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LE DSRP EST - IL UNE REPONSE POUR AMELIORER L’ACCES A L’EAU POTABLE DES POPULATIONS PAUVRES DANQ LES PED? Présentée par : Dr Emmanuel NGNIKAM, École National Supérieure Polytechnique de Yaoundé B.P. 8390 Yaoundé, Tel/fax : (237) 222 45 47 Email : [email protected] Université de Montréal, Pole de Recherche sur le Développement. Janvier 2007

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LE DSRP EST - IL UNE REPONSE POUR AMELIORER L’ACCES A L’EAU

POTABLE DES POPULATIONS PAUVRES DANQ LES PED?

Présentée par : Dr Emmanuel NGNIKAM, École National Supérieure Polytechnique de YaoundéB.P. 8390 Yaoundé, Tel/fax : (237) 222 45 47Email : [email protected]

Université de Montréal, Pole de Recherche sur le Développement. Janvier 2007

PLAN DE L’EXPOSE

• Le contexte de développement urbain au Cameroun;

• Le DSRP : genèse et limites;

• Les actions engagées pour améliorer le DSRP au Cameroun;

• Éléments de diagnostic de la stratégie d’accès à l’eau potable;

• Quelques problèmes issus de ce diagnostic.

Quelques repères sur le Cameroun. Pop: 16,7 millions (2003) Pop urbaine : 8,4 millions Superficie : 475 000 km² principales villes : Douala : 2 millions d’habitant Yaoundé : 1,5 millions d’hab Taux de croissance PIB : 4,5%

Santé : 1 méd pour 10000 hab; Prévalence VIH/SIDA : 5,5%

CONTEXTE DEMOGRAPHIQUE

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population

.1976 .1987 .2001 .2003 .2005 .2010

Annéee

Urbaine

Rurale

CONTEXTE DEMOGRAPHIQUE

• Les villes du Cameroun croissent à un rythme de plus de 5% par an, • Le Cameroun dispose d’une armature urbaine équilibrée, avec deux pôles principaux de plus de 1 million d’hbts que et 18 villes secondaires (plus de 100 000 hbts) et 34 villes de 10 000 à 100 000 habitants. • Au rythme actuel de la croissance démographique urbaine, environ 15 millions de camerounais habiteront les centres urbains à l’horizon 2010 (65% des populations du pays).• Cette forte urbanisation est une chance pour le pays dans la mesure où les villes constituent bien un pôle de croissance.

Contexte économique •Le financement du développement urbain des villes du Cameroun est fait généralement à travers les budgets des municipalités (recettes propres), des ministères en charge des problèmes urbains, des projets financés par les organisations internationales, le FEICOM, et les projets financés par les organisations de la société civile (ONG, comités locaux de développement, etc).

•Malgré l’existence de ces diverses structures, le financement mobilisé pour le secteur urbain reste faible.

•140 millions de FCFA/an, entre 1997 et 2003 dans toutes les villes de moins de 100 000 habitants;

•Moins de 650 millions par an entre 1997 et 2003 dans les villes de plus de 100 000 habitants.

DSRP : GENESE (1)• Au Sommet du Groupe 8 de Lyon, les pays développé

décident l’annulation des dettes des PED;

• La Banque Mondiale et le FMI, chargés de mettre en œuvre cette décision, imposent aux pays candidats pour bénéficier de l’annulation des dettes, d’élaborer un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP);

• Chaque DSRP pays devra présenter les stratégies du gouvernement du pays hôte à réduire la pauvreté et relancer la croissance économique;

• L’élaboration et la mise en œuvre satisfaisante du DSRP pendant au moins 1 année a été retenu par la BM et le FMI comme un des éléments déclencheur du point d’achèvement.

DSRP : LES LIMITES

• LE DSRP du Cameroun a été approuvé par la BM et le FMI en août 2003;

• Dans la version initiale les pauvreté urbaine et plus spécifiquement les aspects liés à l’eau potable et l’assainissement ne sont pas bien abordés;

• Le DSRP comme document de pilotage au niveau national est très peu connu par les acteurs locaux et notamment les communes.

DSRP : LES ACTIONS D’AMELIORATION

• L’Etat a engagé avec l’appui du PNUD et de l’ONU – Habitat depuis 2004 l’élaboration de plans municipaux de réduction de la pauvreté pour 23 villes du Cameroun;

• Ces plans ont permis pour chaque ville d’élaborer un plan d’action prioritaire de réduction de la pauvreté et une stratégie nationale de réduction de la pauvreté en milieu urbain;

• Même ces plans d’offrent une cohérence au niveau national des interventions en matière d’eau et d’assainissement;

• Une stratégie nationale d’accès à l’eau potable et l’assainissement est en cours d’élaboration.

QUELQUES ELEMENTS DE LA STRATEGIE EN COURS.

• En zone urbaine :– Révision de la politique tarifaire : le coût de branchement

minimum est de 82 000 FCFA TTC, soit 50,5% du revenu mensuel moyen d’un ménage urbain, il faudrait étaler ce coût sur une période de 12 mois à travers des systèmes de micro crédit ou des prêts offerts par l’opérateur;

– La création d’une société de patrimoine, la CAMWATER dont les structures tardent à se mettre en place;

– études pour la mise en place d’un cadre incitatif pour l’entreprenariat privé dans le domaine de l’eau et de l’assainissement;

– promotion de l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement adéquats des populations pauvres de nos agglomérations urbaines.

SITUATION DE L’EAU DANS LA ZONE URBAINE (1)

• Population urbaine en 2003, 8,4 millions d’habitants et croit à un rythme de 5% pan an;

• Depuis 1968, la SNEC assure la distribution de l’eau potable dans les principaux centres urbains du Cameroun;

• En 2000, la SNEC est présente dans 300 centres urbains de plus de 5000 hab et dessert 69,1% des populations à travers 194 404 abonnements;

• Le nombre de BFP est passé de 276 en 1996 à 126 en 2002.

Évolution des populations ayant de l’eau courante à domicile (2)

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Urbain Rural Ens

zone géographique

1987

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2000

En milieu urbain moins de 30% des ménages ont de l’eau courante à domicile (dont les clients directs de la SNEC)

Cette proportion se situe en dessous de 2,5% en zone rurale

SITUATION DE L’EAU DANS LA ZONE RURALE (1)

0

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Urbain Rural Ens

zone géographique

1987

1991

1998

2000

Près de 80% des ménages ruraux s’alimentent en eau potable dans les puits non aménagés et les eaux de surface, dont la qualité est douteuse.

Cette proportion vari de 25 à 15% en milieu urbain, avec une tendance en diminution.

SITUATION DANS LA ZONE RURALE (2)

• En 2002, on dénombrait 12150 points d’eau équipés dans la zone rurale au Cameroun dont :– 53,5% de forages équipés de pompes;– 23% de puits équipés de pompes;– 17,3% de sources aménagées;– 6,2% de mini – réseau d’adduction d’eau potable.

Ces ouvrages permettent de satisfaire 35% des demandes du monde rural.10 à 12% des besoins sont satisfaites par les puits et forages équipés de pompes.

La situation de l’eau dans la zone périurbaine (1).

• Au même titre que la zone rurale, la zone périurbaine et les petits centres urbains sont exclus des réseaux de distribution d’eau potable (rentabilité, éloignement, faible densité des habitations);

• En zone périurbaine, le taux d’accès à l’eau distribuée par réseau atteint rarement 20%;

• les populations ont recours à des solutions complémentaires et s’approvisionnent donc aux puits et aux sources.

• on a compté 330 points d'eau traditionnels dans la zone périurbaine de Yaoundé IV, dont 167 puits, 95 sources, 50 revendeurs à domicile et 18 bornes fontaines payantes pour une population estimée à 100 000 habitants.

Évolution des populations ayant à l’eau via les BFP et les robinets des voisins (2)

En milieu urbain moins de 45% des ménages ont de l’eau courante à travers les BFP ou les robinets des voisins. Cette proportion varie d’une année à l’autre (35 à 45%).

En milieu rural, on enregistre moins de 10% des ménages qui s’alimentent dans les BFP ou les robinets de voisin.

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%

Urbain Rural Ens

zone géographique

1987

1991

1998

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LES PROBLEMES LIES A LA GESTION DE L’EAU

1 – dans les zones périurbaines• Le développement anarchique de l’habitat

(prolifération des puits, difficultés d’évacuation des EU, difficulté pour passer les canalisations;

• faiblesse des moyens financiers des ménages (40-50 000 FCFA/mois, qui rend les branchements inaccessibles (150 000 FCFA de branchement));

• Risque de consommation plus accrue des eaux superficielles et des puits non protégés dont la qualité est douteuse;

• difficultés de gestion des bornes fontaines payantes : les recettes tombent en compte goutte ce qui ne permet pas toujours de supporter la facture qui arrive une fois par mois, d’où l’accélération de la fermeture de ces points d’eau censés couvrir les besoins des ménages démunis.

LES PROBLEMES LIES A LA GESTION DE L’EAU (2)

1. dans les zones desservies par la SNEC

• le contrat qui lie la SNEC à l’Etat s’apparente beaucoup plus à une affermage qu’une concession, ce qui a réduit la capacité de la SNEC au renouvellement du matériel de production et de distribution;

• l’accumulation des impayés de l’Etat ont aussi réduit la capacité de la SNEC à investir dans le renouvellement de matériel de production;

• D’où le retard accumulé dans le renouvellement des installations de production et de distribution dans la plupart de ville.

1. Dans les zones desservies par la SNEC (suite)

• la capacité des installations dans certaines villes ont été surdimensionné, ce qui entraîne des coûts d’exploitation élevés;

• l’absence, dans les centres SNEC, de matériel de rechange, pour chaque panne, il faut faire venir le technicien et du matériel de Douala (350 km) ou de Yaoundé pour les centres les plus proches;

• l’absence, dans les centres SNEC, de matériel de rechange, pour chaque panne, il faut faire venir le technicien et du matériel de Douala (350 km) ou de Yaoundé pour les centres les plus proches

LES PROBLEMES LIES A LA GESTION DE L’EAU (3)

En cas de consommation des eaux de surface ou de puits, le risque sanitaire est réel (1).• Les quartiers situés sur les

crêtes comme Elig Effa 1, Messa Mezala sont nettement moins touchés par la diarrhée que les autres, avec un taux de prévalence moyen de moins de 7%;

• Dans les quartiers situés sur la mi – pente, le taux de prévalence de dirrhée est moyen (entre 10 et 17%);

• Dans les quartiers situées dans les bas fond, le taux de prévalence de diarrhée est très élevés (entre 20 et 33%), on enregistre 5 fois le taux de prévalence observé dans les zones de crêtes.

En cas de consommation des eaux de surface ou de puits, le risque sanitaire est réel (2).• Les quatre quartiers qui enregistrent un

taux de prévalence de diarrhée chez les enfants de plus de 20% ont le plus faible taux de raccordement en eau potable (7 à 17%).

• Tous les quartiers ayant plus de 30% de ménages raccordés au réseau d’eau potable ont un taux de prévalence de moins de 13%, soit 3,4 points en dessous de la moyenne observée dans le bassin.

• il se dégage déjà une tendance à la baisse du taux de prévalence de diarrhée entre la saison sèche et la saison de

pluie

Les ménages les plus vulnérables sont ceux qui ne disposent pas de l’eau à domicile

• Une des explications qu’on peut donner à cette situation est la mauvaise condition de transport et de stockage de l’eau à domicile.

• Les analyses ont clairement montré qu’il y a une détérioration de la qualité de l’eau pendant le transport et le stockage à domicile quelque soit le matériel de stockage utilisé

• Pendant les période de coupure d’eau (très fréquente en saison sèche) les ménages s’alimentent en eau potable dans les sources qui sont de mauvaise qualité;

Les ménages pauvres sont ceux qui payent le plus pour l’eau au Cameroun

Quartier Nkolbikok-Yaoundé

Je vous remercie

Un moment de silence en mémoire de H.B. DJEUDA décédé le 30 janvier 2007 sur la route de Limbé.