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Le magazine du KKL 4 e volet s"xc AVRIL - MAI - JUIN 2011 - N°54 - 5PESSAH 5771 Hag Pessah saméah ! Dossier spécial : l’écologie en Israël www.kkl.fr

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Le magazine du KKL

4e

volet

s"xc

AVRIL - MAI - JUIN 2011 - N°54 - 5€

PESSAH5 7 7 1

Hag Pessah saméah !

Dossier spécial : l’écologie en Israël

www.kkl.fr

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Le mot du président du KKL de France

Projet du KKL de France :

UN PANORAMAD’EXCEPTIONsur le Néguev

Dossier spécial : l’écologie en IsraëlQuatrième volet

UNE NOUVELLE DONNEénergétique

Biographie :

URI ZVI GRINBERG (1896- 1981)Le chemin de la rédemption

Israël en chansons :

RACHEL BLUWSTEIN (1890-1931)La plume et la faux

LES BRÈVES DU KKL

LIVRES À DÉCOUVRIR...

Chers lecteurs,

L La réhabilitation du Carmel mobilise les forces vives

du KKL depuis près de cinq mois. Des milliers de

volontaires ont d'ores et déjà apporté, sur le terrain, leur

concours aux forestiers de l'institution sioniste, qui

œuvrent sans relâche à la reconstruction du site sinistré

par le plus grand incendie de l'histoire d'Israël. Grâce à

vos dons, le KKL de France a pu financer un camion

d'intervention ultramoderne, destiné à mieux armer, à

l'avenir, les soldats du feu contre la propagation des

flammes.

Également investi dans le développement du désert, le

KKL de France a par ailleurs décidé de proposer à ses

généreux contr ibuteurs de s'associer à un projet

touristique dédié à la mémoire de David Ben Gourion

et à son ambition visionnaire de peuplement et de

fleurissement du Néguev (lire pages 4-5).

Cette édition de Pessah vous permettra du reste de

découvrir le dernier volet de notre dossier annuel sur

l'écologie en Israël, consacré cette fois aux économies

d'énergie et à la valorisation des énergies renouvelables

et alternatives. Quant à nos rubriques « biographie » et

« Israël en chansons », elles rendent hommage à deux

immenses poètes israéliens, Uri Zvi Grinberg et Rachel.

Enfin, nous vous invitions à vous inscrire à nos deux

prochains rendez-vous : le volontariat du KKL de France

en Israël (du 15 au 29 mai), le voyage « Israël en vert »

(du 12 au 19 juin). Des séjour s inoubliables en

perspective ! �

Hag Pessah saméah,

ÉDITORIAL

ADAMA, le magazine du KKL est édité par le Keren Kayemeth LeIsraël - Association loi 1901 - Directeur de la publication : Raymond BUNAN.Comité de rédaction : Adva BENZIMRA - Nadine CHICHE - Reuven NAAMAT - Frédéric NORDMANN - Yaël SIMON. Maquette : SH GraphicImpression : AM PLUS, 93260 Les Lilas - Dépôt légal : à parution - Commission paritaire : N° 0713G79279 - ISSN 1621 - 8590 - Crédits photos : archivesphotos du KKL, sauf mention contraire - Crédits de couverture : KKL - L’éditeur décline toute responsabilité en cas de perte, détérioration ou non-retour des documents qui lui sont confiés. Il se réserve le droit de refuser toute demande d’insertion sans avoir à motiver son refus.La citation de marques, noms de firmes, d’associations, institutions, etc. est faite sans aucun but publicitaire. Ce mailing comprendra les éléments suivants :Adama, une lettre accompagnatrice, une enveloppe réponse, le seder de Pessah et une boîte bleue du KKL.

ADAMA

Reuven NAAMATDélégué général du KKL en France

KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKKKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL KKL

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fr

www.kkl.fr Le magazine du KKLAD

AM

AAD

AM

A

C’ est toujours une pér iode de quatre

semaines – un cycle lunaire – qui sépare

Pourim de Pessah. Dans le cas des années

embolismiques, comme 5771, nous fêtons donc

Pourim au cours du mois d’Adar 2, treizième

mois de l’année, avant de célébrer Pessah le

15 Nissan.

Ce temps cyclique est immuable, même si, sur le

plan chronologique, Pessah précède bien

évidemment Pourim de près de dix siècles : la

sortie d'Égypte signe tout d'abord l'avènement de la liberté du

peuple hébreu, avant que ne triomphent la justice et la vérité

grâce à la reine Esther et à Mordechaï !

Cette année, deux semaines après les fêtes de Pessah, le Yom

Haatsmaout, jour de l'indépendance restaurée de la nation

juive, marquera le 63e anniversaire de la proclamation de l'État

d'Israël.

Depuis la catastrophe du mont Carmel, pour la réhabilitation

duquel nous devons rester mobilisés sur le long terme, le

monde a connu nombre de bouleversements. Des mouvements

insurrectionnels, voire révolutionnaires, ont traversé et traversent

encore plusieurs pays de l’espace arabo-musulman. À cet

égard, l’avenir apparaît très incertain. En effet, derrière les

protestat ions légit imes de populat ions oppr imées et

paupérisées peuvent se cacher des extrémistes de la pire

espèce qui attendent leur heure, tapis dans l’ombre. Ceux-ci ne

manquent jamais de manifester leur haine d’Israël et des Juifs.

L’État d’Israël est directement concerné, si l'on considère qu’un

pays comme l’Égypte a été, au cours des trois premières

décennies de son existence, son ennemi principal et que, depuis

plus de trente ans, perdure, tant bien que mal, un état de paix,

certes froide, mais signée en bonne et due forme. Le terrorisme

reste une menace essentielle. On a vu ces dernières semaines

avec quelle sauvagerie il pouvait se manifester !

Par ailleurs, on ne peut pas rester indifférent

aux catastrophes majeures qui touchent notre

planète. La solidarité internationale envers les

victimes est heureusement, en de pareilles

circonstances, une réalité réconfortante. Le

terrible tremblement de terre au Japon en est

un des derniers exemples. Notre institution

sioniste, le KKL, reconnue par les Nations unies

comme organisation œuvrant pour la défense

de l’environnement et pour le développement durable, a été à

la hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’elle.

Au KKL de France, les voyages sur le terrain se succèdent.

La 14e Marche pour l’eau a démontré, s’il en était encore

besoin, son enracinement chez « les amoureux de la terre

d’Israël », parmi lesquels nous saluons la présence de nos amis

non-juifs , fidèles soutiens de notre cause. En mai, nous

organiserons notre première session de volontariat sur le site

archéologique du parc de France-Adoulam et sur le mont

Carmel ; en juin, la 6e édition d'Israël en vert vous permettra de

découvrir des sites méconnus et des réalisations du KKL dans le

nord du pays.

Après le Yom Haatsmaout, nous renouvellerons nos

instances et organiserons le désormais traditionnel

tournoi de golf Simon-Laufer (auquel nous

associerons la mémoire de son frère Bertrand,

disparu cette année). À Deauville, en juillet – c’est

aussi une tradition bien ancrée –, nous organiserons

notre événement de clôture de l'année 5771 :

notre conférence d’été traitant de l’actualité. �

Hag Pessah saméah ! Hag Haatsmaout saméah !

Le mot du président du KKL de FranceD R F R É D É R I C N O R D M A N N

� Nom :promenade du nahal Tsin

� Localisation :sur le site des tombes deDavid et Paula BenGourion à Sde Boker, àenviron 45 km au sud deBeersheva

� Objectifs :- Développer des

infrastructures touristiquesdans le Néguev permettantaux visiteurs de profiterdes nombreuses merveillesde la région

- Concrétiser la « vision » deBen Gourion en faveur delaquelle le KKL s’impliqueau quotidien

LE PROJET EN BREF...

INVESTI DE LONGUE DATE

DANS LE DÉVELOPPEMENT

DU GRAND SUD

ISRAÉLIEN, LE KKL DE

FRANCE PROPOSE À SES

GÉNÉREUX AMIS DE

PARTICIPER À LA

RÉALISATION D’UN PROJET

TOURISTIQUE DANS LE

NÉGUEV : LA PROMENADE

DU NAHAL TSIN, À SDE

BOKER.

UN HOMMAGE À LA

BEAUTÉ DES PAYSAGES

DÉSERTIQUES COMME À

L’AMBITION SIONISTE DE

BEN GOURION.

Projet du KKL de France

DR

« Le désert nous donne

la meilleure occasion

de prendre un nouveau

départ. Il s'agit d'un

élément vital de notre

renaissance en Israël. »

« Le désert nous donne

la meilleure occasion

de prendre un nouveau

départ. Il s'agit d'un

élément vital de notre

renaissance en Israël. »David Ben Gourion

ADAMAADAMA

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Un panorama d’exception sur le Néguev

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

www.kkl.fr Le magazine du KKL

Fondé le 15 mai 1952, le kibboutz SdeBoker allait accueillir, un an plus tard,

son plus célèbre membre, le Premierministre démissionnaire David BenGourion. Si ce dernier renoua avec la viepolitique en 1955, il demeura jusqu’à sondécès, le 1er décembre 1973, un résidentdu Néguev, dans le peuplement duquel ilavait placé tous ses espoirs. Il fut inhuméau sud de sa localité d’adoption, dans lesjardins de l’académie qui porte son nom,auprès de son épouse Paula.

UN SITE REMARQUABLE

Situé sur les hauteurs du Néguev,Sde Boker constitue non seulement uncentre agricole, mais aussi une attractiontouristique incontournable. Les nombreuxvisiteurs qui s’y rendent chaque année,israéliens et étrangers, ne manquent

jamais de faire halte sur le lieu desépulture du premier chef de gouverne-ment de l’État d’Israël moderne, maisaussi d’apprécier la vue époustouflantequ’il offre sur la vallée du nahal Tsin, l’undes plus spectaculaires panoramas dudéser t. Troisième wadi du Néguev, cecours d’eau saisonnier est réputé pourses brusques et éphémères inondationshivernales. Les falaises escarpées qui lebordent abritent, entre autres espècessauvages, des ibex (bouquetins israéliens).

UNE PROMENADEVERTIGINEUSE

Désireux de mettre en exergue lesderniers retranchements de la nature àl’état brut en Israël, le KKL de France adécidé d’aménager, avec l’aide de sesfidèles contributeurs, une promenade

d’un kilomètre le long de la falaise dunahal Tsin. Orientée vers l’est, elle aurapour point de départ le mémorial dédié àDavid et Paula Ben Gourion. La premièreétape du projet, d’ores et déjà achevée,a consisté à tracer une voie en terre,fondement de la future promenade. Laseconde étape concernera le pavementde la route, la création d’aires de repos àl’ombre des arbres et l’installation defontaines d’eau potable. Une expériencepanoramique inoubliable !

En vous joignant à l’aménagementde la promenade du nahal Tsin,vous contribuerez non seulementau développement touristique duNéguev, mais aussi à la réalisa-tion du rêve visionnaire de BenGourion. �

Un panoramad’exception sur le Néguev

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Une nouvelle donne énergétique

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

À l’échelle planétaire, la crise

de l’énergie combine deux

problématiques : l’épuisement

programmé des ressources

fossiles et l’impact écologique

des émissions polluantes, tous

deux accentués par une

consommation exponentielle.

Parce que la croissance repose

sur la fiabilité et la disponibilité

énergétiques, instances

politiques et milieux

économiques tentent de

relever le défi d’une gestion

plus efficace, plus inventive et

moins coûteuse en termes de

bilan carbone. Faiblement doté

en matières premières

énergétiques, à la merci des

revirements stratégiques de

ses fournisseurs, Israël s’efforce

quant à lui d’opérer une

transition réussie vers une plus

grande autonomie. Également

confronté à une demande en

progression rapide et soucieux

de la qualité de vie de ses

citoyens, il s’est engagé dans

deux voies d’avenir : le recours

à des dispositifs économes,

susceptibles d'alléger la facture

écologique, et la promotion

des énergies propres et

renouvelables. Deux domaines

dans lesquels l’État juif,

exportateur de technologies de

pointe, se positionne d’ores et

déjà parmi les leaders

mondiaux.

Quatrième voletDOSSIER SPÉCIAL : L’ÉCOLOGIE EN ISRAËL

Dossier réalisé par Yaël Simon

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Une nouvelle donne énergétique

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

Longtemps caractérisée par une

dépendance de l'ordre de 90 %,

l'économie israélienne de l'énergie

a considérablement évolué ces dernières

années. Compte tenu de la pauvreté

du sous-sol, celle-ci était essentiellement

fondée sur l'expor tation de charbon

et de pétrole brut. Une heureuse

succession de découvertes de gisements

de gaz naturel offshore rééquil ibre

toutefois, depuis deux ans, cette balance

énergétique défavorable. Début 2009,

une première nappe, appelée Tamar, est

décelée au large de Haïfa. Sa capacité

minimale de 184 milliards de m3 assu-

rerait, selon les experts, la couverture

de 85 % des besoins jusqu'en 2030.

En août 2010, Israël annonce qu'un

second gisement a été identifié.

Dénommé Léviathan, i l abr iterait

453 milliards de m3 de gaz, à même de

garantir l 'autosuffisance nationale ,

voire d’ouvrir des perspectives d'ex-

por tation (1). Cette nouvelle donne

favorise non seulement la sécurité et la

régularité de l'approvisionnement, mais

permet aussi d'envisager une génération

d'électricité plus respectueuse de l'en-

vironnement, le taux d'émission du gaz

étant nettement inférieur à celui des

autres sources d’énergie convention-

nelles. Une situation de confort relatif qui

n'exonère pas l'État juif de veiller aux

nécessaires efforts de rationalisation de

la production et de la consommation, ni

d'anticiper l'après-pétrole (2).

VERS L'EFFICACITÉ

ÉNERGÉTIQUE

Lors de la conférence de Copenhague

(décembre 2009), l'État d'Israël, qui

produit environ 70 millions de tonnes de

CO2 par an, s'est engagé à réduire

de 20 % ses émissions de gaz à effet

de serre d'ici 2020. Afin d'atteindre

cet objectif , le ministère des Infra-

structures nationales a formulé plusieurs

recommandations relatives à l'optimi-

sation de la politique énergétique « dans

les domaines de la production, des

transpor ts, de la consommation

domestique et industr ielle , dans les

secteurs public et commercial » (3).

Celles-ci suggèrent la création d'unités de

production et de stockage plus perfor-

mantes, la généralisation des technologies

économes et le développement des

ressources alternatives (cf. infra).

Pour une production moins

polluante

La combustion opérée dans les centrales

thermiques (à charbon notamment) est

responsable de près de 50 % de la

pollution aérienne en Israël (dioxyde de

soufre, dioxyde de carbone, oxydes

d'azote , etc .) (4). Dès les années 60,

les autor ités se sont préoccupées

d'en limiter les effets par le biais de

dispositions légales (Abatement of

Nuisances Law, 1961 ; Planning and

Building Law, 1965 ; Business Licensing

Law, 1968). En 1992, la loi Abatement of

Nuisances Regulations a établi des

normes plus sévères, imposant l'adoption

de techniques plus efficientes (5). La

société nationale d'électricité, Israel

Electric Corporation, met ainsi en œuvre

des mesures visant à contenir les émis-

sions polluantes, en dépit de l'augmen-

tation de la demande. Depuis 2004, elle

utilise du fioul à très basse teneur en

soufre (inférieure à 0,5 %) dans ses

centrales à mazout. Il s'agit également

de reconver tir progressivement ces

dernières, de même que leurs homo-

logues à charbon, afin de privilégier

le recours au gaz naturel (ex : centrales

d'Ashdod, de Tel-Aviv...). Quant aux

nouvelles unités de production, elles

reposent sur des technologies de pointe,

à l'exemple du cycle combiné (turbines à

gaz et à vapeur), qui permet de réduire

de 50 % les émissions de CO2, de 70 %

les oxydes d'azote et de supprimer

totalement les rejets de dioxyde de

soufre . La valor isation des énergies

nouvelles (cf. infra) complète ce program-

me en faveur de l’environnement.

Pour une consommation

responsable

Couplée à une croissance économique

soutenue, l'augmentation de la popu-

lation et du niveau de vie engendre une

hausse automatique de la demande

énergétique. Afin de contrer ce phéno-

mène, le gouvernement israélien a

adopté, en 2008, un plan d'action destiné

à réduire la consommation d'électricité

de 20 % d'ici 2020. Le ministère des

Infrastructures s'applique ainsi à bonifier

l'efficacité énergétique des bâtiments,

appareils ménagers, équipements

industriels et modes d'éclairage (6). Dans

le domaine domestique, l'État favorise,

par des aides conditionnelles, le rempla-

cement des réfrigérateurs, machines à

laver, lave-vaisselle, sèche-linge, matériels

hi-fi et informatiques « énergivores ».

Parallèlement est menée une campagne

en faveur de l'acquisition par les ménages

d'ampoules à basse consommation. Plus

généralement, information du public et

labellisation des produits « économes »

entendent orienter les citoyens vers des

comportements plus attentifs à la santé

de la planète. Le secteur industriel est,

quant à lui, encouragé à employer des

technologies « sobres » ou reposant

sur des énergies nouvelles en matière de

systèmes de production, de refroidis-

sement, d'air comprimé, d'éclairage, etc.

Les institutions et collectivités publiques,

de même que les structures commer-

ciales, sont invitées, elles aussi, à améliorer

leurs installations (isolation thermique,

chauffage , cl imatisation, éclairage).

Concernant l'agriculture et l'économie

de l'eau, les méthodes de pompage sont

également visées par le plan ministériel.

Enfin, le diagnostic de performance

énergétique tend à s'imposer dans

le secteur de la construction. Opéra-

tions de sensibil isation et mesures

www.kkl.fr Le magazine du KKL

DR

8

Une nouvelle donne énergétique

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

d'accompagnement (consulting, audits,

formations...) soutiennent, dans tous les

secteurs, cette politique volontariste aux

ambitions chiffrées (lire encadré).

Pour des transports durables

Dispendieux en termes d’émissions

de CO2, les transports constituent un

incontournable terrain de réflexion sur

les économies d’énergies. Ainsi que nous

l’avons vu dans notre précédent volet,

l ’État encourage le renouvellement

des véhicules vieillissants et s’investit

dans l’aménagement de transports en

commun modernes, écologiques et

fiables (7). L’initiative privée s’est également

saisie de l’oppor tunité de répondre

à une attente d’envergure mondiale.

Internationalement reconnu, le projet

« Better Place », lancé par l’entrepreneur

Shai Agassi et activement soutenu par

le président Shimon Peres, met actuel-

lement en œuvre le premier réseau

automobile tout électrique, de nature à

limiter la dépendance pétrolière, l’effet

de serre et les nuisances sonores (8).

Construits par l’alliance Renault-Nissan,

les véhicules sont dotés de batteries au

lithium fonctionnant avec de l’électricité

issue d’énergies renouvelables. Afin de

stimuler ce marché émergent, la Knesset

a voté dès 2007 la première loi de

défiscalisation relative aux voitures

électriques (9). De même, des infrastruc-

tures spécifiques (bornes de recharge-

ment, stations de remplacement des

batteries pour les trajets de plus de

160 km) sont peu à peu disposées le

long des voies routières israéliennes

pour satisfaire les besoins de tous les

conducteurs. Grâce à ces innovations

et aux disposit ions légales qui les

accompagnent, les Israéliens auront

bientôt la possibilité d’opter, à grande

échelle , pour des véhicules écolo-

giques (aucune émission de CO2)

au prix d’achat (comparable à celui

des voitures à essence) et au coût de

fonctionnement (en moyenne 80 dollars

d’électricité par an) très abordables.

Leader mondial, Better Place a d’ores et

déjà exporté son expérience aux quatre

coins du monde (Danemark, Australie,

Hawaï, Canada, Californie, San Francisco,

Tokyo…) (10). Enfin, l’on ne saurait clore le

chapitre des transpor ts « bio » sans

évoquer le budget de 100 millions de

shekels que le gouvernement a décidé

de consacrer, sur cinq ans, à la création

de 4900 km de pistes cyclables et à

l'encouragement des déplacements à

vélo. Parmi les partenaires de l’opéra-

tion, citons le KKL, la Société pour la

protection de la nature en Israël,

l ’Association cycliste et les Parcs

nationaux (11).

EN QUÊTE D’ÉNERGIES

ALTERNATIVES ET

RENOUVELABLES

Le président Shimon Peres a fait valoir,

à l ’occasion de la conférence de

Copenhague, qu’Israël avait vocation à

devenir un laboratoire international

en matière d’énergies nouvelles. Afin

de produire 10 % de l ’électr icité

consommée à par tir de ressources

alternatives aux énergies fossiles d’ici

2020, le gouvernement a d’ai l leur s

adopté un plan de 600 mill ions de

dollar s sur dix ans consacré à leur

développement (12), tandis que le

ministère des Infrastructures a décrété

le Néguev « zone prioritaire pour la

création d'énergie alternative » (13).

De nombreuses sociétés israéliennes et

centres de recherche universitaires se

sont du reste spécialisés dans les

secteurs des énergies éolienne, solaire,

géothermique ou issues de la biomasse.

L’énergie éolienne

Même si cer tains mouvements écolo-

gistes accusent les éoliennes de

défigurer les paysages, Israël a choisi de

bonne heure d’expérimenter ce mode

de production. Dès 1992, Mei Eden

exploite le premier parc éolien, destiné

à alimenter, entre autres, son usine

d’embouteil lage d’eau minérale , à

Katzrin. Depuis, l’idée a fait son chemin

et convaincu le ministère des Infrastruc-

tures. Déclaré « projet national »,

la nouvelle ferme éolienne du Golan,

dont la construction débute cette année,

devrait produire 155 MW d’ici fin 2012,

avant que sa capacité ne soit portée à

400 MW (soit 150 turbines) (14). D’autres

projets sont envisagés, en Galilée et dans

la Arava. Par ailleurs, grâce à l’avancée

des technologies israél iennes, les

particuliers sont désormais en mesure

de produire de l’électricité par le biais

d’éoliennes miniaturisées (15).

L’énergie solaire

Dans les années 50, David Ben Gourion

célébrait déjà l'énergie solaire, première,

vitale et quasi inépuisable. Désireux de

réduire sa dépendance énergétique,

aggravée par la forte instabilité du prix

du baril à partir de 1973, l'État juif – qui

bénéficie d'un ensoleillement de l'ordre

ADAMAADAMA

DR

LA CONSOMMATION ÉLECTRIQUE EN ISRAËL

EN 2008 (EN MILLIARDS DE KWH)

� Consommation totale : 50,9 (+ 4 % par an)

� Secteur domestique (30 % de la consommationtotale) : 15,2 (+ 3,5 % par an)

Objectif : - 47,2 % d'ici 2020

� Secteur industriel (22 %) : 11,2 (+ 3 % par an)Objectif : - 17,2 % d'ici 2020

� Secteur public et commercial (26 %) :13,25 (+ 6 % par an)

Objectif : - 22,3 % d'ici 2020

� Secteur des collectivités locales (5 %) :2,5 (+ 6 % par an)

Objectif : - 7,3 % d'ici 2020

� Secteur agricole (3,7 %) : 1,87 (+ 2 % par an)Objectif : - 1,9 % d'ici 2020

� Secteur de l’eau (5,4 %) : 2,75Objectif : - 3 %

Source : National Energy Efficiency Program (2010-2020),

Ministry of National Infrastructures

9

Une nouvelle donne énergétique

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

de 2000 kWh/m2/an – s'est, de fait,

intéressé de bonne heure à cette option

sûre, compétitive et écologique, aux

enjeux majeurs (16) et aux applications

multiples. Parmi celles-ci, on signalera le

chauffage domestique de l'eau, domaine

dans lequel Israël fait figure de pionnier

incontesté. Dès les années 80, la loi

dispose que les nouveaux bâtiments

résidentiels doivent être dotés de

chauffe-eau solaires. On estime que

95 % des maisons israéliennes en sont

aujourd'hui équipées. Le système clas-

sique se compose de panneaux chargés

de capter les radiations du soleil et

d'une cuve de stockage de 150 litres (17).

Il permet de réaliser une économie

annuelle moyenne de 2000 kWh.

S'il a fallu attendre 2008 pour que le

gouvernement approuve la construction

de centrales électriques thermosolaires,

de nombreuses réalisations locales ont

déjà vu le jour, à l'exemple du parc de

Rotem, dans le Néguev (18), de la centrale

photovoltaïque de Katzr in ou des

« fermes solaires » de la Arava (19). Investie

dans la mise au point de technologies

toujours plus fiables et performantes,

la recherche israélienne se distingue

dans ce secteur, notamment l'Institut

Weizmann et le Centre national Ben-

Gourion pour l'énergie solaire, labo-

ratoire créé ad hoc par le gouvernement

en 1985. L'on ne saurait citer toutes les

sociétés israéliennes, de Solel Solar

Systems à SolarEdge , qui i l lustrent

également le dynamisme du secteur

le plus porteur des énergies durables en

Terre promise.

Un vivier de solutions d'avenir

Qu'elle soit le fait d'institutions acadé-

miques ou de dépar tements R&Dd'entreprises, qu'elle s'appuie ou non sur

des programmes de coopération

internationale, l'exper tise israélienne

excelle par ailleurs dans les sphères de

la géothermie, de la recherche sur les

biocarburants, les accumulateurs, les

moteurs à hydrogène, les combustibles

de synthèse, etc. Leader dans le domaine

des énergies ver tes, la société Ormat

est notamment spécialisée dans l'équipe-

ment des centrales géothermiques,

qu'elle exporte dans le monde entier.

Israël s'intéresse par ailleurs au potentiel

considérable que représente la bio-

masse : de nombreuses études sont en

cours sur l'utilisation énergétique des

déchets organiques. La créativité de ses

start-up ne s'arrête pas aux hypothèses

« classiques ». Un exemple parmi

d'autres : une récente expérimentation

fondée sur des cristaux piézoélectriques

a mis en valeur la possibilité de convertir

le trafic routier en électricité (20). Quant

au choix nucléaire , discuté par les

écologistes, il pourrait adopter en Israël

une tournure plus « durable » grâce

à une exploitation intell igente du

thorium (21).

Si elle relève bien entendu de considé-

rations stratégiques, la détermination

d'Israël à optimiser sa maîtrise énergé-

tique et à promouvoir les ressources

alternatives et renouvelables ser t un

évident objectif écologique. For t de

sa mentalité pionnière , l'État juif a

incontestablement su dépasser son

handicap naturel pour devenir un véri-

table modèle de développement éner-

gétique. Reconnu dans le monde entier,

son savoir-faire devrait d'ailleurs générer

150 millions de dollars d'exportations en

2020 (22). De quoi envisager l'avenir avec

confiance ! �

Notes :

(1) Steve Ohana, « La dépendance énergétique d'Israël est l'une des plus élevées du monde... »(10 novembre 2010), www.israelvalley.com

(2) Amit Mor & Shimon Seroussi, "Mediterranean andNational Strategies for Sustainable Development:Energy Efficiency and Renewable Energy - IsraelNational Study", Eco Energy, 2007

(3) www.mni.gov.il

(4) "Regulating the Electricity Sector", IsraelEnvironment Bulletin, vol. 30

(5) www.environment.gov.il

(6) National Energy Efficiency Program. Reducing ElectricityConsumption (2010-2020), Ministry of NationalInfrastructures, 2010

(7) « Pour une terre où il fait bon vivre », Adama n°53,Tou Bichvat 5771, page 9

(8) "Alternative Energy: Israel at Forefront of Industry Development" (26 mars 2008),www.theisraelproject.org

(9) David Rosenfeld, « La loi d’encouragement pour le lancement de la voiture électrique a été votée par la Knesset » (12 novembre 2007),www.israelvalley.com

(10) Plus d’informations sur www.betterplace.com

(11) Bulletin d’information de la SPNI, n°3/2010([email protected])

(12) "Israel Focuses its Energy on Clean Technologies",Aron Heller, Associated Press (5 janvier 2011),www.jpost.com

(13) Yael Ancri, « Le Néguev en priorité.. . » (6 août 2008), www.israelvalley.com

(14) Bullet in d’ information de la SPNI, n°1/2011 ([email protected])

(15) Jacques Bendelac, « Les Israéliens ont le vent enpoupe... » (6 mars 2009), www.israelvalley.com

(16) Amit Mor, Shimon Seroussi & Malcolm Ainspan,"Large Scale Utilization of Solar Energy in Israel",Eco Energy, 2005

(17) David Faiman, "Solar Energy in Israel" (novembre2002), www.mfa.gov.il

(18) Myriam Ambroselli, « Le solaire israélien : "lumièredes nations" ? » (17 juin 2010), www.un-echo-israel.net

(19) Nous renvoyons le lecteur aux nombreux exemplesdétaillés sur le site www.israelvalley.com

(20) « Une route qui récupère l'énergie de votremouvement pour la transformer en électricité »(20 avril 2010), www.projetisreal.com

(21) Abigail Klein Leichman, "Self-sustaining NuclearEnergy from Israel" (11 octobre 2010),www.israel21c.org

(22) Jacques Bendelac, « Prévisions de 150 millions dedollars pour l'export des industries liées auxénergies renouvelables » (20 juil let 2008),www.israelvalley.com

www.kkl.fr Le magazine du KKL

DR

DR

10

Uri Zvi Grinberg (1896-1981)

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

ADAMAADAMA

Reconnu comme l'un des plus

grands poètes de langue

hébraïque du XXe siècle, Uri Zvi

Grinberg défendit, tout au long

de son parcours littéraire et

politique, une conception à la fois

mystique et nationaliste du destin

juif, étroitement liée à la promes-

se messianique incarnée par le

sionisme. Profondément marqué

par l'expérience tragique des

déchaînements pogromistes puis

de la Shoah, cet homme de

conviction, élu député à la

première Knesset, se fit le chantre

d'un « Grand Israël » restaura-

teur de l'âge d'or davidique.

Issu d’une famille hassidique réputée, Uri

Zvi Grinberg naît le 22 septembre 1896

à Bialikamin, en Galicie, où il reçoit une

éducation religieuse. Incorporé dans

l’armée austro-hongroise en 1915, il

prend part aux combats de la Première

guerre mondiale avant de déserter en

1917. Le pogrom qui ensanglante Lvov

l’année suivante et coûte la vie à ses

parents al lait frapper intensément

son espr it. I l quitte alors sa région

d’origine pour Varsovie, puis Ber lin.

En 1923, pressentant l'anéantissement

du judaïsme européen et persuadé de

la vocation rédemptrice du sionisme,

il émigre en Palestine.

DE L’HOMME D’ACTION…

D’abord proche des milieux travaillistes,

i l met ses talents de journaliste ,

éprouvés en Pologne, au service du

quotidien Davar et se l ivre à un

mil itantisme actif . Alor s qu’éclate

le soulèvement meur tr ier de 1929,

violente réplique des pogroms d'Europe

de l'Est, il rejoint le camp révisionniste,

catastrophé par la posture passive des

leaders du yichouv, qui préfèrent s’en

tenir à une politique de « retenue ».

Préoccupé par les desseins extermi-

nateur s du nationalisme arabe , i l

dénonce avec véhémence l’inaptitude

de ses anciens amis à en saisir

l ’ imminent pér i l et à en tirer les

conclusions défensives qui s’imposent.

Par ailleurs résolu à chasser l’occupant

br itannique , i l par ticipe , aux côtés

d’Abba Ahiméir et Yehoshua Yevin, à

la fondation du groupe radical Br it

Habirionim. Représentant le mouvement

de Jabotinski lors de plusieurs congrès

sionistes, il est envoyé en mission en

Pologne et ne regagne Eretz Israël qu’à

l’orée de la Deuxième Guerre mondiale.

Pendant le conflit, il entre en clandes-

tinité dans les rangs de l’Irgoun, puis du

Lehi. Après l’indépendance, Grinberg

adhère au Herout de Menahem Begin,

ancien compagnon d’armes. Il devait

être élu, en 1949, député à la première

Knesset des temps modernes. Au terme

de la guerre des Six Jours, il se prononce

logiquement en faveur de la souve-

raineté israélienne sur la Judée-Samarie,

excluant toute idée de compromis

territorial avec l’ennemi.

… À L’HOMME DE

LETTRES

Renommé pour la qualité de son

œuvre, Uri Zvi Grinberg publie ses

premier s poèmes en yiddish et en

hébreu dès 1912. Outre ses ouvrages,

dont Mefisto, il édite une revue littéraire

d'avant-garde, Albatros. Le périodique,

volontiers iconoclaste, est rapidement

interdit par la censure polonaise, et ses

deux dernières livraisons paraissent à

Berlin. Après son alya, Grinberg s'investit

dans la renaissance de l'hébreu, au point

de délaisser, du moins dans ses travaux

d'écriture, sa langue maternelle. Souvent

rattaché au courant expressionniste, le

poète puise son inspiration dans les

sources juives, la culture européenne ou

encore l'épopée sioniste. Auteur engagé,

il fustige notamment l'apathie résignée

des communautés de diapora, promises

à un sor t funeste , et appelle à une

« révolution juive » à même de

restaurer le lien antique entre un peuple

acteur de sa destinée et sa terre

ancestrale. Il adopte le nom de plume

évocateur de « Tur Malka », sans pour

autant abandonner son patronyme

originel, qu'il conserve après-guerre à la

mémoire des membres de sa famille

assassinés pendant la Shoah. Un désastre

qu'il avait vainement prophétisé.

Salué par la critique, il reçoit le prix

Bialik de littérature en 1947, 1954 et

1977, ainsi que le prestigieux pr ix

d'Israël en 1957. En 1976, à l'occasion

de son 80e anniversaire , la Knesset

consacre une session en son honneur.

L'écrivain est également titulaire d'un

doctorat honor is causa délivré par

l'université Bar-Ilan de Tel-Aviv. Père de

cinq enfants, il décède le 8 mai 1981 à

Ramat Gan, dans sa 85e année. �

Uri Zvi Grinberg (1896-1981)

Le chemin de la rédemption

DR

11

Rachel Bluwstein

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

www.kkl.fr Le magazine du KKL

ée le 20 septembre 1890 à

Saratov en Russie, Rachel

est la onzième fil le de

Sophia Mandelshtam et

d’Isser-Leib Bluwstein et la

petite-fille du grand rabbin de Kiev. Après

l’installation de sa famille à Poltava, en

Ukraine, elle est scolarisée dans une école

juive puis dans un lycée laïque. À 17 ans,

elle part étudier la peinture à Kiev. Deux

ans plus tard, en 1909, la jeune fille et sa

sœur Shoshana, en chemin vers l’Italie,

visitent la Terre sainte . Toutes deux

décident de s’y établir. Après avoir été

un temps employée dans les vergers

de Rehovot, Rachel rejoint la kvoutsa

Kinneret, où elle suit une formation dans

une école agricole féminine. C’est à cette

époque qu’elle fait la rencontre détermi-

nante d’Aharon David Gordon et qu’elle

noue une relation intime avec Zalman

Rubshov (Shazar), futur président de l’État

d’Israël. Elle publie alors ses poèmes dans

le journal Davar et connaît un rapide

succès au sein du yichouv.

En 1913, elle est envoyée à Toulouse pour

y étudier l’agronomie. Lorsque la Grande

Guerre éclate , dans l’ incapacité de

regagner la Palestine, elle retourne en

Russie où elle enseigne aux enfants

de réfugiés juifs. À la fin du conflit,

elle poursuit ses activités éducatives

au kibboutz Degania, mais se voit

rapidement diagnostiquer une tuberculo-

se, maladie alors incurable, probablement

contractée lors de son séjour à Odessa.

Contrainte de quitter les lieux pour

prévenir la contagion, elle s’installe

brièvement à Petah Tikva, Jérusalem, puis

Tel-Aviv, avant de terminer ses jours dans

un sanatorium à Gedera. Décédée le

16 avril 1931, à l'âge de 40 ans, elle est

inhumée au cimetière Kinneret, sur les

rives du lac de Tibériade cher à son

cœur. Toujours étudiées sur les bancs

des écoles, ses anthologies comptent,

aujourd'hui encore, parmi les best-sellers

de la littérature israélienne. �

N

FIGURE DE LA DEUXIÈME ALYA DONT ON COMMÉMORE CETTE ANNÉE LE

80E ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION, LA POÉTESSE RACHEL DÉPEINT, DANS SES

TEXTES À L’ÉCRITURE FLUIDE ET AUX SENTIMENTS PROFONDS, SON AMOUR DE LA

TERRE D’ISRAËL, LES RUDESSES DE LA VIE PIONNIÈRE ET LES REGRETS D’UNE

EXISTENCE INACCOMPLIE. MIS EN MUSIQUE, SES POÈMES ONT INSPIRÉ BIEN DES

INTERPRÈTES DE LA CHANSON ISRAÉLIENNE.

ISRAËLEN CHANSONS

Rachel BluwsteinLA PLUME ET LA FAUX (1890-1931)

Chanson mélancolique

Entends-tu ma voix, toi qui es si loin

Entends-tu ma voix, d’où que tu sois

Ma voix appelle de toutes ses

forces

Pleurant silencieusement

Te bénissant au-delà du temps

Cette terre est si grande

Et ces chemins si nombreux

Parfois se rencontrent, parfois

se séparent à jamais

L’homme supplie, mais ses

jambes fléchissent

Il ne trouvera pas ce qui est

perdu

Mon dernier jour est peut-être proche

Le jour des larmes du départ est déjà là

Je t’attendrai jusqu’à la fin de ma vie

Comme Rachel attendit son bien-aimé

Zémér Nogué

Hatichma koli, réhoki chéli

Hatichma koli, baacher hinkha

Kol koré béoz,

kol bokhé bédmi

Ouméal lazman

métzavé brakha

Eretz zo raba

oudrakhim ba rav

Nifgachot lédak,

nifradot laad

Mévakech adam, akh

kochlot raglav

Lo youkhal limtso et

acher avad

Aharon yamaï kvar karov oulay

Kvar karov hayom chel dmaot preida

Ahaké lekha ad yikhbou hayay

Kéhakot Rahél lédoda

DR

DR

En 2003, Rona Ramon, l'épouse d'Ilan Ramon, a adressé ce texte à

son mari, alors qu'il se trouvait à bord de la navette Columbia.

Depuis la désintégration de l'appareil spatial, cette chanson est

associée à la disparition tragique de l’astronaute israélien.

ADAMAADAMA

12

Les brèves du KKL

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

Les Brèves du KKl

C'est devant une salle comble, à l'Espace

Julien de Marseille, que s'est déroulé,

dans une ambiance des plus chaleureuses, le

premier des trois concerts, le 29 janvier.

Autour de Bernard Guigui, président du

KKL de Marseille-Provence, de nombreuses

personnalités ont honoré l'événement de

leur présence, dont Simona Frankel, consul

général d'Israël, Jocelyn Zeitoun, conseiller

général représentant Jean-Noël Guérini,

président du conseil général des Bouches-

du-Rhône, et Michel Vauzelle, président du

conseil régional Paca, Solange Biaggi,

représentant Jean-Claude Gaudin, sénateur-

maire de Marseille, mais aussi les présidents

du consistoire et du F.S.J.U. locaux. Une

vente aux enchères très appréciée a permis

à d'heureux participants de remporter un

pin's en or frappé du sigle du KKL et deux

maillots dédicacés par Mathieu Valbouena,

milieu offensif à l'OM, et Sébastien Chabal,

le populaire deuxième ligne du Racing

Métro !

L e lendemain, c'est au CRR de Nice

que s'est produit David Broza, dont

les solos de guitare ont enthousiasmé

l'assistance. Bernard Rebibo, président

du KKL de Nice-Côte d'Azur, a salué

l'amicale présence de Christian Estrosi,

député-maire de Nice, de Daniel

Benchimol, représentant le président du

conseil général des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, de Martine

Ouaknine, maire adjoint de Nice, ainsi que des présidents du Crif,

du consistoire, du FSJU de Côte-d'Azur et de l'association des

Amis chrétiens d'Israël.Très applaudi, le colonel Patrick Bautheac,

coordonnateur de la mission des pompiers français pendant

l'incendie, a également pris part à la manifestation. Impressionné

par le talent du chanteur israélien, Christian Estrosi l'a même

invité à participer au prochain festival de jazz de Nice !

Enfin, ce fut au tour des Francil iens de profiter de sa

remarquable prestation, au théâtre Mogador. Le président du

KKL de France, Frédéric Nordmann, s'est félicité d'y accueillir

Yaakov Mergui, ministre israélien des Affaires

religieuses,Yossi Gal, ambassadeur d'Israël en

France, Sammy Ravel, ministre plénipoten-

tiaire près l'ambassade d'Israël, Rachel Agam,

consul général d'Israël, Joël Mergui, président

du Consistoire, le grand rabbin de France

Gilles Bernheim, Lazare Kaplan, président du

Maguen David Adom France, Luc Laventure,

directeur de France Ô, et Franck Louvier,

représentant des pompiers français.

Autant de personnalités qui ont lancé un

appel unanime, en ce Nouvel An des

arbres endeuillé par un drame humain

et écologique, à contribuer, aux côtés du

KKL, à la restauration d'un des plus beaux

sites naturels de Terre promise. �

En l'honneur de Tou Bichvat, le KKL de

France a organisé, sous la houlette de

Reuven Naamat, son délégué général,

une tournée de la star israélienne David

Broza à Marseille, Nice et Paris. Quelque

2200 spectateurs ont assisté à ce show

éblouissant, dont les bénéfices seront

consacrés à la reconstruction du mont

Carmel, ravagé par les flammes en

décembre dernier.

David Brozachante pour le Carmel

© E

rez

Lic

htf

eld

© E

rez

Lic

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eld

David Broza.

Paris.

Nice.

Marseille.

13

www.kkl.fr Le magazine du KKL

Du 7 au 10 novembre, une délégation du conseil général des

Bouches-du-Rhône, emmenée par Jean-Noël Guérini, son

président, s'est rendue à Haïfa, ville jumelée à Marseille avec

laquelle elle entretient de fructueux accords de coopération.

Accompagnés par Reuven Naamat, délégué général du KKL de

France, Bernard Guigui, président du KKL de Marseille, et les

présidents du consistoire, du Crif et du FSJU locaux, les élus

provençaux ont été reçus, lors de leur séjour en Israël, par le

président de l'État d'Israël, Shimon Peres, le vice-ministre des

Affaires étrangères, Danny Ayalon, le président de la Knesset,

Reuven Rivlin, le grand rabbin d'Israël, Shlomo Amar, et le maire de

Haïfa,Yona Yahav.Après avoir renouvelé son soutien au KKL et aux

Écoles de l'espoir, structures d'accueil périscolaire des enfants de

familles défavorisées, Jean-Noël Guérini a planté, en signe d'amitié,

un arbre au cœur du parc Gaston-Defferre de Kiryat Haïm,

réalisation du KKL qu'il avait inaugurée en 2007. Un soutien

constant accueilli avec reconnaissance par la population de Haïfa. �

Les Brèves du KKl

MARSEILLE-HAÏFA,UNE HISTOIRE D'AMITIÉ

Le KKL de Toulouse et l'Association cultuelle israélite ont

organisé, le mercredi 19 janvier, un grand seder de Tou Bichvat.

Les allocutions d'Arié Bensemhoun, président de la communauté,

de Flavien Sellem, président du KKL de Toulouse, et de Reuven

Naamat, délégué général du KKL de France, ont évoqué le

drame du mont Carmel, ainsi que les opérations entreprises par

l'institution sioniste en faveur de la réhabilitation du site sinistré et

de la prévention des futurs feux de forêt. La projection d'un film

sur les projets du KKL et l'incendie du Carmel n'a pas manqué

de susciter émotion, dons

et promesses de dons au

sein de l'assistance. Après

que le rabbin de Toulouse

nouvellement nommé,

Avraham Weill, eut pro-

noncé les traditionnelles

bénédictions, les nom-

breux participants se sont

retrouvés autour d'un

savoureux buffet de

fruits. �

FESTIVITÉS LYONNAISES

P as moins de 150 personnes ont assisté à la fête de Tou

Bichvat, organisée le 6 février par le KKL lyonnais au centre

culturel de Villeurbanne, en présence de Reuven Naamat, délégué

général du KKL de France.Après avoir accueilli les participants et

remercié les bénévoles, Michel Hacker, président de la section

locale, a souligné l'action essentielle de l'institution sioniste en

faveur de la restauration du mont Carmel et annoncé la création

d'un groupe lyonnais de randonneurs du KKL (cf. infra). La

projection d'un film a ensuite permis à chacun de s'informer des

dernières réalisations du KKL. L'assistance a également pu

profiter des prestations de l'ensemble Kolyn, jeune groupe

Klezmer de Lyon, et du dynamique chanteur israélien Assaf Lévy.

Une vente de corbeilles de fruits et de produits de la mer Morte

ainsi qu'une tombola dotée de très beaux lots (voyage en Israël,

cosmétiques, vêtements, bijoux...) ont complété ce chaleureux

après-midi communautaire. �

EN AVANT, MARCHE !

Vous habitez la région Rhône-Alpes et vous aimez randon-

ner ? Le KKL de Lyon lance une section « marcheurs ».

Convivialité garantie ! �Renseignements auprès d'Yvonne : 04 78 38 04 64

Les brèves du KKL

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

MOBILISATIONTOULOUSAINE

CÉLÉBRATIONTROYENNE

En association avec le Centre culturel Rachi, le KKL de Troyes a

invité la communauté à une grande fête, le 23 janvier,

à l'occasion du Nouvel An des arbres. Accueillis par William

Gozlan, président de cette antenne tout récemment créée, Reuven

Naamat, délégué général du KKL de France, et David Edery,

délégué du KKL-JNF, les 90 participants, Juifs et amis chrétiens

d'Israël réunis, ont pris part à une belle après-midi animée par la

chanteuse israélienne Ilana Shoshan et son orchestre, ainsi que

par la chorale communautaire. En l'honneur de Tou Bichvat, une

plantation d'arbre et un seder, orchestré par Reuven Naamat,

Momy Assaraf, hazane, et Charles Aïdan, président de l'Association

communautaire israélite, étaient également au programme. Assisté

d'un film explicatif sur la catastrophe du mont Carmel, le délégué

général a par ailleurs exposé à l'assemblée, à laquelle des boîtes

bleues (à remplir, bien sûr !) et des bulletins de souscription en

faveur de la forêt détruite ont été distribués, les actions menées

par le KKL sur le terrain. �

ADAMAADAMA

Les Brèves du KKl

Le KKL d'Avignon, présidé par Pierre Sokolowski, a convié ses

amis à célébrer Tou Bichvat le 6 février, en compagnie de David

Edery, délégué du KKL-JNF, de Claude Nahoum, président de

la communauté, de Jonathan Sfadj, rabbin d'Avignon, et de Bernard

Guigui, président du KKL de Marseille-Provence. Après la

projection d'un film sur les réalisations du KKL et son intervention

lors de l'incendie du Carmel, David Edery a dressé le bilan des

dernières activités organisées par le KKL de France et détaillé

le programme des mois à venir. Avide d'informations sur Israël,

la soixantaine de participants a ensuite pris part à un instructif

échange avec l'orateur. �

APRÈS-MIDI SIONISTE

À AVIGNON

D ans le cadre des festi-

vités de Tou Bichvat,

une réception donnée en

la résidence privée de

l'ambassadeur d'Israël en

France a rassemblé, le

20 janvier, militants du KKL

et personnalités commu-

nautaires. Parmi celles-

ci f iguraient Frédéric

Nordmann, président du

KKL de France, Reuven

Naamat et David Edery,

ses délégués, Richard

Prasquier, président du

Crif, Joël Mergui, président

du Consistoire, et le grand rabbin de Paris, David Messas. Après

avoir salué le soutien de la France et la mobilisation du KKL dans

la lutte contre l'incendie du Carmel, Sammy Ravel, ministre

plénipotentiaire représentant l'ambassadeur Yossi Gal, a mis en

exergue le message de paix porté par Israël. Quant à Joël Mergui,

il a informé l'assistance qu'il avait apporté une corbeille de fruits

d'Israël au ministre de l'Agriculture et rappelé que le Consistoire

avait organisé une cérémonie à la mémoire des victimes de la

catastrophe. Pour sa part, Frédéric Nordmann a évoqué le souvenir

d'Ilan Halimi (zal) et exprimé une pensée pour Guilad Shalit. Enfin,

Reuven Naamat a annoncé que les dons recueillis par le KKL de

France avaient permis de financer un véhicule anti-incendie

ultramoderne, appelant les amis d'Israël à poursuivre leur

indispensable effort pour redonner au mont Carmel sa majesté

d'antan. �

LE CARMEL,UNE CAUSE NATIONALE

Jeudi 23 juin 2011au Golf Club d'Apremont (Oise)

17E TROPHÉE S I M O N E T B E R T R A N D L A U F E R

15

Livres à découvrir...

AD A M A N°54 - PE S S A H 5771 / 2011

www.kkl.fr Le magazine du KKL

LIV

RE

déco

uvr

ir...

No

tes

de lect

ure

de Y

aël Sim

on

Alor s que des appels à une

« nouvelle Shoah » se font

entendre au sein du monde

arabo-musulman dans l'indifférence

coupable des élites occidentales, Richard

L. Rubenstein, universitaire américain de

renom, s'intéresse dans cette étude

magistrale au potentiel génocidaire de

l'islam radical. Une analyse des écrits des

théoriciens les plus écoutés de cette

mouvance , de Qutb à al-Zawahir i ,

permet de saisir les ressorts totalitaires du jihad, inscrits dans des

siècles de tradition coranique : mission sacrée du musulman,

l'expansion universelle de la domination d'Allah ne saurait souffrir

de résistance de la part des infidèles, dont la « rébellion contre

Dieu » se trouve légit imement passible de massacre ou

d'esclavage. L'exemple du génocide arménien démontre du reste

ce qu'encourent des dhimmis en quête d'émancipation de leur

humiliant statut. L'auteur relève par ailleurs, à travers le cas de Hadj

Amin al-Husseini, les affinités entre islamisme et nazisme, fondées

sur une commune haine obsessionnelle des Juifs. Quant au régime

iranien, il envisage avec une rare constance un jihad exterminateur

contre Israël, ambition servie par la production d'ogives nucléaires.

De fait, seul un génocide sacralisé serait en mesure de laver

l'insupportable offense des défaites islamiques contre les infidèles,

de Lépante à la guerre des Six Jours. Et l'historien de rappeler

qu'après Auschwitz, il convient de considérer avec le plus grand

sérieux ceux qui reprennent à leur compte la promesse d'Hitler,

l'arme atomique à portée de main... �

RICHARD L. RUBENSTEIN

JIHAD ET GÉNOCIDE NUCLÉAIREÉditions Les Provinciales

Hommage aux soldats de

Tsahal, le nouvel ouvrage

photographique de Nellu

Cohn invite le lecteur à une visite

pr ivée de l'univer s mil itaire

israélien, depuis le dépar t des

jeunes appelés jusqu'aux commé-

morations nationales, en passant

par les entraînements et les

missions de terrain sur terre , sur mer et dans les air s.

Des textes trilingues français-anglais-hébreu, signés pas des

universitaires, des hommes politiques, des écrivains, des artistes

et des rabbins, mettent par ailleurs en relief la formidable

opportunité d'intégration, de formation et d'expression des talents

que représente l'armée de défense d'Israël, sans oublier son degré

inégalé d'exigence morale. Symbole, au même titre que l'État, de la

dignité retrouvée du peuple juif après la Shoah, ces « citoyens en

uniforme » aux visages juvéniles incarnent mieux que quiconque,

dans leur combat contre le terrorisme, les valeurs de courage,

d'abnégation, de sacrifice et de respect de la dignité humaine. �

NELLU COHN

TSAHAL, L’ARMÉE DE DÉFENSED’ISRAËLÉditions Melting Art

Ambassadeur à Paris dans les

années 90, représentant

permanent de l'État d'Israël

auprès de l 'ONU au tournant du

millénaire, Yehuda Lancry évoque, dans

ces mémoires diplomatiques, son

expér ience éminente de la scène

internationale. L'on y découvre, côté

coulisses, son investissement en faveur

du réchauffement des relat ions

bilatérales franco-israéliennes à l'heure

des accords d'Oslo et l'« isolement

splendide » de Jérusalem aux Nations unies, indéfectiblement

acquises à une cause palestinienne ravivée par la seconde

Intifada. Incessamment confronté aux accusations imprécatoires,

critiques automatiques et résolutions hostiles, le disciple de

David Lévy n'en a pas moins noué, au-delà des antagonismes

état iques, de sol ides amit iés , nourr ies par un discour s

d'ouver ture savamment maîtrisé. Ancien maire de Shelomi la

Séfarade, l'auteur mentionne également, au fil des pages, ses

pèlerinages nostalgiques dans son Maroc natal et autres missions

africaines. Poignant hommage à son fils Ran décédé en 2002,

un récit paral lè le aux tonal i tés int imes témoigne de la

« profonde meurtrissure » d'un père inconsolable, condamné à

l'errance mémorielle entre une chambre Kfar Saba et un banc de

Central Park. �

Spécial iste du droit talmudique ,

Jacky Milewski s'intéresse ici aux

prescriptions relatives aux fêtes de

pèlerinage et aux divers enseignements

et interprétations qu'elles ont suscités à

traver s les âges. Au fondement de

« l'édifice temporel d'Israël » et des

croyances du judaïsme, les convocations

« nationales » de Pessah, Chavouot et

Soukkot recèlent une dimension à la fois

socia le , pédagogique , intel lectuel le ,

spirituelle et existentielle. Célébrations agricoles (renaissance

printanière, moisson, récolte), historiques (sortie d'Égypte, don

de la Torah, pérégrinations dans le désert) et symboliques (fin de

la servitude, Révélation sinaïtique, « salut par la Providence »),

elles éveillent les consciences à travers des mitzvot porteuses de

sens (montée et offrandes au Temple, chômage des yamim tovim,

consommation de la matsa, lecture de la Hagada, constitution

du loulav, construction de la soukka...). « D'une modernité

déconcer tante », elles invitent chaque Juif à combattre ses

« déficiences morales » et à penser la transcendance. �

JACKY MILEWSKI

LES FÊTES DE PÈLERINAGEDANS LA TRADITION JUIVEPresses universitaires de France, collection « Lectures du judaïsme »

YEHUDA LANCRY

LE MESSAGER MEURTRIÉditions Albin Michel

Du 12 au 19 juin 2011

À la découverte des paysages du nord d’Israël et des réalisationsdu KKL.

en vertDU RÊVE... À LA RÉALITÉ !

Renseignements et inscriptions :

Tél. : 01 42 86 88 88

Fax. : 01 42 60 18 13

11 rue du 4-Septembre, 75002 Paris

E-mail : [email protected]

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AG

075 0

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www.kkl.fr

Renseignements et réservations au KKL : 11 rue du 4-Septembre, 75002 Paris

Tél. : 01 42 86 88 88 - Fax. : 01 42 60 18 13 - Site Internet : www.kkl.fr - E-mail : [email protected]

du 15 au 29 mai 2011

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075 0

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Fouilles archéologiques

dans le parc de France-Adoulam,

travaux dans la forêt du Carmel,

visites, etc.