LE CROISIC , PORT DE PECHE ARTISANALE . 1
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Cahier Hantais n° 25, pp 87-96. 87
LE CROISIC , PORT DE PECHE ARTISANALE . 1'
L. JAGOT
Nantes
Le Croisic est un port de pêche et de plaisance de la Loire
Atlantique. Face à la longue nèche sableuse de Pen Bron, qui limite l es
marais salants guérandais, il s'étire l e long de la rive sud de la baie
qui porte son nom . L'économie et la vie croisicaise reposent sur deux activités
qui entretiennent des rapports ambigus : l a pêche et le tourisme.
La pression du tourisme est très forte. Ce so nt environ
30 000 personnes qui résident provisoirement sur la commune, soit 7 fois
plus que la population y résidant en permanence. 41 % des habitations,
soit 1184, sont des résidences secondaires . Il ex i ste également 5 campings
qui acc u eillent environ 15 000 campeurs, un camp de vacances de la
Société Générale, trois colonies de vacances et une dizaine d'hôtels .
Pour les entreprises locales, bâtiment et commerce, l'apport
économique du tourisme est incontestable. La pêche et la conchyliculture
sont moins impliquées par cette activité. Les pêcheurs du Croisic ne pratiquent
pas une vente directe aux con_sommateurs; néanmoins en saison
on note une augmentation de la demande en criée qui favorise
estivale,
l'act i vité
de pêche. Elle doi t par contre faire face à la concurrence
celle-ci s ' exerce sur l ' espace portuaire la dualité du
plaisance, peut être source de conflits.
* Résumé de mémoire de maîtrise
de la plaisance:
port, pêche et
88
11 ex i ste de fait un fragile équilibre entre pêche et t ourisme,
l a venue en saison estivale de milliers de touristes offre un important débouché
pour les produits de la mer, mais ceux qui vivent de la pêche apprécient
peu de se retrouver périodiquement envahis sur leur lieu de trava-il par
une population étrangère et spectatrice .
POIDS SOCIOECONOMIQUE DE LA PECHE
La population du Croisic est de 4246 habitants (recensement
de 1975 ) , La pyramide des âges est équilibrée, les moins de 20 ans représentent
29 % de la population et les plus de 65 ans n'en représentent que 18 %.
Néanmoins , la classe des moins de 5 ans est la moins nombreuse, preuve
d'un vieillissement de la population.
La population active s'élève à 1569 habitants. Au Crois ic,
une personne en œ.itvivre 2,7. En 1974, il y avait 317 marins auxquels s'ajou
taient 35 emplois induits directement (avitaillement, chantier •• • ). Ce qu i
fait 352 emplois, soit 22,4 % de la population active.
C'est le secteur qui emploie le plus de personnel
viennent ensuite les services : 295 emplois ; les commerces 213 et le bâtiment:
192. C'est donc près du quart des actifs qui vivent directement de la pêche.
Multiplié par le coefficient de 2,7, ce sont 923 personnes qui en dépendent,
soit 21 % de la population.
Pour subvenir à leurs besoins, on peut estimer que 1/5
du personnel des services, commerces et bâtiments travaillent pou r eux,
soit 140 emplois. Cependant, en dehors de la commune, du personnel travaille
grâce et pour la pêche. Ce sont des administrations (Affaires Maritimes),
des services (banqu es •.. ) etc. .. . On estime qu'un emploi en mer crée 1,5
emplois induits hors de la commune soit environ 550 emplois .
Ce sont donc 690 emplois induits directement, plus 352 emplois
directs soit environ 1050 emplois qui existent de par l'activité de pêche
croisicaise.
LES MOYENS, LES TECHNIQUES ET LES LIEUX DE PECHE
La flotte du Croisic est composée de 88 navires, tous armés
en pêch e artisa nale . C'est une flotte très hétérogène . On distingue néanmoins
des regroupements.
1 - Les chalutiers ayant un tonnage compris entre 20 et 35 tx, et une puissance
s'étalant de 150 à 410 cv.
On y trouve 9 chalutiers armés en pêche côtière. Leur principale
activité est le chalutage du poisson de fond et de la
~ 11.E GROIX
OTID §§§ ---
LIEUX DE PECHE FREQUENTES PAR LES BATEAUX CROISICAIS EN 1982
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Sole, rnerlucllan, lan9oua!ine,mer1an ,boodroie (COiin)
Sardine, anchois, lieu,dauro de ,mertu
Mll'kln, m.nucnon,,ole,rou~ (pe!i19 picne )
Crevette, pritre
Coquille St . JacquH
Civelle
Homard ,tourteau ,orai9née
Casier à crevet!n ro-
Limite Est de la 9ronde vasière
Limite du chaluta9e côtier
LIEUX DE PECHE FREQUENTES PAR LES BATEAUX CROISICAIS EN 1965
Zone de pèche de ,ordi,,..
Zone de pèche die cnJ1tocN au coaier
Zone de pêche die ~IN Qm.
Limite Est de la 9'Qnde 'IIJSiè,
Wmi le des fonds de cllaluN19e
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Le Four RE 1
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C4,/oglap/N I.G.A.R.U.N .. ·-;,, A.DUIIOIS - Jonr1w 19~
90
langoustine . Mais, ils arment parfois pour l e pélagique
et pêchent la coquille st jacques du 1er octobre au
15 mai ( période légale).
8 chalutiers armés de manière saisonnière en petite
pêche et pêche côtière . Il y a 3 chalutiers pélagiques
qui pratiquent essentiellement ce métier mais qui ne
négligent pas le chalut de fond. Il y a aussi 5 chalutiers
qui pratiquent les mêmes métiers que l e groupe précédent.
L'armement saisonnier à
pour
fonds
des
ces navires afin
à langoustines qui
côtes. Une fois la
la pêche côtière est nécessaire
qu'ils puissent atteindre les
se trouvent à plus de 3 miles
saison passée, leur activité
s'exerce aux abords des côtes.
2 - Les caseyeurs, tous armés en petite pêche . Ici on dégage deux sous
groupes :
les caseyeurs
propulsifs de
de 29 tx, il y
210 à 250 CV.
en . a 4, avec des groupes
Ce sont de grosses unités
qui pratiquent aussi bien le casier à crabe qu'à crevette,
et qui à l'occasion mouillent une palangre.
24 caseyeurs de moins de 15 tx.
n'excède pas 130 cv. Le navire
gros efforts comme c'est le cas
La dispersion dans les tonnages
Leur puissance motrice
n'a pas à subir de
pour les chalutiers.
y est importante, on
y trouve des navires de 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
15 tx.
3 - Les chaiutiers de moins de 15 tx : ils sont 22. C'est un ensemble très
divers . Les tonnages s'étalent également de 2 à 15
tx avec des puissances motrices ne dépassant pas les
150 cv. Ces petits chalutiers sont armés en petite pêche
et sortent soit le jour, soit la nuit suivant les saisons.
Ce sont des navires po l yva l ents qui pratiquent aussi
bien le chalut de fond que le cha l ut à crevette ou
la drague à coquille. Certains pratiquent également
le tamis à civelle .
4 - Dans ce dernier ensemble sont regroupés 21
bien la traîne que la palangre ou la ligne.
navires qui pratiquent aussi.
Ils ne négligent pas à
l'occasion de mouiller quelques casiers, ainsi que d'aller
.pêcher la civelle pendant la saison. Ce sont des unités
de petit tonnage, ne dépassant pas les 10 tx . La polyva
lence est la raison même de leur survie et elles pratiquent
suivant la saison la pêche la plus rentable. On y
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trouve des unités que l'on peut qualifier de marginales;
l'équipage est constitué d'un seul homme parfois retraité,
et leur production quoique devant être prise en considéra
tion, est minime.
On a pu opérer un regroupement en prenant des limites
assez larges, mais au sein d'un même métier il existe des différences impor
tantes entre les navires. Dans to us les group es, on trouve des navires
récents et d'autres plus anciens. On note cependant un rajeunissement de
la flotte. Les pêcheurs bénéficient du plan de relance pour une première
installation ou pour une modernisation des unités existantes . Cependant,
de nombreuses unités commencent à prendre de l'âge et leur remplacement
risque d'être difficile à opérer . (51 unités ont plus de 10 ans dont 14
qui ont plus de 20 ans ; chiffres de fin 81).
Le chalut est le métier le plus représenté avec 39 unités
chalut de fond (pour la capture de
chalut pélagique ( pour la capture des
et la drague à coquilles. Les caseyeurs
pratiquent à l'inverse des chalutiers des méthodes de pêches passives .
Ils utilisent suivant l'espèce recherchée, différents typ es de casiers : casier
à crevettes et casier à crabes. La palangre reste un métier important ,
pratiqué par de nombreuses petites unités pour la capture du lieu et du
bar. La traîne est peu pratiquée, elle reste une activité estivale.
qui le pratiquent. On distingue, le
la langoustine, de la sole ..• ) le
espèces "flottantes", sprat, sardine ... )
Les marées au Croisic sont de courte durée, elle excèdent
rarement les 48 heures. Les zones de pêche sont donc proches du port d'attache .
Les fonds exploités s'étendent de Belle Ile au nord, à l'lle d'Yeu au sud
et sont limités à l'oues t par la grande vasière.
Les chalutiers pélagiques trainent leurs chaluts à des profon
deurs de 40 à 50 m au large de Belle lle, de la Banche et de Noirmoutier.
Ils travaillent sur les mêmes zones que les chalutiers de fond qui pêchent
la sole et le merluchon sur le plateau continental et la langoustine dans
la grande vasière.
Les chalutiers armés en petite pêche s'éloignent peu ils
restent à l'entrée du Mor Braz, aux alentours des Cardinaux à l'ouest de
Hoedic.
Les caseyeurs exploitent largement le plateau du Four,
ils y trouvent araignées, tourteaux et homards. Les chalutiers interviennent
sur le plateau du Four à l'époq ue de l a coquille st j acq ues. 11 y a là
un cantonnement sévèrement surveillé. Les civelliers exploitent l'estuaire
de la Vilaine et l'estuaire de la Loire.
REFUGE ET LIEU D' ECHANGE LE PORT
Le port du Croisic, installé à la pointe de la presqu'île
guérandaise, occupe un site privilégié. En retrait par rapport à la sortie
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du chenal qui relie les marais salants à la mer, il est bien abri.té des
houles du large.
Le port se présente comme une alternance de petites darses ,
les chambres, et de terre-plein, les jonchères. Les chambres sont au nombre
de trois, La chambre des vases est la plus en retrait par rapport au large.
C'est là qu'a été aménagé le port de plaisance en 1970. Celui-ci dispose
de 259 anneaux . La situation de cette chambre, en fond de port, la prédispose
à l'envasement.
REFUGE ET LIEU D'ECHANGE LE PORT
z. Joo•~--du onnco
3- Pot in, jonC~
4. QIIOi Her.,. Rleile
,. Petite cl'IGfflbte
6 • Quoi de la pot lie CI\Offl bre
7. Ancienne criée
8-Gnlnd • jonCMro
9. COie de coronoQ•
~•Slip way
11. Grande chambre
,z. _.,. <1e L.én100
13· Qvol du-• Clouet
14• Quai de L6nî90
i&. Nouv.tJe criée
16- ?ontcn du port de •-
Les autres chambres, la petite chambre et la gra nde chambre,
abritent le port de pêche . La grande chambre est un vaste bassin de 300m
de long où les navires de 35 tx peuvent se réfugier sans p r oblème. La
petite chambre a des dimensions plus modestes et surtout, située à -proximité
de la chambre des vases, elle souffre des mêmes problèmes que celle-ci.
Le Croisic est un port d'accès aisé, c'est un refuge facile
en cas de mauvais temps. Il possède cependant l'inconvénient d'être un
port à marée avec 2,5 m de tirant d'eau , on peut rentrer par tout temps
avec un coefficient de 63 par plus forte marée, il y a une heure de flot.
C'est sur la jonchère de lénigo qu'a été construite l a nouvelle
criée. Elle venait remplacer les anciens bâtiments devenus trop vétustes.
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La lourdeur de l ' investissement a poussé la municipalité à en confier la
gestion à la Chambre de Commerce de Saint-Nazaire (CCI). La CCI a récupéré
également la gestion du port . La CCI voudrait également obtenir la gestion
de la criée du port voisin de la Turballe, actuelleme n t municipale, pour
créer "une unité de pêche" . 11 y a de fait une complémentarité entre ces
deux ports. Les espèces fines et crustacés son t débarquées au Croisic, et
le poisson tout venan t , à la Turballe .
Les débarquements en criée ont beaucoup évolué depuis
1969 . A cette époque le Croisic était un port sard i nier. Les poissons saisonniers
constituaient 45 % des apports totaux, les crustacés avec 25 % prenaient
la seconde place . Venaient ensuite les poissons ronds avec 15 %, l es poissons
plats avec 7 % et les coquillages 4 %. La part des poissons saisonniers
se maintient à 40 % jusqu ' en 1974 où elle chute brutalement pour ne plus
représenter que 17 %. Ce chiffre est à mettre en rapport avec la fermeture
définitive des conserveries installées sur la commune .
les prises en crustacés ont peu évolué, les
de 660 t. Sa part relative du tonnage total n'a
Par con t re ,
tonnages oscillent autour
donc cessé de monter en corrélation avec la chute des tonnages de poissons
saisonniers.
11 y a une baisse générale des apports, en liaison avec
la chute de la demande en poissons sa i sonniers.
TonnH
DEBARQUEMENTS EN CR I EE DE 1969 A 1981 EN TONNES
~ Crv1tacff § R,i MO M plOtl D Poieeoneeo iloM ier9
lIIIIIIIl CoquilloON, molluaquN [Jill f'cj__,. defond a ronda
Seure. : AHof,.. l,lo,11/lflH
C11rtog rapll # 1.11.A.R.I/. N .• d•#in: Il. D/JCHl ll l• ll ,l /lf/ U,U • .,,, ,,.,,., T911!1
- En opposition avec les tonnages, la valeur des produits
débarqués n'a cessé d'augmenter. Elle a été multipliée par trois en 12 ans.
La part des crustacés, bien qu'elle reste stable en tonnage, ne va pas
cesser d'augmenter en valeur : 4,3 MF en 69, 15,2 MF en 81.
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VALEUR DES DEBARQUEMENTS EN CRIEE DE1969 A 1981 { X 1000 F )
~ Cru1tacé1 D Pol._,• eoieonnl.,..
C<lrfo9ro,,hr. /. 6. A. 11.IJ. N .• - n: " · IHICNI JIIE-/IIAIHIU.AZ. Jatw iH 196!J
11 en est ainsi de manière générale pour la valeur de chaque
es-pèce . Il est logique que le prix du poisson en criée sui ve le cours de
l'inflation . Aussi c'est s.u-trut le poids relatif de chaque espèce dans la to t alité
des apports qu'il nous faut appréhender. Les crustacés depui s 1969 ont
maintenu leur première place représentant en 1981 plus de 50 % de la valeur
totale. Les poissons de fonds ronds ont p r is la seconde place avec 26 %,
viennent ensuite les poissons plats avec 15 %, les coquillages avec 6 %
et enfin les poissons saisonniers qui ne représentent plus que 7 %. {18%
de la valeur tota l e en 1969 ) .
Les débarquements en crustacés sont devenus les plus impor
tants, non parce qu'ils ont augmenté, mais par élim i nation des apports
de poissons saisonniers.
Ces dix dernières années ont co n sacré l'abandon d'une
pêche quantitative au profit d'une pêche qualitative, ce qui fait du Cro i sic
un por t cher , en opposition avec la Turballe, spécialisé dans les forts tonnages
d ' espèces moins chères.
Cette évolution dans l es débarquements s 'es t accompagnée
d'une évolution des structures . Les pêcheurs ont pris conscience des problèmes ·
inhérents au mode d'exploitation de leu r entreprise. Aidés par l es pouvoirs
pub li cs, ils ont cherché des solut ions collectives à l eu rs problèmes de fonct i on
nement et de gest ion. Ainsi ont-ils créé un groupement de gest ion . Celui
ci gère les entreprises artisanales qui lui son t confiées mais également
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conseille les pêcheurs .
Les problèmes de rentabilité de l'exploitation sont à l'origine
du conflit d'août 80. Les Croisicais ont bloqué leur port et se sont joints
aux nazairiens pour le blocus de l'estuaire de la Loire. Ce conflit a été
le révélateur de tensions au sein même du monde halieutique tensions
entre Turbal lais etCroisicais, entre patrons et marins.
L'ECOULEMENT DES PRODUITS
Les ventes en criée sont estimées à plus de 65 % des apports.
Les ventes ont lieu à heures fixes ce qui permet de regrouper et d'étaler
dans la halle toute la production . C'est pour le mareyeur un élément important,
il conna1't avant les enchères la quantité et la qualité des produits disponibles.
On distingue trois types d'acheteurs les mareyeurs, les
détaillants, et la coopérative de mareyage . Sur les 90 acheteurs fréquentant
la criée du Croisic, 12 seulement sont des mareyeurs-expéditeurs, les autres
sont des détaillants. La part des détaillants n'excède jamais 35 % de la
valeur totale des débarquements en criée.
11 y a une fluctuation saisonnière du marché, les circuits
de distribution évoluant pendant l'année . En saison estivale, la quasi totalité
des apports est vendue sur la frange littorale. Par contre en hiver, la
demande sur la côte diminue, une partie de la production est alors dirigée
vers des centres de grande consommation .
Le Croisic est un port cher, on
Leurs prix ne sont pas compétitifs en dehors
exclusif du Croisic qui se limite à la région
littorale de la Loire-Atlantique .
y vend des espèces fines.
de l'espace de distribution
nazairienne et à la frange
Le Croisic, premier port de France par ses prix, ne commerciali
se principalement que des espèces à haute valeur marchande . C'est sa grande
particularité, puisque par ailleurs il n'apparaît qu'au 22ème rang pour
les tonnages débarqués.
Sa deuxième
sur son arrière pays strict
spécificité
il ne
réside
subit
dans
aucune
sa position
concurrence
de monopole
d'un autre
port, et surtout pas de la Turballe qui lui est complémentaire au niveau
de la production . Mais si les pêcheurs croisicais et turballais exploitent
cette complémentarité, en vendant leur produit à l'un ou l'autre suivant
la pêche, il n'en demeure pas moins que cette complémentarité n'est qu'économi
que. En réalité, comme cela s ' est produit au cours de la grève d'août 80,
des rivalités existent entre Turballais et Croisicais : ces rivalités pourraient
avoir pour fondement des choix différents, donc des problèmes différents
et une vision différente de l'avenir . La CCI essaie pourtant actuellement
d'aplanir ces différents afin de pouvoir mettre sur pied une unité de pêche.
Mais cette réalisation, bien qu'effective, est loin d'être officialisée.
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La chance du Croisic est donc d'être l'unique port d'espèces
fines au nord de la Loire-Atlantique. L'abandon, au cours des années qui
ont suivi la crise sardinière , d'une pêche quantitative au profit d'une
qualitative s'est révélé bon en effet l'absence de concurrence a permis
la pratique des prix élevés de vente en criée. ces prix élevés ont favorisé
la rentabilisation d'une pêche artisanale au matériel coûteux. Ainsi, tandis
que le tonnage des débarquements en criée a peu évolué depuis 1969 ( exception
faite des poissons saisonniers), tandis qu'à l'opposé les unités de pêche
deviennent de plus en plus modernes et de plus en plus coûteuses, la multipli
cation par trois des prix en 12 ans a été la seule alternative.
Si la présence d'un nombre important de détaillants en
criée est le garant des prix élevés, l'existence même de ces détaillants
s'explique par un débouché assuré en saison estivale. Le tourisme littoral
est donc l'une des conditions de survie, à l'heure actuelle, de la pêche
artisanale au Croisic .