Le pharmacien, conseiller sanitaire pour un lapin en pleine santé

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41 pratique vétérinaire Actualités pharmaceutiques n° 517 Juin 2012 Des siècles de domestication ayant atténué son caractère craintif, le lapin domestique est devenu un animal de compagnie social et docile de plus en plus présent aux côtés des enfants. Fragile, il peut être victime de maladies virales, bactériennes ou parasitaires. A nimal sensible, le lapin peut être sujet à diverses maladies se manifestant par des symptomatologies variées digestives, respiratoires, neurologiques ou cutanées. Parfois mal informé, le proprié- taire n’est pas nécessairement conscient que son compagnon de jeu peut transmet- tre à l’homme de nombreuses affections. La connaissance de ces principales patho- logies permet au pharmacien d’officine d’orienter si besoin son client vers le vété- rinaire, et de rappeler que le lapin est un animal particulièrement fragile qui supporte très mal certains médicaments (pénicillines, clindamycine, lincomycine, spectinomycine, tilmicosine, vancomycine, spécialités à base de fipronil). Les maladies virales La myxomatose et la maladie hémor- ragique virale (VHD : viral haemorrhagic disease) constituent les deux principales causes de mortalité d’origine virale des lapins. La myxomatose est une affection due à un Poxvirus, transmise par des insectes piqueurs (puces ou moustiques). D’évo- lution souvent mortelle, cette maladie se présente sous des formes cliniques variées. La plus fréquente est la forme aiguë nodulaire, caractérisée par des lésions nodulaires typiques (myxomes) sur le nez, les oreilles, la région périnéale et urogénitale. Elles s’accompagnent d’une hyperthermie, d’anorexie, d’une blépharo- conjonctivite et d’œdèmes. Des formes chroniques avec atteinte du système respiratoire sont possibles. La maladie hémorragique virale est provoquée par un Calicivirus du genre lagovirus. Découverte en Chine en 1984, elle est apparue en France en 1988. Ayant une période d’incubation courte, le virus peut entraîner la mort des animaux parfois même avant que des symptômes aient pu être identifiés. Une fièvre, une ano- rexie, des troubles de la coordination, des troubles respiratoires, ainsi que des écoulements sanguins nasaux et oculai- res surviennent également. Les lésions importantes au niveau de la trachée et des poumons sont responsables de la mort des animaux par hémorragie et asphyxie. La transmission de la maladie se fait par contact direct avec un autre lapin conta- miné ou de manière indirecte via des ali- ments, du matériel ou du fourrage conta- minés. Les insectes (puces) peuvent être des vecteurs passifs du virus. La vaccination représente actuellement le seul moyen de lutte contre la myxomatose et la maladie hémorragique virale (VHD) : Dervaximyxo ® , Lyomyxovax ® pour la myxomatose ; – Castorex ® , Cunical ® , Lapimune ® , Lapin- ject ® en cas de VHD ; – Dercunimix ® , Nobivac Myxo-RHD ® en cas de myxomatose/VHD. Les maladies bactériennes Les troubles relatifs aux appareils diges- tif et respiratoire dominent largement les infections engendrées par des bactéries. Les diarrhées Le développement d’une flore anormale au niveau du tube digestif (Escherichia, Clostridium, Salmonella…) est souvent favo- risé par une alimentation inadaptée ou de mauvaises conditions d’élevage : apport de verdure en quantité trop importante, insuffi- sance de cellulose dans la ration ou manque de foin, excès de granulés, légumes souillés, foin moisi, eau contaminée, stress impor- tant causant une décharge d’adrénaline qui bloque le péristaltisme intestinal, litière sale, mauvaise hygiène, etc. L’entérite mucoïde, caractérisée par une diarrhée gélatineuse et un côlon envahi de mucus, est avant tout provo- quée par une alimentation mal équilibrée et le stress. Les colibacilles constituent, en tant que germes pathogènes, un élé- ment de complications. La colibacillose est responsable d’une typhlite, c’est-à-dire d’une inflammation du caecum, mais également de la partie terminale de l’intestin grêle et du côlon. Elle se manifeste par une diarrhée très liquide, souvent brun-noirâtre. Sans trai- tement, la mort survient rapidement après le début des symptômes. L’entérotoxémie apparaît à la faveur des divers facteurs favorisant précédemment évoqués. Ainsi, des germes anaérobies du genre Clostridium (maladie de Tyzzer provoquée par C. piliforme) peuvent se multiplier dans l’intestin en produisant une Le pharmacien, conseiller sanitaire pour un lapin en pleine santé Le lapin domestique est un animal assez fragile. © Fotolia.com/Callalloo Candcy

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41 pratique

vétérinaire

Actualités pharmaceutiques n° 517 Juin 2012

Des siècles de domestication

ayant atténué son caractère

craintif, le lapin domestique est

devenu un animal de compagnie

social et docile de plus en plus

présent aux côtés des enfants.

Fragile, il peut être victime de

maladies virales, bactériennes

ou parasitaires.

Animal sensible, le lapin peut être sujet à diverses maladies se manifestant par des symptomatologies variées

digestives, respiratoires, neuro logiques ou cutanées. Parfois mal informé, le proprié-taire n’est pas nécessairement conscient que son compagnon de jeu peut transmet-tre à l’homme de nombreuses affections. La connaissance de ces principales patho-logies permet au pharmacien d’officine d’orienter si besoin son client vers le vété-rinaire, et de rappeler que le lapin est un animal particulièrement fragile qui supporte très mal certains médicaments (pénicillines, clindamycine, lincomycine, spectinomycine, tilmicosine, vanco mycine, spécialités à base de fipronil…).

Les maladies viralesLa myxomatose et la maladie hémor-ragique virale (VHD : viral haemorrhagic disease) constituent les deux principales

causes de mortalité d’origine virale des lapins. La myxomatose est une affection due

à un Poxvirus, transmise par des insectes piqueurs (puces ou moustiques). D’évo-lution souvent mortelle, cette maladie se présente sous des formes cliniques variées. La plus fréquente est la forme aiguë nodulaire, caractérisée par des lésions nodulaires typiques (myxomes) sur le nez, les oreilles, la région périnéale et urogénitale. Elles s’accompagnent d’une hyperthermie, d’anorexie, d’une blépharo-conjonctivite et d’œdèmes. Des formes chroniques avec atteinte du systè me respi ra toi re sont possibles. La maladie hémorragique virale est

provoquée par un Calicivirus du genre lagovirus. Découverte en Chine en 1984, elle est apparue en France en 1988. Ayant une période d’incubation courte, le virus peut entraîner la mort des animaux parfois même avant que des symptômes aient pu être identifiés. Une fièvre, une ano-rexie, des troubles de la coordination, des troubles respira toires, ainsi que des écoulements sanguins nasaux et oculai-res surviennent également. Les lésions importantes au niveau de la trachée et des poumons sont responsables de la mort des animaux par hémorragie et asphyxie. La transmission de la maladie se fait par contact direct avec un autre lapin conta-miné ou de manière indirecte via des ali-ments, du matériel ou du fourrage conta-

minés. Les insectes (puces) peuvent être des vecteurs passifs du virus.La vaccination représente actuellement le seul moyen de lutte contre la myxomatose et la maladie hémorragique virale (VHD) :– Dervaximyxo®, Lyomyxovax® pour la myxomatose ; – Castorex®, Cunical®, Lapimune®, Lapin-ject® en cas de VHD ; – Dercunimix®, Nobivac Myxo-RHD® en cas de myxomatose/VHD.

Les maladies bactériennesLes troubles relatifs aux appareils diges-tif et respiratoire dominent largement les infections engendrées par des bactéries.

Les diarrhéesLe développement d’une flore anormale au niveau du tube digestif (Escherichia, Clostridium, Salmonella…) est souvent favo-risé par une alimentation inadaptée ou de mauvaises conditions d’élevage : apport de verdure en quantité trop importante, insuffi-sance de cellulose dans la ration ou manque de foin, excès de granulés, légumes souillés, foin moisi, eau contaminée, stress impor-tant causant une décharge d’adrénaline qui bloque le péristaltisme intestinal, litière sale, mauvaise hygiène, etc. L’entérite mucoïde, caractérisée par

une diarrhée gélatineuse et un côlon envahi de mucus, est avant tout provo-quée par une alimentation mal équilibrée et le stress. Les colibacilles constituent, en tant que germes pathogènes, un élé-ment de complications. La colibacillose est responsable d’une

typhlite, c’est-à-dire d’une inflammation du caecum, mais également de la partie terminale de l’intestin grêle et du côlon. Elle se manifeste par une diarrhée très liquide, souvent brun-noirâtre. Sans trai-tement, la mort survient rapidement après le début des symptômes. L’entérotoxémie apparaît à la faveur des

divers facteurs favorisant précédemment évoqués. Ainsi, des germes anaérobies du genre Clostridium (maladie de Tyzzer provoquée par C. piliforme) peuvent se multiplier dans l’intestin en produisant une

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Le lapin domestique est un animal assez fragile.

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toxine responsable de multiples symp-tômes : arrêt du transit intestinal, météo-risation, diarrhée aqueuse, hypothermie, paralysie, atteintes rénale et hépatique, hémorragies digestives. L’entéropathie épizoothique a été

décrite pour la première fois en France en 1996. Elle engendre un ballonnement de l’abdomen, une chute de poids avec arrêt de la consommation d’aliments et sous-consommation d’eau, une dilatation de la pupille, une constipation et, parfois, une diarrhée claire peu abondante accom-pagnée de mucus. En l’absence d’agent causal clairement identifié, le traitement antibiotique vise à lutter contre les infec-tions secondaires comme les colibacil-loses et les clostridioses. La salmonellose et la klebsiellose, mala-

dies de l’appareil digestif, sont retrouvées beaucoup plus rarement chez le lapin.

Les infections respiratoiresLes maladies respiratoires les plus couram ment rencontrées en élevage cunicole sont le coryza et la pasteurellose. Elles sont favorisées par des facteurs envi-ronnementaux irritants ou allergisants : courants d’air ou aération insuffisante, concentration excessive en gaz ammo-niac (plus de 10-15 ppm) due à une litière insuffisamment renouvelée, présence de poussière dans l’air et certaines situations physiologiques (gestation, sevrage…). Le coryza peut apparaître à la faveur de

conditions extérieures défavorables liées à des variations thermiques importantes, à une température excessive (> 22 °C) ou aux courants d’air. Le lapin peut alors manifes-ter un écoulement nasal clair accompagné d’éternuements. En cas d’infection micro-bienne, cet écoulement devient visqueux et purulent, et peut s’accompagner d’une masse caséeuse au niveau des yeux et d’une respiration difficile. La pasteurellose, de symptomatique

polymorphe et dépendant de la localisa-tion du germe, peut se traduire par une atteinte de l’appareil respiratoire supérieur (rhinite, trachéite) ou profond (bronchite, pneumonie). À côté des pasteurelles, des surinfections par bordetelles, staphylo-coques et colibacilles sont possibles. L’animal présente de la toux, des difficultés

respiratoires, un jetage, une hyperthermie et une dégradation de l’état général. L’évo-lution peut être mortelle malgré la mise en œuvre d’un traitement antibiotique.Les sulfamides associés au triméthoprime, l’oxytétracycline et les fluoro quinolones peuvent être utilisés en traitement des infections respiratoires.

Les infections cutanéesLes pasteurelles, les staphyloccoques et les streptocoques sont responsables d’abcès ou de mammites. Les spiro-chètes peuvent également être à l’origine d’ulcères cutanés. Le manque d’hygiène, les lactations successives, ainsi que les traumatismes interviennent dans l’appari-tion de ce type de pathologies. Ainsi, des microlésions provoquées par le sol d’une cage au grillage irrégulier ou au caillebotis de bois mal raboté sont parfois à l’origine d’une infection microbienne se traduisant par une nécrose des pattes. Des lésions purulentes rougeâtres recouvertes de croû-tes apparaissent alors. Les lapins tentent d’atténuer leur douleur en frappant le sol de leurs pattes postérieures.Les antibiotiques décrits précédemment peuvent être proposés.

Les maladies parasitairesLes lapins peuvent être victimes de plusieurs espèces de parasites externes : acariens, puces et champignons sont les plus fréquemment retrouvés sur la peau et les poils. Les contraintes sanitaires actuelles ont, par ailleurs, amené une diminution très nette des parasitoses internes chez le lapin domestique. Les principaux troubles sont causés par des parasites mono xènes, coccidies ou oxyures, les autres helmin-thoses étant devenues plus rares du fait du cycle dixène des parasites incriminés faisant intervenir un hôte carnivore.

Les parasitoses externes La gale des oreilles est très courante

chez les reproducteurs. Elle est due prin-cipalement à des psoroptes (Psoroptes equi variété cuniculi). Elle se manifeste par l’apparition de croûtes jaunâtres et épaisses au fond de l’oreille. Si les croû-tes ne sont pas encore visibles, la mala-

die peut être suspectée lorsqu’un sujet secoue souvent ses oreilles et tient la tête légèrement penchée. Bien que ne dispo-sant pas d’une AMM lapin, l’ivermectine (Otimectin®) peut être utilisée. Oridermyl® (perméthrine + néomycine + nystatine) est aussi un choix possible. Ces traitements locaux peuvent être remplacés par l’appli-cation d’une solution spot on de sélamec-tine (Stronghold®) hors AMM.D’autres gales se localisent au nez, aux pattes et à la tête, mais elles sont bien moins fréquentes que celle des oreilles. La cheyletiellose est due à la prolifé-

ration dans le pelage d’acariens du genre Cheyletiella parasitivorax. Elle est carac-térisée par un prurit, une légère alopécie, des croûtes gris blanchâtre et des plaques érythémateuses douloureuses accompa-gnées de nombreuses squames au niveau du cou et du dos des animaux. La séla-mectine (Stronghold®) est efficace hors AMM. La pulliculose est une dermatose pro-

voquée par les puces. Si le lapin peut être porteur des puces du chien et du chat, c’est surtout Spilopsyllus cuniculi qui est rencon-trée. La présence de puces est suspectée suite à la mise en évidence de déjections

Lutter contre les maladies bactériennes du lapinUn contrôle rigoureux des conditions d’hygiène

avec une intervention sur le régime alimentaire

doit accompagner le traitement antibiotique.

L’administration de néomycine

(Entocunimycine®) ou de colistine

(Colistine 200-CB®) permet de bloquer la

prolifération colibacillaire.

La tiamuline (Tiamuval®, Cevamuline®)

et la bacitracine (Bacivet S®) sont actives,

quant à elles, sur les infections à clostridies.

Les sulfamides seuls sont également

utilisés (sulfadiméthoxine, Sunix®).

Les sulfamides en association tels que

sulfadiméthoxine/triméthoprime (Corylap®,

Trimedoxyne®, Trimethox®, Trisulmix®,

Avemix®) et sulfadiazine/triméthoprime (Adjusol®,

Diaziprim®, Diproxine®, Sultrival®) présentent

un spectre large vis-à-vis des germes à Gram+

et Gram– mis à profit, entre autres, en cas

d’infections à salmonelles et klebsielles.

L’oxytétracycline (Hypersol®, Tetrasolub®,

Tetratime®) est aussi active sur les germes à

Gram+ et Gram–.

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noires sur la peau de l’animal. Bien que n’entraînant que peu de lésions, les puces jouent un rôle important dans la transmis-sion de la myxomatose. Un traitement à base d’imidaclopride (Advantage®), clas-siquement utilisé chez le chien et le chat, peut être mis en place chez le lapin. La teigne, ou dermatophytose, une

derma to se fréquente chez le lapin, est une zoonose. Elle peut être causée par différen-tes espèces de champignons : Trichophyton mentagrophytes, Trichophyton quinckea-num, Trichophyton verrucosum, Microspo-rum gypseum et Micros porum canis. Les sources de contamination sont le contact avec d’autres sujets infectés (lapin ou autre animal) ou la présence de poils de duvet contaminés par les spores. Elles se carac-térisent par des dépilations, des croûtes et, parfois, de l’érythème et du prurit. L’ensem-ble du corps peut être touché, avec une atteinte préférentielle de la face (pourtour des yeux, lèvres, narines et oreilles) et des membres antérieurs.Le traitement implique la décontamination du local (enilconazole, Clinafarm®) et le traitement de tous les sujets. Le brûlage des poils dans les locaux d’élevage permet d’éliminer les spores. Il est possible d’em-ployer l’énilconazole (Imaveral®) ou la gri-séofulvine (Fulviderm®) hors AMM pour le traitement de ces infections fongiques.

Les parasitoses internes Les protozooses

Les coccidioses sont dues aux nom-breuses espèces de coccidies, protozoai-res eucaryotes du genre Eimeria (dix dans l’intestin, une dans le foie), que lapin peut héberger. La contamination se fait par les aliments souillés, les lapins infestés ou par les mains des soigneurs. Les atteintes intestinales les plus sévères (maladie du “gros ventre”) sont causées par Eimeria intestinalis et Eimeria flavescens. Après l’apparition d’une légère diarrhée accom-pagnée d’amaigrissement, ces deux para-sites peuvent entraîner la mort des lape-reaux contaminés avant l’âge de 2 mois en une dizaine de jours. La coccidiose hépatique, due à Eimeria stiedae, n’engendre pas de troubles visi-bles chez l’animal, mais les lésions du foie déprécient le lapin en boucherie.

Le traitement des coccidioses fait appel aux sulfamides tels que le sulfadimé-thoxine (Amidurene®, Cunicoxil®) ou au toltrazuril.L’encéphalitozoonose, maladie transmis-sible à l’homme suite à un contact avec les urines d’un lapin infecté (risque zoo-notique faible), se traduit essentiel lement par une atteinte neurologique (paraly-sie progressive ascendante, troubles de l’équilibre, modification du port de tête) qui se confond avec les atteintes pasteu-relliques. D’autres symptômes peuvent être présents : faibles se de l’arrière-train, nystagmus, uvéite, insuffisance rénale. L’affection est due à un protozoaire nommé Encephalitozoon cuniculi et la mort survient en l’absence de traitement. Les spécialités à base de toltrazuril (Baycox®, Cevazuril®) à destination des volailles sont utilisables dans cette indication, de même que le fen-bendazole (Panacur®). La meclozine (Agi-rax®) peut être conseillée pour contrecarrer les effets du syndrome vestibulaire. Les nématodoses

Les oxyures sont les vers les plus fréquem ment rencontrés chez le lapin. Présents parfois en grand nombre au niveau du gros intestin, ils sont suscep-tibles d’engen drer météorisation, diar-rhée et amaigrissement. Les spécialités “volaille” à base de pipérazine (Citrate de pipérazine Coophavet®, Soluverm®) per-mettent de traiter les animaux malades. Les cestodoses

Rare chez le lapin domestique, Tae-nia serialis est un plathelminthe, agent de la cénurose. Les lapins s’infectent après avoir consommé des végétaux sur lesquels vit l’hôte intermédiaire, qui est un acarien. La cénurose provoque un amai-grissement des animaux et se présente sous forme de poches d’eau localisées au niveau sous-cutané et musculaire : celles-ci contiennent de petits points blancs qui sont les larves de ce ténia.Les cysticerques sont les larves d’un autre ténia (Taenia pisiformis) qui, adulte, vit dans l’intestin du chien : le lapin se contamine en absorbant les œufs présents sur les herbes souillées par les excréments des animaux qui en sont porteurs. Aucun symptôme n’apparaît du vivant du lapin, qui présente de petites vésicules au niveau du foie, du

mésentère, de l’intestin et de l’estomac. Ces vésicules sont remplies d’un liquide clair et contiennent les larves de ténia mesurant environ 2 mm.Chez le lapin, il n’existe pas de traitement spécifique contre les cénures et les cysti-cerques, mais il suffit d’éviter de lui donner de l’herbe susceptible d’être contaminée et de vermifuger les chiens. Les trématodoses

La grande douve (Fasciola hepatica) ou la petite douve (Dicrocoelium lanceolatum) sont retrouvées très rarement chez le lapin, qui se contamine après consom-mation de fourrage infecté par des larves. Le pouvoir pathogène intrinsèque de ces parasites est assez faible, mais ils aggra-vent notablement les diarrhées microbien-nes et parasitaires du lapin.

ConclusionLe lapin est un animal fragile qui peut être victime de multiples affections graves, dont certaines sont transmissibles à l’homme. Leur survenue peut être très largement mino-rée grâce à des soins attentifs et appropriés. Ainsi, il est important de renouveler quotidien-nement eau et nourriture, et de changer très souvent la litière. Le foin, riche en fibres, doit représenter l’alimentation de base du lapin ; il est associé à des granulés du commer ce en quantité restreinte, avec de temps à autre de la verdure (carottes, fanes, endive, épi-nards…) et du pain sec. �

Pascal Coudert

Professeur des universités,

Faculté de pharmacie, Clermont-Ferrand (63)

[email protected]

Émilie Donas

Docteur vétérinaire, Sainte-Foy-lès-Lyon (69)

Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Pour en savoir plusHébert F, Bulliot S. Guide pratique de médecine interne

chien, chat et NAC. Paris: Med’Com; 2010.

maladies.rongeurs.net/maladie_lapin.php

www.afstal.com/medias/File/pa-33-37-lapins.pdf

www.canaille.org/html/savoir/maladies.php

www.cuniculture.info/Docs/Elevage/Tropic-06-Chap4.htm

www2.vet-lyon.fr/etu/DPN/dermatoses/

indexparasitoses.html