René Musset

Le domaine du palmier-dattier et ses exigences climatiquesIn: Annales de Géographie. 1927, t. 36, n°199. pp. 24-32.

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Musset René. Le domaine du palmier-dattier et ses exigences climatiques. In: Annales de Géographie. 1927, t. 36, n°199. pp.24-32.

doi : 10.3406/geo.1927.8580

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1927_num_36_199_8580

LE DOMAINE DU PALMIER-DATTIER

ET SES EXIGENCES CLIMATIQUES

Les limites du palmier-dattier sont uniquement des limites de culture : on ne connaît nulle part d'individus vraiment sauvages. Seules peuvent fournir des indications sur l'œcologie de la plante les limites en pays de culture ancienne, dans l'Ancien Monde, entre l'Atlantique à l'Ouest et le bassin de l'Indus à l'Est, entre 10° à 15° de lat. au Sud et les bords septentrionaux de la Méditerranée au Nord ; ailleurs, dans l'Afrique australe, l'Australie, le Mexique du Nord-Ouest, la région aride du Sud-Ouest des États-Unis, l'Amérique du Sud, il n'y a que des taches de culture, soit que le palmier-dattier n'ait jamais été propagé avec suite, soit que, comme aux États-Unis, il soit aux débuts de son extension \

L'aire d'extension du palmier-dattier dans l'Ancien Monde est bien connue ; le tracé de ses limites a été plus d'une fois donné, d'abord par C. von Martius, puis par C. Ritter et Alph. de Candolle, enfin par Th. Fischer2; celui-ci les a figurées en une Esquisse cartographique, où il distingue par des figurés différents la zone occupée par l'arbre et celle, plus restreinte, de la production des dattes 3. Le dattier, en effet, est reproduit usuellement, non par des semis, mode de reproduction qui ne garantit pas le maintien de la variété cultivée 4, mais par des drageons ou djebars qui donnent une descendance semblable aux parents ; on peut donc multiplier l'arbre dans les régions même où le fruit ne mûrit pas. La carte de Fischer, déjà ancienne, reste exacte dans l'ensemble ; la seule retouche importante qu'on y peut introduire porte sur le tracé dans la Cyrénaïque, qui doit être comprise tout entière dans la

1. On trouvera une étude statistique de la distribution du palmier- dattier dans le monde dans Paul Popenoe, The Distribution of the Date Palm (Geographical Review, XVI, 1926, p. 116-121).

2. С. von Martius, Genera et species palmárům, Munich, 3 vol., 1823-1850, t. III, p. 257. — С. Ritter, Die Erdkunde im Verháltnis zur Naturund zur Geschichte des Men- schen, 2. Aufl., Berlin, 19 vol., 1822-1859, t. XIII, p. 760. — Alph. de Candolle, Géographie botanique raisonnée, Paris et Genève, 2 vol., 1855, t. I, p. 343.- — Theobald Fischer, Die Dattelpalme... (Petermanns Mitt., Erganzungsheft n° 64, 1881, 1 pi. carte à 1 : 17 000 000).

3. Martius distingue même trois limites successives: celle de l'arbre donnant des fruits de bonne qualité, celle de l'arbre donnant des fleurs, mais ne mûrissant pas son fruit, celle enfin de l'arbre ne donnant que des feuilles. Alph. de Candolle a montré (ouvr. cité) que la limite intermédiaire est très imprécise ; il vaut mieux la négliger.

4. Du moins dans la pratique ordinaire, où l'on féconde les pieds femelles avec n'importe quel pollen ; les Américains ont montré dans leurs cultures expérimentales que dans l'auto-fécondation ou emploi de pollen provenant de pieds mâles de la même variété que les pieds femelles, la descendance conserve le caractère des parents, avec les légères variations qui sont la règle dans tous les cas.

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région de production des dattes alors que auteur en exclut le plateau de Barca1 Il aurait lieu aussi de reviser les limites méridionales en Afrique occidentale le fruit est récolté dans les oasis du Kaném jus au 13e degré de latitude au Sénégal aux environs de ayes arbre regardé plutôt comme une plante sacrée que comme un végé tal utile se rencontre encore non seulement dans le Bernou mais au Nord du Dahomey dans le pays Mossi Ouagadougou) Bobo-Diou- lasso Sikasso Kouroussa Timbo etc mais il semble bien il agisse une extension récente Mr Aug Chevalier qui on doit ces renseignements indique en effet que arbre pénétré aux points de extrême-Sud où avancent les caravanes de trafiquants musulmans2

Mais on ne saurait accorder une confiance absolue aucun tracé quel il soit tous restent frappés une forte indétermination

Rien de plus indécis que la limite de arbre La limite septentrio nale en Europe par exemple ne peut être figurée que par une courbe enveloppant des points de cultures en réalité isolés le plus souvent en situation abritée tel est le cas le long de la côte portugaise aux environs Aveira de la côte occidentale de Italie au Nord de Terra- cine de la côte dalmate Et que penser des îlots aventurés très loin vers le Nord tels que Venise ou même au grand étonnement du voyageur du Rieu qui en fit la constatation3 vers année 1836 les alentours Oviedo dans les Asturies par de lat. en un pays qui ne con vient pas la culture de olivier ni même de la vigne ne serait-ce pas un cas analogue celui des quelques dattiers que on cultivait naguère grand peine aux îles Borromées où ils gelèrent en 1830 jus au pied

De même les limites que on peut indiquer pour le dattier produi sant un fruit comestible peuvent être maintes fois reportées plus au Nord si on tient compte des cultures de faible importance en Syrie par exemple Palestine comprise) où Fischer arrête Gaza et la vallée du bas Jourdain alors un observateur récent indique Saint- Acre comme un centre de culture déjà notable au même titre que Gaza5 et de petits groupes en station abritée se rencontrent plus au Nord en dépit une maturité capricieuse Latakieh Saint- Acre en somme mérite autant être compris intérieur de la limite du dattier cultivé pour ses fruits que Gafsa en Tunisie déjà

POPENOE art cité oasis côtière de Derna rassemble encore près de 000 pal- miers)

AUG CHEVALIER Dattiers fruits comestibles cultivés sur la Cote ïAzur Rev de Bot appliquée IV 1924 188-198) 188

Voir CANDOLLE ouvr cité 344 Ibid. 344 PAUL PARMENTIER Lagriculture en Syrie Rev de boappliquëe II 1922 151) ANONYME La culture des arbres fruitiers en Syrie et en Cilicie Ibid. 1921

136)

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considérée comme une oasis de montagne et où les dattes mûrissent mal1 La notion même de maturation ne laisse pas que être imprécise des procédés artificiels de maturation peuvent rendre comestibles des fruits insuffisamment mûrs et étendre par là la zone de la production des dattes Elche en Espagne point de beaucoup le plus septentrio nal de la culture commerciale 115 000 pieds donnent des fruits livrés

la consommation cela grâce la maturation artificielle les dattiers du littoral algérien donnent des fruits dont la maturité très incomplète

lieu au printemps retardée par les froids de hiver traités par des vapeurs de vinaigre ils deviennent noirs et sont comestibles

Chypre les variétés locales de dattes sont mûries artificiellement en les arrosant avec un mélange de sirop et de vinaigre

Les limites ailleurs diffèrent avec les variétés Les essais accli matation aux tats-Unis depuis un quart de siècle ont montré im portance du choix des variétés dans Arizona bien que les dattes consommées aux tats-Unis vinssent peu près exclusivement de Irak on importa abord des drageons Egypte et surtout Algérie pays plus accessibles3 mais ces variétés algériennes étaient maturité tardive et les pluies en Arizona endommageaient fréquemment la récolte aussi fit-on venir partir de 1913 des drageons provenant de variétés précoces de Irak Une culture bien entendue est donc sus ceptible de modifier aire extension du dattier Très frappant est exemple du célèbre dattier fruits noirs de Nice de la villa de Ces- solle exemplaire unique une variété fournissant chaque année ex cellentes dattes sous le climat de la Côte Azur où aucun autre dattier ne donne jamais de fruits mangeables la provenance en est ignorée et arbre été signalé que il ne donnait plus de djebars il ne en produit que sur les arbres jeunes) mais il tout lieu de croire

1.M LANGERON Les oasis de montagne du Sud Tunisien La Gèo grap hie XXXVIII 1922 509-526)

DEVAN Notes on Agriculture in Cyprus and its products Londres 1919 Selon Mr TRABUT directeur du Service botanique de Algérie dans AUG CHEVALIER art cité 198) toutes les dattes qui viennent hors du Sahara au Nord de celui-ci contiennent plus ou moins de sucre mais il reste du tanin insolubilisation du tanin par acide acétique par exemple rend les dattes comestibles Les Améri cains recommandent emploi de la maturation artificielle pour les dattes destinées exportation la méthode adoptée en Californie dans la vallée de Coachella centre de production des dattes consiste dans ensachage des régimes et leur exposition la vapeur haute température dans des chambres de maturation méthode dite Trabut- Drumond voir TRABUT Rapport la création et organisation des stations expé rimentales dans le Sud Constantinois dans GOUVERNEMENT RAL DE ALG RIE DIRECTION DES TERRITOIRES DU SUD Les Territoires du Sud de Algérie exposé de leur situation Alger 1922

PAUL PopENOE Les palmiers-dattiers de Irak INSTITUT INTERN ROME Bull de Renseignements agricoles 1914 no 910 après POMONA COLLEGE OF AGRIC. Journal of Economie Botany Claremont California III 1913 459-477 Pour les importations Egypte MASON Dates of Egypt and the Soudan UNITED STATES DEP or AGRIC. BUREAU OF PLANT INDUSTRY Bull no 271 Washington 1915 1)

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défaut de cette variété perdue, celles d'Elche pourraient «produire deř- dattes dans les jardins les mieux exposés de la côte des Alpes-Maritimes, spécialement entre Nice et Menton 1 ». On en pourrait dire autant de la région de Lisbonne2, où l'on ne consomme que des dattes africaines : le dattier y mûrit souvent ses fruits, et Г adoption de variétés bien choisies permettrait sans doute une récolte régulière.

En somme, l'aire du palmier-dattier est assez mal déterminée et pourrait se modifier singulièrement, si des procédés de culture scientifiques intervenaient. Jusqu'ici la culture n'a été faite qu'empiriquement, par des populations indigènes. Mais l'introduction récente du dattier aux États-Unis, dans la région aride de l'Arizona et de la Californie méridionale, est venue modifier cet état de choses ; l'étude méthodique de toutes les questions se rapportant à cette culture a été entreprise au cours de missions envoyées dans les principaux pays producteurs (Sud Algérien3 et Tunisien, Egypte et Soudan anglo-égyptien, Irak et golfe Persique) et dans des stations expérimentales (Tempe. Arizona ; Indio, Californie), et déjà des résultats importants ont été obtenus. Sans reprendre ici les faits d'ensemble bien connus qui intéressent l'œcologïe du palmier-dattier4, nous essaierons de donner un résumé des données nouvelles acquises à cet égard par les savants américains.

Les missions envoyées par les Américains dans les régions productrices de l'Ancien Monde ont eu surtout pour but l'étude des variétés, en vue de leur introduction aux États-Unis. La connaissance des variétés du palmier-dattier est en effet fort peu avancée : il est très peu de pays pour lesquels on dispose de données précises. Un exemple suffira à montrer l'intérêt d'une telle étude, celui de la culture du dattier au Soudan anglo-égyptien et en Egypte, pour laquelle on dispose d'une excellente monographie écrite par S. С Mason, à la suite d'une mission en 1913 5.

La culture du dattier, presque ininterrompue de la Méditerranée à la région de Khartoum, s'étend là le long du Nil sur 1 800 km. environ : nulle part au monde on ne trouve une aussi longue bande continue, circonstance très favorable à l'étude d'une influence du climat sur les différentes variétés. Cette bande peut se diviser en trois parties : 1° la partie

1. Auc. Chevalier, art. cité, p. 190-194. — Voir aussi A. Robertson Pro.s- Chowski {Rev. de Bot. appliquée, I, 1921, p. 222).

2. Gerbault, Sur plusieurs fruitiers exotiques de la région de Lisbonne [Eev. de Bot. appliquée, II, 1922, p. 59).

3. En Algérie, la direction des Territoires du Sud poursuit des expériences à la Station d'Aïn-ben-Noui, à 9 km. Est de Biskra (Essai de maturation artificielle et de conservation des dattes ; étude des diverses variétés de dattes molles et sèches).

4. On les trouvera rassemblés dans Tu. Fischer, ouvr. cité, et Walter T. Swingle, The Date Palm and its utilization in the Southwestern States (United States Dep. of A<:r., Bureau of Plant Industry, Bull. n° 53, Washington, 1904).

5. Mason, ouvr. cité.

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septentrionale, en aval du Caire, le delta, à climat subtropical chaud relativement humide, grâce au voisinage de la mer ; on n'y cultive pas les variétés produisant les dattes à sécher et à exporter, sauf sur la marge du delta au contact immédiat du désert, mais celles qui fournissent des dattes consommées fraîches ; 2° la partie moyenne, du Caire a Assouan, à climat subtropical un peu plus chaud et aride ; on y cultive les dattes à sécher de qualité supérieure, celles que l'on exporte ; 3° la partie méridionale, très chaude et très sèche, produisant presque uniquement les dattes fermes, séchant spontanément, d'une conservation et d'un transport très aisés et qui sont employées surtout à l'alimentation indigène1. Le tableau suivant2 résume les éléments essentiels du climat.

HUMIDITÉ TEMPÉRATURE UNITÉS DE CHALEUR relative annuelle au-dessus de 1S°

moyenne moyenne du 1er mai au 31 cet. 3

Zone 1. Alexandrie 68 2O°17 1 138° Giseh 69 19°6O 1211°

Zone 2. Siout 53 21°27 1 748<> Zone 3. Ouadi Haifa 34 25°03 2 311°

Meraoui ..... 24 26«58 2 615° Khartoum 33 28°31 2 442°

On saisit une adaptation très nette au climat : les différents types de dattes se succèdent et se remplacent du Nord au Sud, à mesure que les températures croissent. L'humidité de l'air, en effet, n'agit qu'indirectement : si elle est désavantageuse, ce n'est pas par son action propre, mais parce qu'elle intercepte comme un écran une partie des radiations solaires, qui n'apportent plus au fruit qu'une moindre quantité de la chaleur nécessaire.

Les travaux des Américains ont surtout porté sur l'étude des conditions de température exigées par le palmier-dattier.

Ce sont les seules en effet qui soient susceptibles d'être précisées. Les exigences en eau du palmier-dattier ne sont pas mesurables. On indique, en général, les quantités d'eau fournies — ou recommandées — dans les régions irriguées ; qui ne sent à quel point les chiffres sont susceptibles de varier, et varient en fait4, selon les conditions du milieu : il faut tenir compte, en effet, de Г evaporation, de l'infiltration, de l'eau

1. Mason, p. 7 ; on y trouvera un tableau plus complet avec l'indication des noms des variétés.

2. Nous verrons plus loin que les températures au-dessous de 18° n'ont pas d'effet sur la floraison et la fructification du dattier. Les chiffres cités sont obtenus par l'addition des températures diurnes moyennes.

3. Swingle, ouvr. cité, p. 52. 4. Voir Swingle, ouvr. cité, p. 4 4-45. Les chiffres cités pour la région de l'oued

ll'ir varient de un tiers de litre pour chaque pied de palmier à un demi-litre ; H. Jrs, Les oasis de Voued Kir, Paris, 1884, dit que chaque dattier réclame un tiers de litre par minute, mais que les arbres qui reçoivent 0 1. 4. à 0 1. 5 produisent des fruits plus nombreux et de meilleure qualité.

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retenue par les plantes cultivées ombre du dattier enfin de la récolte désirée dans les oasis du Sud Algérien on voit faible distance de dattiers largement irrigués des dattiers croissant au milieu des sables sans autre ressource que eau fournie par la nappe souterraine ces derniers prospèrent cependant en produisant moins de fruits étude de influence des pluies ne donne également aucun résultat précis Alph de Candolle qui avait tentée en est déjà aper u1 mais il en

pas dégagé la raison Le dattier si avide eau craint les pluies et surtout les pluies fortes pendant la période surtout qui va de la florai son la récolte elles sont alors désastreuses empêchant la fertilisation de la fleur ou détruisant le pollen provoquant la fermentation parfois la pourriture du fruit il là une période critique très prolongée du printemps automne La pluie bienfaisante par les quantités eau elle apporte est malfaisante par son contact direct avec la fleur et le fruit de plus elle est associée la nébulosité qui réduit les tempéra tures arbre avide eau mais qui peur de la pluie en est réduit demander son humidité aux nappes souterraines et irrigation est une des causes qui le cantonnent dans les déserts

Une autre est la très forte quantité de chaleur exige son fruit pour venir bien Walter Swingle précisant des indications données depuis longtemps par Alph de Candolle2 montré que les tempéra tures au-dessous de 18 pendant les mois de formation de la fleur et de croissance du fruit en général du 1er mai au 31 octobre soit six mois en tout ont pas effet sur la floraison et la fructification en au tres termes cette température relativement élevée constitue le point zéro pour ces fonctions de la plante On peut donc se rendre compte des conditions de la fructification en calculant la somme des températures moyennes de chaque jour au-dessus de 18 du 1er mai au 31 octobre et en comparant les chiffres obtenus aux résultats des récoltes Prenons comme exemple Algérie et les Territoires du Sud3 Alger la somme ainsi calculée est de 652 les dattes ne mûrissent pas Orléansville pour une somme de 788 les variétés tout fait précoces parviennent seules maturité Biskra 836 de nombreuses variétés mûrissent régulièrement et la production de la datte est la ressource principale lavariete de choix Deglet Nour est cultivée mais elle pas la qualité supérieure qui rendu fameuses les dattes de Oued ir4 dans cette région Ayata les dattes Deglet Nour ont mûri imparfaitement en 1890 et 1891 pour des sommes de températures égales 816 et

ALPH DE CANDOLLE ouvr cité 374 SWINGLE ouvr cité 63 et suiv ALPH DE CANDOLLE ouvr cité 371 SWINGLE ouvr cité 66-67 Dans oasis de Chetma près de Biskra il est vrai la Deglet Nour mûrit parfaite

ment mais grâce irrigation par des eaux de sources chaudes la température de 34 leseaux irrigation de Biskra ont une température de 21 27 33 SWINGLE

49)

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906 tandis elles ont très bien mûri en 1889 avec 091 plus au Sud Tougourt où la somme élève 2049 la Deglet Nour mûrit fort bien On peut admettre que cette variété exige environ 000 Nous avons fourni plus haut les mêmes données numériques pour le Soudan anglo-égyptien et Egypte les récoltes là aussi varient comme la somme des températures au-dessus de 18 Les dattes du Sud Algé rien et de la vallée du Nil sont des dattes tardives les diïttes précoces sont naturellement plus exigeantes encore est le cas dans Irak où Bagdad la somme des températures du 1er mai au 31 octobre élève 356 les dattes mûrissant août septembre en utilisent ailleurs une partie

En résumé la datte réclame de très hautes températures prolongées on pourrait presque dire les plus hautes températures possible1 arbre au contraire est beaucoup moins exigeant bien plus loin de rechercher les températures extrêmes du désert il semble pour ainsi dire se dé fendre contre elles

Il oppose une résistance extraordinaire des chaleurs torrides des froids excessifs il est capable de survivre sans dommages durables des températures de 52o et de 16 Dans la famille des palmiers aucune plante ne peut lui être comparée cet égard le cocotier par exemple accepte que des températures élevées ne tolère que des froids peu accusés comme il réclame autre part des phïies abon dantes une atmosphère toujours saturée humidité on peut dire il oppose au dattier par un contraste marqué

est grâce sa structure que le dattier est aussi peu sensible aux températures extérieures arbre dans ses parties essentielles est en touré un appareil protecteur et régulateur Deux phénomènes condi tionnent sa croissance la montée ascendante de la sève partir des couches assez profondes 60 m. du sol où les racines vont puiser humidité la localisation de la croissance il agisse de rallonge ment du tronc ou de émission des feuilles en un unique bourgeon terminal géant extrémité de la tige le phyllophore or le tronc est garni une enveloppe isolante formée de la base et des fibres des an ciennes feuilles tombées le bourgeon terminal lui aussi abrite dans une gaine épaisse constituée par les bases fibreuses des feuilles vivantes Les températures qui pénètrent intérieur des couches où se fait la

Il est noter aussi que le dattier fleurit tardivement au printemps ce qui met la fleur ou le fruit jeune abri des gelées tardives souvent destructives chez la plupart des arbres fruitiers la pistache le même avantage SWINGLE ouvr cité 61

Tout ce qui suit après VINSON Tite effect of climatic conditions on the rate of growth of Date Palms The Botanical Gazette Chicago LVII 1914 324-327) et surtout SILAS MASON The minimum temperature for growth of the Date Palm and the absence of resting period DEP OF AGRIC. Journal of Agricultural Research XXXI 1925 401-414) Partial thermostasy of the growth center of lhe Date Palm Ibid. 415-454 The nhibitive effect of direct sunlight on the growth of the Date Palm Ibid. 455-468)

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circulation de la sève et la multiplication des cellules celles aussi qui pénètrent intérieur du sol sont non pas les températures de air avec toutes leurs variations mais ces mêmes températures régularisées réduites pour ainsi dire leurs moyennes Des thermomètres placés dans le bourgeon terminal enregistrent des températures plus élevée& que celles de air aux heures les plus froides la différence peut aller

14 et demi) plus basses aux heures les plus chaudes la diffé rence peut aller 17 18 amplitude diurne est beaucoup plus réduite dans le bourgeon que dans atmosphère et elle reste faible

et demi au plus la courbe des variations diurnes se tient dans le bourgeon au-dessus de la courbe dans air environnant vers le lever du Soleil au-dessous de 14 16 heures Le mieux est de comparer la courbe de croissance la courbe des températures moyennes pendant une période suffisamment longue une semaine par exemple

Grâce sa gaine protectrice le dattier est capable de croître même quand les températures extérieures sont très hautes ou très basses en habitat favorable avec une quantité eau suffisante notamment il poursuit sa croissance un bout de année autre sans période de repos En pleine saison froide dans la seconde quinzaine de novembre 1917 Indio les températures tombèrent de 18 et demi 12 moyen nes hebdomadaires il eut cependant une croissance moyenne de 10 millimètres par jour la fin de décembre une montée exceptionnelle du thermomètre près de 18 moyenne hebdomadaire entraîna une accélération de la croissance éleva 14 millimètres par jour Le taux de croissance en effet est strictement conditionné par la tempé rature extérieure moyenne considérée pendant une période suffi samment longue la courbe des croissances est peu près parallèle

la courbe des températures hebdomadaires moyennes avec cette correction que la croissance est proportionnellement plus rapide aux hautes températures très faible quand la moyenne des températures est aux environs de 10 elle est son maximum après les fortes moyen nes de 32 38 On ne connaît pas de plante dont accroissement se montre en rapport si étroit avec les températures

Est-ce dire que en circonstances exceptionnelles la croissance ne arrête jamais En fait au cours des observations faites dans la région des cultures aux tats-Unis Tempe et Indio on constaté des inter ruptions de la végétation mais pendant des intervalles très courts et par des froids rarement réalisés La croissance cesse entièrement au- dessous de 10 avec de légères variations selon les variétés et les indi-

Contrairement ce on admettait ici ALPH DE CANDOLLE ouvr cité 371-372 croyait une interruption de la végétation pendant hiver une

cessation ou un extrême ralentissement après la fructification BROWN Thé Date Palm in Egypt gr Journal of Egypt 1915 63-79) admet que la croissance commence la fin avril ou au début de mai SWINGLE ouvr cité 59 admet une période de repos pendant hiver

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vidus) pourvu que cette température atteigne le centre de croissance est le point zéro pour la croissance Une telle température est que bien rarement atteinte dans les régions productrices de dattes pendant une durée assez longue pour que le bourgeon terminal en soit affecté Mais des températures beaucoup plus basses de air extérieur peuvent être supportées sans que arbre interrompe sa végétation on vue se continuer bien que fort ralentie Indio par des froids nocturnes tom bant au-dessous de et même de pourvu que des chaleurs de jour bien supérieures 10 vinssent compenser ces refroidissements

arbre accommode donc aux écarts de température du milieu désertique où il vit en se protégeant contre eux non en les utilisant Il se défend même contre la lumière intense du désert nécessaire la maturation de son fruit elle est défavorable son développement végé tatif Vinson avait déjà constaté que la plus grande activité ac croissement pas lieu pendant la période des plus hautes températures maxima mais pendant celle des plus hautes températures minima est-à-dire pendant la période des nuits chaudes en autres termes arbre croît surtout pendant la nuit Mason donné explication de ce fait il remarque que pendant le jour la croissance continue bien que réduite par temps nuageux cesse entièrement par insolation directe action inhibitrice de la lumière intense des régions désertiques est évidente1

Les exigences de arbre et celles du fruit sont très différentes pres que contradictoires On explique les localisations très différentes du dattier cultivé comme arbre et du dattier cultivé pour son fruit Ce sont les exigences particulières de la datte beaucoup plus que celle du dattier qui confinent la culture dans les déserts

MUSSET

La lumière du désert exerce son action inhibitrice grâce ses propriétés particu lières elle est due dit MASON The inhibitive effect... 468) action prépondérante des rayons faible longueur onde du jaune au violet du spectre visible les rayons ultra-violets invisibles contribuent probablement aussi La croissance en absence insolation directe paraît liée la fermeture des stomates qui met obstacle la trans piration