Le Digital Post n°58

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17 /06/11

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L'actualité digitale par DDB° Paris

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Le mot de la semaineVariation de mon web appeaL

La publication par The Sunday Times d’un outil d’évaluation de notre richesse sociale m’a rappelé qu’en 2008, des chercheurs avaient mis en ligne un « test-jeu » destiné à évaluer et comprendre notre degré d’exposition sur internet. J’avais à l’époque expérimenté ce test et quelle déception ! Les sociologues diagnostiquaient mon “web appeal” à hauteur de 3%, en clair, j’étais bien trop pudique pour devenir une star du web. aujourd’hui, j’ai refait le test et j’en suis à 7%.on peut dire que ce score reste faible, mais il a plus que doublé ! pourquoi ? parce que comme beaucoup je suis rentrée dans la course à la singularisation.

Je ne suis pas particulièrement active sur internet et plutôt pudique, mais pourtant, je constate que je suis de plus en plus disposée à donner des informations sur mes goûts, mes occupations... L’expression “web social” est aujourd’hui sur-employée mais je reste frappée par ce phénomène : alors que dans les années 90 on s’inquiétait de la perte des liens sociaux provoqués par internet, on observe aujourd’hui que c’est toute notre sociabilité qui s’exprime et se démultiplie sur le net. au point que nos « likes », nos « share », nos « follows », tous ces liens que nous tissons sur la toile, esquissent chaque jour un peu plus notre identité virtuelle... et réelle.notre identité numérique, plus qu’une véritable révélation, est en fait une projection de soi : sur Facebook, je suis moi, avec mes amis, en un peu mieux, car je vais pouvoir me distinguer, me valoriser, en fonction des liens que j’aurai consciencieusement choisis. pour exister dans la société digitale et la foule de contenus qu’elle fabrique, je me compromets chaque jour davantage dans cette course à la singularisation : c’est à dire l’affirmation que je suis quelqu’un d’autre que mes semblables, parmi mes semblables. a l’opposé d’un besoin d’indépendance, cela suppose une acceptation et une implication dans cette société car c’est à elle que je demande d’estimer et de reconnaître ma singularité.

internet a bouleversé notre rapport au monde, notre façon de consommer, notre façon de communiquer mais, pour moi, il a surtout précipité notre passage d’un individualisme parfois égoïste à un singularisme extrêmement social. Je suis liée aux autres car c’est auprès d’eux que je désire voir ma singularité reconnue. et pour cela, je suis prête à m’exposer chaque jour un peu plus...

bien avant l’avènement du digital, Gide disait “être aimé m’importe peu, c’est être préféré que je désire”. dans une société mondialisée, digitalisée, “websocialisée” (!) c’est encore plus vrai; et les marques ou même les hommes politiques qui joueront avec mon insatiable besoin de singularité réussiront davantage que les autres à me captiver.

pour faire le test de web appeal : http://sociogeek.admin-mag.com/ Le test de The Sunday Times : http://www.the-social-list.com/

marine Hakim, ddb° paris

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“on en parLe”Le m-commerce, nouvel eldorado digital?

NDLR : La semaine dernière, le salon Buzzness Mobile réunissait les professionnels à l’espace Pierre Cardin ; ce mardi, Google tenait sa conférence Think Mobile : It’s Not Too Late To Be Early. A l’heure où l’on vend déjà plus de terminaux mobiles que d’ordinateurs personnels au niveau mondial, les statistiques explosent, les prévisions fusent et les annonceurs tentent de s’adapter tant bien que mal. En France, seules 12% des sociétés ont développé un site mobile contre 17% au Royaume-Uni et 32% outre-Atlantique. « Peu de distributeurs semblent avoir pris la pleine mesure du potentiel de croissance : le M-commerce devrait dépasser les 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France en 2015, contre 500 millions d’euros en 2010, selon Xerfi. »

« Le marché du mobile en 2011 est comparable à celui du Web dans les années 2000 : d’innombrables opportunités pour les entrepreneurs et les pure-players, mais aussi beaucoup de circonspection et de réticences, chez les annonceurs notamment. »

« Actuellement, on s’interroge beaucoup sur le format à adopter : applications natives pour chaque OS (avec un coût élevé et une marge prélevée par l’App Store) ou site mobile ? L’arrivée de la 4G et l’utilisation du HTML 5 vont sans doute bouleverser la donne. »

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La bonne idéeirL

Le contexte : L’opérateur de téléphonie T-mobile a l’habitude de communiquer en organisant des flashmobs et autres événements spectaculaires qui feront l’objet de vidéos virales. En somme, ils digitalisent des événements réels parce que «Life is for sharing».

La problématique : Comment aller un cran plus loin en montrant que T-Mobile sait exactement ce que les internautes et plus particulièrement les mobinautes partagent entre eux ?

L’insight : « Ce que je préfère faire avec mon mobile, c’est jouer et défier mes amis. »

L’idée : T-Mobile s’est associé au plus gros succès des jeux vidéos pour mobile, Angry Birds, pour cette fois-ci non pas digitaliser un événement réel mais faire l’inverse : recréer dans la vie réelle - IRL (in real life) - un jeu vidéo. Ainsi, T-Mobile a reconstruit l’univers des Angry Birds dans un lieu public et permet aux passants de jouer en vrai grâce à son nouveau mobile.

Le plus : Et bien sûr, les passants y jouent grâce à un téléphone mobile...

Le moins : Que restera-t-il de ces nombreux co-branding avec Angry Brids ?

La vidéo : http://bit.ly/lXmfYg

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La moins bonne idéeUne de perdue, dix de retrouvéesLe n°1 des sites de rencontres en Argentine, Zonacitas, a voulu innover en s’implantant sur le mobile. L’insight de départ : quand on sort en boîte, c’est d’abord pour choper. On choisira donc la boîte où l’on trouvera à coup sûr un nombre important de célibataires, afin d’augmenter ses chances de ne pas rentrer tout seul à 5h du matin…. L’application gratuite Single Finders utilise la géolocalisation et la réalité augmentée pour nous informer du nombre « exact » de célibataires présents dans le bar où l’on se prépare à entrer (comprendre : le nombre d’autres utilisateurs de l’application qui se sont checkés au même endroit…).

Le seul problème, c’est que tout l’intérêt d’un bon site de rencontre est précisément de pouvoir séparer le bon grain de l’ivraie, autrement dit de pouvoir parler aux personnes qui me plairont. Après tout, le premier frein à l’online dating reste la peur de se farcir les vieux, moches, pervers et potentiels stalkers qui n’osent pas sortir en vrai. Or, le nombre ne nous dit rien de la qualité : je préfère aller dans un bar où une seule fille me plaira (peu importe d’ailleurs son statut marital…) que dans une discothèque remplie de laiderons disponibles. A l’heure où de multiples réseaux sociaux me permettent de trouver facilement des lieux que mes amis apprécient, de rencontrer des personnes qui partagent mes goûts, pourquoi aller dans un bar où attendent trente célibataires qui, sans doute, ne me plairont pas, ne seront même pas mon genre ?

Le wording (“y en aura pour tout le monde!”) apparente l’application à un LIDL du sexe - peu ragoûtant. La déception s’accentue lorsque l’on compare Single Finders à Grindr, l’application de rencontres géolocalisées spécifiquement gay, dont la technologie (ergonomie impeccable, profils détaillés, échange de photos…) et la progression impressionnante (3 millions d’utilisateurs dans le monde) en font un must.

La vidéo : http://bit.ly/mJcX1v

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à décoUVrirFunnel Vs. Flipper

En décembre 2010, la prestigieuse Harvard Business Review avait consacré son édition au branding sur les médias sociaux. Pour l’occasion, elle avait enterré une bonne fois pour toute la notion de « funnel » chère aux marketers, au profit du Consumer Decision Journey, un concept développé par le cabinet McKinsey qui permet d’analyser de manière plus pertinente les décisions d’achat du consom’acteur à l’ère digitale.

Alors que le funnel retranscrit un parcours d’achat linéaire (le nombre de marques diminue au fur et à mesure que l’on avance dans le funnel, jusqu’à la décision d’achat et donc le choix d’une marque), le CDJ s’attache à prendre en compte les autres points de contact entre la marque et le consommateur ( évaluation des produits online, relation post-achat…) afin d’analyser les phénomènes de loyalty et d’advocacy.

En juin, l’équipe de Publicis Modem a décidé d’enfoncer le clou, en proposant la théorie du « flipper » pour remplacer le bon vieux « funnel ». Et l’agence de nous proposer un petit flip book de réflexion, ainsi qu’une série d’études de cas. Un récapitulatif bien utile, et une analyse intéressante des opérations de Honda, H&M, Coca-Cola ou encore Glee.

Le site : http://www.boost.publicis-modem.fr

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Le diGitaL est partoUtwhen digital personality becomes real

Mods, Emo, rappers, dub step... mon look reflète une partie de ma personnalité et de la musique que j’écoute. Mais comment revendiquer et partager mes goûts musicaux dans la vie réelle alors que je le fais si facilement online, via Spotify ou Youtube ?

Deux étudiants de la Miami Ad School répondent à cette question avec leur projet pour la marque Diesel, en partenariat avec Grooveshark, la troisième plateforme de streaming musical (devenue récemment la première dans la catégorie du streaming musical gratuit et sans limitations au regard des changements de politiques de Spotify et de Deezer).

L’idée est simple : je vais mettre ma playlist préférée sur mon T-Shirt, sous la forme d’un QR code. Je peux ainsi partager mes goûts musicaux IRL : un scan du T-shirt suffit pour que n’importe qui puisse écouter mes morceaux préférés ! Les musiques s’affranchissent des styles vestimentaires, et tout mon écclectisme peut se résumer dans un code personnalisable.

La personnalité virtuelle prend donc ancrage dans le réel, le QR code y gagnant une dimension à la fois sociale, personnelle et unique.

La vidéo : http://www.vimeo.com/23386685

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Les marqUes aGissentperrier, c’est chaud !

Perrier - à la longue histoire publicitaire (on a tous en tête les fameuses pubs de JP Goude) - est en train de faire du digital son canal d’expression privilégié. Après la maison habitée par la charmante Dita von Teese, Perrier creuse le même sillon du hot et du sulfureux avec un dispositif ingénieux : plus on regarde la vidéo et plus on la partage, plus la température monte. Sur la chaîne Youtube, différents paliers de nombre de vues permettent d’accéder à de nouvelles vidéos, plus hot les unes que les autres.

Mais attention à la sur-promesse : est-ce que j’ai vraiment besoin de Perrier pour mater une vidéo hot sur Internet ? Pour l’instant, ça a l’air de marcher, avec 4,5 millions de vues.

La vidéo : http://www.youtube.com/perrier

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Le www.de La semaineLa main de dieUOu sa souris. Si Dieu était un webmaster, ou tout simplement un internaute, l’ombre de celui qui nous survolerait du plus haut des cieux ressemblerait bien à un gros triangle traînant un petit rectangle. Le site Godmouse.com a le mérite de nous faire vivre cette expérience étrange, et de satisfaire nos fantasmes de démiurge mégalomane. D’ailleurs, lorsque l’on y réfléchit un peu, l’idée ne semble pas si saugrenue : à surfer sur Google Maps, on acquiert bien certains des attributs jusque là réservés aux dieux : ubiquité et omniscience. Bon, d’accord, ça reste un dieu spectateur. Sinon, pour ceux qui préfèrent les voitures, vous pouvez désormais parcourir le monde à l’aide d’une superbe Mini. Que l’on soit Dieu, internaute ou pilote, le monde est notre terrain de jeu. Merci Google Maps!

Le site : http://godsmouse.com/

Mini Maps : http://www.minimaps.fr/facebook/

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La Vidéo cULtetake it to the real world!

Et si l’on appliquait la mécanique des réseaux sociaux à la vie réelle ? Partager ses albums photos avec un inconnu dans un parc, suivre une fille dans la rue comme on l’aurait “follower” sur Twitter... C’est la démarche adoptée par Nicolas Muhly et Craig Lucas dans le cadre de la promotion de leur nouvel opéra à l’ENO (English National Opera), intitulé Two Boys.

Via cette vidéo d’apparence légère, les auteurs forcent les internautes à un constat : ce qui nous semble naturel online ne l’est pas du tout offline. Les normes du virtuel sont inventées tous les jours, découlant principalement de l’utilisation des réseaux sociaux : like, wall, comment, status, relationship, follow… autant de notions qui font partie de notre quotidien et que l’on n’envisage pourtant pas autrement que via l’écran d’un ordinateur ou d’un smartphone.

L’humour potache de la vidéo n’est pas aussi naïf qu’il le laisse penser au premier abord : quand la norme virtuelle cherche son équivalent réel, il y a un choc, une incompréhension, une peur. Are we making monsters ? C’est la question que nous posent ces deux dramaturges.

Le site de l’ENO : http://bit.ly/fLdl0o

La vidéo : http://bit.ly/lEixK3

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35,6 millionsc’est l’audience du Huffington post au mois de mai.

Le pure player participatif a ainsi dépassé pour la première fois le site du new York times (33,6 millions de lecteurs).

Un signal fort pour le leader historique de la presse américaine, qui a lancé il y a quelques mois sa formule payante,

contestée notamment pour sa complexité (les prix évoluent en fonction des devices

que l’on utilise pour accéder au contenu).

Source : étude GroupM, et SFR Régie Mars 2010

incroYabLe

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_ La taxe Google supprimée..._…avant même d’avoir vu le jour. Ce prélèvement de 1% sur les achats de publicité en ligne devait entrer en vigueur le 1er janvier 2011. Très contesté, il avait été reporté au 1er juillet, avant d’être intégralement supprimé il y a quelques jours, suite au vote de l’amendement de la députée Laure de la Raudière.

_ Facebook sur le déclin ?_Le site Inside Facebook affirme que dans les pays anglo-saxons ayant adopté Facebook en premier, Facebook perdrait des utilisateurs, passant de 155,2 millions à 148,4 millions aux Etats-Unis. Au Canada, 1,52 million d’utilisateurs auraient déserté, et plus de 100 000 au Royaume Uni, en Norvège et en Russie... De quoi remettre en question les valorisations boursières faramineuses du premier réseau social, qui dépassent aujourd’hui les 100 milliards de dollars.

_ Pour un Internet pur_La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a décerné mardi ses premiers labels PUR à 17 plates-formes d’offres légales de contenus culturels sur Internet. Le label PUR (Promotion des usages responsables) certifie que les contenus en ligne de ces plate-formes « respectent les droits des créateurs ». D’ici juillet, une quarantaine de services devraient être labellisés.

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