Le bonheur est dans les champs pour 190.000 agriculteurs rwandais - Forces de l’approche FFS au...

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Former les agriculteurs de manière interactive et expérimentale, tel est le secret du succès rencontré par les Farmer Field Schools. Chaque jour, des millions d'agriculteurs travaillent dans leur champ pour faire pousser les aliments qu’ils consommeront eux-mêmes ou qu’ils vendront sur les marchés locaux. Au Rwanda, la superficie très restreinte des terres cultivables disponibles pousse les agriculteurs à en tirer le maximum. Ils veulent apprendre et appliquer les pratiques qui leur permettront d'accroître leur productivité et leurs revenus. C’est la raison pour laquelle 80.000 agriculteurs ont d'ores et déjà adhéré à un groupe de Farmer Field Schools (FFS) dans le cadre de l'Initiative FFS Rwanda, mise en oeuvre par le Conseil Agricole du Rwanda avec l'assistance de la CTB - Agence belge de développement.

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Page 1: Le bonheur est dans les champs pour 190.000 agriculteurs rwandais - Forces de l’approche FFS au Rwanda

Chaque jour, des millions d'agriculteurs travaillent dans leur champ pour faire pousser les aliments qu’ils consomme-ront eux-mêmes ou qu’ils vendront sur les marchés locaux. Au Rwanda, la superficie très restreinte des terres cultivables disponibles pousse les agriculteurs à en tirer le maximum. Ils veulent apprendre et appliquer les pratiques qui leur per-

Forces de l’approche FFS au Rwanda

LE BONHEUR EST DANS LES CHAMPS POUR 190 000 AGRICULTEURS RWANDAIS

mettront d'accroître leur productivité et leurs revenus. C’est la raison pour laquelle 80 000 agriculteurs ont d'ores et déjà adhéré à un groupe de Farmer Field Schools (FFS) dans le cadre de l'Initiative FFS Rwanda, mise en œuvre par le Conseil Agricole du Rwanda avec l'assistance de la CTB - Agence belge de développement.

Former les agriculteurs de manière interactive et expérimentale, tel est le secret du succès rencontré par les Farmer Field Schools 1.

© CTB / Dieter Telemans

1 | « Champs-écoles paysans »

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Un apprentissage basé sur l'expérimentation et le plaisirLes champs-écoles proposent aux agriculteurs une expé-rience d'apprentissage interactive, pratique et amusante. Des agriculteurs sont formés et coachés pour devenir des facilita-teurs de groupes d’autres agriculteurs. Plus important encore, on ne leur dit pas ce qu’ils doivent faire, ils sont amenés à prendre eux-mêmes des décisions basées sur leurs observa-tions et expériences dans les champs.

« Au sein d’un groupe, nous comparons les variétés et les pra-tiques culturales, et évaluons nous-mêmes les résultats. J'ai vrai-ment apprécié l'expérience du « zoo d'insectes ». Nous avions placé dans une bouteille des feuilles de haricots, des pucerons et une coccinelle, afin d’observer ce qui se passait. Les puce-rons ont sucé la sève des feuilles, mais la coccinelle a mangé tous les pucerons ! Nous avons ainsi appris quels insectes atta-quaient nos plantes et quels insectes étaient nos amis. Je suis convaincu que nous sommes maintenant mieux préparés pour faire face à ce que nous réserve l'avenir. Et si nous ne pou-vons trouver les solutions nous-mêmes, nous avons toujours la faculté de faire appel à notre facilitateur », explique Aimable Gatambire, qui a rejoint un groupe FFS en 2011.

Les revenus des agriculteurs ont plus que doubléL'impact des FFS est des plus significatifs. Globalement, 92 % des 2897 groupes font état d'une augmentation de productivi-té d'au moins 50 % ; pour certaines cultures, les résultats sont encore plus impressionnants. Les revenus moyens des agri-culteurs ont plus que doublé (+164 %). En outre, les membres d'un FFS utilisent moins de pesticides et préservent les res-sources génétiques locales.

« Nous n'en croyions vraiment pas nos yeux quand nous avons récolté notre manioc sur les parcelles FFS. Nous n'avions jamais vu d'aussi grosses racines ! Je pense qu'elles étaient six, voire sept fois plus grosses que celles auxquelles nous étions habitués ! » se réjouit Ernest Kabeja, un planteur de manioc. « Et heureusement, le goût y est aussi ! »

Un autre membre du groupe ajoute : « Nous sommes vraiment heureux d'avoir adhéré à un groupe FFS. C'est l'agriculture

qui nous a réunis, mais le fait d'être membre comporte bien d'autres avantages. Nous avons par exemple mis en place un système d'épargne dans notre groupe. Désormais, nous avons tous une assurance santé et nous faisons en sorte que chaque membre puisse acquitter les droits de scolarité. Nous discu-tons même du VIH lors de nos réunions. »

Le succès de l'intervention a été remarqué par les décideurs. L'approche FFS est désormais reconnue comme l'approche de vulgarisation la plus performante pour accroître la producti-vité. L'ambition ultime de l'Initiative FFS Rwanda est de mettre en place trois groupes FFS dans chaque village rwandais, et de permettre ainsi pratiquement à chaque agriculteur rwandais d'en devenir membre. Si les fonds nécessaires sont trouvés à temps, cet objectif pourrait être réalisé en l'espace de cinq ans seulement. L'approche est efficiente à grande échelle. Ce qui compte maintenant, c'est de poursuivre l'expansion, de passer à la vitesse supérieure et de transformer l'ensemble de l’agriculture rwandaise.

Recherches menées par les agriculteurs pour résoudre leurs défisForce motrice perpétuelle de la mise en œuvre de l'approche FFS, la recherche participative a permis aux agriculteurs de :

� réduire la fréquence et les quantités de pesticides utilisés pour protéger les cultures ;

� choisir des variétés appropriées, adaptées aux conditions locales et à la préférence des agriculteurs et du marché ;

� récupérer les cultures les plus appréciées ; � accroître de manière significative la productivité des cultures

en recourant aux meilleures pratiques agronomiques ;� réaliser, au niveau de la ferme, une conservation et une ex-

ploitation actives des ressources génétiques.

En leur qualité d'acteurs actifs dans la recherche agricole, les agriculteurs contribuent dès lors à une plus grande appropria-tion des innovations/technologies.

Une approche dérivée « quick win » Les facilitateurs formés dans le cadre des FFS font aus-si partie d’une expérience « à impact rapide », dérivée de l'approche FFS. Si l'approche classique procure aux agriculteurs une compréhension approfondie de leurs activités agricoles, elle prend néanmoins beaucoup de temps. Or, des interventions urgentes s'avèrent par-fois nécessaires pour lutter contre un foyer de mala-die émergente. La stratégie à impact rapide baptisée « Campagnes de mobilisation communautaire » permet alors la montée en puissance rapide d'une intervention technique qui s'est révélée fructueuse dans le cadre FFS. Des milliers d'agriculteurs sont mobilisés par des dirigeants locaux et travaillent ensemble sur des par-celles de terre remembrées sous la conduite technique des facilitateurs FFS. Depuis 2012, 110 000 agriculteurs ont déjà été impliqués dans des campagnes de lutte contre le flétrissement bactérien du bananier et contre le Striga dans les céréales.

© CTB / Dieter Telemans

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