F_ _

L E S J I I U X D E P I , I J I N À I R

_.-I

,t 87

Les Jeux de plein air[,es jcux rle l l lein air, trop longtemps négligés

par la jeunesso f lançaise, sont en t ra iu dercprenclre la l 'aveur qu'i ls méritent pouqleurscxcellerrts ell 'ets physiques et moraux. l le toutesptrrts, t latts les lycées, dans les collèges, dansles ticoles, des associatious se lorment pour lespratit luer avec suite, en y apportarrt I 'ardeurquc rionnel'énulatir-rn. Une ligue puissaute s'estformdre tout erprès l iour lechercher et fornrulerIes lt)-eles dc nos vieu-x jeux français, pour errrépandre le gr-rfrt, p{rur err laire connaître lesmerveil leux effets au l,roilt de vue de la vigueur,de la santé, dc la force, clu courage, de toutesles qualités qui ft,ut I 'homme vraimeut digne clece nom.

Le Petit Ftartçctis ne pouvait restcr étrang:crà ce grand mouvement national. II a denandé àun écrivain compétent la description des grandsjeur de pleiu air; à un arliste habilc, des cro-quis pris d'apr'ès nature, au Bois de Boulogne.Il est heureux cl 'offrir à ses jeunes lecteurs Ierûsultat de cette collaboratiou et de conr:oulir 'ainsi directemcnt au relt\vemt,nt de notre racepar les erercices mêmes qui ont fait si loug-tènlps sa force et sou éclat.

La Bar.ctte.

La Barette ou Ballon-au-pied s'est jouée detout temps dans la France rnéridionale et ceu-trale, aussi bi ln qrr 'en I l i t :arr l ie, en Artois et euBretagne. E1lt, prerrr l seult,r trent r- lr .s noms diversselon les rr igiorrs et s' iLppelle tantôt sor-r le ouchorrle, talrtôt ntel.le, tantôt boLlon, IantôIba,rette .

La rnanière de jouer présente aussi d'assezgrandes dif férences locales : ici le bal lon oubalette ne doit ôtre f lappé qu'avec le poirrg,parfois protégé par un gantelet de cuir ou unbrassard de bois: là, c 'est au contraire avec lepicd seul qu' i l est permis de le lancer' ; ai l lenrs,les rnenrbres irr l ' t i r ieuls et les nrembres supé-ricurs peuvent ètre dc la part ie. I l n'est pas jus-qu'à Ia forme du bal lun qui ne soit variable:tautôt el le est sph+ir ique et tautôt ovoïde, et sesdiu'rensions ne présenterrt pas r.uoins de di{ l 'é-rcnce s. l inl in le ôrr l qu' i l s 'ag' i t d'atteirrdre ou r lefranchir est éi laleneut val ié : icr i , c 'est unesimple l igne tract ic sur lc sol; ai l le.urs, unepa i re de po tcaux 611 {p p iquets p lan tés en te r re ;ai l leurs encore, urr ccl 'c(]au terrdu dc papicr r lesrr ie et atralogue t i celr"r i r les écu1'ers de cirquc.

Au tn i l ieu de ces c r ru tuncs loca les , i l {a l la i tchoisir aver: r l iscerncnrtut, ct i l était natulel queIa coutuure adoptt ie t \ Prr l is préval ir t . Dcs joueursvenus de toutes lcs l t igiorrs t le l l [ ' -r 'arrce pour-ront ainsi désorutais nlesurcr l t ur force et lenradresse à ce jeu si l i ien fait p,rnr h,s passir.runcl

et les e.rercer en les amusant. \ 'oici r lonc l trrègle de Paris.

Règle des jeux. - La Barette est de fonneovoÏde et 11'environ trcnte centimètres de longsur vingt de largc. I l l lc cst consti tuéc par rurcvessie de caoutchouc couverte d'une forte gainede cuir; la vessie bien gc-rrrf l t ie et bien ferméc;la gaine sol idement cousuc au point t lc sel l icret lacée sur lc côté.

Une Barette bien contl i t ionnée coirte uuetl izaine de francs. 0npeut à la r igueul I 'obttrr irà meil leur marché, en se contentalt d'unc vtssiede porc sur laquelle on fait coudre sous ses J-euxule gaiuc de botr cui i ' de yeau, pal un corclon-n ie l ou nr r se l l ie i ' ; n ra is c 'es t chosc assczhasarclcnse, car i l n'est jamais faci lc à nnouvrier d'arl ivel t lu plenriel coup à la perfcc-t ion dans un travai l n{,uvrr i lu nour lui. Len t i e u r c s t d o r r c d e s t - c u l i s , , r ' i r q u i r r z e o u v i r r j l larnateurs pour se plocurel chez un spécial isteune bolne barette et, quand on l 'a acquise, d'euavoir grand soirr.

l l faut la graisscl aprt\s chaque partie, la sus-pendre dans uu l ieu sec et nrirt i, la f l ire réprrrr,raussitôt qu'une ccrutrlrc lrai ' irît cédr'r, et sui'touts'assurer avant de se rnettrt-. au jcu rlue h vt-'ssitrest bien gonflée. (lr i ice à ccs plicautious, unebarette peut duror dr'ut ou tlois aus et amuscfvingl à trerte joucurs pendant plusieurs sti-sons consécut ivcs. Si I 'or r a mis à cct achr t c in-quante ou soixautc c lnt i rnes par tôte, on ncpeut donc prs d i re qu 'un l r 'e l r n i t pr rs pour s , , , r rargent.

trIais ce n'est pas tout d'avoit ' Lr ballou : i ls'agit de trouver uu eruplacement fnvorrble aujeu.

Le meilleurestutrcgrande pelouse ou prairiequi ne redoute pts Lr piétinement r1e vitrSt àtrente joueurs. A clt ifaut de peloust', otr pettt st:contenter de la plentiùre esplatrado Yelltte.L 'essent ic l cst qu 'e l le sr t i t assez vr ts te : cct t tcirrquante rnètt 'es att tttoitts, par cinquarrtc i 'rsoixante clr Inrgc.

Sur cettc cslr l :r trat lc ort priLir ic. r l l l l l larqueftvec quatrr; piqurts un quadri latèt 'c aussig rand que poss i l r l r , . \ l i ( l l ) .

Lcs grattds r:ôtt ls clu quttùr ' i latèr 'c IC, I i l ) sot l tles l . i11nes t le t ,nrt: l te. Les cri t t is IB, Ctl sotLt r l i tsI iq t tes tù : ô t r t . . \u r r r i l i cu r le ch tc t t t t , le t : cs r l t ' t t - tpeti ts côtés, cl t ux potrtus sépar'és par rt t t i t t tcr-val lc de trols mù'trcs uriLrqucut les ùrr1.s. ( les

poteaur dr-, lvcnt rLloir tru tnoius t luatre ut ir t t ' tsde haut. A trois mètrcs au-dessus du sol, i lsportent une corclc horizontale pourvt le et l sol lrni l ieu d'un peti t drapeau.

Ceci, bien etrtendtr, cluattd otr veut jottcr selottla r 'èglc stt ' i r t t : . à l l suite r l ' t t t t r l t i l . i ctt l rr : r l t ' r ts

L E P I I T I T F R A N Ç A I S I I , L T ] S T R É

TQrntdz toucfu

Ccoles, par exemple. En ce cas, le drepeau, de{jheque côté, est aux couleurs du parti qui l'oc-cupe. M&is dans la pratique, pour simpliter leschose6, on peut se corltcltLrl de deux piquetsquelconques, ou n)ênle d'unr: simple l igne tra-cée sur le sol, poul nlarquer les ùrrls.

Ces pr'éliminaires alrètés, i l s'agit de furruerdeux camlrs. Les joueuls ont di 'si3né deux capi-

x rAr,49-!a-e

la place, c'est-tl.-dire Ie côté clu champ de jeu quechoisira le gtrgnant; et cette place une fois déter-minée, ou lr 'e[ change plus qu'au milieu i le lapaltic, si l 'autre camp le désire.

Les deur armées prennent donc position enavant.de leur but respectif, pour empêcher laBalettc de le franchir. A cet effet, chacune sedispose eu ortlre dispelsé, avec son aYant-garde, son celltre et son afl'ière-8arde. Il s'agitd'arriver à envoyer le projectile eutre les po-

Les,loueurs sc sont rangés eu lignc devant lcurs chcfs élus.

teaux et par-dcssus la corde du but adverse, etde marquel ainsi un point.

La partie se compose habituellenent de plu-sieuls reprises de trois points, dans uu tenrps{ixé d'avance.

0n doit obseryer les règles suivantes.l. - La Barette nc sera jarnais la,ncée auec les

nrails. \ lais i l est pcrmis de la saisir, de I 'em-porter et d'aller la déposer au but arlverse.

Il -v a trois manières de la lancer :a. Dn la posaut à terre sur uu bout, dar.ls un

petit ct'eur du sol, et prenant élan pour la fi'ap-pel du p ied;

D. Err la laissant tombel et la frappant du piedavaut qu'elle ait touché tei't'e ;

c. El la laisslrrt retontber à tet're et la

hgæde tou&z

' Z1gæ ,le bul

taines et se sont rangés euchefs élus I chaque capitaiut,ralteruativement un joueur,

v

l igr ie der.ant cesir sorr tour choisitjusqu'à ce que Ie

contingert soit i 'puistr. Cc't te désignation au

choix est naturel lcruettt t t t te source t l 'énlula-t ion qui portc les élt \r 'es à s' i ippl iqner au jeu,

af i [ de s0 f i i i fe rrrchclcl lor et nontl l lel ' des pre-

miers. Lcs deux catttps fortnés, on t ire lu sort

Au milicu de chacun dcs dcur pctits côtés, deux poteaur séparés par un interva'l lc de 3 mètres marqucnt les àzls.

' r

t , E S J E U X t r t i l ) l , I t I N A I t i â80

frappant du liied apr'ès son premier bond.2. - Les joueut's en place, le capitaine du parti

qui n'a pâs cu le choix du côté pose la baretteau milieu tlu champ, et d'un coup de pied l 'en-

0u pcut soit lancer la Barcttc d'un coup dc pied, soit s'co.saisir ct l 'ctnportcr vers le but.

voie vers Ie but âdverse. Jusqu'à ce moment,I 'avant-garde des deux partis dr-rit être restée àla distance dc dir mètres au mtrius du ballon.ùlais dès qu'i l a quittet le sol, les,évolutious sontl ib les.

3.- Quand la Barette, du premier coup, fran-chit une des l ignes cle touche, le coup estuul e[doit ètre recommencé. I1 en est de même si laBarette, a-vant de ce premier coup franchi le butadverse, est sâisie avant d'avoir touchrie tet're .I l est donc t rùs important ( le post{ , r err arr iùr ' t '

Lcs adrcrsaires poursuivent lc ravisseur i mais ccttcpoursuitc ne doit pas drtgi 'nércr crt pugiltt.

du but ur jouLrur énergiquc et adroit, capâblede prér'enir ainsi Ie point le plus aisé à mar-qucr.

4. - La Balette une fois lanccie correctement,c'est-à-dire dans les l imites du chanrp, l 'objet.propre du jeu est, pour charlue joueur', rl'ai'rivt rà la faire pâsser dr:rrière les deux poteaux (lubut adverse, ou tout au moins clerrière la l ignerle but, et porrr celî\, l()Its les moyens sont botls :c'est-à-clirc qlr 'on peut, soit l i incer la Barette d'uncottp de pierl, soit s'en saisir et l 'cmportcr vL'rslc but.

D'autre palt, les arlversaircs poursuivrrnt leI' i tvisseur, cherchcnt à lui couper le chenriu, àI'an'i ' ter, eu un mot à le mettre dans I ' impuis-

sance de réaliser sou dt'ssein. l lais i l est indis-pensable que cette poursuitrt rre dégrirrt)re pasen pugilat, en luttes corps à corps et en ba-garres : c'estpourquoi ou est c{)ltvenu que, pou}.f aire prisortnicr le luylitif,il suf'fit d'e lfleurer Io,Barette qti l enrporlc, en criant : totrché!

Àussitr)t châcnn s'ai.rète et l 'avant-;iardedes deux l i l l t is sc plaq:11111 eu r.ond, épaulecollt l 'e épaulu, la flcrt r-rls l- 'ccntre, forme ceqn'otr irppelle le c,:i'cl,: ott trtr)Llc,

Pour faîre /e 6rl d'emblée, il faut cuvoyer [a Barctte, d'uncoup dc picd, cntre lcs loteaw ù la hautcur rouluc.

5. - Au milieu de cette nrasse compacte, 0nlaisse tomber Ia Barctte, dc tcile sorte qu'elleroule à terre. Le ce|cle sc resserre, chacunpousse de son mieux, jusrlu'à ce quc la lJarette,heurtée par tous ces pieds, sorte de la mêlée,salls ayoir été voloutairemeut frappée.

Aussitôt qu'elle est sortic, s'en cmpare quipeut, poul tr 'D1r.r de I 'ertvoycrr &u but.

'4t

Cclui rlui saisit lc prcnricr la Barctlc ct lui It i t trrrthcrtcrrc a {lr,rit irtt coup frttr:,

6. - I l r.st erpr{-.ssément stipulé quc lesjoueurs doivcnt toujouls se tenil r:ntre la Ra-rctte et lcur carnp; faute dc quoi, ou crie : eriplace ! et c'est cncore ull cfts de (( cercle D.

7. - Un joueur qui court ell entportaltt laBarette et qui sc roit suf ic point r1'ètre pris,la l i ichc-t-i l ou la laucc-t-iI autreutcuI qu'avecle pied, on crie : t i laur . ' et le cantp adYerse adrrrit arr çrnrp ftt itc.

8. - A cet effet, un des joueurs rlc ce campprerrrl la Barettc, la place dcbout sul lc sol etlaflappe du picrl, tous les antre s sc tcuant t ' t si:(t r t i t r t 's r le t l is tarrce nu nr l i l rs .

9. - Pour /hire le" ùrrl r l 'enrblrir.), ell cotlrantavec la l lareltc, i l {trut d'abortl l 'cuvuyer d'un

r, T

, 00 L B P D T I T t ' r t A N Ç A I S I L L U S T n É

coup dc piealentreles poteaux, à lahauteurvou-lue, puis la ressaisir et lui fairc touoher teu.cderrière la l igne de but, - ce qui n'est pas aiséà réaliser; ou bien i l ftuf cl, l l touruer le but etvettir déposel la l larette r irtr.t, les pote aux, chosepeu oomntodo aussi .

Le plus soutt,ut, le cour.cur qui emporte laBareitc' arrive se'ulcrneut à lui faire touchertcrrc au delà de h l igne de but. C'est ce qu'onappcllc itilgner' ?/1. a ùra tlt a g e, p at ce qu' orr acquiertainsi le r, lroit rL, frapper' \rr (,oup /i 'anc.

t0. -- .\ussitt lt que la Birre tte a passé la l igne debut, celui qui la, saisit le lrrcmier ct lui fait tou-clrer terle a clroit '<r1r cottp I'ranc. S'il appartiontau côr)rp de ce côté, i l fait vingt-cinq pts vers lccamp atlvclse e t,f lappe soll coup daus le mènresLrlts. /\u cas cr_rntlaile, il martlue seulementquiltze piùs et envrrie soll coup vers le l lut auqueli l a toulné le dos eu comptarrt ces pirs.

ll. - Si la l-larette franchit une des lignes tletottche, qui peut la relève ct se placc au point otr

0n désigne par le mot habitation, non seule-ment les constructious de toutes sortes maistout ce qui peut offrir à l'homme un abri quel-conque.

La maison, c'cst le logement clos de murail les;I 'habitation, c'est la hutte cle branchages,c'estla caveme creusrie dans les flancs du rocher.

L'Flistoire de l ' l tobita,tion humaine est donc

elle a franchi la limite. Tous les âutres dc sonparti se lanprent face à face devant lui, surdeuxligues, de rnanière à former une sorte de cou-loir vivant. Lui, saisissant bien son nonlent,i l fait touchel telre à la Barette et vivententI 'envoie à l 'un des sieus, ou bien, après unefeinte, il I'emporte ell courant vers le but tandisque les adversaires survc'i l lent les joueurs ducouloir.

12. - Tout joueur qui saisit et arrête la Baretteà la volée a droit at coup franc.

13. - Pour marquer un point, il faut avoir faitpasser correctement la Barette dans le butadverse, selon lcs conventiorrs arrôtées.

Si le but a été flalchi incrlrrectement, c'est-à-dire si la Barettc passe plus bas t1u'i l n'a étécollvellu, on crirtrpte sculcutent une tor.rclrc,c'est-à-dire un qutrt de poirrt.

t4. - Les dcux camps chtnpçerrt habituelle-nent de côté au milieu du temps assigné à lapartie. DI G .

I 'histoire des demeures occupées par leshommes depuis les temsp les plus reculés jus-qu'à nos jours.

Les historiens ont divisé en deux grandespériodes l 'histoire de I 'humanité : les tempspréhis|ortqttes et les temps /rlslolirJIe.s.

Les tcmps histor.iques sout ceux oir l 'honme,ayant atteint un certain degré de civilisation, a

L'habitation humaine

I labitaliDu dc l 'r ige dc picrre. - Huttc dc brauchascs adossée aur colossalcs picrres gcauitiques