pour qui « il faudra avoir fumédans l’heure qui précède pour être positif », alors que les effets du cannabis peuvent durer dedeux à six heures. « Le test salivaire marche très bien pour certaines drogues, sauf pour lecannabis, qui correspond à 90 % des cas positifs », tranche le docteur Patrick Mura,président de la Société française de toxicologie analytique (SFTA). « Même si lacommunauté des toxicologues est très favorable au dépistage dans la salive, la généralisationde ces tests est prématurée et ne correspond absolument pas à la réalité scientifique »,renchérit le médecin légiste Pascal Kintz, représentant français du projet européen Rosita(Roadside Testing Assessment), qui vise à évaluer dans huit pays les tests de dépistage au borddes routes.[…] Au-delà des querelles scientifiques sur la fiabilité du dispositif, les syndicats de magistratss’inquiètent de leur côté des conséquences d’une généralisation du dépistage de drogue sur lestribunaux. « A la différence de l’alcool, l’usage de drogue est interdit, quelle que soit laconcentration détectée, rappelle Dominique Barella, président de l’Union syndicale des

Page 144: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 143

magistrats (USM, modérée). En cas de dépistage positif, l’usager sera donc poursuivi pourdeux délits, conduite sous l’emprise de stupéfiants et usage de drogue, ce qui risque

d’encombrer davantage les parquets et les juridictions des tribunaux correctionnels par uneinflation des poursuites » […]

Alexandre Garcia - LE MONDE, 15.01.05

Page 145: Le rapport, la compréhension de texte

144 Agent de police municipale

II – QUESTIONS

A – EXPLICATION ET VOCABULAIRE (10 points)

1 – Donnez un titre à cet article - (1 point)

2 – Donnez un synonyme pour chacune des expressions suivantes - (0,5 point par expression,soit 3 points)

1) « dissuasif »2) « plausibles »3) « à grande échelle »4) « l’emprise »5) « renchérit6) « inflation »

3 – Expliquez, dans le contexte, chacune des expressions suivantes – (1,5 points par expression,soit 6 points)

1) « les tests de dépistage de drogue ont été étendus par la loi »2) « une sensibilité très faible au cannabis »3) « la généralisation de ces tests est prématurée »4) « les parquets » (ligne 53)

B – COMPREHENSION (10 points)

1 – Donnez les idées essentielles de ce texte en 5 lignes - (4 points)

2 – Répondez aux questions suivantes - (2 points par question, soit 6 points)

1) Quels sont les avantages du test salivaire par rapport au test urinaire selon l’auteur del’article ?2) Pourquoi existent-ils des divergences entre les scientifiques et sur quels points portent-elles ?3) Pourquoi l’usager de drogue devrait-il être poursuivi pour deux délits en cas de contrôlepositif ?

Page 146: Le rapport, la compréhension de texte

■ Eléments de réponses

Explication et vocabulaire1) Un titre : La détection de l’usage des stupéfiants au volant

2) Synonymes :dissuasif (ligne 9) : qui persuade de ne pas faire une action.« plausibles » (ligne 13) : vraisemblables, probables« à grande échelle » (ligne 15) : généralisée« l’emprise » (ligne 26) : l’influence« renchérit » (ligne 44) : ajoute« inflation » (ligne 54) : une augmentation, un accroissement

3) Explication des expressions« les tests de dépistage de drogue ont été étendus par la loi » (lignes 11-12) : lesopérations de contrôle de la drogue ont été élargies et concernent désormais tousles accidents avec des blessures.« une sensibilité très faible au cannabis » (ligne 37) : ces tests réagissent de façontrès peu significative au cannabis, on a des difficultés à obtenir une analyse et desrésultats réellement fiables.« la généralisation de ces tests est prématurée » (ligne 43) : l’extension, le dévelop-pement de ces tests est trop précoce. Ils ont été lancés de façon trop rapide, avantd’avoir des certitudes scientifiques sur leur fiabilité.« les parquets » (ligne 53) : ce sont les endroits d’exercice de la justice : Le petitparquet sous l’autorité d’un substitut et le parquet général sous celle d’un procu-reur.

Compréhension1) Les idées essentielles : on va généraliser l’usage des tests de dépistage de drogue.Comme on l’avait fait auparavant pour l’alcool. On va instituer le test salivaire, pluspratique que le test urinaire ; mais les spécialistes en toxicologie contestent la fiabi-lité de ces tests pour le cannabis, drogue la plus largement utilisée. D’autre part, lesmagistrats s’inquiètent de l’encombrement des tribunaux suite à ces nouvellesmesures.

2) Les avantages du test salivaire par rapport au test urinaire : le test urinairedemande des moyens spécifiques, il faut la présence d’un médecin et un local aubord des routes, ce qui rend cette mesure peu pratique à appliquer. Le test salivairene requiert pas la présence d’un médecin et est donc plus facilement utilisable.Les divergences des scientifiques : le centre d’études et de recherche logistique dela police nationale juge qu’il est fiable, mais les spécialistes de la toxicologie et dela sécurité routière pensent que ces test ont une sensibilité très faible au cannabis,drogue la plus largement consommée, et « il faudra avoir fumé dans l’heure quiprécède pour être positif, alors que les effets du cannabis peuvent durer de deux àsix heures ». Il faut inventer des tests plus performants.L’usager de drogue doit être poursuivi pour deux délits parce qu’il conduit sous l’em-prise de produits interdits (stupéfiants) et qu’il est consommateur de ces produits.

Compréhension de texte 145

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Pour vous entraîner

Chapitre 6

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Session du mercredi 2 avril 2003

EPREUVE DE FRANÇAISDurée : 1 heureCoefficient : 2

Le risque routier : un risque privé

La route tue aujourd’hui moins qu’hier, mais reste l’une des toutes premières causes de décèsen France comme dans de nombreux pays industrialisés. Les campagnes de prévention neparviennent pas à modifier les comportements des automobilistes, qui pour la plupart estimentbien conduire, et ne se sentent donc pas concernés par la prévention (…)

Les travaux réalisés ont mis en relief des résultats dont certains font aujourd’hui figure de lieuxcommuns. D’abord, la voiture n’est pas un simple moyen de transport, elle symbolise la libertéet la réussite sociale. Ensuite, un certain consensus social semble s’être établi autour du risqueroutier. Celui-ci serait un <<risque moyen>>, banalisé, conçu comme inévitable, accepté parceque diffus dans le temps et l’espace (…), et perçu comme personnel et volontaire.

Les conducteurs ont en général le sentiment de maîtriser leur véhicule, et donc leur destin. Rienn’empêche d’imaginer le contraire : si les automobilistes se sentaient vulnérables, exposés auxerreurs et aux violations du code de la route commises par les autres conducteurs, ils pourraientconsidérer qu’ils subissent ce risque et demander en conséquence aux autorités un contrôlerépressif accru. (…) Les conducteurs accidentés ne mettent pas encore en cause les industrielsde l’automobile, ni les vitesses autorisées par le code de la route : l’accident de la route resteune affaire privée. La voiture symbolise une certaine forme d’autonomie, de liberté et unemajorité de conducteurs l’associe à la sphère privée (concevant même parfois le véhiculecomme une extension du domicile). Dès lors, il est difficile à autrui, et en particulier à lapuissance publique, d’intervenir dans cette sphère. (…)

L’attitude contrastée des conducteurs à l’égard du port de la ceinture de sécurité d’une part, etdes feux tricolores d’autre part, dessine plus précisément les limites de cette sphère privée. Lesconducteurs déclarent presque tous respecter les feux. A l’interdiction légale s’ajoute ici lapression sociale : brûler un feu rouge, c’est mettre en danger les autres conducteurs. Aucontraire, les personnes interrogées n’ont aucune difficulté à avouer qu’elles ne mettent pas oupeu leur ceinture de sécurité car elles considèrent que c’est une <<affaire personnelle>>, unchoix qui ne concerne que le conducteur lui-même.

Compréhension de texte 149

1 - Le risque routier : un risque privé

Page 151: Le rapport, la compréhension de texte

Ainsi, si l’automobile se trouve rattachée à la sphère privée, la conduite au volant seraitnéanmoins conçue comme une interaction avec autrui : en ce sens, il s’agit d’une activitécollective et non privée.

D’après Patrick PERETTI-WATTEL, sociologue du risque (Armand Colin, Paris, 2000)

TRES IMPORTANT :

Il est rappelé qu’aucun signe distinctif ne doit apparaître sur votre copie.

Il est interdit d’apposer toute signature à la fin de votre copie.

QUESTIONS

1. Expliquez dans le contexte les expressions suivantes (chacune est notée sur 2 points) :

- lieux communs- consensus social- extension du domicile- puissance publique

II. Comment, d’après le texte, les automobilistes considèrent-t-ils le risque automobile ?Quelles conséquences cela a-t-il sur les actions de prévention ? (7 points)

III. En quoi la phrase de conclusion est-elle en contradiction avec la conception de la voiturepar les automobilistes ? (5 points)

150 Agent de police municipale

Page 152: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 151

2 - Le contrat en question

LE CONTRAT EN QUESTION

Ceux qui dénoncent l’usage politique de l’épouvantail de l’insécurité, et soulignentque l’on monte en épingle un ensemble de délits somme toute mineurs n’ont« objectivement » pas tort. Sauf que cette nouvelle délinquance et cette insécuritéempoisonnent l’existence et détruisent concrètement et avec beaucoup d’efficacitéla sociabilité.

Les déplacements et les échanges se limitent ou même cessent (on ne sort plus). Lesindividus s’isolent de plus en plus en se refermant « chacun chez soi ». Il y a desheures où il vaut mieux ne pas s’aventurer dehors, des zones à ne pas fréquenter.Les transports en commun réduisent ou suppriment leur circulation. Les servicespublics diminuent leurs horaires d’ouverture ou déménagent, les commerces déser-tent les quartiers à risque. Les cages d’escalier, ascenseurs et halls d’entrée avecboîtes aux lettres deviennent dangereux. La transmission du savoir et du savoir-vivredevient impossible dans des écoles où le maintien de l’ordre tient plus de place etcoûte plus d’énergie que l’enseignement.

L’espace public cesse d’être public. Chacun est réduit à ses propres ressources, etparfois cela fait très peu.

Ce sentiment d’insécurité est appréhendé et vécu avec d’autant plus de malaise etde scandale qu’il se développe dans un monde où la sécurité est solennellementgarantie et imposée à coups de normes (normes de sécurité, normes d’hygiène,normes de fabrication, certifications d’innocuité et de qualité), où sont partoutsupposés régner le droit et le contrat, où l’on vante en permanence la liberté d’alleret venir et l’évasion, où l’absence d’attachements et d’entraves est promue publici-tairement comme valeur suprême. EDF et les clubs de vacances, les banquiers et lesfabricants d’automobile, les assureurs et les marchands d’équipement électromé-nager, tous vous garantissent contractuellement sur leurs publicités et contrats deconfiance la tranquillité, le confort, l’évasion et le bonheur – mais en prenant le trainde banlieue, vous ne savez pas ce qui peut vous arriver.

Yves MichaudLe Monde 03/02/2002

Page 153: Le rapport, la compréhension de texte

QUESTIONS

1) Explication de mots et d’expressions :

a) expliquez l’expression « monter en épingle »

b) expliquez « l’usage politique de l’épouvantail de l’insécurité »

c) qu’est-ce qu’un délit mineur ?

2) Expliquez cette phrase : « L’espace public cesse d’être public ».

3) À quel contrat le titre de l’article fait-il référence ?

En quoi s’oppose-t-il aux divers contrats mentionnés au second paragraphe ?

152 Agent de police municipale

Page 154: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 153

REPONSE A PARTIR D’UN TEXTE REMIS AUX CANDIDATS, A DES QUESTIONSSUR LA COMPREHENSION DE CE TEXTE ET EXPLICATION D’UNE OU

PLUSIEURS EXPRESSIONS FIGURANT DANS CE TEXTE

Durée : 1h00Coefficient : 2

LES SAMARITAINS DE LA RUE

Le 12 décembre commencera l’opération Samaritaine, créée par le Samu social de Paris.Chaque soir, des bénévoles accompagneront les professionnels à la rencontre des sans-abri.

Opérations Samaritains : le Samu social de Paris et son président, le Dr Xavier Emmanuelli,ont choisi un nom très symbolique. Il s’agit d’aller à la rencontre des personnes sans abri de lacapitale, demandeuses d’un hébergement. Le Samu social, crée en 1993, assure, certes, cettetâche toute l’année. Cet hiver, il passe la vitesse supérieure. L’association a recruté, par voie depresse, 150 bénévoles qui s’engagent à accompagner, une soirée par semaine, sur le terrain, seséquipes de professionnels. Avec pour mot d’ordre : « Ne laissons personne de côté à l’aube duIIIème millénaire ».

Du 12 décembre au 15 janvier 2000, ces bénévoles interviendront tous les soirs, de 20h30 à0h30. Ils se rendront auprès des personnes en détresse ayant fait appel au 115, le numérod’urgence pour les sans-abri. Ils prendront le temps de les écouter et les conduiront vers lescentres d’hébergement. Ces bénévoles interviendront aussi pour apporter une aide matérielle -duvet, couverture, vêtements - à des personnes déjà contactées par les équipes de « maraude ».« Le recrutement ne nous a posé aucune difficulté, explique-t-on au Samu social.Nous avons eu plus de candidats que nécessaire ». Chaque volontaire a été sélectionné aprèsun entretien, car il faut une personnalité solide et équilibrée. L’association leur a donné uneformation pour qu’ils ne se trouvent pas désarmés face à la grande détresse.

Mais cette mobilisation veut aller au-delà d’un renfort occasionnel d’hommes et de femmes debonne volonté. « L’opération Samaritains est l’occasion de créer un vaste mouvement civiquede solidarité, de fraternité envers l’autre, en déclenchant la mobilisation de tous en faveur despersonnes en détresse que nous croisons chaque jour », disent les responsables du Samu social.

Les bénévoles et ceux qui les soutiennent vont signer une charte en trois articles, qui engagebeaucoup plus qu’un simple coup de cœur, qu’un don de temps ou d’argent. « En devenantsamaritain, je vais tenter de changer mon regard sur les personnes exclues, dit l’article 1. (…)En leur portant le même regard que celui que je peux porter aux autres, je sais que je les feraisortir de l’uniformité, du monde sans forme auquel leur statut les condamne. Je vais tenter dechanger mon attitude (…), de leur sourire, de leur parler, de les considérer pour ce qu’ils sont :des semblables de même rang et de même statut que moi » (article 2). « Je vais tenter de mieuxcomprendre pour pouvoir mieux lutter contre le phénomène de l’exclusion. (…) Je comprends

3 - Les samaritains de la rue

Page 155: Le rapport, la compréhension de texte

154 Agent de police municipale

Ces mots forts ont trouvé un écho. Patricia de Givry a découvert l’appel dans le journal gratuitdu métro. Cette femme de 49 ans, cadre dans les relations humaines et mère de famille, a sautéle pas. « Je me sens concernée par les gens de la rue, affirme-t-elle. Je vais souventspontanément vers eux, je discute, je leur achète parfois un sandwich ou un livre…J’ai choiside m’engager parce que je crois à la nécessité de leur apporter une chaleur à la fois physique etmorale.Même si je sais que c’est infime et que je ne dois rien attendre en retour ». Intéressant :si beaucoup de retraités, ces habitués de l’action associative, ont répondu à l’appel, un grandnombre de salariés se sont également fait connaître. Ils partiront le soir, après une journée detravail. Comme Catherine Ducousso, employée au siège du Club Méditerranée. Dans cetteentreprise, une fondation propose aux salariés de participer à des activités associatives. MmeDucassou a choisi l’opération Samaritains. « C’est vrai, j’ai parfois un mouvement de reculface à une personne dans la rue. Alors que j’ai envie de lui demander ce dont elle a besoin, delui parler, mais j’hésite ! J’avais eu l’occasion d’accompagner, une soirée, une équipe du Samusocial avec une amie, et j’ai découvert une facilité d’aller vers les gens en détresse. Quand on afranchi la barrière, une évidence s’impose : ce sont des personnes, pas des « cas » !

Beaucoup de bénévoles se disent prêts à continuer au-delà du 15 janvier. Une éventualité queles responsables du Samu social n’écartent pas. Pour aider et accompagner les personnes à larue, le travail ne manque pas. En 1998, le Samu social de Paris a reçu 24 344 appels au secours,30 % émanaient des moins de 30 ans. Et les samaritains modernes ne descendent plus deJérusalem à Jéricho, mais deMénilmontant vers la République.

Gérard Desmets« La vie » n° 2832 du 9 décembre 1999

ainsi qu’il s’agit d’aller à la rencontre de mon prochain et de redécouvir l’altérité dans un espritde tolérance et de fraternité » (article 3).

Page 156: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 155

A – EXPLICATION ET VOCABULAIRE (10 points)

Question 1 (4 points)Expliquez, dans le contexte, chacun des quatre termes soulignés (utilisez, si possible, dessynonymes précis) :« Cette mobilisation veut aller au-delà d’un renfort occasionnel d’hommes et de femmes debonne volonté »

Question 2 (2 points)En restant fidèle au texte, citez deux mots synonymes de « détresse » et deux mots de senscontraire.

Question 3 (1 point)Parmi les mots suivants, choisissez ceux que l’on peut rapprocher du mot « bénévoles » :• Désintéressé• Rétribué• Gratuitement• Salarié

Question 4 (3 points)Donnez une locution synonyme de « par voie de ». Donnez, ensuite, une brève définition dunom « voie ». Donnez enfin un homonyme de « voie » et employez-le dans une phrase qui enfera apparaître le sens.

B - COMPREHENSION (10 points)

Question 1 (3 points)Quelle est la mission des bénévoles ? Justifiez votre réponse en citant leurs principauxdomaines d’action.

Question 2 (3 points)Quel est le contenu de la charte signée par les bénévoles ? Relevez les trois arguments majeursinscrits dans cette charte.

Question 3 (2 points)Pourquoi Patricia de Givry a-t-elle répondu à l’appel du Samu social ? Citez ses deuxprincipaux arguments.

Question 4 (2 points)Comment comprenez-vous les propos deMadame Ducousso : « Ce sont des personnes, pas des« cas » ! »

Page 157: Le rapport, la compréhension de texte

156 Agent de police municipale

REPONSE A PARTIR D’UN TEXTE REMIS AUX CANDIDATS, A DES QUESTIONSSUR LA COMPREHENSION DE CE TEXTE ET EXPLICATION D’UNE OU

PLUSIEURS EXPRESSIONS FIGURANT DANS CE TEXTEDurée : 1 h 00Coefficient : 2

La boulangère et la demi-baguette

La boulangère fait son bilan. Elle n’a jamais vendu tant de bûches, tant de gâteaux, tant degalette des rois. Aussi en ces lendemains de fête est-elle un peu fatiguée. Ses bras au-dessus ducomptoir font passer les baguettes, les ficelles, les pains complets avec moins d’élan etd’allégresse qu’à l’ordinaire. Et sous ses beaux yeux noirs, elle n’a pas son sourire desmeilleurs jours.

D’ailleurs, dans le magasin, les gens n’ont pas l’air spécialement réjoui. On murmure que lecafé va augmenter et que les prix des légumes flambent. Une cliente explique que le momentest venu de payer la note des festivités de fin d’année : selon elle, la plupart des Françaisdépensent à ce moment-là sans lésiner bien au-delà de leurs responsabilités, et sont ensuite bienobligés de faire le compte de leurs débours (*), de leurs dettes, de leurs traites, un compte quin’en finit jamais. Une autre réplique qu’au point où les choses sont arrivées, elle renonce, ellerend à la lettre son tablier, elle ne peut plus boucler son budget familial, elle en a assez de voirle coût de la vie grimper et de traîner misère.

On se récrie alors dans la boutique en disant qu’il y a des mots qu’il ne faut pas prononcer à lalégère, qu’on ne doit rien exagérer, qu’après tout la France continue à manger et à boire. Ilsuffit, dit un vieux retraité, de voir ce que les gens emportent dans leur filet. Ou de respirerl’odeur chaude du bon pain dans cette boulangerie, remarque une dame d’âge mûr capée etbottée.Mieux de constater tout ce dont elle regorge, : des pains, des miches, des croissants, desbrioches, des biscottes, des triscottes, des tartes, des glaces, des entremets, des desserts. Laboulangère retrouve son sourire.

C’est alors qu’elle se souvient d’une chose qu’on lui a dite la veille et qui la préoccupe. Il paraîtqu’entre Noël et le jour de l’An, on a trouvé un homme mort dans un local froid et insalubre duquartier. C’était un de ses clients. Un peu bizarre, pas très engageant, mais client tout de même,et régulier. Il venait tous les trois jours acheter une demi-baguette, dit la boulangère à voixtrès basse. Oui, vous avez bien entendu, madame, une demi-baguette tous les trois jours. Onchuchote dans la boutique. On se met à parler d’autre chose. Léger froid, parmi le pain chaud.

Je n’ai pas raconté cette histoire par goût du misérabilisme.Mais je ne l’ai pas inventée.

Raymond Jean. Le Monde

4 - La boulangère et la demi-baguette

Page 158: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 157

QUESTIONS DE COMPREHENSION

EXPLICATION ET VOCABULAIRE (10 points)

1 - Expliquez les expressions du texte soulignées (4 points).

« Les prix des légumes flambent »« …prononcer à la légère… »

2 - Construisez une phrase en y intégrant une expression synonyme de « sans lésiner » (ligne 9)(1 point)

3 - Parmi les mots suivants, choisissez ceux que l’on peut rapprocher du verbe « regorger de »(ligne 18) (1 point)Pénurie, abondance, profusion, disette.

4 - Parmi les définitions suivantes, indiquez celle qui correspond au mot « misérabilisme »(ligne 27) (1 point)

connaissance de la misèredescription apitoyée de la misèrelutte contre la misère

5 - Donnez deux homonymes du nom « compte » (ligne 10) et employez-les dans une phrasequi en fera apparaître le sens (3 points).

COMPREHENSION

1 - Pourquoi la boulangère est-elle « un peu fatiguée » (ligne 2) ? Justifiez votre réponse encitant une phrase du texte (1 point).

2 - Pourquoi les gens n’ont-ils pas « l’air spécialement réjoui » (ligne 6) ? Relevez les troisarguments majeurs (3 points).

3 - Quelle est la réaction des clients lorsqu’une dame déclare qu’on « traîne misère » (ligne 13) ?Justifiez votre réponse à l’aide de trois expressions du texte (3 points).

4 - Justifiez le titre de cet article en vous appuyant sur le 4ème paragraphe (2 points).

5 - Cette histoire est-elle réelle ou fictive ? Justifiez votre réponse à l’aide du texte (1 point).

Page 159: Le rapport, la compréhension de texte

158 Agent de police municipale

REPONSE, A PARTIR D’UN TEXTE REMIS AUX CANDIDATS, A DES QUESTIONSSUR LA COMPREHENSION DE CE TEXTE ET EXPLICATION D’UNE OU

PLUSIEURS EXPRESSIONS FIGURANT DANS CE TEXTE

Durée : 1 heureCoefficient : 2

Il est de bon ton aujourd’hui de dénoncer la concentration malsaine de la population des villes,de fuir le fracas qui les emplit, les vapeurs nocives qui les infectent.Je sais tout cela ; je connais le vacarme des voitures et leurs enchevêtrements aux heures depointe, les émanations déplorables des cheminées et des tuyaux d’échappement, etl’entassement des gens dans les bureaux, les usines, les maisons.Pourtant, j’aime les villes.Certes, la campagne est belle…Pics enneigés, mer de soie bleue, sapins noirs, pierraille dure,blés onduleux, solitudes austères, vallons pleins de douceur, rochers abrupts et plages lisses, ilexiste chez nous toutes les variétés de paysages, si bien qu’on peut aller de l’un à l’autre sans selasser jamais.Cependant à tous ces lieux qui sentent bon, fleurent propre, où l’on respire bien, je préfère lesvilles. Elles sont là, aux croisées des chemins, les villes, elles ouvrent pour vous les bras deleurs rues. Elles vous embrassent, vous enserrent, vous réchauffent le cœur. Elles sont chaudes,vivantes. Chacun de leurs pavés, chacun de leurs murs sait une histoire, en témoigne. A lacampagne, les pas s’effacent…J’aime les villes de province, si différentes entre elles, douces ou rudes, rondes ou pointues. Ilen est de froides, de distantes, qu’on doit tenter d’apprivoiser. Il en est de chaudes qui voussaisissent, qui vous enjôlent mais dont on sent qu’elles vous oublieront dès que vous serezreparti. Il en est de tout simplement amicales.Je me rappelle aussi ces villes qu’on traverse la nuit en voiture, et qui sont sur les routeshostiles et noires, comme des paquets d’étoiles. On se sent perdu dans la campagne obscure, ettout à coup une ville apparaît, qu’on a à peine le temps d’entrevoir, mais qui est là, où on sentdes présences humaines, la chaleur des foyers, une assemblée au sein de laquelle on aurait pus’arrêter…J’aime les villes.

Suzanne PROUOuest-France, 18 juillet 1977

5 - Texte de Suzanne Prou

Page 160: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 159

QUESTIONS

I - Explication et vocabulaire (10 points)

1 - Donnez un titre à ce texte (1 point)

2 - Donnez deux synonymes de « fracas » (2 points)

3 - Trouvez un homonyme de « Pics », et employez-le dans une phrase qui en fera apparaître lesens (2 points)

4 - Construisez une phrase en y intégrant une expression synonyme de « Il est de bon ton » (2points)

5 - Relevez, dans le texte trois adjectifs qualificatifs évoquant la rudesse de tel paysage ou telobjet (3 points)

II - Compréhension (10 points)

1 - Relevez, dans les deux premiers paragraphes, les expressions qui dénoncent lesinconvénients de la ville (3 points)

2 - L’auteur apprécie la diversité des villes de province. Quelles oppositions, dans l’avant-dernier paragraphe, soulignent cette diversité ? (3 points)

3 - Malgré les inconvénients dénoncés plus haut, qu’est-ce qui fait que l’auteur « aime lesvilles » plutôt que la campagne ? Justifiez là encore votre réponse en relevant des expressionsdu texte (4 points)

Page 161: Le rapport, la compréhension de texte

160 Agent de police municipale

REPONSE, A PARTIR D’UN TEXTE REMIS AUX CANDIDATS, A DES QUESTIONSSUR LA COMPREHENSION DE CE TEXTE ET L’EXPLICATION D’UNE OU

PLUSIEURS EXPRESSIONS FIGURANT DANS CE TEXTEDurée : 1h00Coefficient : 2

MULHOUSE VISE SUR LA VIDEOSURVEILLANCE

Depuis 1996, Mulhouse s’est mise à l’heure de la vidéosurveillance. Pendant la campagnemunicipale du mois de mars 2001, le maire socialiste, Jean-Marie Bockel, avait promisd’étendre l’expérience engagée en 1996. L’engagement sera tenu. A l’horizon 2003, unequarantaine de caméras seront opérationnelles. En 2005, le nouveau tramway, qui reliera laville à la vallée de Thann, sera équipé, comme c’est le cas des bus desservant des lignes « àrisque ».

La municipalité a également financé, à hauteur de 6 097,96 € l’unité, les caméras placées dansles entrées et les garages des immeubles des Coteaux, un quartier classé en zone urbainesensible. Une société de gardiennage surveille tous les mouvements et dépose les plaintesauprès du commissariat. Après des négociations difficiles, les habitants ont accepté de verserchaque mois un écot de 7,62 €. « Les résultats sont là : le budget réparations s’est effondré »,assure Philippe Barrillon, chef de projet de la mission aux Coteaux. Les bailleurs sociauxs’acquittent, pour leur part, d’un forfait mensuel de 3,76 € par caméra. « Nous ne pouvions pasaller au-delà sans mettre en danger nos équilibres financiers. Les gens ont accepté d’acheterleur sécurité, alors qu’elle relève d’un droit fondamental, c’est dire l’ampleur du traumatisme »,indique Philippe Picard, chef d’antenne de la société Coopération et famille, qui gère « lepatrimoine le plus dur ».

A l’heure du premier bilan, les acteurs impliqués dans la sécurité admettent que lavidéosurveillance ne résout pas tous les problèmes. « Elle ne fait parfois que déplacer ladélinquance », observe M. Bockel. « Aux Coteaux, deux copropriétés non équipées en camérascommencent à avoir des problèmes », confirme M. Barillon. Autre indicateur : la délinquancedevrait progresser en 2001 d’environ 12 %. Et pourtant nous avons à Mulhouse l’un des plusfort taux d’élucidation de faits avec 36 % », relève le commissaire Jean Guillot, directeurdivisionnaire de la sécurité publique du haut-rhin.

La ville va donc poursuivre le maillage traditionnel notamment avec la police municipale.Créée par l’ancien maire centriste Joseph Klifa à la fin des années 1980, elle a été renforcéemoyennant un budget annuel de 1 676 900 €. Formée de 36 agents, elle passera en 2002 à 47, etl’objectif est d’atteindre une soixantaine d’éléments en 2004. « Chaque semaine, nousprésentons à la mairie les mains courantes, et en cas d’urgence nous alertons immédiatement laville », raconte Raymond Jodar, qui le dirige.Pour faire remonter les informations, la ville a également déployé depuis 1993 une quarantainede médiateurs volontaires dans sept quartiers « sensibles ». Il leur revient d’aplanir les conflitsde voisinage ou d’endiguer les nuisances sonores. « Nous faisons office de thermomètre pour lemaire », explique l’un deux. « Il n’y a pas de problème de cohérence, les passerellesfonctionnent », se félicite Jean Ambroggiani, sous préfet du Haut-Rhin. Dès 1996, soit deuxans avant la signature du contrat local de sécurité (CLS), M. Bocket avait lancé l’idée d’une

6 - Mulhouse mise sur la vidéosurveillance

Page 162: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 161

coalition locale pour la sécurité en collaboration avec le sous-préfet et le procureur de laRépublique à Mulhouse pour répertorier les actes de petite délinquance.

Un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD), piloté par le parquet, a été créeautour du collège Villon. Il a permis, selon les vœux de la mairie, de « répondre rapidement àdes actes d’incivilité ». Même si l’encadrement pose parfois problème, les services de la villeorganisent des travaux d’intérêt général, alors que la maison de la justice et du droit pilote lespeines de réparations. Du nouveau CLS, qui sera signé en janvier, M. Bocket attend« davantage d’audace en matière de justice de proximité ». Le député du Haut-rhin s’est fixécomme objectif la création de cinq nouveaux GLTD, avec comme épicentre les collèges.

Par ailleurs, le maire milite pour des « conseils de sages » dont l’une des finalités consisterait àsanctionner les incivilités. « Il faut démultiplier les capacités de réponse judiciaire », insiste-t-il. Pour le procureur de la République à Mulhouse, Michel Senthille, « le conseil des sages estun concept né par défaut car la justice manque de moyens ». Il réclame un code de déontologiestrict et met en garde contre « un glissement vers les comités de salut public ». Mais sapréoccupation rejoint celle de M. Bockel : « Le pire, c’est quand il n’y a pas de réponse à unacte de délinquance ».

Elie BarthLeMonde - 3 janvier 2002

Page 163: Le rapport, la compréhension de texte

162 Agent de police municipale

Les questions sont à traiter dans l’ordre du sujet

A - Explication et vocabulaire (10 points)

1 - Expliquez, dans le contexte, chacune des expressions suivantes :

- « l’un des plus forts taux d’élucidation des faits » (ligne 22) (1,5 point)- « le maillage traditionnel » (ligne 25) (1,5 point)- « travaux d’intérêt général » (ligne 42) (1,5 point)- « code de déontologie » (ligne 49) (1,5 point)

2 - Donnez un synonyme pour chacun des mots suivants :

- « écot » (ligne 12) (0,5 point)- « médiateur » (ligne 32) (0,5 point)- « aplanir » (ligne 32) (0,5 point)- « endiguer » (ligne 33) (0,5 point)

3 - Parmi les mots suivants, quels sont ceux que l’on peut associer à chacun des mots entreguillemets :

- « traumatisme » : choc - sérénité - perturbation - indifférence (1 point)- « cohérence » : logique - confusion - rigueur - trouble (1 point)

B - Compréhension (10 points)

1 - En vous appuyant sur le texte, expliquez quels sont les deux exemples de mise enapplication de la vidéosurveillance à Mulhouse. (2 points)

2 – Quels sont, à Mulhouse, les dispositifs complémentaires à celui de la vidéosurveillance ?Vous préciserez les missions de chacun d’entre eux. (5 points)

3 – Pourquoi le maire souhaite-t-il mettre en place également des « conseils de sages » ? Enquoi cette idée pose-t-elle problème ? (3 points)

Page 164: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 163

CREPUSCULE A LA POINTE DU RAZ

C’est ici que l’océan est terrible : c’est ici qu’il est puissant. Les rochers innombrables qu’ilcouvre d’écume apparaissent comme les restes d’un rivage qu’il a submergé avec ses villesantiques et tous leurs habitants. En ce moment, il est calme, il pousse dans son sommeil unimmense et tranquille mugissement. Les traînées d’huile qui moirent sa face glauque révèlentseules les courants perfides…Pourtant, dans son repos il laisse deviner sa force. Les lames quibrisent à quarante pieds au-dessous de nous jettent au visage leur rosée amère. Après chaquecoup de la vague, le rocher, de nouveau découvert, répand avec un bruit clair, par toutes sespentes, des cascades argentées.

A notre gauche fuit la ligne désolée de la baie d’Audierne jusqu’aux rochers funestes dePenmarch. A droite, la côte hérissée de falaises et d’écueils se courbe pour former la baie desTrépassés. Plus loin, nous voyons luire comme un feu rouge le cap de la Chèvre. Plus loinencore, la côte de Brest et les îles d’Ouessant, bleuissant à l’horizon, se confondent avec le bleuléger du ciel.

L’océan et les falaises changent à tout moment d’aspect. Ses lames sont tour à tour blanches,vertes, violettes, et les rochers, qui tout à l’heure faisaient briller leurs veines de mica, sontmaintenant d’un noir d’encre. L’ombre vient à grands coups d’ailes. Les dernières gouttes deflamme tombées dans la mer s’éloignent.

Une grande lueur orangée marque seule l’endroit où le soleil s’est couché. C’est à peine si nousvoyons encore les murs de granit, qui debout ou ruinés, ferment la baie des Trépassés. Onentend distinctement, dans le silence du soir, le bruit sourd des larmes que traverse le crimélancolique du cormoran.

Cette heure est d’une tristesse mortelle, et tout ici, le rocher, la lande et la mer, et le sable lividede la baie, tout nous dit la désolation de vivre. Seul, le ciel où s’allument les premières étoiles,a sur nos têtes une douceur charmante. Ce ciel de Bretagne est léger et profond. Souvent voilépar les bancs de brume qui viennent et qui passent en un moment, presque toujours couvert denuées épaisses qui ressemblent à des montagnes et qui lui donnent l’air d’une terre d’en haut, illaisse voir, par de soudaines échappées, un bleu qui attire comme l’abîme.

Anatole France (Pierre Nozière)

7 - Crépuscule à la Pointe-du-Raz

Page 165: Le rapport, la compréhension de texte

164 Agent de police municipale

QUESTIONS

1°) Donnez la définition dans le texte et au sens littéral des mots ou expressions suivantes :

- les traînées d’huile qui moirent sa face glauque

- perfide

- les lames qui brisent

- cormoran

2°) Que décrit l’auteur quand il parle des « dernières gouttes de flamme tombées dans la mer » ?

3°) Relevez dans le texte 5 mots ou expressions qui évoquent quelqu’un ou quelque chose (qui« font image ») et définissez brièvement ceux-ci.

4°) Quelle impression générale se dégage de ce texte ? Argumentez votre réponse avec desexpressions relevées dans le texte.

Page 166: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 165

8 - Texte de Jean-Loup Motchane

Il est tentant, lorsqu’on aborde la question des médias, de succomber à l’attrait dulieu commun et de la caricature ; de passer sans transition de l’exaltation desnouvelles technologies de la communication à leur condamnation sans appel. Plusdifficile est d’analyser leurs implications sociales et politiques, tant les médiasconstituent une « boîte noire », productrice de fantasmes. Et d’abord celui de leur« toute puissance ». Mais si ce pouvoir existe réellement, quels sont ses mécanismeset comment mesurer leurs effets ?

L’idée d’une toute-puissance des médias est largement battue en brèche par lesobservations des maigres résultats politiques dans les régimes autoritaires ou mêmedans les États démocratiques, malgré le recours massif à la propagande ou à la publi-cité télévisée. Par ailleurs, aucune étude sérieuse n’a pu établir que l’augmentationde la violence sociale trouvait son origine dans la multiplication des scènes violentesà la télévision. Peut-être est-ce même l’inverse : la violence à la télévision s’alimen-terait de la violence sociale…

Selon certains, les médias ne seraient que le miroir plus ou moins fidèle, plus oumoins manipulé, d’une société mondialisée. Ils renverraient souvent (mais pastoujours) au public une image de lui-même conforme à un modèle dominant, à unacadémisme des relations sociales, et à une série de clichés vaguement anesthé-siants…

Dans une vision nettement plus dure, les médias consacreraient l’assujettissement dela culture, de l’information et de la politique aux logiques de l’économie et de lapublicité…

Quant aux moyens de limiter les dégâts du système médiatique, ils sont connusdepuis longtemps : lui assurer non seulement un minimum d’indépendance poli-tique, mais surtout créer un secteur public délivré de toute soumission financière àla publicité. Malheureusement, l’indépendance des médias n’est pas une conditionsuffisante de leur innocuité, même si elle en demeure la condition nécessaire…

Rassurons-nous, malgré les apparences, les individus (en tout cas les adultes) possè-dent des dispositifs immunitaires qui fonctionnent relativement bien. Ce qui n’exclutni l’éducation aux images télévisuelles, ni la critique à l’égard de la représentationde la violence, ou des utilisations politiques et commerciales des médias.

Extrait d’un article de Jean-Loup MotchaneLe monde diplomatique Février 1998

Page 167: Le rapport, la compréhension de texte

QUESTIONS

1) Expliquez :

Le miroir plus ou moins fidèle.

Clichés vaguement anesthésiants.

Une condition suffisante de leur innocuité.

Dispositifs immunitaires.

2/ Expliquez et développez la remarque de l’auteur : « la violence à la télévisions’alimenterait de la violence sociale ».

166 Agent de police municipale

Page 168: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 167

REPONSE, A PARTIR D’UN TEXTE REMIS AUX CANDIDATS, A DES QUESTIONSSUR LA COMPREHENSION DE CE TEXTE ET EXPLICATION D’UNE OU

PLUSIEURS EXPRESSIONS FIGURANT DANS CE TEXTE

Durée : 1h00Coefficient : 2

France : primauté à l’éducation

La justice des mineurs se fonde chez nous sur l’ordonnance du 2 février 1945 relative àl’enfance délinquante. Ce texte, qui définit le rôle du juge des enfants, affirme la primauté del’action éducative sur la répression : les mineurs ne peuvent faire l’objet que de « mesures deprotection, de surveillance et d’éducation ». Les mineurs de moins de 13 ans, jugésirresponsables, ne peuvent être poursuivis pénalement. Cependant, le tribunal pour enfants et lacour d’assises des mineurs peuvent, lorsque des circonstances et la personnalité du délinquantl’exigent, condamner un adolescent âgé de plus de 13 ans. Dans ce cas, le mineur bénéficie de« l’excuse atténuante de minorité », qui diminue de moitié la durée des peines encourues. Ladétention provisoire est strictement interdite, sauf pour les mineurs de 13 à 16 ans ayantcommis un crime.Dans l’immense majorité des cas, le jugement aboutit au choix d’une mesure éducative :remise à la famille, admonestation, placement dans une institution ou un établissement public.La loi du14 novembre 1996 prévoit d’envoyer les mineurs délinquants les plus durs dans lesUEER (unités à encadrement éducatif renforcé), intermédiaires entre le foyer d’hébergementclassique et la prison. En 1998, les UEER sont remplacées par les DER, les dispositifs éducatifsrenforcés. Il existe actuellement 13 DER. Un nombre qui devrait prochainement, selon le vœud’Elisabeth Guigou, être porté à 50.

Grande Bretagne : tolérance zéro

Confronté à un taux de délinquance juvénile de 41 %, ce qui représente 7 millions de délitscommis par des mineurs chaque année, le ministre britannique de l’intérieur, Jack Straw, a optépour la répression. Les méthodes qu’il préconise sont draconiennes : abaissement de larépression pénale de 13 à 10 ans, couvre-feu national pour les mineurs de moins de 10 ans etcertains délinquants, pénalisations financières pour les parents d’enfants déjà condamnés. Larègle sacrée du « doliimpax », présomption selon laquelle un mineur ne peut pas commettre uncrime puisqu’il ignore la distinction entre le bien et le mal, est abolie.La mesure la plus spectaculaire concerne la création de prisons pour enfants. La premièreprison pour les 12-14 ans, le Secure Training centre de Medway, ouverte le 17 avril dernier,compte actuellement 30 pensionnaires. A la suite de violences répétées à l’intérieur du centre,Jack Straw vient de décider l’envoi d’équipes de policiers armés baptisées « équipes tornades »,chargées de calmer les mineurs. Une décision qui vient alimenter les critiques déjà vives sur lebien-fondé de ce centre, dont le coût de fonctionnement avoisine 1,3 millions de francs par anet par enfant. Un récent rapport d’inspection dénonce les conditions de vie des enfants àMedway : extrême sévérité du personnel d’encadrement, importance du temps d’enfermementdans les chambres, faiblesse des mesures éducatives.

9 - France : primauté à l’éducation

Page 169: Le rapport, la compréhension de texte

168 Agent de police municipale

La part des mineurs mise en cause par la gendarmerie et la police, relativement stable depuisvingt ans, augmente depuis 1993. Elle est passée de 14,2 % en 1994 à 19,37 % en 1997. Il fautmanier ces chiffres avec précaution : d’une part la proportion des jeunes dans la populationglobale s’accroît (+ 10 % entre 1975 et 1993) et, d’autre part, le niveau général de ladélinquance, toutes classes d’âge confondues, augmente. Ils traduisent néanmoins une tendancelourde.Ainsi, les jeunes seraient responsables d’un tiers des délits commis sur la voie publique. Selonle ministère de l’intérieur, près de 60 % des vols de véhicules motorisés à deux roues, 55 % desincendies volontaires contre des biens publics, 44 % des vols avec violence sans arme à feusont commis par des mineurs. Des chiffres d’autant plus alarmants qu’ils concernent desadolescents de plus en plus jeunes. En 1997, 154 437 jeunes mineurs ont été interpellés, 70 000d’entre eux environ ont été sanctionnés, 31 853 jeunes ont été condamnés.Le nombre de mineurs incarcérés progresse également. Ils étaient 2 247 en 1993, 3 495 en1997, la plupart en détention préventive. Aujourd’hui, un garçon âgé de 16 à 18 ans sur 8 estfrappé d’une peine de prison, la proportion était de 1 sur 18 il y a 15 ans. Le ministère de lajustice estime à 40 % le taux de récidive des mineurs mis en cause. En chiffre fortement sous-évalué, affirme le ministère de l’intérieur.

Sophie des Déserts. « Le Nouvel Observateur », Avril 1999.

Délinquance juvénile en hausse

Page 170: Le rapport, la compréhension de texte

Compréhension de texte 169

QUESTIONS

Explication et vocabulaire (10 points)

1 - Expliquez les mots du texte soulignés :aboutitadmonestation

2 - a) Construisez une phrase en y intégrant un mot de sens contraire du mot « draconiennes » :« les méthodes qu’il utilise sont draconiennes ».b) Trouvez un synonyme du mot que vous aurez proposé en réponse à la question a).

3 - Trouvez deux mots de la même famille que « niveau ».

4 - Dans une décision qui vient alimenter les critiques déjà vives sur le bien-fondé de cecentre » :a) Trouvez un synonyme de « alimenter ».b) Employez le mot « alimenter » au sens propre dans une phrase.

5 - Formez deux mots à partir de l’adjectif « stable ».

Compréhension (10 points)

1 - Texte 1 : France : primauté à l’éducationQuels sont les changements entre l’ordonnance du 2 février 1945 et la loi du 14 novembre 1996 ?

2 - Texte 2 : Grande-Bretagne : tolérance zéro

a) Parmi les règles qui définissent la méthode anglo-saxonne, citez-en deux.b) Pourquoi la création de la prison pour enfants est-elle critiquée ?

3 - Texte 3 : Délinquance juvénile en hausse

a) D’après vous que traduisent les chiffres annoncés dans le troisième texte ?b) De la méthode française ou de la méthode britannique, laquelle vous paraît la plus

efficace ?

Y

Y

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170 Agent de police municipale

Et, bien entendu, on n’aime pas lire. Trop de vocabulaire dans les livres. Trop de pages, aussi.Pour tout dire, trop de livres.Non, décidément, on n’aime pas lire.C’est du moins ce qu’indique la forêt de doigts levés quand le prof pose la question :

- Qui n’aime pas lire ?Une certaine provocation, même dans cette quasi-unanimité. Quant aux rares doigts qui ne selèvent pas (entre autres celui de la Veuve sicilienne*), c’est par indifférence résolue à laquestion posée.

- Bon, dit le prof, puisque vous n’aimez pas lire…c’est moi qui vous lirai des livres.Sans transition, il ouvre son cartable et en sort un bouquin gros comme ça, un truc cubique,vraiment énorme, à couverture glacée. Ce qu’on peut imaginer de plus impressionnant enmatière de livre.

- Vous y êtes ?Ils n’en croient ni leurs yeux ni leurs oreilles. Ce type va leur dire tout ça ?Mais on va y passerl’année ! Perplexité…Une certaine tension, même…Ça n’existe pas, un prof qui se propose depasser l’année à lire. Ou c’est un sacré fainéant, ou il y anguille sous roche. L’arnaque nousguette. On va avoir droit à la liste de vocabulaire quotidienne, au compte rendu de lecturepermanent..Ils se regardent. Certains, à tout hasard, posent une feuille devant eux et mettent leurs stylos enbatterie.

- Non, non, inutile de prendre des notes. Essayez d’écouter, c’est tout.Se pose alors le problème de l’attitude. Que devient un corps dans une salle de classe s’il n’aplus l’alibi du stylo-bille et de la feuille blanche ? Qu’est-ce qu’on peut bien faire de soi dansune circonstance pareille ?

- Installez-vous confortablement, détendez-vous…(Il en a de bonnes, lui…détendez-vous…)La curiosité l’emportant, Banane et Santiags finit tout de même par demander :

- Vous allez nous lire tout ce livre …à haute voix ?- Je ne vois pas très bien comment tu pourrais m’entendre si je lisais à voix basse…

Discrète rigolade. Mais la jeune Veuve sicilienne ne mange pas de ce pain-là. Dans unmurmure assez sonore pour être entendue de tous, elle lâche :

- On a passé l’âge.Préjugé communément répandu…Particulièrement chez ceux à qui l’on n’a jamais fait le vraicadeau d’une lecture. Les autres savent qu’il n’y a pas d’âge pour ce genre de régal.

- Si dans dix minutes tu estimes encore avoir passé l’âge, tu lèves le doigt et on passe àautre chose, d’accord ?

Daniel PENNACComme un roman – Gallimard

* Veuve sicilienne : élève entièrement vêtue de noir

10 - Texte de Daniel Pennac

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Compréhension de texte 171

QUESTIONS

1 - Expliquez les expressions

a) « la forêt de doigts levés »« il y a anguille sous roche »« l’alibi du stylo-bille »

b) Dans ces trois expressions, vous trouvez la même figure de style. Laquelle ?

2 - Relevez, dans le texte, quatre termes appartenant au langage familier.

3 - Comment le narrateur considère-t-il la lecture à haute voix ?

4 - Quels sont les différents sentiments des élèves lorsque le professeur propose de lire à hautevoix ?

5 - A quel(s) temps sont les verbes suivants ?

« lirai »« essayez »« pourrais »

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172 Agent de police municipale

L’élan du tourisme mondial est né dans les années 60. Le Tiers-Monde a pensé qu’il y avaitune occasion à saisir : vendre ses paysages, ses climats ensoleillés, ses plages de sable fin, sescultures exotiques. Il voulait recueillir des devises pour stimuler sa machine économique. Grosavions à réaction, vacances programmées, étirées, agences de voyages à tous les coins de rue,jamais le monde, même lointain, n’a été aussi accessible. Jamais on n’a autant voyagé, maisjamais aussi les égoïsmes nationaux, les malentendus et les hostilités entre les peuplesdifférents n’ont été aussi présents et aussi cruciaux. Au début des années 70, le slogan « letourisme facteur de paix et d’échanges,…moyen de compréhension entre les peuples » étaitrepris en chœur par tous, de l’UNESCO à la conférence des Nations Unies pour le commerce etle développement, en passant par la Banque mondiale.

Malheureusement, la rencontre fut manquée, abîmée. Quatre-vingts pour cent des touristes dansle monde sont originaires des pays industrialisés. C’est un « échange » à sens unique, et letouriste, bien malgré lui, est loin d’être un personnage innocent.

Le voyage ne peut être isolé d’un certain contexte et de son environnement humain et social.Nous ne sommes plus au temps des explorateurs, des missionnaires, des pèlerins et autrespoètes. Le voyage est devenu un produit, une affaire de marchands. Chaque année, plus desoixante millions d’Occidentaux prennent des vacances dans un pays en voie dedéveloppement. Visiter Le Tiers-monde, certes. Mais quel Tiers-monde ? Rien dans lesdépliants et les catalogues des organisateurs et promoteurs de ce tourisme multinational nepermet de soupçonner l’effroyable misère sévissant dans ces terres paradisiaques, ni la pauvretéabsolue des hommes tenus à l’écart des grands circuits touristiques. Tout au long des pages,c’est l’exotisme caricatural et racoleur qui s’étale : couples bronzés allongés sur des plagesdésertes, blondes voluptueuses vous invitant à l’aventure au bord de la piscine d’un hôtelquatre étoiles, formules clichés pour vendre des terres de rêve, figeant des populationstypiques, folkloriques et serviles.

Mestiri Ezzedine, LeMonde (sept. 1985), Dossiers et documents.

11 - Texte de Mestiri Ezzedine

Explication de texte

Durée : 1 heure Coefficient : 2

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Compréhension de texte 173

QUESTIONS

1 – Explication des expressions soulignées :

a) « l’exotisme caricatural »

b) « des populations serviles »

2 – Expliquez les phrases suivantes :

a) « Jamais le monde, même lointain, n’a été aussi accessible ».

b) « Le tourisme est comme le feu. Il peut faire bouillir votre marmite ou incendiervotre maison ».

3 – Expliquez le texte :

a) Pour quelle raison principale, les pays du Tiers-monde ont-ils développé le tourismechez eux ?

b) Quels aspects de ces pays les touristes sont-ils surtout amenés à découvrir et quelssont ceux qui leur sont cachés ?

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Conception graphique et mise en page : bialec, nancy (France) - Dépôt légal n° 66004 - janvier 2007

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10-12, rue d’Anjou - 75381 Paris cedex 08 - Tél. : 01 55 27 44 00 - Fax : 01 55 27 44 01 - Internet : www.cnfpt.frISBN : 978-2-84143-292-9 - Les éditions du C.N.F.P.T, édition 2007 - Prix 18 €

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Le rapport, la compréhension

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Bernadette LavaudOlivier Lefort

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Le rapport, la compréhension de texte

Préparation au concours Agent de police municipale

Pour préparer efficacement le concours d’Agent de police municipalece manuel explique comment étudier et vous entraîner aux deuxépreuves écrites d’admissibilité.

La première partie de l’ouvrage, rédigée par Olivier Lefort, estconsacrée au rapport établi à partir d’un dossier relatif à unévénement survenu dans un lieu public. L’auteur vous présented’abord une analyse détaillée de l’épreuve, propose ensuite uneméthode à suivre et les connaissances à acquérir pour rédiger etréussir le rapport. Des exercices et des sujets corrigés vous aiderontdans votre préparation et vous donneront des clefs pour connaîtreles attentes des correcteurs.

La seconde partie, rédigée par Bernadette Lavaud, traite de laréponse à partir d’un texte à des questions sur la compréhension dece texte et l’explication d’une ou de plusieurs expressions figurantdans celui-ci. Après une présentation de l’épreuve et des rappels engrammaire, orthographe et en vocabulaire l’auteur vous exposeracomment répondre aux questions en insistant sur les notionsprincipales à retenir et à l’aide d’exemples développés et rédigés. Dessujets d’annales, accompagnés de propositions et d’indications decorrections, vous permettront de connaître et d’apprécier plusprécisément le contenu essentiel d’une copie.

Bernadette Lavaud est formatrice et Olivier Lefort directeur desressources humaines au sein d’une collectivité ; l’ouvrage résulte dece double regard, celui du formateur et celui du territorial, il est aussile fruit de leurs connaissances et de leur expérience des préparationsaux concours mises au service de chaque candidat.

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