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Date: 30.08.2013

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Le polar va s'amarrer aux quais morgiens

L'auteur belge NadineMonf ils se dit«inclassable», Matsas

II

Daniel Abimi a choisiLausanne commelécor de polar. Romeo

R. J. Ellory oscilleentre romans policierset thrillers. DR

Par Donatella Romeo

LIVRE SUR LES QUAIS I LE POLAR EN FORCE

Réaliste, à l'univers improbable, àl'humour noir ou à suspens, le romanpolicier n'a de cesse de se réinventer.Preuve de cette diversité, Daniel Abimiet Nadine Monfils parlent de leurmonde fait de crimes et d'enquêtes.

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Desmeurtres, un ton

général plutôt noir etune enquête. Legenre du polar se dé-

finit généralement par ces troiscaractéristiques, laissant ainsi auxauteurs tout loisir de réinventer leroman policier. Preuve en est ladiversité des invités du Livre surles quais.

Arthur Conan Doyle et AgathaChristie ont, tour à tour, révolu-tionné le genre du roman, créantun style plutôt propre aux auteursanglo-saxons. Depuis une ving-taine d'années, sous l'influencedes Européens, le roman policierprend des directions nouvelles etoriginales. «Le polar, c'est un peuune auberge espagnole, car il re-groupe énormément de styles dif-férents», explique le LausannoisDaniel Abimi qui signe Cadeau deNoël. Un avis que partage NadineMonfils, auteur belge: «Je me sensatypique par rapport au polar et àtoute forme de littérature. On medit «inclassable». En Belgique, onest beaucoup plus éclectique qu'enFrance, par exemple, où on aimeclasser les artistes dans des gen-res.»

I Près de chez vousDu style de Daniel Abimi à celui

de Nadine Monfils, il y a unmonde. Le premier prend le faitdivers comme point de départpour dépeindre le parcours dedeux antihéros le journaliste Mi-chel Rod et l'inspecteur Marianidans des rues lausannoises pavéesde corruption.

«Cette ville a tous les ingré-dients pour un bon polar. De plus,elle est un noeud ferroviaire pourtoute l'Europe, ce qui amène di-versité et passage», expliquel'auteur du Cadeau de Noël. Jalou-sie, prostitution, argent et crimearpentent les coins isolés de lacapitale vaudoise, des périphériesdont l'auteur soigne au millimètrela description. Dans ce dernieropus, la gare de triage de Dengesse trouve d'ailleurs être un endroitmajeur. «Pour moi, les endroits debanlieue et de zone industriellesont un matériel d'inspirationsans fin.» Au milieu d'un universsombre, l'auteur accorde, sommetoute, quelques bulles d'humournoir pour laisser respirer son lec-teur.I Univers foldingue«Je suis un peu comme Alice aupays des petites horreurs et je na-vigue entre l'humour noir et lesfrissons. J'adore faire peur! J'aimeaussi beaucoup me marrer et jouer

avec le lecteur. Un peu commeune sale gamine qui fait des far-ces.» Chez Nadine Monfils, le tonest plus léger, mais tout aussi im-pitoyable. Auteur à succès de théâ-tre, de poésie, de polars, de ro-mans érotiques ou réalisatrice, laBelge est une créatrice d'universatypiques. Un inspecteur Léon fande tricot ou une Mémé Corne-muse tueuse en série et manipula-trice, ses personnages n'ont decesse de surprendre. «Je veux quele lecteur se demande constam-ment ce qui va l'attendre. Mais j'aibeaucoup de chance, car Belfond,mon éditeur, m'a fait confiancemalgré mon monde foldingue»,confie celle qui présente La vieillequi voulait tuer le bon Dieu.

Daniel Abimi et Nadine Mon-fils apprécient et se jouent doncdes codes très libres qu'offre legenre du polar. Du 6 au 8 septem-bre, ils seront rejoints par d'autresauteurs du genre: Roger Jon Elloryet ses thrillers tout anglo-saxons,Thierry Serfaty qui écrit les méan-dres de la personnalité malade,Joseph Incardona et ses romansnoirs frénétiques ou encore SylvieGranotier et son suspens. En dédi-caces ou tables rondes, tous sont àdécouvrir, près de chez vous.








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Amélie Nothomb, mystérieuse attendueI Mystérieuse derrière sa crinière et ses yeux d'un noir perçant, Amélie Nothomb n'en reste pas moins unefigure très proche de ses lecteurs. Un lien qu'elle partage essentiellement dans les relations épistolairesqu'elle tient avec eux. Aussi, sa venue sur les quais morgiens pour présenter La nostalgie heureuse, sorti le22 août, est un moment précieux que ses admirateurs sauront apprécier. D'autant plus que dans ce dernierroman le quatrième consacré au Japon, pays de son enfance l'écrivain livre l'expérience intime de sonretour sur sa terre d'origine après 16 ans d'absence. «Tout ce que l'on aime devient une fiction. La premièredes miennes fut le Japon», commence-t-elle dans le récit. Un récit qu'elle justifiait ainsi dans une récenteinterview: «Je souffre d'un doute quant à mon existence et une bonne manière pour moi de dépasser cedoute était d'aller faire une enquête sur les lieux de mon passé pour voir si je me souvenais des choses et,mieux encore, si les choses se souvenaient de moi. J'ai trouvé des témoins de mon existence.» La rencontreautour de ce roman autobiographique sera couplée avec un documentaire au cinéma (vendredi, 14h).»- Rencontre unique et limitée en place, vendredi, salle du Casino, 16 h.








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Tatiana de Rosnay, fidèle et présidenteI Présente en 2010 et 2011 déjà, Tatiana de Rosnay est une habituée. Logique donc qu'elle incarne la «fonction»de présidente. (<C'est un immense honneur pour moi, explique la romancière. Lors de la première édition, j'avaisété frappée par la qualité exceptionnelle de l'accueil et de l'organisation. Honnêtement, je n'ai jamais vu uneaffiche aussi prestigieuse. Vous savez, Le Livre sur les quais devient LE salon incontournable de la rentrée litté-raire.» Cette année, l'auteur présente A rencre russe, un roman sur les tourments d'un écrivain en mal de motsaprès un succès aussi fulgurant qu'inattendu. «Il est tout l'inverse de moi! J'ai de la chance d'avoir gardé un certainémerveillement pour toutes les petites choses de la vie. C'est ce qui m'inspire.» Si bien que les roman de Tatianade Rosnay s'enchaînent sans jamais se ressembler. «Certains de mes lecteurs peuvent être surpris, mais ilsreconnaissent toujours mon univers.» Un univers que l'écrivain prolonge sur Internet puisque le héros d'A rencrerusse, Nicolas Kolt, est à suivre sur Twitter. «C'est une manière pour moi de prolonger leur existence et d'en-tretenir un lien avec mes lecteurs.»>Table ronde, «Les joies de la famille», samedi, salle du Casino, 16 h 30.








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Véronique Olmi, figure de proueI La Nuit en vérité, le dernier roman de Véronique Olmi est sorti il y a dix jours. «Les échos sont bons. Meslecteurs me disent qu'on n'oublie pas ce petit garçon.» Ce petit garçon, c'est Enzo, un peu bouboule, qui vitavec sa mère Liouba. «Pourquoi j'ai choisi ce tandem? J'avais envie de parler de l'adolescence. Cet âge char-nière où tout est possible. Et face à Enzo, on retrouve sa jeune maman. Elle non plus n'est pas dans un âgefacile. Elle ne sait pas comment l'élever, elle improvise. J'avais envie de travailler sur ce couple qui avance casaprès cas.»Et cette jeune maman inexpérimentée, d'où la tire-t-elle? Véronique Olmi l'a sortie de ses propres question-nements face à l'éducation de ses enfants qu'elle a assumée seule. «On s'aperçoit vite que l'imperfection estbonne car elle est humaine. On apprend à respecter le terroir de l'enfant, où il va devoir se tenir debout.»Le titre nous le prédit: le roman est plus nocturne que diurne. «La nuit est le seul vrai moment de lucidité.»»- Table ronde, «Enfance et écriture», samedi, Grenier bernois, 13 h 30.








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Croisière littéraire rhône-alpineMORGES

La région Rhône-Alpessera l'invitéed'honneur de cettequatrième édition duLivre sur les Quais.

La région Rhône-Alpes est l'undes pôles littéraires les plus dyna-miques de France, comptant no-tamment près de 250 maisonsd'éditions, 80 manifestations dé-diées au livre et environ 1500auteurs.

Lettres frontière, associationtransfrontalière pour la promo-tion de la littérature en Rhône-Alpes et en Suisse romande, encollaboration avec l'Arald (AgenceRhône-Alpes pour le Livre et laDocumentation), a sélectionnédes auteurs de la région et orga-nisé leur venue à Morges.

'Auteurs chevronnésDanielle Bassez, Jean-Noël BlancFrançois Garde, Brigitte Giraud,Lorette Nobécourt, et Pierre Péjuont répondu présents. «C'est l'oc-casion pour ces auteurs talentueuxde rencontrer un nouveau publicet, pour notre région, de mettre envaleur la diversité des écrivains etde tisser des liens hors du réseauinitial», explique Emilie Pellissier,directrice de projet chez Lettresfrontière.

Dédicaces et débats seront bienentendu à l'ordre du jour. Maispas seulement. Pour célébrer sesvingt ans, l'association transfron-

Metin Arditi, vainqueur du Prix Lettres frontière 2012 Cella

talière propose un événement an-niversaire sous forme de croisièrelittéraire. Sur les flots, deux comé-diens, l'un romand, l'autre rhône-alpin, proposeront une lecturecroisée d'extraits de vingt-deux li-vres qui ont été, auparavant, lau-réats du Prix Lettres frontière, quirécompense chaque année unauteur.

Une belle occasion de faire vi-vre ces textes, de mêler les histoi-res les unes aux autres jusqu'àn'en faire qu'une, le tout bercé parles vagues du lac Léman, qui est à

la fois symbole de frontière maisaussi de lien avec la France.

lArditi primé en 2012L'homme qui a remporté le PrixLettres frontière 2012 n'est autre queMetin Arditi, écrivain francophoned'origine turque, auteur notammentde La fille des Louganis et de Le Tur-quetto, qui ont tous deux été primésà plusieurs reprises. Le Genevois, trèsengagé dans la vie artistique et cultu-relle de la région, sera égalementprésent à cette quatrième édition duLivre sur les Quais. Lise Cordey








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POLITIOUE I r)PRAT

Cetteannée, la manifes-

tation littéraire ouvreses portes à plusieursdébats politiques qui

promettent d'être passionnants etanimés.

Politicien bien connu du paysagemédiatique helvétique, Oskar Frey-singer présentera son premier essai,De la frontière. Le nouveau conseil-ler d'Etat valaisan ne manquera pasd'user de sa verve lors d'une ren-contre animée par Pascal Schouweyet aux côtés de Jean Ziegler et Su-zette Sandoz, sous le titre «Chacunsa Suisse» (dimanche, Casino,16 h 30).

La politique internationale trou-vera également sa voix au traversd'une croisière littéraire (samedi,«Henry-Dunant», 16 h) en compa-gnie de Malek Chebel, FrançoiseCloarec et Robert Solé autour duthème «Drames et chances dumonde arabes». DOR

IBosshard

fr efir,JEUNES I ACTION

Rencontres Parcours Spiritualitépolémiques aventureux en question

Cetteédition encore, les

petits lecteurs serontchoyés. A leur disposi-tion, des activités pour

tous les âges et tous les centresd'intérêt.

«Première lecture les livresc'est bon pour les bébés» initiera,déjà, les 0-4 ans au plaisir des mots(samedi, grande tente, 10h30).Pour les plus 10-13 ans, un atelier«Devenez grand reporter littéraire»est proposé pour, qui sait, dévelop-per des envies de carrières.

Mais dans la section jeunesse,c'est surtout Géronimo Stilton quisera le centre de l'attention. Tout leweek-end, la souris préférée desenfants leur proposera en effet deréaliser, avec leurs parents, une en-quête qui les mènera dans tous lesrecoins de la ville de Morges. Enig-mes, culture et jeux seront de lapartie. Prix pour les meilleurs en-quêteurs ! DOR

RELIGION ICI il TE

Sila spiritualité a toujours

trouvé sa place dans lesdébats de l'événement, latroisième édition franchit

un cap en proposant une rencontreunique lors du culte dominical duTemple de Morges (10 h 15). L'an-cien pasteur de l'Église évangéliqueréformée du canton de Vaud, pro-fesseur universitaire reconnu etauteur à succès, Daniel Marguerat yanimera un moment de recueille-ment particulier. Ce sera égalementl'occasion pour l'homme d'aborderle thème de son dernier ouvrage:Dieu et l'argent. Une parole à oser.

Toujours sur la religion, une ta-ble ronde «Sur la terre comme auciel» aura lieu en compagnie deSophie Divry, Lorette Nobécourt,Pierre Péju (dimanche, Couvaloup,13 h 30) ainsi qu'une croisière litté-raire intitulée «Un souffle inexpli-qué» (dimanche, «Lausanne»,16 h). DOR








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NOUVEAU!

Rendez-vousau confessionnal

Le Livre sur les quais officialise,cette année, sa troisième éditionconsécutive. Si la formule explo-rée par les organisateurs séduittoujours plus de monde plus de40 000 visiteurs lors de la 3e édi-tion il manquait peut-être unlieu de tête à tête. En effet, tablesrondes et conférences sont pas-sionnantes, mais, hormis les têtesd'affiche pour lesquels sont orga-nisés des rencontres, il était diffi-cile d'avoir de véritables échangesavec tous les auteurs.

La formule évolue et Le livresur les quais propose désormais«Le Confessionnal». Il s'agit d'unmoment où l'auteur, interrogé parun journaliste, et son livre sontl'unique centre d'intérêt de l'audi-toire. Dans le «Boudoir» de chezMoyard, ces entretiens groupésdureront une quinzaine de minu-tes et seront surtout une occa-sion en or pour faire de nouvellesdécouvertes et, pourquoi pas,avoir un coup de foudre littéraire.

DORMix & Remix, Edmond

Vullioud, Claude Marthaler,samedi, le «Boudoir», 15 h.

GOÛT I A TABLE

Semainedu Goût

onneur sera fait aumonde de la gastro-nomie le jeudi, jourprécédent l'ouverture

du Livre sur les quais. A commen-cer par la venue de Jean-PierreCoffe qui présentera, Descente auxplaisirs. Le spectacle se fera conjoin-tement à une dégustation de vins dela région ainsi que d'un buffet deproduits du terroir.

Parallèlement, trois films serontprésentés au Cinéma Odéon. Lepremier, El Bulli, (16 h) est un do-cumentaire sur le chef étoilé et pré-curseur de la cuisine moléculaire,Ferran Adrià. Sidways, comédiedramatique à la gloire de Bacchus,suivra à 18 h 30 Enfin, sera diffuséLes saveurs du palais avec Jean d'Or-messon et Catherine Froh. Côtédébats, La gastronomie est un romanet L'art de (se) régaler, présenté parJean-Charles Simon, se chargerontd'aiguiser les esprits. DOR








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Lauréats littérairesREMISE DE PRIX

La manifestation seral'occasion de saluerpar des prix lesprestations littéraires.

Toujours plus important dans lepaysage littéraire helvétique, Le Li-vre sur les quais accueille, dès cetteannée, plusieurs remises de prix.

«La manifestation tient désormaisla place d'événement de la rentréelittéraire en Suisse, il était donc na-turel de l'ouvrir à des remises deprix», souligne la secrétaire générale,Sylvie Berti Rossi. Ainsi, trois céré-monies prendront part au week-endmorgien. Ce sont les organisateursde la Semaine du Goût qui sedéroulera du 12 au 22 septembreet l'Office fédéral de la santé publi-que qui ont d'abord désiré remettrele prix de leur concours vidéo «Goûtet santé» (samedi, Odéon, 18 h).«Celui-ci sera remis au Cinéma

Odéon qui diffusera les troismeilleurs travaux, précise SylvieBerti Rossi. Le conseiller d'Etat Pier-re-Yves Maillard sera présent.» Tou-jours en lien avec la Semaine dugoût, un concours de nouvelles poli-cières culinaires entendez par là decourts récits policiers avec des con-traintes d'ordre gastronomiques àinsérer récompensera la plus belleplume (dimanche, Casino, 11 h 30).

I Portée nationaleEnfin, le nouveau prix de la Fonda-tion Schiller, «Terra nova», couron-nera (dim., hôtel du Mont-Blanc,15 h) Marina Salzmann, pour sonroman Entre deux et autres nouvel-les, et Camille Luscher, pour satraduction d'Arno Camenisch, Der-rière la gare. «La cérémonie offrirades lectures d'extraits et une ren-contre animée par Lova Golovtchi-ner. Accueillir les prix au sein del'événement était une idée présentedepuis quelques temps et nous es-pérons, à terme, en remettre égale-ment au niveau national.» DOR

Marina Salzmann et Camille Luscher seront récompensées. Pache/DR








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