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Une publication de Défi métiers www.defi-metiers.fr n°16 - Novembre / Décembre 2015 Quel SPRO pour l’Ile-de- France ? P. 28 Ouvrir ses études sur l’Europe P. 24 Lien entre entreprises et organismes de formation P. 31 Le Bâtiment : un secteur prometteur P. 6

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Une publication de Défi métiers ● www.defi-metiers.fr ● n°16 - Novembre / Décembre 2015

Quel SPRO pour l’Ile-de-

France ?P. 28

Ouvrir ses études sur

l’EuropeP. 24

Lien entre entreprises et

organismes de formation

P. 31

Le Bâtiment : un secteur prometteur

P. 6

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FranciLiens Formation, emploi et territoires est une publication de Défi métiers, le carif-oref francilien 16 av. Jean Moulin 75014 Paris Tél. : 01 56 53 32 32 Défi métiers est financé par la Préfecture de Région et le Conseil régional d’Ile-de-France

Directrice de la publication : Hella Kribi-Romdhane, Présidente de Défi métiers

Rédactrice en chef : Catherine Nasser, Directrice de Défi métiers

Direction de projets Communication Multimédia : Michelle Bourdier

Direction de projets Veille Rédactionnelle : Catherine De Labarre

Coordination éditoriale et secrétaire de rédaction : Emmanuelle Vignerot

Coordination éditoriale :Christian Capitaine

Rédacteurs : Pauline Baumgartner, Christian Capitaine, Catherine De Labarre, Céline Desserre, Christophe Lacôte, Itto Mousset, Faïssa Moustapha, Béatrice Pardini Annie Poullalié, Stéphane Rodriguez

A participé à ce numéro : Sandrine Damie

Mise en page : Clément Dumas

Iconographie et illustrations : C. Dumas (illustrations) E. Vignerot (iconographie) Crédits photo : Défi métiers, ©Fotolia

Impression : Atyp’Yc Conception FranciLiens n°16 Novembre / Décembre 2015 ISSN : 2271-3034

Tableau de bord

En jeu

Analyse et synthèse

ActualitésDéfi métiers

Territoires en action

Edito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3

En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4

Le Bâtiment : un secteur prometteur en manque d’attractivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6

Offre de formation traitée par Défi métiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8

Une recherche action pour un enjeu clé de notre époque : vivre ensemble, citoyenneté, laïcité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10

Année 2015 du climat : Etat des lieux et enjeux Emploi-Formation  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11

Un nouvel outil présenté à l’occasion de la 3ème Conférence des Utilisateurs de Défi métiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 23

La Région s’engage pour la mobilité internationale des jeunes  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 25

Interview de Philippe Bel : nouveau Directeur de Pôle emploi Ile-de-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 26

Conseil en Evolution Professionnelle : les opérateurs franciliens s’accordent sur les bonnes pratiques à adopter . . . . . . . . . . . . . . p. 29

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Dans ce numéro, un dossier spécial sur la transition énergétique, à l’heure de la COP 21 qui est accueillie en Ile-de-France, retiendra l’attention des professionnels amenés à informer sur les métiers, les emplois et les formations. Depuis maintenant plus de deux ans, sous l’égide de l’Etat

et de la Région, Défi métiers assure une veille sur la relation Emploi-Formation dans les

secteurs, métiers et formations qui évoluent sensiblement au regard

des politiques publiques facilitant la transition énergétique. Levier fort pour les organismes qui dispensent des formations sur le développement durable et la qualité environnementale, la loi relative à la transition énergétique

pour la croissance verte d’août 2015, favorise le développement

de certaines professions telles que conseiller en économie partagée,

économe de flux, …

Vous rencontrerez également dans ce numéro, Philippe Bel, nouveau Directeur régional d’Ile-de-France de Pôle emploi. Il y expose le défi du plan stratégique 2015-2020 dont l’accélération des transitions professionnelles, la réduction de l’écart entre compétences recherchées et compétences disponibles.

Enfin, belle réussite pour la saison 2015 de la Conférence annuelle de nos Utilisateurs. Conseillers de l’AIO d’Ile-de-France, organismes de formation, partenaires sociaux et institutions publiques, tous étaient représentés lors de cette Conférence le 6 octobre au Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, à Bobigny. Le nombre de participants et leurs nombreuses questions témoignent du succès d’une telle manifestation. Chacun a pu s’exprimer sur ce qu’il attendait de Défi métiers pour l’accompagner dans l’exercice de ses missions professionnelles.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Hella Kribi-Romdhane, Présidente de Défi métiers

3FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°16 - Novembre / Décembre 2015

Edito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3

En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4

Le Bâtiment : un secteur prometteur en manque d’attractivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6

Offre de formation traitée par Défi métiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8

Une recherche action pour un enjeu clé de notre époque : vivre ensemble, citoyenneté, laïcité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10

Année 2015 du climat : Etat des lieux et enjeux Emploi-Formation  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11

Un nouvel outil présenté à l’occasion de la 3ème Conférence des Utilisateurs de Défi métiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 23

La Région s’engage pour la mobilité internationale des jeunes  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 25

Interview de Philippe Bel : nouveau Directeur de Pôle emploi Ile-de-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 26

Conseil en Evolution Professionnelle : les opérateurs franciliens s’accordent sur les bonnes pratiques à adopter . . . . . . . . . . . . . . p. 29

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Signature d’une convention de partenariat entre l’Apec et l’AfdasLe 1er octobre 2015, l’Apec et l’Afdas (Organisme Paritaire Collecteur Agréé - OPCA - et Organisme Paritaire Collecteur Agréé pour le Financement du Congé Individuel de Formation - OPACIF - du spectacle vivant, du cinéma, de l’audiovisuel, de la presse, de l’édition, de la publicité, de la distribution directe et des loisirs) ont signé une convention de partenariat visant à renforcer leurs actions communes dans l’accompagnement des entreprises et des salariés cadres. Les deux structures prévoient de mutualiser leurs moyens avec une mise à disposition de certaines de leurs ressources documentaires (newsletters mensuelles, magazine « Apec RH », fiches métiers, etc.), d’organiser des événements communs et projettent de réaliser un référentiel des métiers relatif au champ de la culture, de la communication, des médias et des loisirs.

Le premier MOOC sur la formation continue et le dialogue social

Le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) a lancé le premier MOOC consacré au dialogue social dans le domaine de la formation professionnelle tout au long de la vie. Organisée en cinq modules hebdomadaires, cette formation s’adresse notamment aux mandataires des organisations syndicales d’employeurs et de salariés, ainsi qu’aux « acteurs de la négociation collective et de la gestion paritaire à tous les niveaux, notamment au sein des OPCA, OPACIF et Fongecif ». Elle vise à « permettre à tous de comprendre les enjeux et les finalités de la formation continue et le rôle des acteurs sociaux dans ce domaine ».

Le service « Reviens te former » a déjà traité 6 918 demandes de jeunes décrocheursMis en œuvre en mai 2015, ce dispositif permet aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne possèdent aucun diplôme ou aucune qualification p r o f e s s i o n n e l l e d e reprendre une formation pour préparer un diplôme et faciliter ainsi leur insertion. Dans cette perspective, un site, reviensteformer.gouv.fr, propose un service de rappel gratuit avec une prise en charge rapide et un suivi personnalisé pour tout jeune qui en fait la demande.

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Le Compte Personnel d’Activité (CPA) : de l’utopie au concret

Le rapport de France Stratégie, remis au Premier ministre le 9 octobre 2015, examine les objectifs et les principes du CPA et dessine plusieurs scenarii pour sa mise en œuvre. Ce nouveau dispositif doit réunir sous un même compte l’ensemble des droits sociaux utiles à chacun pour sécuriser son parcours professionnel.France Stratégie, Le compte personnel d’activité : de l’utopie au concret, octobre 2015, 162 p.

L’Education nationale vient de publier un rapport qui fait le point sur les expérimentations commandées deux ans auparavant par la mission interministérielle dans huit régions (Aquitaine, Auvergne, Bretagne, Centre, Limousin, Pays-de-La-Loire, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes). Plusieurs points qui pourraient nuire au développement du SPRO ont été identifiés. Le rôle de coordination des Régions risque de se heurter aux logiques nationales des opérateurs, notamment l’Education nationale. Les rapporteurs craignent une « cannibalisation » du dispositif par le CEP estimant que le périmètre de chaque acteur n’est pas suffisamment défini.IGAENR, Igas, IGEN, IGJS, Rapport d’évaluation des préfigurations du Service Public Régional de l’Orientation (SPRO), mai 2015, 112 p.

Gains monétaires au retour à l’emploi des chômeursCe focus propose une évaluation du gain monétaire de retour à l’emploi, pour un chômeur à partir de plusieurs cas-types. L’analyse distingue plusieurs formes d’emploi qui peuvent avoir une incidence sur les revenus des ménages à salaire horaire et mensuel égal : succession de CDD courts ou emploi couvert par un seul contrat de travail.Anne Fichen, Conseil d’Analyse Economique (CAE), Gains monétaires au retour à l’emploi des chômeurs : évaluations sur cas-types, octobre 2015, 13 p.

Risque de doublon entre le Conseil en Evolution Professionnelle (CEP) et le Service Public Régional de l’Orientation (SPRO) ?

En bref

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Le Bâtiment : un secteur prometteur en manque d’attractivité

Par Béatrice Pardini et Itto Mousset

Deux éléments majeurs sont venus récemment impacter l’évolution de l’emploi et des compétences dans le secteur du Bâtiment en Ile-de-France : le Nouveau Grand Paris et les lois sur la transition écologique. Alors que les besoins en emploi devraient croître, le secteur connaît toujours des difficultés à recruter et ce, malgré une demande d’emploi élevée.

L a branche professionnelle exprime un enjeu fort lié à la formation des jeunes afin de professionnaliser le secteur et de garantir une main d’œuvre diplômée

disponible sur le marché de l’emploi à moyen et long terme. De leur côté, les pouvoirs publics ont besoin d’identifier les dispositifs Emploi-Formation sur lesquels ils vont pouvoir agir. C’est pourquoi, ils ont demandé à Défi métiers de produire une étude qui éclaire les pratiques de recrutement des entreprises franciliennes du Bâtiment et les parcours d’accès à l’emploi. Dans un premier temps, la place de la formation professionnelle initiale et continue dans l’accès aux métiers du Bâtiment est abordée. On observe que l’apprentissage reste une voie de formation privilégiée par les employeurs, que le secteur souffre d’un déficit d’attractivité et que le diplôme seul n’est pas suffisant pour obtenir un emploi. C’est bien l’expérience qui est le critère prédominant dans les modes de recrutement des employeurs. Dans un second temps, l’étude s’attache à décrire les autres voies qui donnent accès aux emplois. Les dirigeants privilégient les modes de recrutement qui vont à la fois leur apporter une grande souplesse mais surtout leur garantir une sécurisation optimale de l’embauche. C’est le cas de l’intérim, de la sous-traitance et plus encore de la cooptation. Elle se conclut par des pistes de réflexion destinées à favoriser l’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi. Malgré les enjeux importants et les évolutions connues par le secteur (évolution des métiers, des conditions de travail, etc.), les formations et les métiers restent peu attractifs pour les jeunes franciliens.

Des conditions de travail difficiles expliquent en grande partie l’image dépréciée du secteurSouvent présenté comme un secteur pourvoyeur d’emploi, le Bâtiment reste pourtant, comme la filière de formation, peu attractif pour les jeunes et les demandeurs d’emploi. Les

conditions de travail, difficiles dans beaucoup de métiers, sont essentiellement en cause. Même s’il est concerné par les évolutions technologiques, le secteur reste une industrie de main-d’œuvre derrière laquelle se cachent une grande diversité d’activités, de risques et de contraintes. Les facteurs de risque de la pénibilité (travail répétitif, postures pénibles, manutention manuelle de charges, bruit ou températures extrêmes) se retrouvent dans une partie des métiers d’ouvriers. Mais pour quelques-uns réputés difficiles, c’est l’ensemble de la filière qui pâtit d’une image dégradée.

Les professionnels s’inquiètent du manque d ’ i n f o r m a t i o n e t d’appropriation des orienteursP o u r t a n t , l e s o r g a n i s a t i o n s patronales ont mis en place différentes mesures qui visent à améliorer l’attractivité de ces métiers. Parmi elles, on relève celles qui concernent la prévention des risques profess ionnels ou l ’amél iorat ion des conditions de travail

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(revalorisation des salaires, développement de la protection sociale, etc.). La faible attractivité du secteur provient, également, d’un manque d’information. Qu’il s’agisse d’un manque réel d’information ou d’appropriation, certaines fédérations s’interrogent sur les pratiques professionnelles des orienteurs. La plupart des interlocuteurs rencontrés, lors de l’étude, ont fait part de la méconnaissance des métiers et de l’environnement global du secteur par les enseignants et les professionnels de l’orientation. En effet, il semble que les évolutions des technologies et celles liées aux nouvelles normes de construction ne soient pas encore prises en compte par les acteurs de l’Accueil-Information-Orientation (AIO). La polyvalence nécessaire des ouvriers, la robotisation, la technicité accrue en lien avec la domotique et la performance énergétique sont autant de transformations qui modifient les activités liées aux métiers et qui ne sont

pas intégrées dans leurs représentations.

De nombreuses modalités d’information sont pourtant

disponiblesA ce jour, il existe de nombreuses modalités d’information : des sites internet dédiés aux jeunes, à leurs parents ainsi qu’aux acteurs de l’AIO (lesmetiers.net, lechoixdelaction.com, CFAcile, etc.), des forums ou salons (forum BTP ou salon de l’alternance, par exemple), des journées portes ouvertes dans les lycées professionnels ou les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) permettant aux jeunes de se renseigner, mais aussi aux futurs employeurs de mieux connaître les formations proposées ainsi que les enseignants. Enfin, la Fédération Française du Bâtiment (FFB), par exemple, propose d’autres temps forts, comme les Rencontres du Bâtiment ou les Coulisses du Bâtiment. Elles consistent

en l’ouverture aux jeunes et au grand public de chantiers et d’ateliers sur les territoires. Les actions de promotion portées par les fédérations semblent efficaces pour améliorer l’attractivité de ces métiers. Mais ce type d’actions ciblées ne touche qu’un nombre restreint de participants et leurs effets positifs ne semblent pas durer dans le temps.

Les représentations des jeunes et de leurs familles pèsent sur les choix d’orientationLes familles, les enseignants et les jeunes eux-mêmes sont donc à convaincre quand il s’agit de suivre une formation dans le Bâtiment. Beaucoup de parents, même s’ils reconnaissent que la voie professionnelle et plus particulièrement l’apprentissage est un gage « de meilleure insertion », préfèrent voir leur enfant suivre une formation générale de niveau IV en voie scolaire. Par ailleurs, le marché du travail francilien n’incite pas nécessairement ces publics à se diriger vers les métiers du secteur. Ils se tournent plus souvent vers ceux du commerce ou de l’hôtellerie-restauration qui leur semblent mieux correspondre à leurs aspirations du moment. Pour autant, certains d’entre eux s’orientent volontairement dans les métiers et formations du Bâtiment. Ils suivent souvent un modèle de reproduction sociale et valorisent ces métiers qu’ils connaissent par l’intermédiaire des réseaux familiaux et professionnels.

Dans ce contexte, comment rendre le secteur plus attractif ?Afin de permettre le développement du secteur, il faudrait, par le biais d’une meilleure information sur ses métiers aux familles, aux enseignants de collèges et aux professionnels de l’AIO, encourager les jeunes à se diriger vers cette filière de formation. Il apparaît nécessaire de renforcer les nombreuses sources d’information par des actions de professionnalisation des acteurs de l’AIO. Celles-ci pourraient être confiées par les pouvoirs publics à une structure intermédiaire telle que Défi métiers en partenariat avec les fédérations professionnelles. Sans pour autant idéaliser le secteur et gommer les conditions de travail difficiles, il serait probablement profitable d’informer sur la façon dont les métiers ont évolué et les possibilités offertes en termes de parcours professionnels. Les entreprises franciliennes du Bâtiment souffrent encore aujourd’hui des répercussions de la crise économique. Pourtant, si on tient compte des besoins en emploi à venir, il semble nécessaire de développer l’offre de formation. Toutefois, il faudra veiller au préalable à lever certains freins, tels que le contexte économique en berne, le manque de visibilité à long terme de la part des entreprises, l’instabilité et la complexité des réglementations ou le manque d’attractivité du secteur.

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ORGANISMES DE FORMATION

Sur un total de 5 015 organismes de formation, 2 575 sont localisés en Ile-de-France. Paris en concentre 47 %, les Hauts-de-Seine 13 %, les autres départements moins de 10 % chacun.

Source : DOKELIO Ile-de-France (9 octobre 2015)

9 179

5 015

2 553

1 611

TOTAL en diffusion à modifier archivés 0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

Répartition des organismes de formation en base DOKELIO Ile-de-France

Répartition des actions de formation en base

Défi métiers est chargé de collecter, traiter et diffuser l’offre de formation professionnelle continue en Ile-de-France. Pour ce faire, il accompagne les organismes de formation comme les acheteurs publics dans la saisie de leur offre de formation collective au sein de l’entrepôt régional DOKELIO Ile-de-France.

152

188

147142

1 213 212

191330

plus de 400 OF

entre 200 et 400 OF

moins de 200 OF

archivéesTOTAL en diffusion à modifier 0

2 000 4 000 6 000 8 000

10 000 12 000 14 000 16 000 18 000 20 000 22 000

1 248

20 094

6 233

12 613

ACTIONS DE FORMATION

Répartition des organismes de formation en diffusion en Ile-de-France selon le département

Source : DOKELIO Ile-de-France (9 octobre 2015)

Offre de formation traitée par Défi métiersPar Stéphane Rodriguez

• En diffusion (ou diffusable) : organismes, actions de formation ayant passé les contrôles et pouvant être diffusé(e)s (export, flux)

• A modifier : organismes, actions de formation en attente de complément ou de correction par l’organisme

• Archivé(e)s : organismes, actions de formation rendu(e)s non diffusable

Source : DOKELIO Ile-de-France (9 octobre 2015)

Sur les 6 233 actions de formation en diffusion, 4 783 sont conventionnées.

2 %

Population

ChiffresTotal

2 000 000

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de la formation professionnelle en Ile-de-France

GlossaireOrganisme de formationPersonne physique ou morale ayant un numéro de déclaration d’activité au titre de la formation professionnelle continue - ou susceptible d’en obtenir un - dispensant des actions de formation.

Action de formation - source LhéoS’entend de tout ce qui contribue à la conception, à l’organisation et à la mise en œuvre d’une formation.

Action de formation conventionnéeAction de formation financée sur fonds publics.

Session de formation - source LhéoPériode pendant laquelle une action de formation sera réalisée dans un centre de formation ou dans une entreprise et regroupant généralement plusieurs participants en simultané.

NSFNomenclature des Spécialités de Formation.

SESSIONS DE FORMATION

Conseil régional d’Ile-de-France Pôle emploi Agefiph Département de Paris

Programme Départemental d'Aide à l'Emploi 2015 - Formations Qualifiantes

Avenir Jeunes :Pôles de Projet Professionnel (PPP) 2015 17%

(DRPE) Action de formation conventionnée(2014-2015) 10%

Avenir Jeunes :Espaces de Dynamique d'Insertion (EDI) 2015 5%

Dispositif Formations courtes 3%

2%

Programme Régional Qualifiant Compétences 54%

16%14%

9%7%

5%5%5%

3%3%3%

2%2%2%2%2%2%

Transport, manutention, magasinageTravail social

Commerce, venteInformatique, traitement, réseau

Accueil, hôtellerie, tourisme

Sécurité des biens et des personnesSecrétariat - Bureautique

Comptabilité, gestion

Spécialités polyvalentes du BTPAgroalimentaire - alimentation - cuisine

Energie - Génie climatique

Electricité, électroniqueLangues vivantes - civilisations

Bâtiment : finitionsBâtiment : construction et couverture

Techniques de l'image et du son

Répartition des places de formation conventionnées par dispositif

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

Archivées = 5 239 En diffusion = 13 507

Non conventionnées

Conventionnées

0

4 147

10 9551 092

2 552

0%

10%

20%

30%

40%

Niveau d'entrée

Niveau de sortie

35%

24%

38%

19%

14%

10%

1% 2% 0% 0%

4%

18%

SansNiveau

Spécifique

BEPCCAPBEPBPA

BacBac pro

BP

Bac+2

Bac+3/4

Bac +5et plus

Répartition du nombre de sessions de formation archivées et en diffusion

Répartition des places disponibles par le niveau d’entrée et de sortie (hors développement personnel)

Répartition des places de formation conventionnées par NSF

Source : DOKELIO Ile-de-France (9 octobre 2015) Source : DOKELIO Ile-de-France (9 octobre 2015)

Source : DOKELIO Ile-de-France (9 octobre 2015)Source : DOKELIO Ile-de-France (9 octobre 2015)

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Une recherche action pour un enjeu clé de notre époque : vivre ensemble, citoyenneté, laïcité Par Catherine De Labarre

Les manifestations de plus en plus fréquentes concernant le fait religieux dans le champ de la formation professionnelle interfèrent inévitablement sur les situations d’apprentissage des personnes, sur l’accompagnement pédagogique et sur le contexte d’intervention des organismes opérateurs. C’est dans ce cadre que la Région Ile-de-France appuie une dynamique de recherche de solutions concrètes.

P ortée par Laure Jordan Auboiroux, de la Direction de la Formation professionnelle à la Région Ile-de-

France, cette recherche action trouve ses fondements dans l’interrogation, les sollicitations que les organismes d’insertion et de formation émettent auprès des opérateurs du Service Public d’Insertion et de Qualification Professionnelles d’Ile-de-France. Ces structures ont tout autant besoin de conseils que de solutions autour des problématiques de laïcité, de citoyenneté et du défi du vivre ensemble dans le cadre de la formation professionnelle.

Pourquoi une recherche action ?Cette démarche vise à élaborer une meilleure prise en charge et résolution de s i tua t ions potent i e l l ement conflictuelles dans les dispositifs de formation et d’insertion financés par la Région Ile-de-France. Elle renforce les capacités des organismes à respecter les impératifs attendus par le Service Public Régional d’Insertion et de Formation Professionnelles, tels que les principes de neutralité et de laïcité, en les incarnant. Elle démontre enfin l’implication de la Région, garante des valeurs de la République dans l’exercice de ses compétences, pour réfléchir et travailler dans le cadre des marchés publics avec ses opérateurs dans une volonté de co-construction de démarches et d’outils mutualisés. La concertation auprès d’un comité d’experts et d’organismes de formation, ainsi que la

participation à des journées de réflexion organisées par l’Union Régionale des Organismes de Formation (UROF) et par l’Agence de Développement des Relations Interculturelles pour la Citoyenneté (ADRIC) ont permis de lancer la démarche. Ainsi, fin 2014, un travail approfondi d’enquête sur le terrain a été mené auprès d’une vingtaine d’organismes d’insertion et de formation. A l’issue de ces échanges, il a été décidé de travailler avec les opérateurs de formation et d’insertion, sur des préconisations et des actions concrètes à mettre en œuvre.

La co-construction de solutions se dégage autour de trois thèmes de travail Les outils juridiquesLa loi, la jurisprudence d’une part, ainsi que les documents à destination des stagiaires et notamment le règlement intérieur, la position de la Région en cas de judiciarisation de conflits sont étudiés dans ce groupe.Les outils de médiationComment régler au cas par cas d’éventuels conflits ? Comment construire des outils communs et partagés ? Comment mettre en place un système d’échanges par territoire pour « sécuriser le travail sur la citoyenneté » et le rendre cohérent vis-à-vis des stagiaires ? Toutes ces questions font l’objet de réflexions partagées.La formation des formateurs et des acteurs de la formationQuels types de contenus et d’outils

pédagogiques peut-on construire pour aider et outiller les formateurs et tous ceux qui sont en contact avec les stagiaires jeunes et adultes à avoir une posture, un discours citoyen est la question préalable à la constitution d’un programme pédagogique destiné aux acteurs de la formation. Le premier comité de pilotage s’est réuni en juin 2015, en présence du Président de Région, Jean-Paul Huchon, de Madame Hella Kribi-Romdhane, Présidente de Défi métiers, de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE-IESR), de l’Observatoire national de la laïcité, de nombreux représentants des services de la Région et des acteurs de la recherche action, membres du comité d’experts et rapporteurs du groupe de travail. Il a été suivi de la réalisation et de la présentation en séance plénière, en octobre, d’un vademecum portant sur la laïcité et la gestion du fait religieux en formation professionnelle.

Ce guide sera mis en expérimentation auprès d’organismes volontaires de novembre à janvier 2016, pour adaptation et validation finale. Les travaux collaboratifs pour la réalisation de ce vademecum interrogent parallèlement la question de la qualité dans la formation et, au-delà, les questions du vivre et de la citoyenneté, qui feront l’objet de prochains groupes de réflexion et de production d’outils d’appui aux acteurs des organismes d’insertion et de formation d’Ile-de-France.

En jeu

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FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°16 - Novembre / Décembre 2015

Dossier

Ce dossier a pour objet de contribuer à une meilleure connaissance des métiers liés à la transition énergétique à travers l’évolution des gestes professionnels, la coordination entre les différents corps de métier, les nouveaux modes de production et de proposer un état des lieux de l’offre de formation disponible en Ile-de-France.

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La 21ème Conférence des Parties (COP 21) de la Convention cadre des Nations Unies se réunit à Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015, autour des enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique. Des engagements en faveur du climat qui ne sont pas sans conséquence sur l’évolution des métiers et des formations sur notre territoire.

L’ambition première de la COP 21 est d’aboutir à un accord applicable à tous les pays, visant à maintenir le réchauffement de la planète en deçà de 2°C. Pour atteindre cet objectif, les parties prenantes s’engagent à changer de modèle énergétique pour aller vers une économie verte, plus sobre en carbone. En la matière, la France témoigne de son investissement dès 2008 en ratifiant le Paquet climat énergie au niveau européen. Ce plan d’action doit permettre d’atteindre, à l ’horizon 2020, l’objectif dit des « 3 x 20 % » : utilisation de 20 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, accroissement de 20 % de l’efficacité énergétique et baisse de 20 % des émissions de CO2. A noter que ce plan a été révisé en 2014, fixant des objectifs encore plus ambitieux. Autre preuve du chemin vertueux sur lequel s’est engagée la France en faveur du climat : les Schémas Régionaux Climat Air Energie (SRCAE)1, renouvelables tous les cinq ans, qui fixent des objectifs, à 2020 et 2050, en matière de qualité de l’air et de dérèglement climatique. Des orientations qui sont renforcées par la loi transition énergétique pour la croissance verte, promulguée le 17 août 2015 et qui offre aux citoyens, aux entreprises et aux territoires, les moyens d’agir.

Quel impact sur le volet « Emploi-Formation » ?

Sur le plan de l’emploi, cette transition vers une économie « bas carbone » ne va pas être sans conséquence : elle va générer des suppressions, des transformations et des créations d ’ e m p l o i . E n c o n j u g u a n t l e s nouveaux modes de consommation induits par la demande sociale et les adaptat ions nécessaires des entreprises à la prise en compte des enjeux environnementaux (réponse à appel d’offre avec clauses sociales

et environnementales, conformité aux normes règlementaires et fiscales, recherche et développement, innovations, etc.), le potentiel d’emplois verts existe.En Ile-de-France, Défi métiers, le carif-oref francilien, a analysé l’impact quantitatif en emploi du Nouveau Grand Paris (NGP) à l’horizon 2030 en déclinant les scenarii du Conseil d’Analyse Stratégique de la manière suivante :• Scenario de crise : 520 500 créations et pas

d’emploi lié au NGP ;• Scenario contraint : 728 000 créations dont

175 000 liées au NGP ;• Scenario cible : 850 000 créations dont 193 500

liées au NGP.Sur la base de ces projections, le Contrat d’Etude Prospective « Evolution Compétences Emplois Climat Ile-de-France » (ECECLI) a permis d’engager une analyse qualitative de l’impact de la loi transition énergétique et du NGP sur les évolutions de compétences et d’emploi en Ile-de-France. Les travaux d’élaboration ont souligné, le caractère incertain, par secteur, de celles liées à

Les politiques d’Emploi-Formation au cœur de la transition énergétique

Par Pauline Baumgartner

1. Le Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE) francilien a été co-élaboré par la Région et les services de l’État, adopté par délibération le 23 novembre 2012 et arrêté par le Préfet de région le 14 décembre 2012. Il dote l’Ile-de-France d’une stratégie claire et partagée en matière d’efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables et de récupération, d’amélioration de la qualité de l’air et d’adaptation au changement climatique

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Interview

l’importance de l’impulsion politique (nécessité de faire davantage de liens entre les politiques environnementales et celles de l’emploi) et à la vitesse des transformations technologiques en cours. Ils soulignent également une évolution plus « qualitative » (nouvelles compétences sur des métiers existants) que strictement « quantitative » (créations de nouveaux emplois et de nouveaux métiers). Réunissant les services de l’Etat, l ’Agence de l’Eau, la Région, les

branches professionnelles et les organisations syndicales et patronales, cette démarche a abouti, fin 2014, à la production d’une synthèse et à la mise en œuvre d’un outil « passerelle » entre métiers existants et émergents, élaboré avec l’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Les échanges et approfondissements du projet se poursuivent désormais dans le cadre du réseau Territoires Environnement Emplois (TEE) réunissant ces mêmes acteurs. Pour accompagner les mutations professionnelles l i ées à l a t rans i t i on énergét ique , i l convient donc d’anticiper les besoins en compétences, en qualification et en emploi dans les territoires et d’investir dans la formation initiale et continue. Les nouveaux

dispositifs issus de la réforme de la formation professionnelle de 2014 sont autant d’outils au service de l’orientation des publics par les conseillers en évolution professionnelle. Le travail de référencement des formations liées aux enjeux environnementaux éligibles au titre du Compte Personnel de Formation (CPF) est actuellement à l’œuvre. L’offre de formation énergétique, bien que non-exhaustive, sera prochainement accessible sur le site de Défi métiers.

Dans le cadre des préparations de la COP 21, la Région Ile-de-France s’est fortement mobilisée au travers d’un certain nombre d’actions. Pourriez-vous en recenser les principales ?

Pour préparer cet événement d’envergure mondiale, la Région s’est tout d’abord distinguée sur le plan financier : elle a créé un fonds de deux millions d’euros pour soutenir les projets d’associations et d’organisations non gouvernementales qui œuvrent

en faveur de la transition écologique des territoires. Par ailleurs, sa mobilisation s’est traduite par l’élaboration d’une contribution régionale à la COP 21, rédigée sous le haut patronage de Pierre Radanne, Expert des politiques énergétiques de lutte contre le changement climatique. Elle a également mis en œuvre un agenda collaboratif (et ouvert) de l’année du climat en Ile-de-France, visant à valoriser tous les événements portés par les acteurs franciliens. Enfin, rappelons les efforts de la Région Ile-de-France pour mobiliser la

Guillemette Deschamps« La Région a développé tout au long de l'année, à destination des jeunes, un programme d'actions ambitieux »Chargée de mission Partenariats, Direction de la Stratégie et des Territoires, Région Ile-de-France, Unité Développement

Retour sur les actions et projets en faveur du climat portés par la Région Ile-de-France en cette année de COP 21.

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société civile à travers l’organisation, depuis juillet 2014, de treize Journées Régionales pour le Climat (JRC). Parmi celles-ci, on peut citer la journée du 4 mai dernier intitulée « COP 21 J-200 : 200 décideurs s’engagent ». Un grand nombre d’organismes se sont également mobilisés, comme ce fut le cas de l’ Agence Régionale de l’Environnement et des Nouvelles Energies (ARENE) qui a organisé des « visites de la transition écologique ».

Les efforts de la Région, dans le cadre de cette année dédiée au climat, se sont également tournés vers la jeunesse

Absolument. Nous avons développé, tout au long de l’année, à destination des jeunes, un programme d’actions ambitieux. Quatre volets sont à retenir. Le premier, qui s’est tenu le 6 mai dernier, a pris la forme d’une simulation de la COP 21 au lycée du Bourget. Cet événement a mobilisé quatorze lycées franciliens et quatre cents autres lycées. Deuxième action : la tenue d’une session exceptionnelle du Conseil Régional des Jeunes (CRJ). Troisième action : le lancement d’un appel à projet spécifique « Action Climat » pour financer les projets de lycées sur le climat. Et enfin, quatrième action d’envergure sur la thématique du réchauffement climatique : le soutien à la « Conference of Youth » qui réunit, du 24 au 29 novembre au Bourget, dix mille jeunes dont un quart de Franciliens.

S’agissant du Contrat d’Etude Prospective « ECECLI », au cœur de quels programmes la Région s’est-elle distinguée en tant que moteur ou instigateur ?

Sur cette question, il est important de rappeler l’existence sur le territoire francilien du réseau Territoires Environnement Emplois Ile-de-France (TEE Ile-de-France), qui réunit l’Etat (représenté par la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et

de l’Emploi - DIRECCTE, la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie - DRIEE, la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt - DRIAAF, la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Equipement et de l’Aménagement - DRIEA, la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement du Logement - DRIHL, la Région, l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie - ADEME, l’ARENE et l’Agence de l’Eau Seine-Normandie. Ce réseau a pour vocation de fédérer et de coordonner les principaux acteurs institutionnels sur les problématiques d’emploi, de compétences et de formation sur le secteur de l’environnement et plus largement de l’économie verte. Cette année de préparation à la COP 21 a été l’occasion, pour les membres du réseau, de renouveler leur engagement à poursuivre cet effort collectif. Pour la Région, cela s’est traduit par l’adoption, en juillet dernier, de la nouvelle charte de partenariat du réseau par les élus régionaux.

A quelques jours de l’ouverture de la COP 21, quels sont les rendez-vous importants à retenir pour les acteurs de l’Emploi-Formation en Ile-de-France ?

Tout d’abord le Salon Européen de l’Education*, qui se tient du 19 au 22 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris. En cette année de la COP 21, l’événement est très axé sur les enjeux liés au climat. A cette occasion, la Région et ses partenaires du réseau TEE Ile-de-France organisent, avec l’appui de Défi métiers, une conférence intitulée « Transition écologique, économie verte : quels métiers pour quels emplois en Ile-de-France ? ». Destinée aux acteurs franciliens de l’emploi et de l’Accueil-Information-Orientation (AIO), elle leur permettra de mieux comprendre les enjeux liés à la transition écologique et à son impact sur les métiers et sur l’appareil de formation. Le second rendez-vous est celui de la COP 21. La Région et ses organismes associés seront présents sur le Village de la Société Civile (« Espaces générations Climat ») qui se tiendra au Bourget. Des journées thématiques tout au long de l’événement seront organisées sur son stand. Le 9 décembre, par exemple, sera dédié à la jeunesse, à la sensibilisation, à l’éducation et à la formation.

Propos recueillis par Christian Capitaine

* En raison des évènements du 13 novembre 2015, la Ligue de l'enseignement et ses co-organisateurs (l'Onisep, l'Etudiant) ont pris la décision de reporter le Salon Européen de l'Education. Il se déroulera du 11 au 14 mars 2016

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La transition écologique a un impact fort sur de nombreux métiers. Le secteur du Bâtiment ou du Transport sont eux en proie à de profondes mutations. Alors que tous les regards convergent vers la COP 21, il convient de se demander comment les professionnels se sont saisis de cette problématique.

Dans le Bâtiment, la problématique est la suivante : construire et réhabil iter « plus écologique » tout en maîtrisant les coûts. Ce secteur est le premier consommateur d’énergie finale, à hauteur de 44,8 % en 2013. Et en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, il se classe au quatrième rang, derrière le transport routier, les industries manufacturières et l’agriculture. Face à ce constat, les pouvoirs publics se sont saisis du dossier en votant les lois dites « Grenelle 1 et 2 ». Des mesures qui impliquent un renforcement de la norme Réglementation Thermique (RT) 2012, afin de limiter la consommation d'énergie primaire des constructions neuves en généralisant le concept « bâtiment basse consommation ». Cependant, ces nouvelles normes impliquent une évolution des savoir-faire.

Le verdissement du bâtiment

M a i s c o m m e n t s ’ y prendre ? Faut-il créer de nouveaux mét iers ou adap te r c eux qu i existent aux nouvelles modalités de travai l ? Si l’on se penche sur le sujet, il semble que ce soit la seconde solution qu i s o i t p r i v i l é g i é e .

On appelle cela « les métiers verdissants ». La première conséquence est l’évolution des connaissances techniques. Utilisation de nouveaux matériaux, nouvelles techniques de construction, installation de matériaux plus performants ou développement de nouvelles technologies, tous ces paramètres ont considérablement fait évoluer de nombreux métiers du secteur du Bâtiment. Et

nécessairement, la garantie de résultats implique de nouvelles modalités de travail. Les corps de métier doivent se réorganiser et se coordonner afin que chaque prestation fournie ait le résultat attendu en termes de performance énergétique. Et ce, via une approche globale du bâti, afin de veiller à la compatibilité des matériaux et des systèmes en vue de garantir les résultats sur la consommation énergétique. Le label Haute Performance Energétique (HPE) - Rénovation prend ici tout son sens. Il « sanctionne, selon le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, la démarche volontaire de maîtres d’ouvrage désireux de réaliser une opération de rénovation performante, voire très performante, du point de vue énergétique. Son utilisation leur permet d’anticiper les objectifs du Grenelle de l’Environnement, à l’horizon 2020 pour les bâtiments existants. Il permet aussi de justifier d’un niveau de consommation d’énergie qui peut notamment être utilisé pour obtenir des aides comme l’éco-prêt à taux zéro ou l’éco-prêt logement social ».

L’enjeu des transports

S’il n’est pas toujours aisé d’imaginer l’impact q u e p e u t a v o i r l a transition écologique s u r l e s m é t i e r s d u Bâtiment, concernant le secteur du Transport, la réponse semble plus évidente. On estime, qu’en 2012, i l a été

responsable de 42 % des émissions de CO2, un des principaux gaz à effet de serre en grande

Bâtiment et Transport : des métiers au cœur de la transition écologique

Par Christophe Lacôte

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Interview

partie en raison de la consommation de carburant (qui représente en moyenne 30 % des coûts d’une entreprise de transport). Il y a donc une double raison, pollution-coût, à trouver des solutions environnementales aux pratiques professionnelles du secteur. On estime que l’on pourrait atteindre une baisse de 25 % des émissions de CO2 grâce à la refonte de la chaîne logistique. Dans l’exercice du métier de chauffeur, il est estimé que l’éco-conduite permettrait de diminuer la consommation de carburant d’environ 15 %. Mais sa généralisation ne se fera que dans la durée, car il s’avère compliqué de changer les pratiques de tout un corps de métier en un laps de temps réduit. Afin de modifier les modalités d’exercice de ce métier, les formations Formation Initiale Minimale Obligatoire (FIMO) et Formation Continue Obligatoire (FCO), obligatoires pour obtenir la carte de qualification officielle de conducteur de transport, se doivent de dispenser connaissances et savoir-faire sur la conduite rationnelle. Ce à quoi il faut ajouter l’utilisation de nouvelles technologies, tels les moteurs hybrides et électriques. Autres pistes : l’optimisation des trajets, des ressources et des modalités. En tenant compte, par exemple, du taux de chargement des véhicules, en repensant le choix des moyens de transports et en l’envisageant de manière multimodale. Jusque-là, seulement 12,5 % (en 2012) du transport de marchandises s’effectuait par voies fluviale ou ferrée. En ce qui concerne l’entreposage et le stockage, un management environnemental des sites est recommandé.

Agriculture : le ticket gagnant producteur-consommateur

Le secteur Agricole est lui aussi impacté par l a t rans i t i on éco l og ique . Ca r, c omme c e l u i d u Transpor t , i l e s t énergivore. Mais il a éga lement une

influence importante sur l’environnement, via les méthodes de cultures. Plusieurs solutions sont envisagées afin de repenser ses métiers : le système des Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) en est une. Ce contrat, passé directement entre le producteur et les consommateurs, permet de modifier la consommation des denrées alimentaires. Produites, grâce à une agriculture bénéfique pour la biodiversité et préservant les sols et l'eau, celles-ci favorisent la production locale permettant ainsi de réduire transports et emballages. Cela a aussi pour avantage de garantir aux producteurs un revenu tout au long de l’année. Enfin, dans ce système, les agriculteurs doivent fournir à leur bassin de vie des produits cultivés de manière responsable. Face à ces constats on comprend qu’aujourd’hui, quel que soit le domaine, la transition écologique est en train de transformer l’exercice des métiers de manière conséquente. Le processus est en cours. Il doit s’accélérer et se généraliser. Les enjeux écologiques de demain ne sauront attendre.

Qu'est-ce que l'AFT et quelles sont ses actions ?

C’est l’organisme de développement de la formation professionnelle dans le transport et la logistique. Nous valorisons les métiers, développons

la formation, aidons à orienter sur les emplois et les formations. Nous nous assurons également d’une bonne coopération entre les établissements qui les dispensent, en relation avec la profession, les ministères, les représentants académiques et

Marie-Adélaïde Bouquet« Faire progresser le nombre de signataires de la Charte CO2 »Chargée de mission « Charte Objectif CO2 » à l’Association pour le développement de la Formation professionnelle dans le Transport (AFT)

Pour l’AFT, mettre en place une transition écologique plus efficace passe par l’adoption de la « Charte CO2 » par un nombre croissant de transporteurs, les engageant ainsi dans un plan d’actions destiné à réduire leur consommation de carburant et donc leurs émissions de CO2.

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les Conseils régionaux. Nous aidons aussi à mieux appréhender les besoins en emploi, qualification et formation grâce à une enquête annuelle réalisée auprès des entreprises.

Comment se porte le secteur des Transports routiers ?

Le transport intérieur routier de marchandises progresse et celui sous pavillon français est quasi stable aujourd’hui. Les types de produits transportés évoluent, avec plus de produits manufacturés en conteneurs et moins de matériaux de construction. Les services de logistiques, messageries et frets express, eux, progressent, contrairement à l’activité d’entreposage. Enfin, le transport ferroviaire « longues distances » recule alors que le transport en autocars interurbains a fait un bond de 2,4 % en 2013, soutenu par le financement des administrations publiques. Au 1er semestre 2014, les effectifs salariés dans le transport routier de fret ont vu la perte de 400 emplois, ceux de l’entreposage et des services auxiliaires sont restés stables tandis que l’emploi salarié dans les transports terrestres de voyageurs non ferroviaires a augmenté de 1,3 %.

En quoi la transition écologique impacte-t-elle le secteur des Transports routiers ?

Le secteur du Transport émet 27,8 % du total des gaz à effet de serre, dont 92 % provient du transport routier. Mais on note une décroissance de 8 % des émissions par véhicules depuis 2004, grâce, notamment, à la diésélisation progressive du parc, associée à la promotion de l’éco-conduite. De plus, deux mesures ont été prises par le Gouvernement. La première, l’audit énergétique, concerne les structures d’une certaine taille, vise à rendre compte de la consommation énergétique de l’entreprise sur la base

de 80 % de sa facture énergétique totale. La deuxième, l’information CO2, oblige les entreprises de transports de personnes et de marchandises à informer leurs clients des émissions de CO2 générées pour leurs prestations..

Comment évolue le métier de chauffeur face à cette problématique ?

Tout se joue sur l’éco-conduite qui a pour objectif de modifier les comportements des conducteurs afin qu’ils adoptent une conduite économe en carburant. On peut considérer qu’elle génère un gain significatif sur la consommation de carburant, compris entre 5 % et 15 %. Mais il s’estompe quasi complètement dans l’année qui suit la formation si d’autres mesures complémentaires ne sont pas prises, telles que les formations de rappel ou de mise en place de management interne. Différentes solutions permettent d’intégrer l’éco-conduite dans le management de l’entreprise. Par exemple, en mettant en place une revue régulière de la consommation des chauffeurs avec des objectifs individuels de réduction à atteindre. On peut même organiser des challenges d’éco-conduite, le but étant de favoriser l’émulation, avec la mise en place de primes financières.

Quelles autres solutions pourraient être développées par les transporteurs face la problématique de la transition écologique ?

Pour moi, la solution réside dans la poursuite du nombre d’entreprises engagées dans la « Charte CO2 », qui vise à maîtriser leurs émissions de dioxyde de carbone. En effet, les sociétés signataires y voient un intérêt pour leur rentabilité et leur image au bout des trois ans d’engagement. La deuxième tendance est l’émergence du travail des collectivités locales pour faire évoluer les pratiques dans le Transport et la Logistique. A l’heure actuelle, le développement de la Charte Logistique Urbaine Durable1 à Paris ou d’espaces de livraisons urbains, permettent de faire évoluer le métier.

Propos recueillis par Christophe Lacôte

1. La Charte Logistique Urbaine Durable est, indique-t-on à la Mairie de Paris, « un cadre partenarial public-privé qui vise la mise en place d’une politique marchandise prenant en compte les enjeux et contraintes des collectivités et des acteurs économiques. Les différents groupes de travail explorent le cadre de mise en place de différents projets : règlementaires, avec l’objectif 100 % non diesel en 2020 ; prospectifs avec le groupe de réflexion sur le développement du e-commerce ; ou encore opérationnels avec le fonctionnement des aires de livraison »

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La maîtrise de l'énergie comme les énergies renouvelables peinent à se traduire dans les métiers et en emploi. Cependant la loi transition énergétique devrait constituer un levier et doper les formations dans ces domaines, formations qui attirent déjà fortement les jeunes.

La transition énergétique « traduit le passage d’une société fondée sur la consommation abondante d’énergies fossiles à une société plus sobre en énergie et faiblement carbonée », indique Pierre Bodenant, de la Délégation académique à la formation professionnelle initiale et continue (Dafpic). Pour Phi l ippe Rocher, Directeur de Metrol, organisme de formation à Paris spécialisé dans les énergies renouvelables, la transition énergétique est également « une affaire de comportements ». Elle se traduit par « une maîtrise au plus juste de notre demande en énergie et ce par tous les moyens possibles. Cela implique, bien sûr, d’arrêter de courir derrière une consommation avide en énergie et de mettre en place des dispositifs vertueux ». Ce qui veut dire : faire preuve de sobriété (en consommant moins), d’efficacité (par exemple en isolant mieux) et d’ingéniosité sur le volet « production énergétique » en développant les énergies renouvelables. Dans ce contexte de transition énergétique, les formations initiales en environnement restent de solides passerelles pour s’insérer dans le monde du travail : selon le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, 72 % de ses élèves trouvent un emploi trois ans maximum après la fin de leur cursus, contre 69 % pour les autres diplômés (toutes catégories de filières diplômantes confondues). En termes d’effectif, les chiffres se révèlent, par ailleurs, considérables : 95 500 élèves inscrits lors de la rentrée 2013-2014, soit 8 % des effectifs totaux (tous domaines d’études confondus).

Réhabilitation des bâtiments : un gisement de formations pérenne

S i l ’ on sc ru te au p lus p rès ce t te vas te filière de l’apprentissage liée aux questions environnementales, deux grands univers de la formation continue et initiale se distinguent : celui qui prépare aux métiers liés à l’amélioration et l ’eff icacité énergétique du bâtiment et celui qui forme aux emplois en lien avec le développement des énergies renouvelables. Pour le premier nommé, « les emplois (qui suivent les formations une fois celles-ci assimilées) continuent à progresser », révèle Vincent Jacques le Seigneur, Directeur de la publication du Guide des Formations aux Energies Renouvelables (mars 2015), citant des informations de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Quant à la situation de l’emploi dans les secteurs des énergies renouvelables, « la baisse, entamée il y a cinq ans se poursuit, ajoute-t-il,

L'énergie : un enjeu fort pour l'emploi et les formations

Par Christian Capitaine

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notamment dans le photovoltaïque et l’éolien ». En cause, selon Philippe Rocher : les choix politiques qui sont faits en France depuis plusieurs années en matière de ressources énergétiques privilégiées,

tel le nucléaire pour la production d’électricité.

Energies renouvelables : plus de 215 formations recensées

Les 215 formations aux métiers en lien avec les énergies renouvelables (recensées en France) devraient décoller, à la faveur d’un levier fort : l’objectif de réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité à 2025, ainsi que le prévoit la loi transition énergétique, dont on attend, d’ici fin 2015, la moitié des textes d’application. « On sent une réelle lame de fond en faveur des énergies renouvelables qui émerge », se félicite Philippe Rocher. « La dynamique globale, qui vient du terrain, est là. C’est juste le pouvoir législatif qui tarde à prendre le pas. Quant aux emplois sur les secteurs de la réhabilitation des bâtiments, les perspectives d’embauches sont intactes, même si une amélioration des compétences s’avère nécessaire ».

B e s o i n s d e q u a l i f i c a t i o n : quelles sont les filières les plus demandeuses ?

S’étant pareillement saisi du dossier mettant en lumière la dynamique observée dans le champ des formations en lien avec la transition énergétique, le Conseil National de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles (CNEFOP) a remis, en février dernier, un rapport aux différents ministères concernés par l’accompagnement des filières économiques les plus impactées par la

transition écologique et la construction de plans régionaux pour le développement

de la formation et l ’or ientat ion professionnelles. L’examen des besoins de compétences et de qualification liés à la transition

écologique réalisé pour les besoins de cette étude a fait apparaître trois

groupes de filières : celles qui n’expriment pas de besoins (telle que la filière bois), celles dont les besoins de formation sont satisfaits (chimie ou plasturgie) et celles qui expriment des besoins de formation qui ne sont pas satisfaits.

Dans ce dernier sous-ensemble, quatre filières ont été identifiées : le Bâtiment, l’Agriculture, celles liées au Développement des énergies renouvelables et celles en lien avec la Gestion, le recyclage et la valorisation des déchets. Et s’agissant spécifiquement des filières intégrées aux problématiques des énergies renouvelables, celles-ci se heurtent au problème des métiers industriels en tension. « Leur développement risque d’être freiné, indique-t-on au CNEFOP, par manque de soudeurs et chaudronniers pour la fabrication des équipements, de techniciens de production et de maintenance pour les industries de l’équipement électrique et de techniciens de maintenance des installations de production d’énergie ».

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Interview

Quel est le projet Format’eree ?

Il s’agit d’un réseau, créé sous l’impulsion de l’association CLER, qui regroupe quarante organismes de formation en France, dont cinq en région francilienne. Tous ont fait de la transition énergétique leur objet d’études premier. Et tous s’engagent à dispenser une formation de qualité, à la fois sur les contenus, sur la méthode et sur le suivi des apprenants, via la signature d’un cahier des charges de l’agrément Format’eree, lancé en 2009. Sur le contenu, ces organismes de formation s’engagent à faire appel à des experts de la transition énergétique pour le volet pédagogique. Sur la méthode, si la formation requiert des exercices pratiques, ils doivent proposer, pour leurs stagiaires, une plateforme technique. Quant au suivi, ils s’engagent à ne pas laisser leurs apprenants dans la nature une fois le stage terminé. Leur mission consiste aussi à les aider à trouver un emploi.

Quels types de formations dispensent les organismes adhérents du réseau Format’eree ?

Ce sont, premièrement, des formations aux énergies renouvelables, mises en place au sein des territoires en fonction des potentiels de métiers existants, qui varient d’une région à l’autre. Il s’agit aussi bien de formations initiales que continues, de courtes ou de longues durées. Celles en lien avec la rénovation des bâtiments restent, notamment, une thématique forte au sein du réseau Format’eree. Il y a

une vraie urgence sur le plan de l’isolation thermique de nos infrastructures d’habitation. Pour prendre un exemple de formation longue qui se duplique dans les régions, citons celle de « Technicien bâtiment basse consommation ».

Ressent-on un intérêt croissant de la part des Français de se former aux métiers liés à la transition énergétique ?

L’engouement se situe davantage au niveau des personnes en reconversion professionnelle. Les jeunes peut-être moins. La loi transition énergétique, dont on attend la publication des décrets et des ordonnances, certainement début 2016, devrait, on l’espère, susciter davantage de vocations auprès de la jeunesse. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’ils sont de plus en plus sensibilisés à la préservation du climat, donc à l’environnement et par effet de ricochets, aux thématiques qui gravitent autour de la transition énergétique. S’agissant des formations qui figurent dans les catalogues des adhérents de notre réseau, leurs succès est indéniable : toutes atteignent leur quota nécessaire, en nombre de stagiaires inscrits, pour pouvoir être lancées. Et preuve qu’elles sont parfaitement ancrées dans le tissu économique : l’an passé, nous avons, au sein du réseau Format’eree, sondé les organismes de formation en leur posant la question suivante : « combien de temps demande en moyenne à vos élèves la recherche d’un emploi à l’issue de la formation ? » Les réponses s’échelonnaient entre zéro et six mois. Ce qui est tout à fait raisonnable.

Emmanuelle Porcher« La rénovation des bâtiments : formations-moteurs du réseau Format’eree »Responsable du réseau des adhérents CLER - Chargée de mission formation

A l’instar de la formation « Technicien bâtiment basse consommation », les modules dispensés par les organismes de formation du réseau Format’eree en lien avec la rénovation des bâtiments rencontrent un vif succès. Et pour cause : « il y a une vraie urgence sur le plan de l’isolation thermique de nos infrastructures d’habitation », déclare Emmanuelle Porcher.

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21FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°16 - Novembre / Décembre 2015

En matière de formation continue, quel type de formation est le plus prisé ?

Pour les entreprises du Bâtiment, qui sont dans une grande majorité des Très Petites Entreprises (TPE), mobiliser leurs salariés dans le cadre de formations longues reste délicat compte tenue de leurs faibles effectifs. Ce sont donc les formations courtes qui sont privilégiées. En conséquence, les organismes de formation s’adaptent à la demande et proposent ainsi des formations de trois jours et parfois sur mesure.

Sur le plan des méthodes d’apprentissage dans les domaines de la transition énergétique, y-a-t-il des concepts qui émergent ?

Un concept nouveau, né des universités étatsuniennes, fait une entrée très remarquée : les cours dispensés en ligne pour tous, les Massive Open Online Courses (MOOCs). Le 28 septembre dernier, l’Université Virtuelle Environnement et développement Durable (UVED) en a notamment lancé un intitulé « Energies renouvelables ». C’est le premier dans le domaine de la transition énergétique. Cette voie d’apprentissage incarnée par les MOOC est promise à un bel avenir. Au sein du réseau CLER, notre volonté est d’en créer un prochainement sur la transition énergétique, le MOOC TE.

Dans quels secteurs d’activité les métiers les plus concernés par la transition énergétique sont-ils inscrits ?

Les demandes d’emploi dans le champ des Transports et notamment des transports en commun, vont s’accentuer dans les années qui viennent à la

faveur d’un levier fort : le Grand Paris. Citons aussi, bien évidemment, le secteur du Bâtiment, avec cette exigence de rénover, à l’échelle nationale, 500 000 logements par an à l’horizon 2017 (380 000 logements privés et 120 000 logements sociaux). En matière de production énergétique également, des objectifs ont été fixés par l’Union européenne, à l’horizon 2020 : satisfaire, pour le cas de la France, 23 % de notre consommation d’énergie par les énergies renouvelables. Ce qui suggère un gisement d’emploi considérable !

Dans ce contexte, voit-on naître ou se développer, des métiers liés à la maîtrise de l’énergie ?

Oui, on en compte plusieurs, comme le conseiller énergie partagée qui agit dans le cadre d’un Conseil en Energie Partagée (CEP), service mutualisé à l’attention d’un groupe de communes de moins de 10 000 habitants. Le but étant, pour ces collectivités, de réaliser des économies d’énergie, aussi bien sur le terrain des dépenses que de la consommation. Autre métier qui a le vent en poupe : l’économe de flux. Ce dernier intervient auprès des collectivités et des entreprises afin d’optimiser leur consommation en énergie. C’est une sorte de gestionnaire des factures énergétiques qui donne son avis sur les dispositifs existants et préconise des solutions moins énergivores pour les acteurs concernés. Et n’oublions pas les besoins que va créer le développement de la technologie Building Information Modeling (BIM). Elle permet déjà aux acteurs de la construction d’échanger entre eux des données en 3D du bâtiment sur lequel ils travaillent, notamment entre les architectes et les maîtres d'ouvrages.

Propos recueillis par Christian Capitaine

Do

ssier

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Négociation de la cessation des droits de propriété de DOKELIOLa DGEFP a annoncé, fin décembre 2014, qu’elle n’engagera plus de financement au titre du projet national DOKELIO. Défi métiers négocie actuellement avec Centre Inffo la cession des droits de propriété de ce système d’information en vue

de prendre en charge l’exploitation de DOKELIO Ile-de-France en janvier 2016.

Défi métiers lance une étude d’image et de notoriété Elle a pour objectif d’améliorer la connaissance des organismes de formation,

leurs pratiques et leurs attentes en termes d’utilisation de DOKELIO Ile-de-France.

Référencement du programme FagerhDans le cadre des nouvelles compétences des Régions en matière de formation professionnelle des personnes en situation de handicap, Défi métiers va engager le référencement du programme de formation porté par la Fédération des

associations gestionnaires d’établissements de réadaptation pour handicapés (Fagerh).

Réalisation d’une étude régionale sur le métier d’infirmierDans le cadre de son appui au schéma régional des formations sanitaires et sociales, Défi métiers lance une étude sur la relation Emploi-Formation du métier d’infirmier. Les résultats doivent permettre une optimisation de l’appareil

de formation et s’assurer de la bonne cohérence entre l’offre de formation et les besoins des professionnels.

Lancement d’une étude sur les métiers de l’industrieLe mouvement de mutation profonde vers « l’industrie du Futur » vient impacter les besoins en compétences et en emploi dans ce secteur en Ile-de-France. Afin que les pouvoirs publics puissent accompagner au mieux ces évolutions et besoins, Défi

métiers lance une étude pour comprendre et analyser les pratiques de recrutement des employeurs et les parcours de formation pour accéder à ces métiers.

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L après-midi a débuté par les prises de parole de Nadège Grosbois, Conseillère départementale de Seine-Saint-Denis et d’Hella Kribi-Romdhane,

Présidente de Défi métiers. Toutes deux ont abordé la question de l’emploi, ses défis et l’importance de la formation professionnelle. S’en est suivie une intervention de Danielle Kaisergruber, Experte européenne, qui a abordé les enjeux du développement des compétences et de l'Emploi-Formation autour du Grand Paris. Puis ce sont les équipes de Défi métiers qui ont présenté leurs actions. Le public a ainsi pu découvrir ou redécouvrir les médias que sont le magazine FranciLiens et le site defi-metiers.fr et a pu poser de nombreuses questions, notamment sur la base régionale de l’offre de formation continue DOKELIO Ile-de-France. Surtout, la rencontre fut l’occasion de présenter officiellement un nouvel outil d’aide aux professionnels de l’orientation, O’Défi, élaboré par Défi métiers. Celui-c i p ropose ins tantanément en un seul point d’entrée des i n format ions synthét iques , visuelles, actualisées et chaînées sur les métiers, l’emploi et la formation ainsi que les contacts des 1 000 structures d’orientation recensées, à ce jour, en Ile-de-France. Accessible à tous sur la page d'accueil du site de Défi métiers, « S’orienter dans la vie professionnelle », version bêta d’O’Défi, évoluera en fonction des usages et des besoins exprimés par les utilisateurs lors de groupes de travail, auxquels ils ont participé. De nombreux professionnels étaient présents à la Conférence des Utilisateurs, venus dans des perspectives différentes. Maryne Hue, qui représentait l’organisme de formation Forgeco, s’était déplacée « sans avoir particulièrement d’interrogations sur Défi métiers ». Elle a néanmoins pu découvrir les

différents outils proposés par le CARIF-OREF francilien, qui lui ont semblé « très bien faits ». Jessica Bleuse, de l’organisme de formation NextFormation, était venue, quant à elle, pour répondre à un « besoin

d’être au courant de tout ce qui se passe dans le champ de la formation professionnelle ». Elle a également découvert O’Défi. « Cet outil va nous permettre de cibler nos recherches. C’est un outi l qui manquait. I l va nous aider à mieux orienter les stagiaires », a-t-elle assuré. Présente dans l ’assemblée,

Catherine Génin, Chargée de mission à la Direction de la formation professionnelle au Conseil régional d’Ile-de-France, déclarait pour sa part : « cette conférence minutieusement préparée a apporté de nombreuses réponses ». Le bilan de cette troisième édition de la Conférence des Utilisateurs de Défi métiers semble donc positif. A noter, les réponses détaillées aux nombreuses questions posées par les utilisateurs au cours de la manifestation, via une application en ligne, seront prochainement diffusées.

Un nouvel outil présenté à l’occasion de la 3ème Conférence des Utilisateurs de Défi métiers Par Christophe Lacôte

La grande rencontre annuelle de Défi métiers, qui s’est déroulée le 6 octobre dernier à l’Hôtel du département de Seine-Saint-Denis, a été l’occasion, pour ses utilisateurs, d’exprimer aux équipes leurs interrogations et leurs attentes, de mieux connaître les actions de la structure et d’appréhender les différents outils mis à leur disposition.

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Maude Sire, Responsable du Pôle Promotion, Département Développement de l'Agence Eramus+ France / Education Formation

« Erasmus+, c'est plus de mobilité pour tous (apprenti, étudiant, lycéen professionnel, formateur, enseignant, etc.). Partir en mobilité permet au retour d'avoir, pour la plupart, une expérience professionnelle supplémentaire, une confiance en soi et une autonomie. Ça peut aller, en fonction des profils, jusqu'à un emploi plus intéressant, en termes de salaire ou de mission. Le programme concerne les 28 états membres, auxquels s'ajoutent l'Islande, la Norvège, le Liechtenstein, la Turquie et la République de Macédoine. Au-delà de ça, pour l'enseignement supérieur, il y a des possibilités sur la quasi-totalité des pays du monde. Vous pourrez trouver tous les renseignements sur le site generation-erasmus.fr ».

Michelle Moquin, Responsable du Centre Ressources Europe à la DAREIC - Académie de Versailles

« S'engager dans une mobilité vers un autre pays européen, c'est partir à la

rencontre de l'autre, confronter ses idées, partager des valeurs humanistes et découvrir d’autres cultures. Les entreprises recherchent de plus en plus de jeunes ayant une expérience internationale. Environ 600 élèves de lycées professionnels de l’Académie de Versailles partent chaque année en mobilité. Vous pouvez donc partir faire un stage dans le cursus de votre formation et si vous avez quitté l'école, le Service Volontaire Européen (SVE), vous offre l'opportunité de vivre une expérience de mobilité et d'engagement dans un autre pays. Tous les frais sont pris en charge durant 2 à 12 mois. Enfin, le handicap n'est pas un frein à la mobilité dès lors que votre lycée professionnel s'est engagé fortement dans la mise en place de stages à l'étranger. Erasmus+ couvre les frais exceptionnels relatifs à la prise en charge du handicap ».

Acquérir une expérience dans un pays de l'Union européenne est enrichissant et valorisant dans la perspective d'un premier emploi. S'il est plus facile de « s'exporter » lorsque l’on est en école de commerce ou d'ingénieurs, les lycéens, les apprentis et les étudiants des universités sont de plus en plus mobiles. Fort de plus de 3 millions d'étudiants mobiles en un quart de siècle, le succès d'Erasmus est entier ! Après 27 ans d'existence, il laisse la place, en 2014, à Erasmus+. Ce nouveau programme a pour ambition de favoriser les projets de mobilité et de coopération en Europe mais aussi de renforcer les compétences de tous pour une meilleure employabilité. Les mobilités d'études et professionnelles sont possibles à tous les âges de la vie et pour tous les niveaux de formation, même si elles profitent majoritairement aux étudiants.Chaque année, près de 75 000 étudiants français partent ainsi étudier temporairement à l'étranger, dont une majorité en Europe.Etudier en Europe, c'est miser sur l'ouverture : ouvrir ses études grâce à la maîtrise d'une (ou plusieurs) langue(s), mais aussi ouvrir son esprit sur le monde et les autres cultures. Cela permet également d'éprouver ses capacités d'adaptation. La mobilité est, pour les recruteurs, un signal fort d'engagement. C'est aussi un gage d'une meilleure insertion professionnelle : selon une étude de la Commission européenne menée en 2014, 5 ans après l'obtention de leur diplôme, le taux de chômage des jeunes ayant fait des études à l'étranger est inférieur de 23 % à celui des jeunes restés dans leur pays d'origine. Pour aider les internautes à mieux appréhender les enjeux d’un séjour d’études ou professionnel et à se repérer parmi les programmes d'échanges dont le nouveau Erasmus+, les métiers•net animé par Défi métiers, le carif-oref francilien, a organisé le 24 juin dernier un chat avec des conseillères spécialistes des études en Europe.

Le site pour découvrir les métiers et les formations init ia les en I le-de-France

Par Annie Poullalié

Sur le site lesmetiers.net, vous pouvez retrouver l'intégralité des échanges de ce chat qui a réuni près d’un millier d'internautes. Pour aller plus loin, un dossier « Réussir son insertion professionnelle » est également disponible.

Chat « Ouvrir ses études sur l’Europe »

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Gilles Bonnet Chargé de mission Partenariats européens et internationaux - Région Ile-de-France

« Les jeunes au retour de mobilité s'inscrivent plus vite et durablement dans la vie active que ceux qui n'ont pas bénéficié d'une expérience à l'étranger ».

Zoom sur les actions régionales en termes de mobilité internationale des jeunes.

La Région s’engage pour la mobilité internationale des jeunes

Propos recueillis par Sandrine Damie

Quels sont les principaux objectifs de votre service ?

Historiquement, ce sont les étudiants qui, les premiers, ont bénéficié d'aide à la mobilité internationale, notamment grâce au programme Erasmus+ (le programme européen de formation et d'éducation tout au long de la vie pour la période 2014-2020), mais aussi avec le soutien complémentaire de la Région Ile-de-France qui a ensuite mis en place, progressivement, des dispositifs d'aide pour les autres statuts : lycéens, apprentis, demandeurs d'emploi, jeunes de Missions Locales. Le service des Partenariats européens et internationaux est particulièrement en charge de la mise en œuvre des dispositifs à destination des demandeurs d'emploi.

Quels sont les dispositifs régionaux existants pour la mobilité internationale des Franciliens ?

En 2015, la Région recense 17 dispositifs d'accompagnement individuel des jeunes franciliens, tous statuts confondus. Il existe deux autres dispositifs à destination de structures intermédiaires (organismes de formation, Missions Locales, Centres de Formation d’Apprentis - CFA, établissements d'enseignement supérieur, etc.). En 2013, 18 600 Franciliens ont bénéficié de l'accompagnement régional, pour un budget total de plus de 24 millions d'euros.

Quelles formes peuvent prendre les aides à la mobilité pour les jeunes et les personnes en recherche d'emploi proposées par la Région Ile-de-France ?

E l l e s s o n t d e d e u x t y p e s : u n accompagnement pédagogique au projet de mobilité (orientation, conseil, préparation au départ, aide à la recherche

du type de mobilité le plus adapté au projet personnel) et, bien entendu, une aide financière, sous forme de bourses mensuelles ou d'aide au départ (montant forfaitaire), variable selon les dispositifs.

Quels types de projets de mobilité soutient-elle?

Pour les demandeurs d'emploi, de 18 à 32 ans, ou les jeunes inscrits en Missions Locales, trois types de mobilité sont éligibles : le volontariat (sauf les Volontariats Internationaux en Entreprise ou en Administration - VIE et VIA), les stages (en excluant les périodes de stage obligatoire dans le cadre d'une formation initiale) ou une première expérience professionnelle à l'étranger. Les PVTistes (Programme Vacances-Travail) sont également éligibles.

De quels fonds européens bénéficie la Région Ile-de-France pour ses différentes actions de mobilité et d'insertion des jeunes ?

L'Aide à la Mobilité Internationale des Etudiants (AMIE), accordée par la Région Ile-de-France, est cumulable avec une bourse Erasmus+. Toujours dans le cadre de ce programme, elle cofinance aussi les bourses accordées à des Missions Locales ou à des organismes de formation pour la mobilité des demandeurs d'emploi (ex-programme Leonardo da Vinci).

Par ailleurs, en quoi consiste le programme Eurodyssée ? A qui s'adresse-il ?

Initié en 1985 par l'Assemblée des Régions d'Europe (ARE), Eurodyssée a été le tout premier programme de mobilité européenne à destination des demandeurs d'emploi. La Région Ile-de-France l’a intégré en 2002. Basé sur la réciprocité, il concerne aujourd'hui 100 bénéficiaires par an : il permet, à la fois, d'envoyer 50 jeunes

demandeurs d'emploi dans une région européenne membre du programme pour y effectuer un stage professionnel de 6 mois (incluant des cours de langue à l'arrivée) et d'accueillir 50 jeunes demandeurs d'emploi en provenance de ces mêmes régions. La liste est consultable sur www.eurodyssee.net.

Quel bilan tirez-vous des différents partenariats européens et internationaux auxquels la Région participe depuis plusieurs années ?

Que du posi t i f ! Un passage par l'international est incontestablement un plus dans un CV, un « générateur d'opportunités » quel que soit son secteur ou son niveau de formation. Les études les plus récentes dans ce domaine, menées en 2013 par l'Agence Nationale Erasmus+ Education Formation le prouvent : les jeunes au retour de mobilité s'inscrivent plus vite et durablement dans la vie active que ceux qui n'ont pas bénéficié d'une expérience à l'étranger. Nous sommes là au cœur des missions d'insertion professionnelle des jeunes conférées aux Régions. Non seulement un « détour » par l'étranger renforce indéniablement les compétences l inguis t iques e t professionnelles, mais c'est aussi, et avant tout, une expérience de vie. Se confronter à d'autres contextes, d'autres cultures, d'autres habitudes de travail, c'est apprendre sur soi ! On se connaît mieux au retour, on a davantage confiance en soi… partir pour mieux revenir !

Bilan 2013 des aides régionales à la mobilitéLycéens : 1 320 bénéficiaires/1,183 M€Etudiants : 18 600 bénéficiaires/9,191 M€Apprentis : 5 900 bénéficiaires/3,542 M€Demandeurs d'emploi, jeunes de Missions

Locales : 1 025 bénéficiaires/1,7 M€

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Dans ce contexte difficile pour le marché de l’emploi, vous sentez-vous investi d’une responsabilité forte à la tête de Pôle emploi Ile-de-France ?

Il faut rappeler que ce n’est pas Pôle emploi qui crée l’emploi. Notre responsabilité, c’est d’être présent là où il se crée, là où les employeurs émettent des offres. Avec cet objectif : en faire bénéficier les demandeurs d’emploi et les employeurs. Ma préoccupation principale est de leur fournir des services adaptés à leurs besoins. Alors, oui, je ressens une responsabilité forte, y compris celle que j’ai envers les agents de Pôle emploi Ile-de-France. Je dois veiller à améliorer leurs conditions de travail et réfléchir aux outils, à l’accompagnement en formation pour qu’ils fournissent un service de la meilleure qualité possible.

Quels sont les grands défis à relever ? En préparant le plan stratégique « Pôle emploi

2020 », mis en place sous l’impulsion de l’Etat et des partenaires sociaux, nous avons identifié, à l’échelle nationale, quatre défis majeurs à relever :

• Premièrement, la prise en compte de l’accélération des transitions professionnelles, en identifiant clairement les secteurs et les métiers qui émergent et, à l’inverse, ceux qui rencontrent des difficultés.

• Deuxièmement, la nécessité de combler les écarts croissants entre les compétences recherchées des demandeurs d’emploi et les compétences disponibles, en sachant qu’il existe plusieurs façons de réduire cet écart. La formation, évidemment, en est une.

• Troisièmement, la différenciation croissante des

attentes des demandeurs d’emploi et des employeurs. Certains ont besoin d’être fortement accompagnés alors que d’autres, plus autonomes, ont seulement besoin que nous mettions à leur disposition des outils et des méthodes en libre-service.

• Quatrièmement, être parfaitement en phase avec la révolution numérique. Aujourd’hui, 98 % des moins de trente ans ont un compte sur les réseaux sociaux. Réseaux qui sont de plus en plus utilisés par les recruteurs. Nous ne pouvons pas manquer ce virage du digital.

Pour relever ces défis, le plan stratégique « Pôle emploi 2020 » a été mis en place. Comporte-t-il des éléments de continuité par rapport à « Pôle emploi 2015 » ?

Absolument. Les actions menées dans le cadre du premier nous ont permis, par exemple, de moderniser notre offre de services pour les demandeurs d’emploi et les employeurs. Cela s’est traduit par la mise place d’un suivi pour ceux qui sont proches du marché du travail et, à l’autre extrême, d’un accompagnement renforcé pour ceux qui ont une plus faible autonomie et une plus grande distance au marché du travail. Nous avons aussi instauré un accompagnement global des demandeurs d’emploi en difficulté sociale et professionnelle, en collaboration avec les Conseils départementaux. Environ deux cents conseillers délivrent ce service en Région. Grâce à des fonds européens, nous avons pu développer un accompagnement spécifique pour les moins de 26 ans suivis, en Ile-de-France, par une centaine de conseillers.

Philippe BelNommé Directeur de Pôle emploi Ile-de-France le 1er mai 2015, Philippe Bel décrit son plan d’actions, qui s’inscrit notamment au cœur des territoires. Autre chantier de taille qui s’offre à lui : le déploiement du plan stratégique « Pôle emploi 2020 ».

« Les solutions, pour les demandeurs d’emploi et pour les entreprises sont à trouver au cœur des territoires »

Interview

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Propos recueillis par Christian Capitaine

Pour quelles raisons Pôle emploi Ile-de-France souhaite-t-il agir au plus près des territoires ?

Nous sommes convaincus d’une chose : les solutions sont à trouver en proximité, en d’autres termes, au cœur des territoires. Pôle emploi bien sûr, ne peut y intervenir tout seul. Pour ce faire, nous avons signé des partenariats pour l’action avec notamment les Missions Locales, le réseau Cap Emploi, les Conseils départementaux ou le Conseil régional pour le volet formation. Notre volonté est également de nous appuyer fortement sur le développement des initiatives de nos directeurs d’agence, de nos conseillers, en poursuivant la déconcentration de ce grand navire qu’est Pôle emploi Ile-de-France. Nous devons ainsi offrir plus de marges de manœuvres à nos directeurs territoriaux et d’agence pour qu’ils puissent construire plus solidement au plus près des territoires (ainsi, aujourd’hui, nos crédits d’intervention, servant par exemple à financer les formations, sont, à hauteur de 95 %, à leur main)

S’agissant du plan « Pôle emploi 2020 », quels sont ses éléments de rupture par rapport au précédent plan ?

J’en compte quatre. Premièrement, commencer plus tôt l’accompagnement du demandeur d’emploi et son parcours via l’inscription internet et via le traitement des dossiers d’indemnisation avant sa venue à l’agence, qui s’accompagne d’une intervention plus ciblée du conseiller référent. Nos agences consacreront leurs matinées, début 2016, à l’accueil sans rendez-vous ; les après-midis seront dédiés aux demandeurs d’emploi qui ont pris rendez-vous. Deuxièmement, mieux accompagner les transitions professionnelles pour poursuivre les efforts entrepris sur la formation des conseillers aux diagnostics socio-professionnels. Pour ce faire, nous avons des leviers, tel que le Conseil en Evolution Professionnelle (CEP). Nous sommes, bien sûr, opérationnels pour délivrer de l’information, orienter, aider à la mise en œuvre du projet professionnel. Les mois qui viennent seront consacrés à une professionnalisation accrue de nos conseillers. Troisièmement, sur quels ressorts agir pour devenir l’interlocuteur de confiance des entreprises qui sont en quête de plus de personnalisation de la relation. Plutôt que de diluer cette relation « Pôle emploi-entreprise » sur tous nos conseillers, nous allons la concentrer sur un nombre limité. En Ile-de-France, six cents sont mobilisés et la progression observée de la satisfaction

des employeurs indique que nous sommes sur le bon chemin. Quatrièmement, comment procéder pour être au rendez-vous de la révolution digitale ? En créant des dispositifs, tel l’Emploi Store, où sont regroupés des outils qui facilitent la recherche d’emploi pour le demandeur et son intégration dans le monde du travail.

Pôle emploi Ile-de-France et Défi métiers remplissent, tous les deux, une mission de service public. Comment jugez-vous le partenariat existant entre ces deux entités ?

Il est très important. La réforme de la formation professionnelle a réparti les achats de formation entre la Région et Pôle emploi : à elle les formations collectives et à nous les formations individuelles. Dans ce cadre, nos agents ont un besoin crucial d’avoir à jour les listes des formations disponibles, y compris celles éligibles au Compte Personnel de Formation (CPF), pour pouvoir conseiller et orienter. Défi métiers joue pleinement son rôle de tiers de confiance. De plus, les études et publications relayées par le CARIF-OREF francilien dressant l’état des lieux de certains secteurs économiques nous sont très utiles, toujours dans cette optique de mieux servir les demandeurs d’emploi et les employeurs.

L’Emploi Store : un nouvel outil au service des demandeurs d’emploi

Destinée aux demandeurs d’emploi, cette plateforme propose une centaine de services pour mieux choisir un métier, se former ou trouver un emploi. « L’Emploi Store répond aux nouvelles attentes des demandeurs d’emploi et des entreprises », explique Anne-Léone Campanella, Directrice du programme digital. « A une époque où les méthodes de recrutement ont profondément changé, il est essentiel pour les acteurs de l’emploi de coller au plus près de ces évolutions ». Les services de cette plateforme sont ordonnés en quatre grandes thématiques : « Choisir un métier », « Se former », « Préparer sa candidature » et « Trouver un emploi ». En quelques clics, le demandeur d’emploi peut ainsi accéder, par exemple, à un simulateur d’entretiens virtuels, des séances d’e-learning, à des MOOCs (cours en ligne ouverts et gratuits) ou à des serious games.

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L a loi du 5 mars 2014 dispose que le Service Public de l’Orientation (SPO) tout au long de la vie est assuré par l’Etat et les Régions. D’une part, l’Etat

définit, au niveau national, la politique d’orientation des élèves et des étudiants dans les établissements scolaires et d’enseignement supérieur. D’autre part, les Régions coordonnent les actions des autres organismes participant au Service Public Régional de l’Orientation (SPRO) ainsi qu’à la mise en place du Conseil en Evolution Professionnelle (CEP). Dans ce cadre, les Régions élaborent des normes de qualité à partir d’un cahier des charges qu’elles arrêtent. L’objectif est d’identifier les organismes participants au SPRO autres que ceux désignés par la loi. Enfin elles mettent en œuvre et coordonnent, au niveau local, en lien avec les autorités académiques, les actions de prise en charge des jeunes sortants du système de formation initiale sans diplôme ou qualification. L’enjeu est d’importance en Ile-de-France étant donné son poids démographique

et sa complexité territoriale : douze millions de Franciliens répartis sur huit départements, dont six millions d’actifs potentiellement bénéficiaires du SPRO, lui-même constitué de sept cent quarante-huit points animés par vingt opérateurs. On recense dix-huit membres du SPRO1 et deux contributeurs : les Centres d’Information et d’Orientation (CIO) et la Délégation Régionale de l’ONISEP Ile-de-France (DRONISEP).

Le SPRO en Ile-de-France : l’option de l’animation territoriale

Son objectif est de garantir, à toute personne, d'une part, l’accès à une information gratuite, complète, objective sur les métiers, les formations, les certifications, les débouchés et les niveaux de rémunération, et, d'autre part, à des services de

conseil et d’accompagnement. Sur le plan stratégique, il s’agit de contribuer à élever le niveau de formation et de qualification, réduire le nombre de personnes sans qualification et faciliter l’accès à l’emploi durable. La Région Ile-de-France a opté pour une mise en œuvre du SPRO à travers une animation territoriale. Dans chaque département, il existe un lieu d’accueil tout public. Trois nouveaux chantiers ont été définis : travailler sur les indicateurs de suivi dans le cadre de la commission SPRO du Comité Régional de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles (CREFOP) ; élaborer et signer la convention Etat-Région de coordination ; définir et mettre en œuvre un schéma régional d’animation et

Quel Service Public de l’Orientation (SPRO) pour l’Ile-de-France ? Par Céline Desserre

Le 1er octobre 2015, Défi métiers a organisé un Rendez-Vous de la Formation et de l’Orientation sur le SPRO et son articulation avec le Conseil en Evolution Professionnelle (CEP). Des représentants de la Région Ile-de-France, de Pôle emploi, de l’Association Régionale des Missions Locales (ARML), du Fongecif et du FAF.TT ont pu exposer les enjeux de sa mise en place en Ile-de-France et témoigner sur la mise en pratique du CEP.

1. Les Missions Locales, Pôle emploi, l'Apec, le réseau Cap Emploi, huit Organismes Paritaires Collecteurs Agréés pour le Financement du Congé Individuel de Formation (OPACIF), trois chambres consulaires, les Cités des Métiers, le Réseau Information Jeunesse et les Services Communs Universitaires d’Information d’Orientation et d’Insertion Professionnelle (SCUIO-IP)

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des déclinaisons territoriales avec l’appui de Défi métiers. Elle entend structurer la coordination entre les professionnels de l’orientation au service des usagers et développer les synergies et les partenariats. Elle compte mettre à disposition un appui facilitant les modalités d’aiguillage entre les membres afin de construire une identité et donner une visibilité forte au SPRO.

CEP : les opérateurs renforcent leurs dispositifsDu côté des opérateurs du CEP articulé au SPRO, les OPACIF ont renforcé les compétences de leurs conseillers avec des parcours de formation adaptés. Le Fongecif mobilise vingt-cinq conseillers pour le niveau 1 du CEP, onze pour le niveau 2 et vingt pour le niveau 3 consacré à l’ingénierie financière. Le FAF.TT a repensé l’accompagnement des salariés avec une offre de services renouvelée. Pour le niveau 1, une plateforme téléphonique a été instaurée, ainsi qu’un accueil sans rendez-vous. Le niveau 2 est axé sur l’accompagnement individualisé et le niveau 3 sur la construction et le financement du projet.

Pour en savoir plus Loi n°2014-288 du 5 mars

2014 relative à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale.

Arrêté du 16 juil let 2014 fixant le cahier des charges relatif au conseil en évolution professionnelle prévu à l'article L.6111-6 du Code du travail.

Conseil en Evolution Professionnelle : les opérateurs franciliens s’accordent sur les bonnes pratiques à adopter Par Christian Capitaine

Depuis plusieurs mois, les opérateurs du Conseil en Evolution Professionnelle (CEP) se réunissent, sous l’égide de la Région Ile-de-France, pour échanger sur les modalités de déploiement du dispositif. Quel bilan en dressent-ils  ? Quelles sont leurs attentes ? Et quels impacts sur leur organisation en interne ? Quatre d’entre eux répondent.

Des réunions très enrichissantes

Nicolas Molina, Conseiller en évolution professionnelle à la délégation Ile-de-France d’Uniformation (OPACIF des entreprises de l’économie sociale, de l’habitat et de la protection sociale), juge ces rencontres comme offrant « un cadre formel propice aux discussions de fond, notamment sur les pratiques en vigueur des uns et des autres sur la mise en place du CEP. La

perspective régionale qu’offre ces réunions permet de bien observer comment les opérateurs procèdent en fonction de leur public ». Pour Alexia Davin, Directrice du département salariés, demandeurs d'emploi, auteurs et congés individuels au sein de l’Afdas (OPACIF des salariés des entreprises relevant du spectacle vivant, du cinéma, de l’audiovisuel, de la presse, de l’édition, de la publicité, de la distribution directe et des loisirs), « rencontrer à la fois les organismes institutionnels et les autres OPACIF permet d’élargir le champ de nos rencontres. Découvrir leurs locaux et leurs méthodes de travail est aussi riche d’enseignements ». Quant à Fabien Lemao, Directeur de la Cité des Métiers du Val-de-Marne, qui tire de ces groupes techniques « un bilan plutôt positif », il les juge nécessaires pour une bonne mise

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en place du CEP mais aussi du SPRO. « Nous observons qu’un travail de concertation et d'élaboration en commun s’amorce. De plus, les débats sur des sujets opérationnels y sont passionnants. Le fait que les participants se situent tous entre l’opérationnel et le décisionnel rend ces réunions très pertinentes », précise-t-il.

Les échanges de pratiques plébiscités pour les futures réunions

S’agissant des réunions techniques à venir, Nicolas Molina estime qu’elles devraient s’attacher aux questions plus pratiques de la mise en œuvre du CEP, « c’est-à-dire comment se déploie concrètement le dispositif ? » Avant d’ajouter : « un enjeu de taille va consister à déterminer, entre les opérateurs, les articulations à trouver en fonction des trois niveaux du CEP pris en charge par chacun. Des passerelles techniques devront être établies entre nous pour pouvoir accompagner le mieux possible les bénéficiaires ». « J’ai ressenti, ces derniers temps, un essoufflement de ces groupes de travail », regrette, pour sa part, Alexia Davin. « Je souhaiterais que l’on axe davantage sur les échanges de pratiques pour déployer le mieux possible le CEP ». Les requêtes de Fabien Lemao vont dans le même sens : « il faudrait débattre sur des aspects plus concrets », estime-t-il. « L’objectif est d'offrir un service de qualité aux usagers en tenant compte des contraintes des différents acteurs. Je pense à quelques pistes de réflexions : quelles articulations pourraient être développées entre nous pour mettre en place les différents niveaux du CEP ? Avant même de mettre en place une communication auprès des bénéficiaires, c’est l’information des conseillers CEP des réseaux qu'il

faut organiser ». Et Muriel Hurtaud, Secrétaire générale Unifaf Ile-de-France (OPACIF des salariés des branches sanitaire, médico-social et sociale à but non lucratif) de remarquer : « la fréquence de ces réunions serait à revoir. Il s’agirait d’établir un programme de rencontres semestrielles. Nous pourrions articuler ces travaux autour de thématiques, par exemple, sur les difficultés rencontrées par chacun dans le déploiement du CEP et sur les solutions à trouver ensemble. Les permanences territorialisées sont des dispositifs intéressants à mettre en place. Ils pourraient donner lieu à la création de partenariats ».

Comment faire face à l’afflux des demandes ?

La dernière interrogation posée aux opérateurs a concerné les impacts engendrés par la mise en place du CEP sur l’organisation de leur structure. Sur ce point, Nicolas Molina estime que la question des volumes de demandes va se poser. « C’est un problème partagé par tous les opérateurs, souligne-t-il. Comment allons-nous nous adapter pour faire face à ces afflux de demandes ? » Chez Uniformation, l’option prise est la suivante : revoir son organisation en proposant un

accès dématérialisé et en recrutant quatorze conseillers supplémentaires à l’échelle nationale. « Nous avons privilégié le développement de l’approche territoriale pour les bénéficiaires, par le biais de permanences et partenariats. Par ailleurs, nous avons mis en place, pour l’ensemble des conseillers CEP, treize sessions de formation, soit un total de vingt jours de travail ». Une autre problématique liée à cette montée en charge de la demande va également se poser dans cet OPACIF : comment accueillir les salariés dans les meilleures conditions possibles ? « Nombre d’entre eux, observe Nicolas Molina, ne pourront pas s’absenter pendant

les heures de travail. Cela va impliquer une mobilisation de nos équipes sur des temps décalés, soit

tôt le matin, sur la pause dé jeuner, après 18 heures ou le samedi ». P o u r M u r i e l Hurtaud, un autre chantier important c o n c e r n e l a professionnalisation des consei l lers . « Paral lè lement, suggère-t-elle, i l serait opportun de mettre en place, avec le concours de Défi métiers, des atel iers de

professionnalisation via des réunions d'échanges de pratiques qui permettraient de mieux comprendre comment les autres opérateurs fonctionnent et dans quel contexte ils travaillent. Elles pourraient, quant à elles, être organisées en présentiel et à distance, sous la forme de chats. Un autre point important : l’articulation entre la commission SPRO du CREFOP et le groupe technique CEP doit encore s'améliorer. Par ailleurs, il serait pertinent que cette dernière puisse entendre des rapporteurs des autres commissions du CREFOP, voire du bureau ».

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31FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°16 - Novembre / Décembre 2015

Comment renforcer le lien entre entreprises et organismes de formation ? Par Christian Capitaine

Réfléchir aux moyens d’améliorer les échanges entre les entreprises et les organismes de formation : tel était l’objet de la table-ronde qui a réuni, le 22 septembre à l’Hôtel du département de Bobigny, institutions publiques, organismes de formation, associations et OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé), dans le cadre d’un atelier-débat intitulé «  Accès à la qualification et à l’emploi  : quelles coopérations ». Voici les idées fortes à retenir.

Entreprises et organismes de formation : un lien à renforcer

Pour fixer les débats de ces rencontres professionnelles, le Club Face Seine-Saint-Denis, réseau d’entreprises qui mènent des actions dans le cadre des politiques de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) de ses adhérents, a rendu les c onc l u s i on s d’une étude réalisée sur la thématique du lien existant e n t r e l e s entreprises du département 93 et les organismes de formation. « Cette étude, a précisé sa Directrice générale, a été menée pour le Conseil départemental qui souhaitait mieux connaître les attentes des employeurs de la Seine-Saint-Denis. Le but étant d’adapter l’offre de formation dans le cadre de son programme d’insertion ». Première conclusion : les entreprises sondées estiment qu’il convient de « davantage favoriser la connaissance des métiers (quels que soient les secteurs d’activités) aux stagiaires, indispensables pour accéder à l’emploi ». Et a fortiori lorsque les employeurs se disent prêts, pour grand nombre, à recruter des débutants. Deuxièmement :

il convient, aux dires des acteurs économiques interrogés, de renforcer le lien entre les organismes de formation et les entreprises afin d’adapter le contenu des formations aux besoins des employeurs. « Il est demandé aux salariés d’être de plus en plus polyvalents, a expliqué la Directrice générale du Club

Face Seine-Sa in t-Den i s . I l est donc nécessaire de faire évoluer les formations pour assurer cette polyvalence ». Enfin, il a été

observé qu’un nombre croissant d’entreprises valorisent la cooptation dans les processus de recrutement. Ce qui indique que la notion de réseau d’entreprises s’avère un élément différenciant pour décrocher un emploi.

Les réseaux d’entreprises : un plus pour les organismes de formation

Au cours de table ronde, ont été évoquées les initiatives pour renforcer et pérenniser les liens qui unissent les organismes de formation et les entreprises. Deux idées fortes ont émergé. La première a mis en lumière

le devoir qu’ont les organismes de formation de s’appuyer sur les réseaux d’entreprises déjà constitués. L’objectif étant de s’intégrer dans une logique de mutualisation pour pouvoir mieux embaucher par la suite les stagiaires. Toutefois, un bémol se posant à l’encontre de cette stratégie a été soulevé par plusieurs représentants d’organismes de formation. « Certes nous travaillons avec un réseau d’entreprises, de façon d’ailleurs très étroite puisqu’ils sont, pour ne donner qu’un exemple, membre de nos jurys. Mais il est important que les stagiaires puissent avoir à disposition un large spectre d’employeurs susceptibles de pouvoir les accueillir. Il est primordial d’avoir à l’esprit que les organismes de formation forment un stagiaire pour un métier et non pas pour un employeur. Il doit donc pouvoir garder sa liberté et ne pas être formaté », a indiqué Nicolas Poussin de l’Afpa. La deuxième idée a mis en exergue l’importance, pour les stagiaires des entreprises, de se constituer en réseaux au regard de la généralisation de la logique de cooptation. Dans cette optique, ils peuvent apparaître comme des relais intéressants pour ceux qui sortent de formation et favoriser, au mieux, leur intégration chez les employeurs.

Un nombre croissant d’entreprises valorisent la cooptation dans les processus de recrutement

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