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1 SELDELAMER LE GRANDSABIR UN DIALECTE IMMANENT SOURCE SALINE

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SELDELAMER

LE

GRANDSABIR UN DIALECTE IMMANENT

— SOURCE SALINE —

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« Les hommes sont maîtres des paroles,

les dieux sont maîtres du Silence. » Erasme

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I : L’ALPhAbet

Ce texte décrit les principes d’une langue qui n’existait pas jusqu’à aujourd’hui. Une langue dont les linguistes n’ont pas encore entendu parler. Une langue qui n’existait pas avant aujourd’hui ? En vérité, nous n’en somme pas sûr. Comme cette langue est spontanée, elle a pu être mainte fois découverte déjà dans le passé. Dieu récompense par de tels cadeaux la ténacité des sages. Seulement, on n’en trouve de traces nulle part, à peine des indices infimes qui pourraient tout aussi bien être dus au hasard. Cette langue est là, depuis les origines du monde, cachée dans la lumière indéfectible à côté des raisons les plus sûres. Elle possède la nature éternelle du nombre, prend forme grâce à la géométrie, acquiert le sens par la poésie, et devient audible et inscriptible par l’homme. Cette langue, nous l'avons appelé le « GrandSabir. » Par le Christ, que le dieu des lettres, qui fut appelé Thot, Hermès, Ganesh, Odin, et d’autres noms encore, nous soit favorable. Lui qui est connu sous le nom d’Hénoch dans le monde du Livre. Amen.

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UNE LANGUE GEOMANTIQUE Pour que le lecteur ait une première impression sans a priori de ce nouveau langage, voici une traduction du Notre Père écrit dans son alphabet, et suivi de sa prononciation transcrite en alphabet français :

UR ABAKAL OJHAI ASBAUS

OUTOJHIA AR IVGÉOUK BAOJHIA AR ÉGKAMAK

AMAGHÉA AR ÉLKIOUK KAES ASBAAP IRIGHIE UR ANAKOUG LUBOOUN

IGIRHIA UR UPFIÉM JUB UK IGIRHAE GÉÉB UPFIHAOU UM

EOKÉMHIO UM ÉLAKET DAB IRIMÉMHIE UM ÉVOJOUT

AMÉN

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Avec cet exemple, chacun peut se rendre compte du graphisme et de la sonorité du GrandSabir. S'agit-il encore de lettres et de mots dont le code est une convention insaisissable ? Non : loin d'être arbitraire, cette langue obéit à des principes tout à la fois mathématiques, poétiques et historiques qui vont être exposés. Mais auparavant, il faut faire un petit exposé sur la réalité des choses.

LES TROIS MONDES La philosophie Réaliste, qui est la seule à prendre en compte toutes les réalités, considère trois mondes. Le premier monde est clair, lumineux, transparent, sans lieu, hors du temps. Là résident les principes premiers de toutes choses. De là émanent les définitions et la perception de l’indéfinissable. Platon l’a appelé « le monde intelligible » car il n’est pas accessible aux sens, mais seulement à une conscience tenace et sincère, qui est le sens intellectuel de l’homme. Le troisième monde est le monde physique, le monde des sens, dépendants du lieu, pris dans le temps, d’où émanent les êtres et les éléments. Celui-ci s’appelle « le monde sensible ». Entre le premier monde, intelligible, et le troisième monde, sensible, se trouve le second monde, qui tire du premier sa clarté, sa transparence, son éternité, et du troisième la capacité à être ressenti, vu, entendu, touché, pensé. Ce second monde est le monde mathématique. Vu, entendu, touché, pensé ? Comment cela ? Dans la vision on appelle le monde mathématique proportion, dans le son

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harmonie, dans le toucher précision, dans le gout saveur, dans l’odorat, parfum et dans la pensée : ordre. C’est à travers le monde mathématique que la beauté fait irruption dans le monde sensible, venue du monde intelligible. Quel homme fera rébellion, niant par exemple le rôle des mathématiques dans la cuisine ? Tous les ingrédients d’une recette sont chiffrés : une gousse d’ail, deux tomates, 10 minutes de cuisson. Sans les nombres il n’y a plus de cuisine, ni d’ailleurs rien d’autre qu’un chaos informe en quelque domaine que ce soit. Anciennement, l’éducation de qualité s’ordonnait autour du Trivium et du Quadrivium. Le Trivium concernait les ressources du langage et comportait l’étude des lettres, celles de l’art de convaincre et de l’art de dialoguer. Le Quadrivium concernait les mathématiques sous les formes de l’arithmétique, de la géométrie, de la musique et de l’astronomie, qui en sont les quatre parties. Les formes qui constitueront les lettres de l’Alphabet GrandSabir, que nous allons nommer un peu plus loin, sont formées à la base des éléments simples de l’arithmétique, elles se déploient sur le plan pour former des figures, s’élancent sous forme de rythmes et possèdent une harmonie intérieure, et enfin elles sont parmi toutes les choses du monde l’analogie la plus sure avec les éléments célestes. Cette communion avec ces principes fait de ces formes des essences mathématiques entièrement étendues. Ces formes sont connues des hommes depuis des temps immémoriaux, considérées comme mystérieuses et dotées de pouvoirs. En Chine, on leur a attribué celui de décrire le cycle des phénomènes et d’ordonner le rythme de la vie impériale. En d’autres lieux, on leur a donné celui de

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prédire les choses cachées, et enfin celui d’exprimer la volonté des dieux. Ces formes sont cachées depuis l’aube des temps dans le simple ordre des choses. Les sages, fascinés, les ont étudiées et ont découvert maintes merveilles attachées à leur existence. Ils ont élaboré une science, et même plusieurs sciences, connues en occident sous le nom de « géomancies ». En Chine, cette science s’ordonne autour du Yi-King, livre le plus vieux de l’humanité. Elle s’enseigne de maître à disciple, ou d’ange à homme, et encore : cette science se révèle d'elle-même, se montre d'elle-même au chercheur sincère, se décrit elle-même en des mots ineffables qui se déploient dans tous les mondes à la façon des mystères.

LA GÉOMANCIE Il est de notre devoir d’amener le lecteur vers une perception plus réelle de l’univers de la géomancie. C’est un monde en retrait du monde, silencieux, lié soit à la marge obscure des sociétés, soit au secret des cultes royaux et sacerdotaux, soit discrètement présent dans l’office des sages. En certain lieu par le passé, l’acquisition du droit d’user de cette science se payait, se paye peut être encore, par une éprouvante épreuve : l’initiation. Pour donner un exemple d’initiation géomantique, le postulant se retrouve enterré vivant pendant trois jours avec un maigre filet d’air. Il ressort alors du sol et ressuscite géomancien, lié à jamais à la terre comme à sa propre mère. Les adeptes de l’astrologie ont besoin du ciel. Ceux de la géomancie n’ont besoin d’aucune chose en particulier, mais d’une chose tout de même. Les adeptes de l’astrologie ne

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peuvent faire apparaitre une configuration particulière. Ceux de la géomancie peuvent faire apparaitre une configuration. Il n’y a pas cependant, de supériorité de la géomancie sur l’astrologie, mais des différences fondamentales dans l’approche d'un même secret des choses, et donc des usages différents. Au sein de la géomancie elle-même existent des perceptions fort différentes. Un bon exemple est dans la manière de faire apparaitre une configuration géomantique, ce qui s’appelle communément « tirer le sort ». Au début de l’histoire chinoise, les géomanciens tiraient leurs oracles d’une carapace de tortue, en approchant un tison de telle ou telle écaille symbolisant un domaine, l’ensemble des écailles et de la carapace représentant l’univers : le dos rond pour le ciel et le ventre plat et carré pour la terre. L’écaille se fissurait et formait d’étranges figures que le géomancien avait pouvoir d’interpréter. Cette manière de faire était liée à une certaine dynastie impériale. Mais cette dernière fut détrôné par une autre dynastie qui elle, utilisait le nombre, issue de brins de pailles symbolisant les rayons de lumière, pour obtenir les mêmes figures géomantiques. Dans le monde occidental, la géomancie est restée liée à la Terre. C’est sur sa surface que le géomancien fait apparaitre les configurations, dans la douceur du sable ou de la poussière. C’est pourquoi nos peuples donnent le nom de « géomancie » à cette science, parce qu’elle nous est apparue à la surface de la Terre, de même qu’ils donnent le nom de « géométrie » à tout dessin mathématique, parce que ces derniers furent en premier inscrits sur le sol.

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Le géomancien se place dans une simplicité intérieure, puis marque le sol de son doigt avec des lignes d’un nombre indéterminé de points jusqu’à former une surface d’un nombre déterminé de lignes. Telle est la méthode occidentale, aussi bien en Orient proche, en Afrique, en Europe. Il existe encore d’autres moyens de générer les figures géomantiques. Une méthode Taoïste est fascinante. Le géomancien ouvre un espace de temps où la perception des choses devient divinatoire. Pour le dire simplement, le géomancien se place à l’écoute du monde, et tout devient signifiant : le vent qui souffle de l’Est, une branche qui casse, un homme à vélo qui passe, votre femme qui vous appelle pour aller manger. L’univers entier, et chaque élément de l’univers, est lié aux éléments géomantiques, qui sont dans cette religion universelle appelés le Yin et le Yang. Avec la géomancie apparait une façon particulière d’ordonner et de classer les choses qui peut aller jusqu’au sublime, comme le prouve de manière éclatante la Chine ancienne. Mais la géomancie est aussi bien plus proche que l’on croit. Jouer à pile ou face pour savoir si l’on va aller à droite ou à gauche est de la géomancie. Si les géomancies diffèrent par la manière de tirer des choses les configurations : ici la carapace de tortue, ou la paille, ou les pièces, ou la terre, elles diffèrent aussi par leurs manières de représenter ces configurations. À notre connaissance, il existe quatre manières principales de représenter les figures géomantiques, que nous allons montrer. Nous expliquerons ensuite ce que nous pensons savoir à ce sujet. Mais d’abord, décrivons le cadre où vont apparaitre ces étonnantes figures, ici représentées sous forme de foudres.

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Il se compose de 4 anneaux concentriques autour d’un principe. Nous avons donné à ces anneaux des noms de nature mystique, comme c’est notre habitude.

À partir du centre se déploient des anneaux concentriques que nous avons nommés ainsi : L'Anneau Ancestral, composé de 8 figures à trois niveaux, et qui formeront les 7 voyelles de l'Alphabet GrandSabir. L'Anneau Céleste, 16 figures de quatre niveaux, qui sont traditionnellement la base de la géomancie occidentale. L'Anneau Martial, qui contient 32 figures à cinq niveaux, dont 15 deviendront les consonnes de l'Alphabet GrandSabir. Enfin, l'Anneau Héliaque comprenant 64 figures de six niveaux, qui sont décrites dans le livre du Yi-King.

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Voici maintenant quatre manières de représenter les mêmes formes. C'est-à-dire que mathématiquement, elles restent les mêmes, mais elles se présentent à nos yeux d'une façon qui engage l'esprit sur un chemin différent. La manière étoilée ou punctiforme, appelée « étoiles » ou « calculs » :

La graphie horizontale, appelée « nuages », « nuées » :

La graphie diagonale appelée « foudres » ou « ruissellements » :

La graphie cruciforme est appelée « croix »

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Comme nous venons de le dire, ces quatre graphies sont essentiellement les mêmes. La structure mathématique qui développe toutes ces figures est exactement semblable au sein des quatre séries. Seule, la manière de les représenter diffère. C’est ce qu’on appelle une « graphie », une façon d’écrire. Il suffit pour le lecteur de comparer les figures selon leurs parités ou imparités, au sein de chaque colonne :

Ces quatre graphies évoquent toutes ce qui est céleste, mais chacune d’une façon différente. Si le lecteur regarde le ciel, il verra des configurations de points, que l’on appelle « étoiles » et « constellations ». Voilà pour la graphie étoilée. Si le lecteur regarde le ciel, il verra des nuages, c'est-à-dire des nappes blanches, ou bien morcelées, ou bien qui s’étendent en longueur. Voilà pour la graphie horizontale.

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Si le lecteur regarde le ciel, il verra la foudre et la pluie. C’est la graphie diagonale. Si le lecteur est savant et sait calculer une position à l’aide des étoiles sur une carte, il le fait en traçant une croix. C’est la graphie cruciforme. Ces « graphies », ces façons de représenter différemment une même essence incitent à un mode de compréhension : les étoiles véhiculent l’idée de ce qui est immuable et qui enveloppe le monde entier dans son parcours. Les nuages, le climat d'un pays où prend place toute la vie des hommes. Les météores : foudres et pluies, évoquent le contact direct du ciel sur la terre. Et les positions (graphie cruciforme) les notions conjointes de l’être et de la situation. Nous allons parler le plus souvent d’une de ces graphies, qui est celle qui permet l’apparition du GrandSabir : la graphie diagonale, dont la meilleure image est la foudre. En effet cette graphie ressemble plus à la foudre, même si elle ressemble aussi à la pluie qui s’écoule sur les reliefs.

LE PRINCIPE DES ÉTOILES À la base du GrandSabir et de toute figure géomantique, il y a les deux principes mathématiques que sont le pair et l'impair. La figure la plus simple pour représenter l'impair est le point ou l'étoile : O ou * (l'étoile est la notation traditionnelle de l'Occident, mais nous utiliserons indifféremment le point ou l’étoile, ces deux étant équivalents). Celle qui représente le pair est le bipoint ou l'étoile double : O O ou * *. Ces deux conventions : * et * * sont les deux bases invisibles dont les interactions vont former les figures géomantiques

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De ces figures sortiront les vingt-deux lettres de l'Alphabet GrandSabir.

LA COURSE GÉOMANTIQUE Pour bien comprendre comment se constituent les figures dont nous allons tirer les lettres GrandSabir, le lecteur devra suivre attentivement les progressions du pair et de l'impair dans chaque tableau exposé. Imaginons une course d'athlètes au pays du pair et de l'impair. Dans ce pays, les courses sont immobiles et tout le monde finit en même temps. Pour que ce soit un peu plus passionnant, chaque participant se distingue de l'autre par sa façon de courir. Sur la première ligne le premier coureur met un pied devant l'autre, comme nous : le pied impair, puis le pied pair, 1, 2, 1, 2 et ainsi de suite :

O OO O OO O OO O OO

Au-dessus sur une autre ligne, le second coureur utilise deux fois chaque pied : il fait deux pas avec le pied impair, et deux pas avec le pair, 1,1,2,2 :

O OO O OO O OO O OO

O O OO OO O O OO OO

On voit alors apparaître une séquence de quatre figures, qui se répètent deux fois ici, que l'on note : I, V, A, et X. Un troisième coureur accomplit encore le double du deuxième, et fait quatre pas impairs, puis quatre pairs : 1,1,1,1,2,2,2,2 :

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O OO O OO O OO O OO

O O OO OO O O OO OO

O O O O OO OO OO OO

Nous avons maintenant huit figures, notées lorsqu’on relie les points :

Avec un seul coureur, nous avions une fréquence de deux éléments : 1, 2. Sur une seule ligne, la course est vite finie. Mais plus il y a de coureurs et plus la course est longue, toujours double. Avec deux coureurs nous avons une fréquence de quatre éléments qui forme quand nous relions les points entre coureurs quatre lettres indépendantes : I, A, V, X. Le troisième coureur possède une fréquence à huit éléments, et cela continue, chaque coureur fait le double de pas que celui qui le précède. Un quatrième a une fréquence de seize, un cinquième une fréquence de trente-deux, et ainsi de suite jusqu'à l'infini si l'on veut continuer. Voici les trente-deux figures que nous obtenons avec cinq coureurs (qui possèdent donc cinq niveaux), et dont nous allons tirer plus loin les quinze consonnes de l'alphabet GrandSabir :

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Dans la Tunique du Dragon, un autre de nos écrits, nous avons donné un nom à chacune de ces figures, un nom relatif au motif que représente chacune. Nous y avons vu des schémas d'outils du monde humain : comme la coupe, le filet, le sac, le sablier, la fourche etc. Ces noms vont servir à générer du sens par l'image. Chacun jugera leur pertinence par lui-même en se rapportant à ce texte.

L’ASTRONOMIE GEOMANTIQUE De l’arithmétique, la géomancie tire le pair et l’impair. De la géométrie, la géomancie tire la position sur le plan, la position relative.

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De la musique, troisième part du Quadrivium, la géomancie tire l’ordre complet des figures, par le rythme du pair et de l’impair sur des lignes superposées. Enfin, de l’astronomie, terme du Quadrivium, la géomancie tire la ressemblance des figures avec des choses diverses, de la même façon que dans les constellations, qui sont les configurations des étoiles entre elles, on voit ici un lion, ici une balance, là une casserole. Voici comme exemple une des consonnes, issue des foudres martiales, celle de la Coupe :

La question peut se poser de savoir si le lien avec l’image a une utilité simplement mnémotechnique. Par exemple, la casserole nous fait tout de suite penser à la constellation du Nord, ou si cette image possède un lien avec la vérité : la casserole révèle alors la nature de la constellation du Nord. Pour nous, la qualité mnémotechnique est liée à la vérité de façon manifeste, à travers la simplicité et l’évidence. Plus une chose est vraie, plus on s’en rappelle facilement. Prenons un exemple : quel rapport entre une casserole et la constellation du Nord autour de laquelle tourne le ciel entier ? Par exemple, le rituel Védique utilise une casserole remplie de beurre ou de lait, ainsi qu’un feu consacré. Le lait symbolise la lumière blanche de la Voie lactée, et sa coagulation sous forme de beurre la lumière du soleil. En faisant fondre du beurre dans une casserole, le prêtre rend

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la lumière liquide et transparente avant de la verser dans le feu, bouche des dieux lumineux, qui symbolise aussi le soleil dans la nuit. Le beurre clarifié disparait dans une gerbe d’étincelles, qui sont des étoiles éphémères accompagnées d'un minuscule claquement de tonnerre : leur crépitement, comme pour des atomes de foudres. Voilà pourquoi le ciel entier tourne autour d’une casserole : elle chauffe et répand la nourriture de la lumière qui nourrit tous les êtres et à terme nous nourrit, nous. Tous les éléments dont nous avons besoin viennent d’être exposés, ainsi que leur origine. Pour simplifier la suite du discours, nous appelleront « Foudres » ces figures, et aussi « Lettres », puisque c'est d'elles que naissent l'Alphabet, puis la Langue GrandSabir.

LES LETTRES Un des plus anciens traités de linguistique connus est le Cratyle, de Platon. En lisant cet ouvrage, on peut prendre connaissance de ce qu’a constaté le penseur. Il existe dans la langue un élément ordonné primordial, qui a dépéri au travers des siècles à cause de l’ignorance des hommes jusqu’à revêtir l’apparence de l’arbitraire. Mais Platon ne veut pas croire que la langue est arbitraire. Il étudie sa propre langue et découvre l’étymologie : dans plusieurs mots différents se trouve une même racine qui les rassemble tous au sein d’une même idée. La racine est un premier palier vers la langue originelle, par exemple la racine « mari » se trouve dans marin, maritime et signifie « mer ». En quête de cet élément ordonné primordial, Platon se demande ensuite, puisque le mot tire sa source de la racine, où la racine prend sa source. Qu’est ce que le mot en fait ? Une imitation d’une chose. C’est donc dans l’imitation que se trouve la clé des sons.

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Il y a d’abord l’imitation des sons. Par exemple le français « caqueter » veut dire « produire le son k », ou bien le mot anglais « scratch » signifie le bruit de l’ongle sur la peau et se traduit par « gratter ». Dans le même registre, on a aussi le français « craquer », du mot « crac » : chose qui se casse, et encore : susurrer, babiller. Mais il apparait qu’il y a peu de mots ainsi, qui se composent sur l’imitation des sons de la nature. La linguistique moderne fait remonter les autres mots jusqu’aux racines étymologiques, mais ne perce pas plus avant le mystère. La racine apparait opaque et arbitraire, et c'est cette considération qui fonda la linguistique moderne. Cependant, Platon, d’un pas décidé, ne compte pas s’arrêter là. Il divise les racines en syllabes, et les syllabes en sons. Il constate que les sons sont formés avec la disposition et le mouvement de la bouche, c'est-à-dire par un « geste » de la bouche. Or, le geste signifie des choses : si je souris, c’est que je suis content, si mon front se plisse, j’ai un souci, si je lève ma main, je salue, si je te serre la main je veux dire qu’on ne se battra pas, etc. En considérant un son humain, en l’occurrence le son des consonnes, en tant que geste, on atteint un nouveau degré d’imitation. Il y a en effet des natures de sons, selon la forme que prennent la bouche et le souffle qui la parcourt pour le prononcer. Quand deux parties de la bouche adhèrent l’une à l’autre, c’est un son « collant », quand une partie glisse sur une autre, c’est un son « glissant », quand le souffle frotte sur une partie, c’est un son « frottant », etc.. C’est comme si l'on disait en français, pour le mot « rouler » : le R, représente le frottement de la roue, et le L, qui se forme par la langue glissant sur le palais, l’impression de glisser quand on se trouve dans le véhicule. Même le mot « glisser » : le G évoque le contact du pied sur

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la glace, le L glissant représente la glissade, et le S le bruit du pied qui glisse. C’est en quelque sorte une « métaétymologie ». Cependant, à ce niveau même, il peut y avoir des langues issues de sources différentes, et donc plusieurs langues originelles. Sur le mot de « glisser » que nous interprétons comme le fait de déraper sur la glace, elle serait typiquement un mot formé par le Nord, dans les lieux où l’hiver gèle les étangs et les lacs. Dans un pays qui ne connait pas ce phénomène, l’image serait plutôt celle de l’huile, qui fait glisser incomparablement et le mot dépendrait de la racine que l’on accordé à ce fluide, par exemple « collante » pour la faculté de l’huile a adhérer, ou « glissante », ou les deux ensembles, par exemple « Mla ». Il y a de nombreuses façons de déterminer une langue originelle selon comment on ressent les choses autour de nous. Platon ressentait fortement les incohérences de la langue. Trouvant des nœuds de perfections çà et là, il expliqua que leur origine était due à des hommes divins qui avaient créé les premiers mots, en accord avec les principes du son et du geste. Mais quand la totalité des hommes se mit à parler, ils inventèrent des mots sortis du vécu personnel, et non plus de la nature des choses. Il y a donc trois origines à une langue : Une origine réfléchie Une origine spontanée Une origine venue d’autres langues C’est pourquoi les principes de la langue sont si durs à retrouver, et qu’une langue unique originelle est introuvable, même si elle a existé.

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Après cette exposition de l’origine des langues, venons-en à une autre origine possible : le GrandSabir. Comme toute langue, le GrandSabir se compose de sons, c'est-à-dire de consonnes et de voyelles. La voyelle est issue directement de la voix, et la bouche ne prend une forme que pour faciliter son passage et l’accompagner. La consonne est produite par la forme de la bouche, c'est-à-dire l’appareil vocal, ce qui nous amène au chapitre suivant.

LE PRINCIPE DES CONSONNES Qu'est-ce que la consonne ? Pour répondre à cette question, il faut détailler toutes ses caractéristiques (occlusives, fricatives, etc.. collantes, glissantes, vibrantes, etc.. ). Mais le détail qui nous semble le plus important, c’est la forme et le mouvement de la bouche quand elle produit la consonne. Il faut donc détailler les caractéristiques de la bouche. La bouche est l'organe de la parole. Or, comme nous venons de le dire, il est possible d'observer comment elle est faite, et comment elle accueille les lettres, et de déduire qu'il existe cinq endroits principaux qui déterminent chaque consonne selon comment le souffle s'y répartit. Ces cinq points sont les lèvres, les dents, la langue, le palais (et la résonance nasale), la gorge (et la résonance thoracique) Pour préciser comment nous classifions les choses : Pour les lèvres : aussi bien une ou l’autre, ou les deux. Pour les dents : les gencives aussi, ce que les phonéticiens appellent « alvéoles »

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Pour la langue : la pointe, le plat ou la garde, ainsi que la voute qui la surplombe a mi chemin du domaine des dents et de celui du palais. Pour le palais : la cavité du nez et la résonnance nasale, le vélum ou palais mou. Pour la gorge, qui s’étend de la luette (zone uvulaire) jusqu’à la poitrine en comprenant les cordes vocales (ce que les linguistes appellent « lettres voisées ») Voilà nos cinq postulats de départ. Ils sont issus de la classification la plus simple. Maintenant, comment figurer au mieux les mouvements de la bouche ? Déjà en distinguant une partie active de la bouche d’une autre partie en repos. En se référant à la convention relative à l’activité ou à l’inactivité de telle partie de la bouche, par exemple avec le point et le bipoint :

PARTIE ACTIVE PARTIE INACTIVE

O OO

Les cinq organes de phonation sont représentés par les foudres à cinq niveaux de la façon suivante :

ORGANE DE PHONATION

NIVEAU DE LA FIGURE

LÈVRES SUPERIEUR

DENTS MEDIAN SUPERIEUR

LANGUE MEDIAN

PALAIS MEDIAN INFÉRIEUR

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GORGE INFERIEUR

Pour chaque consonne, ainsi que nous l’avons dit, chaque lieu de phonation est soit en action, soit au repos. S'il est en action, on le désigne par un point : O, et s'il est au repos, par deux points : O O. Tel est le principe simple. Par exemple la lettre S, produite par un resserrement des dents s'écrit :

LÈVRES O O

DENTS O

LANGUE O O

PALAIS O O

GORGE O O

LE S Le bipoint en haut signifie que les lèvres ne bougent pas. Le point en dessous signale que les dents sont en action pour former le son « S ». Les trois bipoints en dessous indiquent qu'il n'y a ni mouvement de la langue, ni mouvement du palais, ni mouvement de la gorge, bien qu'en réalité, tout suit tout de façon plus infime. Ainsi, c’est le son lui-même qui décide de la forme de sa lettre.

PHONÉTIQUE Le principe des consonnes, engendrées en tant que figure par la trame des niveaux de la bouche est un principe « translucide ». Certains animaux parlants pourraient le qualifier de schéma grossier, qui ne prend pas en compte toutes les parties de la bouche. Mais de toute façon, il n’existe aucun schéma linguistique permettant de

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prononcer une lettre à celui qui ne l’a jamais entendu. Si nous disons à untel « racle ta luette », il ne saura pas le faire à moins que nous n’ajoutions : « c’est le son R ». C’est un principe translucide dans le sens où il est flou et ses contours imprécis. Voici maintenant les quinze consonnes du GrandSabir, explicitées dans l'ordre de l'alphabet français. Certaines lettres ne sont pas évidentes. C'est alors en les comparants entre elles que l'on découvre la figure adéquate. Le lecteur est encouragé à vérifier par lui-même, en observant comment sa bouche forme chaque consonne :

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LE B

LÈVRES O

DENTS O O

LANGUE O O

PALAIS O O

GORGE O

LA BARQUE

Image : c'est la silhouette d'une barque, bateau, navire. Phonétique : le point d'en haut signifie le mouvement des lèvres quand on prononce « B ». Le point inférieur est plus délicat : il désigne la résonance qui vient de la gorge. Si l'on compare le B au P, on perçoit cette résonance. Ce n'est pas la résonance nasale, car le B peut se prononcer le nez bouché. C'est donc au niveau inférieur de la gorge que l'on note le point.

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LE C (comme dans Cire), S, CH, Z

LÈVRES O O

DENTS O

LANGUE O O

PALAIS O O

GORGE O O

L'ABRI

Image : c'est un abri primitif : trois parois et une charpente croisée Phonétique : la lettre C (comme dans cire) est un sifflement produit entre les deux dents, noté avec le point au quatrième niveau, qui correspond aux dents.

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LE D

LÈVRES O O

DENTS O

LANGUE O

PALAIS O O

GORGE O

LE HARPON

Image : c'est une flèche vers le bas : un harpon Phonétique : pour le D, c'est la langue qui pointe vers le haut des dents, auquel on ajoute un point au niveau de la gorge pour signifier le voisement, qui est une résonnance qui se perçoit quand on compare le D au T.

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LE F

LÈVRES O

DENTS O

LANGUE O O

PALAIS O O

GORGE O O

LA CLOCHE

Image : c'est une cloche Phonétique : le F est formé par un resserrement entre les dents supérieures et la lèvre inférieure.

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LE G (comme dans « guide »)

LÈVRES O O

DENTS O O

LANGUE O O

PALAIS O

GORGE O

LA PINCE

Image : c'est une pince, un manche avec deux branches. Phonétique : le G dur est produit par une contraction à la frontière de la gorge et du palais. On peut le comparer au K pour noter la résonance thoracique avec le point du bas.

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LE H

LÈVRES O O

DENTS O O

LANGUE O O

PALAIS O O

GORGE O O

LE PONT

Image : c'est un pont vu du dessus ou une échelle. Phonétique : le H se produit sans contrainte buccale.

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LE J, le G (comme dans « Gérard »)

LÈVRES O

DENTS O

LANGUE O

PALAIS O O

GORGE O O

L'ÂTRE

Image : c'est une cheminée ou un balai, objets tous deux liés au foyer Phonétique : cette lettre ressemble à une ouverture vers l’avant.

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LE K, le Q, et le C dur (comme dans « Calme »)

LÈVRES O O

DENTS O O

LANGUE O O

PALAIS O

GORGE O O

LE SIEGE

Image : c'est un siège vu de face : jambes croisées, accoudoirs et dossier. Phonétique : le K est formé par la contraction du fond du palais.

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LE L

LÈVRES O O

DENTS O O

LANGUE O

PALAIS O

GORGE O O

LA COUPE

Image : c'est un verre à pied Phonétique : c'est un mouvement glissant de la langue de l'arrière à l'avant du palais.

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LE M

LÈVRES O

DENTS O O

LANGUE O O

PALAIS O

GORGE O O

LE JOUG

Image : c'est un collier avec deux lanières : un joug Phonétique : comparé au K, le mouvement des lèvres qui forme le M est plus perceptible. Il est noté par le point supérieur car c'est ce mouvement qui manifeste le M, qui reste sans lui une simple vibration du nez. Le point au niveau médian inférieur désigne la résonance nasale de cette lettre.

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LE N

LÈVRES O O

DENTS O

LANGUE O

PALAIS O

GORGE O O

LA COLONNE

Image : c'est un pilier, avec une base et un chapiteau Phonétique : c'est un mouvement de la langue sur les dents, comme pour le T, mais amplifié par la résonance nasale.

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LE P

LÈVRES O

DENTS O O

LANGUE O O

PALAIS O O

GORGE O O

LA TOUR, LE SILO

Image : c'est une bâtisse élevée en hauteur et protégée en haut. Phonétique : le P est un simple mouvement des lèvres.

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LE R

LÈVRES O O

DENTS O O

LANGUE O O

PALAIS O O

GORGE O

LE SAC

Image : c'est un réceptacle avec un fond. Phonétique : le R est un roulement de gorge.

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LE T

LÈVRES O O

DENTS O

LANGUE O

PALAIS O O

GORGE O O

LA LIBATION

Image : c'est une coupe versée. Phonétique : c'est un mouvement de la langue qui délivre le souffle captif à la jointure des dents.

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LE V

LÈVRES O

DENTS O

LANGUE O O

PALAIS O O

GORGE O

L'OUTRE

Image : c'est un sac à liquides, généralement en peau. Phonétique : le V se forme avec le contact des dents et des lèvres, mais il se différencie du F par le voisement, marqué au niveau de la gorge. Voilà pour les consonnes.

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LE PRINCIPE DES VOYELLES Les consonnes étant formées par les conformités de la bouche, elles sont faciles à définir par le principe que nous venons de décrire, et qui se réfère à la convention la plus simple. Mais les voyelles ne peuvent être notées aussi facilement. Elles n'engagent en fait de mouvement que les lèvres et le palais et sont par essence plus subtiles. Il n'est plus question de la base simple : mouvement/repos d'un organe de phonation, car la voyelle dépend du degré d'ouverture de la mâchoire et des lèvres, et sa position à l'arrière, le milieu ou l'avant de l'appareil buccal. La voyelle est beaucoup plus complexe à décrire que la consonne. Les alphabets les plus anciens étaient consonnatiques : ils ne comportaient pas de voyelles et cet état de fait avait sans doute une origine rituelle. La voyelle, par principe évanescente et ne dépendant pas d’une conformité de la bouche, mais de celle de la voix, apparaissait comme supérieure à la consonne, comme une chose céleste et éolienne par rapport à une chose terrestre. La consonne, c’est le bruit des corps qu’on peut toucher et ranger. La voyelle, c’est le bruit du vent insaisissable. Voilà pourquoi les voyelles n’étaient pas en ce temps représenté par des lettres. Les premiers à accomplir ce geste furent les Grecs. Était-ce par pragmatisme, le sens étant mieux restitué grâce à l’ajout de voyelles ? C’est très possible. Était-ce un blasphème ? Nous ne croyons pas. Car inaugurer les voyelles dans l’alphabet, c’est aussi signifier une conception du monde où l’esprit est saisissable. En effet, l’esprit contient les nombres, les définitions, les notions, choses d’une réalité éprouvée que l’homme peut atteindre par le savoir. On ne peut pas saisir l’esprit, mais les choses de l’esprit sont saisissables. D’où le droit rituel de pouvoir inscrire les voyelles. C’est dire : l’esprit n’est pas incompréhensible. Il est compréhensible.

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C’est la simplicité qui décida de la forme des voyelles GrandSabir, par l’entremise d’un autre facteur : le facteur Historique. Faire intervenir l’histoire, c’est lier aux foudres le vécu humain, qui contient une part certaine d’arbitraire. Cependant, nous allons voir tout de suite de quelle façon l’histoire intervient pour définir les voyelles. L’alphabet Latin est une production de l’histoire. Il fut produit par une civilisation mystérieuse : les Étrusques, qui ont légué en plus à Rome leur religion de la Foudre. Or, cet alphabet contient 7 lettres qui se greffent précisément sur 7 des 8 foudres ancestrales, à savoir celles composées de trois niveaux :

I Y O U * E A H

Après plusieurs tâtonnements, voici la valeur sonore que nous avons attribuée à ces lettres, en considérant leur occurrence dans les divers alphabets issus de l’alphabet latin, ainsi que dans l’alphabet phonétique. I est « i » Y est « u » O est « o » U est « ou ». Le Y à l'envers est la voyelle insaisissable : « * », pour nous « é ». E est « e », mais s'écrit « X ». A est « a »

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H, dessiné en foudre sous forme d'entrelacs, est le son du souffle. Dans le cas du E et du H, c'est en reliant différemment les points qu'on obtient les lettres latines, à partir du X et de l'entrelacs. Ce principe de représentation des voyelles ne pose qu’un problème : quelle voyelle attribuer au Y à l’envers pour que l’ordre soit complet ? Nous décidons qu'il s’agit de la « voyelle insaisissable », de la « voyelle libre » que chacun ou chaque peuple est libre de décider, si possible une voyelle qui ne soit pas citée déjà. C'est d'ailleurs cette prononciation que nous choisissons pour notre usage, et nous l'écrirons sous la forme du « é » ou bien sous la forme d'une étoile : « * ». Au sein du chapitre précédent, nous avons vu que chaque consonne correspondait à une image. À quelles images correspondent donc les voyelles ? Le principe que nous établissons est issu d'une fusion entre la tradition latine à travers son Alphabet, et la tradition chinoise exprimée dans le Yi-King. Toutes les figures géomantiques que nous venons d'exposer sont bien connues déjà de ceux qui fréquentent le Yi King chinois, sauf qu'ils les appréhendent sous une autre graphie, faite de lignes horizontales. La ligne continue, composée de trois petits traits : --- représente l'impair, et la ligne discontinue, avec deux petits traits séparés par un espace : - - le pair. Comme on l'a vu dans l'exemple de la course géomantique, celle aux trois coureurs forme de ces deux éléments huit figures, qui sont les 8 « Koua » ou « Trigrammes » que

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nomme la tradition chinoise depuis des temps immémoriaux. Voici le schéma que nous présentions dans la Tunique du Dragon, où se révèle la pertinence de ces 8 Trigrammes par leurs liens visibles avec la nature manifestée :

Voici les Huit Trigrammes, transcrits en changeant le principe graphique (trait plein = point, trait brisé = bipoint) en lettres de l'alphabet latin sur le tableau suivant :

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Trigrammes :

____ ____ ____

_ _ ____ ____

____ _ _ ____

_ _ _ _ ____

____ ____ _ _

_ _ ____ _ _

____ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _

Noms traditionnels :

Ciel Lac Feu Foudre Vent Eau Mont Terre

Lettres Latines :

I Y O U * X A H

Ainsi, ce principe est des plus simples : sept lettres de l'Alphabet Occidental acquièrent une signification, et l'on peut observer que même transcrites depuis la graphie chinoise, le sens perdure encore, mais de façon différente, dans la graphie latine.

SON IMAGE

I I CIEL

Y U LAC

O O FEU

U OU TONNERRE

* é VENT

X E EAU

A A MONT

H souffle TERRE

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Voilà pour les voyelles.

LES NOMS Nous aimons les beaux noms, les beaux signes. Ils ne sont pas de trop pour tout vaincre. La beauté pave le chemin de la vérité, sous le sable de notre propre ignorance. Il ne faut pas avoir peur des beaux noms. Il y a des noms qui sont des définitions d’une chose donnée, et des noms qui sont des images de cette chose. Et aussi, un genre mixte de noms qui sont à la fois une image et une définition. Par exemple, nous aurions peut-être pu appeler « morphonémes » les lettres de l’alphabet GrandSabir, mais nous avons préféré les appeler « foudres ». Car non seulement la foudre évoque l’idée de ce qui est saisissant et manifeste, ce qui est la nature intime de cet alphabet telle que nous la percevons, mais aussi elle donne les notions de forme (c’est l’éclair qui correspond à la lettre simple), de son (c’est le tonnerre qui correspond à la voix), et de sens (c’est la lumière de l’éclair qui correspond à la compréhension). Pour rendre la même signification dans une langue plus habituelle aux linguistes, il aurait fallu dire quelque chose comme « Graphomorphonogramme ». Personnellement, nous préférons « Foudre ». Les noms sont-ils arbitraires ? Chacun peut donner le nom qu’il veut à ce qu’il veut, mais alors il ne sera plus compris, si par exemple, il dit « homme » pour désigner en fait « cheval ». Il faut qu’un groupe d’hommes consente à un mot pour que ce mot soit valide. Le nom d’une chose désigne donc sa réalité commune, le fait qu’elle existe ailleurs que dans la perception de chacun,

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son « idée ». « les objets possèdent une certaine constance de leur réalité » Cratyle 386 e Toute activité s’adapte à la nature des choses. Pour couper une viande, on tranche le long de l’os. Quand on allume un feu, il y a une manière de procéder. Pour tout, il y a une bonne et une mauvaise façon de faire, la bonne étant de s’adapter à la réalité des choses. L’action ne dépend pas de l’opinion, la bonne manière d’agir est une vérité. Or, parler est une activité. Il faut donc qu’il y ait une bonne manière de nommer les choses : « il faut le faire de la manière dont il est naturel aux choses, et qu’on les nomme, et qu’elles soient nommées, et avec l’instrument voulu, mais non pas de la manière que, nous, nous le voudrions » (387d), c'est-à-dire pas de façon arbitraire. Pour couper, il faut une lame, pour tisser, il faut une navette, pour nommer, il faut un nom. Le nom est un instrument. Le nom a deux fonctions : il est instrument d’enseignement, et il sert aussi au « démêlage » de la réalité. En fait, le nom simplifie une chose. De même que pour toute activité, la langue doit avoir un spécialiste. Il n’est autre pour Platon que le législateur. Pour Platon, la langue est issue de la Loi. Pour créer les noms, le législateur se tourne vers l’idée, les syllabes et les lettres. « Cet homme-là seulement dont le regard est tourné vers ce qui, de nature, est pour chaque chose son nom ; homme capable d’appliquer sur des lettres, sur des syllabes, la forme de cette chose ». Quelle est la langue véridique ? D’abord elle procède du sens. Quand une chose est appelée d’un nom composé de mots explicites par exemple « Blanche Neige ». Un nom parfait, un nom divin doit contenir une définition de la chose qu’il nomme. Il doit être nanti de sens. Le sens est soit évident, comme dans le cas des mots savants qui

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sont des articulations du grec antique (par exemple Philosophie : « amour de la sagesse »), soit perceptible, quand on reconnait dans ce mot une ou des racines étymologiques, soit obscur, quand on ne trouve pas de racines et que l’on ignore la genèse du mot. Platon laissant les hommes de côtés, dont les noms correspondent aux désirs des géniteurs, commence par l’étymologie du mot « dieux », théoï. Il le rapproche du mot « courir », théien, et explique que l’on a appelé « coureurs », « théoï » les astres qui courent dans le ciel, êtres les plus à même de faire sentir l’image des dieux. Par comparaison, le mot dieu est issu d’une racine indo-européenne signifiant « lumière ». Puis il disserte sur le mot grec pour homme « anthropos », et le fait venir de deux racines « étude » et « observation » ce qui signifie « celui qui fait l’étude de ce qu’il a vu ». Du mot grec pour âme, « Psyché », il remonte à « ce qui soutient la Nature ». En français le mot « âme » peut être lié au mot amour : « âme » = « ce qui est capable d’amour ».

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II : Le Syllabaire Les 210 syllabes de base

Maintenant, puisque consonnes et voyelles, qui sont les éléments de la parole, sont toutes qualifiées par une image, c'est-à-dire une idée, tous les sons deviennent intelligibles. Le sens va émaner et déborder hors de la lettre, accroché à chaque son. En effet que se passe-t-il si je dis « B + A = BA » ? J’associe deux images, c’est comme si je disais la « barque de la montagne ». Mais on nous dira : « barque de la montagne », cela ne désigne rien. On n’a jamais vu une montagne monter sur une barque. Pourtant, nous y voyons tout de même un sens : il y a un seul lieu où les montagnes se déplacent. C’est à l’horizon dans l’œil du voyageur. S’il dépasse une montagne, il la verra se déplacer au loin en glissant comme sur une barque le long de l’horizon. Donc, la « barque de la montagne », c’est l’horizon, et « BA » signifie « horizon », ou encore « voyage ». L'ancienne poésie germanique utilise un procédé imagé appelé « Kenning ». Il consiste à ne pas nommer une chose par son nom connu, mais à la suggérer par une image poétique. Par exemple : le poète ne dit pas « ciel », il dit « chambre des nuages », il ne dit pas « serpent », mais « poisson des bois », il ne dit pas « guerrier », mais « arbre des batailles ». Bien sûr, tous les poètes dans tous les lieux connaissent cette façon de nommer (pour nommer la prostituée, l'Indonésien dit « papillon de nuit », pour nommer le soleil : « l'œil du jour », et j'ai lu quelque part le nom sacré Égyptien du lion : « tonnerre du désert », et celui

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de l'aigle : « celui qui voit tout »). Gardons ce procédé, qui est la base de la compréhension GrandSabir. En effet, en conjuguant les 22 lettres entre elles, consonnes et voyelles, nous obtenons pour chaque combinaison deux images, qui forment ensemble un Kenning qu'il faut tacher de décrypter. Nous avons pour l'instant arrêté notre travail sur la combinaison simple des quinze consonnes et des sept voyelles, pour proposer un lexique de 210 syllabes. Chaque syllabe se compose donc de deux images qu'il faut tenter de réunir en un seul mot, en le déduisant de l'idée qu'elles renferment. Mais chacun comprendra comment ça marche en prêtant attention à ce petit dictionnaire.

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LE DICO SYLLABIQUE Le A : la Montagne Le B : la Barque Le C-S-Ch-Z : l’Abri Le D : le Harpon Le E : l’Eau Le é : le Vent Le F : la Cloche Le G : la Pince Le H : le Pont Le I : le Ciel Le J : l’Âtre Le K : le Siège Le L : la Coupe Le M : le Joug Le N : la Colonne Le O : le Feu Le P : le Silo Le R : le Sac Le T : la Libation Le U : le Tonnerre Le V : l'Outre Le Y : le Lac Chaque syllabe est définie ici dans l’ordre de l’alphabet français.

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Le A AB

Montagne de la Barque : le Mât, le Nord Le mât est le pilier du bateau qui capture le vent avec ses voiles et connecte l’embarcation avec le souffle du ciel, mais le pilier du bateau c'est aussi le capitaine, et c'est encore le Nord, seul point de repère inamovible, par son étoile ou par la boussole, ainsi qu'il est écrit « la montagne du Nord ». AS

Montagne de l'Abri : le Toit Le mont de l'abri, c'est le toit, qui évoque la montagne ou un plateau montagneux. Une maison est une montagne creuse. Mais c'est encore l'idée du protecteur, de celui qui protège les habitants, comme le fait le toit, de l'influence fatale du ciel. AD

Mont du Harpon : la Patience, le Pêcheur La difficulté dans ce type de chasse est de rester immobile longtemps au-dessus de l'eau, dans l'attente qu'un poisson vienne à passer à portée de tir. Ce même mot peut désigner aussi le pêcheur. AF

Montagne de la Cloche : le Clocher La Cloche se fixe en général sur une hauteur : que ce soit celle qui sonne la soupe, que ce soit celle de la garde qui donne l'alerte, que ce soit celle de l'église, qui marque les heures. On peut y voir également certaines bêtes de troupeaux, auxquelles on attache au cou une cloche ou clochette. AG

Montagne de la Pince : l'Objet L'image la plus approchante est l'objet tenu par la pince. Ce peut être une lame de fer, une braise, un écrou, ou même un poil disgracieux, tout ce qu'on peut attraper et tenir avec une pince. Tout objet qui peut être « saisi » par les sens et l'intelligence, cela correspond assez bien à cette syllabe. De

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même qu'en Français, on peut étendre cette notion à ce qui est passif, par opposition à ce qui est actif, comme en grammaire l'objet est complémentaire du sujet. AH

Montagne de l'Échelle : le Sommet C'est le lieu où permet d'accéder l'échelle ou le pont, car la Foudre de l'Échelle désigne aussi le Pont. En conséquence, ce qui est en haut, mais aussi de l'autre côté d'un obstacle peut être nommé avec la syllabe « AH. » En poursuivant la même idée, ce même mot peut désigner également le « point d'appui » : là ou l'échelle se pose pour tenir, ou aussi ce qui tient le pont à l'autre rive. AJ

Montagne de l'Âtre : le Fagot, le Faisceau La syllabe « AJ » est le tas de gros bois pour l'hiver ou aussi bien le fagot lié de petit bois. Par extension, on peut parler aussi de « faisceau » et de « ensemble ordonné », comme les buches qu'on superpose correctement afin de gagner de la place. AK

Montagne du Siège : l'Être Humain, l'Homme La Montagne du Siège, c'est ce qui est assis. « AK » désigne donc ce qui s'assoit, c'est à dire simplement l'homme, l'être humain. Mais le même mot peut aussi désigner l'existence : ce qui possède un être temporaire, ce qui mourra un jour, qui est « assis » un moment, puis qui s'en va. Car l'Être est immobile, le Devenir est mobile et ce qui se tient entre les deux, c'est l'existence éphémère. AL

Montagne de la Coupe : la Tête La tête humaine, qui boit à la coupe, par rapport à cette dernière, est comme une montagne. De plus, c'est par là que l'eau emplit le corps, tout comme la montagne redistribue l'eau du ciel par les rivières et les fleuves. AM

Montagne du Joug : le Labeur

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Plus lourd encore à porter que le joug, qui est fait pour alléger la charge, c'est le labeur qu'il implique : tirer le soc ou le chariot. Par extension, ce mot désigne tous les travaux légitimes. Le travail consiste à faire sortir les bienfaits du monde pour faire face à la nécessité, c'est la contrainte raisonnée qui diminue les difficultés et rend la vie vivable. AN

Montagne de la Colonne : le Soutien La Colonne est par principe une montagne : une chose élevée. Mais elle possède la droiture et la rectitude sur tous ses bords, et son usage est de soutenir le plafond. AP

Montagne de la Tour : le Fort, le Bourg Plusieurs images se télescopent en cette syllabe. La montagne de la tour, ce peut être la colline sur laquelle se dresse la tour, qui permet de voir loin et donc de surveiller le territoire, en vue de sa garde. Si l'on voit la lettre P comme un silo, c'est l'éminence de terre ou de pierre qui recouvre les denrées. Dans l'un et l'autre cas, on peut voir l'idée de préservation et aussi celle de colline. AR

Montagne du Sac : le Poids, la Charge Ce qui est lourd et difficile à déplacer, à l'image de la montagne, c'est le poids du sac. AT

Montagne de la Libation : le Serment Une libation est une offrande de partage avec une entité, et un partage est une forme de serment. En partageant de l'alcool, les anciens signaient la paix en s'engageant à respecter la moindre de leur parole. Et ce qui est lourd et inamovible parmi le partage et les paroles, c'est le Serment. AV

Montagne de l'Outre : l'Abondance, le Plein L'Outre possède la forme d'une montagne quand elle est grosse d'eau, de vin, ou d'huile. Cette syllabe est donc un signe d'abondance.

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Le B BA

Barque de la Montagne : l'Horizon, le Voyage Quand on voyage, les montagnes se déplacent par rapport à nous dans le lointain, à cause de l'effet de perspective, comme si elles étaient montées sur des esquifs qui glissent le long de l'Horizon. Également, cette syllabe signifie le voyage, qui est l'acte par lequel on peut voir la montagne voyager comme nous. BE

Barque de l'Eau : le Seau, le Récipient Cette syllabe désigne le seau et le récipient mobile. B*

Barque du Vent : le Respirant, le Vivant Ce qui est capable de porter le vent, ce sont les animaux qui respirent, et toutes les plantes terrestres, c'est l'ensemble des vies de la Terre. C'est pourquoi « B* » peut désigner l'assemblée, le « nous » immense, la grande entité collective de la vie. BI

Barque du Ciel : le Croissant de Lune, l'Empyrée, le Commencement et la Fin Rien ne semble porter le ciel afin de le déplacer, sinon l'Empyrée lui-même, dont l'influence déplace tous les cieux. Mais on peut voir une barque dans le croissant de lune, ce dernier étant le signe du commencement ou de la fin de la lunaison entière. BO

Barque du Feu : le Soleil du Jour Ce qui, semblable à la barque, transporte le feu au dessus de l'eau, c'est le Soleil, qui brille dans le ciel de la terre durant le jour. On peut y voir aussi tout ce qui est susceptible de transporter le feu d'un lieu à un autre. BU

Barque du Tonnerre : le Message

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Ce qui est capable de capturer le tonnerre, c'est-à-dire le son, et de le retransmettre en un autre lieu et moment, c'est le message, qu'il soit dit par un messager, écrit ou bien enregistré. BY

Barque du Lac : l'Embarcation On pense à la barque proprement dite et, par extension, à tout ce qui flotte naturellement ou artificiellement.

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LE S, le Ch, le Z SA

Abri de la Montagne : le Refuge, la Solitude Cette syllabe désigne l'abri des hauteurs, à savoir le refuge des bergers, travailleurs et ermites de la montagne. Elle peut aussi signifier la solitude, car les monts sont des lieux déserts et dangereux, et encore la hauteur, l'altitude. SE

Abri de l'Eau : l'Abîme, la Mer Si l'eau avait un abri, un lieu d'où elle sorte pour y revenir au soir, c'est l'Abîme, l'étendue d'eau profonde. Elle en sort, élevée en vapeur par le soleil, elle tourne et tourne avec le vent, puis après un périple rejoint le fleuve, et tous les fleuves retournent à la mer. S*

Abri du Vent : la Caverne Le meilleur abri naturel contre le vent est la caverne, la grotte. De plus, la caverne est encore un abri pour le vent lui-même puisqu'il sort avec vigueur de certaines anfractuosités. SI

Abri du Ciel : l'Abri Ce qui abrite du ciel, c'est la maison, la tente, et c'est encore l'arche qui protège des déluges ainsi que l'habit, le vêtement, qui protège du soleil, du vent, du froid. Cette syllabe désigne donc tout ce qui a pouvoir d'abriter. SO

Abri du Feu : la Braise Ce qui abrite le feu, c'est la braise, c'est le feu couvant jusqu'à ce que l'on ranime la flamme. Cette même syllabe peut désigner aussi ce qui abrite du feu, ce qui est ignifuge. SU

Abri du Tonnerre : la Laine Ce en quoi réside le tonnerre jusqu'à ce qu'il en sorte, c'est la laine, image solide de l'amoncellement de nuages, dont il jaillit sous forme de crépitement d'étincelles.

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SY

Abri du Lac : le Pilotis, le Lacustre, le Fondement En allant au plus simple, l'abri du lac, c'est la maison lacustre, plantée sur des poteaux plantés au fond même de l'eau. Par extension jusque sur la terre, cette syllabe peut désigner le fondement, la fondation, l'assise architecturale solide.

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Le D DA

Harpon de la Montagne : l'Encordage, la Cordée La syllabe « DA » désigne l'ensemble de la sécurité d'escalade : grappins, pitons, et la cordée entière, ainsi que les techniques d'encordage. DE

Harpon de l'Eau : le Puiseur Le harpon de l'eau est le puiseur, par exemple le mécanisme du puits, dont la chaine et le seau ramènent à la surface l'eau des profondeurs. D*

Harpon du Vent : la Respiration, le Souffle Ce qui va et vient à la façon du harpon, c'est le souffle qui ramène l'air à nos poumons, puis retourne dehors en chercher à nouveau. DI

Harpon du Ciel : la Vue, la Vision, l'Œil La seule chose qui puisse ramener le ciel à nous, c'est l'œil, et également tout ce qui, en nous, est capable de spéculer sur la nature des cieux, une sorte d'union de foi et de raison qu'on appelait jadis « l'intellect », la plus haute portion de l'âme sous la lumière de son unité, le point de contact avec le Ciel et les cieux. DO

Harpon du Feu : la Friction, l'Ignition Ce qui va chercher le feu, c'est la science du feu, c'est de frotter ensemble deux natures de bois, l'une dure l'autre tendre, deux natures de pierre, l'une silex et l'autre acier. La science du feu c'est encore par métaphore la science sacrée : celle des forgerons, des saints, des prophètes et des empereurs. DU

Harpon du Tonnerre : l'Éminence, le Métal Tout ce qui attire la foudre, comme le paratonnerre, le point le plus haut du lieu, ou encore le métal est signifié par cette syllabe.

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DY

Harpon du Lac : la Pêche Le nécessaire de pêche tels le harpon même, mais aussi la ligne et l'hameçon, et l'acte même de pécher, sont tous désignés par cette syllabe.

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Le E EB

Eau de la Barque : La Fuite d'Eau, la Déperdition Lorsque l'eau emplit la barque, c'est que la coque est percée. Par extension cette syllabe désigne le phénomène de déperdition. ES

Eau de l'Abri : la Cuve, la Citerne, l'Eau Utile C'est la réserve d'eau de la maison. ED

Eau du Harpon : la Corde, le Trouble Dans l'ensemble que compose le nécessaire de harponnage, la corde est la partie fluide, dont le mouvement suit le lancer comme celui de l'eau. Mais la même syllabe peut désigner aussi le trouble de la vision qui assaille le harponneur à travers l'eau et déplace dans l'illusion la position du poisson. EF

Eau de la Cloche : le Baptême, la Purification, le Lavement, l'Ablution, le Pardon Pour le moins en monde chrétien, il est d'usage de baptiser les cloches, pour les rétablir en l'état originel en les purifiant. Par extension, tout acte qui rend propre, net, pur, peut correspondre à cette syllabe. EG

Eau de la Pince : La Mesure, les Doigts, la Préhension, l'Empan Plusieurs sens apparaissent depuis cette syllabe. Une eau pincée, en quelque sorte, c'est une eau mesurée, par exemple dans la pipette graduée. Mais aussi « EG » peut désigner ce qui se referme sur l'objet comme l'eau autour d'un corps. C'est tout à la fois les doigts et les branches de la pince, ce qui renferme l'idée de préhension et d'empan. EH

Eau de l'Échelle : la Descente On peut y voir la descente, comme quand l'eau descend de la montagne, ou de toute pente irrégulière, en formant des

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paliers semblables aux barreaux de l'échelle. De la même idée on déduit encore la signification « les lacs et les rivières », la succession de l'eau, c'est-à-dire les barreaux de cette échelle et l'échelle en entier. EJ

Eau de l'Âtre : la Soupe, le Réconfort L'eau étant dangereuse pour le feu, la seule union de l'un et de l'autre a lieu au travers d'un récipient de métal, c'est-à-dire la marmite, la casserole, qui préparent la soupe, l'infusion, le thé, qui rend le riz et les pois secs comestibles, et qui procurent la paix et la force au corps fatigué. EK

Eau du Siège : la Cruche Cette syllabe signifie la cruche ou l'aiguière. EL

Eau de la Coupe : l'Étanchement, l'Hydratation, le Gain de Vie Cette syllabe désigne le liquide que l'on boit par soif. En allant plus loin, tout ce qui donne à une matière asséchée un regain de forme et de vie correspond au même mot. EM

Eau du Joug : la Sueur Porter le joug pour tirer un poids est cause de transpiration. EN

Eau de la Colonne : le Robinet, le Luxe L'accès simple à une source dans une maison correspond à cette syllabe, que ce soit pour boire ou se laver les mains. L'idée de facilité et de luxe est également attachée à ce mot. EP

Eau de la Tour : la Corruption Primitivement, la tour est un silo destiné à préserver, mais si l'eau le pénètre, les denrées moisissent. Par extension, cette syllabe désigne la corruption qui peut assaillir les grains, tout comme les âmes d'une cité. ER

Eau du Sac : l'Eau Potable, l'Eau Pure

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L'eau du sac, c'est l'eau de la gourde, mais c'est aussi celle qu'on filtre à travers un tissu. Ce mot signifie donc « eau buvable. » ET

Eau de la Libation : le Partage, le Bienfait Verser de l'eau pour un partage avec la Terre est un acte de jardinier : le sol alors reprend vie et se couvre de végétation. EV

Eau de l'Outre : l'Épaisseur, la Troisième Dimension L'Eau qui emplit l'outre enfle cette dernière de deux à trois dimensions. Cette syllabe signifie donc la dimension de l'épaisseur, c'est-à-dire la troisième dimension. En poursuivant la même dit, tout corps ayant part aux trois dimensions, tout corps solide, peut être désigné sous ce mot.

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La Voyelle Libre *B

Vent de la Barque : le Vent Cette syllabe désigne le vent, ainsi que l'interaction avec lui, par exemple le cap du bateau avec sa voile. C'est le vent en tant que force. *S

Vent de l'Abri : l'Odeur L'air qui sort de l'abri véhicule l'odeur de la soupe ou des habitants, comme une haleine plus chaude que l'air environnant. Cette même syllabe peut signifier tout effluve éveillé par la tiédeur ou la chaleur. *D

Vent du Harpon : le Courant, le Flux Le courant de la rivière, du fleuve ou de la mer, qui peut dévier un tant soit peu le harpon, ainsi finalement que tout ce qu'on peut appeler « dynamique des fluides », est désigné par cette syllabe. *F

Vent de la Cloche : le Son, la Vibration Ce qui, né de la cloche, emplit l'air environnant comme un vent circulaire, c'est le son de la cloche, c'est sa vibration qui chasse les miasmes spirituels. *G

Vent de la Pince : l'Inspiration, la Grâce Le fait d'attraper de l'air pour respirer, à savoir pincer le vent, « inspirer », est désigné par ce mot. Par extension, ce dernier désigne aussi l'inspiration de l'artiste, celle du savant, celle du prophète, exactement comme en français. La grâce, de même, rend nos actes vivants, inspirants, une fois capturée par notre sincérité et ceci, si Dieu dit oui. *H

Vent de l'Échelle : le Vertige, la Peur L'image est celle d'un pont ou d'une échelle, l'un ou l'autre agités par le vent. Passer ou monter alors sur ce terrain mouvant au milieu du vide fait peur même aux courageux.

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*J

Vent de l'Âtre : le Soufflet, l'Embrasement Le fait d'exciter la braise avec le souffle est renfermé dans cette syllabe. L'efficacité de ce geste est rendue par l'idée du soufflet, et celui du souffle vivace, destiné à éveiller la flamme. *K

Vent du Siège : les Convenances Le fait de soulager ses gaz est perçu différemment selon les lieux, semble-t-il. Ainsi, certains peuples voient le pet comme un signe que cet homme se sent bien, tandis que d'autres en déduisent un manque de maîtrise et de respect pour les autres. Le pet fait rire aussi les uns comme les autres, s'il est émis au bon moment. Cette syllabe définit encore les marques de politesse, importantes et qu'il faut respecter, bien qu'elles soient relatives à une coutume. *L

Vent de la Coupe : la Soif, le Désir La soif est comme un parfum invisible de l'eau, qui hypnotise l'assoiffé. De même si la coupe contient une promesse d'ivresse. C'est donc également une image du désir. *M

Vent du Joug : le Travailleur, la Servitude Ce qui respire sous le joug c'est ce qui tire le chariot ou l'araire : c'est à dire le bœuf, ou l'âne, ou le cheval : la grande bête domestique. Par extension, c'est la force de travail contrainte ou non, c'est à dire l'esclave ou le travailleur. *N

Vent de la Colonne : le Feuillage, la Feuille, le Papier L'image est celle du feuillage : rameaux et feuilles autour de la colonne naturelle, à savoir l'arbre. La même syllabe désigne aussi le papier et tout support d'écriture. *P

Vent de la Tour : la Douceur

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Ce qui marque les sens dans la tour ou le silo, ou toute bâtisse imposante, c'est la fraicheur en été, et la chaleur en hiver, à cause de l'épaisseur des murs qui protège des saisons. Fraiche ou chaleureuse, cette sensation désigne la douceur. *R

Vent du Sac : la Légèreté, la Place Disponible, l'Aisance, la Liberté Un sac plein est lourd et l'on ne peut rien y ajouter. Ce qu'il y a en moins dans un sac est bienvenu par rapport au poids à porter, à la place disponible, à l'aisance qu'il procure. *T

Vent de la Libation : le Jeûne Il existe une façon de partager le vide et le vent avec l'Éternel, c'est de jeuner. Dans toutes les autres libations, nous offrons un bienfait du monde, ici, nous partageons notre corps même et l'Esprit en retour le purifie par la vacuité. *V

Vent de l'Outre : le Dénuement, le Manque L'Outre est en général grosse, en ceci elle se différencie de la simple gourde. Quand elle est vide, c'est la fin du stock. Comme disent les marchands, c'est le manque.

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Le F FA

Cloche de la Montagne : l'Écho Le son qui se répercute sur la montagne, c'est-à-dire l'écho, et aussi les techniques vocales de communication en montagne, comme le Yodle, sont désignés par ce mot. FE

Cloche de l'Eau : le Bruit Indistinct et Lointain « FE » signifie le bruit indistinct qu'on entend lorsqu'on est plongé dans l'eau. On peut voir aussi dans cette syllabe la cloche des plongeurs, réserve d'air qu'ils descendent avec eux au fond de l'eau. F*

Cloche du Vent : le Sifflement, la Plainte, le Chant, la Flute Ce mot rassemble tout les sons qui ressemblent au bruit du vent, et par extension le chant, le souffle chantant. FI

Cloche du Ciel : le Silence Du ciel ne nous parviennent ni voix, ni son. Cette syllabe désigne donc le silence. FO

Cloche du Feu : l'Alerte, l'Alarme Cette cloche-là est celle qui prévient en cas d'incendie, et plus encore, de toute forme de danger. C'est l'alerte ou l'alarme. FU

Cloche du Tonnerre : le Tonnerre, le Cri Cette syllabe désigne le tonnerre proprement dit, et encore tout bruit ou cri puissant tel, par exemple, le rugissement du lion, le barrissement de l'éléphant. FY

Cloche du Lac : le Rythme, la Mélodie Les gouttes d'eau forment des notes en tombant, de même que les vaguelettes du lac, par le clapotis sur les berges, forment un joli bruit rythmé.

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Le G GA

Pince de la Montagne : la Nuée La nappe de nuages assez grande pour enserrer la montagne est désignée par cette syllabe. GE

Pince de l'Eau : la Paupière, le Soulagement Ce mot désigne la paupière qui se referme comme une pince sur la larme. Il peut désigner encore le soulagement, puisque les larmes soulagent de la peine et que les paupières soulagent les yeux fatigués. G*

Pince du Vent : le Nez, le Je, la Personne La pince du vent, c'est le nez, et par extension le soi, la personne, c'est-à-dire la communion de la conscience avec le ciel. GI

Pince du Ciel : le Nombre Le nombre capture le ciel aussi bien en entier que par partie, ne serait-ce que par les graduations du cercle. GO

Pince du Feu : la Mèche, la Bougie, la Lampe Ce qui maintient le feu sur une seule flamme, c'est à dire la mèche et encore la bougie, la lampe, peut être signifié par cette syllabe. GU

Pince du Tonnerre : la Maîtrise de l'Électricité, l'Impact L'idée la meilleure est celle de la prise et du fil électrique, c'est celle de la foudre maîtrisée. Dans le monde naturel, ce qui « pince » la foudre sur un seul lieu et moment, c'est l'impact. GY

Pince du Lac : la Bouche Ce que nous avons trouvé de plus approchant est la bouche : c'est en effet une pince qui contient un petit lac de salive.

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Le H HA

Échelle de la Montagne : la Pente La pente est désignée par cette syllabe que ce soit celle de l'ascension légère jusqu'à celle de la voie d'alpinisme. Le fait de « monter » est rendu par le même mot. HE

Échelle de l'Eau : l'Arc-en-ciel, l'Aqueduc Le pont coloré qui apparaît dans les nuées, à savoir l'arc-en-ciel, causé par l'eau diffuse embrassée par la lumière, est signifié par cette syllabe. Dans le registre terrestre, on peut voir l'aqueduc. H*

Échelle du Vent : la Rose des Vents, la Direction, la Carte. Ici se trouvent signifiés le sens météorologique des paysans, l'art des pilotes de navires et jusqu'à la cartographie car le pont ou l'échelle des vents, outre la puissance de ceux-ci, c'est aussi toutes les directions de l'espace. HI

Échelle du Ciel : l'Aile, le Vol, la Voie Cette syllabe peut désigner la voie des astres errants dans le ciel, c'est à dire l'écliptique et par extension, la Voie par excellence, le Chemin. Elle signifie aussi l'aile et le fait de pouvoir voler. HO

Échelle du Feu : le Danger, la Vigilance L'image est celle du danger d'incendie, danger qui s'accroit, par exemple, avec la sècheresse dans tout le pays, ou encore par entassement de combustible ou d'explosif en un lieu donné. Cette syllabe désigne la conscience du danger latent, c'est à dire le fait de ressentir les dangers réels, quels qu'ils soient. HU

Échelle du Tonnerre : l'Instantanéité, le Soudain L'éclair apparaît soudainement comme un pont ou une échelle entre le ciel et la terre, il emplit d'un coup le monde

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entier. L'idée de ce qui est soudain, vif, total est rendue par cette syllabe. HY

Échelle du Lac : le Pont Cette syllabe désigne le pont.

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Le I IB

Ciel de la Barque : la Voile, l'Hymen « IB » signifie la voile du bateau et aussi, la voile du navire qu'est le sexe féminin : l'hymen. IS

Ciel de l'Abri : la Charpente, la Superstructure Quand on lève les yeux au sein d'une maison simple et traditionnelle, on voit la trame du toit, la structure du dessus qui protège la maison entière contre le climat. Par adaptation, on peut désigner par la même syllabe tout ce qui est institution : un ensemble érigé avec des chartes, des codes, des coutumes. ID

Ciel du Harpon : le Poisson Cette syllabe signifie le poisson, et également l'étendue d'eau où pêcher. IF

Ciel de la Cloche : le Pivot, le Pôle Au dessus de la cloche, accroché à elle et la mettant en mouvement, c'est le pivot. IG

Ciel de la Pince : la Main, l'Acte, la Maitrise La syllabe « IG » signifie ce qui manipule, ce qui agit à travers la pince et par extension, à travers tout autre outil, l'acte même d'agir en maitrisant ce que l'on fait. IH

Ciel de l'Échelle : l'Équilibre Le fait d'être serein dans ses mouvements au sommet de l'échelle, ou en passant un pont de corde, est désigné par cette syllabe. Plus loin, on peut y voir l'équilibre même, et le pied marin. IJ

Ciel de l'Âtre : la Cheminée L'échappée de la flamme et de la fumée vers le ciel, c'est à dire l'ouverture du toit ou bien le conduit de la cheminée, sont signifiées par ce mot.

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IK

Ciel du Siège : le Prestige Cette syllabe désigne la réputation, la densité sociale de celui qui est assis, comme aussi celles que confère un siège à celui qui l'obtient, et par extension le prestige, la gloire, l'honneur. IL

Ciel de la Coupe : le Palabre, la Discussion, le Dialogue Les paroles que s'échangent des convives, mais également toutes les formes de discussions, même le dialogue intérieur, sont rendus par cette syllabe. IM

Ciel du Joug : le Lien Le ciel du joug est le lien qui attache le joug à la charge. Par ce mot on peut désigner le lien, l'attache, la sangle. IN

Ciel de la Colonne : la Gravure, la Dédicace La colonne se trouvait à l'origine dans le temple et le palais du roi : on y gravait des sentences sacrées, les armes royales, et on la consacrait par des images ou des mots. Cette syllabe signifie donc « gravure » et « dédicace ». IP

Ciel de la Tour : la Voute, la Science Cette syllabe désigne la voute architecturale et par extension désigne un ensemble qui tient uniquement par le génie de sa disposition, un ensemble qui « s'auto-tient », comme la voute autour de sa clé. IR

Ciel du Sac : l'Ouverture Ce mot désigne l'ouverture du sac et donc toute ouverture qui puisse s'ouvrir et se fermer. IT

Ciel de la Libation : la Prière Le ciel de la libation est rendu par l'idée de prière. IV

Ciel de l'Outre : le Sceau, le Cachet, la Marque

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L'Outre est cachetée avec le sceau du seigneur ou du marchand. La syllabe « IV » signifie donc cachet, sceau, signe.

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Le J JA

Âtre de la Montagne : le Volcan, l'Éruption De la montagne ce qui ressemble le plus à un âtre, c'est le volcan et l'éruption. JE

Âtre de l'Eau : la Marmite, la Casserole Le récipient qui peut aller au feu est inscrit par cette syllabe, de même l'idée de creux, de rassemblement des eaux au point le plus bas du sol. J*

Âtre du Vent : la Poitrine L'idée est celle de la poitrine, ou l'air s'engouffre pour tournoyer autour du cœur et de sa chaleur. JI

Âtre du Ciel : le Soleil dans la Nuit, la Lucidité, le Savoir Cette syllabe désigne le soleil héliocentrique, dans sa réalité de brasier qui git dans la nuit noire de l'espace, là où la syllabe « BO » désignait le soleil tel qu'on le voit le jour quand on lève les yeux. Par extension, ce mot désigne le fait de connaître une chose en sa réalité savante. JO

Âtre du Feu : le Foyer, le Cercle La syllabe « JO » désigne l'âtre lui-même, et plus naturellement le cercle de pierres dont on entoure le feu pour éviter qu'il ne se répande pour tout détruire. « JO » peut même évoquer l'idée simple du cercle. JU

Âtre du Tonnerre : le Magnétisme, les deux Éthers, la Polarité, le Couple Le phénomène de la foudre est issu, selon les paroles millénaires du Yi-King, « des mélanges des éthers positifs et négatifs », ce qui correspond aux pôles que l'électricité de base appelle + et Ŕ et le taoïsme le yang et le yin. Par extension, on peut user de cette syllabe pour désigner le couple humain.

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JY

Âtre du Lac : le Miroir La seule chose qui brule près du lac, c'est le ciel qui se reflète à sa surface en la balayant avec le feu du soleil ou celui des étoiles. Cette syllabe signifie donc le miroir des eaux calmes.

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Le K Le Siège

KA

Siège de la Montagne : la Terre, le Pays Là où est assis le mont, c'est la terre qui le soutient dans les limites de son horizon. On peut donc signifier par cette syllabe le pays, la contrée, le territoire et également la terre en tant qu'elle est large et profonde, qui accueille les racines des montagnes. KE

Siège de l'Eau : le Creux, le Nadir, le Froid L'eau s'immobilise, c'est à dire « s'assoit », quand elle a atteint le point le plus bas de son trajet. Elle s'accumule dans le creux. De même, le froid la pétrifie et peut donc être désigné également par cette syllabe. K*

Siège du Vent : l'Émanation, l'Effluve Qu'est-ce donc qui pourrait servir de siège au vent, par essence « toujours en mouvement » ? Cette syllabe signifie par exemple l'émanation de chaleur qui trouble l'air en été et l'élève au ciel se frotter à la sphère de feu qui le met alors en mouvement pour alimenter le cycle éolien du monde entier. C'est aussi le mot effluve. KI

Siège du Ciel : l'Esprit, le Chariot Sur quoi donc est assis le ciel sinon sur la perfection spirituelle en mouvement, invisibilité mobile de la perfection spirituelle immobile ? Cette syllabe désigne donc l'esprit, de même que l'on peut y voir un siège élevé, comme celui du cocher, à savoir le chariot. KO

Siège du Feu : l'Amour, le Cœur, le Foyer Cette syllabe signifie évidemment l'amour, c'est-à-dire l'étreinte entre l'homme et la femme, mais aussi le cœur, sur lequel réside la chaleur vitale et simplement, le foyer en tant que lieu de vie.

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KU

Siège du Tonnerre : la Voix, la Gorge Ce mot veut dire « voix » ou « gorge », et désigne la capacité de produire des sons. KY

Siège du Lac : la Berge, le Bord, le Calme Le lac se tient entre ses berges, l'eau est contenue par des bords. Par extension, cette syllabe désigne tout ce qui est capable de discipliner, de calmer, comme le lac discipline et calme le torrent.

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Le L LA

Coupe de la Montagne : la Source L'eau minérale qui jaillit de la montagne, l'eau de source, est désignée par cette syllabe, de même qu'elle peut correspondre à toute eau fraiche et potable. LE

Coupe de l'Eau : la Coupe C'est simplement la coupe conviviale, le verre où l'on verse la boisson. L*

Coupe du Vent : le Ciel Atmosphérique La coupe qui contient tous les vents est le ciel sous la lune. LI

Coupe du Ciel : le Zodiaque Le fait de cartographier le ciel est renfermé dans l'idée de cette syllabe. La coupe qui contient le ciel est le planisphère céleste. « LI » peut encore signifier simplement le zodiaque des douze signes. LO

Coupe du Feu : la Cendre, le Braséro Le feu génère sa propre coupe : la cendre qui fait cercle autour de lui et couve ses braises. Cette syllabe désigne aussi simplement le braséro : un récipient de métal dans lequel on allume le feu. LU

Coupe du Tonnerre : le Sol C'est le sol, peau de la terre, qui reçoit la foudre quand elle se déverse depuis le ciel. LY

Coupe du Lac : la Vallée Cette syllabe signifie la vallée.

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Le M MA

Le Joug de la Montagne : l'Immortalité Porter les millénaires est le lot de la montagne. Cette syllabe traduit la très longue étendue de temps, par extension l'aevum, l'éternité des siècles. De même le joug des montagnards est une vigilance perpétuelle, faite de prévoyance, d'effort, d'autarcie, de permanence et de vivacité, à cause de la dangerosité des hauteurs : c'est donc la vie forte, c'est l'idée d'immortalité. ME

Joug de l'Eau : le Canal, l'Irrigation La maîtrise de l'eau par le canal pour l'irrigation du pays est signifiée par cette syllabe. M*

Joug du Vent : le Mur Ce mot désigne le mur. MI

Joug du Ciel : le Temps, la Roue, le Calendrier Le joug du ciel est le mouvement circulaire et uniforme du ciel, qui est proprement le corps du Temps. On peut y voir également le signe de la roue, ainsi qu'un calendrier basé sur les phénomènes célestes. MO

Joug du Feu : la Forge, la Cuisine Cette syllabe désigne les arts du feu et la maîtrise des flammes. MU

Joug du Tonnerre : le Fer, le Cuivre, le Métal Conducteur L'idée est celle du métal conducteur, par exemple dans le paratonnerre ou le fil électrique. MY

Joug du Lac : le Barrage, L'Écluse Ici sont désignés le barrage et l'écluse.

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Le N NA

Colonne de la Montagne : la Falaise, l'Escarpement Cette syllabe désigne la paroi rocheuse, la falaise, mais aussi tout ce qui est escarpé, comme le piton de roche et une montagne aux flancs aigus. NE

Colonne de l'Eau : la Cascade, l'Eau Vive Toute eau vive, pleine ou diffuse, comme la cascade ou le torrent, est signifiée par cette syllabe. N*

Colonne du Vent : la Bourrasque, le Cyclone Quelquefois le vent se rassemble avec une telle force qu'un tourbillon se forme dans l'atmosphère, remontant au ciel accompagné de souffles. Cette syllabe correspond au vent puissant, au cyclone. NI

Colonne du Ciel : l'Axe, le Moyeu, l'Essieu La colonne du ciel est l'essieu qui traverse la planète d'un pôle à l'autre et autour duquel tourne le ciel comme une roue. NO

Colonne du Feu : la Fumée, la Vapeur Ce mot désigne la fumée et tout panache élevé par le feu, comme la vapeur. NU

Colonne du Tonnerre : l'Éclair, la Foudre Cette syllabe signifie la foudre. NY

Colonne du Lac : le Jonc, le Tuyau Le mot « NY » est l'image du jonc et aussi peut désigner le tuyau.

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Le O OB

Feu de la Barque : le Sillage, le Songe Le sillage du bateau ressemble à une flamme et possède de même l'effet hypnotique qui fait rêver et songer les spectateurs d'un feu. OS

Feu de l'Abri : le Foyer, le Chez-soi Cette syllabe désigne le foyer en tant que lieu de vie. OD

Feu du Harpon : la Plaie, la Blessure Le feu du harpon est la blessure infligée à l'animal, et par extension toute plaie. OF

Feu de la Cloche : la Chaleur, l'Arôme Il semble qu'il s'agit ici non de la cloche qui sonne, mais de celle qui couvre un plat pour préserver sa chaleur et son arôme contre l'air ambiant. OG

Feu de la Pince : la Douleur, le Piège L'idée est celle de la chair pincée, par exemple la patte dans le piège à loups ou le lapin dans le garrot. OH

Feu de l'Échelle : l'Ascension Cette syllabe signifie le fait de s'élever et de monter, à l'image du feu. OJ

Feu de l'Âtre : Ce qui est à sa Place, le Lieu, l'Être Le feu dans la cheminée se trouve à sa place. Cette syllabe désigne donc le fait de se trouver au bon endroit et par extension l'être, entité qui est son propre lieu. OK

Feu du Siège : l'Autorité, la Domination L'autorité, la domination de celui qui siège, est signifiée par ce mot. OL

Feu de la Coupe : l'Ivresse

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Cette syllabe désigne à la fois la chaleur lumineuse qui emplit nos sens avec le vin, et aussi le tumulte embrasé causé dans le monde par les boissons fortes. OM

Feu du Joug : l'Étreinte Le feu du joug est proprement le lieu de contact et de friction entre le joug et la peau, et qui laisse au bout d'un temps une marque de brulure. La syllabe « OM » désigne donc l'étreinte. ON

Feu de la Colonne : la Torche, la Lanterne L'image la plus simple pour cette syllabe est la source de lumière mobile accrochée au mur : torche ou lanterne, que l'on peut saisir pour avancer dans les coins d'ombre. OP

Feu du Silo : la Fonte Ce feu est celui du four pour fondre le minerai. Ce mot désigne donc le phénomène de la fonte. OR

Feu du Sac : le Nécessaire Le feu du sac est le nécessaire pour un départ de feu du genre deux bois, le silex et un acolyte, les allumettes. Par extension, cette syllabe signifie l'équipement minimum pour réussir quelque chose, c'est-à-dire le nécessaire en général. OT

Feu de la Libation : la Foi, le Feu Sacré La syllabe « OT » désigne le feu sacré, la foi. OV

Feu de l'Outre : la Dilatation, l'Expansion Le feu dilate l'air environnant et peut gonfler par exemple un ballon dirigeable par le vent chaud. Cette syllabe correspond à l'idée de dilatation et d'expansion.

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Le P PA

Silo de la Montagne : le Rocher Ce qui en montagne ressemble à un silo ou un bâtiment, c'est le rocher PE

Silo de l'Eau : le Puits Cette syllabe signifie le puits au sein de la terre, ou l'eau reste fraiche, souvent sous forme d'une tour enterrée. P*

Silo du Vent : la Tente, la Cape La consonne du Silo nous évoque ici plutôt l'idée de protection contre le vent. La syllabe signifie donc la cape, et encore la tente. PI

Silo du Ciel : l'Œuf L'idée la plus approchante nous semble être celle de l'œuf, qui est une sorte de silo pour le germe, et dont la forme se compose d'une union du cercle et de l'ellipse, à savoir les deux formes célestes, le cercle en son mouvement apparent, l'ellipse en son mouvement effectif. PO

Silo du Feu : le Four Cette syllabe désigne le four, sorte de ventre de brique ou de pierre pour augmenter la puissance du feu. PU

Silo du Tonnerre : la Pile, l'Acoustique De nos jours, on peut voir dans le silo du tonnerre la pile ou la batterie électrique. Mais cette syllabe signifie aussi l'acoustique, ce phénomène qui fait se répercuter les sons, par exemple sous les voutes. PY

Silo du Lac : le Glacier Le silo du lac est le glacier.

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Le R RA

Sac de la Montagne : l'Ombre L'ombre de la montagne qui recouvre le pays est désignée par cette syllabe, et de même toute ombre. RE

Sac de l'Eau : la Neige L'eau sous forme de neige recouvre la terre comme sous un sac blanc. De la même façon elle enferme l'eau comme dans un sac que la chaleur ouvrira. R*

Sac du Vent : le Poumon Cette syllabe désigne le poumon. RI

Sac du Ciel : la Nuit Le mot « RI » signifie la Nuit. RO

Sac du Feu : le Bois, le Silex, le Combustible Tout corps qui contient du feu, sous forme d'étincelle ou de combustible peut être signifié par cette syllabe. RU

Sac du Tonnerre : le Tambour Le sac du tonnerre est le tambour. RY

Sac du Lac : le Gel Le gel, qui recouvre le lac d'un manteau de glace, est signifié par cette syllabe.

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Le T TA

Libation de la Montagne : la Rivière La libation de la montagne, c'est la rivière, puis le fleuve. TE

Libation de l'Eau : l'Engendrement, la Fertilité Les terres sèches reprennent vie par l'eau de pluie ou de rivière. « TE » est donc l'idée de ce qui fait jaillir la vie : l'engendrement et la fertilité. T*

Libation du Vent : le Climat Le fond de l'air qui enveloppe les êtres d'une contrée, à savoir le climat, est désigné par cette syllabe. TI

Libation du Ciel : la Pluie La libation du ciel est la pluie. TO

Libation du Feu : la Lumière Cette syllabe signifie la lumière. TU

Libation du Tonnerre : l'Aveuglement, l'Assourdissement, le Signe Le fracas du tonnerre et l'éclat fulgurant oblitèrent les sens et sont au même moment un signe de la puissance. Cette syllabe rend donc compte de ce phénomène ou se conjuguent l'anéantissement et la stupeur sacrée. TY

Libation du Lac : le Limon La libation du lac est le limon, une sorte d'eau terreuse qui nourrit les champs.

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Le U UB

Tonnerre de la Barque : le Roulis, le Tangage, le Tumulte Ce qui fait craquer le bateau dans la mer agitée, c'est le tangage et le roulis. Par extension, la même idée concerne aussi le tumulte, l'agitation. US

Tonnerre de l'Abri : la Porte, la Charnière La porte, qui grince et qui claque est signifié par cette syllabe, et par extension la charnière. UD

Tonnerre du Harpon : la Pénétration Quand le harpon pénètre l'eau et la proie, c'est cela le tonnerre du harpon. Ce mot désigne donc la pénétration. UF

Tonnerre de la Cloche : l'Heure La syllabe « UF » signifie l'heure, le moment certain. UG

Tonnerre de la Pince : l'Électricité, la Foudre Docile L'image qui nous semble être la meilleure est celle de l'électricité, de l'éclair domestique. UH

Tonnerre de l'Échelle : le Passage Quand l'échelle ou le pont grincent sous nos pas, c'est l'idée de passage rendue par cette syllabe. UJ

Tonnerre de l'Âtre : la Danse, le Crépitement L'image est celle du feu vivant : un spectacle visuel, auditif, olfactif. UK

Tonnerre du Siège : la Parole Le tonnerre du siège est la parole. UL

Tonnerre de la Coupe : le Récit, le Plaisir de la Parole Partager la boisson éveille chez les hommes le plaisir de la discussion. UM

Tonnerre du Joug : le Commandement, le Fouet, l'Aiguillon

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Ce mot désigne la domination : l'ordre donné et les moyens de contraintes. UN

Tonnerre de la Colonne : la Loi On peut voir plusieurs images dans cette syllabe. Elle pourrait signifier l'ébranlement de la colonne et donc, de la salle entière. Également, certaines colonnes de pierres, par exemple dans les cathédrales, vibrent et chantent lorsqu'elles sont compressées par le poids qu'elles soutiennent. Mais le tonnerre de la colonne peut signifier la Loi, gravée sur le pilier, et c'est cette idée qui résume les deux autres que nous choisissons pour cette syllabe. UP

Tonnerre de la Tour : l'Écroulement, la Destruction Que la consonne désigne la tour ou le silo, l'idée de cette syllabe est l'écroulement de la bâtisse, et la destruction des êtres ou des denrées qui s'ensuit. UR

Tonnerre du Sac : le Roulement de Tambour, l'Annonce Traditionnellement, on signale la prise de parole ou le commencement d'une bataille par des roulements de tambour. Cette syllabe signifie donc encore le fait d'annoncer. UT

Tonnerre de la Libation : la Consécration cette syllabe est l'idée de la consécration, par exemple dans le rituel du toast : « je lève mon verre à la victoire ». UV

Tonnerre de l'Outre : l'Éclatement, l'Explosion Cette syllabe désigne la pression intérieure qui peut déchirer et disperser avec force son récipient.

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Le V VA

Outre de la Montagne : la Profondeur Les profondeurs de la montagne, qui renferment grottes et eaux, qui coulent par les sources, sont désignées par ce mot. Par extension cette syllabe désigne toute profondeur, et ce qui est caché. VE

Outre de l'Eau : l'Outre La syllabe « VE » désigne l'Outre proprement dite. V*

Outre du Vent : le Pneumatique, la Compression, la Concentration Le fait de compresser l'air en le serrant de toute part engendre une résistance croissante, presque sans limites. Ce mot désigne la force pneumatique, la compression, et plus loin la concentration mentale. VI

Outre du Ciel : la Sphère L'outre céleste est la sphère proprement dite qui « tout englobe », et chaque sphère en particulier. VO Outre du Feu : le Chaudron Le récipient de métal fermé, comme la bouilloire, la cocotte minute ou, dans l'ancien temps, le chaudron, est désigné par cette syllabe. VU

Outre du Tonnerre : l'Orage Cette syllabe signifie l'orage chargé de foudre. VY

Outre du Lac : le Barrage, la Digue, le Lac Artificiel Ce mot est celui de la retenue d'eau.

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Le Y YB

Lac de la Barque : la Boussole Initialement, la boussole des anciens marins se composait d'une aiguille de fer aimantée flottant dans un bassin d'eau. Ce mot est donc l'idée de la boussole. YS

Lac de l'Abri : le Bassin d'Ablution, la Salle d'Eau Dans une maison, cette syllabe signifie la salle réservée à la toilette, l'endroit où l'on se lave et se purifie. YD

Lac du Harpon : le Territoire L'idée est que le lac est le terrain de chasse naturel du harpon. C'est, par extension, la syllabe qui désigne le territoire de chasse, le territoire en général. YF

Lac de la Cloche : la Condensation, l'Alambic Quand on recouvre avec une cloche une chose humide et chaude, l'humidité se condense sur les parois avant de redescendre, purifiée et rendue à l'état de gouttelettes. YG

Lac de la Pince : la Salive Cette syllabe désigne la salive, petit lac qui jaillit sous la langue. YH

Lac de l'Échelle : le Mercure Nous avons pensé à l'échelle du thermomètre, dont le liquide monte et descend. Le mot « YH » signifie donc le mercure. YJ

Lac de l'Âtre : la Cendre Cette syllabe désigne la cendre. YK

Lac du Siège : le Bassin L'image est celle d'une bassine pour se laver les mains ou les pieds.

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YL

Lac de la Coupe : le Reflet La silhouette que nous percevons dans la coupe quand la lumière l'autorise est désignée par cette syllabe, ainsi que tout reflet. YM

Lac du Joug : l'Abreuvoir, la Crèche, le Repas Ce mot est l'idée de l'abreuvoir et de la mangeoire et par extension, du repas qui restaure les forces. YN

Lac de la Colonne : la Fontaine Le lac de la colonne est la fontaine. YP

Lac de la Tour : la Douve, l'Enceinte Les douves, fossés creusés au pied des murs, sont la protection extérieure d'une cité. Cette syllabe désigne encore le pourtour et l'enceinte d'un lieu. YR

Lac du Sac : la Bourse Une petit lac de pièces dans un petit sac : c'est la bourse. Cette syllabe sert à signifier ce qui concerne le phénomène de la monnaie. YT

Lac de la Libation : le Bénitier Ce mot désigne la vasque d'eau sacrale. YV

Lac de l'Outre : la Contenance La capacité d'un récipient est renfermée dans l'idée de cette syllabe.

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Le grammairien qui aura prêté attention à ces associations de mots aura remarqué que le premier est systématiquement subordonné à l’autre, et que c’est ce point même qui fait apparaitre le sens. C’est ce que la grammaire appelle l’ordre déterminé/déterminant, ce qui nous conduit au chapitre suivant, qui concerne les définitions d’une grammaire symbolique.

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III : LA GRAMMAIRE La grammaire est l’étude de la forme du langage. Son domaine s’étend du son simple à la phrase entière. On peut la définir « étude des éléments constitutifs d’une langue ». Pour les anciens, la grammaire révélait en plus la forme même de la pensée, parce que nos pensées transmissibles les plus claires se font sous la forme d’un discours intérieur. Une grammaire est nécessaire si l’on veut pouvoir décrire des scènes. Ne dire que des mots c’est « nommer », et il n’y a pas de lien entre les choses nommées, qui assigne à chacune sa place par rapport aux autres, ce n’est pas « parler ». « Parler », c'est prononcer des paroles, c’est quand les mots possèdent un ordre, une forme qui résulte de leur ensemble et de l’ensemble du langage, une forme qui peut amener à l'esprit des images en mouvements sorties de l'invisible. Cet ordre, c’est la grammaire. Le langage est une modulation des sons qui prend naissance sur le souffle dans la bouche humaine. En modulant un son on obtient des signes sonores, des formes vocales qui font références à des entités sensibles ou intelligibles. Ferdinand de Saussure, père de la linguistique moderne, a dit que « le signe est arbitraire ». Or, dans le cas du GrandSabir, il n’en va pas ainsi. Chaque lettre est une image et un schéma vocal. La particularité unique du GrandSabir est d’être entièrement signifiant : chaque lettre, consonne ou voyelle, est une image qui, associé à une autre lettre au sein d’une syllabe forme un rébus poétique qui désigne un autre mot. En associant deux syllabes ou plus, on étend le vocabulaire. Il nous a paru pertinent de l’étudier dans un système à part. On doit étudier différemment le spontané et l’arbitraire,

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même si cet arbitraire est relatif. L’ordre dans lequel le GrandSabir devait être pensé dans ce recueil était de genre unifiant : il devait rester lié aux nombres dont il tire sa source et demeurer au sein de la pensée allégorique et mystique. Cependant, il est plus beau d'officialiser trois grammaires différentes : - la Grammaire Érudite : son but est de servir aux traductions et aux transcriptions les plus fines. La matière est vaste, il existe d'autres consonnes possibles que celles que nous avons jusqu'ici présentées, on peut ajouter un système diacritique qui a un sens lui aussi. Si elle existe jamais, elle doit être élaborée par la communion des sages. - la Grammaire Argotique : elle se greffe sur le tronc commun du GrandSabir, mais truque quelques principes çà et là pour le rendre inintelligible au non-initié. - la Grammaire Symbolique est le sujet du présent livre. Elle comprend, en plus des 210 syllabes, 7 personnes, 98 déclinaisons et 50 formes verbales, plus un nombre indéterminé d'astuces grammaticales. Il n’y a pas de « bonnes » ou de « mauvaises » grammaires dans le monde. Toutes sont des systèmes élaborés et cohérents. Cependant, nous disposons d’une chance unique : celle de pouvoir définir la grammaire d’une langue spontanée et donc de s’interroger sur la meilleure charpente possible à donner au discours pour ordonner le sens. Pour ce faire, si l’on considère les éléments grammaticaux en tant que tels, il n’y a pas d’ordre apparent qui vaille mieux qu’un autre. Nous avons donc procédé en comparant ces éléments à la sphère universelle et à la sphère humaine, afin de faire apparaitre un ordre de qualité « symbolique ». La grammaire est une histoire de choix. Mais chaque point de grammaire évoque quelque chose de précis qui fait référence aux grandes entités. La grammaire est donc en

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quelque sorte l’expression d’un choix existentiel. En ce cas, on parle de « grammaire réfléchie ». Il existe ce que nous appelons les « points de grammaire », qui sont des séparations et des différenciations de sens. Par exemple la division en féminin et masculin en Français est un point de grammaire, la déclinaison en Latin est un point de grammaire, l’ordre sujet-verbe-objet est un point de grammaire, etc.. En grammaire, on trouve tous les procédés possibles. Or, le but d’une grammaire allégorique est d’exprimer un certain nombre de choix qu’elle a mis en rapport avec des conceptions du monde. Par exemple, tel homme veut-il en lui exalter la raison, la logique, la maîtrise des passions, la réflexion, et toutes les choses exclusives à l’homme, il déterminera un point de grammaire qui établit une différence systématique entre l’humain et le non-humain.

LES 7 PRONOMS PERSONNELS Il existe à la base trois personnes, qui peuvent être au singulier ou au pluriel : La 1ere : le je, le nous qui désigne l’émetteur, la source de la parole, celui qui parle. La 2e : le tu, le vous, qui désigne le récepteur, la coupe de la parole, celui qui écoute. La 3e : le il, le ils, qui désigne une entité absente ou adventice, qui fait partie du sens, mais non du circuit de la parole : n’est ni émetteur, ni récepteur, mais celui dont on parle. Le singulier : exprime la singularité, l’identité, l’unicité de l’être. Le pluriel : exprime l’amitié, la fraternité, la famille, la communauté, l’appartenance des êtres les uns aux autres, une seule entité plurielle.

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Il y a certes 6 ou 7 personnes de base, divisées en deux classes : singulier et pluriel et en trois personnes, le « nous » pouvant se scinder parfois en nous inclusif ou en nous exclusif. Cela nous a inspiré d'user des voyelles GrandSabir, nous allons expliquer comment. Mais, à titre d'anecdote, parmi les langues du monde, il est possible cependant de séparer chacune de ces personnes en deux : masculin et féminin, ou en trois : féminin, masculin et neutre, ou encore en supérieur, médian et inférieur comme la façon de parler du prince, du citoyen, de l'esclave. On pourrait même imaginer un système de soixante-trois pronoms personnels différents ! Pour rester simple, il y a donc sept personnes en autarcique, qui sont les sept voyelles. La septième voyelle : « I » désigne le pronom indéfini. Par exemple dans la phrase « il neige », « il » est indéfini. Il n’y a pas de genre sur ces personnes : elles ne sont ni masculine, ni féminine, bien que, désincarné de la personne en se plaçant avec l'indice, comme on le verra plus loin, la 1ere personne désigne le masculin, la 2e le féminin, et la 3e le neutre. Voici le tableau qui attribue personnes et voyelles :

PERSONNE SINGULIER PLURIEL

1ere A Y

2eme E O

3eme U *

Indéfini I

Il est possible d'utiliser la voyelle indéfinie, le I, pour désigner le « nous » inclusif, à savoir « nous tous ».

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Le principe de ce tableau est d'attribuer chaque voyelle à sa place selon sa parité ou imparité unique. Par exemple le A possède une unique imparité en haut : sa place est donc en haut du côté singulier, c'est à dire impair. Les marques correspondent également aux pronoms personnels et servent encore comme marques verbales, nous verrons plus loin comment. Les voyelles des pronoms personnels servent encore à marquer les mots, le verbe, et à situer chaque élément de la phrase dans sa vérité et son devenir. La voyelle seulement indique le pronom personnel simple. En y adjoignant un indice, on obtient des pronoms déterminés, par exemple : « notre » se crée de « Y », qui est « nous » et de « R » qui est l'indice de la propriété, de la possession. Ainsi « notre » se dit « YR ».

LE MOT ET LES 210 SYLLABES Le mot est le palier du GrandSabir. Les principes sont différents selon que l’on se trouve à l’intérieur, à la fin, ou à l’extérieur du mot. A l’intérieur du mot, exactement comme pour la formation d'une syllabe, un rapport de détermination du premier terme par le second est systématique sans être inscrit, et si besoin, du second avec le troisième terme, etc.. A la fin du mot, on trouve des indices qui correspondent à des déclinaisons et indiquent donc la place du mot dans la phrase.

DE LA LETTRE AU MOT Comme nous l’avons déjà expliqué, en GrandSabir chaque lettre est un mot. Associés deux à deux, consonne avec voyelle, on obtient un nouveau mot correspondant à une syllabe et dont le sens est tiré de la relation entre chaque lettre associée.

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Dans chaque syllabe, on a donc la base même que nous avons choisie : le rapport déterminé en premier, le rapport déterminant en second. En progressant, en associant les syllabes entre elles, on obtient de nouveaux mots établis selon le même rapport : déterminé-déterminant. Par exemple : Le Pain se traduit par « Anak » : (An = Mont de la Colonne = Soutien) + (Ak = Mont du Siège = l'Homme) = « Soutien de l'Homme » La règle pour l’intérieur du mot : ŕ Chaque couple de lettre ou de syllabe est systématiquement dans l’ordre déterminé/déterminant pour obtenir la définition. Un relatif : « de l’» « du » « de la » est toujours sous-entendu.

NOTE SUR LE RAPPORT SYMBOLIQUE DÉTERMINE/ DÉTERMINANT Selon que le « premier » terme est déterminant (analogiquement sujet) ou déterminé (analogiquement objet), et le « second » terme en rapport, on obtient un ordre ascendant ou descendant. En effet, en comparant avec ce qui est plus grand que nous, dans l’ordre majestueux des choses, l’actif (le déterminant) est plus « élevé » que le passif (le déterminé), car ce qui est perpétuellement « actif » c’est le ciel qui ne cesse jamais son mouvement, que ce soit celui des astres ou des nuées, et ce qui est « passif », c’est la terre, dont le propre mouvement est mis en branle par le soleil, le vent et la pluie. Il semble donc cohérent d’attribuer la première position à l’objet-déterminé pour un ordre ascendant. L’ordre ascendant est le mouvement de la prière, de la quête spirituelle, du disciple vers son maître, du croyant vers le Seigneur. C’est le soleil levant, enfoui au sein du déterminé (la terre) avant de s’élever dans le déterminant

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(le ciel). C’est une dignification et selon le terme de Platon une « dialectique ascendante ». L’ordre descendant (déterminant-sujet/déterminé-objet) est celui d’une bénédiction et celui de la maîtrise. C’est une « dialectique descendante ». Cet ordre apparait avec la présence du verbe dans la phrase, que nous exposerons plus loin. Par référence et analogie simple avec la sphère humaine telle que décrite au livre de la Genèse, le premier terme est l’homme, et le second la femme. Déterminer le premier par le second, c’est l’image de la courtoisie et du service, du fort qui se met au service du faible. Dans la notion du « service », l’homme debout sert l’homme assis : le plus grand sert le plus petit. Et encore il est écrit : « l’ainé servira le cadet ». Mais cette hiérarchie s’inverse avec la présence du verbe et devient donc un ordre « descendant », nous verrons comment plus loin. Dans un ordre profane (sans verbe) le « premier » est soumis au « dernier ». Dans un ordre sacré, imprégné par le « verbe » (symboliquement la présence de Dieu), le « dernier » est soumis au « premier ».

LES 98 DÉCLINAISONS A la fin du mot, on place la marque et l'indice. La marque consiste en une des sept voyelles, qui indique le genre sexuel et le nombre, à savoir si ce mot désigne une entité singulière ou plurielle. L'indice est une consonne qui définit la place dans l'énoncé, et qui, associé à une marque voyelle, fonctionne un peu comme une déclinaison latine.

LES 7 MARQUES VOYELLES Il y a des langues où le masculin et le féminin s’utilisent pour les humains, et le neutre pour les choses. Ces langues établissent une scission entre l’humanité et le reste des

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choses. Il est possible encore de marquer par le sexe tout ce qui est effectivement sexué, comme les animaux, et du neutre le reste des êtres non sexués. La qualification sexuelle rapproche les choses de l’humanité : comme en français « la » pierre, « le » caillou. La qualification neutre de l’article appliqué à tout sauf aux humains établit une frontière entre l’homme et le non-homme. D’autres langues possèdent une astuce. Dans une de ces langues tous les êtres peuvent être féminin ou masculin, mais selon l’un ou l’autre, l’article marque une différence de taille : le féminin, c’est ce qui est grand, et le masculin ce qui est petit. Ainsi « la » pierre, c’est le rocher, et « le » pierre, c’est le caillou. En GrandSabir, c'est le même tableau que les pronoms personnels qui nous donne les marques :

SINGULIER PLURIEL

MASCULIN A Y

FÉMININ E O

NEUTRE U *

INDÉTERMINÉ I

Le genre indéterminé marque une chose qui peut correspondre à tous les sexes, ou qui ne s'adapte pas à la réalité sexuelle, ou neutre, singulière ou plurielle, par exemple les mots « esprit », « volonté », « vertu ».

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LES 14 INDICES CONSONNES A la fin de chaque mot se place un « indice », joint à la marque, qui définit la place de ce mot dans la phrase. Cet indice est inclus dans le mot. Il se compose d’une consonne simple sur un total de quatorze. Le quinzième indice, le H, est celui du verbe et nous en traiterons dans un chapitre à part. Le principe de commencement est que chaque foudre martiale entre dans une trame qualifiée. Pour savoir quelle détermination appartient à quel niveau de la figure, on se sert des 5 foudres à ne posséder qu’un point, à savoir la Tour-P, l’Abri-S, le Sablier, le Siège-K et le Sac-R, en essayant de deviner un rapport entre ces 5 objets et l'univers grammatical. Ce sont également 5 consonnes, hormis le Sablier, forme qui pourrait désigner cependant la prononciation d'un « T » dont la langue ne touche pas les dents mais la voute qui la surplombe. Voici ce que nous avons obtenu :

NIVEAU FORME IDEE

SUPERIEUR TOUR-P RELATION

MÉDIAN SUPERIEUR ABRI-S LIEU

MÉDIAN SABLIER-(T) TEMPS

MÉDIAN INFERIEUR SIEGE-K SUJET

INFÉRIEUR SAC-R OBJET

Grâce à ces 5 formes, on peut ordonner ce tableau :

B S D F G H J K L M N P R T V

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RELATION

X X X X X X

LIEU X X X X X X X

TEMPS X X X X X

SUJET X X X X X

OBJET X X X X X

Et en déduire les quatorze indices qui fonctionnent comme les déclinaisons latines en se plaçant à la fin du mot :

FORME INDICE

B BARQUE OBLIQUE/PIVOT

S ABRI LOCATIF

D HARPON INSTRUMENTAL

F CLOCHE MÉDIO PASSIF

G PINCE PARTITIF

J ÂTRE ABLATIF

K SIÈGE NOMINATIF

L COUPE VOCATIF

M JOUG ACCUSATIF

N COLONNE DÉMONSTRATIF

P TOUR GÉRONDIF

R SAC POSSESSIF

T LIBATION DATIF

V OUTRE PROLATIF

Pour illustrer chaque indice, nous avons choisi le mot « Asba », qui signifie « Toit de l'Horizon », c'est-à-dire le ciel. Il suffit d'ajouter la marque juste avant l'indice pour

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spécifier une nuance finale, en tout les cas quand c'est possible, comme pour le ciel qui peut être désigné comme masculin, féminin ou neutre, ou indéterminé, et encore singulier ou pluriel selon ce que l'on veut signifier. Mais ici nous avons utilisé la marque « I ».

B INDICE PIVOT

ASBAIB « ...le ciel qui... »

Le pivot se trouve entre une demi-phrase et une autre, sert d'objet et de sujet au même moment. Par exemple dans cette phrase : « j'ai contemplé le ciel qui pleurait », le ciel est objet de la première partie et sujet de la seconde.

S INDICE LOCATIF

ASBAIS « dans le ciel »

Le locatif désigne le lieu, comme avec la locution « dans le ciel. »

D INDICE INSTRUMENTAL

ASBAID « avec le ciel »

Désigne un objet qui sert à l'action, du genre « il creuse avec une pelle ». Ainsi « à l'aide du ciel », « avec le ciel » se dirait « Asbaid », ou encore « Asbadi », en mode poétique.

F INDICE MÉDIO PASSIF

ASBAIF « être en ciel »

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Cet indice semble désigner un état, par exemple « enflammé », « malade ». Pour garder le mot ciel, il faudrait imaginer un équivalent en français comme « célestifié », « être en état de ciel ».

G INDICE PARTITIF

ASBAIG « un morceau de ciel »

Le partitif désigne la partie d'une tout, comme dans « mange du pain ».

J INDICE ABLATIF

ASBAIJ « ...du ciel »

Point de départ de l'action, comme dans « je viens du ciel. »

K INDICE NOMINATIF

ASBAIK « le ciel... »

Le nominatif est le sujet de la phrase, comme dans « le ciel est bleu ».

L INDICE VOCATIF

ASBAIL « toi le ciel »

L'indice vocatif se place quand on s'adresse directement à quelqu'un, comme dans la phrase « Ciel, écoute moi »

M INDICE ACCUSATIF

ASBAIM

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« ...le ciel » L'accusatif indique celui qui subit l'action, par exemple « je vois le ciel ».

N INDICE DÉMONSTRATIF

ASBAIN « ce ciel-là »

Le démonstratif correspond en français aux locutions « celui-ci », « celle là ».

P INDICE GÉRONDIF

ASBAIP « qui fait ciel »

Cet indice correspond en français à des mots comme forgeant, marchant, faisant. Avec le mot ciel, on pourrait traduire par « célestifiant », « qui met en état de ciel », « comme au ciel ».

R INDICE POSSESSIF

ASBAIR « le ciel de.. »

Indique une relation d'appartenance : « le ciel de France » se dirait ainsi « Asbair Franka ».

T INDICE DATIF

ASBAIT « ..au ciel »

C'est le complément d'attribution (complément d'objet second) qui désigne le bénéficiaire de l'action, comme si nous disions « j'offre mes prières au ciel ».

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V INDICE PROLATIF

ASBAIV « à travers le ciel »

Le prolatif désigne une chose qu'on parcourt ou traverse : « en passant par le ciel ». Ainsi donc, chaque mot comprend à sa fin une marque suivie d'un indice, c'est-à-dire que d'après ce que nous avons dit jusqu'ici, chaque mot hormis le verbe, se finirait toujours sur une consonne. Ce serait un système indigent par le fait de la difficulté à créer des rimes chantantes en poésie. Avec quinze indices seulement, les finales provoquent une sorte d’aspérité dans le langage : sauf dans le cas du verbe, il n’y aurait pas de voyelle à la fin des mots. Aussi, nous proposons une règle additive à ce système. Lorsque l'on veut exprimer l'essence symbolique d'une chose, on intervertit la voyelle et la consonne finales. Pour reprendre l'indice prolatif, si l'on veut signifier un oiseau qui vole à travers le ciel, on utilise le cas déjà montré : « Asbaiv ». Mais si l'on veut parler du ciel en tant que métaphore, pour exprimer par exemple la contemplation d'un sage, son voyage à travers le ciel mystique, on utilisera alors le mot « Asbavi ». On appelle cette inversion « mode poétique ».

LE VERBE ET LES 50 CONJUGAISONS Certaines langues différencient à peine le verbe, le nom ou l’adjectif. On utilise des « noms verbaux », par exemple « le manger de Pierre » pour « Pierre mange ». D’autres langues ne conjuguent pas les verbes, le verbe est invariable. Notre manière de procéder est partie de la constitution des indices, systématiques en fin de mot. En GrandSabir, chaque mot fini sur une consonne qui indique sa place dans

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le sens global de la phrase. Il nous a paru pertinent de différencier le verbe des autres genres de mots. L’indice du verbe est donc un redoublement de voyelle, associé au H, qui est la consonne neutre. Cet indice décidé, comme il y a sept voyelles, il devenait possible de nuancer le verbe et de lui apporter par les voyelles finales des significations supplémentaires jusqu'à obtenir cinquante terminaisons verbales possibles. Le verbe est d’abord composé sous forme de nom. Par exemple en français, le mot « vol » devient le verbe « voler ». Le verbe est d’abord un nom. Mais par l’adjonction du H et d'un couple de voyelles en marque finale, il devient la clé de voute de la phrase. Il possède des pouvoirs grammaticaux. Il est le seul à s’achever sur le son du souffle et de la voix (H pour le souffle et les deux voyelles pour la voix), ce qui le signale aussitôt à l’entendement, par différentiation de tous les autres mots qui s’achèvent sur une consonne/syllabe indice. Pour l'ordre, la première voyelle verbale signale le mode, et la seconde voyelle le temps, parfait ou imparfait. La première voyelle indique la qualité de l’acte ou de l’être signalée par le verbe dans son rapport à la vérité. La seconde voyelle le place parmi le devenir, dans le temps, et le signale comme accompli ou inaccompli. L’infinitif s’emploie comme un nom, associé à un verbe, comme en français : « j’aime marcher », en tant qu’objet, ou « marcher est mon plaisir » en tant que sujet. Pour signaler l'infinitif, on achève le verbe par la seule lettre H, sans voyelles.

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LA PREMIÈRE VOYELLE VERBALE Il y a en GrandSabir quatre modes qui correspondent en grammaire française à l'indicatif, au subjonctif, au conditionnel et à l'impératif, et deux voix : active et passive : L'ACTIF : signifie que ce verbe est agit par le sujet : « je mange ». LE PASSIF : signifie que ce verbe est vécu par le sujet : « je suis mangé ». LE CERTAIN : c'est le mode indicatif en grammaire française qui signifie une chose réelle et certaine, par exemple « je regarde le ciel ». L'INCERTAIN : correspond au subjonctif, c'est à dire désigne une chose pensée, imaginée, incertaine, opinions, faits irréels, incertitudes, comme dans : « j'aimerais qu'il pleuve ». LE POSSIBLE : correspond au conditionnel, c'est-à-dire une forme qui a lieu si une condition est respectée : « je mangerais au resto si c'est ouvert ». L'IMPÉRATIF : on emploi ce mode pour donner un ordre : « mange ta soupe ! ». Les quatre modes expriment la réalité du verbe dans son rapport à la vérité, à savoir si ce verbe désigne une forme certaine, virtuelle, possible, ou encore obligatoire. De leur association avec le sens de lecture du verbe, à savoir s'il désigne une action ou une passion, on obtient le tableau suivant :

ACTIF PASSIF

CERTAIN A Y

INCERTAIN E O

POSSIBLE U *

IMPÉRATIF I

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Nous avons gardé le même ordre avec les voyelles que pour les pronoms personnels. Déjà dans un souci mnémotechnique : un seul ordre est plus facile à se rappeler. Mais aussi pour l'intérêt d'ordonner le final des verbes, comme aussi des mots puisque les sept voyelles sont les marques que l'on couple à l'indice, par les pronoms personnels, ce qui fixe plusieurs points majeurs de grammaire sur la désignation même de l'être.

LA SECONDE VOYELLE VERBALE La seconde voyelle du verbe désigne un temps, passé, présent, futur ou intemporel, associé au parfait ou à l'imparfait. LE PARFAIT : désigne une chose achevée, par exemple « je marche », sous-entendu : j'ai deux jambes, il est en mon pouvoir de marcher. L'IMPARFAIT : désigne une chose en train de se faire, comme « je marche », sous-entendu : je me déplace, je suis en train de marcher. LES TROIS TEMPS : place le verbe avant, pendant ou après maintenant, le situe dans le temps et le raccorde au devenir. L'INTEMPOREL : désigne une forme qui a lieu toujours, ou jamais, qui est perpétuelle et fait partie de l'ordre cosmique, comme dans la phrase « le feu brule ».

PARFAIT IMPARFAIT

FUTUR A Y

PRESENT E O

PASSE U *

INTEMPOREL I

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LA POSITION DU VERBE ET L’ORDRE DES MOTS En GrandSabir, la position du verbe en début, milieu, ou fin de phrase définit le mode impératif, le mode simple et le mode interrogatif. Les trois éléments les plus déterminants de la phrase sont appelés le sujet, le verbe et l’objet. Dans une langue avec déclinaison (type Latin), c’est une terminaison qui indique le sujet, le verbe, et l’objet. En GrandSabir, les indices jouent le rôle des déclinaisons. En théorie les phrases : « homme va rivière » « va rivière homme » « rivière va homme », possèdent le même sens quand elles sont marquées par l’indice adéquat. Cependant, il semble qu’il y ait tout de même un ordre prévalent même dans les langues à déclinaisons. Comme je n’en parle aucune, il m’est difficile de juger. Dans une langue sans déclinaison, la fonction du mot est déterminée par sa place dans la phrase. On a par exemple en français l’ordre : sujet-verbe-objet, qui peut changer dans la forme interrogative. Il existe six possibilités d’ordre qui existent toutes parmi les langues du monde (S = sujet, V = verbe, O = objet). Exemple : « homme manger pain » SVO : homme manger pain SOV : homme pain manger VSO : manger homme pain OSV : pain homme manger OVS : pain manger homme VOS : manger pain homme Le « Verbe » dans le monde Chrétien est un des noms du Christ. Le verbe est la clé de la phrase, le point le plus important qui révèle le sens. Verbe au début de la phrase : ordre tourné vers l’origine des choses, comme vers le Dieu Créateur qui s’est servi du verbe pour créer.

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Verbe à la fin de la phrase : ordre tourné vers la finalité, comme vers le jour du Jugement. Un tiers de l’humanité place le verbe à la fin. Verbe au milieu : tourné vers le moment présent, c’est-à-dire vers la Providence. Selon la position du verbe, on a donc l’ordre :

Création-Providence-Jugement ou Puissance-Acte-Achèvement

Pour ce qui est de l’ordre Sujet-Objet ou Objet-Sujet, nous gardons pour le GrandSabir l’ordre SO, pour faire un contrepoids symbolique à l’ordre déterminé-déterminant. Avec l’ajout du verbe, il reste donc trois possibilités : ŕ SVO ŕ VSO ŕ SOV En regardant plus bas, selon l’ordre agent-acte-patient, il semble que l’acte soit intermédiaire entre l’agent et le patient. Sa bonne position serait ainsi au milieu : SVO. Mais si l'on considère que l’acte existe d’abord en puissance, comme idée qui motive l’agent, on le placera au début : VSO. Si l'on considère le but final, qui est celui du patient transformé, on le mettra à la fin SOV. En adaptant au GrandSabir : dans une phrase au mode interrogatif, exprimant ce qui est en puissance, on utilisera l’ordre VSO en plaçant le verbe au début, pour signifier une parole qui suscite une réponse, comme dans le processus de la Création. dans une phrase commune, l’ordre SVO. et dans une phrase à l’impératif, exprimant une idée de déjà-accompli, l’ordre SOV en plaçant le verbe à la fin, comme pour le Jugement.

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Ainsi : « l’homme veut-il du pain ? » Akk Anakig élkihuo « l’homme veut du pain ! » : Élkihia Akk Anakig « L’homme voudrait du pain » : Akk Élkihua Anakig

LES ASTUCES GRAMMATICALES

Outre ce que nous avons exposé jusqu'ici, il est besoin d'astuces pour parfaire le sens. OUI ET NON

C’est étonnant pour nous, mais certaines langues ne possèdent pas le mot « non ». D’autres langues, au contraire du français, pour affirmer répondent négativement à une question négative : « tu ne manges pas ? ŕ non » signifie qu’on mange. Certaines négations (en arabe classique, en tibétain) se modifient selon le temps du verbe. Dans d’autres langues, un verbe négatif est complètement différent. Le sens négatif est un autre verbe : par exemple « manger » = « miam » et « ne pas manger » = « bof » Nous proposons, pour signaler un mot au mode négatif, de lui adjoindre au commencement la syllabe « A », appuyée quand on la prononce. Pour dire « non » comme mot en tant que tel, on ajoute la consonne du sac : « Ar ». LES PRÉPOSITIONS

Ce sont des mots du genre « comme » « après » « depuis » « derrière » « avec » « en », etc. Quand les indices sont insuffisants à la précision, on utilise alors une préposition. Placée devant le nom, elle évite d’être confondue avec l’indice. Cet écrit devant rester concis, nous n’avons pu faire le tour de tout le vocabulaire nécessaire. C’est un échantillon que nous proposons, qui permet

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néanmoins de saisir les principes nécessaires à une élaboration plus pointue. Nous proposons d'utiliser une syllabe qui se rapproche du sens de la préposition, en y ajoutant l'indice pivot, c'est-à-dire le B. La symbolique de l’indice pivot est de lier une partie de phrase à une autre. Par exemple : « Comme » : (Miroir = Ju) + (indice pivot = B) = Jub, car ce qui est « comme », c'est ce qui ressemble. « Et » : (Encordage = Da) + (indice pivot = B) = Dab Ainsi, toute syllabe marquée d'un indice sans voyelle est une préposition. Nous pensons qu'il faut toutefois être parcimonieux : une préposition est une redondance si elle ne fait que confirmer l'indice final. LES SUFFIXES INTERROGATIFS

On utilise pour base un indice suivi d'une marque. Les suffixes interrogatifs se composent donc d'une syllabe isolée, dans l'ordre consonne-voyelle. La voyelle spécifie le genre et le nombre, si nécessaire. Pour les exemples qui suivent nous utiliserons le genre indéterminé, à savoir la voyelle I. Qui : indice nominatif = Ki Quoi : indice instrumental = Di Combien : indice possessif = Ri Où : indice locatif = Si Quand : indice datif = Ti Comment : indice gérondif = Pi Pourquoi : indice ablatif = Ji Lequel : indice partitif = Gi

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ESSAI DE TRADUCTION : LE NOTRE PÈRE Voici un essai de traduction du Notre Père en langue GrandSabir. Nous sommes dans la situation d'un homme qui voudrait traduire un texte de sa langue natale dans une langue qu'il n'a jamais parlé, à l'aide seulement d'un dictionnaire et d'un précis de grammaire. Mais nous allons tout de même essayer de nouveau, et cette version doit être la troisième ou quatrième. Pour suivre la ligne, il faut savoir qu’elle est écrite en boustrophédon, c'est-à-dire qu’elle va et vient entre la gauche et la droite, comme le paysan qui passe sa charrue. Nous rappelons le système de transcription pour les voyelles. A = a X = e I = i O = o U = ou Y = u et la voyelle libre « * », qui est pour nous le « é »

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UR ABAKAL OJHAI ASBAUS

OUTOJHIA AR IVGÉOUK BAOJHIA AR ÉGKAMAK

AMAGHÉA AR ÉLKIOUK KAES ASBAAP IRIGHIE UR ANAKOUG LUBOOUN

IGIRHIA UR UPFIÉM

JUB UK IGIRHAE GÉÉB UPFIHAOU UM

EOKÉMHIO UM ÉLAKET DAB IRIMÉMHIE UM ÉVOJOUT

AMÉN

« Notre Père, qui est aux cieux ». « Ur Abakal ojhai asbaus » « Notre » : (Nous = u (Y)) + (indice possessif = R) = « Ur » « Père » : (Mat de l'Homme = Ab + Ak) = Abak + (masculin singulier = A + indice vocatif = L) = « Abakal »

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« Qui est » : (Être = OJ) + (indice du verbe = H) + (voyelle du certain = A) + (voyelle intemporelle = I) = « Ojhai » « Aux cieux » : (Toit de l'Horizon = Asba) + (masculin pluriel = u (Y)) + (indice locatif = S) = « Asbaus ». « Que ton nom soit sanctifié » « Outojhia ar ivgéouk » Dans la forme à l'impératif, le verbe est en début de mot. « Sanctifié » : (Consacré à l'Être = Out + Oj) + (Indice verbal = H) + (voyelle impérative = I) + (voyelle du futur parfait = A) = « Outojhia » « Ton » : (Toi = A) + (indice possessif = R) « Nom » : (Sceau de la Personne = Iv + Gé) +(singulier neutre = ou (U)) + (indice nominatif = K) = Ivgéouk « Que ton règne vienne » « Baojhia ar égkamak » « Vienne » = (« approche d'ici ») = (Voyage = Ba) + (Lieu = Oj) = Baoj + (voyelle impérative = I) + (voyelle du futur parfait = A) = Baojhia « Ton » : (Toi = A) + (indice possessif = R) « Règne » : Grâce du Royaume = (Grâce = Ég) + ((Pays = Ka) + (Immortalité = Ma) = Royaume) = « Égkama » + (indice nominatif = K) = « Égkamak » « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » « Amaghéa ar élkiouk kaes asbaap » « Sois faite » = « Faire » au passif = (Labeur de l'Objet = Am + Ag) + (voyelle du passif possible : É) + (voyelle du futur parfait = A) = Amaghéa « Ta » : (Toi = A) + (indice possessif = R) « Volonté » = (Désir de l'Esprit = Él + Ki) + (voyelle du neutre singulier = ou (U)) + (indice nominatif = K) = Élkiouk

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« Sur la Terre » = (Terre = Ka) + (singulier féminin = E) + (indice locatif = S) = « Kaes » « Comme au ciel » = (Toit de l'Horizon = Asba) + (singulier masculin = A) + (indice gérondif = P) = Asbaap « Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour » « Irighae ur anakoug lubooun » « Donne » = (Ouverture de la Main = Ir + Ig) + (indice verbal = H) + (voyelle de l'impératif = I) + (voyelle présent parfait = E) = « Irighae » « Notre » : (Nous = u (Y)) + (indice possessif = R) = « Ur » « Pain » : (Soutient de l'Homme = An + Ak) + (singulier neutre = ou (U)) + (indice partitif = G) = « Anakoug » « Ce jour » : (Vallée du Soleil = Lu + Bo) + (voyelle du neutre singulier = ou (U)) + (indice démonstratif : N) = « Lubooun » « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » « Igirhia ur upfiém jub uk igirhae gééb upfihaou um » « Pardonne » : (Main de l'Ouverture = Ig + Ir) + (indice verbal = H) +(voyelle impérative = I) + (voyelle du futur parfait = A) = « Igirhia » « Nos » : (Nous = u (Y)) + (indice possessif = R) = « Ur » « Offenses » : (Destruction du Silence = Up + Fi) + (voyelle neutre pluriel = voyelle libre = é) + (indice accusatif = M) = « Upfiém » « Comme » : (Miroir = Ju) + (indice pivot = B) = « Jub » « Nous » : (Nous = u (Y)) + (indice nominatif = K) = Uk « Pardonnons » : (Main de l'Ouverture = Ig + Ir) + (indice verbal = H) +(voyelle de l'actif certain = A) + (voyelle du présent parfait = E) = « Igirhae » « A ceux » : (Personne = Gé) + (voyelle neutre pluriel = é) + (indice pivot = B) = « Gééb »

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« Offenser » : (Destruction du Silence = Up + Fi) + (indice verbal = H) + (voyelle certain actif = A) + (voyelle du passé parfait = ou (U)) = « Upfihaou » « Nous » = (Nous = u (Y)) + (indice accusatif = M) = « Um » « Ne nous soumets pas à la tentation et délivre-nous du mal » « Eokémhio um élaket dab irimémhie um évojout » « Ne... pas » = négation = E « Soumettre » = (Domination de la Servitude = Ok + Ém) + (indice verbal = H) + (voyelle de l’impératif = I) + (voyelle du présent imparfait = O) = « Okémhio » « Nous » = (Nous = u (Y)) + (indice accusatif = M) = « Um » « Tentation » : (Désir de l'Homme = Él + Ak) + (voyelle féminin singulier = E) + (indice datif = T) = « Élaket » « Et » : (Encordage = Da) + (indice pivot = B) = « Dab » « Délivre » : (Ouverture du Lien de la Servitude = Ir +Im + Ém) + (indice verbal = H) + (voyelle de l' impératif = I) + (voyelle du présent parfait = E) = « Irimémhie » « Nous » = (Nous = u (Y)) + (indice accusatif = M) = « Um » « Du mal » (Dénuement de l'Être = Év + Oj) + (voyelle du neutre singulier = ou (U)) + (indice datif = T) = Évojout

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IV : La

Calligraphie

LA TRADITION DES FOUDRES Le GrandSabir a pris naissance au sein d’une méditation sur les arcanes géomantiques. Ces figures, en effet, sont bien connues de l’Histoire et ce, sur tous les continents. Leur science fut celle des Devins. On en trouve des traces importantes, ou moins importantes, au sein de la civilisation chinoise, par le Yi king, le Yin et le Yang, au sein des civilisations africaines et européennes, et au sein de notre alphabet latin. Partout, on trouve le principe qu’est la juxtaposition du pair et de l’impair, mais en ces lieux différents, la manière de les représenter a varié. La Chine a représenté le pair et l’impair sous forme de lignes horizontales, l’Occident du nord au sud les a perçus sous forme d’étoiles et Rome sous forme de lignes verticales et diagonales. En ces temps anciens, les hommes n’avaient point encore séparé les mathématiques de la réalité des choses et des phénomènes. Sous ces différentes manières de transcrire le pair et l’impair dominait un choix métaphysique entre les éléments du Ciel. La Chine, dans les lignes horizontales dessinait les Nuages, l’Occident y voyait les Étoiles, et Rome dans les lignes verticales voulait représenter les Foudres. Qu’est-ce que cela change de matérialiser le pair ou l’impair sous forme de Nuages, d’Étoiles ou de Foudres ? Cela a engendré des univers différents. Sous forme de nuages, la géomancie a engendré une philosophie du temps qui passe, et du revenir du devenir. L’Occident a lié les figures étoilées aux constellations et au zodiaque tandis que chaque parité

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ou imparité correspondait aux éléments de la Nature. Rome les a utilisées pour écrire, compter et parler, puisqu’elle a fait d’elles des chiffres et des voyelles. Quel point commun entre ces trois civilisations ? La Terre et, commun mais d’une façon différente pour ces trois mondes : le Ciel. Il y a également trois différences : la Chine tirait le sort à l’aide d’une carapace de tortue, qui représente le Ciel et la Terre imbriqués, l’occident par le sol ou le plan géométrique symbolisé par le papier, Rome par une Poule qui picore, et par la Foudre elle-même. Si ces figures ont alors été utilisées pour transcrire la parole et la voix c’est en toute logique : l’Éclair transcrit sur la terre comme un stylet et laisse une marque noire comme un stylo, et il est suivi à l’instant d’un gros son similaire à une puissante voix : le Tonnerre. L’idée de la Lettre et l’idée du Son sont réunies sous une seule image : la Foudre. Les peuples qui ont honoré la Foudre l’on vu comme le doigt de Dieu qui écrivait sur la terre et délivrait un message aux vivants. D’après les anciens, la foudre était allumée par les étoiles ou par les nuages. C’était deux façons immémoriales d’expliquer ce phénomène saisissant. Les nuages ressemblent à de la laine, au pelage des moutons. Or la laine produit des étincelles quand elle est portée puis frottée. Les étoiles sont des étincelles : la foudre est leur volonté. Le dieu des dieux est le berger des nuages. On l’appelle aussi « l’Assembleur des Nuées ». Il amasse les nuages, les superpose et les resserre pour former comme un vêtement opaque qui cache le ciel et la lumière, comme fait tout homme qui se retire dans l’intimité. Les étoiles du ciel au dessus des nuages peuvent alors envoyer leurs foudres. C’est dans la discrétion des nuages noirs qu’Ouranos faisait

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l’Amour à Gaïa. On a vu dans la foudre différents symboles : elle est le sperme enflammé du ciel qui vient féconder la terre, elle est un coup de fouet que donne le ciel au pays, elle est le stylet de Dieu qui écrit sur le sol. Une civilisation se définissait anciennement par sa référence au ciel, de la façon particulière dont elle concevait le ciel. Aujourd’hui, il en est de même et ce qu’on appelle la civilisation moderne a pour base absolue l’affirmation que la terre tourne autour du soleil. Pour nous autres modernes, le soleil est au centre du système mobile. Nous sommes une civilisation du soleil. De la même façon, il a existé des civilisations de la foudre, pour qui la foudre était plus importante que le soleil ou les étoiles. Cela peut paraitre étrange à nos yeux désaccoutumés de la réalité spectaculaire des choses. Pourtant, la foudre est plus lumineuse que le soleil, elle est un acte direct du ciel sur la terre alors que la chaleur du soleil est une émanation, et pas un contact. La foudre est la seule chose capable d’unir le ciel et la terre l’espace d’un instant, sous la forme d’un pont de feu aveuglant et tranchant comme un rasoir. La civilisation des foudres la plus connue s’appelait Rome. La religion de cette cité considérait que le divin empruntait trois chemins pour se manifester : la foudre, le prodige, et le singulier. Pour parler brièvement du prodige et du singulier, le prodige est tout ce qui sort du côté habituel des choses, par exemple la naissance d’un veau à deux têtes, et le singulier étudie les singularités qui apparaissent à l’intérieur d’un ordre donné, par exemple dans la disposition des organes animaux. Mais la foudre, à la fois prodigieuse et singulière, était la part la plus importante de cette religion. Ses prêtres étaient

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appelés des Fulgurators et leur maître à tous portait le nom de Pontife. Historiquement, elle est d’origine étrusque mais aussi grecque, deux peuples qui sont les parents des Romains.

LE DÉFRICHAGE DES MOTS À part le syllabaire, il n'existe à ce jour aucun dictionnaire de GrandSabir. Le scribe doit donc être capable de découvrir de nouveaux mots à partir des 210 syllabes et des autres éléments grammaticaux. Car le terme de calligraphie, qui signifie « belle écriture », concerne aussi la beauté des mots inventés par le scribe. Voici un petit essai sur la réalité de la pensée, et comment on accède à la vérité d'une idée, seule à même d'inspirer un beau mot. La langue possède une double nature : une nature vocale qui est composée de sons, et une nature composée de sens. Tout mot possède une existence sous forme de son, et sous forme d’idée. Si nous entendons une langue étrangère, c’est pour nous une suite de sons sans signification. C’est que nous ne possédons pas le sens de cette langue, ce sens étant lié pour une part aux sons, et pour une autre part à leur position. Pourtant, de par notre propre langue, nous possédons une grande partie du sens de toutes les langues, sous la forme des idées. Ce qui nous manque pour comprendre une langue, c’est le lien entre le son et l’idée. Par exemple, un français appelle « soleil » l’astre du jour. Il a en lui l’idée du soleil, accroché à ce mot. Mais ce mot existe sous une multitude de formes différentes, issues de toutes les langues du monde. Le mot a le pouvoir de simplifier et de naturer. Sans mots pour les désigner, les choses sont comme mêlées ensemble. Quand nous arrivons en ce monde, il est un chaos ou nous ne connaissons rien. Auparavant nous n’avions qu’un

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nombre très limité de choses dans notre univers : la chaleur du ventre, le mouvement, un bruit indistinct, un murmure lointain, peut être un gout salé dans la bouche, mais pas de vision et pas d'olfaction. Venir au monde, c’est en fait acquérir la vision et l'olfaction en même temps que se décuplent les autres sens. Dès que nous ouvrons les yeux, nous sommes face au chaos. En effet, nous sommes trop inexpérimentés pour avoir identifié ce qu’est une silhouette, une forme, un fond, un bruit, une odeur et toutes les différences du spectacle de la vie. « La vue est le sens qui nous dévoile le plus de différences » comme le dit Aristote. Pour un nouveau-né, ce ne sont surement que des taches de couleurs et de lumière qu’il voit. Puis arrive le déjà-vu. C’est la stabilité des formes autour de lui qui se manifeste à sa conscience à travers sa mémoire. Nous pensons alors les choses sous forme d’images. Qui est humain et ne connait pas un mot ? Le tout petit. Comment pense-t-il ? Pour penser « soleil » le tout petit imagine un soleil. En fait, il imagine et rappelle à lui la marque qu’il a reçue de cette chose à travers les sens, un cercle jaune resplendissant et chaud dans le cas du soleil. Au moment de la pensée, sa conscience reçoit la même marque que son corps face au même objet. Elle accueille une mini-splendeur et une mini-chaleur venue de la mémoire, c’est alors qu’elle pense « soleil ». La première fois que nous rencontrons telle idée est la confrontation avec une chose que nous identifions comme telle : « tiens, je ne connaissais pas cette chose-là ». C’est le moment où notre esprit désigne un « simple » anonyme pour représenter la chose, sur lequel il agrège la forme de la chose qu’il a perçue, par exemple l’image, le son, la définition, etc.. Ensuite, par la fréquentation et la réflexion répétées de cette chose, on acquiert la connaissance, qui

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consiste à relier sur ce simple et cette idée particulière tout ce qui la concerne, à la fois ce que c’est en tant que phénomène (expérience), ce que c’est en tant que structure (science), et ce que c’est en tant que symbole (science infuse). Quand j’étudie, on me propose des simples à mettre en rapport par des simples intermédiaires qu’il faut identifier, afin de former un agrégat le plus proche qu’il se puisse de la vérité. Comprendre, c’est quand cet agrégat s’« illumine » d’une certaine façon pour se révéler sous la forme d’un nouveau simple au sein de la pensée, un « universel ».

LES MOTS, LES TERMES, LES SIMPLES Les mots sont des signes, ou des contenants qui suscitent une réponse réflexe de la pensée qui lui associe une perception mentale, un « simple » auquel est attaché un intelligible, une connaissance. Les mots sont des termes, chaque mot est un terme, le terme étant à la fois la désignation d’un simple, et une limite. « Désignation » en ce que le simple s’éveille lors du contact entre le son, l’air et l’oreille, « limite » en ce sens que le terme n’accède pas à la réalité. Nous ne pouvons pas entendre « ciel » et savoir ce que c’est en réalité, tout comme nous ne pouvons pas dire « feu » et que cela suffise pour allumer notre cigarette. Le simple éveille tous les autres simples qui lui sont attachés. Par exemple, si j’entends le mot « oiseau », le réflexe de ma pensée est d’amener à ma conscience mon intelligible personnel de l’oiseau, mon idée de cet être. Si je focalise sur ce simple, tous les autres simples autour de lui s’éveillent. Par exemple, si je m’interroge sur l’oiseau, apparaissent le simple de l’aile, le simple du vol, le simple des chants d’oiseaux, ou encore le simple du corbeau, du moineau ou de l’aigle, le simple de la graine ou celui du ver.

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En gros toutes les choses en rapport avec le simple de l’oiseau, liées ensemble par notre esprit selon le degré de sa connaissance ou de son intuition pour former un agrégat. Au centre le simple, autour, l’agrégat des simples en rapport avec celui-ci. Ainsi, si je dis « l’oiseau vole », l’image que je perçois est instantanée et je me réponds « oui, certes, effectivement » à la vitesse de l’éclair, parce que le simple de « voler » est immédiatement en contact avec le simple de l’oiseau. Mais si je dis « l’oiseau nage », il me faut passer par le simple du canard ou du pélican qui sont des oiseaux nageurs, ce simple étant limitrophe à celui de l’oiseau, et servant de pont pour atteindre celui de la nage et lier les deux extrêmes de l’énoncé. Si untel a toujours vécu sans jamais voir d’oiseau nageur, en ne voyant que des corbeaux ou des aigles, la confrontation des simples « oiseau » et « nage » sans le simple intermédiaire du pélican ou du canard fait apparaitre une dissonance à la pensée qui peut alors classer cette association de simples près du simple « faux ». Le simple est l’unité minimale de la pensée. Nous connaissons plus de simples que de mots. Chaque chose différente de l’univers est accueillie dans notre esprit à l’aide d’un simple. Quand nous découvrons une nouvelle chose, un nouveau simple vient le représenter. Mais cette unité minimale peut être vaste : ainsi, il y a un simple de notre pensée entière. Un simple est une unité mentale qui correspond à une chose. Un simple est sans forme, incorporel, indéfinissable. L’unicité du simple est cause que cette idée est unique, tandis que son unité est cause que cette idée peut être reliée à d’autres à travers les simples qui forment son agrégat. Combien de qualités pour un simple ?

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Union : capacité à avoir des qualités semblables avec les autres simples. Unité : capacité à former un agrégat. Univocité : cohérence interne de l’agrégat. Unicité : capacité à être unique, c'est-à-dire sans semblable. Un simple peut apparaitre immédiatement : c’est l’évidence (simple masculin). Un simple peut être incompréhensible (simple féminin) Un simple peut être intermédiaire entre ces deux. Un simple peut être à la fois évident et incompréhensible (le simple de Dieu). Un simple est indiscernable en tant que simple, mais se définit en tant qu’agrégat. Ainsi le simple appelé « neige » est vide, mais forme un agrégat avec d’autres simples tels que « froide », « blanche », « étincelante », « tombe des nuages l’hiver ». Pureté du simple : un agrégat bien composé autour d’un simple, c'est-à-dire un agrégat en adéquation avec la réalité, si l'on y ajoute l’esprit tendu et la grâce divine, est un pont vers l’Idée même de la chose, qui s’épanche dans l’agrégat sous forme de science infuse, c'est-à-dire d’opinion vraie sur la chose en question. L’Idée, ou nous pourrions dire le Simple véritable, le Simple vivant. « La confusion des mots entraîne la confusion des idées ; la confusion des idées entraîne le mensonge et la malversation »

Confucius. Un mot n’évoque pas forcément la même chose de la même manière pour tout un chacun. Par exemple, le mot « mathématique » évoque généralement quelque chose d’ardu, mais de fiable, composé de matières comme l’arithmétique, la géométrie, l’algèbre. Pour un homme de

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l’antiquité, ce mot évoque la science des choses immuables, et lui le classera en arithmétique, en géométrie, en musique et en astronomie. Mais si ce mot « mathématique » est prononcé en présence d’un mathématicien, qu’il soit d’aujourd’hui ou du passé, il évoque un univers entier, à la fois clair et mystérieux, solide et évanescent, à la fois infini et limité. C’est la connaissance que nous avons d’une idée qui décide de la grandeur avec laquelle elle apparait dans notre esprit. Si j’entends le mot « timbre poste », c’est pour moi un outil qui permet d’acheminer des lettres. Mais si un philatéliste entend le même mot, c’est un univers qui apparait à sa conscience. C’est par la connaissance théorique et l’expérience pratique qu’une idée se développe et s’affermit. Etayée par des arguments, vérifiée dans les actes et les phénomènes, cette idée grandit et devient solide, par la force de l’intellect qui rayonne sur elle. Chaque simple est unique pour chacun d’entre nous. Le simple « Soleil » n’est pas le même pour un Africain ou un Esquimau, et même pour deux voisins de palier, car le soleil n’arrive pas sur chacun de nous avec le même angle, et il ne cause pas la même ombre selon le nombre de murs qui entourent chacun de nous. À plus forte raison le simple de « Dieu » qui est, et de loin, le plus puissant de tous, même si le simple de Dieu n’est pas Dieu, mais la représentation la plus simple de Dieu. Ainsi, ce simple est pour celui-là la force suprême de l’univers, pour celui-là un homme doux et calme, pour celui-là l’artisan de toutes choses, pour celui-là un despote totalitaire qui surveille tout, jusqu’aux choses les plus scabreuses. Tout cela est vrai d’une certaine façon, et n’est pas vrai d’une façon certaine. Ce sont en fait des simples à côté du simple de Dieu. La Mystique, qu’est-ce,

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sinon purifier notre simple de Dieu jusqu’à ce que Dieu se manifeste ? Chaque simple est unique, pour chacun de nous. Tous les simples sont uniques et vierges, c’est par cette faculté de virginité qu’ils sont aptes à devenir signe pour toute chose. C’est parce qu’ils sont sans forme qu’ils peuvent accueillir chaque forme, sans qualité qu’ils peuvent accueillir chaque qualité. Comme dirait l’Orient, ils sont « vides ».

LES SCRIBES

La première fois que l’homme a tenté d’inscrire la pensée, il l’a fait sous forme de dessin, que ce soit sous la forme du hiéroglyphe en Égypte antique, du Cunéiforme en Mésopotamie, ou encore de l’idéogramme en Chine ancienne. C’est par les images que la pensée pouvait être transcrite, que ce soit une image simplifiée, un schéma minimal, comme dans le Cunéiforme ou encore au contraire une image stylisée comme le Hiéroglyphe, ou encore à la fois une image simplifiée puis stylisée, comme l’Idéogramme. Outil de qualification, l’écriture véhiculait cependant une certaine force perçue comme mystérieuse. Ainsi, l’esclave pouvait se demander comment le maître avait bien pu se rendre compte qu’il manquait deux moutons. Ce qui nous dévoile un aspect primitif de l’écriture : elle fut utilisée pour détailler les nombres, pour gérer aisément une grande masse d’informations. En Chine, les plus anciens textes concernent les réponses données par les dieux ou les ancêtres au cours d’un rituel divinatoire. À l’origine, le signe n’est pas arbitraire. Avant tout exista le dessin, ce que les spécialistes appellent un « pictogramme ». Un pictogramme n’est pas lié à la langue et peut donc se lire

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dans n’importe quelle langue, mais aussi il peut être interprété sous forme de discours différents. Sa nature est imprécise et floue. Une scène est une composition d’éléments répartis dans l’espace. Si je dessine des quadrupèdes dans une vallée sous un soleil au zénith, je peux vouloir dire « j’ai vu un troupeau dans la vallée » aussi bien que « l’été, les troupeaux migrateurs reviennent par la vallée », ou encore « je possède cette vallée et ses troupeaux, le soleil est mon garant » ou bien encore « il y a un troupeau dans la vallée du sud », etc. Il faut connaitre l’occasion qui a présidé à l’établissement de la scène pour la traduire efficacement. En d’autres termes, on pourrait dire « il faut connaitre la pensée de l’artiste ». Nous pensons que l’écriture apparait quand les éléments ne sont plus répartis dans l’espace pour former une scène, mais lorsqu’ils sont mis à la suite sur une seule ligne. La ligne va offrir le moyen de devenir plus précis, mais elle apporte de nouvelles exigences. Si je veux signifier « été », je ne peux plus placer le soleil au zénith de la scène pour dire qu’il occupe sa position la plus haute, qui advient en été, puisqu’il n’y a plus de scène mais une ligne. Or sur une ligne, on ne peut plus signifier par exemple « plus haut », plus « bas » ni d’ailleurs plus aucune dimension spatiale. Tout élément que l’on pourra y mettre s’y trouvera avec les autres dans l’égalité la plus complète. Si je place seulement un dessin de soleil comme élément, il peut signifier tout aussi bien « jour », « année », « lumière », « chaleur » :

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PICTOGRAMME DU SOLEIL

Chaque dessin ayant l’obligation de devenir précis, assez pour correspondre à une idée ou un mot, il faut envisager un procédé : la Stylisation. Il faut styliser le dessin du soleil pour lui faire dire « été », et créer ainsi un « logogramme », c'est-à-dire un dessin amélioré qui désigne une idée précise. Par exemple, au lieu de faire les rayons de notre soleil droits comme la lumière, nous les ferons ondulés pour signifier la chaleur. En effet, par grosses chaleurs en été, notre vision voit les choses onduler dans le lointain et l’air apparaitre troublé par des volutes comme un liquide. La chaleur seule pourrait se représenter par des vagues verticales, des lignes ondulées. Le logogramme de l’été comme nous l’avons montré pourrait signifier « soleil chaud », ce qui fait intervenir une autre image que notre esprit associe sans peine : celle de l’« été ». Voici en exemple de ce que pourrait être une stylisation du soleil pour se rapprocher de l’idée de l’été :

IDÉOGRAMME DE L’ETE

La ligne oblige à la création de figures précises, liées à une idée précise et en fait aussi, à un mot précis. Dans la scène,

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chaque élément pouvait prendre du sens par rapport à l’ensemble du tout. Dans la ligne, c’est par soi même qu’il doit constituer le sens. À l’origine, il semblerait que l’ordre des dessins dans la ligne ne fut pas lié à la phrase. Nous avons lu cela dans un traité sur la naissance des écritures. Peut-être ce premier scribe a-t-il tenté de définir un ordre prévalent hors de la sphère de la parole, issu par exemple d’un ordre mathématique, ou alors de façon intuitive. Cette façon de faire a survécu par exemple dans l’écriture hiéroglyphique avec ce qu’on peut appeler un « ordre de préséance ». Les noms de dieux ou de rois figurent au commencement de la phrase même si leur position par rapport au sens de la langue se trouve en réalité plus loin : au milieu ou à la fin de la phrase. Très vite cependant, les scribes ont lié la ligne à la parole. Car on doit se poser nécessairement la question de l’ordre interne de la ligne. Elle possède en effet un début, un milieu et une fin, caractéristiques susceptibles de significations. Or, il existe une chose en forme de ligne, composée d’éléments définis ayant début, milieu et fin, c’est la parole. Dès lors, les hommes qui ont utilisé l’écriture ont principalement donné à la disposition des éléments au sein de la ligne l’ordre que possédait leur propre langue. L’association entre le processus de signification, contenu dans la pensée, et le discours, et encore entre ce même processus et l’association des images est naturelle. Nous utilisons prioritairement l’image et le son pour réfléchir. C’est quand la ligne devient liée à la parole, et chaque signe à un mot, que les linguistes peuvent la qualifier d’écriture. Pour nous, nous qualifions déjà d’écriture l’étape précédente, c'est-à-dire la disposition des dessins en lignes. Ceci pour une raison simple : la

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particularité de l’écriture GrandSabir est de précéder le langage. À partir de la ligne, les inventeurs de l’écriture ont fait un choix : soit ils ont lié la phrase directement aux idées, et c’est l’origine des « idéogrammes », soit ils l’ont lié aux idées par l’intermédiaire du mot, et c’est le « logogramme », ou bien encore ils l’ont lié directement au son, et c’est le choix de l'Égypte antique, qui est à l’origine de ce qui peut être proprement appelé « l’alphabet » : le « phonogramme ».

L'ALPHABET Dans les anciens systèmes d’écriture, les signes représentaient des choses désignées par des mots, mais les scribes en utilisèrent certains pour désigner des sons, par exemple des consonnes, comme dans l'Égyptien. C’est dans les environs de la Palestine qu’eut lieu la grande simplification de l’écriture, par abandon des signes-mots pour ne garder que des signes-sons, signes simples et aisés à écrire. C’est proprement ce que nous appelons l’alphabet. L’alphabet pur a été primitivement inventé, semble-t-il, par le peuple des Phéniciens qui avait observé celui des Égyptiens. Ce peuple se caractérisait par sa faculté à voyager loin sur les mers pour commercer, afin de tirer sa subsistance. Il affréta des bateaux, les envoya sur tout le pourtour de la méditerranée, jusqu’à son autre bord, la Gaule, l’Espagne et le Maghreb, fonda de puissantes cités, comme celle de Carthage, et plus, passant outre le détroit de Gibraltar, borne symbolique du monde, il atteignit l’Océan, les îles du Nord, et fit le tour de l’Afrique. Cela l’a amené à fréquenter beaucoup de langues et de dialectes différents, plus que pour n’importe quel autre peuple. Pour ouvrir des comptoirs et établir des liens

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réguliers avec un peuple, il fallait parler au moins un peu sa langue. Lorsque des peuples sont voisins, il existe des points communs entre leurs langues, et c'était le cas dans l'aire sémitique d'où venaient les Phéniciens, mais lorsque deux peuples sont extrêmement éloignés, ne subsiste plus comme point commun que la prononciation même des sons : l’articulation. Bien sûr, même les sons ne sont pas les mêmes. Il faut faire l’effort d’en apprendre de nouveaux. Et c’est là qu’on peut isoler intellectuellement le phénomène de la consonne. C’est une intuition : nous pensons que l’Alphabet est né de la confrontation entre peuples lointains, c'est-à-dire séparés de façon complètement opaque par la barrière de la langue. Bien entendu, une chose telle que l’Alphabet est issue d’une convergence de facteur plutôt que d’une cause unique, qui ne peut être que Dieu. À l’Orient de la Phénicie, la Mésopotamie écrivait, et de même en Égypte où les consonnes existaient déjà. Mais il fallait à la Phénicie une écriture simple, susceptible de rendre sa langue entière ainsi que les noms étrangers, faculté nécessaire lorsqu’on rédige des contrats avec des peuplades inconnues.

LE SENS D’ÉCRITURE Écrire un texte pose l’obligation de choisir un sens d’écriture ou de lecture. Certains écrivent de droite à gauche ou de gauche à droite, ou encore de haut en bas. Nous ne connaissons pas de sens d’écriture de bas en haut, à part pour chaque figure du Yi king. Il existe aussi le sens appelé « Boustrophédon », qui consiste à alterner deux sens : de droite à gauche, puis de gauche à droite, en recommençant une ligne sous le lieu où fini la précédente, en imitant le paysan qui alterne les sillons en

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passant la charrue dans son champ. Et aussi, il est possible de ne pas choisir un sens particulier, par exemple comme en écriture hiéroglyphique. En ce cas, il existe un point de préséance vers lequel toutes les lignes tirent leur commencement : si se trouve l’image d’un dieu, toutes les lignes commencent en direction du dieu. Celles qui se trouvent à sa droite commencent à gauche et vont à droite. Celles qui se trouvent à sa gauche commencent à droite et vont à gauche. Celles qui se trouvent en dessous vont de haut en bas. Cette manière de faire cependant dépend du texte : si ce dernier est monolithique, il ne peut être séparé en deux ou trois sens d’écriture. Quel sens déterminer pour écrire ? Bien entendu, l’origine du sens d’écriture est relative : sur les plus anciennes inscriptions, on trouve les deux sens, et c’est peut-être en aveugles que les premiers scribes écrivaient, soit de droite à gauche, soit de gauche à droite. Mais on ne peut négliger deux notions : une qui concerne les hommes avisés qui cherchent par nature la signification de tout ce qu’ils font, et donc aussi de la direction que prend leur écriture, puis qui l’ont enseigné, et encore : ce qu’on appelle l’inspiration, qui peut guider les hommes sincères vers la solution la plus véritable. La ligne d’écriture suit un parcourt dans un sens unique. Certains savants ont pensé que le scribe choisissait la direction de sa ligne selon la direction du soleil dans le ciel qui va d’est en ouest. Le sens d’écriture dépendrait donc de l’orientation du scribe. Ainsi : S’il est tourné vers le sud, il écrit de gauche à droite, c'est-à-dire d’est en ouest, car le premier est à sa gauche, et le second à sa droite. S’il est tourné vers l’est, il écrit de haut en bas, car le soleil vient vers lui, qui est placé en bas de la feuille

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S’il est tourné vers le nord, il écrit de droite à gauche. Mais cette théorie possède des faiblesses. Ainsi, si le scribe est tourné vers le nord, il est face au lieu fixe de la voute céleste, qui n’engendre aucune ligne. Les lignes, correspondants aux parcours des astres et du soleil sont engendrées en effet au sud. De plus, s’il est face au nord, il tourne le dos au soleil pendant la majeure partie de l’année, et l’ombre du scribe recouvre la feuille. Or, toute signification, qui est le but pour lequel on écrit, est une forme de lumière. Quelque chose ne va pas dans cette interprétation de l’orientation du scribe. Nous pensons personnellement que l’orientation calligraphique pour les lignes horizontales est invariablement le sud. Mais alors, d’où vient l’écriture de droite à gauche ? Elle n’aurait donc aucune assise céleste, qui est l’allégorie la meilleure pour expliquer l’origine du sens d’écriture. En fait, selon nous, si. Une solution simple serait de dire que l’écriture de droite à gauche fut inventée dans l’hémisphère sud, c'est-à-dire en Afrique. En voici une autre à laquelle nous adhérons par l’intellect et par la Foi : c’est la théorie du Temps Rétrograde. Ce n’est pas le lieu de développer entièrement cette théorie. Nous l’avons fait ailleurs. Mais en gros, elle consiste en ceci : à l’origine des temps le soleil et les astres se déplaçaient dans le sens inverse de leur mouvement d’aujourd’hui, et à la fin des temps, ils reprendront encore ce parcours originel. C'est-à-dire que le soleil se levait à l’ouest et se couchait à l’est, inversant aussi l’écoulement intime de la nature et instaurant un temps de forme divine. Un scribe qui fait référence au temps rétrograde écrit donc de droite à gauche : exactement comme en Hébreu et en Arabe, dans la langue de la Bible et celle du Coran.

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Le GrandSabir apparait mieux quand il est écrit de façon horizontale, mais il peut s'ordonner de même de haut en bas, en isolant alors chaque lettre dans un cartouche. Le choix de la direction de la ligne dépend donc de ce que veut exprimer le scribe, ou de l’origine des paroles que l’on inscrit. De gauche à droite, c’est l’ordre simple, relatif à notre mode d’existence en ce monde. De droite à gauche, il s’agit d’une évocation du temps rétrograde, c'est-à-dire un ordre sacral. Il convient par exemple pour traduire un texte sacré dans un lieu sacré, comme une prière inscrite dans la pierre d'une église, où alors pour tout peuple qui l'utilise traditionnellement.

HENOCH « Henoch vécut trois cent soixante-cinq ans puis il disparut, parce que Dieu l’avait pris » De même que tout homme possède un Ange Gardien, les Lettres ont-elles un Ange pour veiller sur elles ? Depuis les tout débuts des temps, les peuples ont placé une haute divinité pour veiller sur la parole, sur sa transmission et finalement sur son inscription, qu’elle ait lieu sous forme d’images, de schémas ou d’écriture. En Inde, le dieu écrivain est Ganesh, fils spontané de la Déesse, nanti d’un corps d’homme, d’une tête d’éléphant, et chevauchant une souris pour nous signifier la maîtrise des trois mondes : l’infiniment grand, l’infiniment moyen, et l’infiniment petit. En Égypte Ancienne, Thot est le Scribe des dieux, qui donne la permanence aux actions divines, qui note tout ce que fait l’homme de bon ou de mauvais, et qui maîtrise la science du nombre, du cadastre et de l’astronomie. Il est appelé par les Grecs Hermès Trismégiste, le Trois-fois-grand, parce qu’il possède les trois parties de la philosophie du monde entier : la Science, l’Art, et la Conscience. En Germanie Ancienne, il est Odin, le Père des dieux, qui détient les secrets de la Puissance, de l’Omniscience et de l’Ivresse.

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Chez les Romains, d’esprit beaucoup plus pratique, il est Mercure, dieu des savants, des messagers et des escrocs, car il est dieu de la parole sous tous ses aspects. Certains Pères de l’Église ont considéré les mythes comme des préconsciences de l’ultime réalité. Les dieux décrits dans les histoires anciennes sont les images de principes vivants contenus au sein du Christ. Qu’en est-il du Dieu des lettres : Ganesh, Thot, Hermès, Odin, Mercure ? Tacitement et sans le nommer, la Bible lui accorde une place importante, puisque son corps même est composé de lettres, puisque Dieu écrit même de Sa Main les tables de la Loi au mont Sinaï. La tradition lui donne néanmoins le nom du Patriarche Hénoch.

L’ÉCRITURE

Maintenant, venons-en à l’acte d’écrire proprement dit, geste qui consiste à répandre de l’encre sur une feuille.

LE PLAN ET LA PAGE Avant de commencer à écrire et calligraphier en GrandSabir, le scribe a besoin d'une surface plane et docile aux marques. Dans l'esprit, elle est le plan mathématique et dans la nature, la page. Les figures géomantiques apparaissent sur le Plan, de même les lettres s'inscrivent sur la page. Qu'est-ce que le Plan ? C’est le lieu en soi. Dans le monde, une surface plane, le sol ou une feuille de papier peut symboliser ce plan qui est dans notre esprit, pour porter et servir de support aux choses de notre esprit. Et quel est le support des choses de l’esprit ? C’est dans notre conscience comme sur un plan que ces choses de l’esprit apparaissent. Le plan, la page, est donc une image extérieure de la conscience, un symbole de la conscience.

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Sur la page, nous dessinons ce que nous voulons faire comprendre, nous projetons l’ébauche de nos actes futurs, nous écrivons, nous comptons, nous peignons, nous affirmons. Le Plan est le premier élément, la Trame vient ensuite sous forme d’un quadrillage invisible du plan en lignes horizontales et verticales. À l’entrecroisement des lignes, là ou se forment des croix apparaissent ou non les points qui vont former les figures géomantique. La ligne horizontale est le chemin d’une fréquence particulière, d’une alternance. La ligne verticale confère la position régulière au sein de l’alternance pour former le rythme. C’est pourquoi après le Plan et la Trame apparait la Forme, constituée par la régularité et l’espacement des points et qui apparait continue dans la ligne horizontale, et déterminée dans la ligne verticale. Après le Plan, la Trame et la Forme apparait la Matrice, qui est un ceinturage de chaque figure dans son unité, c'est-à-dire un tableau dont chaque case contient une figure déterminée. C’est aussi l’idée d’achèvement, et celui de soulignement : l’attention porte mieux sur ce qui est délimité par une case. Le Plan est constitué de la surabondance du Point qui, non manifesté, sous-tend les dimensions. La Trame est l’unité du Point non manifesté qui ordonne la totalité de l’étendue. La Forme apparait lorsque le Point se manifeste en points sur les croix là et là sur la Trame, et la Matrice lorsque cette forme est reconnue comme unique. C'est du Plan que jaillissent les formes, et c'est de la page que naissent les lettres.

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CALLIGRAPHIER L'Écriture GrandSabir est lente et posée. Il faut en premier lieu manifester la trame sur la page, avec un crayon léger pour accueillir chaque niveau de chaque lettre, puis lier les lettres entre elles par les deux ligatures en haut et en bas. Les Lettres seront disposées en « stochéidon », c'est-à-dire que les lettres de chaque ligne sont disposées en colonnes, les unes au-dessus ou au-dessous des autres. Mais dans notre exemple, nous avons inscrit un petit décalage une ligne sur deux. Nous avons utilisé l’ordre dit « boustrophédon », où l'on suit la ligne alternativement depuis la gauche ou la droite. Voici l’exemple de l’Urabakal, le Notre Père en Grand Sabir, prière inscrite à l’origine sur un quadrillage de 27 x 10 positions, en sachant que chaque ligne comporte 5 lignes invisibles et chaque colonne 3 autres verticales, ce qui nous donne une trame fine de 81 x 50 pour servir de soutient aux lettres et permettre l’apparition de chaque parité ou imparité :

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Ainsi, l'œuvre première est d'observer d'un coté le texte à écrire, de compter le nombre total des lettres et des interstices, et de mesurer de l'autre coté la feuille, et d'envisager la forme achevée. Il convient d'imbriquer la totalité des lettres du discours de la façon que l'on trouvera la plus belle, en prenant en compte l'espace de la feuille, et donc la quadriller de la façon la plus adaptée. L'espace pour chaque lettre déterminera la forme finale de la lettre, si elle est fine et élancée, courte et trapue, ou médiane. Une fois la trame placée, il faut placer les points qui composent chaque foudre, puis les lier entre eux. Le texte s’écrit alors de lui-même. On peut le faire de façon simple comme dans l'exemple que nous donnons, mais l'art n'a que sa propre limite : on peut y ajouter des enluminures, des images. On peut tout.

LE GRANDSABIR : POUR QUOI FAIRE ? À vrai dire, la question se pose car nous croyons bien que c'est la première fois qu'on découvre une langue spontanée. Des inventeurs d'alphabets, on en connaît. Les inventions de langues sont plus rares : et toutes ont besoin de gros dictionnaires, sans principes mnémotechniques omniprésents, comme pour le GrandSabir. Généralement, il y a deux buts à la création volontaire d'une langue : soit elle sert aux initiés pour se séparer de la langue commune, elle est un code pour parler tranquille sans être compris et peut évoluer vers une cryptocratie. Soit, et c'est la tentative moderne de l'Espéranto, on souhaite une nouvelle langue pour servir de trait d'union entre les langues naturelles, sans favoriser l'une au détriment des autres. Ce sont là deux buts apparemment opposés. Dans la Tunique du Dragon, nous présentions le GrandSabir comme langue à utiliser pour les prières, et la constitution

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d'armes spirituelles, donc à usage personnel, idéalement comme un dialecte entre frères d'armes sur le chemin de Dieu. Mais cette invention peut sortir sans peine de ce cadre. L'utilité du GrandSabir se déduit de sa particularité unique : celle de pouvoir être recréé partout à partir de principes simples quasi invariables. N'importe quel être, serait-ce à l'autre bout de l'univers, qui possède la raison mathématique (l'accès au nombre étendu comme sur terre les humains) et une bouche munie comme la notre de cinq points de phonation peut reconstituer au moins les consonnes GrandSabir. Le GrandSabir a pu être inventé déjà dans le passé, par un sage pour son usage à converser avec les cieux, par une confrérie aujourd'hui dispersée, par un peuple depuis éteint. Si l'on nous tue et brûle nos écrits, il peut à nouveau être reconstitué dans le futur, dans cent ans, dans mille ans, dans un million d'années, partout où il y a un homme. Des hommes prévoyants pourraient également graver sur du granit ou du platine un dictionnaire pictural où lettres, syllabes et points grammaticaux sont traduits en étant représentés chacun par un petit dessin. Chacun sait que certaines écritures ont perdu leur clé. On sait comment se parle le Grec antique parce qu'il nous fut transmis. L'Égyptien fut récupéré sur la pierre de Rosette, par une transmission des hiéroglyphes au Grec. D'autres semblent irrémédiablement perdus : et c'est alors la sensation d'un abîme d'oubli et de silence. Et si la race humaine s'éteint ? Ce sera comme si elle n'avait jamais été, sinon dans la mémoire de Dieu. Ou autre cas de figure : s'il survient des difficultés si intenses ou des négligences si folles que la transmission s'interrompt ? Alors, la terre serait

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pleine d'écrits qui ne parleraient plus à nos enfants : morte la Bible, mort le Coran, mort Lao-Tseu, mort Bouddha, mort Platon, mort Aristote, mort Dante, mort Shakespeare, mort les grands hommes, mortes les grandes actions, morte l'Histoire. Perdez la clé de l'alphabet, et la langue entière s'évanouit, et tout ce que la langue a porté, et la pensée entière. Or, même si l'on perd la clé du GrandSabir, il est toujours possible de la retrouver, à partir des mêmes éléments que nous avons exposés. On ne peut pas reconstituer le Français à partir de l'Alphabet Français, on peut recréer le GrandSabir à partir de l'Alphabet GrandSabir. Si le Français a sa pierre de Rosette en GrandSabir, alors le Français est impérissable, et de même n'importe quelle autre langue. Cette particularité place cette nouvelle écriture dans la meilleure position pour transcrire la mémoire : les œuvres divines et celles du génie humain. Il serait également intéressant de confronter le GrandSabir aux langues constituées, vivantes ou mortes, savoir quels liens surprenants on peut y découvrir. Après quelques essais de divers mots et noms traduits en langue, ce que l'on trouve est souvent pertinent. Mais ce n'est pas le lieu pour développer cela. Que rêver pour nous même ? Que voulons-nous ? Nous aimerions que la Sainte Vierge nous apparaisse, et nous dise ce qu’a dit sa mère à Grégoire de Tours : « Nous estimons hautement ta langue, parce que le peuple la comprend »

Ce traité est fini : louange et gloire à Dieu ! Amen.

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V : ABACA RÉGALIA LES NOMBRES RÉGALIENS

Le Chiffre GrandSabir

A coté de l’alphabet GrandSabir qui note voyelles, consonnes et syllabes, que nous avons développé dans l’écrit du même nom, voici la notation GrandSabir des nombres, qu’on appelle aussi notation Régalienne. C’est un système de chiffrement en base 10, qui comprend 120 éléments, dont 12 éléments sous-jacents et 108 éléments explicites. Dans nos écrits précédents nous avons exposé le mode de production de ces figures que la tradition a appelé « figures géomantiques », par le déploiement du pair et de l’impair, c'est-à-dire à base de deux termes que sont le point et le bipoint. Or il existe également un ensemble de figures composées de trois termes : le point, le bipoint et le tripoint. Pour les différentier des foudres à deux termes, nous les avons appelés « Régalias », ce qui signifie un artefact du culte royal, chacun saura pourquoi plus loin.

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Les régalias sont issue d’un univers en boucle, qui fait retour sur soi, aussi, il ne peut se greffer parfaitement sur la série des nombres étendue infiniment, c'est-à-dire jusqu’à donner une facilité de manipulation des nombres. Pour cela, nous n’avons rien de mieux que le calcul traditionnel et les chiffres arabes. Les régalias permettent en fait une hiératisation et une calligraphie du nombre, tout en étant mnémotechnique à l’égal des foudres du GrandSabir. On peut tout à fait calculer avec eux, cependant, c’est moins rapide et moins pratique qu’à l’aide des symboles et des méthodes mathématiques que connaissent la plupart des pays. La notation régalienne a pour particularité de lier chaque nombre à une image, et donc de donner à chacun une forme contemplative. La procession régalienne s’élance par multiples de trois jusqu’à former un total de 120 figures. Nous avons gardé pour désigner le nombre de niveaux superposés de chaque figure les mêmes termes que pour le déploiement des foudres, que nous avions exposé dans la Tunique du Dragon, un autre de nos écrits. Ainsi les 3 régalias composés d’une seule superposition de points sont appelés « régalias séminaux » et, quand ils en ont deux, « originels ». Les voici tous : Régalias Séminaux : 3 éléments sur un rang Régalias Originels : 9 figures sur deux rangs Régalias Ancestraux : 27 figures sur trois rangs Régalias Célestes : 81 figures sur quatre rangs Voici les 120 régalias :

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O OO OOO

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LES 3 RÉGALIAS SÉMINAUX Il faut commencer par la triade des trois régalias séminaux :

O OO OOO

Ce sont le point, le bipoint et le tripoint. Ces trois éléments sont la base du système régalien. D’une façon symbolique le point représente le Ciel, le bipoint représente la Terre, et le tripoint l’Homme. La triade est le principe mnémotechnique omniprésent à chaque niveau de chaque régalia. En effet, chacune de ces figures se composent toute d’une superposition de ces trois éléments : O, OO ou OOO. Par exemple, le régalia de la Tiare, qui désigne le nombre 8, est composé de haut en bas successivement de 1 point, 3 points et 2 points :

O OOO OO

C’est quand on relie les points qu’apparait l’image de la Tiare, et de même pour tous les autres régalias. Chacune de ces figures est tracée à partir d’un agencement de points, bipoints et tripoints, et apparait lorsqu’on trace des lignes pour les relier entre eux.

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LES 9 REGALIAS ORIGINELS Ces régalias servent à désigner ce qu’on appelle les « Numérations », c'est-à-dire les 10 nombres archétypes, afin de les distinguer des « nombres du marchand » qui exprime quand à eux seulement la quantité. Les nombres du marchand sont des nombres concrets désolidarisés de la nature. Les nombres du marchands n’ont pas de nature : par exemple 6 n’est pas parfait, 3 n’est pas triangulaire, 7 n’est pas premier : chacun d’eux sous la main du marchand n’est qu’un groupement d’unité sans forme, ni propriété, ni qualité sinon celle de signifier la quantité. Ainsi les 9 régalias originels expriment-ils les nombres en tant qu’essence. Outre la Numération auquel chacun d’eux correspond, nous avons donné un nom en rapport avec leur image, leur ensemble évoquant pour nous un rapport sensuel, un rapport d’amour. Au final, puisque traditionnellement il y a 10 Numérations, nous représentons également la dixième.

1 Le Lien

2 La Caresse

3 Le Donnant

4 Le Baiser

5 Le Centre

6 La Face

7 Le Recevant

8 Le Dos

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9 L’Etreinte

10 Le Don

Ces figures représentant la pureté du nombre, on ne les utilise pas dans les opérations : on ne les additionne pas, on ne les multiplie pas les unes par les autres, on ne soustrait pas l’une à l’autre ni on ne divise l’une par l’autre. Les régalias originels, de même que les séminaux, sont sous jacent aux régalias ancestraux et célestes. Les 9 régalias servent donc d’outil mnémotechnique pour déchiffrer rapidement les 27 régalias ancestraux. En effet, chaque régalia ancestral peut se lire comme deux régalias originels superposés et joint ensemble. Le régalia du bas désigne le nombre en puissance d’octave, c'est-à-dire de 1 à 9, non encore couplé aux unités, ou aux dizaines, ou aux centaines. Par exemple si c’est le régalia « 7 » qui est en bas, il faut observer le haut de la figure pour savoir s’il s’agit de 7, de 70, ou de 700. Le régalia originel du haut signifie l’octave du nombre, et sa place au sein de la triade de cette octave. Ainsi, le 1, à savoir sous la forme du Lien, désigne la première triade des unités (1, 2, ou 3)

1ere TRIADE DES UNITES 1, 2, 3

2eme TRIADE DES UNITES 4, 5, 6

3eme TRIADE DES UNITES 7, 8, 9

1ere TRIADE DES DIZAINES 10, 20, 30

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2eme TRIADE DES DIZAINES 40, 50, 60

3eme TRIADE DES DIZAINES 70, 80,90

1ere TRIADE DES CENTAINES 100, 200, 300

2eme TRIADE DES CENTAINES 400, 500, 600

3eme TRIADE DES CENTAINES 700, 800, 900

Par exemple, le nombre 8 :

: 3eme triade des unités

: le nombre 8

Le nombre 80 :

: 3eme triade des dizaines

: le nombre 8

Les régalias originels servent aussi à deviser les régalias célestes, qu’on utilise pour les comptes supérieur à mille. En ce cas, ils ne se partagent plus en trois triades, mais expriment les octaves pures. Mais nous verront ceci plus loin, après avoir commenté les régalias ancestraux.

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LES 27 REGALIAS ANCESTRAUX

Après les deux séries : la séminale et l’originelle apparait une suite de 27 figures, appelés les régalias ancestraux. C’est cette série qui nous as inspiré le nom de « régalia », parce que chaque figure fait penser aux ustensiles, aux personnes, aux bâtiments, aux actes qui entourent la personne royale. Le commentaire de chacune est donc inspiré par le culte du roi. Les régalias ancestraux, au nombre de 27, se greffent parfaitement sur l’antique manière de noter les nombres par les lettres de l’alphabet, comme chez les Hébreux et chez les Grecs. Ainsi l’alphabet hébraïque rajoute à son alphabet des lettres dites « finales », qui portent à 27 le nombre de caractères et permet alors d’inscrire les nombres en base 10. Les 9 premières lettres désignent les unités, les 9 suivantes les dizaines, et celles qui les suivent complètent l’expression par les centaines. Dans le tableau suivant les régalias ancestraux sont présentés sous forme sous jacente, c'est-à-dire en points.

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O O O

01

O O

OO

02

O O

OOO

03

O OO O

04

O OO OO

05

O OO

OOO

06

O OOO

O

07

O OOO OO

08

O OOO OOO

09

OO O O

10

OO O

OO

20

OO O

OOO

30

OO OO O

40

OO OO OO

50

OO OO

OOO

60

OO OOO

O

70

OO OOO OO

80

OO OOO OOO

90

OOO O O

100

OOO O

OO

200

OOO O

OOO

300

OOO OO O

400

OOO OO OO

500

OOO OO

OOO

600

OOO OOO

O

700

OOO OOO OO

800

OOO OOO OOO

900

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Voici maintenant chaque régalia ancestral avec son nombre, sa description en qualité d’instrument du culte royal, et une forme de prière à laquelle il est comme attaché :

1 : LE SCEPTRE

Le Sceptre symbolise la maîtrise céleste de la terre. Le sceptre est un bâton, « père des armes », que l’on peut faire tournoyer dans le ciel et planter dans le sol. Il donne la parole à celui qui le porte. Il peut désigner une direction. A la base, le bâton est un tuteur pour la plante afin qu’elle pousse droit, un piquet pour l’animal qui l’empêche de vagabonder, un soutient pour le vieillard qui marche, une arme qui tue peu. Transposés sur le sceptre, ces qualités font de lui un résumé de la Loi. Prière pour surpasser la justice humaine, pour que les juges suivent l’esprit des lois, et non pas servilement les lois.

2 : LE SOCLE

Tenir les drapeaux, les avis écrits du roi, ou le blason de quelqu’un que le roi veut honorer, c’est l’usage du socle. Ceci désigne la capacité du souverain à établir un système de signaux, et à répartir les emblèmes, les titres, les charges et les privilèges. Prière pour maintenir l’ordre et le mérite.

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3 : LE FOU

Cette figure est peut être la plus mystérieuse et la moins évidente. Nous pouvons y voir une sorte de clochette ou encore un acrobate la tête en bas. Ces deux images réunies suggèrent la présence du Fou du Roi, son alter-égo seul habilité à apostropher le souverain en public et à lui dire en public ce qui doit être dit sans être convaincu de lèse majesté. C’est la scène de Diogène face à Alexandre. Par adaptation, ce personnage définit la liberté face au roi, toujours appréciée chez l’homme de valeur par les grands : « un vrai roi n’est servi que par des lions ». Prière pour la vérité.

4 : LA COURONNE

La couronne est une enceinte et une ceinture pour le front, où est domiciliée la conscience, et la tête où s’embrasent les idées. Pour le roi, elle signifie la maîtrise des pensées : il se doit en effet de penser à quantité de choses sans qu’aucune d’elle ne se répande. Pour les sujets, la couronne désigne l’aura royale, la majesté, les flammes qui sortent de sa tête. Prière pour susciter les bonnes décisions et purifier la pensée.

5 : LE PALAIS

Sous le regard du roi, c’est au sein du palais que sont présentés, testés et élaborés les lois, les politiques, les

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denrées, les parures, les règles de vie qui se répandront bientôt sur le peuple. Ainsi les coutumes, les produits inconnus, les nouvelles recettes, les ornements de la mode, les musiques : tous ce qui est puissant dans la vie, sont testés d’abord au palais. Expression de l’art de vivre, des rituels de bienséance et de noblesse, des recettes du bonheur, le palais représente le lieu clos où toute chose cristallise avant de se manifester dans le monde. Prière pour le bonheur.

6 : LE VISAGE

Cette figure est comme une face aux cheveux longs. Le visage montre la bienveillance du souverain, sa neutralité ou sa colère. Les courtisans ont les yeux fixés sur le visage du roi pour savoir s’il est content ou mécontent. C’est une partie de son corps que le roi apprend à maîtriser pour rendre secret le fond de son être et insondable son cœur. Il peut donc symboliser son habileté diplomatique, c’est à dire son pouvoir de vaincre sans combats. Prière pour la paix.

7 : L’OeIL

L’œil symbolise la puissance de tout voir. Dans le cas de l’œil royal, il voit même les choses cachés. Dans les temps antiques, on appelait « œil du roi » l’espion chargé de repérer les complots contre le souverain, et de recruter les hommes de biens pour les ministères royaux. C’est l’image humaine du pouvoir de sonder les cœurs, que possède le roi de part la légitimité surnaturelle de sa charge. Face à lui, le

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menteur ne peut mentir, le traitre trahir, de même que le courageux se sent plus courageux encore sous le regard du roi, l’honnête plus honnête encore, même hors de sa présence. Danger pour l’ennemi, soutien pour le fidèle : tel est l’œil du roi. Prière pour reconnaitre les amis et les ennemis.

8 : LA TIARE

La Tiare est l’emblème de l’Evêque qui sacre le roi. Elle est très ancienne et préchrétienne, attribut du grand prêtre. Elle est le symbole de la légitimité et de l’investiture par laquelle un homme est « séparé » de la masse humaine et par là même sanctifié en qualité de roi. Prière pour sacraliser, initier et sanctifier.

9 : LE FER

La pointe de l’épée représente la force militaire du roi, l’union guerrière des hommes de son peuple et leur détermination au combat. Par adaptation, elle concerne encore la solidarité de tous les membres de sa nation, l’égalité fondement de la hiérarchie et le fait, comme à l’armée, d’être volontaire, de tenir sa place et de ne pas déroger à son engagement. Prière pour la perfection de tous.

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10 : LE DAIS

Le Dais est une voute de tissu au dessus de la personne du roi. Dans certains pays, c’est un parasol. Il représente tout à la fois la Providence céleste qui protège le souverain, et le mystère de la royauté, car il est interdit de fixer son regard au dessus de la personne royale. La même figure peut représenter aussi l’angle supérieur de la salle du trône qui soutient le plafond entre deux murs latéraux et représenter ainsi la puissance protectrice de la souveraineté. Le Dais protège le roi pour qu’il puisse protéger ses sujets. Prière pour l’humilité et pour obtenir la protection divine.

20 : LA GARDE

La figure représente deux lances entrecroisées : l’interdiction de pénétrer dans le palais, et donc le pouvoir que possède le roi de donner sa grâce ou de l’enlever. Prière pour éloigner les importuns et attirer les hommes de bien.

30 : LA TENTE

Le roi vit sous la tente quand il est en campagne avec ses armées. Elle représente donc sa fonction de chef des armées, ses qualités de stratège et de chef, sa chance qui remporte la victoire ou donne l’honneur en cas de défaite. Prière pour la victoire et préserver l’honneur dans la défaite.

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40 : LE TRONE

Le trône élève l’homme assit au dessus de tous les autres. Il souligne l’aspect non-humain du roi, sa place au dessus des lois qu’il établit, son infaillibilité même dans ses erreurs. Le trône est encore le centre même du pouvoir, le point fixe où s’ordonnent tout les mouvements du territoire, le point de référence des pouvoirs, le lieu où se rassemblent les ministres et où se présentent les ambassadeurs étrangers, l’endroit où le souverain promulgue la Loi et rend la justice. Prière afin de conforter les acquis et donner la stabilité à chaque degré d’être.

50 : LE SCEAU

La figure représente un espace central où est enchâssée une boucle de ruban, ou encore une bague avec un motif : un Sceau. Le Sceau sert à imprimer les armes du roi sur la cire, soit au bas d’une page, soit pour fermer le courrier. Un texte scellé acquiert force de loi que ce soit un ordre du souverain, un traité, une sentence législative, une proposition diplomatique. Le Sceau désigne donc le pouvoir du roi de conférer la puissance, et de la cibler par le secret sur un seul destinataire. Personne n’ouvre le courrier du roi, et celui qui le reçoit exécute ce qui est écrit. Prière pour respecter la volonté de Dieu : « non pas comme je veux, mais comme Tu veux ».

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60 : LA TENTURE

L’image représente les plis d’un rideau. La tenture cache les murs nus du palais et derrière elle se trament les complots, les manigances des courtisans pris dans le manège perfide du pouvoir, ainsi que les secrets de l’Etat et de la Justice. Prière pour protéger des trahisons.

70 : LE LIVRE

Le Livre représente la Loi déployée, la Jurisprudence, les généalogies, la chronique des règnes, le fondement de l’administration étatique. Il symbolise l’Histoire, la présence invisible des anciens sages, l’inspiration de l’esprit, l’expérience accumulée, la légitimité et la permanence. Le Livre consolide la royauté et lui permet de prendre racine et lumière loin dans le passé. Prière pour agrandir les âmes.

80 : LE CORSAGE

La figure est un corsage : une parure réservée à la femme qui cache sans cacher tout à fait ses ornements naturels, dissimulant la tentation en la faisant affleurer. Elle peut symboliser la reine ou la courtisane et représente à la fois le plus grand des plaisirs, la meilleure aide du roi, et le plus grand des dangers, son pire ennemi. C’est la demeure du meilleur et du pire, la maison du sommet et de la chute, la résistance du souverain à ses propres désirs.

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Prière pour ne pas être vaincu par les apparences et la tentation.

90 : LA VILLE

La Ville représente la richesse du roi et la prospérité de tous, l’accord entre le trésor du roi et la bourse de chacun. Ceci désigne le pouvoir du roi de rendre son peuple prospère, de faire fleurir sous son règne la pensée, les sciences et les arts. Prière pour la prospérité du monde.

100 : L’INVOCAtION

La figure est un homme debout ouvrant les bras au ciel. Cela désigne le recours royal pour l’assistance Divine, la position privilégié du roi auprès des entités célestes, son pouvoir de faire appel à eux, sa capacité d’être prêtre et pontife pour son peuple, sa qualité d’ambassadeur auprès de la cour céleste. Elle représente aussi l’accord du peuple pour faire de ce roi son représentant dans l’En Haut. Prière pour demander le secours et l’amitié du Divin.

200 : L’hOMMe

Homme lui même, le roi représente la plénitude de l’humanité. Lorsqu’il parle, il parle pour tous, d’ou le vocable « nous », pluriel dit « de majesté », quand le souverain prend la parole. « Nous » représente l’unanimité

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des hommes. Il est le verbe des morts et des vivants. Cela fait du roi l’expression ultime de l’espèce, le « possédé du peuple », l’incarnation de tous, l’exemple même de l’homme total. Prière pour unifier les hommes.

300 : L’etOILe

C’est le repère intérieur du souverain : le point sur lequel se fixe le regard de son cœur, vers lequel il se rend, suivi par son peuple. L’étoile est en effet le guide du capitaine grâce à laquelle il dirige son navire. L’étoile est encore le repère des semailles, des moissons, des périodes d’élevage : le calendrier. L’astre symbolise donc sa perception de l’espace et du temps, sa capacité à choisir le bon chemin et le bon moment. C’est encore le symbole de la destinée. Prière pour être guidé par la grâce.

400 : LA VASQUE

Une vasque est un bassin peu profond, une large coupe qui peut permettre les ablutions des mains et du visage, et qui reflète ce qui est au dessus de lui. Elle désigne la pureté rituelle du roi. Prière pour purifier les fautes.

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500 : LE PARC

La figure ressemble soit à une forêt, soit à une colonnade avec des voutes. Dans l’une, le roi protège le monde sauvage, dans l’autre, qui désigne la salle du trône, il surveille le cérémonial des relations humaines. Dans l’une et dans l’autre, il veille à ce que l’insolence humaine ne cause pas de péril, dans la nature ou la société. Cette figure représente donc la vigilance du roi. Prière pour le respect des bornes et des limites.

600 : LE LIT ROYAL

Ce lieu représente l’entente entre le roi et la reine, et leurs rapports se répercutant au sein de toute la nation, il définit la complicité ou l’inimitié entre hommes et femmes, l’union ou la désunion de ceux qui se sentent partagés entre le souverain et la souveraine. C’est là que sont engendrés les héritiers du trône. Il peut donc symboliser l’avenir du pays. Prière pour l’amour.

700 : LE TRIDENT

Le trident est une arme de pêcheur qui désigne le pouvoir maritime. Jadis, plusieurs royautés se réclamèrent de Poséidon, arborant le filet et le trident. Ce dernier, par ses trois pointes, désigne la souveraineté dans les trois mondes

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: le ciel, la terre, et la mer. Ce pouvoir maritime représente aussi les contacts directs avec le lointain et la capacité du roi d’agir jusqu’aux extrémités du monde. Prière pour unifier le monde, faire que les éléments ne se nuisent point les uns aux autres.

800 : L’AGeNOUILLeMeNt

La figure montre deux genoux posés à terre, ce qui indique une déférence extrême, une position de suppliant, celle du sujet fautif qui demande sa grâce et son pardon, ou encore qui remercie avec passion. Elle désigne donc le châtiment que le roi a le pouvoir d’infliger, ou la récompense au delà des espérances. En effet, les autres sujets du roi ne posent qu’un seul genou à terre. Prière pour hâter la justice divine et séparer les bons des méchants.

900 : LA GRILLE

La Grille peut concerner un filet, un treillis, une grille, un plan du sol ou du ciel. C’est la capacité de partage juste du roi entre ses sujets des richesses, celle d’apaiser les conflits, les jalousies que l’attribution des richesses suscite ainsi que sa puissance de protection qui permet à chacun de préserver ce qu’il a acquit. Prière pour l’équité et que tous aient de quoi subsister.

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Pour inscrire les nombres par essence qualifiés, comme par exemple les dates, on utilise donc ces 27 figures. S’il est besoin d’aller au-delà de 1000, alors on répercute une nouvelle série dont les unités expriment les milliers, les dizaines les myriades etc. La référence au type de calendrier peut se faire par l’inscription du mois en lettres. Par exemple, si j’inscris en lettres GrandSabir le mot « janvier », en Français, cela fait référence au calendrier Grégorien. Voici un exemple d’inscription de dates : Le 28 septembre 1971 :

Un souci apparait lorsque l’on veut désigner l’an 1000, ou l’an 2000. Car la même notation pourrait aussi bien signifier l’an 1 au lieu de l’an 1000, ou l’an 2 pour l’an 2000. La solution calligraphique que nous utiliserons au besoin consiste à redoubler la ligne de chaque figure dans l’octave du millier, et on peut la tripler également dans l’octave du million, etc. Toutefois nous pensons que les régalias ancestraux sont réservés tout de même à des nombres modestes, même si l’on veut aller au-delà, comme pour citer les « dix mille êtres » de la philosophie Chinoise, ou encore pour qualifier les Yugas, grandes périodes astronomiques de la science du ciel Indienne. Cependant, pour ces derniers il est plus intéressant de faire appel aux régalias célestes, que nous exposons dans le chapitre qui suit.

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LES 81 REGALIAS CELESTES Les régalias célestes permettent d’écrire les nombres jusqu’à un milliard, ou presque, et au-delà en redoublant les lignes pour créer une nouvelle octave du grand nombre. On peut également qualifier chacune de ces figures, tout comme pour les régalias ancestraux, mais ici nous ne ferons que simplement exposer la notation. Le principe mnémotechnique est le suivant. Chaque régalia céleste est composé de deux régalias originels. Celui du dessus exprime l’octave du nombre, des unités aux centaines de millions, et celui du dessous le nombre de 1 à 9. En commençant la lecture d’un régalia céleste à partir du bas, on décrypte d’abord la partie inférieure :

1

2

3

4

5

6

7

8

9

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Puis on observe le haut de la figure pour savoir à quelle octave ce régalia appartient.

UNITES

DIZAINES

CENTAINES

MILLIERS

MYRIADES

DIMYRIADES

MILLIONS

DIMILLIONS

CENMILLIONS

Revoici les 81 régalias célestes, avec leur qualification en nombre à l’entrecroisement de chaque case du tableau : UNITES

DIZAINES CENTAINES MILLIERS MYRIADES DIMYRIADES MILLIONS DIMILLIONS CENMILLIONS

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Outre sa beauté, la calligraphie des nombres régaliens permet de supprimer l’étendue des zéros, habituelles dans la notation des grandes sommes. Par exemple, le million se note habituellement :

1.000.000 En nombre régaliens, il est écrit par une seule figure.

Voici quelque notations régaliennes célestes :

2. 705. 093

70. 000

25. 920

60. 032.004

Le traité est fini, louange et gloire à Dieu, Amen

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TOME 3 : LE GRANDSABIR ______________________________ 1 I : L’ALPHABET _______________________________________ 7

UNE LANGUE GEOMANTIQUE ___________________________ 8 LES TROIS MONDES ___________________________________ 9 LA GÉOMANCIE______________________________________ 11 LE PRINCIPE DES ÉTOILES ______________________________ 17 LA COURSE GÉOMANTIQUE ____________________________ 18 L’ASTRONOMIE GEOMANTIQUE ________________________ 20 LES LETTRES ________________________________________ 22 LE PRINCIPE DES CONSONNES __________________________ 25 PHONÉTIQUE _______________________________________ 27 LE PRINCIPE DES VOYELLES _____________________________ 44 LES NOMS __________________________________________ 49

II : LE SYLLABAIRE ___________________________________ 53

LE DICO SYLLABIQUE _________________________________ 55 LE A _______________________________________________ 56 LE B _______________________________________________ 59 LE S, LE CH, LE Z _______________________________________ 61 LE D _______________________________________________ 63 LE E _______________________________________________ 65 LA VOYELLE LIBRE ______________________________________ 68 LE F _______________________________________________ 71 LE G _______________________________________________ 72 LE H _______________________________________________ 73 LE I ________________________________________________ 75 LE J _______________________________________________ 78 LE K _______________________________________________ 80 LE L _______________________________________________ 82 LE M ______________________________________________ 83 LE N _______________________________________________ 84

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LE O ______________________________________________ 85 LE P _______________________________________________ 87 LE R _______________________________________________ 88 LE T _______________________________________________ 89 LE U_______________________________________________ 90 LE V _______________________________________________ 92 LE Y _______________________________________________ 93

III : LA GRAMMAIRE _________________________________ 97

LES 7 PRONOMS PERSONNELS __________________________ 99 LE MOT ET LES 210 SYLLABES _________________________ 101 DE LA LETTRE AU MOT _______________________________ 101 NOTE SUR LE RAPPORT SYMBOLIQUE DÉTERMINE/ DÉTERMINANT _________________________________________________ 102 LES 98 DÉCLINAISONS _______________________________ 103 LES 7 MARQUES VOYELLES ____________________________ 103 LES 14 INDICES CONSONNES __________________________ 105 LE VERBE ET LES 50 CONJUGAISONS ____________________ 110 LA PREMIÈRE VOYELLE VERBALE _______________________ 112 LA SECONDE VOYELLE VERBALE ________________________ 113 LA POSITION DU VERBE ET L’ORDRE DES MOTS ____________ 114 LES ASTUCES GRAMMATICALES _______________________ 116 ESSAI DE TRADUCTION : LE NOTRE PÈRE ________________ 118

IV : LA CALLIGRAPHIE _______________________________ 123

LA TRADITION DES FOUDRES _________________________ 123 LE DÉFRICHAGE DES MOTS ___________________________ 126 LES MOTS, LES TERMES, LES SIMPLES ___________________ 128 LES SCRIBES _______________________________________ 132 L'ALPHABET _______________________________________ 136 LE SENS D’ÉCRITURE_________________________________ 137 HENOCH __________________________________________ 140

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L’ÉCRITURE ________________________________________ 141 LE PLAN ET LA PAGE _________________________________ 141 CALLIGRAPHIER ____________________________________ 143 LE GRANDSABIR : POUR QUOI FAIRE ? __________________ 144

V : ABACA RÉGALIA _________________________________ 147

LES 3 RÉGALIAS SÉMINAUX ____________________________ 150 LES 9 REGALIAS ORIGINELS ____________________________ 151 LES 27 REGALIAS ANCESTRAUX ________________________ 154 LES 81 REGALIAS CELESTES ____________________________ 168

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