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1 Le Musée des Arts Naïfs et Populaires de Noyers sur Serein en Bourgogne Fondé en 1881, grâce à la volonté d’un érudit témoin de son temps, Monsieur Jean-Etienne Miltiade Simmonet de Bresse de Préfontaine. Le Musée, installé dans un ancien collège du XVIIème siècle, présente toujours ses collections d’amateurs: tableaux, gravures, moulages, meubles anciens, médailles, fossiles131 ans d’existence... 1500m2... 3 étages... 2014

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Le Musée des Arts Naïfs et Populaires de Noyers sur Serein

en Bourgogne

Fondé en 1881, grâce à la volonté d’un érudit témoin de son temps, Monsieur Jean-Etienne Miltiade Simmonet de Bresse de Préfontaine. Le Musée, installé dans un ancien collège du XVIIème siècle, présente toujours ses collections d’amateurs: tableaux, gravures, moulages, meubles anciens, médailles, fossiles…

131 ans d’existence... 1500m2... 3 étages...

2014

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1881: Monsieur de Bresse, un fondateur passionné par l’histoire de son temps Un collège du XVIIème siècle Des voyageurs sillonnant tous les continents L’histoire d’une Cité Médiévale Des artistes locaux

Le Fonds du Musée Le Cabinet d’Amateur de Monsieur de Bresse La Salle d’Histoire de Noyers Les Albums d’Hokusaï

Les Arts Naïfs 1987 : Donation de la collection d’Art Naïf de Jacques Yankel Œuvres de Louis-Auguste Déchelette (Dépôt du Fonds National d ’Art Contemporain) Collection de Jean-Marc Luce (Dépôt du Conseil Général de l ’Yonne) Les Peintres Voyageurs 1993 : L’Afrique du Nord et Afrique Noire de Hélène Farey et Roger Nivelt Les Arts Populaires 2003: Donation de la collection d’Art Populaire de Jacqueline Selz et Yvon Taillandier. “ 600 Boîtes ” Collection de Serge Moreau (Dépôt du Conseil Général de l ’Yonne) L’Œuvre de Albert Niedzviedz

De donations en dépôts, la petite histoire du Musée s’est transformée en une grande aventure… Elle amuse, elle intrigue, elle ravit… Elle entraîne dans un voyage au pays de l’insolite, de l’exotisme, de l’Humour et de la Poésie.

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“ L’art Populaire de Trois Continents ” Donation Jacqueline Selz & Yvon Taillandier

La volonté de Jacqueline, aujourd’hui disparue, et celle d’Yvon voulant que ce qui est au peuple revienne au peuple, seul un musée pouvait valoriser cet ensemble unique et prestigieux.

Au titre de membres du Comité du Salon de Mai qui fut durant 50 ans le Salon artistique le plus audacieux et le plus prestigieux; Jacqueline Selz et Yvon Taillandier ont eu le bonheur de pouvoir voyager un peu partout dans le monde.

Il s’agissait alors pour eux d’être les ambassadeurs de l’art moderne et contemporain de France, d’organiser des expositions d’avant-garde à l’étranger, de tenir des conférences, de découvrir enfin les formes d’expression méconnues dans notre pays.

Ce furent les voyages au Japon, à Hong-Kong, en Inde, au Népal, en Yougoslavie, au Mexique, à Cuba, en Espagne, au Portugal...

Yvon Taillandier s’attarda un jour sur l’un de ces objets populaires étonnants, Jacqueline lui emboîta le pas et en profita pour commencer une collection qui devait devenir gigantesque.

La collection d’art populaire fut constituée, au fil du temps, des voyages, des coups de cœur et autres obsessions. Elle propose essentiellement : Du Japon, de Chine, Bangkok, Hong-Kong : des tablettes d’écritures et de nombreux objets de papier : cerfs volants, objets funéraires destinés à être brûlés... Du Mexique, de Cuba, du Portugal, d’Espagne : des témoignages de type religieux, exprimant la foi et l’âme d’un peuple( ex-voto en cire et en argent, objets funéraires en sucre, personnages en papier mâché et fil de fer, en mie de pain), jouets en fer et en bois, sifflets en terre cuite... D’Allemagne, de Yougoslavie: des figurines de plomb, des fixés sous verre, des ex-voto...

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La Collection de Jean-Marc Luce

Jean-Marc Luce, un sacré découvreur ! • C’est le jour où je cherchais un spécialiste pour restaurer un vieux fauteuil chinois... ; des amis m’avaient chaudement recommandé un ébéniste qui gîtait à Saint-Maurice d’Ibie, non loin de Labeaume ou je venais d’aménager, en Ardèche. Au moment où je découvris mon futur réparateur... il était en train de servir la soupe à de jeunes gens de la D.A.S.S., qu ‘il préparait, par ailleurs au beau métier de menuisier. • A peine entré dans son capharnaüm, j’avais repéré au mur quelques tableaux d’art-naïf, ceux qui ont ma faveur depuis toujours, les œuvres d’artistes sans nom... enfin, sans nom connu. • J’avais découvert un vrai complice; nous découvrions avec Jean Marc nos goûts communs pour tout ce qui concerne l’art singulier, hors les normes, un art qui pendant longtemps n’osait s’affirmer comme de l’art à part entière. • Le jour même je fus mobilisé pour aider à la fabrication d’un palan... qui devait servir à sortir d’une crevasse un pauvre canasson qui y était tombé malencontreusement. Jean-Marc avait passé trois jours et trois nuits au chevet du cheval, au fond du trou avant de l’extirper de ce mauvais pas ! ! • Ce bougre de Luce réussit tout ce qu’il entreprend que ce soit en peinture ou en sculpture, et il avait été contaminé, comme moi, par la maladie de la collectionnite. A chaque visite par la suite il me faisait admirer son travail en peinture et cela me rendait fort jaloux. • C’est la grande chance de nos amis du Musée de pouvoir à leur tours régaler à la vue de toutes ces merveilles de l’art naïf découvertes par l’ami Jean-Marc. Yankel

Le Conseil Général de l’Yonne enrichit la collection Yankel en présentant 60 tableaux de son ami, aussi averti que lui

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“ 550 Boîtes ” Donation faite par Monsieur Serge Moreau au Conseil Général de l’Yonne

•« Yankel, le peintre, offre une collection de peintures naïves, Yvon Taillandier, artiste, critique d’art, offre sa collection d’objets populaires et donne le lien avec le milieu des surréalistes.Serge Moreau offre sa collection de boîtes. •Boîtes de biscuits, de bonbons, de conserves… on retrouvera ici toutes les boîtes de tôle peinte ou lithographiée de nos grands-mères...

•Serge Moreau a passé le plus clair de sa vie à Montmartre à observer les artistes musiciens et peintres. Il était attentif à leur fortune comme à leur misère. Comme il était attentif aux clients du restaurant ou il a gagné sa vie. •Cette valeur de l’attention, peut-être l’à-t’elle poussé à regarder une de ces boîtes qui plaisaient tant aux enfants avec leurs rêves de vies lumineuses, d’aventures, de gens, lieux et monuments lointains et étonnants. •Sa gentillesse l’a poussé à deviner ce que pouvait représenter d’immense créativité technique, artistique, économique, anonyme mais vitale, cet ensemble croissant de simples boîtes ».

Claude Renouard

« Ces petites “ choses ” qui n’avaient aucune valeur, poussiéreuses, égarées dans quelques recoins, se sont transformées, grâce à sa

passion, en une collection précieuse. Parmi ces boîtes, il y en a de rares, de très anciennes ».

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“ Miss en Boites & Autres Curiosités ” Les boîtes restaurées de Frédérique cohabitent avec les boîtes peintes et lithographiées de Serge Moreau.

“ 24 heures de la vie d’une Muse ” Quand à Guy Brochard, il fait “ descendre ” les grands peintres à Noyers.

Donations de Monsieur Guy Brochard et Madame Frédérique Brochard

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La collection d’art Naïf de Jacques Yankel

En 1949, sa profession de géologue amena le jeune Yankel au Soudan. Dés ce moment, il se mit à collectionner l’art marginal. Aujourd’hui, il a décidé de donner 105 de ses tableaux au Musée de Noyers sur Serein. Le cadeau est précieux car il n’y a rien de plus rare, par exemple, que les tableaux du XVIIIème siècle. Yankel en a sauvé deux. Parmi les « curiosités » offertes au Musée, se trouvent deux aquarelles de Vivin : la première est inspirée de l’enlèvement de Psyché (Prud’hon) et l’autre Aurore et Cephalée (Guérin). Une partie du don est constituée par des Bauchant, des Quilici, des Bombois, des Nikifor, des Boix-Vives qui n’ont jamais été exposés. Chétot, peintre très intéressant, n’est représenté ni au Musée de Laval, ni à celui de Nice : il l’est à Noyers. Dérangez-vous, et vous serez récompensés de votre peine : Chétot vaut le voyage. •Le Nîmois Lattier, peintre et raconteur d’histoires va se faire des admirateurs en Bourgogne. Paris ne saurait être absent de ce nouveau festival de la peinture : la capitale est représentée dans la donation par Coutelas, un peintre poète qui trouve tout autant son inspiration dans les tarots que dans les portraits d’ancêtres. Aux naïfs, tout est permis…

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La collection d’art Naïf de Jacques Yankel

… De Coutelas on peut dire qu’on ne sait pas dans quelle époque il a vécu : Sûrement pas dans la notre. Il est impossible de commenter 105 tableaux dans une courte préface ; revenons donc aux généralités. L’ensemble des œuvres montre qu’elles ont été rassemblées sans le moindre souci mercantile. Ainsi, des naïfs cotés à la Bourse aux valeurs picturales, voisinent avec des artistes dont les toiles ne vaudraient pas une pièce de pain au temple Drouot. Ces derniers ne sont pas nécessairement les moins attrayants. La discrimination financière vient du fait que certains artistes ont été montés en épingle par la critique, parce qu’ils exposaient, et que d’autres, n’exposant jamais, sont restés dans l’ombre. C’est au Salon des Indépendants, que je sache, que Wilhem Uhde a découvert le Douanier Rousseau en 1906 ou 1907. Dans la donation Yankel, il y a des œuvres qui valent certains tableaux du Maître de Plaisance, par leur coloris et leur Spontanéité.

A quelques exceptions près, la série réunie par Yankel ne contient que des œuvres qui sont en prise directe sur le thème de l’inspiration. Cette collection sévère nous fait grâce de ces bariolages qui ne sont pas tributaires du motif, mais des recettes de la peinture naïve. Car, au moment ou j’écris, nous en sommes là : le grand art marginal s’est trouvé quantité de petits bricoleurs pseudo-naïfs...

Grâce à cette donation, on constate, une fois de plus, que cette peinture obéit à une constante : elle suit , en boitant, la peinture d’école. Aussi, les deux Vivin se voudraient, qui, du Prud’don, qui, du Guérin, mais la personnalité du naïf ne lui a pas permis de copier fidèlement les deux Maîtres. Quant au tableau signé J.R. « Vaches au pâturages », son auteur a voulu faire du Rosa Bonheur : c’est son échec qui nous charme.

Que les visiteurs sachent que le spécialiste du Douanier Rousseau, que je suis, ne boude pas son plaisir. Plaisir à la fois esthétique et dictatique. Chaque fois que je vois des tableaux naïfs prendre le chemin du Musée, je pousse un soupir de soulagement, car cette mise à l’abri, diminue le nombre d’œuvres que je risque de voir revêtue de la prestigieuse signature du maître de plaisance. Moins je vois de tableaux trafiqués, mieux je me porte. Non seulement, Yankel fait un beau cadeau à la France, mais il fait un cadeau utile. Géologue, il voyait profond, donateur, il voit loin. Henry Certigny

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“ Le Monde Villageois Naïf et Rêvé de Albert Niedzviedz ” Donation de sa fille, Michèle Niedzviedz

“ Vraiment, comme mon père serait fier de savoir sa petite troupe réunie dans le musée de ce beau village plein d’histoire. Car il en était terriblement fier de ses petits bonshommes, venus de son cœur. Quand ils les regardaient, il semblait que la conversation s’engageait entre eux et qu’une même émotion circulait ” « Mon père, Albert Niedzviedz, est né le 24 décembre 1924 à Paris. Ses parents étaient juifs polonais, artisans-tailleurs, installés dans le quartier du Marais, rue Caron, près de la Place du Marché Sainte-Catherine. Artisans venus d’Europe Centrale, gens simples, pittoresques, travaillant dur, à l’accent savoureux, comme celui de son père, qu’il s’amusait, plus tard, à imiter avec une tendresse amusée.

A cette époque y vivaient de nombreux commerçants et Il se souvenait avec nostalgie et humour de ce lieu si vivant, chaleureux, et des images restaient gravées dans sa mémoire, comme cette scène, quotidienne, d’un vieil épicier au long tablier qui plongeait ses bras jusqu’aux coudes dans un haut tonneau en bois pour y puiser de gros cornichons au sel tout ruisselants de saumure. Dans ses petits personnages, il y a aussi des solitaires, vieux garçons, vieilles filles qui n’ont pas eu la chance de rencontrer l’âme sœur... Mon père, lui, avait trouvé l’âme sœur, dans la personne de ma mère. C’était sa petite fée, comme il disait.. Artiste elle s’est mise au dessin et à la peinture vers les années 1950. A la voir dessiner et peindre, mon père a eu l’envie de concrétiser ce monde qui habitait son cœur. A début des années 80, il s’est donc mis à modeler de la terre pour en faire ressurgir ces petits bonshommes, mais il voulait que ma mère y mette un peu la main. Aussi mettait-elle un peu de couleur ici et là, pour évoquer la fête, la lumière joyeuse. En 1986, ma mère a quitté ce monde. Alors mon père a abandonné son monde de terre et de couleur. Les personnages qui n’étaient pas encore peints sont restés en terre grise ”. Michèle Niedzviedz

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L’œuvre de Louis Auguste Déchelette (1894 – 1964) fait partie de la deuxième vague des naïfs, après la seconde guerre mondiale. En 1944, après la libération, Déchelette expose sa production des années de guerre, tableaux à caractère politique qui font le procès du fascisme, du nazisme et d’un façon générale, du conflit et de ses horreurs. Cette exposition connue sous le nom « de l’Ethiopie à la paix » demeurée cachée en Provence chez un parent du peintre, eut un immense succès. Elle est aujourd’hui présentée au musée de Noyers sur Serein. Son sens de l’humour se manifeste dans beaucoup de ses tableaux. L’œuvre de Déchelette est rare et précieuse, ses tableaux circulent peu ; alors que ses toiles continuent à faire autorité. Louis Auguste Déchelette : Né à Cours en janvier 1894 dans la région lyonnaise, il est élevé par son grand-père. Après son apprentissage, il fait le tour de France comme compagnon plâtrier de 16 ans à 31 ans, puis s’installe à Paris en 1925. Déchelette dessine depuis son plus jeune âge, il peint aussi, d’abord des aquarelles, puis, plus tard des tableaux à l’huile. C’est le conservateur du musée du Luxembourg qui découvre ce talent, mais c’est surtout le critique d’art Robert Rey qui vers 1941, en pleine occupation s’enthousiasme devant les toiles de l’artiste et en achète quelques unes. Il renonce finalement, non sans regret, à son véritable métier pour se consacrer uniquement à la peinture. Très personnelle est la palette de Déchelette qui utilise des tons mats, des nuances assourdies et brosse des ciels lissés et fondus en de savants dégradés. Sauf l’idée qui est sérieuse ou piquante, tout dans la peinture du Maître primitif reflète sa modestie et prouve sa sincérité. Un peu oublié vers la fin de sa vie. Déchelette a une place de choix dans la seconde vague des naïfs qui a défilé après la seconde guerre mondiale. Il est décédé le 17 novembre 1964 à Paris

Louis –Auguste Déchelette « Guerre et Paix »

Dépôt du Fonds National D’Art Contemporain

- Ministère de la Culture – Paris

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Les Albums D’Hokusaï Katsushika (1760-1849)

Monsieur Soupey, médecin de la marine, grand voyageur, sillonna l’Afrique, le Sud Est asiatique ainsi que les îles australes de la fin du XIXème siècle au début du suivant. Il en rapporta maints objets exotiques dont il offrit une partie, en 1920, au musée de Noyers sur Serein.

Parmi ceux-ci, une série d’albums de la mangwa (dessins foisonnants), composés et publiés de 1817 à 1848 par le célèbre peintre et illustrateur Hokusaï.

« Je tracerai une ligne et ce sera la vie. » HOKUSAÏ. Hokusaï invente le « manga » en 1814. (MAN : dérisoire et GA : image).

Les détails entourant ses premières années sont incertaines; Hukusaï est né le 31octobre 1760 dans le quartier de Honjo à l’est d’Edo*. On pense que son nom de famille était à la naissance Kawamura, et qu’il a été adopté quand il avait quatre ou cinq ans par Nakajima Ise (probablement son père), un polisseur de miroir travaillant pour le Tokugawa Shogunate. Il est intéressé par le dessin dés l’age de cinq ans. Entre 16 et 18 ans, il commence sa vie en tant qu’artiste. Il est apprenti-graveur à l’atelier de Katsukawa Shunsho (1726-1792), l’un des plus grands interprètes de l’ukiyo-e**, ou école populaire (images d’un monde fluctuant). Les travaux de ses débuts couvrent l’ensemble de la palette de l’école de l’ukiyo-e, incluant l’estampe de paysages, des peintures et des surimono (estampes de vélux, faire-part, etc.).

Il est le premier à rompre avec la tradition des peintres japonais qui se limitent à la représentation des femmes et des acteurs. Il introduit dans son art, l’étude des paysages réalistes, qu’il peuple et interprète avec toute sa verve imaginative et romantique. En 1795, il prend la direction du prestigieux atelier Tawaraya, à qui il donne le nom de Sori II (dernier directeur de l’école). C’est au cours de ces années qu’Hokusaï réalise les meilleurs livres illustrés de sa période de formation, s’approchant également du paysage, bien qu’il n’ait pas encore tout à fait acquis la forme humaine. Hokusaï a toujours été passionné de dessin; pour le rendre accessible à tous, il a composé quinze petits albums « les mangwas », véritables leçons de dessin à usage populaire publiées de 1817 à 1848. Hokusaï rendit son dernier souffle à l’age de 89 ans, il meurt le 18 avril 1849.

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« Les Ex-voto de la collection Jeannine et Jacques Geyssant »

Jeannine et Jacques GEYSSANT, géologues, universitaires s’intéressent à la vie et aux événements qui se sont déroulés sur notre planète, il y a quelques centaines de millions d’années. Ce retour vers un passé très lointain leur a donné le goût de découvrir, dans un passé beaucoup plus proche de nous, des objets d’usage ou de prestige, œuvres d’artisans ou d’artistes disparus, de retrouver traces d’événements qui ont marqué la vie des hommes.

Leur attention a été attirée sur ces petits tableaux ex-voto, lors de la visite de la maison d’un collectionneur – amateur d’art où ils ont été émus par le souvenir peint d’un événement réellement vécu par une famille qui exprimait sa reconnaissance au ciel, pour avoir redonné l’ouïe à un sourd.

Peu après ils ont découvert chez un antiquaire, un tableau relatant un accident au bief d’un moulin, d’une grande intensité dramatique et narrant avec force détails les péripéties de l’accident (inondation, rupture d’un barreau d’échelle...) et du sauvetage (bébé attaché à une corde pour être hissé à l’étage du moulin...). Ce tableau très bien peint, certainement par un peintre-artisan, travaillant sur commandes, a été le point de départ de leur collection qu’ils ont constituée et enrichie durant plus de vingt ans, au cours de leurs voyages en France et à l’étranger, au hasard de leurs visites chez des antiquaires et des brocanteurs...

Exposition temporaire

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« Les ex-voto de la collection Jacques Lagrange » Prêt de Madame Moreau-Lalande

« La première acquisition d’ex-voto que j’ai faite à un hasard heureux…. En nettoyant une peinture dont la qualité m’avait frappé, je m’aperçus de l’originalité du texte et de sa signification votive.

Je découvris aussi que le navigateur, celui qui l’avait fait peindre, était un auteur d’art dramatique. Son ex-voto, dédié à Sainte-Anne et représentant selon la tradition la Sainte apprenant à lire à sa fille Marie, porte sous forme de quatrain en alexandrins la légende suivante :

« Un passager à peine échappé du naufrage consacre un Ex-Voto sur le bord du rivage. L’auteur de l’Inconstant éprouva même sort et promit ce tableau s’il arrivait au port à Sainte-

Anne. Offert à Mme Collin par son très obéissant Serviteur et Fils ». Collin d’Harleville Cet Ex-Voto était donc une base solide de future collection. On aurait pu, du reste,

le classer différemment, notamment au chapitre de l’histoire du Théâtre… J’ai poursuivi mes achats au hasard de mes voyages, de mes visites aux antiquaires,

aux brocanteurs…. J’ai pu ainsi réunir ces peintures votives. La qualité plastique de ces tableaux déploie un éventail artistique assez complet de la

tradition populaire au tableau de chevalet en passant naturellement par l’ébauche maladroite où seules l’inspiration et la légende sont des éléments positifs. Ils sont peints sur toile, bois, carton, tôle et s’échelonnent de la fin du XVIIème siècle au début du XXème.

Les visiteurs de cette exposition seront touchés, je pense, par ces Ex-Voto, repères d’époques et d’événements. Ils apprécieront les réelles qualités de ces tableaux votifs dont les auteurs, inconnus le plus souvent, ont su, sur commande, concrétiser le remerciement et faire œuvre finalement de peintres inspirés. Jacques Lagrange

Exposition temporaire

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Musée des arts naïfs et populaires de Noyers Visites 2014 : Du 1er Octobre au 31 Mai : de 14H30 à 18H00, les WE, les jours fériés et toutes les Zones de vacances scolaires, sauf le mardi. Juin et septembre : de 11H00 à 12H30 et de 14H00 à 18H00, tous les jours, sauf le mardi Juillet et Août : de 10H00 à 18H30, tous les jours, sauf le mardi Fermeture hebdomadaire : le mardi Fermeture annuelle : Janvier

Entrée : adultes, 4€ - vermeil,3€ - étudiants, 2€ gratuité pour les enfants de moins de 11 ans.

Visites pour groupes constitués aux heures d'ouverture du musée: 2€ par pers. Forfait école (Moins de 11 ans) jusqu’à 50 enfants, 23 € Plus de 11 ans : 2€

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Musée des Arts Naïfs et Populaires

de Noyers sur Serein en Bourgogne

• Nous contacter • Musée des Arts Naïfs et Populaires de Noyers sur Serein • 25, rue de l’Église • 89310 NOYERS SUR SEREIN • France • Tél.. : 03.86.82.89.09 • mail: [email protected]

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• Venir à Noyers sur Serein

• Venir de Paris :

• En voiture (190 km de Paris) : Autoroute A6, sortie 21 (Nitry), puis prendre la D49

• En train : Gare de Bercy jusqu’à Tonnerre (Taxi jusqu’à Noyers)

• En TGV : Gare de Bercy jusqu’à Montbard (Taxi jusqu’à Noyers)

• En car : Pour info : Voyages Tisserand Tel : 03 86 82 83 13

• A 20 km de Chablis, Tonnerre, Tanlay, Ancy le Franc

• A 30 km d’Avallon et de Montbard

• A 40 km d’Auxerre et Vézelay

• Se garer:

• Voitures : derrière le musée - parking de la salle François Chanut et sur les emplacements balisés autour et dans le village intra muros.