Inégalement développé selon les pays, le marché de la friandise pour

chiens et chats est un bon marqueur de la relation que nous entretenons avec

nos animaux de compagnie. Si, en Allemagne et au Royaume-Uni, les

récompenses éducatives et festives sont de mise, la friandise n’est pas encore véritablement ancrée dans les habitudes des maîtres français. Le marché

hexagonal revêt donc toujours un potentiel de progression significatif.

Réalisé par Éric Leforestier

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DoSSIERFRIAnDISES poUR chIEnS Et chAtS

tÉmoIn !Le marché

En vrac ? Les textures et saveurs variées des friandises pour chiens et chats, leur échantillonnage facile et le fait que leur achat résulte souvent d’une impulsion en font un produit idéal pour la vente en vrac, qui comporte de multiples atouts : ce type de vente favorise la réduction des déchets et des emballages, permet au client de faire des économies (produits de 5 % à 30 % moins chers à qualité comparable), il répond, de façon ludique et personnalisée, à son attrait pour les nouveaux produits et nou-velles variétés, et il permet de fidéliser une clientèle variée. Au-jourd’hui, 16 % des Français déclarent acheter en vrac, contre 19 % pour l’ensemble des Européens. (Sources : Zero Waste ; mcKinsey)

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chiffres d’affaires dégagés se-lon les pays. Rien d’étonnant si l’on sait, par exemple, selon les données des industriels, que le taux de pénétration des produits de grignotage pour chiens at-teint les 60 % en Belgique, qu’il grimpe à 80 % en Allemagne, et même à 90 % auprès des chiens britanniques ! En France, le seg-ment des friandises pour chiens est en nette progression, mais reste encore un petit marché

Si l’on ne constate pas de gros écarts entre les poids respectifs des ventes de pet food sur

les trois marchés européens ma-jeurs de l’animalerie : l’Alle-magne, le Royaume-Uni et la France, qui tournent chacun au-tour des 3 milliards d’euros, il en va autrement pour les frian-dises. Le marché de la récom-pense animale traduit, lui, des différences marquées quant aux

par rapport à celui de nos voi-sins allemands et britanniques. Il est évalué à 151 millions d’eu-ros pour l’année 2015, selon l’en-quête annuelle Prom’animal, avec une bonne progression de +8 % par rapport à 2014. Vien-nent s’y ajouter les os à mâcher, à 36 millions d’euros, en légère baisse de –1 % par rapport à 2014. Le marché de la friandise pour chats, plus récent, est aussi net-tement plus limité que son grand frère canin, à 49 millions d’euros selon l’enquête Prom’animal, avec une progression de +6 % par rapport à 2014.

Éducation germaniqueSelon les chiffres du syndicat professionnel allemand de l’ani-malerie Industrieverband Heim-tierbedarf (IVH), les ventes de friandises canines se sont éle-vées dans le pays à 479 millions d’euros en 2015, progressant de +5,7 % par rapport à 2014. Bien plus développé qu’en France éga-lement, le marché germanique de la friandise féline a atteint les 239 millions d’euros en 2015, af-fichant une progression moins soutenue que son équivalent canin (+0,4 %). Les deux pays possè-dent des populations canines et fé-lines comparables, avec pour cha-cun plus de 12 millions de chats et plus de 7 millions de chiens. Mais les maîtres y entretiennent des relations différentes avec leur chien, expliquant l’écart entre les ventes de friandises sur ces deux marchés. « En Allemagne, les propriétaires de chiens sont des adeptes de la récompense, avant

tout parce qu’ils font beaucoup de choses en extérieur avec leur ani-mal : ils sont nombreux à pratiquer l’agility, par exemple, mais aussi à faire de simples balades à pied ou à vélo. Le chien les suit partout et il est souvent récompensé pour sa bonne attitude lors d’exercices ou de déplacements », explique Anne Joly, directrice marketing de la filiale française de l’entre-prise Vitakraft. La marque est un gros acteur du marché de la frian-dise industrielle outre-Rhin. Ses

En Allemagne, la friandise s’associe souvent

à une récompense éducative.

France Un comptEUr à +9 % chEz lES SpécialiStES Selon le panel GfK, les ventes de snacks et de friandises pour chiens et chats dans le réseau des magasins spécialistes (jar-dineries, libres-services agricoles, grandes surfaces de brico-lage, animaleries sous enseigne) ont progressé de +9 % en valeur pour l’année 2015 par rapport à 2014. Les ventes de ce circuit sont très orientées « chiens », avec une part de marché de 95 % en valeur. La friandise chat, peu développée pour l’ins-tant dans le même réseau, a tout de même progressé de +15 % sur la même période.

Les ventes de friandises destinées à la bonne hygiène bucco-dentaire du chien sont les plus dynamiques.

allemagnelES FriandiSES dEvant lES alimEntS ! En Allemagne, selon les chiffres de l’Industrieverband heim-tierbedarf (IVh), les friandises pour chiens (479 millions d’eu-ros) constituent aujourd’hui un marché supérieur en valeur à celui des aliments secs pour chiens, qui génèrent un marché de 429 millions d’euros, mais également à celui des aliments humides pour chiens qui atteint, lui, les 415 millions d’euros.

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En 2015, le marché français de la

friandise pour chiens est évalué à

151 millions d’euros, en hausse de +8 % par rapport à 2014.

légendaires « Beef Sticks » pour chiens sont riches en viandes et très appétentes. Elle les décline ré-gulièrement dans de nouvelles ver-sions : au saumon ou à la truite, par exemple, depuis septembre der-nier. Vitakraft développe égale-ment sa gamme de friandises pour chats, avec en nouveauté pour ces matous gâtés, des filets premium de saumon ou de poulet. « Le mar-ché de la friandise pour chats s’est beaucoup développé, partout en Europe, ces dernières années », confirme Anne Joly. Les Alle-mands ont depuis longtemps le ré-flexe de la friandise manufacturée pour dorloter leur animal. Le fabri-cant de laisses rétractables Flexi a ainsi pensé, dans l’un de ses der-niers modèles, à réserver un petit compartiment aux gourmandises, quand le maître part en balade avec son chien. Un détail qui a son im-portance étant donné la « culture de la récompense » outre-Rhin !

spécialiste de la friandise canine, propose ainsi des glaces en pots très appréciées de la gent canine. Outre-Manche, les friandises pour chiens sont évaluées par l’étude de la Pet Food Manufacturers Asso-ciation (PFMA) à 410 millions de livres sterling en 2015, soit environ 314 millions d’euros, en progres-sion de +4 % par rapport à 2014. Le pays compte une population ca-nine de 7,5 millions de chiens, com-parable à celle de la France, mais fait pourtant deux fois mieux en termes de valeur de marché pour ses récompenses. Les friandises pour chats sont, elles, estimées à 120 millions de livres sterling en 2015, soit environ 100 millions d’euros. C’est aussi deux fois plus que le marché français alors que le Royaume-Uni ne compte que 7,5 millions de chats, presque moi-tié moins qu’en France ! Les maîtres français ont, pendant longtemps, privilégié les restes de table pour gâter leurs chiens. Poussée par une offre florissante, la friandise industrielle se déve-loppe dans l’Hexagone, mais beaucoup moins que chez ses voi-sins anglais et allemands. Si la marge de progression est impor-tante, il reste aussi beaucoup à faire pour inculquer le bon réflexe aux maîtres français.

Excentriques britanniquesNos voisins britanniques aiment aussi distribuer des friandises ma-nufacturées à leurs chiens pour les récompenser dans un cadre édu-catif, comme peuvent le faire les Allemands, non sans laisser pa-raître leur excentricité, leur patte « So british ! » Ainsi, à ses marques Good Boy pour les chiens et Good Girl pour les chats, l’entreprise britannique Armitage propose des friandises originales, à mettre notamment sous le sapin pour les fêtes de fin d’année, avec des sa-veurs originales comme un déli-cieux Cranberry. Anthropomor-phisme oblige, les Britanniques aiment aussi gâter leurs chiens avec de véritables pâtisseries. Billy+Margot, entreprise anglaise

Dans les pays anglo-saxons, la friandise canine tient parfois

de la véritable pâtisserie.

Dans les pays latins, les restes de table restent un concurrent sérieux pour la friandise industrielle.

plus gourmet que gourmand, le chat n’est pas très amateur de friandises.

italie dE bonS réSUltatS poUr lES SpécialiStESEn Italie, selon les chiffres d’Iri pour l’année 2015, les ventes de friandises pour chiens et chats au sein des enseignes d’anima-lerie ont respectivement progressé de +22,9 % et +15,3 % en valeur par rapport à 2014. Les friandises fonctionnelles desti-nées à la bonne hygiène bucco-dentaire du chien se sont par-ticulièrement bien comportées mais celles destinées aux chats se sont bien défendues.

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« Le marché de la friandise pour chats

s’est beaucoup développé, partout

en Europe, ces dernières années »

Friandises fonctionnellesLe segment de la friandise indus-trielle comporte aujourd’hui trois catégories distinctes : les biscuits, essentiellement à base de céréales, les snacks, composés principale-ment de viande, et les friandises fonctionnelles, qui poursuivent un objectif nutritionnel ou hygiénique, comme celles qui permettent de lut-ter contre la mauvaise haleine des animaux. En effet, si les biscuits fonctionnent toujours très bien, en Allemagne plus particulièrement, la tendance est aujourd’hui plutôt aux snacks et aux friandises favori-sant la bonne hygiène bucco-den-taire. Comme pour les aliments secs

pour chiens et chats, la tendance au « grain free » (sans céréales) va im-pacter lui aussi, à court terme, l’uni-vers de la friandise. La tendance à la diminution de la taille des chiens fait également évoluer la frian-dise vers des produits de plus pe-tite taille, que l’on peut aussi mettre plus facilement dans les jouets dis-tributeurs de gâteries diverses et variées, en vogue actuellement. L’avènement des chiens de petite race, que leur denture assujettit aux problèmes de tartre, va aussi favo-riser la vente des friandises fonc-tionnelles, pour l’hygiène bucco-dentaire. La friandise pour chats va continuer à se développer dans tous les segments : les biscuits, secs

états-Unis lES FriandiSES ont la cotESelon l’étude « pet treats and chews in the U.S. » du cabi-net packaged Facts, le marché américain des friandises pour animaux de compagnie a progressé de +6 % en valeur entre 2010 et 2014. Il génère aujourd’hui des ventes d’un peu plus de 5 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros environ). En 2012 et 2013, la croissance a été moins soutenue en raison du rap-pel de produits d’origine chinoise pour des motifs d’hygiène, mais elle a bien redémarré en 2014. L’étude de packaged Facts souligne le bel avenir du marché de la friandise outre-Atlan-tique, évoquant les liens de plus en plus affectifs unissant les maîtres et leurs animaux.

Les friandises canines et félines ont leur place au pied du sapin de noël.

Octobre 2016 . 21

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2015 chiEnS chatS

AllEmAgnE 479 239

RoyAumE-uni 314 100

FRAnCE 151 49

ou fourrés, les sticks ou bâtonnets, mais aussi les filets. Compte tenu du caractère du chat, qui fait figure de gourmet et non de gourmand, la friandise pour matous a moins de potentiel que la friandise ca-nine. Les aliments humides haut de gamme pour chats, vendus en por-tions individuelles, constituent déjà pour le maître une façon de faire plaisir à son animal, ce qui laisse moins de place à d’autres types de récompenses. L’augmentation de la population de chats constitue

Allemagne et au Royaume-Uni, mais les discounters allemands et les supermarchés britanniques restent quand même des inter-locuteurs de premier plan sur ce marché. Les enseignes d’anima-lerie Fressnapf en Allemagne et Pets at Home au Royaume-Uni sont de gros vendeurs de frian-dises canines et félines dans leurs pays respectifs. En Allemagne, les friandises canines sont souvent présentées en vrac pour permettre

aux maîtres de personnaliser leur choix de produits. Ce segment se développe désormais dans tous les pays : aux États-Unis, en Asie, en Amérique du Sud… la croissance est universelle et les fabricants ont bien compris qu’il ne demandait qu’à être « boosté » pour se déve-lopper. Les grands noms interna-tionaux du pet food chiens et chats aussi bien que les plus petites en-treprises multiplient donc leurs ré-férences dans ce domaine. n

toUt poUr ma poUlE !Le marché de la friandise ne se limite pas aux seuls chiens et chats. petits rongeurs et oiseaux ont aussi leurs gâteries quo-tidiennes, sans oublier la basse-cour. Les amateurs de poules de compagnie peuvent désormais faire plaisir à leurs animaux préférés en leur offrant une friandise spécifiquement conçue pour eux, à base d’ail, d’insectes séchés, ou encore aromatisée à la cannelle et aux épices. Les fabricants produisent aussi des friandises pour les chevaux, très prisées des jeunes cavalières pour récompenser leur monture.

Sources : Industrieverband heimtierbedarf (IVh), pet Food manufacturers Association (pFmA), prom’animal.

lE marché dE la FriandiSE par payS, En valEUr (En millionS d’EUroS)

en revanche une source lo-gique de développement pour

la friandise féline qui génère, elle aussi, des références à objectifs nu-tritionnels, pour l’hygiène bucco-dentaire comme pour le chien, mais aussi pour lutter contre la formation de boules de poils, par exemple.

le circuit alimentaire d’abordSur les marchés allemand, bri-tannique et français, la vente des friandises pour chiens et chats est dominée par le circuit alimentaire. Cette prépondérance est plus mar-quée en France, où les puissantes enseignes d’hypermarchés et de supermarchés s’octroient, selon les chiffres de l’enquête annuelle Prom’animal pour 2015, respecti-vement 75 % et 96 % des ventes en valeur de friandises pour chiens et pour chats. L’emprise du cir-cuit alimentaire est moins forte en

La friandise se mixe avec les jeux pour chiens… un potentiel de

vente supplémentaire.

Les poules, animaux de compagnie désormais, ont aussi leurs friandises.

En 2015, le circuit alimentaire a généré, respectivement, 75 % et 96 % des ventes de friandises pour chiens

et pour chats.

Le développement des petites races canines favorise la réduction de la

taille des friandises.

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