L’autosurveillance glycémique

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Actualités pharmaceutiques n° 522 janvier 2013 20 Les appareils d’automesure à l’officine, emploi et fiabilité dossier Mots clés • Autosurveillance glycémique • Diabète • Glycémie • Insulinothérapie • Stylo autopiqueur Keywords • Blood glucose • Diabetes • Insulin therapy • Lancing device • Self-monitoring of blood glucose (SMBG) Sébastien FAURE Mary MELIANI-POHU Angélique MARZELLIER Hélène CAILLEMET Hélène LERIVÉREND Auteur correspondant Sébastien FAURE [email protected] © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2012.11.004 L a glycémie correspond au taux de glucose dans le sang et doit être comprise entre 3,90 et 5,50 mmol/L à jeun, soit 0,70 à 1,00 g/L. Ce taux doit être stable dans le temps pour répondre aux besoins de l’organisme. Or, les apports en glucose par le biais de l’alimentation étant discontinus, des mécanismes de régulation se mettent en place en cas de déséquilibre glycémique afin de maintenir l’homéostasie. Régulation de la glycémie Le foie stocke le glucose sous forme de glycogène lors de la glycogenèse [1]. Il couvre également les besoins de l’organisme en glucose par les réactions de néo- glucogenèse et de glycogénolyse. Cet apport est notamment indispensable au cerveau et aux hématies pour lesquels le glucose est la seule source d’énergie. F En situation d’hyperglycémie. Les cellules bêta des îlots de Langerhans du pancréas synthétisent et libèrent l’insuline. Cette hormone agit principalement sur les myocytes, les adipocytes et les cellules hépatiques. Elle se fixe sur ses récepteurs extracellulaires, induit la phosphorylation de protéines et exerce une action nucléaire indirecte. Ces mécanismes entraînent une hausse du nombre des canaux transporteurs de glucose ainsi que leur ouverture au niveau de la membrane. Les tissus transforment le glucose entrant en pyruvate, puis en acétyl-coenzyme A, qui sert à fournir de l’énergie sous forme d’adénosine triphosphate (ATP) lors du cycle de Krebs mitochondrial. Au niveau hépatique, l’insuline dimi- nue la libération de glucose et augmente la glycogenèse. F En situation d’hypoglycémie. Les cellules alpha des îlots de Langerhans du pancréas synthétisent le gluca- gon responsable de la phosphorylation d’enzymes qui activent la glycogénolyse et accélèrent la néogluco- genèse. Le foie libère le glucose ainsi produit, ce qui augmente la glycémie [2]. Indications de l’autosurveillance glycémique Le diabète se définit comme l’élimination excessive d’un composé dans les urines. On distingue le diabète insi- pide, élimination excessive d’eau dans les urines, du diabète sucré, perte de glucose urinaire due à une hyperglycémie. L’autosurveillance glycémique (ASG) ne concerne que le diabète sucré. En 2009, la prévalence des patients diabétiques traités était estimée à 4 % d’après l’Institut de veille sanitaire (InVS), soit environ trois millions de personnes. Cette pathologie très fréquente augmente avec le vieillisse- ment de la population. De plus, elle est responsable de L’autosurveillance glycémique L’autosurveillance glycémique (ASG) permet aux patients diabétiques de surveiller leur glycémie afin d’ajuster les doses d’insuline et de prévenir les hypoglycémies. Le kit d’ASG est donc au cœur de la prise en charge thérapeutique du patient et lui confère une certaine autonomie. L’ASG peut être divisée en trois étapes : préparation, prélèvement, lecture. Elle est effectuée à l’aide d’un autopiqueur équipée d’une lancette, d’une bandelette de mesure et d’un lecteur de glycémie. Ces appareils sont garantis par le laboratoire fabricant, agréés selon les normes en vigueur et la plupart sont remboursés. Leur utilisation est sujette à une manipulation précise (profondeur de piqûre) et à un entretien spécifique (déchets d’activités de soins à risque infectieux). Le rôle du pharmacien d’officine est de première importance lors de la délivrance du premier kit, mais aussi dans le cadre d’un suivi régulier. Self-monitoring of blood glucose. Self-monitoring of blood glucose (SMBG) allows patients with diabetes to monitor their blood sugar levels, so as to adjust insulin doses and prevent hypoglycemia. The SMBG kit is at the heart of the therapeutic management of the patient and gives them certain autonomy. The SMBG kit can be divided into three stages: preparation, collection and reading. It is performed using a lancing device equipped with a lancet, a test strip and a blood glucose meter. The manufacturing laboratory, approved according to current standards, guarantees these devices and most are refunded. Their use is subject to precise handling (penetration depth) and specific maintenance (infectious clinical waste). The role of the pharmacist is of prime importance when issuing the first kit, but also in regular monitoring. © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés © 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved

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• n° 522 • janvier 2013 •20

Les appareils d’automesure à l’offi cine, emploi et fi abilité

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Mots clés• Autosurveillance

glycémique

• Diabète

• Glycémie

• Insulinothérapie

• Stylo autopiqueur

Keywords• Blood glucose

• Diabetes

• Insulin therapy

• Lancing device

• Self-monitoring of blood

glucose (SMBG)

Sébastien FAURE

Mary MELIANI-POHU

Angélique MARZELLIER

Hélène CAILLEMET

Hélène LERIVÉREND

Auteur correspondantSébastien [email protected]

© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2012.11.004

L a glycémie correspond au taux de glucose dans le sang et doit être comprise entre 3,90 et 5,50 mmol/L à jeun, soit 0,70 à 1,00 g/L. Ce taux

doit être stable dans le temps pour répondre aux besoins de l’organisme. Or, les apports en glucose par le biais de l’alimentation étant discontinus, des mécanismes de régulation se mettent en place en cas de déséquilibre glycémique afin de maintenir l’homéostasie.

Régulation de la glycémieLe foie stocke le glucose sous forme de glycogène lors de la glycogenèse [1]. Il couvre également les besoins de l’organisme en glucose par les réactions de néo-glucogenèse et de glycogénolyse. Cet apport est notamment indispensable au cerveau et aux hématies pour lesquels le glucose est la seule source d’énergie.

F En situation d’hyperglycémie. Les cellules bêta des îlots de Langerhans du pancréas synthétisent et libèrent l’insuline. Cette hormone agit principalement sur les myocytes, les adipocytes et les cellules hépatiques. Elle se fixe sur ses récepteurs extracellulaires, induit la phosphorylation de protéines et exerce une action nucléaire indirecte. Ces mécanismes entraînent une hausse du nombre des canaux transporteurs de glucose ainsi que leur ouverture au niveau de la membrane. Les

tissus transforment le glucose entrant en pyruvate, puis en acétyl-coenzyme A, qui sert à fournir de l’énergie sous forme d’adénosine triphosphate (ATP) lors du cycle de Krebs mitochondrial. Au niveau hépatique, l’insuline dimi-nue la libération de glucose et augmente la glyco genèse.

F En situation d’hypoglycémie. Les cellules alpha des îlots de Langerhans du pancréas synthétisent le gluca-gon responsable de la phosphorylation d’enzymes qui activent la glycogénolyse et accélèrent la néogluco-genèse. Le foie libère le glucose ainsi produit, ce qui augmente la glycémie [2].

Indications de l’autosurveillance glycémiqueLe diabète se définit comme l’élimination excessive d’un composé dans les urines. On distingue le diabète insi-pide, élimination excessive d’eau dans les urines, du diabète sucré, perte de glucose urinaire due à une hyperglycémie. L’autosurveillance glycémique (ASG) ne concerne que le diabète sucré.En 2009, la prévalence des patients diabétiques traités était estimée à 4 % d’après l’Institut de veille sanitaire (InVS), soit environ trois millions de personnes. Cette pathologie très fréquente augmente avec le vieillisse-ment de la population. De plus, elle est responsable de

L’autosurveillance glycémiqueL’autosurveillance glycémique (ASG) permet aux patients diabétiques de surveiller leur

glycémie afin d’ajuster les doses d’insuline et de prévenir les hypoglycémies. Le kit d’ASG

est donc au cœur de la prise en charge thérapeutique du patient et lui confère une certaine

autonomie. L’ASG peut être divisée en trois étapes : préparation, prélèvement, lecture.

Elle est effectuée à l’aide d’un autopiqueur équipée d’une lancette, d’une bandelette de

mesure et d’un lecteur de glycémie. Ces appareils sont garantis par le laboratoire fabricant,

agréés selon les normes en vigueur et la plupart sont remboursés. Leur utilisation est

sujette à une manipulation précise (profondeur de piqûre) et à un entretien spécifique

(déchets d’activités de soins à risque infectieux). Le rôle du pharmacien d’officine est de

première importance lors de la délivrance du premier kit, mais aussi dans le cadre d’un

suivi régulier.

Self-monitoring of blood glucose. Self-monitoring of blood glucose (SMBG) allows patients with diabetes to monitor their blood sugar levels, so as to adjust insulin doses and prevent hypoglycemia. The SMBG kit is at the heart of the therapeutic management of the patient and gives them certain autonomy. The SMBG kit can be divided into three stages: preparation, collection and reading. It is performed using a lancing device equipped with a lancet, a test strip and a blood glucose meter. The manufacturing laboratory, approved according to current standards, guarantees these devices and most are refunded. Their use is subject to precise handling (penetration depth) and specific maintenance (infectious clinical waste). The role of the pharmacist is of prime importance when issuing the first kit, but also in regular monitoring.

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nombreux décès puisqu’en 2011, 8,20 % d’entre eux étaient dus au diabète [3].

F Conséquences du diabète

Plusieurs types de diabète peuvent être distingués : le type 1, le type 2 et le diabète gestationnel (DG). Toutes ces formes conduisent aux mêmes complications, souvent graves et pouvant être létales. Un diabète mal équilibré peut mener à des macro-angiopathies, respon-sables de coronaropathies et d’accidents vasculaires cérébraux, et à des micro-angiopathies associées aux plaies du pied, à des neuropathies, des néphropathies et des rétinopathies.

F Facteurs influençant la glycémie

La glycémie peut varier selon différents para-mètres (tableau 1).

F Symptômes

Le diabète sucré est une pathologie difficile à contrôler. Le risque tient à ce qu’il peut entraîner une hypo- ou une hyperglycémie pouvant aboutir à un coma (tableau 2).

F Surveillance

Les contrôles fréquents de la glycémie permettent aux patients diabétiques de suivre leur taux de glucose cir-culant pour mieux le réguler. Tous les trois mois, le dosage de l’hémoglobine glyquée A1 (HbA1c) évalue l’équilibre glycémique à moyen terme. L’objectif glycé-mique doit être individualisé ; il est en général inférieur à 7 % d’HbA1c. Le rythme de l’ASG varie généralement selon le type de diabète :• diabète de type 1 : entre 4 et 6 par jour en moyenne,

sans limites supérieures [4] ;• diabète de type 2 :

– non-insulinotraité, entre 2 fois par jour et 2 fois par semaine ;

– insulinotraité, proportionnel au nombre d’injections nécessaires (au moins 4 fois par jour si le patient s’administre plus d’une injection par jour) ;

• diabète gestationnel : autant de fois que nécessaire, au moins 4 fois par jour pour une femme traitée par diététique seule et minimum 6 fois pour une femme recevant des injections d’insuline [5].

Diabète de type 1Le diabète de type 1 apparaît, en général, au cours de l’enfance ou de l’adolescence. C’est une maladie auto-immune qui se traduit par la destruction des cellules bêta

du pancréas par les lymphocytes T. L’insuline n’étant plus sécrétée, le glucose reste dans le sang, ce qui provoque plusieurs symptômes. Une polydipsie (soif intense), une polyphagie (faim accrue) ou une polyurie accompagnée d’un amaigrissement et d’une asthénie sont des signes cliniques caractéristiques du diabète de type 1.

F Mesures hygiéno-diététiques

Afin d’éviter les hyperglycémies majeures, le patient doit tout d’abord être vigilant vis-à-vis de son alimentation en favorisant la consommation de sucres à faible index glucidique tels que les pâtes, le riz et le pain complet, au cours de trois repas quotidiens.

F Mesures thérapeutiques

Le traitement systématique consiste en l’injection sous-cutanée d’insuline. Cette thérapeutique est générale-ment incluse dans un programme d’éducation du patient.L’ASG peut se réaliser :• avant et/ou 2 heures après les repas (sachant que la

glycémie normale postprandiale doit être inférieure à 1,60 g/L pour le diabète de type 1) ;

• avant un exercice physique pour savoir si un resu-crage est nécessaire ;

• après un repas riche en glucides, pour ajuster les doses d’insuline et éviter le risque d’hypoglycémie.

Les objectifs de l’ASG sont :• d’évaluer la glycémie avec exactitude et précision ;• d’adapter son traitement pour revenir à l’euglycémie ;• de diminuer le risque de survenue de complications à

long terme (macro- et micro-angiopathies) ;• de dépister et prévenir les complications aiguës

(hypoglycémie, cétose au cours des hyperglycémies).Les recommandations de l’ASG chez les patients diabétiques de type 1 sont identiques pour les adultes, les adolescents et les enfants [6].

Diabète de type 2Le diabète de type 2 apparaît à l’âge adulte, souvent chez des personnes en surpoids (indice de masse cor-porelle ou IMC supérieur à 25 kg/m2). Dans ce cas, l’hyper-glycémie est due à une insulinorésistance et, secondairement, à une insuffisance de sécrétion d’insuline. Certains facteurs génétiques prédisposent également à cette maladie. Contrairement au diabète de type 1, sa découverte est fortuite car il est généralement asymptomatique.

Tableau 1. Facteurs infl uençant la glycémie.Facteurs de risque hyperglycémique

Facteurs de risque hypoglycémique

Alimentation (glucides)Médicaments (corticoïdes, diurétiques thiazidiques, sympathomimétiques et formes sirops)

Consommation d’alcool à jeunExercice physiqueMédicaments (surdosage en insuline, aspirine, inhibiteurs de l’enzyme de conversion et bêtabloquants)

Tableau 2. Signes cliniques de dysglycémie.Hypoglycémie Hyperglycémie

SueursTachycardiePâleurCéphaléesTroubles de la vigilanceComa hypoglycémique

PolyurieSoif intenseAsthéniePolypnéeSignes de déshydratationTroubles digestifsComa hyperglycémique

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F Mesures hygiéno-diététiques

Le traitement du diabète de type 2 consiste en un régime alimentaire équilibré, une activité physique régulière et une perte de poids. L’ASG peut temporairement être employée afin d’aider le patient à prendre conscience de l’intérêt de ces mesures.

F Mesures thérapeutiques

Si ces règles hygiéno-diététiques sont insuffisantes, des antidiabétiques oraux peuvent être utilisés dans le but de réduire l’insulinorésistance ou de diminuer la glycé-mie. Dans ce cas, l’ASG peut aider à adapter les poso-logies du traitement et permettre de surveiller les effets des médicaments hypoglycémiants ou des maladies intercurrentes avec le diabète [7]. Les objectifs glycémiques se situent entre 0,70 et 1,20 g/L en préprandial et à moins de 1,40 g/L en postprandial. Enfin, en cas d’échappement thérapeutique, des injections d’in-suline devront être mises en place. Dans ce cas, l’ASG trouve toute sa place.

Diabète gestationnelLe DG est défini par un trouble de la tolérance au glu-cose, diagnostiqué pour la première fois au cours de la grossesse quelle que soit l’évolution en post-partum. Il entraîne des hyperglycémies de sévérité variable. Le dépistage se réalise chez les femmes à risque (femmes ayant un IMC supérieur à 25 kg/m2, ayant des antécédents de DG...) entre la 24e et 28e semaine d’amé-norrhée [8]. Des mesures doivent être mises en place afin de réduire les risques de macrosomie fœtale, de malforma-tions congénitales et de complications à l’accouchement.

F Mesures hygiéno-diététiques et thérapeutiques

Un régime alimentaire faible en glucides associé à des injections d’insuline diminue les hyperglycémies. L’ASG, reflet instantané de la glycémie, permet une meilleure régulation. Les objectifs glycémiques sont stricts au cours de la grossesse. La glycémie doit être inférieure à 0,95 g/L à jeun et à1,20 g/L en postprandial.

Intérêts et limites de l’ASGLes diabétiques sous insulino thérapie ont besoin de l’ASG pour les alerter et pour adapter leur traitement si besoin. En revanche, les patients diabétiques de type 2 non insulinodépendants utilisent l’ASG avec des objectifs plus modestes (compréhension de variation de la glycémie, modification par le médecin de leurs antidiabétiques oraux).Dans tous les cas, l’ASG passive, ne conduisant à aucune modification thérapeutique, n’est pas recommandée.Les limites de l’ASG sont multiples :• le patient doit recevoir une éducation thérapeutique

initiale ;• il doit être assidu dans sa surveillance car il peut pas-

ser à côté de pics d’hypo- ou d’hyperglycémie, notamment la nuit ;

• des interférences médicamenteuses ou iatrogènes peuvent exister (paracétamol et/ou aspirine à des concentrations sanguines anormalement élevées, etc.) ;

• des interférences liées à l’état physiologique et patho-logique du patient peuvent aussi se rencontrer (déshy-dratation, hypotension, état de choc, etc.) ;

• le manque de parallélisme strict entre le taux de glu-cose interstitiel et la glycémie conduit parfois à des décisions inadaptées.

Des systèmes portables d’enregistrement continu du glucose interstitiel, implantés en sous-cutané au niveau abdominal et reliés par un câble à des moniteurs externes, sont disponibles en milieu hospitalier ou en ambulatoire et peuvent être associés aux pompes implantables d’insuline. Ces capteurs, destinés aux patients présentant des hypo-glycémies fréquentes, permettent une meilleure régulation de la glycémie en palliant les limites de l’ASG. Ils ont cepen-dant des défauts : encombrants, temps d’analyse de quelques minutes, plusieurs calibrations quotidiennes, manque de consensus thérapeutique, etc. [9]

Conduite à tenir en cas d’hypo/hyperglycémieEn fonction du dosage, l’attitude à adopter est différente.

HypoglycémieEn situation d’hypoglycémie (glycémie inférieure à 3,30 mmol/L, soit 0,60 g/L), la dose d’insuline prévue ne doit pas être injectée, mais toute activité doit être stop-pée et le patient doit consommer des morceaux de sucre, de la confiture ou d’autres aliments ou boissons riches en glucose ou en fructose accompagnés d’un aliment à faible index glucidique. Une demi-heure après le premier resucrage, il doit réaliser une seconde ASG et, si nécessaire, effectuer un deuxième resucrage.Une hypoglycémie sévère impose l’injection de gluca-gon (1 mL par voie intramusculaire), voire, dans certains cas, une perfusion de sérum glucosé [10].En cas d’hypoglycémies fréquentes, surtout chez les enfants, une hospitalisation est souvent nécessaire pour rééduquer le patient et sa famille à la surveillance et au traitement du diabète.

HyperglycémieLorsque la glycémie est supérieure à 2,50 g/L, les corps cétoniques doivent être recherchés dans les urines ou dans le sang afin de diagnostiquer précocement une acidocétose. Si ce résultat est positif, le patient devra prendre contact avec son médecin ou les urgences.Les hyperglycémies mineures, mais survenant fréquem-ment devront être diminuées en modifiant la diététique et/ou le traitement antidiabétique. Les sujets sous insulino thérapie devront s’injecter des unités supplé-mentaires d’insuline.

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Les dispositifs de l’ASGL’ASG nécessite que le patient connaisse sa maladie et qu’il maîtrise les outils à sa disposition.

Mode d’emploi et conseils associésL’apprentissage de l’ASG doit être inclus dans un pro-gramme d’éducation thérapeutique du patient (ETP). Le schéma de la surveillance sur une journée, l’analyse du résultat et la conduite à tenir doivent être expliqués plusieurs fois aux patients. Des ateliers d’ETP permet-tent de les aider à maîtriser leurs traitements. Ils sont assurés par un travail coordonné entre professionnels de santé (infirmiers, médecins, diététiciens, psycholo-gues…). Le pharmacien d’officine doit veiller à ce que le patient ait intégré toutes les informations permettant d’optimiser l’ASG.

Étapes de l’ASGTrois temps successifs peuvent être dissociés : avant le prélèvement sanguin, la piqûre du doigt et la lecture de la glycémie (tableau 3).

Stylos autopiqueursDe nombreux autopiqueurs existent, inclus dans les kits de glycémie ou vendus séparément. La principale diffé-rence (tableau 4) est le ressenti de la douleur [11]. Ils s’utilisent avec des lancettes à usage unique ou un embout à barillet. En cas de perte de sensibilité des

doigts, des sites alternatifs (paume des mains...) peuvent être utilisés en accord avec le diabétologue.Un nouvel autopiqueur (AccuChek® FastClix) est commercialisé depuis mai 2012. Il comporte des amé-liorations ergonomiques et une pression suffit pour armer et déclencher la piqûre [12].

BandelettesLes bandelettes sont spécifiques à un ou plusieurs lec-teurs de glycémie. Elles sont à usage unique. Leur condi-tionnement se présente sous deux formes : individuelle,

Tableau 3. Les trois étapes de l’autosurveillance glycémique.Étapes Gestes à eff ectuer

Avant le prélèvement sanguin Se laver les mains à l’eau chaudeSe frictionner le bout des doigtsSe sécher les mainsNe pas utiliser d’antiseptique, en particulier l’alcoolInsérer la bandelette dans le lecteur de glycémie

Piqûre du doigt Éviter de se piquer le pouce et l’index (doigts de la pince), et préférer les bords externesInsérer la lancette dans l’autopiqueurRégler la profondeur en fonction du site de prélèvement (chiffre augmentant avec la profondeur)Armer le stylo autopiqueur avant de l’appliquer sur la peauSe piquer en déclenchant l’autopiqueur

Lecture de la glycémie Déposer une goutte de sang sur la bandeletteLe résultat s’affi che à l’écran (en mmol/L ou en mg/dL selon les lecteurs)Jeter ses bandelettes et lancettes dans un collecteur prévu pour les déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI)Adapter son traitement si besoin en fonction du résultatNoter le résultat dans un carnet d’autosurveillance

Tableau 4. Présentation des autopiqueurs FreeStyle® Papillon Vision, AccuChek® Multiclix, OneTouch® Comfort et BD Microtainer®.Autopiqueur FreeStyle® Papillon Vision (Abbot)

Autopiqueur AccuChek® Multiclix (Roche Diagnostics)

Autopiqueur OneTouch® Comfort (Lifescan)

BD Microtainer®(Becton Dickinson)

Niveaux de profondeur de piqûre

4 niveaux 11 niveaux 6 niveaux 1 niveau

Utilisable pour les sites alternatifs

Non OuiCapuchon noir pour les prélèvements digitauxEmbout Alternative Site Testing (AST) pour les prélèvements des sites alternatifs (ouverture large)

Non Non

Lancette compatible

FreeStyle® Papillon lancettes (en fl acon)

Embout à barillet AccuChek® Multiclix lancettes

OneTouch® Comfort lancettes (0,20 mm de diamètre, 28 gauges)

Lancettes intégrées à usage unique

Avantages

Petite tailleUtilisation facile

Prêt à l’emploi(6 fois de suite)Diminue le risque de piqûre accidentelle lors de l’insertion des lancettesStylo ergonomique

Mécanisme antirebond et antivibrationAiguille fi ne

Utilisation rapide

Inconvénients

Risque de piqûre accidentelle Grande taille Recapuchonnage après piqûre qui expose au risque de piqûre accidentelle

Beaucoup de déchets d’activités de soins à risques infectieux Risque de piqûre accidentelle

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en blister pour une meilleure conservation jusqu’à la date de péremption ; par cinquante, dans un tube fermé pos-sédant un couvercle anti-humidité, leur conservation étant limitée à trois mois après ouverture.

Lecteurs de glycémieDe nombreux lecteurs existent en officine. Certains comportent des innovations permettant souvent d’amé-liorer l’observance. D’autres gardent en mémoire les glycémies précédentes. Des logiciels permettent de tracer les courbes de variation de l’équilibre glycémique. Le professionnel de santé visualise ainsi l’efficacité du traitement et peut décider de le modifier.La plupart des lecteurs (tableaux 5 et 6) bénéficient du préréglage de la date et de l’heure, du rétro-éclairage, ainsi que du calcul des moyennes glycémiques sur 7, 14 et 30 jours en distinguant les mesures pré- et post-prandiales. Ils mesurent la glycémie par des méthodes le plus souvent électrochimiques qui quantifient, entre

deux bornes, le nombre d’électrons produits lors de l’oxydation du glucose en gluconate par des méthodes enzymatiques (glucose oxydase ou déshydrogénase).Les lecteurs SensoCard® PLUS (Aximed), One Code® Vocal (EvoluPHARM) et Vox® (Oscare) sont particulière-ment destinés aux patients mal- ou nonvoyants (micro-angiopathies) car ils sont dotés d’un mode vocal.

Bandelettes urinairesLes bandelettes urinaires appartiennent aux dispositifs d’autosurveillance du patient diabétique. Elles permet-tent de dépister et de quantifier le taux de glucose et de corps cétoniques dans les urines.Elles peuvent être utilisées :• après une ASG quand la glycémie est supérieure à

2,50 g/L pour rechercher les corps cétoniques ;• lorsque le patient pense être en hyperglycémie sans

disposer de lecteur à sa portée.Ces bandelettes sont indiquées chez : les patients

Références[1] Seematter G, Chiolero R, Tappy L. Métabolisme du glucose en situation physiologique. Annfar. 2009;28(5):175-80.

[2] Moussard C. Biologie moléculaire. Biochimie des communications cellulaires. Bruxelles: DeBoeck; 2005.

[3] International Diabetes Federation. International diabetes atlas: mortalité. http://www.idf.org/diabetesatlas/5e/fr/mortalite?language=fr

[4] Haute Autorité de santé. Dispositifs médicaux pour autosurveillance et autotraitement. Service évaluation des dispositifs. HAS, janvier 2007:1-62. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/dm__autosurveillance__autotraitement.pdf.

[5] Vambergue A, Fontaine P. Autosurveillance glycémique et diabète : le cas particulier de la femme enceinte. Médecine des maladies métaboliques. 2010;4(1):20-5.

[6] Guilmin-Crépon S, Tubiana-Rufi  N. L’autosurveillance glycémique chez l’enfant et l’adolescent diabétique de type 1. Médecine des maladies métaboliques. 2010;4(1);12-9.

[7] Haute Autorité de santé. L’autosurveillance glycémique dans le diabète de type 2 : une utilisation très ciblée. HAS, avril 2011. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-04/autosurveillance_glycemique_diabete_type_2_fi che_de_bon_usage.pdf.

[8] Chevalier N, Bongain A, Fenichel P, Hieronimus S. Le dépistage systématique du diabète gestationnel chez les femmes sans facteurs de risque est-il pertinent ? Diabetes and Metabolism. 2012;38(S2):44.

[9] Guerci B, Böhme P, Halter C, Bourgeois C. Capteurs de glucose et mesure continue de glucose. Médecine des maladies métaboliques. 2010;4(S2):157-68.

Tableau 5. Présentation des lecteurs AccuChek® Performa Nano, FreeStyle® Optium, OneTouch® Verio IQ et le Contour® XT.AccuChek® Performa Nano(Roche Diagnostics)

FreeStyle®Optium(Abbott)

OneTouch®Verio IQ(Lifescan)

Contour®XT(Bayer)

Temps d’analyse (secondes)

5 5 (glycémie)30 (cétonémie)

5 5

Calibrage

Avec codage Sans codage Sans codage Sans codage

Message si volume insuffi sant

Oui Ajout de sang dans les5 secondes (glycémie) et dans les 30 secondes (cétonémie)

Oui Oui

Volume sang (μL)

0,6 0,6 (glycémie)1,5 (cétonémie)

0,4 0,6

Mémoire (nombre de tests)

500 450 750 (+ 50 messages d’alertes) 420

Rappel postprandial

Oui Non Oui Oui

Bandelettes compatibles

AccuChek® Performa Bandelettes bleues Optium® et Bandelettes roses Optium β Kétone®

OneTouch Verio®

(sang applicable des deux côtés de la bandelette)

Contour® Next

Spécifi cité

Design minimaliste Mesure glycémieet cétonémie

Révèle les tendances hypo-et hyperglycémiquesCouleurBatterie rechargeable par connexion USB

Résiste aux conditions extrêmes de température, d’humidité et d’altitudePrécision en effectuant 7 mesuresen 5 secondes

Population cible

Jeune, diabétique de type 1 ou 2 Diabétique de type 1, porteurs de pompe à insuline, femme enceinte, enfants et adolescents de moins de 18 ans

Diabétique de type 1, sous insulinothérapie intensive

Diabétique de type 1 ou 2 souvent exposé aux conditions extrêmes (température, humidité, altitude)

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diabétiques de type 1 insulinotraités porteurs de pompe à insuline, les femmes enceintes et les enfants.La détection isolée de la glycosurie n’a aucun intérêt. En revanche, la mesure des corps cétoniques peut être intéressante chez les patients diabétiques en cas d’hyper glycémie inhabituelle ou inexpliquée. Le seuil de 2,50 g/L n’est pas officiel, la limite variant en fonction de l’âge, des situations physiologiques et du traitement [13].Les bandelettes urinaires mesurent souvent plusieurs composés. Les bandelettes Keto Diabur® Test 5000 (Roche Diagnostics) sont spécifiques au patient diabé-tique et ne mesurent que la glycosurie et l’acétonurie. Elles peuvent être trempées dans un verre d’urine ou être passées sous le jet lors de la miction. Le temps d’attente est de deux minutes. La lecture se fait en comparant la bandelette à l’échelle colorimétrique notée sur le flacon. Ces bandelettes possèdent deux échelles de glycosurie : la première doit être utilisée en cas de glycémie inférieure à 5,00 g/L et la seconde, entre 5,00 et 10,00 g/L.

Fiabilité des appareils d’ASG F Fiabilité et législation

Une évaluation réalisée en 2010 et portant sur 27 sys-tèmes de mesure de la glycémie internationaux a montré

que 59,3 % d’entre eux étaient conformes à la norme internationale DIN EN ISO 15197 (variation de 20 % acceptée entre le résultat affiché et la valeur réelle) [14]. Une seconde étude, réalisée quant à elle sur le marché français, a démontré que 2 lecteurs sur les 13 testés n’étaient pas conformes à cette norme : les lecteurs Bayer Contour® Ts et Glucofix® Mi®, qui ont dû être reti-rés. Cependant, les 28 lecteurs disponibles en France en 2012 ont répondu à cette norme lors de leur mise sur le marché. En effet, cette conformité est obligatoire pour obtenir le marquage CE et permettre leur commerciali-sation. Ce résultat montre que les lecteurs disponibles dans notre pays ont une meilleure reproductibilité et fiabilité qu’au niveau international. Cependant, certains appa-reils disponibles sur internet peuvent ne pas garantir la même fiabilité.De son côté, la Haute Autorité de santé (HAS) émet des avis de la commission nationale d’évaluation des dispo-sitifs médicaux et des technologies de santé (CNEDiMTS) en précisant les indications et le bénéfice.Le pharmacien d’officine doit toutefois s’assurer que les lecteurs qu’il délivre sont fiables et signaler en matério-vigilance ceux qui ne le sont pas.

[10] Boileau P, Merle B, Bougnères P-F. Traitement du diabète de l’enfant et de l’adolescent. Encycl Med Chir (Elsevier Masson, Paris), pédiatrie. 2005;2:163-78.

[11] Riveline J-P, Halimi S. Les dispositifs de prélèvements capillaires pour l’autosurveillance glycémique. Médecine des maladies métaboliques. 2010;4(S1):46-8.

[12] Boizel R, Brie-Durain D, Samper M, Gilbert C, Ega M. Évaluation clinique d’un nouvel autopiqueur pour autosurveillance glycémique. Diabetes and Metabolism. 2012;38(S2):96-7.

[13] Haute Autorité de Santé. Commission d’évaluation des produits et prestations. Avis de la commission. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/cepp-987.pdf.

[14] Pinget M. Évaluation de l’exactitude de 27 systèmes de mesure de la glycémie capillaire selon la norme DIN EN ISO 15197. Médecine des maladies métaboliques. 2010;4(S1):41-5.

[15] Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Points importants à prendre en compte pour une bonne utilisation des lecteurs de glycémie. http://ansm.sante.fr/Dossiers-thematiques/Diabete/Systemes-de-surveillance-de-l-equilibre-glycemique/Bon-usage-des-lecteurs-de-glycemie/Points-importants-a-prendre-en-compte-pour-une-bonne-utilisation-des-lecteurs-de-glycemie

[16] Assurance maladie. Bandelettes d’autosurveillance glycémique. Ameli.fr. http://www.ameli.fr/assures/soins-et-remboursements/combien-serez-vous-rembourse/bandelettes-d-autosurveillance-glycemique.php.

RéférencesTableau 6. Présentation des lecteurs AccuChek® Mobile, FreeStyle® Papillon Insulinx et iBGStar®.AccuChek®Mobile (Roche Diagnostics) FreeStyle®Papillon Insulinx (Abbott) iBGStar® (BG Star)

Temps d’analyse (secondes)

5 4 6

Calibrage

Sans codage Sans codage Sans codage

Message si volume insuffi sant

Oui Ajout de sang possible dans les 60 secondes Oui

Volume sang (μL)

0,3 0,3 0,5

Mémoire (nombre de tests)

2 000 Carnet d’autosurveillance automatisé, jusqu’à 165 jours

300

Rappel postprandial

Oui Oui Non

Bandelettes compatibles

Aucune, cassette de 50 tests FreeStyle® Papillon Easy BGStar®

Spécifi cité

Lecteur sans bandeletteDéchets sécurisés (pas de bandelette ni de lancette à jeter)

Écran tactileCarnet d’autosurveillance automatiséPersonnalisation (images, photos)Calculateur d’insuline rapide (paramétrable uniquement par un professionnel de santé)

Peut s’utiliser branché ou non sur l’iPhone® ou iPod touch®

Transmission par e-mail des glycémies au professionnel de santéEntrée des données sur l’iPhone (repas, activité physique, etc.)

Population cible

Personne mobile, diabétique de type 1 ou 2 Diabétique de type 1 ou 2, sous insulinothérapie avec un schéma de type basal-bolus

Diabétique de type 1 ou 2, possédant un iPhone® ou iPod touch®

Page 7: L’autosurveillance glycémique

Actualités pharmaceutiques

• n° 522 • janvier 2013 •26

Les appareils d’automesure à l’offi cine, emploi et fi abilité

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F Fiabilité et pratique

En cas de doute sur les résultats affichés par le lecteur, des solutions de contrôle permettent de vérifier leur exactitude. S’il est défectueux durant la durée de garan-tie (4 ans), le laboratoire doit le remplacer [15]. En labo-ratoire d’analyses médicales, la glycémie est mesurée sur le plasma. Il existe une différence d’environ 20 % avec la glycémie capillaire mesurée par les lecteurs. Enfin, les températures extrêmes peuvent entraîner des erreurs de mesure de la glycémie.

RemboursementLes dispositifs médicaux permettant l’ASG, inscrits sur la liste des prestations et produits remboursables (LPPR), sont pris en charge par l’Assurance maladie [16].Les lecteurs de glycémie sont remboursés selon les modalités suivantes :• un tous les quatre ans pour les adultes ;• deux tous les quatre ans pour les enfants et adoles-

cents (risque de perte et d’oublis plus important) ;• sur prescription médicale, qui doit mentionner le

nombre d’ASG quotidiennes ainsi que l’unité de mesure choisie car seuls les lecteurs affichant une unique unité de mesure (mmol/L ou mg/dL) sont remboursés.

Les bandelettes sont remboursées intégralement pour le diabète de type 1, le diabète de type 2 sous insulinothérapie ou en vue d’un traitement par insuline à moyen ou long terme, et pour le DG. Dans le cadre du diabète de type 2 non insulinodépendant, 200 bandelettes sont remboursées par an depuis le 27 février 2011. L’ASG a alors pour objectifs l’ajustement du traitement anti diabétique par voie orale et la sensibilisation du patient aux règles hygiéno-diététiques et à l’observance. Les bandelettes urinaires Keto Diabur® sont également inscrites sur la LPPR. Enfin, les solutions de contrôles glycémiques ne sont pas prises en charge.

Contre-indication à l’emploi des lecteurs de glycémieLa plupart des lecteurs de glycémie utilisant l’enzyme pyrroloquinoline quinone glucose déshydrogénase, ils ne doivent pas être utilisés chez les patients en dialyse péritonéale sous Extraneal® (Icodextrine 7,5 %). Une interaction avec le maltose entraîne une mesure faussement élevée de la glycémie. Une alternative est possible grâce aux lecteurs utilisant la méthode de la glucose oxydase (OneTouch® Vita, iBGStar®).

À l’offi cineLe pharmacien a un rôle important à jouer lors d’une première délivrance ou d’un renouvellement de lecteur de glycémie. Il doit vérifier que le patient sait mesurer sa glycémie, prendre les mesures nécessaires en fonction du résultat, reconnaître les premiers signes cliniques d’une hypo- ou hyperglycémie imposant une ASG et

surveiller les signes d’aggravation de son diabète. Il doit, de plus, lui apporter certaines informations.

Mesures hygiéno-diététiquesLe patient diabétique doit :• s’alimenter de façon équilibrée et calculer ses apports

glucidiques et lipidiques ;• avoir une activité physique régulière ;• arrêter la consommation de tabac et d’alcool ;• réduire une éventuelle surcharge pondérale.Le pharmacien peut lui proposer des édulcorants et lui remettre des fiches conseils sur la diététique.

Mesures thérapeutiques F Concernant le traitement médicamenteux : utiliser

les stylos injecteurs d’insuline ou les seringues de façon aseptique ; adapter ses doses d’insuline en fonction de ses repas, de son activité et de sa glycémie.

F Concernant l’ASG : respecter les bonnes pratiques  ; ne pas prêter son matériel d’ASG ; connaître la fré-quence et le moment de chaque mesure ; retourner la carte de garantie au fabricant qui pourra ainsi échanger le lecteur en cas de défaillance ; mesurer la cétonémie ou cétonurie en cas de glycémie supérieure à 2,50 g/L.Le pharmacien peut effectuer une démonstration en expliquant les trois étapes de l’ASG (tableau 3).Un carnet d’ASG expliquant les variations de la glycémie est fourni par le pharmacien en même temps que le kit afin que le patient y note l’historique glycémique, les doses d’insuline, les compositions des repas, ainsi que toute activité physique.Les déchets d’activités de soins à risques infec-tieux (DASRI) de l’ASG, ainsi que ceux de l’injection d’insuline, doivent être éliminés dans des collecteurs spéciaux prévus par l’article R. 1335-1 et disponibles en pharmacie. Ces derniers doivent être déposés à la déchetterie auprès d’une borne automatisée ou de pro-fessionnels de santé ayant mis en place un système de collecte des DASRI.

Prévention des complications du diabètePour prévenir toute complication, il est important :• d’être attentif au soin des pieds (éviter de marcher

pieds nus, porter des chaussures confortables, etc.) ;• d’effectuer les analyses prescrites (dosages de

l’HbA1c, de la glycémie, de la créatinémie, etc.) et de se rendre aux rendez-vous prévus avec les spécia-listes (endocrinologue, ophtalmologiste, angiologue, etc.) ;

• d’être prudent en matière d’automédication, en par-ticulier avec les formes sirops, les médicaments contenant de l’alcool (teinture mère, élixirs, etc.) et l’aspirine. w

Déclaration d’intérêts :

les auteurs déclarent ne pas

avoir de confl its d’intérêts en

relation avec cet article.

Les auteursSébastien FAUREMaître de conférences

des universités, Faculté

de pharmacie, Université

d’Angers, 16 bd Daviers,

49035 Angers, France

[email protected]

Mary MELIANI-POHUAngélique MARZELLIERHélène CAILLEMETHélène LERIVÉRENDÉtudiantes en 6e année

filière officine,

Faculté de pharmacie,

Université d’Angers,

49035 Angers, France