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juillet - août 2007

Le crépusculede la paternitéLe crépusculede la paternité

Les pères jouent un rôle clef • Papa a raison !Les parents uniques peuvent réussir. Voici comment

A propos de… Meguiddo

Les pères jouent un rôle clef • Papa a raison !Les parents uniques peuvent réussir. Voici comment

A propos de… Meguiddo

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juillet - août 2007 volume 6 numéro 4Bonnes Nouvelles paraît six fois par an et est une publication de

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Sommaire

Le crépuscule de la paternité

Il est une épidémie grave, qui fait de terribles ravages.Qui laisse dans son sillon des cœurs et des rêves brisés.Pères, où êtes-vous ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

En couverture

Les pères jouent un rôle clef

Bonnes Nouvelles a interviewé le Dr Ross Parke, professeur de psychologie réputé àl'Université de Californie de Riverside. Voici ce qu'il pense des rapports père/enfant. . . . . . . 7

Papa a raison !

Plusieurs enquêtes révèlent que les enfants grandissant sans leur père ont tendance à êtreplus agités et moins sûrs d'eux-mêmes. Il est grand temps de mettre fin aux relations fami-liales distantes et brisées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Les parents uniques peuvent réussir. Voici comment

L'épidémie actuelle de divorces et de parents uniques touche bien des gens, chrétiens ycompris. Vous pouvez réussir si vous êtes chrétien et parent unique. . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

A propos de… Meguiddo

Il semblerait que ce site légendaire dans le nord d'Israël soit le territoire le plus disputé aumonde. D'après les prophéties bibliques, Meguiddo va de nouveau être le creuset d'unebataille gigantesque défiant l'imagination – Harmaguédon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

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Au bruit de la porte d'entrée grinçantsur ses gonds, Isabelle et Nathaliebondirent soudain de joie, les

pupilles dilatées, surexcitées, leurs petitscœurs battant la chamade, s'écriant : « Papaest rentré! Papa est rentré ! ». On allait main-tenant pouvoir s'amuser.

Il ne tarda pas, en effet, à les câliner, à lesétreindre, à les retourner dans tous les sens,alors qu'elles se débattaient au milieud'éclats de rire, feignant l'effroi quand ilavançait vers elles jouant l'ours féroce. Leurmère les regardait, amusée, ravie, prête àlancer un appel au calme en cas de ramdamexcessif.

Qui eût pu imaginer qu'une telle scène ris-querait de devenir de plus en plus rare dansle monde ?

La disparition de la famille intégrale

Hélas, dans bien des pays, de moins enmoins d'enfants ont l'occasion de grandir avecPapa et Maman. En France, selon l’INSEE, lepourcentage des familles monoparentales estpassé de 9,3% de l’ensemble des famillesayant au moins un enfant en 1968, à 17,4%en 1999. Cette tendance se poursuit.

« L'absence de pères est le courant démo-graphique le plus néfaste de cette généra-tion, a déclaré l'historien social DavidBlankenhorn. Les enfants sont de moins enmoins heureux dans notre société. C'estaussi ce qui provoque en grande partie nosproblèmes sociaux les plus graves, commeles crimes, les grossesses d'adolescentes, lessévices sexuels sur enfants, et la violencedomestique contre les femmes » (FatherlessAmerica : Confronting Our Most UrgentSocial Problem, 1995, p. 1).

Avec un taux de divorces avoisinant les50%, et l'augmentation subséquente desfoyers monoparentaux, pas étonnant qu'uneminorité d'enfants puissent s'attendre à vivreavec Papa et Maman. Dans la majorité descas, c'est le père qui s'en va, laissant à la mèrele soin d'éduquer seule les enfants, ce qui pro-voque de sérieuses répercutions pour ces der-niers (voir « Où est passé Papa ? », à la p. 5).

Le père joue-t-il un rôle important dansl'éducation des enfants ? Plusieurs enquêtesrécentes ont révélé que bien que la tendancesoit de minimiser son rôle dans la formationde la jeunesse, il joue en fait un rôle clef en

ce domaine et dans la réussite de la nouvel-le génération. Ce qui ne fait que confirmerce qui a été écrit dans la Bible il y a dessiècles.

« Et vous, pères, n'irritez pas vosenfants, mais élevez-les en lescorrigeant et en les instruisantselon le Seigneur » (Éphésiens 6 : 4).

La Bible décrit le père idéal comme étantactivement et tendrement impliqué dansl'éducation de ses enfants.

Évidemment, ces méthodes masculines enmatière d'éducation incluent souvent desjeux qui peuvent irriter et inquiéter la mère,qui se sent en tous points responsable de lapaix et de l'ordre au foyer. Néanmoins, lemari remplit souvent un rôle vital en ce sensqu'il aide les enfants à se développer socia-lement et intellectuellement pendant leurscolarité et par la suite.

« L'implication des pères influe donc, etde manière non négligeable, sur le dévelop-pement social, physique et intellectuel desjeunes », fait remarquer le psychiatre pourenfants, Kyle Pruett, de Yale (cité par JudsenCulbreth, What Dads are Made Of, Reader'sDigest, juin 2005, p. 72). Les gains intellec-tuels sont évidents, dès la première année deleur vie, et ils le sont encore après le secon-daire.

« Quand ils s'occupent de lui, le bébé per-çoit d'avance les styles différents du père etde la mère.… A l'approche de la mère, lepouls et la respiration de l'enfant ralentis-sent, ce dernier se détend, et baisse les pau-

pières (C'est Maman !) Quand le père s'ap-proche, le pouls et la respiration s'accélèrent,ce dernier rehausse les épaules, ses yeuxs'écarquillent (C'est Papa… on va s'amu-ser !) » explique le Dr.Pruett.

Le caractère enjoué du père aide lesenfants à se développer, à être mieux coor-donnés, plus équilibrés et plus optimistes. Jeme souviens avoir montré à mes quatrefilles, très jeunes, à monter à bicyclette,skier, et faire du patin à roulettes, de la plon-gée, et bien d'autres sports. Leurs momentsfavoris, étaient ceux où nous inventions desjeux, comme le tour en hélicoptère, quand jeles faisais tournoyer sur mes jambes commeles pales d'un hélicoptère, ou comme le vol-can, en vol plané depuis mes genoux jusquesur le lit.

Ces activités ont créé des liens durablesentre nous, en les aidant à ne pas craindre derelever de nouveaux défis.

Des expériences sur les enfants ont révéléque ce genre de jeux aide ces derniers à se doterd'expériences sociales et émotionnelles les pré-parant pour leur scolarité. Ils apprennent, parexemple, à avoir confiance en eux-mêmes, àattendre leur tour et à développer des qualitésde chefs. « Les enfants à qui les pères incul-quent ces qualités sociales réussissent mieuxque leurs camarades », déclare le Dr RossParke, professeur de psychologie.

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Il est une épidémie grave, qui fait de terribles ravages et qui laisse dans son sillon des cœurs et des rêves bri-sés. Pères, où êtes-vous ?

par Mario Seiglie

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Par contre, quand le père n'est que rare-ment ou jamais là, les enfants ont tendance àêtre plus passifs et plus craintifs. Plusieursétudes ont indiqué que des liens étroitsenvers le père ressentis par l'enfant, sont leplus souvent associés à une situation positi-ve dans la vie.

« Les enfants qui se sentent proches deleurs pères ont deux fois plus de chances queles autres de poursuivre leurs études et detrouver un emploi stable. Soixante-quinzepour cent risquent moins une grossesse ado-lescente, 80% d'entre eux risquent moins dese retrouver en prison, et 50% risquent beau-coup moins de développer des symptômesdépressifs ». .

Dans cette expérience, les chercheurs sesont ensuite aperçus que « les filles et lesgarçons appartenant au groupe dont les pèressont impliqués savaient mieux s'exprimer, leQI des garçons étant positivement lié auxsoins du père (à ses réactions émotionnellesappropriées et à son comportement positifface aux besoins de l'enfant). Incidemment,les restrictions disciplinaires imposées par lepère avaient un effet négatif.

« Les garçons ayant des pères prenant biensoin d'eux avaient de meilleures notes queleurs camarades dont les pères étaient déta-

chés, sauf quand ce dernier était trop strict etautoritaire ». Par conséquent, même si la dis-cipline est nécessaire, quand celle-ci devientdure et pesante, comme la Bible nous le dit,elle produit des résultats négatifs.

« Mon fils, sois attentif à ma sagesse,prête l'oreille à mon intelligence »(Proverbes 5 : 1).

Les mères savent soigner et réconforter ;les pères, quant à eux, se soucient surtout depréparer leurs jeunes pour le monde qui les

attend. Par exemple, quand la mère soulèveson enfant, elle le fait généralement en « faceà face », tandis que le père le soulève souventpar derrière, comme pour s'assurer qu'il voitbien ce qui se passe tout autour de lui, l'inci-tant à explorer son milieu. Le père a un rôleclef en ce qu'il équilibre l'enfant pour qu'il nesoit pas trop absorbé par l'univers de la mère.

« C'est quand l'enfant n'est qu'un bambin,entre 1 an ½ et 3 ans ½, d'après le Dr Pruett,que le père joue le rôle le plus critique dansla vie de sa progéniture .

« S'il est bon que l'enfant dépende de samère au début de sa vie, il ne va pasconnaître, et encore moins pratiquer, sespropres compétences tant qu'il ne se sera pasdétaché, et ne sera pas devenu physiquementet émotionnellement autonome. Et dans cemonde, vous êtes, vous le père, l'expert et leguide ».

Les pères qui sont activement impliqués etqui laissent leurs enfants explorer le mondealentour, qui leur montrent les merveilles dela nature, les aident à développer leur curio-sité et le respect qu'ils ont d'eux-mêmes.

« Les enfants dont les pères se sont bienoccupés pendant les premières années deleur vie se sentent mieux que ceux qui n'ontpas exploré le monde qui les entoure, et ils

4 Bonnes Nouvelles

BONNES NOUVELLES - Le crépuscule de la paternité

Le caractère enjoué dupère aide les enfants à sedévelopper, à être mieuxcoordonnés, plus équili-brés et plus optimistes.

Que se passe-t-il en cas d'absence des pères ?

En Occident, de plus en plus d'enfants sont élevés sans leur père.Selon Statistique Canada, au Québec en 2001, 27% des familles

étaient monoparentales (soit 335 595 familles) dont 80% dirigéespar la mère. Cela signifie-t-il que les mères qui éduquent seulesleurs enfants sont condamnées à l'échec ?

« Nullement ! affirme le Dr Kyle Pruett. Cela ne veut pas direque les enfants sans père ou voyant rarement ce dernier soientcondamnés. Cela veut dire que nous devons aider les mères céli-bataires à procurer à leurs enfants des modèles masculins qui envaillent la peine. En d'autres termes, nous pouvons alerter cesmères, les aidant à prendre conscience du besoin intense queleurs enfants ont pour ce genre de rapports, quand leur proprefaim en ce sens a été découragée par une déception, pourqu'elles ne ferment pas la porte derrière elles, isolant ainsi leursenfants » ( p. 14).

Les mères célibataires, divorcées, et les veuves ayant des enfants,ont un défi énorme à relever. Elles sont nombreuses à très bien éle-ver leurs enfants, mais leur tâche est difficile. « Les enfants qui n'ontpas leur père sont plus sujets à la dépression que ceux ayant leursdeux parents, ont deux fois plus de chances d'abandonner leur sco-larité, sont moins studieux et plus violents à l'école, se droguentplus souvent, sont plus criminellement actifs, avec des tendancessuicidaires et, adolescents, deviennent plus souvent parents eux-mêmes » (p. 158).

Voici quelques conseils pour les mères célibataires :-Vous ne pouvez pas jouer tous les rôles. Nul n'est à ce point

ambivalent. Contentez-vous de faire de votre mieux.-Trouvez des modèles masculins positifs (comme des frères, des

pères, des amis hommes, des responsables dans votre église ou desvoisins qui sont compétents et sont disposés à prendre les enfantsavec eux pour aller faire des courses, aller se promener ou aller enexcursions.

-Impliquez vos enfants dans des activités dirigées par deshommes dignes de confiance, afin qu'ils constatent comment unvrai homme se conduit.

-Ne méprisez pas le rôle des hommes en général, simplementparce que vous avez eu des expériences négatives avec le sexe mas-culin.

-Soutenez activement l'intérêt légitime que vos enfants ont pourles hommes.

-Efforcez-vous d'avoir des rapports positifs avec les personnes desexe masculin afin que vos enfants sachent ce qu'est la vraie mas-culinité.

-Entourez-vous de tout le soutien dont vous avez besoin, tantémotionnel, physique que social et spirituel.

-Soyez positive. Ne laissez pas la solitude, l'amertume et l'iso-lation prendre racine. (Ne manquez pas de lire notre article « Lesparents uniques peuvent réussir », à la p. 11 de la présente édi-tion).

Nous avons tous la responsabilité d'aider les veuves (y comprisles mères célibataires) et les orphelins (qui, d'après la Bible, com-prennent ceux abandonnés par leurs pères) au niveau de leursbesoins physiques et émotionnels. Comme le dit l'Écriture : « La reli-gion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiterles orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserverdes souillures du monde » (Jac. 1 : 27).

Le caractère enjoué dupère aide les enfants à sedévelopper, à être mieuxcoordonnés, plus équili-brés et plus optimistes.

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agissent avec plus d'enthousiasme et d'inté-rêt. Ils ont tendance à être plus curieux, etmoins hésitants ou craintifs, surtout face à lanouveauté ».

Tout compte fait, ces talents explorateursse mettent à revêtir une importance capitaleen classe et sur les lieux du travail. Les per-sonnes qui cherchent à comprendre, qui sontsocialement développées, et qui ne craignentpas d'essayer de nouvelles méthodes, sedébrouillent mieux quand des défis se dres-sent. Après tout, Papa ne m'a-t-il pas apprisà affronter le monde, à vaincre mes frustra-tions et à résoudre les problèmes qui seposent ?

« Les pères peuvent influencer les perfor-mances de leurs enfants à l'école, le choix deleurs matières préférées, et leurs occupa-tions. Cela dépend de l'attitude, des encou-ragements et du comportement du père »déclare le Dr. Parke.

Des expériences effectuées dans lesannées 60 sur l'impact des pères sur leursenfants ont étonné même les chercheurs. Ilsse sont aperçus, par exemple, que la quanti-té de temps passée en lecture par les pèrespermet de prévoir les qualités intellectuellesqu'ils auront, les aidant notamment à biens'exprimer. Il importe en outre de noter que,d'après cette étude, quand les mères font lalecture à leurs enfants, cela ne donne pas lesmêmes résultats. Ce qui montre bien quelorsque c'est Papa qui lit, il remplit un rôlebien précis.

Par exemple, les femmes qui ont réussi dansla vie, comme Margaret Thatcher et IndiraGandhi, respectivement Premier ministresanglais et indien, ont déclaré avoir été forte-ment influencées et encouragées par leurspères, dans leurs carrières académiques etpolitiques. Autre rôle important où le pèreexcelle : l'enseignement des valeurs moraleset spirituelles. Quand Papa est un bonmodèle de moralité, les enfants respectentdavantage leurs parents. Si le père établit desrègles qui sont justes, et des critères de jeuxdans lesquels les enfants peuvent s'épanouir,ces derniers ont tendance à être plus obéis-sants. Quand la mère décide des règles, lesenfants ont davantage tendance à les défier.

« Les fils dont les pères se sont acquittésdavantage de leur responsabilité d'établir deslimites, de discipliner, et d'aider leursenfants dans leurs problèmes personnels etleurs devoirs scolaires, ont nettement plusd'empathie [éprouve plus de sympathie et decompassion pour autrui]… L'absence depère est directement liée aux difficultésqu'éprouve un enfant à se maîtriser »(Dr. Pruett, p. 48, 51).

Quand Dieu unit nos premiers parents parle mariage, Il leur dit de multiplier et de rem-plir la terre. Il avait minutieusement conçu lacellule familiale afin que les enfants puissentgrandir avec deux parents agissant commedeux personnalités (homme et femme).

L'enfant allait se trouver au cœur de cetteunion, étant influencé par ses deux aînés.

Cela fait penser à une boule de métal sus-pendue entre deux pôles magnétiques.Chaque parent exerce sa propre influence,unique, sur l'enfant, de sorte que ce derniergrandit en ayant une personnalité équilibrée.

Les chercheurs ont confirmé que les parentsqui s'impliquent pleinement sont les plusqualifiés pour éduquer leurs enfants, lesaider à mûrir, et les rendre équilibrés. Voicice qu'ils ont constaté :

-Les enfants ont immensément besoin deleur père et naissent avec un profond désir dele trouver et d'être liés à lui. Ils ne s'attachentpas seulement à leur mère.

-Les pères possèdent une aptitude innée àassouvir le besoin de se lier à leurs enfants.

-Les hommes et les femmes ne diffèrentpas dans l'intensité de leur amour pour leursenfants.

-Chaque enfant est aimé d'une manièreunique par le père comme par la mère.

-Les hommes et les femmes ont les unscomme les autres le même désir d'être émo-tionnellement liés à leurs enfants dans lavie, même si leur manière d'exprimer cedésir varie.

-Les deux sexes sont tout aussi capablesd'interpréter les signaux de comportementsde leurs enfants.

-Les parents partagent les mêmes appréhen-sions quand il s'agit de confier leurs enfants àquelqu'un d'autre.

-A part l'allaitement, rien ne prouve queles femmes soient biologiquement prédispo-

Où est passé Papa ?

De nos jours, les médias ont tendance à caricaturer les pères, lesdécrivant souvent comme des incapables, contre qui les mères

exemplaires doivent protéger les enfants. « Le fait de donner à nosenfants des images négatives sur les pères, d'ignorer les hommesqui s'acquittent de leur rôle dans l'éducation des jeunes, déclare leDr Parke, et de seulement nous montrer des pères à temps partielou toujours absents, est tout simplement désastreux ».

En constatant à quel point la société devient hédoniste et en dys-fonctionnement quand elle accueille de telles idées, on se demandeoù sont passés les pères et quel exemple ils donnent. Bon nombred'entre eux sont égoïstes et ne s'acquittent pas de leurs responsa-bilités ; d'autres se sont laissés influencer par notre société libéralede relativisme moral et ont, petit à petit, abandonné le rôle queDieu leur a donné, d'être pour la famille, le gagne-pain, le protec-teur, le pédagogue attentif et bienveillant.

Un passage particulièrement inquiétant du prophète Ésaïe décritla société non seulement du temps du prophète, mais aussi, pro-phétiquement peu avant le retour du Christ. C'est étrangementanalogue à ce qui se passe actuellement : « Je leur donnerai desjeunes gens pour chefs, et des enfants domineront sur eux. Il y auraréciprocité d'oppression parmi le peuple ; l'un opprimera l'autre,chacun son prochain ; le jeune homme attaquera le vieillard, et

l'homme de rien celui qui est honoré…L'aspect de leur visagetémoigne contre eux, et comme Sodome, ils publient leur crime,sans dissimuler. Malheur à leur âme ! Car ils se préparent desmaux… Mon peuple a pour oppresseur des enfants, et des femmesdominent sur lui » (Ésa. 3 : 4-5, 9,12).

Effectivement, il a été prophétisé que les pères allaient cesser des'acquitter de leurs responsabilités, dans une société de plus en plusaveugle et anarchique. Comme l'a écrit le sociologue DavidBlankenhorn, « En matière de crimes commis par des adolescents,dans notre pays, on ignore tout simplement « l'éléphant dans laboutique », l'absence des pères. De plus, un certain nombre d'ana-lystes se demandent si toutes les normes traditionnelles de paterni-té, au lieu de remédier au problème de la violence des jeunes, n'enconstituent pas, en fait, la cause ».

Notre devoir est donc de résister aux voies iniques de cette socié-té. L'un des meilleurs moyens d'y parvenir consiste à renforcer denotre mieux la cellule familiale.

Nous devons comprendre que pour que les enfants soient bienéduqués, le père et la mère doivent s'acquitter de leurs responsabi-lités. Gardons-nous bien d'accepter les fausses notions fort répan-dues selon lesquelles d'autres « styles de vie » donnent d'aussibons résultats.

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sées à mieux éduquer leurs enfants que leshommes.

-Les pères qui s'impliquent apprennent àmieux se connaître et à mieux connaître lesautres.

-Le père qui est profondément impliquédans les expériences de ses enfants bénéficied'une meilleure santé.

-La présence du père lors de la naissancereprésente le facteur le plus significatifcontre les complications lors de celle-ci,contre la maladie ou un traumatisme chez lenouveau-né.

-Quand les parents gâtent trop leursenfants, souvent, ces derniers deviennentégoïstes.

Ce qui est encourageant, de nos jours, enOccident, c'est que de plus en plus souvent lepère et la mère veulent prendre en charge lessoins physiques et émotionnels de leursenfants, et partager tous les deux les respon-sabilités et les décisions. Au lieu de laisserles mères se charger de l'éducation desenfants, à présent, les pères souhaitent êtreactivement impliqués.

Dans une longue enquête de nouveauxmariés à qui on avait demandé de dresser uneliste, par ordre d'importance de priorités dansleur union, le désir, de la part des deuxparents, d'être impliqués dans l'éducationdes enfants, est passé de la 11e place (sur 15)en 1981, à la 2e place en 1997. Un change-ment étonnant dans les priorités, en moinsd'une génération !

« Des hommes, tant les riches que lespauvres, déclare le Dr Pruett, parlent avecconviction de leur désir de s'occuper plusactivement de leurs enfants que ne l'ont faitleurs propres pères.

Comme l'a fait remarquer un cadre supé-rieur d'une compagnie d'investissements, « jene veux pas que mon fils ressente le mêmevide dans son cœur, à propos de son père,que celui que je ressens pour le mien »

« Il ramènera le cœur des pères à leursenfants, et le cœur des enfants à leurspères, de peur que je ne vienne frapperle pays d'interdit » (Mal. 4 : 6)

Nous constatons ici que Dieu tient àpréserver les familles. Dans le passageci-dessus, il est à noter que c'est le cœur despères qui doit commencer par se tourner versles enfants, avant que le cœur des enfants nese tourne à leur tour vers celui des pères.Comment est-ce possible ? Ces derniers doi-vent commencer par jouer un rôle actif dansla vie de leurs enfants !

Il a été prouvé qu'en leur faisant tout sim-plement la lecture, cela améliorait de façonnotoire leur manière de s'exprimer. Le fait de

jouer avec eux, pour qu'ils sentent la tendres-se, l'affection et l'humour paternels, contri-bue considérablement à établir les liensétroits aptes à produire ce genre de résultatspositifs par la suite.

Aller se promener avec ses enfants et leurmontrer les créatures étonnantes qui lesentourent pique leur curiosité et intensifieleur soif de connaissance. Leur montrercomment vaincre leurs craintes en relevantdes défis physiques comme en apprenant àmonter à bicyclette ou à faire du sport, lesaide à développer leur confiance en eux-mêmes, leur sociabilité, la coordination deleurs gestes et la persévérance, qui sont siimportantes en classe comme au travail. Leurinculquer en outre des valeurs moralesfermes est aussi une manière, pour les pères,

de ramener à eux le cœur de leurs enfants.C'est formidable quand les enfants peuventse tourner vers leur père pour puiser de luides conseils moraux, et constatent l'amourque Papa éprouve pour Maman, bénéficiantainsi d'un modèle paternel sur lequel sebaser.

Les pères sont aussi particulièrementdoués pour inculquer la logique à leursenfants et les former pour qu'ils puissent nonseulement savoir quoi faire dans une situa-tion donnée, mais aussi pourquoi le faire. LaBible est un outil précieux en ce domaine,car non seulement elle révèle des principesmoraux et spirituels, mais elle explique enoutre pourquoi – selon Dieu – ils doiventêtre suivis, ce qui se passe quand on lesobserve, et les conséquences de leur rejet.

Parallèlement, comment pouvons-nousramener les cœurs des enfants à leurs pères ?Une fois de plus, c'est dans la Bible que setrouve la meilleure réponse à cette question :c'est aux parents qu'il incombe, en premier,de suivre l'exemple divin, de l'amour queDieu a pour Ses enfants, et aux enfants d'ho-norer leurs parents, de leur obéir et de lesaimer.

Le Cinquième Commandement ne préci-se-t-il pas « Honore ton père et ta mère,afin que tes jours se prolongent dans lepays que l'Éternel, ton Dieu, te donne »(Ex. 20:12) ? D'après Dieu, le père et lamère devraient tous les deux être impliquésdans l'éducation des enfants, et ces derniersdevraient avoir le même respect pour leursdeux parents.

Les recherches le confirment : Rien nevaut le plan original de Dieu avec un père etune mère aimants et toute une parenté, incul-quant aux enfants les voies divines. Et,comme le fait succinctement remarquer le DrParke, les pères et les mères sont certes dif-férents, « mais leurs styles [parentaux] dis-tincts se complètent parfaitement pour lebien de nos jeunes ».

Hélas, on se demande aujourd'hui où sontpassés les pères, car ils sont nombreux à nepas s'acquitter de leurs responsabilités, à nepas remplir leur rôle. Si vous êtes père, ousur le point de l'être, ou quand vous le serez,ne suivez pas la mode. Suivez les voies et lesvraies valeurs de Dieu, et soyez le genre depère que vous devriez être. Vos enfantsseront bénis. BN

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BONNES NOUVELLES - Le crépuscule de la paternité

La Bible nous décrit le père idéal comme étantactivement et affectueusement impliqué dansl'éducation de ses enfants.

La Bible nous décrit le père idéal comme étantactivement et affectueusement impliqué dansl'éducation de ses enfants.

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Bonnes Nouvelles : Vous avez consacréplusieurs décennies à l'étude des rapportspère / enfant. Qu'est-ce qui vous frappe leplus dans ces rapports ?

Dr Ross Parke : Ce qui me frappe le plus,c'est que les pères se rendent enfin comptedu fait que leur rôle est important, et lasociété, elle aussi, a fini par s'en rendrecompte. Les maris, et leurs épouses, savent àprésent que le père joue un rôle unique etprécis non seulement dans l'éducation desenfants, mais aussi dans les soins quotidiensdont ils ont besoin, ce qui n'était pas le cas ily a 30 ou 40 ans.

BN : Quel est le courant le plus encourageantdans les rapports père/ enfant ?

RP : C'est que l'on reconnaisse [à présent]que les pères non seulement sont importantspour les enfants, mais aussi que la paternitéest bonne pour les hommes aussi bien quepour leurs conjoints. C'est là, à mon avis, unchangement majeur.

A mesure que les hommes se sont mis àessayer de mieux équilibrer le travail et lavie de famille, ils se sont rendus compte desbienfaits, des dividendes et de la satisfactionénormes qu'il y a à être de bons parents. Ilsse rendent compte que l'investissementaffectif qu'ils font avec leurs enfants produitdes dividendes, les rendant plus ouverts etplus satisfaits en tant qu'adultes.

BN : Quel est, à votre avis, le courant leplus décourageant en matière de rapportsparents/ enfants ?

RP : Bien que des progrès aient étéaccomplis, en ce sens que les pères sont sou-vent plus impliqués, la révolution que nousavions souhaitée il y a 25 ans est loin d'avoireu lieu. C'est d'ailleurs ce qui nous a pousséà écrire ce livre, pour faire prendre conscien-ce de tous les obstacles qui existent encore

dans notre société, comme dans les entre-prises et au travail.

Le lieu de travail est l'un des endroits oùl'on ne donne généralement pas au père laflexibilité souhaitée qui lui permettrait de serendre aux spectacles scolaires auxquels par-ticipent ses enfants, de rester à la maisonquand ils sont malades, ou d'assister à uneconférence avec les professeurs à 15 heures,ce dont la mère bénéficie plus facilement.

BN : Que doit faire le père, afin d'influen-cer le plus positivement possible l'avenir del'enfant ?

RP : C'est probablement ce qu'une mèrefait généralement. Il s'agit de faire savoir àl'enfant que l'on se soucie de lui. En fait,nous dirigeons actuellement une expériencebasée sur l'idée même de ce genre de bien-veillance.

Nous essayons de déterminer l'idée que sefont les enfants de leurs parents, de savoirs'ils ressentent le souci que ces derniers ontde leur bien-être, s'ils ont l'impression d'oc-cuper une place importante dans leur vie.Vous pouvez faire beaucoup de choses pourun enfant, mais c'est surtout le lien affectifqu'il remarque ; il sait que l'adulte est réelle-ment là pour lui, et qu'il se soucie vraiment

de son bien-être, de ses progrès dans lasociété ainsi qu'aux niveaux intellectuel etémotionnel.

BN : Et que dire de la mère ?RP : C'est la même chose. Le père et la

mère expriment différemment le fait qu'ils sesoucient de leurs enfants. Les mères ont pro-bablement tendance à écouter plus facile-ment tout en parlant de leurs problèmes et àêtre émotionnellement disponibles, alors que

les pères démontrent leur vif intérêt par leursjeux, les loisirs qu'ils partagent, et par leurhumour. Il s'agit là de deux moyens clefs demontrer que les parents se soucient de leursenfants.

BN : Est-il plus difficile d'éduquer sesenfants aujourd'hui qu'il y a cinquante ans ?

RP : C'est probablement différent, mais jesuis certain qu'à l'époque, c'était aussi diffi-cile. On s'imagine souvent que c'était plusfacile. Or, quand on y réfléchit, quand laradio, la télévision et les dessins animés fai-saient leur apparition, on disait : « Avectoutes ces technologies nouvelles, il devientde plus en plus difficile d'éduquer lesenfants ! »

A présent, nous avons l'Internet et les jeuxvidéo. Chaque époque a ses défis, et je ne

Entrevue par Mario Seiglie

Les pères jouent un rôle clefUne entrevue de Bonnes Nouvelles avec le Dr Ross Parke

Les pères jouent un rôle clef

Le Dr Ross Parke est unprofesseur de psychologieréputé à l'Université deCalifornie de Riverside. Ileffectue des recherches,depuis plus de trente ans,sur la paternité, a écrit plu-sieurs ouvrages, et est père

de sept enfants. Il est l'auteur deFatherhood (1966) et co-auteur deThrowaway Dads (1999).

A propos du Dr Parke

Le père joue un rôle unique et précis non seulementdans l'éducation des enfants, mais aussi dans les soinsquotidiens dont ils ont besoin.

Le père joue un rôle unique et précis non seulementdans l'éducation des enfants, mais aussi dans les soinsquotidiens dont ils ont besoin.

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8 Bonnes Nouvelles

suis pas certain que ce soit plus difficileaujourd'hui. Quand on pense à l'époque de laconquête de l'Ouest, c'était difficile aussipour protéger ses enfants, et pour leur don-ner une éducation. Maintenant, il y a ladrogue et les gangs, mais du temps despionniers, il y avait les hors-la-loi, et la vieétait dangereuse dans certainesvilles. C'était tout aussi inquiétant.

BN : Que pensez-vous de ladéclaration faite par certainslivres et selon laquelle des mèresnon-conformistes, tout en tra-vaillant dans un bureau, peuventéduquer leurs enfants aussi biensans le père ?

RP : Les preuves abondent queles enfants sont mieux éduquésquand ils ont leurs deux parents,en partie du fait de l'aspect finan-cier, et du fait de la distributiondes responsabilités entre eux,laquelle réduit le stress.

Il est clair qu'il existe des mèrescélibataires qui font un excellenttravail, mais il est difficile d'agirseul. Il suffit de songer aux financeset au temps dont on dispose pourtout faire quand on est mère céliba-taire. Certes, il y a des féministesqui essaient de jouer les pères, maisà mon avis, les plus perspicaces serendent compte que ces derniersjouent un rôle unique important.

BN : Êtes-vous encouragé parla manière dont on éduque géné-ralement les enfants de nosjours ?

RP : Oui ! Il y a plusieursaspects positifs comme la prise de conscien-ce de la trop grande sévérité de certains châ-timents corporels qui nuisent aux enfants, etdes sévices faits à ces derniers. Bon nombrede pratiques acceptées jadis, comme lesmauvais traitements infligés aux enfants,font l'objet d'une surveillance accrue.

Nous savons maintenant qu'il existed'autres moyens de diriger nos jeunes versce qu'ils doivent faire, raisonner avec eux,par exemple, et utiliser des tactiques nonpunitives efficaces. Je ne veux pas dire qu'ilne faille pas fixer des critères, ou que nousn'ayons pas besoin de surveiller ce qu'ilsfont, de les discipliner, mais nous sommesplus conscients du fait qu'il existe diversesstratégies permettant d'éviter de recourir à laviolence.

BN : Selon vous, quel est le plus grandmythe à propos de la paternité ?

RP : Il en existe deux. Le premier, c'estque les pères sont incompétents, et le

deuxième, c'est qu'ils sont détachés. Le pre-mier est une échappatoire dont on s'est serviquand on préférait que les pères ne soient pasimpliqués.

Quant au second, selon lequel les pèressont détachés ; même quand ils sont trèsjeunes ou ne sont pas mariés, ces hommes-là,

souvent, avec un peu d'encouragement,peuvent remplir un rôle dans l'éducation desenfants et apporter un soutien économique.On a donc souvent toutes sortes d'attitudes,à l'égard des hommes, qui ne sont pasjustifiées.

BN : Qu'entendez-vous, dans votre livre,par l'expression « Throwaway Dads [despères jetables] » ?

RP : La société a érigé des obstacles et, ensomme, a jeté les pères par la fenêtre. Elle neleur a pas accordé le genre de respect et lesoccasions d'apporter le type de contributionqu'ils peuvent fournir. Elle ne leur a pasdonné le respect qu'elle donne aux mères.Les pères ont été jetés par-dessus bord etn'ont pas reçu le rôle central, dans le messa-ge culturel, qu'ils sont des partenaires impor-tants dans l'éducation des enfants.

BN : Approuvez-vous la déclarationde David Blankenhorn selon laquelle« l'absence des pères est le courant

démographique le plus néfaste de cettegénération » ?

RP : Je l'approuve, dans l'ensemble, maisje ne partage pas sa solution, qui nous obli-gerait à copier une famille des années 50. Amon avis, les mères ont en plus davantage lapossibilité de faire autre chose, et les pères,

aujourd'hui, en général, ont plusl'occasion d'être impliqués dansl'éducation des enfants, ce qui, àmon avis, est positif.

BN : Êtes-vous optimiste, oupessimiste, à propos des tendancesen matière de paternité ?

RP : Je suis optimiste. Toutindique que bien que les change-ments aient été plus lents que nousl'aurions souhaité (nous aurionspréféré que les pères s'impliquentplus souvent et passent plus detemps avec leurs enfants), ils lefont beaucoup plus qu'avant, cequi est très encourageant.

Deuxièmement, les hommesreconnaissent l'importance d'unetelle participation. Je songe à magénération, par rapport à celle demon père. Il s'occupait de moi,mais nos rapports étaient bienplus distants que ceux que j'aiavec mes enfants. On remarquedonc des améliorations, chez leshommes comme chez les femmes.

BN : Remarquez-vous cettetendance au niveau internatio-nal ?

RP : Absolument ! On dénoteces tendances en EuropeOccidentale, en Australie et en

Scandinavie, en ce sens que la sociétédonne davantage d'occasions, auxhommes comme aux femmes, d'éduquerensemble leurs enfants. Les pays en voiede développement sont à la traîne, en cedomaine, notamment dans la manière donton y traite les femmes, et au niveau deleur prise de conscience du fait que lespères pourraient être plus impliqués etplus sensibles.

BN : Vous avez sept enfants. Que vousont-ils surtout appris en matière d'éducation ?

RP : Ils m'ont appris qu'il faut savoirles écouter, être patient, et reconnaîtreavec respect les transformations de leurcroissance. J'ai un garçon de 15 ans quime dit : « Papa, je n'ai plus 7 ans ! ». Ilimporte donc de se rendre compte qu'àmesure que les enfants grandissent, ils ontbesoin d'une certaine autonomie, bienqu'il faille se tenir informé de ce qu'ilsfont. BN

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Être père, de nos jours, n'est pas unesinécure. Les nombreuses pressionsdont nous faisons l'objet nous accapa-

rent et nous empêchent de nous acquitter decette importante responsabilité. KenCanfield, président du National Center forFathering, relate, dans son livre The Heartof a Father, un incident typique.

« Quand, un soir, depuis sa voiture, Donappela la maison, ce fut sa fille de neuf ans

qui décrocha. « Ma chérie, lui dit-il, peux-tume passer Maman ? » Après avoir déposé lecombiné, il l'entendit crier : « Maman, c'estpour toi ; c'est l'homme invisible ! »

Don eut un choc. Avant même que sonépouse ait eu le temps de venir au téléphone,il prit soudain conscience de la situation, quine portait guère à rire. Il n'y a pas que le suc-cès professionnel qui compte. Remplir sonrôle de père est plus important ».

Les familles sont de plus en plus nombreusesà s'efforcer de se débrouiller sans le père.L'absence de ce dernier n'est pas nécessaire-ment due à un décès ou à un divorce. Dans unsondage effectué sur plus de 1600 hommesadultes, plus de la moitié d'entre eux déplorentl'absence d'attachement de leur père dans leurenfance. Cela peut expliquer en partie la raisonpour laquelle, dans un autre sondage, seulement34% des hommes adultes interrogés ont décritleur père comme leur modèle.

Les enfants veulent être confortables et sesentir en sécurité à la maison. L'idéal, c'estqu'ils vivent avec leurs deux parents et aientle loisir de constater les rapports positifs lesunissant. Quand leurs parents ne haussentpas le ton, ne se mettent pas en colère, nes'insultent pas et n'usent pas de sarcasme, ilsont la bénédiction de grandir dans le calme et

en sécurité, et dans la plupart des cas, leursenfants grandiront dans un climat analogue.

Les enfants suivent l'exemple de leursparents, qui leur servent de modèles. Cesderniers doivent prendre bien soin de ne pasruiner l'avenir de leurs progénitures parmanque de maturité et par égoïsme.

Être un parent idéal ne nous vient pasnaturellement. Il faut savoir être attentif,sensible, et s'impliquer dans la vie de ses

enfants. Point d'ascenseur, dans ce domaine,quand on veut réussir ; tous les parents doi-vent emprunter l'escalier.

L'époque du feuilleton « Papa a raison »

Le feuilleton populaire américain « Papa araison », diffusé en France sur la premièrechaîne de l'ORTF en 1960, décrivait lafamille américaine idéale de la période gri-sante succédant à la IIe Guerre mondiale. Lesfamilles avaient été séparées contre leur grédurant ledit conflit ; le père était parti aufront, et la mère travaillait à l'usine.

La famille ne serait plus jamais commeavant. Certes, l'exemple des parents dans cefeuilleton était bon, mais tout était trop par-fait. Les téléspectateurs trouvaient souventqu'on exigeait trop des gens, et aux yeux dela famille typique, le feuilleton était plutôtpeu réaliste. Le père et la mère y donnaientde sages conseils à leurs enfants. Celui-cin'élevait jamais la voix, ne perdait jamaispatience et ne faisait jamais rien qui puisse legêner ou gêner sa famille. La mère, pour sapart, favorisait la solution des problèmes, cequi faisait honneur aux médias de l'époque.

Que les temps ont changé ! Ce genre defeuilleton est passé de mode. Les énormes

changements culturels et les styles de vie quiont eu lieu depuis ont révolutionné l'aspectde la famille traditionnelle. D'après unexpert, plus de 40% des adultes, dans cepays, n'ont aucun contact hebdomadaire avecun enfant.

En Occident, à cause de la IIe Guerre mon-diale, les familles ont été la proie de forcesqui leur échappaient et qui les ont modifiéesde fond en comble : des logements inadé-quats, pas assez d'écoles et de garderies et,surtout, une séparation prolongée et pénibledes êtres aimés.

Trop de veuves de guerre ont dirigé leurmaison et ont éduqué seules leurs enfants.Un grand nombre de femmes mariées sontallées travailler dans les usines d'armement ;la patrie avait besoin d'elles.

Le taux des divorces se mit à augmenter.

La délinquance juvénile, les grossesses extra-conjugales et les délits se multiplièrent, etbeaucoup de jeunes allèrent gonfler les rangsde la première génération d'enfants délaissés.

Il ne fait aucun doute que les forces libé-rées lors de la IIe Guerre mondiale ont pro-fondément affecté l'unité familiale ; qu'ellesont ouvert la voie à d'autres changementsdémoralisants.

La famille a changé

Dans les années 70 et 80, des penseurslibéraux ont prétendu que la famille tradi-tionnelle, formée de deux parents biolo-giques et de leurs enfants, est archaïque. Auxcôtés des féministes, ils ont lancé une cam-pagne destinée à expérimenter d'autres typesde « familles ».

En se livrant à ces expériences insou-ciantes, ils ont revendiqué la liberté dechoix, l'épanouissement individuel, et le res-pect pour les divers types de « familles ». Ilssont même allés jusqu'à prétendre que ni lesfemmes ni les enfants n'ont besoind'hommes, et se porteraient probablementmieux en l'absence de ces derniers.

On a essayé de nous faire croire que lafamille ne s'est pas désintégrée, mais a sim-plement changé. A les croire, ce qui compte

Plusieurs enquêtes révèlent que les enfants grandissant sans leur père ont tendance à être plus agités et moins sûrsd'eux-mêmes. Il est grand temps de mettre fin aux relations familiales distantes et brisées

par Jerold Aust

Papa a raison…Papa a raison…

Les enfants suivent l'exemple de leurs parents qui leurservent de modèles. Ces derniers doivent prendre biensoin de ne pas ruiner l'avenir de leurs progénitures parmanque de maturité et par égoïsme.

Les enfants suivent l'exemple de leurs parents qui leurservent de modèles. Ces derniers doivent prendre biensoin de ne pas ruiner l'avenir de leurs progénitures parmanque de maturité et par égoïsme.

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surtout, pour les enfants, c'est que leursparents soient heureux et épanouis. Aprèstout, ceux-ci ne s'adaptent-ils pas facilement ?Un divorce ne les affecterait probablementpas. Ils ont ridiculisé l'idée que les parents aientà rester ensemble pour le bien des enfants.

Cette notion gagnant du terrain, les sépa-rations se sont multipliées, mettant à rudeépreuve les systèmes législatifs et les pro-grammes sociaux. En somme, des mères etdes enfants ont été simplement abandonnés,et les pères oubliés. L'histoire peut-ellechanger l'avenir d'une famille, ou celle-ci a-t-elle tendance à se répéter ?

L'avenir de la famille

Les médias modernes exploitent les fai-blesses de la nature humaine et, ce faisant,érodent l'unité familiale. Les responsablesdes médias et les producteurs déclarent secontenter de décrire notre société de maniè-re plus réaliste. Cela nous incite à poser laquestion suivante : Est-il préférable de sejoindre à la dépravation humaine pour êtreréaliste, ou d'encourager les autres à s'amé-liorer en visant des critères plus élevés et debonnes valeurs morales ?

En exploitant les désirs humains les plus avi-lissants pour soutirer de l'argent des consomma-teurs, les médias, en fait, corrompent la réalité etfont obstacle aux valeurs familiales.

Le Dr Phil McGraw, un psychologueconnu qui a sa propre émission télévisée enAmérique, croit que les familles ont un ave-nir, à condition qu'elles résistent aux pres-sions exercées contre elles :

« Il est temps que nous, les parents, nousdisions : Je ne marche pas. Je ne me laisseraipas faire. Je ne succomberai pas à toutes cespressions exercées sur mes enfants et mafamille. Je n'admets pas cette épidémie depratiques sexuelles, la drogue et l'alcoolismedans les établissements d'enseignement. Jen'accepte pas qu'un enfant joue les sourdsquand on lui dit de ranger ses jouets ou decesser de frapper sa sœur.

« Je ne renoncerai pas à mon rôle de parentpar crainte que mes enfants ne m'aiment plussi j'exige qu'ils se comportent mieux que lesautres, physiquement, académiquement etspirituellement, alors que je leur apprendsl'importance d'édifier des relations dans lavie. Je ne m'endetterai pas en essayant deleur acheter, dès la maternelle et jusqu'à la finde leur scolarité, des vêtements à la dernièremode et des jouets populaires, et je ne mesentirai pas coupable d'un tel refus.

« Je n'ai pas besoin d'être leur copain; jesuis leur chef. Je ne laisserai pas la télévisionou l'Internet leur servir de garderie, pas plusque je me contenterai de les joindre par des

messages ou des appels sur leurs portables.Je ferai les choses comme au bon vieuxtemps et les préparerai à s'habituer aux inter-ruptions incessantes qui les empêcheront dene penser qu'à eux. Je les aiderai à être res-ponsables, leur parlerai d'unité, de loyauté etd'esprit d'équipe – traits essentiels d'unebonne famille ».

Dieu et la famille

Quel est l'avenir de la famille ? Vers quiles parents peuvent-ils se tourner pour avoirl'aide souhaitée dont ils ont besoin ?

Dieu, notre Créateur, nous a fait hommeou femme afin que nous puissions avoir desenfants et fonder une famille (Gen. 1:27-28 ; 2:24). Il a créé la famille humaine afinqu'elle reflète notre rôle éventuel dans Safamille divine immortelle, et afin qu'ellenous prépare en ce sens (Héb. 2:10-13 ;II Cor. 6:18 ; Apoc. 19:7). L'Éternel a fourniaux hommes un manuel d'instruction mon-trant aux parents comment avoir une familleheureuse. Ce manuel, c'est la Bible.

Le secret du bonheur conjugal, c'est d'avoirun bon fondement, et ce fondement, c'est Dieuet Sa Parole. Notre Créateur veut que le pèreet la mère se tournent vers Lui et Le laisse lesguider dans l'éducation de leurs enfants. « Tuaimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur,de toute ton âme et de toute ta force. Et cescommandements, que je te donne aujourd'hui,seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tesenfants, et tu en parleras quand tu seras dansta maison, quand tu iras en voyage, quand tu tecoucheras et quand tu te lèveras » (Deut. 6:5-7).Dans la plupart des cas, les familles vraimentheureuses ont appris à honorer Dieu.

L'apôtre Paul a donné des conseils de baseà tous les membres de la famille sur lamanière d'avoir de bons rapports entre eux.

« Femmes, que chacune soit soumise à sonmari, comme il convient dans le Seigneur.Maris, que chacun aime sa femme et ne s'aigris-se pas contre elle. Enfants, obéissez en touteschoses à vos parents, car cela est agréable auSeigneur. Pères, n'irritez pas vos enfants, depeur qu'ils ne se découragent » (Col. 3:18-21).

Dans la réalité, ces directives fondamen-tales se situent pratiquement aux antipodesdes descriptions fournies par les médias.Lesquelles, à votre avis, sont – tout comptefait – les meilleures ?

De l'application des valeurs fondamentales

Nous pouvons avoir une famille plus heu-reuse et plus sûre, si en tant que parents,nous appliquons certaines valeurs fonda-mentales. Le Dr Canfield, dans son livre TheHeart of a Father (1996), propose un plan entrois parties, pour réussir sa paternité :

1) Le père devrait, si besoin est, régulari-ser ses rapports avec son propre père.

2) Le père devrait faire de son domicile unfoyer en s'impliquant, en sachant ce qui s'ypasse, en étant consistant et en veillant audéveloppement de chacun.

3) Un bon père prévoit son avenir. Unjour, il sera grand-père ; de ce fait, il doit savie durant se préparer aux changements desituations qui se produiront.

Ces points méritent d'être pris en considéra-tion. Et voici d'autres conseils, que vous pouvezappliquer immédiatement et qui apporterontdes changements positifs dans votre foyer. Ilss'appliquent au père et à la mère :

-Les parents devraient dire à leurs enfantsqu'ils les aiment. Je connais un foyer où lesparents ont pris l'habitude d'appeler fré-quemment leurs enfants pour leur dire, toutsimplement : « Je t'aime ! » Maintenantqu'ils sont grands, à chaque fois qu'ils sevoient, ils ne manquent pas de se le dire.

-Les parents devraient s'excuser auprès deleurs enfants s'ils les blessent. S'ils ne s'ex-cusent pas, l'enfant risque de s'endurcir. Lefait de s'excuser montre à l'enfant que lesadultes devraient reconnaître leurs fautes etdévelopper la miséricorde et le pardon.

-Les parents ne devraient pas traiter l'un deleurs enfants mieux que les autres. Ces der-niers risquent d'en ressentir de l'amertume, etêtre tentés de se venger sur le chouchou.

-Les parents ne devraient pas essayer defaire de leurs enfants une réplique d'eux-mêmes. Aidez vos enfants à développer leurspropres qualités et talents, et ils seront plussûrs d'eux-mêmes.

-Les parents devraient écouter attentive-ment leurs enfants. Cela favorise demeilleurs rapports, et les jeunes respectentdavantage leurs aînés.

-Les parents sont les principaux modèles surlesquels se basent leurs enfants dans leur com-portement. Quand les parents ont pris les mau-vaises habitudes de leurs propres parents, ilsdevraient s'efforcer de se comporter différem-ment, inverser la vapeur, et faire ce qui est bien.

Les parents devraient former leursenfants, et les aimer, tout en les préparant àdevenir à leur tour des parents responsables.Les investissements que nous faisons dansnos familles maintenant décideront toutcompte fait du genre de société dans laquel-le les jeunes vivront demain.

Dieu développe à présent des famillesheureuses et solides. Peut-être votre familleest-elle déjà ainsi. Dans le cas contraire, nevous découragez pas. Faites le nécessaire.Elle peut devenir l'une des plus heureuses etdes plus sûres qui soient. Mettez-vous à l'ou-vrage dès aujourd'hui. BN

BONNES NOUVELLES - Papa a raison…

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Vous qui lisez ces lignes, vous êtesnombreux, à éduquer seul (e) votreenfant. Et si vous n'êtes pas de ce

nombre, les parents célibataires sont sinombreux qu'il y a de fortes chances pourqu'un membre de votre famille, ou un ami,corresponde à cette description.

En 2001, la Fondation Roi Baudoin esti-mait que le nombre des familles monopa-rentales en Belgique se situait entre 12% et14% des familles ayant des enfants. Lestrois quarts étaient alors dirigées par lesmères.

Un cinquième de tous les enfants canadienset sud-africains vivent avec un seul parent.La France, l'Angleterre, l'Allemagne etl'Australie suivent de près. A la Jamaïque, àSte Luce et à Haïti, plus de 4 foyers sur 10ne compte qu'un parent. Au Danemark et enNorvège, c'est près de la moitié.

Il est fort probable que bon nombre denos lecteurs n'aient pas choisi d'être parentsuniques. Le présent article n'a pas pourobjet de critiquer leur situation. Certainsont perdu leur conjoint, d'autres ont euleurs enfants sans être mariés, d'autres sontdivorcés ou séparés. Ce qui nous intéresseici, c'est de savoir quoi faire dans de tellescirconstances.

Commençons par définir ce que nousentendons par « parent unique ». Si vousvous acquittez seul(e) de la responsabilitéquotidienne de l'éducation de votre (ou devos) enfant, sans l'aide d'un partenaire,vous êtes un parent unique.

Une personne mariée peut aussi êtreparent unique partiel si son conjoint esthandicapé(e) ou incapable (si, par exemple,il ou elle se drogue). C'est aussi le cas quandl'autre parent est accaparé par son travail etabsent pendant longtemps.

La fréquence des divorces joue pourbeaucoup dans l'acceptation des foyers àparents uniques dans notre culture. Uneenquête choquante a conclu que la plupart

des enfants nés ces dernières années aurontplus de partenaires dans leur vie qu'ils n'au-ront d'enfants.

Songez à ce que cela signifie pour nosenfants et petits-enfants. Cela annonce biendes souffrances pour eux (et pour nous).Puisqu'il y a de fortes chances pour qu'ilsaient au moins un enfant, cela signifie qu'ilsseront, et éduqueront, de futurs parentsuniques.

En majorité des mères

La plupart des foyers monoparentauxsont dirigés par la mère, et cela, pour plu-sieurs raisons. Sans doute est-ce surtout dûau fait que, dans l'esprit des gens, la mère seconsacre davantage aux enfants.

S'adressant au sous-comité sur le person-nel, à la Chambre des Représentants, en1992, Ronald Henry, un avocat deWashington évoqua les « sables mouvants »de la culture américaine. Il fit remarquerque la plupart du temps, dans l'histoire dupays, les tribunaux confiaient la garde desenfants aux pères, passant pour jouer unrôle clef dans l'éducation des enfants, sechargeant des frais et les préparant à la vieadulte.

Par contre, après la IIe Guerre mondiale,les juges pour enfants adoptèrent le point devue que la mère est la première à prendresoin des enfants dans leur plus tendre enfan-ce et, de ce fait, on se mit à lui confier lagarde des petits.

L'épidémie actuelle de divorces touche bien des gens, chrétiens y compris. Voici comment vous pouvez réussir,si vous êtes chrétien et parent unique

par Cecil Maranville

Les parents uniques peuvent réussir.Voici comment

Les parents uniques peuvent réussir.Voici comment

Si vous êtes parent unique, pouvez-vous malgré toutvous en sortir ? Vos enfants peuvent-ils réussir, ou sont-ils condamnés à une existence malheureuse ?

Si vous êtes parent unique, pouvez-vous malgré toutvous en sortir ? Vos enfants peuvent-ils réussir, ou sont-ils condamnés à une existence malheureuse ?

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Depuis les années 70, les tribunaux effec-tuent un léger retour en arrière, plus équili-bré, étant depuis lors davantage disposés àconfier la garde des enfants aux pèrescomme aux mères.

En réalité, même si cela se produitaujourd'hui plus fréquemment, les pèressont moins nombreux à avoir la gardeexclusive de leurs enfants. Quoiqu'il en soit,l'approche agressive selon laquelle pour lesjuges, il y a toujours un gagnant et un per-dant, ne résout pas la situation des enfants,qui ont besoin de leurs deux parents.

On a de plus en plus tendance àconfier, à tour de rôle, la garde desenfants aux deux parents. On espèreainsi « résoudre le problème ».

On établit souvent une distinction entrela mère, qui s'occupe soigneusement del'enfant, et le père qui, après sa contribu-tion pour donner l'étincelle de la vie, estchargé de fournir un soutien financier àl'enfant. On croit donc de plus en plus quele rôle du père peut être rempli à distanceaussi bien qu'au foyer.

L'Occident en mal de paternité

« L'Amérique devient une société sanspères », a écrit David Blankenhorn, prési-dent fondateur de l'Institute for AmericanValues, dans l'introduction de son livreFatherless America (1995). « Il y a unegénération, un enfant américain pouvaitgrandir avec son père au foyer. A présent, ilpeut s'attendre à grandir sans père ».

Les statistiques de 2003, issues par leBureau de Recensement américain,indique que pratiquement un enfant surquatre (de moins de 18 ans) ne vit qu'avecsa mère.

« Jadis, quand un père mourait, c'était undrame pour l'enfant et notre société affir-mait l'importance de la paternité en conso-lant et en aidant sa famille. Maintenant,quand un père s'en va, notre société mini-mise l'importance de la paternité en accep-tant son départ avec une impartialité raison-née, comme faisant partie d'un événementauquel il faut savoir s'habituer ».

Cela sous-entend qu'un foyer monopa-rental passe pour ordinaire. Or, vos enfants,vos émotions et vos finances indiquent quec'est loin d'être le cas (les foyers à parentunique dirigés par la mère sont, d'après lesstatistiques, des foyers à faibles revenus).

Une affaire de colère

Les parents uniques, du fait de la situationdans laquelle ils se trouvent, sont nombreuxà porter le lourd fardeau de la culpabilité.

Sans doute ceux qui cherchent à suivre leChrist le ressentent-ils encore davantage.

Même lorsqu'il s'avère qu'ils ont peuou pas contribué au démantèlement deleur famille, leur sens des responsabilitésles pousse à se sentir coupables. Ils atta-chent beaucoup d'importance au mariage« jusqu'à ce que la mort nous sépare »,pas seulement par loyauté pour leur par-tenaire, mais surtout envers Dieu. Cespersonnes dévouées veulent avant toutLui plaire, et l'échec de leur mariage leurdonne l'impression de ne pas avoir été àla hauteur.

Les parents uniques doivent aussi par-fois affronter l'amertume, issue d'une colè-re refoulée. Ils sont irrités contre l'autre,qui les a forcé à élever seul (e) les enfants.Ils s'irritent parfois d'avoir été rejetéscomme femme ou comme mari. Il n'estguère facile d'appliquer le premier conseilpour maîtriser la colère « Si vous vousmettez en colère, ne péchez point ; que lesoleil ne se couche point sur votre colère »(Éph. 4:26). Et pourtant, nous devons trai-ter notre colère de manière à ce qu'elle neproduise « aucune racine d'amertume »(Héb. 12:15), ce qui risquerait de nousdétruire spirituellement et de nuire sérieu-sement à nos enfants.

Lorsqu'un parent, même involontaire-ment, nourrit du ressentiment pour l'autre,l'enfant se met à éprouver la même chose.Ce ressentiment se révèle par le ton de lavoix, par un regard particulier, et mêmedans des silences gênés. Il est nettementpréférable de renoncer à la colère, avecl'aide de Dieu.

Le fait de comprendre la raison de votrecolère peut aider. Le divorce est porteur dechagrin. Quand l'autre s'en va, c'est uneperte, on a souvent le sentiment qu'il ou ellea trahi notre confiance, et la colère fait sou-vent partie de ce processus.

Le mariage est une alliance qui devraitdurer toute une vie. Quand on accepte dese marier, c'est un engagement. En sub-stance, cela signifie : « Je te connais bien,je te confie mes pensées intimes, mesespoirs, mes rêves et mon avenir. Je teconfie le soin de devenir le père [ou lamère] de mes enfants. Je suis toujours heu-reux (se) d'être avec toi ».

Par contre, en disant : « Je veux le divor-ce », c'est une déclaration d'annulation, unerévocation des déclarations ci-dessus.Quand on a toutes ses facultés, on est loinde se dire que le mariage est uniquementpour faire un essai, pendant un an, commequand on loue une auto au lieu d'en acheter

une. Le mariage est un « achat du cœur ».Quand deux êtres qui ont formé « uneseule chair » se séparent à nouveau, il estinévitable que l'épreuve déchire au moinsl'un des deux cœurs impliqués.

Quant à la foi …

Le choc éprouvé quand on devient sou-dain parent unique peut en outre ébranler lafoi du croyant qui se demande parfois pour-quoi Dieu a permis que tel soit son sort etcelui de son enfant. Dieu n'est pas respon-sable de la situation ! S'il faut être deuxpour se marier, un seul partenaire suffit àbriser une union.

Comme le précise Genèse 2:24, Dieubénit abondamment ceux qui s'engagentdans un mariage selon Ses termes : « C'estpourquoi l'homme quittera son père et samère, et s'attachera à sa femme, et ilsdeviendront une seule chair ».

Le plan divin en matière d'éducationdes enfants mise sur le plein engagementconjugal des parents biologiques. Deuxparents dévoués s'entraident, se soutien-nent, se perfectionnent et s'équilibrentmutuellement et, de temps à autre, laissentl'autre se reposer. Mais Dieu n'oblige pasles gens à prendre un engagement qu'ilsdécident d'annuler ensuite.

Le croyant sait pertinemment que laBible dit vrai : « Il n'est pas bon que l'hom-me soit seul » (Gen. 2:18). Il sait que Dieul'a prévu pour tous les êtres humains, auniveau émotionnel, mental et spirituel.

En revanche, si vous êtes parent unique,pouvez-vous malgré tout vous en sortir ?Vos enfants peuvent-ils réussir, ou sont-ilscondamnés à une existence malheureuse ?

Les enfants sont assez malléables. Vouspouvez donc être rassuré ; vous pouvez réus-sir. Ils pourront avoir un mariage heureux etréussir dans la vie. Nous ne saurions sous-estimer la tâche qui vous attend, mais nouspouvons vous aider à comprendre ce qui vaparticiper à la réussite.

Au niveau académique, vos enfantspeuvent réussir aussi bien que les autresélèves, sinon mieux. Tout dépend de vous,en tant que parent ; du fait que vous soyezou ne soyez pas éduqué et capable ;que vous disposiez ou non de revenussuffisants ; et que vous soyez, ou non, enmesure de leur fournir un environnementpositif.

Labeur et soutien

Que se passe-t-il dans l'esprit et dans lecœur d'un enfant quand ses parents se sépa-rent ? Il traverse les étapes typiques du cha-

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BONNES NOUVELLES - Les parents uniques peuvent réussir. Voici comment

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grin : dénégation, colère, marchandage,dépression et, éventuellement, acceptation.La perte ou l'absence de l'un des parents,équivaut, dans une certaine mesure, audécès d'un être cher, et l'enfant réagit enfonction d'une telle séparation.

Son chagrin peut se traduire par lastupéfaction, la tristesse, une certainehonte, et le sentiment d'être abandonné.Il peut aussi prendre la forme de dou-leurs physiques n'ayant aucun rapportavec une maladie ou une blessure phy-sique quelconque. Les devoirs scolairespeuvent en pâtir, et il n'est pas rare queles enfants fassent preuve d'agressivitéà l'égard de leurs copains. Cela ne veutpas dire que vous pouvez excuser toutcomportement inapproprié. Avec ferme-té et parce que vous les aimez, il impor-te pour vos jeunes que vous fixiez deslimites qu'ils doivent respecter en fai-sant preuve de maîtrise de soi.

Sans doute se sentiront-ils coupables,pensant que la séparation de leurs parentsest la conséquence de quelque chose qu'ilsont fait, ou négligé de faire.

Il est possible de sécuriser les enfants enfaisant en sorte qu'ils sachent où vous êteset comment vous contacter, en étant ponc-tuel quand vous devez les retrouver, et enfaisant en sorte qu'ils puissent compter survous. Ne faites pas de promesses que vousne pourriez tenir.

Structurez la vie de vos jeunes en leurfixant une routine et en établissant poureux un emploi du temps. Avec toutes lespressions dont vous faites l'objet en tantque parent unique, une routine est essen-tielle pour que vous soyez moinsassailli(e). Prévoyez aussi de passer,chaque jour, du temps avec vos enfants.Certes, maintenir la maison propre estimportant, mais le contact avec eux l'estplus encore. Efforcez-vous d'être consé-quent avec la discipline et dans vos inter-actions.

Insistez sur la lecture. Lisez-leur deslivres quand ils sont jeunes, et faites-les lireégalement. Cela leur donnera un net avan-tage émotionnellement et au niveau acadé-mique.

Comprenez aussi que vos enfants ontbesoin d'avoir des contacts avec leur autreparent. Facilitez ces derniers autant quepossible ; n'y faites pas obstacle en criti-quant l'autre ou en exprimant votre irrita-tion à son encontre. Cela rendrait lesenfants confus car ils aiment votre ancienconjoint, même si vous ne l'aimez pluscomme avant.

Résistez à la tendance, souvent subcons-ciente, de rejeter votre enfant quand il vousrappelle ce dernier.

Rendez les visites, avec leur autre parent,agréables. Peut-être votre plus jeune veutemporter avec lui un jouet favori, unepeluche ou un livre. Ne sautez pas sur cesoccasions pour provoquer une confronta-tion ou pour ressasser vos désaccords.Résolvez les conflits qu'il pourrait y avoiravec les horaires des visites. N'empêchezjamais les visites sans une raison légalevalable.

S'il est impossible que l'enfant voit sonpère, faites en sorte qu'il puisse passer dutemps avec un homme stable, responsableet bienveillant comme un oncle, un grand-père ou un ami en qui vous avez une entiè-re confiance. Soyez extrêmement prudentedans le choix, notamment, d'un ami (Nemanquez pas de lire, dans la présente édi-tion, l'article intitulé « Le crépuscule de lapaternité » à la p.3 )

Impliquez vos enfants lorsqu'il s'agit deprendre des décisions touchant leur univers,mais résistez à la tentation de les traiter enégaux comme s'ils étaient vos copains ouvos camarades. Il importe que, pour eux,vous soyez un parent. Les parents céliba-taires tombent souvent dans ce piège, dufait de leur solitude.

La plupart des jeunes parents d'aujour-d'hui ont grandi en entendant dire qu'il n'estpas bon de fixer des limites fermes etclaires ; ils sont donc peu enclins à le faire.Les fruits de cette philosophie n'ont guèreété positifs. De nombreux enquêteurssociaux, de même que la Bible, déclarentqu'il est dangereux de ne pas fixer de limitesmotivées par l'amour. Ces parents finissenttoujours par récolter les résultats désastreuxd'une telle philosophie quand leurs enfantsdeviennent frustrés, exigeants et indis-ciplinés.

Le parent unique se rendra peut-êtreseulement compte du mal causé quand, àun moment donné, il devra insister surson autorité parentale – comme quandl'enfant est en danger – et découvriraqu'aux yeux de sa progéniture, il n'aaucune autorité. Traitez toujours votreenfant avec amour et respect, certes,mais non comme un copain ; vous êtesparent !

Maintenez-vous bien, et fiez-vous à Dieu

S'il importe que vous vous occupiez devos enfants, il importe aussi que vous pre-niez soin de vous-même. Veillez sur votresanté physique, émotionnelle et spirituelle.

Maintenez des rapports sains avec d'autresadultes. La cohabitation, par exemple, n'estpas saine ; elle met, entre autres, votreenfant en danger.

Fréquentez des personnes dont la compa-gnie vous donne le moral. Faites souvent del'exercice et surveillez votre régime ; celavous aidera à être en forme pour vousacquitter de vos responsabilités parentales.Ne vous livrez pas à des habitudes destruc-tives comme la boulimie, l'alcoolisme ou latoxicomanie.

L'éducation des enfants comporte tropde facettes pour que vous remplissiez lerôle du père et de la mère. C'est impos-sible. Vous avez au moins le pouvoird'être un bon parent. Vous pouvezprendre soin de votre enfant et lui appor-ter les structures et la discipline dont il abesoin.

D'après Hal Runkel, thérapeuteconjugal et familial, les parents seméprennent en s'égarant dans le modèlestéréotypique dans lequel l'un apporteles soins tandis que l'autre s'occupe dela discipline « Gare à toi, quand tonpère sera rentré ! ». Il conseille à tousles parents de faire ce que les parentscélibataires doivent faire : Occupez-vous en tous temps de vos enfants, etdisciplinez-les quand c'est nécessaire(What We Can All Learn From SingleParents, à http://singleparents.about.com).

On peut bien éduquer ses enfants mêmesi l'on est parent célibataire. Les défissont de taille, mais Dieu est prêt à vousaider à les relever. Souvenez-vous de Sapromesse : « Je ne te délaisserai point, etje ne t'abandonnerai point » (Héb. 13:5).Si d'autres êtres humains nous déçoivent,Dieu, Lui, ne revient jamais sur Ses pro-messes.

Nous pouvons compter sur Lui, maisnous devons faire notre part. Il faut qu'Ilpuisse compter sur nous. Nous bénéficionsde Son aide du fait de nos rapports avecLui, si nous sommes impliqués et faisonsnotre part.

Veuillez noter le sage conseil du roiDavid à son fils Salomon : « Connais leDieu de ton père, et sers-le d'un cœurdévoué et d'une âme bien disposée, car l'É-ternel sonde tous les cœurs et pénètre tousles desseins et toutes les pensées. Si tu lecherches, il se laissera trouver par toi ; maissi tu l'abandonnes, il te rejettera pour tou-jours » (I Chron. 28:9).

Dieu a promis qu'Il nous entendra tou-jours, qu'Il nous exaucera et nous aidera, sinous Lui demeurons fidèles. BN

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A propos de … Meguiddo

14 Bonnes Nouvelles

Un mont rocheux, à la limite de la val-lée pastorale de Jizreel, contient lesvestiges d'une cité dont les fonde-

ments remontent à plusieurs millénaires. Surune carte moderne, il est question de TelMeguiddo. Qui dit Tel dit colline, un mont sedressant souvent sur une plaine, et marquantl'emplacement d'une cité ancienne.Meguiddo semble avoir été le théâtre de plusde batailles que n'importe quel autre site aumonde, et c'est là que se rassembleront lesarmées pour la dernière bataille de l'histoire,lors du retour du Christ.

Dans Apocalypse 16:16, il est questiondes rois de la terre rassemblant leurs armées« dans le lieu appelé en hébreuHarmaguédon ». C'est le seul passagebiblique où apparaît ce mot « Harmaguédon ».Ce terme provient de la traduction grecquede l'hébreu Har Megiddo (Har signifiant« colline » ou « mont » en hébreu).

De nos jours, le site de Meguiddo est unjoyau de l'archéologie israélienne. Des ves-tiges de plus de 25 cités antiques, représentanttoutes les périodes de l'histoire dans la terred'Israël, y ont été découverts. Pour com-prendre pourquoi les armées du monde doi-vent s'y rassembler, il importe de connaître lasignification de ce lieu dans l'Antiquité.

Meguiddo contrôlait une étroite voie straté-gique appelée Via Maris « le chemin de lamer » une route internationale importantedans l'Antiquité. Cette voie reliait l'Égypte àBabylone, en Mésopotamie, joignant les prin-cipaux empires et les routes commerciales.

La situation de Meguiddo, sur cetteancienne « autoroute », en faisait une citémarchande majeure. Quiconque contrôlaitMeguiddo supervisait les échanges commer-ciaux tout au long de cette route. C'était doncune jugulaire pour tous les empires du passé.Il importait de contrôler Meguiddo si l'onvoulait être maître de toutes ces régions.

A travers l'histoire, de nombreusesbatailles y ont été livrées. En 1479 avantnotre ère, le pharaon égyptien Touthmôsis IIIdirigea une campagne militaire près deMeguiddo pour asseoir sa mainmise sur lesterritoires de Canaan et au nord.

Touthmôsis conduisit ses armées vers lenord, fit une pause juste au sud de

Meguiddo, et convoqua ses généraux pourun conseil de guerre. Ces derniers proposè-rent d'attaquer par un chemin détournéoffrant un accès facile à Meguiddo et à lavallée adjacente de Jizreel (ou d'Esdrelon)aussi appelée « vallée de Meguiddo »(II Chron. 35:22 ; Zach. 12:11). Touthmôsispréféra emprunter une route plus directe,bien que plus dangereuse. La réaction de sesgénéraux fut : « Comment est-ce possible ?Ce serait s'engouffrer dans un entonnoir ! »

Le plan de Touthmôsis fut néanmoins cou-

ronné de succès ; il prit l'armée cananéenneau dépourvu, et la mit en déroute. Toutcompte fait, Meguiddo tomba, et les Égyp-tiens affirmèrent leur mainmise sur cetterégion-clef.

Meguiddo : Harmaguédon de l'Apocalypse

La première mention de Meguiddo dans laBible se trouve dans Josué 12:21, où estdressée une liste de rois cananéens vaincuspar Israël pendant la conquête de Canaan.Dans Josué 17:11, il est écrit que Meguiddoéchut à la tribu [israélite] de Manassé.

Dans I Rois 9:15, il est question de lapériode de projets de construction la plusimportante, sous Salomon, roi d'Israël. Cedernier fit de ce lieu l'une de ses capitales dedistricts et en fit l'une de ses trois principalesvilles fortifiées.

Des archéologues ont découvert des ves-tiges de plusieurs bâtiments érigés par

Salomon pour ses garnisons de soldats, avecleurs chevaux et leurs chariots. Les énormesportails se dressant encore aujourd'hui à l'en-trée de Meguiddo datent de cette période, etindiquent que cette cité était un site straté-gique de la région.

Pendant le règne de Josias, roi de Juda, unautre pharaon égyptien (Néco) vint àMeguiddo pour combattre le roi d'Assyrie.Josias s'impliqua dans cette bataille, et futtué (II Rois 23:29). La mort de Josias, àMeguiddo, fut catastrophique pour la nation.

Josias fut le dernier bon roi avant la destruc-tion de Juda par Babylone.

La ville de Meguiddo connut un déclinpendant les périodes babylonienne et perse.Néanmoins, en ces temps modernes, elle aété le théâtre d'autres batailles. Napoléon(1799) et le général anglais Allenby (1918) yvainquirent les forces turques. Pour lesgrands empires, la région n'a jamais perdu saréputation de champ de bataille pour lecontrôle de ce carrefour-clef.

Actuellement, Meguiddo est un sitearchéologique important qui révèle la richehistoire de civilisations anciennes.Néanmoins, c'est surtout à son avenir procheque nous devrions nous intéresser. La Biblerévèle qu'il s'agit de bien plus qu'un site tou-ristique baigné de poussière et riche en osse-ments desséchés.

Les paroles vivantes de Dieu, dansl'Apocalypse, informent quiconque veut

Il semblerait que ce site légendaire dans le nord d'Israël soit le territoire le plus disputé au monde. D'après les pro-phéties bibliques, Meguiddo va de nouveau être le creuset d'une bataille gigantesque défiant l'imagination.

par Darris McNeely

Darris McNeely, l'auteur, à Meguiddo, site biblique d'Harmaguédon, avec, en arrière-plan, la vallée de Jizreel où, d'après les prophéties, se rassembleront les armées du mondepour combattre Jésus-Christ à Son retour.

A propos de … Meguiddo

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bien l’entendre, que le plus grand rassemble-ment de forces armées dans l'histoire auralieu à cet endroit. Au temps de la fin, c'estdans la vallée de Jizreel, où se trouveMeguiddo, que se rassemblera une arméegigantesque qui s'opposera au Christ, le Roides rois, à Son retour.

Le contexte de cette bataille est précisé dansApocalypse 16. On y lit que « les sept coupesde la colère de Dieu » seront versées sur laterre. Ces sept coupes de fléaux représentent leterrible jugement final de Dieu sur une huma-nité méchante et obstinée. L'intensité de cescatastrophes sera terrible, indiquant que leretour du Christ est imminent.

La première coupe inflige des ulcères dou-loureux à tous ceux marqués du sceau de lasuperpuissance que la Bible appelle « la bête ».La deuxième coupe change l'eau des mers ensang. La troisième rend les sources d'eauinfectes en les changeant aussi en sang. Unevoix venant du ciel précise que ces jugementsdivins sont « véritables et justes » (verset 7).

Et comme cela ne semble guère ramenerles hommes à de meilleurs sentiments,quand est déversée la quatrième coupe, lachaleur du soleil augmente, brûlant leshommes. Malgré cela, ces derniers ne serepentent toujours pas et refusent de rendregloire à Dieu. La cinquième couvre deténèbres le trône de la bête, et pourtant, plon-gés dans la douleur et l'angoisse, les obstinésne trouvent rien de mieux à faire qu'à blas-phémer Dieu (verset 11).

Les nations s'assemblent pour labataille finale

La sixième coupe concerne le rassemble-ment de forces armées à Meguiddo. « Lesixième [ange] versa sa coupe sur le grandfleuve, l'Euphrate. Et son eau tarit, pour pré-parer la voie aux rois qui viennent de l'Orient.

Je vis sortir de la gueule du dragon, de lagueule de la bête, et de la bouche du fauxprophète, trois esprits impurs, semblables àdes grenouilles. Car ce sont des esprits dedémons, qui font des prodiges, et qui vontvers les rois de toute la terre, afin de les ras-sembler pour le combat du grand jour duDieu tout-puissant… Ils les rassemblèrentdans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon »(versets 12-14, 16).

Des démons puissants influencent les diri-geants politiques et religieux du monde, lespoussant à envoyer leurs armées dans l'Étatmoderne d'Israël. Avant ce rassemblement, plu-sieurs conflits semblent faire rage, ponctuésd'attaques dont plusieurs risquent d'êtrenucléaires, conduisant à un mouvement detroupes dans cette région (Apoc. 9 ; Dan. 11:40-45).

Cette lutte pour la domination du mondecomprend les armées de la bête et desarmées venant d'au-delà de l'Euphrate, s'ap-prêtant toutes à une ultime confrontation. Ils'agit en fait du conflit final prophétisé parJésus, lors duquel, sans l'intervention divine,l'humanité serait totalement annihilée(Matth. 24:22).

On appelle souvent, à tort, cette bataille dutemps de la fin « bataille d'Harmaguédon ».On dit même qu'elle doit mettre fin à toutesles guerres. Or, notez ce que déclareApocalypse 16:14. Il s'agit du « combat dugrand jour du Dieu tout-puissant ».

Meguiddo n'est qu'un rendez-vous pourtoutes ces armées. D'autres passages de l'É-criture indiquent qu'il ne s'agit pas de l'em-placement de la bataille finale. Cette derniè-re aura lieu à Jérusalem, à quelque 40 kmplus au sud. La plaine immense de la valléede Jizreel n'est qu'un lieu de rassemblementet de préparation pour cette terrible confron-tation.

La voix de prophètes de l'Ancien Testament

Zacharie 14 nous parle plus en détail del'emplacement de cette bataille. « Voici, lejour de l'Éternel arrive, et tes dépouillesseront partagées au milieu de toi. Je ras-semblerai toutes les nations pour qu'ellesattaquent Jérusalem… L'Éternel paraîtra,et il combattra ces nations, comme il com-bat au jour de la bataille » (versets 1-3).

Examinons à présent ce que déclare leprophète Joël à propos de cette époque :« Sonnez de la trompette en Sion ! Faites-laretentir sur ma montagne sainte ! Que tousles habitants du pays tremblent ! Car le jour del'Éternel vient, car il est proche » (Joël 2:1).C'est à Jérusalem que se trouve la montagnesainte de Dieu.

Joël précise en outre l'emplacement évo-qué – Jérusalem : « Je rassemblerai toutes lesnations, et je les ferai descendre dans la val-lée de Josaphat ; là, j'entrerai en jugementavec elles, au sujet de mon peuple, d'Israël,mon héritage, qu'elles ont dispersé parmi lesnations, et au sujet de mon pays qu'elles sesont partagé » (Joël 3:2).

C'est à Jérusalem qu'aura lieu le « combatdu grand jour du Dieu tout-puissant ». Lavallée profonde qu'on appelle aujourd'hui lavallée du Cédron, située entre la vieille villede Jérusalem et le mont des Oliviers, en serale théâtre.

Jésus-Christ descendra avec une arméed'êtres spirituels, et Il y foulera la cuve de sonardente colère (Apoc. 19). Ce sera effective-ment une terrible bataille, un conflit qui se ter-minera par la paix dans le Royaume de Dieu.

La bataille se prépare

Meguiddo et la vallée de Jizreel offrent uncadre idéal pour les préparatifs de cettebataille. On imagine les forces occidentalesse déversant par le port de Haïfa, à quelqueskilomètres, au nord. Des avions de transport,des hélicoptères, des péniches de débarque-ment et des tanks apportant des hommes etdu matériel dans la région. Des forces vien-dront aussi du nord et de l'Orient et traverse-ront l'Euphrate.

Des avions de combats et des missilesseront indubitablement utilisés lors de cetteconfrontation entre l'Orient et l'Occident quis'intéresseront soudain à une puissancevenue d'un endroit inattendu – le ciel, surJérusalem. Dans leur folie et séduits au pos-sible, ils s'uniront pour combattre le Christ,ignorant qu'il s'agit du Messie.

Il est difficile, à présent, d'imaginer un telscénario, quand nous lisons ces passages del'Écriture et que l'on songe à la situation géo-politique actuelle. Non qu'il soit difficiled'imaginer les conflits actuels au Moyen-Orient débouchant sur une guerre, éventuel-lement nucléaire, entre les protagonistes.Mais comment les dirigeants politiques depays européens et asiatiques pourront-ils êtreséduits par des forces spirituelles trom-peuses, au point d'envoyer des armées gigan-tesques se battre à Jérusalem et s'opposer auChrist, au Fils de Dieu ?

La réponse à cette question pourrait fortbien se trouver dans un verset non cité à lalecture d'Apocalypse 16. Notez le verset 15,qui traduit une pensée de l'auteur de celivre – Jésus-Christ : « Voici, je vienscomme un voleur. Heureux celui qui veille,et qui garde ses vêtements, afin qu'il nemarche pas nu et qu'on ne voie pas sahonte ! » Notre Seigneur déclare ici, à l'in-tention de ceux qui ont des oreilles pourentendre, qu'il y a moyen de ne pas être vic-time de cette séduction généralisée dutemps de la fin.

Ne l'oubliez pas : comme nous l'avonsvu plus haut, Meguiddo était un site clefsur la Via Maris. Quiconque contrôlaitMeguiddo avait la mainmise sur cemaillon crucial dans le commerce mon-dial. Meguiddo représente l'ultime effortdes hommes pour se rendre maîtres de cemonde, indépendamment de leur Créateur.Y aurait-il un sens caché, dans Meguiddo,de nature à nous aider à percer le mystèrede cette intense séduction ?

Se pourrait-il que le site de l'antiqueMeguiddo ait une leçon à nous apprendre àce sujet ? Vous le découvrirez en lisant ladeuxième partie de cet article. BN

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Église de Dieu Unieassociation internationale

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